Cours Aeraulique

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ENF 106

AERAULIQUE

Marc CLAUSSE 2010


1 RAPPELS 3
1.1 Equation de Bernoulli 3
1.2 Régime d’écoulement 4
2 CALCUL DES PERTES DE CHARGES 6
2.1 Pertes de charges singulières 6
2.1.1 Gaines de ventilation 6
2.1.2 Conduite de liquide 10
2.2 Pertes de charge singulières 10
2.2.1 Cas des gaines aérauliques 10
2.2.2 cas des conduites liquides 12
2.3 Equilibrage d’un réseau 12
3 VENTILATION/POMPAGE 13
3.1 Ventilateur centrifuge 13
3.1.1 classement 13
3.1.2 Puissance absorbée 14
3.1.3 règle de similitude 15
3.1.4 Courbes caractéristiques 15
3.1.5 Ventilateur axiaux - pompes 18
3.2 Couplage avec le réseau 18
3.3 Fonctionnement de plusieurs ventilateurs 20
3.3.1 Ventilateur en parallèle 20
3.3.2 Ventilateur en série 21
4 COEFFICIENTS DE RATEAU 21

2
1 RAPPELS

1.1 Equation de Bernoulli

L’équation de Bernoulli peut être établie à partir des équations de la mécanique des fluides mais
aussi à partir des 1er et 2e principes de la Thermodynamique. Elle traduit en effet la conservation de
l’énergie dans un écoulement mais aussi sa dégradation du fait de l’irréversibilité de cet écoulement
(pertes de charges) :

Ptot , entrée − Ptot , sortie + ΔPtot , m − ΔPtot , f = 0

où Ptot est la pression totale (ou charge) du fluide, ΔPtot,m la différence de pression totale due à la
présence d’une machine (pompe, ventilateur, turbine, etc.) qui peut être positive ou négative, et
ΔPtot,f la différence de pression totale due aux frottements qui peut être positive ou nulle.
L’équation de Bernoulli donnée ci-dessus est valable uniquement pour un écoulement permanent de
fluide incompressible ou à iso-masse volumique (Δρ/ρ < 4%). Cette dernière hypothèse est en
général valable pour tous les écoulements de liquides et constitue une bonne approximation dans le
cas des écoulements d’air en aéraulique du fait des faibles variations de pression rencontrées (à
20 °C, ρair = 1,205 kg/m3 pour P = 101325 Pa et ρair = 1,201 kg/m3 pour P = 101025 Pa).

La pression totale d’un fluide est donnée par :

1 2
Ptot = P + ρu + ρgz
2

• P est la pression absolue ou statique en Pa,


1
• Pd = ρu 2 , la pression dynamique en Pa,
2
• ρgz, la contribution de la pesanteur en Pa avec z altitude en mètre du point considéré par
rapport au plan de référence choisi.

On peut également citer les deux groupements suivants :

1 2
• Pa = P + ρu qui est la pression d’arrêt,
2
• P * = P + ρgz qui est la pression motrice.

Dans le terme de pression dynamique, la vitesse, u, qui intervient est la vitesse débitante :

&
V
u =
S

& est le débit volume en m3.s-1 et S la section de passage en m2.


où V

On en déduit que dans le cas des fluides incompressibles, la vitesse ne dépend que de la section de
passage du fluide pour un débit volumique donné. En effet, on peut écrire la conservation du débit
massique :

3
&1 = m & =ρ V
& & &
2 2 soit V1 = V2 avec ρ1 = ρ2 = ρ
m & 2 soit ρ1 V1

On en déduit donc :

u 1S1 = u 2 S 2

En conséquence, lors de l’écoulement d’un fluide, le terme de pression dynamique ne dépendra que
de la section de passage du fluide, la contribution des pertes par frottements impactant uniquement
la pression statique.

