Nombre D - or Et Suite de Fibonacci
Nombre D - or Et Suite de Fibonacci
Nombre D - or Et Suite de Fibonacci
A. Camanes
Niveau : Terminale
Diculté : FF / FFF
Durée : 1h30
Rubrique(s) : Logique (Récurrence), Suites, Polynômes (Trinôme), Fonctions
(Études)
La petite histoire...
Considérons une famille de lapins autoreproduisants, c'est-à-dire que chaque lapin peut en-
gendrer des lapins tout seul. Les lapins sont également supposés immortels. . .
On suppose qu'à l'aube des temps, un lapin naquit. Le mois suivant, ce lapin fut adolescent
et le mois d'après il engendra un autre lapin. Le mois suivant, le premier lapin engendra
encore un autre lapin, alors que le deuxième faisait sa crise d'adolescence. Ainsi tous les
mois, chaque lapin ayant deux mois ou plus, donna naissance à un lapin de plus.
Combien de lapins étaient en vie après 6 mois ? et après n mois ?
Un moyen de répondre à cette question de manière plus générale est d'étudier la suite don-
nant le nombre un de lapins vivant au bout de n mois. Elle vérie la relation
un+2 = un+1 + un .
La suite (un )n≥0 est la suite de Fibonacci (du nom du mathématicien qui l'a décrite en
1202 dans son traité intitulé Liber abaci, premier ouvrage vulgarisant les chires arabes en
occident). Nous verrons comment nous pouvons trouver le nombre de lapins à la génération n.
un+1
Nous étudierons le rapport u , qui donne le taux d'accroissement mensuel de la population
n
lapins, et nous verrons qu'il tend vers le célèbre nombre d'or.
Enn, nous verrons comment approcher le nombre d'or. Ce dernier a des vertus mystiques
et biologiques. Il est relié par exemple à l'angle séparant deux graines contiguës dans une
eur de tournesol. . .
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naturel.
d. Montrer que uun+1n
tend vers φ lorsque n tend vers l'inni.
n∈N
Nous allons maintenant étudier diérentes suites qui convergent vers le nombre d'or et, pour
chacune d'entre elles, déterminer sa vitesse de convergence.
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x2 + 1
f (x) = .
2x − 1
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Indications
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Corrections
Correction de l'Exercice 1
1.a. 1+ 5
√
1− 5
2
√
1− 5 1
2
Le discriminant du trinôme x −x−1 vaut 5. Ainsi, les solutions de l'équation x −x−1 =
√ √
0 sont 2 et 2 . Comme 5 ≥ 4, alors 5 ≥ 2 et 2 ≤ − 2 . Ainsi, l'unique solution
positive de l'équation précédente est
√
1+ 5
φ= .
2
b. D'après la dénition,
φ2 = φ + 1.
Doù, puisque φ 6= 0,
1
φ=1+ .
φ
1
De plus, φ 6= 2
d'où :
φ2 + 1 φ2 + 1 φ+2
=φ 2 =φ = φ.
2φ − 1 2φ − φ 2φ + 2 − φ
u2 = u1 + u0 = 1 + 1 = 2.
u3 = u2 + u1 = 2 + 1 = 3.
u4 = u3 + u2 = 3 + 2 = 5.
• du nombre de lapins à la génération précédente n+1 car les lapins sont immortels,
ce nombre vaut un+1 ;
• du nombre de lapins nés à la génération n + 2 ; il est égal au nombre de lapins qui ont
déjà au moins un mois à la génération n + 1, c'est-à-dire le nombre de lapins présents
à la génération n, ce qui vaut un .
Ceci implique que un+2 = un+1 + un . De plus, d'après la petite histoire u0 = u1 = 1. Donc
(un )n∈N est bien la même que la suite (vn )n∈N et vn donne bien le nombre de lapins
la suite
au bout de n mois.
Pour prouver rigoureusement que pour tout n ∈ N, un = vn , il faut faire une récurrence avec
comme hypothèse de récurrence
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(
v0 = 1 = α
+ β,
√ √
1− 5 1+ 5
v1 = 1 = α 2
+β 2
.
√
On résout ce système d'inconnues α et β. On remplace la deuxième ligne par (1 − 5)/2 fois
la première moins la deuxième, ce qui donne
(
α + β= 1,
√ √ √
1− 5 1+ 5 1− 5
0α + 2
− 2
β = 2
− 1.
En simpliant, on arrive à
(
α+β =1
√ √
− 5β = − 1+2 5
√ √
5+5
Finalement, on obtient β= α = 1 − β = 5−10 5 et pour tout n ∈ N,
10
et
√ √ n √ √ n
5− 5 1− 5 5+5 1+ 5
vn = · + · .
10 2 10 2
b. On montre par récurrence que la propriété (Pn ) : vn+2 = vn+1 + vn est vraie pour tout
entier naturel n.
• D'après les dénitions, v0 = v1 = 1 et v2 = 2. Ainsi, la propriété (PP 0 )
est vraie.
√
1+ 5
• Soit n un entier naturel. Supposons la propriété (PP n ) satisfaite. Notons φ = 2
et
√
1− 5
ψ= 2
. On rappelle que les nombres φ et ψ ont été étudiés à la question précédente
2 2 2
et qu'ils sont solution de l'équation x − x − 1 = 0. Ainsi, φ = φ + 1 et ψ = ψ + 1.
Soit,
d.
pas évident à première vue ! ! √
1−√5
On calcule le rapport en mettant en valeur la quantité ρ = . On remarque que
√ 1+ 5
√
n
ρ tend vers 0 lorsque n tend vers l'inni car 1− = −1+
√5 √ 5 ∈
1+ 5 1+ 5
[0; 1[.
