Rapport Gestoci Prander
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ANNEXE 19
RAPPORT D'ENQUETE
La préparation et la direction de l'enquête ainsi que la rédaction du rapport ont été assuré par Ahmed
Bouziane, en collaboration avec Abderrahmane Elmaliki, Mustapha Brakez, Thibault de la
Laurencie et Hervé Conan.
Ont participé à la réalisation de l'enquête qualitative sur le terrain Jilali Hamdaoui, Mohcine
Rahouti, Abdallah El Abbadi et Souâd Zoulou.
Remerciements
Cette enquête a été possible grâce à la collaboration de plusieurs personnes et entités que nous
tenons à remercier chaleureusement ici.
Nos remerciements s'adressent en premier aux habitants de la commune qui nous ouvert les portes,
accueillis dans l'intimité de leurs foyers et nous ont consacré leur temps sans compter.
Ils vont également au Conseil municipal, à son président et aux responsables du service de
nettoiement de la Commune qui ont mis à notre disposition leurs documentation, répondu à nos
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questions chaque fois que nous les avons sollicités et mis à notre disposition un cadre de travail
agréable lors de l'analyse des données.
Nous exprimons notre gratitude aussi aux responsables des amicales et aux responsables locaux de
CGEA
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Présentation
Ce document présente les résultats d’une enquête portant sur le service de collecte des ordures ménagères
dans la commune d’Agdal à Fès, menée en août et septembre 2001. Il s’agit d’une enquête qualitative par
entretien semi directif approfondie auprès des acteurs concernés par ce service urbain crucial. Les usagers
d'abord qui l'enquête s'est adressée en premier lieu, mais aussi les responsables des amicales, les élus
municipaux, les gardiens des rues et des immeubles et les chineurs.
La première des parties qui le composent retrace les contours du contexte de l’enquête, présente son objet et
sa méthode.
Première partie
Contexte, objet et méthode de l’enquête
Quant à son tissu urbain, il est très hétérogène. Les belles villas et les immeubles de haut standing
construits récemment y côtoient les bidonvilles, l’habitat non réglementaire et les immeubles
vétustes construits il y a des décennies. Cependant, c’est la partie de la ville où il y a le moins
d’habitat insalubre et où l’infrastructure viaire est la plus large et la plus accessible à l’automobile.
Or malgré ses atouts que sont une infrastructure viaire permettant une collecte par camion et une
population plutôt solvable, le service de la collecte des ordures ménagères était loin d’être
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satisfaisant. Sa gestion posait à la commune plusieurs problèmes qu’elle n’arrivait pas à résoudre ;
ce qui se répercutait négativement sur l'état de la propreté de la commune.
D’où l’initiative de déléguer la gestion de ce service à un opérateur privé qui a eu lieu au début de
l’année 2000.
C’est justement les comportements de ces différents acteurs et les représentations qui les fondent qui
constituent l’objet principal de cette enquête.
Cependant, s’agissant d’une étude qui vise à définir de manière participative les meilleures pistes
pour améliorer le service, il était capital qu’elle porte aussi sur la perception qu’ont du service les
usagers mais aussi les autres acteurs concernés que sont les responsables des amicales et les élus du
Conseil municipal.
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Cette typologie devait servir d’une part, à proportionner le choix des ménages à enquêter et d’autre
part à constituer la base de l’élaboration des propositions d’amélioration de la pré collecte que
l’enquête devait tester.
La construction
• Superficie :
grande
moyenne
petite • Jardin :
sans jardin avec jardin : o entourant l’ensemble du
bâtiment, o entourant deux ou trois côtés du bâtiment, o
situé uniquement à l’entrée du bâtiment
• Nombre de nivaux :
R+1
R+2
R+n
Le tissu
• Situation des constructions les unes par rapport aux autres : dispersé en bande
groupé
• Situation des constructions par rapport à la voie carrossable
Avec accès direct
Sans accès direct o donnant sur une rue inaccessible (aux automobiles) de part
son étroitesse
o donnant sur une impasse
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• Espaces collectifs
Sans espaces collectif
Avec espaces collectifs (jardins, terrains nu) o
Grands
o Petits
• Densité d’occupation
Un ménage par construction
Deux à trois ménages par construction
Plus de trois ménages par construction
Le classement de l’habitat de la commune selon ces différents facteurs combinés nous donne quatre
grands types d’habitat :
• Habitat individuel
• Habitat semi collectif
• Habitat collectif
• Habitat marginal
Chacun de ces quatre grands types se compose de plusieurs sous-types de la manière suivante :
• Habitat individuel
Habitat individuel 1
Habitat individuel 2
Habitat individuel 3
• Habitat collectif
Habitat collectif 1
Habitat collectif 2
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Habitat collectif 3
• Habitat marginal
Habitat marginal 1
Habitat marginal 2
Le tableau suivant fait une description succincte de chacun des sous-types d’habitat à partir des
variables retenues ci-dessus :
construction.
