Les Différentes Métho
Les Différentes Métho
Les Différentes Métho
1. La méthodologie traditionnelle
Selon les propos de JP Robert, la méthodologie traditionnelle vise à « doter l’élève d’un
savoir qui l’ouvre sur la société, à recours à la traduction (en privilégiant les exercices de
version et de thème) pour lui permettre de lire des textes d’auteurs reconnus, et utilise un
matériel écrit (vocabulaire, grammaire, dictionnaire bilingue) » (JP Robert, 2008 : 133)
Le vocabulaire était enseigné sous forme de listes de centaines de mots présentés hors
contexte et que l’apprenant devait apprendre par cœur.
Avec la méthodologie traditionnelle, l’oral est relayé au second plan et la priorité est accordée
à l’écriture. Cependant, elle ne donne pas accès à un véritable apprentissage de l’expression
écrite puisque (Cornaire & Raymond, 1999, p.4-5) :
2. La méthodologie directe
En France, en 1902, on assiste à ce que C. Puren nomme “le coup d’état pédagogique" : une
instruction officielle imposera d’une manière autoritaire l’utilisation d’une nouvelle
méthodologie dans l’enseignement national: la méthodologie directe.
Son apparition résulte d’une évolution interne de la méthodologie traditionnelle, mais c’est
également dû à une volonté politique. En effet, dès la fin du 19 ème siècle, la France désirait
s’ouvrir sur l’étranger. La société ne voulait plus d’une langue exclusivement littéraire, elle
avait besoin d’un outil de communication qui puisse favoriser le développement des échanges
économiques, politiques, culturels et touristiques qui s’accélérait à cette époque. Les besoins
d’apprentissage des langues vivantes étrangères évoluent ainsi vers un nouvel objectif qui se
veut plus “pratique” et qui visait une maîtrise effective de la langue comme instrument de
communication. Elle est considérée, historiquement, comme la première méthodologie
spécifique à l’enseignement des langues vivantes étrangères.
Son objectif est « de faire parler l’élève sans parler de la langue. Elle refuse -comme son nom
l’indique- le passage par la traduction, se propose de plonger l’élève dans un bain de langue
et veut imiter les conditions d’apprentissage de la langue maternelle » (Robert, 2008 : 133).
Le matériel utilisé se composait d’objets appartenant à l’environnement de l’élève.
Cette méthodologie se base sur l’utilisation de plusieurs méthodes : méthode directe, active et
orale.
- méthode directe qui constitue un ensemble des procédés et des techniques permettant
d’éviter le recours à la langue maternelle dans l’apprentissage. Il s'agit du principe de base qui
la distingue de la méthodologie traditionnelle. Cependant l’opinion des méthodologues directs
sur l’utilisation de la langue maternelle divergeait : certains étaient partisans d’une
interdiction totale, tandis que la plupart étaient conscients qu’une telle intransigeance serait
néfaste et préféraient une utilisation plus souple de la méthode directe.
- méthode orale qui constitue un ensemble des procédés et des techniques visant à la pratique
orale de la langue en classe. Les productions orales des élèves en classe constituaient une
réaction aux questions du professeur afin de préparer la pratique orale. L’objectif de la
méthode orale était donc pratique. Le passage à l’écrit restait au second plan et était conçu
comme le moyen de fixer par l’écriture ce que l’élève savait déjà employer oralement, c’est ce
que certains ont nommé un "oral scripturé". La progression vers la rédaction libre passait par
la dictée, puis par des reproductions de récits lus en classe et enfin par des exercices de
composition libre.
- méthode active constituée d’un ensemble de méthodes visant à rendre l'apprenant plus actif :
interrogative : système de questions-réponses entre le professeur et ses apprenants, afin
de réemployer les formes linguistiques étudiées),
intuitive : explication du vocabulaire (sans recours à la langue maternelle) qui obligeait
l’élève à un effort personnel de divination à partir d’objets ou d’images,
imitative : imitation acoustique au moyen de la répétition intensive et mécanique,
répétitive (on retient mieux en répétant) ainsi que la participation active physiquement de
l’élève (la lecture expressive par exemple accompagnée par des mouvements corporels
afin d’augmenter la motivation chez l’apprenant).
