GELE4011 Notes2
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Amplificateur opérationnel
L’amplificateur opérationnel (ou ampli-op) est un circuit très utilisé. Plusieurs circuits
l’utilisent comme composante de base à cause de sa très grande souplesse : on peut fabri-
quer un amplificateur, un sommateur, un dérivateur, etc.
1 8
Vcc+
2 − 7
3 + 6
Vo
Vcc−
4 5
1
CHAPITRE 2. AMPLIFICATEUR OPÉRATIONNEL
La figure 2.2 montre les bornes de l’ampli-op. Les tensions sont toutes définies par
rapport à un noeud commun auquel l’ampli-op est branché. Les courants sont tous définis
comme entrant dans les bornes.
in
+ − io
ip +
+ +
vn
vo
vp
− − −
Un point très important : la tension de sortie maximale ne peut pas être plus grande
que la tension VCC+ , et la tension de sortie minimale ne peut pas être plus petite que la
tension VCC− :
VCC− < vo < VCC+ (2.1)
L’ampli-op possède un gain très élevé, dans l’ordre de 200000 pour des amplificateurs
pratiques. L’équation qui régit le fonctionnement de l’ampli-op est la suivante :
vo = Av (vp − vn ) (2.2)
Exemple 1
100kΩ
10V
25kΩ
−
+ vo
1V − +
−10V
On verra dans les prochaines sections plusieurs circuits utilisés avec des ampli-ops.
Ce sont tous des circuits où l’ampli-op fonctionne comme amplificateur. La technique
d’analyse est la même dans tous les cas.
L’amplificateur inversant est une configuration de base de l’ampli-op, utilisé pour am-
plifier des signaux. On analyse cette configuration pour trouver une équation de vo en
fonction de vi .
Le circuit de l’amplificateur inversant est montré à la figure 2.3. Les mêmes suppo-
Rf
Vcc+ if
Rs
−
vo
+ is
vi − +
Vcc−
Rf
vo = − vi (2.5)
Rs
La tension de sortie sera une version amplifiée de la tension à l’entrée. Le signe négatif
est la raison pour laquelle on appelle cette configuration inversante. À noter que l’équation
2.5 est seulement valide si la sortie est entre VCC− et VCC+ .
2.2.2 Sommateur
Rf
Ra
va Vcc+ if
Rb
vb −
Rc vo
vc +
Vcc−
On peut calculer la relation entre les entrées va , vb et vc en faisant la somme des cou-
rants à la borne négative de l’ampli-op. On suppose que les courants des entrées sont
dirigés vers le noeud.
va − vn vb − vn vc − vn vn − vo
+ + − =0 (2.6)
Ra Rb Rc Rf
et puisque vn = 0 (parce que vp = 0, et vn = vp ), on obtient :
Rf Rf Rf
!
vo = − v + v + v (2.7)
Ra a Rb b Rc c
Le nombre d’entrées n’est pas limité à 3 : on peut additionner autant de signaux que
l’on veut. Par exemple, on pourrait additionner les 16 canaux d’un signal audio.
Rf if
Vcc+
Rs
−
Rg vo
+
+
vi − Vcc−
Pour faire l’analyse, on applique les même suppositions que d’habitude. La tension
vp = vi , et donc vn = vp = vi .
vi − 0 vo − vi
− =0 (2.9)
Rs Rf
ce qui donne :
vi v v
+ i = o (2.10)
Rs Rf Rf
qu’on simplifie,
Rf
!
vo = 1 + vi (2.11)
Rs
Le but de l’analyse est le même que les autres configurations : trouver une relation
entre vo et vi . On commence en premier en trouvant la tension vp , que l’on obtient en
appliquant un diviseur de tension (Rc et Rd forment un diviseur de tension, puisque ip =
0).
Rd
vp = v (2.12)
Rc + Rd b
Rb
Vcc+
Ra
−
+ Rc vo
va − +
+
vb − Rd Vcc−
On va ensuite faire la somme des courants à la borne négative de l’ampli-op (on sup-
pose que le courant se dirige vers la sortie de l’ampli-op) :
va − vn vn − vo
− =0 (2.13)
Ra Rb
et donc, !
Rd Ra + Rb R
vo = vb − b va (2.16)
Ra Rc + Rd Ra
Rd Ra + Rb Rb
= (2.17)
Ra Rc + Rd Ra
ou,
Ra Rc
= (2.18)
Rb Rd
Exemple 2
160kΩ
18V
20kΩ
−
+ 5kΩ vo
1V − +
+
2V − −18V
À la borne négative, on fait la somme des courants, en supposant que le sens est vers
la sortie :
1 − vn vn − vo
=
20k 160k
et puisque vn = vp = 2V,
1 − 2 2 − vo
=
20k 160k
qu’on peut simplifier pour obtenir :
160k
vo = 2 + = 10V
20k
L’ampli-op peut être utilisé pour intégrer et dériver des signaux. On verra les circuits
idéaux et des circuits pratiques pour ces deux configurations.
2.4.1 Intégrateur
Les intégrateurs sont utilisés dans le design de générateurs de signaux et dans les
circuits de traitement de signal. Le schéma de base de l’intégrateur est montré à la figure
2.7.
