Epk 8 B 2 D 3 R 1 Mo
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Epk 8 B 2 D 3 R 1 Mo
2020
UE1 N°4 La sécurité du patient. La gestion des risques. Les évènements indésirables associés aux soins (EIAS) 5
UE2 N° 26 Prévention des risques fœtaux : infections, médicaments, toxiques, irradiation 13
UE6 N°142 Surveillance des maladies infectieuses transmissibles 21
UE6 N°143 Vaccinations 25
UE6 N°144 Fièvre aiguë chez l'enfant et l'adulte 35
UE6 N°145 Infections naso-sinusiennes de l'adulte et de l'enfant 41
UE6 N°146 Angines de l'adulte et de l'enfant et rhinopharyngites de l'enfant (partie pédiatrique non traitée ici) 45
UE6 N°147 Otites infectieuses de l'adulte et de l'enfant 53
UE6 N°148 Méningites, méninge-encéphalites chez l'adulte et l'enfant (partie pédiatrique non traitée ici) 59
UE6 N°149 Endocardite infectieuse 75
UE6 N°150 Surveillance des porteurs de valve et prothèses vasculaires 83
UE6 N°151 Infections broncho-pulmonaires communautaires de l'adulte et de l'enfant 85
UE6 N°152 Infections cutanée-muqueuses et des phanères, bactériennes et mycosiques, de l'adulte et de l'enfant 97
UE6 N°153 Infections ostéo-articulaires (IOA) de l'adulte et de l'enfant 107
UE6 N°154 Septicémie/Bactériémie/Fongémie de l'adulte et de l'enfant 119
UE6 N°155 Tuberculose de l'adulte et de l'enfant 125
UE6 N°156 Tétanos 139
UE6 N°157 Infections urinaires de l'adulte 141
UE2 N° 27 Connaître les particularités de l'infection urinaire au cours de la grossesse 141
UE6 N°158 Infections sexuellement transmissibles (1ST ) : gonococcies, chlamydioses, syphilis,
papillomavirus humains (HPV), trichomonose 157
UE6 N°159 Coqueluche 165
UE6 N°161 Oreillons 171
UE6 N°162 Grippe 173
UE6 N°163 Hépatites virales 179
UE6 N°164 Infections à herpès virus du sujet immunocompétent 187
UE6 N°165 Infection à VIH 195
UE6 N°166 Paludisme 211
UE6 N°167 Gale et pédiculose 219
UE6 N° 168 Parasitoses digestives : amœbose, giardiose, taeniose, ascaridiose, oxyurose 225
UE6 N°169 Zoonoses 231
UE6 N°170 Pathologie infectieuse chez les migrants adultes et enfants 241
UE6 N°171 Voyage en pays tropical de l'adulte et de l'enfant : conseils avant le départ, pathologies du retour :
fièvre, diarrhée, manifestations cutanées 247
UE6 N°172 Diarrhées infectieuses de l'adulte et de l'enfant 259
UE6 N°173 Prescription et surveillance des anti-infectieux chez l'adulte et l'enfant 267
UE6 N°174 Risques émergents, bioterrorisme, maladies hautement transmissibles 283
UE7 N°186 Fièvre prolongée 287
UE7 N°187 Fièvre chez un patient immunodéprimé 291
UE7 N°211 Purpuras chez l'adulte et l'enfant 297
UE7 N°213 Syndrome mononucléosique 299
UE7 N°214 Éosinophilie 301
UE7 N° 216 Adénopathie superficielle de l'adulte et de l'enfant 307
UE11 N°352 Péritonite aiguë chez l'enfant et chez l'adulte 311
UE11 N°362 Exposition accidentelle aux liquides biologiques : conduite à tenir 313
Abréviations 318
3
UE1
N °4
Physiopathologie des infections urinaires ASA 1 : patient n'ayant pas d'affection autre que celle
nosocomiales nécessitant l'acte chirurgical
Mécanisme ascendant prédominant. Réservoir digestif. ASA 2 : patient ayant une perturbation modérée d'une
· Acquisition lors de la mise en place de la sonde grande fonction
· Acquisition par voie endo/uminale : très dimi ASA 3 : patient ayant une perturbation grave d'une
nuée avec les «systèmes clos», sauf en cas de faute grande fonction
d'asepsie. ASA 4 : patient ayant un risque vital imminent
· Acquisition par voie extraluminale : voie prédo ASA 5 : patient moribond
minante, les bactéries colonisant le méat pouvant
migrer progressivement vers l'urètre et la vessie
par capillarité dans le film muqueux contigu à la TUE1 4-01 : Facteurs de risque des infections
surface externe de la sonde. du site opératoire
Facteurs de risque : Terrain Âges extrêmes, obésité, état
Extrinsèques = accessiblesàla prévention nutritionnel, maladie sous-jacente,
· Le sondage : technique, durée, type de drainage infections préalables
· · Les manœuvres instrumentales (endoscopie, Durée du Un séjour préopératoire de longue
chirurgie). séjour durée augmente le risque
Intrinsèques = sexe féminin, âge > 50 ans, diabète, préopératoire
vessie neurologique, antibiothérapie préalable, diar Préparation Technique de dépilation, délai
rhée. préopératoire entre la dépilation et l'intervention
Intervention Type de champs utilisés, expé
Physiopathologie des pneumonies acquises à rience de l'équipe chirurgicale,
l'hôpltal ou associées à la ventilation mécanique hémostase, hématome, durée de
Contamination et infection pulmonaire se font principa l'intervention, drainage des plaies
lement par voie aérienne opératoires
• Contamination initiale de l'oropharynx par des bac
téries provenant
· du microbiote digestif du patient. Facteurs favo
risants : pathologie pulmonaire chronique, anti TUE1-4 02: Risque d'infection du site
biothérapie préalable, sonde d'intubation, sonde opératoire en fonction du type de chirurgie
nasogastrique, dénutrition. {classification d 'Altemeier)
· de l'environnement 1. Chirurgie propre : Pas de traumatisme ouvert,
• Puis contamination de l'arbre trachéobronchique par taux d'infection sans pas d'inflammation, pas
micro inhalations répétées. Facteurs favorisants : perte antibiothérapie d'ouverture de viscère
des réflexes protecteurs (troubles de conscience, 1à2%;avec creux. Pas de rupture
anesthésie, sédation, présence d'une sonde), décu antibiothérapie < 1 % d'asepsie
bitus, réplétion gastrique, âge. 2. Chirurgie propre Ouverture d'un viscère creux
• Développement de la pneumonie par altération des contaminée : taux avec contamination minime
mécanismes de défense du poumon. d'infection sans (oropharynx, tube digestif
antibiothérapie haut, voies respiratoires,
Physiopathologie des Infections de site 5 à10% ; avec appareil urinaire et génital,
opératoire (ISO) antibiothérapie 2 à voies biliaires). Rupture
· Trois modes de contamination : pré-opératoire, 5% minime d'asepsie
par-opératoire, post-opératoire. 3. Chirurgie Traumatisme ouvert depuis
• Deux mécanismes physiopathologiques : par voie contaminée : taux moins de 4 h. Chirurgie
endogène (prévention = préparation cutanée et d'infection sans sur urine ou bile infectée.
antibioprophylaxie si indiquée) et par voie exogène. antibiothérapie Contamination importante
• Facteurs de risque (Cf. tableau TUE1-4-01) : liés 10à20% ; avec par le contenu digestif
au patient, aux conditions opératoires, et à l'acte antibiothérapie 5à
opératoire lui-même. Ils doivent être pris en compte 10 %
pour évaluer le risque infectieux postopératoire. Le 4. Chirurgie sale : Infection bactérienne avec
patient doit être informé de ce risque. taux d'infection sans ou sans pus.
• Le score NNISS (National Nosocomial Infection antibiothérapie Traumatisme ouvert datant
Surveillance System) permet d'évaluer le risque >20%;avec de plus de 4 h ou corps
infectieux de façon standardisée. Il est basé sur la antibiothérapie étranger, tissus dévitalisés.
classe ASA (American Society of Anesthesiologists), 10à20% Contamination fécale
la classification d'Altemeier (Cf. tableau TUE1-4-02)
et la durée de l'intervention (75• percentile par rap
portàla moyenne) (Cf. tableau TUE1-4-03).
• Classe ASA (American Society of Anesthesiologists)
6
i:,atIent. La gestion des risciues. Les évènements indésirables associés aux UE1 - N °4
TUE1-4-03: Calcul du score NNISS (National naire communautaire : chez un patient symptomatique
Nosocomial Infections Surveillance System) non sondé avec leucocyturie::? 10 4/mL (ou::? 10/mm3),
les seuils significatifs de bactériurie sont:::? 103 CFU/mL
Risque infectieux(toutes chirurgies confondues) (pour E coli ou S. saprophyticus, quelque soit le sexe),
Score NNISS(points) Risque infectieux(%) ::? 103 CFU/mL (pour les autres bactéries, chez l'homme),
0 0,6 ::? 104 CFU/mL pour les autres bactéries, chez la femme).
Chez un patient sondé, le seuil de bactériurie est de
1,4
105 CFU/mL.
2 4,1 La bandelette urinaire n'est pas recommandée en
3 9,2 situation de sondage à demeure ou de vessie neuro
Trois facteurs de risque indépendants sont logique (leucocyturie très fréquente sur ces terrains
retenus indépendamment de toute colonisation/infection
Classe ASA 3, 4 ou 5: 1 point micro-organismes en cause souvent non producteurs
Classe d'Altemeier 3 ou 4: 1 point de nitrites: Pseudomonas, Gram positif, Candida...).
Durée d'intervention supérieure au 75° percentile
(temps "T") : 1 point 2. PNEUMONIES ACQUISES À L'HÔPITAL OU
ASSOCIÉES À LA VENTILATION MÉCANIQUE
Critères diagnostiques cliniques, radiologiques et
Physiopathologie des infections liées a u microbiologiques. Individualisation de 2 tableaux:
cathéter
• 3 voies de contamination:
Pneumonies acquises à l'hôpital
· exoluminale (colonisation de surface au site d'in Survenant après plus de 48 h d'hospitalisation et qui
sertion cutanée du cathéter), n'étaient pas en incubation à l'admission.
· endoluminale (transmission manuportée au niveau Pneumonies associées à la ventilation méca
des raccords de tubulure, ou rare contamination
nique (PAVM)
du soluté de perfusion),
· hématogène à partir d'un foyer à distance, lors Survenant après plus de 48 h d'intubation endotra
d'une bactériémie ou d'une fongémie. chéale. On distingue
• La colonisation du cathéter fait intervenir l'adhésion • PAVM précoces : < 5 jours d'hospitalisation (agents
du microorganisme puis la formation d'un biofilm. infectieux communautaires)
Facteurs de risque : liés à l'hôte (âge, immuno • PAVM tardives : ::? 5 jours (agents infectieux d'origine
dépression, infection à distance, lésions cutanées), nosocomiale et souvent résistants aux antibiotiques,
liés à l'environnement (non-respect des mesures ex : Pseudomonas aeruginosa).
d'hygiène, manipulation des lignes de perfusion), liés
au cathéter (durée de maintien, mauvaises conditions 3. INFECTION DU SITE OPÉRATOIRE (ISO)
de pose, voies multiples, site de perfusion : risque Se définit par des· signes locaux d'infection
infectieux fémoral > jugulaire > sous-clavier) • Écoulement purulent provenant d'une cicatrice ou
d'un drain (séreuse).
4. ÉPIDÉMIOLOGIE • Ou la présence d'un agent infectieux, associé à des
• Selon l "'enquête nationale de prévalence un jour polynucléaires neutrophiles à l'examen direct, isolé par
donné", environ 5 % des patients hospitalisés en culture d'un prélèvement de l'organe ou du site infecté.
CHU/CH ont une infection nosocomiale. • Ou la présence de signes locaux inflammatoires
• La part relative des infections urinaires, des pneu nécessitant une reprise de l'incision.
monies, des infections du site opératoire et des • Ou des signes d'infection observés lors d'une ré-inter
infections liées au cathéter était respectivement vention chirurgicale, d'un examen histo-pathologique,
d'environ 30 %, 15 %, 15 % et 3 % en 2012. d'un examen d'imagerie ou d'un acte de radiologie
interventionnelle.
Et un délai de survenue compatible
• Dans les 30 jours suivant l'intervention.
• Ou dans l'année suivant la mise en place de matériel
Diagnostic (prothèse ou implant).
On différencie classiquement :
Pourquoi faut-il savoir reconnaître le caractère nosoco • Infection superficielle : peau (ou muqueuses),
mial d'une infection ? tissus sous-cutanés ou tissus situés au-dessus de
• Pour mettre en place des mesures de prévention, au l'aponévrose de revêtement.
niveau du service ou de l'hôpital • Infection profonde : tissus ou espaces situés au
• Pour adapter le traitement (bactéries différentes et niveau ou au-dessous de l'aponévrose de revête
résistances fréquentes aux antibiotiques) ment, sur le trajet de l'incision ou dans les organes et
• Pour le signalement obligatoire de certaines IAS espaces ouverts ou manipulés durant l'intervention.
tive de Brun-Buisson : ;,: 103 unités formant colonies bithérapie par bêtalactamine antipyocyanique +
[UFC]/ml) (amikacine ou ciprofloxacine), car possibilité de bac
• ET régression totale ou partielle des signes infectieux téries multi-résistantes.
dans les 48 h suivant l'ablation du cathéter Réévaluation et réduction du spectre si possible à
• Ou pus franc ou liquide puriforme au niveau de réception des résultats bactériologiques.
l'émergence, ou présence d'une tunnellite.
3. INFECTION DE SITE OPÉRATOIRE
Bactériémie/fungémie liée au cathéter
• Hémocultures périphériques positives (prélevées par • Prise en charge spécialisée
ponction veineuse). • Soins locaux avec réfection du pansement et
• Et un des critères suivants : antiseptiques
• Drainage des collections avec reprise chirurgicale,
avant retrait du cathéter: lavage
· une hémoculture prélevée sur le cathéter (cen • Antibiothérapie guidée par les prélèvements
tral) positive au même agent infectieux que l'hé· profonds. Antibiothérapie probabiliste après prélè
moculture périphérique vements en cas de signes généraux, guidée selon le
· avec délai de positivation des hémocultures type d'intervention.
prélevées par le cathéter plus court d'au moins
2 heures par rapport à celui des hémocultures pré 4. INFECTION LIÉE AU CATHÉTER
levées en périphérie
• Retrait du cathéter + antibiothérapie à large spectre
après retrait du cathéter: secondairement adaptée à !'antibiogramme. Elle est
· culture positive du cathéter avec le même agent débutée dès la suspicion en cas de sepsis/choc sep
infectieux que dans les hémocultures. tique ou chez le neutropénique (association bêtalac
tamine à large spectre + vancomycine + amikacine) ;
sinon on attend les premiers résultats bactériologiques.
Dans tous les cas, il faut lutter contre les facteurs 4 Prévention
favorisant l'infection (notamment retrait du matériel
en place si possible : sonde vésicale, cathéter...). Elle est essentielle.
8
La sécur.ité du patient. La gestion .. . . Les évènements indésirables associés aux soins !EIAS) UE1 - N °4
• Pas d'antiseptique alcoolique chez les nouveau-nés. sion croisée par diminution de 99 % de la flore
• Les 2 gammes d'antiseptiques ayant le spectre cutanée transitoire
d'action le plus large sont les dérivés chlorés et Les moyens:
iodés (activité virucide, Cf. exposition aux liquides · Hygiène des mains par friction hydro-alcoo
biologiques item UE11 n°362). lique : technique de référence de l'hygiène des
mains et doit remplacer le lavage des mains
2.MESURESGéNéRALES lorsque les mains ne sont pas visiblement souil
lées (dans ce cas le lavage simple des mains au
Précautions d'Hygiène savon doux est requis avant la friction). Réaliser
Précautions standard la friction de toutes les zones jusqu'à séchage
complet (= 30 secondes). Respecter les 5 indi
Hygiène des mains cations d'hygiène des mains dans la chambre
Le rationnel: du patient (Cf. tableau TUE1-4-04).
· Manuportage = principal mode de transmission
croisée des micro-organismes · Port de gants
· Hygiène des mains vise à éliminer surtout (i) la · Protège l'utilisateur (précautions standard) d'un
flore transitoire (bactéries Gram + et -, levures, contact avec un liquide biologique ou un produit
virus), acquise lors de soins effectués chez des dangereux.
malades colonisés ou infectés, généralement en · Ne remplace pas l'hygiène des mains. Réaliser
cause dans les infections nosocomiales et (iij une une hygiène des mains avant et après le retrait
partie de la flore cutanée résidente commensale des gants.
(rarement à l'origine d'infections nosocomiales). · Changer de gants entre 2 soins chez un même
· Mesure la + efficace pour réduire significati patient, entre 2 patients
vement le taux d'incidence des IN à transmis-
9
UE1 - N °4 .. .. .., .. . ' .. ..
Préca u tions complémentaires d'Hygiène · Doivent faire l'objet d'une prescription médicale.
· Elles sont adaptées aux modes de transmission
· En complément des précautions standard, pour des infections.
certaines infections (TUE1-4·05). · Les précautions standard restent indispensables
10
La sécurité du patient. . . ... . .
. . Les évènements indésirables associés aux soins {EIAS) UE1 - N °4
11
UE1 - N °4 . . .. . .. .. . .. ' . ' . .
4. ÉPIDÉMIOLOGIE
L'épidémiologie des IMF est variable selon l'infec
tion et le pays. En France, l'incidence de l'infection
à streptocoque B est de 0,23/1000 grossesses ; la
prévalence de la toxoplasmose est d'environ 0,3/1000
naissances, mais seules 10 % des séroconversions
seront symptomatiques. Le CMV est l'infection virale la
plus fréquente avec une prévalence de 0,5 % des nais
sances, mais seules 5 à 20 % sont symptomatiques.
L'.incidence des infections néonatales à HSV est de 0,5
à 1/10000 naissances, la prévalence de l'infection au
cours de la grossesse est cependant plus élevée, cette
différence résultant des mesures de prévention appli
quées au 3° trimestre.
13
UE2- N °26 .. . - .
Afin de prévenir au mieux les IMF, il faut idéalement • Prévention chez la femme enceinte qui veut voyager
1
évaluer le risque avant la grossesse, avant la 10• SA et en zone d'endémie palustre : éviter les voyages
tout au long de la grossesse. dans les régions impaludées au cours de la gros
sesse. En cas de voyage, prophylaxie par méfloquine
ou atovaquone-proguanil et lutte anti-vectorielle.
14
P.révent1on des risques fœtaux infections, médicaments, toxiques, irradiation UE2 - N ° 26
· dans les 2 cas, risque d'atteinte pulmonaire, de 6. INFECTIONS À HERPÈS SIMPLEX VIRUS
mauvais pronostic, et de panencéphalite subaiguë (CF. UE6 N°164)
sclérosante.
Chez la mère, la rougeole peut être associée à des Herpès néonatal
complications viscérales (en particulier pulmonaires) • Lié à un herpès génital maternel (primo-infection ou
parfois létales. récurrence, HSV2 dans 2/3 des cas).
• Transmission le plus souvent par contact direct lors de
Prévention du risque fœtal l'accouchement ; transmission transplacentaire plus
• Vaccination ROR chez les nourrissons, et rattra rare ; contamination post-natale possible. Le risque est
page des femmes en âge de procréer, y compris en maximal en cas de primo-infection maternelle après
post-partum (Cf. UE6 n° 143) sous couvert de contra la 35° SA ; il est présent mais plus faible en cas de récur
rence dans les 8 jours précédant l'accouchement.
ception pendant 1 mois après le vaccin.
• Une excrétion asymptomatique du virus est pos-
• Pas de suivi sérologique recommandé au cours de
sible au cours de la grossesse ou de l'accouchement.
la grossesse
• En cas de contage au cours de la grossesse : Prévention du risque fœtal
faire une sérologie en urgence si le statut immuno
Chez la femme enceinte
logique de la mère est douteux (pas de certitude
• Diagnostic (interrogatoire de la femme et de son par
sur l'immunisation), par 2 vaccinations ROR ou par tenaire, examen physique, diagnostic virologique).
un antécédent certain de rougeole). Si la mère est • En cas de primo-infection :
non immunisée (sérologie négative), administration · Valaciclovir en curatif
d'immunoglobulines polyvalentes par voie intravei · Césarienne si herpès au moment du travail (voie
neuse dans les 6 jours après exposition à un cas basse si l'épisode date de > 1 mois et a été traité).
de rougeole confirmé. • En cas de récurrence :
• Valaciclovir en curatif
5. INFECTIONS À CYTOMÉGALOVIRUS (CMV) · Accouchement par voie basse si pas de lésion ou
(CF. UE6 N°164I si le début de la récurrence date de plus de 7 jours.
• Une prévention des récurrences à partir de la 36° SA
Infection congénitale
peut être proposée si une primo-infection est survenue
• Liée le plus souvent à une primo-infection mater plus tôt au cours de la grossesse
nelle pendant la grossesse (environ 50 % des · Valaciclovir en préventif
femmes enceintes sont non immunisées). La primo
infection passe souvent inaperçue chez la mère. Il 7. HÉPATITE VIRALE B
peut également s'agir d'une réactivation virale.
• Pour mémoire : principale cause d'embryopathie Hépatite B congénitale et néonatale
infectieuse, d'autant plus que l'infection survient tôt • Liée à une hépatite aiguë maternelle pendant le
au cours de la grossesse. Chez le fœtus on observe 3° trimestre ou plus souvent à une hépatite chro
dans 5 à 20 % des cas un retard de croissance et/ nique maternelle.
ou une microcéphalie et/ou une choriorétinite. Des • Transmission essentiellement périnatale (lors du pas
signes cliniques d'apparition retardée peuvent se sage des voies génitales, ou en post-natal ; excep
voir chez l'enfant (en particulier surdité, y compris tionnellement transplacentaire) ; le risque est maximal
dans les formes initialement asymptomatiques). en cas de portage d'Ag HBe avec ADN VHB sérique
détectable.
Prévention du risque fœtal • L:infection néonatale expose à un risque beaucoup
Il n'est pas recommandé d'effectuer une surveillance plus élevé que chez l'adulte d'hépatite B chronique
sérologique systématique. (90 % vs 10 %).
Les mesures adoptées sont donc générales
Prévention de la transmission mère-enfant
• Règles d'hygiène : hygiène des mains, notamment
Dépistage systématique obligatoire de l'Ag HBs
après contact avec les enfants en bas âge.
au 6° mois de grossesse.
• Diagnostic : sérologie devant des signes cliniques
Sérovaccination de tous les nouveau-nés de mère
évocateurs chez la mère ou le fœtus. l.!avidité des
avec Ag HBs+ dans les 48 premières heures de vie,
lgG peut être utile pour le diagnostic de primo-infec
et rappel vaccinal à M1 et M6
tion (la présence d'lgM ne signant pas toujours une
En cas de charge virale VHB très élevée, discussion
primo-infection) si le statut sérologique antérieur est d'un traitement par lamivudine ou ténofovir chez la
inconnu. mère afin de négativer la charge virale.
• En cas de séroconversion (sérologie réalisée devant Allaitement possible si ces mesures préventives sont
des signes cliniques), surveillance échographique appliquées.
fœtale. En cas de signes fœtaux, une amniocentèse
avec PCR CMV est réalisée (pas avant 18 SA). Selon 8.VIH
la sévérité de l'atteinte fœtale, une interruption théra
peutique de grossesse peut être envisagée. La transmission mère-enfant du VIH est :
• Aucun traitement antiviral n'a montré à ce jour d'effi • essentiellement perpartum (risque de 20 %), mais éga
cacité pour réduire la transmission au fœtus. lement transplacentaire (6 %) et par l'allaitement (15 %).
15
. - ,- . . . .. .. 1 1 • . .
.. .
• de risque proportionnel à la charge virale (ARN plas 10. SYPHILIS (CF. UE6 N ° 158)
matique) maternelle à l'accouchement.
• complètement évitée par un traitement maternel effi- Transmission maternofo etale
cace et précoce • Risque décroissant selon qu'il s'agisse d'une syphilis
secondaire, primaire, ou latente.
Prévention (en France, et dans les pays • De l'ordre de 30 à 60 % en l'absence de traitement;
développés) maximale pendant la 2° moitié de la grossesse.
• Dépistage de l'infection VIH par proposition systéma Transplacentaire.
tique de la sérologie lors du 1"' examen prénatal, ou
une fois au cours de la grossesse Prévention de la transmission materno
• Mesures préventives si sérologie positive : fo etale
· Traitement antirétroviral : • Dépistage obligatoire par sérologie chez les
· chez la mère (association d'antirétroviraux, sans femmes (1 °' trimestre de grossesse). Deuxième
différences majeures avec le reste de la popu dépistage recommandé à la 28• semaine d'amé
lation infectée par le VIH), dès que possible afin norrhée s'il existe des facteurs de risque d'acqui
d'obtenir une charge virale indétectable au plus sition de syphilis, notamment si le partenaire a des
tard en début de 3" trimestre {il n'y a dans ce cas comportements sexuels à risque.
de figure plus de risque de transmission à l'enfant) • Traitement de la syphilis maternelle par benza
· chez la mère également : une perfusion d'AZT thine benzylpénicilline : 1 injection IM si syphilis
(zidovudine) avant le travail est indiquée si sa
récente (contamination datée < 1 an), 3 injections à
dernière charge virale est > 400 copies/ml ou en
1 semaine d'intervalle si syphilis de contamination
cas de complication obstétricale (accouchement
ancienne (> 1 an) ou ne pouvant être précisée.
prématuré, rupture prématurée des membranes,
etc ... )
· chez le nouveau-né, pendant les 4 premières 11. LISTÉRIOSE
semaines. Transmission maternofœtale
· Mesures prophylactiques obstétricales (dont césa
• Précoce, transplacentaire, responsable d'avorte
rienne programmée si la charge virale plasmatique
ments, ou plus tardive d'accouchements prématurés,
maternelle n'est pas indétectable à 36 SA).
de morts in utero et d'infections néonatales graves.
· Allaitement artificiel.
Prévention
9. VARICELLE
• Mesures hygiéno-diététiques (Cf. tableau TUE2-
En cas de varicelle maternelle au cours de la 26-1)
grossesse • Diagnostic {hémocultures devant tout épisode fébrile
Risque fœtal inexpliqué) et traitement précoce chez la femme
· varicelle congénitale (autour de 2 % en cas de vari enceinte. Un traitement probabiliste par amoxicil
celle maternelle avant 20 SA) llne est préconisé devant toute fièvre d'origine indé
· zona au cours de la 1'0 année de vie si varicelle terminée. En cas de listériose documentée associa
maternelle après 20 SA. tion initiale amoxicilline + gentamicine, puis relais oral
Risque néonatal : varicelle néonatale grave si la vari par amoxicilline jusqu'à l'accouchement.
celle maternelle est survenue entre 5 jours avant et • Traitement du nouveau-né dans les 48 premières
2 jours après l'accouchement (car le fœtus a alors heures de vie.
été exposé à l'intense virémie maternelle qui précède
l'éruption, mais pas aux anticorps maternels qu'elle 12. STREPTOCOQUE B
entraîne).
Bactérie la plus fréquemment mise en cause dans les
Prévention de la varice lle néonatale infections graves du nouveau-né.
• Vaccination des femmes en âge de procréer Contamination
n'ayant pas d'antécédent de varicelle avec une séro
logie négative (en dehors de toute grossesse car • Colonisation digestive et vaginale chez 10 à 35 %
vaccin vivant atténué). des femmes enceintes ; colonisation du nouveau-né
• En cas de contage de moins de 96 h chez une femme dans 50 à 70 % des cas ; infection chez 1 %.
enceinte dont le statut immun n'est pas connu, réali • Contamination lors de l'accouchement.
sation en urgence d'une sérologie et immunoglobu
Prévention
lines spécifiques si sérologie négative
• Retarder autant que possible l'accouchement en • Dépistage systématique du portage par prélève
cas de varicelle maternelle à terme (afin d'attendre la ment vaginal à 35-38 SA, plus tôt en cas de vulvo
génération des anticoprs maternels et leur passage vaginite, de menace d'accouchement prématuré, de
transplacentaire, ce qui participera au contrôle de rupture prématurée des membranes.
l'infection chez l'enfant). • Antibioprophylaxie au moment du travail ou en cas
• En cas de varicelle maternelle dans les 5 jours précé de rupture prématurée des membranes chez les
dant ou les 2 jours suivant l'accouchement : aciclovir femmes porteuses (amoxicilline jusqu'à la nais
chez la mère et l'enfant. sance).
16
. . . 1nfect1ons, méd1 . .. . UE2 - N °26
Hépatite virale B Infection aiguë ou (le plus Infection chronique Sérologie obligatoire avec
souvent) chronique dépistage Ag HBs au 5ème mois de
grossesse
VIH Cf. chapitre UE6 n° 165 Infection chronique Sérologie systématiquement
Dépistage en général proposée: 1 °' trimestre ou à chaque
(donc chez une patiente occasion
asyptomatique)
Streptocoque B Portage asymptomatique Infection néonatale (méningite) Prélèvement vaginal
Attention si rupture prématurée des systématique 34-38 SA ou
membranes avant si risque de prématurité, si
vulvovaginite
Syphilis Cf. UE6 n°158 Mort fœtale Sérologie obligatoire
Anasarque 1°'trimestre et selon les risques
Syphilis congénitale
Abréviations : RCIU = retard de croissance intra-utérin ; FCS = Fausse couche spontanée ; SA= semaines d'aménorrhée ; Cl = contre
18
P-révention des risques fœtaux infections, médicaments, tox1 ues, irrad1at1on
21
Transmissions directes non infectés au début de la période ; il est utilisé, er
• Transmission «air» : aéroportée par des particules de période épidémique, pour caractériser, au cours di.;
petite taille qui peuvent rester en suspension pen temps et/ou au sein des différents groupes à risque.
dant plusieurs minutes et être transmises à une dis la transmissibilité du phénomène. Exemple : lors d'une
tance> 1 mètre ; ex : tuberculose, fièvre Q, rougeole, épidémie de fièvre Q dans une école en Israël, le taux
varicelle d'attaque était de 70% chez les élèves et de 16 % chez
• Transmission «gouttelettes» par les gouttelettes /es employés, ce qui a contribué à orienter vers une
émises lors de la toux ou de l'éternuement ; ces par source située à proximité du réfectoire des élèves.
ticules de plus grande taille sédimentent rapidement
I
et ne restent pas en suspension, et la transmission
ne se fait qu'à courte distance (< 1 mètre) ; ex : ménin
gocoque, grippe et autres viroses respiratoires Indicateurs de performance des
• Transmission par contact direct. notamment des
mains (transmission manuportée) ; c'est le mode de
examens diagnostiques
transmission des infections virales respiratoires (rhi (Tableau TUE6-142-1)
nopharyngites), des infections à transmission féco
orale et des bactéries multirésistantes en milieu de Sensibilité : c'est la proportion de sujets classés
soin, ainsi que de la gale malades = ( dont le résultat du test est positif) parmi
• Transmission par contact direct via le réservoir l'ensemble des sujets réellement atteints de la maladie.
animal ; ex : bartonellose, rage Spécificité : c'est la proportion de sujets classés non
• Sexuelle ; ex : syphilis, Chlamydia trachomatis, malades = ( dont le résultat du test est négatif) parmi
HPV, HIV, hépatite B l'ensemble des sujets non atteints par la maladie.
• Sanguine, par transfusion ou exposition au sang ou Valeur prédictive positive : c'est la proportion de
à des liquides biologiques; ex : VHC, VHB, VIH sujets malades parmi les sujets classés malades (dont
• Verticale : de la mère à l'enfant, au cours de la gros le résultat du test est positif) ; elle dépend de la sensi
sesse (ex : toxoplasmose) ou de l'accouchement (ex : bilité du test et de la prévalence de la maladie dans la
VIH) population étudiée. Si la maladie est rare, un test très
spécifique peut malgré tout avoir une valeur prédictive
Transmissions indirectes positive médiocre.
Eau et alimentation contaminées par les agents d'in Valeur prédictive négative : c'est la proportion de
fections entériques ; ex : typhoïde, choléra, gastro sujets non malades parmi les sujets classés non
entérites saisonnières malades (dont le résultat du test est négatif).
Eau en aérosol ; ex : légionellose
Sol ; ex : tétanos, parasitoses digestives TUE6-142-1 : Calcul de la sensibilité (Se), de
Arthropodes vecteurs : moustiques (ex : dengue, la spécificité (Sp) et des valeurs prédictives
paludisme, fièvre jaune), tiques (ex : borréliose de positive (VPP) et négative (VPN) d'un examen
I
Lyme), mouches (ex : onchocercose, trypanoso diagnostique
moses africaines). Résultats
État réel du sujet
du test
Malade Non-malade
Positif a= b= VPP=
Indicateurs épidémiologiques vrai positif faux positif a/a+b
utiles dans la surveillance Négatif C= d= VPN=
des maladies infectieuses faux négatif vrai négatif die+ d
Se= a/a+ c Sp=d/b+d
Prévalence : c'est le nombre de personnes atteintes
d'une infection dans une population, à un moment
donné, rapporté à l'ensemble de cette population.
Exempte : on estime que 150 000 personnes vivent
avec le VIH en France en 2015 ce qui correspond à une
prévalence de 2,3/1000 habitants.
M
lïl en France
Organisation de la veille sanitaire
Incidence : c'est le nombre de nouveaux cas d'in
fection dans une population, pendant une période
donnée, rapporté à l'ensemble de la population suivie
pendant la période. Exemple : le nombre de nouveaux 1. RÔLES DE SANTÉ PUBLIQUE FRANCE
cas de tuberculose en 2012 en France estimé à partir Santé Publique France est un établissement public
de la déclaration obligatoire était de 4975, correspon placé sous l'autorité du gouvernement français qui
dant à une incidence annuelle de 7,6 nouveaux cas reprend notamment les missions qu'assurait l'Institut
pour 100 000 habitants. de Veille Sanitaire.
Taux d'attaque : le taux d'attaque est calculé en rap Ses missions de veille sanitaire sont
portant le nombre de nouveaux cas d'infection durant • la surveillance et l'observation permanente de l'état
une période déterminée au nombre total des contacts de santé de la population française
Surveillance des maladies infectieuses transmissibles UE6 - N°142
· recueil et traitement des données sur l'état de courrier ou par voie électronique à l'ARS. Ces notifi
santé à des fins épidémiologiques cations sont anonymes et ont un but de surveillance
· par l'intermédiaire de correspondants constituant épidémiologique. Pour certaines maladies comme l'in
le réseau national de santé publique fection par le VIH ou le tétanos, seule la notification est
· exemples : surveillance de la prévalence de la obligatoire et on ne fait pas de signalement en urgence,
résistance de certaines bactéries aux antibiotiques car il n'y a pas de mesures urgentes de santé publique
(Escherichia coli et B-lactamines, entérocoques et à mettre en œuvre autour du cas pour éviter des cas
glycopeptides, etc.), de l'incidence des maladies secondaires.
à déclaration obligatoire (ex : infections invasives à La liste actualisée des maladies à déclaration obliga
méningocoque, tuberculose, hépatites virales), de la toire et les formulaires de déclaration à télécharger sont
réalisation des vaccinations dans la population (cou disponibles sur le site internet de Santé Publique France
verture vaccinale). www.santepubliquefrance.fr
• la veille et la vigilance sanitaire (Cf. item UE6-174) :
· analyse et actualisation des connaissances sur les
risques sanitaires, leurs causes et leur évolution ; 3. MALADIES DEVANT FAIRE L'OBJET DE
· détection prospective des facteurs de risque sus MESURES D'ÉVICTION
ceptibles de modifier ou d'altérer la santé de la Certaines maladies transmissibles peuvent faire l'objet
population ou de certaines de ses composantes d'éviction des collectivités, notamment des collecti
• l'alerte sanitaire : vités d'enfants, crèches et écoles.
· information du ministre chargé de la Santé en cas La listes des maladies nécessitant une éviction a été
de menace pour la santé des populations actualisée en 2012 par le Haut Conseil de la Santé
· recommandations pour prévenir ou atténuer la Publique et est disponible sur son site internet �
menace hQspJr,_ Pour 52 maladies transmissibles, ces recom
• contribution à la gestion des situations de crise sani mandations précisent s'il est nécessaire ou non de
taire; exemple: en cas d'alerte liée à un virus émergent prendre des mesures d'éviction dans les collectivités
(ex : Ebola), les médecins de Santé Publique France d'enfant ou d'isolement dans les autres collectivités, et
sont chargés de valider les critères définissant un cas si oui pour quelle durée après mise en œuvre du trai
suspect lorsqu'un patient se présente comme cas tement anti-infectieux éventuel. Pour certaines mala
possible. dies, comme la varicelle ou les infections virales du tube
Ses champs d'action couvrent les maladies infectieuses digestif ou des voies aériennes supérieures, l'éviction
transmissibles mais aussi les effets de l'environnement n'est pas recommandée mais la fréquentation de la col
sur la santé, les risques d'origine professionnelle, les lectivité à la phase aiguë de la maladie est considérée
maladies chroniques et les traumatismes, ainsi que les comme non souhaitable.
risques internationaux, infectieux ou non.
Santé Publique France dispose d'un réseau régional
constitué par les cellules interrégionales d'épidémio
logie (CIRE) qui relaient ses actions et exercent une
partie de ses missions au niveau régional.
25
UE6- N ° 143 ..
TUE6-143-1 : Les différents types de vaccins
Vaccins vivants atténués Vaccins inertes
Composés d'agents infectieux vivants dont la Composés d'agents infectieux inactivés, ou de
virulence a été atténuée composants isolés de ces agents infectieux
(protéine(s) ou polysaccharide)
Protection rapide et prolongée (réponse immunitaire lmmunogénicité plus faible nécessitant la présence
proche de celle d'une infection naturelle) d'un adjuvant de l'immunité
Rappel souvent non nécessaire Protection pouvant être de plus courte durée
Induisent une infection asymptomatique ou à peine nécessitant des rappels vaccinaux.
apparente. Aucun pouvoir infectant
Risque de maladie infectieuse vaccinale, surtout si
immunodépression
Contre-indiqués chez les immunodéprimés et la
femme enceinte
Vaccins à cible virale Vaccins à cible virale:
rougeole, oreillons, rubéole, fièvre jaune, varicelle, • Entiers: grippe, poliomyélite, hépatite A, encéphalite à
zona, rotavirus, dengue tiques, encéphalite japonaise, rage,
· Sous-unitaires (protéines recombinantes): hépatite B,
papillomavirus (HPV )
Vaccin à cible bactérienne: BCG Vaccins entiers à cible bactérienne:
· Leptospirose
Vaccins sous-unitaires à cible bactérienne
· Toxine inactivée (=anatoxine) : diphtérie, tétanos
• Polysaccharides capsulaires non conjugués*:
pneumocoque 23 valences, méningocoque A-C, A-C
Y-W135
• Polysaccharides capsulaires conjugués*:
pneumocoque 13 valences, méningocoque C, A-C
Y-W135,
Haemophi/us influenzas de type b
• Protéines: coqueluche acellulaire, méningocoque B
Les vaccins antiparasitaires et antifongiques sont actuellement du domaine de la recherche.
'Les vaccins anti-pneumocoque et la plupart des vaccins anti-méningocoque comportent plusieurs valences antigéniques du pathogène,
permettant de vacciner contre plusieurs sérogroupes.
Principaux facteurs influençant la réponse · Leur innocuité (en particulier pour les dérivés de
immunitaire l'aluminium) est très largement établie ; leur impli
• lmmunogénicité d'un vaccin= capacité à induire une cation dans d'hypothétiques maladies (telles que la
immunité humorale (anticorps neutralisants ou non) «myofasciite à macrophages00) a été écartée par de
et/ou cellulaire (lymphocytes TCDB+ cytotoxiques). nombreuses études.
• Type de vaccin : • Voie d'administration:
• Les vaccins vivants induisent une protection plus • La voie intramusculaire est généralement plus
rapide et plus prolongée que les vaccins inertes ; efficace que la voie sous-cutanée ;
· Les polysaccharides (capsule bactérienne) sont · La voie muqueuse (nasale ou digestive) peut être
moins immunogènes que les protéines ; ceci peut utilisée : induction d'une immunité muqueuse et
être corrigé par la conjugaison du polysaccharide systémique ;
à une protéine. La réponse obtenue est alors plus • La voie intradermique est parfois privilégiée du
intense (notamment chez l'enfant et chez l'immuno fait de la grande densité en cellules présentatrices
déprimé) et plus durable. Seuls les vaccins conju d'antigène (surtout cellules dendritiques) du derme.
gués permettent d'éliminer le portage (pharyngé par
• Âge:
exemple pour le pneumocoque), les vaccins non
• Du fait de l'immaturité du système immunitaire et
conjugués ne prévenant que les infections invasives.
de la présence d'anticorps maternels, on pratique
• Adjuvants:
peu ou pas de vaccin chez le nouveau-né ;
• Molécules permettant l'activation du système immu
nitaire vis-à-vis des antigènes contenus dans le · Très bonne réponse immunitaire chez le jeune
vaccin; enfant et l'adulte jeune;
• Présence requise de façon quasi constante dans · Décroissance progressive de la réponse immuni
les vaccins inertes ; taire à partir de 60 ans (immunosénescence).
• Les dérivés de l'aluminium sont très majoritaire • Déficits immunitaires congénitaux ou acquis:
ment utilisés ; plus récemment, utilisation d'émul • La réponse vaccinale est fréquemment diminuée ;
sions huile/eau et de dérivés du lipopolysaccha • Contre-indication aux vaccins vivants (risque d'in
ride (LPS) bactérien ; fection par la souche vaccinale).
3. POPULATIONS ET VACCINATIONS • Le patient doit recevoir lors de la vaccination une
On distingue information éclairée, ainsi qu'une attestation écrite
(carnet de santé ou carnet de vaccination).
Les vaccins pour la population générale : il s'agit
• Surveiller le patient en salle d'attente 20 min après
d'immunisations débutant dans la petite enfance,
suivies ou non de rappels (selon les vaccins) au la vaccination, pour détecter toute réaction ana
phylactique.
cours de la vie adulte ;
Les vaccins réservés aux populations ayant un ter • Les parents et patients doivent être avertis de
signaler tout incident au décours d'une vaccination.
rain à risque particulier (immunodéprimés, sujets
• Le médecin doit vérifier la date de péremption du
âgés, présence de comorbidités) et leur entourage ;
vaccin, consigner la marque et le numéro du lot, et
Les vaccins pour des populations plus particulière
déclarer d'éventuels effets indésirables au centre de
ment exposées : en particuliers les professionnels
de santé et les sujets se rendant en zone d'endémie. pharmacovigilance.
27
UE6- N ° 143
acellulaire (DTCaP ou dTcaP), au vaccin anti-Hae • Vaccin conjugué obligatoire pour tous les enfants
mophilus inf/uenzae de type b (vaccin pentavalent nés depuis le 1°' janvier 2018, à réaliser dès 2 mois.
DTCaP-Hib), au vaccin contre l'hépatite B (vaccin
hexavalent DTCaP-Hib-Hépatite B) Infections invasives à méningocoque
(Cf. item UE6-148)
Coqueluche (Cf. item UE6-159) • Vaccin polysaccharidique conjugué anti-méningo
• Pathologie potentiellement grave chez les très jeunes coque C obligatoire pour tous les enfants nés depuis
nourrissons non encore immunisés (létalité de 1 à le 1"' janvier 2018, à réaliser dès le 12• mois avec un
3 % chez les moins de 6 mois) ; les contaminateurs rattrapage jusqu'à l'âge de 24 ans révolus.
sont fréquemment l'entourage adulte, d'où la vacci
nation des nourrissons, des enfants et des adultes Papillomavirus humains (Cf. item UE6-158)
en âge d'être parents. • Vaccination recommandée à toutes les jeunes filles
• Vaccin inactivé acellulaire (plusieurs antigènes puri entre 11 et 19 ans, ainsi que pour pour les hommes
fiés de Bordetella pertussis) ayant des rapports avec d'autres hommes jusqu'à
l'age de 26 ans.
Haemophilus influenzae de type b
• But: induire une protection contre les HPV oncogènes
• Infections fréquentes et graves chez les nourrissons pour prévenir l'apparition d'un carcinome du col utérin
et les jeunes enfants (méningite, épiglottite).
• Vaccination obligatoire pour tous les enfants nés depuis Grippe saisonnière (Cf. item UE6-162)
le 1"' janvier 2018, à réaliser dès 2 mois (DTCaP-Hib • Composition du vaccin adaptée chaque année aux
Hépatite B). souches circulantes (2 souches de virus influenza A,
• Vaccin polysaccharidique conjugué deux souche de virus influenza B), d'où la nécessité
d'une injection annuelle
Hépatite B (Cf. item UE6-163)
• Recommandée chez tous les sujets âgés de 65 ans
• Vaccination obligatoire pour tous les enfants nés et plus, et dans certaines populations à risque
depuis le 1"' janvier 2018, à réaliser dès 2 mois (induc
tion d'une protection de très longue durée)
• Vaccin protéique inactivé. 2. RECOMMANDATIONS PARTICULIÈRES
Ces recommandations particulières visent à protéger :
Rougeole, oreillons et rubéole (vaccin «ROR») • d'une part les personnes ayant un risque particulier
• Nécessité d'une couverture vaccinale élevée (> 95 %) d'exposition (exemple : virus de l'hépatite B chez les
dans la population pour éviter toute circulation des patients hémodialysés)
virus et d'autre part, les personnes plus à risque de déve
• Schéma vaccinal en 2 injections, permettant une lopper une forme grave en cas d'infection (exemple :
réponse chez 95 % des vaccinés (la 2" dose permet hépatite A chez les patients ayant une hépatopathie
d'augmenter la proportion de sujet répondeurs : il ne chronique).
s'agit pas d'un rappel).
• Vaccination pour tous les enfants nés depuis le Tuberculose : BCG
1"' janvier 2018, à réaliser dès le 12" mois, 2" dose à • But : protection des enfants contre les formes
16-18 mois graves (méningite et miliaire tuberculeuse) de la
• Rattrapage (2 doses au total) chez tous les adultes tuberculose-maladie (la protection induite par le
nés depuis 1980 (sans sérologie préalable) vaccin est faible contre les autres formes chez
• La spectaculaire épidémie de rougeole survenue en l'enfant, et chez l'adulte).
2010-2011 en Europe (et en particulier en France) a • Depuis 2007, suspension de l'obligation vaccinale
démontré la nécessité d'une bonne couverture vac généralisée ; recommandation forte pour les
cinale enfants à risque élevé du fait de leur environne
• Ce vaccin est utilisé pour la prévention de la rubéole ment (dès la naissance et jusqu'à l'âge de 15 ans)
chez les femmes en âge de procréer non immuni (Cf. item UE6-155)
sées (1 dose ; contre-indication pendant la gros
sesse et 3 mois avant). Grippe saisonnière
• Les populations particulières devant bénéficier de la
Infections invasives à pneumocoque vaccination sont précisées dans l'item UE6-162.
(Cf. items UE6-148 et 151)
Infections fréquentes et potentiellement graves aux Varicelle
âges extrêmes de la vie et chez l'immunodéprimé ■ Les populations particulières devant bénéficier de la
(pneumonies, bactériémies, méningites ...) vaccination sont précisées dans l'item UE6-164.
Grande diversité antigénique de S. pneumoniae d'où
nécessité d'associer des polysaccharides de diffé Hépatite A, hépatite B
rents sérotypes dans le vaccin ■ Les populations particulières devant bénéficier de la
2 vaccins disponibles : vaccination sont précisées dans l'item UE6-163.
• Vaccin polysaccharidique conjugué 13-valent
(Prevenar13®) Infections invasives à méningocoques
• Vaccin polysaccharidique non conjugué 23-valent • Les populations particulières devant bénéficier de la
(Pneumo23® et Pneumovax®) vaccination sont précisées dans l'item UE6-148.
28
UE6 - N ° 143
1
particularités Patients recevant un immunosuppresseur
· Chez les prématurés et les enfants de moins de • Vaccinations anti-pneumococcique et anti-grippale.
5 ans appartenant aux groupes à risque : 3 doses
de vaccin anti-pneumococcique
• Avant 2 ans : 3 doses de vaccin conjugué
• Entre 2 et 5 ans (si l'enfant n'a pas été vacciné
avant 24 mois) : 2 doses de vaccin conjugué puis
Adapter l'indication des
1 dose de vaccin non conjugué vaccinations en fonction du risque
· A partir de 5 ans et chez l'adulte à risque : individuel et collectif
· 1 dose de vaccin conjugué puis 1 dose de vaccin
non conjugué
• Dans tous les cas, il faut respecter un délai d'au 1. VACCINATIONS CHEZ LES VOYAGEURS
moins 2 mois entre une dose de vaccin conjugué et (CF. ITEM UE6-171)
une dose de vaccin non conjugué (risque d'hypo Les décisions sont prises lors d'une consultation spé
réactivité si les 2 injections sont trop proches). cialisée, en fonction du terrain du sujet, du pays de
• Un rappel à distance n'est actuellement pas prévu. destination, de la durée du séjour, des conditions du
voyage et des antécédents vaccinaux.
Haemophi/us influenzae de type b • Mise à jour des vaccinations du calendrier vaccinal
• Recommandé chez les sujets greffés de cellules • En fonction de la zone visitée : fièvre jaune ; ménin
souches hématopoïétiques, et chez les sujets asplé gocoque ; vaccin conjugué A,C,Y,W ; encéphalite
niques ou hypospléniques. japonaise ; encéphalite à tiques d'Europe centrale :
hépatite A.
Vaccination contre le zona • En fonction des conditions de séjour pour certaines
• Les buts principaux du vaccin sont de prévenir les zones : typhoïde ; hépatite B : rage.
formes sévères (entrainant l'hospitalisation à la phase
aiguë), et de prévenir les douleurs post-zostériennes. 2. VACCINATIONS CHEZ LES PROFESSIONNELS
• La population cible est l'ensemble des sujets entre
65 et 74 ans. Personnels de santé (y compris en formation)
• Vaccins obligatoires :
29
..
• Hépatite B, diphtérie-tétanos-polio pour tout per
sonnel de santé et étudiants des professions de Contre-indications et principaux
4
santé. effets indésirables des vaccins
• Typhoïde pour le personnel de laboratoire d'ana
lyse de biologie médicale exposé au risque de
contamination(i.e. manipulation de selles). 1. CONTRE-INDICATIONS DES VACCINS
· BCG : depuis le 1°' mars 2019, un décret suspend
l'obligation de vaccination contre la tuberculose Contre-indications d éfinitives :
des professionnels visés aux articles R.3112-1C et • Vaccins vivants contre-indiqués chez les immunodé
R.3112-2 du code de santé publique. primés : risque de maladie vaccinale.
• Vaccins recommandés : • Vaccins contre la fièvre jaune et la grippe saisonnière
• Rougeole(2 doses si personnes nées après 1980, contre-indiqués en cas d'allergie avérée à l'œuf
1 dose pour celles nées avant 1980).
Contre-indications temporaires :
· Grippe saisonnière
• Infection aiguë grave
• Coqueluche si possible à l'occasion du rappel dTP
• Grossesse : contre-indication aux vaccins vivants.
• Varicelle si non immunisé
Une vaccination avec un vaccin vivant atténué faite
Autres professionnels : vari able selon les c as par inadvertance pendant une grossesse ne constitue
pas une indication d'interruption de grossesse.
• Grippe saisonnière Dans les 3 mois suivant l'administration d'immuno
■ Hépatite A(risque de transmission : féco-orale) globulines : pas d'administration d'un vaccin vivant
• Leptospirose(expositions aux eaux douces infestées (risque d'inactivation du vaccin), à l'exception des
de rongeurs) immunoglobulines anti-rhésus
• Rage
FUE6-143-1 : Phases induites par la vaccination sur l'épidémiologie d'un e maladie, la perception de
celle-ci, et la perception d u risque lié à la vaccination
._ ___
Incidence
_ _ ____________________________ __ __ _ __ _ _________________ _ _ _____________
2 3 4 5 6
Couverture vaccinale 1. avant vaccination
.. - - - - - - - - - - - - - - - - C - - - - - - - - - - - - -
2. couverture croissante
3. perte de confiance
4. d'où épidémie
5. reprise de confiance ;
mais les effets
indésirables peuvent
devenir plus
fréquents que la
maladie
6. possible éradication,
permettant
éventuellement l'arrêt
._ ____________ _ de la vaccination
Temps
3. ARGUMENTER LE RAPPORT BÉNÉFICE· France en 2010-2011, un tiers des sujets atteints ont
RISQUE DES PRINCIPAUX VACCINS été hospitalisés et au moins 10 décès sont survenus.
Les vaccins apportent un bénéfice individuel eVou • La vaccination contre la rubéole dans l'enfance est
collectif. Ils ont permis de diminuer l'incidence de le meilleur moyen de prévenir la rubéole congénitale,
nombreuses maladies infectieuses, et donc leur morbi source de malformations graves, notamment neuro
mortalité. On néglige souvent ces bénéfices, par oubli sensorielles.
de l'épidémiologie passée et de cette morbi-mortalité. Ainsi qu'expliqué au § 4 plus haut, les complications
Par exemple, la rougeole est responsable de décès, graves de la vaccination sont exceptionnelles. Concer
d'encéphalites et de pneumonies graves. nant les risques de maladie neurologique, soit l'absence
de risque a été démontrée par de nombreuses études
Les bénéfices sont évidents pour les épidémiologiques (sclérose en plaques et vaccin contre
principaux vaccins : l'hépatite B), soit ce risque apparait à la fois faible (à la
Seule la vaccination de masse peut permettre d'es limite de la significativité) et ponctuel (uniquement cer
pérer l'éradication de certaines maladies infectieuses tains années) (syndrome de Guillain-Barré en 1976, nar
comme la poliomyélite ou l'hépatite B ; l'éradication colepsie en 2009 avec certains vaccins contre la grippe
de la variole a ainsi été obtenue à la fin des années pandémique).
1970 grâce à la généralisation de la vaccination.
Diphtérie et poliomyélite sont des maladies deve Perception des effets indésirables
nues rares grâce à la vaccination, mais ces maladies Lorsque la couverture vaccinale devient excellente, la
peuvent entraîner des complications graves voire le fréquence de la maladie devient inférieure à celle des
décès, et les agents infectieux en cause circulent effets indésirables bénins. Ceux-ci deviennent plus
encore dans certaines régions du monde. perceptibles ; par ailleurs, l'utilité de la vaccination est
Seule la vaccination contre la coqueluche des enfants, remise en cause, car on a oublié la gravité de la maladie
des jeunes adultes et de l'entourage des nouveaux en cause (figure FUE6-143-1).
nés et nourrissons non vaccinés peut permettre une Beaucoup de polémiques sont soulevées de manière
réduction optimale du risque de coqueluche maligne périodique à propos des vaccins. Il faut quelques ins
du nourrisson. tants pour semer le doute, et des années pour le dis
• Le tétanos est un risque individuel dont la seule siper plus ou moins.
prophylaxie totalement efficace est la vaccination. Il faut garder l'esprit critique, s'informer et informer
Les rares cas encore observés en France le sont les patients de manière scientifique, et évaluer la fré
chez des sujets non vaccinés. Il s'agit d'une maladie quence relative des bénéfices et les risques.
potentiellement mortelle, même avec les techniques Des documents sont disponibles pour aider à commu
de réanimation actuelles. niquer avec les patients exprimant des doutes (Cf guide
• L.:hépatite B est encore très prévalente dans certaines des vaccinations de l'INPES, par exemple)
régions du monde, et en France dans certaines popu
lations à risque. La généralisation de la vaccination en
Chine depuis le début des années 1980 a permis une
diminution significative de la fréquence des hépato
carcinomes.
• La rougeole est une maladie grave lorsqu'elle sur
vient chez l'adulte. Lors de l'épidémie observée en
31
TUE6-143-2: Calendrier vaccinal 2019 - Enfants et adolescents
ceins contre Naissance 2 mois 4 mois 5 mois 11 mois 12 mois 16-18 mois 6 ans 11-13 ans 15 ans 17 ans 16-18 ans
Diphtérie (D),
liétanos (T),
DT DT DT DT dT
Polio Polio Pollo Pollo Pollo
Poliomyélite
inactivé (Polio) 1'" dose 2'dose Rappel Rappel Rappel
Coqueluche Ca Ca Ca Ca ca1
acellulaire (Ca) 1'" dose 2'dose Rappel Rappel Rappel
'
Haemophilus Hib Hib Hib
influenzae b (Hib) 1"dose 2'dose Rappel
HépatiteB (HepB) HepB HepB HepB
1"dose 2'dose Rappel
Pneumocoque VPC132 VPC13 VPC13
(vaccin VPC13) 1"dose 2'dose Rappel
Méningocoque C 1 dose à
1 dose
(vaccin conjugué) 5mois
Rougeole (R)
Oreillons (0) 1"dose 2' dose
Rubéole (R)
2 doses
(0-6mols)
Papillomavirus
Vaccin
humains (HPV) nonavalent
Chez jeunes filles Gardasil9
(11-14 ans)
3 doses selon le schéma 0, 1, 6mois ou,
Hépatite B de 11 à 15 ans révolus, 2 doses selon le schéma
0,6mois3
Méningocoque C 1"dose 1 dose Jusqu'à 24 ans•
(vaccin conjugué)
3 doses selon ,;
schéma 0, 1 ou 2
Papillomavirus 6 mois (filles er::
humains (HPV) 15 et 19ans et
jusqu'à lâge de 2E
Rougeole (R) 2 doses à au moins 1 mois d'intervalle si pas de vacc:
Rubéole (R) antérieur : 1 dose si une seule dose vaccinale antérietrc
Oreillons (0)
ceins contre Naissance 2 mois 4 mois 5 mois 11 mois 12 mois 16-18 mois 6 ans 11 ans 14 ans 16 ans 17 ans
BCG 1 dose recommandée dès la naissance si enfant à risque élevé de tuberculose5
Grippe 1 dose annuelle si personne à risque6 à partir de l'âge de 6mois
2 doses selon le schéma 0, 6mois si exposition à des risques particuliers7,
Hépatite A à partir de l'âge de 1 an
Nouveau-né de mère Ag HBs positi/8 3 doses selon
HépatiteB 3 doses selon le schéma 0, 1, 6mois le schéma 0, 1, 6mois si ri
Entre 2 et 5 mois, 2 doses espacées d'un mois et rappel entre
Méningocoque B 12 et 23 mois. Entre 6et 11 mois, 2 doses espacées de 2 mois et rappel entre 12 et Entre 2 et 10 ans, 2 doses espacées de 2 mois.
(si risque 24 mois. Entre 12 et 23 mois, 2 doses espacées de 2 mois et rappel 12 à 23 mois A partir de 11 ans, 2 doses espacées d'un mois
particulier'� plus tard.
Méningocoque C
(vaccin conjugué)
Si risque particulier 2 doses (+ rappel au cours de la 2' année de vie11 ) 1 dose au contact d'un cas11
ou au contact
d'un cas
Méningocoque
ACYW (vaccin
conjugué) Si risque 1 dose12 à partir de l'âge de 1 ou 2 ans selon l'AMM du vaccin utilisé
particulier ou au
contact d'un cas
Si risque entre 24 à 59
Prématurés et enfants mois14 et non vaccinés SI risque à partir de 5 ans15 : 1 dose de VPC13 suivie :
Pneumocoque à risque13 : 1 dose de VPC13 antérieurement semaines après d'une dose de VPP23
à 2, 3 et 4 mois et rappel à 11 mois 2 doses de VPC13
puis 1 dose de VPP23
2 doses16 selon un schéma dépendant du vaccin utilisé, 2 doses chez adolescents11 de 12 à 18 "'·.:
Varicelle chez des enfants au contact de personnes à risque ou sans antécédent et sérologie négatr.�
candidats à une greffe (sérologie facultative)
UE6 - N ° 143
1
dTcaPolio : vaccin combiné diphtérie, tétanos, poliomyélite et coqueluche avec du complément ou en properdine ou recevant un traitement anti-C5A, et
des doses réduites d'anatoxine diphtérique (d) et d'antigènes coquelucheux (ca). celles ayant reçu une greffe de cellules souches hématopoïétiques.
2VPC13: vaccin pneumococcique conjugué 13-valent. 11 La vaccination est recommandée pour les personnes non vaccinées contacts
3
Ce schéma vaccinal à 2 doses n'est possible qu'avec les vaccins ayant l'AMM d'un cas d'infection Invasive à méningocoque C et pour les enfants Ousqu'à l'âge
pour cette indication (Engerix B'" 20 µg ou Genhevac B'" Pasteur 20 µg) en res de 1 an) ayant un déficit en complément ou en properdine, recevant un traite
pectant un lnteM1lle de 6 mois entre les 2 doses. Le vaccin Engerix B" 1O µg n'est ment anli-C5A ou aspléniques ; selon le schéma suivant : pour les nourrissons
pas adapté au schéma vaccinal à 2 doses. entre l'âge de 2 mois
• Durant la période initiale de mise en place de la vaccination systématique des et 1 an, 2 doses à au moins 2 mois d'intervalle et 1 rappel entre 12 et 24 mois;
nourrissons à 12 mois et en attendant son impact optimal par la création d'une pour les personnes à partir de l'âge d'un an : 1 dose.
immunité de groupe, une vaccinalion de rattrapage selon le même schéma vac " La vaccination est recommandée, avec une dose du vaccin tétravalent
cinal à une dose est aussi recommandée jusqu'à l'âge de 24 ans révolus. conjugué, pour les personnes (à partir de l'âge de un ou 2 ans selon l'AMM du
5 Les enfants à risque élevé de tuberculose répondent à l'un des critères sui vaccin utilisé) au contact d'un cas d'infection invasive à méningocoque de séro
vants : nés dans un pays de forte endémie tuberculeuse ; dont au moins l'un groupe A, Y ou W135, celles ayant un déficit en complément ou en properdine,
des parents est originaire de l'un de ces pays ; devant séjourner au moins recevant un traitement anti-C5A ou aspléniques, et celles ayant reçu une greffe
un mols d'affilée dans l'un de ces pays ; ayant des antécédents familiaux de de cellules souches hématopoïétiques.
tuberculose (collatéraux ou ascendants directs) ; résidant en Île-de-France, 13 Une dose complémentaire de VPC13 est recommandée à l'âge de 3 mois
en Guyane ou à Mayotte ; dans toute situation jugée par le médecin à risque (avec un rappel à l'âge de 11 mois) pour les prématurés et les nourrissons à haut
d'exposition au bacille tuberculeux notamment enfants vivant dans des condi risque de faire une infection invasive à pneumocoque, (c'est-à-dire présentant
tions de logement défavorables (habitat précaire ou surpeuplé) ou socio-éco l'une des affections suivantes : asplénie fonctionnelle ou splénectomie ; drépa
nomiques défavorables ou précaires (en particulier parmi les bénéficiaires de nocytose homozygote ; infection par le VIH : dé�cits immunitaires congénitaux
la CMU, CMUc, AME ...) ou en contact régulier avec des adultes originaires ou secondaires à une insuffisance rénale chronique ou un syndrome néphro
d'un pays de forte endémie. tique, à un traitement immunosuppresseur ou une radiothérapie pour néo
• Sont concernés : al les jeunes femmes enceintes, quel que soit le trimestre plasie, lymphome ou maladie de Hodgkin, leucémie, transplantation d'organe
de la grossesse ; bl les enfants à partir de l'âge de 6 mois s'ils sont atteints ; cardiopathie congénitale cyanogène ; Insuffisance cardiaque ; pneumopathie
des pathologies spécifiques suivantes : - affections broncho-pulmonaires chro chronique (à l'exception de l'asthme, sauf les asthmes sous corticothérapie
niques répondant aux critères de l'ALD 14 (asthme et BPCO), - insuffisances prolongée) ; brèche ostéoméningée ; diabète ; candidats à l'implantation ou
respiratoires chroniques obstructives ou restrictives quelle que soit la cause, porteurs d'implants cochléaires).
y compris les maladies neuromusculaires à risque de décompensation respi "Pour les enfants à risque de 24 à 59 mois (Cf. ci-dessus note n"12) non préa
ratoire, les malformations des voies aériennes supérieures ou inférieures, les lablement vaccinés, la vaccination pneumococcique est recommandée selon le
malformations pulmonaires ou les malformations de la cage thoracique, - mala schéma suivant : 2 doses de vaccin conjugué VPC13 à 2 mois d'intervalle suivies
dies respiratoires chroniques ne remplissant pas les critères de l'ALD mais sus d'une dose de vaccin polyosidique 23-valent (VPP23) au moins 2 mois après la
ceptibles d'être aggravées ou décompensées par une affection grippale, dont 2' dose du vaccin conjugué VPC13.
asthme, bronchite chronique, bronchiectasies, hyper-réactlvM bronchique, -
dysplasies broncho-pulmonaires, - mucoviscidose, - cardiopathies congénitales "A partir de l'âge de 5 ans sont considérés comme à risque élevé d'infec
cyanogènes ou avec une HTAP et/ou une insuffisance cardiaque, - insuffisances tions à pneumocoque les personnes atteintes de : al asplénle fonctionnelle ou
cardiaques graves, - valvulopathies graves, - troubles du rythme graves jus splénectomie et immunodéprimés ; b/ drépanocytose homozygote ; cl syndrome
tifiant un traitement au long cours, - maladies des coronaires, - antécédents néphrotique ; dl insuffisance respiratoire ; e/ insuffisance cardiaque ; fi alcoo
d'accident vasculaire cérébral, - formes graves des affections neurologiques et lisme avec hépatopathie chronique ; gl antécédents d'infection pulmonaire ou
musculaires (dont myopathie, poliomyélite, myasthénie, maladie de Charcot), invasive à pneumocoque.
16 Le schéma vaccinal est de deux doses espacées de qualre à huit semaines ou
- paraplégies et tétraplégies avec atteinte diaphragmatique, - néphropathies
chroniques graves, - syndromes néphrotiques, - drépanocytoses, homozygotes de six à dix semaines selon le vaccin utilisé, quel que soit l'âge ; recommandé
et doubles hétérozygotes SIG, thalasso-drépanocytoses, - diabètes de type 1 et chez les enfants, sans antécédent de varicelle et dont la sérologie est négative,
de type 2, - déficits immunitaires primitifs ou acquis (pathologies oncologiques en contact étroit avec des personnes immunodéprimées ou candidats receveurs
et hématologiques, transplantation d'organe et de cellules souches hématopoïé d'une greffe d'organe.
tiques, déficits immunitaires héréditaires, maladies inflammatoires et/ou auto 17 La vaccinalion contre la varicelle est contre-indiquée pendant la grossesse.
immunes recevant un traitement immunosuppresseur), excepté les personnes Toute grossesse doit être évitée dans le mols suivant la vaccinatlon. Il convient
qui reçoivent un traitement régulier par immunoglobulines, personnes infectées de conseiller aux femmes ayant l'intention de débuter une grossesse de différer
par le VIH quels que soient leur âge et leur statut immunovirologique ; maladie leur projet.
hépatique chronique avec ou sans cirrhose ; cl l'entourage familial des nourris
sons âgés de moins de 6 mois avec des facteurs de risque de grippe grave ; dl
les personnes obèses avec un IMC égal ou supérieur à 40 kglm' ; el les enfants
et adolescents séjournant dans un établissement médico-social d'hébergement,
quel que soit leur âge.