Enfin, la motivation de l’élève est comptée. Les méthodes sont adaptées aux intérêts, aux
besoins et aux capacités de l’élève. La progression des contenus se faisait du simple au
complexe.
La méthodologie directe fut déclinée à cause de quelques problèmes aussi bien internes
qu’externes.
En ce qui concerne les problèmes externes, on peut citer le refus par les enseignants d’une
méthodologie qui leur a été imposée et l’ambition excessive de cette méthodologie qui
exigeait des professeurs une excellente maîtrise de la langue orale sans pour autant offrir un
recyclage massif des enseignants.
Il n'en reste pas moins que la méthode directe a posé les premiers jalons d'une évolution qui
n'a cessé de se préciser à travers les apports de la méthode audio-orale et de la méthode audio-
visuelle.
Pour cela, cette méthodologie a profité de manière intense des nouvelles technologies de
l’époque telles les enregistrements, les supports audiovisuels, les laboratoires de langue « dont
l’objectif est de faire répéter les structures linguistiques de façon systématique et intensive de
sorte qu’elles s’en trouvent mémorisées et automatisées. » (Hirschsprung, 2005 :31)
Elle donnait aussi la priorité au matériel technique tel que le tableau de feutre et le
magnétophone.
Son objectif général étant la communication en langue cible « les quatre habiletés
(compréhension orale et écrite et expression orale et écrite) sont visées en vue de la
communication de tous les jours. » (Germain, 1993 :142
Cependant, comme dans la méthodologie directe, dans la M.A.O. aussi, l’écrit prend sa place
au second plan et l’oral reste prioritaire. Dans cette perspective les activités d’écriture reste
réduites et « se limitent le plus souvent à des exercices de transformation et de substitution »
dans lesquels le sens est négligé au détriment de l’aspect syntaxique ou bien se limitent « à
une composition où l’on s’attend à ce que l’apprenant reprenne les structures linguistiques
présentées à l’oral ». (Cornaire & Raymond, 1999, p.5-6)
Le vocabulaire était relégué au second plan par rapport aux structures syntaxiques. De plus,
les habitudes linguistiques de la langue maternelle étaient considérées principalement comme
une source d’interférences lors de l’apprentissage d’une langue étrangère ; afin de les éviter, il
était recommandé que le professeur communique uniquement dans la langue étrangère.
- le manque de transfert hors de la classe de ce qui a été appris (sa validité se limitait au
niveau élémentaire).
- il n’est toujours pas question d’un véritable apprentissage de l’expression écrite, d’une vraie
communication écrite et surtout d’une autonomie à l’écrit.
Nous verrons que dans la méthodologie SGAV, qui a suivi la M.A.O, la situation ne s’est pas
améliorée.
5. La méthodologie Structuro-globale audio-visuelle (SGAV)
Au milieu des années 50, Petar Guberina, de l’Institut de Phonétique de l’Université Zagreb,
« donne les premières formulations théoriques de la méthode SGAV (Structuro-Globale
Audio-Visuelle) » (Germain, 1993 :153). D’abord, cette méthodologie s’est nommée “la
méthode Saint-Cloud Zagreb” (Besse, 1985 :39). Cette méthodologie, après son apparition
pour la première fois aux Etats-Unis, s’est répandue dans tous les pays du monde en associant
“des enregistrements sonores (sur bande magnétique) d’exercices, énoncés ou des récits à des
séquences d’images projetées sur un écran à partir de films fixes” (Cuq, 2003 :28).
