Cours Aeraulique
Cours Aeraulique
Cours Aeraulique
AERAULIQUE
2
1 RAPPELS
L’équation de Bernoulli peut être établie à partir des équations de la mécanique des fluides mais
aussi à partir des 1er et 2e principes de la Thermodynamique. Elle traduit en effet la conservation de
l’énergie dans un écoulement mais aussi sa dégradation du fait de l’irréversibilité de cet écoulement
(pertes de charges) :
où Ptot est la pression totale (ou charge) du fluide, ΔPtot,m la différence de pression totale due à la
présence d’une machine (pompe, ventilateur, turbine, etc.) qui peut être positive ou négative, et
ΔPtot,f la différence de pression totale due aux frottements qui peut être positive ou nulle.
L’équation de Bernoulli donnée ci-dessus est valable uniquement pour un écoulement permanent de
fluide incompressible ou à iso-masse volumique (Δρ/ρ < 4%). Cette dernière hypothèse est en
général valable pour tous les écoulements de liquides et constitue une bonne approximation dans le
cas des écoulements d’air en aéraulique du fait des faibles variations de pression rencontrées (à
20 °C, ρair = 1,205 kg/m3 pour P = 101325 Pa et ρair = 1,201 kg/m3 pour P = 101025 Pa).
1 2
Ptot = P + ρu + ρgz
2
où
1 2
• Pa = P + ρu qui est la pression d’arrêt,
2
• P * = P + ρgz qui est la pression motrice.
Dans le terme de pression dynamique, la vitesse, u, qui intervient est la vitesse débitante :
&
V
u =
S
On en déduit que dans le cas des fluides incompressibles, la vitesse ne dépend que de la section de
passage du fluide pour un débit volumique donné. En effet, on peut écrire la conservation du débit
massique :
3
&1 = m & =ρ V
& & &
2 2 soit V1 = V2 avec ρ1 = ρ2 = ρ
m & 2 soit ρ1 V1
On en déduit donc :
u 1S1 = u 2 S 2
En conséquence, lors de l’écoulement d’un fluide, le terme de pression dynamique ne dépendra que
de la section de passage du fluide, la contribution des pertes par frottements impactant uniquement
la pression statique.
Ainsi, l’évolution des pressions le long d’un circuit aéraulique simple est représentée sur la
figure 1 :
Pd
Ptot
On peut également mettre l’équation de Bernoulli sous la forme de hauteur totale, l’équation étant
obtenue en divisant celle exprimée en pression par le groupement ρg :
où Htot, hauteur manométrique totale du fluide, ΔHtot,m différence de hauteur manométrique due à la
présence d’une machine et ΔHtot,f la différence due aux frottements. Ces grandeurs sont exprimées
en mètre de colonne de fluide (couramment CA pour colonne d’air et CE pour colonne d’eau).
Ainsi, une valeur de 30 mCA correspond à 30 × 9 , 8 × 1, 2 = 352 , 8 Pa .
Les pertes de charges en aéraulique sont souvent exprimées en mmCE du fait qu’elles étaient
autrefois mesurées par le biais d’un manomètre à colonne d’eau. Pour traduire ce résultat en Pa, on
utilise la relation suivante :
4
On distingue deux régimes d’écoulement : le régime laminaire et le régime turbulent, les deux étant
reliés par le régime transition qui correspond à un écoulement passant du laminaire au turbulent de
façon aléatoire. Le nombre de Reynolds permet de rendre compte de la nature du régime :
ρ ⋅ u ⋅ Dh u ⋅ Dh
Re = =
μ υ
4⋅S
Dh =
p
où S est la section de passage et p le périmètre mouillé par le fluide. Ainsi, pour une conduite
circulaire on trouve un diamètre hydraulique égal à diamètre.
Applications
r1
r2
Dh =
(
4 ⋅ πr22 − πr12 ) = 2 (r 2 )(
− r1 r2 + r1 )=D − D1
2 πr2 + 2 πr1 (r2 + r1 ) 2
4⋅a⋅b 2 ab
a Dh = =
2 (a + b ) a + b
b
On cherche à calculer à quelle vitesse correspond Re = 2000 pour de l’air. On va supposer une
conduite de diamètre égal à 200 mm. A 20 °C on a typiquement ρair = 1,2 kg/m3 et μair = 1,7.10-
5
Pa.s. On a donc :
5
1, 2 × u × 0 , 2 & = 16 m 3 / h
Re = 2000 = soit u = 0,14 m/s ou encore V
−5
1, 7.10
On constate que les valeurs de vitesse et donc de débit sont très faibles. Typiquement, les vitesses
d’air dans les gaines sont entre 4 et 15 m/s suivant les applications. On en déduit qu’il peu probable
de rencontrer des régimes laminaires dans des écoulements d’air sauf dans quelques cas bien précis.