'Sont concernés : a/ les jeunes de plus de un an séjournant dans des structures
collectives pour l'enfance et la jeunesse handicapée ; bl les enfants atteints de
mucoviscidose ou de pathologies hépatobiliaires chroniques susceptibles d'évo
luer vers une hépatopathie chronique (notamment dues aux virus de l'hépatite B
et de l'hépatite C) ; cl les enfants des familles dont l'un au moins des membres
est originaire d'un pays de haute endémicité et susceptibles d'y séjourner ; d/ les
personnes dans l'entourage familial d'un patient atteint d'hépatite A.
•A la naissance pour les enfants nés de mère Ag HBs positif : vaccination dans les
24 heures qui suivent la naissance avec un vaccin autre que HBVAX Pro'" 5 µg et
immunoglobulines anti-HBs administrées simultanément en des points différents.
Deuxième et troisième doses respectivement à l'âge de 1 et 6 mois. SChéma en
4 doses (0-1-2-6 mois) pour les prématurés< 32 semaines ou de moins de 2 kg.
�efficacité de cette prévention doit être évaluée à partir de l'âge de 9 mois par une
recherche d'antigène HBs et anticorps anti-HBs, préférentiellement un à quatre
mois après la dernière dose vaccinale.
• Sont exposés à un risque particulier les adolescents : al accueillis dans les
services et institutions pour l'enfance et la jeunesse handicapées ; bl accueillis
dans les institutions psychiatriques ; cl ayant des relations sexuelles avec des
partenaires mulfiples ; dl voyageurs ou résidents dans des pays de moyenne
ou forte endémie (après évaluation des risques) ; el toxicomanes utilisant des
drogues parentérales ; fi susceptibles de recevoir des transfusions massives et/
ou itératives ou de médicaments dérivés du sang (hémophiles, dialysés, insuffi
sants rénaux, etc.) ; gl candidats à une greffe d'organe, de tissus ou de cellules
; hl entourage d'une personne Infectée par le virus de l'hépatite B ou porteur
chronique de l'antigène HBs (famille vivant sous le même toit) ; il partenaires Pour en savoir plus
sexuels d'une personne infectée par le virus de l'hépatite B ou porteur chronique - Guide des vaccinations 2012. INPES. Téléchargeable à http://
de l'antigène HBs. www.inpes.sante.fr1CFESBaseslcataloguelpdfl1133.pdf
10 Pour les personnes aspléniques ou ayant un déficit en fraction terminale - Site d'information : www.mesvaccins.net
33
UE6- N ° 143
Objectifs
1. DÉFINITIONS
• Diagnostiquer la cause. Conduire le diagnostic
Fièvre : Hausse de la température centrale au-dessus
étiologique d'une fièvre aiguë. des variations normales circadiennes. La définition
• Connaître les indications et les modalités du n'est pas consensuelle. La température centrale consi
traitement symptomatique d'une fièvre aiguë. dérée comme normale est ,,; 37,5°C le matin et ,,; 37,8°C
• Identifier les situations d'urgence et celles le soir. Il existe en effet des variations physiologiques
imposant l'hospitalisation d'un patient fébrile. en lien avec l'âge, le sexe, le rythme nycthéméral et
l'activité physique. La fièvre désigne classiquement
une température corporelle � 38°C le matin (38,3°C le
Points importants soir). Le terme «fébricule», imprécis, désigne habituel
lement une température > 37,5°C et < 38°C.
• Authentifier la fièvre Conditions de prise de la température : idéalement
• Isoler le patient si une contagiosité est à distance des repas et après 20 minutes de repos.
suspectée La prise rectale n'est plus utilisée (risque d'ulcération
• Repérer les signes de gravité, les terrains thermométrique). Les voies axillaire ou buccale sont
(immunodépression) et les étiologies qui habituellement utilisées : la température mesurée doit
nécessitent un traitement anti-infectieux en être majorée de o,s•c pour obtenir la température cen
urgence trale. La voie tympanique peut être mise en défaut en
• En l'absence de signes de gravité, de terrain à cas d'obstruction du conduit auditif externe (bouchon
risque ou et de signes d'orientation étiologique, de cérumen).
attendre (surveiller l'évolution) ! Il s'agit d"un symptôme. Différentes étiologies sont
• 4 problèmes à résoudre en pratique devant possibles (infections en premier lieu et loin
une fièvre aiguë devant les autres causes pour les fièvres aiguës,
• Identifier les critères nécessitant un isolement mais aussi maladies inflammatoires, thromboses,
· Savoir reconnaître les indications néoplasies surtout pour les fièvres prolongées...)
d'hospitalisation: connaissance des signes Fièvre aiguë : on désigne ainsi les fièvres de moins de
de gravité 5 jours. Les étiologies sont le plus souvent infectieuses.
· Chercher l'étiologie : examen clinique Fièvre prolongée : fièvre évoluant depuis > 20 j ; les
soigneux à la recherche d'un foyer infections représentent moins de 50 % des étiologies.
• Décider si une antibiothérapie empirique
et/ou des examens complémentaires sont 2. PHYSIOPATHOLOGIE
nécessaires La fièvre est le reflet de la réponse hypothalamique
Savoir ne pas prescrire ni antibiotiques ni (centre de la thermorégulation) à l'agression tissulaire.
examens complémentaires si ils ne sont pas Elle apparaît en réponse à des substances pyrogènes
nécessaires. exogènes microbiennes et endogènes (cytokines,
etc...).
35
Vaccins contre 18-24 ans 25ans 35ans 45ans 65ans � 65 ans
Diphtérie( □), Tétanos(T), dTcaPolio' dTPolioà 75,
dTPolio dTPolio
Recomman Poliomyélite inactivé(Polio) ou dTPolio si 85ans, etc.
dations dernier rappel de
Coqueluche acellulaire(ca) dTcaPolio < 5ans
générales
Grippe 1 dose annuelle
! Coqueluche acellulaire(ca) 1 dose dTcaPolio chez l'adulte jusqu'à 39 ans
révolus, n'ayant pas reçu de rappelà 25ans
• Méningocoque C
1 dose2
. (vaccin conjugué)
1 dose jusqu'à
Zona
75ans
3 doses selon le schéma
O, 2, 6 mois filles entre
Rattrapage Papillomavirus humains 15et 19 ans et hommes
(HPV) ayant des rapports avec
d' autres hommes jusqu'à
l'age de 26 ans.
Rougeole(R)
Atteindre 2 doses au total chez les personnes nées depuis
Oreillons(0)
1980
Rubéole(R)
1 dose de ROR chez les femmes
Rubéole
non vaccinées
Cocooning : personnes non vaccinées depuis l'enfance et adultes ayant un projet parental, parents et fratrie et toute personne
susceptible d'être en contact étroit et durable avec le Mur nourrisson au cours de ses 6 premiers mois. Ceci concerne
Coqueluche acellulaire(ca) notamment les grands parents, les baby-sitters: 1 dose de dTcaPolio1 • Pour les personnes antérieurement vaccinéesà l'âge
adulte età nouveau en situation de cocooning, revaccination si la dernière dose de vaccin coquelucheux date de plus de 10 ans
(délai minimal d'un mois entre 1 dose de dTPolio et 1 dose de dTcaPolio)
Grippe 1 dose annuelle si risque particulier3
Hépatite A 2 doses selon le schéma : 0, 6 mois si exposiHonà un risque particulier'
3 doses selon le schéma : O, 1, 6 mois si expositionà un risque particulier. Dans certains cas l'obtention d' une protection doit être
Hépatite B
rapide(départ imminent en zone d'endémie, personnes détenues, ...) : schéma accéléré: 3 doses J7 et rappel 12 mois après la 3' dose
Populations Méningocoque ACYW 1 dose chez les personnes ayant un déficit en complément ou en properdine , recevant un traitement anti-C5A ou aspléniques
particulières (conjugué) et chez les personnes ayant reçu une greffe de cellules souches hématopoïétiques
età risque
2 dosesà un mois d'intervalle chez les personnes ayant un déficit en complément ou en properdine, recevant un traitement anti-
Méningocoque B
C5A ou aspléniques et chez les personnes ayant reçu une greffe de cellules souches hématopoiétiques
Papillomavirus 3 doses selon le schema 0, 2 et 6 chez les HSH jusqu'à l'âge de 26 ans avec le vaccin nonavalent
lmmunodéprimés, Syndrome néphrotique, brèche ostéo-méningée, implants cochléaire ou candidatà l'implantation
Pneumocoque6(vaccins
Non vaccinés antérieurement : VPC13 puis VPP23(SB) ; Vaccinés depuis plus de 3 ans avec le VPP23 : VPC13 puis VPP23(S8).
VPC13 et VPP23)
Risque élevé d'IIP6(sauf immunodéprimés, brèche ou implant) : VPP23 une dose
Varicelle 2 doses7 si risque particulier
1 dose pour les residents du département de la Guyane ou les personnes issues de la metropoloe qui y séjournent ou
Fièvre jaune souhaitent s'y rendre sauf cas particulier
1
dTcaPolio : vaccin combiné diphtérie, tétanos, poliomyélite et coqueluche avec des doses réduites du foie (notamment dues au virus de l'hépatite C ou à une consommation excessive d'alcooij ; c/ les
d'anatoxine diphtérique (d) et d'antigènes coquelucheux (ca). homosexuels masculins.
'Durant la période initiale de mise en place de la vaccination systématique des nourrissons à 12 mois 5 Sont concernés : a/ les jeunes des internats des établissements et services pour l'enfance et la
et en attendant son impact optimal par la création d'une immunité de groupe, une vaccination de jeunesse handicapées ; b/ les adultes accueillis dans les institutions psychiatriques ; c/ les personnes
rallrapage selon le même schéma vaccinal à une dose est aussi recommandée jusqu'à l'âge de 24 ayant des relations sexuelles avec des partenaires multlples ; d/ les toxicomanes utilisant des drogues
ans révolus. parentérales ; e/ les personnes susceptibles de recevoir des transfusions massives et/ou itératives ou
'Sont concernés : a/ les femmes enceintes, quel que soit le trimestre de la grossesse ; b/ les personnes des médicaments dérivés du sang (hémophiles, dialysés, Insuffisants rénaux, etc.) ; fi les candidats à
atteintes despathologies suivantes : - affections broncho-pulmonaires chroniques répondant aux cri une greffe d'organe, de tissus ou de cellules ; g/ l'entourage d'une personne infectée par le virus de
tères de l'ALD 14 (asthme et BPCO), - insuffisances respiratoires chroniques obstructives ou restric l'hépatite B ou porteur chronique de l'antigène HBs (famille vivant sous le même toit) ; h/ les partenaires
tives quelle que soit fa cause, y compris les maladies neuromusculaires à risque de décompensation sexuels d'une personne Infectée par le virus de l'hépatite B ou porteur chronique de l'antigène HBs ;
respiratoire, les malformations des voies aériennes supérieures ou inférieures, les malformations pul i/ les personnes détenues qui peuvent cumuler un certain nombre de facteurs d'exposition au virus
monaires ou les malformations de la cage thoraci9ue, - maladies respiratoires chroniques ne remplis de l'hépatite B.
sant pas les critères de l'ALD mais susceptibles d être aggravées ou décompensées par une affection 6 a) lmmunodéprimés (asplénlgues ou hyposplénlques incluant les drépanocytoses majeures ; atteints
grippale, dont asthme, bronchite chronique, bronchiectasies, hY.per-réactivité bronchique, - dysplasies de déficits immunitaires héréditaires; Infectés par le VIH, quel que soit le statut lmmunologique; sous
broncho-pulmonaires, - mucoviscidose, - cardiopathies congénitales cyanogènes ou avec une lffAP et/ chimiothérapie pour tumeur solide ou hémopathie maligne ; transplantés ou en attente de transplanta
ou une insuffisance cardiaque, - insuffisances cardiaques graves, - valvulopathies graves, - troubles du tion d'organe solide ; greffés de cellules souches hématopoïétiques ; traités par immunosuppresseur,
rythme graves justifiant un traitement au long cours, - maladies des coronaires, - antécédents d'acci biothérapie et/ou corticothérapie pour une maladie auto-immune ou inflammatoire chronique ; atteints
dent vasculaire cérébral, - formes graves des affections neurologiques et musculaires (dont myopathie, de syndrome néphrotique) ; b) non immunodéprimés (porteurs d'une maladie sous-jacente prédispo
poliomyélite, myasthénie, maladie de Charcol), - paraplégies et tétraplégies avec atteinte diaphragma sant à la survenue d'IIP (cardiopathie congénitale cyanogène, insuffisance cardiaque) ; insuffisance
tique, - néphropathies chroniques graves, - syndromes néphrotiques, - drépanocytoses, homozygotes
et doubles hétérozygotes SIC, thalasso drépanocytoses, - diabètes de type 1 et de type 2, - déficits respiratoire chronique, bronchopneumopathie obstructive, emphysème ; asthme sévère sous traite
immunitaires primitifs ou acquis (pathologies oncologiques et hématologiques, transplantation d'organe ment continu ; insuffisance rénale ; hépatopathie chronique d'ortgine alcoolique ou non ; diabète non
et de cellules souches hématopoïétiques, déficits immunitaires héréditaires, maladies inflammatoires équilibré par le simple régime ; patients présentant une brèche ostéo-méningée, porteurs d'un implant
et/ou auto-immunes recevant un traitement immunosuppresseur), excepté les personnes qui reçoivent cochléaire ou candidats à une implantation cochléaire).
un traitement régulier par immunoglobulines, personnes infectées par le VIH quels que soient leur âge 7
Le schéma vaccinal est de deux doses espacées de quatre à huit semaines ou de six à dix semaines
et leur statut immunovirologique ; maladie hépatique chronique avec ou sans cirrhose ; c/ les personnes selon le vaccin utilisé, quel que soit l'âge. La vaccination est recommandée chez les personnes sans
obèses avec un IMC égal ou supérieur à 40 kg/m' ; d/ l'entourage familial des nourrissons âgés de antécédent de varicelle (contrôle sérologique possible) : en contact avec des personnes immunodépri
moins de 6 mois avec des facteurs de risque de grippe wave ; el les personnes séjournant dans un mées, chez les femmes en âge de procréer ou dans les suites d'un accouchement et chez les adultes
établissement médico-social d'hébergement, quel que smt leur âge. de plus de 1 B ans dans les trois jours qui suivent une exposition à la varicelle. La vaccination contre
'Sont concernés : a/ les ·eunes des internats des établissements et services pour l'enfance et la la varicelle est contre-indiquée pendant la grossesse. Toute grossesse doit être évitée dans le mois
jeunesse handicapées ; b; les personnes exposées à des risques particuliers : patients atteints de suivant la vaccination. Il convient de conseiller aux femmes ayant l'intention de débuter une grossesse
mucoviscidose, infectés chroniques par le virus de l'hépatite B ou porteurs d'une maladie chronique de différer leur projet.
34
UE6 - N ° 144 .. .
FUE6-144-1 : Démarche diagnostique en cas de fièvre aiguë
Démarche diagnostique
1
Signes de gravité ou immunodépression - - -
�l
Oui Non
w
Absence de point Point d'appel Absence de point
Point d'appel évident
d'appel évident évident d'appel évident
l
Compléter bilan
l
Traitement
J
Virose
1
Foyer
i
· Surveillance
l
en urgence étiologique
l l
banale bactérien
l
et réévaluation
· Hospitalisation si
terrain à risque
· Compléter le bilan
Traitement antibiotique probabiliste Traitement Traitement si persistance
Ou traitement orienté selon bilan symptomatique étiologique
36
.. . . .. UE6 - N ° 144
Chaque degré au-dessus de 37°C augmente la fré !.:examen doit être rigoureux et répété, notamment
quence respiratoire et la fréquence cardiaque de chez la personne âgée où l'examen clinique est sou
10 battements/min. vent pauvre et difficile et où les pièges sont fréquents
La fièvre et les frissons majorent les besoins en (râles pulmonaires notamment dans les bases liés à la
oxygène. Une fièvre aiguë, surtout si elle est asso position allongée prolongée, bactériurie asymptoma
ciée à une dyspnée (pneumopathie, sepsis) est un tique, mauvaise tolérance neurologique de la fièvre).
facteur déclenchant de syndrome coronaire aigu
chez un patient avec une coronaropathie sous 3. ORIENTATION ÉTIOLOGIQUE SELON LE
jacente connue ou non connue (diabétique). TERRAIN
Femme enceinte
2. EXAMEN CLINIQUE
• La pyélonéphrite est recherchée systématiquement
La recherche étiologique nécessite un interrogatoire surtout au 3ème trimestre.
rigoureux et un examen physique complet si l'origine • La recherche d'une infection annexielle ou de formes
de la fièvre n'apparaît pas de manière évidente. trompeuses d'infections abdominales justifient
l'examen gynécologique.
Anamnèse
• La listériose est très rare mais recherchée par les
Voyage récent notamment en zone d'endémie hémocultures devant un tableau pseudo-grippal.
palustre • Les notions de contage de toxoplasmose ou de
Notion de contage rubéole ainsi que la vaccination contre cette dernière
Etat vaccinal maladie sont recherchés.
Profession (exposition aux animaux, aux eaux usées)
Loisirs : baignades en eau douce (leptospirose), Sujet âgé
exposition aux tiques Les pièges sont nombreux. La symptomatologie est
Matériel prothétique valvulaire, vasculaire ou articulaire souvent atypique, paucisymptomatique, dominée par
Cathéter vasculaire des manifestations neurologiques (état confusionnel,
• Contexte post-opératoire, soins dentaires, procédures chute). La fièvre peut être absente. Les urines sont
invasives (urologiques, pose d'un matériel étranger, fréquemment colonisées. Les infections pulmonaires,
infiltrations...) urinaires et digestives dominent chez ces patients.
• Traitements médicamenteux en cours, et leur effet
sur la fièvre (antibiotiques, anti-inflammatoires éven Prothèse valvulaire
tuellement pris) Les hémocultures sont systématiques avant toute anti
• Prise de risques (sexuels, toxicomanies etc...) biothérapie pour rechercher une endocardite infec
tieuse.
Examen physique
• Authentifier la fièvre en la mesurant dans des condi Antécédents chirurgicaux récents
tions adéquates. La recherche d'une infection du site opératoire est sys
• Neurologique : syndrome méningé, céphalées, tématique.
signes de localisation
• Ophtalmologique : conjonctivite, purpura conjonc Diabète
tival, ictère Le diabète, surtout mal équilibré, expose particulière
• ORL : rhinorrhée, angine, douleur à la pression des ment aux infections à Staphylococcus aureus (recher
sinus maxillaires/frontaux, examen des tympans cher une porte d'entrée cutanée, notamment une plaie
• Pulmonaire : signes fonctionnels (toux, dyspnée, de pied) et aux infections du site opératoire.
expectoration), auscultation, percussion, palpation
• Cardiaque : recherche d'un souffle, d'un frottement Cirrhose
• Abdominal : diarrhée, signe de Murphy, défense, Les infections bactériennes représentent ¼ des décès
contracture, splénomégalie, hépatomégalie chez ces patients. Les infections invasives à Streptoc
• Urinaire : signes fonctionnels (brûlures mictionnelles), cocus pneumoniae sont fréquentes. Une infection du
douleur à la percussion des fosses lombaires, douleur liquide d'ascite doit être évoquée.
prostatique au toucher rectal, bandelette urinaire
• Génital : leucorrhées, douleur à la mobilisation des Dialyse
annexes, douleur ou augmentation de volume d'un Les bactériémies à Staphylococcus (aureus ou autres),
testicule volontiers résistants à la méticilline, sont fréquentes.
• Peau : purpura, éruption, érysipèle, escarre d'ino
culation, plaie d'allure infectée, cicatrices (caractère Toxicomanie intraveineuse
inflammatoire ou purulent) Les staphylocoques prédominent, mais les infections à
• Aires ganglionnaires Pseudomonas aeruginosa et à Candida sp. sont éga
• Ostéo-articulaire : impotence fonctionnelle, lement possibles.
épanchement, point douloureux rachidien, plaie
du pied chez le diabétique Immunodépression
• Présence de matériel étranger : sonde urinaire, • Déficit de l'immunité humorale : hypogamma
cathéter veineux central ou périphérique, pace globulinémie, splénectomie, asplénisme (myé
maker, dérivation ventriculaire... lome, drépanocytose). Les bactéries encapsulées
37
UE6 - N°144 -.. - hez l'enfant et l'aâulte
sont particulièrement fréquentes et responsables certaines situations (méningite de l'enfant p. ex.). Leur
d'infections sévères (Streptoccocus pneumoniae, spécificité est imparfaite. Ces biomarqueurs doivent
Neisseria meningitidis, Haemophilus influenzae). s'intégrer dans la démarche diagnostique mais n'ont
• VIH : en-dessous de 200 lymphocytes CD4/mm3 (ou pas de valeur pris isolément.
15 %), une infection opportuniste doit être systéma
tiquement recherchée. Au-dessus de ce seuil, les Examens complémentaires guidés par la
infections bactériennes, notamment à Streptoccocus situation:
pneumoniae, dominent. Frottis-goutte épaisse si retour d'une zone d'en
• Neutropénie de courte durée : les infections sont démie palustre
liées aux entérobactéries, et aux cocci Gram positif Ponction lombaire si syndrome méningé, ou trouble
(staphylocoques, streptocoques, entérocoques). neurologique aigu fébrile
• Neutropénie de longue durée : aux agents infec Examens d'imagerie orientés par les points d'appel
tieux cités ci-dessus s'ajoutent Pseudomonas aeru clinico-biologiques, la gravité, le terrain (scanner,
ginosa et certaines infections fongiques (Candida, échographie ...).
Aspergillus).
Situations où les examens complémentaires
Retour d'une zone d'endémie palustre ne sont pas indiqués :
Toute fièvre au retour des tropiques est un paludisme Fièvre aiguë isolée, bien tolérée, chez un sujet jeune
jusqu'à preuve du contraire et impose la réalisation d'un sans comorbidité, sans foyer bactérien évident, ne
test diagnostique (frottis/goutte épaisse ou autre). revenant pas d'une zone d'endémie palustre (se
méfier toutefois de la primo-infection VIH)
4. INDICATIONS D'HOSPITALISATION Infection bactérienne localisée évidente clinique
• Signes de gravité ment, non compliquée, accessible à une antibio
• Terrain à risque : femme enceinte, décompensa thérapie probabiliste (otite, sinusite, angine strepto
tion de comorbidités, immunodépression coccique, érysipèle ...)
• Difficultés de prise orale des antibiotiques (troubles Tableau viral évident, bénin, bien toléré (viroses saison
de déglutition...) nières, fièvres éruptives infantiles, bronchite aiguë ...)
• Absence d'amélioration lors de la réévaluation à
48-72 h d'une antibiothérapie de première intention 6. SYNTHÈSE DIAGNOSTIQUE ET
• Isolement social, difficultés d'observance prévi- THÉRAPEUTIQUE
sibles (SDF, éthylisme chronique...) Les étiologies des fièvres aiguës sont dominées par les
viroses communes (grippe... ) et les foyers bactériens
5. EXAMENS COMPLÉMENTAIRES aigus (pneumonies, pyélonéphrites, cholécystites...).
La synthèse diagnostique et thérapeutique est résumée
Examens complémentaires de première dans la Figure FUE6-144-1.
intention devant une fièvre persistant plus Au terme d'une démarche diagnostique rigoureuse, on
de 72 h sans étiologie évidente : peut dégager les situations suivantes :
Dans les 3 premiers jours, si le bilan clinique est négatif
(ni éléments de gravité ni terrain à risque, ni orienta Point d'appel infectieux évident
tion étiologique), il faut revoir le patient 48 heures plus Traitement adapté selon l'étiologie. La prise en charge
tard si la fièvre persiste. Il n'y a, en l'absence de foyer se fait en ambulatoire ou en hospitalisation selon la
infectieux, pas d'indication d'antibiothérapie. Les anti gravité, le risque de complication, le terrain, la voie
biotiques ne sont pas un test diagnostique. d'administration du traitement, et la nécessité d'une
surveillance. Réévaluation dans tous les cas à
Entre J3 et J5, la probabilité d'une virose simple est 48-72 heures, notamment en cas de traitement ambu
moins élevée ; si le bilan clinique reste négatif, certains latoire (en cas d'infection bénigne sur terrain simple,
examens complémentaires doivent être pratiqués pour il peut s'agir simplement de consignes données au
orienter le bilan étiologique : patient pour recontacter le médecin si non-améliora
• Numération globulaire avec formule leucocytaire et tion des symptômes et/ou aggravation).
dosage de la CAP ont une valeur d'orientation
• Ces 2 examens peuvent être utilement complétés : Absence de point d'appel évident
· Pour orientation et évaluation du retentissement :
lonogramme sanguin, urée, créatininémie, bilan Absence de signes de gravité
hépatique, bandelette urinaire Chez un enfant, un adolescent ou un adulte jeune, une
· En présence de signes de gravité : TP, fibrinogène, fièvre isolée bien tolérée traduit le plus souvent une
gazométrie artérielle avec lactatémie virose isolée (sans infection bactérienne associée). Elle
· Hémocultures et autres prélèvements à visée guérit spontanément en moins d'une semaine. En cas
microbiologique avant antibiothérapie de doute, une réévaluation à 48-72 heures sera néces
• Radiographie pulmonaire de face, idéalement debout saire. Dans les formes plus symptomatiques et en l'ab
NB : Les dosages de CAP (et plus encore de procal sence de diagnostic étiologique viral évident, on s'aidera
citonine) n'ont aucun intérêt lorsque le diagnostic est des examens complémentaires de 1'0 intention.
évident ; par contre, ils peuvent aider à différencier En cas de terrain à risque (immunodépression, gros
les étiologies virales des étiologies bactériennes dans sesse, comorbidité), une surveillance rapprochée est le
38
F.1èvre aigué chez l'enfant et l'adulte UE6 - N ° 144
plus souvent nécessaire en hospitalisation. En cas de · Paracétamol : 15 mg/kg 4 fois par jour chez l'en
neutropénie fébrile, une antibiothérapie probabiliste est fant, maximum 1 gramme X 4/j chez l'adulte per os
administrée après réalisation en urgence des prélève chaque fois que c'est possible. Contre-indiqué en
ments bactériologiques. cas d'hépatite aiguë ou d'insuffisance hépatique.
· Aspirine et anti-inflammatoires non recom
Présence de signes de gravité mandés (risque de syndrome de Reye en cas de
Les étiologies les plus fréquentes de sepsis sont d'ori virose chez l'enfant, risque de complication loco
gine pulmonaire, urinaire, et abdominale. La présence régionale ou systémique grave en cas de foyer
de signes de gravité sans point d'appel évident bactérien).
impose donc, outre la réalisation des examens de
1 re intention, un scanner thoraco-abdomino-pelvien 2. LUTTE CONTRE LA DÉSHYDRATATION
en urgence, une fois le patient stabilisé, et après
avoir débuté une antibiothérapie probabiliste et un C'est une mesure essentielle.
remplissage vasculaire. • Boissons abondantes et variées, sucrées et salées.
Syndromes d'hyperthermie
Indications d'antibiothérapie
L:hyperthermie correspond à une hausse de la tem
pérature corporelle au-dessus du point d'équilibre 5 urgente devant une fièvre sans
hypothalamique, liée à une libération insuffisante de la diagnostic précis
chaleur.
Les étiologies en cause sont
Coup de chaleur : exercice physique dans des condi
tions de température élevée. Une antibiothérapie urgente probabiliste est indi
Personne âgée dépendante et polymédiquée en quée même sans orientation étiologique franche :
période de canicule. • en présence de signes cliniques de gravité
Causes médicamenteuses : syndrome malin des neu (sepsis),
roleptiques, inhibiteurs de la recapture de la séroto • en cas de fièvre chez un patient neutropénique
nine {IRS), antiparkinsoniens < 500/mm3 ou asplénique.
Endocrinopathies (exceptionnellement) : thyrotoxi • en cas de suspicion d'infection grave (ex :
cose, phéochromocytome purpura fulminans : antibiothérapie au domicile
Autres causes de fièvre non infectieuse avant tout prélèvement.
Ces causes non infectieuses peuvent mimer en tout • l..'.urgence est dans les autres situations de
point un sepsis, y compris grave. faire un diagnostic {le plus rapidement possible
dans certaines situations, par exemple en cas
• Contexte lésionnel :
· Chirurgie majeure, polytraumatisme de suspicion clinique de méningite purulente)
qui conditionnera ensuite éventuellement la
· Hématome volumineux
prescription d'une antibiothérapie.
· Hémorragie méningée
· Pancréatite aiguë...
• Accident thrombo-embolique
• Contexte inflammatoire
· Lupus en poussée, maladie de Still Pour en savoir plus
· Syndrome catastrophique des antiphospholipides - Recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS)
· DRESS syndrome, érythrodermie... Principes généraux et prescription des antibiotiques en 1er
recours. www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/
Contexte néoplasique pdf/2014-02/conseils_prescription_antibiotiques_rapport_d_
· Nécrose tumorale, cancer multimétastatique elaboration.pdf
· Hémopathie maligne aiguë ... - Plan national d'alerte sur les antibiotiques 2011-2016. www.
sante.gouv.fr/lMG/pdf/plan_antibiotiques_2011-2016_DEFI
NrTIF.pdf
4 Traitement symptomatique
39
UE6
N ° 145
Objectifs
1. DÉFINITIONS
• Connaïtre les différentes formes de sinusite et
• Rhinopharyngite: atteinte inflammatoire de l'étage supé
les explorations éventuellement nécessaires
rieur du pharynx (rhinopharynx ou cavum) à laquelle
pour en étayer le diagnostic.
vient s'associer de façon variable une atteinte nasale
• Connaître les arguments cliniques permettant • Sinusite : inflammation des sinus aériens de la face
de distinguer une sinusite maxillaire aiguë d'une
rhinite ou d'une rhinopharyngite.
2. MICROBIOLOGIE
• Prescrire le traitement approprié, antibiotique
et/ou symptomatique, à un patient présentant • Les rhinopharyngites sont presque exclusive
une sinusite ma xillaire aiguë, une rhinite, une ment virales : rhinovirus, adénovirus, coronavirus,
rhinopharyngite. influenza, para-influenza, VRS, métapneumovirus ...
La grande diversité des virus en cause (exemple
plus de 120 espèces différentes de rhinovirus chez
l'homme) et leur faible immunogénicité expliquent la
Points importants grande fréquence de ces infections. La rhinopha
Rhinopharyngite ryngite est le mode d'expression le plus fréquent de
• Infection virale contagieuse des voies aériennes la grippe chez l'enfant. Il existe souvent une atteinte
supérieures sinusienne virale lors d'une rhinopharyngite, qui
guérit spontanément.
• Traitement des rhinopharyngites : uniquement
• Les sinusites bactériennes aiguës sont une compli
symptomatique: paracétamol, hydratation,
cation rare des rhinopharyngites
lavage des fosses nasales
· Sinusites maxillaires, frontales, sphéndidiennes: Strep
Les sinusites bactériennes tococcus pneumoniae, Haemophilus inf/uenzae,
• Complication rare (< 1 %) des puis Morax.ella catarrhalis, Staphylococcus aureus
rhinopharyngites virales • Ethmoïdites : bactériologie dominée par Staphylo
• Sinusite maxillaire le plus souvent coccus aureus, Haemophi/us influenzae, Strepto
• Rares chez l'enfant (selon l'âge de développe coccus pyogenes, Streptococcus pneumoniae
ment anatomique des sinus) sauf l'ethmoïdite Les sinusites maxillaires peuvent également avoir une
• Etiologies bactériennes dominées par origine dentaire ; des bactéries anaérobies peuvent
Streptococcus pneumoniae et Haemophilus alors être impliquées, ainsi que !'Aspergillus en cas
influenzae de migration intra-sinusienne d'amalgame dentaire.
• Diagnostic clinique fondé sur la persistance des Ces sinusites ont le plus souvent une présentation
signes, notamment de la fièvre, et le caractère subaiguë ou chronique, avec atteinte unilatérale.
unilatéral des symptômes • La présence de sinusite chez les patients immuno
déprimés doit faire suspecter une origine fongique
• Antibiothérapie des sinusites maxillaires:
(Aspergillose, mucormycose), notamment en cas de
amoxicilline en 1 '" intention
lyse osseuse au scanner
3. PHYSIOPATHOLOGIE
CONSENSUS ET RECOMMANDATIONS Transmission
• Grande contagiosité interhumaine des infections
Recommandations (2011) virales des voies aériennes supérieures. Transmission
Antibiothérapie par voie générale en de type « gouttelettes » (Cf. item UE1-4) et surtout
pratique courante dans les infec
1·
par contact, notamment manuel. Les gouttelettes
tions respiratoires hautes http:// sont filtrées par les muqueuses des voies aériennes
www.infectiologie.com/site/medias/ supérieures et n'atteignent pas l'arbre bronchique.
Recos/2011-infections-respir- • Pas de contagiosité des sinusites bactériennes
hautes-recommandations.pdf
- ···· ·-·--·----·--·-~
Pathogénèse
• Les rhinopharyngites sont fréquemment associées à
une inflammation sinusienne diffuse. Dans moins de
1 % des cas, cette inflammation se complique d'une
c,11,-infor,,til"'\n hôr,,th.v-ionno lo nli 1c, c-n1 1\1ont lr'\,-..l.'.lilic-6.o .;,_
UE6 - N°145
m
confirmé l'absence d'utilité des antibiotiques en cas
de rhinopharyngite aussi bien sur la durée d'évolution
que sur la prévention des complications bactériennes.
Diagnostic • L'imagerie, radiographie ou scanner, n'a aucune
indication sauf en cas de sinusite maxillaire unilaté
rale chronique où un cliché panoramique dentaire ou
1. POSITIF: FORMES CLINIQUES (TUE6-145-1) un scanner des apex dentaires (dentascan) peut être
utile pour rechercher une origine dentaire.
La forme la plus fréquente (99 %) est la
rhinopharyngite virale Sinusites frontales, ethmoïdales,
Elle correspond au rhume. Symptômes bilatéraux : rhinor sphénoïdales
rhée claire puis purulente, obstruction nasale, douleurs • Elles peuvent se compliquer (Cf. § 3) et justifient sys
non localisées. Contexte épidémique souvent associé tématiquement une antibiothérapie.
à un syndrome pseudo-grippal (fièvre, le plus souvent ■ Les sinusites ethmoïdales s'observent essentielle
modérée et durant moins de 3 jours, parfois élevée chez ment chez l'enfant.
l'enfant, et myalgies) et secondairement à d'autres mani • Un scanner des sinus doit être systématique pour
festations inflammatoires de la muqueuse respiratoire, confirmer le diagnostic et recherche une complica
(toux signant une pharyngite, une trachéite ou une bron tion loco-régionale.
chite), laryngite, otite, conjonctivite. Chez le nourrisson,
un tableau de gastro-entérite avec diarrhée et douleurs
abdominales peut être au premier plan. l'.intensité et le
retentissement des symptômes sont très variables selon
les individus et les épisodes.
Il y a fréquemment une atteinte pharyngée (gorge et amyg
dales rouges), celle-ci doit être distinguée de l'angine (Cf.
item UE6-146) qui est une atteinte isolée des amygdales.
Évolution spontanément favorable dans 99 % des cas.
Cette évolution peut être lente, la toux et la rhinorrhée
persistent souvent 10 à 15 jours. Une durée de la fièvre
supérieure à 3 jours doit faire suspecter une complica
tion bactérienne, sinusite ou otite.
42
nfecttons naso-sinusiennes de l'adulte et de l'enfant UE6 - N ° 145
2. TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE
• Antalgiques/antipyrétiques : paracétamol
• Lavage des fosses nasales au sérum physiologique
Les traitements suivants ne sont pas recommandés,
du fait d'une balance bénéfices/risques défavorable :
• Traitements vasoconstricteurs (par voie locale ou
générale)
• Aspirine et anti-inflammatoires non-stéroïdiens
• Antihistaminiques
• Corticoïdes par voie nasale ou générale
3. MESURES ASSOCIÉES
• Traitement de facteurs locaux favorisants : granu
lome dentaire, amalgame dentaire dans le fond d'un
sinus maxillaire, déviation septale, corps étrangers,
polypose nasosinusienne, tumeur...
• Dans les formes chroniques ou récidivantes :
recherche d'allergies, éviction de facteurs environ
nementaux défavorables : pollution, tabagisme
44
TUE6 145 2: Antibiothérapie des sinusites Prévention
bactériennes aiguës de l'adulte
Antibiotique Durée • Prévention de la transmission des infections respira
Aminopénicilline (choix de 1'" intention) toires virales : hygiène des mains surtout, utilité de
Amoxicilline (sinusite maxillaire) 7 jours des solutions hydro-alcooliques, port d'un masque
anti-projection par les personnes infectées, notam
Amoxicilline-acide clavulanique 7 jours ment les soignants ou dans les zones à risque,
(échec de l'amoxicilline ou localisations
comme les salles d'attente des cabinets médicaux
non maxillaires)
ou des services d'urgence.
C2G orale (alternative en cas d'allergie aux • Lutte contre le tabagisme actif et passif
pénicillines sans allergie aux céphalosporines) • Vaccinations grippe et pneumocoque (n'a pas fait la
Céfuroxime-axétil 5 jours preuve de son efficacité sur la prévention des sinu
C3G orales (alternative en cas d'allergie aux sites bactériennes) selon indications du calendrier
pénicillines sans allergie aux céphalosporines) vaccinal (Cf. Item UE6-143).
Cefpodoxime-proxétil 5 jours
Synergistine (alternative en cas d'allergie aux
pénicillines et aux céphalosporines)
Pristinamycine 4 jours
Fluoroquinolone antipneumococcique
(alternative en cas d'allergie aux pénicillines
et aux céphalosporines, notamment dans
les sinusites ethmoïdales, sphénoïdales ou
frontales) (en dernier recours)
Lévofloxacine 8 jours
2. TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE
• Antalgiques/antipyrétiques : paracétamol
• Lavage des fosses nasales au sérum physiologique
Les traitements suivants ne sont pas recommandés,
du fait d'une balance bénéfices/risques défavorable
• Traitements vasoconstricteurs (par voie locale ou
générale)
• Aspirine et anti-inflammatoires non-stéroïdiens
• Antihistaminiques
• Corticoïdes par voie nasale ou générale
3. MESURES ASSOCIÉES
• Traitement de facteurs locaux favorisants : granu
lome dentaire, amalgame dentaire dans le fond d'un
sinus maxillaire, déviation septale, corps étrangers,
polypose nasosinusienne, tumeur...
• Dans les formes chroniques ou récidivantes :
recherche d'allergies, éviction de facteurs environ
nementaux défavorables : pollution, tabagisme
44
UE6
N ° 146
1. DÉFINITION
Points importants Inflammation d'origine infectieuse des amygdales
• Étiologie virale : 80 %. (amygdalite) et/ou de l'ensemble de l'oropharynx (pha
ryngite).
• Les angines sont une pathologie bénigne
Pas de rhinite associée, à la différence d'une rhinopha
d'évolution spontanément favorable dans la très
ryngite (qui est toujours virale, Cf. item UE6-145).
grande majorité des cas.
• Une antibiothérapie est indiquée dans les
2. MICROBIOLOGIE
angines à streptocoque du groupe A, et des
situations beaucoup plus rares : angine de La grande majorité des angines sont virales: 70 % des
Vincent, diphtérie, gonocoque, chancre syphi cas chez l'enfant, 90 % des cas chez l'adulte.
litique. Le streptocoque B-hémolytique du groupe A (SBHA)
• En pratique, il faut rechercher un streptocoque ou Streptococcus pyogenes est le premier agent
du groupe A par test de diagnostic rapide (TDR) bactérien responsable d'angine (20 % des angines
devant toute angine érythémateuse ou érythé érythémateuses ou érythématopultacées, tous âges
matopultacée chez l'enfant, et lorsque le score confondus).
clinique de Maclsaac est ;,: 2 chez l'adulte. L.:isolement d� certaines bactéries sur un prélèvement
de gorge ne traduit qu'une colonisation sans carac
• Une antibiothérapie est indiquée en cas
tère pathogène (exemple : Haemophilus influenzae et
d'infection streptococcique détectée au TDR :
para-influenzae, Branhamella catarrha/is (ex-Moraxella
amoxicilline en 1'0 intention.
catarrhalis), pneumocoque, staphylocoque, anaérobies
divers...) qui ne nécessite pas de traitement.
3. PHYSIOPATHOLOGIE
CONSENSUS ET RECOMMANDATIONS
Transmission
";, Recommandations de bonne pra • Contamination par voie aérienne à partir d'un porteur
tique - Antibiothérapie par voie sain (5 % de la population pour le SBHA) ou malade.
générale en pratique courante dans • Rapports oro-génitaux pour gonocoque et syphilis.
les infections respiratoires hautes
de l'adulte et l'enfant - Novembre Pathogenèse
2011 - SPILF-SFP-GPIP • Risque de complications loco-régionales suppura
tives des infections bactériennes.
,;,- Conduite à tenir lors de l'apparition • Risque de complications générales :
d'un cas de diphtérie - Recomman · Complications toxiniques : SBHA toxinogène (scar
dations du HCSP 2011 latine) : diphtérie
· Complications immunologiques post-streptococ-
ciques (voir plus loin).
4. ÉPIDÉMIOLOGIE
Pathologie très fréquente (9 millions de cas par an en
France), majoritairement bénigne.
45
l'enfant et rh'noj) ary gites âe l'enfant
Mesures particulières :
2 Points communs à toutes les angines • Éviction scolaire pour les angines à SBHA : 2 jours
après le début de !'antibiothérapie.
• Diphtérie : déclaration obligatoire à l'ARS, précau
1. LE DIAGNOSTIC EST CLINIQUE tions complémentaires de type gouttelettes, éviction
• Signes fonctionnels d'installation rapide : douleur de la collectivité.
pharyngée spontanée uni- ou bilatérale, augmentée • Scarlatine : éviction de la collectivité.
à la déglutition (odynophagie), otalgie réflexe. • Syphilis et gonocoque : dépistage des autres 1ST
• Chez l'enfant : fréquence des troubles digestifs (en particulier VIH) chez le cas index et les sujets
(vomissements, douleurs abdominales). contacts.
• Signes physiques : fièvre d'intensité variable, inflam
mation de l'oropharynx et des amygdales, adénopa
thies satellites sensibles.
En pratique, aucun signe clinique n'est strictement
discriminant entre étiologie virale ou bactérienne.
Cependant, une atteinte diffuse ORL et respira ANGINES ÉRYTHÉMATEUSES
toire (laryngite, trachéite, bronchite, conjonctivite) ET ÉRYTHÉMATOPULTACÉES
est très évocatrice d'une atteinte virale, comme les
signes extra-ORL : polyadénopathie superficielle, C'est la forme clinique d'angine la plus fréquente
hépato-splénomégalie, exanthème ... (80-90 % des cas).
. '.
• MNl-test en 1 '" intention (voire sérologie EBV) si suspi
cion de mononucléose infectieuse (angine érythéma
teuse, érythématopultacée ou pseudomembraneuse) : Angine érythématopultacée
• Dépistage VIH si suspicion de primo-infection VIH
(angine érythémateuse ou érythématopultacée)
3. INDICATIONS DE L'HOSPITALISATION
• Complications de l'angine streptococcique
Diphtérie
• Certaines complications de la mononucléose infec
tieuse
Gingivo-stomatite herpétique sévère empêchant
l'alimentation
• Angine de Vincent
4. TRAITEMENT
46
.. - ,- l'adulte et de l'enfant et rhinoJJharyng1tes de l'enfant UE6 - N ° 146
m
syncitial toxine érythrogène
· Myxovirus responsable de
influenzae et l'éruption)
parainfluenzae
Évolution
Remarques Rechercher Pas d'infection à
des facteurs de SBHA avant l'âge
risque pour une de 3 ans ; le pic Naturelle
primo-infection d'incidence se situe Les angines à SBHA évoluent le plus souvent favo
VIH entre 5 et 15 ans rablement en 3-4 jours, même en l'absence de trai
tement. Cependant, elles peuvent donner lieu à des
1. CLINIQUE complications potentiellement graves.
Complications (TUE&-146-3)
Chez l'enfant, aucun signe ou score clinique n'a Elles sont uniquement le fait du SBHA (exception faite
de valeur prédictive positive ou négative suffisante des autres angines bactériennes). Leur fréquence est
pour l'origine streptococcique de l'angine (en d'environ 1 %.
dehors d'une scarlatine typique).
Chez l'adulte, le score de Maclsaac a une bonne TUE6 146-3: Complicat ions des angines
valeur prédictive négative. streptococciques
Complications Complications
Chez l'adulte, un score clinique de Mac Isaac < 2 a suppuratives locales générales
une valeur prédictive négative > 95 % pour éliminer · Phlegmon péri- · Syndromes
l'origine streptococcique d'une angine (TUE6-146-2). amygdalien : fièvre immunologiques
élevée, odynophagie post
TUE6 146-2: Score de Mac Isaac majeure, otalgie, trismus, streptococciques :
tuméfaction asymétrique rhumatisme
Critères composant le score de Nombre de du pilier du voile du palais articulaire aigu (RAA),
Maclsaac points attribués refoulant la luette glomérulonéphrite
Fièvre > 38°C · Abcès rétro-pharyngé : aiguë (GNA), érythème
fièvre, dysphagie noueux, chorée de
Absence de toux
douloureuse, dyspnée Sydenham. Seules
Adénopathies cervicales sensibles · Adénophlegmon cervical certaines souches de
Atteinte amygdalienne (augmenta (adénite inflammatoire SBHA ont un potentiel
tion de volume, exsudat) évoluant vers l'abcédation): rhumatogène ou
Age: 15-44 ans 0 douleur cervicale intense néphritogène.
2: 45 ans -1 puis torticolis fébrile ·Complications
· Cellulite cervicale : toxiniques : scarlatine
extension de l'infection (Cf. item UE6-
aux parties molles du cou. 160), choc toxique
Evolution possible vers la streptococcique
médiastinite.
47
UE6 - N ° 146 .. .. , .. .. .. . . .. , .. ..
Maclsaac<2 Maclsaac2:2
1
TDR*
1
Traitement symptomatique- <'-- --------
- +
t
Antibiothérapie
t
· 1 re intention : amoxlcllllne
· Allergie aux pénicillines sans allergie aux céphalosporines : céfuroxime - axétil (adulte) ou cefpodoxime (enfant et adulte)
· Contre-indication aux B-lactamlnes : macrollde (azithromycine, clarithromycine ou josamycine)
• Il n"y a pas d'indication d'antlbiothérapie pour les angines alguiis chez l'enfant de moins de 3 ans
* Réalisation du Test de Diagnostic Rapide du streptocoque du groupe A (TOR) systématique chez l'enfant 2: 3 ans et l'adulte si score de
Mac Isaac 2: 2. •• Antalgique et/ou antipyrétique
48
.. . .. . ... .. .. .. ·- l'enfant et rh'nophar.yng1tes de l'enfant
1. CLINIQUE (TUE6-146-5J
Eléments d'orientation clinique
2. BIOLOGIE (TUE6-146-6J
Évolution (TUE6-146-7)
Traitement
1. MONONUCLÉOSE INFECTIEUSE
Il est uniquement symptomatique (Cf. item UE6-160).
2. DIPHTÉRIE
Toutes les mesures ci-dessous seront adaptées au
caractère toxinogène ou non de la souche.
Traitement curatif
Urgence thérapeutique, pronostic vital engagé. Hos
pitalisation.
49
UE6 - N ° 146 Angmes ôe l'aôulte et ôe l'enta t et li1noJJharyngites de l'enfant
Ce traitement doit être débuté au moindre doute de Éviction de la collectivité jusqu'à négativation
diphtérie, après avoir réalisé le prélèvement pharyngé de 2 prélèvements de gorge effectués à au moins
à visée bactériologique. 24 heures d'intervalle après la fin de !'antibiothérapie.
Association:
• Sérothérapie : sérum anti-toxine diphtérique. Elle Surveillance étroite
est ensuite relayée par la vaccination (la diphtérie recherchant notamment la survenue de complications
n'étant pas une maladie immunisante). (cardiaques, avec ECG, neurologiques).
• + antibiothérapie : amoxicilline
Traitement préventif
Traitement symptomatique Prophylaxie des sujets contacts proches :
• Précautions complémentaires de type gouttelettes • Mise à jour de la vaccination diphtérie
• Repos au lit • Écouvillonnage nasal et pharyngé
• Antibioprophylaxie
Mesures associées Prophylaxie collective: vaccination (Cf. item UE6-143)
Déclaration obligatoire à l'ARS (signalement + noti
fication).
TUE6-146-7 : Evolution
Diphtérie
Mononucléose infectieuse
50
Angines de l'adulte et de l'enfant et rhinopharyngites de l'enfant UE6 - N ° 146
2 Diagnostic étiologique
2 Diagnostic étiologique
3 causes:
Angine de Vincent : cas le plus fréquent
• "Association fusospirillaire" : Fusobacterium {bactérie
Ces angines sont toujours virales.
anaérobie) et spirochète du genre Borre/ia
• Terrain : mauvaise hygiène bucco-dentaire
Les principaux virus impliqués sont : • Diagnostic fortement évoqué sur la clinique : fièvre
• Entérovirus {échovirus, coxsackie). Les virus modérée, haleine fétide {anaérobies), odynophagie
coxsackie A donnent un tableau d'herpangine : latéralisée, ulcération unilatérale profonde, souple
épidémies, surtout estivales, chez les enfants entre au toucher, recouverte de membranes grisâtres non
1 et 7 ans, avec des lésions restant localisées à adhérentes, adénopathie satellite
l'oropharynx. • Diagnostic confirmé par la mise en évidence d'une
• Herpès virus : HSV. Dans la primo-infection her association fusospirillaire à l'examen direct du
pétique, l'angine est associée à une gingivo-sto prélèvement de gorge
matite diffuse, ainsi qu'à une éruption vésiculeuse
périlabiale. Chancre syphilitique {Cf. item UE6-158)
• Terrain : rapports oro-génitaux non protégés
• Clinique : absence de signes généraux, ulcération
unilatérale peu profonde, indolore, indurée {lésion
contagieuse), adénopathie unilatérale indolore
3 Évolution • Diagnostic confirmé par la sérologie
Évolution
4 Traitement
Angine de Vincent : amoxicilline (métronidazole si
allergie). Prévoir consultation dentaire avec panora
mique dentaire.
Chancre syphilitique: Cf. item UE6-158.
UE6
N ° 147
Pour la partie pédiatrie, consulter le référentiel du Collège de Pédiatrie
Objectifs Définitions
■ Connaître les agents infectieux responsables
de l'otite moyenne aiguë (OMA) et leur profil de ■ Otalgie : il existe 2 types d'otalgies :
sensibilité. - l'otalgie par atteinte primitive de l'oreille (type otite
■ Connaître les éléments diagnostiques et la stra moyenne aiguë purulente, la plus fréquente chez
tégie de prise en charge d'une OMA purulente, l'enfant)
d'une otite externe, d'une otite séromuqueuse. - l'otalgie extra-auriculaire, «projetée» ou «réflexe»
■ Prescrire le traitement approprié, antibiotique et (type otalgie au cours des néoplasies du carrefour
/ou symptomatique, à un patient présentant une aérodigestif), plus fréquente chez l'adulte.
OMA purulente, en première intention et en cas ■ t..:otite moyenne aiguë purulente correspond à la surin
d'échec. fection bactérienne aiguë de l'oreille moyenne avec
• Diagnostiquer une otite moyenne chronique présence d'un épanchement purulent ou mucopu
dangereuse ou cholestéomateuse. rulent dans la caisse du tympan.
■ t..:otite externe correspond à une inflammation de la
peau du conduit auditif externe.
■ t..:otite séromuqueuse correspond à un épanchement
Points importants rétrotympanique (sans otalgie ni signes généraux), et
• Les otites moyennes aiguës (OMA) avec un caractère chronique (plus de 3 mois).
- Elles représentent la majorité des otites et
sont parmi les infections les plus fréquentes,
en particulier chez l'enfant de moins de 3 ans.
Streptococcus pneumoniae et Haemophilus
influenzae représentent les deux principales
Otite moyenne aiguë (OMAi
étiologies bactériennes.
- Le diagnostic d'OMA purulente doit être
évoqué devant une fièvre et une otalgie. Il 1. BASES POUR COMPRENDRE (FUH-147-11
est confirmé par la réalisation d'une otos Physiopathologie de l'otite moyenne aiguë
copie, montrant des signes inflammatoires du Le rhinopharynx et l'oreille moyenne sont tapissés par
tympan.
la même muqueuse respiratoire ciliée. La caisse du
• t..:antibiothérapie des OMA purulentes diminue
tympan est ouverte sur le pharynx par la trompe d'Eus
la morbidité et la mortalité chez les enfants
tache, permettant le drainage physiologique du mucus
de moins de 2 ans. Chez les enfants de plus
sécrété dans l'oreille moyenne.
de 2 ans et chez l'adulte, la majorité des OMA
■ En cas de rhinopharyngite, l'infection virale touche
purulentes guérissent spontanément.
aussi la muqueuse de l'oreille moyenne, ce qui se
- Le traitement antibiotique fait appel en
traduit par une otite moyenne aiguë congestive
première intention à l'amoxicilline, qui est la
(ou otite congestive).
molécule la plus active sur pneumocoque.
■ t..:œdème de la trompe d'Eustache, induit par l'infec
- En cas d'échec, l'association amoxicilline -
tion virale, provoque l'accumulation des sécrétions
acide clavulanique est proposée, pour être
dans l'oreille moyenne et la multiplication des bac
actif sur Haemophilus influenzae et Moraxella
téries colonisant habituellement en surface l'épi
catarrhalis, souvent résistants à l'amoxicilline.
thélium respiratoire (Streptococcus pneumoniae,
La paracentèse qui permet d'identifier l'agent
Haemophilus influenzae et Moraxella catarrhalis). Si
infectieux en cause peut être utile en cas
l'obstruction de la trompe d'Eustache se prolonge,
d'échec persistant.
une suppuration bactérienne peut apparaître dans
• Les otites externes sont bénignes, à l'excep la caisse du tympan, à l'origine de l'OMA purulente.
tion des rares otites externes nécrosantes à
Pseudomonas aeruginosa (majoritairement sur Microbiologie de l'OMA purulente
terrain diabétique). ■ Les principales bactéries responsables des OMA puru
• Les otites cholestéomateuses ne sont pas lentes de l'adulte et de l'enfant de plus de 3 mois sont
d'origine infectieuse. Leur prise en charge est · H. influenzae (50 %)
chirurgicale. • Streptococcus pyogenes (25-35 %)
• S. pneumoniae (20 %)
• M. catarrhalis,
- Staphylococcus aureus, Pseudomonas aeruginosa
CONSENSUS E T RECOMMANDATIONS et les entérobactéries jouent un rôle mineur (< 5 %).
■ Résistance aux antibiotiques (TUE6-147-1)
•ii' Afssaps - Recommandations anti · S. pneumoniae
biothérapie par voie générale dans - 25 à 35 % des souches sont de sensibilité dimi
les infections respiratoires hautes nuée à la pénicilline (PSDP) en 2016 en France,
de l'adulte et de l'enfant - 2011. variable selon le site d'isolement et la popula
tion adulte (25 %) ou enfant (> 30 %). Aux doses
53
FUE6-147-1 : Physiopathologie des otites infectieuses
Oreille moyenne
1. Rhinopharyngite
VIRALE
Rhinopharynx
TUEG-147 1 : Résistance aux principaux antibiotiques utilisés dans les OMA purulentes pour les
trois principales bactéries
Pourcentage de souches résistantes
Amoxicilline Ceftriaxone Pristinamycine Cotrimoxazole
Streptococcus Pas de résistance Pas de Pas de 20%de
pneumoniae à posologie résistance résistance résistance
recommandée
Haemophilus influenzae 15%de résistance Pas de 100%de 45%de
résistance résistance résistance
Moraxella catarrhalis 90%de résistance Pas de Pas de <5%de
résistance résistance résistance
FUE6-147-2 : Stratégie de traitement antibiotique de l'otite moyenne aiguë purulente chez l'enfant et
chez l'adulte (d'après recommandations Afssaps 2011)
J
Pes d'antibiotique
l Persistance
l
Traitement symptomatique · 1" intention : amoxicilline
des
et Ré-évaluation à 48-72 h · Otite-conjonctivite : amoxicilline-acide clavulanique
symptômes
si persistance des symptômes · Allergie aux pénicillines sans allergie aux céphalosporines
Enfant : cefpodoxime
Adultes : céfuroxime-axétil ou cefpodoxime
Amélioration
· Contre-indication aux B-lactamines
ou disparition des j
Enfant : cotrimoxazole
symptômes
Adultes : cotrimoxazole ou lévofloxacine
l
Guérison Echec(-5%)
ou Fièvre eVou otalgie
l
Evolution vers
otite moyenne séreuse
Surveillance
• 1 er échec d'un traitement initial par amoxlcilllne
Echec en cours de traitement : amoxlcilllne-acide clavulanique
ou cefpodoxime
Echec dans les 4 jours suivant l'arrêt de !'antibiothérapie
amoxicille-aclde clavulanique
· 2" échec (traitement initial par amoxlcilllne)
Avis spécialisé (paracentèse)
Amoxicllllne-acide clavulanlque + amoxicilline, ou ceflriaxone,
à adapter aux résultats de la culture le cas échéant
Revoir le patient à 48 h-72 h après le début du trai · ou ceftriaxone qui prend mieux en compte les
tement si les signes généraux et fonctionnels per PSDP (concentration minimale inhibitrice de la cef
sistent, afin de dépister un échec du traitement triaxone plus basse que celle de l'amoxicilline vis
(5 % des OMA purulentes traitées). à-vis de S. pneumoniae) et est active dans tous les
• l:échec est surtout observé chez l'enfant de moins cas contre H. influenzae.
de 2 ans et doit faire craindre un PSDP. • 1 °'échec:
• Échec en cours de traitement : amoxicilline-acide
Définition de l'échec
clavulanique ou cefpodoxime.
• Aggravation ou persistance des symptômes au • Échec à la fin du traitement : amoxicilline-acide cla
delà de 48 heures après le début de ('antibiothé vulanique
rapie, • En cas de 2• échec :
ou
· avis spécialisé recommandé pour juger de l'op
• Réapparition des symptômes et des signes otos
portunité d'une paracentèse avec examen bac
copiques d'OMA purulente dans les 4 jours sui
vant l'arrêt de l'antibiothérapie.
tériologique
• traitement probabiliste en attente du résultat de la
Antibiothérapie en cas d'échec culture : amoxicilline-acide clavulanique + amoxicil
Le choix de la molécule dépend du traitement initial et line (pour apporter une posologie élevée d'amoxi
de la situation clinique. cilline et éviter la toxicité digestive de l'acide clavu
lanique à forte dose) ou ceftriaxone.
Si traitement initial par amoxicilline :
l:objectif est de mieux prendre en compte les résis Si traitement initial autre que amoxicilline :
tances acquises d'H. influenzae à l'amoxicilline et le • Avis spécialisé recommandé pour juger de l'op
PSDP. t:amoxicilline est remplacée par : portunité d'une paracentèse avec examen bacté
• amoxicilline-acide clavulanique qui prend en compte riologique.
H. influenzae producteur d'une pénicillinase et reste
actif sur S. pneumoniae
56
• • • I "' .t ,. ,. t• "' • UE6 - N ° 147
6. PRÉVENTION
Otite séromuqueuse ou otite
Vaccination contre S. pneumoniae (Cf. item UE6 N°143)
moyenne chronique à tympan fermé
57
UE6- N ° 147
· l'ablation des végétations adénoïdes en cas d'obs · Audiométrie tonale : surdité de transmission.
truction nasale chronique, · Scanner haute résolution du rocher : apprécier
· la pose d'aérateurs trans-tympaniques pour res l'extension mastoïdienne et les lyses osseuses.
taurer l'équilibre pressionnel de part et d'autre du • Avis ORL impératif.
tympan et pour ventiler l'oreille moyenne. • Pas d'antibiothérapie.
• Pas de traitement antibiotique
• Bilan orthophonique pour rechercher un retard d'ac 3. COMPLICATIONS
quisition du langage (secondaire à l'hypoacousie)
• Paralysie faciale périphérique, labyrinthite, méningite
chez l'enfant.
bactérienne, abcès cérébral, mastoïdite± thrombo
phlébite du sinus latéral, vertige et surdité neuro
sensorielle.
lïl cholesteatomateuses
1. BASES POUR COMPRENDRE
• Poche de rétraction ou état pré-cholestéatomateux.
C'est une zone du tympan qui se rétracte vers le
fond de la caisse du tympan ou vers la mastoïde.
La poche peut se constituer à partir d'un tympan
trop souple, insuffisamment armé, exposé à une
dépression endo-tympanique par dysfonctionne
ment tubaire. Elle a souvent été précédée d'OSM à
répétition, témoignant de la pathologie muqueuse et
tubaire associée.
• La poche de rétraction évolue en deux stades : un
stade réversible où le traitement médical ou chirur
gical a minima peut espérer inverser le processus
et un stade irréversible où la poche évolue pour son
propre compte. Elle érode alors les structures de
l'oreille moyenne (la chaîne ossiculaire et le cadre
tympanique). Lorsqu'elle perd son caractère auto
nettoyant, elle se transforme en cholestéatome.
Cependant, certaines poches n'évoluent pas et se
fixent.
• Le cholestéatome correspond à une accumulation
de tissu épidermique kératinisé, au pouvoir ostéoly
tique et extensif, détruisant peu à peu les structures
de l'oreille. Il est secondaire à une poche de rétrac
tion mais d'autres étiologies sont possibles. C'est
une forme d'otite chronique particulièrement redou
table en raison des complications qui émaillent son
évolution. Il ne guérit jamais spontanément. Son trai
tement est chirurgical. Ses complications peuvent
être mortelles.
2. DIAGNOSTIC
Les signes d'appel sont en général insidieux. Le cho
léstéatome peut ainsi être longtemps méconnu et se
révéler par une complication.
• Otorrhée chronique fétide, intermittente et récidi
vante, uni- ou bilatérale, pathognomonique du cho
léstéatome.
• Hypoacousie.
• Apyrexie.
• Examen otoscopique :
• Pus mêlé de squames épidermiques, blanchâtres
ou brunâtres.
• Polype du CAE ou sur le tympan, fortement évoca
teur d'un choléstéatome sous-jacent.
• Examens complémentaires
58
- UE6
N ° 148
CONSENSUS ET RECOMMANDATIONS
+ Conférence de consensus - Prise en Conduite à tenir immédiate en cas
charge des méningites bactériennes de suspicion de méningite ou de
aiguës communautaires - méningo-encéphalite
Actualisation 2017 - SPILF
Il s'agit d'une urgence diagnostique et thérapeutique.
+ Encéphalites infectieuses aiguës de
l'adulte - Recommandations - SPILF
1. RECHERCHE DE SIGNES DE GRAVITÉ
2017
Dans tous les cas, recherche des signes de gravité
+ Instruction DGOS du 27 juillet nécessitant une hospitalisation en réanimation :
2018 relative à la prophylaxie des
infections invasives à méningocoque Signes de gravité des méningites et méningo
encéphalite :
• Purpura extensif
• Troubles de vigilance avec Glasgow::: 11
• Signes de focalisation neurologique
• Signes de souffrance du tronc cérébral
• Etat de mal convulsif
• Instabilité hémodynamique
59
UE6-N° 148 .. .
60
Méningites. méningo-encéphalites ctiez ., UE6 - N ° 148
Suspicion de méningite
1
Existe+il une Cl à la réalisation de la PL ?
Oui , Non
2 hémocultures PL+ 2 hémocultures
l
DXM+ATB
LCRtrouble LCRclair
J
Suspicion de risque
d'engagement
i
Autres Cl à la
réalisation de la PL
J
Prédominance
i
Formule
i
Prédominance
l l
polynucléaires panachée lymphocytaire
r
formule
1
l
Oui - Contre-indications Oui Non
PL
Nonl Dès que
possible
Méningtte
bactérienne Autre
PL
�--- ----·
j DXM+ATB
si tableau clinique
Poursuite Am guidée :1: guidée par examen direct
de méningtte
par évolution clinique
et résultats biologiques
et microbiologiques
1 abstention
thérapeutique
Adaptation antbiothérapie aux si tableau clinique
résultats de la culture d'encéphaltte
Antigène et PCRsi culture négative amoxlcllllne+aciclovir
DXM : oexamethasone; ATB : antibiotique; PL: ponction lombaire; Cl : contre-indication ; MB: méningite bactérienne; PCT: procalcitonine;
LCS : liquide cérébrospinal.
Le traitement probabiliste d'un tableau de méningite bactérienne est dominé par les C3G IV, et celui d'un tableau d'encéphalite par
une association amoxicilline-aciclovir.
61
UE6-N ° 148
62
méningo-encéphal1tes chez l'adulte et l'enfant UE6 - N°148
63
UE6 - N ° 148 , !Jhal1tes chez l'adulte et l'enfant
• La fréquence des PSDP rend nécessaire l'utilisation biotiques rend nécessaire l'utilisation de doses éle
des C3G injectables à forte dose en 1•• intention (il vées, afin d'obtenir localement des concentrations
est plus facile d'obtenir des concentrations antibio suffisantes. Les molécules utilisées doivent donc avoir
tiques dans le LCS au-dessus des CMI des PSDP un large index thérapeutique. Par ailleurs, elles doivent
avec une C3G injectable qu'avec l'amoxicilline). être bactéricides. On privilégie donc les B-lactamines
NB : contrairement à la pneumonie, le niveau de résis (C3G pour les méningites purulentes, amoxicilline pour
tance du pneumocoque à l'amoxicilline a un impact sur la listériose), par voie IV.
le pronostic pour les méningites, et nécessite d'utiliser
les doses sus-citées. Procalcitonine
Elle n'est généralement pas utile. Elle a essentiellement
Listeria un intérêt pour différencier méningite bactérienne et
Les céphalosporines sont inactives sur Listeria (résis virale quand l'examen direct et la culture sont négatifs,
tance naturelle). mais que l'analyse cytochimique du LCS est en faveur
Traitement de 1re intention : amoxicilline + gentamicine d'une étiologie bactérienne. Le seuil est de 0,5 ng/mL
(cotrimoxazole en monothérapie en cas d'allergie). chez l'adulte(� 0,5 = plutôt bactérien, <0,5 = plutôt viral).
