Ce document traite de la pollution des eaux en Algérie. Il définit les différents types de pollution, leurs origines et leurs conséquences sur l'environnement et la santé. Le document présente de nombreuses informations sur ce sujet important.
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République Algérienne Démocratique et Populaire
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique
Djillali LIABES Sidi Bel-Abbès Faculté de Médecine - Département de Pharmacie 2022/2023
Dr HICHOUR .S : pharmacienne maitre assistante en Hydro-bromatologie médicale
Plan
Introduction
Définition de la pollution
Les différents types de pollution
Les origines de la pollution
Les conséquences de la pollution
Evaluations analytiques :
- Prélèvement
- Examens physiques
- Examens chimiques
- Examens biologiques
Conclusion
Pollution des eaux Dr HICHOUR. S 2022/2023
1 I .Introduction - L’eau est indispensable à la vie. Pour les besoins de l'Homme et de l'environnement, l'eau doit être de bonne qualité. - Si la qualité de l’eau est altérée, c’est tout un équilibre qui est menacé. Selon l’ OMS: ✓ 2.6 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable ✓ 1.8 millions dont 90% d’enfants ‹ 5ans/an en meurent ✓ 80% des causes de morbidité dans le monde sont d’origine hydrique. 1.Définition de la pollution des eaux - On appelle pollution de l'eau toute modification chimique, physique ou biologique de la qualité de l'eau qui a un effet nocif sur les êtres vivants qui la consomment. - La pollution de l'eau peut aussi rendre l'eau inutilisable pour l'usage désiré. - C’est une altération qui perturbe l’écosystème aquatique (flore et faune). 2.Les différents types de pollution : a. Chimiques: phosphate, nitrates, solvants, métaux; médicaments … b. Physiques: thermique, matières solides (sable, gravier…) c. Organiques: déchets alimentaires et excréments d. Biologiques: insectes, virus; bactéries, champignons; parasites.. 3.Origine de la pollution : on distingue: Domestique: Pollution d’origine doméstique et urbaine les eaux de lavage ou eaux ménagères, qui proviennent des salles de bain et des cuisines et qui sont généralement chargées de graisses, de débris organiques, de détergents, de solvants les eaux vannes, qui viennent des toilettes et sont chargées de diverses matières organiques azotées et de germes fécaux. Industrielle: des matières organiques et des graisses ,des hydrocarbures ,des métaux ,des acides, bases, produits chimiques divers des eaux chaudes (circuits de refroidissement des centrales thermiques), des matières radioactives et les résidus médicamenteux Agricole: la concentration des élevages entraîne un excédent de déjections animales par rapport à la capacité d’absorption des terres agricoles. Ces déjections, sous l’effet du ruissellement de l’eau et de l’infiltration dans le sous-sol enrichissent les cours d’eau et les nappes souterraines en dérivés azotés et constituent une source de pollution bactériologique. Usage massif d’engrais chimiques (nitrates et phosphates), Pollution d’origine naturelle: certains phénomènes naturels peuvent également y contribuer à augmenter la teneur de l'eau en substances indésirables : Irruptions volcaniques: dégazage magma à émission CO2, SO2, HCl, → pluies acides Les pollutions d’origine accidentelle: ne représentant qu’une part infime des rejets polluants, ont un impact local extrêmement fort. Il peut s’agir de déversements de produits divers suite à des accidents ‘à l’usine’ ou lors de leur transport (renversement de camions, naufrage, …) 4.La notion d’équivalent habitant, unité d’évaluation de la pollution L’équivalent habitant (eqH) est une unité théorique correspondant à la pollution produite par un individu en une journée. - 1 eqH correspond par jour à : 150-200 litres d'eau + 60g de matières organiques + 4g de phosphore + 15 g d'azote réduit + 90g de matières en suspension 5.Conséquence de la pollution : 5.1 Sur le milieu naturel -Naturellement, un écosystème a des capacités d’auto-épuration dans des conditions de température et de lumière favorables: - Par l’action directe de l’oxygène (aération) - Par l’action d’organismes aérobies (oxydation) et anaérobies (réduction).