On cherche à calculer à quelle vitesse correspond Re = 2000 pour de l’eau. On va supposer une
conduite de diamètre égal à 20 mm. A 20 °C on a typiquement ρeau = 1000 kg/m3 et μeau = 10-3.Pa.s.
On a donc :
On constate que les valeurs de vitesse et donc de débit sont faibles mais plus proches des valeurs
usuellement rencontrées pour de l’eau (vitesse de 1 à 2 m/s) que dans le cas de l’air.
Les pertes de charge régulières sont dues à la nature visqueuse des fluides. Elles sont la
conséquence des différents échanges de quantité de mouvement se produisant lors du déplacement
d’un fluide. Ces pertes de charges régulières peuvent être calculées à partir de l’équation suivante :
λ ⋅ L ρu 2
ΔPf = ⋅
Dh 2
régime turbulent
−2
⎡ ⎛ ε 2 , 51 ⎞⎤
λ = ⎢ − 2 log ⎜ + ⎟⎥
⎢⎣ ⎜ 3, 7 ⋅ D Re λ ⎟⎥
⎝ h ⎠⎦
où ε est la rugosité du matériau constituant la gaine [m]. On définit également le quotient ε/Dh
comme la rugosité relative notée εr. Quelques valeurs de rugosité sont données dans le tableau 1 :
6
Les valeurs de λ peuvent également être trouvées sur l’abaque de Moody pour l’ensemble des
régimes d’écoulement (figure 2). Les courbes tracées dans la zone turbulente représentent les iso-
rugosité relative. Ainsi, pour un Reynolds égal à 105 et une rugosité relative de 0,002 on obtient un
coefficient de perte de charge égal à 0,025.
7
Figure 2 : Abaque de Moody
Pour les gaines non-circulaires, la théorie impose d’utiliser la notion de diamètre hydraulique vue
précédemment. En effet, ce diamètre correspond au diamètre équivalent de la conduite circulaire
donnant les mêmes pertes de charges pour la même vitesse d’air que dans la conduite de géométrie
non circulaire. On peut donc s’en servir pour déterminer λ grâce à l’abaque de Moody ou à partir de
la corrélation de Colebrook.
Il existe également des abaques donnant les pertes de charge linéiques en fonction du débit d’air.
On prêtera attention au fait que ces abaques sont tracés pour un matériau de gaine et une masse
volumique d’air données (figure 3). Ainsi si on souhaite une perte de charge linéaire de 2 Pa/m pour
un débit de 1 m3/s, on obtient un diamètre de gaine de 380 mm environ et une vitesse de 8,7 m/s.
Bien entendu, pour la sélection définitive on prendra le diamètre de gaine immédiatement supérieur
ou inférieur.
8
Figure 3 : Pertes de charges linéaires pour ρ = 1,2 kg/m3 et ε = 0,09 mm
Pour déterminer à partir de ces abaques, qui sont tracés en fonction du débit volume, la perte de
charge linéique dans une conduite non-circulaire, il existe la notion de diamètre équivalent qui
correspond aux mêmes pertes de charge pour le même débit volumique. Pour les conduites
rectangulaires, il est calculé à partir de l’expression suivante :
9
1, 30 (ab )0 , 625
D eq =
(a + b )0 , 250
Il existe également une équation pour les gaines à base ovale :
1, 55 AR 0 , 625
D eq =
P 0 , 250
πa 2
AR = + a (A − a )
4
P = πa + 2 (A − a )
Ces corrélations ont pour objectif d’améliorer la précision des résultats par rapport à la notion de
diamètre hydraulique qui est plus universelle.
régime laminaire
Dans ce cas, on peut montrer que le coefficient de perte de charge se met sous la forme suivante :
64
λ =
Re
Tout ce qui a été vu précédemment peut s’appliquer pour les conduites de liquides sans
modification des équations.
