Digues Et Barrages en Terre de Faible Hauteur
Digues Et Barrages en Terre de Faible Hauteur
Digues Et Barrages en Terre de Faible Hauteur
1984
Les articles rassemblés dans ce document sous la présentation de MM. Pilot et Cartier
ont été publiés dans trois numéros du Bulletin de liaison (130, 131 et 132), comme
précisé dans le sommaire détaillé ci-dessous. Ils ont conservé, en conséquence, leur pagi-
nation d'origine à l'intérieur de chacun de ces trois numéros du Bulletin de liaison.
Pages
Abstracts 38
Digues et barrages en terre
de faible hauteur
Présentation générale
Les collectivités locales sont assez fréquemment amenées à préparer des projets de
réalisation de bassins de retenue, que ce soit pour des travaux hydrauliques de
stockage d'eaux de pluie ou Secrètement de crues, pour la création de réserves
d'eau, ou encore dans le cadre daménagement de plans d'eau d'agrément. Les
dimensions généralement modestes des ouvrages en terre réalisés pour ces projets
interdisent la plupart du temps que Ton y consacre un budget d'étude très important.
Le comportement des digues s'apparente pourtant à celui que Ton connaît pour les
grands barrages, et le risque lié à leur stabilité reste élevé, notamment en zone
urbanisée.
Les laboratoires des Ponts et Chaussées ont souvent eu à se pencher sur ce dilemme
afin de tenter d'ajuster le besoin d'études de comportement et de stabilité aux
dimensions des ouvrages et, partant, au volume des crédits disponibles. Profitant
de Texpérience acquise au cours de ces nombreuses interventions, un effort de
synthèse a été récemment entrepris dans le cadre d'un programme d'études générales
des laboratoires des Ponts et Chaussées sous ï'autorité de M. Josseaume.
On a, d'autre part, synthétisé Texpérience du réseau des LPC sous forme d'un
document de Recommandations qui sera bientôt mis sous presse et dont la sortie
sera annoncée dans un prochain numéro du Bulletin de liaison.
La série d'articles qui suit, et dont la publication s'étendra sur plusieurs numéros,
s'inscrit dans ce contexte. On trouvera ainsi la présentation des outils généraux
nécessaires à l'étude théorique des écoulements et à leur prise en compte dans les
analyses de stabilité, puis Texposé d'études de quelques digues illustrant les techni-
ques et les moyens mis en place pour suivre le comportement réel de ces ouvrages.
Calcul automatique des digues
et barrages en terre
Jean-Louis BANGRATZ
Ingénieur
Laboratoire régional de l'Est parisien (Melun)
Henri JOSSEAUME
Attaché de recherche
Bernard LEBRUN
Technicien supérieur
Section des ouvrages en terre
Laboratoire central des Ponts et Chaussées
INTRODUCTION ET HISTORIQUE
6
B u l l , l i a i s o n L a b o P. et C h . 130 - m a r s - a v r i l 1 9 8 4 - Réf. 2 8 8 5
À
Afin de faciliter leur utilisation, trois programmes de — digue avec tranchée remblayée (dite encore : « clé
génération des modèles ont été successivement établis. d'ancrage ») et noyau, la digue étant équipée ou non
d'un drain-cheminée;
Deux de ces programmes, D I G U E 1 et D I G U E 2, — massif de pied aval prolongé sous la digue par un
associés au programme F L O T , permettent de mailler tapis drainant ;
automatiquement les modèles hydrauliques associés
aux configurations suivantes : digue homogène fondée — talus amont à risberme, laquelle peut représenter
sur un substratum imperméable et digue homogène à la limite un tapis amont étanche ;
fondée sur un sol formé de deux couches de caractéris- — talus aval à risberme ;
tiques hydrauliques différentes. — parafouille amont ou central;
Le troisième (et le plus récent), D I G U E 3, qui est — ligne de puits de décharge aval ;
associé au programme N S A T , permet le maillage des — en amont : configuration de « réservoir en
modèles précédents et de modèles beaucoup plus com- remblai » ou de « réservoir en déblai dans la première
plexes tels que ceux élaborés pour l'étude de digues couche de sol ».
homogènes ou à noyau, fondées sur un sol bicouche
partiellement interrompu par un écran parafouille ou
drainé par une ligne de puits de décharge incomplets.
SCHÉMA D E PRINCIPE :
L a substitution d'une méthode numérique d'étude des
L E S T R O I S ÉTAPES L O G I Q U E S
écoulements à la méthode analogique classique a per-
mis l'introduction automatique des valeurs de la pres-
sion interstitielle dans le programme de stabilité et, On a rappelé, en introduction, que le calcul d'une
de ce fait, a offert la possibilité d'en introduire un digue comporte deux phases : le calcul de l'écoulement
grand nombre. Il est alors devenu possible de définir dans la digue et dans sa fondation, et le calcul de sa
la distribution de pression interstitielle prise en com- stabilité vis-à-vis d'une rupture circulaire.
pte dans les calculs de stabilité par l'ensemble des
valeurs de ce paramètre, calculées aux nœuds du mail- Les programmes généraux correspondants, N S A T et
lage du modèle hydraulique. P E T A L , ont été conçus indépendamment l'un de l'au-
tre par des équipes différentes. E n conséquence, le
Toutefois, le programme P E T A L n'ayant pas été même modèle est décrit dans des langages différents
conçu pour traiter un champ de pression interstitielle propres à chacun des deux programmes.
défini par de très nombreuses valeurs, il s'est avéré
indispensable d'améliorer ses performances sur ce Prenons l'exemple de la géométrie de la digue. Pour
point. D'autre part, tant dans le but de diminuer le le programme N S A T , elle est décrite sous la forme
coût des calculs de stabilité que de faciliter l'exploita- d'un maillage d'éléments triangulaires affectés chacun
tion de leurs résultats, un nouveau mode de définition d'une perméabilité et d'un coefficient d'anisotropie.
des cercles de glissement potentiel a été adopté. O n a Pour le programme P E T A L , c'est le contour de la
ainsi constitué un programme dérivé de P E T A L , le digue et les intercouches de sols qui sont décrits par
programme S T A D I G qui est maintenant utilisé pour segments affectés chacun du numéro de sol qu'il sur-
les études de stabilité d'ouvrages hydrauliques (digues monte.
de retenue, digues de canaux, éventuellement talus de
bassin). L a mise au point de ce programme a été Afin de simplifier l'utilisation de ces programmes dans
faite pour l'essentiel, par P. Lebreton, ingénieur des le cas particulier du barrage ou de la digue en terre,
Travaux publics de l'État, au cours d'un stage au il était naturel de ne faire qu'une seule fois cette
Laboratoire central des Ponts et Chaussées. description.
Dans cet article, on présente le système de program- On distingue donc les trois étapes logiques schémati-
mes de calcul regroupant N S A T , D I G U E (*), S T A - sées à la figure 1 :
D I G ainsi que différents programmes de liaison,
actuellement utilisés pour les études courantes de — Étape I : description géométrique, hydraulique
digues en terre. et mécanique de la digue.
— Étape II : calcul de l'écoulement, notamment
sous la forme d'un réseau de pression
interstitielle.
LES OPTIONS D U P R O G R A M M E « DIGUE »
— Étape III : calcul de la stabilité à la rupture
circulaire.
De façon exhaustive, les options de D I G U E sont les
suivantes : Idéalement, l'intervention de l'utilisateur ne devrait se
faire qu'à l'étape I. E n pratique, comme le montre la
— sol de fondation mono ou bicouche ou sol de figure 2, les trois étapes logiques ont été par nécessité
fondation non pris en compte dans les calculs (cas décomposées en treize opérations effectuées au cours
d'une fondation rigide et imperméable) ; de quatre interventions conversationnelles, schémati-
sées par une console. L a première, c'est-à-dire la des-
cription de la configuration géométrique est prépondé-
(*) c'est-à-dire D I G U E 3 maintenant utilisé pour le mail- rante.
lage des configurations initialement traitées au moyen de
D I G U E 1 et D I G U E 2. On examinera dans ce qui suit le détail de ces étapes.
7
ETAPE I :
DESCRIPTION D E L A DIGUE
Cercle
Conditions aux limites
NSAT
Pression
Interstitielle
PETAL critique Le deuxième temps de la description consiste à préci-
perméabilités
Cercles
ser les coordonnées des quelques points caractéristi-
ques de la figure que l'on vient de décrire qualitative-
ment. O n remarquera sur les figures 3 et 4 plusieurs
natures de points :
Elles s o n t d é c o m p o s é e s e n treize o p é r a t i o n s
regroupées, comprenant quatre interventions
conversationnelles (1, 2, 3 et 5) et deux
1/ Description de la
étapes a u t o m a t i q u e s (4 et 6).
T. ] configuration Mémorisation des
descriptions 1/ et 2/
11 Description géométrique
Fichiers :
« Super-éléments » et
if Conditions aux limites »
3/ Subdivision des super-
éléments
Matrice de numérotation
des éléments
Coordonnées des nœuds
du maillage
4/ Titre
Affichage puis correction
5/ Données mécaniques
6/ Conditions aux limites
Surfaces à débit calculé
TX
\ eiPerméabilités 107 Couches ^
9/ Sorties graphiques 11/ Points
d'émergence
12/ Pied de talus
13/ a.ß.y
CERCLE
[MECA.j iGEOM.ilCERCLESl
10o\ 5 y m
STADI G
8
B1
Ff
C1
A1 D1
D2
B2 C2
A2
D3
B3 C3
A3
D4
B4
C4
A4
Modèle D : drainage aval
D4 : pas de drainage aval
Zi
C5
A5
/ Z
3
B5
Fig. 3 — Les quatre sous-modèles et leurs variantes. Chaque région de — les points marqués X doivent avoir obligatoire-
chaque sous-modèle est subdivisée par le programme en super-éléments
(groupements d'éléments de calcul) n o n représentés sur la figure.
ment une abscisse non nulle mais leur ordonnée est
facultative. Une coordonnée facultative, si elle est
donnée non nulle garde la valeur donnée, sinon elle
prend une valeur calculée par défaut en fonction de
données déjà connues du programme. C'est le cas de
l'ordonnée d'un point sur l'horizontale d'un point
amont déjà défini.
9
E T A P E II : Les limites à charge ou à débit imposés sont connues
dès l'étape I. Elles sont rappelées sur la console et
CALCUL D U CHAMP
l'on a, à ce stade, la possibilité de les contrôler et de
DE PRESSION INTERSTITIELLE
les modifier éventuellement. Par exemple, la limite
gauche du modèle, segment A B sur la figure 6, est
Cette étape logique se décompose en deux étapes considérée implicitement par le programme comme
une limite équipotentielle. Il est possible, à cette
conversationnelles marquées [T] et [3] sur la figure 2 étape II, de changer sa nature et de la déclarer comme
et une étape automatique marquée [TJ. Il s'agit de : limite imperméable.
4
y
. Charge = 0
— l'affichage de certaines données connues du pro-
gramme avec la possibilité de les modifier.
perméabilités et les caractéristiques mécaniques des sont toutes isotropes, celle des drains, par exemple,
différents sols : poids volumique, cohésion et angle de est de 1 0 " m/s; la cohésion du corps de digue est de
2
frottement interne. 5 kPa, son angle de frottement interne est de 30°, etc.
(b)
ÉTAPE III : C A L C U L D E L A STABILITÉ
10
• C
M O D I F I C A T I O N S APPORTÉES
AU PROGRAMME PETAL
D
Fig. 8 — Définition d'un cercle de glissement potentiel.
Définition et sélection
des cercles de glissement potentiels
D'autre part, un cercle ne peut être considéré comme
un cercle de glissement potentiel que si son arc situé
Généralités
au-dessous de la surface du sol ne recoupe pas la
verticale en H, c'est-à-dire si l'ordonnée de son centre
Dans la plupart des programmes de calcul de stabilité
est supérieure à celle de H (fig. 10 b).
de talus en rupture circulaire, les cercles de glissement
potentiels sont définis par la position de leurs centres
(qui constituent les nœuds d'un quadrillage régulier), Sélection des cercles de glissement potentiels
par les valeurs maximales de leur rayon (distance des
centres au substratum rigide) et par le pas de variation L a méthode adoptée pour la sélection des cercles de
du rayon. Lorsque la configuration du talus est un glissement potentiels tient compte du découpage du
tant soit peu complexe, et lorsque le choix des centres talus en couches réelles ou fictives limitées intérieure-
et du pas de variation du rayon n'a pas été précédé ment par des plans horizontaux, et ayant pour limite
d'une étude géométrique approfondie (c'est-à-dire supérieure la surface du sol et/ou la limite inférieure
dans la majorité des cas), la sélection des cercles de de la couche sus-jacente. Chaque couche est repérée
glissement est assez arbitraire si bien que les résultats par un indice k dont la valeur augmente avec la
profondeur (fig. 9). O n considère que la limite supé-
de l'étude de stabilité ne sont fiables que s'ils ont été
obtenue partir du calcul de nombreux cercles. C'est
pourquoi un nouveau mode de définition des cercles
de glissement potentiels, permettant de mieux
« visualiser » ceux-ci et de limiter leur nombre, a été
introduit dans le programme S T A D I G .
11
rieure d'une couche, ou une partie de cette limite, fnoB étant la flèche de l'arc HOB et p une longueur
n'appartient à la couche que si elle coïncide avec la très petite, par exemple P = 0,01.
surface du sol. O n considère, d'autre part, qu'un
cercle appartient à une couche lorsque celui de ses — si B n'appartient pas à la couche k (fig. 11c) et
points D ou B, c'est-à-dire son point bas et/ou son s'il existe un cercle C appartenant à la couche
m a x
point d'émergence bas (fig. 8), situé le plus en amont, k — 1, qui ne soit pas tangent à la verticale passant
appartient à la couche. par H, C est le cercle ayant pour flèche :
m i n
/min ( * ) = / m » ( * " ! ) + Y
L a méthode de sélection des cercles de glissement
potentiels passant par H et par B (l'ordonnée de H y étant une longueur très petite, par exemple y=0,01.
étant supérieure à celle de B) consiste à définir les
faisceaux de cercles appartenant respectivement à cha- Si la dernière condition n'est pas satisfaite, il n'existe
que couche dont la limite inférieure se situe au- aucun cercle de glissement dans la couche k.
dessous de B, les caractéristiques de ces faisceaux
étant déterminées dans l'ordre des valeurs croissantes (a)
de k.
(0
L a méthode de définition du cercle C dépend de la min Une fois définis les cercles C et C tous les cercles
m a x m i n
situation du point B par rapport à la couche k et par du faisceau appartenant à la couche k sont déterminés
rapport au pied du talus : à partir de la valeur Af (k) du pas maximal de varia-
tion de la flèche dans la couche k. Ce sont les cercles
— si B appartient à la couche k et se situe à l'amont dont les flèches varient suivant une progression arith-
du pied de talus (fig. 11 a), C est le cercle ayant
m i n
métique de raison aussi voisine que possible de Af (k)
pour flèche : et au plus égale à cette valeur (fig. 12).