Méningite aiguës lymphocytaires normoglyco
rachiques 3. APPLICATION : SCHÉMAS THÉRAPEUTIQUES
A priori virales : traitement symptomatique sauf primo DE PREMIÈRE INTENTION
infection VIH. Il faut toujours rechercher des signes Cf. figure FUE6-148-2
d'encéphalite, qui nécessiteraient un traitement anti En cas d'allergie aux B-lactamines :
HSV en urgence (aciclovir IV). • En l'absence d'argument pour une listériose : vanco
mycine + rifampicine
Molécules utilisées • En cas de possibilité de listériose : vancomycine +
La faible diffusion neuroméningée de nombreux anti- rifampicine + cotrimoxazole.
64
méningo-encéJ:Jhal,tes chez UE6 - N ° 148
1
Examen direct du LCS (coloratlon de Gram)
Positif Négatif
t
Diplocoque Gram positif: Arguments en faveur de listériose ?
pneumocoque
C3G+DXM' Terrain, apparition progressive des symptômes,
atteinte rhombencéphalique (paires crâniennes,
Diplocoque Gram négatif : syndrome cérébelleux)
1
méningocoque
C3G+DXM*
Bacille Gram positif : OUI
Usteria C3G+DXM* NON
amoxicilline+gentamicine + (amoxicilline C3G+DXM'
+gentamlclne)
C3G = ceftriaxone ou céfotaxime
• DXM : Dexamethasone. En cas de forte suspicion de listériose neuroméningée, la DXM ne doit pas être utilisée.
66
méningo-encé i:ihalites chez l'adulte et l'enfant UE6 - N ° 148
67
UE6 - N ° 148 ' . '' ' .
m
d'antibiothérapie probabiliste
• Contre-indication à la PL
· LCS trouble
Évolution • Examen direct du LCS négatif mais faisceau d'ar
guments évoquant une méningite bactérienne.
, La corticothérapie est stoppée secondairement si
1. NATURELLE le diagnostic de méningite bactérienne est écarté.
• Méningites purulentes : décès. Modalités pratiques d'administration
• Autres méningites bactériennes : variable (décès
On privilégie la dexaméthasone IV, du fait de sa
pour listériose et tuberculose)
bonne diffusion méningée et de son efficacité démon
• Méningites virales : guérison. Les séquelles sont
trée dans les études randomisées.
rares mais possibles (exemple : surdité après ménin
■ La première injection doit être réalisée dans l'idéal
gite ourlienne).
avant la première injection d'antibiotique, ou au plus
tard dans les 12 h qui suivent le début de !'antibio
2. SOUS TRAITEMENT (CF. TUE6-148-7) thérapie.
• La durée totale de traitement est de 4 jours.
TUEô 148 7: Évolution des méningites
bactériennes sous traitement
Agent infectieux Mortalité Séquelles
Toutes étiologies 20% 30% 8 Mesures préventives
bactériennes
confondues
Méningocoque 5% si méningite 5% des cas 1. MÉ NINGOCOQUE
20% si purpura si méningite
fulminans (surdité) ■ Précautions complémentaires de type goutte
Pneumocoque 30% 20-30% lettes initialement (masque), levées 24 heures après
le début d'une antibiothérapie adaptée.
Listeria 30% 30%
• Déclaration obligatoire à l'ARS (signalement sans
Tuberculose 50% 50% délai, puis notification) des infections invasives à ménin
gocoque (méningite, purpura fulminans, bactériémie).
• Antibioprophylaxie des sujets contacts
Elle est inutile si le contage a eu lieu après le début du
traitement par ceftriaxone ou céfotaxime.
7 Traitement curatif Les modalités de l'antibioprophylaxie des sujets contacts
sont définies par la circulaire DGS 2018.
Objectif : éviter les cas secondaires
1. É TIOLOGIQUE • en éradiquant le portage de la souche virulente
Adaptation de !'antibiothérapie à l'agent infectieux et à chez les sujets susceptibles d'avoir été exposés
son antibiogramme. t..:antibiothérapie est administrée aux sécrétions oropharyngées du cas.
par voie parentérale durant toute la durée du traitement · en prévenant la diffusion par les porteurs sains
(sauf tuberculose). d'une souche virulente dans la population.
68
Méningites, méninge-encéphalites chez l'adulte et
69
.. . .· [Jhalites chez l'aâulte et l'enfant
2. PNEUMOCOQUE
Surveillance
Pas d'isolement ni d'antibioprophylaxie
1. MÉNINGITES BACTÉRIENNES
Vaccination des sujets à risque (Cf. UE6-143
!.:efficacité thérapeutique est essentiellement évaluée
et UE6-151)
sur la clinique : fièvre, signes neurologiques.
Le vaccin conjugué supprime le portage chez l'enfant, Indications de l'imagerie
ce qui diminue le risque de méningite. ■ évolution défavorable à 48-72 heures, à la recherche
d'un abcès, d'un empyème, d'infarctus cérébraux,
Antibioprophylaxie au long cours par d'une thrombophlébite, d'une hydrocéphalie,
pénicilline chez les splénectomisés récents ■ survenue de nouveaux signes neurologiques,
Précautions alimentaires
chez la femme enceinte, les patients immunodéprimés
et les personnes âgées
• éviter fromages au lait cru,
• bien cuire les viandes et poissons,
■ ne pas consommer la croûte des fromages,
4. TUBERCULOSE
■ Vaccination par le BCG (Cf. Item UE6-143 et UE6-155).
■ Dépistage et traitement des infections tuberculeuses
latentes chez les sujets à risque d'évolution vers la
tuberculose maladie (Cf. Item UE6-155).
5. MÉNINGITES VIRALES
■ Vaccination contre les oreillons et la poliomyélite.
• Prévention du VIH.
70
2 Suspicion clinique
MÉNINGO-ENCÉPHALITES
INFECTIEUSES À LIQUIDE CLAIR Association de plusieurs signes cliniques
Syndrome méningé souvent peu marqué voire
Les encéphalites rencontrées lors de l'infection par le absent : céphalées, raideur de nuque, photophobie
VIH sont traitées dans le chapitre correspondant. • Fièvre
Sont exclues de ce chapitre les méningites bacté • Signes neurologiques centraux :
riennes purulentes avec souffrance encéphalique · Trouble des fonctions supérieures : troubles du com
(traitées précédemment), qui peuvent donner le même portement, troubles mnésiques, confusion, brady
tableau clinique qu'une méningo-encéphalite à liquide psychie
clair. · Trouble de vigilance : allant de l'obnubilation au coma
· Signe de focalisation : crise convulsive partielle,
déficit moteur, atteinte des nerfs crâniens...
• Autres : mouvements anormaux, crise convulsive
Points importants généralisée...
• HSV, Listeria, BK: 3 causes curables
nécessitant un diagnostic et un traitement
précoces. Évoquer le diagnostic devant l'association fièvre
• Toujours prendre la température devant un et signes neurologiques centraux
trouble du comportement ou une confusion.
• Méningo-encéphalite à liquide clair =
NB : rechercher à l'interrogatoire une prise de toxiques
aciclovir + amoxicilline IV en urgence.
ou médicaments qui pourrait expliquer les anomalies
neurologiques. Évoquer également des anomalies neu
rologiques secondaires à une fièvre mal tolérée.
71
UE6 - N ° 148 .. .. . , - .,
Ménlngo-encéphallte lymphocytaire
1 PL (sauf contre-indication)
1AM, EEG
En attendant la documentation :
Aciciovir IV
+
Amoxicilline IV
72
méningo-encéphal1tes chez l'adulte et l'enfant UE6 - N ° 148
2. AUTRES ENCÉPHALITES
Les autres encéphalites virales ne bénéficient pas d'un
Diagnostic étiologique traitement spécifique.
Les encéphalites paranéoplasiques, auto-immunes, ou
Il est difficile à établir en dehors de l'encéphalite her médicamenteuses régressent avec le traitement étiolo
pétique. Nécessité d'un avis spécialisé. gique, lorsqu'il existe.
Il s'appuie notamment sur des arguments d'anamnèse
(terrain, circonstances de survenue, notion de cas
similaires dans l'entourage, loisirs, profession, saison,
animaux, voyage, ...) et sur les signes extraméningés.
mitrale) sont plus souvent touchées (90 % des cas) que pitalière ... 20 à 25 %). Elle touche davantage l'homme
les valves du cœur droit (principalement valve tricus que la femme et elle est plus fréquente après 70 ans.
pide). Après l'éradication du RAA et la quasi-disparition des
• Seuls certains agents infectieux sont capables de valvulopathies rhumatismales, d'autres facteurs prédis
causer une El. Ils doivent notamment être équipés posants sont apparus : la toxicomanie intraveineuse,
de facteurs d'adhésion à l'endothélium lésé. C'est le les prothèses valvulaires, les scléroses valvulaires
cas des cocci Gram positif (staphylocoques, certains dégénératives, la réalisation d'actes invasifs à risque
streptocoques, entérocoques) mais pas des entéro de bactériémie et l'implantation de dispositifs intracar
bactéries qui ne sont que très exceptionnellement res diaques, responsables d'endocardites liées aux soins.
ponsables d'EI. Deux conséquences : la non-diminution de l'incidence
• La greffe bactérienne au niveau de l'endocarde a pour des El et la modification du profil microbiologique de
conséquence le développement de lésions infec l'EI. Dans les études observationnelles récentes réali
tieuses associant : sées dans des pays industrialisés, les staphylocoques
· des végétations, lésions évolutives constituées d'amas ont supplanté les streptocoques oraux et occupent la
de fibrine, de plaquettes et d'agents infectieux (Cf. première place dans la répartition des agents infectieux
PUE6-149-1), susceptibles d'emboliser dans la circu responsables d'EI.
lation sanguine et d'entraîner des foyers infectieux à
distance ou des accidents ischémiques ; 4. MICROBIOLOGIE
· des lésions de destruction valvulaire, abcès et perfo
rations, à l'origine du risque d'insuffisance cardiaque. Le tableau TUE6-149-3 montre la répartition des
• La greffe endocarditique : agents infectieux responsables d'EI observée au cours
· est favorisée par une valvulopathie sous-jacente et/ d'une enquête réalisée en France en 2008.
ou un corps étranger (prothèse valvulaire, sonde Staphylococcus aureus est la bactérie la plus sou
endocavitaire...) ; le risque varie en fonction du type vent impliquée. La proportion de staphylocoques
de valvulopathie (TUE6-149-2) coagulase négative augmente, notamment dans les
· cependant, 40 % des El surviennent sans notion de El sur prothèse.
valvulopathie préexistante. Les streptocoques les plus fréquents sont les
• Localisation des emboles selon l'atteinte valvulaire : streptocoques oraux, d'origine buccodentaire, et
· Atteinte aortique ou mitrale : emboles systémiques Streptococcus gallolyticus.
cérébraux ou extracérébraux (rate, reins, foie, appareil Des bactéries à croissance lente (bactéries du
locomoteur, ...). Ces emboles, parfois des microem groupe HACEK, streptocoques ocdéficients» comme
boles, sont responsables d'ischémie, d'abcès ou Granulicatella spp. et Abiotrophia spp....) peuvent
d'artérite focale pouvant conduire à des hémorragies également être à l'origine d'EI. Leur détection est
par nécrose de la paroi artérielle ou à la constitution favorisée par l'incubation prolongée des flacons d'hé
d'anévrismes dits mycotiques. moculture jusqu'à 14 jours. Il est donc indispensable
· Atteinte tricuspidienne ou pulmonaire : emboles pul de prévenir le bactériologiste de la suspicion d'EI.
monaires. Dans 5 à 10 % des El, les hémocultures restent
négatives et l'agent infectieux responsable peut ne
TUE6-149-2: Cardiopathies à risque pas être identifié. Le plus souvent, ces El à hémo
d'endocardite infectieuse cultures négatives sont imputables à une antibiothé
rapie mise en route préalablement à la réalisation des
Groupe A : Groupe B : hémocultures, ou à des bactéries à développement
cardiopathies à haut cardiopathies à risque intracellulaire, non cultivables sur les milieux stan
risque moins élevé dards (Coxiella burnetii, Bartonella spp., Tropheryma
· Prothèses valvulaires • Valvulopathies : insuffisance whipplei .. .).
(mécaniques, aortique, insuffisance
homogreffes ou mitrale (IM), rétrécissement
bioprothèses) aortique TUE6-149-3: Répartition des agents infectieux
· Cardiopathies · Prolapsus de la valve responsables d'endocardites infectieuses
congénitales mitrale avec IM et/ou
cyanogènes avec épaississement valvulaire Agent infectieux Répartition (%)
shunt persistant • Bicuspidie aortique Staphy/ococcus aureus 30
et dérivations · Cardiopathies congénitales
Streptocoques oraux 20
chirurgicales non cyanogènes
(pulmonaire sauf communication Streptococcus gallolyticus 13
systémique) interauriculaire (non à risque) (ex S. bovis)
· Antécédents d'EI · Cardiomyopathie Entérocoques 10
hypertrophique obstructive Staphylocoques coagulase 10
(avec souffle à l'auscultation) négative
Autres agents infectieux B
(bactéries du groupe HACEK,
3. ÉPIDÉMIOLOGIE Coxiella burnetii, Bartonella spp.,
Candida spp., ...)
Maladie rare (incidence annuelle d'environ 35 cas par
million d'habitants en France) et grave (mortalité hos- Hémocultures négatives 5 à 10
76
l'absence de critères nécessitant un traitement
2 Diagnostic urgent (végétation ou abcès évident à l'échographie
cardiaque, destruction valvulaire, sepsis ou choc
septique).
1. DIAGNOSTIC POSITIF IFUE6-149-1) • En absence d'antibiothérapie préalable:
· réaliser sérologies Coxiella burnetti et Bartonella
spp.
Le diagnostic positif : · prendre un avis spécialisé.
• est évoqué sur l'association d'une fièvre et d'un
souffle cardiaque nouveau ou modifié, ou un En cas de chirurgie valvulaire
tableau d'infection multifocale et/ou la mise en · Adresser la totalité des prélèvements (végétation,
évidence d'un agent infectieux, valve, abcès, emboles ...) au laboratoire pour la mise
• est confirmé par une anomalie intracardiaque. en culture microbiologique (recherche de bactéries
et champignons) et pour l'étude histologique.
· La recherche d'ADN bactérien ou fongique par PCR
Toute fièvre inexpliquée chez un patient pourra être effectuée sur le ou les prélèvement(s)
ayant une valvulopathie est une endocardite opératoire(s) si les hémocultures sont stériles et/ou
infectieuse jusqu'à preuve du contraire. si la culture de valve est stérile.
Manifestations immunologiques
La végétation est à l'origine de manifestations immu La recherche des anomalies biologiques immunolo
nologiques par la circulation d'antigènes entrainant giques est inutile si le diagnostic d'EI est évident (végé-
78
Valves cardiaques (préalabl s ou no
::::�:� : ,; s;::�OC:��=�
0 e ters
- Streptocoques oraux :
j porte d'entrée dentslrs
Végétation infectée - Strsptococcus gallolyticus :
porte d'entrée digestive
- Entérocoques :
porte d'entrée digestive ou urinaire
Hémocultures avec incubation Echographie cardiaque (ETT Si point d'appel clinique TDM
prolongée, avant toute antibiothérapie et ETO) à répéter si normale TDM abdomino-pelvlenne pulmonaire
Sérologies Coxie//a bumetti et Bartonel/a et suspicion clinique forte IRM cérébrale
si hémocultures négatives Autres examens d'imagerie cardiaque Autre examen en
scanner cardiaque, TEP scanner fonction de la clinique
Culture de la valve et biologie moléculaire
sur les tissus si chirurgie
Protéinurie, hématurie,
facteur rhumatoîde,
complément C3, C4 et CH50
cryoglobuline
Complications cardiaques La prise en charge d'un patient atteint d'EI doit toujours
• Première cause de décès au cours de l'EI et pre être conduite en milieu hospitalier par une équipe mul
mière indication chirurgicale. tidisciplinaire habituée à ce type de prise en charge.
• Insuffisance cardiaque, le plus souvent gauche.
• Autres complications plus rares :
· péricardite
79
.. . . ...
· amoxilline + (cl)oxacilline + gentamicine (en l'ab
4 Traitement curatif sence d'allergie à la pénicilline)
· El précoce sur prothèse valvulaire posée dans
l'année précédant l'EI
1. TRAITEMENT CURATIF: ANTIBIOTHÉRAPIE • Vancomycine + gentamicine + rifampicine
PROLONGÉE+/• CHIRURGIE VALVULAIRE • Antibiothérapie adaptée aux résultats des hémocultures
et selon les recommandations des sociétés savantes.
Antibiothérapie I..Bntibiothérapie documentée comporte une B-lacta
Principes mine (Cf. 1UE6-149-4) à fortes doses IV, associée à la
• Principe général : obtenir l'éradication microbienne gentamicine en début de traitement en cas d'EI à strep
définitive au site de l'infection (endocarde/végétation ± tocoques sur valve native compliquée ou sur prothèse
ou en cas d'EI à entérocoque. En cas d'allergie ou de
autres localisations). Elle est difficile à obtenir parce que :
résistance aux B-lactamines, on remplace la B-lactamine
· l'endocarde est faiblement vascularisé,
par un glycopeptide (vancomycine) ou la daptomycine.
· la fibrine protège les bactéries de la phagocytose,
• Durée : 4 à 6 semaines
· l'inoculum est important,
• Surveillance de l'efficacité et de la tolérance de !'anti
• les bactéries sont en phase de croissance lente,
biothérapie
· la bactériémie est permanente avec recolonisation
• Il n'existe pas de critère de guérison formel. Seule l'ab
régulière des végétations.
sence de rechute permet de conclure à la guérison.
• D'où la nécessité :
• d'une antibiothérapie bactéricide, prolongée et à
fortes doses, constamment administrée par voie EFFICACITÉ
parentérale à la phase initiale, Courbe de température
• d'une actualisation régulière des protocoles d'anti Stérilisation des hémocultures
biothérapie (Cf. recommandations émises par les Évolution des anomalies échocardiographiques
sociétés savantes), Régression du syndrome inflammatoire biologique
· d'informations bactériologiques indispensables pour TOLÉRANCE
la bonne conduite de !'antibiothérapie en fonction de Fonction rénale (clairance de la créatinine)
l'agent infectieux. Dosages plasmatiques : • de la gentamicine
• de la vancomycine
Schémas thérapeutiques
• On débute une antibiothérapie probabiliste juste
après les prélèvements des hémocultures si Traitement chirurgical de l'endocardite
• sepsis/choc septique infectieuse
• forte suspicion clinique d'EI (d'autant plus si images 50 % des patients sont opérés, le plus souvent dans
évocatrices en échographie cardiaque) les 10 jours qui suivent le début de !'antibiothérapie.
· indication de chirurgie valvulaire en urgence Indications pour la chirurgie valvulaire :
Dans toutes les autres situations, !'antibiothérapie est • Insuffisance cardiaque réfractaire au traitement
documentée, adaptée aux résultats des hémocultures. médical, indication la plus fréquente
• Antibiothérapie probabiliste , Infection non maîtrisée malgré une antibiothérapie
Deux situations : bien conduite
· El sur valve native ou sur prothèse valvulaire posée • Prévention du risque embolique en cas de végéta
depuis plus de 1 an tion de grande taille.
80
Endocardite infectieuse UE6- N ° 149
1. ÉDUCATION À LA SANTÉ
• Maintien d'un bon état buccodentaire et consultation
chez le dentiste 1 à 2 fois/an
• Surveillance cardiologique régulière
• Hygiène cutanée (désinfection des plaies, éviter toute
effraction cutanéo-muqueuse : piercing, tatouage,
acupuncture, cathéters ...)
• Consulter un médecin en cas de fièvre, et exploration
de toute fièvre sans cause évidente (hémocultures,
pas d'antibiothérapie «à l'aveugle», avis spécialisé)
• Limitation des gestes invasifs, en particulier endo
vasculaires.
2. ANTIBIOPROPHYLAXIE DE L'ENDOCARDITE
INFECTIEUSE
Argumentation
• !..'.El survient après une bactériémie.
• Certains actes médicaux, en particulier dentaires (y
compris le brossage des dents), entraînent une bac
tériémie.
• Les agents infectieux en cause sont habituellement
sensibles aux antibiotiques.
• La prévention des El secondaires à un acte à risque
de bactériémie est justifiée chez les patients à haut
risque d'EI qui doivent subir une procédure à haut
risque d'EI.
• Ces schémas rejoignent les règles générales de
l'antibioprophylaxie : pic d'activité de l'antibiotique
maximal au moment du geste ; limiter la durée à celle
du risque de bactérlémle.
Recommandations
• l'.antibioprophylaxie de l'EI n'est justifiée que chez les
patients à haut risque d'EI :
• porteurs de prothèse valvulaire,
· ayant un antécédent d'EI,
• porteurs d'une cardiopathie congénitale cyano-
gène,
ET qui doivent avoir les soins dentaires à haut risque :
gestes nécessitant une manipulation de la gencive ou
de la région péri-apicale ou une effraction muqueuse
• Dans les autres situations, et notamment pour les
autres cardiopathies ou les procédures portant sur
les voies aériennes, digestives, urinaires, ou cuta
nées, l'antibioprophylaxie n'est pas justifiée.
Modalltés
• Amoxicilline per os dose unique dans l'heure précé
dant le geste.
• En cas d'allergie aux B-lactamines : clindamycine.
• Remise d'une carte de patient à risque d'endocardite
à présenter avant toute procédure bucco-dentaire.
82
UE6
N ° 150
83
UE6 - N ° 150 .. ... .. .. ,.
84
UE6
N ° 151
3. DIAGNOSTIC MICROBIOLOGIQUE
EXACERBATION DE La documentation microbiologique n'est généralement
BRONCHOPNEUMOPATHIE pas nécessaire ; l'interprétation de l'ECBC serait par
ailleurs difficile, car l'évolution naturelle de la maladie
OBSTRUCTIVE DE L'ADULTE fait que les voies respiratoires basses des patients
BPCO sont en permanence colonisées par des bac
téries.
BPCO : Maladie chronique inflammatoire des bronches, Les exacerbations sont d'origine infectieuse dans 50
lentement progressive, caractérisée par une diminu % des cas, bactériennes pour la moitié d'entres elles
tion non complètement réversible des débits aériens. environ.
Le tabac est la cause la plus fréquente. La clinique et Exacerbations bactériennes : dues à H. influenzae,
les paramètres des explorations fonctionnelles respi Moraxella catarrhalis, S. pneumoniae et plus rarement
ratoires permettent de classer les BPCO en 4 stades P. aeruginosa dans les BPCO d'évolution prolongée.
(classification de la Global Initiative for Chronic Obs Exacerbations virales secondaires au virus de la grippe,
tructive Lung Oisease (GOLD) (TUE6-151-1). rhinovirus, coronavirus, adenovirus ...
TUE6-151-1 : Classification de la BPCO
4. DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
Équivalence • Pneumonie
Stades Caractéristiques
clinique• • Embolie pulmonaire
Stade 1: VEMS/CV <70 % Absence de
BPCO VEMS� 80 % dyspnée 5. COMPLICATIONS ET CRITÈRES
légère des valeurs prédites D'HOSPITALISATION
Stade Il: VEMS/CV <70 % Dyspnée
Hospitalisation recommandée pour tout patient pré
BPCO 50 % s; VEMS <80 % d'effort
sentant un des critères suivants
modérée des valeurs prédites inconstante
• modification importante des symptômes habituels
Stade Ill: VEMS/CV <70 % Dyspnée tels que l'apparition d'une dyspnée de repos,
BPCO 30 % s; VEMS <50 % d'effort • BPCO Stade Ill ou IV,
sévère des valeurs prédites • apparition de signes cliniques nouveaux tels que
Stade IV: VEMS/CV <70 % Dyspnée cyanose ou oedèmes périphériques,
BPCO VEMS<30 % au moindre • présence de comorbidités,
très sévère des valeurs prédites effort ou • apparition d'une arythmie cardiaque,
ou VEMS<50 % dyspnée de • diagnostic incertain,
des valeurs prédites en repos • âge > 70 ans,
présence d'insuffisance • manque de ressources, d'autonomie ou d'aide à
respiratoire domicile.
(PaO2 <60 mmHg)
Le risque de cette exacerbation est une insuffisance
ou de signes cliniques
respiratoire aiguë grave.
d'insuffisance
cardiaque droite
6. TRAITEMENT
* En association aux symptômes chroniques (toux et expecto
ration). La proposition d'une équivalence clinique ne dispense Symptomatique
pas d'une confirmation fonctionnelle par EFR en dehors des
poussées. • Courte corticothérapie par voie générale en cas de
bronchospasme
• Bronchodilatateur en aérosol-doseur
• Kinésithérapie respiratoire
L.:exacerbation de BPCO correspond à la • Oxygénothérapie
majoration d'une dyspnée, de la toux, du volume ■ Contre-indication des antitussifs
de l'expectoration et/ou de sa purulence Antibiotiques
l'.indication et le choix de !'antibiothérapie dépendent
de la clinique (stade de la dyspnée, purulence verdâtre
1. ÉPIDÉMIOLOGIE des crachats) et de la gravité de la BPCO sous-jacente
(en particulier données antérieures des épreuves fonc
Fréquent : 2 millions de cas annuels en France entraî
nant environ 50 000 hospitalisations tionnelles respiratoires) (TUE6-151-2).
86
Infections broncho-pulmonaires corn unauta1res de ., UE6 - N ° 151
Rationnel
• Apport de la sémiologie radiologique,
Diagnostiquer une PAC • Pose un diagnostic topographique (uni/bilatéral,
uni/plurilobaire),
• Aide à détecter une complication : pleurésie,
1. P RÉSENTATION CLINIQUE (FUE6-151-1) abcès, atélectasie,
• Aide à la qualification en PAC grave sur le critère
FUE6-151-1: Diagnostiquer une PAC: plurilobaire,
organigramme général pratique • Contribue à éliminer un diagnostic différentiel
(embolie pulmonaire, insuffisance cardiaque...),
Caractérisation Analyser la radio • Contribue à détecter une anomalie pulmonaire
clinique graphie thoracique
associée (nodule tumoral, corps étranger...),
• Cliché initial de référence pour évaluer, si
Signes physiques besoin, l'efficacité du traitement futur.
Signes de gravité
pulmonaires
Sémiologie radiologique
• Pneumonie alvéolaire (PUE6-151-1):
Signes physiques pulmonaires
· Opacité systématisée, segmentaire ou lobaire,
Signes auscultatoires en foyer =
syndrome de condensation pulmonaire avec
de densité homogène, bien limitée
· diminution du murmure vésiculaire, , ± bronchogramme aérique
· râles crépitants, • Pneumonie interstitielle (PUE6-151-2):
· souffle tubaire au sein de la condensation,
·matité, · Opacités infiltratives mal ou non systémati
· augmentation des vibrations vocales. sées, uni ou bilatérales.
88
1 1 • 1 1 • • - . .. -·
..
89
UE6 - N ° 151 .. .. - res ôe l'adulte et ôe l'enfant
90
Infections broncho- ulmonaires communautaires de l'adulte et de l'enfant UE6 - N ° 151
91
UE6 - N°151 ' ' ' ' ' . . .. .. ... ... ,. .. ... ..
92
Bactériologie Legionella pneumophila :
- bacille Gram négatif, intracellulaire facultatif
- L. pneumophila sérogroupe 1 responsable de plus de 90% des cas
- Cycle naturel : bactérie aquatique d'origine environnementale
Legionella survit et se multiplie dans des protozoaires aquatiques (amibes non pathogènes) des
eaux douces environnementales puis colonise les réseaux d'eau domestique (survie dans les
biofilms des canalisations, à température comprise entre 25°C et 42 °C). C'est l'aérosolisation de
ces eaux qui permet la transmission accidentelle à l'homme, qui est infecté par voie respiratoire.
Epidémiologie Sources d'émission d'aérosols :
• réseaux d'eau chaude collectifs (hôpitaux, hôtels, immeubles),
· tours aéro-réfrigérantes (circuits chauds industriels ou groupes frigorifiques utilisés en
climatisation, en froid industriel ou commercial),
• systèmes de traitement d'air (batteries froides, techniques d'humidification de l'air),
• autres installations (bains à remous ou à jets, balnéothérapie ou thermalisme, humidificateurs,
fontaines décoratives, équipements de thérapie respiratoire par aérosols ...)
Incidence moyenne = 20 cas/million d'habitants/an.
La légionellose est associée aux PAC graves.
Mortalité 10-15 %
Pas de transmission interhumaine
Terrains à Age élevé, sexe masculin, tabagisme, diabète, immunosuppression, cancer
risque
Clinique Début progressif puis fièvre élevée 40°C
Pas de signes ORL
Pouls dissocié
Fréquence des signes extra-respiratoires :
• myalgies
• digestifs (50 %) : douleurs abdominales, diarrhée, abdomen pseudo-chirurgical,
· neurologiques (40 %) : confusion, hallucinations, signe(s) de focalisation, coma
Signes non spécifiques, et leur absence par ailleurs n'écarte pas le diagnostic.
Examens com Radiographie thoracique : opacité(s) alvéolaire(s) non systématisée(s) souvent bi-lobaire(s),
plémentaires extensive(s)
lonogramme sanguin, fonction rénale : insuffisance rénale
CPK élevées (rhabdomyolyse)
Bilan hépatique : cytolyse
NFS : hyperleucocytose à PNN
CAP élevée
Hémocultures (pour le diagnostic différentiel, car Legionella ne pousse pas en milieu standard)
Diagnostic bactériologique :
- ECBC/aspirations trachéales/LBA : culture sur milieux spécifiques (72 h, sensibilité 50-60 %)
+PCR
- Antigène soluble urinaire Legionel/a sérogroupe 1 : bonne sensibilité et spécificité (85 % et
99 % respectivement) mais n'identifie pas les autres sérogroupes.
Suffisant pour effectuer la déclaration obligatoire.
- Sérologie (élévation des titres anticorps sur 2 échantillons de sang prélevés à plusieurs
semaines d'intervalle) = séroconversion. Intérêt rétrospectif
ECG : possibles troubles conductifs (BAV)
Mesures asso- Déclaration et notification obligatoires (Cf. item UE6-142)
ciées Enquête environnementale autour du/des cas
Particularités En présence d'une PAC, le diagnostic de légionellose peut s'appuyer sur un faisceau d'arguments :
notables · présence de signes extra-respiratoires (digestifs, neurologiques, ...)
· situations favorisantes : notion de voyage, notion d'exposition à l'eau en aérosol
• contexte épidémique : recherche d'autres cas, notion d'alerte locale ou régionale
· histoire de la maladie : échec d'un traitement initial par B-lactamines à visée anti-pneumococcique
correctement prescrit.
93
UE6- N °151 • • .' . . . .. "' .... l'adulte et de l'enfant
94
Infections broncho-pulmonaires communau taires de l'adulte et de
L. pneumophila,
Pneumocoque M. pneumoniae, Commentaires et messages
C. pneumoniae
Suspicion Intracellulaire
Pneumocoque
TUE6 151-13 Antibiothérapie probabiliste des PAC non graves, hospitalisées (SAU, service de
médecine), situation générale
Premier choix Échec à 48 h
Arguments en faveur du pneumocoque (pneumocoque fortement suspecté ou documenté)'
Sujets jeunes Amoxicilline Réévaluation
Sujet âgé
Sujet avec comorbidité
Pas d'argument en faveur du pneumocoque
Sujet jeune, Amoxicilline Association à un macrolide
sans comorbidité(s) Ou pristinamycine forme de gravité légère à modérée Réévaluation
Sujet âgé, y compris Amoxicilline/acide clavulanique Association à un macrolide
en institution ou céfotaxime
Sujet avec comorbidité(s) ou ceftriaxone
Réévaluation
'Présence de cocci gram positif à l'examen direct de l'ECBC eVou antigénurie du pneumocoque positive et antigénurie de Legionella
négative. - 2les FQAP ne doivent pas être prescrites si le patient a reçu une fluoroquinolone dans les 3 derniers mois. Il est recommandé
de les utiliser avec prudence (risque de transmission de souches résistantes) et chez les sujets âgés sous corticothérapie par voie générale
(risque accru de tendinopathie). La moxifloxacine et la lévofloxacine sont réservées au traitement des PAC lorsqu'aucun autre antibiotique
ne peut être utilisé. li est recommandé d'utiliser, en alternative, une association amoxicilline + ofloxacine.
95
UE6- N ° 151 . 1 fect1ons tironclio-jJulmonai
96
Infections cutanée-muqueuses UE6
mycosiques, N ° 152
m Infections bactériennes
97
UE6 - N ° 152 . ., 1 " • '"' , .. 1 .. " ,. •• ycosiciues. de l'adu
Épiderme
Couche cornée
Kératinocytes
Derme
Tissu con]oncut
Follicules pilleux
Glandes sebacées et sudorales
Tennlnalsons nerveuses
Vaisseaux
(________�(J
Muscle
Physiopathologie
Infection de la couche cornée de l'épiderme.
Étiologie staphylococcique le plus souvent (70 %), ou
streptococcique (30 %) ; parfois association des deux.
Maladie non immunisante : récidives possibles.
Épidémiologie
Infection cutanée bactérienne la plus fréquente chez
l'enfant, plus volontiers en milieu défavorisé. Très
contagieuse par manuportage : épidémies intra-fami
liales ou scolaires.
Diagnostic clinique
Le diagnostic est clinique (PUE6-152-1). Prélèvement
bactériologique réservé aux études épidémiologiques
ou aux échecs de traitement : prélèvement d'une vési
cule ou d'une bulle non rompue.
Forme habituelle
, Lésion élémentaire : vésico-bulle, sur peau inflamma
toire.
• Lésion superficielle et fragile, se rompant rapidement
pour laisser la place à une érosion suintante puis
croûteuse, volontiers jaunâtre (croûte «mélicérique•)
(PUE6-152-1, A).
• Regroupement des lésions en placards polycycliques
(PUE6-152-1, B).
• Classiquement régions péri-orificielles : surtout péri
buccales, mais aussi péri-anales ou péri-génitales
chez le nourrisson. Toutes les zones de la peau
peuvent être touchées.
• Parfois adénopathie satellite.
• Apyrexie.
• Guérit sans laisser de cicatrice.
Formes particulières
• Impétigo péri-anal ou péri-génital des nourrissons
(«pemphigus épidémique des crèches») : étiologie sta
phylococcique, par macération dans les couches.
98
Infections cutanéo-mu ueuses et des J)hanères, bactériennes et mycosIciues, de ., UE6 - N ° 152
gites Traitement
■ Systémiques : la glomérulonéphrite aiguë post
• Hygiène : douche quotidienne, vêtements propres
streptococcique est une complication exception quotidiens, éviter sous-vêtements synthétiques pour
nelle (< 300 cas/an en France), et survient surtout limiter la macération.
après une forme profuse. Sa rareté justifie l'absence Antiseptiques pluriquotidiens.
de dépistage systématique après un impétigo. Elle Sycosis : mousse à raser antiseptique, rasoirs
n'est pas prévenue par !'antibiothérapie. jetables, espacer le rasage.
■ Antibiotiques per os uniquement dans les formes
Traitement
profuses : amoxicilline-acide clavulanique, pristina
Mesures générales mycine si allergie.
■ Éviction scolaire seulement si les lésions ne sont pas
protégeables par des pansements, pendant 3 jours 3. DIAGNOSTIQUER ET TRAITER UN FURONCLE
après le début du traitement. Physiopathologie
■ Hygiène : lavage bi-quotidien au savon avec rinçage,
Folliculite profonde et nécrosante de l'ensemble du
ongles coupés courts, lavage des mains. follicule pilo-sébacé.
• Antibiothérapie : • S. aureus, parfois sécréteur d'une toxine : la leuco
Formes peu étendues (< 2 % de la surface corpo cidine de Panton-Valentine (PVL), dans les furoncu
relle et :;; 5 sites lésionnels) : pommade antibiotique loses.
(mupirocine) 2 fois par jour pendant 5 j. • Les localisations média-faciales peuvent se com
Formes plus étendues : antibiotiques per os pendant pliquer de staphylococcie maligne. Les furoncles
7 j chez l'adulte, C1G (cefalexine), ou pristinamycine; peuvent également être à l'origine de bactériémies
chez l'enfant, C1G (céfadroxil) ou amoxicilline-acide et localisations staphylococciques secondaires.
clavulanique.
Diagnostic clinique
2. DIAGNOSTIQUER ET TRAITER UNE • Nodule inflammatoire, douloureux, constituant après
FOLLICULITE quelques jours de maturation une zone nécrotique
en son centre: le bourbillon (PUE6-152-3).
Physiopathologie • Facteurs favorisants : macération, frottements.
■ S. aureus est l'agent causal principal. • Cicatrice séquellaire.
• Infection du follicule pilo-sébacé. • Apyrexie, sauf si forme profuse ou compliquée.
■ Facteurs favorisants : macération, frottements,
rasage
Diagnostic clinique
■ Lésions papuleuses érythémateuses centrées par
des poils, évoluant vers des pustules (PUE6-152-2).
■ Pas de cicatrice.
99
UE6 - N ° 152 . ., ' . ,. -. ..
FUE6-152-2: Orienta tions diagnostiques devan t une grosse jambe rouge aiguë
• Matériel d'ostéosynthèse
l
Dermite de stase
· Prothèse Morsure, griffure Dermo-hypodermlte • dermite de stase
l
· Pied diabétique • thrombose veineuse profonde
· eczéma
l
· syndrome des loges
· Infections staphy
lococciques l Forme nécrosante
· hématome
· lymphoedème chronique
Evoquer: ou streptococciques Erysipèle · pied de Charcot
· infection ostéo-articulaire · Maladies d'inoculation • Douleur · algodystrophie
j
(pasteurellose...) • Sepsis · dermites inflammatoires
l
souvent plurimicro · Nécrose
biennes avec
anaérobie
·j;
100
.,.....-: !""� "'•!l.'1--"lllbu.o: my....�,....,., :•J..'1[' .n;;.._.-,;. ir�w•e< UE6 - N ° 152
· Effets de toilette personnels (contagiosité), • Localisation : membres inférieurs (90 %), visage
• Antibiothérapie antistaphylococcique per os par clin (5-10 %), membres supérieurs (si antécédent de
damycine ou pristinamycine pendant 7 jours, curage ganglionnaire axillaire), thorax (antécédents
· suivie d'une décontamination des sites de portage de thoracotomie).
pendant 7 jours (douche antiseptique quotidienne, · Porte d'entrée trouvée dans ¾ des cas, parfois
pommade antibiotique x 2/j (mupirocine) dans les minime : intertrigo, piqûre, plaie ...
vestibules nasaux), du patient et de son entourage. • Terrain favorisant : lymphoedème, insuffisance vei
neuse, obésité.
4. DIAGNOSTIQUER ET TRAITER UNE Signes négatifs
DERMOHYPODERMITE BACTÉRIENNE · Pas de signes de gravité du sepsis, pas de
Le point essentiel est de savoir différencier une der nécrose, qui doivent faire suspecter une dermo
mohypodermite aiguë bactérienne non nécrosante hypodermite nécrosante
(érysipèle), qui est une maladie fréquente et d'évolu
Diagnostics différentiels (FUE6-152-2)
tion généralement favorable, d'une dermohypodermite
• Dermo-hypodermite de stase (sur insuffisance vei
aiguë bactérienne nécrosante, pathologie rare mais
neuse) : souvent bilatérale, d'évolution subaiguë/
urgence médico-chirurgicale absolue (pronostic direc
chronique, sans fièvre, régression avec le repos,
tement lié à la rapidité de prise en charge).
pas de syndrome inflammatoire biologique
Dermohypodermite aiguë bactérienne non • Dermo-hypodermite nécrosante : signes de gra
nécrosante : érysipèle vité du sepsis et douleur intense sont les signes qui
doivent alerter précocement avant l'apparition des
Physiopathologie
placards d'hypoesthésie superficielle et la nécrose.
Dermohypodermite bactérienne aiguë, localisée, · Dermo-hypodermite à Staphylococcus aureus
non nécrosante. s'étendant à partir d'un mal perforant plantaire
• Streptococcus py ogenes essentiellement, plus rare chez le diabétique, à partir d'un point d'injection
ment streptocoque B-hémolytique des groupes B, C (ex : toxicomanie IV). Présence fréquente de pus.
etG. · Infection du site opératoire : infection de matériel
• La sensibilité de ces bactéries à la pénicilline est de d'ostéosynthèse ou de prothèse ostéo-articulaire.
100 %. · Morsure, griffure, érythème migrant, érythème
La symptomatologie inflammatoire bruyante est liée
noueux, lymphangite, panniculite.
à un phénomène de superantigène responsable
d'une réaction inflammatoire explosive. Évolution
• Contrastant avec cette clinique bruyante, la prolifé • Le marquage des contours de l'érythème au feutre
ration bactérienne est peu intense : positivité des permet le suivi de l'évolution
hémocultures dans < 5 % des cas. • Disparition de la fièvre et amélioration de la douleur
Diagnostic sous traitement antibiotique en général dans les
48-72 h.
• Le placard inflammatoire et l'œdème régressent
plus lentement, d'autant plus lentement qu'ils sont
intenses au départ (en une à deux semaines en
général, souvent en 2 à 3 semaines).
• t.:absence d'amélioration doit faire suspecter un
abcès sous-cutané ou une forme nécrosante évo
luant à bas bruit, et une étiologie non streptococ
cique (après avoir éliminé un sous-dosage antibio
tique)
• Mortalité < 1 %, liée essentiellement à la décompen
sation de comorbidités.
Examens complémentaires
Aucun examen complémentaire en cas de forme
typique non compliquée.
• NFS et CRP montrent un syndrome inflammatoire.
• Les prélèvements microbiologiques (prélèvement de la
Avant tout clinique (PUE6-152-5) porte d'entrée et hémoculture) ne se font que si mor
· Placard inflammatoire (rouge, chaud, douloureux), sure animale ou humaine, voyage, survenue en milieu
de début brutal, d'extension rapide, unilatéral. aquatique, post-traumatique, patient immunodéprimé,
· Bourrelet périphérique (limite nette et surélevée du nosocomiale, signes de gravité locaux ou généraux).
placard inflammatoire) le plus souvent au visage.
· Décollement bulleux et purpura localisé possibles, Traitement
sans être des critères de gravité. • Le traitement peut se faire en ambulatoire.
· Fièvre, ± frissons. Hospitalisation si
· Adénopathie satellite et/ou lymphangite incons · Doute diagnostique,
tantes. • Signes de gravité locaux ou généraux,
101
UE6 - N ° 152 . .. . . - . .. . . . . ycosiciues, âe l'aâulte et âe l'enf
· Risque de décompensation de pathologie associée • Induration des tissus au-delà des lésions visibles
(diabète déséquilibré, insuffisance cardiaque ...). (difficile à percevoir si terrain de lymphoedème).
· Impossibilité de traitement ou de surveillance médi • Extension rapide (entourer les zones inflammatoires
cale à domicile, âge > 75 ans, obésité morbide, âge au crayon).
< 1 an • A un stade plus tardif : apparition de placards gri
· Pas d'amélioration dans les 72 h, ou extension sâtres hypoesthésiques au toucher (ce qui contraste
sous traitement (d'où l'intérêt de délimiter la zone avec la douleur spontanée, l'hypoesthésie étant liée
inflammatoire au feutre). à la nécrose des récepteurs de la sensibilité superfi
• Antibiothérapie cielle), évoluant vers la nécrose.
· Amoxicilline en 1'0 intention : per os si possible, • Crépitation possible en cas d'association à des bac
à posologie suffisante adaptée au poids (sous téries anaérobies.
dosage = risque d'échec, diffusion médiocre de
l'amoxicilline dans les tissus mous). P.UE6- 52-6 : Dermohypodermite bactérienne
· Durée 7 j. nécrosante du membre supérieur à
· Pristinamycine per os si allergie (ou clindamycine streptocoque A
en 2° intention, mais 6 % de résistance des strep
tocoques du groupe A).
Traitement symptomatique
· Antalgiques,
• Repos au lit avec surélévation du membre inférieur
jusqu'à régression des phénomènes inflammatoires,
· Anticoagulation préventive uniquement si facteurs
de risque de thrombose.
• Traitement de la porte d'entrée (intertrigo inter-orteil),
• Prévention antitétanique si nécessaire,
■ Prévention des récidives (30 % des cas) : Topographie
• Traitement de la porte d'entrée et des facteurs favo · Membres inférieurs le plus souvent
risants (intertrigo inter-orteil, macération, hygiène) · Formes cervico-faciales, plutôt après chirurgie
· Traitement de l'insuffisance veina-lymphatique après ORL (risque de médiastinite).
l'épisode aigu : contention 3 semaines dès que pos • Formes thoraco-abdominales : après chirurgie
sible, drainages, perte de poids ... thoracique ou digestive.
· Injections de benzathine benzylpénicilline toutes • Formes périnéales (gangrène de Fournier) : chirurgie
les 2 à 3 semaines, pendant au moins 6 mois si ou procédure digestive ou urologique.
2 épisodes/an et échec des mesures précédentes.
Diagnostic
Dermohypodermite bactérienne aiguë Dès le diagnostic suspecté, il s'agit d'une urgence
nécrosante et fasciite nécrosante médicochirurgicale.
• Bilan préopératoire
Physiopathologie • Bactériologie : hémocultures en urgence, prélève
• Contrairement à l'érysipèle, prolifération bactérienne ments per-opératoires (aéra-anaérobies)
intense avec nécrose. • l.'.imagerie n'a pas d'intérêt à ce stade (va retarder la
• La nécrose évolue de la profondeur (hypoderme) vers prise en charge) : l'IRM pourra être utile pour guider
la superficie : lésions profondes beaucoup plus sévères les chirurgiens dans les chirurgies de reprise après la
que ce qu'on peut visualiser à l'examen cutané. prise en charge initiale.
• Urgence médico-chirurgicale.
• Rare, 100 fois moins fréquente que l'érysipèle, mais Traitement
grave : 30 % de mortalité. ■ Urgence médico-chirurgicale
• Bactéries responsables : Streptococcus pyogenes • Débridement chirurgical large de l'ensemble des
le plus souvent, en association avec d'autres bacté tissus nécrosés, avec reprise si besoin à plusieurs
ries (variant selon les sites atteints). reprises les jours suivants tant que réapparaissent
• Terrain favorisant : diabète présent dans ¼ des cas des zones de nécrose. Amputation parfois néces
(volontiers mal équilibré), artériopathie, mauvais état saire. Dérivation digestive (colostomie de décharge)
général. et/ou urinaire dans les formes périnéales.
• La prise d'AINS est fortement suspectée de favoriser ■ Antibiothérapie intraveineuse à fortes doses :
l'évolution nécrosante. • Formes des membres ou région cervico-faciale :
association B-lactamine + inhibiteur de B-lacta
Présentation clinique (PUE6-152-6) mases (amoxicilline + acide clavulanique) + clinda
La présentation initiale est celle d'un érysipèle, mais mycine (effet anti-toxinique)
certains signes doivent faire suspecter une forme • Formes abdomino-périnéales : B-lactamine à large
nécrosante spectre (pipéracilline + tazobactam).
• Signes de gravité du sepsis. • usage de drogue IV : amoxicilline + acide clavula
• Douleur intense, non soulagée par des antalgiques de nique, ou pénicilline M. ± couverture anti-staphylo
palier 1 ou 2, s'étendant au-delà des zones inflamma coques résistants à la méticilline (vancomycine par
toires exemple).
102
Infections cuta éo-muciueuses et des phanère . bactér.iennes et mycos1gues, de l'adulte et del enfant
Balanite et balano-posthite
• Inflammation du gland et du prépuce.
• Enduit blanchâtre dans le sillon balano-préputial, prurit.
Prélèvement local pour examen direct et culture.
Traitement local par dérivé azolé pendant 1 semaine.
En cas d'échec, fluconazole per os.
Candidose buccale
• Langue et muqueuses jugales inflammatoires avec
sensation de brûlure (forme érythémateuse), puis
apparition d'un enduit blanchâtre plus ou moins
confluent (muguet) (PUE-152-9).
• Perlèche fréquemment associée (fissure doulou
reuse de la commissure labiale).
103
UE6 - N ° 152 . ., ' . .. . . - .. ·- .. . .. .. ,,. .. .
104
Infections cutanéo-muqueuses et des !Jhanères, ,. mycos,ques, de t·adulte et de renfant UE6 - N ° 152
Teignes tondantes
• Enfants (contamination interhumaine ou à partir d'ani
maux)
• Plaques d'alopécie du cuir chevelu : grandes
plaques (teigne microsporique, PUE6-152-11) ou
petites plaques (teigne trichophytique)
• Tout état squameux, crouteux, ou pustuleux du cuir
chevelu est une teigne jusqu'à preuve du contraire
Teignes inflammatoires
• Enfants et adultes
• Macaron inflammatoire suppurant du cuir chevelu,
chute provisoire des cheveux
• Traitement : idem teignes tondantes
UE6
N ° 153
107
UE6 - N ° 153
Explorations radiologiques
Les différents types d'examens radiologiques et leurs
principales indications sont présentés dans le tableau
TUE6-153-3.
108
Infections ostéo-a�t1cula1 es (IOAI de l'adulte et de l'enfant UE6- N ° 153
A. Radiographie simple du fémur de face chez un patient ayant des douleurs D. Patient de 45 ans ayant eu une fracture ouverte du tibia droit dans
chroniques tibiales depuis 15 ans dans les suites d'une ostéomyélite de l'en les suites d'une chute d'escalade prise en charge par ostéosynthèse
fance à S. aureus, montrant l'existence d'une ostéite chronique avec abcès complexe. Six mois plus tard (A) , il a un retard de consolidation avec un
intra-osseux dit de Brodie (flèches), ostéocondensation (astérisques) et réac foyer de pseudarthrose (astérisque) et une fracture avec déplacement
tions périostées (têtes de flèches). du matériel (flèche).
B. Tomodensltométrle du patient présenté en A, confirmant l'abcès de Brodie E. Imagerie par résonance magnétique rachidienne révélant une spon
avec séquestre osseux (flèches) et l'ostéocondensation (astérisque). dylodiscite historique T9-T10 avec volumineux abcès intravertébral
C. Radiographie simple de hanche gauche de face montrant les signes carac (astérisque) et prévertébraux (flèches) ainsi qu'une épidurite abcédée
téristiques d'infection chronique sur prothèse articulaire, incluant ostéolyse compressive (tête de Hèche).
(astérisque), descellement prothétique (flèches) et appositions périostées
(tête de flèche).
TUE6 153 3: Les différents examens radiologiques, leur intérêt et les principales indications
Bilan lésionnel Indications principales
Radiographie · Bilan lésionnel osseux et articulaire Toutes les IOA (sauf spondylodiscite),
osseuse · Signes radiologiques retardés de 15 à 21 jours par au début de la prise en charge puis en
rapport au début de l'infection fonction de l'évolution
Echographie · Inutile au bilan des lésions osseuses · Rechercher un épanchement intra-
articulaire · Bilan des parties molles (abcès) et de l'état articulaire
articulaire · Guider une ponction articulaire
IRM osseuse • Bilan lésionnel osseux et des parties molles · Spondylodiscite
avoisinantes • Infections osseuses chroniques
· Visualisation précoce (15 jours environ après le
début de l'infection)
• L.:analyse des images est perturbée par le matériel
TOM sans et · Bilan lésionnel osseux et articulaire Infections osseuses chroniques
avec injection • Visualisation tardive des lésions : intérêt dans les
de produit de formes chroniques
contraste • L.:analyse des images est perturbée par le matériel
Scintigraphie Anomalies précoces mais non spécifiques, à Spondylodiscite, en 2- intention
osseuse interpréter en fonction du contexte clinique
109
. .. .. •• âe l'aâulte et âe l'enfant
110
Infections ostéo-art1culaires [I0A) de l'adulte et de l'en/a t UE6 - N ° 153
111
UE6 - N ° 153 . ..
.. la1res [IOA) de l'adulte et de
UE6 1 3-2 : Spondylodiscite thoracique compliquée d'une compression médullaire (IRM rachidienne)
112
Infections ostéo-articulaires IIOA) . .. .. , .. .. , .. .. UE6 - N ° 153
en miroir (atteinte du disque et des corps vertébraux avoir réalisé les hémocultures sans en attendre les
sus- et sous-jacents) en hypersignal T2, hyposignal résultats et sans faire de ponction-biopsie vertébrale.
T1 réhaussé après injection de gadolinium. C'est • Dans les cas où il existe une indication chirurgicale
l'examen le plus performant pour la recherche des urgente, début du traitement antibiotique après la
complications locales (abcès des parties molles, réalisation des hémocultures et les prélèvements
épidurite et abcès épidural, atteinte neurologique) par-opératoires, sans en attendre les résultats.
(PUE6-153-2). Les anomalies de signal vertébral • En l'absence de signes de gravité, lorsque les hémo
peuvent persister plusieurs semaines et ne sont pas cultures sont stériles, le traitement antibiotique ne sera
synonymes d'échec de traitement. Le contrôle de débuté qu'après avoir réalisé la ponction biopsie
l'IRM n'est donc généralement pas indiqué en cours disco-vertébrale, voire à réception des 1"" résultats.
ou en fin de traitement chez un patient évoluant favo • Dans tous les cas, adaptation aux données bacté-
rablement sur le plan clinique. riologiques.
• La scintigraphie osseuse est une alternative, en • La durée de !'antibiothérapie est de 6 semaines.
cas de contre-indication ou de non-disponibilité de Le recours à la chirurgie est exceptionnel.
l'IRM, et permet aussi un diagnostic précoce. Elle Il est indiqué à la phase aigüe en cas de compression
montre un foyer d'hyperfixation non spécifique. médullaire ou radiculaire.
• À visée diagnostique, le scanner avec injection
de produit de contraste est indiqué uniquement Immobilisation
en cas de contre-indication ou non disponibilité de Repos au lit antalgique, décubitus strict tant que per
l'IRM, couplé à la scintigraphie. Il peut dans certains siste la douleur (1 à 3 semaines), suivi d'une verticalisa
cas être également utile à distance (fin de traitement) tion et mise en charge progressive.
pour évaluer la statique vertébrale dans les formes
les plus évoluées. 4. AUTRES MESURES
• La radiographie conventionnelle montre des ano • Antalgiques adaptés à la phase aiguë.
malies beaucoup plus tardivement que l'IRM, après • Prévention de la maladie thrombo-embolique : bas
3 à 4 semaines d'évolution : effacement du liseré cor de contention, mobilisation, héparine de bas poids
tical, pincement global ou partiel du disque atteint, moléculaire.
érosion en miroir des plateaux ou des coins antérieurs • Soins de kinésithérapie adaptés : mobilisation arti
des vertèbres adjacentes, parfois géodes sous-chon culaire une fois la phase douloureuse aiguë passée,
drales. À un stade évolué, réaction ostéophytique travail cardiopulmonaire lors de l'alitement, et à
condensante. distance, renforcement de la tonicité musculaire,
notamment rachidienne.
Diagnostic bactériologique
• Hémocultures systématiques (souvent positives
dans les spondylodiscites hématogènes). SPONDYLODISCITE, EN PRATIQUE
• Ponction-biopsie discovertébrale si les hémocul
• Infection hématogène : recherche porte d'entrée et
tures sont stériles (30 % des cas).
localisations secondaires (endocardite infectieuse).
· Elle doit être programmée d'emblée devant toute
• Syndrome rachidien d'horaire inflammatoire.
spondylodiscite et annulée si les hémocultures se
positivent, avec un agent infectieux compatible • Complications neurologiques à rechercher.
avec une spondylodiscite. • Hémocultures et si négatives ponction-biopsie
· Radioguidée ou en 2" intention chirurgicale, pour discovertébrale, antibiothérapie probabiliste ou
examens bactériologiques et histologiques qui per sur documentation selon l'état clinique du patient.
mettront de déterminer l'agent infectieux et/ou une • Chirurgie si souffrance médullaire.
histologie évocatrice (suppuration à pyogène ou • Immobilisation et prévention des complications
granulomatose évoquant une tuberculose). qe décubitus.
· Réalisation d'hémoculture au décours de la biopsie.
2. DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
Le contexte de survenue et les examens complémen
taires permettent d'éliminer un tassement vertébral, 6 Ostéite
une spondylarthropathie inflammatoire, un myélome ou
une métastase révélatrice d'un cancer. L'.ostéite est une infection de l'os, aiguë ou chronique,
A noter qu'il n'y a pas d'atteinte du disque intervertébral contractée soit par inoculation directe (plaie chronique,
dans les néoplasies. plaie secondaire à un traumatisme - fracture ouverte),
soit en post-opératoire (infection nosocomiale). Chez
3. PRINCIPES DU TRAITEMENT D'UNE l'adulte, les situations les plus fréquentes sont les
SPONDYLODISCITE HÉMATOGÈNE ostéites chroniques sur os natif ou sur matériel d'ostéo
synthèse. Contrairement à l'enfant, les formes aiguës
Antibiothérapie hématogènes (ostéomyélite) sont exceptionnelles.
• En cas de sepsis ou de choc septique, débuter en Le traitement de l'ostéite est le plus souvent médico
urgence le traitement antibiotique probabiliste après chirurgical.
113
UE6 - N ° 153
Diagnostic clinique
Le tableau 153-5 résume les principaux éléments cli
niques.
114
I nfections ostéo-ar.ticula1res IIOA] de l'adulte et de l'enfant UE6 - N ° 153
115
UE6 - N ° 153
FUE6-153-2 : Chronologie des infections ostéoart1culaires sur matériel et implications (d'après F. Valour)
l l l
Infection Inoculation per- ou post Infection AIGUË Infection
PRÉCOCE opératoire c� 4 semaines) CHRONIQUE
(< 3 mois) Pyogènes usuels : S. aureus, (> 4 semaines)
streptocoques, BGN
Infection Inoculation per- ou post Physio Multiplication Croissance
RE TARDÉE opératoire de bactéries pathologie bactérienne bactérienne
(3à 12 mois) à croissance lente , intense ralentie, biofilm,
développement plus insidieux séquestres
staphylocoques coagulase Clinique Fièvre Fièvre et
négative, Cutibacterium acnes, Signes signes locaux
corynébactéries ... inflammatoires inconstants.
locaux douleurs
Formes aiguës hématogènes mécaniques ou
Infection Formes aiguës hématogènes inflammatoires,
TARDIVE fistulisation
(> 12 mois) CAP Elevée Normale
ou peu élevée
Radiographies Normales Ostéolyse,
standards descellement
Stratégie Traitement conser Ablation des
*En cas d'inoculation par-opératoire, le début de
l'infection équivaut à la pose du matériel. chirurgicale vateur possible implants
2. PHYSIOPATHOLOGIE
Infection du pied diabétique
• Trois phénomènes liés directement au diabète
rendent compte du tableau :
Le pied diabétique est souvent la conséquence d'un • neuropathie diabétique responsable d'une insensi
diabète mal équilibré et de soins incorrects et mal bilité du pied et de la plaie, qui est donc négligée et
adaptés des plaies du pied. subit les contraintes mécaniques du poids du corps.
• vasculopathie : micro-angiopathie et macro-angio
1. ÉPIDÉMIOLOGIE pathie par athéromatose accélérée qui entraîne un
• 15 % à 25 % des diabétiques développent une plaie défaut de vascularisation, ce qui réduit les capa
chronique du pied au cours de leur vie ; dans 40 % à cités de défense et de cicatrisation.
80 % des cas, ces plaies s'infectent. • immunodépression par altération des fonctions
• l'.infection est la deuxième cause d'amputation après des polynucléaires sous l'effet de l'hypergly
l'artérite (chez les diabétiques). cémie:
116
Infections ostéo-articulaires (IOA] de l'adulte et de l'enfant
• entrainant une plus grande fréquence des trauma et augmente le risque d'amputation.
tismes cutanés passant inaperçus
• évoluant vers des ulcérations qui cicatrisent mal 5. EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
• et, dans les cas extrêmes, aboutissant à une gan
grène imposant l'amputation Biologie
la particularité anatomique du pied, la pression et les • Syndrome inflammatoire.
contraintes qui majorent l'ischémie favorisent l'exten • Évaluation du diabète: créatinine, glycémie, HBA1c.
sion de l'infection de la superficie vers la profondeur,
Imagerie
3. DIAGNOSTIC DE L'INFECTION DU PIED • Les signes radiologiques sont retardés de 2 à
DIABÉTIQUE 4semaines.
De nombreux tableaux cliniques distincts sont décrits • L.:examen TDM permet un bilan lésionnel.
dans ce cadre (mal perforant plantaire infecté (PUE6- • Doppler artériel si absence des pouls distaux et/ou
153-5), abcès ou phlegmon, gangrène humide parfois IPS< 0,9.
gazeuse, fasciite nécrosante, infection ostéo-articu
laire), Bactériologie
• Les prélèvements bactériologiques obéissent à cer
taines règles
· L.:écouvillonnage simple superficiel de la plaie est non
pertinent (contamination par la flore commensale).
· Recours possible à un prélèvement, à la curette du
fond de la plaie débridée et nettoyée.
· En cas de collection : ponction à l'aiguille.
• En cas d'ostéite : biopsie osseuse transcutanée (en
passant en zone saine).
Staphylococcus aureus est la bactérie le plus sou
vent rencontrée, mais l'infection est souvent polymi
crobienne.
• En fonction du type de lésion, de la durée d'évolution
et de la pression de sélection antibiotique, d'autres
bactéries peuvent être impliquées (TUE6-153-7).
117
• Voie d'administration et durée adaptées à la situation
clinique:
· 2 semaines en cas d'infection des parties molles,
• en cas d'ostéite, la durée s'échelonne :
· entre quelques jours en cas d'exérèse complète
de l'os infecté,
· à 6 à 12 semaines en l'absence d'exérèse osseuse.
Prévention
Education du patient :
• Inspection quotidienne des pieds.
• Port de chaussures confortables, vérifier absence de
corps étranger lors du chaussage.
• Ne pas marcher pieds nus.
• Prudence avec la pédicure (risque de plaies chro
niques).
• Signaler toute lésion suspecte.
UE6
N ° 154
Objectifs
1. DÉFINITIONS
• Connaître les portes d'entrée et les localisations
• Bactériémie/Fongémie : la définition est biologique :
secondaires les plus fréquentes des
présence de bactéries/champignons dans le sang.
bactériémies/fongémies.
• Le terme de «septicémie» n'est plus utilisé à l'heure
• Connaître l'indication des hémocultures et actuelle.
l'interprétation des résultats. • Les bactériémies et fungémies sont généralement
• Reconnaître un sepsis, un choc septique et associées à des stigmates d'infection (fièvre, syn
initier sa prise en charge thérapeutique (voir drome inflammatoire biologique).
item 328). • Une bactériémie est généralement en rapport avec
• Connaître les principes de !'antibiothérapie au un foyer infectieux focal (pneumonie, pyélonéphrite,
cours d'une bactériérnie ...) ; elle peut également être due à une translocation
de la flore digestive (dans le cadre par exemple d'une
lésion de la paroi colique, ou d'une neutropénie
Points importants (PNN < 500/mm3 ) ; enfin, elle peut être en rapport
avec un foyer endovasculaire (endocardite, throm
• Le diagnostic repose sur la réalisation de 2 à bophlébite infectée, infection de prothèse endovas
3 paires d'hémocultures bien remplies (10 ml), culaire).
qui doivent être réalisées avant toute antibio • Il faut distinguer la porte d'entrée (muqueuse ou
thérapie plaie cutanée, voire inoculation), l'éventuel foyer
• Rechercher les signes de gravité : sepsis ou infectieux (pneumonie, pyélonéphrite, colite, ménin-
choc septique gite...), les localisations secondaires (spondylodis-
• En cas de suspicion d'infection sur cathéter cite ...) et l'éventuel relai endovasculaire (endocar-
veineux central, prélever des hémocultures sur dite ...).
le cathéter et en périphérie
• Rechercher systématiquement la porte d'entrée, 2. ÉPIDÉMIOLOGIE
un éventuel foyer infectieux et les localisations L.:incidence des bactériémies/fongémies parmi les
secondaires septiques patients hospitalisés est de 1 %.
Un quart des bactériémies/fongémies sont associées à
des signes de détresse hémodynamique (sepsis, choc
septique). À l'inverse, seulement 40 % des sepsis ou
des chocs septiques sont associés à une bactériémie.
Les agents infectieux responsables et portes d'entrée
sont présentés pour information dans les figures FUE6-
154-1 et FUE6-154-2.
Cathéter
AutreBGN 20%
20%
Staphylo Digestif
coque 15%
30%
Uro-génital
Respiratoire 20%
E.coli
15%
30%
119
UE6 - N°154 Bacténemie et fongé 1e de ..
• La surveillance des flacons d'hémocultures est
2 Diagnostic positif généralement automatisée (détection de la crois
sance bactérienne/fongique).
• Les biologistes communiquent oralement aux clini
1. QUAND FAIRE LES HÉMOCULTURES? ciens l'information qu'une culture est positive, ainsi
Une bactériémie/fongémie est suspectée cliniquement que l'examen direct. Cet examen direct est obtenu
devant une fièvre élevée, ± accompagnée de frissons en 24-48 heures (temps habituel de pousse de
intenses, de foyers infectieux multiples ou chez un la plupart des bactéries) : l'identification et !'anti
patient neutropénique ou porteur de matériel étranger biogramme demandent classiquement 24 heures
(notamment cathéter veineux central). Dans de rares supplémentaires. Dans les endocardites, les hémo
cas, il existe à l'inverse une hypothermie, notamment cultures sont incubée pendant 10 jours (microbe à
dans certains cas de bactériémie à entérobactéries. croissance lente), d'où l'importance d'avertir le labo
Les hémocultures n'ont pas besoin d'être particulière ratoire de la recherche d'endocardite.
ment réalisées au pic de fièvre, de l'hypothermie et/ou • 11 existe actuellement des techniques permettant
des frissons. une identification plus rapide (PCR, spectrométrie
Dans certaines circonstances (sujet âgé, immunodé de masse [MALDI-TOF]), mais elles ne sont pas dis
primé, corticothérapie, traitement antipyrétique), les ponibles dans tous les laboratoires.
hémocultures doivent être réalisées même en l'absence
de fièvre. 4. COMMENT INTERPRÉ TER DES
HÉMOCULTURES POSITIVES?