Ainsi, l’évolution des pressions le long d’un circuit aéraulique simple est représentée sur la
figure 1 :

Pd
Ptot

Figure 1 : Evolution des pressions le long d’un circuit aéraulique

On peut également mettre l’équation de Bernoulli sous la forme de hauteur totale, l’équation étant
obtenue en divisant celle exprimée en pression par le groupement ρg :

H tot , entrée − H tot , sortie + ΔH tot , m − ΔH tot , f = 0

où Htot, hauteur manométrique totale du fluide, ΔHtot,m différence de hauteur manométrique due à la
présence d’une machine et ΔHtot,f la différence due aux frottements. Ces grandeurs sont exprimées
en mètre de colonne de fluide (couramment CA pour colonne d’air et CE pour colonne d’eau).
Ainsi, une valeur de 30 mCA correspond à 30 × 9 , 8 × 1, 2 = 352 , 8 Pa .

Les pertes de charges en aéraulique sont souvent exprimées en mmCE du fait qu’elles étaient
autrefois mesurées par le biais d’un manomètre à colonne d’eau. Pour traduire ce résultat en Pa, on
utilise la relation suivante :

M Pa = M mCA × ρ air × g = M mmCE × 10 −3 × ρ eau × g ≈ M mmCE × g

où Mx est la grandeur exprimée dans l’unité x.

1.2 Régime d’écoulement

4
On distingue deux régimes d’écoulement : le régime laminaire et le régime turbulent, les deux étant
reliés par le régime transition qui correspond à un écoulement passant du laminaire au turbulent de
façon aléatoire. Le nombre de Reynolds permet de rendre compte de la nature du régime :

ρ ⋅ u ⋅ Dh u ⋅ Dh
Re = =
μ υ

où μ est la viscosité dynamique du fluide en [Pa.s] et ν la viscosité cinématique en [m2.s-1]. Dh est


une grandeur caractéristique de la géométrie siège de l’écoulement. Dans notre cas, on utilisera la
notion de diamètre hydraulique permettant de rendre compte de l’ensemble des géométries.
La plupart des écoulements en aéraulique/hydraulique appliqués à la climatisation ont lieu en
géométrie fermé (tube, gaine, etc.) ne présentant pas de surface libre (contrairement à un
écoulement d’eau dans un canal par exemple). Pour ce type de géométrie, Re < 2000 correspond à
un régime laminaire tandis que pour Re > 4000 il est turbulent. La zone entre 2000 et 4000
correspond au régime de transition.

Le diamètre hydraulique est donné par :

4⋅S
Dh =
p

où S est la section de passage et p le périmètre mouillé par le fluide. Ainsi, pour une conduite
circulaire on trouve un diamètre hydraulique égal à diamètre.

Applications

calcul du diamètre hydraulique pour une section annulaire

r1
r2
Dh =
(
4 ⋅ πr22 − πr12 ) = 2 (r 2 )(
− r1 r2 + r1 )=D − D1
2 πr2 + 2 πr1 (r2 + r1 ) 2

calcul du diamètre hydraulique pour une section rectangulaire

4⋅a⋅b 2 ab
a Dh = =
2 (a + b ) a + b
b

Ordre de grandeur d’une vitesse conduisant à un régime laminaire pour de l’air

On cherche à calculer à quelle vitesse correspond Re = 2000 pour de l’air. On va supposer une
conduite de diamètre égal à 200 mm. A 20 °C on a typiquement ρair = 1,2 kg/m3 et μair = 1,7.10-
5
Pa.s. On a donc :

5
1, 2 × u × 0 , 2 & = 16 m 3 / h
Re = 2000 = soit u = 0,14 m/s ou encore V
−5
1, 7.10

On constate que les valeurs de vitesse et donc de débit sont très faibles. Typiquement, les vitesses
d’air dans les gaines sont entre 4 et 15 m/s suivant les applications. On en déduit qu’il peu probable
de rencontrer des régimes laminaires dans des écoulements d’air sauf dans quelques cas bien précis.

Ordre de grandeur d’une vitesse conduisant à un régime laminaire pour de l’air

On cherche à calculer à quelle vitesse correspond Re = 2000 pour de l’eau. On va supposer une
conduite de diamètre égal à 20 mm. A 20 °C on a typiquement ρeau = 1000 kg/m3 et μeau = 10-3.Pa.s.
On a donc :

1000 × u × 0 , 02 & = 0 ,11 m 3 / h


Re = 2000 = soit u = 0,1 m/s ou encore V
−3
10

On constate que les valeurs de vitesse et donc de débit sont faibles mais plus proches des valeurs
usuellement rencontrées pour de l’eau (vitesse de 1 à 2 m/s) que dans le cas de l’air.