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2 - L’écosystème est ainsi capable de transformer ou d’éliminer (en partie ou en totalité) les substances biodégradables qu’il reçoit. - Un déséquilibre peut être observé lorsque la quantité de substances plus ou moins toxiques reçue est supérieure aux capacités auto-épuratoires de l’écosystème. - L’élimination des polluants n’est alors plus aussi efficace et ceux-ci tendent à s’accumuler dans le milieu pouvant alors devenir toxiques pour les espèces. - Les agents polluants qui ne sont pas ou peu biodégradables comme les macro-déchets (plastiques, verre …), les métaux ou certains pesticides, perturbent et amplifient ce phénomène. L’eutrophisation des milieux - L’eutrophisation est l’ensemble des symptômes que présente un écosystème aquatique à la suite d’un apport excessif de nutriments - en particulier le phosphore et l’azote - d’origine humaine - Ces nutriments stimulent fortement la croissance des organismes végétaux, entraînant le développement soudain de plantes ou d’algues, qualifié de “prolifération végétale”. - Ce phénomène est accentué par les températures élevées, l’abondance de lumière et le faible renouvellement de l’eau. - Le développement de phytoplancton toxique et de pathogènes en lien avec la diminution de la pénétration des UV dans l’eau. - Une dégradation de l’eau (aspect, couleur, odeur …) l’envasement plus rapide du milieu et l’apparition de vase sombre et malodorante. - L’asphyxie du milieu par diminution de la teneur en oxygène dissous la nuit due à la respiration des nombreux végétaux et animaux présents. - La dégradation des habitats lors de la décomposition des algues. - Les éléments décomposés vont colmater le fond des cours d’eau détruisant ainsi les milieux de vie des invertébrés et les zones de frai des poissons.
Les mortalités liées aux altérations de la physico-chimie
- Ce sont des modifications des caractéristiques des milieux, comme la salinité, l’acidité ou la température de l’eau. Passé un certain seuil, ces modifications deviennent toxiques pour les organismes vivants.
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3 - L’oxygène dissous en quantité trop faible pour assurer la vie des êtres vivants est qualifiée d’hypoxie. - Les épisodes d’hypoxie peuvent être la conséquence d’un apport trop important de matières organiques . Celles-ci sont dégradées par les bactéries du milieu, qui consomment l’oxygène dissous dans l’eau lors de ce processus. - L’hypoxie peut avoir d’autres origines : augmentation de la température de l’eau (l’oxygène étant moins soluble dans l’eau chaude), stagnation de l’eau, rejet d’eau désoxygénée, eutrophisation etc. - L’anoxie est le stade ultime, où il n’y a plus d’oxygène dissous dans l’eau. - Les phénomènes d’hypoxie et d’anoxie ont de lourds impacts sur la biodiversité, essentiellement du fait des épisodes de mortalités qu’ils provoquent. - Les poissons sont particulièrement touchés, mais globalement tous les animaux et les plantes pâtissent d’un manque d’oxygène. Le changement climatique: se manifeste par un réchauffement global, et donc une augmentation de la température des eaux de surface. - Une augmentation de la température de l’eau modifie les conditions de vie des microorganismes qui y vivent → prolifération d’amibes, de bactéries (comme vibrio), d’algues et phytoplancton toxiques, et la libération de toxines. - La qualité des eaux de baignades s’en voit altérée, de même que la salubrité des produits de la mer. Lors des pics de chaleur, il y a moins d’eau disponible, donc des polluants plus concentrés. 5.2 Effets sur la santé : Les risques à court terme (aigus): - Certains polluants ne sont pas biodégradables et s’accumulent tout au long de la chaîne alimentaire. Pour ces substances, même si elles se trouvent en petites quantités dans le milieu, sans conséquences sur les organismes, des effets toxiques peuvent s’observer chez les espèces prédatrices situées en haut de la chaîne alimentaire. - Consommation des mollusques et crustacées par l’homme → intoxication. Contamination microbiologique : la présence dans l’eau de bactéries, de parasites ou de virus pathogènes responsables de plusieurs maladies graves à savoir: diarrhées, choléra, l’hépatite A, la typhoïde, pouvant même causer la mort. (5millions de décès/an) - Des maladies infectieuses liées au manque d’hygiène en utilisant de l’eau polluée pour le nettoyage corporel (maladie de la peau) ou des aliments pour la consommation ( toxi infection alimentaire). Les risques à moyen terme: - Certains composés tel le nitrate (méthémoglobine), le fluor (fluorose), les produits phytosanitaires ou encore le sulfate de magnésium (eau laxative) peuvent perturber de façon sensible les fonctions. Les risques à long terme (chroniques): -L’accumulation de substances toxiques dans l’organisme, tels que les métaux lourds, les biocides, ou les hydrocarbures, peut être à l’origine de cancer, même si la teneur dans l’eau de l’élément incriminé est faible. -Ex: le plomb au-delà des 80 μg/l dans le sang (50 μg/l pour les enfants) , apparaissent des signes d’intoxication au plomb: le saturnisme (constipation, anémie, insomnie). -Le plomb présent dans l’eau du robinet provient des canalisations et, celles-ci sont progressivement changées pour éviter tout risque sanitaire lié au plomb.