/ (k) = ct.BH
mln
a étant un coefficient réducteur assez petit pour qu'un L a sélection des cercles de glissement potentiels est
glissement le long de C puisse être assimilé à un
m i n
faite par le programme C E R C L E à partir des données
glissement plan, par exemple a = 0,01. suivantes :
— si B appartient à la couche k et se situe à l'aval — coordonnées des points d'émergence bas B(i) et
du point O représentant le pied de talus (fig. 11 b), des points d'émergence hauts H (j),
C est le cercle ayant pour flèche :
m i n
— coordonnées du pied de talus,
— valeurs Af (k) du pas maximal de variation de la
/min ( * ) = / I K » + P flèche,
12
1
— ordonnées y (k) des limites inférieures de couches, — à découper ce rectangle en douze zones rectangulai-
— valeurs des paramètres a, ß et y communs à toutes res égales (fig. 13) et à recenser les triangles apparte-
les couches. nant à chacune d'elles (un triangle appartient à une
zone lorsqu'au moins un de ses sommets y est situé),
Le programme calcule les caractéristiques (notam-
ment les coordonnées du centre et la valeur du rayon) — à déterminer dans quelle zone se trouve le point
des cercles de glissement potentiels passant par tous M et à étudier la position de ce point par rapport à
les couples de points obtenus en associant à chaque tous les triangles de cette zone.
point d'émergence bas B (i) tous les points d'émer-
gence hauts situés en amont de B (i) et à un niveau Cette procédure conduit à des temps de calcul accepta-
supérieur. bles dans le cas où le domaine maillé est relativement
compact, même si le champ des pressions interstitielles
est défini par une ou deux centaines de point. E n
Traitement du champ des pressions interstitielles revanche, le temps de calcul devient prohibitif lorsque
la procédure est appliquée à un cas où le champ des
pressions interstitielles est défini par un plus grand
Le champ des pressions interstitielles dans le talus est
nombre de points, et lorsque le domaine maillé ne
défini en un certain nombre de points. Ces points
recouvre qu'une faible proportion du rectangle circons-
sont reliés deux à deux par des segments de droite de
crit au maillage (fig. 14).
façon à former un maillage d'éléments triangulaires.
Lorsque le talus est le siège d'un écoulement perma-
nent et que celui-ci a été étudié par la méthode des C'est pourquoi la procédure d'identification du trian-
éléments finis, le maillage retenu est naturellement gle contenant un point M donné a été sensiblement
celui utilisé pour l'étude hydraulique. L a pression modifiée dans le programme S T A D I G . O n détermine
interstitielle en un point M du talus est donné par tout d'abord le rectangle utile c'est-à-dire le plus petit
l'expression : rectangle à côtés horizontaux et verticaux circonscrits
à l'ensemble des cercles de glissement potentiels
u = au +bu + cu
1 2 3
(fig. 14) et non plus à l'ensemble des points de pres-
sion interstitielle. Ce rectangle utile est ensuite divisé
u u , u étant les valeurs de la pression interstitielle
u 2 3
en zones rectangulaires égales dont le nombre au lieu
à chacun des sommets de l'élément triangulaire conte- d'être limité à 12, est approximativement égal à celui
nant le point M et a, b, c les coordonnées barycentri- des triangles du maillage. A ce stade de la procédure,
ques de M par rapport à cet élément. les opérations demeurent les mêmes que dans le pro-
gramme P E T A L :
L'étude de la stabilité du talus par une méthode de
tranches (méthode de Bishop, méthode des perturba- — avant tout calcul : établissement de la correspon-
tions) nécessite de connaître la valeur de la pression dance « zone -» triangles »;
13
Fig. 15 — Résultats complets
***CALCUL PAR METHODE JISHO° AVEC TEST RRT*«*
pour chaque cercle.
.,.****,...,......*,.**,.**
PAR PAIRE DE POINTS D'EMERGENCE
* 1 2 : 3 : *..*.,***......*..*.*.*...*****
* 44 .00 4 0 . 0 0 : 3 7 . 0 0 :
EN COLONNE LE S POINTS »A3
* 1 0 . 0 0 1 0 . 0 0 : 1 1 . 0 0 :
t * * * * * * * * * * * * * * EN LIGNE LE S POINTS HAUTS
* * ** ** * * * * * *
3.12 : DANS CHAO UE CAS E : -FRRT
1 * 3.1C 2 . 5 3 :
-N'J.IEPO DU CERCLE
31 . 0 0 * >>>> :
. A A A A j 4 L E «IINTIUM PAR COLONNE/
1 4 .00« 5 1 ô : 23 :
S 0 > J
— en cours de calcul, pour chaque base de tranche : coefficient de sécurité F obtenues respectivement pour
• recherche de la zone rectangulaire qui la contient; tous les faisceaux de cercles de glissement potentiels
cette opération est immédiate puisqu'il s'agit de considérés dans le calcul. L a valeur minimale de F
calculer les coordonnées entières d'un point dans relative aux cercles du faisceau passant par les points
un maillage de rectangles égaux; B(i) et est lue (ainsi que le numéro du cercle
• recherche du triangle contenant le point, parmi correspondant) dans la case située à l'intersection de
les quelques triangles de la zone. Puisqu'il y a la colonne i et de la ligne j.
autant de rectangles que de triangles, chaque rectan-
gle intercepte en effet un très petit nombre de trian- Au-dessous de chaque tableau récapitulatif sont égale-
gles. ment indiquées les valeurs minimale et maximale de
F obtenues dans chaque couche ainsi que les numéros
Les essais effectués lors de la mise au point du pro- des cercles correspondants.
gramme S T A D I G ont montré que cette petite modifi-
cation du traitement des pressions interstitielles per-
mettait d'effectuer certains calculs de stabilité en qua-
tre fois moins de temps que celle mise en œuvre dans CONCLUSION
le programme P E T A L .
— un tableau général où sont reportés les paramètres O n dispose ainsi d'un moyen intégré pour l'étude
géométriques et mécaniques de chaque cercle de glisse- complète de la stabilité des digues ou des barrages en
ment potentiel (fig. 15); terre avec, pour l'utilisateur, le minimum de données
— un tableau récapitulatif par variante de calcul à fournir, sans redondance, pour les deux programmes
(fig. 16) où sont indiquées les valeurs minimales du de calcul.
14
Digues
ef barrages en terre
07r/////////////fmmUi//, de faible haute
RÉSUMÉ
15
Bull, liaison L a b o P . et C h . 130 • m a r s avril 1 9 8 4 Réf. 2 8 9 9
E X E M P L E D E P R O B L È M E D'ÉTANCHÉITÉ marne ou de conglomérat très compact et imperméa-
D U CORPS D EDIGUE E TD U S O L SUPPORT ble. O n observera sur la figure 1 la position de la
(barrage de C) nappe, quasiment horizontale et parallèle au substra-
tum en fond de talweg, ce qui met bien en évidence
l'homogénéité et la forte perméabilité des alluvions
Le barrage de C fait partie d'un aménagement touris- entre les forages F l et F4.
tique et résidentiel réalisé pour une commune. De
dimensions modestes, la digue de 6 m de haut au Malgré ces conditions défavorables, il était décidé de
maximum et 80 m de long retient un volume d'eau donner suite au projet; plusieurs solutions étaient
de 30000 m sur une surface de l'ordre de 2 hectares.
3
donc envisagées et proposées au maître d'oeuvre.
nature du matériau. L e substratum est constitué de Fig. 2 — Analyse granulométrique des alluvions et f o n d de talweg.
16
i
par exemple d'une feuille plastique (butyl, polyester, B : largeur de la digue à la base,
etc.); L : longueur du tapis étanche.
— l'exécution d'un écran étanche vertical avec un
coulis de ciment bentonite. O n a calculé ainsi qu'il fallait un tapis de 80 m de
long pour diviser les débits de fuite par 10.
0 0.1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0.9 1.0 vions, un tel résultat ne peut être obtenu qu'avec des
s/T
gels de silicate et à condition de réduire l'espacement
Fig. 3 — Abaque de calcul des débits de fuite sous une digue étanche
avec o u sans parafouille (d'après Polubarinova Kochina, Theory of ground des forages d'injection disposés sur deux lignes ou
water movement, 1962, Briston University Press). même trois lignes.
niveau du sondage F ;
valeur requise.
5
17
Lors de la mise en eau, des fuites sont rapidement
apparues en plusieurs points à l'aval. Ces différentes
Remblai
fuites ont été collectées, ce qui a permis d'évaluer les
débits à 1,5 1/s environ. C'est une valeur relativement Alluvions
~\ Rivière
faible qui pourrait être admissible si l'alimentation en
Surface de r u p t u r e étudiée
étiage était suffisante. Par ailleurs, compte tenu de
Q 1 ? ? 1
Le barrage de B correspond à un aménagement touris- Avant la construction du barrage, les berges ont certai-
tique de conception assez particulière. Le plan d'eau, nement été soumises à des « vidanges rapides » sans
d'une superficie de l'ordre de 30 ha, n'a pu être réalisé que des désordres se soient déclarés. O n peut donc
sur un terrain pratiquement horizontal que grâce à la supposer que c'est la modification du régime hydrauli-
construction d'une digue périphérique de 3 m de haut que à l'aval du plan d'eau qui a déclenché la rupture.
en moyenne et de près de 2 km de circonférence. L'évolution régressive des fissures confirme bien cette
Les matériaux assez argileux et imperméables ont été hypothèse. Le « calage » des caractéristiques mécani-
prélevés dans le bassin même de la retenue. Des essais ques pour F = 1 sur la surface de rupture de la figure 4
de perméabilité en place avaient montré que le creuse- conduit à c' = 0 et cp' = 18°.
ment était possible sans risquer d'atteindre des hori-
zons plus perméables. Ce sont des valeurs très faibles pour ce type de maté-
riau, qui ne peuvent s'expliquer que par une évolution
Compte tenu de la nature des matériaux et de la vers des caractéristiques résiduelles à cause des gran-
faible hauteur de la digue il n'y avait a priori aucun des déformations.
problème majeur, en particulier, de stabilité.
L'hypothèse d'un phénomène de « renard » ne doit
Mais on le voit sur la figure 4, dans un souci d'aug- pas non plus être exclue. Une analogie électrique des
menter au maximum la surface du plan d'eau, la écoulements a permis d'estimer le gradient hydrau-
digue a été rapprochée le plus possible des berges lique à 1,5 environ au voisinage de la rivière, ce qui
d'une rivière qui contourne l'aménagement, l'alimenta- est très supérieur aux valeurs maximales conseillées
tion de la retenue se faisant par un affluent. dans les argiles, soit 0,6 à 0,7. Ainsi le phénomène de
renard peut expliquer l'amorce d'un glissement de
Après une forte crue de la rivière, des fissures ont pied qui serait à l'origine de la rupture progressive
commencé à apparaître sur les berges, puis elles ont observée.
progressé au cours du temps vers le talus aval de la
digue, tout en prenant une extension de plus en plus Cet exemple illustre bien l'importance des instabilités
grande en plan. locales, car il est tout à fait probable qu'un calcul de
stabilité générale sur la base de caractéristiques de
Afin de préciser l'ampleur et l'évolution des désordres, cisaillement mesurées en laboratoire aurait conduit à
une instrumentation a été mise en place. Elle compor- des valeurs tout à fait admissibles du coefficient de
tait (fig. 4) trois tubes piézométriques et un inclino- sécurité.
mètre ainsi que des nivelles qui permettaient un suivi
journalier des mouvements. Plusieurs systèmes de confortation ont été imaginés,
en particulier le drainage des berges au moyen d'épe-
L a figure 5 met bien en évidence l'existence d'une rons ainsi qu'un allongement du tapis drainant en
surface de rupture vers 7 m de profondeur et une pied de la digue. L'amélioration du coefficient de
évolution rapide en fonction du temps pouvant entraî- sécurité dans les zones ayant glissé n'est que de
ner la ruine de l'ouvrage. A u vu de ces résultats, dès 20 %. L a solution finalement retenue a consisté à
le 24 juillet 1979 ( l mesure), la décision de baisser
r e
éloigner la digue de 30 m environ de la crête de talus
le plan d'eau était prise. de la rivière.
18
Fig. 5 — Relevés inclinométriques
MINISTERE DE L'ÉQUIPEMENT FORAGE I 1 en fonction du temps.
CETE DU SUD-OUEST
L A B O R A T O I R E DE TOULOUSE PROFIL INCLINOMÉTRIQUE
1,5-
Argile limoneuse
brun clair assez
2,0- compacte
2,30 it**-
2,5- 5^
-r
3,0- Argile limoneuse
brun clair (molle et
3,5- saturée de 2,30 à
3,90 m)
4,0-
4,5-
5,0-
4,60
-r
Limon argileux et
vaseux gris bleu
5,5"
consistant
6,0- - •sa
6,5.-
7,0
7,10
7,5
Limon argileux brun •"-io !
et bleu petits rognons
8,0
10,5-
19
ble, en cours de foration, d'observer d'éventuelles beaucoup trop fortes (31,5 % en moyenne, alors que
venues d'eau importantes ; la traficabilité n'est possible qu'en dessous de 26 %).
— quatre sondages carottés, dans lesquels des essais Seul un traitement entre 2 et 4 % de chaux permettrait
de type Lefranc ont permis de mesurer des coefficients la réalisation du chantier.
de perméabilité compris entre 1 0 et 10~ m/s;
- 8 7
(m) LÉGENDE
2
0 L j Piézomètre tube ouvert
10 20 (m)
Puits de 1,5 m de diamètre
-TN après décapage
TN -Niveau stabilisé de la nappe
Tourbes alluvions récentes après rabattement dans le puits
20
À
1 hauteur ^^X'
Le ruisseau concerné a un régime de type méditerra- 2 m X^-' " >
néen. Il est le plus souvent à sec, mais la montée des
eaux peut être extrêmement brutale et atteindre pour
Fig. 9 — Profil en long schématique d'un barrage mobile.
la crue centennale un débit de 165 m /s. L'aménage-
3
cinq forages).
Fig. 11 — Profil en travers type de la digue en terre.
Sable
plastiqu Matériau < ì recharge
, (réutilisation i
Substratum
22
i
peut donc se trouver dans la situation où le plan ramené à un problème plan dans lequel on suppose
d'eau est vide au moment d'une crue exceptionnelle l'épaisseur de la nappe constante, ce qui revient à
de la rivière. Pour éviter les désordres dus aux sous- négliger la courbure des lignes de courant selon la
pressions à l'arrière de l'écran étanche, on peut imagi- troisième dimension. O n peut ainsi simuler l'écoule-
ner soit un système de remplissage automatique de la ment par analogie électrique.
retenue pendant la montée des eaux, soit la mise en
place d'une surcharge qui assure la stabilité de l'écran. L a figure 14 donne un exemple de réseau d'écoule-
L a figure 13 donne le schéma d'une protection au ment qui permet d'estimer les débits de fuite compte
moyen d'une surcharge. O n peut vérifier la stabilité tenu des hypothèses simplificatrices faites.
du coin A B C en écrivant l'équilibre des forces; on
peut aussi utiliser des programmes de calcul en rup- Le débit total est donné par la relation :
ture non circulaire tel que P E T A L .
23
Digues
^^et barrages en terre
'-fWf//, de faible hauteur
Présentation
Les infrastructures d'assainissement étaient des plus succinctes car le cadre naturel
suffisait à lui seul à assurer les besoins. Tout était donc à faire pour permettre
l'installation et le développement de zones d'habitation, de commerce, d'activités,
de sports et de loisirs.
Le site se prête assez mal à l'élimination des eaux pluviales, puisque son éloignement
d'un cours d'eau à débit important (la Seine) représente une distance à vol d'oiseau
de 30 km.