2. COMMENT FAIRE LES HÉMOCULTURES? Deux paramètres sont à prendre en compte: l'espèce
(POUR INFORMATION) en cause et le nombre d'hémocultures positives au
• Mesures d'asepsie stricte : hygiène des mains de même agent infectieux.
l'opérateur, désinfection cutanée soigneuse de la
Plusieurs hémocultures sont positives :
zone de ponction, port de gants.
• Ponction d'une veine périphérique. • Dans la majorité des cas, le même germe est isolé
• Si suspicion de bactériémie/fongémie sur cathéter sur plusieurs flacons
central, prélever concomitamment des hémocul • Dans certaines situations (neutropénie, foyer digestif,
tures sur le cathéter et en périphérie. fistule vasculaire . ..), plusieurs agents infectieux
• Un prélèvement nécessite l'ensemencement de peuvent être présents dans les hémocultures.
2 flacons d'hémocultures (le premier en aérobiose, Une seule hémoculture est positive :
le deuxième en anaérobiose) après désinfection de
• Certains agents infectieux sont toujours pathogènes
l'opercule.
et doivent être pris en compte : Staphy/ococcus
• En cas de signes de gravité, 4 flacons lors de
aureus, Streptococcus pneumoniae, Escherichia
la même ponction sont réalisés, afin de ne pas
coli et autres entérobactéries, Pseudomonas aerugi
retarder la mise en route de !'antibiothérapie.
nosa, Bruce/la, Listeria, Pasteurella, Candida...
• Sinon, 4 à 6 flacons sont prélevés. Actuellement il
D'autres sont d'éventuels contaminants, car ils appar
n'y a pas de consensus clair : soit prélevés au même
tiennent à la flore cutanée et sont peu pathogènes
moment sur 1 à 2 sites différents, soit espacés d'au
staphylocoques coagulase négative, Cutibacterium
moins 30 minutes. 80-90 % des bactériémies sont
acnes, Corynebacterium spp., Bacillus spp.. Pour
détectées dès le premier prélèvement, et 88-99 % si
conclure à une bactériémie, le contexte clinique doit
on ajoute un 2• prélèvement (la sensibilité est fonc
être compatible (ex : porte d'entrée cutanée [infection
tion de la quantité de sang prélevée). Faire plus de
3 hémocultures (3 x 2 flacons : un anaérobie, un sur cathéter, toxicomanie IV...], présence de matériel
aérobie) n'apporte pas de renseignement supplé étranger [pace-maker ... ], neutropénie) et au moins
mentaire, et expose le patient à un risque de spo 2 flacons d'hémoculture, de 2 paires différentes
liation sanguine. doivent être positives au même agent infectieux (même
• Suspicion d'endocardite: il faut prélever les flacons antibiogramme), en l'absence d'autre agent isolé.
de façon espacée dans le temps (pour documenter
le caractère persistant de la bactériémie).
• Compte tenu de la faible concentration de bactéries/
champignons dans le sang (< 1 UFC/ml), il faut pré Conduite à tenir pratique devant
lever un volume de 10 ml de sang/flacon.
3 une suspicion de bactériémie/
• Les hémocultures doivent être prélevées idéalement
avant toute antibiothérapie. Seule exception : pur fongémie
pura fulminans (Cf. Chap. 148).
• Le laboratoire de bactériologie doit être informé
du contexte clinique, et de la recherche éventuelle 1. RÉALISER DES HÉMOCULTURES
d'agents infectieux particuliers. (BIEN REMPLIES !)
120
Bactériém1e et longé 1e de l'adulte et de UE6 - N°154
121
UE6 - N°154 Bactériém1e et fongémie âe l'aâulte ..
• Dès la bactériémie/fongémie confirmée par la positivité ponibilité en l'absence de signes de gravité, d'endo
de l'examen direct des hémocultures si tableau fébrile cardite, et de vomissements/malabsorption.
sans foyer infectieux identifié et sans signe de gravité • Bactéricide
Toute bactériémie avec sepsis est une urgence théra • Les indications d'une bithérapie antibiotique sont
peutique. limitées : élargir le spectre (ex : sepsis nosocomial :
bêta-lactamine + vancomycine) ; augmenter la vitesse
5. BIOMARQUEURS INFLAMMATOIRES de bactéricidie (ex : sepsis et surtout choc septique :
(CRP, PROCALCITONINE) bêta-lactamine + aminoside) ; limiter l'émergence de
mutants résistants (ex : Pseudomonas aeruginosa)
• Non spécifiques, valeur d'orientation uniquement
(Cf. item UE6 173).
• Une procalcitonine < 0,25 ng/ml rend peu probable
• Sauf exception (endocardite), la durée de !'antibio
l'existence d'une bactériémie/fongémie
thérapie est de 5 à 10 jours voire 14 jours, en fonc
• Il n'y a aucune justification à la doser systématique
tion des cas. Sa durée dépend de l'agent infectieux,
ment ; elle n'a d'intérêt que dans de rares situations.
de l'éventuel foyer infectieux principal, de la présence
m
de localisations septiques secondaires (ostéoarticu
laire, endocardite, ... ) et du terrain (neutropénique).
• En dehors du staphylocoque (Cf. infra), les bacté
Traitement riémies isolées, sans foyer infectieux, ni localisation
secondaire, ni relais endovasculaire, peuvent rece
Hospitalisation en service spécialisé (réanimation si voir un traitement court (5 à 7 jours selon les cas).
choc septique).
Antibiothérapie probabiliste en présence de
signes de gravité (TUE&-154-3)
1. ANTIBIOTHÉRAPIE
• Antibiothérapie probabiliste d'abord adaptée par En fonction de l'examen direct
l'examen direct des hémocultures, secondairement
optimisée avec les résultats de l'identification et de Cocci Gram positif: TUE6-154-4
!'antibiogramme. Bacille Gram négatif (contexte communau
• Antibiothérapie initialement parentérale, avec relais taire) : TUE6-154-5
per os si antibiotique possédant une bonne biodis-
• Bithérapie initiale avec pénicilline M car la vancomycine est moins rapidement active que la pénicilline M sur les
SASM
122
UE6 - N ° 154 et fongémie de l'adulte et de l'enfant
• Dès la bactériémie/fongémie confirmée par la positivité ponibilité en l'absence de signes de gravité, d'endo
de l'examen direct des hémocultures si tableau fébrile cardite, et de vomissements/malabsorption.
sans foyer infectieux identifié et sans signe de gravité • Bactéricide
Toute bactériémie avec sepsis est une urgence théra • Les indications d'une bithérapie antibiotique sont
peutique. limitées : élargir le spectre (ex : sepsis nosocomial :
bêta-lactamine + vancomycine) ; augmenter la vitesse
5. BIOMARQUEURS INFLAMMATOIRES de bactéricidie (ex : sepsis et surtout choc septique :
(CRP, PROCALCITONINE) bêta-lactamine + aminoside) ; limiter l'émergence de
mutants résistants (ex : Pseudomonas aeruginosa)
• Non spécifiques, valeur d'orientation uniquement
(Cf. item UE6 173).
• Une procalcitonine < 0,25 ng/ml rend peu probable
• Sauf exception (endocardite), la durée de !'antibio
l'existence d'une bactériémie/fongémie
thérapie est de 5 à 10 jours voire 14 jours, en fonc
• Il n'y a aucune justification à la doser systématique
tion des cas. Sa durée dépend de l'agent infectieux,
ment ; elle n'a d'intérêt que dans de rares situations.
de l'éventuel foyer infectieux principal, de la présence
de localisations septiques secondaires (ostéoarticu
laire, endocardite, ...) et du terrain (neutropénique).
• En dehors du staphylocoque (Cf. infra), les bacté
4 Traitement riémies isolées, sans foyer infectieux, ni localisation
secondaire, ni relais endovasculaire, peuvent rece
Hospitalisation en service spécialisé (réanimation si voir un traitement court (5 à 7 jours selon les cas).
choc septique).
Antibiothérapie probabiliste en présence de
signes de gravité (TUE&-154-3)
1. ANTIBIOTHÉRAPIE
• Antibiothérapie probabiliste d'abord adaptée par En fonction de l'examen direct
l'examen direct des hémocultures, secondairement
optimisée avec les résultats de l'identification et de Cocci Gram positif : TUE6-154-4
!'antibiogramme. Bacille Gram négatif (contexte communau
• Antibiothérapie initialement parentérale, avec relais taire) : TUE6-154-5
per os si antibiotique possédant une bonne biodis-
* Bithérapie initiale avec pénicilline M car la vancomycine est moins rapidement active que la pénicilline M sur les
SASM
Bactériémie et fongémie de l'adulte et de l'enfant UE6 - N ° 154
123
UE6 - N°154
Il est nécessaire de contrôler la négativation des Les candidémies sont des infections graves (40 % de
hémocultures sous traitement (après 48 h de traite mortalité). Débuter précocement un traitement antifon
ment). La persistance de leur positivité est en faveur gique adapté améliore le pronostic.
de l'existence de localisations septiques secondaires Les localisations secondaires septiques sont fré
ou d'une infection endovasculaire, notamment d'une quentes. Il est recommandé de réaliser systémati
endocardite. quement un fond d'œil (choriorétinite) et une écho
La durée de traitement est de 14 jours par voie paren cardiographie (endocardite), et de contrôler les
térale IV en cas de bactériémie non compliquée, sans hémocultures sous traitement jusqu'à négativation.
localisation septique secondaire, et avec une stérilisa Le traitement probabiliste d'une candidémie repose
tion précoce des hémocultures. Sinon, le traitement sur une échinocandine IV (caspofungine, micafun
durera de 2 à 6 semaines : traitement prolongé en cas gine), traitement fongicide actif sur la quasi-totalité des
d'abcès non drainés, et surtout en cas d'endocardite (4 espèces de Candida. Le traitement sera secondaire
à 6 semaines, voire � 6 en cas de valves prothétiques). ment adapté aux résultats mycologiques.
La durée totale de traitement d'une candidémie est
5. CAS PARTICULIER DES FONGÉMIES de 14 jours après négativation des hémocultures en
l'absence de localisation secondaire septique.
Seules les candidémies seront développées ici, car
elles représentent l'essentiel des fongémies.
Plusieurs espèces de Candida peuvent être impli
quées : C. a/bicans (la plus fréquente), C. glabrata
(15 %), puis C. parapsilosis, C. tropicalis, C. krusei... 5 Surveillance
Les Candida font partie de la flore commensale de la
cavité buccale et de l'ensemble du tube digestif. • Des signes de gravité à la phase initiale : prise régu
Les candidémies sont presque toujours associées aux lière des constantes (pression artérielle, vigilance,
soins, et surviennent sur un terrain à risque: immuno température, fréquence respiratoire, diurèse)
dépression (neutropénie, corticothérapie, ...), antibiothé • De l'efficacité : apyrexie en 3-5 jours, absence d'ap
rapie préalable (qui favorise la prolifération des Candida parition de nouvelles localisations secondaires
du fait du déséquilibre de la flore commensale digestive), • De la tolérance au traitement
voies veineuses centrales en place de manière pro • Principales indications des hémocultures de
longée, chirurgies abdominales itératives. contrôle : endocardite, bactériémie à S. aureus, can
didémie, évolution défavorable.
Les portes d'entrée les plus fréquentes sont :
• cathéter vasculaire En cas de persistance de la fièvre (TUE6-154-7) :
• chirurgie abdominale
• lésions des muqueuses digestives (ex : mucite lors
d'une chimiothérapie)
• toxicomanie IV
TUl::6-154-7: Conduite à tenir en cas de persista nce de la fièvre dans les bactériémies/fongémies
Vérifier que !'antibiothérapie Rechercher la survenue d'une
Vérifier l'évolutivité de l'infection
est adaptée complication iatrogène
• Vérifier que la porte d'entrée, le foyer · Antibiogramme • Infection associée aux soins
infectieux initial et les localisations · Posologie et modalités (notamment sur cathéter)
secondaires ont été identifiées et d'administration • Fièvre médicamenteuse
traitées ; drainer un éventuel abcès · Diffusion au site de l'infection • Maladie thromboembolique
ou empyème ; retrait d'un matériel · Rythme d'administration
infecté · Dosages sériques dans certains
· Hémocultures cas
Objectifs
CONSENSUS E T RECOMMANDATIONS
• Connaitre les populations à risque de tuberculose.
• Connaître l'épidémiologie de la résistance du BK. Prévention et prise en charge de la
• Connaître les indications et savoir inte1-préter une tuberculose en France. Synthèse et
IDR à la tuberculine, un test interféron gamma. recommandations du groupe de
• Diagnostiquer une primo-infection tuberculeuse, travail du Conseil Supérieur d'Hygiène
une tuberculose dans ses différentes localisations Publique de France (CSHPF, 2002-2003)
et chez l'immunodéprimé. http://www.invs.sante.fr/publications/
• Connaître les principes du traitement d'une tuber 2005/tuberculose_030205/rapport_
culose dans ses différentes localisations, et de sa tuberculose.pdf
surveillance notamment de l'observance.
• Connaître les mesures de prévention à appliquer
dans l'entourage d'un patient atteint de tubercu
lose.
lo o
Macrophages Macrophages épithélioïdes giganto-cellulaires
,,.,,_. ______a
infectés - --� �--- producteurs de lipides--------�
0 0 0 0
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Caséum 0 �
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Néo Macrophag Ü î
vaisseaux Coque
Fibroblastique + fibrose
Jeune granulome Granulome mature
1. SECTION 11 DÉTERMINANTS ÉPIDÉMIO• du caséum pendant une durée parfois longue (plu
LOGIQUES DE LA TUBERCULOSE (TUE6•155•1) sieurs décennies).
Il y a des facteurs de risque importants impliqués • 3. Le granulome actif se rompt avec externalisation
dans la survenue de la tuberculose des BK qui peuvent disséminer par 3 voies dépen
la dénutrition, dant des structures tissulaires lésées : par voie
des conditions socio-économiques défavorables bronchogène, et/ou par voie hématogène, et/ou
(pauvreté, précarité, milieu carcéral), par voie lymphatique.
l'émigration en provenance d'une zone de forte • 4. Les lymphocytes T activés exercent une action
endémie, cytotoxique qui déterge soit des granulomes entiers,
une immunodépression acquise (VIH/SIDA, immu soit des débris de granulome rompu, mais au prix
nodépression liée à une maladie et/ou la prise d'im de la création d'excavations ou cavernes paren
munosuppresseurs, les biothérapies anti-TNFa, la chymateuses pulmonaires confluentes. Les parois
corticothérapie au long cours). de ces cavernes sont tapissées de débris cellulaires
et de caséum constituant une biophase nutritive
2. SECTION 2 1 LA RELATION HÔTE-PATHOGÈNE pour le BK. De plus, ces cavernes sont aérées par
Après inhalation, le BK infecte les macrophages pul une/des bronchiole(s) créant un mllieu aérobie
monaires. également propice à une importante multiplication
L.:hôte forme un granulome qui est une réponse immune mycobactérienne (FUE6-155-2) permettant la trans
tissulaire centrifuge qui évolue dans le temps. Au centre mission interhumaine par voie aérienne.
du jeune granulome (figure FUE6-155-1, panel gauche),
les macrophages infectés acquièrent des caractéris
tiques de cellules épithéloides et giganto-cellulaires FUE6-155-2: Représentation schématique
d'une caverne tuberculeuse
car ils produisent en excès des lipides par action directe
du BK sur la chaine métabolique lipidique cellulaire. Ces
lipides vont servir de nutriments aux mycobactéries.
Aération par
Cette accumulation de lipides va conduire à la formation bronchioles
du caséum par éclatement de ces cellules géantes. La
production de caséum est spécifique des mycobacté
ries du Mycobacterium tubercu/osis complex. Dans
un granulome mature (figure FUE6-155-1, panel droit),
le caséum lipidique centre le granulome entouré de
macrophages épithélioïdes et giganto-cellulaires. Ces
derniers sont adossés à une couronne fibroblastique
contre laquelle s'agrègent des lymphocytes T.
À partir de là, plusieurs évolutions sont possibles
• 1. les BK ne peuvent pas être externalisés du
centre du granulome et meurent dans le caséum,
le granulome involue et se calcifie.
• 2. Le granulome reste à l'état latent avec des BK
.. quiescents» en position intracellulaire ou au sein
126
ifuberculose de l'adulte et de l'enfant UE6 - N ° 155
...-...
L.:infection chronique à BK est responsable de formes
cliniques latentes ou patentes (figure FUE6-155-3).
Seulement 1/3 des individus exposés à un inoculum ,.,..•.•
_,,.
de BK développent une primo-infection tuberculeuse. l •-�-·'
Formes latentes
• primo-infection tuberculeuse asymptomatique (PIT),
• infection tuberculeuse latente (ITL). 4. SECTION , 1 MÉCANISME DE
DÉVELOPPEMENT DE LA RÉSISTANCE DU BK
Formes patentes AUX ANTITUBERCULEUX
• La PIT peut être symptomatique,
la tuberculose maladie (TBM) qui regroupe un Dans la tuberculose active, la caverne est le lieu où la
ensemble de manifestations liées à un foyer orga biomasse mycobactérienne est la plus importante (90
nique focal ou à une forme disséminée de la maladie à 95% de l'inoculum) avec un rythme exponentiel de
(tableau TUE6-155-3). La localisation majoritaire est croissance.
la tuberculose pulmonaire commune. Des formes Au sein de cette population sauvage de M tubercu/osis
de tuberculoses extra-pulmonaires sont possibles existent des mutants résistants naturels aux antibio
(par ordre de fréquence) : tuberculose ganglion tiques antituberculeux majeurs (par mutation aléatoire,
naire, tuberculose ostéo-rachidienne (mal de Pott), en dehors de toute antibiothérapie).
tuberculose neuro-méningée, tuberculose des Le nombre de mutants résistants naturels varie
séreuses (pleurésie, péricardite), tuberculose uro 1/100 000 (10·5) pour !'isoniazide (INH), et 1/10 000 000
génitale, tuberculose digestive, tuberculose ORL. (10..7) pour la rifampicine. Ainsi, au sein d'une caverne
• Enfin, la dissémination peut être hématogène avec qui contiendrait 1x108 BK, il y a avant traitement, au
le développement d'une miliaire tuberculeuse par moins 1000 BK naturellement résistants à l'INH et
ensemencement multi-viscéral (FUE6-155-4). 10 BK naturellement résistants à la rifampicine.
/-cl:. �·,
Primo-infection (1/3)
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NON infecté (2/3)
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Tuberculose Primaire Infection Tuberculeuse Latente (ITL)
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Guérison
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Réactivation endogène
127
UE6 - N ° 155 ..
Donc, dans la tuberculose active, l'existence des sélection de bactéries résistantes à l'antibiotique (figure
mutants résistants naturels contre-indique l'utilisation FUE6-155-5).
d'une monothérapie, qui conduit rapidement à la
1 antibiotique
1 Croissance
••
...
Bacilles sensibles à l'antibiotique
128
Tuberculose de l'adulte et de UE6 - N ° 155
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♦ ♦ ♦ ♦ ♦ Tuberculose
multi-sensible
5368 5323 5574 5753 5276 5187 4991 4975 4939 notifiée
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UE6 - N ° 155
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55 3 : Tuberculose ma ladie
Épidémiologie Examens Évolution
Clinique
physiopathologie complémentaires Complications
:ulose · Mécanisme de · Toux prolongée, Radiographie et scanner du thorax (PUE6- Évolution
,aire I dissémination expectoration 155-1 et 155-2): 1. Si non traitée :
par voie muco-purulente • infiltrats des sommets uni- ou bilatéraux, • mortelle dans 50 %
bronchogène à ou hémoptoïque évocateurs si excavés des cas
partir du nodule · Douleurs · caverne unique ou multiple : · guérison spontanée
de primo thoraciques peu · nodule isolé (tuberculome) dans 25 % des cas
infection fréquentes Diagnostic de certitude = bactériologique · évolution chronique
· Atteinte · Dyspnée si avec isolement de bacilles tuberculeux dans 25 % des cas
préférentielle des forme évoluée · Prélèvements : · Si traitée :
lobes les mieux ou atteinte • sécrétions bronchiques : expectorations · guérison quasi
ventilés (sommets pleurale si toux productive (3 j de suite), tubages constante sous
et segments • Signes généraux gastriques le matin à jeun (3 j de suite) si le traitement adapté et
postérieurs) chroniques: sujet n'expectore pas, LBA si nécessaire correctement suivi
· Forme excavée la amaigrissement, (si crachats négatifs à l'examen direct) et en l'absence de
plus productrice asthénie, avec tubage le lendemain multi-résistance
de bacilles, fièvre souvent · prélèvements biopsiques documentée sur
source de vespérale, ·Techniques : l'antibiogramme.
transmission à sueurs · examen microscopique (mise en Complications
l'entourage. nocturnes évidence de SAAR) • Localisation(s) extra
· Test de dépistage rapide moléculaire pulmonaire(s)
(PCR) de la tuberculose (à effectuer sur · Miliaire
au moins un des prélèvements initiaux
du patient) permettant de différencier
rapidement Mycobacterium tuberculosis
d'une autre mycobactérie et de détecter
l'existence d'un gène de résistance à
certains antituberculeux.
· culture (milieu solide de Lowenstein
Jensen = pousse en 3-4 semaines,
ou milieux liquides plus rapides) avec
identification.
· antibiogramme : étude impérative de la
sensibilité in vitro aux antituberculeux.
· Détection de M. tubercu/osis par PCR :
détection des mutations de résistance
par PCR, notamment gène rpoB pour la
rifamnir.inA
UE6 - N ° 155
TUE6-155-3: Suite
Épidémiologie Examens Évolution
Formes Clinique
physiopathologie complémentaires Complications
Tuberculose Survenue soit peu Fièvre prolongée, · Radiographie du thorax et Décès en l'absence
miliaire après la primo- sueurs nocturnes, TDM: images micronodulaires de traitement adapté
infection avec syndrome (1 à 2 mm) disséminées précoce.
évolution d'un seul de détresse régulièrement, dans les deux
tenant (miliaire respiratoire champs pulmonaires
septique), soit en aiguë, signes · Biologie: pancytopénie
phase terminale d'une neuro-méningés (infiltration médullaire),
tuberculose chronique (nourrissons), cholestase anictérique
non traitée (miliaire péricardite · Mise en évidence du BK par
cryptique). culture:
Mécanisme de · Hémocultures sur milieux
dissémination par spéciaux (circulation
voie hématogène vers hématogène)
différents organes · Sécrétions bronchiques
(poumons, rein, · LCS
foie, rate, méninges, • Biopsie(s) : hépatique,
os, péricarde), et ostéo-médullaire
formation de multiples
granulomes de la taille
d'un grain de mil.
Formes extra- 25 % des cas de Dans tous les cas, importance
pulmonaires tuberculose en de l'histologie (granulome
(par ordre de France (plus si épithélioïde et giganto-
fréquence) immunodépression) cellulaire avec nécrose
caséeuse)
Tuberculose Localisations basi- Adénites souvent · Par biopsie ou par ponction à · Fistule
ganglionnaire cervicales les plus volumineuses, l'aiguille fine
fréquentes, puis diffuses, tendance • Mise en évidence de BAAR
médiastinales à la fistulisation à à l'examen microscopique et
la peau -- culture positive
Tuberculose Par contiguïté, Spondylodiscite · Radiographie osseuse, IRM · Epidurite
osseuse dissémination tuberculeuse ou rachis · Compression
hématogène ou mal de Pott: · Ponction-biopsie avec mise médullaire (paraplégie)
lymphatique ± abcès froids en évidence de granulome • Déformations
et culture positive dans 50 % rachidiennes sévères
-- . des cas • Tassements vertébraux
Pleurésie Rare en France Évolution le · Radiographie de thorax: • Fibrose pleurale
tuberculeuse (< 10 % des plus souvent épanchement pleural (pachy-pleurite, à
pleurésies) insidieuse ; · Ponction pleurale: liquide évolution calcifiante et
Satellite d'une syndrome pleural clair, exsudatif, lymphocytaire rétractile
primo-infection (toux, douleur (500 à 2 500 éléments, 90 % «os de seiche»)
(jeunes adultes) ou pleurale) de lymphocytes) ; recherche
de l'extension locale de BK habituellement négative
d'une réactivation à l'examen microscopique et
tuberculeuse positive dans < 50 % des cas
pulmonaire en culture
• Biopsie pleurale (examen
histologique et cultlJ�e).
Péricardite Rare en France Évolution subaiguë · Anomalies ECG diffuses, · Tamponnade
tuberculeuse ; fièvre, douleurs concordant dans toutes les · Péricardite chronique
thoraciques, dérivations, dans 90 % des constrictive
dyspnée, cas (Cf. Item 274)
frottement • Radiographie du thorax:
péricardique élargissement de la silhouette
dans 50 % des cardiaque, calcifications de
cas, parfois l'enveloppe péricardique
Tamponnade · Échographie cardiaque
(urgence • Culture du liquide péricardique
thérapeutique) positive dans 50 % des cas
132
ifuberculose de l'adulte et de l'enfant UE6 - N ° 155
TUE6-155 3 : Suite
Épidémiologie Examens Évolution
Formes Clinique
physiopathologie complémentaires Complications
Tubercule • Début progressif • Hyponatrémie (SIADH) · Décès ou séquelles
neuro précédé d'une • Ponction lombaire: neurologiques
méningée altération de l'état méningite lymphocytaire sévères dans 50 %
général avec hyperprotéinorachie et des cas avec déficits
· Syndrome hypoglycorachie focaux, hémiplégie ou
méningé · Arachnoidite de la base paraplégie
· Rhomb- (méningite basillaire) en IRM
encéphalite · Culture du LCS (plus rentable
· Déficits focaux si_alJ moin�_1 à 2 ml)
Tuberculose · Fréquente Asymptomatique, Urines, 3 jours de suite, · Hydronéphrose
des voies mais souvent dysurie, douleurs prélèvement sur la totalité de · Dissémination génitale
urinaires asymptomatique des flancs la miction du matin (80 à 90 % • Néphrite interstitielle
• A évoquer devant de positivité en culture) granulomateuse
une leucocyturie · Rétraction vésicale
ci�e.e_tig1Je _ .
Tuberculose Souvent satellite · Homme: · Homme: calcifications Stérilité
génitale d'une atteinte prostatite, épididyme ou prostate
rénale (homme) ou épididymite ; · Femme : culture sur
hématogène (femme) masse scrotale menstruations ou frottis
· Femme : troubles cervicaux, diagnostic
menstruels, chirurgical
douleur abdomino
r.:i_elvit3_n_ne
Tuberculose Toutes localisations Fibroscopie · Tuberculose
digestive possibles, dont œsogastroduodénale, péritonéale
iléoca3cale: colonoscopie pour biopsies. · Ascite réfractaire
douleurs
abdominales,
anorexie, diarrhée,
obstruction,
h_émorrc:!gie
Tuberculose Rare, par · Ulcération · Prélèvement local Rare et très
laryngée contamination douloureuse · Toujours vérifier vacuité du contagieuse
aérienne ou · Toux, dysphagie, cavum.
hématogène odynophagie,
wheezing
• Rifampicine + isoniazide
Connaître les principes du Rifampicine + isoniazide + pyrazinamide.
traitement d'une tuberculose dans
6 ses différentes localisations, et 2. ANTITUBERCULEUX DE DEUXIÈME LIGNE
de sa surveillance notamment de Les antituberculeux de 2° ligne sont réservés à la prise
l'observance en charge de la tuberculose multi-résistante.
L:utilisation de beaucoup de ces médicaments est
Le traitement antituberculeux est impérativement une asservie à une autorisation temporaire d'utilisation
multi-thérapie. (ATU). Les principaux antituberculeux de 2° ligne sont
Son principe repose sur : les aminosides (streptomycine, amikacine), la capréo
• une activité sur les différents phénotypes mycobacté mycine (ATU), les fluoroquinolones (moxifloxacine, lévo
riens (intracellulaire dans les macrophages, extracellu floxacine), l'éthionamide (ATU), l'acide para-amino saly
laire dans le caséum et les cavernes, Cf. supra). cyclique PAS (ATU), la cyclosérine (ATU), le linézolide, la
la prévention de l'émergence de la résistance (Cf. bedaquiline, le délamanide.
supra).
3. INDICATIONS ET MODALITÉS DE TRAITEMENT
1. ANTITUBERCULEUX DE PREMIÈRE LIGNE
Tableau TUE6-155-4 Indications
Formes combinées associant 2 ou 3 antituberculeux
(améliorent l'observance, en réduisant le nombre de Infection tuberculeuse latente (ITL}
comprimés, et réduisent le risque de sélection de Le traitement de l'ITL s'inscrit dans la stratégie de
résistances) baisse de l'incidence de la tuberculose et de contrôle
133
UE6 - N°155 ifuberculose de l'adulte et de l'enfant
de la maladie car cette prise en charge permet de · enfants et adolescents en contact étroit avec
réduire le réservoir de patients infectés. patient tuberculeux bacillifère,
Nécessité d'éliminer au préalable une tuberculose • virage récent de l'IDR tuberculine ou positivation
maladie par la recherche de signes cliniques et radio récente des tests IGR A,
logiques. Au moindre doute, et notamment en cas • immunodéprimé.
d'anomalie radiologique, les prélèvements respiratoires
Tuberculose-maladie
(expectorations ou tubages) seront réalisés.
D'une manière générale, on ne cherche à poser le dia Toute tuberculose-maladie active, confirmée ou forte
gnostic d'ITL que si ce diagnostic débouche sur un ment suspectée.
traitement, c'est-à-dire dans les situations suivantes :
Modalités de traitement
• immunodéprimé (ex. corticothérapie prolongée,
immunodépresseur, anticorps anti-TNF, infection à Infection tuberculeuse latente (ITL)
VIH, greffe d'organe, etc.) ou patient susceptible de le Deux schémas thérapeutiques possibles (TUE6-155-5)
devenir (bilan avant initiation anti-TNF, greffe d'organes), dont un schéma en monothérapie car inoculum bactérien
• infection tuberculeuse récente (dans l'année pré- faible:
cédente), • isoniazide seule pendant 9 mois,
• enfant (âge< 15 ans). · rifampicine et isoniazide pendant 3 mois.
Primo-infection tuberculeuse (PIT) Primo-infection tuberculeuse (PIT) et tubercu
• PIT asymptomatique (clinique et radiologie) : lose maladie
• discussion au cas par cas L'antibiogramme phénotypique testant la sensi
• traitement de la PIT systématique chez : bilité in vitro de la souche de BK aux antituberculeux
134
Tuberculose de l'adulte et de UE6- N ° 155
majeurs doit être systématiquement effectué, nécessi • Sérologies VIH, hépatites B et C : proposées systé
tant parfois plusieurs semaines de culture. Il peut être matiquement car association épidémiologique.
étendu aux antituberculeux de seconde ligne en cas de • Fond d'œil, champ visuel et vision des couleurs (si
souche MOR ou XDR. traitement comprenant éthambutol) -> ne doit pas
Un test génotypique de diagnostic rapide de tuber retarder la mise en route du traitement.
culose MDR, basé sur la détection du gène rpoB por La multi-thérapie antibiotique est prise en une seule
tant la résistance àla rifampicine, peut être réalisé direc prise orale quotidienne, à jeun 1 heure avant ou
tement sur les prélèvements respiratoires avec examen 2heures après repas (optimisation absorption).
direct microscopique positif. Il doit être proposé avant Il s'agit d'un schéma thérapeutique de 6 mois (y com
toute initiation de traitement une recherche de mutations pris localisations osseuses et/ou patient vivant avec le
du gène rpoB utilement couplée àla recherche de muta VIH) avec une quadrithérapie rifampicine, isoniazide,
tions conférant la résistance à!'isoniazide. pyrazinamide et éthambutol pendant les 2 premiers
L:hospitalisation est requise pour tout malade suspect mois (TUE6-155-5). L.:éthambutol est interrompu dès
de tuberculose pulmonaire (contrôle de la contagiosité). que la sensibilité de la souche à !'isoniazide (INH) est
Hospitalisation en chambre individuelle avec des affirmée.
«précautions complémentaires AIR» Puis bithérapie isoniazide, rifampicine, pendant 4 mois.
• porte fermée, Cas particuliers des tuberculoses neuro-méningées :
• chambre àpression négative, àdéfaut aération suf une durée de traitement de 9 à 12 mois est conseillée.
fisante de la chambre, Cas particulier de la femme enceinte :
• déplacements du malade en dehors de la chambre • La quadrithérapie conventionnelle est recommandée,
limités au maximum, • L.:administration de rifampicine au cours des dernières
• tout personnel soignant ou visiteur doit porter un semaines de grossesse peut entraîner des hémorra
masque type FFP2pour tout séjour dans la chambre, gies maternelles et néonatales prévenues par l'admi
• le malade doit également porter un masque de pro nistration de vitamine K1 àla mère et àl'enfant,
tection type «chirurgical» lors des visites, ou en cas • L.:administration d'isoniazide doit s'accompagner
de déplacement, d'une prescription de vitamine B6.
• levée des précautions si apyrexie, régression de la Adjonction Vitamine 86 : prévention systématique de
toux et négativation de l'examen direct des prélève la neuropathie périphérique causée par !'isoniazide
ments (médiane 15 jours après le début du traitement). chez les patients à risque, outre la grossesse : alcoo
Le traitement antituberculeux lisme, dénutrition, neuropathie préexistante, insuffi
Une information doit être obligatoirement donnée au sance rénale, infection par le VIH.
patient (loi du 4 mars 2002 : maladie exposant les tiers Attention aux interactions médicamenteuses avec la
àun risque de contamination) sur les modalités de trans rifampicine (contraceptifs œstroprogestatifs, traitements
mission du BK, la procédure de déclaration nominative antirétroviraux, anti-vitamines K, anti-épileptiques).
de la maladie déclenchant une enquête, la nécessité du Le traitement adjuvant par corticothérapie est sys
suivi du patient lui-même et des sujets contacts. tématique d'emblée en cas de tuberculose neuro
L:éducation du patient est cruciale centrée sur la méningée et peut être proposé en cas d'atteinte
nature et la durée du traitement, l'importance de l'ob péricardique. À discuter en cas de miliaire, de signes
servance. de gravité, de compression mécanique (ex: obstruction
Il n'existe pas en France d'injonction légale de traitement. bronchique chez l'enfant).
Certains examens sont requis avant le début du traite Déclaration obligatoire de la maladie comportant
ment: 2éléments distincts
• Fonction rénale (créatinine sérique). • le signalement immédiat nominatif àvisée opération
• Transaminases. nelle, urgent au médecin inspecteur de l'ARS;
• Recherche d'une grossesse chez la femme en âge • la notification anonyme pour le recueil épidémiolo
de procréer, par un interrogatoire (date des dernières gique des données.
règles) et si nécessaire un dosage des l3HCG. Prise en charge à 100 % par la sécurité sociale (ALD
• Uricémie (si traitement comprenant pyrazinamide). 29).
La surveillance après la mise en route du traitement • Dosages sériques des antituberculeux si suspicion
est fondamentale et s'organise autour de 3 axes : la de mauvaise observance, de malabsorption diges
tolérance, l'efficacité et l'observance du traitement tive ou d'interactions médicamenteuses.
antituberculeux.
Observance
Tolérance (TUE6-155-6) Le médecin en charge du suivi doit pouvoir savoir si le
NFS Plaquettes et transaminases au minimum à traitement a été mené à son terme d'où:
J7-J14, J30, puis tous les deux mois. • mise en œuvre de tous les moyens disponibles pour
Efficacité (TUE6-155-6) que le traitement puisse être mené à son terme
• Amélioration clinique. (contrôle de la prise des médicaments, vérification
• Radiographie du thorax à J30, M2 et M6 (tubercu de la coloration des urines sous rifampicine, comp
lose-maladie pulmonaire). tabiliser les boites, dosage de l'uricémie).
• Recherche systématique de BK à J15 pour vérifier • pour les patients perdus de vue, utiliser les disposi
la négativation de l'examen microscopique et ainsi tifs hospitaliers et de santé publique pour rechercher
pouvoir lever les précautions complémentaires «Air•. le patient.
Si l'examen direct est positif, les prélèvements sont
répétés régulièrement jusqu'à négativation.
136
Tuberculose de l'adulte et de l'enfant UE6- N ° 155
à vacciner précocement, dès la 1 ère année de vie (et Pour en savoir plus
jusqu'à 15 ans), par le BCG les enfants à risque élevé - Tuberculose active. Guide HAS Affection de longue durée 2007.
de tuberculose. http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/
pdf/07-029_tuberculose-guide_edite_sans_lap.pdf
- Enquête autour d'un cas de tuberculose. Rapport du groupe de
Sont considérés comme enfants à risque élevé de travail du Haut Conseil de la Santé Publique 2013 http://www.
tuberculose les enfants qui répondent au moins à l'un hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=391
des critères suivants : - Tuberculose et test de détection de l'interféron gamma.
enfant né dans un pays de forte endémie tubercu Rapport du groupe de travail du Haut Conseil de la Santé
leuse; Publique, juillet 2011 http://www.hcsp.fr/docspdf/avisrap
ports/hcspr20110701_interferongamma.pdf
enfant dont au moins l'un des parents est originaire
de l'un de ces pays;
enfant devant séjourner au moins un mois d'affilée
dans l'un de ces pays
enfant ayant des antécédents familiaux de tubercu
lose (collatéraux ou ascendants directs);
enfant résidant en lie-de-France ou en Guyane ;
enfant dans toute situation jugée par le médecin à
risque d'exposition au bacille tuberculeux (conditions
de logement précaire, surpeuplé ; conditions socio
économiques précaires ; contact(s) régulier(s) avec
des adultes originaires d'un pays de forte endémie).
Complications post-BCG :
• loco-régionales : ulcération au site de l'injection (1
à 2 %, durée de plusieurs mois), adénite (évoluant
parfois vers la caséification et la fistulisation).
• Systémique : "bécégite" généralisée (rarissime, chez
l'immunodéprimé).
UE6
N ° 156
1. GROUPES À RISQUE
Points importants • Personnes non ou mal vaccinées contre le tétanos.
• Le tétanos est rare en Europe, et touche • Dans les pays développés : les sujets âgés avec une
essentiellement les personnes âgées non ou prédominance féminine (moins bonne couverture
mal vaccinées. vaccinale car pas de service militaire) entre 2005 et
• Taxi-infection grave dont la létalité est de 30 %. 2014, 78 % des 95 cas déclarés en France avaient
• La prévention repose sur la vaccination et plus de 70 ans et 72 % étaient des femmes.
l'administration d'immunoglobulines spécifiques • Dans les pays à ressources limitées : les nouveaux
humaines. nés de mère non vaccinée contre le tétanos.
• Les indications du vaccin et des immunoglobu
lines dépendent du statut vaccinal du sujet et 2. NATURE ET TYPE DE PLAIE
de la gravité de la plaie. • Toute effraction cutanéomuqueuse.
• Dans les pays à ressources limitées : tétanos du
post-partum ou lors d'avortement septique. Tétanos
néonatal (150 000 décès par an selon l'OMS).
• Le tétanos est une taxi-infection aiguë grave due Savoir appliquer la prophylaxie
à Clostridium tetani, bacille anaérobie strict Gram conduite à tenir devant une plaie
positif, tellurique.
• La neurotoxine induit des spasmes musculaires,
prédominant au niveau de la machoire intialement
1. TRAITEMENT DE LA PLAIE
(trismus non douloureux, sans fièvre), puis généra
lisés. l..'.association d'un trismus non fébrile après une • Désinfection
plaie souillée (clou rouillé, etc...) doit faire considérer • Parage (excision des tissus nécrotiques, ablation des
la maladie et faire prescrire la vaccination et la séro corps étrangers)
thérapie (immunoglobulines spécifiques de la toxine • Ne pas suturer si le parage n'est pas satisfaisant
tétanique) immédiatement sans attendre la confir (zones de vitalité douteuse, corps étrangers résiduels)
mation biologique. Si la plaie n'est pas cicatrisée lors • Proscrire tout pansement occlusif.
du trismus, un prélèvement local peut contribuer à
un diagnostic rétrospectif (culture Clostridium tetani, 2. ÉVALUER L'IMMUNISATION ANTITÉTANIQUE
recherche de la toxine par PCR -CNR uniquement-, • Sur carnet de vaccination ou autre document médical.
recherche de l'effet toxinogène par injection à la souris • Des tests immunologiques rapides de détection des
-CNR uniquement-). anticorps antitétaniques sont parfois utilisés dans les
• Maladie non immunisante (-> nécessité de vacciner services d'urgence pour limiter les prescriptions d'im
les patients au décours) et non contagieuse (pas de munoglobulines (évaluation en cours donc aucune
précautions complémentaires). recommandation actuelle sur l'utilisation de ces tests).
• Contamination par des spores tétaniques à la suite
d'une effraction cutanéomuqueuse chez un sujet 3. VACCINATION ANTITÉTANIQUE :t
non ou mal vacciné.
ADMINISTRATION D'IMMUNOGLOBULINES
• Maladie à déclaration obligatoire. Seul le tétanos
HUMAINES ANTI-TÉTANIQUES (TUE6-156-1)
généralisé est à déclaration obligatoire (https://www.
formulaires.modernisation.gouv.fr/gf/cerfa_12208. • Les indications du vaccin antitétanique à base d'ana
do). Attention, le trismus correspond à un tétanos toxine tétanique sont fonction du statut vaccinal du
généralisé à l'exclusion d'une forme céphalique pure sujet et de la gravité de la plaie ou blessure.
sur plaie locale (tétanos localisé = un seul membre • Les immunoglobulines anti-tétaniques sont ajou
ou ténanos céphalique pur). tées en cas de risque important, pour couvrir le
délai d'apparition des anticorps protecteurs après le
rappel vaccinal.
139
Personne à jour de ses Personne non à jour
Type de blessure vaccinations selon le calendrier
vaccinal en vigueur*
Mineure, propre Pas d'injection. Administration immédiate d'une dose de
Préciser la date du prochain rappel. vaccin contenant la valence tétanique.
Proposer si nécessaire un programme de
mise à jour et préciser la date du prochain
rappel.
Majeure•• ou susceptible Pas d'injection. Dans un bras, immunoglobulines tétaniques
d'avoir été contaminée Préciser la date du prochain rappel. humaines 250 UI.
par des germes d'origine Dans l'autre bras, administration d'une dose
tellurique de vaccin contenant la valence tétanique.
Proposer si nécessaire un programme de
mise à jour vaccinale et préciser la date du
prochain rappel.
* Personnes âgées de moins de 65 ans ayant reçu une dose de vaccin contenant une valence tétanique depuis moins de vingt ans. Per
sonnes âgées de 65 ans et plus ayant reçu une dose de vaccin contenant une valence tétanique depuis moins de dix ans.
•• Plaie majeure : plaie étendue, pénétrante, avec corps étranger ou traitée tardivement.
141
UE6 - N ° 157 Infections urinaires âe l'aâulte. Connaître les JJar.t1cularités âe l'infection urinai
• Autres bactéries plus rarement (autres entérobac être préservée (risque d'émergence de résistances),
téries, Pseudomonas aeruginosa, Corynebacterium il faut privilégier les alternatives.
urealyticum, entérocoques). • Les antibiotiques fréquemment actifs sur les souches
!..'.épidémiologie bactérienne se modifie en cas d'infec de E. coli productrices de BLSE sont les carbapé
tions récidivantes ou d'infections à risque de complica nèmes (sensibilité constante), la fosfomycine-tromé
tion, avec diminution de la fréquence de l'E. coti (65 % tamol (sensibilité > 98%), la nitrofurantoïne (> 90%),
des cas) et apparition d'espèces bactériennes habituel l'amikacine (90%), la céfoxitine (non hydrolysée par
lement peu virulentes sur un appareil urinaire normal. les BLSE), la pipéracilline-tazobactam (> 80 %), la
Le tableau TUE6-157-1 présente les principales données témocilline et le pivmécillinam (70-90%).
sur la prévalence de la résistance aux antibiotiques des
souches d'E. coli communautaires en France.
Facteurs de risque d'IU à entérobactérie produc
TUE6-157-1 : Résistances aux antibiotiques des trice de BLSE (EBLSE) :
souches d'E. co/i communautaires • antécédent de colonisation/lU à EBLSE < 6 mois
Prévalence de • prise d'amoxicilline-acide clavulanique, C2G,
Antibiotiques C3G ou fluoroquinolone < 6 mois
la résistance
• voyage en zone d'endémie EBLSE
<5% Fosfomycine - trométamol
Nitrofurantoine • hospitalisation <3 mois
Aminosides • vie en institution de long séjour
Proche de 5% Céphalosporines de
3" génération (C3G)
Aztreonam 3. PHYSIOPATHOLOGIE
Fluoroquinolones (IU simple)
Physiologiquement, l'urine est stérile. Seul l'urètre distal
10-20% Fluoroquinolones (IU à risque de
complication) est colonisé par la flore périnéale.
Pivmécillinam Dans les IU, le réservoir de bactéries est digestif et/ou
vaginal. La bactérie migre pour atteindre le méat uré
> 20% Amoxicilline
tral, et remonte par voie ascendante le long de l'urètre
Amoxicilline - acide clavulanique
pour gagner la vessie, et parfois le rein.
Cotrimoxazole et triméthoprime
La � résulte de la réponse inflammatoire à l'adhé
Concernant les fluoroquinolones sion des bactéries à la surface de la muqueuse de la
Il faut éviter les prescriptions répétées de fluoroqui vessie ou de l'urètre.
nolones chez un même patient (sélection de résis La pyélonéphrite aiguë (PNA) est un état inflammatoire
tances). transitoire d'origine infectieuse, atteignant le rein et sa voie
On ne doit pas les prescrire en probabiliste chez un excrétrice, responsable d'un œdème, d'un afflux leuco
patient ayant reçu un traitement par quinolones cytaire et d'une ischémie localisée du parenchyme rénal.
dans les 6 mois précédents (quelle qu'en ait été l'indi La longueur de l'urètre, chez l'homme, est un bon
cation), car le risque de résistance est alors augmenté. moyen pour prévenir la migration ascendante des bac
Il faut éviter de les prescrire si la bactérie est résis téries du méat urétral vers la vessie.
tante à l'acide nalidixique ou à la norfloxacine, car De nombreux systèmes luttent contre la colonisation
cela témoigne d'un 1 °' niveau de mutation, et donc de l'appareil urinaire par des bactéries pathogènes. Le
d'une augmentation des concentrations minimales flux permanent de l'urine au niveau urétéral, les mic
inhibitrices (CMI) de ciprofloxacine, ofloxacine et tions au niveau vésical luttent contre le phénomène.
lévofloxacine, avec risque d'échec clinique. !..'.adhésion bactérienne est également limitée en pré
Concernant les C3G : sence d'une muqueuse urothéliale saine.
La résistance de E. coli aux C3G injectables dans les IU Enfin, les constantes biochimiques de l'urine limitent la
communautaires progresse et est actuellement proche croissance bactérienne (pH acide, osmolarité faible).
de 5%, avec une grande variabilité selon la présenta Cependant. certains facteurs de l'hôte peuvent égale
tion clinique, le terrain et d'une région à l'autre. La pro ment favoriser l'infection.
duction d'une B-lactamase à spectre étendu (BLSE) Les infections urinaires sont plus fréquentes chez
est le principal mécanisme de résistance (plasmidique), la femme en partie parce que l'urètre est plus court.
rendant la bactérie multirésistante. Les rapports sexuels favorisent également les IU.
Concernant le risque d'IU à entérobactérie productrice Les IU peuvent être iatrogènes, secondaires à des
de BLSE (EBLSE) manœuvres instrumentales (sondage, endoscopie).
En l'absence de données permettant d'évaluer le Toute situation entraînant une stase urinaire favorise
risque individuel d'IU à EBLSE, il est recommandé de l'infection : uropathie obstructive, certains médica
ne prendre en compte la possibilité d'une EBLSE ments (anticholinergiques, opiacés, neuroleptiques).
� pour les IU graves lors du choix de !'antibio Durant la ménopause, la carence œstrogénique entraîne
thérapie probabiliste. des modifications de la flore bactérienne vaginale.
!..'.augmentation de la prévalence de E. coli produc Le diabète favorise les IU par la glycosurie et les
teur de BLSE dans les IU communautaires expose troubles de la miction.
au risque d'une augmentation des prescriptions de Au total, les IU simples sont plus souvent dues à des
carbapénèmes. Cette classe d'antibiotiques devant souches bactériennes virulentes, dites uropathogènes,
142
Infections urinaires de l'adulte Connaître les JJarticularités de ri ... . . . UE6 - N ° 157
alors que les IU à risque de complication peuvent être et de la pilosité périnéale. La présence de cellules épi
liées à des bactéries moins virulentes, qui profitent d'un théliales à l'examen direct du prélèvement est le témoin
terrain favorable. d'une contamination.
Seul un recueil fait dans de bonnes conditions permet
4. ÉPIDÉMIOLOGIE à l'ECBU d'être utile pour le diagnostic.
Les IU sont des infections très fréquentes.
La prévalence est beaucoup plus élevée chez la femme Modalités pratiques
que chez l'homme. Un tiers des femmes a une IU au • Cet examen doit être réalisé avant toute antibiothé
cours de leur vie. Chez la femme, la fréquence augmente rapie et si possible au moins 4 h après la miction
avec l'âge avec 2 pics, l'un au début de la vie sexuelle et précédente pour permettre un temps de stase suffi
l'autre après la ménopause. La grossesse est un facteur sant dans la vessie (le compte de bactéries est alors
favorisant. Chez l'homme, la fréquence augmente après maximal).
50 ans du fait de la pathologie prostatique. • Le prélèvement doit être précédé d'une hygiène des
mains (lavage à l'eau et au savon ou friction avec
une solution hydre-alcoolique) et d'une toilette de la
région urétrale ou vulvaire à l'aide de savon ou de
lingettes, suivie d'un rinçage et de l'application d'un
2 Principes généraux antiseptique (d'un seul geste d'avant vers l'arrière
chez la femme), les grandes lèvres ou le prépuce
étant maintenus écartés.
1. BU• ECBU: EXAMENS DIAGNOSTIQUES CLÉS • La méthode de recueil la plus fréquemment utilisée
Bandelette urinaire = BU est celle du "milieu de jet" : il s'agit d'éliminer le pre
mier jet (20 ml d'urines ; élimine la flore physiologique
C'est une bandelette réactive détectant la présence de
de l'urètre distal) pour ne recueillir que les 20-30 ml
leucocytes à partir de 104 leucocytes/ml (témoin de la
suivants dans un flacon stérile sans en toucher le bord
réaction inflammatoire) et de nitrites (produits par les
supérieur.
entérobactéries uniquement) à partir de 105 bactéries /
• En cas de pertes vaginales, il est indispensable de
ml. Toutes les bactéries ne produisent pas de nitrites, car
mettre au préalable un tampon, pour éviter la conta
certaines sont dépourvues de nitrate réductase (notam
mination.
ment cocci Gram positif et bacilles Gram négatifs autres
• En cas d'incontinence totale, on aura recours à un
que les entérobactéries, comme Pseudomonas spp.)
sondage "aller-retour" chez la femme, et à la pose
On trempe la bandelette dans des urines du 2• jet fraî
d'un collecteur pénien chez l'homme.
chement émises dans un récipient propre mais non
• En ce qui concerne les patients sondés, le recueil se
stérile, sans toilette préalable. Le résultat est obtenu en
2 minutes environ. fait par ponction après désinfection sur le site spéci
fique du dispositif de sonde üamais à partir du sac
collecteur).
• La BU est une aide au diagnostic. Le prélèvement doit être transporté rapidement au
laboratoire (pour éviter la pullulation microbienne de
• Chez la femme symptomatique, l'absence simul
l'inévitable minime contamination par la flore périnéale,
tanée de leucocytes et de nitrites présente une
ce qui rendrait des résultats faussement positifs). Les
très bonne valeur prédictive négative (> 95 %)
en l'absence d'immunodépression. Une BU néga urines ne doivent jamais être conservées plus de 2 h à
tive doit faire rechercher un autre diagnostic. température ambiante ou plus de 24 h à +4°C.
• Chez l'homme, une BU positive pour les Au laboratoire sont réalisés:
leucocytes et/ou les nitrites a une bonne valeur • examen direct (coloration de Gram) et examen
prédictive positive (> 85 %). En revanche, une cytologique (leucocytes, hématies) sur le culot,
BU négative ne permet pas d'éliminer une IU. • identification de la bactérie par culture + antibio-
gramme, avec compte des bactéries.
Chez un patient symptomatique avec leucocyturie >
ECBU = Examen CytoBactériologique des Urines
104/mL (ou� 10/mm3), les seuils significatifs de bacté
Un ECBU est indiqué devant toute suspicion cli riurie sont (Cf. TUE6-157-2):
nique d'IU, à l'exception des cystites simples (où la
BU suffit). La présence de renseignements cliniques TUE6-157-2: Seuils significatifs de bactériurie
accompagnant la prescription est indispensable.
Il est recommandé de ne pas faire d'ECBU de Seuil de significativité
Espèces
contrôle dans le suivi des IU si l'évolution clinique pour la bactériurie
bactériennes
est favorable. (UFC/ml)
Homme Femme
Écueil principal : la contamination du E. coli, S. saprophyticus � 103 � 103
prélèvement Autres bactéries: � 103 � 10•
La contamination est le fait des bactéries entraînées entérobactéries autres que
par l'urine, principalement au contact du méat urétral E. coli, entérocoque...
143
UE6 - N ° 157 .. - .. . ..
En cas de discordance entre un tableau clinique évident Les étiologies sont nombreuses, les principales étant :
d'IU et une bactériurie et/ou une leucocyturie inférieure IU décapitée par une antibiothérapie ;
au seuil, le tableau clinique prime. urétrite;
Une leucocyturie ,,; 104/mL associée à une bactériurie cystites non bactériennes (tumeur, corps étranger
est en général témoin d'une contamination du prélève dont lithiase, médicament, radiothérapie...) ;
ment. En cas de forte suspicion clinique d'infection uri vaginite;
naire, il faut contrôler le prélèvement dans de bonnes tuberculose urogénitale (diagnostic par recherche de
conditions. BK dans les urines 3 jours de suite) ;
cette situation est également fréquente chez le sujet
2. COLONISATION URINAIRE (BACTÉRIURIE âgé, notamment incontinent.
ASYMPTOMATIQUE)
4. PRINCIPES GÉNÉRAUX DE L'ANTIBIOTHÉRAPIE
Définition DESIU
La colonisation urinaire est la présence d'un micro-orga Le spectre doit inclure les bactéries usuelles (notam
nisme dans les urines sans manifestation clinique ment E. colt). En probabiliste, on utilise des antibiotiques
associée, quel que soit le niveau de leucocyturie. pour lesquels les taux de résistance des E. coli sont
En pratique, il s'agit d'une situation où l'ECBU ne doit < 20 % dans le cas d'une cystite simple,< 10 % dans les
pas être demandé, avec 2 exceptions : i) la femme autres cas. Par conséquent, ni l'amoxicilline, ni l'amoxi
enceinte chez qui une bactériurie � 105 UFC /ml doit cilline-acide clavulanique, ni le cotrimoxazole ou le tri
être traitée même si la patiente est asymptomatique, et
méthoprime, ne peuvent être proposés en traitement
ii) avant une intervention sur les voies urinaires.
probabiliste d'une IU.
Physiopathologie On utilise un antibiotique à élimination urinaire prédo
La colonisation pourrait avoir un rôle protecteur vis-à minante sous forme active. Il doit avoir peu d'effets
vis de souches invasives. Une étude prospective ran indésirables, un faible coût et un faible potentiel de
domisée a ainsi démontré chez des femmes présentant sélection de bactéries résistantes (Cf. TUE6-157-3). Le
des IU récidivantes que le traitement des colonisations triméthoprime présente moins de risque d'allergie que
urinaires augmentait le nombre de récidives d'IU. le cotrimoxazole (qui est l'association du triméthoprime
Les colonisations urinaires n'évoluent que rarement avec un sulfamide, le sulfaméthoxazole), mais n'est pas
vers des IU, et n'ont pas d'impact à long terme sur la indiqué dans les pyélonéphrites et IU masculines du fait
fonction �nale. d'un manque de données cliniques.
3. LE UCOCYTURIE ASEPTIQUE
Elle correspond à la mise en évidence à l'ECBU d'une
leucocyturie avec une bactériurie < 103/mL.
144
Infections urina res del'adulte Connaître les par.ticularités del'1nfect1on u ·naire au cours del .. . UE6 - N ° 157
2. SOUS TRAITEMENT
CYSTITE • Évolution habituellement favorable en 2-3 jours.
• Évolution défavorable définie par la persistance ou
On parle de cystite uniquement chez la femme. l'aggravation des symptômes > 72 h après le début
du traitement. Envisager une mauvaise observance
ou une résistance bactérienne.
• Récidive dans 20-30 % des cas, à la même bactérie
dans la moitié des cas.
Cystite aiguë simple
Traitement de 1 � Intention :
fosfomycine-trométamol en dose unique
2 Diagnostics différentiels
1
Traitement de 2" Intention :
pivmécllllnam pendant 5 jours
1.PNA
3 Évolution
Cystite à risque de complication
En plus des signes cliniques de cystite, il existe une ano
1. NATURELLE malie de l'arbre urinaire ou un terrain.
• Guérison spontanée des cystites aiguës simples Le risque majeur est la récidive.
dans 25-45 % des cas. En cas de suspicion de rétention aiguë d'urine, si la
• Risque de PNA : très rare avec la cystite aiguë clinique n'est pas concluante, une mesure du résidu
simple, qui est une infection bénigne. vésical post-mictionnel par ultrasons (exemple :
Bladder-scan™ ) peut être réalisée ou, à défaut, une
échographie de l'appareil urinaire.
R �
•• • 1 1
FUE6-157-2: Ant ibiothérapie recomma ndée pour les cystites à risque de complication
• Autant que possible, différer le traijement jusqu'à obtention de !'antibiogramme. •• Par ordre de préférence.
m
Les recommandations 2017 privilégient !'antibiothé
rapie adaptée à l'antibiogramme, avec la pression de
sélection la plus faible possible sur les flores bacté Bilan étiologique
riennes, ce qui implique une antibiothérapie différée
de 48 h (délai d'obtention de l'antibiogramme). En effet, l'.interrogatoire doit rechercher
c'est dans cette population de cystite 'à risque de com · facteurs de risque de complication (Cf. encadré IU
plication' que le risque de résistance est le plus élevé.
à risque de complication en début de chapitre),
Dans une minorité de cas, le traitement est probabiliste
· antécédents familiaux d'IU, antécédents personnels
car il ne peut être différé, notamment pour les patientes
de PNA, incontinence urinaire, chirurgie abdominale
très symptomatiques, eVou qui auraient déjà présenté une
cystite évoluant vers une PNA (en raison d'une uropathie ou pelvienne, diabète,
sous-jacente), ou du fait de comorbidités (ex : immuno · symptômes,
dépression profonde), ou encore pour des raisons logis · fréquence (nombre de cystites dans l'a,nnée),
tiques (long délai prévisible de rendu de !'antibiogramme). · ménopause,
Les traitements recommandés sont détaillés dans l'al • relations sexuelles et corrélation avec la survenue
gorithme (Cf. FUE6-157-2). des cystites,
La surveillance est identique à celle recommandée · nombre de partenaires,
pour les cystites simples. · contraception dont utilisation de spermicides,
· antibiothérapies et ECBU antérieurs.
l'.examen physique doit comporter un examen pelvien
avec recherche de prolapsus et examen de l'urètre.
Cystite récidivante , Pour les premiers épisodes de récidive, un ECBU est
lil
indiqué, pour savoir s'il s'agit de bactéries différentes
ou identiques d'un épisode à l'autre (une rechute à la
Définition et facteurs de risque même bactérie devant faire rechercher une cystite à
risque de complication), et pour connaître leur profil
de sensibilité aux antibiotiques.
� 4 épisodes de cystite/an • Il est recommandé de ne pas faire d'investigations
(simple ou à risque de complication) complémentaires systématiques chez la femme non
ménopausée sans facteur de risque de complication
Facteurs favorisant les cystites récidivantes avec examen clinique normal.
· activité sexuelle, • Dans les autres situations, les indications de bilan
· utilisation de spermicides (déséquilibre de la flore (mesure du résidu post-mictionnel, débimétrie uri
vaginale commensale), naire, uroscanner ou à défaut échographie, cys
· première IU avant l'âge de 15 ans, toscopie, ...) devront être discutées au cas par
· antécédent d'IU dans la famille au premier degré cas après évaluation clinique spécialisée (prise en
(mère, soeur, fille), charge multidisciplinaire, pouvant associer infectio
· obésité. logue, urologue, gynécologue et radiologue).
Infections urinaires de l'adulte Connaître les r,articularité ,. ... . . . UE6 - N ° 157
Antibioprophylaxie
3 Traitement Du fait de son impact écologique individuel et collectif,
une antibioprophylaxie ne doit être proposée que
• chez les patientes présentant au moins une cystite
1.CURATIF par mois,
Idem cystite simple, en évitant la nitrofurantoine, du fait • lorsque les autres mesures ont échoué,
du risque immuno-allergique majoré lors de prises ité • lorsque les cystites ont un retentissement important
ratives. sur la vie quotidienne
Chez certaines patientes, après éducation, possibilité • et lorsque le traitement au coup par coup n'est plus
d'auto-médication : accepté par la patiente.
• BU puis antibiothérapie si BU positive (remettre les Un ECBU doit être réalisé au plus tard une à deux
ordonnances à la patiente) semaines avant le début de l'antibioprophylaxie. Celui
· Stratégie à réévaluer 2 fois/an. ci doit être négatif avant de débuter la prophylaxie.
La prise d'une antibioprophylaxie continue ou discon
2. PRÉVENTIF tinue permet une diminution de la fréquence des cys
tites, mais elle n'est que suspensive.
Étiologique La survenue d'une cystite sous antibioprophylaxie doit
Rechercher les facteurs favorisants et les traiter. faire réaliser un ECBU et interrompre l'antibioprophy
laxie le temps de prescrire une antibiothérapie curative
Traitement prophylactique non antibiotique sur documentation.
Règles d'hygiène (Cf. supra) : apports hydriques Les modalités sont détaillées dans l'algorithme
suffisants, mictions non retenues et régularisation (Cf. FUE6-157-3). La durée de l'antibioprophylaxie,
du transit intestinal. Arrêt des spermicides ; miction lorsqu'elle est décidée, est d'au moins 6 mois, avec
postcoïtale. réévaluation 2 fois/an. La patiente doit être informée
La canneberge peut être proposé en prévention des des effets indésirables potentiels et de la disparition de
cystites récidivantes à E. coli à la dose de 36 mg/jour l'effet préventif à l'arrêt du traitement.
de proanthocyanidine. Les traitements prolongés ou répétés par nitrofuran
Les œstrogènes en application locale peuvent être toine sont contre-indiqués en raison du risque d'effets
proposés en prévention des cystites récidivantes chez indésirables graves, notamment hépatiques et pulmo
les femmes ménopausées après avis gynécologique. naires.
Cystites récidivantes
l
Traitement antibiotique au coup par coup : <é----
idem cystites simples
Traitement prophylactique non antibiotique
3 Évolution
PYELONÉPHRITE AIGUË
1. NATURELLE
Points communs
· Risque d'abcès périrénal
à tous les tableaux de PNA · Risque de sepsis/choc septique
· Possible pyélonéphrite chronique : inflammation
subaiguë, fibrose extensive avec destruction pro
1
2.BU+ECBU • Décompensation de comorbidité
1. CURATIF
1
Homme? oui Cf. IU masculine
---➔
diffusion dans le parenchyme rénal (ce qui n'est pas le
non
cas de la fosfomycine-trométamol, de la nitrofurantoïne
Grossesse? __o_u_i ➔ Cf. PNA gravidique ou du pivmécillinam). On privilégie un traitement per os,
1 non
sauf en cas de troubles digestifs ou de signes de gravité.
1
Indication à un drainage Symptomatique : antalgiques/antiémétiques
non
2. PRÉVENTIF : RECHERCHER FACTEURS
Cf. PNA
sans signe de gravité FAVORISANTS ET EXPLIQUER LES RÈGLES
D'HYGIÈNE (CF. SUPRA).
148
Infections u i aires de l'adulte. Con aître les riar.t1cular.ités de l'infection urinaire au cours de • ' 1 UE6 · N° 157
Principales différences Il faut différencier les PNA simples des PNA à risque
de complication, avec ou sans signe de gravité, car la
entre les PNA prise en charge diffère (Cf. TUE6-157-4).
TUEG 157 4: Tableau récapitulatif des principales différences entre les PNA
PNAsimple non grave PNAà risque de complication non grave PNAgrave
Hémocultures Uniquement si doute Uniquement si doute diagnostique Systématiques
diagnostique
CAP, urée, créatinine Non systématique Systématique Systématique
Imagerie Non systématique Systématique Systématique
Antibiothérapie Monothérapie Monothérapie Bithérapie
Surveillance Clinique si évolution favorable
ECBU + uroscanner si fièvre à 72h du début d'une antibiothérapie adaptée
0
périrénal. Ces images ne sont pas complètement
spécifiques de la PNA.
Antibiothérapie • l'.uroscanner permet d'étudier les voies excrétrices
et de rechercher une uropathie.
Cf. FUE6-157-5.
, Durée d'antibiothérapie: 10-14 jours (sauf abcès rénal)
149
lnfectio s urinaires de l'adulte. Con aître les i:1ar.ticularités de lïn ection urinaire au cours de .. . UE6 - N ° 157
TUE6 157-4: Tableau récapitulatif des principales différences entre les PNA
PNA simple non grave PNA à risque de complication non grave PNA grave
Hémocultures Uniquement si doute Uniquement si doute diagnostique Systématiques
diagnostique
CRP, urée, créatinine Non systématique Systématique Systématique
Imagerie Non systématique Systématique Systématique
Antibiothérapie Monothérapie Monothérapie Bithérapie
Surveillance Clinique si évolution favorable
ECBU + uroscanner si fièvre à 72h du début d'une antibiothérapie adaptée
149
UE6 - N ° 157 . . ' ,- .. .