2 CALCUL DES PERTES DE CHARGES

2.1 Pertes de charges singulières

Les pertes de charge régulières sont dues à la nature visqueuse des fluides. Elles sont la
conséquence des différents échanges de quantité de mouvement se produisant lors du déplacement
d’un fluide. Ces pertes de charges régulières peuvent être calculées à partir de l’équation suivante :

λ ⋅ L ρu 2
ΔPf = ⋅
Dh 2

où λ est le coefficient de pertes de charge [-] et L la longueur d’écoulement considérée.

2.1.1 Gaines de ventilation

régime turbulent

Le coefficient de pertes de charge est donné par la corrélation de Colebrook :

−2
⎡ ⎛ ε 2 , 51 ⎞⎤
λ = ⎢ − 2 log ⎜ + ⎟⎥
⎢⎣ ⎜ 3, 7 ⋅ D Re λ ⎟⎥
⎝ h ⎠⎦

où ε est la rugosité du matériau constituant la gaine [m]. On définit également le quotient ε/Dh
comme la rugosité relative notée εr. Quelques valeurs de rugosité sont données dans le tableau 1 :

Tableau 1 : Valeurs de rugosité [ASHRAE]

6
Les valeurs de λ peuvent également être trouvées sur l’abaque de Moody pour l’ensemble des
régimes d’écoulement (figure 2). Les courbes tracées dans la zone turbulente représentent les iso-
rugosité relative. Ainsi, pour un Reynolds égal à 105 et une rugosité relative de 0,002 on obtient un
coefficient de perte de charge égal à 0,025.

7
Figure 2 : Abaque de Moody

Pour les gaines non-circulaires, la théorie impose d’utiliser la notion de diamètre hydraulique vue
précédemment. En effet, ce diamètre correspond au diamètre équivalent de la conduite circulaire
donnant les mêmes pertes de charges pour la même vitesse d’air que dans la conduite de géométrie
non circulaire. On peut donc s’en servir pour déterminer λ grâce à l’abaque de Moody ou à partir de
la corrélation de Colebrook.

Il existe également des abaques donnant les pertes de charge linéiques en fonction du débit d’air.
On prêtera attention au fait que ces abaques sont tracés pour un matériau de gaine et une masse
volumique d’air données (figure 3). Ainsi si on souhaite une perte de charge linéaire de 2 Pa/m pour
un débit de 1 m3/s, on obtient un diamètre de gaine de 380 mm environ et une vitesse de 8,7 m/s.
Bien entendu, pour la sélection définitive on prendra le diamètre de gaine immédiatement supérieur
ou inférieur.

8
Figure 3 : Pertes de charges linéaires pour ρ = 1,2 kg/m3 et ε = 0,09 mm

Pour déterminer à partir de ces abaques, qui sont tracés en fonction du débit volume, la perte de
charge linéique dans une conduite non-circulaire, il existe la notion de diamètre équivalent qui
correspond aux mêmes pertes de charge pour le même débit volumique. Pour les conduites
rectangulaires, il est calculé à partir de l’expression suivante :

9
1, 30 (ab )0 , 625
D eq =
(a + b )0 , 250
Il existe également une équation pour les gaines à base ovale :

1, 55 AR 0 , 625
D eq =
P 0 , 250

où AR est l’aire de la section donnée par :

πa 2
AR = + a (A − a )
4

où a est l’axe mineur et A l’axe majeur de l’ellipse.

Le périmètre P est donné quant à lui par :

P = πa + 2 (A − a )

Ces corrélations ont pour objectif d’améliorer la précision des résultats par rapport à la notion de
diamètre hydraulique qui est plus universelle.

régime laminaire

Dans ce cas, on peut montrer que le coefficient de perte de charge se met sous la forme suivante :

64
λ =
Re

2.1.2 Conduite de liquide

Tout ce qui a été vu précédemment peut s’appliquer pour les conduites de liquides sans
modification des équations.

2.2 Pertes de charge singulières

2.2.1 Cas des gaines aérauliques

Les pertes de charges singulières se mettent en générale sous la forme suivante :

ρu 2
ΔPsin g = ζ ⋅
2

Elles sont la conséquence de tous les incidents qui viennent perturber l’écoulement : changement de
direction, de section, jonctions, etc. Les coefficient ζ sont référencés pour différents types
d’assemblage dans des catalogues comme celui de l’ASHRAE (annexe 1).