ρu 2
ΔPsin g = ζ ⋅
2
Elles sont la conséquence de tous les incidents qui viennent perturber l’écoulement : changement de
direction, de section, jonctions, etc. Les coefficient ζ sont référencés pour différents types
d’assemblage dans des catalogues comme celui de l’ASHRAE (annexe 1).
Ainsi pour une jonction convergente (figure 3) on aura les pertes de charges suivantes :
2 2
ρu aval ρu aval
ΔPmain = ζ main et ΔPbranch = ζ branch
2 2
main aval
branch
Les notations branch et main sont celles utilisées dans la nomenclature ASHRAE.
Il est à noter que dans la jonction de ces deux débits, a priori de vitesse différente, est caractérisé
par un mélange turbulent s’accompagnant de perte de charge. Il se produit notamment un échange
de quantité de mouvement qui aboutit à une homogénéisation de la distribution des vitesses dans la
branche aval. Ainsi, le flux avec la plus haute vitesse perd une partie de son énergie cinétique en la
transmettant à l’écoulement faible vitesse ce qui se traduira par une valeur de ζ toujours positive
pour cet écoulement. Au contraire, comme il se produit un gain d’énergie cinétique dans
l’écoulement à petite vitesse, le coefficient ζ peut éventuellement être négatif au final.
Pour une jonction divergente (figure 4), on aura les pertes de charge suivante :
2 2
ρu amont ρu amont
ΔPmain = ζ main et ΔPbranch = ζ branch
2 2
amont main
branch
On peut également exprimer une même perte de charge en fonction d’une autre vitesse que celle
utilisée par défaut. Dans ce cas il convient de corriger la valeur de ζ afin que la valeur de la perte de
charge n’en soit pas modifiée.
2
⎛u⎞
ζ ' = ζ ⎜⎜ ⎟⎟
⎝ u' ⎠
11
ce qui aboutit à :
ρu 2 ρu ' 2
ΔPsin g =ζ = ζ'
2 2
De façon similaire les pertes de charge singulières se mettent sous la forme suivante :
ρu 2
ΔPsin g =K
2
En fonctionnement un réseau s’équilibre naturellement, c’est à dire que toutes les pertes de charges
de branches possédant des points d’entrée et de sortie communs sont égales. Ainsi pour le réseau
représenté sur la figure 5 on aura les égalités suivantes :
• ΔPE1,P = ΔPE2,P
• ΔPE1,S2 = ΔPE2,S2 = ΔPE1,S1 = ΔPE1,S3
• ΔPO,S2 = ΔPO,S1 = ΔPO,S3
12
S1
S2
E1 O P
S3
E2
Un réseau sera dit équilibré si pour les valeurs de débits volumiques définies dans le cahier des
charges l’équilibrage est satisfait. Dans le cas contraire, si on ne fait rien le réseau va s’équilibrer
naturellement, les débits dans les branches les plus résistives diminueront tandis qu’ils
augmenteront dans les moins résistives jusqu’à équilibrage des pertes de charges. Il est probable
que le cahier des charges ne sera pas respecté en terme de débit. Pour éviter ce phénomène il faut
soit revoir la conception du réseau pour aboutir à une solution équilibrée soit équilibrer
artificiellement le réseau. Dans ce dernier cas, on rajoute en général des pertes de charge sur les
branches les moins résistives en utilisant des registres (vannes si c’est un circuit hydraulique).
3 VENTILATION/POMPAGE
3.1.1 classement
• gain de pression totale : faible (< 700 Pa), moyen (entre 700 et 3000 Pa) et grand (entre
3000 et 30 000 Pa)
• forme des aubes : aubes incurvées vers l’avant (roue à action), vers l’arrière (roue à
réaction ou droites (figure 6 a et b)
13
• nombre d’aubes : élevé pour les roues à action (30 à 40), moindre pour celles à réaction
(5 à 12), cf. figure 6 a et b.