Vcc+
Ri
vi −
vo
+
Vcc−
Pour ce circuit,
1
VO Z2 − sC 1
=− = =−
Vi Z1 Ri sRi C
Un exemple d’intégration est montré à la figure 2.8. L’entrée est une constante ±Vm , ce
qui donne une sortie de :
Z t1
1 Vm t1
vo (t) = − V dt = − t (2.20)
RC 0 m RC 0
vi (V)
Vm
0 t (s)
t1 t2 t3 t4
−Vm
vo (V)
0 t (s)
t1 t2 t3 t4
Vm
− t
RC 1
Le circuit de la figure 2.7 doit être modifié pour l’utiliser de façon pratique. En effet,
si vi = 0, le condensateur est un circuit ouvert, et il n’y a pas de chemin de feedback
négatif. L’intégrateur se comporte alors comme un comparateur. On ajoute une résistance
en parallèle avec le condensateur. Le circuit est montré à la figure 2.9.
Rf
Vcc+
Ri
vi −
vo
+
Rc Vcc−
On peut analyser plus en détail la forme d’onde de sortie d’un intégrateur, montrée
à la figure 2.10. En régime permanent, la sortie devient une onde triangulaire, centrée
autour de 0.
vi (V)
T
Vm
0 t (s)
−Vm
T /2
vo (V)
Vo,max T /4
∆V
0 t (s)
−Vo,max
La sortie est :
Z Z T /4
1 1 Vm T
vo (t) = − vi (t)dt = − Vm dt = − (2.21)
Ri C Ri C 0 Ri C 4
Vm T
Vo,max = (2.22)
4Ri C
L’équation 2.22 montre que l’amplitude du signal de sortie diminue avec l’augmenta-
tion de la fréquence.
!
Vm T Vm T V T V 1
∆V = − − = m = m (2.23)
Ri C 4 Ri C 4 Ri C 2 Ri C 2f
On en déduit que :
1
• Le gain de l’intégrateur est
Ri C
Vm
• La pente du signal triangulaire est ±
Ri C
• Le rapport ∆V /∆t est indépendant de la fréquence
La figure 2.11 montre l’effet de l’augmentation de la fréquence sur l’amplitude de la
sortie.
vo (V)
f
V
V /2 2f
0 t (s)
T /2
T
Figure 2.11 – Sortie d’un intégrateur
Les équations précédentes ne sont valides que si le niveau CC est nul dans le signal
d’entrée. Si le niveau CC est différent de zéro, le niveau CC à la sortie est :
Rf
Vo,cc = − Vi,cc (2.24)
Ri
vo (V)
Vsat
0 t (s)
−Vsat
2.4.3 Différentiateur
Rf
Vcc+
C
vi −
vo
+
Vcc−
Pour ce circuit,
VO Z Rf
= − 2 = − 1 = −sRf C
Vi Z1 sC
dvi (t)
vO (t) = −RC
dt
ce qui veut dire que ce circuit est un différentiateur.
Un exemple de la sortie d’un différentiateur idéal est montré à la figure 2.14. Le cir-
cuit génère, idéalement, des impulsions de largeur zéro et d’amplitude infinie. De façon
pratique, ce type de circuit est difficile à implémenter.
vi (V)
Vm
0 t (s)
−Vm
vo (V)
∞
t (s)
0
−∞
Un exemple d’un circuit pratique d’un différentiateur est montré à la figure 2.15. Il
faut ajouter un condensateur et une résistance pour empêcher que le circuit n’oscille tout
seul.
Rf
Cf
Vcc+
R1 C1
vi −
vo
+
Rc
Vcc−
La sortie du circuit de la figure 2.15 soumis à une entrée en onde carrée ressemble à la
vo (V)
t (s)
2.5 Saturation
L’ampli-op est dit saturé si la tension dépasse les bornes de Vsat+ et Vsat− . Dans ce cas,
la relation vn = vp ne s’applique plus (mais in = ip = 0 est encore vrai). Il faut recalculer les
valeurs de courants calculés pour obtenir vo .
Exemple 3
On reprend le circuit de l’exemple 1, mais cette fois la source de tension à l’entrée est
3V.
Puisque −12V dépasse les bornes de l’alimentation de l’ampli-op, la sortie est limitée à
−10V. Il faut recalculer le courant (si on veut calculer la puissance à l’entrée, par exemple).
Le courant est :
vs − vo
is = = 0.104 mA
25 + 100
ce qui est différent de ce calculé plus haut.
La tension est près de 0V, mais pas exactement, parce que l’ampli-op est saturé.
2.6 Le comparateur
Un ampli-op peut être utilisé pour comparer des tensions si on n’a pas de chemin de
feedback entre la sortie et la borne négative. Le montage est donné à la figure 2.17.
in
+ − io
ip +
+ +
vn
vo
vp
− − −
Exemple 4
vi
R1 Vcc+
−
vo
R2 +
+
vref − Vcc−
Vsat+
vo (V)
Vsat−
−2 −1 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
vi (V)
2.7 Applications
5V
Vcc+
R
−
+ vo
Vx − +
+
vi − Vcc−
V
Vmax Vi
Vx
0 t (s)
TH
t (s)
T
Figure 2.19 – Entrée et sortie d’un ampli-op en configuration MLI
Vi
TH = T (2.26)
Vmax
où Vmax et T sont des constantes. On utilise une onde en dent de scie de fréquence et
d’amplitude connus.
Vin
t (s)
Vo
Vo
E E
t (s) Vin
E
Vo
Vo
E
t (s) Vin
E E
Vo
Vo
E
E
t (s) Vin
−E E
Vo
Vo
E E
t (s) Vin
E
On utilise des diodes avec des sources de tension pour limiter la tension de sortie. On
peut aussi utiliser la surcharge (saturation) de l’ampli-op, mais l’utilisation de diodes est
plus efficace. Un exemple est montré à la figure 2.21.
+
−
Rf
Vcc+
Ri
vi −
vo
+
Vcc−
Vin
t (s)
R
− iE
Rf
Vo
Vo
E
E
t (s) Vin
R
− iE
Rf Rf
pente = −
Ri