FUE6-157-5: Traitement des PNA sans signe de gravité
Antibiothérapie probablllste
i
non oui
Facteur de risque de compllcatlon
FQ' (sauf traitement par FQ < 6 mols) C3G parentérale (céfotaxime, ceftriaxone)
à privilégier si hospitalisation
Alternative : ou
C3G parentérale (céfotaxime, ceftriaxone) FQ' (sauf traitement par FQ < 6 mois)
en cas d'allergie : aminoside (amikacine, gentamicine ou tobramycine)
ou aztréonam
PNAgrave
Traitement probabiliste
. C3G IV (céfotaxlme ou ceftriaxone) + amikacine Relais adapté aux résultats
. si allergie : aztréonam + amlkacine de !'antibiogramme
Si antécédent d'IU ou colonisation urinaire à EBLSE dans . Arrêt carbapénème dès Durée totale de
les 6 mois, Er absence de choc spetique : choix selon la que possible traitement :
documentation microbiologique antérieure . Poursuite en parentéral si 10 à 14 jours
• Pipéracllline-tazobactam + amikacine si souche sensible critère de gravité persistant
. A défaut lmipénème ou méropénème + amikacine . Puis relais oral : Idem PNA
Si choc septique Er lecteur de risque d'IU à EBLSE sans signe de gravité
(voir encadré) :
. carbapénème (imipénème, méropénème) + amikacine
150
ln ections urinaires de l'adulte Con naître les JJarticularités delïnfect1on ur.ina1re au cour.s del .' ' UE6 - N ° 157
IUmascullne
l l l
Hospitalisation Hospitalisation Ambulatoire Ambulatoire
Antibiothérapie Antibiothérapie Antibiothérapie Différer le traitement
probabiliste : probabiliste : probabiliste : jusqu'à
idem Idem PNA à FDR Idem PNA à FDR !'antibiogramme
PNA grave de complication mais de complication mais
sans signe de gravité sans signe de gravité
l l l
Traitement documenté
1 ° choix : fluoroquinolone per os (ciprofloxacine ou lévofloxacine)
2" choix : cotrimoxazole per os
3° choix : C3G IV (céfotaxime ou ceftriaxone)
4" choix : cefoxitlne IV (E. co/1), pipéracilline/tazobactam IV, témocilline IV
5• choix : carbapénème IV
151
UE6 - N ° 157 - .. ·- . ,.
1. ÉTIOLOGIQUE
152
Infections urinaires de l'adulte Connaître les particularités de l'inf . ..
.. .. UE6 - N ° 157
lJU est la 2" cause d'infection du sujet âgé après les Lors du bilan d'une fièvre chez une personne
infections respiratoires. âgée, la constatation d'une bactériurie avec
Cependant la colonisation urinaire est très fréquente leucocyturie, sans signe clinique d'IU ne permet
chez le sujet âgé, et le risque augmente avec l'âge, pas de rapporter avec certitude la fièvre à une IU.
le sexe féminin et la dépendance (résidence en insti
tution). Pour information, chez les femmes autonomes
e
vivant à domicile, la prévalence est de 10 % entre 70 et
80 ans, alors que chez les sujets des deux sexes vivant
en institution, elle varie de 20 à 50 % selon les études.
Au-delà de 80 ans, un tiers à la moitié des femmes Prise en charge
présentent une colonisation urinaire, versus un homme
sur quatre. Il ne faut donc pas confondre infection et Idem IU à risque de complication si âge > 75 ans, ou
colonisation. > 65 ans et fragile (> 3 critères de Fried).
Adapter la posologie des antibiotiques à la clearance
de la créatinine. Attention aux risques d'effets secon
daires et d'interactions des médicaments.
Étiologie et pathogénie
1 UE6-157 5: Résumé des particularités des IU
chez le sujet âgé
Concernant les infections, le spectre de bactéries res
ponsables est différent : E. coli < 50 %, plus de bacté Sujet âgé Sujet âgé
ries Gram positif, fort taux de résistance en institution < 75ans, > 75ans, ou
du fait des antibiothérapies itératives. non fragile > 65ans et fragile
Les facteurs favorisant l'IU sont fréquents dans cette (< 3 critères (> 3 critères de
classe d'âge : apports hydriques insuffisants, pathologie de Fried) Fried)
prostatique, ménopause, incontinence, vessie neuro Démarche Idem sujet En présence d'une
logique, médicaments anticholinergiques favorisant la diagnostique jeune bactériurie, sans
stase urinaire. signe d'IU mais
Les complications sont également plus fréquentes : avec symptômes
infectieuses (abcès), déshydratation, perte d'autonomie, aspécifiques
décompensation de comorbidités. (confusion,
chutes, ... ), une IU
est possible ; il faut
cependant éliminer
les autres étiologies
3 Diagnostic potentielles
(médicaments, ... ).
Le diagnostic d'IU est souvent un diagnostic d'exclu Démarche L'.IU est toujours
sion. thérapeutique à risque de
complication.
En effet, la symptomatologie est souvent atypique chez
les sujets âgés > 75 ans, ou > 65 ans et fragiles (> 3 cri
tères de Fried)
• Les signes urinaires peuvent âtre absents.
• Lorsqu'ils sont présents, il est difficile de les ratta
cher avec certitude à une IU, car de nombreux signes
urinaires sont présents en temps normal dans cette
population : pollakiurie, incontinence ; c'est alors la
modification récente de la symptomatologie qui doit
alerter.
icularités ôe l'infection urina 1re au cours ôe la
Cystite gravidique
l
ECBU
1 Fréquence Antibiothérapie probabiliste
1 "' : amoxicilline
2 Facteurs de risque 2•: trlméthoprime
(à éviter les deux premiers mois de grossesse)
Les femmes enceintes à haut risque d'IU gravidique 3" (hiérarchie descendante selon impact écologique)
sont celles ayant · nltrofurantoïne
· cotrlmoxazole (à éviter les 2 premiers mols)
une uropathie fonctionnelle ou organique sous · amoxicilline-acide clavulanique
jacente · céfixime ou ciprofloxacine
Durée totale : 7 jours sauf fosfomycine-trométamol
• des antécédents d'IU (dose unique)
• un diabète sucré.
l
Une colonisation urinaire non traitée va persister Traitement d'emblée selon l'antibiogramme
durant toute la grossesse et expose à un risque élevé
1 "' intention : · amoxlcilline
(20-40 %) de pyélonéphrite. 2' : • pivmécillinam
3' : · fosfomycine-trométamol
4• : triméthoprime
Dépistage systématique mensuel des colonisa (à éviter les deux premiers mois de la grossesse)
tions urinaires par une BU à partir du 4° mois
de grossesse. 5" (hiérarchie descendante selon impact écologique)
· nltrofurantoïne (traitements Itératifs contre-indiqués)
Toute BU positive (leucocytes et/ou nitrites) · cotrimoxazole (à éviter les 2 premiers mois)
impose un ECBU. · amoxicilline-acide clavulanique
· céfixime
Toute colonisation urinaire doit être traitée.
Durée totale :
7 jours sauf fosfomycine-trométamol (dose unique)
Pour les femmes à haut risque d'IU, un ECBU est direc
tement recommandé à la 1'0 consultation de début de
grossesse, puis de manière mensuelle à partir du 4° mois.
Pyélonéphrite aiguë
La présence d'un streptocoque du groupe B dans un
ECBU lors de la grossesse est associée à une colo Évaluation initiale en milieu hospitalier.
nisation vaginale, et nécessite, outre le traitement en Traitement ambulatoire secondairement envisageable
cours de grossesse, une prophylaxie en per-partum. si tous les critères suivants sont réunis
■ Bonne tolérance clinique
PNA non hyperalgique
• Absence de vomissement
4 Antibiothérapie • Examen obstétrical normal
• Contexte permettant une surveillance à domicile par
des proches
Les IU gravidiques sont par définition à risque de com
■ Absence d'immunodépression, d'antécédents d'IU
plication.
récidivantes, d'uropathie connue
Antibiotiques utilisables lors d'une colonisation urinaire
ou d'une cystite aiguë Examens complémentaires (outre l'ECBU )
• Traitement probabiliste pour la cystite (FUE6-157-8) • NFS, créatininémie, CAP
■ Traitement adapté à l'antibiogramme, d'emblée pour ■ Hémocultures si doute diagnostique, ou si signe de
les colonisations urinaires, en relais pour les cys gravité
tites (FUE6-157-9) • Échographie des voies urinaires
Infections urinaires de l'adulte. Connaître les particularités de l'infection urina 1re au cours de la g UE6 - N ° 157
Avis obstétrical systématique. tion : sonde bouchée par des dépôts ou des caillots,
Antibiothérapie: probabiliste en urgence, secondaire sonde arrachée ou enlevée avec comme conséquence
ment adaptée à !'antibiogramme (Cf. FUE6-157-10) une rétention d'urines ...
La prise en charge thérapeutique d'une PNA gravidique En cas de suspicion clinique d'IU (fièvre essentielle
grave est identique à celle d'une PNA grave survenant ment) : ECBU ± hémocultures.
en dehors de la grossesse (Cf. FUE6-157-6). En cas d'infection confirmée, le retrait, ou à défaut le
changement de la sonde est indispensable.
FUE6-157-10: PNA gravidique sans signe de
gravité
l
1• choix
· C3G IV (céfotaxime ou ceftriaxone)
L
Relais par vole orale
adapté aux réauHatsdel'antlblaqramme
(hors BLSE) : par ordre alphabétique
• amoxicilline
• amoxicilline-aclde clavulanique
· céfixime
· clprofloxacine (en l'absence d'alternative)
· cotrlmoxazole (à éviter les 2 premiers mois)
Sonde vésicale
L.:essentiel est la prévention (restriction des indications,
système de drainage clos...) : Cf. item UE1-4.
la totalité des patients porteurs d'une sonde vésicale
sont bactériuriques (colonisation de la sonde} et pré
sentent une leucocyturie (inflammation liée à la pré
sence d'un matériel étranger}.
la bandelette urinaire n'a pas d'intérêt chez le patient
sondé (elle est toujours positive}. Les symptômes uri
naires perdent leur valeur diagnostique (dysurie, brû
lures mictionnelles, etc.}
TUE6 157 6: PNA et IU masculines documentées à E. co/i producteurs de BLSE (pour information)
Antibiogramme Choix préférentiel• (en l'absence d'allergie ou d'autre contre-indication)
FQ-Sb FQ
FQ-R & Cotrimoxazole-S Cotrimoxazole
FQ-R & Cotrimoxazole-R 1 °' choix: amox-clav si S et CMI ;;,, 9c1d
Durée du traitement
à décompter à partir de
l'administration d'au moins une
molécule active in vitro
Objectifs
CONSENSUS ET RECOMMANDATIONS
• Diagnostiquer et traiter une gonococcie, une
chlamydiose, une syphilis récente et tardivs. Traitement antibiotique probabiliste
une infection génitale à HPV, une trichomonose. des urétrites et cervicites non
• Connaître les principes de la prévention et du compliquées (AFSSAPS/ANSM, 2011)
dépistage des 1ST, notamment chez les partenaires. Recommandations diagnostiques et
• Connaître les principes de prévention et thérapeutiques pour les Maladies
dépistage des infections à HPV, frottis et sexuellement transmissibles (SFD, 2016)
vaccination
Réévaluation pour le dépistage des
infections à Chlamydia HAS 2018
Points importants
a
• Ces infections génitales engagent exception
nellement le pronostic vital, mais exposent à
un risque de stérilité (essentiellement chez la
femme) ou fonctionnel (syphilis)
Introduction
• Les urétrites et les cervicites sont principa
lement dues à Neisseria gonorrhoeae (gono 1. GÉNÉRALITÉS
coque) et à Chlamydia trachomatis
• Le terme d'infections sexuellement transmissibles (1ST)
• Les ulcérations génitales sont principalement remplace celui de maladies sexuellement transmis
dues à Treponema pallidum (syphilis primaire) et sibles (MST) du fait de la prévalence élevée des formes
aux virus Herpes simplex 1 et 2. asymptomatiques, qui entretiennent la transmission.
• Prostatite, orchite et épidydimite sont • Les 1ST peuvent engager le pronostic fonctionnel
rarement des 1ST ; il s'agit le plus souvent (stérilité) ou vital (infection par le VIH, exceptionnelle
de formes particulières d'infection urinaire gonococcémie).
d'acquisition non sexuelle, et l'étiologie est alors • Les 1ST peuvent être séparées selon leurs manifes
dominée par Escherichia coli. tations, leurs particularités liées au sexe, leur sphère
• Les salpingites et les endométrites sont d'expression
souvent secondaires à des 1ST, particulièrement • Manifestations : infections à l'origine d'ulcérations
· chez la femme jeune. cutanéo-muqueuses (syphilis, HSV), et infections à
• Après les prélèvements, un traitement probabi l'origine d'inflammation loco-régionale et d'écoule
liste immédiat est réalisé. ment (urétrite, prostatite, orchite, cervicite, endomé
• Toute 1ST impose : trite, salpingite, impliquant principalement Neisseria
· La recherche d'autres 1ST (en particulier gonorrhoeae (gonocoque) et Chlamydia trachomatis)
dépistage systématique de l'infection par le • particularités liées au sexe : infections propres
VIH) aux organes masculins ou féminins, et infections
· Le dépistage et traitement des partenaires communes aux deux sexes ;
sexuels · sphère d'expression : infections à expression
· Des rapports protégés (préservatif) jusqu'à essentiellement génitale (infections à gonocoque,
guérison C. trachomatis, herpès génital), ou essentielle
• Les infections des muqueuses par les HPV ment extragénitale (infection par le VIH, le VHB...),
peuvent déclencher des condylomes, mais la syphilis étant un cas particulier sur ce plan
également des lésions précancéreuses, voire (expression génitale et extragénitale).
des carcinomes des muqueuses, du col de • L'.infection par les HPV muqueux occupe une place à
l'utérus chez les femmes et du canal anal. Ces part : très fréquente, rarement symptomatique, cette
lésions doivent être recherchées par un frottis 1ST peut, selon les génotypes viraux, se manifester par
cervical régulier chez toutes les femmes âgées des condylomes ou par des lésions précancéreuses
de plus de 25 ans et par un examen procto puis des lésions carcinomateuses. Cette carcinogéni
logique régulier, notamment chez les HSH. cité explique l'intérêt d'un frottis cervical de dépistage
Les infections à HPV oncogènes peuvent être régulier systématique chez la femme, et d'un dépis
prévenues par une vaccination tage des cancers anorectaux chez les hommes ayant
des relations sexuelles avec les hommes (HSH), sans
oublier les femmes aux antécédents de dysplasie cer
vicale, ce d'autant qu'elles sont infectées par le VIH.
• Certaines infections génitales ne sont pas sexuelle
ment transmissibles (candidose vaginale, vaginose
bactérienne, orchite à entérobactérie... )
• L.:existence d'une 1ST, particulièrement ulcérante,
augmente la transmission sexuelle de l'infection
àVIH.
157
TUE6-158 1 : Principaux agents infectieux des 1ST (en dehors du VIH et du VHB)
Agent infectieux Classification Tableau Traitement de 1•• intention
Treponema pallidum Bactérie Chancre d'inoculation PénicillineG
Autre : Cf. texte
Neisseria gonorrhoeae Bactérie Ecoulement, inflammation (urétrite, Ceftriaxone
cervicite, rectite)
Chlamydia trachomatis Bactérie intracellulaire Doxycycline
HSV Virus Ulcération Valaciclovir
HPV Virus Condylome Absence d'antiviral efficace
Carcinome
Trichomonas vaginalis Protozoaire Vaginite, cervicite, urétrite (essentiel- Métronidazole
lement femme d'origine africaine)
• l'.infection par le VHB est une 1ST ; elle est traitée commensales à l'état physiologique. Elle constitue
dans l'item UE6-163. une barrière entre le vagin et l'utérus (verrou cervical).
• Les Infections génitales de la femme peuvent être sépa
2. ÉPIDÉMIOLOGIE rées entre infections vaginales (vaginite ou vaginose),
• Les plus fréquentes des 1ST sont l'herpès génital, les infections cervicales (cervicites) et infections dites
infections à HPV, les infections à C. trachomatis et hautes (endométrite, salpingite) ; seules les cervicites
gonocoque, la syphilis et la trichomonose ; toutes et les infections hautes peuvent être la conséquence
voient actuellement leur fréquence augmenter. d'IST (exception faite de la vaginite à T. vaginalis).
• La syphilis est plus particulièrement en augmenta
tion importante dans la population des HSH (84 %
des cas).
• l'.infection par le gonocoque est également en aug Clinique
mentation, à la fois chez les hétérosexuel(le)s et chez
les HSH, de manière plus marquée chez ces derniers.
• l'.infection par C. trachomatis est en augmentation,
avec deux situations 1. ULCÉRATIONS GÉNITALES
· Les cervicites et les urétrites, génotypes D à K, sont Définition : perte de substance muqueuse eVou cutanée,
en augmentation dans la population générale, en unique ou multiple, localisée aux organes génitaux.
particulier les cervicites des femmes de moins de
25 ans. Diagnostic positif
• La lymphogranulomatose vénérienne, génotypes L, • Il est clinique.
est également en augmentation, essentiellement • Il peut être difficile en cas de siège profond (vagin).
chez les HSH (rectite très symptomatique).
Étiologies infectieuses
3. MICROBIOLOGIE (TU E6-158-1) Les plus fréquentes en France métropolitaine :
· Infection à Herpes simplex virus 2 (et HSV-1 dans
1/3 des cas)
4. PAR TICULARITÉS CHEZ L'HOMM E
· Syphilis (Infection à T. pallidum)
• Chez l'homme, les infections des voies génitales • Lymphogranulomatose vénérienne (LGV), dite
peuvent être isolées ou associées, et toucher aussi maladie de Nicolas Favre (C. trachomatis de
· l'urètre (urétrite) génotype L1 à L3)
• l'épididyme et le testicule (orchi-épididymite) • Plus rarement (acquisition souvent tropicale) :
• la prostate (prostatite) • Chancre mou (infection à Haemophilus ducrey1)
• le gland (ulcération) • Donovanose (infection à Klebsiella granulomatis)
• Les ulcérations génitales d'origine infectieuse
peuvent siéger sur la muqueuse balano-préputiale, Étiologies non infectieuses
mais aussi sur le reste du pénis et les testicules ; les Caustique, mécanique, physique.
infections en cause peuvent également provoquer Localisation génitale d'une taxidermie (syndrome de
des ulcérations de la marge anale et des rectites.
Stevens-Johnson, syndrome de Lyell).
Localisation génitale de dermatoses bulleuses,
5. PAR TICULARITÉS CHEZ LA FEMME érythème polymorphe, entéropathies inflammatoires.
• Il existe dans la cavité vaginale une flore physiolo Aphtose génitale (évocatrice de maladie de Behçet,
gique dite de Dëiderlein, et une flore plus transitoire surtout si associée à une aphtose buccale).
d'origine digestive (entérobactéries) ou ara-pha Carcinome.
ryngée (streptocoques, anaérobies).
• La cavité endocervicale ne possède pas de bactéries
158
UE6 - N ° 158
159
UE6 - N ° 158 '.
Infections hautes
3 Diagnostic paraclinique
Infections génitales hautes
• Touchent essentiellement les femmes en âge de pro • Pour les ulcérations génitales, le diagnostic s'effectue
créer. sur des prélèvements locaux et/ou par sérologie.
• Facteurs favorisants : multiplicité des partenaires • Pour les autres infections (hors HPV), le diagnostic
sexuels, toute manœuvre endo-utérine, faible niveau s'effectue sur un prélèvement d'écoulement urétral
socio-économique. La pose de stérilet est un fac ou les urines (dans les 2 sexes) et sur un prélèvement
teur de risque (très transitoire), mais le port d'un vaginal, cervical ou tubaire (chez la femme, en fonc
stérilet en lui-même n'est pas associé à une fré tion de l'orientation diagnostique).
quence plus élevée d'infection génitale haute. · Le diagnostic des infections à gonocoque s'ef
• Agents infectieux concernés : ceux des 1ST (gonocoque, fectue par examen direct et culture, et/ou un test
Chlamydia) surtout, et ceux de la flore vaginale et péri d'amplification des acides nucléiques (TAAN bien
néale (streptocoques, anaérobies, entérobactéries). plus sensible), sur ces prélèvements, ou dans
un site extragénital en cas de forme disséminée
Salpingites : (hémocultures, ponction articulaire)
Signes évocateurs : · Le diagnostic des infections à C. trachomatis
· Fièvre inconstante s'effectue par TAAN sur ces prélèvements, la séro
· douleurs pelviennes parfois mal systématisées, logie n'est pas utile.
bilatérales dans la majorité des cas
· métrorragies, leucorrhées pathologiques 1. ULCÉRATIONS GÉNITALES
· aspect inflammatoire de l'endocol à l'examen au • Les prélèvements dépendent de l'orientation dia
spéculum gnostique. La recherche sérologique d'une syphilis
· douleur et/ou masse latérale au toucher vaginal (1V). est systématique.
Complications à court terme • Herpès : TAAN sur prélèvement de l'ulcération (si dia-
gnostic cliniquement douteux).
· Abcès tuba-ovarien, pelvi-péritonite, bactériémie.
• Syphilis : sérologie
Endométrite • LGV : TAAN avec génotypage (centre spécialisé).
• Fièvre, souvent élevée, et douleur pelvienne spon
tanée, augmentée par la mobilisation utérine au TV. 2. URÉTRITES
• Écoulement plus ou moins louche au niveau du col
Prélèvement
utérin.
• Prélèvement de l'écoulement urétral (si présent).
• L.:écouvillonage urétral n'est plus recommandé.
4.MANIFESTATIONS EXTRAGÉNITALES DES 1ST • Recueil du 1•• jet urinaire.
• Certaines 1ST ont une importante expression extra
génitale (syphilis en particulier). Examen cytologique (présence de PNN) et
• Les 1ST à expression essentiellement génitale microbiologique
(Chlamydia, gonocoque) peuvent avoir des manifes • Examen direct : à l'état frais pour T. vaginalis, et après
tations extragénitales (Cf. TUE6-158-2) coloration de Gram pour le gonocoque (diplocoque
Gram négatif).
TUE6-158 2: Principales localisations extra • Culture (pour gonocoque).
génitales des 1ST (hors syphilis et infections • TAAN (pour gonocoque, C. trachomatis, M. genitafium
par le VIH et le VHB) et T. vagina/is).
160
Infections sexuellement transm1ss1bles ( S1 l gonococc1es, chlamyd1oses, syphilis, pap1llomav1rus hu ams ( \/)
161
UE6- N ° 158
Traitement probabiliste
rUl:::6-158-5: Antibiothérapie des IGH
• Chez les patients symptomatiques
• Association systématique pour traiter à la fois le Traitement par voie IM et oral d'emblée dans les
gonocoque et Chlamydia formes ambulatoires
· Ceftriaxone IM en dose unique (pour le gonocoque). ceftriaxone IM monodose
· Doxycycline pendant 7 jours, per os (pour Chla- + doxycyline peros 10 jours
mydia). + métronidazole paros 10 jours
• Les traitements de seconde intention du gonocoque
Traitement par voie IV dans les formes aiguës
sont moins efficaces
hospitalisées
· gentamicine, 1 injection IM, si allergie aux céphalo
sporines de 3° génération. ceflriaxone IM monodose
• fluoroquinolones (ciprofloxacine) ne devant pas + doxycyline IV ou peros- 10 jours
être utilisées en probabiliste du fait de la fréquence + métronidazole IV ou peroS" 10 jours
élevée de résistance (> 40 %)
• le traitement peut être débuté par voie IV, avec un relais PO
• Dans tous les cas, traiter les partenaires, après après 24h d'amélioration.
recherche d'une infection symptomatique ou non.
162
Infections sexuellement transm1ss1bles 11ST) , chlamyd,oses, syph1l1s, Ra UE6 - N ° 158
an, tardive si plus d'un an), classification actuelle PUE6-158-3 : Syphilides l)almaires au cours
ment utilisée d'une syphilis secondaire
• La syphilis non symptomatique (précoce ou tardive)
est qualifiée de «latente"
Neurosyphilis
Elle peut être présente à tous les stades de la maladie
(exception stade primaire), ce qui justifie son individua
lisation en dehors des autres stades.
• Neurosyphilis précoce : méningite, atteinte des paires
crâniennes et formes ophtalmiques (fréquentes).
• Neurosyphilis tardive : de moins en moins fréquente,
tabès (syndrome radiculo-cordonal postérieur),
gommes, troubles de la mémoire et démence.
163
UE6- N ° 158
2. MANIFESTATIONS CLINIQUES
• Infection asymptomatique la plupart du temps.
• Condylomes (proliférations bénignes cutanées ou
muqueuses), préjudice essentiellement esthétique
• Les proliférations malignes (carcinomes du col ou
anal) devraient être diagnostiquées au stade infracli
nique sur le frottis cervical (ou examen proctologique).
164
UE6
N ° 159
Objectifs Bactériologie
• Diagnostiquer une coqueluche
• Connaitre l'attitude thérapeutique et planifier le • Bordetella pertussis = agent de la coqueluche,
_s uivi du patient bacille Gram négatif.
• Connaître les recommandations en termes de • Sécrétion de plusieurs toxines de la classe des
prévention de la coqueluche adhésines et des toxines entrainant la nécrose de
la muqueuse respiratoire.
• Accessoirement Bordetella parapertussis
(minoritaire < 5 %) donnant des formes cliniques
Les 10 points importants moins graves (appelées para-coqueluche).
1. Bordetella pertussis • Difficilement cultivable = la culture n'est pas la
2. Maladie toxinique aiguë des voies respiratoires technique de détection de référence. On privilégie
la PCR, plus sensible.
3. Symptôme cardinal : la toux
4. En France, le réseNoir de la maladie est chez Épidémiologie
l'adulte et les personnes âgées
5. Maladie grave chez le nourrisson • Transmission strictement interhumaine, par voie
aérienne (gouttelettes ou aérosol).
6. Technique d'identification de référence : PCR
• Taux d'attaque élevé (75 %) en cas de contact
7. Les macrolides sont la base de
proche et répété.
!'antibiothérapie curative et de
• Transmission essentiellement intrafamiliale et
l'antibioprophylaxie
intracollectivités.
8. Règles d'éviction
• Maladie cosmopolite :
9. La prévention primaire individuelle et collective
· Dans les pays en développement, la couverture
par la vaccination est essentielle
vaccinale est faible : importantes épidémies
10. Notification de cas groupés ;;: 2 cas de coqueluche sur un fond d'endémie. �
enfants sont le réseNoir de contamination. Les
adultes sont périodiquement naturellement
ré-immunisés par ces enfants. La mortalité
infantile est élevée (malnutrition, complications
respiratoires).
· Dans les pays industrialisés, la couverture
vaccinale est élevée (en France > 90 % chez
l'enfant). Mais, les adultes et les personnes
âgées sont le réservoir (diminution progressive
de la protection vaccinale avec le temps sans
rappel vaccinal ou naturel) d'où résurgence des
cas de coqueluche chez les jeunes nourrissons
non vaccinés contaminés par les adultes.
m Physiopathologie
165
.. .
FUE6 159-1 : Schéma de synthèse de la coqueluche
Aérosol
Nasopharynx : Transmission
écouvillonage INTERHUMAINE
PCR Courte distance stricte
Goutelettes
r
jt·
facteurs de virulence spécifiques
. .. au contact de l'épithélium respiratoire
Adhéslnes Toxines
1/"\
Synergie d'action adhéalnee/toxlnes
166
.. .
(ii) quintes asphyxiantes organisées en toux expiratoire · Spécificité 100 %, mais faible sensibilité (60 % en
longue puis reprise inspiratoire difficile en crescendo phase catarrhale, 10 % en phase de quintes);
«chant du coq», ou apnées ± bradycardies ; (iii) surinfec • Indirecte : la sérologie Bordetella n'a PLUS sa place
tions bactériennes. dans la stratégie diagnostique de la coqueluche en
Phase 3 : ÇQrJ'L?.lescence pratique courante et n'est plus remboursée en France.
Diminution progressive de la fréquence et de la sévérité
des quintes 3. AUTRES EXAMENS PARACLINIQUES
Hyperréactivité bronchique résiduelle de quelques NFS = hyperlymphocytose souvent > 10 G/L, évoca
semaines à quelques mois (moyenne 6 mois). trice, mais inconstante.
Alors que l'évolution stéréotypée en 3 phases est fré Pas de syndrome inflammatoire.
quente chez le nourrisson non vacciné, elle n'est pas Radiographie thoracique : surtout utile au diagnostic
toujours identifiable en dehors de ce cadre classique. différentiel :
• Souvent normale,
2. DIAGNOSTIC MICROBIOLOGIQUE (FUE6-159-3) • Plus rarement, syndrome interstitiel uni- ou bilatéral,
• Parfois distension thoracique, atélectasie, pneumo
thorax, condensation parenchymateuse liée à une
Retenir que devant une suspicion clinique de surinfection.
coqueluche, une confirmation est requise, et
de façon impérative si une personne à risque a 4. DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
été exposée.
Etiologies de toux subaiguës non fébriles :
Elle doit être biologique (si les délais sont compa
tibles avec un prélèvement discriminant) ou épidémio • Toux infectieuse dans les suites d'une infection
logique (cas confirmé au sein de l'entourage). virale ou bactérienne à Mycoplasma pneumoniae ou
Chlamydia pneumoniae, grippe, tuberculose, sinu
site chronique avec rhinorrhée postérieure.
Indications de prélèvement: • Toux pneumo-allergologique : allergie, asthme,
• patient symptomatique depuis moins de 21 jours ; pneumopathie interstitielle diffuse.
• ou un individu contact d'un cas index symptoma- • Toux mécanique : reflux gastro-oesophagien, tumeur,
tique depuis plus de 21 jours. compression trachéale, corps étranger (sujet âgé).
• Toux iatrogène : inhibiteurs de l'enzyme de conver
Prélèvement par
sion de !'angiotensine, bêtabloquants.
• aspiration ou écouvillonnage nasopharyngé ; • Toux psychogène
• ou recueil de mucus de quinte.
Méthodes d'identification
• référence = PCR Bordete//a (bonnes sensibilité et
spécificité);
• alternative = culture sur milieux spécifiques (Bordet
Gengou ou Regan Lowe)
· Uniquement à réaliser dans les 15 premiers jours
de la maladie car négative au-delà ;
· Résultat en 5 à 7 jours;
Intensité
Toux
Temps
Phases de
la maladie Incubation Catarrhe Quintes Convalescence
(jours) '-------------------------•
7•21 15 30-45
Contagiosité
167
UE6 - N ° 159 .. .
FUE6-159-3: orientation clinico-diagnostique devant une suspicion de coqueluche
Toux émétisante
Penser à la coqueluche 1
Quels que soient les antécédents de maladie ou vaccination coquelucheuse si > 10 ans
l
Durée de la toux?
168
.. . UE6 - N ° 159
FUE6-159-4: Règles d'éviction de l'entourage et/ et durable avec le futur nourrisson au cours de ses
ou collectivité 6 premiers mois (ceci peut concerner les grands
parents, les baby-sitters ...) ;
Patient à domicile Patient hospitalisé • en post-partum immédiat pour : la mère, qu'il convien
Pas d'antibiothérapie = Chambre individuelle drait idéalement de vacciner avant la sortie de la mater
21 jours Précautions nité, même si elle allaite ;
Sous azithromycine = complémentaires • les personnes susceptibles d'être en contact étroit
3 jours gouttelettes (masque et durable avec le futur nourrisson au cours de ses 6
Sous clarithromycine ou chirurgical) premiers mois si la mise à jour de la vaccination n'a
cotrimoxazole Durées d'isolement : pas été faite antérieurement.
= 5 jours idem domicile
En milieu professionnel
La stratégie est la même, avec la vaccination contre la
Sujets contacts coqueluche recommandée pour :
asymptomatiques
• les personnels soignants dans leur ensemble, y
compris dans les EHPAD;
Cas suspect(s) ou • les personnes travaillant en contact étroit et répété
membre(s) symptomatlqua(a)
da la famille d'un cas confirmé avec les nourrissons âgés de moins de 6 mois
(maternité, service de néonatalogie et de pédiatrie)
devraient être vaccinées en priorité ;
Cas index • les étudiants des filières médicales et paramédicales ;
• les professionnels chargés de la petite enfance ;
• les assistants maternels, les personnes effectuant
régulièrement du baby-sitting.
• Ca pour les personnes dont le schéma de primovaocination a été initié après l'âge de un an.
UE6
N ° 161
Objectifs 2 Diagnostic
• Connaître les arguments en faveur du dia
gnostic d'oreillons et de leurs différentes
complications 1. DIAGNOSTIC POSITIF
Clinique
Points importants • L e diagnostic est essentiellement clinique et doit
• Maladie devenue rare en France depuis la être évoqué en cas de contage récent et/ou d'ab
généralisation de la vaccination ROR. sence de vaccination ou de vaccination incomplète.
• La parotidite ourlienne est la manifestation la plus • Incubation : longue, 15-24 jours (19 jours en moyenne).
fréquente. Des atteintes glandulaires extra-sali • Invasion : brève, 24 h-48 h marquée par : fièvre
vaires (orchite, pancréatite) et neurologiques sont modérée, otalgie et gêne à la mastication.
également possibles (méningite, cérébellite). • Ph ase d'état : parotidite ourlienne dans 70 % des
• Le diagnostic est essentiellement clinique, mais cas
peut être conforté par la biologie moléculaire. · Parotide tuméfiée et douloureuse, attejnt ed'abord
unilatérale puis bilatérale qui refoule le lobule de
• Il n'existe pas de traitement spécifique et la pré
l'oreille en haut et en dehors, comble le sillon rétro
vention repose sur la vaccination des enfants
avant l'âge de 2 ans. maxillaire et peut donner au visage un aspect en
forme de poire.
· À l'examen :
· turgescence de l'orifice du canal de Sténon
· glandes parotides douloureuses
· signes généraux peu marqués chez l'enfant, plus
Bases pour comprendre marqués chez l'adolescent et l'adulte.
· Peuvent être associées : pharyngite, adénopathies
Infection virale aiguë, contagieuse, le plus souvent prétragiennes et sous-angulo-maxillaires, atteinte
bénigne. des glandes sous-maxillaires et sublinguales, cépha
lées.
1. MICROBIOLOGIE • Guérison spontanée en 8 à 10 jours.
• Virus ourlien ( virus à ARN de la famille des Les autres formes cliniques et complications
Paramyxoviridae).
Il s'agit de localisations glandulaires extra-salivaires ou
de localisations extra-glandulaires. Elles peuvent appa
2. PHYSIOPATHOLOGIE raître avant la parotidite ourlienne ou accompagner la
• Virus à tropisme : parotidite ourlienne ou être isolées.
· glandulaire (parotidite, orchite, pancréatite)
· neurologique (méningite, encéphalite rarement). Orchite et/ou épididymite our lienne
• Réservoir strictement humain Chez le sujet pubère, 4-8 jours après la parotidite.
• Transmission interhumaine directe : Recrudescence fébrile, douleurs testiculaires à irra
· contamination par inhalation de gouttelettes de diation abdominale.
salive émises par une personne malade ou par Tuméfaction très douloureuse du testicule lui-même,
contact direct avec la salive d'un sujet malade. accompagnée d'une réaction inflammatoire de la
· contagiosité : de 2 jours avant à 4 jours après les vaginale (transillumination), du scrotum voire du
premiers symptômes. cordon spermatique.
• Immunité durable après la maladie. Unilatérale le plus souvent.
• Protection vaccinale efficace. Évolution favorable en 1 à 2 semaines.
Atrophie testiculaire séquellaire dans 50 % des cas,
3. ÉPIDÉMIOLOGIE stérilité rare.
• Répartition géographique Pancréatite ourlienne
· Infection endémique dans le monde. • Atteinte rare (4 % des cas)
· Épidémiologie des oreillons en France transformée • Elle peut être isolée ou succéder à la parotidite our
depuis l'introduction de la vaccination anti-our lienne
lienne combinée à celle contre la rougeole et la • Le plus souvent asymptomatique ou peu sévère
rubéole (ROR) : chute de l'incidence. (tableau de pancréatite aiguë)
· Couverture vaccinale en France encore insuffisante • Imagerie : pancréatite œdémateuse
pour espérer une éradication. • Guérison spontanée sans séquelles.
· Majorité des cas à l'école, mais survenue tardive de
plus en plus fréquente (après la puberté). Autres atteintes glandulaires exceptionnelles :
• Fréquence des formes asymptomatiques (un cas sur ovarite, mastite
trois). Elles sont possibles en période post-pubertaire.
171
Localisations neuroméningées
Les plus fréquentes des localisations extra
3 Traitement
glandulaires.
Méningite lymphocytaire Traitement uniquement symptomatique : repos,
• Fréquente, souvent infra-clinique paracétamol, port de suspensoir si orchite.
· Avant ou après la parotidite, sans atteinte glandu- Quand un cas se déclare dans une collectivité (ex.
laire dans un cas sur deux école), l'éviction du cas n'est pas obligatoire et il n'y a
· Évolution favorable sans séquelle. pas de mesure spécifique à prendre vis-à-vis des sujets
Encéphalite contacts si ce n'est l'information de l'existence d'un cas
• Rare (1 % des cas), décès dans 1-5 % des cas. dans la collectivité. Toutefois, la fréquentation de
• Tableau d'encéphalite parfois prolongé (troubles la collectivité en phase aiguë n'est pas souhaitable.
de la vigilance, signes déficitaires, crises convul
sives). Atteinte spécifique du contingent auditif
de la Sème paire crânienne se traduisant par une
surdité parfois définitive. 4 Prévention
Possibilité de myélite et de polyradiculonévrite aiguë.
La prévention repose sur la vaccination. Tous les
2. DIAGNOSTIC PARACLINIQUE enfants, à l'âge de 18 mois, doivent avoir reçu 2 doses
Les examens complémentaires ne sont utiles qu'en cas du vaccin trivalent contre la rougeole, les oreillons et la
de doute diagnostique ou de localisation extra-paroti rubéole. La première dose est administrée à 12 mois
dienne isolée. quel que soit le mode de Garde. La seconde dose est
• Orientation diagnostique administrée entre 16 et 18 mois, avec un délai de 1 mois
• Absence d'hyperleucocytose entre les 2 injections. (Cf. item UE6-143). Il n'existe pas
• Hyperamylasémie (en cas de parotidite ou de pan de vaccin monovalent en France.
créatite).
• Confirmation diagnostique
• Détection du virus par RT-PCR à partir d'un échan
tillon de sang, de salive ou de liquide cérébro
spinal dans les 4 premiers jours suivant le début Pour en savoir plus
des symptômes, ou sérologie en l'absence de vac - www.invs.sante.fr/dossiers-thematiques/maladies-infectieuses/
cination antérieure. maladies-a-preventlon-vaccinale/oreillons
- Calendrier des vaccinations et les recommandations vaccinales.
www.sante.gouv.fr, Vaccinations I Vaccins I Politique vaccinale
- Guide du Haut Conseil de la Santé publique. Survenue de mala
Les oreillons, c'est dies infectieuses dans une collectivité d"enfants ou d'adultes -
• une maladie bénigne, contagieuse, à réservoir Conduite à tenir. 2012.
humain
• une parotidite bilatérale, le plus souvent
• une méningite, parfois
• une orchite unilatérale, moins souvent.
• le diagnostic est clinique.
• depuis janvier 2017, la vaccination par le ROR
est obligatoire chez les enfants (1'0 dose à
12 mois, 2nd• dose entre 16 et 18 mois).
UE6
N ° 162
- - - - - - - - Neuraminidase (NA)
- - - Hemagglutlnlne (HxA)
173
UE6 - N ° 162
Transmission
INTERHUMAINE stricte
Mode EPIDÉMIQUE saisonnier
Nasopharynx : Novembre -> Février
écouvillonnage 2 Courte distance
PCR s:1 mètre
i's.--, 1 Gouttelettes
/!.[:------- - -
'"(---------------------------►
•
•
# t
Virus grippaux •
ff f
�
Dépôt fibrine et tf .. f
4 fibrinogène
Exposition matrice
extracellulaire
Phase 2 : état
Diagnostiquer une grippe et les
Retenir : intensité inversement proportionnelle des signes
2 signes de complications
généraux et fonctionnels (importants) et des signes phy
siques (pauvres).
• Fièvre élevée (39-40° C), frissons, asthénie, anorexie,
abattement.
• Syndrome fonctionnel respiratoire : congestion nasale,
!:apparition brutale d'une toux fébrile de rhinorrhée, douleurs pharyngo-laryngées, dysphagie,
novembre à février en Europe lors d'une épi dysphonie, toux sèche et douloureuse (brûlures rétro
démie de grippe ou après un contact avec une
sternales axiales) correspondant à une bronchite.
personne atteinte de la grippe est une grippe
jusqu'à preuve du contraire. ■ Syndrome algique diffus : céphalées frontales et rétro
Il convient toutefois de rester attentif aux diagnos orbitaires, arthro-myalgies, lombalgies, courbatures.
tics différentiels. • Signes physiques : énanthème pharyngé, râles sous-
crépitants.
Phase 3 : guérison
1. CLINIQUE (FUE6-162-3) Fréquentes asthénie et toux résiduelle (plusieurs semai
Incubation : 1 à 3 jours nes) (FUE6-162-3).
Contagiosité 1 jour avant les symptômes et jusqu'à
6 jours après. 2. SIGNES DE COMPLICATIONS
Phase 1 : invasion Respiratoires
Début brutal Surinfection bactérienne facilitée par les lésions épithé
Malaise général fébrile : frissons, fièvre élevée, myal liales:
gies, céphalée. • Otite moyenne aiguë
174
UE6 - N°162
Intensité
Syndrome
grippal
Temps
Surinfection(s) bactérienne(s)
Contagiosité
(jours)
-1 +6
175
3. DIAGNOSTIC MICROBIOLOGIQUE tive : myocardite/péricardite, méningo-encéphalite.
4. Grippe avec décompensation d'une maladie sous
jacente (diabète, insuffisance cardiaque, insuffi
Les examens microbiologiques n'ont a ucune sance respiratoire, insuffisance rénale)
indication lors d'une grippe saisonnière non 5. Grippe sur terrains «fragiles», à haut risque de grippe
compliquée grave et/ou de complications
· Sujets âgés,
· Grossesse,
Indications de prélèvement : • lmmunodéprimés,
• à visée étiologique, chez un patient hospitalisé avec · Nourrissons.
complication(s) respiratoire(s) ou extra-respiratoire(s)
pour guider les précautions complémentaires d'hygiène 2. GRIPPE PANDÉMIQUE
et le traitement : , Mesure institutionnelle de plan blanc décidé par les
• à visée épidémiologique (du réseau médecins autorités sanitaires en fonction de la situation.
Sentinelles). • Appliquer les mesures de confinement/précautions
Prélèvement par : Complémentaires et d'hygiène au domicile.
• écouvillonnage nasopharyngé profond (technique • Traitement antiviral par inhibiteur de la neurami
adaptée): nidase selon les recommandations (évolutives en
• ou prélèvements respiratoires profonds. fonction de l'évolution de la pandémie)
, Seuls les patients atteints de forme grave et/ou com
Technique d'identification pliquée sont hospitalisés.
• référence = PCR Myxovirus influenzae
• alternative : détection directe d'antigènes viraux par
test de diagnostic rapide (ELISA, immunofluores
cence) mais sensibilité médiocre.
Connaître les principes de prise
• Sérologie : pas d'intérêt.
en charge thérapeutique
4. AUTRES EXAMENS PARACLINIQUES
Un syndrome inflammatoire (CRP élevée) peut apparaître
1. TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE
en cas de surinfection bactérienne (non spécifique).
Radiographie thoracique : surtout utile au diagnostic • Arrêt de travail pour éviter la transmission de l'infection.
différentiel ou en cas de complication. , Repos à domicile.
Peut être normale, • Contrôle de l'hydratation et de la nutrition.
Pneumonie grippale primaire : syndrome alvéolo-inters • Antalgiques, antipyrétiques si fièvre mal tolérée
titiel en règle bilatéral (paracétamol). NB : proscrire AINS et corticoïdes.
• Pneumonie bactérienne secondaire: condensation(s) Inefficacité antitussifs et fluidifiants bronchiques.
parenchymateuse(s). • Si surinfection pulmonaire bactérienne caracté
risée : antibiothérapie ciblant Streptococus pneu
5. DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL moniae, Staphylococcus aureus, Haemophilus
influenzae. On utilise alors en 1ère intention l'amoxi
Étiologies de tou x a iguë cilline-acide clavulanique, 7 jours.
• Bronchites virales/pneumonies virales ou bacté
riennes : virus respiratoire syncitial, coronavirus, 2. TRAITEMENT ANTIGRIPPAL SPÉCIFIQUE
adénovirus, coqueluche (Bordetella), Mycoplasma Le traitement antigrippal repose sur l'utilisation d'inhi
pneumoniae, Chlamydia pneumoniae. biteurs de la neuraminidase (INA, TUE6-162-1 et
• Toux pneumo-allergologique : allergie, asthme. FUE6-162-4) à débuter le plus précocément possible
• Toux mécanique avec surinfection : tumeur, com (dans les 48 premières heures suivant le début des
pression trachéale, corps étranger (sujet âgé). symptômes), sans attendre la confirmation virologique
, voie orale (traitement curatif de 5 jours, traitement
préventif de 10 jours)
Principales données sur l'oseltamivir qui guident leur
Identifier les situations d'urgence utilisation :
et planifier leur prise en charge Efficacité :
, En cas de grippe confirmée :
• réduction de la durée (1 jour) et de l'intensité des
1. GRIPPE SAISONNIÈRE symptômes,
Les situations listées ci-dessous sont des situations · réduction du risque d'hospitalisation chez les
req uérant en général une hospitalisation : patients à haut risque de complications.
1. Grippe maligne ou grippe avec signes de gravité • En prophylaxie pré- et post-exposition : efficacité sur
2. Grippe avec pneumonie secondaire la survenue de grippe chez les contacts, démontrée
3. Grippe avec complication extra-respiratoire significa- uniquement chez l'immunocompétent.
176
UE6 - N °162
Résistance Tolérance:
il existe un risque faible d'acquisition de la résistance évènements indésirables fréquents, mineurs de type
aux INA chez les patients traités, surtout les immuno digestif et réaction d'hypersensibilité pour la voie orale.
déprimés ou les enfants. Possibilité de bronchospasme pour la voie inhalée.
177
UE6 - N°162
Traitement de
Patient présentant des symptômes de grippe Sujet asymptomatique ayant toute une unité si tous
eu un contact étroit* ces critères existent
l
depuis moins de 48 h • Présence de cas groupés
d'infections respiratoires aiguës
l
• Test de diagnostic direct+
• Nombre de cas /jour
l
toujours en
augmentation
Critères de Collectivité
Patient à gravité ou <é-- Sujet à très Sujet à à risque
1 1
Non <E------- Non ---,,Non
l
risque hospitalisation haut risque** risque (EHPAD...)
nécessaire
1 1 l l
Pas de Pas de Pas de
traitement traitement traitement
INA INA INA
Oui Oui Oui Oui Oui
À démarrer sans
Traitement
/
préempttf
/
attendre les résultats ---41
des prélèvements
*Contact étroit : personnes partageant le même lieu de vie que le cas index ; contact direct en face à face à moins d'un mètre lors d'une toux, d'un éternuement ou d'une.
**Comorllidités graves eVou instables (affections cardio-pulmonaires graves), personnes immunodéprimées
• les personnes obèses avec un indice de masse cor 1. SANTÉ PUBLIQUE FRANCE
porelle > 40 kg/m2;
www.sante.publiquefrance.fr
• les personnes séjournant dans un établissement
Santé Pulique France fait une synthèse des données
de soins de suite ainsi que dans un établissement
internationales et publie les données nationales de
médico-social d'hébergement quel que soit leur
consultation aux urgences pour syndrome grippal,
age.
ainsi que le nombre de cas groupés. Les cellules inter
• l'entourage des nourrissons de moins de 6 mois
régionales d'épidémiologie (CIRE) font de même au
présentant des facteurs de risque de grippe grave
niveau régional.
ainsi définis : prématurés, notamment ceux por
teurs de séquelles à type de broncho-dysplasie,
et enfants atteints de cardiopathie congénitale, de 2. RÉSEAU SENTINELLES
déficit immunitaire congénital, de pathologie pulmo http://websenti.u707.jussieu.fr/sentiweb/
naire, neurologique ou neuromusculaire ou d'une Le réseau Sentinelles est un réseau de 1300 médecins
affection de longue durée. généralistes libéraux français répartis sur le territoire
permettant un suivi épidémiologique de terrain des
maladies transmissibles, dont la grippe.
178
UE6
N ° 163
Prévalence mondiale
• VHB : 250 millions de porteurs chroniques de l'Ag HBs ;
2 milliards de personnes infectées par le VHB ; pays
de forte et moyenne endémicité (prévalence > 2 %)
DROM-COM (Départements et Régions d'Outre-Mer -
Collectivités d'Outre-Mer), Asie, Afrique, Amérique du
Sud, Europe de l'Est, Bassin méditerranéen.
179
UE6 - N ° 163 -,.
■ VHC : 190 millions de porteurs chroniques. Zones • réponse faible mais adaptée : infection asympto
d'endémie avec gradient Nord-Sud : Europe occi matique, évolution vers la guérison
dentale-Amérique du Nord < Europe Centrale, de • réponse faible et inadaptée : tolérance partielle avec
l'Est-pourtour méditerranéen < Afrique-Asie. réplication persistante et atteinte hépatique chro
nique : hépatite chronique
Prévalence en France (infection chronique) faible, • réponse nulle : portage chronique asymptomatique
plus importante chez sujets originaires de zones avec réplication virale.
d'endémie ; VHB : 0,65 %, VHC : 0,75 %, VHD très Guérison après infection aiguë dans 90 à 95 % des
rare (< 2 % des sujets infectés par le VHB). cas si infection à l'âge adulte, mais seulement dans 5 %
Risque évolutif des cas si contamination à la naissance ou pendant la
petite enfance.
■ Hépatite aiguë d'intensité variable (VHA > VHE > VHB
Évolution vers une forme chronique dans 5 à 10 %
> VHC), possiblement sévère (hépatite fulminante). des cas à l'âge adulte :
■ Évolution chronique avec risque de fibrose, cirrhose • Définition de l'hépatite B chronique : Ag HBs+ per
et carcinome hépatocellulaire (CHC). sistant après 6 mois d'évolution
· Chronicité : 5-10 % pour VHB, 60-70 % pour VHC, • On distingue 3 phases principales lors de l'évolu
jamais pour le VHA, rare pour VHE tion chronique de l'infection VHB (Cf. FUE6-163-1) :
• Cirrhose : 10-20 % pour VHB et VHC • Infection chronique à Ag HBe+ (anciennement
• CHC : 3-5 % par an pour VHB et VHC, risque de immunotolérance) : Ag HBe+, ADN-VHB plasma
CHC même en l'absence de cirrhose pour le VHB. tique très élevé, transaminases normales, fibrose
nulle ou faible. Caractérise les patients infectés
3. HISTOIRE NATURELLE par voie maternofoetale ou dans la petite enfance.
Contagiosité importante. Le traitement n'est pas
VHA
recommandé à ce stade.
■ Virus à ARN non cytopathogène, lésions hépatiques • Hépatite chronique à Ag HBe + ou - (correspon
secondaires à la réaction immunologique de l'hôte dant à la rupture de l'immunotolérance) : réaction
contre les cellules infectées. immune responsable des lésions hépatiques
■ Guérison dans 100 % des cas (pas d'hépatite chro (hépatite chronique). ADN-VHB plasmatique
nique), mais risque d'hépatite fulminante dans 5 cas modérément élevé, transaminases fluctuantes,
pour 1 000 infections, en particulier si hépatopathie fibrose modérée à sévère évoluant vers la cir
préexistante. rhose. Fait suite à la phase d'infection chronique à
• Rechutes rares mais possibles. Ag HBe+ ou caractérise les personnes infectées
à l'âge adulte. C'est à ce stade que le traitement
VHB antiviral est le plus utile. A ce stade, la séroncon
■ Virus à ADN peu cytopathogène, réponse immune version HBe (disparition de l'Ag, apparition des
de l'hôte de 4 types : Ac) peut témoigner soit d'une interruption de la
• réponse forte : élimination des virus circulants et réplication, soit d'une mutation dite pré-core
des hépatocytes infectés : tableau d'hépatite aiguë, auquel cas l'activité persiste plus longtemps.
ou suraiguë avec nécrose hépatocellulaire massive • Infection chronique AgHBe- (anciennement
(hépatite fulminante : 1 % des cas) appelée portage inactif) : Ag HBe-, Ac anti-HBe+,
Réactivation
3'""' phase
Activité
(transaminases,
histologie)
180
UE6 - N ° 163
181
• hépatite C: cryoglobulinémie, vascularite, syndrome • VHB : origine de zone d'endémie, entourage proêhe
sec, hépatite auto-immune, glomérulonéphrite et partenaires sexuels d'une personne porteusé du
membrano-proliférative, porphyrie cutanée tardive VHB, usagers de drogues par voie intraveineuse ou
• hépatite B: périartérite noueuse, glomérulonéphrite intranasale, personnes séropositives pour le VIH, le
extra-membraneuse VHC ou ayant une infection sexuellement transmis
l..'.hépatite A et l'hépatite aiguë B sont des maladies à sible (1ST) en cours ou récente.
déclaration obligatoire. • VHC : origine de zone d'endémie, personnes ayant
reçu des produits sanguins ou une greffe de tissu,
2. DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE ITUE6-163-3, 4 de cellules ou d'organe avant 1992, usagers' ,de
ET5I drogues par voie intraveineuse ou intranasale, per
sonnes hémodialysées, personnes vivant avec le
CAT devant une hépatite aiguë VIH, hommes ayant des relations sexuelles avec des
A la phase aiguë, le diagnostic repose sur des marqueurs hommes.
sérologiques et virologiques. Ils doivent être demandés
devant tout tableau fébrile aigu accompagné ou suivi
TUE6 163-3: Virus responsables d'hyper
d'un ictère ou d'une hypertransaminasémie.
transaminasémie aiguë ou chronique et
En 1 re intention,il faut rechercher systématiquement: principaux marqueurs virologiques utiles au
• une hépatite A, elle est diagnostiquée par la pré diagnostic
sence d'lgM anti-VHA.
• une hépatite B (sauf en cas de vaccination efficace Virus Marqueurs
documentée par un Ac anti-HBs positif), elle est dia VHA lgM anti-VHA (infection aiguë)
gnostiquée par la présence de l'Ag HBs et des lgM VHB · Ag HBs
anti-HBc. • Anticorps anti-HBs, Anticorps anti
Dans certaines situations, il convient d'ajouter la HBc dont lgM anti-HBc �nfection
recherche d'autres virus. Cette recherche est également aiguë ou réactivation)
nécessaire quand la recherche d'hépatite A et B est · Ag HBe
négative: · Anticorps anti-HBe
• une hépatite C en cas de conduite à risque (usage de · ADN VHB plasmatique (charge
drogues, hommes ayant des relations sexuelles avec virale)
des hommes); le diagnostic repose sur la recherche VHC lgG anti-VHC
d'ARN VHC dans le plasma en cas de sérologie VHC ARN VHC plasmatique
positive. VHD lgG anti-VHD et PCR plasmatique
■ une hépatite E en cas de consommation de certains VHE lgM et lgG anti-VHE, PCR sur
produits animaux (porc) ou de séjour en zone tropi plasma ou sur selles
cale ; le diagnostic repose sur la sérologie (lgM). Cet
examen se positive tardivement (2 à 6 semaines) et a EBV lgM anti-VCA (phase aiguë)
une faible sensibilité. En cas d'hépatite inexpliquée, CMV lgM anti- CMV, PCR sur plasma
le diagnostic d'hépatite E peut se faire par la mise en Autres virus
évidence du virus dans le plasma ou les selles. VIH Diagnostic sérologique
• syndrome mononucléosique: rechercher EBV, CMV,
Arboviroses Diagnostic sérologique, PCR
VIH (Cf. TUE6-163-3)
• retour de zone tropicale: arboviroses, fièvres hémor- Fièvres Diagnostic sérologique, PCR
ragiques virales hémorragiques
Les diagnostics différentiels sont les hépatites toxiques VHA : virus de l'hépatite A- VHB : virus de l'hépatite B -VHC
(médicaments, alcool, champignons ...), la leptospirose virus de l'hépatite C VHD : virus de l'hépatite Delta-VHE : virus de
et la syphilis. l'hépatite E-EBV : Epstein-Barr virus ; CMV: cytomégalovirus.
TUE6 163 4: Éléments du dia gnostic étiologique et du suivi biologique des infections pa r les virus
des hépatites
Virus Phase aiguë Phase chronique Guérison
VHA · Transaminases 20 à 40 N Le VHA n'est pas pourvoyeur · Normalisation des transaminases
avec cholestase ictérique d'hépatite chronique · Les lgG anti-VHA persistent après
d'intensité variable l'hépatite aiguë(ou résultent d'une
· Marqueurs sérologiques : lgM vaccination) et sont immunisantes
anti-VHA à vie.
VHB · Transaminases 5 à 20 N · Hypertransaminasémie persistante · Normalisation des transaminases
· Marqueurs antigéniques et d'intensité variable, voire · Séroconversion anti-HBs
sérologiques(Ag HBs +, Ac normalisation des transaminases
anti-HBc +, lgM anti-HBc +, · Marqueurs antigéniques et
Ac anti-HBs -) sérologiques(Ag HBs+ > 6 mois, Ac
· Réplication virale élevée(PCR anti-HBs-)
ADN VHB + dans le plasma) • Réplication virale d'intensité variable
(PCR ADN VHB + dans le plasma)
Les lgG anti-HBc apparaissent après la primo-infection quelle que soit
l'évolution (guérison ou infection chronique). Elles peuvent persister de
manière isolée en cas de contact très ancien(fréquente disparition des
Ac anti-HBs à ce stade).
Un profil de séropositivité isolée anti-HBs témoigne d'une vaccination
(efficace si taux > 10 UI/L)
VHC · Hypertransaminasémie · Hypertransaminasémie persistante · Normalisation des transaminases
· Sérologie(test ELISA de (1,5 à 3,5 N > 6 mois) voire fluctuante · PCR ARN VHC - dans le plasma
troisième génération) : lgG ou absente · Persistance des lgG VHC à vie
anti-VHC+ · Réplication virale : PCR ARN VHC + (non immunisantes)
· Réplication virale : PCR ARN dans le plasma
VHC + dans le plasma · Génotypage si PCR + : détermine les
modalités du traitement
Les lgG anti-VHC apparaissent pendant ou après la primo-infection
quelle que soit l'évolution(guérison ou infection chronique)
VHD · Hypertransaminasémie • Hypertransaminasémie persistante • Quasi-systématique si co-
(< 10 N) chez un patient déjà d'intensité variable infection VHD-VHB simultanée
porteur d'une infection VHB · lgG anti-VHD + · Rare si surinfection VHD après
(sauf si co-infection simultanée · PCR ARN VHD + dans le plasma VHB
VHB+ VHD) · lgG anti-VHD +
· Sérologie : lgG anti-VHD + · PCR ARN VHD - dans le plasma
chez un patient séronégatif
antérieurement ; PCR ARN
VHD + dans le plasma
VHE · Hypertransaminasémie aiguë Chronicisation possible uniquement • Normalisation des transaminases
d'intensité variable si immunodépression · PCR ARN VHE
· Sérologie : lgM anti-VHE + · Hypertransaminasémie modérée
· PCR ARN VHE+ sang et persistante 2-3 N
selles · PCR ARN VHE + sang et selles
Les lgG anti-VHE persistent après l'hépatite aiguë quelle que soit
l'évolution
183
UE6 - N ° 163 . ,.
184
HéJ)atites virales UE6 - N ° 163
L.:obtention d'une négativation de l'ARN VHC puis la • autour d'un cas : la vaccination dans l'entourage
persistance de cette négativation 12 semaines après familial est recommandée dans un délai maximal de
l'arrêt du traitement définit la réponse virologique sou 14 jours suivant l'apparition des premiers signes chez
tenue (RVS) qui signe l'éradication virale et donc la gué le cas index
rison. La cirrhose peut régresser après RVS. Avec les • la sérologie préalable à la vaccination n'est pas
nouveaux schémas thérapeutiques, les taux de RVS nécessaire sauf cas particuliers.
sont très élevés (> 95 %).
Vaccination contre le VHB (Cf. item UE6-143)
Évaluation pré-thérapeutique • Le schéma vaccinal comporte trois doses, chez le
• Le diagnostic d'infection chronique par le VHC est nourrisson à 2, 4 et 11 mois, chez l'enfant et l'adulte
défini par la persistance de l'ARN VHC plus de 6 mois. à JO, M1 et M6. Dans l'entourage d'un cas d'hépatite
• C'est l'évaluation de la fibrose hépatique, par mesure B, on propose 3 injections rapprochées (JO, J7, J21
indirecte, et la caractérisation du génotype viral qui ou JO, M1, M2) suivies d'un rappel à 12 mois.
déterminent les modalités du traitement. • Principales indications :
· en association avec les immunoglobulines : pré
Indications du traitement vention de la transmission de la mère à l'enfant,
• Le traitement antiviral est indiqué chez tous les sujets exposition accidentelle (Cf. item UE11-362).
présentant un ARN VHC positif. · la vaccination est recommandée pour tous les
enfants avant l' âge de 16 ans, en privilégiant la vac
Molécules disponibles cination des nourrissons (dès l'âge de 2 mois) et
• Ribavirine pour toutes les personnes à risque accru d'hépatite
· son mode d'action n'est pas connu B (professionnels de santé, voyageurs, partenaires
· la tolérance est médiocre : anémie, sécheresse sexuels multiples, toxicomanes utilisant des drogues
cutanée-muqueuse injectables, sujets atteints d'hépatopathie chronique,
• Antiviraux à action directe : ils ciblent directement entourage d'un sujet infecté).
les protéines virales, ils doivent être utilisés en asso
ciation pour prévenir la sélection de résistance, leur
Pour en savoir plus
tolérance est bonne. Leur activité varie en fonction
- Prise en charge des personnes infectées par les virus de
du génotype viral et certaines combinaisons ont une l'hépatite Bou de l'hépatite C. Rapport de recommandations
activité pangénotypique. 2014. Sous la direction du Pr Daniel Dhumeaux et sous
l'égide de l'ANRS et de l'AFEF. En ligne : www.sante.gouv.
Schémas thérapeutiques fr/lMG/pdf/Rapport_Prise_en_charge_Hepatites_2014.pdf
Ils privilégient des associations d'antiviraux à action - Prise en charge thérapeutique et suivi de l'ensemble des
personnes infectées par le virus de l'hépatite C. Rapport
directe, pour des durées courtes (8 à 12 semaines). Les remis le 18 octobre 2016. www.cns.sante.fr
taux de RVS sont très élevés (95-100 %). - Galendrier vaccinal 2017.
- E ASL 2017 Clinical Practice Guidelines on the management
of hepatitis B virus infection. European Association for the
Study of the Liver. Electronic address: easloffice@easlof
fice.eu; European Association for the Study of the Liver. J
5 Prévention Hepatol. 2017 Apr 18. pii: S0168-8278(17)30185-X.
187
UE6 - N ° 164 . ,. • • 1 ..
·se
Infections à her sujet 1mmunocompétent UE6- N ° 164
• Plus rarement : fièvre, malaise général, adénopa • associé à aciclovir IV si kératite profonde, uvéite ou
thies inguinales bilatérales sensibles, dysurie, rétention nécrose rétinienne.
d'urines, réaction méningée (pléiocytose du LCS), radi • La kératite herpétique est une contre-indication
culomyélite. absolue à la corticothérapie (risque d'aggravation
• La cicatrisation peut prendre plusieurs semaines. pouvant aller jusqu'à la perforation de cornée) et aux
■ HSV-1 est parfois en cause (15 à 30 % des cas). anesthésiques locaux (risque de masquer une évo
lution défavorable).
Traitement préventif
Par valaciclovir ou famciclovir quotidien au long
cours (durée 6-12 mois).
Indiqué si plus de 6 récurrences annuelles d'herpès
génital ou orofacial.
Traitement purement suspensif : réduit voire sup
prime les poussées d'herpès pendant la durée du
1
traitement, mais ne permet pas l'éradication du virus
(risque de récidives à l'arrêt).
Récurrences
Phase prodromique
· Douleurs, brûlures, prurit, picotements, durant
quelques heures.
Diagnostiquer et traiter une
varicelle et en connaître les
Phase lésionnelle
complications
• Moins intense que la primo-infection
· Vésicules localisées le plus souvent au site de la
primo-infection.
· Guérison: 7-10 jours. 1. INTRODUCTION
· Fréquence des porteurs asymptomatiques mais • La varicelle est la primo-infection par le Virus
contagieux. Varicelle-Zona (VZV).
• Maladie très contagieuse. La transmission est
Examens complémentaires (rarement aérienne voire par contact, de 1 à 2 jours avant le
indiqués) début de l'éruption à 5 à 7 jours après (fin de la conta
• Lorsque le tableau est atypique, recherche directe gion lorsque toutes les lésions cutanées sont à la
d'ADN viral par PCR sur prélèvement du contenu de phase croûteuse).
vésicules récentes • 90 % des cas de varicelle surviennent chez l'enfant
■ Sérologie: à partir de 2 prélèvements à 10-15 jours d'in entre 1 et 14 ans.
tervalle, peut parfois documenter une primo-infection. • Maladie plus grave chez l'adulte, et encore plus grave
chez l'immunodéprimé et (classiquement) chez la
3. SAVOIR TRAITER femme enceinte.
• Un vaccin vivant atténué est disponible (Cf. item UE6-
Savoir traiter une gingivosto matite aiguë 143).
Évolution spontanément favorable en une quinzaine
de jours ; possibilité d'utiliser le valaciclovir en cas de 2. DIAGNOSTIQUER UNE VARICELLE
tableau marqué.
Maintenir (en particulier chez les enfants) une réhy Forme habituelle
dratation régulière par voie orale ; bains de bouche, • Incubation moyenne : 14 jours.
aliments froids semi-liquides. • Invasion : fébricule (38°C), malaise général.
Dans les formes empêchant l'ingestion de liquides, • Phase d'état caractérisée par l'éruption
hospitalisation pour réhydratation IV et aciclovir par • Type : maculo-papules inconstantes puis vésicules
voie parentérale. disséminées, très prurigineuses ; érosion et pseudo
ombilication, apparition de croûtes brunâtres à J4,
Savoir traiter une manifestation et cicatrisation à J10 (PUE6-164-3 et -4)
ophtalmologique · Évolution: en plusieurs poussées successives
• L.:herpès oculaire (dont une kératite) nécessite une • Topographie: cuir chevelu, face, thorax. Respecte
prise en charge spécialisée par un ophtalmologue: paumes des mains et plantes des pieds
· aciclovir pommade ophtalmique 5 fois par jour · Énanthème buccal avec lésions érosives associées
pendant 5 à 10 jours • Fièvre modérée, aux alentours de 38° C
189
UE6 - N ° 164 . . .. ..