β > 90°
β < 90°
Pour pouvoir assurer la circulation d’un certain débit volume d’air, la puissance théorique d’un
ventilateur Pth doit être égale à :
& ⋅ ΔP
P th = V t
où ΔPt est le gain de pression total aux bornes du ventilateur, égal à la somme de ΔPst gain de
pression statique et de ΔPdyn gain de pression dynamique. En nommant 2 la sortie et 1 l’entrée on a
donc :
( ) (
ΔP t = Pst , 2 − Pst ,1 + Pdyn , 2 − Pdyn ,1 )
Cas particulier :
• si les sections d’entrée de sortie du ventilateur sont identiques on a Pdyn,2 = Pdyn,1 et seule
la pression statique est augmentée
Le ventilateur n’a pas un rendement de conversion de 100% si bien que la puissance à l’arbre
nécessaire pour transmettre Pth au fluide est donnée par :
& ⋅ ΔP
V t
Parbre =
η ventilo
L’existence de ηventilo traduit les effets des pertes suivantes :pertes de conversion vitesse/pression,
pertes par frottement, pertes par choc, etc.
& ⋅ ΔP
V & ⋅ ΔP
V
t t
Pabs = =
η tot η ventilo ⋅ η trans ⋅ η mot
Pour comparer deux ventilateurs entre eux (type de roue) il ne faut prendre en compte que ηventilo
pour éviter l’influence de la qualité de la transmission et du moteur. Dans les grosses installations le
rendement est compris entre 0,6 et 0,8, entre 0,5 et 0,6 pour les installations de taille moyenne et
entre 0,3 et 0,5 pour les plus petites. Les ventilateurs à action ont généralement des rendements plus
14
faibles que ceux à réaction du fait de vitesses d’air plus importantes qui entraînent une
augmentation des pertes.
ΔP t
ΔT =
1200 ⋅ η tot
A partir des équations théoriques décrivant le comportement des ventilateurs (cf. ENM101) on peut
en déduire les lois suivantes :
Lois de proportionnalité
&
V N
2
• le débit volume varie comme la vitesse de rotation : = 2
&
V N1
1
2
ΔP t , 2 ⎛N ⎞
• la puissance totale varie comme le carré de la vitesse de rotation : =⎜ 2 ⎟
ΔP t ,1 ⎜N ⎟
⎝ 1 ⎠
3
⎛N ⎞
P2
• la puissance absorbée varie comme le cube de la vitesse de rotation : =⎜ 2 ⎟
P1 ⎜N ⎟
⎝ 1 ⎠
Lois d’affinité
3
V& ⎛D ⎞
• le débit volume varie comme le cube du diamètre de la roue : 2 = ⎜ 2 ⎟
V& ⎜D ⎟
1 ⎝ 1 ⎠
2
ΔP t , 2⎛D ⎞
• la puissance totale varie comme le carré du diamètre de la roue : =⎜ 2 ⎟
ΔP t ,1 ⎜D ⎟
⎝ 1 ⎠
• la puissance absorbée varie comme la puissance cinq du diamètre de la roue :
5
P2 ⎛D ⎞
=⎜ 2 ⎟
P1 ⎜D ⎟
⎝ 1 ⎠
Les courbes caractéristiques d’un ventilateur représentent les variations de son gain de pression en
fonction de son débit volume. Pour un écoulement théorique idéal (pas de frottement, pas de pertes),
ces courbes sont des droites dont la pente dépend du type d’aubages (Figure 6) :
15
ΔP
β > 90°
β = 90°
β < 90°
Du fait des différentes pertes, ces courbes se dégradent pour aboutir aux courbes réelles comme
représenté sur la figure 7 :
ΔP
ΔPthéorique
pertes d’enveloppe
frottements
ΔPréelle
Ce sont les caractéristiques réelles qui sont portées sur les courbes caractéristiques fournies par les
constructeurs. On notera que ces courbes sont en général tronquées pour ne faire apparaître que la
zone de fonctionnement autorisé qui est délimitée par la limite de pompage à bas débit.
Les figures 8 et 9 sont les courbes caractéristiques d’un ventilateur basse pression (aubage avant) et
moyenne pression (aubage arrière) pour la version simple ouïe (so) et double ouïes (do) qui
correspond à deux roues montées en parallèle.
16
Figure 8 : Courbes ventilateur basse pression
17
On constate sur ces figures que les caractéristiques des ventilateurs à action sont plus plates que
celles des roues à réaction dont la pente est beaucoup plus marquée. On en déduit que ces premiers
délivreront sensiblement la même ΔP pour une large gamme de débits.
Pour déterminer ce couplage avec le réseau, on peut utiliser une résolution graphique ou par solveur
si on possède les équations des courbes caractéristiques du ventilateur.