La vitesse u à prendre en compte dans le terme de pression dynamique est :


10
• la vitesse dans la branche commune pour les jonctions convergentes (branche aval) et les
jonctions divergentes (branche amont)
• la vitesse dans la branche où est effectué le calcul dans tous les autres cas

Ainsi pour une jonction convergente (figure 3) on aura les pertes de charges suivantes :

2 2
ρu aval ρu aval
ΔPmain = ζ main et ΔPbranch = ζ branch
2 2

main aval

branch

Figure 3 : Jonction convergente

Les notations branch et main sont celles utilisées dans la nomenclature ASHRAE.

Il est à noter que dans la jonction de ces deux débits, a priori de vitesse différente, est caractérisé
par un mélange turbulent s’accompagnant de perte de charge. Il se produit notamment un échange
de quantité de mouvement qui aboutit à une homogénéisation de la distribution des vitesses dans la
branche aval. Ainsi, le flux avec la plus haute vitesse perd une partie de son énergie cinétique en la
transmettant à l’écoulement faible vitesse ce qui se traduira par une valeur de ζ toujours positive
pour cet écoulement. Au contraire, comme il se produit un gain d’énergie cinétique dans
l’écoulement à petite vitesse, le coefficient ζ peut éventuellement être négatif au final.

Pour une jonction divergente (figure 4), on aura les pertes de charge suivante :

2 2
ρu amont ρu amont
ΔPmain = ζ main et ΔPbranch = ζ branch
2 2

amont main

branch

Figure 4 : Jonction divergente

On peut également exprimer une même perte de charge en fonction d’une autre vitesse que celle
utilisée par défaut. Dans ce cas il convient de corriger la valeur de ζ afin que la valeur de la perte de
charge n’en soit pas modifiée.

2
⎛u⎞
ζ ' = ζ ⎜⎜ ⎟⎟
⎝ u' ⎠

11
ce qui aboutit à :

ρu 2 ρu ' 2
ΔPsin g =ζ = ζ'
2 2

2.2.2 cas des conduites liquides

De façon similaire les pertes de charge singulières se mettent sous la forme suivante :

ρu 2
ΔPsin g =K
2

Le coefficient K est donné dans différents tableaux :

Tableau 2 : coefficient K pour des raccords filetés

Tableau 3 : coefficient K pour des raccords à brides

2.3 Equilibrage d’un réseau

En fonctionnement un réseau s’équilibre naturellement, c’est à dire que toutes les pertes de charges
de branches possédant des points d’entrée et de sortie communs sont égales. Ainsi pour le réseau
représenté sur la figure 5 on aura les égalités suivantes :
• ΔPE1,P = ΔPE2,P
• ΔPE1,S2 = ΔPE2,S2 = ΔPE1,S1 = ΔPE1,S3
• ΔPO,S2 = ΔPO,S1 = ΔPO,S3

12
S1

S2
E1 O P

S3
E2

Figure 5 : réseau aéraulique

Un réseau sera dit équilibré si pour les valeurs de débits volumiques définies dans le cahier des
charges l’équilibrage est satisfait. Dans le cas contraire, si on ne fait rien le réseau va s’équilibrer
naturellement, les débits dans les branches les plus résistives diminueront tandis qu’ils
augmenteront dans les moins résistives jusqu’à équilibrage des pertes de charges. Il est probable
que le cahier des charges ne sera pas respecté en terme de débit. Pour éviter ce phénomène il faut
soit revoir la conception du réseau pour aboutir à une solution équilibrée soit équilibrer
artificiellement le réseau. Dans ce dernier cas, on rajoute en général des pertes de charge sur les
branches les moins résistives en utilisant des registres (vannes si c’est un circuit hydraulique).

3 VENTILATION/POMPAGE

Pour une description complète des machines aérauliques/hydrauliques il convient de se référer au


cours ENM101 Machines Hydrauliques. Ainsi, seuls les aspects de sélection et de couplage seront
abordés dans le cadre de ce cours en plus de quelques généralités. Les notions ci-dessous sont
développées pour les ventilateurs mais elles peuvent également s’appliquer aux pompes. Dans tous
les cas, le fluide mis en circulation est considéré comme incompressible.