• 4 personnels de SGS
• 7 gardiens ou vigils
• 10 chargeurs
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cette équipe. Cette a pour charge la délibération d’une fiche appelée l’ordre de chargement et
également du Bon de livraison aux clients. Afin que l’étude se garantisse de couvrir les causes
propables liées au problèmes nous avons également assisté dans les activités ce poste de travail
pendant deux jours
Les informations recueillies auprès des ménages et surtout auprès des gardiens (voir plus bas) en
plus de notre connaissance préalable du terrain, nous a permis d’identifier 16 amicales réalisant des
activités effectives de nettoiement et de gestion de la pré collecte des ordures ménagères. Etant
donné le rôle qu’elle jouent actuellement dans la pré collecte et la place que prévoit pour elles la
suite du projet, nous avons considéré utile de procéder à une enquête exhaustive auprès d’elles.
le "récit de vie" et "l'entretien" étant donné que la journée d'un chineur est souvent discontinue
comportant une partie le matin et une partie l'après-midi et que la pratique de la fouille qui constitue
l'essentiel de son travail est relativement répétitive. En effet, au lieu de deux ou trois nous avons
touché huit chineurs que les enquêteurs ont accompagné lors d'une partie de leur journée de travail
et avec lesquels ils ont réalisé un entretien approfondi chacun.
2.2.4. L’analyse
Quant à l’analyse des données recueillies selon les modalités décrites ci-dessus, tout en restant
essentiellement qualitative, elle a néanmoins procédé à une exploitation quantitative sommaire des
données recueillies. Le fait d’avoir touché un nombre aussi important de ménages nous a, en effet,
incité à chercher à constituer des repères quantitatifs indicatifs des ordres de grandeurs et des
tendances.
Ainsi le dépouillement des données a-t-il commencé par soumettre l’entretien de chaque interviewé
à un traitement quantitatif sommaire afin d’en extraire les pratiques et les faits relatés. Puis nous
avons soumis le discours de chaque interviewé à une analyse qualitative afin de dégager les
représentations, les attitudes qui se profilent derrière les comportements et les pratiques et
l’argumentation par laquelle l’interviewé leur donne sens.
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Deuxième partie
Pratiques et représentations relatives
aux déchets au sein du logement
Les pratiques relatives aux déchets, la gestion de leur itinéraire en dehors du logement sont le plus
souvent en parfaite continuité avec les pratiques relatives aux déchets au sein du logement. C’est
pourquoi il est utile de commencer par analyser ces pratiques avant de passer à l’analyse de la
perception qu’ont les habitants du service en dehors du logement.
Le déchet est défini par la majorité des interviewés par référence à la notion d’utilité. « Z’bel c’est
ce qui ne nous sert plus à rien, comme les déchets de la cuisine » dit une interviewée (I59). « Nous
jetons tous ce qui ne sert à rien comme les épluchures des fruits et légumes » dit un autre interviewé
(I19). Mais les exemples donnés réfèrent essentiellement aux déchets de la cuisine.
En fait, le terme de Zbel (ordures) le plus utilisé est consacré exclusivement aux déchets cités en
exemple par nos deux interviewés, c’est-à-dire les déchets organiques fermentables issus de la
préparation des repas.
En tout cas, une différence relativement claire apparaît dans les réponses des enquêtés tous contextes
résidentiels confondus entre les déchets organiques fermentables issus de la cuisine et le reste des
déchets. Les premiers sont qualifiés de Zbel , terme chargé de négativité dont l’image extrême est
figurée par les entrailles de poisson et de poulet. C’est sale et salissant car c’est humide et ça laisse
des traces. C’est surtout malodorant. Z’bel, l’« ordure » étant ainsi associé à la saleté « oussekh » et
à la mauvaise odeur « khnez » deux termes aussi chargés de négativité.
A l’opposé, on trouve le pain qui relève du sacré et à l’égard duquel les pratiques sont codifiées par
référence à la religion. Il n’est pas jeté dans la poubelle ni mélangé avec les autres objets et produits
qui la remplissent. Il est emballé séparément dans un sac plastique et donné directement aux
personnes qui viennent frapper à la porte à sa recherche ou mis à leur disposition à côté du container
ou sur son couvercle. « Le pain n’est pas du Z’bel. On ne le jette pas. » (I29). « Si tu le jette, tu le
regrettera un jour »(I50).
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3. Le tri
La majorité absolue des interviewés (97 %) pratiquent le tri. Ils ne jettent pas tous les déchets mais
en récupèrent une partie soit pour la réutilisation soit pour le don ou pour la vente.