Les principes de la méthodologie SGAV d’après Mihaela Ivan (Ivan, 2006: 17) sont:
Une priorité donnée à la langue parlée,
Une grammaire inductive implicite avec exercices de réemploi, des structures en situation,
par transposition,
Un vocabulaire limité aux mots les plus courants,
L’enseignant se tient tel un technicien de la méthodologie,
Une approche du français sans aucun recours à la langue maternelle
Le Français fondamental:
A partir des années 1950 et pour des raisons politiques, l’enseignement du Français comme
langue étrangère, devient une préoccupation au plus haut niveau de l’état français.
Des équipes de recherches, constituées de linguistes, de littéraires et de pédagogues, s’activent
en France et à l’étranger pour trouver les meilleurs outils pour diffuser le français (non encore
devenu FLE). Les premiers travaux publiés dès 1954 ont donné naissance au français
élémentaire puis deux listes de 1500 vocables environ chacune nommée français fondamental
(premier degré et second degré)
Le français fondamental est une liste de mots et d'indications grammaticales élaborée en vue
de l'enseignement du français aux étrangers et aux populations de l'Union française en vue
d’améliorer la diffusion de sa langue dans le monde. Il sera considéré, jusqu’aux années
1975/76, comme une base indispensable pour les premières étapes
d’enseignement/apprentissage du FLE pour des apprenants en cours intensifs ou en situation
scolaire.
« Le noyau de mots fréquents et le lexique disponible fondamental forment ensemble le
français fondamental. Il est constitué d'un premier degré (F.F.1), limité à moins de
1 500 mots, complété d'un deuxième degré (F.F.2) qui comporte quelque 1 700 mots. Les
listes définitives ont été établies par une commission de pédagogues et de grammairiens,
après examen des résultats du dépouillement de diverses enquêtes. Les deux degrés du
français fondamental constituent une base très solide et suffisamment large pour
l'apprentissage de la langue usuelle, aussi bien dans le cadre du français langue étrangère
(F.L.E.) que du français langue maternelle (F.L.M. » (H. Laborie)
Les contenus et les listes du français fondamental (FF) ont fait l’objet de critiques d’ordre
linguistique et surtout sociolinguistique. Certains dialogues élaborés strictement sur le FF
présentaient des aspects langagiers peu vraisemblables. Les parcours linéaires ne tenaient pas
compte des besoins langagiers, professionnels et des motivations réelles des publics visés.
Tous les apprenants – qu’ils soient scolaires ou adultes professionnels - étaient confrontés aux
mêmes contenus et à des progressions très lentes, souvent inadaptées aux durées que les
apprenants pouvaient raisonnablement consacrer à l’apprentissage de la langue.
N.ABDESSEMED 3 ème année LMD
Bibliographie sélective
- Besse, H. (1985). Méthodes et Pratiques des manuels de Langue. CREDIF. Paris: Didier.
- Cadre européen commun de référence pour les langues, Conseil de l’Europe, Didier, 2001.
-Cornaire C, et Raymond P. (1999). La production écrite. Paris : Robert Galisson. Coll. CLE International.
-Cuq, J. P. (2005). Cours de Didactique du Français Langue Etrangère et Seconde. Grenoble: Cedex.
Presses Universitaires de Grenoble.
-Cuq, J. P. (2003). Dictionnaire de Didactique du Français. Langue Etrangère et Seconde. Paris: Clé
International.
- Germain, C. (1993). Evolution de L’Enseignement des Langues: 5000 Ans d’Histoire. Paris: Didier. Clé
International.
-Hirschsprung, N (2005). Apprendre et enseigner avec le multimédia. Paris. (Coll. Hachette, F).
-Ivan, M. (2006). « La Méthode Structuro-Globale Audio-visuelle (S.G.A.V.) Audio-Visual and Structuro-
Global Method ». Dialogos 2006/14.p.16-20. ASE, Bucarest, Roumanie.
[http://www.romanice.ase.ro/dialogos/14/07_Ivan-La-metode-structuro.pdf].
- H. Laborie. Le français fondamental / CASNAV Académie d'Amiens - France
- Puren, C. (1988). Histoire des méthodologies de l'enseignement des langues. Paris: Nathan.
Clé International.