D'autre part, sa position sur le plateau de Trappes ne favorise pas non plus de
grands écoulements. En effet, malgré la présence de nombreux thalwegs à son
pourtour, les possibilités sont faibles car ces thalwegs ne donnent naissance qu'à de
minuscules ruisseaux incapables d'absorber les débits importants provenant de
l'urbanisation.
Cette constatation est d'une importance capitale car elle entraîne des conséquences
lourdes tant sur le plan physique que sur le plan financier. Cela a donc conduit à
construire des réservoirs naturels destinés à écrêter les pointes pour ne restituer
ensuite qu'un faible débit compatible avec la capacité d'accueil des exutoires. Ainsi,
à terme, une trentaine de bassins seront construits afin de stocker et réguler environ
2 000 000 de mètres cubes d'eau. Ces réservoirs sont situés directement à l'aval des
zones urbanisées, soit sur le plateau, soit dans les vallées. Ils sont calculés pour
des orages de fréquence cinquantenaire ou centenaire et peuvent être soit des
« bassins secs » soit des « bassins en eau ».
Certains bassins ont été réalisés en « bassins secs » mais de plus en plus les
nouvelles retenues sont du type « bassins en eau ». Cela s'explique aisément car à
la fonction hydraulique viennent se superposer des fonctions de détente et de loisirs
dues à l'utilisation des plans d'eau.
* Actuellement au BCEOM.
5
Les sites dans lesquels sont implantés les ouvrages de Maurepas-Courance et des
Roussières nous a permis, dès le début, de retenir des bassins en eau.
Conçues par le même bureau d'étude, les deux digues sont de type homogène, en
limon, avec un dispositif de drainage identique : tapis, cheminée drainante et puits
de décharge.
Ces constatations ont été complétées par des études théoriques, notamment par
Vanalogie électrique et par des méthodes numériques pour la détermination du
réseau d'écoulement à travers le corps de digue et de son support afin d'apprécier
ïanisotropie des sols.
i,
Digues
et barrages en terre
7/7///////////////miUi//, de faible hauteur
Jean JARDIN
Ingénieur
Robert BALDIT
Technicien supérieur
Laboratoire régional de l'Ouest parisien
RÉSUMÉ
B u l l , l i a i s o n L a b o P. et C h . - 131 • m a i - j u i n 1 9 8 4 - R é f . 2 7 9 4
CADRE D'INTERVENTION L'article a pour objet de décrire l'ouvrage et son
D U LABORATOIRE comportement pendant et après l'exécution, en s'atta-
chant particulièrement à comparer ce dernier avec les
prévisions.
Les missions confiées au Laboratoire régional de
l'Ouest parisien visaient :
Fig. 1 —
Plan de situation.
8
L a présence de cette retenue a amplifié considérable- Le fond du thalweg est comblé par les alluvions du
ment le caractère marécageux de cette zone en ru. Leur structure est complexe, comme en témoigne
favorisant des dépôts de nature variée : vases, débris le profil de la vallée sur la figure 3.
végétaux...
Les premiers alluvionnements ont été déposés sur les
argiles à cérithes sous forme de lentilles provenant de
matériaux érodés à l'amont : on distingue dans la
SITE GÉOLOGIQUE
vallée, mélangés pèle-mêle, des sables fins plus ou
moins propres et organiques et des argiles sableuses
L a reconnaissance du site, si l'on regroupe toutes les (anciennes vases), le tout contenant des niveaux plus
phases d'intervention, y compris celle de l'entreprise, grossiers de débris siliceux (meulière) formant parfois
a nécessité l'exécution des sondages et essais suivants : de véritables lits de graviers inclus dans ces alluvions
fines. Ces derniers alluvionnements ont amené des
— dix sondages carottés profonds de 20 à 30 m dont niveaux tourbeux et des vases molles dans lesquelles
sept équipés de piézomètres; se trouvaient emprisonnés des débris végétaux.
9
attribué aux eaux de drainage du plateau, aux eaux Le tableau I récapitule par familles de sol les perméabi-
de ruissellement le long des pentes et à celles de lités horizontales mesurées au pressio-perméamètre
l'artésianisme de la nappe des calcaires de Brie. Ce dans les sols rencontrés en fond de vallée.
dernier point mérite une attention toute particulière,
NOTA. — Un essai en laboratoire sur éprouvette œdométri-
car il conditionne pour une part le régime hydraulique
que (perméabilité verticale) d'un échantillon du complexe
du site de l'ouvrage : les piézomètres profonds (20 m
sablo-argileux (faciès d'argile sableuse) a donné une valeur
et plus) indiquent un niveau d'eau à la cote
de 0,7 x 10" m/s à la pression normale des terres (cote
7
en place ont été réalisés : une valeurs et les passages graveleux ou sableux de coeffi-
cient de perméabilité moyen k =\,l x 10" m/s pour cinq
h
5
— des essais ponctuels au pressio-perméamètre valeurs. Le rapport du nombre de valeurs de chaque milieu
Ménard effectués dans quinze sondages ont permis reflète leur importance respective dans la couche.
de différencier les couches du point de vue de leur
perméabilité horizontale (fig. 4) ; A l'examen du tableau I, on peut émettre les conclu-
sions suivantes :
— un essai de pompage en rive droite a permis de
déterminer globalement la perméabilité des sables — les coefficients de perméabilité moyens des sables
roux légèrement argileux qui affleurent à l'émergence de Fontainebleau éboulés et en place sont dans un
de la nappe et qui ont servi d'appui à la digue. Cet rapport inférieur à 10;
essai a été réalisé par le bureau d'étude Burgeap.
— les coefficients de perméabilité moyens du com-
plexe sablo-argileux et des argiles à cérithes sont dans
un rapport voisin de 100. L'horizon des argiles à
io- 9
2 3 4 5 7
10- 8
2 3 4 5 7
10- 7
2 3 4 5 7
10" 6
,10-5k„
2 3 4 5 7 cérithes constitue hydrauliquement le support
Tourbes et « imperméable » ;
vases PP6 PP7
t — la grande dispersion des coefficients de perméabi-
lité du complexe sablo-argileux qui sert de fondation
Complexe * à la digue est significative de l'hétérogénéité du milieu.
argilo-sableux
L a présence de passages graveleux peut déterminer
-I des circulations préférentielles d'écoulements;
Argiles
a cénthes
10
15
m — les argiles à cérithes, base du sable de Fontaine-
bleau, sont deux cent cinquante fois plus imperméa-
bles que le sable de Fontainebleau argileux en place.
TABLEAU I. — P e r m é a b i l i t é s h o r i z o n t a l e s ( p r e s s i o - p e r m é a m è t r e ) .
Nombre h h t
h maxi
Nature du sol h mini
h maxi
d'essais n
(m/s) h moyen
(m/s) (m/s) h
Sable fin en place A 4,5 x I O h mini
7
25 6xl0" 1,8 x IO" 5 -6 n
30
Argiles sableuses en place B 28 2,8x10" 7
IO" 5
2,1 xlO" 6
35
Sables fins éboulés C 12 9x 10" 7
2 x IO -5
6,1 x I O -6
22
Complexe sablo-argileux D 36 7xl0" 9
3,5 x IO" 5
1,8 x I O -6
5 000
Argiles à cérithes E 21 2xl(T 9
5xKT 8
2,4 x IO"
8
25
10
TABLEAU II. Cisaillement Cisaillement
Cisaillement
w à la boîte au scissomètre
Paramètres Nature du sol Prélèvement à la boîte
(%) UU de chantier
CD
de cisaillement. (*) (kPa)
Tourbe CPS 1
limoneuse -1,00 m 105 10
CPS 2
-0,50 m 55 13
Tourbe CPS 1
-1,80 m 312 10
Sable CPS 1
vasard -2,00 m 30 = 34°
<f>HH
c„„ =10kPa
-3,00 m 30 = 31°
<f>uu
c = 10kPa
uu
Argile CPS 1
sableuse -4,00 m 19 = 30°
Complexe = 20kPa
sablo-argileux CPS 2
-1,50 m 20 = 32°
<f>uu
= 20kPa
-2,00 m 19 <f>HU = 34°
= 20kPa
Argile CPS 2
sableuse
avec graviers -3,00 20 <p' = 36° c' = 0
(*) Essais UU effectués selon le mode opératoire. La détermination d'un angle de frottement indique un drainage au moment de l'essai
en raison de la nature sableuse des sols.
T A B L E A U III. — P a r a m è t r e s d e c o m p r e s s i b i l i t é .
11
NGF
120
Protection rocheuse
4
Niveau avant mise en eau
Marnes à huîtres
Calcaire de Brie
Marnes vertes
E
80
O
tí)
CO
70 Pl.
c/>
•E 6 0
to
CO 50
Cl)
"D
tu A0
ro3 0
O)
w
C
tu
u 20
Po
1 0
12
Compte tenu de la complexité du site et de l'existence
possible de couches relativement perméables dans le
sol de fondation, il a été jugé prudent d'assurer la
dissipation d'éventuelles sous pressions par un massif Limon 1 Poids volumiques secs ( k N / m ) N b = 5 8
d'enrochements de même calibre que le précédent \ \ \ \\ Limon 2 Poids volumiques secs ( k N / m ) N b = 2 7
3
15,0 15,4 15,8 16,2 16,6 17,0 17,4 17,8 18,2 18,6 19,0 7 d sable kN/rri saole
15,3 15,7 16,1 16,5 16,9 17,3 17,7 18,1 18,5 18,9 19,3 T d limon k N / m 3
limon
J Travaux préparatoires
Enlèvement de la tourbe
-I;
Pose des cellules
VTxTT w
OPN L i m o n
'
w
OPN S a b , e 3
MM
^ Mise en place de la cheminée
drainante
Fig 8. —
Calendrier
des travaux.
COP
0>l
5 Ouvrage en maçonnerie
Évacuateur de crue
Tour de régulation
7 8 9 10 11 12 13 15 16 17 18 1 3 20 w (%)
£ Exécution des puits filtrants
Références OPN
Pose des tubes piézométriques
13
Le contrôle d'exécution a été à la charge de l'en- part la couche d'alluvions fines dont l'épaisseur est
treprise (autocontrôle). L'ensemble des résultats est de l'ordre de 3 mètres.
présenté sur la figure 9 sous forme d'histogrammes
par classe de matériaux. Les cellules implantées dans l'axe du remblai, donc les
plus chargées, enregistrent les tassements maximaux :
92 % des valeurs correspondent aux prescriptions du 30 cm au profil A et 23 cm au profil B.
CCTP:
E n outre, on constate sur ces courbes une vitesse de
Y ^0,95 y
d d o p n . tassement très rapide au cours de la construction de
l'ouvrage. Cela provient du fait que le coefficient de
consolidation c„ des alluvions est relativement élevé
SUIVI D E S M O U V E M E N T S D E L A D I G U E ( 3 . 1 0 ~ m /s) et que les tassements ont lieu surtout
6 2
ET DES PRESSIONS HYDRAULIQUES : dans cette couche; les tassements « secondaires » sont
L E DISPOSITIF D E SUIVI relativement faibles, de l'ordre de quelques centimè-
tres (le quart du tassement total pour les cellules
situées dans l'axe du remblai).
A u niveau des pièces du marché le Bureau d'études
avait prévu un système de surveillance par tubes piézo- L'étude du tassement primaire de la couche d'allu-
métriques en P V C crépines sur une hauteur de 1,50 m vions d'après les courbes oedométriques et la théorie
à la base et bouchonnés au-delà. de Terzaghi concluait à une amplitude de tassement
de 16 cm et un temps de tassement d'un mois après
L a disposition concentrée des tubes piézométriques la construction (fig. 13).
autour et à l'aval de la cheminée drainante avait
pour objectif essentiel la vérification du champ des O n s'attendait donc, d'après la théorie, au tassement
pressions interstitielles dans la zone du corps de digue suivant :
la plus critique du point de vue de la stabilité pour — alluvions fines 16 + 4 (tassement secondaire)
l'ouvrage en service. A la réalisation, ce système d'aus- = 20 cm,
cultation a été maintenu et complété par :
— couches argileuses sous-jacentes = 12 cm.
— des tassomètres classiques L P C de forme cylindri-
que, qui permettent la mesure des déplacements verti- Le tassement n'évolue plus du tout depuis la mise en
caux du sol sous l'effet de la surcharge engendrée par eau en juin 1977 pour deux raisons : la vitesse de
la construction de la digue; tassement s'était considérablement réduite (2 à 3 cm
par an de juin 1976 à juin 1977 pour les cellules centra-
— des capteurs des pressions interstitielles de type les) et le déjaugeage de la digue par remontée de la
P A C II à contrepression pneumatique, destinés à déce- nappe a pratiquement annulé le phénomène par la
ler les surpressions hydrostatiques ponctuelles dans suite.
une couche de terrain. Ces piézomètres ont l'avantage
d'avoir un temps de réponse très rapide (quasi immé- Dans ce cas particulier, malgré les hypothèses simplifi-
diat) et l'inconvénient de ne fonctionner qu'en milieu catrices du calcul de tassement, sol homogène et c v
parfaitement et constamment saturé. constant dans chaque couche, les résultats concordent
assez bien avec les observations.
Le dispositif d'auscultation a été groupé le long de
deux profils en travers, l'un à proximité du déversoir
et l'autre à proximité de l'ancien ru, dans l'axe de Capteurs de pressions interstitielles
l'ancienne vallée, à l'endroit où les hauteurs de rem-
blai sont maximales. Les coupes et plans des Les capteurs de pressions interstitielles ont obéi à
figures 10, 11 et 12 précisent l'implantation des cellu- trois types de sollicitations :
les et tubes piézométriques. 1. les fluctuations des nappes aquifères (Fontaine-
bleau et calcaire de Brie) ;
Pour des raisons pratiques, les cellules ont été implan-
2. la consolidation des couches;
tées après la mise en place des premières couches de
remblai, le fond de fouille n'étant pas accessible à 3. la variation du plan d'eau à l'amont.
pied donc a fortiori pour des machines de forage.
D'ailleurs, le curage de la tourbe et des vases molles
s'est opéré par terrassement à la pelle mécanique le Ainsi, quels que soient le niveau atteint et la nature
long de pistes préalablement construites. des matériaux entourant les sondes, le sens de varia-
tion des surpressions reste sensiblement le même, la
seule différence résidant dans l'importance prise par
Tassements l'une ou l'autre des trois sollicitations citées ci-dessus.
Les sondes situées dans les alluvions fines répondent
mieux à la variation du plan d'eau et au phénomène
Les deux profils d'étude ont été munis de cinq tassomè-
de consolidation, les sondes profondes à celles de
tres chacun, de manière à suivre les déplacements
l'artésianisme de la nappe du Brie.
verticaux. D'après l'analyse des courbes expérimen-
tales de tassement en fonction du temps, on constate
que l'amplitude de tassement du sol est restée modeste Les mesures de référence faites en juin 1975 ont été
vis-à-vis de la surcharge (270 kPa); cela est dû à la influencées par les rabattements de la nappe en fond
faible compressibilité des couches sous-jacentes, dont de fouille dus au terrassement des tourbes et vases et
la plupart se trouve en état de surconsolidation, à de l'action des lignes de pointes filtrantes destinées à
14
© Tube piézométrique
• Tassomètre Echelle
Fig. 10 — Vue en plan d u projet. Situation des cellules et tubes piézométriques de surveillance.