Les objets triés sont alimentaires, le pain et les restes de la nourriture que l’on donne aux
nécessiteux, les habits et chaussures que l’on donne aussi, les récipients plastiques réutilisés dans la
cuisine : les bouteilles des sodas et limonades réutilisés pour mettre l’eau à refroidir dans le
réfrigérateur les sacs plastiques pour emballer, les meubles et autres … vendu le plus souvent.
Il faut noter ici la différence dans la pratique du tri d’un type d’habitat à un autre. Plus, on va des
types d’habitat riche vers les types d’habitat pauvre plus le tri se développe et ses formes varient.
Il faut tout d’abord noter la forte propension des ménages interviewés à garder les ordures au sein de
la cuisine. Une propension qui transcende tous les déterminismes. En effet, 71 % des ménages
interviewés placent leur récipient poubelle dans la cuisine. Un autre espace intérieur est utilisé par
une proportion très limitée de ménages, 6,4 %. C’est le WC utilisé dans l'habitat marginal. Les
autres espaces utilisés pour le stationnement des ordures au sein de l’espace domestique sont les
espaces découverts, le jardin pour les habitants de villas, la terrasse, la cour ou le patio pour les
habitants des autres types urbains.
5. Récipient de stockage
Le récipient de stockage le plus courant est le seau hermétique doublé d’un sac plastique à son
intérieur. C’est une pratique que l’on trouve chez à peu près la moitié de nos interviewés (46%). Le
seau hermétique sans sac plastique est utilisé par 18% des ménages interviewés. Le seau sans
couvercle est utilisé par 19 % et le sac plastique seul par 11 %.
Il faut noter ici que les types de récipients sont bien répartis selon les types d’habitat et que notre
enquête ne montre pas de lien avéré entre type d’habitat et type de récipient de stockage. Ce qui
dénote une évolution dans les pratiques relatives à ce sujet. En effet, nos enquêteurs ont remarqué
dans des maisons de bidonville des poubelles hermétiques bien entretenues.
6. Récipient de présentation
Un peu plus de 55 % des ménages enquêtés présentent leurs ordures emballées dans des sacs en
plastique. Le reste les sort dans des seaux. Ce qui montre que même si la pratique de présenter ses
ordures emballées dans un sac plastic a gagné du terrain, elle est encore loin d’être généralisée.
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Troisième partie
1. Un constat de changement
Une première appréciation globale du service de collecte est donnée par les interviewés à travers la
réponse à la question : avez-vous constaté cette dernière année un changement dans la collecte des
ordures ménagères ?
Une large majorité des interviewés (73%) a constaté un changement positif, contre 10,75% pour qui
rien n’a changé et seulement 3,22% pour qui le changement qu’il y a eu est négatif.
L’aspect principal du changement observé par les interviewés est la conteneurisation. Le fait de
placer des bacs dans les rues par “la société” est perçu comme une action positive par la majorité des
enquêtés. Il a eu pour effet d’améliorer la propreté de l’espace limitrophe du logement et du quartier,
de libérer les habitants des contraintes du ramassage au porte à porte par camion et de rendre le
paysage des seaux d’ordures stationnant devant les maisons, parfois pendant des heures dans
l’attente du camion, un souvenir.
Le deuxième aspect du changement par ordre d’importance est l’amélioration de l’état de la propreté
de l’espace limitrophe et du quartier sans que cette amélioration soit liée directement à la
conteneurisation. “Maintenant, c’est plus propre !” est une affirmation qui revient dans le discours
de plusieurs interviewés.
Le nettoiement, la fréquence de passage des balayeurs, l’étendue du périmètre touché par leur travail
qui n’est plus limité aux grands axes, la qualité de leur travail est la quatrième manifestation
principale du changement.
L’aspect et l’état des camions sont relevés aussi comme des indicateurs de changement. Les adjectifs
“propre”, “neuf”, “en bonne état” sont les adjectifs qui reviennent le plus dans la qualification des
camions.
L’aspect des éboueurs est aussi pour une partie des interviewés un aspect du changement qu’ils ont
remarqué. On parle de leur tenue “neuve”, “propre” et “reconnaissable”.
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Quant à ceux pour qui il n’y a pas eu de changement (10,75%), la moitié d’entre eux habitent des
immeubles modeste (Habitat collectif 3) situés dans des contextes résidentiels qui souffrent de
problèmes particuliers qui persistent jusqu’à ce jour : le quartier Habitat en particulier.
Cependant il faut noter que ce sentiment majoritaire de satisfaction est accompagné chez la majorité
de ceux qui l’on exprimé de critiques et de doléances exprimées de manière abondante.
Les motifs de satisfaction se rapportent à trois thèmes principaux : l’état satisfaisant de propreté du
quartier et de l’espace limitrophe (souvent lié à la conteneurisation). La qualité de la gestion de la
collecte (fréquence, heure de passage et ponctualité), les moyens matériels, l’aspect du personnel et
la qualité de son travail.