Dans le cas d’une résolution graphique, on va chercher l’intersection entre la courbe caractéristique
du ventilateur et celle du réseau. Cette courbe de réseau relie les pertes de charges en fonction du
débit. En supposant que les coefficients des pertes de charge singulières ou régulières dépendent
peu du débit autour du point de couplage on peut écrire :
&2
ΔPf = α ⋅ V
Pour tracer la courbe, nous avons besoin de connaître la valeur du coefficient α. On connaît au
moins un point de la courbe, c'est celui qu'on trouve en calculant les pertes de charges du réseau
pour le débit volume du cahier des charges :
ΔPf , cdc
α =
&2
V cdc
Une fois la valeur de α connue, on peut tracer la ligne d'orifice équivalent. Son intersection avec la
courbe constructeur (issue des données du tableau constructeur) donne le point de fonctionnement.
On notera que le rendement obtenu pour le point de couplage se lit à la verticale et non au point
d'intersection entre la ligne d'orifice équivalent et la courbe de rendement (figure 10) :
18
ΔP η
rendement
constructeur
réseau
ΔPcouplage
Vcouplage V
Si le point de fonctionnement obtenu ne satisfait pas le cahier des charges plusieurs solutions sont
envisageables :
• le débit volume du point de couplage est inférieur à celui du cahier des charges : dans ce
cas on sélectionne un ventilateur plus puissant et on recalcule le point de couplage. Une
autre possibilité consisterait à réduire les PdC dans le réseau afin de modifier la
caractéristique de ce dernier (plus difficile à mettre en oeuvre).
• Le débit volume du point de couplage est supérieur au débit volume du cahier des
charges : installation d'un registre ou variation de vitesse.
En installant un registre sur le réseau, les pertes de charges vont être artificiellement augmentées
afin de modifier la caractéristique du réseau. La perte de charge que le registre doit générer est
calculée de la manière suivante :
19
ΔP η
rendement
constructeur
réseau
+ registre
ΔPcouplage
réseau
ΔPreg
Vcouplage V
Dans le cas de ventilateurs en parallèle, on somme les débits volumiques à pression constante. On
peut donc reconstruire graphiquement la courbe caractéristique des deux ventilateurs en parallèle à
partir de celle d’un ventilateur seul comme illustré sur la figure 12 :
ΔP η
rendement
réseau
2 en //
V ×2 V
V ×2
Par contre, le nouveau point de couplage avec le réseau ne peut être déduit facilement (il n’est
notamment pas égal à deux fois le débit du point de couplage avec un seul ventilateur du fait de
l’interaction entre pertes de charge et débit) et doit donc être lu sur le graphe.
20
3.3.2 Ventilateur en série
Dans ce cas, le débit passant dans les ventilateurs est le même mais la pression augmente, elle, à
chaque fois. On doit donc sommer les gains de pression totale à débit volume constant pour obtenir
la courbe caractéristique des deux ventilateurs en série (figure 13).
ΔP
η
2 en série
rendement
ΔP ×2
réseau
ΔP ×2
On constate que comme pour les ventilateurs en parallèle, le point de couplage ne peut être déduit
simplement à partir du point de couplage avec un seul ventilateur et doit donc être lu sur le
graphique.
4 COEFFICIENTS DE RATEAU
&
V
le coefficient de débit : δ =
ω ⋅ r3
g ⋅ ΔH m ΔPm
le coefficient manométrique : μ = =
ω2 ⋅ r 2 ρ ⋅ ω2 ⋅ r 2
&
W
le coefficient de puissance : τ =
ρ ⋅ ω3 ⋅ r5
21
Ces coefficients, bien que trouvés en supposant que le ventilateur avait un comportement de
machine idéale (pas de chocs, fluide parfait), peuvent s'appliquer dans le cas des machines réelles.
Par contre, les expressions qui permettent de les relier entre eux (par ex. : μ = 1 + a ⋅ δ ) ne sont plus
valables dans le cas des machines réelles mais peuvent être remplacées par des lois plus complexes.
Dans le cas des machines réelles, l'expression de ces coefficients est donc inchangée si ce n'est que
W&
a
pour le coefficient de puissance on utilisera la puissance à l'arbre : τ = .