NGF 11 1 9 1 2 10
120 1
Marnes à huitres
Calcaire de Brie
Marnes vertes
NGF
3 Sable limoneux / p < 8
120 .
• Protection rocheuse
Puits filtrant
de d é c h a r g e
Marnes à huitres
Calcaire d e Brie
Marnes vertes
Fig. 1 2
15
i Hauteur de
remblai il „
13m
, PROFIL A
/
*—PROFIL B
Cellule 5
o Cellule 4
* Cellule 3
(Cellule 2 détruite)
A Cellule 5
Cellule 4
o Cellule 3
* Cellule 2
J[J|A|S|O[N|D||J|F|M|A|M|J|J|A[S|O|N|D||J|F|M|A[M|J|J|A|S|O|N|D||J|F|M|A|M1J]J|A|S|O|N[D]
maintenir latéralement les talus, surtout en rive gau- culier sur les sondes 3, 4, 5 du profil A et 1, 3 du
che où l'affleurement était constitué par des sables profil B. Ces surpressions ont été insignifiantes dans
fins propres qu'il fallait consolider pour construire le la plupart des cellules, sauf à la cellule 3 du profil A
collecteur de vidange de fond de bassin. Dès que les où l'amplitude du pic est de 50 cm d'eau (fig. 14
premières couches de remblai eurent été montées et et 15).
que les systèmes de rabattement furent abandonnés, il
s'installa progressivement devant la digue une retenue Après une stabilisation des pressions interstitielles,
d'eau entre les cotes 105 et 108, ces eaux venant d'une on constate un fléchissement des courbes en avril et
part des terrains tourbeux situés en amont dans le juin 1976, surtout pour celles qui correspondent aux
bassin et d'autre part des versants (émergence de la cellules profondes et qui traduisent certainement l'inci-
nappe). dence des fluctuations saisonnières de la nappe du
16
Surpression 3 NGF 110,51 pression Int.
interstitielle (cm) o 104,81 cellule
(Limon)
2 NGF 110,31
102,06
(Sables fins)
1
3004 NGF 110,06
102,31
(Sables et graviers)
P4 NGF 109,06
104,76
(Limon)
200_ P5 NGF 108,76
104.21
(Vases sableuses)
NGF 105,90
7 104,00
100. o (Sables et graviers)
NGF 107,10
103,60
(Sables fins)
NGF 106,01
104,66
(Limon)
J|J|À|S|O|N|D|J|F1M|A|M|J|J|O|S|O|N|D|J|F|M|A|M|J|J|A|S|O|N|D|J|F|M|A|M|J|J|A|S|O|N|D1 Fig. 14
Surpression
300. interstitielle (cm) P1 NGF 110,40 pression int.
104,10 cellule
280 (Sables et graviers)
260
240
220
P2 NGF 110,30
200- 102,35
(Argiles à Cérithes)
180
160
140
120
100.
80
NGF 107,85
60 A 99,86
(Argiles à Cérithes)
40
20
0 P4 NGF 109,35
-* 93,80
20 (Marnes à huitres)
40
60
80
J|J|A|S|O|N|D||J|F|M|A|M|J|J|A|S|O|N|D||J|F|M|A|M|J|J|A|S1O|N|D1J[F|M|A|M|J1J|A|S|O[N|D| Fig. 15
17
NGF (m)
Fig. 16 — Fluctuation des
niveaux piézométriques dans les
tubes au profil A.
V a r i a t i o n d u plan d'eau
à la mise en service
109 .
o " ®
-©Sec
M J J A S O N D J F M A M J J A S O N D
Brie, mais également la proximité des puits aval de P V C 0 60 mm lanternes à la base sur 1,50 m avec
décharge construits à partir de janvier 1977 (sondes 3 bouchon de bentonite annulaire, ont permis de complé-
et 4 du profil B). ter les mesures de pressions interstitielles des sondes
en précisant dans les profils en travers la position de
O n se souviendra, à ce sujet, qu'une sécheresse d'im- la surface piézométrique à l'intérieur du corps de
portance centenaire a sévi de novembre 1975 à digue. Les résultats enregistrés avant et après la mise
septembre 1976 et que ses effets ont pu se faire sentir en service ont été reportés sur les graphes (fig. 17
avec un certain retard dans le temps. et 18) à leur cote N G F et non plus en surpression
comme pour les capteurs de pression interstitielle.
L a mise en eau du bassin à sa cote de retenue normale
décidée à la mi-juin 1977, a fortement agi sur les Les mêmes remarques sont à formuler que pour les
cellules disposées dans les alluvions et à l'amont de piézomètres : les tubes placés en avant de la cheminée
la cheminée drainante; celles-ci ont enregistré, pour ont bien répondu à l'élévation du plan d'eau, les plus
une élévation de plan d'eau de 7 m depuis la proches du plan d'eau étant évidemment les plus
cote 108 N G F , des surpressions allant jusqu'à 1,60 m sensibles (9); par contre, à l'arrière du plan d'eau, à
(cellule 3 profil A et cellule 1 profil B). cause de l'influence des drains, les réactions sont fai-
bles voire nulles. A u piézomètre 9, le niveau d'eau a
Certaines cellules ont peu ou pas réagi à la variation évolué de la même manière que les capteurs placés à
du plan d'eau : ce sont celles qui sont situées en l'avant de la digue : 1,60 m pour une élévation du
profondeur dans les couches argileuses (3-4 du plan d'eau de la retenue à 7 mètres.
profil B) ou dans les alluvions mais placées sous l'in-
fluence des drains et filtres (6-7 du profil A). Toutes ces données ont permis (fig. 11 et 12) d'estimer
le tracé de la surface libre (en effet avec le dispositif
d'observation utilisé, il n'est pas possible de détermi-
Piézomètres ouverts ner rigoureusement cette surface) en supposant le
milieu homogène et isotrope jusqu'au toit des argiles
Mis en place (fig. 16) juste avant la mise en eau, les à cérithes. L'influence du dispositif de drainage est
piézomètres ouverts, constitués par de simples tubes certaine.
18
NGF (m)
Fig. 17 — Fluctuation des
niveaux piézométriques dans les
M | J | J | A | S | O | N | D | | J | F | M | A | M | J | J | A [ S | O | N | D |
1977 1978
Les résultats sont donnés sur la figure 18, on constate Cependant, à cette époque, pour que cette étude com-
que les mouvements provoqués par la poussée du parative soit totalement satisfaisante, il manquait les
plan d'eau sont de l'ordre du centimètre et leur ampli- éléments suivants :
tude est maximale dans le tiers central du corps de
— des mesures de perméabilité dans le corps de digue,
digue (sur la vue en plan). Les mouvements verticaux
sont exclusivement des tassements, aucun soulèvement — des piézomètres dans le corps de digue et notam-
n'est à signaler; les déplacements horizontaux sont ment dans sa partie hydraulique.
orientés généralement dans l'axe de l'ancienne vallée
et vers l'aval, traduisant ainsi un resserrement et un De ce fait, nous avons été amenés à faire l'hypothèse
tassement de l'ouvrage dans l'axe de l'ancienne vallée. vraisemblable que le corps de digue possédait le même
Le long des ouvrages,, on peut observer quelques coefficient de perméabilité que le sol de fondation
mouvements anarchiques dus à un entraînement des (fc = 10~ m/s), moyennant quoi il était possible d'éta-
fc
6
terres lié à un mauvais compactage auprès des maçon- blir une comparaison entre les pressions interstitielles
neries. théoriques et mesurées et d'estimer la surface libre.
19
L'étude théorique hydraulique a été effectuée par la TABLEAU IV.
méthode de l'analogie électrique en utilisant successive- Comparaison des valeurs des potentiels théoriques
ment trois modèles. Les hypothèses et conditions aux et mesurées au d r o i t des cellules
des pressions interstitielles.
limites communes à ces trois modèles sont les
suivantes :
Cellules Modèle fc„/fc„=l Mesures in situ
— même perméabilité de la digue et de sa fondation, (potentiel en mètres) (potentiel en mètres)
celle-ci étant constituée par les alluvions (argile 1A 8,34 5,06
sableuse et argile sableuse plus graviers) ; 2A 9,10 5,31
3A 9,36 5,51
— le niveau imperméable est fixé au toit des argiles 4A 5,46 4,06
à cérithes (dans le modèle analogique une ligne de 5A 4,85 3,76
courant est imposée à cet endroit); 6A 2,40 1,01
7A 1,50 0,9
— une différence de potentiel est imposée entre le 8A 0 2,10
parement amont et l'exutoire du système drainant 1B 8,00 5,40
(tapis et puits aval). Elle correspond à la différence
de charge de 10 m entre le niveau de la retenue
normale (cote N G F 115) et l'exutoire (cote
105 N G F ) . moyenne de la couche, tendant à abaisser le réseau
de lignes de courant. Les différences s'atténuent lors-
que l'on se rapproche de l'exutoire, ce qui est normal.
Premier modèle (fig. 19)
20
Fig. 20 — Deuxième modèle analogique.
t± = 25
Deuxième et troisième modèles (fig. 20 et 21) Le tableau V indique les valeurs de potentiels théori-
ques pour ces deux configurations et les valeurs des
Deux autres modèles ont été réalisés en milieu aniso- potentiels mesurés en place. Les valeurs théoriques et
trope dans un rapport de perméabilités horizontale et expérimentales sont en meilleure concordance qu'en
verticale de 25. Le premier modèle a été construit milieu isotrope, la meilleure adéquation étant obtenue
d'une façon homogène, le deuxième modèle a été dans le cas homogène avec k /k = 25 (k = 10~ m/s
h v h
6
21
TABLEAU V. Dans le domaine du comportement hydraulique de la
Comparaison des valeurs des potentiels t h é o r i q u e s
digue il existe, d'après les mesures faites sur les cellu-
et mesurées au d r o i t des cellules
des pressions i n t e r s t i t i e l l e s . les, une bonne corrélation des évolutions de pressions
interstitielles et du relèvement du plan d'eau : 1,60 m
Potentiel (m) entre la position initiale et finale pour les cellules les
plus proches de l'amont pour une élévation du plan
Cellules Modèle Modèle drain d'eau de 7 mètres à la mise en eau du bassin (cote 108
homogène borgne Mesures à 115 N G F ) , tandis qu'à l'aval les pressions sous
kjk. = 25 kj*. = 25 m situ
cheminée drainante ou sous le filtre ont très peu
1A 5,85 4,84 5,06 évolué (0,50 à 1,00 m environ), ce qui est normal. Les
2A 6,70 5,42 5,31 observations ne permettent cependant pas de mettre
3A 7,40 5,20 5,51 en évidence clairement le réseau d'écoulement réel et
4A 4,10 4,50 4,06
le comportement hydraulique des différentes couches,
5A 3,45 4,12 3,76
6A 1,52 3,35 1,01 même en s'appuyant sur des modèles analogiques
7A 1,32 2,08 0,9 qui prennent des hypothèses simplificatrices. Cette
8A 0,55 0,70 2,10 difficulté tient d'une part, au trop faible nombre des
points de mesures et, d'autre part et surtout, à la
1B 5,87 4,55 5,40
complexité du site du point de vue hydraulique en
particulier au niveau de la fondation. Il est donc
difficile dans ces conditions de porter un jugement
Stabilité des talus sur le rôle des différents éléments du système drainant.
C'est ainsi que celui de la cheminée drainante n'appa-
L a recherche des coefficients de stabilité du système raît pas clairement au niveau de la retenue normale.
digue-sol de fondation a été menée en rupture circu- Par contre, on peut émettre certains doutes sur la
laire. Tous les calculs ont été effectués en contraintes nécessité de puits aussi profonds à l'aval de l'ouvrage,
effectives avec des paramètres de cisaillement les mesures montrant en effet que les couches profon-
suivants : des sont très peu concernées par la mise en eau.
Cependant, s'il est aussi difficile d'analyser le compor-
tement hydraulique a posteriori, on conçoit que cela
le soit encore plus au stade du projet et que prévoir
Nature des couches
(°)
3
(kPa) (kN/m ) a priori un tel système drainant n'avait rien d'aberrant
Oet 5 en soi, surtout en se plaçant au niveau des plus hautes
Limon 1-2 32 19
(*)
eaux, les constatations ayant été faites à la retenue
Limon 3 0 36 21 normale.
Alluvions 0 34 2
Argiles a cerithes 5 25 19
Marnes a huitres 2 28 19 E n définitive le dispositif de surveillance prévu au
Calcaire de Brie 0 36 19 marché et complété par la suite a montré globalement
Marnes vertes 15 18 19
que le comportement de l'ouvrage était conforme à
ce que l'on pouvait attendre.
(*) 5 kPa pour la vidange rapide.
Malgré une certaine incertitude due à la schématisa-
tion des modèles analogiques sur la détermination des
Les valeurs des coefficients de stabilité minimaux réseaux d'écoulement à travers le corps de digue, il
sont : est probable que l'anisotropie du corps de digue soit
— parement amont en retenue normale : F = 1,81
en vidange rapide au plus hautes eaux : F = 1,06
— parement aval : F =1,41.
faible Q^<25^ et proche de l'isotropie compte tenu
de la méthode de mise en œuvre des matériaux et des
moyens de compactage (rouleau à pieds dameurs).
CONCLUSION
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
Les observations faites à l'occasion du suivi de la
digue de Maurepas-Courance ont mis en évidence
JOSSEAUME H., Digues en terre, Bull, liaison Labo. routiers
l'influence réciproque de l'ouvrage et du site. P. et Ch., hydraulique des sols, spécial N, avril 1970,
p. 199-214.
Les tassements dus aux poids des remblais (20 à
JOSSEAUME H., Le barrage de la Sorme. Étude et observa-
30 cm en moyenne) se sont produits essentiellement tions en cours de construction, Bull, liaison Labo. P. et
pendant la construction et leurs valeurs concordent Ch., 89, mai-juin 1977, p. 67-92.
assez bien avec les prévisions. NALLET J., Traitement des bassins de retenue d'eaux pluvia-
les dans la ville nouvelle de Saint-Quentin-en-Yvélines,
Les déplacements du corps de digue sous l'action de Les travaux publics, 1018, 3 trimestre 1977, p. 31-46.
e
22
Digues
et barrages en terre
/7/7////////////// 1 S de faible hauteur
Henri JOSSEAUME
Attaché de r e c h e r c h e
Cnahrokh MAHDAVI
Stagiaire
Section des ouvrages en terre
Laboratoire central des Ponts et Chaussées
Jean JARDIN
Ingénieur
Laboratoire régional de l'Ouest parisien
23
B u l l . Maison L a b o P. e t C h . • 1 3 1 - m a l - j u i n 1 9 8 4 - R é f . 2 9 1 1
P R I N C I P E D E L'ÉTUDE en principe, des perméabilités différentes, la zone 1
étant construite avec une argile un peu plus plastique
que celle constituant la zone 2 (fig. 1). Mais, comme
L'objectif de l'étude était de déterminer les valeurs du il s'est avéré très difficile de différencier ces matériaux
rapport d'anisotropie k /k (k h et k étant respective-
v h v lors de leur mise en œuvre, il est peu vraisemblable
ment les coefficients de perméabilité horizontale et que leurs comportements soient très différents.
verticale) des sols constituant le corps de digue et
sa fondation, à partir des mesures piézométriques Par ailleurs, les piézomètres mis en place lors des
effectuées dans ceux-ci au cours d'une période où travaux de construction, dans le cadre du suivi de
l'ouvrage est le siège d'un écoulement permanent, l'ouvrage, avaient principalement pour but de contrô-
c'est-à-dire en période normale, lorsque le niveau du ler les pressions interstitielles dans le sol de fondation
réservoir est stable depuis plusieurs mois. L a méthode et, de ce fait, un nombre limité d'entre eux a été posé
retenue pour l'interprétation de ces mesures consiste dans le corps de digue.