· Micropolyadénopathies (cervicales), rare splé • Mise en évidence directe du virus
nomégalie. • Détection par PCR : moyen principalement utilisé
• Évolution spontanée favorable en 10-15 jours. · Culture virale : ancien examen de référence non
réalisé en pratique sauf indication très spécialisée
PUE6-164-3: Varicelle de l'enfant: Lésion · lmmunofluorescence : rarement utilisée
ombili<1uée en son centre · Sur un écouvillonnage du contenu vésiculaire ; lors de
complications, sur des liquides biologiques appro
priés
• Sérologie : détermination du statut sérologique chez
une personne à risque de varicelle grave exposée à
la varicelle ou bien chez une personne susceptible
d'être vaccinée.
Diagnostic différ entiel
• Prurigo strophulus (réaction aux piqûres d'insectes
de literie ou du milieu extérieur), zona généralisé
(immunodéprimé), infections à poxvirus
Antibiothérapie
Uniquement en cas de surinfection cutanée avérée, par
voie générale (Cf. item UE6-152).
190
lntect1ons à herpès virus du suJet immunocomf)étent UE6 - N ° 164
191
1 1 1 *
195
FUE6-165-1 : Cycle de réplication du VIH avec sites d'action des principales classes d'antirétroviraux
CD4-.
CXCR4 ou CCR5
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,w n ...._____ l!I ÉPISSAGE ET TRANSPORT
El BOURGEONNEMENT PetitARNm
tation ; la part est plus élevée chez les HSH. La part 3. PRÉVENTION COMBINÉE
des 50 ans et plus continue à augmenter (20 % des
La prévention combinée repose sur la combinaison de
découvertes en 2017), aussi bien chez les HSH que
méthodes de prévention comportementales, de traite
chez les hétérosexuels.
ment pré-exposition (PrEP), le dépistage, le traitement
• Un quart des personnes est diagnostiqué au stade
sida ou avec moins de 200 CD4/mm3• Ce chiffre est antirétroviral efficace de toute personne vivant avec le
malheureusement stable depuis des années. VIH (TasP ou Treatment as Prevention) et le traitement
post-exposition (TPE).
2. TRANSMISSION DU VIH
Les méthodes visant à modifier les
Trois liquides biologiques peuvent contenir de grandes comportements
quantités de virus : le sang, le sperme, les sécrétions • Campagnes d'information collectives, multiplica
vaginales. tion des sources d'information individuelle (Internet,
CeGIDD, planning familial, associations).
Transmission sexuelle (sperme, sécrétions
• Promotion de l'utilisation du préservatif masculin et
vaginales)
féminin
• Tout rapport sexuel avec une personne vivant avec le
· Limites : usage non systématique, mésusage, rup
VIH est à risque potentiel de transmission du VIH avec
ture, glissement
un risque décroissant selon le type de rapport sexuel :
· Avantages : participe à la prévention de la plupart des
anal réceptif > anal insertif > vaginal réceptif > vaginal
1ST et effet contraceptif.
insertif > fellation réceptive. Un seul rapport non pro
• Mise à disposition et promotion de l'utilisation de
tégé peut suffire à transmettre la maladie.
• Facteurs augmentant le risque de transmission : rap matériel stérile à usage unique et des traitements de
port anal, lésion génitale, saignement, co-existence substitution des drogues opiacées chez les usagers
d'une infection sexuellement transmissible, quantité de drogues intraveineuses y compris dans les lieux
de virus importante dans les sécrétions génitales cor de privation de liberté (prison).
rélée à une charge virale plasmatique élevée, absence • Mesures de précaution universelles vis-à-vis du
d'utilisation de préservatif masculin ou féminin. risque d'AES (port de gants, technique, réservoirs
• Le risque de transmission sexuelle du VIH au sein des spéciaux pour aiguilles usagées ...).
couples dont un seul des partenaires vit avec le VIH,
est quasi-nul (proche de zéro, y compris en l'absence Le dépistage : situations justifiant la
d'utilisation du préservatif) si la charge virale VIH est prescription d'une sérologie VIH
indétectable. Si l'observance au traitement antirétro Dépister un patient infecté par le VIH implique une prise
viral est optimale et la charge virale plasmatique indé en charge adaptée permettant à la fois un bénéfice
tectable, l'abandon du préservatif peut être proposé personnel et un bénéfice en terme de santé publique.
au sein d'un couple sérodifférent pour le VIH. Il faut
cependant rappeler que seul le préservatif protège Dépistage ciblant les populations à risque
des 1ST autres que le VIH et qu'en outre il doit être Hommes ayant des relations sexuelles avec des
repris si interruption thérapeutique . hommes, migrants d'Afrique subsaharienne, population
des départements français d'Amérique et des autres
Transmission par le sang et ses dérivés Caraïbes, usagers de drogues intraveineuses, popula
• Transfusion sanguine, transplantation : risque quasi tion en situation de précarité, prostitution.
nul depuis les sérologies obligatoires et l'utilisation
des tests moléculaires pour le dépistage lors des Dépistage ciblé selon les circonstances :
dons du sang et d'organes. • Devant toute situation à risque ou tout symptôme cli
• Partage de matériel d'injection contaminé par du sang : nique et/ou biologique évocateur de primo-infection
baisse très importante de l'infection par le VIH chez les ou d'infection VIH avancée
usagers de drogues intraveineuses suite aux mesures • Suspicion ou diagnostic d'IST ou d'hépatite C
de prévention (mise à disposition de matériel à usage • Suspicion ou diagnostic de tuberculose
unique). • Projet de grossesse et grossesse
• Accident professionnel d'exposition au sang (AES) : • Interruption volontaire de grossesse
risque faible mais variable selon le niveau de charge • Première prescription d'une contraception
virale plasmatique VIH chez la personne source, et • Viol
la nature de l'exposition au sang (profondeur de la • Entrée en détention ou en cours d'incarcération
piqûre/coupure, type d'aiguille, piqure intravasculaire • Dons de sang et d'organes
ou IM ou SC) chez la victime (Cf. item UE11-362).
Dépistage en population générale
Transmission mère-enfant (TME) Une proposition de dépistage en population générale doit
• Essentiellement dans la période périnatale (accou être faite au moins une fois dans la vie entre 15 et 70 ans.
chement et allaitement) ou en cas de primo-infection
pendant la grossesse. Le dépistage peut aussi être proposé dans
• Facteurs augmentant le risque de T ME : infection un parcours de soins, coordonné par le médecin
VIH stade sida, charge virale plasmatique élevée référent ou réalisé à l'initiative du patient dans un
chez la mère. CeGIDD.
197
1. LA PRIMO-INFECTION
Le dépistage doit être proposé largement et
ce d'autant plus en cas de situation à risque.
Dix à 15 jours après la contamination (extrêmes :
5-30 jours), un peu plus de la moitié des sujets présente
un tableau souvent fébrile, polymorphe, aspécifique
appelé primo-infection.
Prophylaxie pré-exposition (PrEP)
• durée médiane de 2 semaines
Pour les personnes non infectées par le VIH, il s'agit de • phase de réplication virale intense
prendre une prophylaxie à base antirétroviraux (ténofovir • grande variabilité de la présentation clinique (TUE6-165-1).
+ emtricitabine) -en prise intermittente ou continue Diagnostics différentiels : les autres causes de fièvre aiguë
pour diminuer le risque de contamination par le VIH. La et de syndromes mononucléosiques (Cf. item UE?-213).
PrEP est une modalité de prévention complémentaire
des autres modalités et s'inscrit dans une démarche
de santé sexuelle globale. Elle s'adresse aux sujets Tout tableau fébrile et/ou altération de l'état
non infectés les plus exposés au VIH, en particulier aux général inexpliqué doit conduire à la proposi
hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes tion puis à la réalisation d'un dépistage du VIH.
et ayant des pratiques sexuelles à risque.
Traitement des personnes vivant avec le VIH
(TasP, pour ccTreat as Prevention.,).
TUE6 165 1 : Primo-infection VIH: quand y penser?
Le traitement antirétroviral efficace -i.e. permettant de
rendre la charge virale indétectable- des personnes Symptômes possibles lors d'une
vivant avec le VIH annule quasi-intégralement le risque primo-infection VIH
de transmission du VIH à leur(s) partenaire(s). · Fièvre (90 %)
• Syndrome pseudo-grippal persistant
Traitement post-exposition (TPE) pour plus de 7 jours
réduire le risque d'infection par le VIH après · Asthénie
un risque significatif (Cf. item UE11-362). · Polyadénopathies
Signes
· Pharyngite, angine
cliniques
Prévention de la transmission mère-enfant · Eruption maculopapuleuse ±
présents
(PTME, Cf. item UE2-26) généralisée
dans environ
• Traitement antirétroviral efficace chez la mère · Ulcérations génitales ou buccales
50% des
réduction considérable du risque de transmission en · Signes digestifs : diarrhée aiguë,
cas,peu
cas d'indétectabilité de la charge virale VIH lors du nausées/vomissements, douleurs
spécifiques
dernier trimestre de grossesse. Le risque de trans abdominales
• Manifestations neurologiques :
mission passe de 20-25 % en l'absence de traite
syndrome méningé avec
ment à 0,3 % lorsque la charge virale plasmatique
méningite lymphocytaire,
est indétectable à l'accouchement (0 % chez les troubles encéphalitiques,
mères avec une charge virale inférieure à 50 copies/ mononévrite (paralysie faciale) ou
ml avant la conception et pendant toute la gros polyradiculonévrite
sesse jusqu'à l'accouchement).
• Proposer une sérologie VIH à toute femme enceinte au · Thrombopénie (75 %)
1er trimestre de la grossesse et au 6° mois en cas de Signes · Leucopénie (50 %)
prise de risque pendant la grossesse (penser aussi à biologiques • Lymphopénie ou hyperlymphocytose
aspécifiques avec syndrome mononucléosique
proposer une sérologie VIH au partenaire de la femme
· Cytolyse hépatique
enceinte).
• Prise en charge spécialisée, à la fois du point de vue
obstétrical et du point de vue infectieux. 2. LA PHASE CHRONIQUE
• Traitement prophylactique systématique du nou
• Elle peut durer plusieurs années.
veau-né par névirapine pendant les 2 premières
• Risque de contamination du ou des partenaire(s) car
semaines de vie.
réplication virale active sans que le diagnostic d'in
• Proscrire l'allaitement maternel.
fection VIH ne soit connu.
• Événements cliniques mineurs :
· manifestations cutanéomuqueuses (dermite sébor
rhéique, prurigo, folliculite, zona, verrues, condy
3 Histoire naturelle de l'infection VIH lomes, molluscum contagiosum, candidose buccale
(PUE6-165-1) ou génitale récidivante, leucoplasie
l..'.évolution spontanée (en l'absence de traitement) de l'in chevelue de la langue)
fection VIH peut être divisée en 3 phases : la phase aiguë • manifestations générales (altération de l'état général,
ou primo-infection, la phase chronique asymptomatique fébricule, sueurs nocturnes abondantes) ;
et la phase symptomatique. Durant ces trois phases, le • diarrhée chronique.
VIH se réplique activement entraînant progressivement • Signes biologiques inconstants :
une diminution du nombre de lymphocytes T CD4 (seuil · Leuconeutropénie, thrombopénie, anémie, hyper
critique d'immunodépression : � 200/mm3). gammaglobulinémie polyclonale.
.. UE6 - N ° 165
Acanti-VIH
.····�
Seuil de détection
des marqueurs
Agp24
199
UE6 - N ° 165
200
UE6 - N°165
TUE6 165 3: Les principales infections associées à l'infection VIH: agents infectieux, diagnostic et
prévention
Agents infectieux Diagnostic Prévention Remarques
Pneumonies · Streptococcus Cf. item UE6-151 Vaccination La récurrence des
bactériennes pneumoniae antipneumococcique pneumopathies
bactériennes définit
le sida chez les sujets
infectés par le VIH
Infections · Salmonella Cf. item UE6-172 Pas de prévention La bactériémie à
digestives non typhiques spécifique en dehors Salmonella enterica
· Campylobacter des règles d'hygiène sérotype non Typhi
spp. alimentaire récurrente définit le
sida chez les sujets
vivant avec le VIH.
Cette forme sévère
survient sur un terrain
très immunodéprimé
Grippe Myxovirus Cf. item UE6-162 Vaccin anti-grippàl et, le
saisonnière influenzae Manifestations cas échéant, traitement
cliniques et prophylactique post-
complications exposition ou traitement
curatif par les inhibiteurs
de la neuraminidase
1ST · Syphilis Cf. item UE6-158 · Utilisation du préservatif Une 1ST doit faire
· Gonococcies • Dépistage (dépistage rechercher une
· Lympho- sérologique de la syphilis infection VIH et vice
granulomatose recommandé au décours versa
vénérienne de toute exposition Les ulcérations
rectale sexuelle à risque et de muqueuses
(Chlamydia façon annuelle chez les vénériennes favorisent
trachomatis) personnes ayant des la transmission du VIH
· Condylomatoses partenaires multiples) et La présentation
anogénitales dépistage et traitement et l'évolution de
(Human du/des partenaires la syphilis ne sont
papillomavirus, · Vérifier les statuts vis-à- globalement pas
HPV) vis des autres 1ST, des modifiées par
hépatites A, B et C en l'infection VIH
tenant compte des délais
de séroconversion
· Vaccinations anti-VHA et
anti-VHB chez les HSH
· Dépistage proctologique
des infections à HPV et
Chlamydia trachomatis
Co-infections Hépatite B Cf. item UE6-163 • Chez tous les patients : Hépatite B
par les virus des renforcer les messages 7 % des patients
hépatites B et C de prévention, rechercher l'infection VIH aggrave
systématiquement une l'histoire naturelle et le
infection par le VHC et le pronostic de
VHB lors de la découverte l'hépatite B
d'une infection VIH,
Hépatite C maintenir une surveillance Hépatite C
sérologique annuelle chez 20 % des patients
les sujets dont l'exposition l'infection VIH aggrave
au risque persiste et qui l'histoire naturelle et le
ne sont pas immunisés pronostic de
Voir le paragraphe l'hépatite C
«vaccinations" pp. 214
201
5 4 : Principales infections opportunistes (10)
lose Pas de seuil Mycobacterium · Atteinte extra-pulmonaire fréquente : ganglionnaire, pleurale, · Mise en évidence du ba
UE6-155) tuberculosis osseuse, méningée surtout chez les patients qui ont un nombre Koch (expectorations, tu
(bactérie) de CD4 bas gastriques, LBA, prélève =
tissulaires) :
· Proportion élevée de patients qui ont une radiographie de · à l'examen microscop
thorax normale quand les CD4 sont bas. (mise en évidence de &
. en culture
· par PCR
se <200 Candida spp · Candidose orale associée àdysphagie ± douleurs Le diagnostic clinique sur
gienne (champignon) rétrostemales souvent. En cas de doute
· Prélèvements (oraux, œ
cystose <200 Pneumocystis · Toux sèche et fièvre puis dyspnée d'intensité croissante et · Mise en évidence de Pn
lire jirovecii anomalies auscultatoires parfois très pauvres (installation sur jirovecii dans prélèvemer'.ô
(champignon) plusieurs semaines) respiratoires (liquide de
· Pas d'atteinte extrapulmonaire lavage bronchiolo-alvéo -
· Souvent révélée comme une pneumopathie interstitielle ne expectorations induites)
répondant pasàune antibiothérapie "classique" examen direct ou PCR
· Dissociation clinico-biologique : hypoxémie plus importante
que ne le laisse supposer le tableau clinique
;mose <200 Toxop/asma gondii · Déficit neurologique focal dans environ la moitié des cas · TOM ou IRM cérébrale
9 (réactivation • Tout tableau neurologique central dans ce contexte avec injection en urgenc;;
endogène de d'immunodépression doit faire évoquer le diagnostic (épilepsie, · abcès cérébraux souve
kystes latents, céphalées tenaces, ...) · aspect typique en cocar.:-
parasites) · Fièvre inconstante injection de produit de
· Quelques rares formes extra-cérébrales, notamment oculaires entouré d'un halo hypoo-
d'œdème (diagnostic p
· Sérologie toxoplasmiqu;;
· si négatif= diagnost:
probable
· si positif = non con! �
:iccose <100 Cryptococcus · Méningite ou méningo-encéphalite d'installation progressive LCS:
neoformans · Céphalées, fièvre inconstante, syndrome méningé, syndrome • Cellularité faible, hype
(champignon) d'hypertension intracranienne et hypoglycorachie inc
· Parfois, atteinte disséminée (pulmonaire, urinaire, cutanée) · Colorationàl'encre de
mise en évidence du c�
l'examen direct puis cu:....-
raphie du thorax Si CD4 < 200/mm3 Cotrimoxazole jusqu'à ce Cotrimoxazole (triméthoprine TMP /sulfaméthoxazole SMZ) :
:::-:ime interstitiel ou alvéole- (et/ou< 15 % des que: · cotrimoxazole IV (TMP 80/SMZ 400): 4 ampoules x 3/j,
- iel bilatéral diffus sans lymphocytes totaux) · CD4 > 200/mm3 et · cotrimoxazole (TMP 160/SMZ 800): 2 cp x 3/j dans les formes
ement pleural ni Cotrimoxazole > 15 % à 2 reprises à au modérées;
pathie (PUE6-165-3) moins 3 mois d'intervalle Corticothérapie par voie orale (prednisone 1 mg/kg/j) si hypoxémie
(PaO2< 70 mmHg)
La durée du traitement d'attaque : 3 semaines
- dans le LCS (en l'absence de · lgG anti-Toxop/asma Mêmes molécules que le Pyriméthamine (100 mg à J1, puis 50 mg/j) + sulfadiazine (100 mg/kg/j
::;-indication à la PL): + et traitement en 4 prises) ou clindamycine si allergie aux sulfamides (2,4 g/j) par voie
;ansible mais très spécifique. CD4< 200/mm3 curatif mais à mi-dose, à orale pendant 6 semaines + acide folinique et alcalinisation des urines
érapeutique Cotrimoxazole poursuivre jusqu'à ce que Cotrimoxazole IV (12 ampoules/j) possible en cas de troubles de la
.=nsence d'amélioration CD4 > 200/mm3 pendant conscience
ue ou radiologique après · lgG anti-Toxoplasma � 6 mois sous ARV
s de traitement : biopsie négatif: règles efficaces
ale stéréotaxique (diagnostic hygiéno-diététiques +
itude) contrôle annuel de la
sérologie.
lcrlS inflammatoires ulcérées Si sérologie CMV lgG+. Rétinite à CMV : maintien · Ganciclovir IV (5 mg/kg 2 fois par jour) ou foscarnet IV
oscopiquement, présence et CD4 < 100/mm3 : du valganciclovir jusqu'à (90 mg/kg 2 fois par jour)
:allules à inclusions virales surveillance PCR ce que les lymphocytes · Valganciclovir (900 mg, 2 fois par jour) en l'absence de malabsorption
ucléaires évocatrices de CMV régulièrement et T CD4 soient supérieurs dans les formes non sévères pendant 15 à 21 jours
en histologie surveillance fond d'œil à 100 /mm3 pendant au
te neurologique: mise en si PCR CMV+ moins 6 mois
�nce du CMV dans le LCS
:JCR
matose à l'examen Surveillance clinique Pas de prévention Clarithromycine (1 g/j) + éthambutol (15 mg/kg/j)
opathologique d'une et ARV secondaire
- etissulaire
Prévention
Diagnostic
Primaire Secondaire
: _ -: - = ·= :.-équente : ganglionnaire, pleurale, · Mise en évidence du bacille de :examen anatomopathologique:
;iranulome épithélioïde
Dépistage
de l'infection
Non indiquée
- ;:: "_ -:c Jt chez les patients qui ont un nombre Koch (expectorations, tubages
gastriques, LBA, prélèvements ;iigantocellulaire, particulièrement tuberculeuse
tissulaires) : évocateur de Mycobacterium latente (ITL ) par test
=-=-=
-=--ë =-= :E.: ents qui ont une radiographie de · à l'examen microscopique :ubercutosis en présence de immunologique (de
-= es CD4 sont bas. (mise en évidence de BAAR) 1écrose caséeuse préférence, tests
· en culture IGRA)
· par PCR Traitement des ITL le
cas échéant
=c-= ::.=a.:-: ée à dysphagie ± douleurs Le diagnostic clinique suffit le plL, .\spects endoscopiques Non recommandée Non recommandée (saL."
souvent. En cas de doute : 3\locateurs (dépôts blanchâtres, en cas de multirécidive
· Prélèvements (oraux, œsophagiers "'luqueuse érythémateuse) fluconazole)
· "-= � :_ s dyspnée d'intensité croissante et · Mise en évidence de Pneumoc adiographie du thorax: Si CD4 < 200/mm3 Cotrimoxazole jusqu'à :e
;,: _ -z: -es œrfois très pauvres (installation sur jirovecii dans prélèvements ,yndrome interstitiel ou alvéolo- (et/ou < 15 % des que:
respiratoires (liquide de terstitiel bilatéral diffus sans lymphocytes totaux) : • CD4 > 200/mm3 et
=,-:--,:.:: _ -::i1aire lavage bronchiolo-alvéolaire, =Panchement pleural ni Cotrimoxazole > 15 % à 2 reprises à a_
:: : : --= :.;ne pneumopathie interstitielle ne expectorations induites) par :dénopathie (PUEB-165-3) moins 3 mois d'interva e
.:: =- ----c :;._-:b:othérapie "classique" examen direct ou PCR
: - ::-:: �ique: hypoxémie plus importante
,=- =_ --.-s:, le tableau clinique
·; : _--c ":-:a dans environ la moitié des cas · TOM ou IRM cérébrale sans et :lCR dans le LCS (en l'absence de · lgG anti-Toxoptasma Mêmes molécules que e
--c_ -: :,;; ::;.;e central dans ce contexte avec injection en urgence: :ontre-indication à la PL ): + et traitement
�-:: :- j:;,t faire évoquer le diagnostic (épilepsie, · abcès cérébraux souvent multip :eu sensible mais très spécifique. CD4 < 200/mm3 curatif mais à mi-dose. è
· aspect typique en cocarde aprè:: -est thérapeutique: Cotrimoxazole poursuivre jusqu'à ce a_e
injection de produit de contraste :n l'absence d'amélioration CD4 > 200/mm3 penda-:
� =: -=.s extra-cérébrales, notamment oculaires entouré d'un halo hypodense :.inique ou radiologique après · lgG anti-Toxop/asma � 6 mois sous ARV
d'œdème (diagnostic présompti= ·5 jours de traitement: biopsie négatif : règles efficaces
· Sérologie toxoplasmique: ::érébrale stéréotaxique (diagnostic hygiéno-diététiques +
· si négatif = diagnostic peu :t1 certitude) contrôle annuel de la
probable sérologie.
· si positif = non contributif
-= ·=
---c- -;:-:-céphalite d'installation progressive LCS: -tigène cryptococcique Non recommandée Fluconazole per os de
ë -::-s:a-,te, syndrome méningé, syndrome · Cellularité faible, hyperprotéinoracre s le sang et le LCS durée prolongée jusqi..'è.
. cérébrale le plus souvent · CD4> 200/mm3 et> ==
et hypoglycorachie inconstantes
-= - ""-= ée 1pulmonaire, urinaire, cutanée) · Coloration à l'encre de Chine poL· -male · CV indétectable> 3 11"'.:;;
mise en évidence du champignc·
l'examen direct puis culture
: :,;; =--=.S
·_.;:- - �-:e de la substance blanche
j"apparition progressive, selon les
=-�--a.-es des lésions:
IRM cérébrale
· Lésions multiples de la substanc,
blanche
=>as de prise de contraste
,;tection du virus JC par PCR
= s le LCS
Non Non
· Mise en évidence d'une réplica ='ions inflammatoires ulcérées Si sérologie CMV lgG+. Rétinite à CMV : maintie
::;; ::-e de la rétine: troubles visuels dépendant CMV dans le sang par PCR che: -.acroscopiquement, présence et CD4 < 100/mm3 : du valganciclovir jusqu'à
:: ::e ia locaiisation des lésions (cécité si atteinte de les patients avec sérologie CM'. :a cellules à inclusions virales surveillance PCR ce que les lymphocytes
positive en lgG --:ranucléaires évocatrices de CMV régulièrement et T CD4 soient supérieurs
: :-s · Rétinite: fond d'œil ± angiograp :Mv en histologie surveillance fond d'œil à 100 /mm3 pendant au
s:::1agite, gastroduodénite, colite, cholangite en cas de doute diagnostique - einte neurologique: mise en si PCR CMV+ moins 6 mois
, : en céphalite, ventriculite, myéloradiculite, · Localisations digestives : - "Clence du CMV dans le LCS
;:e endoscopies avec présence Œ - PCR
-: -ifection disséminée Isolement de la myoobactérie atyi:J:U • ulomatose à l'examen Surveillance clinique Pas de prévention
:1 de l'état général, sueurs nocturnes · Hémocultures sur milieu îomopathologique d'une et ARV secondaire
spécifique, ::sie tissulaire
: ,;anglionnaire, moelle osseuse, hépatique, · LBA
es:ve, pulmonaire, cutanée · Biopsies (moelle, ganglion, ..
UE6 - N ° 165 1 •
204
..
l UE6-165-5: Les principales complications non infectieuses associées au VIH
Type de cancer Diagnostic Dépistage
Cancers Lymphome malinAltération de l'état général Examen clinique régulier
classant non hodgkinienfébrile Pas de dépistage spécifique
sida Syndrome tumoral
Maladie de Kaposi Nodules infiltrés, violacés Examen clinique régulier
Lésions cutanéo-muqueuses Pas de dépistage spécifique
sont les plus fréquentes
Cancer du col Frottis cervical annuel et colposcopie à la
de l'utérus moindre anomalie décelée.
Cancer non Cancer du Examen proctologique annuel chez les patients
classant canal anal HSH ou tout patient avec antécédent de
sida condylomes anogénitaux et chez les femmes
(Liste non avec dysplasie ou cancer du col de l'utérus
exhaustive) Hépatocarcinome Co-infection par VHC Echographie hépatique semestrielle ou
ou VHB annuelle associée à un dosage de l'alpha
Cirrhose foetoprotéine
205
UE6 - N ° 165
206
UE6- N ° 165
206
UE6 - N ° 165
TUE6-765-70: Données cliniques et paracliniques à recueillir à la prise en charge d'un patient infecté
par le VIH
• Contexte de vie : historique de la contamination, vie familiale et relationnelle, statut virologique
du (des) partenaire(s), désir d'enfant, activité professionnelle, conditions de ressources et de
Données logement, couverture sociale
de l'interro • Antécédents médicaux (en particulier événements potentiellement liés au VIH, infections
gatoire sexuellement transmissibles) et chirurgicaux
· Facteurs de risque cardiovasculaire, alcool, substances illicites, traitements de substitution
· Statut vaccinal
Examen clinique complet, notamment
· poids
Examen
· tour de taille
clinique
· tour de hanches
· examen cutané et des muqueuses
Bilan paraclinique initial préthérapeutique de tout adulte infecté par le VIH
• Sérologie VIH : ELISA puis test de confirmation par méthode de Westem-blot, avec différentiation
VIH-1NIH-2, sur deux prélèvements différents (pour détecter toute erreur d'identitovigilance)
• Numération des populations lymphocytaires T CD4/CD8
· Dosage de l'ARN VIH plasmatique (charge virale VIH)
• Test génotypique de résistance du VIH (transcriptase inverse, protéase, integrase) et
détermination du sous-type VIH-1
· Recherche de l'allèle HLA-B*5701
· Hémogramme avec plaquettes
· Transaminases, yGT, phosphatases alcalines, bilirubine totale et conjuguée
• Créatininémie et estimation du DFG
· Phosphorémie à jeun
· Glycémie à jeun
• Bilan lipidique à jeun: cholestérol total, LOL et HDL, triglycérides
• Recherche d'une protéinurie [bandelette urinaire] ou dosage du rapport protéinurie/
créatininurie
Bilan · Marqueurs de l'hépatite virale B : Ag HBs, anticorps anti-HBs et anti-HBc
paraclinique · Sérologie de l'hépatite virale C
• Sérologie de l'hépatite virale A [lgG]
• Sérologie de la syphilis
· Test IGRA (quantiferon® ou T-spot TB®) pour le dépistage de la tuberculose latente
Bilan complémentaire en fonction des populations
• Chez les femmes : consultation gynécologique avec frottis cervicovaginal
· Chez les HSH, sujets à partenaires multiples et femmes avec ATCD de condylomatose
et/ou pathologie cervicale
• consultation proctologique pour le dépistage des lésions précancéreuses de l'anus.
· prélèvements PCR à la recherche d'IST au niveau anal, urétral et pharyngé selon les
circonstances
· Chez les patients provenant d'une zone d'endémie tuberculeuse :
• radiographie pulmonaire
· Si CD4 < 100/mm3
· dosage de l'antigène cryptocoque,
• sérologie CMV et si sérologie positive: PCR CMV plasmatique et réalisation d'un fond d'œil
208
1 • UE6- N ° 165
Le dépistage et la prise en charge des comorbidités Trois critères majeurs de suivi : efficacité,
associés au VIH relèvent du champ de compétence de observance et tolérance
la médecine générale. Évaluation de l'efficacjté : contrôle immunologique et
Il est important de vérifier les interactions médicamen
virologique
teuses avec les antirétroviraux en cas de prescription
· une fois acquise, l'indétectabilité de la charge virale
de tout nouveau médicament.
VIH se maintient aussi longtemps que le traitement
2. PRISE EN CHARGE RÉGULIÈRE (TUE6-165-11)
est correctement pris, en l'absence d'interactions
pharmacologiques liées à des médicaments asso
• Maintien de l'efficacité virologique
ciés
• Observance thérapeutique
• le bilan est alors réalisé tous les 3 à 4 mois puis
• Dépistage des 1ST et coinfections le cas échéant
• Prévention des 10, le cas échéant, ou arrêt prévention tous les 6 mois si les CD4 sont > 500/mm3
primaire ou secondaire des 10 en fonction du taux de • lymphocytes T CD4 et charge virale
lymphocytes T CD4 · paramètres biologiques (NFS, transaminases, gly
• Prévention de la transmission du VIH cémie, créatininémie, bilan lipidique...) variant en
• Prévention des complications (mesures hygiéno-diété fonction des traitements prescrits et des comor
tiques) bidités.
• Lutte contre le tabagisme et les addictions · si réplication persistante ou rebond virologique :
avis spécialisé auprès du médecin référent, dans
3. SUIVI DES PATIENTS SOUS TRAITEMENT un délai bref.
ANTIRÉTROVIRAL • Évaluation régulière de l'observance du traitement
Fréquence : dans un délai de 2 à 4 semaines antirétroviral, élément déterminant du succès théra
après l'initiation du traitement, puis tous peutique.
les 3 à 6 mois selon l'évolutlon clinique et • Évaluation de la tolérance du traitement antirétroviral
biologique. à court et moyen termes.
209
UE6 - N ° 165
Comment?
• Vaccination antitétanique et antidiphtérique
(dTCaP): rappel tous les 10 ans à partir de 25 ans.
• Vaccination anti-hépatite B : chez tous les patients
sans marqueur sérologique d'infection par le VHB
(schéma vaccinal renforcé).
• Vaccination anti-hépatite A pour les patients non
immuns (lgG antiVHA négatifs)
• chez les patients à risque d'exposition au VHA
(homosexuels et bisexuels masculins, voyage en
zone d'endémie)
• en cas de co-infectés par le VHB ou le VHC,
· en cas d'hépatopathie chronique.
■ Vaccination anti-pneumococcique : chez tous les
patients (1 dose de vaccin conjugué 13-valent suivie,
au moins 2 mois plus tard, d'une dose de vaccin
polyosidique 23-valent)
• Vaccination annuelle contre la grippe saison
nière : chez tous les patients.
• Vaccination anti-amarile (fièvre jaune) : chez les
patients adultes voyageant en zone d'endémie, si
CD4 > 200/mm3 et > 15 % des lymphocytes (vaccin
vivant atténué, contre-indiqué si CD4 < 200/mm3).
Pour les enfants, à discuter au cas par cas.
■ Vaccination anti-HPV : recommandée chez toutes
les personnes infectées par le VIH (jeunes hommes
et jeunes filles), à réaliser jusqu'à l'âge de 19 ans, et
chez tous les hommes ayant des relations sexuelles
avec des hommes (infectés ou non par le VIH),
jusqu'à l'âge de 26 ans.
210
UE6
N ° 166
Objectifs
• Connaître les circonstances imposant la
CONSENSUS ET RECOMMANDATIONS
recherche d'un paludisme et les examens 0· SPILF. Prise en charge et prévention
complémentaires permettant de confirmer le du paludisme d'importation : mise
diagnostic et d'évaluer le retentissement. à jour 2017 des Recommandations
• Connaître les critères de gravité, les principes de Pratique Clinique (RPC) 2007.
de l'hospitalisation.
Disponible sur www.infectiologie.com
• Connaître le traitement et les principes de la
surveillance d'un accès palustre. Haut Conseil de la Santé Publique -
• Connaître les principes de la prévention Recommandations sanitaires pour
antivectorielle et de la protection médicamen les voyageurs, 2019 (à l'attention des
teuse. professionnels de santé). Bulletin
• Accéder aux sources d'information permettant Epidémiologique Hebdomadaire
la mise en œuvre des mesures de prophylaxie (disponible en ligne : http://invs.
adaptées.
santepubliquefrance.fr/1
• Identifier les situations d'urgence et planifier
leur prise en charge.
211
FUE6-166-1 : Cycle du paludisme
Anophèle Patient
-/'! 1
I SPOROZOi'rES
Multiplication
��t�;f�igW!�;gée
f-
ou CRYPTOZOÏTES
�clatement pour P. vivax
et P. ovale
SCHIZOGONIE
HEPATIQUE
1 à 2 semaines
SPOROZOÏTES
dans les glandes salivaires
MEROZOÎTES
SCHIZOGONIE ERYTHROCYTAIRE
l
T!PHOZOÏTES l
Fécondation SYMPTOMES
des GAMETOCYTES Multiplication
SCHIZONTES
MEROZOÏTES � Contamination
d'autres hématies
CYCLE SEXUE• SPOROGONIQUE CYCLE ASEXUE� SCHIZOGONIQUE
= 15 jours si conditions dimaliques favorables :
hygrométrie> 60% et Température >17° C
212
UE6 - N ° 166
· hémolyse (inconstante) : hyperbilirubinémie libre, • Tests de diagnostic rapide (TOR) du paludisme sur
élévation des LDH, haptoglobine basse bandelettes antigéniques (protéines spécifiques)
• cytolyse hépatique prédominant sur les ALAT, < 10 N • les antigènes recherchés sont des protéines (HRP-2,
pLDH) et détectent les espèces pathogènes pour
Confirmation (FUE6-166-3)
l'homme
■ Mise en évidence de l'hématozoaire par frottis mince
· leur sensibilité peut atteindre 100 % et est corrélée
sanguin - goutte épaisse à la parasitémie (faux négatif possible si parasi
Techniques de référence, mais qui nécessitent une cer témie très faible) pour P. falciparum
taine expertise. Ces examens doivent être réalisés en · le test utilisant l'antigène HRP-2 peut rester positif 2
urgence, sans attendre un pic fébrile. Ils permettent la à 6 semaines après un paludisme. Il ne pourra pas
mise en évidence des parasites. On en attend être utilisé pour le diagnostic d'une rechute après
• le diagnostic positif de paludisme (goutte épaisse) traitement
· l'identification d'espèce (frottis mince sanguin) · permettent un diagnostic rapide (30 min) sur sang total
• la parasitémie (densité parasitaire exprimée en · ne nécessitent pas d'expertise ; ils ne permettent
nombre d'hématies parasitées/µL ou en pourcen pas d'évaluer la parasitémie
tage) (frottis mince sanguin) • Les techniques de biologie moléculaire sont de plus
• le suivi de la décroissance parasitaire après traite en plus utilisées en routine, avec une excellente spé
ment (frottis mince sanguin). cificité et sensibilité.
FUE6-166-3: Logigramme du diagnostic biologique du paludisme (d'après la mise à jour 2017 des RPC 2007)
Il est recommandé d'associer une technique sensible (goutte épaisse ou technique de biologie moléculaire à réponse rapide si disponible)
à un frottis mince sanguin
Goutte épaisse
Non dlaponlbla ou technique de biologie moléculaire rapide si disponible
l
Frottis mince sanguin
et Tl>R du paludisme
j
Positive Négative
l
j
Frottis: négatif
Frottis: positif
Quel que soit le TOR
Frottis: négatif ----+-----------;, Absence de Plasmodium
et TOR: positif et TOR: négatif sur ce prélèvement
-1,
Doute Infection
diagnostique à Plasmodium
-1, Diagnostic de paludisme
Avis spécialisé Frottis mince sanguin réfuté sur ce prélèvement
Envol du . Évaluation de la parasitémie Procédure à réitérer
prélèvement à . Identification de l'espèce ultérieurement si un doute
un centre expert En cas de négativité, avis d'un persiste sur l'étiologie
laboratoire expert/ référent palustre des signes cliniques
213
UE6 - N ° 166
TUE6-166-1 : Critères du pal udisme grave d'importation de l 'adulte à Plasmodium falc,parum (Pris e en charge et
prévent i on du paludisme d'importation. Mis e à jour 2017 des RPC 2007)'§
Pronostic
Critères cliniques ou biologiques Fréquence
péjoratif
+++ Toute défaillance neurologique incluant +++
· obnubilation, confusion, somnolence, prostration, convulsion(s)
• coma avec score de Glasgow< 11
+++ Toute défaillance respiratoire incluant +
· si VM ou VNI: PaO/FiO< 300 mmHg
· si non ventilé: PaO2< 60 mmHg eVou SpO2< 92 % en air ambiant eVou FR > 30/min
· signes radiologiques : images interstitielles eVou alvéolaires
+++ Toute défaillance cardiocirculatoire incluant: ++
· pression artérielle systolique< 80 mmHg eVou présence de signes périphériques
d'insuffisance circulatoire
• nécessité de drogues vasopressives et lactate > 2 mmol/L
++ Hémorragie (définition clinique) +
+ Ictère clinique ou bilirubine totale > 50 µmol/L +++
+ Anémie profonde: hémoglobine < 7 g/dL, hématocrite < 20 % +
+ Hypoglycémie : glycémie < 2,2 mmol/L +
+++ Acidose: ++
· bicarbonates plasmatiques< 15 mmol/L
• ou acidémie avec pH< 7,35 (surveillance rapprochée dès que bicarbonates< 18 mmol/L)
+++ Hyperlactatémie: > 2 mmol/1 a fortiori > 5 mmol/L ++
+ Hyperparasitémie : dès que parasitémie > 4 % (adulte) +++
++ Insuffisance rénale : créatininémie > 265 µmol/L +++
VM : ventilation mécanique - VNI : ventilation non invasive - FR : fréquence respiratoire. ' Si Plasmodium vivax : mêmes critères sans
parasitémie > 4 % (car rarement > 2 %), anémie ictère fréquents, quelques cas de SDRA, rareté de l'atteinte neurologique et de l'acidose.
§ Si Plasmodium knowlesi : mêmes critères mais hyperparasitémie dès que > 2 %, atteintes hépatique et rénale fréquentes, atteinte
· Elles sont une très bonne valeur prédictive néga 2. SAVOIR RECONNAÎTRE UN PALUDISME GRAVE
tive : un résultat négatif permet d'écarter un accès
Complication rare du paludisme mais toujours évitable !
palustre évolutif au moment du prélèvement.
Tout accès palustre à P. fa/ciparum peut évoluer vers
· Elles tendent à s'imposer techniques de recours
dans le diagnostic du paludisme d'importation, car, une forme grave et entraîner le décès du patient. Un
à l'heure actuelle, les délais d'exécution ne sont retard diagnostique et/ou un traitement inadapté sont
pas compatibles avec un diagnostic d'urgence. toujours en cause.
· Elles ne sont pas indiquées dans le suivi thérapeu
Points essentiels
tique (la PCR peut rester positive jusqu'à plus de
30 jours après un traitement bien conduit). • P. falciparum est responsable de la quasi-totalité des
Le diagnostic requiert une étroite collaboration accès palustres graves (beaucoup plus rarement,
entre clinicien et biologiste P. knowlesi et P. vivax)
• Le médecin peut orienter le diagnostic en précisant les • Toute forme clinique de paludisme à P. falciparum
circonstances (zone géographique, délai d'apparition peut évoluer vers un paludisme grave.
des symptomes), prise de chimioprophylaxie • Terrains à risque de complications: enfant, femme
• Le biologiste doit rendre le résultat dans un délai enceinte, sujet âgé, splénectomisé, immunodé
< 2 heures. primé, sujet avec comorbidité(s).
Retentissement
Critères de gravité
Tout paludisme doit bénéficier d'une évaluation cli
La présence d'un seul des critères de gravité listés
nique et biologique à la recherche des signes de
1
gravité (TUES-166-1) dans le TUES-166-1 justifie l'hospitalisation en urgence
et l'avis immédiat d'un réanimateur.
Diagnostics différentiels
Fièvre au retour d'un pays d'endémie palustre =
paludisme jusqu'à preuve du contraire.
Les diagnostics différentiels sont les autres causes Argumenter l'attitude
de fièvre au retour d'un voyage en zone tropicale (Cf. thérapeutique (FUE6-166-4) et
item UES-171) et les étiologies habituelles de fièvre
planifier le suivi du patient
aigue (Cf. item UES-144)
214
UE6 - N ° 166
FUE6-166-4: Algorithme de prise en charge d'une fièvre au retour d'une zone d'endémie palustre
"'
Oui Non
-l, -l,
Hospitalisation en urgence Prise en charge en ambulatoire 7
Quinine IV
SI tous les critères d'hospitalisation sont absents : Si > 1 seul des critères d'hospltallsatlon est présent :
Traitement ambulatoire Hospitalisation
ACT en 1" intention ACT en 1" intention
1. CONNAÎTRE LES ANTI-PALUDIQUES (TUE6-166-2J Tous les médicaments antipaludiques ne peuvent être
• Atovaquone-proguanil délivrés que sur prescription médicale.
• Arténimol-pipéraquine (combinaison à base d'arté- Tous ces traitements sont à prendre au cours du repas,
misinine, ACT) sauf pour l'arténimol-pipéraquine, à prendre à jeun.
• Artéméther-luméfantrine (ACT) Grossesse:
• Quinine • Contre-indication absolue : doxycycline (prophylaxie)
• Méfloquine
• Chloroquine
l l lt(, 1 ,,11 ," : lnd1cat1ons et modalités d'adm1rnstrat1on des ant1palud1ques selon les formes cliniques du
paludisme à Plasmodium falciparum chez l'adulte
Forme non compliquée sans vomissements Forme non compliquée avec vomissements
· En première intention : une ACT : • Quinine intraveineuse en perfusion lente dans sérum
Artéméther-luméfantrine PO ou arténimol glucosé à 5 % ou en continu avec pousse-seringue
pipéraquine PO électrique. Dès l'arrêt des vomissements, relais PO
• En deuxième intention : Atovaquone-proguanil PO préférentiellement par une des deux ACT
• En troisième intention : Quinine PO
Paludisme grave de l'adulte, la femme enceinte et l'enfant :
· Prise en charge en réanimation :
• Administration en urgence d'artésunate IV au minimum pendant 24 heures (soit 3 doses HO, H12 et H24) ou
jusqu'à amendement du/des critère(s) de gravité. Puis relais par un traitement oral de première ligne à pleine
dose, de préférence par l'une des ACT.
• Si artésunate non immédiatement disponible, débuter quinine IV :
Surveillance électrocardioscopique et glycémique jusqu'à disparition des signes de gravité et de la parasitémie.
La dose de charge n'est pas recommandée chez l'enfant et ne doit pas être pratiquée en cas de traitement
antérieur par quinine (dans les 2 jours précédents), par halofantrine ou méfloquine (dernière prise< 12 h) ou
si allongement espace QTc.
• Si l'état clinique et la surveillance ECG le permettent chez un patient ayant repris une alimentation orale,
le relais est pris par un des 2 ACT (traitement complet de 3 jours), voire atovaquone-proguanil (traitement
complet de 3 jours).
• En cas de paludisme avec forte suspicion de multirésistance (zones frontalières Thailande-Myanmar-Laos
Cambodge ou Amazonie) : quinine associée à la doxycycline : 200 mg/j x 7 j.
· Traitements associés :
glucose 30 % IV si hypoglycémie majeure (surveillance systématique des glycémies capillaires toutes les heures
durant la dose de charge, puis toutes les 4 heures, car risque d'hypoglycémie induite par la quinine) ;
apports hydroélectrolytiques modérés (risque d'œdème aigu du poumon lésionnel) ; transfusion de concentrés
globulaires si Hb< 7 g/100 ml ou selon le terrain ; traitement antibiotique en cas de sepsis sévère ou choc ;
oxygénothérapie, éventuellement assistance ventilatoire ; épuration extrarénale si nécessaire.
216
UE6 - N ° 166
217
ventives et l'observance. Expliquer qu'une chimio Pour en savoir plus
prophylaxie, même bien conduite, ne protège pas à - Haut Conseil de la Santé Publique - Direction Générale de
100 % la Santé - Place de l'artésunate injectable dans le traitement
du paludisme grave de l'adulte et de l'enfant. Mars 2013
(disponible en ligne : http://www.hcsp.fr/explore.cgi/avis
3. INFORMATION SUR LA CONDUITE À TENIR EN rapportsdomaine?clefr=310 )
CAS DE SYMPTÔMES - e-Pilly TROP, édition 2016. Ouvrage majeur de médecine
tropicale disponible gratuitement en ligne : http://www.
Éducation sanitaire infectiologie.com/UserFiles/File/formation/epilly-trop/
• Principaux symptômes du paludisme. epillytrop2016.pdf
- SPILF. Prise en charge et prévention du paludisme d'impor
• Nécessité d'une recherche de paludisme en urgence tation : mise à jour 2017 des Recommandations de Pratique
en cas de fièvre lors du voyage et dans les mois qui Clinique (RPC) 2007. Disponible sur www.infectiologie.com
suivent le retour.
Objectifs
• Diagnostiquer et traiter une gale et une pédicu GALE
lose.
• Connaître la conduite à tenir devant un cas
contact et en cas d'épidémie.
Bases pour comprendre
Points importants
• La gale et la pédiculose sont des ectoparasi 1. DÉFINITION
toses humaines strictes très contagieuses. Ectoparasitose humaine responsable d'une dermatose
• Un prurit majeur est le principal signe de ces fréquente.
infections.
• La promiscuité a un rôle important dans 2. MICROBIOLOGIE
la transmission. Infection liée à un acarien, Sarcoptes scabei hominis. La
• La gale et la pédiculose du pubis sont aussi des contagiosité interhumaine est directe et importante (un
infections sexuellement transmissibles. seul contact peut suffire).
• Le traitement de première intention de la gale
est aujourd'hui l'ivermectine. 3. PHYSIOPATHOLOGIE
La femelle sarcopte creuse un tunnel dans la couche
cornée de la peau et y pond ses œufs. Le prurit est lié
à une réaction urticarienne. Il existe un risque de surin
CONSENSUS ET RECOMMANDATIONS fection bactérienne liée au grattage.
Haut Conseil de la Santé Pu-
blique. Avis relatif à l'actualisa- 4. ÉPIDÉMIOLOGIE
tion des recommandations sur Maladie endémo-épidémique mondiale en recrudes
la conduite à tenir devant un cence. L.:Homme est le seul réservoir.
m
ou plusieurs cas de gale. 2012.
http://www.hcsp.fr/explore.cgi/
avisrapportsdomaine?clefr=312
Diagnostiquer une gale
Haut Conseil de la Santé Publique.
Avis du Conseil Supérieur d'Hygiène
Publique de France relatif à la 1. CLINIQUE
conduite à tenir devant un sujet at
Incubation : 5 jours à 1 mois
teint de pédiculose du cuir chevelu.
Le prurit est le signe dominant voire unique.
2003. http://www.hcsp.fr/Explore.
cgi/avisrapports3?clef=33&clefr=88 Prurit très évocateur de gale si :
• Notion de contage
• Collectif ou familial.
• A recrudescence nocturne.
• Localisations caractéristiques : espaces interdigi
taux, poignets, face antérieure des avant-bras, plis
des coudes, aisselles, seins, région ombilicale, verge,
et face interne des cuisses. Le dos et le visage sont
épargnés.
À l'examen physique
Lésions typiques
• Sillons épidermiques dans les zones de prurit
(PUE6-167-1).
• Vésicules perlées (PUE6-167-2).
• J\..ll"\N11l.ne!- e!-,..,.,...k,io.11v • ru·n".lnoc:- nôni+�11v (Dl 1Ce:L1�7_')\
UE6 - N ° 167
• Gale eczématisée.
• Gale hyperkératosique (autrefois appelée norvé 3 Traitement d'une gale
gienne), terrain : sujets avec comorbidités ou immu
nodéprimés) : contagiosité extrême, lésions diffuses Le traitement doit être
(PUE6-167-4). • Individuel : soulager et guérir le patient, traiter les
• Gale du nourrisson : atteinte du visage et sillons complications éventuelles
palmoplantaires. • ET collectif : traiter les cas secondaires et rompre
la transmission.
Diagnostic différentiel clinique Quel que soit le traitement, il faut traiter le cas et les
Dermatite atopique, prurigo, dermite de contact, acaro contacts de façon concomitante.
phobie
1. TRAIT EMENT ANTIPARASITAIRE
2. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
lvermectine
• Parasitologique
Médicament par voie orale (également utilisé dans le
· Visualisation du parasite au dermoscope.
traitement de certains nématodes et des pédiculoses)
· Diagnostic parasitologique direct par grattage
Traitement de 1•• intention pour les adultes ou les
des lésions cutanées (manque de sensibilité
enfants de plus de 15 kg
dans les formes frustes).
Une prise, par voie orale, à renouveler à 7 jours d'in
• Non spécifique : présence possible d'une hyperéo
sinophilie modérée sur la numération formule san tervalle (en raison de l'inactivité sur les œufs).
guine (mais il est inutile de réaliser cet examen dans Doses selon le poids du patient
le cadre d'une gale) Dans les gales profuses, il est nécessaire d'associer
• Penser à faire un bilan biologique des autres 1ST si un traitement local à ce traitement par voie générale.
une transmission sexuelle est évoquée.
Scabicides classiques (topiques)
■ Benzoate de benzyle
• Traitement local
220
Gale et pédiculose UE6 - N ° 167
Épidémie
Des épidémies survenant en collectivités (EHPAD ...)
sont fréquentes. Il faut impérativement traiter TOUS les
membres de la collectivité (y compris les soignants)
en même temps (y compris si absence de signes cli
niques). IJvermectine est utilisée en 1 '" intention pour
des raisons d'observance et de simplicité de mise en
place. Un traitement de l'environnement est également
nécessaire (bien que la transmission indirecte soit
faible) afin d'éviter une recontamination.
3. PHYSIOPATHOLOGIE
Les poux ne viennent sur la peau que pour se nourrir.
Leur piqure et les fèces sont prurigineux.
221
UE6 - N ° 167 . .
3. PHTIROSE PUBIENNE
2. PÉDICULOSE DU CUIR CHEVELU
• Une application de perméthrine topique suivie une
Prurit diurne et nocturne, localisé au cuir chevelu.
minute après d'un savonnage.
Lésions de grattage, impétiginisation du cou, adénopa
■ Il faut refaire un :2èm• traitement 7 jours plus tard
thies occipitales.
(inactif sur les lentes).
Lentes visibles à la base des cheveux (PUE6-167-6).
• Dépistage et traitement des partenaires sexuels.
Poux adultes bruns, allongés, mobiles, parfois visibles
• Dépister et traiter d'éventuelles 1ST associées.
sur le cuir chevelu.
4. CONDUITE À TENIR DEVANT UN CAS CONTACT
3. PHTIROSE PUBIENNE
ET EN CAS D'ÉPIDÉMIE (PÉDICULOSE)
Prurit pubien
Lésions de grattage du pubis, de l'hypogastre, éven Cas contact
tuellement surinfectées (adénopathies inguinales). • Seules les pédiculoses actives justifient un traite
Visualisation (loupe) des lentes grisâtres de petite taille ment. Il est donc primordial de bien examiner les cas
et de poux immobiles à la base des poils (PUE6 -167-8). contacts. Le traitement est identique à celui du cas
Attention, il faut systématiquement rechercher les index.
222
Gale et pédiculose UE6- N ° 167
Épidémie
• Pédiculose du cuir chevelu : en milieu scolaire,
dépistage et traitement large des cas de pédiculose
active et traitement du linge (couvertures de sieste...)
• Pédiculose corporelle : en foyer d'hébergement de
SDF, dépistage des individus infectés (Cf. mesures
du cas index), traitement du linge (couvertures...).
UE6
N ° 168
HELMINTHES: parasites pluricellulaires/ Œuf -> larve-> ver adulte- Présence possible d'une hyperéosinophilie
PLATHELMINTHES= vers plats NEMATHELMINTHES= vers ronds
TREMATODES (non CESTODES (segmentés) NEMATODES = vers ronds non segmentés
segmentés)= douves = taenias
Digestives Tissulaires Loc. intestinale Loc. tissulaire l.otes1in Sangettissus
Fascia/a Schistosoma Taenioses T. solium Ascaris lumbricoides Wuchereria bancrofti,
hepatica spp. Taenia saginata (cysticercose) (ascaridiose) Loa loa, Brugia ma/ayi,
(grande douve (schisto Taenia solium Echinococcus Enterobius vermicularis Onchocercus volvulus,
du foie) somoses) granulosus (oxyurose) Dracunculus medinensis
(hydatidose) Ankylostoma duodenale (filarioses)
Echinococcus et Necator americanus Trichine/la spiralis
multi/ocu/aris (ankylostomose) (trichinose)
(échinococcose Strongyloides stercoralis Toxocara canis
alvéolaire) (strongyloidose) (toxocarose)
225
UE6 - N ° 168 . .. . . .. - .... .. - - '. . . .. . . .. . . .
..
D Pnncipaux loyers
D Zone d'endémie
226
Parasitoses digestives: amœbose, g·ard1ose, taen1ose, ascarid1 ... . .
227
UE6 - N ° 168 . .. 1 , - .. . '. . . .
.. .. . .. 1 '" • • 1 1 '" 1
1. DIAGNOSTIQUER
Diagnostic et principes du
Signes cliniques 4
traitement de l'ascaridiose
• Ténias adultes : asymptomatique le plus souvent ;
troubles digestifs non spécifiques : douleurs abdo • Agent causal: Ascaris /umbricoides (helminthe, néma
minales, nausées, troubles de l'appétit ; urticaire. tode, ver rond), "'10 à 20 cm de long.
• Cysticercose : rare mais possiblement grave si Physiopathologie
kystes cérébraux : cause fréquente de crises convul · contamination humaine par ingestion d'œufs pré
sives dans les pays en développement ; céphalées. sents dans l'eau ou des aliments souillés (péril fécal).
· libération de larves dans l'intestin, passage au tra
Diagnostic
vers de la paroi intestinale puis migration tissulaire
• Hyperéosinophilie modérée et inconstante. (foie, cœur droit, poumons, arbre respiratoire) puis
• Ténias adultes: anneaux plats blanchâtres retrouvés déglutition et maturation dans l'intestin grêle. Les
dans les selles, les sous-vêtements ou la literie
œufs émis dans le milieu extérieur sont infectants.
(aspect de petites tagliatelles) ; œufs à l'EPS.
• Épidémiologie : rare en France métropolitaine, fré
• Cysticercose : épidémiologie (séjour en zone tro
quent dans les pays en développement.
picale parfois plusieurs mois ou années avant),
scanner et/ou IRM cérébrale (kyste(s) ± calcifica
tions), calcifications musculaires (radiographies des 1. DIAGNOSTIQUER
parties molles), sérologie peu sensible, hyperéosino Signes cliniques
philie inconstante.
• Phase d'invasion : asymptomatique le plus souvent ;
parfois urticaire ; rarement, syndrome de Loffler (fébri
TUE6-168-2: Taenioses cule, toux sèche, quinteuse, infiltrats pulmonaires
Taenia T. saginata T. so/ium radiologiques labiles).
Hôte principal Homme Homme • Phase d'état :
Hôte Bœuf Porc • asymptomatique le plus souvent.
intermédiaire · troubles digestifs non spécifiques : dyspepsie, nau
Particularités
Les anneaux Anneaux émis sées.
du cycle passent le passivement • Complications mécaniques en cas de charge para
sphincter anal dans les selles sitaire importante (enfants en zone tropicale), par
de manière mécanisme obstructif (vers adultes) : angiocholite,
active appendicite, occlusion.
Répartition Cosmopolite Pays à
géographique (surtout pays conditions
Diagnostic
à conditions d'hygiène Phase d'invasion : hyperéosinophilie inconstante. À
d'hygiène précaires, de ce stade les œufs ne sont pas encore éliminés dans
précaires) confession non les selles : diagnostic sérologique possible.
musulmane • Phase d'état: œufs à l'EPS ; rejet de vers adultes par
Diagnostic Anneaux dans Anneaux dans l'anus. PCR Ascaris /umbricoides en laboratoire spé
les selles et les les selles cialisé uniquement.
sous-vêtements
Traitement Praziquantel Praziquantel 2. PRINCIPES DU TRAITEMENT (TUE6-168-3
curatif ET 168-,J
Traitement Viande de bœuf Viande de porc • Antihelminthiques : albendazole PO ou flubendazole
préventif bien cuite bien cuite PO
228
. . ..
. ... .. . . . .
. .. taeniose, ascaridi . . .
. UE6- N ° 168
• Épidémiologie : cosmopolite, toujours présente en sur une lame de verre pour examen microscopique).
France métropolitaine, fréquente chez les enfants en • PCR uniquement en laboratoire spécialisé.
collectivité (crèche) et dans leur entourage familial.
2. PRINCIPES DU TRAITEMENT (TUE6-168-3 ET
1. DIAGNOSTIQUER 168-4)
Signes cliniques • Traitement toujours indiqué.
• Traiter l'individu et les sujets contacts (famille, collec
Asymptomatique.
Prurit anal vespéral et nocturne lié à la fixation du ver tivité).
femelle (troubles du sommeil). · Section courte des ongles + brossage ; changement
Vulvovaginite chez la petite fille. et lavage systématiques des vêtements et du linge.
Chez l'enfant, l'oxyurose peut se manifester unique · Antihelminthiques : albendazole ou flubendazole.
ment par des troubles du sommeil et/ou une irritabilité Une 2° cure est nécessaire 2 semaines plus tard
et des difficultés de concentration. Le diagnostic est car traitement pas actif sur les oeufs.
souvent évoqué dans un contexte de cas groupés • Contrôle par EPS à distance du traitement.
(contage).
Diagnostic
• Vers adultes, visibles à l'œil nu, dans les selles ou sur
la marge anale.
• Œufs au scotch test (scotch appliqué le matin avant
la toilette au niveau de la marge de l'anus puis collé
229
UE6- N ° 168 1 Il . .... . . . . . .. . ..
.
230
UE6
N ° 169
Diagnostic positif
1. PASTEURELLOSE
Physiopathologie
Inoculation de Pasteurella multocida après morsure,
griffure animale ou piqûre végétale, à rechercher à
231
.. . -
l'interrogatoire. Le réservoir principal est animal (chat Quand elles sont multiples, elles sont limitées à un seul
surtout) mais aussi le milieu extérieur. site (cervical, axillaire > épitrochléen, inguinal) et uni
latérales. Les adénopathies ont un caractère ferme,
Clinique mobile, inflammatoire, souvent sensible, parfois en
Apparition extrêmement rapide (3-6 heures) d'un voie de fistulisation.
aspect inflammatoire majeur autour de la plaie d'inocu • Signes généraux discrets, présents chez la moitié
lation. Un écoulement peut-être présent. Cette rapidité des patients : fébricule, asthénie, céphalées, dou
d'incubation est caractéristique de la pasteurellose. leurs abdominales.
Une lymphangite, des adénopathies sont souvent • Dans 10 % des cas, une forme ophtalmique asso
associées. Des complications sont possibles à type ciant conjonctivite et adénopathie prétragienne (syn
de cellulite, de phlegmon des gaines, d'arthrite... Sur drome oculoglandulaire de Parinaud) est décrite,
terrain immunodéprimé, une bactériémie est possible. principalement chez les enfants.
• Bartonella henselae est rarement la cause d'en-
Biologie docardites à hémocultures négatives
Mise en évidence par culture de Pasteurella multocida
sur des prélèvements locaux ou des hémocultures. Biologie
La confirmation diagnostique est apportée par
2. MALADIE DES GRIFFES DU CHAT • La sérologie (Bartonella henselae) qui est le test
diagnostic de 1'0 intention. Elle est motivée par la
Physiopathologie présentation clinique associée à un contage avec les
La contamination humaine se fait le plus souvent chats. Sa négativité n'élimine pas le diagnostic en
par morsure ou griffure de chat, plus rarement par raison de la faible sensibilité du test.
léchage d'une plaie ou par piqOre de puces de chat. • En cas de doute diagnostique, une exérèse ou
Chez le chat, l'infection se caractérise par une bacté biopsie ganglionnaire sera réalisée ; l'aspect histolo
riémie asymptomatique, prolongée, plus fréquente chez gique apportera un diagnostic de forte présomption
les chatons ou les jeunes chats. La puce du chat (lésions granulomateuses sans nécrose caséeuse)
est le vecteur de la maladie chez le chat. Il semblerait et la PCR spécifique sur le ganglion, un diagnostic de
que le chat contamine ses griffes lorsqu'il se gratte sur certitude.
des zones excoriées ; la bactérie passe dans la salive à • La PCR peut aussi être faite sur le sang ou sur un pré
l'occasion d'une parodontite. Chez l'homme, à partir de lèvement de valve en cas de suspicion d'endocardite à
la lésion d'inoculation la bactérie va se multiplier dans i3artonella henselae.
un ganglion relais. Cette adénopathie est le siège d'une
réaction inflammatoire avec granulome épithélioide 3. BORRELIOSE DE LYME
sans nécrose caséeuse, associée à une hyperplasie
folliculaire et la présence de micro abcès. Physiopathologie
Les tiques qui transmettent la borréliose de Lyme
Clinique appartiennent au genre Ixodes.
l.'.interrogatoire est important, recherchant le contage l.'.homme se fait principalement piquer lors de prome
avec des chats (chatons en particulier). nades en forêt, de la réalisation de travaux agricoles et
Maladie plus fréquente chez les enfants et les forestiers...
jeunes adultes Lors de la piqûre de tique, celle-ci inocule au décours
Incubation de 2-3 semaines en moyenne. Dans la d'un repas sanguin par régurgitation la bactérie apparte
moitié des cas, une lésion primaire érythémateuse nant au genre Borrelia, famille des spirochètes.
papuleuse située dans le territoire de drainage lym A partir du point d'inoculation, la bactérie migre et se mul
phatique de la lésion cutanée, précède l'adénopathie. tiplie dans le derme (érythème migrant). Dans un 2"temps,
Présentation locorégionale associant une ou des elle peut disséminer par voie sanguine et atteindre le sys
adénopathies et dans 50 % des cas une lésion pri tème nerveux central et périphérique, les méninges et les
maire d'inoculation (morsure, griffure) dans le terri grosses articulations. Une grande partie des infections
toire drainé par l'adénopathie. est inapparente, laissant pour seule trace de leur sur
Les adénopathies sont uniques dans 50 % des cas. venue la détection d'anticorps spécifiques.
'TUEG-169-1 : Borréliose de Lyme: évolution en 3 phases (voir TUE6-169-2 et TUE6-169-3 pour les
phases disséminées précoces et tardives)
Phase Incubation Clinique Physiopathologie
Phase localisée 3-30 jours Erythème migrant ± signes Multiplication de la bactérie dans le derme
précoce généraux ± dissémination hématogène précoce
Phase disséminée Semaines Atteinte neurologique, cardiaque, Dissémination par voie hématogène
précoce (< 6 mois) à6 mois articulaire, cutanée (lymphocytome
borrélien) et oculaire (rarissime)
Phase disséminée Mois à Manifestations chroniques Mécanisme immunologique probable
tardive (> 6 mois) années cutanées, neurologiques ou (dépôt de complexes immuns)
articulaires
232
.. . ..
Clinique (TUE6-169-1)
Les signes cliniques sont variables selon la phase de
la maladie.
Les manifestations de la phase disséminée précoce ou Les phases disséminées précoces (TUE6-169-2)
tardive peuvent parfois révéler l'infection, l'érythème Quelques jours à mois après le contage.
migrant pouvant manquer ou être passé inaperçu. La présence d'une de ces manifestations nécessite un
La borreliose de Lyme ne s'accompagne presque examen clinique pour rechercher les autres localisa
jamais de fièvre. tions potentielles.
233
UE6 - N ° 169 .. . ..
TUE6 169 3: Atteintes possibles lors des formes disséminées tardives de Lyme
Atteinte Fréquence Clinique
Cutanée Europe Acrodermatite chronique atrophiante: elle doit être évoquée chez un
<5% adulte de plus de 50 ans devant une macule ou plaque, sur un segment
de membre, de couleur variable se renforçant en regard des surfaces
osseuses, évoluant d'une phase initiale oedémateuse vers l'atrophie.
Quasi-pathognomonique de la borréliose de Lyme.
Neurologique Europe Encéphalomyélite chronique, avec méningite lymphocytaire biologique
5% Polyneuropathie sensitive axonale
Articulaire USA Mono- ou oligoarthrite chronique peu inflammatoire touchant surtout les
< 10 % grosses articulations (genou).
• Situations au cours desquelles la sérologie n'a Dans les autres cas, le diagnostic repose sur un
pas d'indication : faisceau d'arguments :
· Sujet exposé, asymptomatique et inquiet • Clinique : manifestations évocatrices, cutanées,
articulaires, neurologiques ou cardiaques (Cf. TUE6-
• Dépistage systématique des sujets exposés
169-2 et TUE6-169-3)
· Erythème migrant typique • Epidémiologique : piqûre de tique ou exposition à
· Contrôle sérologique des patients traités une piqûre de tique dans une zone d'endémie
· Manifestations cliniques non compatibles avec une • Sérologique : tests ELISA ET Western Blot positifs
borréliose de Lyme (endocardite, fièvre aiguë ou • Absence de diagnostic différentiel
prolongée, adénopathies ...).
4. LA FIÈVRE Q
EN PRATIQUE
On peut poser avec certitude le diagnostic de borré Physiopathologie
liose de Lyme La bactérie en cause, Coxiella burnetii est une bactérie
intracellulaire présente dans les placentas des ani
• En présence de l'érythème migrant : diagnostic maux infectés (ruminants en particulier). L.:homme est
clinique contaminé soit par voie digestive (consommation de lait
• Par isolement direct de Borrelia dans un liquide/tissu cru) soit par voie inhalée (inhalation d'aérosols à partir
234 biologique (non fait en routine) d'éléments contaminés par la bactérie : paille, fumier... ).
