Etude Sur Le Thuya Du Maroc, Les Genévriers Et Le Cyprès
Etude Sur Le Thuya Du Maroc, Les Genévriers Et Le Cyprès
Etude Sur Le Thuya Du Maroc, Les Genévriers Et Le Cyprès
au Maroc
GOUVERNEMENT CHÉRIFIEN
ÉTUDE
SUR
LE THUYA DU MAROC,
LES GENÉVRIERS
ET
LE CYPRÈS
EXPOSITION
COLONIALE
INTERNATIONALE
R ARI S
- -
19 3 1 - -
GOUVERNEMENT CHÉRIFIEN
ETUDE
SUR
LE THUYA DU MAROC,
LES GENÉVRIERS
ET
LE CYPRÈS
EXPOSITION
C OLONIALE
INTERNATIONALE
- -
PARIS -
- -
19 3 1 - -
LE THUYA DU MAROC,
LES GENÉVRIERS
ET
LE CYPRÈS
INTRODUCTION
chaîne de l'Atlas.
Mais il
s'agit de rechercher maintenant les lois auxquel¬
les obéit cette distribution, les lignes, les courants climati¬
ques (et orographiques) qui l'ont déterminée, l'amplitude-
totale de l'oscillation que réflète la
répartition de ces diver¬
ses essences, et le caractère commun, le lien, qui réunit les
différents éléments de ce dépôt climatique.
B) COURANT\S CLIMATIQUES
Il semble bien,
cependant, qu'à partir d'une certaine
limite, sans doute voisine de l'Oued Ahanzal, ces Cupres-
sinées ne figurent plus forme d'îlots plus ou moins
que sous
séparés de leur attache Ouest, et qu'alors, arrivant au A'éri-
table bastion central, aux Ixndras, entourés de fossés
pro¬
fonds dont la vallée de l'Oued el Abid ou l'Assif Melloul don¬
ne une idée, ce soit au Chêne vert seul (assisté
peut-être
d'Abiétinées, Pin d'Alep ou même Cèdre) que revienne le
sort de prolonger le revêtement boisé sur ce seuil
élevé,
jusqu'à l'endroit où divergent, vers l'Est, les ramifications
rayonnantes du Grand Atlas oriental, et vers le Nord-Est,
franchement, les plis parallèles du Moyen Atlas.
C) EMBRANCHEMENTS CLIMATIQUES
la région de Tounfit
d'importants massifs de Cèdre et aussi
de Pin
d'Alep non encore pénétrés, se prolonge vers l'Est
par une suite de crêtes allongées dans cette direction, ne
laissant entre elles que de rares
passages, empruntés par les
routes carrossables : d'abord le Tizi
N'Talghemt, qui fail
communiquer la vallée de Ja Moulouva avec celle du Ziz,
puis le passage de Talsint qui fait communiquer la Mou¬
louva avec le bassin du Guir.
du fond uni,
plat, parfois autour d'une cuvette (Guerrouaou)
complètement dépourvue de végétation forestière, on voit des
îlots ou récifs montagneux, sur
lesquels la végétation fores¬
tière, Thuya et Alfa, est comme
plaquée, déposée en creux,
la distribution du
Thuya, à l'intérieur de chacune de ces cu¬
vettes surélevées, paraissant être en étroite
relation avec le
réseau des oueds et des ravins. Dans le
petit massif que tra¬
verse l'Oued Yahia (et l'Oued el Ar-ar
affluent) l'ampli¬
son
tude du Thuya
paraît d'ailleurs a peu près exactement celle
de l'Alfa : le Thuya, sur la
plaine, s'arrête avec l'Alfa, et,
comme lui, il atteint le sommet de ces îles intérieures (vers
800 à 1.000 mètres). Ce
type paraît être également celui de la
forêt des Beni Snasen.
D) FACIES CLIMATIQUES
La couverture forestière des
Cupressinées forme donc,
dans son ensemble, comme une immense
traînée de bois
épanchés sur la montagne berbère et descendant
jusque
dans les fissures du
plateau littoral, comme un dépôt con¬
tinu de sédiments incrustés sur ses
berges et dans ses replis.
Ce revêtement
végétal est soumis, en toutes parties,
ses
aux lois de distribution
géographique que lui impose le mi¬
lieu extérieur, le milieu
physique.
Voyons donc de plus près, sur le canevas géographique
décrit ci-dessus, comment la trame du réseau
climatique se
dispose sur la chaîne du relief et du sol, et comment la forêt
des Cupressinées s'y noue, pour exister là où nous obser¬
vons sa trace actuelle, son empreinte contemporaine.
Avant de considérer en eux-mêmes ses éléments, les su¬
Si au lieu de se borner
aux
Cupressinées, on essaie de
placer les autres grandes essences forestières dq Maroc sui-
ce canevas
climatique fondamental, on rencontre de gran¬
des difficultés, comme si ce cadre avait besoin d'être, non
comme celles
qui composent le faciès dur ou original, du ré¬
gime des pluies et des températures, mais correspondent à
d'autres combinaisons de la « chaleur » et de « l'humidité ».
