Cours de Phytotechnie Générale Final

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COURS DE PHYTOTECHNIE GENERALE

(Licence 3 Biologie Végétale)


Dr. SILUE Pagadjovongo Adama
Enseignant-Chercheur
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OBJECTIFS

Le sol est le premier milieu de la plante ; il est étudié dans le cours de « science du sol ».
L’atmosphère est un deuxième milieu dans lequel vit la plante. Le climat, la plante et son
environnement sont donc des autres piliers des productions végétales. L’objectif est de fournir aux
étudiants les bases communes à toute production végétale ; c’est de la phytotechnie générale sur
laquelle viennent s’appuyer les cours de phytotechnie spéciale des années suivantes.

Plan du cours

Chapitre 1 : Généralités

Chapitre 2 : La plante agricole

Chapitre 3 : La plante cultivée dans son environnement (Principaux soins culturaux)

Chapitre 4 : Travail du sol

Chapitre 5 : Récolte

Chapitre 1 : Généralités 

1.1. Définitions

L’agriculture : est "l'ensemble des travaux qui permettent la production des végétaux et des
animaux utiles pour l'homme". C’est la pratique de l'activité agricole.
L'agronomie : est la science qui vise à comprendre les mécanismes de fonctionnement de cette
agriculture et à les améliorer. On parle parfois de sciences agronomiques.
L'agriculture se nourrit des réflexions agronomiques.
La phytotechnie : est l’étude des végétaux cultivés et leur production dans le but d’améliorer
les espèces et leurs rendements.
La phytotechnie est la science qui traite l’usage agricole des végétaux (Larousse agricole).
La phytotechnie est la partie de la botanique qui traite la diversification, la classification et la
nomenclature des végétaux (M. Desvaux).
La phytotechnie est l’art d’étudier les végétaux (M. Cassini).
Un système de culture : est un ensemble cohérent de techniques agricoles plus ou moins
complémentaires qui ont été mis en place au cours d'une histoire de plusieurs millénaires.
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L'introduction de certains progrès, en particulier au cours des deux derniers siècles, permet une
certaine croissance de l’agriculture traditionnelle.

1.2.Facteurs limitant de l’agriculture

De nombreux facteurs interviennent dans l'agriculture en favorisant ou perturbant la production :


 l’eau en termes de disponibilité au moment opportun, aussi en termes de qualité,
 le climat et ses variations inattendues (chaleur, sécheresse, pluie, grêle, gel, …),
 le sol,
 les espèces végétales,
 les espèces animales,
 les prédateurs (parasites, maladies, et consommateurs de toute sortes : végétaux, insectes,
animaux sauvages, ...),
 la mécanisation agricole,
 l'agronomie (fertilisation, biologie, génétique, …),
 le marché qui est devenu lui aussi un des facteurs limitants.

De ce fait, l'agriculture est le domaine le plus ancien et le plus complexe du monde civilisé, mais
aussi le plus influencé par les techniques modernes.
L'agronomie n'est pas une simple science : c'est un domaine de la connaissance. L'agronome a
une démarche pluridisciplinaire et doit associer dans ses recherches de très nombreuses sciences.
Les agronomes sont d'abord des gestionnaires qui pratiquent et administrent l'agriculture. Puis,
ce sont des techniciens de traitement des problèmes dont les solutions sont généralement connues.
Les agronomes doivent connaître les mécanismes de la production agricole dans ses détails.
La résolution des problèmes est souvent simple et applicable, mais demande un travail de
groupe.

1.3. Interaction Sol-Plante-Climat

Le sol est incapable de produire les rendements par lui-même. C’est la collaboration du sol avec les
plantes qui donne les rendements (matière végétale).
La fabrication de cette matière végétale est d’abord une fixation d’énergie et de gaz carbonique.
Cette fixation nécessite le transfert d’eau.
L’assimilation des sels minéraux par la racine aide la plante à produire ses besoins vitaux.
La photosynthèse est donc la transformation de la lumière en énergie puis en sucre (C6H12O6)
riche en énergie.
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La respiration par l’oxydation des sucres libère une quantité importante d’énergie (ATP). Cette
énergie est nécessaire pour faire le métabolisme (anabolisme). C’est donc le développement et la
croissance des plantes jusqu’à arriver à assurer de bons rendements.

C’est une interaction entre Sol-Plante-Climat.

Figure 1 : Schéma représentant l’interaction Sol-Planante-Climat

Par l'intermédiaire de l'homme :


Engrais (substances nutritives pour alimenter les plantes),
MO (compost, fumier, amendements, résidus de récolte, …),
Les amendements pour corriger l’état du sol,
La plasticulture (serre en plastique ou en verre, paillage, Mulshing,

Chapitre 2 : La plante agricole

2.1. Classification (systématique)


Les plantes font l’objet d’une classification en catégories hiérarchisées, chaque groupe de niveau
supérieur contenant des sous-groupes qui rassemblent les individus ayant des caractères voisins.

Du plus grand au plus petit ensemble, on distingue : l’embranchement, le sous-


embranchement, la classe, l’ordre, la famille, le genre, l’espèce et la variété.

Exemple : le maïs

Règne : Plantae
Sous règne : Tracheobionta
Embranchement : Spermaphyte.
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Sous embranchement : angiosperme.


Classe : Liliopsida (Monocotylédones).
Ordre : Graminales/Poales.
Famille : Graminaceae (graminées) ou Poaceae.
Genre : Zea
Espèce : Zea mays

2.2. Relations entre plantes cultivées : rotation et assolement

Pour différentes raisons, une exploitation agricole est composée de parcelles de terres dont les
capacités culturales sont différentes. Il peut y avoir de bonnes terres propices à la production de
céréales, de plantes fourragères, d'oléagineux, de plantes vivrières, etc. Il y en a d'autres dont la
fertilité est moindre et que les paysans réservent à des cultures peu exigeantes, aux prairies et aux
pâtures. Certaines parcelles, enfin, ne devraient pas être cultivées et seulement réservées aux
animaux qui pourront les pâturer à certains moments compatibles avec la conservation de
l'agrosystème.

2.2.1. Rotation
La rotation est faire tourner une culture sur une parcelle partagée en sous parcelles (Soles).
Cette technique offrait de nombreux avantages : lutte contre les organismes nuisibles (rupture du
cycle vital / voir Chrysomèle) ; amélioration de la structure du sol (systèmes racinaires variés,
rhizosphères différentes, etc.) ; amélioration de la fertilité (apport de nitrates par les légumineuses,
engrais verts, composts, etc.) ; facilitation du travail du sol (compactage réduit, érosion diminuée,
etc.).
C'est principalement avec l'introduction massive des engrais et des produits phytoparasitaires et
l'utilisation d'un machinisme agricole conséquent, sinon démesuré, que les pratiques de polycultures
en rotation ont fait place à des pratiques de monoculture intensive où l'on constate que certains
agriculteurs n'hésitent plus à cultiver dix ou quinze années de suite du maïs.

Figure 2 : Schéma représentant le partage d’un champ agricole lors de la rotation
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2.2.2. Assolement
L'assolement se définit comme le découpage des terres d'une exploitation agricole en parties
distinctes (soles) en fonction de leurs capacités de production. Chaque sole est consacrée à une
culture donnée et cette consécration vaut pour une saison. Un agriculteur peut ainsi prévoir de
consacrer une certaine surface de ses terres les plus fertiles pour produire du blé, une autre pour du
maïs, une autre pour des oléagineux, une autre restant en jachère. Naturellement, l'agriculteur peut
procéder à des rotations culturales sur les parcelles d'une saison à une autre.