Les motifs d’insatisfaction (y compris les critiques), eux, sont plus nombreux. Ils se rapportent :
• à la gestion de la collecte (fréquence de passage, heure de passage et ponctualité),
• aux problèmes posés par la conteneurisation (nombre, emplacement, maintenance et
entretien des bacs),
• à l’état et l’aspect des camions : le liquide résultant du tassement des ordures qui
coule dans la rue en particulier,
• aux éboueurs qui font un travail hâtif sans soins et qui manipulent sans précaution le matériel
(les bacs en particulier) ce qui conduit à sa détérioration,
2.1. La conteneurisation
La conteneurisation, est, comme on l’a signalé ci-dessus, la pièce maîtresse du changement. C’est
autour d’elle que se focalisent à la fois la satisfaction et l’insatisfaction des habitants par rapport au
service.
Si elle est jugé globalement de manière positive (77,4% de jugements positifs contre seulement
7,5% de jugement négatifs et 15% de non réponses) elle n’en est pas moins l’objet de critiques
abondantes.
Les raisons qui motivent le jugement positif que l’on porte sur la conteneurisation sont
• qu’elle permet de regrouper les ordures dans un seul endroit
• qu’elle améliore l’état de propreté du quartier et du limitrophe
• qu’elle permet de se débarrasser de ses ordures sans contrainte d’heure
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• que grâce à elle il n’y a plus d’ordures dispersées sur les trottoirs.
Il faut noter ici que les résultats de l'enquête ne montrent pas de lien systématique entre contexte
résidentiel et perception de la conteneurisation. En effet, l'engouement pour la conteneurisation est
général. Cependant, l'attitude négative à l'égard de la conteneurisation exprimée par certains de nos
interviewés s'explique par les caractéristiques physiques de leurs quartiers où le placement des bacs
a conduit à des problèmes particulier de gestion de la distance par rapport aux logements. C'est le
cas notamment dans plusieurs quartier de l'habitat semi collectif 2 (Aït Skato, Hay Raha, Hay Farah)
et de l'habitat marginal 2 (Douar listiqlal en particulier).
Il faut rappeler que cette attitude positive générale vis-à-vis de la conteneurisation est un fait
d'aujourd'hui. Au départ, les habitants de plusieurs quartiers avaient manifesté une hostilité parfois
agressive à l'égard du placement des bacs dans leurs quartiers. C'est le cas de plusieurs des quartiers
de l'habitat semi collectif en particulier. En fait, cette attitude négative ne visaient pas le principe de
placer des bacs lui-même mais l'emplacement choisi par la société qui était souvent inadéquat.
Aujourd'hui que les bacs ont été établis dans l'emplacement le plus réaliste car négocié entre
l'ensemble des acteurs concernés, on réclame que leur nombre soit augmenté
2.1.1. Le bac
Le bac, instrument principal du changement qu’a constitué la conteneurisation est perçu
positivement par 68 % des interviewés contre 23% qui en ont une perception négative.
La perception positive se rapporte à son aspect (jugé propre), au fait qu’il soit hermétique, au fait
qu’il soit pratique.
Emplacement du bac
L’un des problèmes les plus importants auxquels s’est heurtée la conteneurisation est celui de
l’emplacement des bacs par rapport aux logements.
Dans plusieurs endroits le refus par les riverains de l’emplacement choisi par la société a conduit au
déplacement du bac, à son éloignement voire à sa disparition.
L’enquête a permis d’expliquer ce qui fonde ce refus ainsi que l’emplacement adéquat du point de
vue des habitants.
La réponse à la question “acceptez-vous que le bac soit mis devant votre logement?” éclaire cette
question.
53 % des réponses formulent un refus catégorique et 30 % acceptent si toutefois certaines conditions
sont remplies.
Ces conditions principales sont les suivants (par ordre de fréquence)
• que le bac soit lavé et désinfecté régulièrement et à une fréquence acceptable (cela va d’un
lavage quotidien à un lavage une fois par quinzaine);
• qu’il soit maintenu en bonne état (l’accent est mis sur la fermeture);
• qu’il soit affecté à un nombre limité et identifié de logements;
• qu’il soit placé loin des fenêtres et de l’entrée de la maison;
• que son emplacement soit aménagé;
• Les points noirs qui se constituent dans les lots de terrains non construits, sur les bords des
oueds qui traversent la ville et sur les bords de la voie ferrée. Les parcelles de terrains non
construits parsèment le territoire de la commune. Leur degré de nuisance a diminué grâce au
travail de nivellement fait par la société fréquemment. La voie ferrée continue à être une
décharge sauvage pour les riverains à plusieurs points (notamment Michelin).
• Les points noirs constitués autour des containers placés par le service. Les caissons placés à
côté de l’habitat précaire à Dher Merhraz (Bab Lghoul et Lido), et à Tarik en particulier sont
ceux qui causent le plus de nuisances et produisent le plus d’insatisfaction.