.. . . UE6 - N ° 169
Biologie
• Cytolyse hépatique
Thrombopénie, pouvant être associée à une leuco
neutropénie. Allongement du TCA par anticoagulant
circulant.
Le diagnostic est sérologique (sérologie Coxiella
burnetiij.
Le type d'Ac identifiés par la sérologie permet de sus
pecter une forme chronique de la maladie.
5. TULARÉMIE
Physiopathologie
Biologique
Francise/la tularensis est une maladie d'inoculation. Le diagnostic est suspecté sur la clinique, le contexte
L.:homme est un hôte accidentel. La contamination se épidémiologique et confirmé par la sérologie ou la PCR.
fait par contact direct avec les lagomorphes (lièvres,
lapins) ou par piqûre de tique. La tularémie se ren
7. BRUCELLOSE
contre principalement dans les zones boisées de l'hé
misphère Nord. Physiopathologie
Les ruminants et les porcins sont les réservoirs de la
Clinique bactérie. L.:homme se contamine par voie cutanée,
Après une incubation de 4 jours en moyenne, apparait muqueuse, digestive ou aéroportée au contact des pro
une fièvre élevée, associée à des adénopathies inflam duits contaminés (placenta, produits d'avortements). En
matoires satellites d'une lésion d'inoculation (forme France, l'infection parmi les animaux est éradiquée du
habituelle). L.:infection peut être considérée comme une fait du contrôle vétérinaire. La plupart des infections en
maladie professionnelle. France (30 cas /an environ) est liée à des contaminations
235
UE6 - N ° 169 .. . ..
à l'étranger. Après infection, Bruce/la spp. gagne le relais Biologie
ganglionnaire lymphatique, s'y multiplie puis dissémine • Infection aiguê, il peut exister un syndrome mono
par voie lymphatico-sanguine. La bactérie persiste en nucléosique modéré, une hyperéosinophilie modérée,
intracellulaire. une cytolyse hépatique. Le diagnostic spécifique se
fera par sérologie (présence d'lgM et souvent déjà
Clinique d'lgG).
Linfection peut être asymptomatique. • Réactivation: la sérologie sera positive ce qui dans
• Brucellose aiguë: fièvre ondulante sudoro-algique, le contexte épidémiologique et clinique (abcès céré
chaque ondulation durant 10-15 jours, arthromyal braux par exemple chez un patient séropositif pour le
gies, adénopathies, hépatosplénomégalie. VIH au stade SIDA) sera en faveur du diagnostic. Le
• Brucellose subaigüe ou chronique : atteintes ostéo diagnostic direct se fait par PCR (humeur aqueuse,
articulaires, neurologiques, endocardite, hépatite, biopsie cérébrale, liquide amniotique, LCS...).
infection génitale.
9. LEISHMANIOSE
Biologie
• Phase aigüe : hémocultures ; sérologie avec séroag Physiopathologie
glutination de Wright ou Rose Bengale. Deux formes de la maladie sont décrites: la forme
• Phase subaiguë ou chronique : sérologie en immu cutanée ou la forme viscérale (kala azar). Lagent res
nofluorescence indirecte. ponsable est un protozoaire du genre Leishmania. Le
réservoir est animal (chien, rongeurs) et la transmis
8. TOXOPLASMOSE sion à l'homme se fait par un insecte piqueur nocturne
(phlébotome). Linfection est présente dans les zones
Physiopathologie tropicales (+ pourtour méditerranéen).
Zoonose cosmopolite. Le parasite Toxoplasma gondii Dans la forme viscérale, après piqûre, le parasite dif
(protozoaire) infecte différents animaux, le chat étant fuse dans le système des phagocytes mononuclées
l'hôte définitif. Lhomme se contamine par les oocystes (foie, rate, ganglions, moelle osseuse). Dans les formes
contenus dans les excréments de chat, dans l'alimen cutanées, un granulome inflammatoire se produit et
tation (crudités contaminées par de la terre contenant reste localisé avec évolution chronique.
ces oocystes). La consommation de viande crue ou
mal cuite (porc, bœuf) contenant des kystes peut Clinique
aussi être à l'origine de l'infection. Enfin une transmis Incubation de plusieurs semaines. En France (bassin
sion transplacentaire est possible en cas d'infection méditerranéen) ou chez les voyageurs, les 2 formes
au cours de la grossesse (Cf. item UE2-26). A partir du peuvent se rencontrer.
tube digestif, les parasites vont atteindre les ganglions Forme cu tanée (PUES-169-3)
mésentériques et les organes à distance. Une réac
Lésion cutanée sur zone découverte, initialement à
tivation est possible chez les immunodéprimés avec
type de papule carmin, infiltrée, avec ulcération secon
altération de l'immunité cellulaire (sida, greffe d'or
daire et croûte, entourée d'un bourrelet rouge, indo
ganes ou de cellules souches hématopoïétiques...).
lore. Lévolution est chronique sur plusieurs mois. Des
formes diffuses s'observent chez l'immunodéprimé.
Clinique
236
.. . - UE6 - N ° 169
237
.. . - UE6 - N ° 169
237
.. . -
238
.. . ... UE6 - N ° 169
'
l UE6 169-4 : Tableau récapitulatif des zoonoses au programme
Zoonose Agent pathogène Réservoir Transmission Diagnostic Traitement
Brucellose Bruce/la melitensis Ruminants Alimentaire (lait et Hémocultures à la phase Doxycycline+
B. abortis bovis domestiques produits dérivés) aiguë (fièvre ondulante rifampicine,
B. abortis suis (bovins, ovins, Percutanée sudoro-algique) ou Doxycycline +
caprins) et (excoriations) Sérologie (Wright et aminoside
porcins après contact ELISA)
produits bétail
Fièvre Q Coxiella burnetii Principalement les Inhalation surtout Sérologie Doxycycline ±
ruminants (caprins, Alimentaire PCR hydroxychloroquine
bovins, ovins) Piqure de Tique Culture au centre de (si infection
référence persistante
focalisée)
Leishmaniose · Cutanée ou Variable: Vectorielle (piqûre de Leishmanioses cutanées Leishmanioses
cutanéomuqueuse · Canidés phlébotome) et muqueuses cutanées
Leishmania major, · Homme · examen direct, PCR -> traitement local
L. tropica, L. braziliensis · Rongeurs Leishmanioses Leishmanioses
· Viscérale viscérales muqueuses ou
L. donovani, • examen direct (moelle), viscérales
· L. infantum PCR, sérologie -> traitement
systémique
Toxo- Toxop/asma gondii Chat, ruminants Alimentaire (viande Sérologie, PCR Pyriméthamine-
plasmose domestiques mal cuite, végétaux sulfadiazine chez
(bovins, ovins), souillés) l'immunodéprimé
porcins Contact litière chats Spiramycine chez la
Transplacentaire femme enceinte
(primo-infection si primo-infection
maternelle)
Borreliose de Borrelia burgdorferi Nombreux Tique (Ixodes ricinus Sérologie à partir de la Amoxicilline,
Lyme B. garinii, B. afzelii mammifères, en Europe) phase secondaire doxycycline ou
oiseaux, tiques PCR ceftriaxone
Maladie des Bartonella henselae Chats (surtout Contact avec chat Sérologie, PCR, Azithromycine
griffes du jeunes) (griffes) ou puces Histologie (granulomes)
chat
Pasteurellose Pasteurella multocida Chat, chien, autres Morsure ou griffure Bactériologie standard Amoxicilline
mammifères, animale (examen direct, culture) Alternative :
oiseaux Piqûre de végétal Doxycycline
Rickettsiose • Rickettsies du groupe Mal connue. Vecteurs divers Sérologie, PCR Doxycycline
«boutonneux»: Selon les · tiques Culture au centre de
principalement espèces: · poux référence
Rickettsia conorii · Tiques (certaines · puces
(Fièvre boutonneuse rickettsies • acariens (typhus des
méditerranéenne), R. du groupe broussailles)
slovaca (TIBOLA), R. boutonneux),
africae (pathologie • Homme
d'importation : fièvre à (R. prowazekiil),
tique africaine) · Rongeurs (R.
• R. prowazekiii (typhus typhi,
épidemique) O. tsutsugamusht)
• R. typhi (typhus murin)
· Orientia tsutsugamushi
(typhus des broussailles)
Tularémie Francise/la tularensis Rongeurs Contact animal Sérologie Doxycycline+
lagomorphes percutané PCR aminoside
(lièvre) Tique Culture (niveau sécurité ou ciprofloxacine+
biologique 3) aminoside
Hydatidose Echinococcus granulosus Chien, mouton Contact chien Sérologie Chirurgie+
parasité Imagerie typique albendazole
Aliments souillés ou Ponction-
Aspiration-
Injection-
Réaspiration (PAIR)
Rage Lyssavirus (Rhabdoviridae) Canidés, renard, Morsure ou griffure Isolement virus Aucun
chauve-souris immuno-fluorescence
240
UE6
N ° 170
242
l s migra ts adultes et enfants UE6 - N ° 170
Leishmanioses • Lèpre
• Cutanées : lésions ulcérocrouteuses subaiguës ou · Devenue rare chez les migrants
chroniques chez un sujet venant d'Afrique du Nord · Le plus souvent observée dans sa forme tubercu
ou d'Amérique latine : examen direct (frottis de grat loïde, non contagieuse.
tage du pourtour d'une lésion, biopsie, PCR).
Infections virales
• Viscérales (Kala-azar), plus rares : fièvre, splénomé
Infection par le VIH (Cf. Item UE6-165)
galie, pancytopénie. Diagnostic sur myélogramme et
• prévalence élevée dans certains pays (Afrique aus
sérologie.
trale).
Trypanosomoses africaine (maladie du sommeil) · à rechercher systématiquement. Le dépistage
et américaine (maladie de Chagas) doit être répété car de nombreuses séroconver
Gale (Cf. Item UE6-167) sions ont lieu après l'arrivée.
Infection par le virus de l'hépatite B (Cf. Item UE6-163
Mycoses et FUE6-170-1)
• Essentiellement dermatophyties des phanères • Hépatite chronique contagieuse avec risque élevé
(teignes, favus, onyxis, kérion) et de la peau glabre d'évolution vers la cirrhose, et de cancer du foie :
(Cf. Item UE6-152). importance d'un dépistage systématique.
• Parmi les mycoses profondes, les histoplasmoses · Forte prévalence en Afrique, Amérique latine et Asie.
africaines et américaines peuvent s'observer excep Infection par le virus de l'hépatite C (Cf. Item UE6-163
tionnellement chez les migrants. et FUE6-170-2)
• Hépatite chronique, cirrhose, cancer du foie
Infections bactériennes · Forte prévalence en Egypte
Tuberculose (Cf. Item UE6-155) · À rechercher systématiquement.
· Forte prévalence dans tous les pays en développe
ment (95 % des cas mondiaux). Maladies infectieuses acquises en France
· Son évolution peut s'accélérer après l'arrivée en • Les maladies infectieuses sont plus fréquentes et
France, du fait de la précarité et des mauvaises souvent plus graves chez les migrants et leur famille.
conditions de vie, en particulier chez les migrants • Il s'agit surtout de :
clandestins. Le risque de survenue est maximal les • infections respiratoires et intestinales, bactériennes
5 premières années après l'arrivée en Europe. et virales,
· Association fréquente avec le VIH. · la tuberculose
• Importance du suivi médicosocial, de la déclaration · les 1ST
obligatoire, du rôle des centres de lutte antituber · les infections pneumococciques et salmonelloses
culeuse (CLAT), qui peuvent aider à l'observance. (non typhiques) chez le drépanocytaire.
. -
244
. .. - UE6-N°178
2. PRÉVENTION DES PATHOLOGIES NON · Brossage des dents 2 fois/jour avec un dentrifice
INFECTIEUSES (POUR INFORMATION) fluoré
• Psychotraumatisme : · Consultation annuelle chez un dentiste
· Examen médical et bilan de santé car plaintes · Où bénéficier de soins dentaires ?
somatiques fréquentes · Protection maladie (PUMA, AME) : dentiste libéral
· Psychothérapeute si soins simples, sinon centre médicosocial ou
· Insertion socioprofessionnelle, assistance sociale services hospitaliers de stomatologie
et juridique · Pas de protection maladie : PASS
• Sexualité, procréation, contraception, par exemple
dans les CPEF (Centre de Planification et d'Educa 3. NÉCESSITÉ DE CONSULTATION MÉDICALE
tion Familiale). LORS DE SYMPTÔMES AU RETOUR, ET SURTOUT
• Nutrition: l'obésité n'est souvent pas perçue comme EN CAS DE FIÈVRE
un problème de santé, contrairement à la maigreur,
associée à des maladies graves (tuberculose, Sida).
• Santé buccodentaire :
· Diminuer la consommation de sucres rapides
UE6 - N°170 ..
TUE6-170 3: Présentation, diagnostic et traitement des principales pathologies infectieuses à
dépister chez le migrant
Pathologie Présentation Diagnostic Intérêts du dépistage
Tuberculose maladie Altération de l'état général, Radiographie thoracique Prévention de la
toux, fièvre prolongée au moindre doute chez le transmission (Précautions
migrant, complémentaires «air»)
Prélèvements respiratoires si Traitement-> éradication
anomalie radiographie
Infection tuberculeuse Asymptomatique · Test interféron gamma
latente (ITL)
Infection par le VIH Le plus souvent Sérologie systématique Prévention de la
asymptomatique transmission (sexuelle,
(Cf. item 165) mère-enfant) / Traitement /
Hypergammaglobulinémie Dépistage complications
Lymphopénie
Hépatite virale B Le plus souvent Sérologie systématique chez Vaccination partenaire(s) et
asymptomatique (Cf. item le migrant : Ag HBs, Ac anti- enfant(s), Séro-vaccination
163) HBs, Ac anti-HBc nouveau-né / Traitement /
Cytolyse hépatique Dépistage complications
Cirrhose et complications
Hépatite virale C Le plus souvent Sérologie systématique chez Traitement-> éradication
asymptomatique le migrant : Ac anti VHC Dépistage complications
(Cf. item 163)
Cytolyse hépatique
Cirrhose et complications
Parasitoses intestinales Asymptomatique Eo i:;as d!i! di,mbée, d'anémie Traitement -> éradication
(ascaridiose, Diarrhée chronique ou d'h�meréosinoghile Cas particulier de
strongyloïdose, Anémie (systématique pour certains strongyloïdose, à traiter
oxuyrose, Hyperéosinophilie pour les auteurs, mais faible rentabilité systématiquement par
ankylostomose, helminthoses en l'absence de diarrhée) ivermectine, même
amoebose, giardiose, Parasitologie des selles si non prouvée, chez
téniasis) les migrants qui vont
recevoir un traitement
immunosuppresseur
Filarioses Oedèmes segmentaires, En cas de signe glinigue Q!J Traitement-> éradication
Migration filaire dans d'hl/Qeréosinoghilie
la conjonctive oculaire Sérologie
(loase) Recherche filarémie le midi
Lymphoedème, (loase) ou la nuit (filarioses
éléphantiasis (filariose lymphatiques)
lymphatique) Biopsie cutanée exsangue
Cataracte, prurit (onchocercose)
(onchocercose)
Hyperéosinophilie
Schistosomose Asymptomatique Eo i:;as Q!i! séiQ!Jr en zone Traitement-> éradication
Hyperéosinophilie endémigue etLQ!J (prévention cancers,
Hématurie d'hl/QerégsinQQhilie hypertension portale)
Hypertension portale Sérologie
Recherche œufs (urine, selles,
biopsie rectale, vésicale,
hépatique)
Paludisme Accès fébriles En cas de fièvre Traitement-> éradication
Splénomégalie Frottis sanguin/Goutte
Anémie épaisse
246
UE6
N ° 171
247
UE6 - N ° 171
248
UE6 - N ° 171
Accidents liés à certaines activités de loisir : altitude, En pratique, doivent être envisagés les vaccins
plongée, baignades. de routine, les vaccins obligatoires et les vaccins
• Envenimations liées aux scorpions et aux serpents : recommandés (Règle des 3 «R» anglosaxons:
secouer habits, draps, sacs de couchage et chaus «Routine, Required, Recommended»).
sures avant usage. En zone de végétation dense :
Vaccins de «routine»
chaussures fermées, pantalons longs.
Grippe aviaire : éviter tout contact avec les volailles Le voyage est l'occasion de mettre à jour le calen
en Asie du Sud-Est. drier vaccinal.
Chez l'enfant non encore vacciné, le BCG, le vaccin
3. MESURES SPÉCIFIQUES DE PRÉVENTION anti-rougeole (dès l'âge de 6 mois, avec un vaccin
monovalent) et le vaccin anti-hépatite B sont recom
Elles incluent la prise en charge de la diarrhée du voya mandés en cas de séjour prolongé (> 1 mois) dans
geur ou turista, la chimioprophylaxie du paludisme et un pays de forte endémie.
les vaccinations. Le vaccin grippal est indiqué chez tous les voyageurs
de plus de 65 ans, chez les sujets à risque et chez les
La diarrhée des voyageurs
personnels navigants et guides accompagnant les
La diarrhée du voyageur ou turista est très fréquente groupes de voyageurs. Toutefois, le vaccin adapté à
mais rarement grave. l'hémisphère Sud n'est à ce jour disponible que sur
Le plus souvent, elle survient dans la 1'0 semaine du ATU nominative (autorisation temporaire d'utilisation,
séjour et guérit spontanément en trois à cinq jours. Elle à solliciter à l'ANSM).
est d'origine bactérienne dans plus de la moitié des cas
(Escherichia coti entérotoxinogène [ETEC], au premier Vaccins obligatoires
plan), virale dans 5 à 25 % des cas, et parasitaire (pro • Le vaccin antiamarile (fièvre jaune) est un vaccin
tozoaires) dans moins de 10 % des cas. vivant atténué, obligatoire ou recommandé pour
En règle générale, l'antibiothérapie préventive ou cura l'Afrique intertropicale et la région amazonienne (voir
tive n'est pas recommandée. FUEB-171-1). Il est efficace (en cas de primovacci
En revanche, il faut expliquer au sujet les modalités du nation) 10 jours après l'injection et toute la vie, sauf
traitement pour les sujets vaccinés avant l'âge de 2 ans ou pen
• réhydratation dans tous les cas : solutés de réhy dant une grossesse. Le vaccin amarile est possible
dratation orale (SAO) pour les enfants dès l'âge de 9 mois (6 mois si risque d'exposition
• antidiarrhéique si nécessaire, antisécrétoire élevé), déconseillé pendant la grossesse (sauf si le
(racécadotril) séjour en zone endémique ne peut être reporté) et
• antibiotique seulement si diarrhée invasive, ou si contre-indiqué en cas d'immunodépression. Chez les
diarrhée cholériforme intense et persistante au patients vivant avec le VIH, il est réalisable si le taux de
delà de 48 heures, et en l'absence totale de recours lymphocytes CD4 est supérieur à 200/mm3• Chez les
à des soins médicaux locaux (Cf. item UE6-172). plus de 60 ans n'ayant jamais reçu ce vaccin, le rap
t.:azithromycine est à privilégier (alternative cipro port bénéfice/risque reste en faveur de la vaccination
floxacine). La durée du traitement varie de 1 jour (exceptionnelle survenue de complications post-vac
(diarrhée cholériforme, non fébrile) à 5 jours (diarrhée cinales sévères, plus fréquentes en cas de primovac
aiguë fébrile), selon la sévérité. cination à cet âge).
• Le vaccin antiamarile doit être authentifié par
Prévention du paludisme (Cf. item UE6-166) un médecin d'un Centre agréé de Vaccinations
Elle est basée sur : Internationales, sur un carnet de vaccinations
• La protection contre les piqOres d'anophèle (répulsif internationales.
cutané et vêtements longs imprégnés ; moustiquaires • Le vaccin antiméningococcique tétravalent
imprégnées de pyréthrinoïdes = perméthrine). (A,C,Y,W135) conjugué est un vaccin obligatoire
• La chimioprophylaxie : Voir le chapitre «Paludisme» pour les pèlerinages en Arabie Saoudite, et recom
(Item UE6-166). mandé en cas de séjour en zone épidémique, ou
dans une zone endémique pendant la saison sèche
Vaccinations (Cf. item UE6-143) en cas de contact étroit avec la population locale.
Le programme vaccinal du voyageur doit tenir compte
Vaccins recommandés (TUEB-171-2)
• des risques encourus par le voyageur, qui varient
selon: Séiour dans des conditions d'hygiène précaire
· contexte épidémiologique international ; • Le vaccin de l'hépatite A est un vaccin inactivé,
· situation sanitaire et d'hygiène du pays de destination ; indiqué à partir de l'âge de 1 an pour tout séjour
· conditions, durée et période de séjour ; dans des zones à bas niveau d'hygiène, quelles
· âge, grossesse, antécédents médicaux ; que soient les durées et les conditions de séjour.
· statut immunitaire ; Les enfants notamment, souvent asymptomatiques,
· statut vaccinal antérieur. reorésentent une sourr:fl nntP-ntiP-IIP- rlfl r:nnt:imin:itinn
UE6 - N ° 171
patients qui n'auraient pas besoin d'être vaccinés car • Se rendant dans une zone d'endémie (ceinture
protégés par des anticorps développés lors d'une de la méningite en Afrique), en saison sèche, ou
hépatite A ancienne (maladie immunisante). dans toute zone où sévit une épidémie, dans des
• Le vaccin typhoïdique est un vaccin polysacchari conditions de contact étroit et prolongé avec la
dique, réalisable dès l'âge de 2 ans. Ce vaccin bien population locale
toléré n'est que modérément efficace, et seulement · Allant y exercer une activité de soin ou auprès de
vis-à-vis de Salmonella enterica sérotypes Typhi et réfugiés.
Paratyphi C, pour une durée maximale de 3 ans. Il $1'§1our p,:o_l9ngé, en zone rurale, dans une zone_
est surtout utile pour les voyageurs qui vont séjourner endémique_pour l'encéphal i tej9ponai:,_e_ (du
de façon prolongée dans des pays à bas niveau d'hy Pakistan à l'Est, aux Philippines à l'Ouest, FUE6-
giène, notamment dans le sous-continent indien. 171-2)
• Le vaccin cholérique buvable, inactivé, est réservé Vaccin inactivé contre l'encéphalite japonaise.
aux personnels de santé allant intervenir auprès de
Séjour dans certaines zones forestières d'Europe
malades en situation d'épidémie.
centrale, de l'Est et du Nord (FUE6-171-3), du
Séjour dans_un py1.ys à_haut_risque rabique (pays printemps à l'automne
en développement) Un vaccin inactivé est disponible contre l'encéphalite à
La vaccination rabique pré-exposition (vaccin inac tiques. Il ne doit pas faire oublier les règles de préven
tivé) peut être utile, car elle évite l'administration d'im tion contre les piqûres de tiques (vêtements couvrants,
munoglobulines humaines (pas toujours disponibles et/ répulsifs, contrôler la présence de tiques de manière
ou sécurisées) en cas de morsure par un animal errant. quotidienne) (Tableau TUE6-171-2).
La vaccination pré-exposition ne dispense pas
d'une vaccination post-exposition simplifiée (deux 4. CAS PARTICULIERS
injections de rappel) en cas de morsure à risque.
Certains voyageurs doivent être considérés comme des
Elle est particulièrement recommandée pour les jeunes
sujets à risque particulier : femmes enceintes, nourris
enfants séjournant pour une durée prolongée dans
sons, personnes âgées, diabétiques, sujets atteints de
une zone à risque (vaccination dès l'âge de la
cardiopathie, insuffisance rénale, immunodépression.
marche).
Selon les cas, le voyage pourra être contre-indiqué
Séiour en zone endémo-é_pidém{que de ou faire l'objet de conseils adaptés. Dans ce cas, il est
mé_(lingite à méningocog_ue recommandé de partir avec ses documents médicaux
• Les méningites à méningocoque sont très rares chez (traduits en anglais si pays non francophone) et avec
le voyageur. La vaccination n'est recommandée que une assurance rapatriement.
pour certains voyageurs
250
UE6 - N°171
, ...
Note : Cette carte représente le niveau de transmission de l'encéphalite japonaise à l'homme dans des pays dont certains ont une
couverture vaccinale très élevée (Corée, Japon...). Elle ne reflète donc pas uniquement l'intensité de la circulation du virus chez
l'animal, facteur déterminant du risque pour des touristes non vaccinés. Carte /nVS - Données MinSa - OMS - littérature/Fond de
carteESRI
FUEG-171-3: Zones à risque d'encéphalites à tiques, données 2016 (source: BEH 2016)
Sous-type oriental
D Sous-type occidental
D Coexistence des deux sous-types
de\/irus �"'P
·,
251
UE6 - N°171
TUE6-171-2: Résumé des vaccins recommandés (en dehors de la fièvre jaune) selon la destination et le type
de séjour
Typhoïde Protège de Salmonella enterica sérotypes typhi et paratyphi C (efficacité 60 %)
Voyage prolongé ou dans des mauvaises conditions dans un pays où l'hygiène est précaire.
Hépatite B Séjour fréquent ou prolongé dans une zone d'endémie.
Hépatite A Séjour dans un pays où l'hygiène est précaire, quelles que soient les conditions du séjour.
Après recherche d'anticorps spécifiques lgG chez les sujets aux antécédents d'ictère ou
nés avant 1945 ou ayant vécu en zone d'endémie.
Vacciner également les enfants, surtout les plus jeunes, qui sont fréquemment en cause
dans la transmission de l'infection. l..'.hépatite A est rarement diagnostiquée à cet âge car les
formes asymptomatiques sont courantes, alors que l'enfant atteint est contagieux.
Rage Séjour prolongé, aventureux, ou en situation d'isolement en zone à risque (Asie, Afrique,
Amérique du Sud).
Cette vaccination préventive ne dispense pas des injections en cas d'exposition, qui doivent
être les plus précoces possibles.
Choléra Pas d'intérêt, sauf personnel de santé en période d'épidémie.
Encéphalite Séjour prolongé dans une zone à risque (du Pakistan aux Philippines) ou séjour avec
japonaise nombreuses activités extérieures, à la saison des pluies.
Encéphalite à Séjours du printemps à l'automne en zone rurale ou forestière d'Europe centrale, Europe de
tiques l'Est et du Nord
1
Méningocoque Voyageurs se rendant dans une zone d'endémie (ceinture de la méningite en Afrique), en
(A, C, Y, W135) saison sèche, ou dans toute zone où sévit une épidémie, dans des conditions de contact
étroit et prolongé avec la population locale
• 7 à 14 jours:
Fièvre, diarrhée, ou lésions · paludisme
cutanées au retour d'un pays · spirochétoses (leptospirose, borrélioses) ; rickett
tropical sioses
· typhoïde
• > 14 jours:
1. DIAGNOSTIC D'UNE FIÈVRE AU RETOUR D'UN · paludisme
PAYS TROPICAL • typhoïde également (incubation jusqu'à 3 semaines)
Le paludisme à Plasmodium falciparum est la première • primo-infection VIH
cause à évoquer, potentiellement fatale, nécessitant une • hépatites virales A, B, E
thérapeutique urgente (Cf. item 166). Toute fièvre surve • schistosomoses en phase d'invasion
nant dans les 2 mois suivant le retour d'une zone d'en · jusqu'à plusieurs mois ou années : trypanoso
démie palustre impose la recherche du paludisme. moses, leishmaniose viscérale, amœbose hépa
Les autres causes de fièvre se partagent entre les tique, paludisme à P. non falciparum
maladies cosmopolites - infectieuses (pyélonéphrite,
pneumopathie, grippe, leptospirose, VIH, etc ... ) ou non TUE6-171 3 : Eléments d'orientation selon les
infectieuses (maladies thromboemboliques, inflamma durées d'incubation
toires ou néoplasiques) - et les maladies tropicales, Paludisme P. falciparum : 1 semaine à 2 mois
variables selon les régions visitées. Autres espèces : 1 semaine à
!:interrogatoire précise plusieurs mois (voire années)
• Les conditions du séjour : pays, localités parcou Incubation < 7 jours < 2 semaines
rues, dates d'arrivée et de départ, conditions de vie courte Arboviroses Spirochètes :
• Les activités pouvant exposer à un risque : contacts <2semaines (dengue, zika, borrélioses,
avec des eaux douces, alimentation, contacts inte chikungunya) leptospiroses
rhumains (notamment relations sexuelles), contacts Diarrhées Rickettsioses
avec des animaux infectieuses Typhoïde
• Le statut vaccinal
• La chimioprophylaxie antipaludique suivie (si voyage Incubation Hépatites virales
en zone impaludée) longue (A: 15-45 j; B: 30-120 j; E: 10-40 j)
• La chronologie des symptômes (fièvre, signes associés). > 2semaines Typhoïde (l'incubation peut aller
La connaissance de la durée habituelle d'incubation à plusieurs jusqu'à 3 semaines)
peut orienter les recherches et le diagnostic (TUES- mois Amœbose hépatique
(incubation très variable)
171-3):
Primo-infection VIH (incubation
■ �:
2 à B semaines)
· diarrhée infectieuse : shigellose, choléra, salmonel
Schistosomose en phase d'invasion
loses non typhiques (incubation 2 à 6 semaines)
· dengue et la plupart des arboviroses
252
• . . . ,. . . . .. -· .. . UE6 - N ° 171
L.:analyse de la courbe thermique a une bonne valeur 2. DIAGNOSTIC D'UNE DIARRHÉE AU RETOUR
d'orientation quand elle montre une fièvre récurrente : D'UN PAYS TROPICAL (TUE6-171-5)
paludisme, borréliose, nettement différentiée des
Le plus souvent, la diarrhée du voyageur apparaît dans
fièvres en plateau de la typhoïde au 3° septenaire, ou
les premiers jours du séjour, est bénigne, et a disparu
de la plupart des viroses (dengue, chikungunya, primo
lors du retour. Parfois, la diarrhée persiste ou apparaît
infection VIH, etc.)
Devant une fièvre avec signes hémorragiques (pré au retour.
sence d'hémorragies des voies digestives, des voies • Si la diarrhée est fébrile :
aériennes, des points de ponction), plusieurs causes • le premier diagnostic à évoquer est le paludisme,
doivent être évoquées : paludisme, hépatite fulminante, surtout chez l'enfant
leptospirose ictérohémorragique, dengue ou autres · devant une diarrhée aiguë fébrile avec syndrome
arboviroses hémorragiques, fièvres hémorragiques dysentérique (Cf. item UE6-172), on évoquera éga
virales. lement une shigellose ou une infection à salmonelle
Toute suspicion de fièvre hémorragique virale (Ebola, ou Campylobacter spp. : le diagnostic se fait sur la
Marburg, Lassa, etc.) doit bénéficier de la mise en coproculture.
place des précautions complémentaires visant la • Dans d'autres cas, la diarrhée évolue en l'absence
protection des patients et du personnel soignant, de fièvre, de façon subaiguë sur plusieurs semaines,
guidées par l'expertise du Centre National de Réfé voire mois. [:origine peut alors être parasitaire :
rence (CNR) des Fièvres Hémorragiques Virales et • protozoose le plus souvent : giardiose, amœbose à
de Santé Publique France. Entamoeba histolytica, cyclosporose
Les principaux éléments du diagnostic des «fièvres tro · le diagnostic repose sur l'examen parasitologique
picales» sont donnés dans le TUE6-171-4. des selles;
• la mise en évidence des protozoaires peut être dif
ficile et justifier alors la prescription d'un traitement
254
fièvre, diarrhée, man1fes\at1ons cutanées UE6- N ° 171
TUE6-171-6 : Principa les dermatoses tropicales selon les 4. PATHOLOGIES TROPICALES À CONNAÎTRE
lésions élémenta ires Paludisme (Cf. item UE6-166)
Lésion Etiologies Fièvre t yphoïde
Œdème Membres:
· Inflammatoire et fébrile : dermohypodermite
bactérienne(streptocoque du groupe A,
Staphylococcus aureus)
FIEVRE TYPHOIDE.
· pas de fièvre : loase, filarioses lymphatiques • Salmonella enterica sérotypes Typhi et
(œdèmes segmentaires de Calabar) Paratyphi A, B ou C
Face: • Déclaration obligatoire
· trichinellose • Réservoir strictement humain et transmission
• maladie de Chagas féco-orale
Nodules · Nécrotiques : furoncle(S. aureus) • Zone tropicale, Afrique du Nord, Asie du
· Non nécrotiques: myase, tungose Sud-Est
(«puces-chiques»)
• Les bactéries franchissent la muqueuse
Ulcération • Douloureuses : ecthyma(streptocoque A, intestinale sans la léser, et atteignent la
S. aureus) ; trypanome d'inoculation '
circulation sanguine via le système lymphatique.
· Noirâtre, non douloureuse, avec La lyse des bactéries libère une endotoxine qui
vésiculopustules : charbon peut donner des manifestations viscérales.
• Escarre noirâtre(site d'inoculation) : rickettsiose
• Évolution chronique : leishmaniose • Incubation: 10 jours à 3 semaines
• Phase d'invasion durant 1 semaine : fièvre
Lésion · Leishmanioses
nodulaire · Mycobacterium marinum, M. u/cerans (ulcère progressivement croissante, céphalées,
de Buruli) insomnie, asthénie, anorexie, troubles digestifs.
· Sporotrichose Pouls dissocié, splénomégalie(30 % des cas).
Exanthème Urticarien: • Phase d'état : fièvre en plateau à 40°C, tuphos
· invasions helminthiques(schistosomoses, (= inversion du rythme nycthéméral, prostration,
syndrome de Lëffler d'autres helminthoses) obnubilation), douleurs abdominales, diarrhée
· hépatites virales(phase préictérique) dans 2/3 des cas. Pouls dissocié, angine de
• rickettsioses Duguet dans 10 % des cas(= ulcérations
· médicamenteux superficielles de petite taille au niveau des
Maculopapuleux piliers antérieurs et du voile du palais),
· arboviroses, primo-infection VIH splénomégalie inconstante, exanthème
· rickettsioses, syphilis lenticulaire du tronc dans 1/3 des cas
· trypanosomose d'invasion(trypanides) • Complications possibles : digestives
· virose éruptive(rougeole) (hémorragies, perforations), toxiniques
· médicamenteux (myocardite, encéphalite), localisations
Prurit diffus · Piqûres d'arthropode septiques secondaires.
:1: prurigo · Infection VIH • Biologie: CAP élevée, leuconeutropénie
· Gale • Confirmation diagnostique: hémocultures
· Onchocercose • Traitement: probabiliste par C3G parentérale
· Dermatite des baigneurs(schistosomes et précautions complémentaires contact,
animaux) antibiothérapie documentée guidée par
· Ciguatera l'antibiogramme(fluoroquinolones en l'absence
Larva • Larva migrans cutanée ankylostomienne(larbish) de résistance, ou C3G parentérale, ou
migrans · Larva currens(strongyloïdose) azithromycine)
cutanée · Gnathostomose(Asie du Sud-Est, Mexique)
• Surveillance: clinique, paracliniqùe(NFS,
coprocultures)
• Vaccin polysaccharidique efficace à 60 %
contre Salmonella enterica sérotypes Typhi et
Paratyphi C. Rappel tous les 3 ans.
255
FUE6-171-4: Pays de transmission de la dengue (source: OMS 2014)
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10.C
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10.C
D Pas de circulation/pas de donnée
D Circulation autochtone documentée
0 Circulation autochtone
: confirmée de Zika
O Aucuncas
autochtone rapporté
,.,•
Cap
�ert
1. lies de Paques
Trinité-et-Tobago
Aruba
-
Barbade
Martinique
Guadeloupe
Saint Martin
Porlo Rico
Republlque Dominicaine
0 lies Vierges
J)Jamaique
K) Belize
Micronésie
.(lie deYap)
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Samoa
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Américaines ·\. . ·--. ·;,<·::.•-.'
, Fiji Îles Cook
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257
UE6- N°171
258
UE6
N ° 172
Objectifs
• Préciser les principaux risques liés à la
consommation d'eau ou d'aliments (cru
dités, viandes et poissons ingérés crus ou � Bases pour comprendre
insuffisamment cuits).
1. DÉFINITIONS
Diarrhée : élimination d'une quantité anormale de selles.
Points importants Selon l'évolution de la diarrhée, on distingue :
• Diarrhée aiguë : évolution < 2 semaines
• Diarrhée : élimination de � 3 selles non moulées • Diarrhée prolongée : 2 à 4 semaines d'évolution
par jour (ou > 250 g/24h). • Diarrhée chronique : évolution > 4 semaines.
• Une «diarrhée,, fébrile ne témoigne pas Une «diarrhée,, aigue fébrile ne témoigne pas forcément
forcément d'une infection entéro-colique : tout d'une infection entéro-colique : tout sepsis peut s'ac
sepsis peut s'accompagner d'une accélération compagner d'une accélération du transit et de l'émission
du transit et de l'émission de selles liquides de selles liquides (attention notamment au paludisme).
(attention au paludisme)
• La majorité des diarrhées aiguës (évolution
2. PHYSIOPATHOLOGIE
< 2 semaines) sont d'origine infectieuse.
• La grande majorité des diarrhées sont Les étiologies infectieuses (virales, bactériennes ou para
spontanément résolutives et ne nécessitent sitaires) représentent la grande majorité des diarrhées
qu'un traitement symptomatique. aiguës, contrairement aux diarrhées prolongées et a for
• Le but est de rechercher des signes de tiori chroniques qui sont le plus souvent non infectieuses.
gravité et d'identifier les rares diarrhées qui Les parasitoses sont la cause infectieuse majoritaire en
nécessitent des examens complémentaires ± cas de diarrhée de plus de 14 jours (notamment au retour
une antibiothérapie. de voyage et/ou chez l'immunodéprimé), ainsi que de
• 4 situations d'urgence à repérer : nombreuses autres causes non infectieuses :
déshydratation aiguë (ou sujet à risque), sepsis, • causes fonctionnelles : colopathie fonctionnelle,
syndrome occlusif, diarrhée fébrile au retour fausse diarrhée du constipé, syndrome du côlon irri
d'un pays d'endémie palustre. table au décours d'une turista.
• Contre-indication formelle du lopéramide (ralen • causes médicamenteuses : AINS, laxatifs, antibio
tisseur du transit) dans les diarrhées fébriles et/ tiques ...
ou sanglantes et/ou avant l'âge de 30 mois. • Maladies Inflammatoires Chroniques de l'intestin
• La réalisation d'une coproculture est indiquée (MICI) : maladie de Crohn, rectocolite hémorragique
en cas de : diarrhée fébrile, immunodépression, • syndromes de malabsorption : maladie coeliaque
signes de gravité, retour des tropiques. • causes tumorales : cancer du côlon, tumeur du
grêle, tumeur villeuse ...
259
UE6
N ° 172
Objectifs
• Préciser les principaux risques liés à la
consommation d'eau ou d'aliments (cru
dités, viandes et poissons ingérés crus ou � Bases pour comprendre
insuffisamment cuits).
1. DÉFINITIONS
Diarrhée : élimination d'une quantité anormale de selles.
Points importants Selon l'évolution de la diarrhée, on distingue
• Diarrhée aiguë : évolution < 2 semaines
• Diarrhée : élimination de � 3 selles non moulées • Diarrhée prolongée : 2 à 4 semaines d'évolution
par jour (ou > 250 g/24h). • Diarrhée chronique : évolution > 4 semaines.
• Une «diarrhée» fébrile ne témoigne pas Une •diarrhée» aigue fébrile ne témoigne pas forcément
forcément d'une infection entéro-colique : tout d'une infection entéro-colique : tout sepsis peut s'ac
sepsis peut s'accompagner d'une accélération compagner d'une accélération du transit et de l'émission
du transit et de l'émission de selles liquides de selles liquides (attention notamment au paludisme).
(attention au paludisme)
• La majorité des diarrhées aiguës (évolution
2. PHYSIOPATHOLOGIE
< 2 semaines) sont d'origine infectieuse.
• La grande majorité des diarrhées sont Les étiologies infectieuses (virales, bactériennes ou para
spontanément résolutives et ne nécessitent sitaires) représentent la grande majorité des diarrhées
qu'un traitement symptomatique. aiguës, contrairement aux diarrhées prolongées et a for
• Le but est de rechercher des signes de tiori chroniques qui sont le plus souvent non infectieuses.
gravité et d'identifier les rares diarrhées qui Les parasitoses sont la cause infectieuse majoritaire en
nécessitent des examens complémentaires ± cas de diarrhée de plus de 14 jours (notamment au retour
une antibiothérapie. de voyage et/ou chez l'immunodéprimé), ainsi que de
• 4 situations d'urgence à repérer : nombreuses autres causes non infectieuses
déshydratation aiguë (ou sujet à risque), sepsis, • causes fonctionnelles : colopathie fonctionnelle,
syndrome occlusif, diarrhée fébrile au retour fausse diarrhée du constipé, syndrome du côlon irri
d'un pays d'endémie palustre. table au décours d'une turista.
• Contre-indication formelle du lopéramide (ralen • causes médicamenteuses : AINS, laxatifs, antibio
tisseur du transit) dans les diarrhées fébriles et/ tiques ...
ou sanglantes et/ou avant l'âge de 30 mois. • Maladies Inflammatoires Chroniques de l'intestin
• La réalisation d'une coproculture est indiquée (MICI) : maladie de Crohn, rectocolite hémorragique
en cas de : diarrhée fébrile, immunodépression, • syndromes de malabsorption : maladie coeliaque
signes de gravité, retour des tropiques. • causes tumorales : cancer du côlon, tumeur du
grêle, tumeur villeuse...
259
UE6 - N ° 172 .. e l'adulte et de l'enfant
• causes endocriniennes : hyperthyroïdie, diabète toxine entraîne une sécrétion active d'électrolytes et
(neuropathie végétative), tumeurs carcinoïdes, syn d'eau par les cellules épithéliales de l'intestin grêle.
drome de Zollinger-Ellison.
Mécanisme entéro-invasif
Mécanismes de la diarrhée : • Tableau de syndrome dysentérique {bactéries
La physiopathologie de la diarrhée dépend des fac type Shigel/a) : les bactéries envahissent les cellules
teurs de virulence de l'agent responsable. On décrit épithéliales et s'y multiplient jusqu'à leur destruction.
schématiquement deux types de mécanisme: La réaction inflammatoire loco-régionale est intense,
• sécrétoire : la libération d'une toxine à l'origine de avec présence de sang, de glaires et de pus dans les
troubles de la fonction sécrétoire ; selles, et généralement de fièvre. Les lésions siègent
■ invasif: l'invasion par l'agent pathogène des entéro au niveau du côlon.
cytes, ou sa diffusion lymphatique sous muqueuse, • Tableau de syndrome gastroentéritique (bacté
ou l'action cytotoxique de toxines sur la muqueuse ries de type Salmonella ou Yersinia) : les bactéries
avec destruction des structures villositaires, à l'ori traversent les entérocytes et la muqueuse sans les
gine de troubles de la fonction d'absorption. détruire, et pénètrent dans le tissu lymphoïde sous
Ces deux mécanismes distincts associés à des agents muqueux et mésentérique où elles se multiplient
pathogènes particuliers sont classiquement corrélés au sein des macrophages en donnant une réac
à un tableau clinique, cholériforme pour le premier, tion inflammatoire. L.:atteinte siège généralement au
dysentérique ou gastroentéritique pour le second, le niveau de l'intestin grêle. La fièvre est fréquente. Il
syndrome gastroentéritique étant moins spécifique du existe un risque de diffusion bactériémique, notam
mécanisme et de l'agent infectieux (TUE6-172-1). ment chez l'immunodéprimé ou le drépanocytaire.
• Infection à Clostridioides difficile : c'est la première
Mécanisme sécrétoire (tableau de syndrome cause de diarrhée infectieuse nosocomiale chez
cholériforme) l'adulte. Les toxines A et B entéro- et cytotoxiques
• la toxine peut être pré-formée dans l'aliment avant produites seulement par les souches toxinogènes
son ingestion (toxi-infection à Staphy/ococcus détruisent les jonctions serrées des entérocytes et
aureus), ou sécrétée par l'agent infectieux une fois induisent une réaction inflammatoire intense. Une
celui-ci fixé à la surface de l'épithélium digestif. Il n'y infection à C. difficile doit être recherchée devant
a ni invasion ni destruction de l'épithélium digestif: la toute diarrhée (fébrile ou non) ou iléus ou mégacolon
260
infectieuses âe l'aâ ulte et de
• causes endocriniennes : hyperthyroïdie, diabète toxine entraîne une sécrétion active d'électrolytes et
(neuropathie végétative), tumeurs carcinoïdes, syn d'eau par les cellules épithéliales de l'intestin grêle.
drome de Zollinger-Ellison.
Mécanisme entéro-invasif
Mécanismes de la diarrhée : • Tableau de syndrome dysentérique (bactéries
La physiopathologie de la diarrhée dépend des fac type Shigella) : les bactéries envahissent les cellules
teurs de virulence de l'agent responsable. On décrit épithéliales et s'y multiplient jusqu'à leur destruction.
schématiquement deux types de mécanisme: La réaction inflammatoire loco-régionale est intense,
• sécrétoire : la libération d'une toxine à l'origine de avec présence de sang, de glaires et de pus dans les
troubles de la fonction sécrétoire selles, et généralement de fièvre. Les lésions siègent
• invasif : l'invasion par l'agent pathogène des entéro au niveau du côlon.
cytes, ou sa diffusion lymphatique sous muqueuse, • Tableau de syndrome gastroentéritique (bacté
ou l'action cytotoxique de toxines sur la muqueuse ries de type Salmonella ou Yersinia) : les bactéries
avec destruction des structures villositaires, à l'ori traversent les entérocytes et la muqueuse sans les
gine de troubles de la fonction d'absorption. détruire, et pénètrent dans le tissu lymphoïde sous
Ces deux mécanismes distincts associés à des agents muqueux et mésentérique où elles se multiplient
pathogènes particuliers sont classiquement corrélés au sein des macrophages en donnant une réac
à un tableau clinique, cholériforme pour le premier, tion inflammatoire. t.:atteinte siège généralement au
dysentérique ou gastroentéritique pour le second, le niveau de l'intestin grêle. La fièvre est fréquente. Il
syndrome gastroentéritique étant moins spécifique du existe un risque de diffusion bactériémique, notam
mécanisme et de l'agent infectieux (TUE6-172-1). ment chez l'immunodéprimé ou le drépanocytaire.
• Infection à Clostridioides difficile : c'est la première
Mécanisme sécrétoire (tableau de syndrome cause de diarrhée infectieuse nosocomiale chez
cholériforme) l'adulte. Les toxines A et B entéro- et cytotoxiques
• la toxine peut être pré-formée dans l'aliment avant produites seulement par les souches toxinogènes
son ingestion (taxi-infection à Staphylococcus détruisent les jonctions serrées des entérocytes et
aureus), ou sécrétée par l'agent infectieux une fois induisent une réaction inflammatoire intense. Une
celui-ci fixé à la surface de l'épithélium digestif. Il n'y infection à C. difficile doit être recherchée devant
a ni invasion ni destruction de l'épithélium digestif: la toute diarrhée (fébrile ou non) ou iléus ou mégacolon
Accélération du transit satellite d'une autre infection (sepsis, paludisme) ? Parasitose : giardiose, amoebose
• Hémocultures, tests diagnostiques du paludisme • EKamens parasitologies des selles x 3
toxique survenant sous ou post-antibiothérapie (dans est liquide et intense et que les vomissements empêchent
un délai de 3 mois). L.:émergence de formes com la réhydratation orale.
munautaires impose également sa recherche systé
matique devant toute diarrhée aiguë sévère ou sans 2. DIAGNOSTIQUER UN SEPSIS
cause retrouvée. Clinique : critères de sepsis, voire de choc septique.
Terrains à risque: immunodéprimés, drépanocytaires,
3. ÉTIOLOGIES INFECTIEUSES DES DIARRHÉES neutropéniques, sujets âgés ...
AIGUËS
Les étiologies microbiennes des diarrhées aiguës, les 3. SYNDROME OCCLUSIF DANS LES SUITES
paramètres nécessaires à l'évaluation d'une diarrhée D'UNE DIARRHÉE
infectieuse ainsi que les principales caractéristiques Définition : tableau d'occlusion du côlon, sans obs
cliniques sont résumées dans le Tableau TUE6-172-1 tacle, d'origine végétative.
et la figure FEU6-172-1. Contexte : Il peut découler d'une colite grave (Salmo
nella spp., Shigella spp., Clostrioides difficile), d'une hypo
4. MODE DE TRANSMISSION kaliémie, ou de la prise d'inhibiteurs de la motricité intesti
Dans la majorité des cas, la contamination se fait via nale (contre-indication au lopéramide}.
l'eau ou des aliments contaminés, ou directement d'in Ce tableau impose d'éliminer une urgence chirurgicale,
dividu à individu via le manuportage. par scanner abdominal si possible injecté: péritonite sur
perforation, ou occlusion.
261
UE6 - N ° 172 1
• Signes de sepsis,
• Syndrome occlusif,
Indications
• Diarrhée aiguë fébrile,
. 1..
• Diarrhée fébrile au retour d'un pays d'endémie • TIAC fébrile,
palustre, • Retour des tropiques,
• Isolement ou milieu social défavorisé. • Signes de gravité,
• lmmunodéprimés (diarrhées aiguës et chroniques).
Permettent d'identifier
• Salmonella spp.,
• Shigel/a spp.,
Connaître les indications et savoir
• Yersinia spp.,
interpréter les résultats d'un • Campylobacter spp.
examen bactériologique, virologique
et parasitologique des selles Recherches de virus
• Méthodes de diagnostic rapide, immunochromato
graphiques, utiles pour recherche de rotavirus, noro
1. ÉLÉMENTS D'ORIENTATION virus, adénovirus,
• Pas disponibles en médecine de ville.
Les éléments qui vont guider la prescription ou pas • Indications : épidémies en collectivité, diarrhée de
d'examens complémentaires sont illustrés dans la figure
l'immunodéprimé.
FUE6-172-1.
Parasitologie des selles
Syndrome cholériforme (mécanisme sécrétoire)
• A réaliser à trois reprises,
· Diarrhée aqueuse, profuse, «eau de riz•,
• Après séjour en zone d'endémie : recherche de Giardia
· Signes de déshydratation fréquents sur terrains à
intestinalis, d'Entamoeba histolytica, d'helminthes (Cf.
risque (nourrissons, personnes âgées fragiles et/
item UE6-168).
ou polymédiquées),
• Chez l'immunodéprimé : recherche de cryptospori
· Habituellement pas de fièvre (sauf si déshydrata
dies, microsporidies, isosporidies.
tion intracellulaire),
• Recherche de Cryptosporidium parvum ou hominis
· Vomissements et douleurs abdominales inconstants.
devant une diarrhée aqueuse chez l'immunocompé
Syndrome dysentérique (mécanisme invasif) tent.
· Selles nombreuses, afécales, glaireuses, sanglantes,
Recherche des toxines de C/ostridioides difficile
parfois mucopurulentes,
· Douleurs abdominales diffuses, ou coliques en cadre, • Technique spécifique, non réalisée sur les coprocul
· Epreinte (douleur abdominale s'accompagnant tures standard : à demander explicitement.
d'une contraction douloureuse et répétitive de la • Indications :
partie terminale du côlon et du rectum s'achevant · 1. Toute diarrhée ou iléus sous antibiotique ou dans
par une fausse envie impérieuse d'aller à la selle) les 3 mois après une antibiothérapie ;
· Ténesme anal (sensation de tension douloureuse · 2. Toute diarrhée associée aux soins survenant après
dans la région anale) avec faux besoins, le 3° jour d'hospitalisation ;
· Fièvre le plus souvent (absente dans les amoe · 3. Toute diarrhée communautaire sévère ou sans
boses coliques). cause retrouvée.
Coprocultures
A réaliser avant antibiothérapie.
262
1 . • 1 . .. . .. . . UE6- N ° 172
264
Diarrhées 1nfect1euses de l'adulte et de L'enfant UE6- N ° 172
· Directions des Services Vétérinaires (DSV) TUE6 172 7: CAT devant une suspicion de TIAC
· Directions de la Consommation, de la Concurrence
et de la Répression des Fraudes (DCCRF) 1. Prévenir le médecin de l'établissement (si
établissement de soins).
5. DIAGNOSTIQUER UNE TIAC 2. Identifier les malades ayant (eu) des signes
cliniques.
Pour le praticien prenant en charge le ou les 3. Etablir pour chaque malade la liste des
cas suspects symptômes, la date et l'heure de leur apparition,
t..:ensemble des mesures à mettre en œuvre est exposé ainsi que la liste des repas des trois derniers jours.
dans le tableau TUE6-17 2-7. 4. Conserver les restes des matières premières et
des denrées servies à la collectivité au cours des
3 derniers jours (à conserver au réfrigérateur et
non au congélateur)
5. Effectuer des prélèvements de selles et
éventuellement de vomissements chez les
malades
6. Préparer une liste des menus des repas des trois
derniers jours
7. Déclarer par téléphone la TIAC au médecin
inspecteur de l'ARS ou à défaut au service
vétérinaire d'hygiène alimentaire
265
UE6 - N ° 172 .. , .. .. .
266
UE6
N ° 173
268
P.rescription et surveillance des anti-infect,eux chez l'adulte et UE6 - N ° 173
269
UE6 - N ° 173 ..
• La sélection de bactéries résistantes est un effet
TUE6 173 3: Biodisponibilité après
inéluctable lors de l'utilisation des antibiotiques, et administration orale des principales classes
a lieu: d'antibiotiques
· dans le foyer infectieux par sélection in situ de
bactéries résistantes au traitement antibiotique Faible
Excellente Moyenne
· et/ou en dehors du foyer infectieux, au niveau des ou nulle
flores commensales (tube digestif principalement, Fluoroquinolones B-lactamines Aminosides
mais aussi oropharynx, peau), qui sont toujours Rifampicine (variable: Glycopep
modifiées lors d'une antibiothérapie Sulfamides pénicilline A > ... tides
· d'où l'importance d'une politique de «bon usage lmidazolés > céphalosporines
des antibiotiques»: Cotrimoxazole orales
· la prescription d'antibiotique est un acte théra Cyclines > pénicilline M)
peutique concluant une procédure diagnostique Macrolides
par un clinicien, ayant pour but la guérison d'une
infection,
• tout en ayant une efficacité optimale, une bonne • Intérêt dans certains cas des dosages d'antibio
tolérance, des conséquences écologiques mini tiques (taux résiduel, voire pic en cas d'administra
males et un coût acceptable. tion discontinue ; concentration à l'équilibre en cas
• A l'émergence de la résistance bactérienne se rajoute d'administration continue).
la possibilité de transmission interhumaine des bac
téries, qui est un déterminant majeur de l'évolution Pharmacodynamique : l'action du
des résistances au cours du temps, et qui doit être médicament sur sa cible
aussi prévenue (mesures d'hygiène). La pharmacodynamique décrit les modalités d'action
de l'antibiotique sur la viabilité bactérienne (Cf. TUE6-
Mécanismes de résistance (peuvent être pré 173-4).
sents simultanément}
• Inactivation enzymatique de l'antibiotique. TUE6-173-4 : L'activité bactéricide peut
Exemple : les B-lactamases. Ces enzymes sont des être classée «temps-dépendante» ou
pénicillinases (qui détruisent certaines pénicillines) ou «concentration-dépendante»
des céphalosporinases (qui détruisent certaines péni
cillines et céphalosporines). L.'.acide clavulanique est un Activité concentration Activité temps
inhibiteur de pénicillinase ; couplé à une pénicilline, il dépendante dépendante
peut en restaurer l'activité si la bactérie ne produit pas L.'.activité de l'antibiotique L.'.activité de l'antibiotique
une trop grande quantité de pénicillinase. est optimale lorsque est lié au temps passé
• Modification de la cible sa concentration avec une concentration
Exemple : le pneumocoque peut devenir moins sen est élevée, quand supérieure à la CMI de
sible aux pénicillines s'il exprime des protéines liant la bien même cette la bactérie.
pénicilline (PLP) de moindre affinité pour l'antibiotique. concentration
L.:acide clavulanique n'en restaurera pas l'activité, car n'est présente que
le mécanisme de résistance ne fait pas intervenir de transitoirement sur 24 h.
pénicillinase. Paramètre suivi: Paramètre suivi:
De même, S. aureus devient résistant aux pénicillines M concentration concentration résiduelle
en exprimant une autre PLP (PLP2a), ce qui le rend aussi maximale («pic») après (ou à l'équilibre si
résistant à toutes les autres B-lactamines (à l'exception administration de administration continue).
l'antibiotique, et rapport
de la ceftaroline): SARM.
entre cette concentration
• Diminution de la perméabilité membranaire.
maximale et la CMI de
• Augmentation des mécanismes d'afflux.
la bactérie (quotient
inhibiteur)
3. DONNÉES PHARMACOCINÉTIQUES ET Administration en 1 ou Administration en
PHARMACODYNAMIQUES l◄◄PK/PD►►J 2 fois par jour (selon plusieurs fois par jour,
demi-vie) voire en continu (selon la
Pharmacocinétique : ce que devient le
demi-vie et la stabilité).
médicament dans l'organisme
• Prend en compte l'absorption, la biodisponibilité (par Exemples
voie orale, TUE6-173-3), la diffusion (volume de dis Aminosides i Pénicillines,
tribution ; capacité de diffusion, certains sites étant 1 céphalosporines,
270
i='rescr.1ption et surveillance des anti-infectieux chez .. UE6- N ° 173
271
UE6 - N ° 173 - ... . hez l'adulte et l'enfant
si infection liée aux soins, ou si traitement récent par · en cas d'utilisation d'antibiotique(s) à biodisponibi
antibiotique) lité faible ou nulle (aminosides, glycopeptides, ...)
· le site de l'infection : obtenir des concentrations · si la voie orale est impossible (vomissements, obs
efficaces au niveau du foyer tacle sur les voies digestives, malabsorption).
· le patient : choix d'un antibiotique bactéricide en • Intramusculaire : essentiellement utilisée pour les traite
cas d'immunodépression ; prise en compte de ments en dose unique (ceftriaxone et urétrite gonococ
pathologie chronique pouvant modifier la pharma cique, pénicilline G retard et syphilis...) ; contre-indiquée
cocinétique (insuffisance rénale ...) avec la meil si troubles de l'hémostase ou traitement anticoagulant.
leure tolérance possible (en fonction de l'âge, des • Sous-cutanée : alternative dans certains cas à la voie
antécédents, des allergies, d'une grossesse, des IV si celle-ci est impossible (personne âgée et cef
interactions avec d'autres traitements, de la voie triaxone...)
d'administration) • Locale : indications très limitées (otites externes,
· le coût écologique (dépendant des caractéristiques infections conjonctivales, du vagin, certaines infec
intrinsèques et du spectre de l'antibiotique ; entre tions cutanées).
deux antibiotiques, choisir celui avec le spectre
nécessaire et suffisant et non celui avec le spectre Le recours à la chirurgie est-il nécessaire ?
le plus large) • Toute collection doit faire envisager systématiquement
· le coût économique. une ponction ou un drainage chirurgical de celle-ci, les
• Une association d'antibiotiques est indiquée dans conditions locales (faible diffusion, pH défavorable, ino
trois cas: culum élevé) empêchant l'action des antibiotiques.
· pour élargir le spectre antibactérien (traitement d'ur • Ex: arthrite septique, empyème cérébral, pleurésie
gence des infections graves, et/ou microbiologique purulente, abcès, péritonite, ...
ment non documentées avec une grande diversité
d'agents causals potentiels, et/ou plurimicrobiennes), 2. POLITIQUE DE BON USAGE
· et/ou pour augmenter la vitesse de bactéricidie
d'un traitement en utilisant la synergie entre deux Principes généraux
antibiotiques (B-lactamines associées aux amino Deux faits actuels (le faible nombre de nouveaux anti
sides sur streptocoques et entérocoques) biotiques ; la montée spectaculaire des résistances) font
· et/ou pour prévenir l'apparition de résistance qui peser une menace importante sur la santé humaine.
pourraient survenir en cas de monothérapie (ex : L:augmentation de la résistance bactérienne, largement
S. aureus : pas de monothérapie de rifampicine, de documentée, résulte notamment de l'utilisation exces
fluoroquinolones ou d'acide fusidique). sive des antibiotiques (prescription inutile, spectre trop
large, durée trop longue, méconnaissance des enjeux
Comment prescrire ? d'écologie bactérienne). Seule une action globale peut
stopper cette menace : formation initiale et continue des
Posologie e t rythme d'administration prescripteurs ; information du public ; affichage politique
Dose quotidienne : adaptée au pathogène (suspecté franc de la priorité à la maitrise de !'antibiothérapie (Cf.
ou connu), au site de l'infection (d'autant plus élevée les «plans antibiotiques» récents en France), et promo
que la diffusion locale est mauvaise, comme dans tion d'une activité d'expertise de !'antibiothérapie dans
les méningites), et au terrain sous-jacent. chaque établissement ; suivi rapproché des résistances
Rythme d'administration : dépendant des caractéris et de la consommation (d'un service, d'un établisse
tiques pharmacocinétiques (demi-vie) et pharmacody ment, d'un pays ...) ; ...
namiques de l'antibiotique (répartition en plusieurs fois
sur 24 h de la dose totale pour un antibiotique temps Rôle du référent en antibiothérapie d'un
dépendant ; doses plus importantes et plus espacées établissement
pour un antibiotique concentration-dépendant). Le référent est un(e) clinicien(ne) formé(e) à !'anti
En cas de doses quotidiennes multiples, en parti biothérapie et exerçant une activité transversale de
culier administrées par voie parentérale, respecter conseil diagnostique et thérapeutique en infectio
un intervalle identique entre les prises (toutes les logie. li/elle est un élément central de la maitrise de
12 heures si 2 fois par jour, toutes les 8 heures si !'antibiothérapie.
3 fois par jour, etc). Il travaille en lien avec une équipe multidisciplinaire
(infectiologues, microbiologistes, pharmaciens,
Voie d'administration hygiénistes) assurant la politique de bon usage des
Elle dépend de la gravité de l'infection, de la biodis anti-infectieux dans l'établissement.
ponibilité des molécules et de l'aptitude du patient à Il intervient lorsque son avis est sollicité par les
prendre un traitement oral (vomissements, troubles prescripteurs. Il peut aussi intervenir sur des alertes
de vigilance, ...) (surconsommation d'antibiotiques à large spectre,
Orale chaque fois que possible hémocultures positives, épidémie nosocomiale). Il
Intraveineuse dans certains cas : organise des actions de formation sur le bon usage
· pour les infections graves (sepsis, choc septique, ...) pour les personnels médicaux (en particulier les
à la phase initiale internes au début de chaque semestre) et para
· si une posologie élevée est nécessaire (endocar médicaux. Il aide à des actions d'évaluation et de
dite, méningite bactérienne...) et malaisée à admi recherche clinique en collaboration avec les diffé
nistrer per os (ex : amoxicilline) rents services.
272
�rescr.iption et sur.ve1llance des anti-inf .. UE6- N ° 173
Adaptation du traitement
Les principales classes
• Selon la tolérance et l'efficacité. d'antibiotiques
• Si efficacité : chaque fois que cela est possible (docu
mentation, ...), modification de !'antibiothérapie initiale
· pour un antibiotique également efficace mais à 1. CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES DES
spectre plus étroit, moins coûteux, et dont la tolé PRINCIPAUX ANTIBIOTIQUES (CF. TUE6•173·7 À
rance est au moins identique. TUE-173-11)
· en remplaçant le cas échéant une bi-antibiothé
rapie par une monothérapie
2. SITUATIONS PARTICULIÈRES
· en passant le cas échéant de la voie injectable à
la voie orale Antibiotiques et grossesse (TUE&-173-6)
• Si inefficacité de !'antibiothérapie (absence d'amé
lioration des signes locaux et généraux de l'infection
TUE6 173-6: Utilisation des antibiotiques en
après 48 à 72 heures de traitement voire aggravation/
fonction des stades de la grossesse
extension), envisager les causes d'échec suivantes :
(Cf. www.lecrat.org)
· échec microbiologique, lié à :
· la présence d'une bactérie autre que celle anticipée Antibiotiques Trimestres
· la présence d'une bactérie présentant d'emblée 1• • 2• 3•
une résistance non anticipée B-lactamines Oui Oui Oui
· l'acquisition de résistance en cours de traitement
Céphalosporines Oui Oui Oui
- survenue généralement plus tardivement que
48-72 h Macroiides' Oui Oui Oui
- favorisée si inoculum important ou si présence Pristinamycine Oui Oui Oui
d'un corps étranger Vancomycine Oui Oui Oui
- plus fréquente avec certaines bactéries (staphy Cyciines Non Non Non
locoques, Pseudomonas... ) et plus encore avec Aminosides2 Non Non Non
certains antibiotiques (acide fusidique, fosfomy
Rifampicine Non3 Oui Oui*
cine, rifampicine ou fluoroquinolones en mono
thérapie). Sulfaméthoxazole- Non Oui Oui
· la nature non bactérienne, voire non infectieuse, triméthoprime4
de l'affection Quinolones5 Non Non Non
· échec pharmacologique, lié à : Nitrofurantoïne Oui Oui Oui
· une posologie insuffisante Nitro-imidazolés Oui Oui Oui
· un défaut d'observance 1
Préférer érythromycine, josamycine, spiramycine, azlthromy
· un défaut d'absorption cine. 2 Déconseillé, mais peut être utilisé selon balance béné
· une interaction chimique ou médicamenteuse fices/risques et traitement court, adapté à la fonction rénale de la
· une diffusion insuffisante au site de l'infection. patiente. 3 À éviter par prudence au 1" trimestre de la grossesse,
· échec stratégique, par défaut d'attitude chirurgicale : sauf en cas de tuberculose O'intérêt réel l'emporte sur le risque
· existence d'un abcès (localisation initiale ou secon théorique). 4 Uniquement si nécessaire après avis spécialisé. 5
Sauf ciprofloxacine en l'absence d'alternative thérapeutique. • Si
daire) ou d'une collection non drainé(e) la rifampicine est poursuivie jusqu'à l'accouchement, administrer
· présence d'un corps étranger (ex : matériel pro de la vitamine K à la mère en fin de grossesse et à l'enfant à la
thétique). naissance.