Il existe quatre catégories de ventilateurs :


• les ventilateurs centrifuges : l’air entre axialement et ressort suivant la direction radiale
• les ventilateurs hélicoïdes ou axiaux : l’air entre axialement et ressort axialement
• les ventilateurs hélico-centrifuges : l’air entre axialement et ressort suivant une direction
intermédiaire des directions tangentielles et axiales. Ces ventilateurs sont peu utilisés
dans les applications de conditionnement d’air.
• les ventilateurs tangentiels : l’air entre et sort perpendiculairement à l’axe de rotation

3.1 Ventilateur centrifuge

3.1.1 classement

On peut classer ces ventilateurs suivants différents critères :

• gain de pression totale : faible (< 700 Pa), moyen (entre 700 et 3000 Pa) et grand (entre
3000 et 30 000 Pa)
• forme des aubes : aubes incurvées vers l’avant (roue à action), vers l’arrière (roue à
réaction ou droites (figure 6 a et b)

13
• nombre d’aubes : élevé pour les roues à action (30 à 40), moindre pour celles à réaction
(5 à 12), cf. figure 6 a et b.

β > 90°
β < 90°

Figure 6a : ventilateur à action Figure 6b : ventilateur à réaction

3.1.2 Puissance absorbée

Pour pouvoir assurer la circulation d’un certain débit volume d’air, la puissance théorique d’un
ventilateur Pth doit être égale à :

& ⋅ ΔP
P th = V t

où ΔPt est le gain de pression total aux bornes du ventilateur, égal à la somme de ΔPst gain de
pression statique et de ΔPdyn gain de pression dynamique. En nommant 2 la sortie et 1 l’entrée on a
donc :

( ) (
ΔP t = Pst , 2 − Pst ,1 + Pdyn , 2 − Pdyn ,1 )
Cas particulier :
• si les sections d’entrée de sortie du ventilateur sont identiques on a Pdyn,2 = Pdyn,1 et seule
la pression statique est augmentée

Le ventilateur n’a pas un rendement de conversion de 100% si bien que la puissance à l’arbre
nécessaire pour transmettre Pth au fluide est donnée par :

& ⋅ ΔP
V t
Parbre =
η ventilo

L’existence de ηventilo traduit les effets des pertes suivantes :pertes de conversion vitesse/pression,
pertes par frottement, pertes par choc, etc.

Enfin, la puissance électrique absorbée est donnée par :

& ⋅ ΔP
V & ⋅ ΔP
V
t t
Pabs = =
η tot η ventilo ⋅ η trans ⋅ η mot

Pour comparer deux ventilateurs entre eux (type de roue) il ne faut prendre en compte que ηventilo
pour éviter l’influence de la qualité de la transmission et du moteur. Dans les grosses installations le
rendement est compris entre 0,6 et 0,8, entre 0,5 et 0,6 pour les installations de taille moyenne et
entre 0,3 et 0,5 pour les plus petites. Les ventilateurs à action ont généralement des rendements plus

14
faibles que ceux à réaction du fait de vitesses d’air plus importantes qui entraînent une
augmentation des pertes.

On peut estimer l’augmentation de température de l’air traversant le ventilateur à l’aide de


l’équations suivante :

ΔP t
ΔT =
1200 ⋅ η tot

ce qui correspond grossièrement à une élévation de 1 K par 1000 Pa de gain de pression.

3.1.3 règle de similitude

A partir des équations théoriques décrivant le comportement des ventilateurs (cf. ENM101) on peut
en déduire les lois suivantes :

Lois de proportionnalité

&
V N
2
• le débit volume varie comme la vitesse de rotation : = 2
&
V N1
1
2
ΔP t , 2 ⎛N ⎞
• la puissance totale varie comme le carré de la vitesse de rotation : =⎜ 2 ⎟
ΔP t ,1 ⎜N ⎟
⎝ 1 ⎠
3
⎛N ⎞
P2
• la puissance absorbée varie comme le cube de la vitesse de rotation : =⎜ 2 ⎟
P1 ⎜N ⎟
⎝ 1 ⎠