à comparer les valeurs expérimentales de la pression
interstitielle aux valeurs théoriques correspondantes Compte tenu de cette situation, il était nécessaire de
calculées en affectant successivement aux sols étudiés déterminer les perméabilités de la digue et de l'argile
différentes valeurs du rapport d'anisotropie. sableuse de fondation dans la zone des mesures piézo-
métriques ainsi que de compléter l'équipement du
L a mise en œuvre correcte de cette méthode corps de digue en piézomètres. Les mesures de perméa-
impliquait : bilité et la pose des piézomètres supplémentaires ont
été effectuées dans le profil de mesure A , c'est-à-dire
— d'une part, une connaissance suffisamment précise dans celui des deux profils de mesures instrumentés
des données nécessaires à l'étude théorique des écoule- lors de la construction, qui comportait le plus grand
ments et, en particulier, des contrastes de perméabilité nombre de piézomètres posés au-dessus du toit de
entre les différentes zones de l'ouvrage, notamment l'argile à cérithes. Les valeurs théoriques de la pres-
entre le corps de digue et sa fondation; sion interstitielle dans l'ouvrage en régime d'écoule-
— d'autre part, que la pression interstitielle puisse ment permanent ont été calculées par la méthode des
être mesurée en des points suffisamment nombreux et éléments finis au moyen du programme F L O T - N S A T
judicieusement choisis. [Humbert, 1984].
T 119 N G F
1 37<w <40 L 15</.<22 16<w<19 16,9<y <18,5i 15<w ,<15,5 18,l<y <18,9ÎMI
w = 38
L ï , = 18 w=17,8 Ï* =17,7 w ,= 15,3
op Y , ™ =18,4
w = 27
t w=14,5 Yd = 17,8 w ,= 14
op Y*™* =18,3
24
normale. Les essais ont dû être arrêtés à une profon- gène et isotrope. Il était alors possible de calculer les
deur de 17,50 m dans le premier sondage et à une valeurs k et fc des coefficients de perméabilité
h e q veq
profondeur de 4 m dans le second, cela en raison de horizontale et verticale équivalents et d'en déduire
.'instabilité des parois des sondages. le rapport d'anisotropie k Jk *. he O n a obtenu les
yeq
néité des résultats des mesures effectuées dans le corps (i variant de 1 à n), sont obtenues à partir des expressions :
de digue donne donc à penser que celui-ci est caracté-
risé par un rapport d'anisotropie assez faible. O n
a tenté d'apprécier sa valeur à partir du profil de
perméabilité relatif à la partie centrale de la digue, en *heq " et
faisant l'hypothèse que chaque tranche de sol prise
en compte pour l'établissement de ce profil était homo- 14
25
-Profil A Piézomètre A A
Ai A 2 A 3
4
A 5 A 6 A, A 8 A t l 1 2
A» T 2 3 T 4
2 T 2 5 T 2 6 T 2 7 T 8 2
u(kPa) 77 82 57 44 45 15 22 43 0 45 22 0 15 0 25 6 8
Profil B
Piézomètre Bi B B B B B,
A Piézomètre 0 60 mm crépine sur 1,50 m
2 6 7 8
Retenue normale
pressions interstitielles n'ayant subi que de faibles représentant la digue et la couche de fondation (argile
fluctuations au cours de ces six mois (l'amplitude sableuse), les conditions aux limites imposées dans les
maximale de variation du niveau du réservoir était de différents calculs effectués sur ce modèle étant celles
0,30 m et la plupart des piézomètres indiquaient des qui auraient été prises en compte dans un calcul
variations de pression interstitielle inférieures à prévisionnel classique. Dans la seconde, les écoule-
2 kPa), le régime d'écoulement à l'époque des mesures ments respectifs dans la digue et la fondation ont été
pouvait être considéré comme permanent. étudiés à partir de modèles numériques distincts et
certaines conditions aux limites ont été fixées à partir
L a surface libre de l'écoulement a été déterminée à des valeurs expérimentales de la pression interstitielle.
partir des mesures piézométriques effectuées dans la
digue. Cette surface est située dans une zone limitée TABLEAU I. - V a l e u r s r e l a t i v e s d e s c o e f f i c i e n t s d e
à sa partie supérieure par les piézomètres les plus bas p e r m é a b i l i t é a t t r i b u é s a u c o r p s d e d i g u e e t à la f o n d a -
t i o n dans les é t u d e s d ' é c o u l e m e n t e f f e c t u é e s à p a r t i r d u
dans lesquels la pression est nulle ( T et T ) et, à
m o d è l e r e p r é s e n t é s u r la f i g u r e 5a.
2 3 2 5
Deux procédures de détermination des valeurs théori- Dans aucun des cinq cas étudiés, la concordance entre
ques de la pression interstitielle ont été successivement les valeurs théoriques et expérimentales de la pression
employées. L a première a consisté à étudier l'écoulé- interstitielle n'est satisfaisante. D e ce fait, les résultats
ment dans l'ouvrage à partir d'un modèle numérique obtenus ne seront pas détaillés ici. O n se contentera
26
À
mperméable
et entre le piézomètre A et le pied du drain-cheminée.
6
II
-+-
/) = 4 m A, B Q piézomètre B où il atteint 22 kPa). Mais ces résultats
2
Fig. 5 — Schémas des modèles utilisés pour l'étude des écoulements par
ne sont guère significatifs, car le fait de fixer les
la méthode des éléments finis. pressions interstitielles le long du toit de la couche de
a) la digue et la couche de fondation sont représentées par un modèle fondation caractérisée par une épaisseur très faible,
unique.
b) la digue et le sol de fondation sont représentés par des modèles revient pratiquement à imposer le champ de pression
distincts. interstitielle dans cette couche.
TABLEAU II — C o m p a r a i s o n d e s v a l e u r s d e la p r e s s i o n i n t e r s t i t i e l l e m e s u r é e s d a n s la d i g u e
et des valeurs théoriques correspondantes calculées pour différentes valeurs d u rapport
d ' a n i s o t r o p i e kh/kv, à p a r t i r d u m o d è l e r e p r é s e n t é s u r la f i g u r e 5b.
A„ 0 0 0 0 0,5
B 6
7 3,5 9 12,5 12,7
B 8
0 0 1 3 7,5
T 2 3
0 0 7,5 12 14,5
T 2 4
15 21,5 24,5 26 26,5
T 2 5
0 7,5 17,5 20,5 22,5
T 2 6
25 37 40 41 41,5
T 2 7
6 24 29 31 32
T 2 8
8 10 17,5 20 22
27
(a)
CONCLUSION
28
Digues
et barrages en terre
r/////////////////
~7L de faible hauteur >
Jean JARDIN
Ingénieur
Robert BALDIT
Technicien supérieur
Abel DELFAUT
Assistant
Laboratoire régional de l'Ouest parisien
limon constitue le résultat le plus important permanent des grands barrages, la digue, située directement
de ces observations. Les auteurs pensent que à l'amont d'une petite agglomération, a été l'objet d'un soin
ce fait est lié pour l'essentiel au mode de mise
en œuvre du matériau. particulier du point de vue de la sécurité (application de la
circulaire ministérielle 70.15 du 14 août 1970 (fascicule du
MOTS CLÉS : Barrage en terre - Limon - ministère de l'Équipement et du Logement n° 94/70
Drainage - Auscultation - Isotropié • Perméa- texte 755 (70. 94) concernant l'inspection et la surveillance
bilité - Alluvion • Sable - Sous sol - Stabilité - des barrages intéressant la sécurité publique). Construite
Drainage • Mesure • Déplacement • Modèle
analogique • Écoulement (fluide) • Pression entre 1976 et 1979, elle a été équipée d'un système de
interstitielle-/Digue - Bassin d'orage. contrôle comprenant des repères topographiques et des pié-
zomètres. Soumise en fin de construction à l'épreuve d'une
B u l l , l i a i s o n L a b o P. e t C h . - 1 3 1 - m a i - j u i n 1 9 8 4 - R é f . 2 8 9 1 29
Cote 3
Niveau de la nappe du sable de Fontainebleau
NGF Plus hautes eaux Enrochement ~j avant travaux de la digue (avril-juin 1974)
149,50 du 30 avril 1979 / 1 ^ Cheminée drainante
9
150 au 4 mai 1979 / n
ll\
Niveau piézomètre enregistré le 6/4/74 avant Tranchées drainantes Puits filtrants
la mise en eau
30
1
Fig. 3. — Analyse granulométrique d u limon de corps de digue. Les constatations et études hydrauliques ayant été
faites dans la partie centrale de l'ouvrage, on indique
ci-après les caractéristiques géotechniques des trois
catégories de sols concernées.
Nombre de w = 1.6,5%
mesures
70.
L'utilisation de ce matériau posait un problème en
Teneur en eau de raison de ses fortes teneurs en eau. Grâce à un assèche-
compactage après ment lors du terrassement (aération par pulvimixer),
aération à l'emprunt
N = 294 la dispersion des teneurs en eau, et donc des poids
w % moyen = 1 7 , 9 volumiques secs, a pu être limitée (fig. 3) lors de
1 —
| Écart-type = 1,9
la mise en œuvre, sans pouvoir toutefois satisfaire
complètement les règles de l'art en la matière (45 %
des valeurs du poids volumique sec sont inférieures à
50
95 % de l'OPN) et cela malgré une énergie de compac-
Teneur en eau in situ tage correcte (couches de 0,30 m d'épaisseur maxi-
(mai 1974) male compactées à l'aide d'un rouleau à pieds
w % moyen = 21,9
40
Écart-type = 1,67
dameurs type P D 1 et P D 2 dans la classification
RTR*.
T
Histogramme
30
des teneurs
en eau d u limon. Couche constituant la fondation de la digue
Nombre
de mesures Fréquence^
Histogramme
des densités sèches
du limon.
Références OPN
7 OPN
d
7d 17,5 17,6 17,8
_ Diamètres équivalents 1^ m)
I L, Td ( k N / m )4
31
(J max = 14, w
P = 42), peu compressible et relative-
i r a a i
ment consistant, les essais au scissomètre et au pressio- Nombre Première médiane Deuxième médiane
de mesures
mètre ayant donné les résultats moyens suivants :
4J -
i •I I Í . ! I
z • T V *
V-
y ~f *
*
- '• i : i - la partie inférieure, a également donné la valeur de
i Partie s u p é r i e u r e
-A d u sable d e 5.10 m/s. Quatre essais au perméamètre de labora-
5
classification
1
1
y
— 1 PC • S m
Fondation
.[-i 4 , -. - i —
-4-
- . __
! •
S 30
'-' - T--T- Seuls deux essais Lefranc ont été effectués dans cette
couche.
—_
—• r-
r~--
Limon du corps de digue
.t
• 2 1 0,4 0,2 0,1 0 , 0 8 5 0 > . m 20/jmlO/jm 5/. m 2/.m
L a perméabilité a été déterminée lors d'essais oedomé-
m m
D i a m è t r e s é q u i v a l e n t s (¡1 m )
triques réalisés sur des éprouvettes de limons compac-
Fig. 5. — Analyse granulométrique d u sable de Fontainebleau. tés à l'énergie Proctor à des teneurs en eau proches de
cet optimum ( O P N , O P N + 2, O P N + 4) et soumises à
des contraintes verticales croissantes (100 à 400 kPa).
O n obtient / c „ < 1 0 ~ m/s. 8
Connaissance de la perméabilité au stade de l'étude du Le tableau I fait clairement apparaître les insuffi-
projet sances de la connaissance de la perméabilité au stade
de l'étude, à la fois du point de vue du contraste entre
le corps de digue et les sols en place sous l'ouvrage
Sable de Fontainebleau
et également du point de vue de 1' anisotropie (les
Mesurée par soixante-huit essais Lefranc, la perméabi- quelques valeurs de kjk obtenues dans le sable en v
lité du sable de Fontainebleau confirme l'existence comparant les essais au perméamètre sur échantillons
de deux niveaux dans la couche (fig. 6) : la partie intacts aux essais Lefranc effectués à proximité des
supérieure (environ les dix premiers mètres) caractéri- niveaux de prélèvement des échantillons ne sont pas
sée par la valeur médianefe = 5 . 1 0 m/s, et la partie A
- 6 significatives).
TABLEAU I
k (m/s)
h k (m/s) v kJK
Pressions
verticales | OPN OPN + 2 OPN + 4
d'essai (kPa) |
Néant ?
Limon (corps de digue) 100 ; 10" 8
2. H T 1 0
4.10" u
(aucun essai)
9 1 0 11
200 2.10" LUT 6.10"
10 1 1 11
400 10.10" 5. H T 3.10"
Fondation <10" 8 Í 7
i
er 5
1 ensemble: 5.10"
e 6 7 -6 22, 4,
Sable de Fontainebleau 2 ensemble : 6.10 3,5.10" < <2.10
5 1,5, 11
5.10 ~ essai pompage
32
Niveau s t a t i q u e d e la
Hypothèses ont la même perméabilité.
• Régime permanent au niveau des plus hautes • L'ensemble des sols est isotrope.
nappe d u sable de
eaux. • Le bassin ne communique pas avec la nappe
Fontainebleau • Les limons du corps de digue et les alluvions du sable de Fontainebleau.
Ligne de
Plus hautes eaux
/ saturation Niveau s t a t i q u e de la
NGF 150,40
nappe d u sable de
Fontainebleau
Puits f i l t r a n t
Avec les caractéristiques mécaniques suivantes : — des repères topographiques : constitués d'un embout
- limon : cp' = 32°, c' = 5 kPa, métallique arrondi, ces repères sont fixés soit sur des
- fondation : <p' = 35°, c'=0 bornes en béton de 0,50 x 0,50 m ancrées de 0,50 m
dans le remblai (on compte trente-six repères de ce
on obtient : F>2,10.
type), soit sur les parties en béton de l'ouvrage (douze
E n fonctionnement permanent, avec les mêmes carac- repères de ce type). Quatre piliers en béton érigés sur
téristiques, le talus aval présente un coefficient de un massif de béton de 1 x 1 x 1 m, lui-même solidarisé
sécurité : F > 1,50. au sol par des fers à béton de 25 mm, constituent
33
B A S S I N
0 20 m
I I I I p
le quadrilatère de référence. Effectué par l'Institut —des appareils Vinchon : scellés sur la clé de voûte de
géographique national, le suivi topographique a com- la galerie sous remblai, ils permettent de mesurer
porté des mesures fines (précision : ± 2 mm en plani- l'ouverture et la femeture des joints;
metrie et ± 1 mm en altimétrie) et des mesures couran-
— une échelle limnimétrique fixée le long de la tour
tes (précision : +1 cm en planimetrie et + 2 mm en
et un limnigraphe à flotteur, permettant de suivre
altimétrie);
l'évolution du niveau du plan d'eau du bassin ;
— des piézomètres : chaque profil (nord et sud) com- — un seuil situé dans le collecteur des eaux de drai-
porte dix-neuf piézomètres, dont quinze prévus dans nage, qui permet d'en mesurer le débit et son évolu-
le cadre de l'auscultation et quatre (n° 18, 19, 20, 21) tion dans le temps.
mis en place au titre de l'action de recherche sur
l'anisotropie. Certains (piézomètres de type 2 et 3, S'inspirant de la circulaire ministérielle n° 70.15 du
fig. 17) sont crépines sur 0,50 m (limon-fondation) ou
14 août 1970, l'essai de mise en eau, réalisé entre le
1 m (sable) d'autres (piézomètres de type 1, fig. 17)
6 avril et le 10 juin 1979, a consisté en un suivi du
sur une hauteur plus grande (fig. 17). Ils présentent
comportement de l'ouvrage pendant la montée et la
un diamètre de 56 mm pour ceux placés dans le sable
descente progressive du plan d'eau.
de Fontainebleau et de 12 à 19 mm pour ceux placés
dans la fondation et le corps de digue (piézomètres Le programme de cette auscultation est présenté sur
type Casagrande) ; la figure 9.