2.3. Les semences


Les semences (ou plants) sont utilisées par les agriculteurs pour installer des cultures et produire :

 du grain qui sera ensuite transformé en farine, en huile, en tourteau,


 du fourrage pour l’alimentation du bétail,
 des légumes secs et frais pour la consommation humaine,
 des fruits
 des fleurs
 des fibres pour l’industrie textile, … etc.
La semence est une matière première biologique dont la qualité influe directement la production
finale.

2.3.1. Caractéristiques des semences performantes


2.3.1.1.Pouvoir germinatif

La germination : C’est l’ensemble des phénomènes par lesquels la plantule en vie ralentie
commence une vie active et se développe grâce à l’énergie contenue dans les réserves de la graine.
L’induction de la germination n’est possible que si certaines conditions d’environnement sont
respectées (chaleur, air, humidité) et que si l’embryon n’est pas en état de dormance, et les graines
physiologiquement mûres et vivantes.
Dans l’attente des conditions favorable, la graine reste en état de vie ralentie. Cependant, on peut
subdiviser la germination en deux phases :

 imbibition d’eau jusqu’au début de croissance de radicule, il y a quatre périodes :


imbibition, activation de graine, mitose et début d’allongement des cellules radiculaires ;
 toutes parties (radicule, tigelle, gemmule) vont entamer leurs croissances successivement
(non simultanément). La radicule croit par mitose puis par élongation cellulaire, ensuite la
tigelle suit sa croissance (La plantule utilise les réserves de la graine pour couvrir ses
besoins énergétiques de la germination).
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Les réserves se transforment, à l’aide des enzymes appropriées, en substances directement


utilisable pour la croissance. Lorsque ces substances sont épuisées, la jeune plante possède un
appareil radiculaire et un appareil aérien capables d’assurer une autonomie de croissance.

La faculté germinative d’un lot de semence est définie par le nombre de semence germant sur
100 unités et susceptible de produire en plein terre des plantules saines et viables.
La longévité des semences est différente selon les espèces : aubergine (6 à 7 ans), Concombre (8
ans), Melon (8 à 10 ans), tomate (4 ans), elle dépend également des conditions de la récolte et de
la conservation des graines.
L’excès d’eau provoque une chute de faculté germinative et une mauvaise conservation, c’est-à-
dire il faut récolter en pleine maturité.

L’énergie germinative C’est le pourcentage des semences germées lors du premier dénombrement
(comptage) des germes. Le dénombrement s’effectue au 1/3 du nombre de jours établi pour la
faculté germinative complète.

Rapport entre le semis et les levées :


 le rapport est faible quand les graines présentent une faculté germinative et énergie
germinative élevée ;
 le rapport est élevé quand les graines présentent une faculté germinative et énergie
germinative faible. Dans ce cas il faut augmenter la dose de semis.

2.3.1.2. Identité et Pureté


La pureté spécifique : Elle s’exprime par le pourcentage en poids des semences conformes à
l’espèce considérée indemne de toute impureté. L’échantillon pouvant contenir dans des
proportions plus ou moins importante des impuretés qui sont des éléments étrangers à l’espèce ou
appartenant à l’espèce mais présentant un défaut d’accident influe négativement sur la germination
ou la culture de la semence est rendant impure celle-ci. Il existe des impuretés inertes (terre,
pierres, débris…), et des impuretés sous forme de semences étrangère à l’espèce considérée.

La pureté variétale : Le lot doit contenir des semences appartenant à la variété sélectionnée.
La conformité aux normes commerciale peut être obtenir par le contrôle des cultures de
production des semences et juger à postériori par des essais culturaux, ce qui demande un temps
assez long. Diverse techniques plus rapide permet de déterminer l’identité variétale : le blé :
coloration par l’acide phénique. Le haricot : par l’électrophorèse où il y a une forme et coloration
des graines.
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2.3.1.3. L’état sanitaire

Il consiste à contrôler les semences, qui peuvent partir des germes de diverses maladies susceptibles
d’être transmissent à la plante au moment de la germination. Ces germes sont difficiles à détecter
dans le sol ou sur la semence, donc pour combattre les risques d’infection il faut que la semence soit
traitée contre toutes les maladies ou vecteurs des maladies, ou bien encore contre certains ravageurs
des cultures si possible. Ces traitements se font sous forme d’enrobage des graines avec des
produits colorants, rouge, vert et parfois bleu.

2.3.2. Obtention variétale


C’est l’aboutissement d’un long processus et des efforts considérables pour assurer :
 une stabilité variétale,
 un potentiel élevé de productivité,
 une homogénéité et une distinction positive des autres variétés existantes,
 une qualité technologique requise
Le chercheur doit avoir les caractères principaux voulue Fo, il reste à stabiliser les caractères sur
l’espèce, généralement cette stabilisation dure 8 ans.

2.3.3. Classification des semences


Au champ comme à la cuisine l’utilité des graines est très variée. Concernant l’agriculture, il existe
une grande diversité de semences agricoles. Certaines ont une pellicule extérieure très dure et une
pulpe perméable, d’autres sont comestible car plus faciles à mâcher.  Le choix des semences à
utiliser se fait en fonction de vos besoins.

2.3.3.1. Les semences hybrides


Elles sont les plus courantes dans nos supermarchés mais aussi dans les pépinières ou sur les
marchés. Si le paquet de vos graines ne comporte aucune mention spéciale, il y a de fortes chances
qu’il s’agisse de semences hybrides F1. Ces graines sont issues de la première génération de
fécondation naturelle de deux plantes qui ont chacune une propriété intéressantes. Prenons par
exemple une petite tomate au goût très sucré et marions la avec une grosse tomate peu goûteuse
mais plus résistante aux maladies. La semence F1 du fruit de cette union produira de grosses
tomates goûteuses et résistantes. Voilà en quoi les semences hybrides sont intéressantes, elles
tiennent logiquement la promesse de rentabilité et de qualité indiquée sur leur emballage. Ce qui est
moins avantageux, c’est que les semences sont non-reproductibles. Si vous récupérez les graines de
votre récolte et les replantez, la production sera très aléatoire et il y a de fortes chances que vos
fruits et légumes issus de la deuxième génération de semences soient très peu qualitatifs voire
inexistants. Ce phénomène s’explique par le fait que les deux plantes mères sont génétiquement
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appauvries car elles résultent de l’inter-fécondation de plantes homogènes issues de la même


famille.

2.3.3.2. Les semences non hybrides (graines non reproductibles)


Il s’agit de semences qui proviennent de végétaux dont les semences n’ont pas été produites à partir
de deux plantes mères génétiquement appauvries. Elles proviennent de variétés anciennes mais
également récentes. Les végétaux issus de ces semences présentent une certaine hétérogénéité
(taille, formes différentes…). Bien que la rentabilité ne soit pas aussi assurée qu’avec des semences
hybrides, il est possible de récupérer les semences des végétaux produits et de les planter à nouveau.
Ces semences, contrairement aux hybrides F1 donneront des fruits et légumes ayant les mêmes
qualités que la génération précédente. Elles permettent donc à tout un chacun de produire ses
propres semences pour les utiliser à nouveau et ne pas devoir se procurer de nouvelles graines
chaque année auprès des semenciers.

2.3.3.3. Les semences OGM


Dans ce cas, le patrimoine génétique des semences OGM a été modifié de façon non-naturelle. 
Cette modification est le résultat de l’introduction, de la suppression, de la modification ou de la
substitution d’un gène originel. On modifie les gènes des graines pour qu’elles soient plus
productives, plus résistantes et plus rentables.
Les graines OGM ne sont pas toujours stériles, on pourrait donc produire soi-même ses semences et
les réutiliser. Mais quiconque se mettrait à cette pratique s’exposerait à des poursuites judiciaires
pour violation de brevet des semenciers. Certaines plantes sont génétiquement modifiées pour
tolérer les herbicides dont elles sont aspergées ou pour produire elles-mêmes des insecticides
comme les plantes génétiquement modifiée (PGM) Bt dans lesquelles a été injectée la bactérie
Bacillus thuringiensis qui secrète des insecticides.