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4 II. EVALUATIONS ANALYTIQUES : - Le rôle de l’hydrologie est de mesurer la pollution en amont d’une usine de traitement pour pouvoir mettre en œuvre un traitement physico-chimique propre, et en aval pour vérifier si ce traitement a donné les résultats prévus. 1. Prélèvement: -Manuel instantané ou ponctuel : prélever en un point, à une profondeur et un moment donnée. - Préconisé dans le contrôle des paramètres à l’état de traces ou susceptibles de très grandes variations. - Materiel: - bouteilles - Echantillonneurs à distance : les perches ou les tubes télescopiques. - Composite : le mélange de plusieurs échantillons ponctuels, de volumes égaux ou pondérés - Automatique en continu, utile pour suivre l’évolution des paramètres courants. - Matériel: un système mécanique : le pompage ou l’aspiration. - Etiquetage des prélèvements - Fiche de renseignement - Transport et conservation: le plus rapidement possible (< 24h) à 4°C . Renseignements à fournir pour l’analyse d’eau usée: - Autorité ayant demandé l’analyse - Causes motivant la demande - Caractéristiques et aspects du milieu récepteur - Identification du point de rejet et du point de prélèvement - Origine de l’effluent - Caractéristiques du débit - Systèmes d’épuration - Analyses à effectuer, conservateurs utilisés - Situation du point de prélèvement, date et heure - Méthode de prélèvement - Observations particulières 2. Paramètres organoleptiques: a.Couleur: - Transparente → eaux naturelles - Grisâtre → eaux usées domestiques - Noire → décomposition partielle - Autres teintes → apport résiduaire industriel b.Odeur: - Sans odeur → eaux naturelles - Odeur fade→ eau d’égouts fraiche - Odeur nauséabonde→ état de fermentation 3. Paramètres physiques a-pH: - eaux usées urbaines → près de 7 - pollution industrielle → différent en fonction de l’activité de l’usine b-La température: 15-17°C le changement affecte: la solubilité des sels et gaz, la conductivité et le pH • La chaleur qui est libérée par les usines dans l'eau a des effets négatifs sur toutes les espèces vivantes dans l'étendue d'eau. C'est ce qu'on appelle la pollution thermique.
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5 - L'eau plus chaude diminue la solubilité de l'oxygène et augmente celle des sels dans l'eau et elle pousse aussi les organismes vivants dans l'eau à respirer plus rapidement. • Beaucoup d'organismes meurent par manque d'oxygène, ou deviennent plus sensibles aux maladies. c-La conductivité: ↑ minéraux: bons conducteurs ↓ Matières organiques et colloïdales: peu conducteurs d-La turbidité: très élevée : effluents résiduaires et eaux polluées. e. Matières en suspension décantables Principe: - Un certain volume d’eau est abandonné au repos pendant 2h. - La quantité de matière décantée est déterminée par volumétrie. - Résultats s’expriment en ml de matières décantées pour 1l d’eau. f.La détermination des matières en suspension : 2 méthodes: filtration ou centrifugation • f.1 Filtration : Principe: -L’eau est filtrée et le poids de matières retenues par litre est déterminé par pesée différentielle ( M1- M0 ) /V × 1000 (en mg/l) M0 : la masse du disque filtrant avant filtration (mg). M1 : la masse du disque filtrant après filtration (mg). V : volume d’eau utilisé (ml). • f.2Centrifugation : Principe: Centrifuger l’échantillon d’eau à 4500 tr/min pendant 15 min. Le culot est recueilli, séché à 105 °c et pesé, ensuite calciné à 525 °C et pesé de nouveau. La teneur en mg/l de matières en suspension: (M2- M1 )/V × 1000 La teneur en mg/l de ce qui est considéré comme les matières minérales: (M3- M1 )/V × 1000 M1:poids de la capsule vide M2:poids de la capsule après dessiccation 105°c M3:poids