ρ ⋅ ω ⋅ r5
3
À partir des caractéristiques d'une roue ( V & ; ΔP et W& ) fournies par le constructeur, on peut
m
calculer les coefficients de Rateau correspondant (dans un tableau constructeur W & correspond
toujours à W& ). Connaissant ces coefficients, on peut ensuite calculer les caractéristiques :
a
• d'une roue homologue à celle de référence (ω et r différents)
• de la roue de référence à ω différent
V ΔP W
roue
V ΔP W δ μ τ homologue
une coeff. rateau
caractéristique de la série V ΔP W
ω différent
& ⋅ ΔP
V δ⋅μ
m
η= =
W& τ
a
Le rendement peut donc être exprimé uniquement à partir des coefficients de Rateau ce qui
implique qu'une série de roues homologue aura les mêmes rendements et donc en particulier le
même rendement maximum.
variation de vitesse
L’utilisation des coefficients de Rateau peut servir à déterminer la vitesse de rotation à régler pour
obtenir les caractéristiques désirées, c.a.d le débit volume requis par le cahier des charges (VCdC).
Pour ce faire, la méthode s’apparente à celle utilisée pour déterminer le point de couplage. On va
tracer une courbe constructeur et une courbe dépendant des caractéristiques du réseau.
D'autre part, en supprimant ω qui est inconnue entre les expressions de δ et μ on aboutit à
l'équation :
22
ΔPm ⋅ r 4
μ= δ2 soit μ = α '⋅ δ 2
&2
ρ⋅V
Grâce à cette équation on va pouvoir tracer le courbe qui va représenter le réseau. On trouve une
équation similaire à celle trouvée pour la détermination du point de couplage mais avec les
coefficients adimentionnels correspondants. Pour ce faire, on va utiliser les valeurs de cahier des
charges pour calculer α’ :
ΔPCdC ⋅ r 4
α' =
&2
ρ⋅VCdC
où VCdC est le débit volume total requis par le cahier des charges et ΔPCdC la perte de charge à
combattre correspondante. Connaissant α’ on peut calculer différentes valeurs de μ en fonction de
δ. L’intersection de cette courbe avec celle provenant des données constructeur va donner les
valeurs de δ et μ permettant de satisfaire aux deux critères :
μ η
rendement
constructeur
« réseau »
μcouplage
δcouplage δ
&
V CdC
Pour trouver la vitesse de rotation on utilise finalement : ω =
δ couplage ⋅ r 3
Pour déterminer la roue optimale, c.a.d. celle conduisant au rendement maximum pour l'application
visée, on utilise les propriétés des coefficients de Rateau. Nous avons vu qu'une série de roues
homologues possède les mêmes coefficients de Rateau et les mêmes rendements, l'ensemble de ces
& ; ΔP et W
valeurs (δ, μ, τ, et η) étant déterminé à partir des caractéristiques ( V & ) d'une roue de
m
cette série. En conséquence, la roue optimale est la roue aura les coefficients de Rateau (δopt, μopt et
τopt) correspondant à ce rendement maximum, pour l'application visée.
23
Dans le cas de la recherche de la roue optimale, μ et δ sont connus (ce sont ceux correspondant aux
η maximum) et on connaît également ΔPm et V & qui sont ceux de l'application c.a.d. la ΔPm trouvée
lors du calcul de pertes de charges dans le réseau pour le débit V & correspondant au cahier des
charges. En conséquence, de l'équation précédente on peut tirer la valeur du rayon de la roue
optimale :
14
⎡ μ ⋅V &2 ⎤
⎢ opt appl ⋅ ρ ⎥
ropt =
⎢ ΔP ⋅ δ2 ⎥
⎣ m, appl opt ⎦
Connaissant ropt, on peut ensuite calculer ωopt en utilisant soit la valeur de δopt ou de μopt. L'ensemble
des étapes est résumé sur la figure ci-dessous :
V ΔP η δ μ η
δopt
une coeff. rateau et
caractéristique de la série μopt
1
⎡ ΔP ⋅ r 4⎤ ⎡μ ⋅ρ⋅ V & ⎤4
2
μ = ⎢ m 2 ⎥ ⋅δ
2
ropt = ⎢ opt appl
2
⎥
& ⎥
⎢⎣ ρ ⋅ V ⎦ ⎢⎣ ΔPm,appl ⋅ δopt ⎥⎦
ropt &
ΔPm, appl ⋅ V
& appl
ωopt W opt =
et
δopt ou μopt ηmax
24