2.3.3.4. Les semences biologiques


La mention « biologique » signifie que le produit n’a subi aucun traitement chimique (bien que
certains procédés utilisés dans le bio ne soient pas naturels). Les semences biologiques ne sont donc
pas forcément reproductibles puisque la création de semences F1 ne fait intervenir aucun procédé
chimique.  Il faut donc veiller à acheter des semences biologiques non-hybrides si vous souhaitez
pouvoir créer vos propres semences.

2.3.4. Multiplication des semences

C’est l’aboutissement d’un processus actif qui permet de multiplier et de reproduire, par le biais
de la sélection conservatrice, toute variété inscrite dans le catalogue variétal.
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La génération de départ Go qui découle de la création de la variété, est semée séparément « épis-
lignes », le produit de ces lignées donne des semences généalogiques de première génération G1.
Les épis-lignes font l’objet d’un contrôle minutieux tout au long du cycle végétatif de
manière à ne conserver que ceux jugés suffisamment identiques au type de la variété en
multiplication tout en respectant les normes.

2.3.5. Semis

Le semis est un mode d’action.


 Mode de semis
Il doit permettre une distribution régulière des graines et l’espacement optimal entre les plantes,
créant les conditions les plus favorables au développement des cultures (lumière, matières
nutritives, humidité, etc.) et à l’utilisation des facteurs de croissance par les plantes cultivées. Il
existe deux types principaux modes de semis, en plein et en ligne.
 Semis en plein : Les graines mises en terre ne forment ni lignes ni entre ligne et présentent
d’habitude une distribution irrégulière en superficie et en profondeur. Le semis en plein se
fait à la volée, à la main et à l’aide d’un semoir, l’enfouissement des graines dans ce cas se
fait à la herse.
 Semis en lignes : Les graines sont distribuées et enfouis suivant les lignes. Selon la largeur
des lignes, on distingue les semis en lignes simples en lignes rapprochée, écartées, etc.

2.4. Cycle de végétation (cycle de culture)

Le cycle de culture est défini par le temps qui s’écoule entre la germination d’une graine et la
maturité de la plante. C’est donc la succession de phases de croissance et de développement
permettant à un végétal de s’implanter dans un milieu et d’y vivre jusqu’à sa mort. Le cycle de
végétation d’une plante comprend deux grandes phases :
- la phase végétative 
- la phase reproductrice.

Ces phases se divisent en plusieurs étapes d’importance et de durée variable selon les plantes.
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Figure 2 : Schéma générale du cycle végétatif d’une plante

2.4.1. Principales étapes du cycle végétatif

2.4.1.1.Germination et la levée

La germination de la graine est la première étape du cycle de végétation. Elle consiste à la sortie
de l’embryon ou germe de la graine hors des téguments. La germination est donc le passage
de la plantule de la vie ralentie à la vie active. Pour que cette germination se réalise, il faut que la
graine remplisse des conditions externes et internes.

 Les influences externes : sont l’eau, l’air et la chaleur. En effet, c’est l’eau qui, traversant
le tégument et pénétrant dans les cellules, déclenche le développement du germe et les
réactions biochimiques qui l’accompagnent. C’est l’air qui les permet, puisque tout tissu
végétal respire. C’est enfin la chaleur qui les assure ; la mise en route et l’activité sont
fonctions de la chaleur.

 Les conditions internes (ce sont les conditions liées à la graine) : La graine doit être
vivante, bien constituée (bonne réserve alimentaire), bien mûre, et enfin, il faut que la
semence ne soit pas vieille. L’ensemble de ces quatre (4) conditions internes constituent la
faculté germinative d’une graine.

On exprime la faculté germinative, par le nombre de semences qui ont germée normalement pour
(100) cent semences placées dans les conditions normales de germination.

L’énergie germinative c’est la rapidité de germination. On dit que l’énergie germinative est
suffisante, quand plus de la moitié des semences, ont germée dans le tiers du temps
nécessaire à la germination.
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2.4.1.2. Vigueur à la levée

Plusieurs facteurs peuvent occasionner collectivement ou individuellement une faible vigueur à la


levée. Parmi ces facteurs on peut citer :
 l’excès ou le manque d’eau,
 une faible fertilité du sol,
 l’acidité du sol,
 une température trop élevée ou trop basse ou une brûlure occasionnée par le vent de sable.

2.4.1.3. Tallage

C’est la période à laquelle le jeune plant émet des tiges secondaires appelées talles. Une densité
de semis trop forte inhibe le tallage. Ce dernier peut être :
 encouragé par manque de compétition entre les plantes,
 favorisé par l’apport de la fumure azotée,
 stimulé par la destruction ou la mort du bourgeon de la tige principale occasionnée par les
insectes ou les maladies ou bien un passage par le rouleau. Il s’agit là d’une réponse
hormonale et d’un mécanisme de survie de la plante.

Le tallage est aussi une caractéristique variétale ; certaines variétés de sorgho ne tallent pas.

2.4.1.4.Montaison
C’est la période où la tige se dégage du plateau de tallage et émet des nœuds et entre-nœuds.
Cette phase est aussi caractérisée par la différenciation et le grossissement des inflorescences
(épis ou panicules) qui montent dans les gaines foliaires (partie basale de la feuille qui entoure
plus ou moins complètement la tige sur une longueur variable). La montaison se termine à la
fécondation. Une faible fertilité du sol, le stress hydrique, les dégâts causés par les insectes et
les maladies peuvent retarder l’élongation des entre-nœuds, ce qui résulte à l'obtention d'une plante
courte.

2.4.1.5.Floraison
C’est un stade facilement observable, il permet d’estimer le cycle de la plante. La floraison est le
début de la phase reproductrice avec l'apparition des organes reproducteurs. Ce stade s’observe
quand plus de la moitié (50%) des plantes d’une ligne ou d’une parcelle ont la moitié de leurs épis
(chez le blé) ou panicules (chez le sorgho) en fleur.

2.4.1.6. Nouaison

Transformation de la fleur fécondée en fruit, début de la formation du fruit.


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2.4.1.7.Fructification

Elle correspond à la formation du fruit qui va contenir les graines.

2.4.1.8.Maturation de la graine
La graine est issue du développement de l’ovule fécondée par l’organe mâle. Dans le fruit, elle
prend sa forme et sa taille définitive. Sa maturité passe par :
- la maturité de récolte : c’est le stade de maturité qui permettra une bonne conservation de la
graine après la récolte.
- la maturité physiologique : elle correspond à la maturité de la graine permettant sa
germination. Elle peut être définie comme étant la date pendant laquelle le grain atteint son
poids sec maximum
2.4.2. Groupes de plantes
Les plantes saisonnières ne vivent que durant une saison ou durant quelques mois avant
de disparaître en ne laissant que leurs graines. Exemple : maïs, riz, sorgho, haricot, arachide.

Les plantes bisannuelles dont le cycle de végétation s’échelonne sur deux années :
 La première année : la graine donne une plante accumulant des réserves dans un organe
(racine, tige, feuille).
 La deuxième année : les réserves accumulées vont permettre, après le froid hivernal,
d’obtenir les graines servant à multiplier la plante. Exemple : l’oignon.

Les plantes pérennes ou vivaces restent durant de nombreuses saisons sur le terrain. Elles ont la
particularité d’avoir une partie de leur cycle de végétation qui se renouvelle tous les ans durant
plusieurs années. A partir de la graine, il se forme une plante qui, arrivée à un certain stade de
croissance va produire des graines ou fruits tous les ans.