de la capsule après dessiccation 525°c g.Matières en solution : Principe: Dans une capsule , tarée introduire une fraction connue de l’eau issue de la centrifugation ou de la filtration. Évaporer au bain-marie . Porter le résidu à l’étuve jusqu’à masse constante →Peser. Introduire ensuite la capsule au four et minéraliser pendant 2 h à 525 °C ±25°C. Laisser refroidir au dessiccateur et peser à masse constante. Soit X la masse de l’extrait sec à 100 °C, (en mg/l) X ʹ la masse du résidu après minéralisation à 525 °C ±25 °C dans la prise d’essai, (en mg/l) X – X ʹ : représente la masse de la fraction dite organique dans la prise d’essai. h.Matières totales (organique et minérale) Ce sont matières déterminées par évaporation de l’eau brute tamisée. La somme des matières en suspension et des matières en solution
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6 Y – Y’= masse de la fraction organique des matières totales dans la prise d’essai. Interprétation: La présence des matières en suspension dans l'eau: - Réduit la luminosité - Abaisse la productivité du milieu récepteur du fait d‘une chute de l'oxygène dissous consécutive à une réduction des phénomènes de photosynthèse. - Engendre un colmatage des branchies des poissons. - Réduit les possibilités de développement des végétaux et invertébrés de fond, agissant sur l'équilibre global de la chaîne alimentaire du système aquatique. - Donne un aspect trouble et sale aux eaux. 4. Les paramètres chimiques: a.L’oxygène dissous: • Origines - La dissolution de l’O2 de l’air par diffusion à travers la surface. - L’apport d’un affluent plus oxygène ,surtout dans le cas des rivières et parfois même d’une aération artificielle. - La biosynthèse des plantes vertes aquatiques. La solubilité: dépend de: - la température - la salinité - la pression atmosphérique Intérêt du dosage: - L’oxygène dissous dans l’eau joue un rôle important dans l’épuration spontanée. - indicateur de pollution - indicateur de l’activité biologique (utile pour la mesure de la DBO5) Les conditions de prélèvements: - Éviter l’entrée d’air dans les flacons ainsi que le dégazage - Des bouteilles de 300ml fermées par un bouchon de verre coloré (laisser déborder l’eau et boucher le flacon bien plein). - La température notée au moment du prélèvement Dosage : -Les surfaces biodégradables ont besoin d’oxygène dissous dont la détermination de la teneur constitue une mesure indirecte du degré de pollution. -La méthode électrochimique : utilisation d’oxygénomètre, permettant des mesures sur place -La méthode de Winkler : iodométrique
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7 Méthode de Winkler iodomètrique: Principe : - C’est une réaction d’oxydoréduction, consiste à une fixation de l’O2 dissous sur l’hydroxyde manganeux (II) Mn(OH)2 qui est formé par addition de sulfate de manganèse sur la soude, puis réduction de l’hydroxyde manganique (IV) MnO2 par une solution d’iodure de potassium (KI) en milieu acide et libération de l’iode (I2). - L’iode libéré sera dosé par une solution de thiosulfate de sodium en présence d’empois d’amidon. Les réactions mises en jeu : 1ére étape: oxydation de l’hydroxyde manganeux; en milieu basique ,par l’O2 dissous: MnSO4 + 2 NaOH → Mn (OH) 2 + Na2SO4 Mn(OH)2+ ½ O2 → MnO(OH)2 2ème étape: réduction de l’hydroxyde manganique formé par l’iodure de K en milieu acide et libération de l’iode: MnO(OH)2+ 2 H2SO4 → Mn(SO4)2+ 3H2O Mn(SO4)2+ 2 KI- → I2 + Mn-2SO4-2 + 2 KSO4 3ème étape: dosage de l’I2 libéré par le thiosulfate de Na de normalité connue, en présence d’amidon: I2 + 2 Na2S2O3 → Na2S4O6 + 2NaI Expression des résultats: Chaque équivalent d’iode correspond à un équivalent d’oxygène (2 g) dans l’échantillon original, ½ O2 à