√ n+1 √ n+1
un+1 α 1−2 5 + β 1+2 5
= √ n √ n
un α 1−2 5 + β 1+2 5
√ √
α 1−2 5 ρn + β 1+2 5
= .
αρn + β
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Correction de l'Exercice 2
• Soit n ≥ 0.On suppose que la propriété (Pn ) est vraie. On a alors, en utilisant
3 1
l'hypothèse de récurrence, 0 < 2 ≤ an , de sorte que a existe et donc an+1 aussi. De
n
plus,
3
2
≤ an ≤ 2
1 1 2 1 ∗
2
≤ an
≤ 3
, car x 7→ x est décroissante sur R+ .
3
2
≤ 1 + a1n ≤ 53
3
2
≤ an+1 ≤ 2.
Ainsi, la propriété (Pn+1 ) est vraie.
1 1
|an+1 − φ| = 1 + −1−
an φ
1 1
= −
an φ
|an − φ|
=
an φ
4
≤ |an − φ|
9
3 3
an ≥ φ≥
c.
car 2
et 2
.
On montre la propriété |an − φ| ≤ ( 49 )n par récurrence sur n.
√ √ √
• Pour n = 0, |a0 − φ| = 2 − 1+2 5 = 5−1 ≤ 3−1 ≤ 1, car 5 ≤ 3.
2 2
4
|an+1 − φ| ≤ |an − φ|
9
n
4 4
≤
9 9
n+1
4
≤ .
9
Ainsi, la propriété est vraie à l'ordre n + 1.
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d. Comme 0≤ 4
9
< 1, alors ( 49 )n tend vers 0 lorsque n tend vers +∞. Ainsi, en utilisant
le théorème d'encadrement, on obtient que la suite (an )n≥0 converge vers φ.
2.a. La fonction
1
f
1
1
est le quotient de fonctions dérivables sur ] 2 ; +∞[ et le dénominateur de
1
s'annule pas sur ] 2 , +∞[, elle est donc dérivable sur ] 2 , +∞[. De plus, pour tout x ∈] 2 ; +∞[
2x(2x − 1) − 2(x2 + 1)
f 0 (x) =
(2x − 1)2
2x2 − 2x − 2
=
(2x − 1)2
x2 − x − 1
= 2
(2x − 1)2
(x − φ)(x − ψ)
= 2 .
(2x − 1)2
0
Le dénominateur est toujours positif donc f (x) a le même signe que son numérateur. De
1 1 0 1
plus, ψ < 0 donc x − ψ > 0 pour x > 2 . Enn φ > 2 donc f est négative sur ] 2 ; φ] et
1
positive sur [φ; +∞[. Ainsi, f est décroissante sur ] 2 ; φ] puis croissante sur [φ; +∞[.
En particulier, la fonction f atteint sa valeur minimale au point x = φ, de sorte que, pour tout
1 φ2 +1
nombre réel x > 2 , f (x) ≥ f (φ) = = φ > 12 , d'après la question 1.c) de l'Exercice 1.
b. On montre par récurrence la
2φ−1
1
propriété : cn existe et cn > 2 .
1
• Pour n = 0, d'après la dénition, c0 = 2 soit c0 > 2
.
1 1
• Soit n ≥ 0. On suppose que cn existe et cn > 2
. Comme cn > 2
, cn+1 est bien déni
1
et cn+1 = f (cn ). Or, cn > 2 , donc, d'après la question précédente, f (cn ) > 12 . Ainsi,
1
cn+1 > 2 .
1
n ≥ 0, cn existe et cn >
c.
D'après le principe de récurrence, pour tout 2
.
On montre par récurrence la propriété : φ ≤ cn+1 ≤ cn ≤ 2.
5
• Pour n = 0, on a bien φ ≤ c1 = 3
≤ c 0 = 2 ≤ 2.
• Soit n ≥ 0. On suppose la propriété vraie à l'ordre n. La fonction f étant croissante
sur l'intervalle [φ; +∞[ et f (φ) = φ, on a en utilisant l'hypothèse de récurrence,
φ ≤ cn+1 ≤ cn ≤ 2
f (φ) ≤ f (cn+1 ) ≤ f (cn ) ≤ f (2)
5
φ ≤ cn+2 ≤ cn+1 ≤ 3
φ ≤ cn+2 ≤ cn+1 ≤ 2,
φ ≤ cn+1 ≤ cn ≤ 2.
d. D'après la question précédente, la suite (cn )n≥1 est décroissante et minorée, donc elle
converge.
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c2n + 1
cn+1 − φ = −φ
2cn − 1
c2n − 2cn φ + φ + 1
=
2cn − 1
c2n − 2cn φ + φ2
=
2cn − 1
(cn − φ)2
=
2cn − 1
1
≤ (cn − φ)2 ,
2
√
car φ ≤ cn , soit encore 2 ≤ 2φ − 1 = 5 ≤ 2cn − 1.
f.
n
2k
P
−
On montre par récurrence la propriété cn − φ ≤2 k=0 .
√
• Pour n = 0, on a bien c0 − φ = 3−2 5 ≤ 12 .
• Soit n ≥ 0. On suppose la propriété vraie à l'ordre n. En utilisant la question précé-
dente et l'hypothèse de récurrence, on peut écrire
n
2k+1
P
−
≤ 2−1 2 k=0
n+1
2k
P
−1−
≤ 2 k=1
n+1
2k
P
−
≤ 2 k=0 .
g. Comme cn − φ ≥ 0 et
k=0
n
Pn+1
2k = 2 2−1−1 tend vers +∞ quand n tend vers l'inni, la suite
(cn −φ)n≥0 est donc encadrée par deux suites qui tendent vers 0 : le théorème d'encadrement
nous permet d'armer alors que la suite (cn )n≥0 converge vers φ.
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