2.5. Sélection et amélioration des plantes

L’amélioration des plantes a pour but de créer de nouvelles variétés à partir de la diversité existante.
Elle consiste à croiser deux plantes choisies pour leurs caractères intéressants et complémentaires
afin de les réunir dans une seule plante. Par le choix des meilleures plantes dans la descendance, les
sélectionneurs aboutissent après un long travail d’épurations successives à la création d’une
nouvelle variété.
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2.5.1. Multiplication des végétaux

2.5.1.1. Multiplication par semis

Naturel, ce procédé consiste à élever une plante à partir d'un embryon, c'est-à-dire à partir d'un
noyau placé dans des conditions favorables de germination. La multiplication par voie de semis est
de moins la plus rapide sinon la plus fiable. Toutefois, cette reproduction n’offre pas les mêmes
garanties que par la voie végétative. Ceci est lié à l’origine même de la graine qui résulte du
brassage des génotypes parentaux. Par conséquent la garantie d’identité est liée au degré
d’homozygote du génotype de la graine comparé à ceux des parents.

2.5.1.2. Multiplication végétative

2.5.1.2.1. Définition

La multiplication végétative ou reproduction asexuée est un mode de reproduction qui ne fait


intervenir qu’un organe de l’appareil végétatif.
La multiplication végétative consiste donc à reproduire une plante à partir d’un organe de l’appareil
végétatif, elle peut être faite :
- A partir des tiges aériennes (ex : le manioc)
- A partir des feuilles (ex : le géranium)
- A partir des bourgeons (ex : le dalhia)
- A partir des racines (ex : le dalhia)
- A partir des fleurs (ex : l’oranger)
- A partir des tiges souterraines (ex : les pommes de terre)
2.5.1.2.2. Différentes formes

A. Bouturage

- Définition : Le bouturage consiste à détacher et à isoler de la plante mère, un fragment


d’organe végétatif (bouture) et à le mettre en terre sans racine au bout de quelque temps il y
a apparition des racines.

- Pratiques du bouturage : On prépare des boutures de 15 à 20 cm, ayant au moins 4 à 6


nœuds avec des bons bourgeons. On les mets à terre avec une bonne orientation et en
prendras soin de ne jamais enfoncer que les 2/3 inférieurs de la bouture.

- Conditions de réussite du bouturage : Afin d’assurer la réussite des boutures, il faut :

 les maintenir dans une terre fraîche


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 les soustraire à une transpiration exagérée


 les boutures doivent porter peu de feuilles
 les boutures doivent présenter une section bien nette afin de faciliter la cicatrisation
 les boutures ne doivent être ni trop de jeunes ni trop vieille
 planter les boutures dans un sol bien aéré

Figure 3 : Pratique du bouturage

B. Marcottage

- Définition : Le marcottage consiste à recourber dans un sol humide ou à introduire dans


un pot fondu latéralement une partie d’un rameau sans le détacher de la tige mère : le
rameau ainsi préparé est un marcottage. Ainsi, le marcottage consiste à faire développer
des racines sur des tiges dressés ou rampantes sous quelques centimètres de terre.

Figure 4 : Pratique du marcottage

- Les différentes sortes de marcottage :


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 Marcottage par couchage ou en archet : On courbe un rameau et on en terre


au niveau de la courbe incisée longitudinalement et maintenue par un étrier.

 Marcottage en pot, marcottage en l’air ou marcottage aérien : on place un


cornet rempli de terre autour d’un rameau portant une incise annulaire.

 Marcottage en cépée ou en bute : On butte le pied mère élagué et incisé


transversalement pour freiner la sève.

- Conditions de réussite du marcottage : Afin d’assurer la réussite du marcottage, il faut :


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 Une présence d’humidité

 Prendre de rameau avec des bons bourgeons

 Immobiliser le rameau à marcotter avant l’apparition de nouvelles pousses

 Pratiquer délicatement le sevrage

 Transplanter la marcotte dans un sol humide

C. Greffage

- Définition : Le greffage consiste à assurer la soudure d’un organe végétatif appelé GREFFON.
Sur une autre plante enracinée appelée : PORTE GREFFE OU SUJET.

Si la greffe est bien faite ; le sujet nourrit le greffon comme s’il s’agissant de ses propres branches.
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Figure 5 : Pratiques du greffage

- Différents types de greffage :

 le greffage en fente : ce procédé consiste à fondre la tige et à y renforcer le greffon


taillé en biseau.
 le greffage en fente anglaise

 le greffage en couronne : Les greffons sont placés entre l’écorce et les bois du
porte-greffe.

 le greffage en écusson : les greffons est un écuissions constitue d’un bourgeon ou


d’un œil accompagné d’écorce ou de tissus conducteur. La porte greffe incisé en T
reçoit le greffon.

- Conditions de réussite du greffage : afin d’assurer la réussite du greffage, il faut que :


 le greffon appartient à une même espèce ou à une même famille.
 le porte-greffon soit bien enracinée

 le greffon possède des bourgeons

 le porte greffon et le greffon soient bien fixés entre eux, pour cela ; on utilise du
goudron ou du mastique pour favoriser la fixation

 le greffon soit bien ligaturé sur la porte greffe à l’aide de ficelle.

2.5.2. Amélioration des plantes

2.5.2.1. Objectifs et notions de génétiques


Les objectifs de la sélection sont nombreux. On peut citer entre autres :
- L’augmentation de la productivité : soit par la réduction des facteurs limitant du rendement,
soit par l’amélioration de la physiologie de la plante (augmentation de l’activité
photosynthétique ; meilleure croissance) ;
- La résistance aux maladies et parasites : Ceci intervient non seulement dans le rendement,
mais aussi dans le revenu de l’agriculteur ;
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- L’amélioration de la qualité nutritionnelle (vitamine, protéines) ;

- La production de molécules (production de substances à usage non alimentaire comme les


huiles particulières pour l’industrie, les médicaments)

- L’amélioration des qualités technologiques pour la transformation et les industries


(boulangeries, biscuiterie)…

2.5.2.2. Méthodes d’amélioration des plantes

- La sélection classique
La sélection que nous appellerons ici classique (bien que reposant parfois sur des méthodologies
innovantes) est la stratégie la plus utilisée pour la plupart des espèces végétales cultivées.
La création d’une variété tolérante à une contrainte de l’environnement  particulière nécessite de
croiser deux variétés judicieusement choisies. L’une fournit le fond génétique, c’est-à-dire
l’ensemble des gènes favorables à une bonne productivité, et l’autre apporte des caractères de
tolérance à la contrainte ciblée. Après un premier croisement, les descendants présentant tous les
caractères recherchés sont sélectionnés grâce à l’évaluation de critères phénotypiques, dans des
conditions de culture favorisant les plantes tolérantes au stress considéré. Ces descendants sont par
la suite croisés, en moyenne de six à huit fois, avec la variété parentale à fort rendement.

- La sélection assistée par marqueurs

La sélection assistée par marqueurs ajoute une évaluation génétique à l’évaluation phénotypique à la
base du processus de sélection classique des plantes. Elle s’appuie sur la variabilité génétique de
l’espèce ciblée, et les travaux de détection de QTL (Quantitative Trait Locus), pour accélérer
le processus de sélection en orientant de façon raisonnée le choix des génotypes qui combinent le
maximum de caractères favorables. Lorsqu’un QTL a été détecté, l’allèle favorable pour le caractère
étudié peut être transféré dans le génome d’une plante élite grâce à une succession de croisements.
À chaque étape, les individus ayant hérité de l’allèle favorable sont identifiés et sélectionnés grâce
aux marqueurs moléculaires qui lui sont associés. Cette approche permet de réduire le nombre
de croisements (de six à huit) à quatre.