Mais il y a aussi les points noirs qui se constituent autour des bacs notamment à certains
endroits caractérisés par un usage mixte (résidents et activités économiques) des bacs comme
dans la rue de Obeida Ibnou Al Jarrah près du consulat français.
Mais les points noirs les plus volumineux sont ceux qui résultent à la fois de l’existence d’une
condition physique favorable (un terrain vague dans un cas et un oued dans l’autre) et de la
défaillance du service. C’est le cas en particulier à Douar Mechmach où les habitants sont livrés à
eux mêmes quant au dégagement de leurs ordures ménagères.
C’est un endroit où aucun service de collecte n’existe pour l’instant. Les habitants se contentent de
jeter leurs ordures dans le terrain vague situé devant leurs logements. C’est le cas aussi à Zitoune
dans les habitations longeant Oued Mehraz. Là aussi, d’après les interviewés, le service ne semble
pas régulier.
4. Les propositions pour améliorer la collecte des ordures ménagères et l'état de la propreté au
sein de la commune
Les propositions des interviewés pour l'amélioration de la collecte et de la propreté ont été sondés de
deux manières. En testant la validité des propositions émises par l'atelier de lancement et en
interrogeant les interviewés sur leurs propres propositions pour améliorer le service. Nous allons
présenter le résultat de la validation des propositions émises par l'atelier de lancement en ce qui
concerne les différents types d'habitat, avant de présenter les propositions des habitants.
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La deuxième proposition est relative à la gestion de l'évacuation des ordures ménagères. Elle
préconise que chaque maison dispose de son propre bac qu'elle gèrerait et entretiendrait et que le
camion viderait à une fréquence moins soutenue que celle de la collecte aujourd'hui.
La réaction des enquêtés à cette proposition est majoritairement négative. Les arguments sur
lesquels repose ce refus sont formulés de manière positive et de manière négative. D'une part, le
système actuel est perçu comme convenable. "Le système actuel me convient tout à fait." (I10)
D'autre part, le fait de garder les ordures chez soi plus d'un jour comporte, selon nos interviewés, le
risque de nuisances d'autant plus qu'on craint toujours le risque que le service de ramassage ne soit
pas ponctuel. "Moi je n'accepte pas chez moi un bacs contenant des ordures de trois jours. Les
ordures doivent être dégagées le plus vite possible car les ordures sont nuisibles. Elles peuvent
générer des insectes de toutes sortes dans la maison." (I15). "Moi je ne voudrais pas avoir un bac
chez moi. Imaginer qu'un jour le camion ne vienne pas ou qu'il passe alors que nous ne sommes pas
là, la maison deviendrait une décharge (Mazbala)". Les nuisances que risquent de générer les
ordures gardés chez soi plus d'une journée sont liées à la nature des ordures au Maroc en majorité
organiques. "Mettre les bacs dans les maisons et les vider une ou deux fois par semaine peut
convenir à des pays où les ordures sont sèches et peu fermentables pas chez nous qui avons des
ordures humides et fermentables." (I 13)
dans les esprits. C'est une position qui se dégage des interviews réalisés dans l'ensemble des
soustypes de l'habitat semi collectif. Cependant les habitants des parties intérieures de Saâda (semi
collectif 4) où la collecte se fait par un charretier semblent satisfaits de ce système qui fonctionne
chez eux depuis plusieurs années.
Quant aux habitants des quartiers Douar Listiqlal et Douar Génie (habitat margial 2), ils préfèrent le
système bacs/camion au système des caissons à condition que l'emplacement des bacs soit
soigneusement choisi afin qu'il ne cause de nuisances à personne.
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4.2. Propositions
Les propositions de nos interviewés pour améliorer le service de collecte des ordures ménagères et
l'état de la propreté en général concernent trois types d'acteurs : la société qui s'occupe de la collecte,
les habitants usagers du service et la Municipalité. Ces différentes propositions sont soustendues par
l'idée que l'amélioration du service de la collecte et de l'état de propreté dépend de l'amélioration du
comportement de ces trois acteurs.
Une proposition concerne les camions. Elle relative à leur étanchéité. Il faut que la société fasse en
sorte qu'ils ne laissent pas couler le "jus d'ordures" lors de leurs passage.
4.2.1.3. Le comportement du personnel de la collecte doit aussi être amélioré. Les ouvriers doivent
faire un travail plus soigné, ne rien laisser par terre et manipuler le matériel avec précaution. Pour
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aboutir à cela les interviewés préconisent le renforcement des mécanismes de contrôle et de suivi du
travail sur le terrain.
4.2.2.1. La répression
La majorité des interviewés considèrent que pour avoir un comportement adéquat par rapport à la
collecte des ordures ménagères et à la propreté de la part des habitants la répression est inévitable.