34
Les principaux résultats de cette expérience sont les Cote NGF (m)
du plan d'eau
suivants : 150
149 •
— Le temps de réponse court des piézomètres montre 148 •
•y
Bassin 140
présentant les variations de la ligne « surface libre » vide 139,5 10 20 30 40 50 I I 6 n
Temps (j)
reliant les niveaux d'eau relevés dans les deux profils I I I I I I I I I
de mesures. Cette réponse hydraulique rapide s'expli- Mesures piézométriques
que en grande partie par la présence de la nappe des
Examen visuel journalier
sables de Fontainebleau qui baigne en permanence le
fond et les rives du bassin. Les niveaux n'étaient Fig. 9. — Programme de l'essai de mise en eau aux plus hautes eaux.
toutefois pas complètement stabilisés à la fin de la
montée du plan d'eau, et on a constaté une superposi-
tion des écoulements lors de la descente (niveaux de Montée du plan
25 % maximum plus élevés qu'à la montée pour un d'eau et des
piézomètres (m
même niveau du plan d'eau).
35
36
Échelle des profils ? 15m
Échelle des déplacements ? 1B m m
,. 0 5 mm (sur b o r n e n ° 14)
Echelle des déplacements i l
(sauf sur borne n° 14) Déplacement mesuré au niveau
des plus hautes eaux
Fig. 14. — Déplacements dans les profils nord et sud durant la mise en eau.
elle-même deux ans) et que les tassements mesurés Anisotropie du limon constituant la digue
décroissent d'une façon plus ou moins linéaire en
fonction du logarithme du temps, on a estimé le
Principe de l'étude
tassement total depuis la fin de la construction, c'est-
à-dire sur une période de 3,5 années. Fonction de la Il consiste à tenter de retrouver les caractéristiques
hauteur du remblai (17 m environ au maximum), la de l'écoulement réel (pressions interstitielles, surface
valeur maximale serait de l'ordre de 15 cm. Ce phéno- libre) par calcul à l'aide d'un modèle dans lequel on
mène est lié à la teneur en eau de mise en œuvre en peut faire varier les paramètres et en particulier le
moyenne un peu trop élevée du matériau. A proximité rapport k /k„ du corps de digue. Utilisant le modèle
h
des talus, ce phénomène s'accompagne vraisemblable- théorique construit par analogie électrique et établi
ment de déformations provoquées par la mobilisation lors de la vérification de la stabilité de l'ouvrage, une
du cisaillement. E n conclusion, on peut dire que le première tentative d'analyse de l'anisotropie avait été
comportement mécanique traduit beaucoup plus faite lors de la première mise en eau en supposant un
l'aspect remblai de l'ouvrage que son aspect digue régime permanent établi aux plus hautes eaux. L'étude
ou ouvrage hydraulique. n'avait pu aboutir, principalement en raison du nom-
37
Perméabilité
K • Piézomètre type 1
• H
• Piézomètre type 2
20 19 15 17 ' 14 • 10
- • — • — • • — • • • Piézomètre type 3
® 16 g©
2
s *•
: 35
6
, Trace du
plan d'eau
(NGF 143)
• Piézomètre
• Perméabilité
Profil sud © Dlagraphle
/
10 m
1 Fig. 17. — Coupe de l'expérimentation complémentaire.
bre trop restreint des points de mesure de la pression vions (colluvions fines sur la fig. 18) est plus forte
interstitielle dans le limon, les possibilités de l'analogie ( 5 . 1 0 " m/s)
6
que celle du limon susjacent
électrique étant par ailleurs limitées. L'étude a été (5.10 7
m/s) et comparable à la valeur mesurée par
reprise à la retenue normale ( N G F 143) après qu'une essai Lefranc dans la partie supérieure du sable de
expérimentation complémentaire ait été faite en place. Fontainebleau. Cela est en accord avec les variations
de texture des matériaux mises en évidence sur le
Expérimentation complémentaire graphique de la radioactivité naturelle (fig. 19) (celle-
ci est en effet en relation directe avec le pourcentage
L'expérience de la mise en eau ayant montré que les d'argile). Cm peut donc penser que la partie inférieure
caractéristiques de l'écoulement étaient quasi identi- de la couche d'alluvions (colluvions grossières sur la
ques dans les deux profils de mesure, seul le profil figure 19) est encore plus perméable, et on conçoit
nord a été utilisé par la suite. L'expérimentation com- que du point de vue de la perméabilité, l'ensemble de
plémentaire a comporté une étude de la perméabilité, la couche de fondation, au moins localement, puisse
la pose de piézomètres complémentaires et l'exécution s'apparenter plus au sable sous-jacent qu'au limon du
de sondages avec diagraphies (fig. 16 et 17) de radio- corps de digue.
activité naturelle, gamma-gamma (variation de la
densité) et neutron-neutron (variation de la teneur Piézomètres complémentaires
en eau).
Il s'agit de piézomètres de petit diamètre, crépines sur
Étude de la perméabilité 0,5 m et numérotés de 1 à 7 sur la figure 17. Ce
complément porte à 20 le nombre des piézomètres
Elle a consisté à effectuer, à partir de la risberme, un placés en amont du dispositif de drainage.
forage avec essais de perméabilité tous les mètres au
pressio-perméamètre Ménard, destiné à fournir un Sondages avec diagraphies
profil des perméabilités sur les trois couches de sol
concernées (limon, alluvions, sable de Fontainebleau). Deux sondages ont eu pour but la détermination de
Des difficultés d'exécution (éboulement des parois) la position de la surface libre, et un troisième a permis
n'ont pas permis d'atteindre la base du forage mais de compléter la reconnaissance géologique et hydrauli-
l'interprétation a pu être menée à bien grâce à l'appui que (voir précédemment).
des résultats d'un sondage diagraphie situé à proxi-
mité immédiate ( a l m) du forage (fig. 18 et 19).
ÉLABORATION DU PROFIL D'ÉTUDE
L a perméabilité horizontale du limon du corps de
digue varie entre l , 4 . 1 0 ~ m / s et 2 , 4 . 1 0 ~ m / s ce
9 6 A PARTIR DES RÉSULTATS EXPÉRIMENTAUX
qui peut surprendre si l'on songe à la constance de
sa composition granulométrique. E n fait, on peut Pour être sûr que les relevés piézométriques correspon-
penser que les écarts sont liés à la variation du volume dent à un niveau de retenue constant à la cote
du gaz occlus, elle-même traduite par la variation de N G F 143, il était nécessaire de s'assurer que celui-ci
la teneur en eau. Il semble que, plus la teneur en eau (enregistré en continu au moyen d'un limnigraphe à
est faible, donc plus il y a de gaz occlus, plus la flotteur) était effectivement stabilisé à cette cote sur
perméabilité est faible. une durée suffisante antérieurement à la mesure. Ce
n'est qu'à la mesure du 25 mai 1982, c'est-à-dire après
L a perméabilité horizontale moyenne ou perméabilité un an et six mois environ de suivi de l'ouvrage au
équivalente, est égale à 5. 10~ m/s, valeur cinquante 7
niveau théoriquement permanent (période pendant
fois plus grande que la plus grande valeur de k v laquelle douze séries de relevés piézométriques ont été
38
1
RAN. WIDCO
Log de synthèse
faites), qu'on a constaté que le niveau du plan d'eau fondation (couche de fondation proprement dite et
était resté constant (à +10 cm près) depuis environ sable de Fontainebleau sous-jacent) et d'autre part le
trois mois et que cette mesure pouvait être utilisée degré d'anisotropie de chaque couche. Compte tenu
dans l'interprétation. des résultats rappelés ci-dessus dans le paragraphe sur
l'étude de la perméabilité, cinq profils d'étude ont été
E n ce qui concerne la perméabilité, il s'agissait de retenus. Sur la figure 20, on a représenté d'une façon
fixer, dans le profil d'étude, d'une part les rapports schématique les caractéristiques hydrauliques des cinq
de perméabilité entre le corps de digue et le sol de profils.
//////
O © O ©
© © © Rapport d'anisotropie k /k h t
Repère
de la zone A B C D
du profil
39
Fig. 21 Niveau p e r m a n e n t Niveau piézo 8 N Niveau piézo 2 N
Conditions aux limites. N G F 143 136 N G F 135 N G F
200 m 100 m
.2
3
Niveau p u i t s .
134 N G F
-Imperni éable-
L a détermination des pressions interstitielles ou des fils théoriques aux pressions interstitielles mesurées le
charges aux points correspondant à la prise de pres- 25 juin 1982. Les piézomètres repérés par le signe G
sion des piézomètres a été faite en utilisant le pro- sont crépines sur une faible hauteur (0,5 et 1 m), et
gramme F L O T . C'est un programme de calcul par la les piézomètres repérés par le signe 0 sont crépines
méthode des éléments finis des problèmes d'écoule- sur une hauteur plus importante. Les pressions sont
ment plan ou à symétrie de révolution en régime en kPa.
permanent avec détermination de la surface libre.
Les conditions aux limites sont représentées sur la De façon à rendre la comparaison plus lisible, on
figure 21. a déterminé en pourcentage, pour chaque pression
p calculée \ et
Résultats interstitielle calculée, son rapport ^ son
mesurée /
Comparaison des pressions interstitielles
p mesurée — p calculée \
écart avec la pression
Le tableau II et la figure 22 permettent de comparer p mesurée
les pressions interstitielles calculées dans les cinq pro- mesurée.
TABLEAU II
Comparaison des pressions interstitielles calculées et mesurées.
Piézomètres
Pression 1 2 3 4 5
Numéro Type mesurée
(kPa)
40
1
1 e r
Cas Hypothèses de perméabilité
khlkv
• Les alluvions ont la même perméabilité que le ^=5.10-'
limon. Sable de Fontainebleau sur */, = 5 . 1 0 - 6
2 Cas
e Hypothèses de perméabilité
khlkv = 50
• Le sable de Fontainebleau est isotrope. *„=1.10" 8
• Le limon et les alluvions ont la même perméabilité. Sable de Fontainebleau sur *A = 5.10" 6
kt, sable (10 m)/*/, limon = 10
10 premiers mètres *,=5.10- 6
=1
Sable de Fontainebleau reste */,= 5 . 1 0 '5
kh sable/Ar/j limon = 100
kh/kv=1
de la form. *v=5.10~ 5
khi k* = 50
de 9 dans le sable de Fontainebleau. Av=1 1 0 " 8
> Les alluvions ont la même perméabilité que le Sable de Fontainebleau sur */, = 5.10" 6
Fig. 22.— Comparaison des pressions interstitielles mesurées et calculées pour chaque modèle théorique.
41
4 e
Cas Hypothèses de perméabilité
5 e
Cas Hypothèses de perméabilité
= 10
*„=5.10- 8
de la form.
n
Fig. 22. — Comparaison des pressions interstitielles mesurées et calculées pour chaque modèle théorique.
42
Pour approfondir l'analyse on ajoutera aux points de matériau. Dans le cas de la digue de Maurepas mise
comparaison des pressions, ci-dessus, ceux particuliers en œuvre dans les mêmes conditions, on a obtenu
formant la surface libre, la surface libre réelle ayant un résultat identique même avec un matériau à la
été repérée en quatre points particuliers. granularité plus étendue (cf. article de M M .
Josseaume, Mahdavi et Jardin dans ce bulletin de
liaison, p. 23 à 28).
Comparaison des surfaces libres
faible épaisseur des couches successives (0,30 m au perméabilité globale réelle du corps de digue soit
maximum) liée au compactage à l'aide d'un rouleau beaucoup plus forte telle que les fluctuations du plan
à pieds dameurs, technique qui présente l'intérêt, sous d'eau se transmettent ainsi rapidement à l'ouvrage.
réserve d'une teneur en eau favorable (proche de D'ailleurs, on note aussi de la part du sable de Fontai-
l'optimum), d'assurer une grande homogénéisation du nebleau un temps de réponse court dans les rives du
43
bassin. Ce comportement moyen n'est cependant pas Après avoir présenté les principaux résultats des cons-
le fait d'un remblai hydrauliquement homogène, mal- tatations, il est intéressant, pour conclure, de revenir
gré la granularité particulièrement uniforme et cons- sur la réflexion initiale en se posant la question
tante du limon qui le constitue : le profil de mesures suivante : est-il possible de tirer des enseignements de
effectuées tous les mètres montre que k varie entre portée générale des constatations faites dans ce cas
1 0 m / s et 1 0 m / s (fe équivalent = 5 . 1 0
_ 9 _ 6
m/s).
_ 7
particulier, de telle sorte qu'ils puissent être pris en
compte au stade de la conception des ouvrages de ce
O n aurait pu penser qu'une telle plage de variation type ? A notre avis, l'incidence des conditions de mise
de k refléterait le caractère éminemment anisotrope en œuvre sur le comportement hydraulique du corps
du corps de digue avec la présence de niveaux d'écoule- de digue est le fait de caractère général le plus impor-
ment préférentiel plus ou moins horizontaux, justi- tant qu'apportent ces constatations (il est confirmé
fiant ainsi la prudence du concepteur qui a prévu une dans le cas de la digue de Maurepas) : en mettant en
tranchée drainante oblique pour pallier ce risque. Les œuvre un matériau du type limon par couche de faible
constatations montrent que de telles circulations épaisseur (0,30 m maximum) à Vaide d'un rouleau à
n'existent pas et qu'on est en présence d'un réseau pieds dameurs dans des conditions de compactage
hydraulique continu et homogène correspondant à un proches de l'Optimum Proctor, on obtient à travers
comportement globalement isotrope du corps de l'ouvrage un réseau d'écoulement continu et homo-
digue, résultat qui sur l'ensemble des constatations gène correspondant à un comportement hydraulique
est le plus intéressant et le plus difficilement prévisible. global isotrope du corps de digue.
44
Digues
et barrages en terre
7L de faible hauteur
Construction et comportement
d'une digue en terre à haute altitude
Michel LAGRANGE
Technicien
Jacques PERRIN*
Ingénieur
Laboratoire régional de Lyon
Henri JOSSEAUME
Attaché de recherche
Section des ouvrages en terre
Laboratoire central des Ponts et Chaussées
RÉSUMÉ
Enrochement.