même pouvoir oxydant que MnO2 Soit n le nombre de ml de Na2S2O3 (N/100) ayant servi au titrage de l’iode libéré : 1lNa2 S2O3 (N) → 1 Eq d’O2 → 8g d’O2 1lNa2 S2O3(N/100) → 0,01 Eq d’O2 → 0,08 g d’O2 1 ml Na2S2O3 N/100 → 0,01 mEqd’O2 → 0,08mg d’O2 n mlNa2 S2O3 N/100 → n 0,01 mEq→ n 0,08mg d’O2 → PE [O.D] = n.0.08.1000/PE mg d’O2/ l → [O.D] = n.80/PE mg d’O2/ l Interprétation : - Pour une eau potable : 9-10 mg/l. - Elle est fonction de l’origine de l’eau. on tolère jusqu’à 12,3 mg /l. - L’OMS recommande que les niveaux d’oxygène dissous soient maintenus aussi près que possible de la saturation. -Concentration entre 3-6mg O2/l est la limite inférieure en dessous de laquelle la vie de la faune et de la flore est mise en péril. Des teneurs inférieures à 80% de la saturation peuvent entraîner une altération organoleptique de l’eau. Interférences : -Ce procédé n’est pas valable que si dans l’eau il n’existe pas de substances oxydantes ou réductrices :NO2⁻, Fe²⁺, chlore libre. -Fe²⁺ : on l’oxyde par le KMnO4 et Fe³⁺ formé est complexé par le F⁻. -Les solides en suspension dans l’eau sont susceptibles de consommer l’iode libéré on les élimine par une floculation au sulfate d’aluminium Al2(SO4)3 La méthode potentiometrique :( électrochimique): -Elle est basée sur une mesure ampérométrique, effectué à l'aide d'une sonde en utilisant un principe galvanique ou polarographique, constituée d’une cellule fermée par une membrane perméable à l’OD et contenant l’électrolyte et 2 électrodes métalliques.
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8 Principe: -La réduction de l'oxygène, au niveau d'une cathode convenable, engendre un courant proportionnel à la pression partielle d'oxygène dans la solution. b.La demande biochimique en oxygène (DBO) -La transformation des matières organiques biodégradables se fait par l’intermédiaire de bactéries qui sont de deux types : 1/Bactéries aérobies : utilisent l’oxygène dissous contenu dans l’eau. 2/ Bactéries anaérobies : empruntent l’oxygène au NO3⁻ et SO4²⁻. Définition : La demande biochimique en oxygène est la concentration, en masse d’oxygène dissous, consommée par les microorganismes pour l’oxydation par voie biochimique des matières organiques contenues dans l’échantillon d’eau, dans les conditions de l’essai (à 20°C et obscurité) Principe de la DBO5 -La teneur en oxygène de l’eau est déterminée immédiatement après le prélèvement, puis à nouveau après un temps d’incubation de 5 jours à 20 °C. -La différence entre les deux mesures correspond à la consommation d’oxygène, considérée dans ces conditions comme la demande biochimique en oxygène. -Aucun apport de nutriments ou ensemencement par des micro-organismes n’est apporté à l’échantillon lors de cet essai. DBO₅ : la dégradation complète des matières organiques peut être longue et la nitrification qui absorbe également l’oxygène ne débute qu’au bout d’une dizaine de jours. Pour ces deux raisons on mesure la demande biochimique en oxygène de 5 jours en D.B.O₅ -La demande biochimique en oxygène après n jours, exprimée en mg d’oxygène par litre correspond à : DBOn = C0 – Cn n = nombre de jours d’incubation. C0 = concentration en oxygène dissous dans l’échantillon au temps 0. Cn = concentration en oxygène dissous dans l’échantillon après incubation de n jours. Dilution : Il est parfois indispensable d’effectuer une dilution avant de mesurer la DBO5. Dans le cas où la DBO serait particulièrement élevée, le dioxygène dissous risque en effet d’être consommé en totalité avant la fin des 5 jours. - Par dilution de l’échantillon à l’aide d’une eau n’exerçant aucune demande d’oxygène et saturée d’oxygène (eau de dilution). *ensemencer en plus avec des germes *puis placé dans une enceinte thermostatée