La forme la plus citée de cette répression est les contraventions et le payement d'amendes en cas
d'infraction au code de bonne conduite dans la gestion de ses ordures ménagères.
4.2.2.2. La sensibilisation
A côté de la répression, il faut sensibiliser les habitants à changer de conduite et les convaincre
d'adopter des comportements propres. Quant aux moyens de la sensibilisation, ils sont variés : mass
médias, bouche à oreille, etc.
Quatrième partie
La participation de la population à la
prise en charge de la gestion de la pré
collecte
1. La participation effective
La population de la commune d'Agdal a développé plusieurs formes de participation à la prise en
charge de la collecte des ordures ménagère. Les amicales, ces associations de quartier qui ont connu
un essor important depuis quelques années sont la forme la plus connue et la plus importante et peut-
être la plus durable. Mais, il y a d'autres formes moins structurées comme le recrutement de gardiens
chargés d'assurer la sécurité mais auxquels on confie de plus en plus des tâches de nettoiement et de
prise en charge de la précollecte des ordures ménagères. Ces gardiens sont recrutés le plus souvent à
l'échelle d'un derb et à l'initiative d'une ou de plusieurs personnes ayant un statut de notabilité.
Notre analyse dans les paragraphes qui suivent va porter sur ces deux formes de participation.
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Nous en avons recensé 16 qui interviennent dans les domaines de la collecte des ordures ménagères
et du nettoiement des espaces collectifs.
Nous allons d'abord les situer dans l'espace de la commune, relever les facteurs qui nous semblent
expliquer leur présence dans tel type d'habitat et pas dans tel autre, avant d'aborder leur rôle dans la
collecte, leur perception du service de la collecte, leurs attentes et leurs propositions relativement à
l'amélioration de la propreté dans la ville et relativement aux possibilités de travail en commun avec
les autres acteurs concernés.
Il faut noter ici que les deux amicales les plus entreprennantes et qui enregistrent les meilleures
réussites sont celles qui se trouvent dans des contextes résidentiels qui se prêtent à la privatisation
des espaces communs. C'est le cas des "résidences". Les exemples des résidences, Mimoza, Anas,
Sijilmassa, qui constituent un habitat tout à fait groupé et recroquevillé sur lui-même sont connus.
On peut y ajouter les quartiers relativement homogènes de par leur structure physique et de par la
population qui y habite comme la résidence des orangers donnant sur l'avenue Allal Ben Abdallah et
la résidence dite résidence Tajmouâti donnant sur l'avenue Imam Ali. Les habitants de ces
différentes "résidences" ont développé des formes plus ou moins avancées de privatisation des
espaces communs dont le signe physique le plus imposant est les barrières placées aux différents
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points d'accès à ces résidences. Les amicales sont chargées d'entretenir cette "privatisation" en
veillant à assurer la sécurité, la propreté et parfois même des équipements collectifs de jeux, des
espaces verts…
Toutes les amicales que notre enquête a touché jouent un rôle dans le nettoiement et la pré collecte
des ordures ménagères dans les quartier où elles opèrent. Mais l'importance de ce rôle varie d'une
amicales à une autre. Cela peut consister en une prise en charge totale de la pré collecte des ordures
ménagères et du nettoiement des espaces communs (c'est le cas de 11 amicales) comme cela peut se
limiter au nettoiement ou à la participation à la pré collecte sans la prendre en charge complètement
(c'est le cas de 5 amicales).
Cette variance du rôle des amicales dépend en premier lieu de leurs moyens, qui eux-mêmes
dépendent du niveau de vie des habitants mais aussi de la capacité de mobilisation de l'amicale. Elle
dépend aussi de l'état d'esprit des responsables (esprit d'initiative…).
Ainsi, certaines amicales, celles de la résidence Mimosa, de la résidence Anas par exemple,
disposent de leur propre matériel de nettoiement et de pré collecte des ordures ménagères : bacs,
outils de nettoiement habits de travail pour les ouvriers, etc. Les autres utilisent des bacs fournis par
la commune, par la société ou qu'ils se sont appropriés de leur propre chef.
Concrètement la participation des amicales au nettoiement et à la pré collecte des ordures ménagères
se fait de trois manières :
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Toutes les amicales recensés emploient des ouvriers qu'ils affectent aux deux tâches du gardiennage
et de la propreté. Ce qui varie d'une amicale à une autre c'est le nombre d'ouvriers et leur condition
(salaire en particulier) qui détermine leur motivation.
Perception de la conteneurisation
Comme chez les autres enquêtés, les responsables des amicales ont une perception globalement
positive de la conteneurisation. Une perception fondée sur des arguments similaires à ceux
développés par les habitants. (Cf. ci-dessus). Cependant, cette perception positive est plus critique.