- La transgénèse

La transgénèse (obtention d’OGM) consiste à transférer vers une plante un gène dont la fonction
ou les données d’expression font supposer qu’il est favorable pour le caractère étudié. L’origine
biologique des gènes utilisés peut être diverse. Il est ainsi possible de faire exprimer un gène issu
20

d’une autre espèce végétale ou d’un tout autre organisme (champignon, bactérie) par la machinerie
de transcription et de traduction des cellules de la plante hôte, donc d’élargir considérablement les
ressources génétiques. Les avancées biotechnologiques réalisées ces dernières années permettent
maintenant d’introduire plusieurs gènes à la fois. Cela est important à noter dans le contexte de
l’amélioration de la tolérance à la sécheresse, puisque ce processus complexe repose sur des réponses
impliquant de nombreux gènes.

2.6. Associations nutritives « plante – microflore »

2.6.1. La microflore de décomposition


Les champignons, les actinomycètes et les bactéries saprophytes constituent ce que l'on appelle la
microflore de décomposition. Leur rôle consiste à se nourrir des matières organiques mortes
(nécromasse) ou, ce qui revient au même, à les respirer pour aboutir à les minéraliser. Les régions
du sol où cette décomposition est active se révèlent toujours peu propices à la levée des semences
ou à l'implantation des radicelles. Cela est probablement dû au fait que, parmi les déchets du
métabolisme des microorganismes décomposeurs, il se trouve diverses substances antibiotiques ou
toxiques qui s'opposent à la croissance des plantes.

2.6.2. La microflore d’assimilation

Lorsque dans le sol, l'activité de décomposition diminue et que les substances libérées participent à
la fabrication des humus ou sont adsorbées sur les complexes argilo-humiques, la microflore de
décomposition est remplacée par une microflore différente, dite d'assimilation. Cette microflore
favorise la multiplication des radicelles qui, à leur tour, stimulent fortement la dynamique des
populations de ces microorganismes. Il apparaît que ces relations bénéfiques sont d'abord d'ordre
trophique. Les microorganismes servent d'intermédiaires entre la solution nutritive du sol et les
racines et favorisent les échanges. Les racines, par diverses sécrétions, stimulent l'activité des
microorganismes qui vivent à leur contact.

2.6.3. La symbiose Rhizobium-légumineuses


Les racines des légumineuses (trèfle, lupin, soja, luzerne, pois, haricot, genêt, ajonc, cytise, etc.)
portent des nodosités dans lesquelles se sont installés des Bacillus radicola ou Rhizobium. Ces
bactéries sont semi autotrophes. Elles utilisent comme source de carbone les substances
hydrocarbonées que leur fournit la plante et comme source d'azote, l'azote présent dans l'atmosphère
des porosités du sol. Les légumineuses digèrent une partie des bactéries (mortes ?) profitant ainsi de
leurs protéines. En outre, Bacillus radicola sécrète diverses phytohormones qui profitent d'abord et
surtout à la légumineuse qui l'abrite, mais aussi, très probablement, aux plantes voisines qui mêlent
leur chevelu racinien à celui de la légumineuse.
21

2.6.4. Les bactéries fixatrices de l’azote libre


Les Azotobacter et les Clostridium sont deux genres de bactéries libres dans les sols, capables de
fixer l'azote atmosphérique.
- Les Clostridium sont des bactéries anaérobies strictes dont un certain nombre d'espèces sont
impliquées dans diverses fermentations dont la fermentation butyrique (caractéristique par
son odeur de beurre rance). On considère, à juste raison, que l'anaérobiose est peu favorable
à franchement contraire à la vie dans les sols ou à la croissance des plantes. De là à dire que
les Clostridium ne présentent guère d'intérêt dans les sols, d'aucuns continuent de le faire.
Naturellement, un sol totalement asphyxique est très peu intéressant du point de vue de sa
mise en culture, mais il peut être le support d'autres écosystèmes d'une grande valeur
patrimoniale, autant floristique que faunistique.
- Les Azotobacters sont des bactéries aérobies libres dans le sol. On notera, cependant, que
ces bactéries sont beaucoup plus nombreuses au voisinage des radicelles. Les Azotobacter,
comme beaucoup de bactéries apprécient les sols neutres, bien oxygénés et moyennement
humides. Ces bactéries fixent mieux l'azote atmosphérique dans les sols où les apports
d'azote minéral sont réduits. Ces bactéries exigent, néanmoins des apports organiques
importants, probablement comme source de carbone La stimulation des populations
d'Azotobacter est importante par un travail du sol superficiel (griffage des gazons ou des
prairies, binage, etc.).

2.6.5. Les bactéries symbiotiques de la rhizosphère

Remarquablement, beaucoup de bactéries symbiotiques de la rhizosphère sont les mêmes que celles
que l'on considère comme symbiotiques des animaux et qui vivent dans leur intestin. Ce sont
essentiellement des bactéries lactiques (Escherichia coli, Lactobacillus bifidus, Lactobacillus
acidiphilus, Streptococcus lactis, etc.). De la même façon que dans l'intestin, ces bactéries
participent activement à faciliter l'assimilation des nutriments libérés au cours de la digestion, elles
jouent, dans la rhizosphère, un rôle fondamental dans l'assimilation des nutriments indispensables
aux plantes. Leur abondance, dans les deux cas, se traduit toujours comme un signe de bonne santé.

La relation symbiotique plante - ferments lactiques résulte d'une part du profit que tirent ces
bactéries des sécrétions racinaires émises par la plante (sucres, substances de croissance) et d'autre
part du bénéfice que tire la plante des produits issus du métabolisme bactérien (dégradation de
l'humus, libération des minéraux adsorbés sur le complexe argilo-humique, synthèse d'hormones et
de vitamines, etc.). Parmi les bénéfices les plus notables apportés les bactéries lactiques quand elles
sont abondantes dans la rhizosphère, il en est un qui concerne la santé de la plante. Celle-ci est
22

d'autant plus vigoureuse, mieux apte à former des réserves ou résistante aux parasites que sa
rhizosphère est plus riche.
Malheureusement, les bactéries lactiques de la rhizosphère sont fragiles. Les bactéries lactiques sont
extrêmement sensibles aux herbicides, fongicides, insecticides et autres produits phytosanitaires de
synthèse. C'est un des paradoxes essentiels de l'agriculture dominante (ou productiviste, au choix),
puisque les traitements censés soigner ou protéger la plante la prive finalement de ses moyens de
protection naturels.

.
23
Chapitre 3 : La plante cultivée dans son environnement
3.1. La conduite de la culture

Le principe est de mettre les plantes d’une spéculation (les plants d’une culture choisie), sur un
sol agricole pour le but d’avoir des rendements.

Avoir des rendements n’est pas si facile  Ce sont beaucoup de travaux d’entretien des plantes
avant d’arriver à la récolte.

La conduite de la culture dépend d'une bonne gestion du sol et de l'eau, parce que ces deux
facteurs créent des conditions idéales pour le développement des cultures.

La conduite de la culture commence par la préparation du sol (voir préparation du sol juste
après), suivie de la plantation (semis).

Il est préférable de faire pousser d’abord les plantules dans une pépinière puis de les transplanter.

Une fois semées ou transplantées, les plantes ont besoin de soins.

Certaines d’entre elles doivent être soutenues par des tuteurs.

Il faut enlever les mauvaises herbes, tout en veillant à ne pas endommager les racines ou autres
parties de la plante pendant le sarclage (binage). Certaines espèces demandent le buttage.

Le sol doit être travaillé et sa structure doit permettre à l’air et à l’eau de pénétrer.

Il faut enrichir le sol avec des éléments fertilisants et lutter contre les ennemis des cultures. Des
irrigations sont indispensables pour réussir une culture.

La maturité de la plante varie en fonction de la partie à utiliser.

Les fruits et les graines ont besoin d’être entièrement développés. Certaines cultures ne
mûrissent pas de façon uniforme, des récoltes échelonnées sont nécessaires.