13
B u l l . Maison L a b o P. et C h . - 1 3 2 - j u M . - a o û t 1 9 8 4 - R é f . 2 8 9 5
L'analyse hydrologique, le choix du site et le dimen-
sionnement des ouvrages annexes ont été réalisés par 0,10 CO Terre végétale
DONNÉES GÉOLOGIQUES
o
ET GÉOTECHNIQUES
û
Au droit du verrou 2 m
surcreusement glaciaire peu à peu remblayé par les (2 m en cuvette)
apports torrentiels et glaciaires, puis par les alluvions
Substratum quartzitique
récentes superficielles organiques. Le substratum quar-
tzitique en constitue le fond géologique et le verrou
(fig- 2). Fig. 2 — Coupe géologique représentative.
en œuvre.
14
100 100 Fig. 3
Granulante des sols
90 90 constitutifs de la digue.
80 80
1 70
1 70
S 6°
Ê
2 50 2 50
"O
03 •D
§ 30 § 30
3 D
O O
" 20 1
20
10 10
TABLEAU I CONCEPTION
Origine du matériau h ES
Les possibilités en matériaux et l'imperméabilisation
Corps de digue Éboulis à « fines » suffisante (estimée par une reconnaissance visuelle)
(0-80) du col de Forcle et des
22 5 19 du socle quartzitique ont conduit le laboratoire à
Quillis (distance de proposer finalement une digue homogène fondée au
transport «s 1,7 km)
rocher, soigneusement décapé, sans injection a priori,
Éboulis « gravelo-sableux » avec un système de drainage interne par tapis mono-
Filtres et couche et une protection générale par enrochements.
drains des Quillis (distance de (') C) 30
(0-100) transport »0,5 km) Cette protection était rendue nécessaire par les condi-
tions atmosphériques difficiles liées à l'altitude (eau,
Enrochements Éboulis « crus » neige, gel) et par l'amélioration de la protection du
(100-500) du Roc du Diable talus aval pour le cas où des filets d'eau y resurgi-
(distance de raient. Les pentes finales amont et aval retenues ont
transport « 1,3 km)
été de arctg 1/2 après une vérification des stabilités à
pleine eau et en vidange rapide, dans les conditions
(') indéterminé
géométriques de construction indiquées sur les
figures 4 et 5.
C o t e f i n a l e d e service
i i F i l t r e d e t r a n s i t i o n et d r a i n aval
F" / /\ Enrochements
É b o u l i s q u a r t z i t i q u e s à fines
/ / / / , Enrochements
Nappe textile (Sodoca A S . 4 2 0 )
Matériaux fins i d e n t i q u e s R o c h e r d'assise
à corps de digue P1 : p i é z o m è t r e o u v e r t
Non-tissé (crépine sur t o u t e la hauteur)
'. : ; . Substratum quartzitique Pac 01 et P a c 11 : S o n d e d e pression
Appareillages
interstitielle à c o n î r e p r e s s i o n p n e u -
d e mesures
matique
L P C 21 : S o n d e d e p r e s s i o n interstitielle
à contrepression hydraulique
b. Profil P.3
15
CONSTRUCTION D E L A DIGUE
Généralités
16
T A B L E A U II Épaisseur
Type Nombre ^moy
des Yd moy
de de O-D
couches (kN/m ) 3
A la fin des travaux réalisés lors de l'été 1978, les Dans tous les cas, les enrochements furent compactés
parties de la digue construites furent protégées de à l'aide d'un rouleau vibrant tracté type V 3.
l'hiver par le non-tissé, lui-même recouvert de polyes-
ter (immobilisée par enrochements et bastaings). Le sol support était lui-même constitué par une cou-
che de matériaux fins identiques à ceux du corps
A la reprise du chantier en 1979, on a constaté que de digue et présentait les mêmes caractéristiques de
le non-tissé présentait des déchirures et des perfora- compactage.
tions à l'endroit où les enrochements avaient été mis
en œuvre. A la suite des résultats obtenus, la solution
« non-tissé » a été abandonnée pour ne pas risquer
Après ces constatations sommaires, il fut décidé de l'entraînement des fines et les graves désordres dus
réaliser des planches d'essai pour définir une méthode aux déchirements prévisibles (quel que soit le mode
de construction qui n'altère en aucun cas le non-tissé. de mise en œuvre). L a méthode initialement envisagée
L a figure 7 résume ces différentes planches. du filtre gravelo-sableux a été reprise.
0 Perforations et déchirures
du non-tissé sur toute la
(Figuré du corps de digue) surface testée.
Environ 50 t r o u s / m
2
Enrochements
compactés (perforations et déchirures)
N.B - La chute d'un bloc
(p 200 d'une hauteur de 1,50 m
provoque la perforation du
Sol support compacté Sodoca
20 cm . , . w >-> ,r~_ ^ O ^ O & ' ^ ^ ' - O f a O C p o ^ Filtres non compacté (perforations et déchirures)
• Sodoca légèrement tendu
A W W Sol support compacté
©
Les enrochements arrivent
Enrochement* à traverser les quartzites
compactés à fines et à poinçonner le
géotextile (fig. 8).
©
Le compactage des enroche-
Enrochements ments entraîne quelques blocs
compactés (100/200) (se trouvant à
l'intérieur des quartzites à fines}
qui perforent le non-tissé.
Quartzites à fines Environ 2 t r o u s / m
2
17
MESURES D EPRESSION INTERSTITIELLE
E T INTERPRÉTATION
Substratum
quartzitique
b) injection directe au rocher dans N.B. La durée des travaux d'injection a été de trois semaines (y
l'avant-trou {<p 48 mm)
compris amenée et repli) pour un coût en 1982 de 335 kF TTC)
3
(longueur de forage «225 m, volume de coulis « 3 3 m ). Le coût
Fig. 9 — Principe d'imperméabilisation par injection. de la construction de la digue a été de 1800 kF TTC (1980).
18
i
Piézomètres P A C : A , B, C, D, E , F
Anisotropie de perméabilité du corps de digue
A
° o-° A o
Charge hydraulique (m) L a méthode la plus fiable de détermination du rapport
k
d'anisotropie de perméabilité — (k et k étant respec-
h v
K
tivement les coefficients de perméabilité horizontale
et verticale) du sol constitutif d'un ouvrage hydrauli-
que en service consiste :
— à mesurer les valeurs de la pression interstitielle
en divers points de l'ouvrage lorsque celui-ci est le
siège d'un écoulement permanent;
— à calculer en ces points les valeurs de la pression
interstitielle en régime permanent pour diverses
valeurs de k ;
h
k
—i—i—i 1—i—i—i 1 1 1—l—r-T—1 1 1—I—V-i—r 1 — > -
— à retenir la valeur de — assurant la meilleure
1
J A S O N D J J A S O N D J A S 0 N
1980 1981 1982 K
Fig. 12 — Variations de la charge hydraulique dans le profil 2 entre le concordance entre les valeurs théoriques et expérimen-
début de la première mise en eau (juillet 1980) et la fin de 1982.
tales de la pression interstitielle.
19
L'application de cette méthode à la digue de L a Pia- Ce résultat, qu'il convient de retenir avec une grande
gne se heurte à plusieurs difficultés. D'une part, prudence compte tenu du peu de mesures significati-
aucune série de mesures de pression interstitielle ne ves effectuées, est sensiblement différent de ceux pré-
correspond à un régime d'écoulement permanent, d'au- sentés par Shérard et al. (1963)** qui recommandent
tre part, les conditions aux limites de l'écoulement d'adopter un rapport d'anisotropie de 25 pour l'étude
sont très mal définies dans le profil 2 (existence d'une des projets de barrages en terre construits au moyen
source dans la fondation à proximité du profil) et de matériaux graveleux extraits d'emprunts homogè-
ne sont pas connues avec certitude dans le profil 3 nes.
(possibilité d'alimentation latérale ou par des fissures
de la fondation). Dans ces conditions, on ne pouvait
procéder qu'à une estimation assez peu précise du CONCLUSION
rapport d'anisotropie.
L'exemple de la digue de L a Plagne fait clairement
Cette estimation a été faite à partir des mesures effec- ressortir la nécessité d'injecter le massif rocheux consti-
tuées dans le profil 3 à la fin du mois de novembre tuant la fondation d'une digue fermant un bassin de
1981, c'est-à-dire plus de deux mois après l'achève- stockage, même si l'ouvrage est de faible importance
ment des travaux d'injection, alors que le niveau de et si une reconnaissance succincte semble indiquer que
la retenue n'avait pas subi de fluctuation sensible le massif est peu fissuré.
depuis un mois.
L'interprétation des mesures piézométriques effec-
A cette époque, l'injection de la fondation avait amé- tuées dans un profil de la digue semble montrer que
lioré l'étanchéité de cette dernière au droit du profil 3, celle-ci est isotrope ou faiblement anisotrope vis-à-vis
et/ou réduit l'alimentation latérale de l'écoulement de la perméabilité, bien qu'elle soit construite à partir
dans ce profil. Les résultats des mesures sont compa- d'un sol graveleux; ce résultat est toutefois à considé-
rés sur la figure 11 aux résultats de l'étude théorique rer avec prudence compte tenu du faible nombre de
de l'écoulement permanent effectuée en supposant que mesures significatives effectuées.
le sol de fondation est imperméable et en affectant
successivement les valeurs 1 et 9 au rapport d'anisotro-
pie. O n constate que si les résultats expérimentaux ne
* Des réseaux d'écoulement théoriques (non représentés ici) établis
concordent pas parfaitement avec les résultats théori- pour des rapports d'anisotropie supérieurs à 9 montrent que les
ques obtenus dans l'hypothèse d'isotropie, les écarts pressions interstitielles correspondantes sont toutes inférieures à
restent relativement limités. E n revanche, les résultats
celles obtenues pour — = 9 et, par suite, diffèrent davantage des
expérimentaux et théoriques divergent fortement lors-
K
que ces derniers correspondent à un rapport d'aniso- valeurs mesurées.
tropie de 9. Cela indique que le comportement hydrau-
* * S H E R A R D J . - L . , W O O D W A R D R . J . , GIZIENSKI S. F . , C L E V E N G E R
lique de la digue s'apparente à celui d'un ouvrage W. A., Earth and earth-rock dams, John Wiley and sons, Ed.
isotrope ou faiblement anisotrope *. (1963).
20
.IL
Digues
et barrages en terre
T^A^f/A de faible hauteur
Application
de la méthode des éléments finis
aux écoulements en milieu poreux
Pierre HUMBERT
Chef de la section modèles n u m é r i q u e s
Laboratoire central des Ponts et Chaussées
21
B u l l , l i a i s o n L a b o P. et C h . 132 - j u i l . - a o ù t 1 9 8 4 Réf. 2 9 2 0
I - ÉQUATIONS DES ÉCOULEMENTS
EN MILIEU POREUX Le terme p n g ^ P y — P + - J est le coefficient d'em-
s
magasinement spécifique C .
1.1. Cas du milieu poreux saturé
s
avec : 9 _ ÔQ\Ôh
div (k K grad h) --
- 7Tiir.
r
Cs+ +q (7)
p : masse volumique du fluide,
n dty J dt
n : porosité, avec : \|/ = h — z.
q : débit volumique,
L a perméabilité relative k et la teneur en eau 0 sont
r
p : pression,
z : cote,
g : accélération de la pesanteur,
k : perméabilité intrinsèque,
p : viscosité dynamique.
dp p dn P"dp
= n — + — — +P 1 (4)
dt l-n dt
Sans entrer dans le détail des calculs, il apparaît
que, moyennant certaines hypothèses simplificatrices,
l'équation (4) peut se mettre sous la forme :
dh
d i v ( X grad h) = pngl p>-p +
et + q (5)
s
Fig. 2
Courbe de succion.
avec :
K= p g - : tenseur de perméabilité,
M*
P r : compressibilité du fluide,
P s : compressibilité des grains solides,
a : compressibilité du milieu poreux.
22
À
E n régime permanent, l'équation (7) devient : L'équation (11), valable sur un domaine Q (fig. 3),
est associée à trois types de conditions aux limites sur
le contour :
div (k (v|/) K grad h) = q
r (8)
— condition de potentiel imposé ou condition de
Dirichlet
O n retrouve le cas du milieu poreux saturé en faisant
h = h(P) sur S u
dxj
— condition mixte, dite condition d'échange ou de
dxj ( " ôxt ' ^ Cauchy
-k ^-n
ii
i = E(P).[h-h ]snrS ,
e 3
e«0 ôh
div (kr K grad h) = C + C(v|/)
s
+q
~ôt
ôh
Le coefficient de — comporte un terme dépendant
ôh
-Ah=f+c (10)
~dt
qui pourra s'appliquer aux problèmes suivants : O n traitera d'abord le cas du régime permanent en
milieu isotrope puis anisotrope. O n abordera ensuite
— transfert de chaleur, le régime transitoire et la prise en compte de la non-
— écoulements en milieu poreux, linéarité éventuelle.
23
II. 1. Cas du régime permanent
<">(«)= j" Z ( ^ ) d î î - 2 J ufàn 2
(15)
Principe variationnel
Application à Téquation — Au =f K
~ [ k 1 2
k y 22
Sxj \ Sx t )
E n intégrant par partie
1
$ («) s'écrit : J(u) =
n Sxt Sxj
<D(u) = M u,idn-2
; i ufdCl
fu dCì- N (u) dS.
Jn Jn
- f u^dS- f „*+dS + f
Js <5n J s 5n JJs 5 Sn Le dernier terme dépend des conditions aux limites
(flux imposé ou condition d'échange) :
Selon le type de conditions aux limites et sachant
que i|f vérifie ces conditions, on obtient :
24
Formulation matricielle Si l'on pose :
u=Nl/ £
G (N) dS
,
FSE= f E
avec :
N : matrice des fonctions d'interpolation de on peut écrire :
l'inconnue,
U E : vecteurs des valeurs nodales du potentiel. JE ( « ) = \ 'U E KE U E - ( ' F V E + 'F ) SE U E
6J = >U K
E E E 5t/ -CF £ K £ +'F S £ ) 6U E
avec :
KE : matrice de rigidité élémentaire,
F VE : vecteur « forces de volume » élémentaire,
F SE : vecteur « forces de surface » élémentaire.
forces nodales F + F . VE SE
tions d'interpolation des coordonnées. Si r\, Ç sont O n définit les potentiels nodaux U de l'élément E
relation de la forme :
Lorsque F et N sont identiques, l'élément est dit
U = P" U
E G (22)
« isoparamétrique ».
où P représente une matrice « d'extraction » formée
k
tout 8U admissible :
G
F, TI S 'UÌ K k
E SU* = £ «F* ÒU = 'F k
E G W G
D'après (22) :
L'élément de volume dCl s'écrit d£î = | J | d£, dr\ dÇ, où
| J | est le déterminant de J. X 'U X* ÒU = X 'U 'P
k
E
k
E G
k
P k
bU G
k k
L a fonctionnelle s'écrit alors au niveau élémentaire : = 'I/ (£'F*KÏ/*)5I/
0 G
k
x
Jf c KJf d£ic E 1 U R
O n a donc :
•U K 6U G G G = 'F ÒU G G
25
et par conséquent :
KoU G =F G (23)
avec :
IK^X'P* K P
k k
Fig. 5
E
^aire(MJK) 6 [ ( U ]
L a matrice jacobienne a pour expression
11 =
aire (IJK) 3VCC X / j f =
Xj ^K.'