La critique a pour objet principal l'insuffisance du nombre de bacs et les problèmes qui lui sont
corollaires tels que le débordement des bacs pleins sur l'espace environnant et la constitution de
points noirs autour d'eux, le sallissement de l'endroit de leur placement, etc. Mais elle porte aussi sur
les problèmes d'entretien (lavage et désinfection) et de maintenance (réparation) des bacs.
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par plusieurs ménages chacune) que les gardiens ont, à côté du gardiennage des tâches relatives à la
propreté.
2. La prédisposition à participer
L’enquête a cherché à mesurer la prédisposition des habitants à participer à la prise en charge de la
pré collecte de deux manières. En les interrogeant s’ils souhaitent ou non qu’une amicale existe dans
leur quartier (dans les contextes résidentiels où n’existe pas d’amicales) d’une part et en les
interrogeant sur leur disposition à contribuer financièrement à payer quelqu’un pour s’occuper de la
pré collecte.
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Cinquième partie
Perception du service de la collecte par
les élus municipaux
L'enquête auprès des élus a touché 6 membres du conseil dont le choix a visé la représentativité des
courants politiques principaux qui sont aux commandes de la Commune ainsi que les conseillers
chargé du service de la propreté au sein du conseil. Elle a été menée par entretien semi directif
approfondi sur la base d'un guide dont les thèmes principaux portent sur la perception du service de
la collecte aujourd'hui, les satisfactions et les insatisfactions qu'il suscite chez les élus, les
problèmes qui existent relativement à la collecte des ordures ménagères et à la propreté au sein de la
commune ainsi que les propositions pour les dépasser.
Les interviewés parmi les élus affirment, sans exception, que la délégation de la gestion du service
de la collecte et du nettoiement à l'opérateur privé qu'est Onyx s'est traduit par l'amélioration de la
collecte des ordures ménagères et par une amélioration de l'état de propreté dans l'espace de la
commune.
Cette évaluation positive de la situation actuelle a pour toile de fond la situation antérieure à la
délégation de la gestion du service jugée très négativement et dont la description revient
systématiquement chez les interviewés.
Les traits principaux de cette situation antérieure rappelés par la majorité des élus enquêtés sont les
suivants :
o Les problèmes relatifs au comportement de la main d'œuvre et à sa gestion. "50 %
des travailleurs ne faisaient rien, leur recrutement obéissaient à des considérations qui
n'avaient rien à voir avec le travail qu'ils étaient amenés à faire… et leur gestion
obéissaient à des considérations qui n'avaient rien à voir avec les impératifs du
rendement ou de l'efficacité. Et bien entendu ils étaient très mal payés quand ils
étaient payés." (E2)
o Les lourdeurs du système de gestion financière qui empêchait de réparer le matériel
qui en avait besoin et l'entretien en général.
Quant aux indicateurs qui reviennent le plus dans la bouche des élus pour illustrer le changement
positif opéré par la gestionnaire actuel ils sont les suivants :
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La satisfaction est exprimée par certains interviewés par référence à son impact sur leur relation avec
la population : "Plus personne ne vient taper à ma porte pour faire des réclamations relatives aux
ordures ménagères. Alors que c'était très fréquent lorsque c'était la Commune qui s'en occupait"
(E.3). Elle s'exprime parfois même par une notation qui quantifie la satisfaction "Pour la collecte je
leur (L'opérateur privé) donne 14/20".
Ainsi si on juge que la collecte est globalement satisfaisante, on critique la conteneurisation qui s'est
faite de manière hâtive et on juge qu'aujourd'hui le nombre de containers reste insuffisant même si
certains parmi les élus nuancent ce jugement en se rappelant que ce qui était consigné dans le cahier
des charge a été respecté.
Certains élus jugent la situation actuelle, non pas à partir de la situation antérieure mais à partir des
ambitions affichées et défendues comme réalisables par la société lorsqu'elle était candidate et
qu'elle n'a pas respecté après avoir gagné le contrat. Les limites de l'équipement et de la
sensibilisation sont évoquées à ce propos.
Sixième partie
Les chineurs et la collecte des ordures ménagères
Le terme de "chineurs" désigne ces personnes dont le "métier" est de récupérer et vendre des
produits ou des objets qu'ils collectent dans les poubelles. La prolifération de la pauvreté à cause
notamment de l'aggravation du chômage, a hâté la croissance de leur nombre qui a augmenté
considérablement ces dernières années. Leur activité parasite la collecte. Plusieurs parmi eux,
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font leur travail sans précaution et sans tenir compte de son impact sur la propreté des lieux où
ils opèrent et sur la collecte des ordures ménagères. Ils vident par terre le contenu des containers
qu'ils rencontrent sans le ramasser quand ils ont terminé leur fouille ou en le ramassant mal. Ils
sont pointés du doigts par la majorité des interviewés de notre enquête tout comme par les élus
et le service de la collecte comme l'un des parasite principaux du travail de la collecte.