3.1.1. Préparation du sol

Il n’existe aucune méthode, aucun outil, aucune combinaison d’outils, aucun réglage qui soit passe-
partout. Chaque terre doit être traitée en fonction de ses caractéristiques structurales propres,
compte tenu de son historique cultural, de la nature du précédent, de son état au moment de la
réalisation de l’emblavement et des conditions climatiques prévues immédiatement après le semis.
Quelle que soit la méthode choisie, il convient :
 de réaliser un état de la situation de la parcelle;

23
24
 de choisir les modalités de réalisation (profondeur de travail, outils et réglages);
 d’effectuer la préparation du sol avec le maximum de soin et dans les meilleures conditions
possibles :
- Défrichement (préparation du terrain)
- Labour
- Billonnage

3.1.2. Mise en place d’une culture

On parle de semis pour la mise en place de graines, de plantation lorsqu’il s’agit d’autres organes.
L’opération est caractérisée par une date, une profondeur, une densité. On distingue les semis
réalisés avec des semoirs « classiques » ou « de grande culture », pour lesquels l’écartement entre
rangs est constant mais l’écartement entre graines sur un rang est variable, des semis réalisés avec
des semoirs « de précision », ou « semoirs monograines », où l’écartement entre graines sur le rang
est contrôlé. Les plantations sont réalisées avec des outils adaptés à chaque culture à planter
(planteuse à pommes de terre, à tabac...).

3.1.3. Principaux soins culturaux

3.1.3.1. Fertilisation et amendement


Ces opérations concernent l’apport au sol d’éléments, minéraux ou organiques, en quantité de
l’ordre du quintal par ha (fertilisation) ou de la tonne par ha (amendement). La fonction de l’apport
d’éléments minéraux est de permettre une alimentation correcte de la culture en place ou à venir.
La nature et la quantité des éléments apportés dépendent des besoins des cultures et des
caractéristiques du sol. L’apport est réalisé pendant les intercultures ou lors des cultures. Les outils
utilisés sont souvent des épandeurs ou distributeurs d’engrais, soit centrifuges (peu précis), soit
pneumatiques, pour épandre des engrais solides, ou encore des pulvérisateurs pour épandre des
engrais sous forme liquide. Les largeurs de travail sont de 9 à 36 m. La fonction de l’apport de
matières organiques est de fournir une partie des éléments minéraux en complément ou en
substitution de la fumure minérale, et également de modifier les propriétés hydriques et physiques
des sols.
Les éléments majeurs dont la fourniture par le sol est souvent insuffisante pour satisfaire les besoins
des cultures sont l’azote, le phosphore et le potassium. L’azote est le plus mobile des trois dans le
sol, et la fertilisation azotée est raisonnée culture par culture. La fertilisation phospho-potassique en
revanche a longtemps été raisonnée sur l’échelle d’une succession de culture, avec l’objectif de
maintenir des teneurs en éléments suffisantes dans le sol. Récemment les prescriptions ont changé,
et la fertilisation en P et K se rapproche de la fertilisation azotée, avec un objectif de satisfaction des
24
25
besoins de la culture. Le raisonnement tient compte du type de sol, du passé de fertilisation, de
l’exigence et des besoins de la culture, et de la teneur du sol.

Les engrais tant azotés que phospho-potassiques sont disponibles sous plusieurs formes physiques
(liquide ou solide) ou chimiques (formule), et dans des formulations (teneur en éléments minéraux
dans le produit commercial) très variées (engrais simples; engrais binaires ou ternaires). Les critères
retenus par les agriculteurs pour choisir tel ou tel produit sont l’adéquation entre la formulation et
les besoins du peuplement, la vitesse avec laquelle les éléments épandus sont disponibles, et la
commodité d’emploi.

3.1.3.3. Protection phytosanitaire


On regroupe sous ce titre l’ensemble des opérations qui visent à protéger les cultures contre leurs
ennemis : mauvaises herbes (ou adventices), parasites animaux (insectes, nématodes, rongeurs,
mollusques, oiseaux...), champignons et maladies à virus ou bactéries. On distingue la lutte
chimique des autres moyens de lutte.

Lutte chimique : elle utilise des matières actives, d’origine parfois minérale mais surtout
organique, toxiques pour les ennemis. Ces matières actives sont souvent épandues sur toute la
surface des champs cultivés par des pulvérisateurs (largeurs de travail de 9 à 36 m), parfois
distribuées juste à proximité des organes à protéger (par exemple insecticides distribués en même
temps que les graines par le semoir juste sur la ligne de semis des betteraves sucrières), parfois
déposées directement sur l’organe (exemple de l’enrobage ou du pelliculage des semences par
différents fongicides et insecticides). Leur action peut être immédiate ou différée, plus ou moins
sensible au développement de la plante ou de l’ennemi visé, aux conditions climatiques, à l’état du
sol...

Autres moyens de lutte : c’est le cas par exemple de la lutte mécanique contre les adventices par
enfouissement lors des travaux du sol, ou par binage lorsque la culture est en place, ou par fauche
des refus en prairie. Mais existent également la lutte biologique qui utilise des organismes vivants,
surtout contre les insectes, la lutte thermique contre les adventices, la lutte acoustique contre les
oiseaux... D’une manière plus générale, l’ensemble des autres techniques culturales (c’est-à-dire
dont l’objectif principal n’est pas la lutte contre les ennemis des cultures) interagissent fortement
avec le développement des populations d’ennemis, et avec les méthodes de lutte (par exemple la
date de semis joue sur le développement des maladies et des insectes, la densité de semis permet de
contrôler partiellement les adventices...).

25
26
3.2. Rendement et ses composantes

3.2.1. Le rendement d’une culture et ses composantes

En agriculture, on appelle habituellement rendement la quantité de produit récoltée sur une surface
cultivée donnée. Il correspond à un rapport entre ce qui est produit dans un agrosystème et ce qui
est apporté. Il est souvent exprimé en quintaux métriques (1 q = 100 kg) par hectare pour les grains,
ou en tonnes par hectare pour les produits riches en eau (racines et tubercules, fruits...). Ce terme,
consacré par l'usage, est impropre, puisqu'un rendement est une grandeur sans dimensions, le
numérateur et le dénominateur ayant la même unité. Le vrai rendement serait donc le rapport entre
la quantité récoltée et la quantité de semence, qui a été utilisé pendant des millénaires (« un
rendement de 5 pour 1 », disait-on par exemple). Ou bien un rendement énergétique, rapport entre
la quantité de calories produites et celle dépensée pour la produire.

3.2.2. Expression du rendement

Le rendement est exprimé de différentes manières suivant la forme de la récolte attendue.


- Dans le cas d'une culture céréalière comme le blé, l'orge, le maïs grain, où on ne
s'intéresse qu'aux grains récoltés, on parle de rendement en unité de poids sur une unité
de surface. Par exemple, on utilisera le quintal par hectare (q/ha).
- Dans le cas d'une culture fourragère où l'on récolte la culture pour sa matière sèche
comme les herbes de prairie, le maïs à vocation d'ensilage, on exprimera le rendement en
unité de poids de matière sèche.

- Dans le cas des vignes par exemple, on calcule le rendement en quantité de vin produit
par unité de surface. On parlera donc en volume rapporté à la surface cultivée. L'unité la
plus utilisée est l'hectolitre par hectare.