Ç
= ^ Ï Ï K T 6 [
' 0 1 ]
Son déterminant a pour valeur | J | = 2 S où S est l'aire
aire (IJK) de l'élément IJK. O n a d'autre part :
T|, Ç sont reliés par la relation £ + n. + Ç = 1.
yjK
O n choisit pour fonction d'interpolation N et pour 2S X
IK J
fonctions de forme F les coordonnées barycentriques
elles-mêmes : O n en déduit l'expression de la matrice élémentaire
K d'après (20) :
F=N=K,n,a
E
'JTL'J-'KT 1
Jf \ L J\ dei dp
1 0~
yjK X
JK "ir*, o i r ^ -y iri IK o - i dSl
0 1
4 S 2
-1 -1
_ - y ¡ K X
1K JL o k
J L-*« X
IK J Lo 1
-i J
Soit
: k y yKi
x JK
: k y y,j
x J K
+ x2
JK ' +k Xj x¡j
'. + k x y JK xKI y K
KyKiyu (24)
K = - symétrie
E
E
4S k yli
x + ky ll x
+ ky X XjJ
K I
_ symétrie symétrie • k yj + k
x
2
y
x
ÌJ_
Cette expression exprime directement les coefficients analytiquement et nécessite très souvent le recours à
de la matrice élémentaire K en fonction des coordon- E
une technique d'intégration numérique. L a figure 6
nées des nœuds de l'élément et des coefficients du représente quelques types d'éléments utilisés dans les
tenseur de perméabilité ou de conductibilité. Le calcul systèmes PPR et R O S A L I E et dans le programme
de l'intégrale sur l'élément n'est pas toujours possible CESAR.
26
Fig. 6. — Types d'éléments
utilisés dans les PPR,
ROSALIE et CÉSAR.
E n utilisant les mêmes procédés que pour le cas du Procédé d'intégration dans le temps
régime permanent, on montre que résoudre :
Il existe de nombreuses méthodes d'intégration dans
du le temps, tant implicites qu'explicites. Parmi les métho-
- d i v ( X grad u)=f+g des implicites, on a choisi celle des différences finies
dt dans le temps et celle de Galerkin.
équivaut à rendre minimale la fonctionnelle : Méthode des différences finies dans le temps
[ N(M
)dS
At
OU
A t fixé, si l'on pose Ù = — - , on obtient l'équation
E E n reportant ces valeurs dans l'équation (25), on
dt obtient la formule de récurrence de Crank-Nicholson :
matricielle élémentaire :
KE UE + C U = F K C
- + —
E E E
2 At
où K , U et F ont la même signification que dans
E E E
expression :
Méthode de Galerkin
27
temps dans l'intervalle [ t - i , t j . O n prendra des fonc- f O n en déduit
tions d'interpolation linéaires définies par :
où X =
N tt =X
1
F 51/,. = 0,
Les valeurs interpolées des vecteurs U et F dans l'inter- >-i • f r
6 * * 3
valle de temps sont données par : quel que soit 5(7;.
f
l 5
^-i+2F,
5<D («, t) = 0 (28)
Technique de calcul
Û E étant calculé à partir de (27) : Les matrices K et K sont fonctions de At. L'algori-
t 2
Posons :
L / ( r _ ) = t/,-_ et
i 1 1 U(td=U : t
ù = -u _
E { i 1 + u ^ = l
^i
État initial
Bt At V (to)
lesquels :
9
Non Oui
O n peut alors écrire :
Jt,' ¡ - 1
SO (u, t) =
+ At C X SfJj àX
o At
1
• At I [(1 -X) Fi.^X F J X oUi dX At 1+1 = Af,
9
Jo
1 Non Oui
Or, X(l-X)dX= - et X dX= - 2
28
bons résultats pour les petits pas de temps et sont — la prise en compte de caractéristiques variables
inconditionnellement stables. Toutefois, pour des en chaque nœud rend obligatoire l'utilisation de la
valeurs croissantes des pas de temps, la méthode de technique d'intégration numérique pour le calcul des
Galerkin oscille moins que celle de Crank-Nicholson. matrices élémentaires K et C , même si les éléments
E E
C'est pour cette raison que nous l'avons retenue pour sont géométriquement « droits ».
les groupes 03 et 04 du système R O S A L I E et pour
les programmes B I D I F et N S A T du système PPR. L'utilisation de méthodes explicites, pour lesquelles il
n'est pas nécessaire de faire une résolution à chaque
pas de temps, supprimerait le premier inconvénient,
mais ces méthodes ne sont pas inconditionnellement
Prise en compte de la non-linéarité de comportement stables et nécessitent l'emploi de très nombreux pas
de temps.
Présentation du problème
Technique de calcul
Que l'on soit en régime permanent ou transitoire, les
méthodes présentées aux paragraphes II. 1 et II. 2 L'algorithme de calcul est décrit sur la figure 8. Par
de ce chapitre supposent que les caractéristiques des rapport au cas linéaire, on constate la présence d'une
matériaux ne varient pas, en particulier en fonction boucle supplémentaire à l'intérieur de la boucle sur
de la valeur du potentiel (charge, température) et les pas de temps. D'autre part, la matrice est triangula-
éventuellement du temps. S'il n'en est pas ainsi, les risée à chaque itération de chaque pas de temps.
matrices K et C dépendent de U et de t, et il est alors
nécessaire de faire un calcul itératif (à chaque pas Le processus itératif cesse lorsqu'une certaine norme
de temps en régime transitoire) en réactualisant ces de la différence entre la solution à l'itération j et la
matrices, jusqu'à stabilisation. solution à l'itération j—l est inférieure à e donné.
L a technique d'actualisation (méthode dite « du point Les algorithmes décrits précédemment permettent de
fixe ») est coûteuse en temps de calcul, surtout pour traiter les problèmes d'écoulement en milieu poreux
les modèles tridimensionnels, et ce pour deux raisons : saturé sans surface libre, et les problèmes d'écoule-
— K étant modifiée à chaque itération, il est néces-
t
ment en milieu poreux non saturé sans surface de
saire de refaire sa triangularisation à chaque fois : suintement. Pour pouvoir prendre en compte la pré-
sence d'une surface de suintement, d'une surface libre,
ou pour les calculs de nappes aquifères, les algorith-
mes généraux nécessitent quelques adaptations qui
sont décrites dans les paragraphes III. 2 à III. 4 de
cette partie.
État initial
U(t ) 0
29
Fig. 9. — Maillage pour un calcul d'écoulement autour d'une galerie. Fig. 10. — Équipotentielles ( ) et équipressions ( ).
Fig. 11
- d i v ( X grâd h)=f (29)
Les conditions aux limites sont de deux types : sur la charge et une condition sur le flux : S, est
simultanément une surface à pression nulle et une
— celles qui s'appliquent sur des limites connues : surface de courant.
—k iJ
— n, = 0 sur S, (flux nul). ( 3 1 )
Toute la difficulté consiste à résoudre (29) sur un Cette méthode, qui n'est jamais employée seule,
domaine qui n'est pas connu au départ, tout en satis- consiste à obtenir une première approximation de la
faisant les conditions aux limites (30) et (31). O n voit surface libre en supprimant à chaque itération les
que sur la surface libre, on a à la fois une condition éléments pour lesquels l'ensemble des sommets ont
30
Fig. 1 2 . - Méthode de suppression d'éléments. Fig. 14. — Maillage initial.
- T
Méthode de déformation d'un ensemble d'éléments position des points de ruissellement après déplacement
des autres points, par extrapolation linéaire ou parabo-
Contrairement à ce qui se passe pour la méthode lique à partir des deux ou trois derniers points de S,
précédente, tous les éléments restent actifs lors du (fig. 16).
processus itératif. Le principe qui régit le déplacement
des nœuds reste le même, mais on déplace non seule- Exemple de calculs avec le programme FLO T
ment les points de la surface libre, mais aussi un
certain nombre de nœuds situés en dessous d'eux, en Le programme F L O T du système PPR utilise la tech-
les répartissant régulièrement sur ce que l'on peut nique de déformation d'un ensemble d'éléments. L a
appeler des « droites mobiles ». L a limite inférieure figure 17 représente le résultat d'un calcul d'écoule-
de la zone déformable doit être choisie de façon à ne ment à travers un barrage homogène.
pas perturber les conditions aux limites sur la charge.
Les figures 14 et 15 représentent le maillage d'un Limitations des méthodes précédentes
barrage avant et après déformation. Cette technique
est utilisée dans le programme F L O T du système Dans la mise en œuvre pratique des méthodes décrites
PPR. ci-dessus, on peut se heurter à deux types de difficultés
en milieu non homogène :
Traitement des points de ruissellement
— celles qui sont dues à une trop grande hétérogé-
Les points de ruissellement éventuels sont situés à néité des perméabilités ;
l'intersection de la surface libre et des surfaces de — celles qui sont dues à l'obligation de respecter la
ruissellement. Comme ils appartiennent à ces derniè- géométrie des interfaces.
res, on leur applique la condition h=z, ou condition
de pression nulle. Comme ils appartiennent aussi à la U n trop grand contraste de perméabilité dans le cas
surface libre S,, il est évident que le traitement appli- d'un noyau peu perméable (fig. 18) obligera les élé-
qué aux autres points de S, (faire z = h) ne les fera ments situés juste en aval du noyau à se déformer
pas bouger. Pour éviter ce blocage, on recalcule la beaucoup, car la surface libre subit une chute rapide
31
Fig. 1 7 . — Écoulements à travers un barrage homogène (FLOT).
cours de test consiste à appliquer la méthode classique chaque itération d'actualiser les coefficients du tenseur
aux points autres que R et R et à calculer la position
t 2
de perméabilité K et le coefficient d'emmagasinement
des points R et R par extrapolation à partir des
t 2
Première itération
32
Passage de l'itération i à l'itération i+1
forme :
lsii|/ 0
=
k
' = X
P—— si xtr<0
( e si vh^o
s
( Y+ M 8
a = 3.10 6
p= 4
- 1,5 - 1. -0,5 0
y = 4.10 4
Fig. 2 1 . — Variations de kr et de 8.
5 = 2,9
6 = 0,3
S
33
Compte tenu des importantes variations de perméabi- Le troisième exemple (fig. 25) concerne un barrage
lité que l'on peut avoir au-dessus de la zone saturée, avec drain horizontal. Contrairement à ce qui se passe-
la finesse du maillage dans cette partie du modèle rait avec le programme F L O T , le maillage ne nécessite
doit être d'autant plus grande que la perméabilité aucune adaptation particulière.
relative décroît rapidement pour des valeurs négatives
de la pression. Avec des éléments de type T3 (triangles Exemple de calcul en régime transitoire
à interpolation linéaire, dont l'usage est recommandé
dans le programme N S A T ) , il faut éviter que la L'exemple représenté sur les figures 26 à 29 représente
perméabilité relative soit divisée par un facteur supé- un calcul de barrage homogène en vidange rapide.
rieur à 3 sur la hauteur d'un élément. L a figure 22 Les valeurs des paramètres utilisés sont les suivantes :
représente les vecteurs vitesse, les équipotentielles
et les équipressions pour un flux entrant de ,fc =fc,= 2.10- 'm/s
x
9 , 7 . 1 0 " m/s.
5
perméabilité a=2.10 7
P=4
Le deuxième exemple (fig. 23 et 24) reprend l'exemple
du barrage homogène déjà traité avec le programme e =o,o6
s
34
JL
35
L'épaisseur e dépendant directement de la charge h, L a deuxième difficulté est d'ordre théorique : dans la
il s'agit à nouveau, comme pour les écoulements en formulation exposée ci-dessus, on suppose connu le
milieu poreux non saturé, d'un cas particulier de non- tenseur de perméabilité K en tout point du modèle.
linéarité, qui sera traité par la méthode générale Autrement dit, on considère le modèle calé au départ,
décrite en IL et on l'utilise directement pour déterminer l'influence
de diverses perturbations (infiltration, pompage, modi-
Technique de résolution en régime permanent fication locale de perméabilité pour représenter un
ouvrage, etc.).
Pour pouvoir déterminer l'épaisseur de l'aquifère e, il
faut connaître en tout point les cotes du substratum E n fait, les reconnaissances sur le terrain fournissent
imperméable et du toit de la formation poreuse, z surtout des hauteurs d'eau et rarement des perméabili-
inf
tés.
et z -sup
Fig. 30. — Impact hydrogéologique d'une rocade (maillage). Fig. 3 1 . — Calage du modèle.
36
CONCLUSION
située à l'extrême gauche est hors d'eau. L a figure 32 géologie, Université du Mississipi, 1980.
représente l'effet de la construction de l'ouvrage, ZIENKIEWICZ O. C , The Finite Element Method in Enginee-
rendu étanche sur les parties en trait fort. ring Science, Me Graw-Hill, Londres, 1971.
37
The automatic design calculation of earth dams and dykes Interpretation of measurements of pore pressure in the
J.L. BANGRATZ - H. JOSSEAUME - B. LEBRUN Maurepas-Courance dyke. Anisotropy of permeability of the
structure
The purpose of the DIGUE conversational programme is to facilitate the H. JOSSEAUME - C. MAHDAVI - J. JARDIN
application of the NSAT hydraulic design calculation programme and the
PETAL programme for calculating slope stabilization (modified under the The authors give an account of the study of the hydraulic behaviour in
name STADIG) in several configurations of heterogeneous dykes built on service of a homogeneous impounding dam 15 metres high, constructed
two-layer soil systems. in compacted clay of low plasticity. This study, whose main purpose
The dyke is in four parts (upstream slope, centre, downstream slope, was to characterize the anisotropy of permeability of the structure, was
downstream drainage), and there are several variants of each part. Fitting based on:
these variants together makes it possible to represent quite a large number - Measurements of pore pressure in the structure, using piezometric
of different configurations which may have upstream and downstream instruments set in place during its construction, and additional
berms, a core with or without vertical chimney drains, a downstream piezometric instruments specially installed.
drainage blanket, a toe fill, an upstream or central cut-off wall, and - Measurements of permeability in situ, made in the dyke and its
downstream relief wells. foundation.
Modifications to the PETAL programme relate to the definition of the - Theoretical studies of the permanent flow through the structure, using
potential slipping circles and the improvement of performance characteris- the method of. finite elements and allowing for various conditions of
tics in seeking values of the pore pressure along the potential slipping anisotropy of permeability.
circles. Analysis of the experimental results and comparison of the theoretical and
experimental values of pore pressure reveal an almost isotropic behaviour
Bull, liaison Labo. P. et Ch.. n°130, mars-avr. ¡984, p. 5-14.
of the dyke in respect of permeability.
Bull, liaison Labo. P. et Ch., n°13l, mai-juin 1984, p. 23-28.
4. The design of flood control dam so that it could best ensure maximum the silt is the most important result of these observations. The authors
storage. The problems of internal erosion and by-passing are more believe that this fact is mainly linked with the way the material was
particularly examined. applied.
5. The special case of an expanse of water located near a river,
necessitating a study of the stability of the sealing curtain should the Bull, liaison Labo. P. et Ch., n°131, mai-juin 1984, p. 29-44.
dyke function in reverse (pond empty, river in flood). This same
example also includes a description of a simulation of plane flow by
electrical analogy.
In conclusion, in giving an account of sometimes simplistic methods of The construction and behaviour of an earth dyke at high
study, the author raises the problem of adequation between the level of altitude
studies and the economy of the project. M. LAGRANGE - J. PERR1N - J. JOSSEAUME