Notre enquête auprès des chineurs a cherché en premier lieu à dessiner leurs profils, leur origine
sociale, leur manière d'organiser leur travail dans l'espace et dans le temps et leur manière de
l'exercer (afin d'en déterminer l'impact sur la collecte et sur l'état de la propreté). Elle a cherché
ensuite à saisir la perception qu'ont les chineurs de leur travail, de son impact sur la collecte et
enfin à recueilli des propositions pour diminuer les aspects négatifs de cet impact.
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Il faut aussi distinguer parmi les chineurs ceux qui sont spécialisés dans la récupération d'un
produit ou d'un objet particulier et ceux qui récupèrent ce qu'ils trouvent, trient et vendent par la
suite. Le produit de prédilection des "spécialistes" est le pain. Ceux qui le récupèrent bénéficient
de la bienveillance de la population et souffrent moins de l'image dévalorisée du chineur perçu
comme nuisible. L'un des indicateurs de cette bienveillance est que les espaces résidentiels
privatisés et gardés leur sont accessibles sont difficulté. Mais, il y a aussi ceux qui sont
spécialisés dans la récupération des bouteilles de plastique, ceux qui sont spécialisés dans la
récupération du carton et du papier…
Il s'agit le plus souvent d'enfants de la rue ou d'adultes SDF. Leur fouille des poubelles est
occasionnelle. Elle a lieu lorsque les autres moyens (mendicité, vol…) ne leur permettent pas de
satisfaire leurs besoins alimentaires. Les chineurs professionnels les désignent comme seuls
responsables de l'image négative du chineur. D'après eux ce sont les enfants de la rue qui jettent
le discrédit sur cette activité.
2. Perception de l'impact de l'activité des chineurs sur la collecte des ordures et sur l'état de la
propreté
On retrouve dans l'analyse de l'impact de l'activité des chineurs sur la collecte des ordures
ménagères et sur l'état de la propreté les deux profils qu'on a dessiné ci-dessus. En effet, les
chineurs "professionnels", adultes, ayant des responsabilités familiales et se comportant
conformément à un code de conduite à même de leur garantir une image auprès de la population
et auprès du service de collecte semblent pratiquer leur activité avec des risques limités de
nuisance à la propreté de l'environnement et à l'activité de collecte. Tandis que les enfants de la
rue et les sdf semblent avoir un comportement nuisible.
Les citations suivantes extraites des entretiens avec les chineurs "professionnels illustrent ce
constat.
"Les gens mûrs, dit un interviewé, ne trient pas les ordures. Ils prennent ce qu'ils trouvent sans
trier les ordures. Ceux qui trient les ordures sont "lklochara" (les clochards) qui s'en foutent. Ils
cherchent de quoi manger ou s'habiller. Tandis que nous c'est notre métier. Nous en vivons.
Malheureusement , les gens font l'amalgame."(C.5).
Voici une typologie plus complète des "chineurs" dressée par un interviewé (chineur) à partir du
critère de l'impact sur l'état de la propreté : "Il y a les chineurs qui salissent. Ils sont deux
catégories : les chineurs chamkara (enfants de la rue) qui le plus souvent cherchent des restes de
nourriture et les chineurs occasionnels qui cherchent coûte que coûte des objets qui peuvent leur
rapporter un peu d'argent pour répondre à un besoin urgent. Tout les deux n'ont aucun souci de
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propreté et de préservation de l'état des poubelles. Ils renversent les bacs et déchirent les sacs
plastics. Cela se passe surtout la nuit lorsque les rues sont vides et le nombre des gardiens limité.
Puis il y a les chineurs baâkalhoum (dotés de raison) qui sont connus des gens et qui ne salissent
pas car c'est leur métier et ils ont une image à préserver.
3. Propositions
Quatre types de propositions sont formulés par les chineurs pour limiter l'impact négatif de leur
activité sur la propreté de l'espace de la commune.
1. La première est de nature répressive ou sécuritaire. Elle consiste à renforcer le gardiennage
"il faut que dans chaque rue il y ait un gardien avec un gros bâton à la main" (C3)
2. La deuxième est de nature technique. Elle s'exprime de deux manières : "Il faut qu'ils y ait à
chaque lieu de regroupement des déchets deux bacs distincts (par la couleur par exemple)
dont 1 est consacré à Zbel (les ordures ménagères), l'autre aux déchets récupérables =
plastiques carton, aluminium, cuivre… Celui qui cherche quelque chose y va directement
sans tourner et retourner les bacs à ordures." (C8). Et celle qui consiste à aménager
l'emplacement des bacs de façon à ce que cela limite la possibilité de fouiller.
3. La troisième se rapporte à la conteneurisation. Elle consiste à multiplier le nombre des bacs
de façon à ce qu'il y ait toujours un espace vide dedans qui perme de fouiller sans que cela
déborde.
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