- On peut aussi calculer le rendement en production finale de la culture, par exemple pour
le colza ou le tournesol, en volume d'huile par hectare

3.2.3. Composantes du rendement

Le rendement, quelle que soit la culture (excepté le vin, exemple qui sera traité plus loin), est une
valeur quantitative dépendant d'interactions, parfois complexes entre 3 types de paramètres :
1. le potentiel génétique de la plante cultivée. Le potentiel génétique d'une plante (d'un
individu) est relativement immuable (immuable à moyen terme en cas de clonage, et
lentement évolutif sur le temps long). D'une culture à l'autre et sur quelques années ou

26
27
décennies, il est supposé identique lorsque les conditions environnementales seront
optimales. Le rendement obtenu dans ces conditions est appelé rendement potentiel. Dans
ces conditions, la plante reçoit suffisamment de rayonnement solaire, de température, d'eau,
elle a accès à tous les nutriments nécessaires à sa croissance et ce à n'importe quel instant,
elle n'est pas significativement attaquée par aucun ravageur, et elle dispose d'assez d'espace
et de sol pour se développer. Tous les paramètres évoqués ci-dessus, permettant d'obtenir le
rendement potentiel, sont les éléments de l'environnement qui peuvent, s'ils ne sont pas
présents tout au long du cycle de la plante, diminuer le rendement effectif.
2. l'environnement naturel réel de la plante (contexte édaphique, incluant sol, pente,
exposition..)

3. les nombreuses méthodes agronomique, agroécologique et/ou génétiques qui peuvent


modifier cet environnement et/ou accroître les rendements culturaux, par exemple :
l'irrigation, la fertilisation, la culture sous serre et/ou hydroponique, la lutte contre les
« mauvaises herbes » et les ravageurs, des modifications issues du génie génétique, et le
choix de la variété cultivée (en fonction du sol, du climat, du microclimat, et la pression
sélective).

On peut analyser et isoler différentes composantes du rendement effectif d'une culture a posteriori,
pour mieux comprendre quelles conditions n'ont pas été réunies au cours de la culture et ont
empêché la plante d'atteindre son rendement optimal.
Dans le cas d'une culture où l'on récolte les graines uniquement (blé, orge, sarrasin, pois fourrager
ou féverole par exemple), les deux composantes principales de rendement sont le nombre de grains
par hectare et le poids moyen d'un grain. Ceci permet, par une formule très simple, d'arriver au
rendement effectif :
Poids moyen d'un Grain x Nombre de grains = rendement
Ces composantes peuvent être découpées en d'autres composantes dans le cas d'une céréale :
Nombre de grains = Nombre d'épis x Nombre de grains par épi

3.2.4. Rendement maximum et rendement optimum

Dans les deux dernières décennies, en particulier dans l'Union européenne, les nouvelles contraintes
environnementales (plan de diminution des produits phytopharmaceutiques, essai de limitation des
rejets en nitrates et en phosphore) ont encouragé les agriculteurs à rechercher un rendement
optimum et non un rendement maximum. Le rendement agronomique optimum pour une culture est
défini comme étant le point où le rendement marginal s'annule. Cependant, le rendement optimal

27
28
peut aussi se calculer pour une exploitation ou une rotation, incorporer des éléments économiques
(investissements, décisions sur la main-d'œuvre) ou sociétaux (contraintes environnementales. Ainsi
le rendement agronomique des cultures en TCS est-il en général moindre, mais le rendement
économique peut être meilleur et plus proche de l'optimal.

3.2.5. Productivité de travail (« rendement par unité de travail »)

La productivité du travail agricole est le rapport entre la production récoltée et le temps de travail
nécessaire pour l'obtenir. Les rendements (soit par surface soit par homme) peuvent être très
différents : concernant les céréales, si le rendement par unité de surface varie à l'échelle mondiale
au moins de 1 à 30, une fois calculé par unité de main d'œuvre la variation des rendements est de 1
à 3000.

Chapitre 4 : Travail du sol

4.1. Rôles
Le rôle essentiel du travail est d'obtenir un état du sol favorable à la mise en place des cultures et à
leur développement racinaire. Il permet l'entretien du sol et la réorganisation de sa structure en vue
d'accueillir une nouvelle culture dans les meilleures conditions agronomiques et économiques.

4.1.1. Assurer un semis de qualité

La préparation du sol doit permettre d'obtenir une répartition régulière des semences sur le sol, un
enfouissement convenable pour les mettre à l'abri des animaux granivores et un placement au
contact d'une terre suffisamment humide favorisant leur germination. Dans ce dernier cas, sauf si
l'humidité est excessive, il faut que les préparations du sol permettent après semis, le contact de la
graine avec une portion de terre rassisse ou tassée dans laquelle les mouvements de l'eau se feront
aisément.

4.1.2. Améliorer les circulations internes dans le sol

Le travail du sol permet de conserver et d'accroître la porosité du sol et d'améliorer la perméabilité


de la couche travaillée. Il peut en effet aboutir à la fois à une augmentation de la percolation, c'est à-
dire de la descente de l'eau en profondeur, ainsi qu'une amélioration de la circulation latérale de
l'eau.

4.1.3. Faciliter le développement racinaire

Le travail du sol permet d'obtenir une répartition et la mobilité des agrégats les uns par les rapports
aux autres. Il favorise le cheminement des racines dans le sol, puisque leur extrémité exerce une

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expression qui peut déplacer les particules de terre. Cette mobilité dépend de la structure du sol et
de l'humidité. Pour une structure donnée, une humidité trop faible ou trop élevée peut réduire la
mobilité des agrégats et gêner le bon fonctionnement des outils et des racines. Notons que
l'extrémité des racines n'est pas "une perforatrice": la croissance racinaire se fait par intrusion entre
les agrégats, en empruntant les interstices et les fissures.

4.2. Objectifs

Les actions de travail du sol visent, avec ou sans l'appoint des agents climatiques, à ameublir la
couche arable et le lit des semences.
Cette action, en apparence très banale, désigne les opérations mécaniques qui permettent à
l'agriculteur d'atteindre plus ou moins chacun des dix objectifs :

1. L'enfouissement des débris végétaux et des résidus superficiels,


2. L'ameublissement de la couche arable,
3. Le réchauffement du sol,
4. La formation du lit de semence,
5. La répartition de la terre fine et des mottes,
6. Le nivellement du sol,
7. La correction de l'excès de porosité,
8. L'ameublissement du sol au-dessous de la zone labourée,
9. La maîtrise de la propagation :
- des mauvaises herbes,
- des parasites,
- des maladies,
10. L'incorporation des amendements et des fertilisants.

4.3. Types d’opérations du travail du sol

Le travail du sol regroupe l’ensemble des interventions culturales faites en fonction du profil et de
la surface du sol. Et ce, afin de créer un environnement favorable au développement radiculaire et
de permettre le fonctionnement normal des outils. Les pratiques de la préparation du sol telles que
les labours constituent les principales techniques en agriculture. Dans ce cadre, il est indispensable
de considérer que ce “travail” est dépendant de certains facteurs tels que le sol, le climat et les
exigences culturales.
Fondamentalement, un itinéraire de travail du sol comprend deux types d'opérations, que l'on
distingue par le volume de terre affecté par les outils : le travail profond concerne l'ensemble des
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30
horizons travaillés sur une profondeur pouvant atteindre 60 cm (sous-solage), et les opérations de
travail superficiel, qui ne touchent que les premiers centimètres du sol. Dans certaines conditions
toutefois, la préparation du sol est simplifiée (on parle alors de TCS, techniques culturales
simplifiées), l'agriculteur ne procédant qu'à un travail superficiel sans retournement du sol, voire
même implantant la culture sans travail du sol préalable (semis direct) en utilisant un équipement de
semis adapté.