à 20°C et à l’abri de la lumière. DBO5 = F (T0- T5) – (F-1) (D0-D5) F= facteur de dilution T0 et T5 concentrations en O2 de l’échantillon à 0 à 5 jours D0 et D5 concentrations en O2 de l’eau de dilution à 0 à 5 jours. Expression des résultats : plus la DBO est grande et plus l’échantillon est pollué. Eau potable: DBO5 < 1mg/l d’O2 → eau normale entre 1 et 3 mg/l d’O2 → eau acceptable >3 mg/l d’O2 → eau douteuse ou anormale. - Eaux usées domestique : près de 300 mg/L Intérêt : -Indicateur de la teneur en matières organiques biodégradables. -Utilisable pour: quantifier la charge polluante organique d’une eau
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9 -Apprécier son pouvoir auto épurateur, - Évaluer l’impact d’un rejet sur le milieu naturel - Évaluer l’intensité du traitement nécessaire à l’épuration d’un rejet =surveillance des stations d’épuration. Limites : -Elle ne mesure pas la charge organique non biodégradable. - Elle exige de très grandes dilutions pour les fortes valeurs de DBO - Elle est peu précise pour les valeurs < 2mg/l - C’est un test long: *Se prête donc mal à la surveillance d’eaux instables. *Peu utilisable dans les stations de filtration - Difficile d’étalonner la méthode. c.Demande chimique en oxygène (DCO) : Définition: DCO est la quantité d’oxygène consommée par les matières existant dans l’eau et oxydables dans des conditions opératoires définies. -Une estimation de toutes les matières oxydables (ou presque) présentes dans l’eau naturelle ou usée quelle que soit leur origine organiques ou minérales, qu’elles soient ou non biodégradables. Principe : -L’échantillon d’eau est porté à ébullition (2H) en milieu sulfurique concentré et en présence d’une quantité connue et en excès de K2Cr2O7. - Dans ces conditions, la plupart des matières organiques sont oxydées à 90% à 100% sous forme de CO2 et H2O - Une fois la réaction terminée on dose le K2Cr2O7 résiduel par addition de Sulfate de fer et d’ammonium. Indicateur utilisé : Ferroine : elle vire du bleu vert au brun rouge en présence de fer ferreux indiquant la fin de la réaction. Réactions mises en jeu: K2Cr2O7 + 6 FeSO4 + 7 H2SO4 → Cr2 (SO4)3 + 3 Fe2 (SO4)3 + 7 H2O + K2SO4 Cr2O7⁻⁻ + 14 H⁺ + 6é → 2 Cr³⁺ + 7H2O Calculs : 1L (N) K2Cr2O7 → 1 Eq → 8 g d’O2 1L 0,25N K2Cr2O7 → 0,25 Eq → 8* 0,25 g d’O2 1mL 0,25N K2Cr2O7 → 0,25 meq → 8*0,25 mg d’O2 (n0-n) ml 0,25N K2Cr2O7 → (n0-n) *0,25 meq → (n0-n) 8*0,25* mg d’O2 Ceci pour un volume V d’échantillon pour 1 litre. Expression des résultats DCO= (n0-n)*0.25*8*1000/V → DCO= (n0-n)*2*1000/V mg d’O2/l nₒ = chute de burette de l’essai témoin n= chute de burette de l’échantillon V= volume de la PE - Eaux superficielles destinées à la production d’eau alimentaire: une valeur guide de 30mg/l d’O2 Intérêt : - Rapide - Très utile pour la surveillance des eaux usées et des rejets industriels. - Appréciation de fonctionnement des stations de traitement. - Pour rejets d’effluents liquides industriels → une valeur limite de 120 mg/l d’O2
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10 Limites : - Certaines substances résistent à cette oxydation : Cl⁻, Br⁻, I⁻ risquent d’être eux même oxydés ce qui s’ajoute à la demande précédemment dite → pour y remédier il faut les complexer. - La D.C.O n’est pas valable pour des [Cl⁻]> 2 g/l. Comparaison DBO/DCO - La DCO › DBO, surtout pour les eaux usées domestiques - Souvent, DCO/DBO est constant (de l’ordre de 1.5 à 2) - Quand ce rapport a été déterminé la DCO fournit une estimation de la DBO5, ce qui permet, choisir le pourcentage de dilution à utiliser pour déterminer la DBO5 - Le rapport DCO/DBO5 donne une première estimation de la biodégradabilité de la matière organique d'un effluent donné: DCO/DBO5 < 2 : l'effluent est facilement biodégradable 2< DCO/DBO5 < 3 : l'effluent est biodégradable avec des souches sélectionnées DCO/DBO5 > 3 : l'effluent n'est pas biodégradable - Une eau ne contient que des composés biodégradables, la DCO peut être assimilée à la DBO ultime=DBO20. d.Le Carbone Organique total (COT) Définition: - C’est la quantité du carbone contenue dans les matières organiques dissoutes ou en suspension dans l’eau. - Facilite l’estimation de la demande en oxygène . - Ne donne qu’une indication sur les composés fixes ou volatils, naturels ou de synthèses présents dans l’eau. CT=COT+C minéral des carbonates et bicarbonates. Intérêt : - Appareillage couteux MAIS: Rapide - On peut analyser des échantillons de forte salinité,+acides, des bases, ou composés toxiques - Mesure de faibles quantités de MO - S’adresse particulièrement aux composés organiques qui résistent à l’oxydation chimique et n’interviennent pas donc dans la D.C.O (cellulose, sucres, huiles….). - Ne mesure pas les éléments inorganiques (N,H) - Utilisée pour vérifier la qualité des eaux brutes, potables et l’efficacité de certains traitements d’affinage. Principe: repose sur l’oxydation des composés carbonés contenus dans les eaux en les transformant en dioxyde de carbone (CO2) qui est ensuite dosé à l’aide d’un analyseur infrarouge (oxydation catalytique à 950°C). - Le carbone d’origine inorganique étant éliminé préalablement par dégazage en milieu acide, la détermination conduit directement à la teneur en carbone organique de l’échantillon. Expression des résultats: - En mg de carbone par litre d’eau - Ou équivalents oxygène obtenus en multipliant la concentration en carbone par 2.66.
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11 Paramètres DBO5 DCO COT
Oxydation Biologique douce Chimique énergique Combustion totale
Oxydant OD dans l’eau, avec K2Cr2O7 + H2SO4, O2 gazeux pur,
Catalyse enzymatique Avec catalyse Ag2SO4 par Les micro- Avec catalyse organismes
T°C 20°C 100°C 950°C
Durée 05 jours 02 heures Quelques minutes
pH 6,5 – 8,3 pH<2 pH<2 (détruire
CO3,HCO3 )
5.Les paramètres biologiques:
a.Test de putrescibilité au bleu de méthylène Définition: une eau contenant des matières organiques transformables, conservée en flacon bouché à l’émeri: ▪ Perd d’abord son oxygène ; ▪ Puis ses sels d’oxygènes se réduisent, ▪ Les nitrates et les sulfates tendent à disparaître du milieu et ▪ Le pH s’abaisse. - L’odeur caractéristique: fait dire que l’eau est devenue putride et, par suite qu’elle est putrescible Principe: Les phénomènes de réductions des matières organiques sont mis en évidence par décoloration d’une solution du bleu de méthylène, avec formation d’une leucobase b.Inhibition de la mobilité du crustacé cladocère Daphnia magna Principe: la concentration qui, dans les conditions standard, inhibe la locomotion de 50 % des individus d’une population de jeunes daphnies en 24 ou 48h. - Ces concentrations efficaces sont dénommées respectivement CE-24 et CE-48 ▪ Chaque essai comprend les diverses dilutions du milieu à étudier et les témoins sont constitués par l’eau de dilution seule. ▪ Chaque tube recevra 5 daphnies ▪ Maintenir à l’obscurité et à 20°C± 2°C pendant 24 ou 48h. ▪ Dénombrer les daphnies encore mobiles. ▪ Mesurer le pH et la teneur en oxygène dissous dans les récipients contenant la plus faible concentration à avoir entraîné 100 % d’immobilisation. III. Conclusion - Le rejet direct d’eaux usées dans le milieu naturel est interdit : les eaux usées doivent impérativement faire l’objet d’un traitement d’épuration pour éliminer les polluants qu’elles contiennent. - Les quantités résiduelles après traitement doivent être suffisamment faibles pour être éliminées par l’autoépuration du milieu.