273
UE6 - N ° 173 ez l'aâulte et l'enfant
275
UE6 - N°173
276
P-rescription et sur.veillance des anti-infectieux chez l'adulte et l'enfant UE6 - N°173
Espèces · Résistance naturelle : certaines · Résistance naturelle : Autres bactéries • Résistance naturelle : bacilles
résistantes entérobactéries, Pseudomonas... bacilles Gram négatif, Gram négatif
· Résistance acquise : E. faecalis · Résistance acquise (très
staphylocoques méti-R, • Résistance acquise : rare) : entérocoques,
pneumocoque, streptocoque A staphylocoques, staphylocoques
streptocoques
Principales · Angines à streptocoque chez · DHBNN (si allergie à · Infections des bactéries · Infections graves à
indications les patients allergiques aux l'amoxicilline) anaérobies sensibles staphylocoques méti-R
B-lactamines • Prophylaxie de · amœboses, trichomonoses · Infections graves à
· Pneumonies à bactéries l'endocardite urogénitales, vaginites non staphylocoques méti-S chez
intracellulaires (dont légionellose infectieuse (si allergie à spécifiques, giardioses les patients allergiques aux
non grave) et atypiques l'amoxicilline) · Traitement des colites à pénicillines M ou céfazoline
· Coqueluche · Infections ostéo- Clostridioides difficile non · Infections graves à
· Infections génitales à articulaires à compliquées streptocoque, entérocoque
C. trachomatis staphylocoques et pneumocoque chez les
· Certaines infections à bacilles sensibles, en patients allergiques aux
Gram négatif (Salmonella, Shigella, association B-lactamines de 1 '" intention
Campylobacter) (azithromycine) · Épisodes fébriles chez les
· Maladie des griffes du chat patients neutropéniques
(azithromycine) · Vancomycine PO : traitement
· Toxoplasmose du sujet des infections à C. difficile
immunocompétent (spiramycine)
Effets · Inhibiteurs enzymatiques · Troubles digestifs · Effet antabuse avec l'alcool · Intolérance veineuse (phlébite)
indésirables · Troubles digestifs (nausées, · Troubles digestifs (nausées, · Erythrodermie (red man
vomissements, douleurs vomissements, douleurs syndrome) en cas de
abdominales) abdominales) perfusion trop rapide de la
· Réactions cutanées · Glossite, stomatite, goût vancomycine
· Hépatites immunoallergiques métallique, · Néphrotoxicité
· Allongement de l'intervalle QT • Céphalées
· Neuropathie
278
Prescription et surveillance des anti-infectieux ctiez ., UE6- N ° 173
279
UE6 - N ° 173 .. . .. .. fect,eux chez l'adulte et l'enfant
• Systématiquement utilisées en association (en général 4. MÉDICAMENT ACTIF SUR LES VIRUS
trithérapie), avec en 1 re intention: INFLUENZA (VIRUS GRIPPAUX)
· Deux INTI • Les inhibiteurs de la neuraminidase : oseltamivir (voie
· Et un INNTI ou, une anti-protéase associée au rito orale)
navir, ou une anti-intégrase • Utilisation en curatif ou en prophylactique:
• Réalisation avant traitement d'un génotypage pour
rechercher des mutations connues pour conférer En curatif
une résistance à une ou plusieurs molécule(s) · Efficace si donné moins de 48 h après le début des
• Caractéristiques du traitement antirétroviral : signes
· Indication universelle : tout patient vivant avec le • Indication pour tous les patients suspects de
VIH doit se voir proposer un traitement grippe, et plus particulièrement en cas de signes
• Observance cruciale : une mauvaise obser de gravité ou de terrain à risque.
vance expose à un risque de sélection de résistance En prophylactique
· Pas d'interruption : un traitement antirétroviral n'a · Après exposition à un sujet présentant une grippe
pas d'indication à être arrêté (effet uniquement • Efficace si donné dans les 48 h suivant l'exposition
suspensif). (mais indication plus large en cas d'épidémie en
établissement d'accueil de personnes âgées)
• Cf. item UE6-162
l?rescriJ)tion et surveillance des anti-infectieux chez l'adulte et l'enfant
283
UE6 - N ° 174 . . � .. ... .. . . - . .. ., .. '.
m
fréquemment rassemblés sous le terme d'agents du
risque épidémique et biologique (REB). En raison du
risque épidémique et de la possibilité de la diffusion
rapide de cas dans de nombreux pays, ces maladies
infectieuses font l'objet d'une surveillance épidémio
Infections émergentes
logique mondiale par l'OMS : elles sont considérées
comme des urgences de santé publique de portée 1. MALADIES INFECTIEUSES ÉMERGENTES
internationale dans le cadre du nouveau règlement Près de 180 agents infectieux ont émergé dans les
sanitaire international (RSI) adopté en 2005. 50 dernières années. Parmi eux, les deux tiers sont
d'origine animale (zoonoses). Les principaux agents
infectieux émergents figurent dans le tableau TUE6-
174-1.
284
Risgues émergents, b1oterrorisme, maladies hautement transmissibles UE6- N ° 174
TUl::6-174 1 : Principales maladies infectieuses de patients suspects d'être atteints d'une MIE haute
émergentes ou réémergentes ment transmissible, qu'il s'agisse de cas sporadiques
ou d'une situation épidémique.
Principaux agents infectieux
Maladies
suspectés ou confirmés Étapes clés
Grippe aviaire, Myxovirus influenzae H5N1, Préparation et anticipation
grippe pandémique et futures souches porteurs
La prise en charge de patients infectés ou suspects
d'autres H et N
d'être infectés par une infection émergente hautement
SRAS, MERS-CoV Coronavirus transmissible doit être anticipée et pluridisciplinaire ;
services d'urgences et de secours (SAMU), services de
Fièvres Virus Ebola maladies infectieuses et réanimation, laboratoires, CNR,
hémorragiques Virus Marburg pharmacies, services administratifs des hôpitaux, ARS
virales Virus de Lassa et Santé Publique France. La réalisation d'exercices
Virus Crimée-Congo grandeur nature est utile. La continuité des soins des
Encéphalites virales Virus West Nile patients doit être anticipée ainsi qu'une réorganisation
Virus Nipah des établissements adaptée à l'ampleur de l'épidémie
Virus Hendra (déprogrammation, mise en place de secteurs d'isole
ment, renfort en personnels, gestion de l'absentéisme).
Arboviroses Virus Chikungunya Ces plans justifient l'affectation de moyens humains et
transmises par Virus de la dengue matériels nécessaires à leur bon fonctionnement.
Aedes aegyptii et Virus zika
Aedes a/bopictus Prise en charge et procédures standardisées
Les MIE ont une expression clinique variable selon la
Infections VHC
pathologie : respiratoire, neurologique, rhumatolo
sexuellement Syphilis
gique... et ont des modalités de transmission spéci
transmises Lymphogranulomatose
vénérienne fiques : vectorielle, respiratoire, ou féco-orale.
Lors des alertes nationales, une définition des cas
Syndrome E. coli 0157H7 suspects, possibles et confirmés de maladie hau
hémolytique et tement transmissible est élaborée et diffusée par la
urémique Direction Générale de la Santé par l'intermédiaire des
ARS. Cette définition prend en compte les symptômes
Tuberculose MOR, Mycobacterium tuberculosis de la maladie et les conditions d'exposition (séjour à
XDR résistants aux antibiotiques de l'étranger, délai d'incubation). Elle est régulièrement
1"' ligne
actualisée en fonction de l'évolution des connais
Infections graves à C. difficile 027 hypervirulent sances cliniques et épidémiologiques.
Clostridioides difficile La prise en charge des cas suspects répond à un
double objectif :
Bactéries Entérobactéries productrices de • assurer une prise en charge précoce et efficace d'un
hautement carbapénémase, entérocoques patient suspect, dans un but diagnostique, théra
résistantes (BHR) résistant aux glycopeptides peutique et de prévention de la transmission
Encéphalopathie Prion • protéger les autres patients, les soignants et l'en-
spongiforme bovine semble de la communauté
Pour ce faire, les cas suspects, après validation par
MOR : multirésistante, XDR : ultrarésistante Santé Publique France, doivent être transférés par le
SAMU avec les moyens de protection nécessaires vers
2. PRINCIPES DE PRISE EN CHARGE IPOUR un centre référent. Chaque région dispose d'au moins
INFORMATION, HORS PROGRAMME) un établissement de santé de référence (ESR). Dans
un service spécialisé disposant de tous les moyens
Organisation générale nécessaires, le patient sera isolé, pris en charge et
Afin d'anticiper et de faire face à une éventuelle épi prélevé pour confirmer ou infirmer le diagnostic. Les
démie liée à une infection émergente, des plans gou prélèvements biologiques et microbiologiques, limités,
vernementaux (plan SRAS, plan pandémie grippale, seront adressés sous triple emballage au laboratoire
plan de lutte contre les bactéries multirésistantes) ont de niveau de sécurité biologique 3. Ces prélèvements
été élaborés et sont régulièrement actualisés. Ces visent à rechercher des diagnostics différentiels et à
plans, qui reposent sur une gestion interministérielle, confirmer le diagnostic. Parallèlement, le signale
ont pour objectifs de proposer une réponse coor ment immédiat aux autorités de tutelle (ARS et Santé
donnée et rapide susceptible de limiter la diffusion et Publique France) permet la mise en place d'une inves
de réduire l'intensité et les conséquences d'une MIE tigation épidémiologique et de mesures de protection
sur la population. Chaque établissement de santé doit autour du cas suspect.
élaborer, dans le cadre du plan blanc, des procédures
lui permettant d'aménager un circuit, des locaux et une Etablissement de santé de référence (ESR)
organisation dédiés, immédiatement reconvertibles de Les ESR ont pour mission d'organiser sur leur zone la
leur usage habituel vers la prise en charge adéquate gestion d'une alerte épidémique : diffusion des plans,
285
UE6 - N ° 174 • • a "' A • A
. . .. . . .
coordination des moyens zonaux, accueil des malades 2006. Ministère de la Santé et des Solidarités. Dispo
suspects et infectés lorsqu'il y a peu de cas, formation et nible sur www.sante.gouv.fr/variole-et-pox-virus.html
information, relation avec les tutelles. Ils disposent d'un
circuit d'accueil dédié, de personnels médicaux et para 2. AUTRES SOURCES D'INFORMATIONS
médicaux formés, de chambres individuelles avec sas
• Institutions internationales
et/ou de chambres à pression négative, d'un laboratoire
· OMS : http://www.who.int
de niveau de sécurité P3, et de procédures validées.
· Eurapean Centers for Diseases Contrai : http://www.
Cellule de crise et communication ecdc.europa.eu
En cas d'épidémie liée à un agent infectieux émergent, · Centers for Diseases Contrai and Prevention (USA) :
différentes cellules de crise nécessaires à la coordina www.cdc.gov
tion des actions doivent être activées au niveau central et • Institutions nationales
dans chaque établissement concerné. Une stratégie de · Santé Publique France: invs.santepubliquefrance.fr
communication efficace à destination des professionnels · BEH : invs.santepubliquefrance.fr
de santé et du grand public doit être mise en place. · Haut conseil de la santé publique (HCSP) : http://
m
www.hcsp.fr/
• Organismes et sociétés savantes
· Site de la Fédération Française d'lnfectiologie :
Bioterrorisme www.infectiologie.com
· Promed : http://www.promedmail.org
Les principaux agents biologiques utilisables dans un
Pour en savoir plus
contexte terroriste ont été classés en 3 catégories par
les CDC (Centers for Disease Contrai and Prevention)
en fonction de leur niveau de risque, les plus prioritaires 1 Ur l, 1 fi ;,, : Class1f1cat1on des pnncIpaux agents
(niveau A) correspondant à des maladies létales et hau biologiques (par ordre décroissant de nsque ;
tement transmissibles ou faciles à disséminer. Cette en gras les agents infectieux à connaître)
classification est actuellement unanimement reconnue
(TUEô-174-2). En dépit de propriétés différentes, ces Catégorie A
agents biologiques ont des points communs. Certains Bacil/us anthracis ; Yersinia pestis ; Francise/la
peuvent par exemple être dispersés sous forme d'aéro tularensis
sols de particules de 1 à 5 µm de diamètre qui sont sus Virus de la variole ; Filovirus {Ebola, Marburg) ;
ceptibles de rester en suspension dans l'air plusieurs Arenavirus (Lassa, Junin)
heures et, en cas d'inhalation, de parvenir jusqu'aux Toxines de Clostridium botulinum
alvéoles pulmonaires. Les autres voies de contamina (toxines botuliques)
tion possibles sont digestives (ingestion d'eau ou d'ali Catégorie B
ments) et percutanées. On distingue classiquement
Coxiella burnetii ; Bruce/la spp. ; Burkholderia ma/lei
les agents létaux (Bacil/us anthracis, Yersinia pestis, et pseudomallei
variole ... ) et les agents incapacitants (Coxiella burnetii, Alphavirus (encéphalites équines du Venezuela, de
Bruce/la, entérotoxine B staphylococcique ...). l'Est et de l'Ouest)
Ricins ; toxine epsilon de Clostridium perfringens ;
entérotoxine B staphylococcique
Pathogènes transmis par l'eau et les aliments
Salmonella spp. ; Shigella dysenteriae ; Escherichia coli
4 Sources d'information
O157:H?; Vibrio cholerae; Cryptosporidium parvum
Catégorie C = maladies infectieuses émergentes
faciles à disséminer
1. SOURCES D'INFORMATIONS SUR LES
ALERTES EN COURS Virus Nipah ; Hantavirus
• DGS urgent : https://dgs-urgent.sante.gouv.fr, les pro
fessionnels de santé peuvent s'abonner à la liste de
- http://ansm.sante.fr/Dossiers-thematiques/Biotox-Piratox-Pira
diffusion. tome/Liens-utiles-Biotox/
• Ministère de la santé : www.sante.gouv.fr, la rubrique - Leport Catherine et Guégan Jean-François (sous la direction
«Les Dossiers» contient des informations et des liens de), Les maladies infectieuses émergentes : état de la situation
régulièrement actualisés sur chacune des maladies et perspectives, La Documentation française (2011), accessible
émergentes (ex : Chikungunya, Dengue, Ebola, grippes, sur le site du HCSP.
MERS-CoV) accessibles par une liste alphabétique. - définition des cas possibles d'infection par le MERS-CoV: http://
• Accès aux principaux plans de gestion et aux procé invs.santepubliquefrance.fr/content/download/87670/321570/
version/18/file/Mers_CoV_Definition_de_cas_septembre_201 B.
dures spécifiques de prise en charge sur le site du
pdf
Ministère de la Santé
- définition des cas possibles de fièvre Ebola en 2014 : http://
· Plan national de prévention et de lutte «Pandémie www.hcsp.fr/explore.cgi/avisrapportsdomaine?clefr=458
grippale», 2011, www.sante.gouv.fr/plan-national-de - procédures du COREB sur la prise en charge des principales
prevention-et-de-lutte-pandemie-grippale-2011 maladies hautement transmissibles : http://www.infectiologie.
· Plan national de réponse à une menace de variole, com/fr/referentiels-procedures.html
286
UE7
N ° 186
2 Étiologies
Trois grands groupes dominent les étiologies : les
infections, les cancers et hémopathies, les maladies
inflammatoires chroniques.
287
UE7 - N ° 186
2. AFFECTIONS MALIGNES (20 À 30 % DES CAS) Contexte psychiatrique souvent difficile à percevoir
• Cancers solides (rein, ovaire, foie, estomac, pan chez un(e) patient(e) qui s'injecte le plus souvent des
substances très diverses provoquant notamment des
créas, colon, thyroïde, neuroblastome chez l'enfant)
suppurations itératives. La flore bactérienne souvent
• Lymphomes, leucémies aiguës
polymorphe attire l'attention (par opposition aux furon
culoses et abcès cutanés multiples liés à Staphylo
3. MALADIES INFLAMMATOIRES SYSTÉMIQUES coccus aureus).
ET FIÈVRES D'ORIGINE INFLAMMATOIRE
(10 % DES CAS)
9. DYSRÉGULATION THERMIQUE AUTONOME
• Maladie de Horton : cause de fièvre d'origine Femme jeune le plus souvent, dont la température ne
inflammatoire la plus fréquente au-delà de 60 ans dépasse pas 38°C, avec examen clinique normal, état
• Lupus érythémateux disséminé (femme jeune), périar général conservé et absence complète de syndrome
térite noueuse (arthromyalgies, multinévrite), maladie inflammatoire biologique. Ce décalage thermique, noté
de Still (polynucléose, hyperferritinémie), maladie volontiers à l'effort, succède souvent à une virose
périodique, syndrome d'hyper-lgD banale. l'.évolution est bénigne et ne nécessite pas
• Arthropathies microcristallines (goutte, chondro d'investigations supplémentaires.
calcinose) : atteintes le plus souvent polyarticulaires
symptomatiques, fièvre récidivante
• Maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI)
288
.. ' '' , .. .. UE7- N ° 186
TUFf 186 1 : Principale s causes de fièvre TUE7 18( 2: Bilan de première intention en
récurrente l'absence de point d'appel évident
Infection canalaire : pyélonéphrite, infection des Biologie non Numération, formule sanguine,
voies biliaires, infection intestinale (diverticulite, microbiologique numération plaquettaire
sigmoïdite) lonogramme sanguin
Foyer infectieux profond : dents, sinus, abcès C alcémie
intra-abdominal Urémie, créatininémie
Infection sur matériel étranger : cathéter ou Bilan hépatique
chambre implantable, matériel d'ostéosynthèse, Bandelette urinaire (sang,
prothèse articulaire ou valvulaire leucocytes, nitrites, protéinurie)
Electrophorèse des protéines
Paludisme, borréliose à Borrelia recurrentis plasmatiques
TSH
On évalue le retentissement sur l'état général, et on CPK, LDH
interroge le patient sur les signes associés (le moindre C RP
symptôme peut avoir son importance, et le médecin Examens micro • Hémocultures répétées (en
doit interroger explicitement le patient sur l'existence biologiques précisant qu'on suspecte une
ou non de ces signes, appareil par appareil). endocardite, pour bénéficier de
cultures prolongées)
3. EXAMEN PHYSIQUE · Sérologies : VIH, EBV, CMV,
En l'absence de signes fonctionnels orientant directe toxoplasmose
ment le diagnostic, l'examen physique doit être particuliè Imagerie · Radiographie pulmonaire
rement rigoureux et complet (téguments, muqueuses... ). • Panoramique dentaire
Notamment, la recherche d'adénopathie(s) et/ou de · Echographie abdominale
masse palpable est primordiale. (recherche de masse suspecte,
d'adénopathies profondes)
4. EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
En l'absence de point d'appel évident, on procède TUE7 186 3 : Examens de deuxième intention si
habituellement en plusieurs étapes (tableaux TUE?- toujours aucune orientation après la 1,e l igne
186-2 et TUE?-186-3). d'investigations
Le bilan de 1'0 intention peut être réalisé par le médecin Biologie non Dosages d'anticorps : anticorps
généraliste (TUE?-186-2). microbiologique anti-nucléaires, ANCA
En l'absence d'étiologie identifiée, un avis spécialisé Examens micro • Crachats ou tubages gastriques
rapide est indispensable. Un bilan de 2° intention sera biologiques à la recherche de BAAR
alors programmé (TUE?-186-3). · Sérologies plus larges selon
l'anamnèse (Legionella, Coxiella
burnetii, Bartonella, ...)
Imagerie · Echographie cardiaque,
écho-doppler veineux, scanner
thoraco-abdomino-pelvien, voire
un TEP-scan
Biopsies · Biopsie ostéomédullaire avec
tissulaires myéloculture
· Bilan de Horton dont
éventuellement une biopsie
d'artère temporale si> 60 ans
2E�
1
UE7
N ° 187
L'immunodépression a 3 conséquences :
• l'impossibilité de mettre en place une réponse
Immunitaire adaptée vis-à-vis d'agents infectieux
endogènes ou exogènes,
• des signes cliniques minorés rendant difficile l'appré
ciation de la gravité clinique qui peut être sous-estimée,
• la possibilité d'une multiplication plus rapide du ou
des agent(s) infectieux en cause.
Retenir que
• toute fièvre aiguë chez un malade immunodéprimé
est donc une URGENCE DIAGNOSTIQUE en raison
de la GRAVITÉ potentielle.
• toute fièvre aiguë chez un malade immunodéprimé
est infectieuse jusqu'à preuve du contraire.
291
TUE?-187-1 : Principales situations d'immunodépression et principaux agents infectieux en cause
Mécanisme Étiologie Sites infectieux Principaux pathogènes (non exhaustif)
Neutropénie ·
Leucémies · Poumons Précoces:
·Chimiothérapies · Périnée · BGN (E. coli, P. aeruginosa,
·
Radiothérapie · Peau Klebsiella spp.)
·
Aplasie médullaire/ · Cavité buccale · CGP (S. aureus ou à coagulase négative,
allogreffe de cellules et sphèreORL Streptococcus spp.)
souches hématopoïétiques · Tube digestif · HSV (mucite)
Anomalies · Chimioradiothérapie Infections fongiques invasives
fonctionnelles: · Granulomatoses (Candida spp., voire Aspergillus spp.
PNN, macrophages chroniques familiales en cas d'agranulocytose prolongée)
Hypogamma · Acquise le plus souvent: · Poumons • Pneumocoque au 1°' plan
globulinémie myélome, maladie de · SphèreORL · Haemophi/us influenzae
Waldenstrôm, LLC, LNH, · Tube digestif · Méningocoque
chimiothérapie,
syndrome néphrotique
· Déficit immunitaire
commun variable
· Agammaglobulinémie
congénitale
Asplénie · Post-chirurgicale · Poumons
• Fonctionnelle: • Sang
drépanocytose
homozygote, lupus,
PR, amylose
Déficits du · Congénitaux • Méninges Méningocoque (infections à répétition)
complément · Sang
Déficits de • Infection à VIH (lymphocytes · Méninges Bactéries opportunistes:
l'immunité cellulaire T CD4+ < 200/mm3) · SNC • Listeria
· Corticothérapie prolongée · Œil · Salmonella spp.
· Immunosuppresseurs · Poumons · Mycobactéries (tuberculeuses et atypiques)
· Période post- · Sang ... · Nocardia spp.
transplantation · Legionella spp.
(cellules souches Champignons:
hématopoïétiques, · Pneumocystis jiroveci
organe solide) • Cryptococcus neoformans
· LLC, maladie de Hodgkin Parasites:
· Déficits congénitaux · Toxoplasma gondii
Virus:
· Herpesviridae, HPV, JC virus, BK virus
PNN, polynucléaires neutrophiles ; LLC, leucémie lymphoîde chronique ; LNH, lymphome non-Hodgkinien ; SNC, système nerveux
central ; PR, polyarthrite rhumatoîde.
l!I Identifier les situations d'urgence La neutropénie est le plus souvent secondaire à une
IÎI et planifier leur prise en charge chimiothérapie anticancéreuse avec un délai d'appa
rition de 2 à 10 jours en fonction des chimiothérapies.
Les étiologies principales sont résumées dans TUE?-
1. FIÈVRE DU PATIENT NEUTROPÉNIQUE 187-2.
La fièvre chez un patient neutropénique nécessite une
démarche diagnostique codifiée et un traitement rapide: TUE?-187-2: Principales étiologies des
URGENCE DIAGNOSTIQUE et THERAPEUTIQUE en neutropénies fébriles(< 500 PNN/mm3)
raison du risque d'évolution rapide vers un choc septique • Chimiothérapies antinéoplasiques
qui peut être fatal. • Hémopathies malignes (leucémies aiguës),
Le terme de neutropénie s'applique en-dessous de syndromes myélodysplasiques, phase
1500/mm3 polynucléaires neutrophiles (PNN). t.:urgence initiale de l'allogreffe de cellules souches
infectieuse concerne le seuil de PNN < 500/mm3, hématopoïétiques, aplasie médullaire
notamment si les PNN sont inférieurs à 100/mm3• Les • Radiothérapie
neutropénies fébriles sont donc définies par: · Intolérance médicamenteuse: toxicité directe ou
• PNN < 500/mm3, mécanisme immuno-allergique
• et fièvre : une mesure de température ;,: 38,3° C, ou · Causes congénitales
2 prises de température � 38° C à 1 heure d'intervalle. · Neutropénies cycliques
F.1èvre chez un patient 1mmunodéririmé UE7- N ° 187
293
UE7 - N ° 187 ....
Les bactéries Gram positif sont impliquées dans 2/3 des lever des hémocultures couplées simultanées en
cas, et les bactéries Gram négatif dans le tiers restant. périphérie fil sur le cathéter veineux central (mesure
La majorité des infections à bactéries Gram positif du temps différentiel de pousse : une infection du
sont dues à des staphylocoques coagulase négative cathéter est probable si la culture est plus précoce
dont le point de départ est généralement le cathéter ment positive (d'au moins 2 h) pour le flacon prélevé
veineux central. Ces agents infectieux ne sont pas res sur le cathéter)
ponsables d'infections rapidement fatales ; un retard • Bandelette urinaire + ECBU (même en l'absence de
dans l'instauration de !'antibiothérapie n'est générale leucocyturie)
ment pas préjudiciable. 15 % des infections sont dues • Coproculture dans certains cas, et/ou recherche de
à 3 bactéries Gram positif (S. aureus, streptocoques Clostridioides difficile
oraux et pneumocoque) responsables d'infections
Imagerie
rapidement évolutives.
Les bactéries Gram négatif sont la première cause de La radiographie thoracique debout de face est indi
mortalité. Elles sont responsables d'infections rapide quée. Néanmoins, cet examen manque de sensibilité
ment évolutives, et !'antibiothérapie probabiliste doit les dans la situation de neutropénie fébrile. Ainsi, l'indica
prendre en compte. La bactérie la plus fréquemment tion de scanner thoracique sans injection de pro
impliquée est E. coli. P. aeruginosa est la 1'0 cause de
duit de contraste est large voire systématique chez
un patient neutropénique depuis plus d' 1 semaine ou
mortalité par infection chez le neutropénique, mais
présentant un ou des signe(s) respiratoire(s).
ne représente que 5 % des causes de neutropénies
fébriles (TUE?-187-4).
La notion de colonisation ou d'infection préalable par
Vérifier la numération plaquettaire et coagula
une bactérie multirésistante (BMR) est importante pour
tion avant un examen invasif
aider au choix de !'antibiothérapie probabiliste.
En cas de neutropénie prolongée > 1 semaine, les (ponction lombaire ou pleurale, pose ou dépose de
infections fongiques invasives sont possibles (Can cathéter veineux central, endoscopie bronchique
dida spp. voire, Aspergillus spp.). avec lavage broncho-alvéolaire...).
294
,. . 1mmunod · primé
• A large spectre, sur bactéries Gram négatif et vienne), une endocardite infectieuse (échographie car
positif. On cible plus particulièrement les entéro· diaque), une thrombophlébite septique, notamment sur
bactéries et streptocoques pour les neutropénies cathéter (dopplers veineux).
à faible risque (prévues de courte durée), voire Le traitement anti-infectieux est maintenu au moins
P. aeruginosa, en particulier si la neutropénie pendant la durée de la neutropénie. Il est possible de
risque d'être de longue durée. réduire le spectre de !'antibiothérapie probabiliste ini
· Bactéricide tiale en cas de bonne évolution sans isolement d'un
• Le choix de l'antibiotique tient compte : des anti pathogène multirésistant.
biotiques déjà reçus par le patient, des antécé t..:antibiothérapie peut être arrêtée après 48 h d'apyrexie
dents infectieux, de l'écologie du service, de la
si la neutropénie s'est corrigée et qu'aucun pathogène
colonisation potentielle du patient par des BMR
ni foyer infectieux n'a été identifié.
• En général, un protocole écrit existe dans les ser
vices concernés
2. DÉFICIT DE L'IMMUNITÉ HUMORALE:
ASPLÉNIE / SPLÉNECTOMIE
Selon la durée prévisible d'aplasie
< 7 jours et sans hospitalisation
amoxicilline/acide clavulanique + ciprofloxacine Antibiothérapie probabiliste urgente active sur les
> 7 jours ou avec hospitalisation : bactéries encapsulées (pneumocoque surtout),
B-lactamine large spectre à activité antipyocyanique débutée après les prélèvements (hémocultures) si
(piperacilline-tazobactam ou céfépime) fièvre inexpliquée : céphalosporine de
± amikacine ± vancomycine 3° génération parentérale (céfotaxime
ou ceftriaxone)
295
UE7 - N ° 187 .. . . ... .
Pour en savoir plus
Prévention des infections chez - Recommandations de vaccinations des personnes immunodé
3
les patients immunodéprimés primés : www.hcsp.fr. Avis et rapports : Rapport de décembre
2014.
1. VACCINATIONS
• Recommandations spécifiques selon le type d'im
munodépression (Cf. calendrier vaccinal annuel) et
recommandations spécifiques du HCSP.
• Vaccins vivants atténués contre-indiqués en cas
d'immunodépression profonde.
2. INFECTIONS BACTÉRIENNES
• Prévention des infections sur cathéter central :
• mise en place en milieu protégé
· asepsie stricte lors de toute utilisation.
• Supplémentation en immunoglobulines polyvalentes
en cas d'hypogammaglobulinémie
• Antibioprophylaxie par pénicilline V si asplénie
• Dépistage et traitement d'une infection tuber
culeuse latente, avant immunosuppression pro
grammée, par exemple avant mise sous anti-TNFa
(Cf. item 155)
Pour la partie pédiatrie, consulter le référentiel du Col d'origine centrale rarement, ou d'origine périphérique
lège de Pédiatrie le plus souvent. On distingue sur le plan physiopatho
logique 3 mécanismes de thrombopénie périphérique:
destruction (le plus fréquent), consommation (CIVD),
Objectif
séquestration (hypersplénisme) (FUE?-211-1).
• Devant un purpura infectieux chez l'enfant ou
chez l'adulte, argumenter les principales hypo
thèses diagnostiques et justifier les examens
complémentaires pertinents.
Démarche diagnostique
Purpura fébrile
&HIIIH:fiuiifi:,MIIIMMIIE
� 1 élément nécrotlque
OUI -E----- Ou ecchymotique � 3 mm
l
C3G en extrême urgence
l
NON
Puis hospitalisation (SAMU)
298
UE7
N ° 213
2. MODE DE DÉCOUVERTE
• Le diagnostic positif de syndrome mononucléosique
est porté en réalisant une formule leucocytaire (par
exemple dans l'exploration d'une fièvre). Les lympho
cytes activés sont parfois qualifiés «d'atypiques» par
le laboratoire.
3. DIAGNOSTICS DIFFÉRENTIELS
• D'autres anomalies biologiques peuvent conduire à un
diagnostic erroné de syndrome mononucléosique par
le laboratoire, en particulier lors d'une leucémie aiguë
(confusion entre blastes circulants et lymphocytes T
activés).
2 Diagnostic étiologique
1. CAUSES INFECTIEUSES
(réaction lymphocytaire T suscitée par un agent infectieux)
• Les plus fréquentes (Cf. TUE?-213-1) : primo-infections
· par l'EBV, responsables de la majorité des syn
dromes mononucléosiques,
· par leCMV,
• par le VIH (Cf. item UE6 N°165), à évoquer systé
matiquement,
· par Toxoplasma gondii (Cf. item UE6 N °169)
• Infections plus rarement à l'origine d'un syndrome
mononucléosique
299
UE7 - N ° 213
· infections virales : hépatite A et primo-infection par · des habitudes alimentaires (consommation de viande
le VHB et le VHC (une intense cytolyse hépatique crue ou peu cuite) et de la présence d'un chat dans
étant cependant au premier plan), primo-infection l'entourage (principaux modes de contamination par
par le HHV6, rubéole, infection par les adénovirus T. gondil)
· infections bactériennes: rickettsioses, syphilis secon · de l'introduction récente d'un traitement médica
daire, brucellose, typho'1âe, listériose. menteux,
· de la présence à l'examen physique d'adénopa
2. CAUSES MÉDICAMENTEUSES thies et/ou d'une angine.
(réaction lymphocytaire T suscitée par un médicament)
• Certaines réactions d'hypersensibilité médica 2. RECHERCHE D'UNE PRIMO-INFECTION PAR L'EBV
menteuse (aux sulfamides, aux B-lactamines, à cer
• Il s'agit de l'étiologie la plus fréquente ; on réalise :
tains anticonvulsivants...) peuvent se traduire par un
· le MNl-test (recherche d'anticorps dits hétéro
syndrome mononucléosique. Un syndrome mono
philes agglutinant les hématies d'animaux) : spé
nucléosique peut ainsi accompagner un DRESS
syndrome (Drug Rash with Eosinophilia and Systemic cificité supérieure à 90 %, sensibilité de 85 à 90 %
Symptoms). (moindre chez l'enfant).
· puis, si le MNl-test en négatif, la sérologie spé
cifique de l'EBV : recherche du profil sérologique
spécifique d'une primo-infection (lgM anti-VCA
positives, lgG anti-VCA négatives ou faiblement
3 Conduite à tenir positives, lgG anti-EBNA négatives).
300
UE'7
N ° 214
l
· Hyperéosinophilie> 1,5 G/L · Avis spécialisé
depuis >6 mois pour traitement présomptif
· Syndrome d'invasion larvaire ou étiologique
Présence de signes · Syndrome de lyse parasitaire
--,,.OUI --,, --,, ou traitement symptomatique
de gravité clinique ? · Syndrome d'hyperinfestation
l
(corticoïdes)
à Strongyloi'des · Hospitalisation pour prise
· Détresse respiratoire en charge des fonctions vitales
· Détresse cardiovasculaire
NON
Hyperéosinophilie légère
Hyperéosinophilie modérée à sévère (> 1,5 G/L)
(0,5-1,5 G/L)
l l
Pas de dysfonction d'organe Voyage en zone tropicale ?
Atopie
Allergie médicamenteuse
Oxyurose OUI NON
Taeniose
l l
Ecchinococcose alvéolaire
l l
Bilharziose
l l
Vascularite
Anguillulose Distomatose Toxocarose Cancer
Filariose Gnathostomose Distomatose Hémopathie
Ascaridiose
Trichinellose
Distomatose
Toxocarose
302
.. UE7- N ° 214
anguillulose maligne (auto-réinfestation digestive chez • l.'.histologie peut parfois être contributive : intestin,
un patient immunodéprimé) vessie (bilharziose), muscle (trichinose), foie (toxo
• syndrome d'hypersensibilité médicamenteuse (DRESS : carose) ...
Drug Rash with Eosinophilia and Systemic Symptoms) Le tableau TUE?-214-1, résume les principales helmin
• syndrome d'hyperéosinophilie essentielle avec défail thoses responsables d'hyperéosinophilie et la conduite
lance viscérale rapidement progressive (origine non à tenir diagnostique
infectieuse)
• syndrome myélo ou lymphoprolifératif avec hyperéo
sinophilie majeure
• syndrome de lyse parasitaire (traitement antiparasi
taire inapproprié d'une filariose avec microfilarémie
élevée)
4. DIAGNOSTIC ÉTIOLOGIQUE
Les parasitoses et les causes immunoallergiques (médi
caments, atopie) représentent la majorité des étiologies
d'hyperéosinophilie. La figure FUE?-214-1 fait la synthèse
de la conduite à tenir diagnostique devant une hyperéo
sinophilie.
Hyperéosinophilies parasitaires
• Parmi les parasitoses, ce sont essentiellement
les helminthoses qui entrainent une hyperéosino
philie:
· l'intensité de l'éosinophilie est plus marquée au
moment de la migration tissulaire (filarioses, stron
gyloïdose, bilharzioses, distomatoses, toxocarose)
· l'hyperéosinophilie varie dans le temps : le plus
souvent, latence suivie d'une ascension rapide,
taux maximal, puis décroissance lente
· l'hyperéosinophilie peut subir une réascension lors
d'une réinfestation, comme dans le cycle endogène
de la strongyloïdose, ou lors d'une thérapeutique
antiparasitaire (par libération massive d'antigènes)
• Après traitement de la parasitose, l'hyperéosino c.:
___.,,:
""
philie disparaît progressivement. c�
,.._.;.:;.,_
· Les helminthoses responsables d'hyperéosino
philie peuvent être d'origine cosmopolite, poten
tiellement acquises en France métropolitaine
(douves, trichinellose, toxocarose, ascaridiose) En contexte de séjour en région tropicale
ou d'origine tropicale et donc acquises en zone et au terme d'une démarche diagnostique non
tropicale (voyage récent Ql,I ancien) : strongy contributive, l'indication du traitement présomptif
loïdose, filariose lymphatique ou loase (PUE?-214-1 d'une helminthose d'importation associant
et PUE?-214-2), onchocercose, bilharzioses à la 3 médicaments actifs sur les helminthes
phase d'invasion, gnathostomose. Les helmin (albendazole, ivermectine et praziquantel) peut
thoses décrites ici sont celles entrainant des hype être proposée sur avis spécialisé.
réosinophiiies marquées et sont donc à connaitre.
· Les helminthoses sont associées à une franche
élévation des lgE sériques totales. Hyperéosinophilies non parasitaires
• Des tests sérologiques sont disponibles pour la
plupart des parasitoses, mais leur interprétation est Causes médicamenteuses
délicate (nécessité éventuelle d'un second examen De nombreuses classes médicamenteuses peuvent
sur sérum tardif pour documenter une séroconver être impliquées (antibiotiques, psychotropes, cytos
sion, réactions croisées). tatiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens). L'.interro
· Pour les helminthoses intestinales, la recherche gatoire doit être minutieux à la recherche de toute intro
des œufs ou vers dans les selles (EPS) n'est posi duction médicamenteuse (attention à la polymédication et
tive qu'à partir du 2"-3• mois qui suit l'infestation à l'automédication).
(délai nécessaire à la maturation parasitaire). Le tableau clinique est celui d'une hypersensibilité
· Pour les autres helminthoses, l'examen parasito médicamenteuse ou DRESS syndrome (Drug Rash
logique pertinent dépend de la physiopathologie with Eosinophilia and Systemic Symptoms). Ce syn
de l'infection : urines (bilharziose), suc dermique drome associe une éruption cutanée polymorphe, une
(onchocercose), frottis sanguin (loase, filariose lym fièvre, une hyperéosinophilie en générale modérée
phatique) ... (1-2 G/L), une atteinte rénale, hépatique, médullaire.
303
UE7- N ° 214
Le traitement du DRESS syndrome associe l'arrêt du Les signes cliniques associés vont aider au diagnostic
médicament (parfois insuffisant) et une corticothérapie altération de l'état général faisant évoquer un cancer ou
en cas d'atteinte grave. Le diagnostic se fait sur la ciné une hémopathie, adénopathies, organomégalie faisant
tique de l'hyperéosinophilie par rapport à l'introduction évoquer une hémopathie, manifestations pulmonaires
médicamenteuse avec l'aide de la pharmacovigilance. ou ORL faisant évoquer une vascularite, ...
«Syndrome hyperéosinophilique» : ce terme désigne
Atopie l'association d'une hyperéosinophilie (> 1,5 G/L) pen
Un terrain allergique (rhinite allergique, asthme) peut dant plus de 6 mois associée à une dysfonction ou
expliquer une hyperéosinophilie chronique en général défaillance d'organe en l'absence d'étiologie identifiée.
peu élevée et fluctuante selon la saison (< 1 G/L) Ce syndrome survient au cours de syndromes myélo
ou lymphoprolifératifs.
1 U[1 '.c'1 I 1 : Pnnc1pales et1ologies et exp lorations complémentaires d'une éosinoph1he d'angine parasitaire
p r ésumée (helm1nthoses), pour mémrnr e
Localisations
Parasitose Hyperéosinophilie Diagnostic
principales
Initiale Persistante
Helminthoses cosmopolites
Ascaridiose + 0 Tube digestif EPS(œufs)
Trichinellose +++ i+ Tube digestif, muscle Sérologie, biopsie musculaire
Toxocarose +++ +!++ Foie, yeux, poumon Sérologie
Taeniose + 0/+ Tube digestif Visualisation d'anneaux dans les
selles ou dans la lingerie
Distomatose (Fascia/a +++ +!++ Hépatobiliaire Sérologie, EPS(oeufs)
hepatica)
Ecchinococcoses Rare Rare(EA) Hépatobiliaire, Échographie, scanner, sérologie
(Ecchinococcose extra-hépatique
alvéolaire (EA) et kyste possible
hydatique)
Oxyurose + 0/+ : Tube digestif, anus Scotch test
Helminthoses tropicales
Schistosomoses +++/++ 0 ' Hépatique et ' EPS (oeufs) pour toutes espèces
(bilharzioses) tube digestif(sauf sauf S. haematobium,
S. haematobium), recherche d'œufs dans les urines
voies urinaires pour S. haematobium.
(S. haematobium Sérologie
seulement)
Strongyloïdose i ++ 01++ Tube digestif, EPS (larves), sérologie
(Anguillulose) , poumon, peau
Filarioses
• Rlarioses ++!+++ ++/+++ Sang, lymphe Recherche nocturne de
lymphatiques microfilaires dans le sang
(frottis, GE, leucoconcentration),
sérologie
· Loase ; ++/+++ ++!+++ Tissu sous cutané, œil Recherche diurne de microfilaires
dans le sang(frottis, GE,
leucoconcentration, sérologie)
• Onchocercose ++!+++ ++!+++ Peau, tissu sous cutané, Recherche de microfilaires dans
œil biopsie cutanée exsangue,
biopsies ou exérèse de nodules
(vers adultes)
Distomatoses tropicales +++ + Hépatobiliaire, digestive, EPS (oeufs), sérologie, imagerie
1 pulmonaire pulmonaire ou hépatobiliaire
Gnathostomoses ++ + Tissus mous , Sérologie non disponible en
France, biopsie tissulaire(vers)
EPS : Examen parasttologique des selles, à savoir recherche d'œufs, kystes et parasites dans les selles ; GE : Goutte épaisse.
304
Le bilan non spécifique a m,mma peut également
orienter vers ces autres étiologies (présence de cel
lules anormales sur la numération formule sanguine,
présence d'atteinte des autres lignées médullaires fai
sant évoquer une hémopathie)...
Objectif
1. DÉFINITION
• Devant une ou des adénopathies superficielles,
La présence d'un ganglion lymphatique palpable> 1 cm
argumenter les principales hypothèses diagnos
ou adénopathie est une constatation fréquente qui cor
tiques et justifier les examens complémentaires
respond à la stimulation du tissu lymphoïde ganglion
pertinents
naire par un processus infectieux ou non infectieux,
ou à l'envahissement du ganglion par une population
tumorale.
Points importants
• Une adénopathie est une hypertrophie de plus 2. PHYSIOPATHOLOGIE
de 1 cm d'un ganglion (ou nœud) lymphatique. Les adénopathies infectieuses peuvent être la consé
• Les étiologies infectieuses sont les plus quence:
fréquentes, suivies des étiologies malignes • soit régionale d'une infection locale (développement
(hémopathies, tumeurs solides). d'une réaction immune dans le nœud lymphatique cor
• Toutes les aires ganglionnaires doivent être respondant au territoire de drainage siège de l'infection)
examinées afin de préciser s'il s'agit d'une adé • soit générale d'une infection par agent pathogène
nopathie localisée ou d'une polyadénopathie, avec un tropisme lymphoïde.
car la démarche diagnostique est différente. Les adénopathies non infectieuses sont essentielle
• Toute adénopathie dont le diagnostic n'est pas ment représentées par les hémopathies malignes (lym
rapidement précisé justifie une cytoponction, phomes, leucémies) et les métastases des cancers.
voire une biopsie ou une exérèse chirurgicale Certaines pathologies inflammatoires peuvent se mani
pour analyse. fester par des adénopathies, souvent multiples et clini
quement au second plan: sarcoïdose, lupus ...
Les adénopathies localisées d'une part, c'est-à-dire
touchant un seul territoire de drainage, et généralisées
d'autre part, posent des problèmes différents et seront
abordées successivement.
Démarche diagnostique
1. EXAMEN CLINIQUE
Interrogatoire
• Terrain: âge, lieu de naissance, antécédents person
nels et familiaux.
• Date d'apparition de l'adénopathie, évolution depuis
l'apparition.
• Porte d'entrée infectieuse ou évènement inflamma
toire dans le territoire de drainage
· plaie, piqûre, morsure, griffure
· rapports sexuels à risque
• recherche de circonstances particulières:
· voyage ou séjour à l'étranger
· contact avec un animal (chats principalement)
· notion de contage, notamment tuberculeux
• Signes généraux : fièvre, frissons, sueurs, altération
de l'état général.
• Autres signes fonctionnels (ORL, articulaires, cuta-
néomuqueux...).
• Traitements en cours et introduits récemment.
• Statut vaccinal.
Examen physique
• Examen complet, entre autres de toutes les aires
ganglionnaires, et recherche d'hépato-splénomégalie
UE7 - N ° 216 f1cielle de l'adulte et de l'enfant
308
AdénoJJathie suJJerficielle de l'adulte et de l'enfant UE7- N ° 216
309
UE7 - N ° 216 ... .. .. ..
TUE7 216 2 : Principales étiologies des polyadénopathies
Bactériennes Mycobactéries : tuberculose surtout ou infection à mycobactérie
non tuberculeuse chez l'immunodéprimé (Sida, déficits immunitaires
primitifs)
Étiologies Syphilis
infectieuses Virales Primo-infection EBV, CMV, VIH
Parasitaires Primo-infection toxoplasmose
Leishmaniose viscérale
P: _ · = : =-:
'= pédiatrie, consulter le référentiel du
C: -=-='= :'= =è,j•atrie Antibiothérapie
• À débuter dès que le diagnostic est établi, après réa
lisation d'hémocultures.
• : :c; ·:, · : _sr une péritonite aiguë. • Active sur les bactéries d'origine digestive : principale-
• :
0
73 situations d'urgence et planifier
- • "-; • ment entérobactéries (E. coli, K. pneumoniae, ...),
7_ · :· ,-; 7- ::harge. streptocoques et anaérobies (Bacteroides fragilis, ...) ;
"-=- "�- ":c=rtie«antibiothérapie,,et«chez
0 l'entérocoque n'est pas pris en compte dans le trai
f'Ec: _ -� , � ·c:;: :·aitée ici tement probabiliste des péritonites communau
taires, son rôle pathogène n'étant pas formellement
démontré.
• Initialement probabiliste, puis secondairement
Points importants
• -= _-:'= :�::inite impose une chirurgie en
adaptée aux résultats microbiologiques (prélève
ments par-opératoires du liquide péritonéal, hémo
-=--==
---"='""·='= cultures). Toutefois, quelque soit le résultat des
• ::--é'apie ciblant les bactéries com prélèvements microbiologiques, le spectre de !'anti
--'="-x.-'='S ::u tube digestif (entérobactéries, biothérapie doit toujours comprendre les bactéries
s:-:e:,::•::jes et anaérobies principalement) a anaérobies, du fait de leur fréquence et de leur diffi
_ - --: "'= :::_ �0:ant et peut être brève une fois le culté d'isolement au laboratoire.
;;:=s:-:'= :- -�•gical effectué.
Choix de !'antibiothérapie (TUE11-352-1)
· l'.amoxicilline - acide clavulanique n'a pas sa place
en probabiliste en monothérapie, du fait de la fré
quence des résistances acquises des entérobac
CONSENSUS ET RECOMMANDATIONS téries (un quart des E. co/i communautaires sont
Prise en charge des infections résistants à cet antibiotique), et sera donc associé
intra-abdominales - 2014 (http:// à un aminoside. Le même raisonnement s'applique
pour la lévofloxacine.
www.infectiologie.com/site/medias/ · On préfère la lévofloxacine aux autres fluoroquino
Recos/2014-inf-intra-a bdo-SFAR. lones du fait de son activité sur les streptocoques.
pdfl · On élargit le spectre de !'antibiothérapie dans les
- - --- -- - -
- -------� infections graves.
· Le métronidazole, l'amoxicilline - acide clavula
nique et la pipéracilline - tazobactam sont actifs
sur les anaérobies.
• Durées de traitement courtes (TUE11-352-1), l'essen
tiel du traitement étant représenté par la chirurgie.
311
UE11
N ° 352
311
UE11
N ° 362
313
UE11 - N ° 362 .. . . . ..
• VHB : le taux de séroconversion est aux alentours VIH nécessitant un suivi sérologique prolongé de 3
de50 %. ou4 mois.
• VHC: le risque n'est significatif qu'en cas de relation • Réalisation chez la personne exposée des séro
sexuelle traumatique (saignement, viol). logies (adaptées au statut de la personne-source)
attestant de l'absence d'infection au moment de
2. EFFICACITÉ DU TRAITEMENT l'accident, sérologies à faire dans les sept jours sui
ANTIRÉTROVIRAL POST-EXPOSITION ITPE) vant l'accident.
• Plusieurs données cliniques attestent de l'efficacité
duTPE: 3. RECHERCHE DU STATUT SÉROLOGIQUE DU
· une étude cas-témoin a montré qu'une mono PATIENT SOURCE: ELLE DOIT ÊTRE EFFECTUÉE
thérapie de zidovudine (AZT) diminuait de 80% DANS TOUS LES CAS IHORS REFUS EXPRÈS DU
le risque de contamination après blessure à haut PATIENT) ET LE PLUS RAPIDEMENT POSSIBLE
risque • Sérologie VIH, et en cas de positivité: charge virale
· les données de surveillance des AES en milieu de VIH en urgence, et consultation des éventuels géno
santé montrent que les infections survenant après types de résistance aux antirétroviraux.
TPE sont exceptionnelles, et presque exclusive • Sérologie VHC, et en cas de positivité : recherche
ment liées à un défaut d'observance ou à une de réplication virale (ARN VHC).
résistance virale. • Si la victime n'est pas immunisée contre l'hépatite B
• Les modèles expérimentaux et les données in vitro (l'immunité post-vaccinale est prouvée par un titre d'an
suggèrent que ticorps HBs > 10 UI/L présent ou passé), recherche
• le traitement est inefficace lorsqu'il est administré d'Ag HBs chez le patient source et, en cas de positivité,
plus de48 heures après l'accident recherche de réplication virale (ADN VHB).
• qu'un traitement de 28 jours est nécessaire. ■ Si le statut sérologique du patient source n'est
pas connu, et après son accord (hors situation où
le patient source est dans l'impossibilité de répondre
à une proposition de test, auquel cas le médecin en
Prise en charge d'une personne charge du patient prend la responsabilité de pres
victime d'accident d'exposition crire le test), réalisation en urgence des sérologies
au sang (AES) VIH, VHC et éventuellement VHB ; pour le VIH, privi
légier l'utilisation des tests de diagnostic rapide dont
les résultats sont disponibles en moins d'une heure.
Chaque unité de soins doit disposer d'un protocole
décrivant précisément la prise en charge (abord et
entretien avec la victime ; prélèvements nécessaires 4. GESTION DU RISQUE VIH : TPE
à court terme ; modalités pratiques de traitement : Décision de proposition d'un TPE
modalité de surveillance). ■ En urgence, au mieux � 4 h suivant l'accident, au
plus tard jusqu'à48 heures.
1. SOINS IMMÉDIATS: NETTOYAGE DE LA PLAIE ■ Par un médecin référent pour le VIH si possible.
• Blessure ou piqûre: • À défaut, par le médecin des urgences (après éven
• ne pas faire saigner (risque de brèche capillaire tuel avis téléphonique d'un médecin référent).
favorisant l'infection) ■ Au-delà de la 48° heure après l'exposition, la mise
· nettoyage immédiat à l'eau courante et au savon en route d'un TPE est sans intérêt car probablement
(l'effet recherché est une détersion, et l'élimination inefficace, et expose inutilement à un risque de iatro
des matières organiques apportées par l'accident génie.
[sang de la personne-source], ne pas utiliser un pro ■ Les indications du TPE sont détaillées dans le
duit hydro-alcoolique) tableau TUE11-362-1. Si la sérologie VIH du patient
• rinçage source est négative, le TPE n'est pas indiqué.
· antisepsie : Javel à 2,5 % de chlore actif diluée au • La victime est libre de refuser le TPE.
1/5 ou au 1/10, solution de Dakin, ou à défaut alcool • Information du patient (bénéfices/risques/surveil
à 70°, polyvidone iodée (contact de 5 minutes au lance) avec remise de documents d'information.
moins). Rapports protégés, éviction don du sang, conseils
■ Projection muqueuse (conjonctive, etc.) : rinçage de prévention.
immédiat abondant au sérum physiologique (5 minutes
au moins). Traitement antirétroviral post-exposition
■ Trithérapie: choix préférentiel : ténofovir + emtricita
2. IL S'AGIT GÉNÉRALEMENT D'UN ACCIDENT bine + rilpivirine.
DU TRAVAIL • Lorsque le patient source est connu comme infecté
• Déclaration d'accident de travail obligatoire dans par le VIH, le choix des antirétroviraux se fera au cas
les48 heures. par cas en prenant en compte sa charge virale, les
• Rédaction par ailleurs d'un certificat médical initial traitements (actuels et antérieurs) et son génotype
décrivant la blessure et notifiant expressément qu'il de résistance éventuel. Un recours au médecin réfé
s'agit d'un accident avec risque de séroconversion rent pour le VIH s'impose alors d'emblée.
314
Exr1osition accidentelle aux L1ciuides biolog1ciues: conduite à UE11 - N ° 362
Le traitement devant être débuté en urgence, un «kit• • Si TPE, jusqu'à l'obtention de la sérologie VIH
correspondant aux 1'•• 48 heures de traitement est 12 semaines après l'exposition
généralement fourni à la victime, en attendant qu'il/elle
se procure en pharmacie le traitement complet, ou en 5. MODALITÉS DE LA PRISE EN CHARGE DES
attendant qu'il/elle soit revu(e) en consultation à court RISQUES VHB ET VHC
terme par un médecin référent.
La durée du TPE est de 28 jours. Si le traitement a RisqueVHC
été débuté en dehors d'un centre référent, par exemple • Il n'existe pas de prophylaxie vis-à-vis du risque VHC.
aux urgences, la victime exposée doit être revue par • La prise en charge rapide d'une éventuelle infec
un médecin référent pour le VIH après 2 à 4 jours pour tion aiguë post-exposition chez la victime de l'ac
confirmer la pertinence du traitement et organiser le cident (séroconversion ou mise en évidence d'une
suivi biologique de la tolérance (créatinine, transami réplication : PCR ARN VHC positive) permettra la
nases) et de l'efficacité du TPE. mise en route d'un traitement antiviral efficace.
• Lorsque le patient source est infecté par le VHC avec
Suivi virologique PCR positive, un suivi clinique (information sur les
• En l'absence de TPE : sérologie VIH à 6 semaines signes d'hépatite aiguë) et biologique (mesure des
et à 3 mois (réglementaire) de l'accident. Une séro transaminases, de la sérologie VHC et de la PCR
logie négative à 6 semaines rend très peu probable VHC à 6 semaines de l'accident et sérologie VHC
l'infection. à 3 mois) doit être programmé chez la victime dès la
• En cas de TPE, il comprend une sérologie VIH à consultation initiale.
6 semaines et 3 mois de l'accident (l'infection pou
vant exceptionnellement sur venir sous TPE, et être RisqueVHB
alors d'apparition retardée). L.:ensemble des personnels soignants (y compris admi
nistratifs) et de laboratoire est soumis à l'obligation vac
C ontraception mécanique cinale contre l'hépatite B.
• En l'absence deTPE, jusqu'à l'obtention de la séro Le risque de transmission du VHB au cours d'un AES
logie VIH 6 semaines après l'exposition est nul chez les répondeurs à la vaccination. Il est pos-
sible d'affirmer qu'une personne est répondeuse si elle • En cas de personne source infectée par le VIH,
a présenté, lors d'un contrôle antérieur, un taux d'anti mesurer la charge virale chaque fois que possible.
corps anti-HBs > 10 UI/L.
• Indication de sérovaccination (TUE11-362-2): 2. INDICATIONS ET MODALITÉS DES
· Une sérovaccination doit être mise en œuvre chez PROPHYLAXIES APRÈS EXPOSITION SEXUELLE
une personne non vaccinée. Les indications du TPE sont précisées dans le tableau
· Chez une personne préalablement vaccinée TUE11-362-3.
n'ayant jamais contrôlé son taux d'anticorps • Les modalités du TPE sont les mêmes que pour les
doser le titre d'anticorps anti-HBs ; si le taux est AES.
< 10 UI/L le jour où elle consulte pour AES, refaire • La surveillance virologique est plus simple car elle ne
une injection de vaccin. Si le titre est protecteur (> fait pas l'objet d'une réglementation. Compte tenu de
10 UI/L) le jour où elle consulte pour l'AES, il est la grande sensibilité des tests actuels de dépistage de
inutile de réaliser une séro-vaccination, la personne l'infection par le VIH, une seule sérologie VIH est néces
est répondeuse et protégée. saire, à6 semaines en l'absence de TPE. En cas deTPE,
• La dose d'immunoglobulines anti-HBs est de 500 UI. une sérologie VIH à6 semaines et 3 mois de l'exposi
Du fait du risque de réaction d'hypersensibilité, une tion est recommandée.
surveillance est nécessaire après l'injection. S'il y a • Lorsque l'exposition survient chez une personne
indication à un traitement antirétroviral post-exposi ayant des rapports non protégés avec des par
tion, il est préférable que celui-ci ait une bonne effi tenaires sexuels multiples, notamment chez un
cacité sur le VHB (association emtricitabine-ténofovir). homme ayant des relations sexuelles avec des
• Le suivi après exposition à risque chez un sujet non hommes, il convient de se poser la question de l'indi
protégé repose sur le dosage des transaminases et cation d'une prophylaxie antirétrovirale pré-expo
des marqueurs du VHB (Ag HBs, Ac HBc et Ac HBs) sition (Cf. UE6-165) et d'insister sur la nécessité de
à3 mois. recours fréquent (idéalement tous les 3 mois) au
dépistage de l'infection par le VIH qui permettra
le diagnostic précoce et le traitement rapide d'une
éventuelle primo-infection, moyen très efficace de
limiter la propagation du virus.
Prise en charge d'une personne
3 • Les indications et les modalités de la sérovaccination
exposée aux sécrétions sexuelles contre l'hépatite B sont les mêmes que pour les AES
(TUE11-362-2).
• En cas d'exposition sexuelle traumatique, le risque
1.ACCUEIL VHC doit être pris en compte. Une surveillance cli
• Le recours au système de soins dans ce contexte nique et biologique telle que décrite au paragraphe
est généralement anxiogène. Il est impératif que le 2.5 (risque VHC) est nécessaire.
médecin consultant ait une attitude excluant tout
jugement, reproche ou stigmatisation. 3. PRISE EN CHARGE DES EXPOSITIONS
• Déterminer l'heure et la nature du rapport àrisque. SEXUELLES LORS DE VIOLENCES (VIOLS)
• Rechercher les facteurs augmentant le risque de • Deux évaluations sont réalisées en urgence chez
transmission : infection génitale, lésion génitale, la victime:
ulcération, rapports anaux, rapports sexuels pen • La première concerne l'évaluation de l'agression
dant les règles, saignement au cours des rapports, et l'examen médico-légal avec prélèvements
partenaire appartenant à un groupe àrisque. en vue d'identifier l'agresseur ; elle est réalisée,
• Rechercher le statut VIH de la personne source chaque fois que possible par un médecin légiste,
chaque fois que possible. sur réquisition de justice après dépôt de plainte ;
• La seconde, réalisée par le médecin légiste ou Le suivi permet d'évaluer la tolérance du TPE éventuel,
l'urgentiste en concertation avec un médecin réfé de détecter précocement une éventuelle infection virale
rent pour le VIH, concerne l'évaluation des risques ou une 1ST.
infectieux, en particulier viraux, et des risques de
grossesse.
• Cette deuxième évaluation aura pour buts de :
• S'enquérir (le cas échéant) de la date des dernières
règles. Expositions aux liquides
• Réaliser un bilan sérologique initial chez la victime : 4 biologiques par partage de
VIH, VDRL et TPHA, hépatites B et C. materiel d'injection
· Prévention chez la femme d'une grossesse par
contraception d'urgence (pilule du lendemain) En cas de partage de matériel d'injection ou d'inhala
levonorgestrel (1 cp). tion (paille) de drogue, sont indiqués
• Proposer un TPE si indiqué (TUE11-362-3) • un TPE en cas de partage de l'aiguille, de la seringue
• Proposer une sérovaccination contre l'hépatite B si
ou de la préparation si la personne source est
nécessaire (Cf. TUE11-362-2)
infectée par le VIH avec une charge virale détectable
· Organiser le suivi sérologique.
■ En cas d'exposition sexuelle traumatique, le risque ou de statut inconnu pour le VIH
VHC doit être pris en compte. Une surveillance cli • une sérovaccination contre l'hépatite B selon les
nique et biologique telle que décrite décrite au para modalités précisées dans le tableau TUE11-362-2
graphe 2.5 (risque VHC) est nécessaire. • une surveillance de la survenue d'une infection aiguë
par le VHC selon les mêmes modalités qu'en cas
Bilan initial et suivi d'une personne exposée d'AES.
aux sécrétions s exuelles (TUE11-362-4)
TUE11-362-4: Suivi biologique de la personne exposée aux VIH, VHB, VHC en cas d'exposition au sang ou
d'exposition sexuelle
Si exposition au sang (AES) Si exposition sexuelle
J1-J4 Sérologie VIH Sérologie VIH
üusque J7 Sérologie VHC Sérologie VHC
si AES) Sérologie VHB Sérologie VHB
• Anti-HBs si vacciné et titre Ac inconnu · Anti-HBs si vacciné et titre Ac inconnu
· Ag HBs, Anti-HBc et Anti-Hbs si non vacciné · Ag HBs, Anti-HBc et Anti-Hbs si non vacciné
· ALAT · PCR chlamydia et gonocoque*
· Créatinine · ALAT
• Test de grossesse si indication de TPE · Créatinine
· Test de grossesse si indication de TPE
S2 ALAT, créatinine (si TPE et comorbidité ou ALAT, créatinine (si TPE et comorbidité ou
crainte de iatrogénie) crainte de iatrogénie)
S6 · Sérologie VIH · Sérologie VIH si TPE ou en l'absence de TPE
· ALAT et sérologie VHC (ARN VHC si ARN si sujet source de statut VIH inconnu ou VIH+
VHC + chez sujet source) avec charge virale détectable
· ALAT et ARN VHC chez HSH ou si ARN VHC+
chez sujet source
· Sérologie syphilis
· - PCR chlamydia et gonocoque*
S12 · Sérologie VIH · Sérologie VIH si TPE
· Sérologie VHC · Sérologie VHC si HSH ou si ARN VHC+
· Ag HBs, Anti-HBc et anti-Hbs si absence chez sujet source
d'immunité de la personne exposée et sujet · Ag HBs, Anti-HBc et anti-Hbs si non vacciné
source Ag Hbs+ ou de statut inconnu
* Indications : femme< 25 ans, homme< 30 ans, ou HSH ou sujet symptomatique ; Modalités : 1 à 3 sites de prélèvements selon circons
tances (NB : absence de remboursement du test gonocoque).
317
.ile ............Anticorps CeGIDD ........Centres gratuits d'information,
Ag .... , .......Antigène de dépistage et de diagnostic
/.\G............Âge gestationnel des infections par les virus de
ADN ..........Acide désoxyribonucléique l'immunodéficience humaine, des
hépatites virales et des 1ST
AES...........Accident d'exposition au sang
GiRE .......... Cellule d'intervention en région
AEV...........Accident d'exposition virale
GLI\T..........Centre de lutte anti-tuberculeuse
Afssaps........Agence française de sécurité
sanitaire des produits de santé CiVD ...... . .Coagulation intravasculaire
disséminée
AnJ0R ..Association française de
Normalisation Cl.IN ... , ......Comité de lutte contre les infections
nosocomiales
AINS ..........Anti-inflammatoires non stéroïdiens
CIVi B ..........Concentration minimale bactéricide
AUff..........Alanine aminotransférase
CI\JlE ..........Commission médicale
AMM..........Autorisation de mise sur le marché d'établissement
,!\naes .........Agence nationale d'accréditation et GMH ..........Complexe majeur
d'évaluation en santé d'histocompatibilité
ANSM . .......Agence nationale de sécurité du CMI ...........Concentration minimale inhibitrice
médicament et des produits de santé
CMV .... , .....Cytomégalovirus
ANSP .........Agence Nationale de Santé publique
CNR........... Centre national de référence
APACHE .......Acute Physiology and Chronic
Health Evaluation C0REVIH.......Coordination régionale de la lutte
contre l'infection par le VIH
ARN... , .......Acide ribonucléique
cp(s) ..........Comprimé(s)
ARS...........Agence régionale de santé
CPAM .........Caisse primaire d'assurance-maladie
ARV...........Antirétroviraux
CPias .........Centre d'appui pour la prévention
ASA...........American Society of des infections associées aux soins
Anesthesiologists
CPK...........Créatine phosphokinase
ASAT..........Aspartate aminotransférase
CPRE..........Cholangio-pancréatographie
ASL0..........Antistreptolysines 0 rétrograde endoscopique
ASP..... , .....Abdomen sans préparation CRP...........C Reactive Protein
ATNC..........Agent transmissible non CSHPF.........Conseil supérieur d'hygiène publique
conventionnel de France
ATU ...........Autorisation temporaire d'utilisation CTINILS: .......Comité technique des infections
AVK........... Antivitamine K nosocomiales
BAAR ........ , Bacille acido-alcoolorésistant et des infections liées aux soins
BCG...........Bacille de Calmette et Guérin CTL, . , , , , . , .. , Lymphocytes T cytotoxiques
BEH...........Bulletin épidémiologique CTV...........Comité technique des vaccinations
hebdomadaire CVC...........Cathéter veineux central
BGN...........Bacille Gram négatif CVF...........Capacité vitale fonctionnelle
BHRe..........Bactéries hautement résistantes et à DCI ........... Dénomination commune
risque épidémique émergentes internationale
BK............Bacille de Koch DCGRF ........Direction générale de la
BLSE..........Bêtalactamase à spectre étendu consommation de la concurrence et
BMR ..........Bactéries multirésistantes de la répression des fraudes
BPC0 .........Bronchopneumopathie chronique DDJ...........Dose définie journalière
obstructive DFG...........Débit de filtration glomérulaire
C1G...........Céphalosporine de 1'0 génération DG0S ......... Direction générale de l'office de
G2G...........Céphalosporine de 2• génération soins
C3G...........Céphalosporine de 3° génération DGS.. , ........Direction générale de la santé
CGlin..........Centre de coordination de la lutte DIU ...........Dispositif intra-utérin
contre les infections nosocomiales DO............Déclaration obligatoire
CDC...........Canters for Disease Control and DRESS ........Drug Rash with Eosinophilia and
Prevention Systemic Symptoms
Cf.............Confère osv...... , ....Direction de services vétérinaires
Chap .......... Chapitre EBNA .........Epstein-Barr Nuclear Antigen
CHC........... Carcinome hépatocellulaire EBC...... , ....Exacerbation de bronchite chronique
EBV...........Epstein-Barr Virus
ECBC.......... Examen cytobactériologique des
crachats
318
., . Pilly ECN 2020
320