4.3.1. Travail profond


4.3.1.1. Labour

Il est réalisé généralement à une profondeur comprise entre 25 et 40 cm. Il est réalisé avec une
charrue (outil à socs ou à disques) qui découpe et éventuellement (charrues à socs seulement)
retourne des bandes de terre. Ses principales fonctions sont d’augmenter la porosité globale du sol,
d’enfouir des amendements organiques éventuels et des résidus de culture, d’enfouir les adventices,
d’enfouir des engrais minéraux et éventuellement des résidus de pesticides.
En présence de sols compacts, il est essentiel d’utiliser des cultivateurs rotatifs afin de maximiser
la productivité des parcelles. Il s’agit d’outils à dents très utilisés dans le maraîchage. Un cultivateur
de 4 à 7 dents au mètre est approprié pour la préparation du lit de semences. Les cultivateurs ont un
objectif d’optimisation de la préparation du sol mais doivent aussi améliorer de la gestion de l’eau
du sol et des minéraux.

Figure 6 : Vue d’une charrue à soc

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Figure 7 : Vue d’une charrue à disques

Figure 8 : Vue d’un cultivateur rotatif

4.3.1.2. Décompactage

Beaucoup moins fréquent que le labour, il est réalisé avec un outil à dents (sous-soleuse ou
décompacteuse); sa fonction est de fissurer par éclatement les zones compactes situées au-dessous
du niveau du labour, qui peuvent apparaître suite à des passages répétés d’engins agricoles lourds en
conditions humides. Les décompacteurs travaillent le sol en profondeur de 25 à 50 cm, grâce à des
dents très robustes fixées à un bâti. Le décompacteur est un outil tracté, composé de dents en acier
de 60 à 80 cm. Il soulève le sol à une puissance de traction élevée de 10 CV/dent. Le
fonctionnement de cet outil est coûteux en énergie et en temps. Son utilisation doit être complétée
avec un travail du sol superficiel.

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Figure 9 : Vue de décompactages

4.3.2. Travail moyen

Il a essentiellement pour fonction d’ameublir l’horizon travaillé, sans retournement ni


enfouissement. Il est réalisé par des outils à dent (de type chisel ou cultivateur lourd) ou à disque, à
des profondeurs comprises entre 10 et 20 cm. Ce type de travail est parfois réalisé à la place d’un
labour, soit que les conditions soient trop sèches pour permettre la réalisation de ce dernier, soit que
l’agriculteur ait décidé d’adopter des méthodes de travail du sol simplifiées.

4.3.3. Travail superficiel


4.3.3.1. Déchaumage

Le déchaumage intervient surtout pour les grandes parcelles, à sol compact, susceptibles de
concentrer de l’eau. Il sert avant tout à faciliter la décomposition des résidus de récolte et à détruire
les graines et les adventices laissés sur le sol. L’application du déchaumage dépend énormément du
type de sol, de la culture implantée et des conditions climatiques. Ils travaillent sur une profondeur
de 3 à 10 cm de profondeur, avec une vitesse de 10 à 15 km par ha.

Les déchaumeurs peuvent être traînés, portés ou semi-portés. Les déchaumeurs traînés sont plus
lourds et permettent une meilleure pénétration du sol. Les modèles portés sont plus légers, ils sont
aussi plus maniables et plus économiques.

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Figure 10 : Vue d’un déchaumeur

Le cover crop est utilisé également pour un déchaumage à une profondeur de 5 à 15 m. L’ensemble


de ses disques sont sur un même axe et assurent un travail du sol plus profond, à une vitesse
d’utilisation de 10km/h.

Figure 11 : Vue d’un Cover crop

Le chisel est considéré comme un bon outil de conservation des sols. A l’aide d’un train de disques
droits, cet outil tranche les résidus et stabilise le chisel. Une partie du sol est émiettée et déplacée
alors que la partie centrale est disloquée. Les chisels sont nettement plus lourds: Un poids de 200 à
400 kg par mètre de largeur et 50 à 100 kg/dent. Les chisels nécessitent une puissance de 7 à 12 kW
par dent.

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Figure 12 : Vue d’un Chisel

4.3.3.2. Préparation du lit de semence


Il s’agit généralement d’un ensemble d’opérations réalisées entre le labour et le semis, dont
l’objectif est surtout de préparer le lit de semences, principalement en lui conférant une structure
favorable à la germination des cultures ultérieurement semées, mais aussi en éliminant les
adventices présentes, et parfois en enfouissant certains produits agro-pharmaceutiques.
L’émiettement et le nivellement du sol qui résultent de ces opérations sont en général également
propices au déroulement d’une récolte en fin de cycle dans de meilleures conditions. L’émiettement
(sur une profondeur de 5 à 10 cm) est réalisé par des outils tractés à dents (du type cultivateur
léger), à pointes (herses), ou à disques (pulvériseurs) ou par des outils animés, dont l’énergie ne
provient plus de la seule traction mais est transmise par la prise de force du tracteur (herses
alternatives et rotatives).

Chapitre 5 : Récolte

5.1. Définition
La récolte désigne l'ensemble des travaux agricoles permettant à l'homme de collecter les plantes,
fruits et légumes (objet d'une culture, le plus souvent) par cueillette, fauchage, arrachage, et de les
transporter à l'abri pour stockage plus ou moins provisoire (dans un grenier, un hangar, une cave, un
silo) avant consommation ou transformation (familiale, artisanale ou industrielle).

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La récolte ne concerne pas que des produits destinés à l'alimentation. On parle, par exemple, d'une
récolte de lin ou de coton. On parle aussi de « récolte » à propos d'autres produits naturels, par
exemple le miel des ruches ou le sel des marais-salant

5.2. Opération de récolte


Elles sont longtemps restées manuelles et nécessitaient le plus souvent une main d'œuvre abondante
et saisonnière, qui poussait à développer une nécessaire solidarité dans les campagnes pour
mobiliser tous les bras disponibles au niveau d'une communauté.
Souvent la récolte imposait plusieurs opérations échelonnées dans le temps : ainsi pour les céréales,
autrefois on coupait le blé, puis on le liait en gerbes, qui étaient ensuite entassées en meules pour
compléter le séchage. Ces meules étaient ensuite rassemblées au point de battage. Au cours du
XXe siècle, la mécanisation s'est considérablement développée dans les pays industrialisés, faisant
naître des engins toujours plus sophistiqués. Ce sont de plus en plus des machines automotrices
combinant plusieurs opérations en un seul passage, au détriment cependant de l'emploi agricole qui
n'a cessé de décroître depuis la révolution industrielle.

5.3. Machinisme agricole


Parmi les machines de récolte, la plus emblématique est sans doute la moissonneuse-batteuse,
conçue d'abord pour les céréales à paille (blé, orge, seigle, avoine) et dont l'emploi s'est étendu à de
nombreuses cultures : maïs, grâce à la mise au point de becs cueilleurs, oléagineux (colza,
tournesol), protéagineux (pois, féveroles), etc. On peut citer également la machine à vendanger et,
plus récentes, la récolteuse automotrice de betteraves ou de pommes de terre, la récolteuse-
hacheuse-chargeuse pour le fourrage ou le maïs-ensilage, etc.
Toutes les récoltes ne sont pas toujours facilement mécanisables, notamment lorsque la maturité des
produits est trop échelonnée dans le temps et qu'il est nécessaire de passer plusieurs fois, ou que les
produits sont trop fragiles. C'est notamment le cas pour certains fruits comme les pommes.
Néanmoins des robots sont en cours de mise au point pour se substituer à l'homme.

5.4. Intérêt agronomique des résidus de récolte


Les pailles, foins, racines et autres résidus de récoltes ont été par le passé utilisés pour divers
usages, mais ils peuvent aussi rester en place et - notamment pour les résidus de plantes
légumineuses - contribuer, s'ils sont bien gérés et bien intégré dans l'assolement, à augmenter la
fertilité du sol et à le protéger de l'érosion.

5.5. Types de récoltes

– Cueillette : récolte de fruits et de certains légumes.


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– Fenaison : récolte de foin.

– Moisson : récolte de céréales ou d'oléagineux.

– Roulaison : récolte de la canne à sucre.

– Vendange : récolte de raisin destiné à la vinification.

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