Lois d’affinité

3
V& ⎛D ⎞
• le débit volume varie comme le cube du diamètre de la roue : 2 = ⎜ 2 ⎟
V& ⎜D ⎟
1 ⎝ 1 ⎠
2
ΔP t , 2⎛D ⎞
• la puissance totale varie comme le carré du diamètre de la roue : =⎜ 2 ⎟
ΔP t ,1 ⎜D ⎟
⎝ 1 ⎠
• la puissance absorbée varie comme la puissance cinq du diamètre de la roue :
5
P2 ⎛D ⎞
=⎜ 2 ⎟
P1 ⎜D ⎟
⎝ 1 ⎠

3.1.4 Courbes caractéristiques

Les courbes caractéristiques d’un ventilateur représentent les variations de son gain de pression en
fonction de son débit volume. Pour un écoulement théorique idéal (pas de frottement, pas de pertes),
ces courbes sont des droites dont la pente dépend du type d’aubages (Figure 6) :

15
ΔP
β > 90°

β = 90°

β < 90°

Figure 6 : Courbes caractéristiques idéales en fonction du type d’aubage

Du fait des différentes pertes, ces courbes se dégradent pour aboutir aux courbes réelles comme
représenté sur la figure 7 :

ΔP
ΔPthéorique

nombre fini d'aubes

pertes d’enveloppe

frottements
ΔPréelle

pertes par chocs

Figure 7 : Courbe caractéristique réelle d’un ventilateur à aubage arrière

Ce sont les caractéristiques réelles qui sont portées sur les courbes caractéristiques fournies par les
constructeurs. On notera que ces courbes sont en général tronquées pour ne faire apparaître que la
zone de fonctionnement autorisé qui est délimitée par la limite de pompage à bas débit.

Les figures 8 et 9 sont les courbes caractéristiques d’un ventilateur basse pression (aubage avant) et
moyenne pression (aubage arrière) pour la version simple ouïe (so) et double ouïes (do) qui
correspond à deux roues montées en parallèle.

16
Figure 8 : Courbes ventilateur basse pression

Figure 9 : Courbes ventilateur moyenne pression

17
On constate sur ces figures que les caractéristiques des ventilateurs à action sont plus plates que
celles des roues à réaction dont la pente est beaucoup plus marquée. On en déduit que ces premiers
délivreront sensiblement la même ΔP pour une large gamme de débits.

3.1.5 Ventilateur axiaux - pompes

L’ensemble des résultats présentés précédemment reste valable.

3.2 Couplage avec le réseau

Le couplage entre un ventilateur et un réseau correspond au point de fonctionnement (débit et pertes


de charges) pour lequel les caractéristiques du ventilateur et du réseau sont égales.

Pour déterminer ce couplage avec le réseau, on peut utiliser une résolution graphique ou par solveur
si on possède les équations des courbes caractéristiques du ventilateur.

Dans le cas d’une résolution graphique, on va chercher l’intersection entre la courbe caractéristique
du ventilateur et celle du réseau. Cette courbe de réseau relie les pertes de charges en fonction du
débit. En supposant que les coefficients des pertes de charge singulières ou régulières dépendent
peu du débit autour du point de couplage on peut écrire :

&2
ΔPf = α ⋅ V

Pour tracer la courbe, nous avons besoin de connaître la valeur du coefficient α. On connaît au
moins un point de la courbe, c'est celui qu'on trouve en calculant les pertes de charges du réseau
pour le débit volume du cahier des charges :

ΔPf , cdc
α =
&2
V cdc

Une fois la valeur de α connue, on peut tracer la ligne d'orifice équivalent. Son intersection avec la
courbe constructeur (issue des données du tableau constructeur) donne le point de fonctionnement.
On notera que le rendement obtenu pour le point de couplage se lit à la verticale et non au point
d'intersection entre la ligne d'orifice équivalent et la courbe de rendement (figure 10) :

18
ΔP η
rendement

constructeur

réseau
ΔPcouplage

Vcouplage V

Figure 10 : Détermination graphique du point de couplage

Si le point de fonctionnement obtenu ne satisfait pas le cahier des charges plusieurs solutions sont
envisageables :
• le débit volume du point de couplage est inférieur à celui du cahier des charges : dans ce
cas on sélectionne un ventilateur plus puissant et on recalcule le point de couplage. Une
autre possibilité consisterait à réduire les PdC dans le réseau afin de modifier la
caractéristique de ce dernier (plus difficile à mettre en oeuvre).
• Le débit volume du point de couplage est supérieur au débit volume du cahier des
charges : installation d'un registre ou variation de vitesse.

Installation d'un registre

En installant un registre sur le réseau, les pertes de charges vont être artificiellement augmentées
afin de modifier la caractéristique du réseau. La perte de charge que le registre doit générer est
calculée de la manière suivante :

ΔPreg = ΔPconstructeur , Vcdc − ΔPréseau , Vcdc

On peut retracer la nouvelle courbe caractéristique du réseau (figure 11) :

19
ΔP η
rendement

constructeur
réseau
+ registre

ΔPcouplage
réseau
ΔPreg

Vcouplage V

Figure 11 : Point de fonctionnement avec installation d’un registre

3.3 Fonctionnement de plusieurs ventilateurs

3.3.1 Ventilateur en parallèle

Dans le cas de ventilateurs en parallèle, on somme les débits volumiques à pression constante. On
peut donc reconstruire graphiquement la courbe caractéristique des deux ventilateurs en parallèle à
partir de celle d’un ventilateur seul comme illustré sur la figure 12 :

ΔP η
rendement

réseau

2 en //

V ×2 V

V ×2

Figure 12 : Courbe caractéristique de deux ventilateurs en //

Par contre, le nouveau point de couplage avec le réseau ne peut être déduit facilement (il n’est
notamment pas égal à deux fois le débit du point de couplage avec un seul ventilateur du fait de
l’interaction entre pertes de charge et débit) et doit donc être lu sur le graphe.

20
3.3.2 Ventilateur en série

Dans ce cas, le débit passant dans les ventilateurs est le même mais la pression augmente, elle, à
chaque fois. On doit donc sommer les gains de pression totale à débit volume constant pour obtenir
la courbe caractéristique des deux ventilateurs en série (figure 13).

ΔP
η

2 en série

rendement

ΔP ×2

réseau

ΔP ×2

Figure 13 : Courbe caractéristique de deux ventilateurs en série

On constate que comme pour les ventilateurs en parallèle, le point de couplage ne peut être déduit
simplement à partir du point de couplage avec un seul ventilateur et doit donc être lu sur le
graphique.

4 COEFFICIENTS DE RATEAU

Nous avons dans le cours qu'il existe trois coefficients de Rateau :

&
V
le coefficient de débit : δ =
ω ⋅ r3

g ⋅ ΔH m ΔPm
le coefficient manométrique : μ = =
ω2 ⋅ r 2 ρ ⋅ ω2 ⋅ r 2

&
W
le coefficient de puissance : τ =
ρ ⋅ ω3 ⋅ r5

21
Ces coefficients, bien que trouvés en supposant que le ventilateur avait un comportement de
machine idéale (pas de chocs, fluide parfait), peuvent s'appliquer dans le cas des machines réelles.
Par contre, les expressions qui permettent de les relier entre eux (par ex. : μ = 1 + a ⋅ δ ) ne sont plus
valables dans le cas des machines réelles mais peuvent être remplacées par des lois plus complexes.
Dans le cas des machines réelles, l'expression de ces coefficients est donc inchangée si ce n'est que
W&
a
pour le coefficient de puissance on utilisera la puissance à l'arbre : τ = .
ρ ⋅ ω ⋅ r5
3

À partir des caractéristiques d'une roue ( V & ; ΔP et W& ) fournies par le constructeur, on peut
m
calculer les coefficients de Rateau correspondant (dans un tableau constructeur W & correspond
toujours à W& ). Connaissant ces coefficients, on peut ensuite calculer les caractéristiques :
a
• d'une roue homologue à celle de référence (ω et r différents)
• de la roue de référence à ω différent
V ΔP W

roue
V ΔP W δ μ τ homologue
une coeff. rateau
caractéristique de la série V ΔP W

ω différent

On peut exprimer le rendement en fonction de δ, μ et τ :

& ⋅ ΔP
V δ⋅μ
m
η= =
W& τ
a
Le rendement peut donc être exprimé uniquement à partir des coefficients de Rateau ce qui
implique qu'une série de roues homologue aura les mêmes rendements et donc en particulier le
même rendement maximum.

variation de vitesse

L’utilisation des coefficients de Rateau peut servir à déterminer la vitesse de rotation à régler pour
obtenir les caractéristiques désirées, c.a.d le débit volume requis par le cahier des charges (VCdC).

Pour ce faire, la méthode s’apparente à celle utilisée pour déterminer le point de couplage. On va
tracer une courbe constructeur et une courbe dépendant des caractéristiques du réseau.

La courbe constructeur est obtenue en reportant graphiquement les valeurs de δ et μ (tableau de


coefficient de Rateau) obtenues à partir d’une caractéristique de départ. On tracera ensuite μ en
fonction de δ comme on traçait auparavant la ΔP en fonction du débit.

D'autre part, en supprimant ω qui est inconnue entre les expressions de δ et μ on aboutit à
l'équation :

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ΔPm ⋅ r 4
μ= δ2 soit μ = α '⋅ δ 2
&2
ρ⋅V

Grâce à cette équation on va pouvoir tracer le courbe qui va représenter le réseau. On trouve une
équation similaire à celle trouvée pour la détermination du point de couplage mais avec les
coefficients adimentionnels correspondants. Pour ce faire, on va utiliser les valeurs de cahier des
charges pour calculer α’ :

ΔPCdC ⋅ r 4
α' =
&2
ρ⋅VCdC

où VCdC est le débit volume total requis par le cahier des charges et ΔPCdC la perte de charge à
combattre correspondante. Connaissant α’ on peut calculer différentes valeurs de μ en fonction de
δ. L’intersection de cette courbe avec celle provenant des données constructeur va donner les
valeurs de δ et μ permettant de satisfaire aux deux critères :

μ η
rendement

constructeur

« réseau »
μcouplage

δcouplage δ

Figure 14 : Détermination graphique de la vitesse de rotation à partir des coefficients de Rateau

&
V CdC
Pour trouver la vitesse de rotation on utilise finalement : ω =
δ couplage ⋅ r 3

Détermination de la roue optimale

Pour déterminer la roue optimale, c.a.d. celle conduisant au rendement maximum pour l'application
visée, on utilise les propriétés des coefficients de Rateau. Nous avons vu qu'une série de roues
homologues possède les mêmes coefficients de Rateau et les mêmes rendements, l'ensemble de ces
& ; ΔP et W
valeurs (δ, μ, τ, et η) étant déterminé à partir des caractéristiques ( V & ) d'une roue de
m
cette série. En conséquence, la roue optimale est la roue aura les coefficients de Rateau (δopt, μopt et
τopt) correspondant à ce rendement maximum, pour l'application visée.

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Dans le cas de la recherche de la roue optimale, μ et δ sont connus (ce sont ceux correspondant aux
η maximum) et on connaît également ΔPm et V & qui sont ceux de l'application c.a.d. la ΔPm trouvée
lors du calcul de pertes de charges dans le réseau pour le débit V & correspondant au cahier des
charges. En conséquence, de l'équation précédente on peut tirer la valeur du rayon de la roue
optimale :

14
⎡ μ ⋅V &2 ⎤
⎢ opt appl ⋅ ρ ⎥
ropt =
⎢ ΔP ⋅ δ2 ⎥
⎣ m, appl opt ⎦

Connaissant ropt, on peut ensuite calculer ωopt en utilisant soit la valeur de δopt ou de μopt. L'ensemble
des étapes est résumé sur la figure ci-dessous :

V ΔP η δ μ η
δopt
une coeff. rateau et
caractéristique de la série μopt
1
⎡ ΔP ⋅ r 4⎤ ⎡μ ⋅ρ⋅ V & ⎤4
2

μ = ⎢ m 2 ⎥ ⋅δ
2
ropt = ⎢ opt appl
2

& ⎥
⎢⎣ ρ ⋅ V ⎦ ⎢⎣ ΔPm,appl ⋅ δopt ⎥⎦

ropt &
ΔPm, appl ⋅ V
& appl
ωopt W opt =
et
δopt ou μopt ηmax

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