Pour les opposer aux précédents on peut dire que ces climats
du faciès doux sont moins secs, ou plus humides, que , eux
de la première catégorie, et 011 peut préciser cette nuance
en donnant à leursprincipales expressions, les noms sui¬
vants : chaud, tempéré, humide, froid, en y
joignant tou¬
jours l'hépithète de « méditerranéen » :
Le climat méditerranéen tempéré, tel qu'il est défini par
M. L. Emberger, est caractérisé, au point de vue forestier,
par l'olivier, le Chêne-liège et le palmier nain.
Le climat méditerranéen humide correspond de même
au Chêne-zéen et au Cèdre.
Le Cèdre franchit la limite de cet
étage et règne,
au Maroc, dans l'étage méditerranéen froid où il
trouve sa limite de végétation (Hauts Plateaux du Moyen
Atlas).
Quant à l'étage méditerranéen chaud, qui est moins
chaud que l'étage aride (de même que l'étage froid est moins
froid que l'étage âpre), on peut dire qu'il est mal caractérisé
au point de vue forestier,
par le Tizra (Rlnis pentaphylla)
qui n'existe pas en peuplements purs de grande étendue,
mais qui forme souvent une lisière à des peuplements
de Thuya pur ou de Thuya plus ou moins mêlé d'autres
essences forestières.
Ces actions
mécaniques peuvent, elles aussi, être atté¬
nuées dans leurs effets
par l'action physico-chimique de la
radiation et de l'eau sur la
plante, ou au contraire s'en trou¬
ver renforcées : ainsi un vent violent chaud ou des alter¬
natives de gel et de dégel, qui feront « travailler » les fibres
résistantes du corpsligneux de l'arbre, favoriseront en mê¬
me temps la radiation en dégageant l'atmosphère de sa va¬
peur d'eau et entraveront l'absorption de l'eau
par les ra¬
cines et les parties aérienes. Par contre la radiation « in¬
verse », le rayonnement de la terre pendant les nuits claires
et froides, favorisera la gelée qui, en resserrant les tissus
conducteurs par l'irritation même des tissus de
soutien des
fibres résistantes du collet de l'arbre et de toutes
ses parties
souterraines et aériennes, réduira dans un certaine mesure
la perte d'eau que la radiation seule aurait provoquée.
seulement repé¬
Il est donc nécessaire, si on veut ne pas
rer la situation, la
position géographique et topographique
des peuplements forestiers que nous examinons ici, les Cu-
corporent à eux.
Ce sera l'objet du chapitre suivant.
Le
développement des végétaux ligneux de grande taille,
des arbres,
se fait suivant le plan ligneux de
l'espèce corres-,
pondante. C'est de conifères, d'arbres résineux qu'il s'agit
ici ; il faut donc s'attendre, dans la structure des
parties
fixes, durables, du corps ligneux, comme aussi dans la struc¬
ture des parties labiles, éphémères, du feuillage par exem¬
ple, à retrouver les caractéristiques générales de la famille
des Cupressinées. Tous sont à feuilles persistantes, petites,
écailleuses et courtesou soudées
partiellement au rameau,
sauf celles du Genévrier
oxycèdre qui sont aciculaires et
celles du Thuya qui sont confondues avec les éléments du
A côté de la nutrition de
«
l'apport du milieu extérieur
»,
à la croissance de l'arbre et du
peuplement forestier, on
aura en effet à examiner la
question de la « digestion » de
cette nourriture, lors de la transmutation d'une
partie au
moins de ce milieu en milieu intérieur, la défense
organique
Moyen Atlas.
On vient de
quitter la plaine, ou le glacis qui s'éten 1 au
pied du redans montagneux où l'on pénètre, on a quitté cette
bordure aride, cette étendue de terrain semée de
quelques
arbustes gommiers (Acacia
gummifera) et quelques tizra
(Rhus pentaphylla) ou de coussinets
épineux d'euphorbes
(Euphorbia résinera) logés dans des poches du sol, on a lais¬
sé derrière soi une
frange étroite où le Thuya, seul, forme
des brosses de jeunes
sujets serrés, et voici un « bois » ap¬
paraître : un bois qui confond presque ses deux éléments
principaux, le Thuya et le Genévrier rouge, les mêlant pied
par pied ou par bouquets accrochés aux
aspérités du sol
raviné et les dressant côte à
côte, haussant ou abaissant
leurs têtes dont la silhouette dessine
se
aigùe et brisée sur
le ciel cru.
pungens.
Tel est, dans ce site typique d'un ravin, sillon incliné
dans le bourrelet montagneux du pays, tracé dans le front
regardant la mer, mais creusé à l'intérieur de la chaîne, tel
est, actuellement, l'aspect d'ensemble d'un « bois » de Cu-
pressinées complet, suspendu ou accroché par tous ses élé¬
ments, pieds de Thuya, de Genévrier rouge, cl'Oxycèdre, de
Thurifère, entre la crête non boisée de la montagne et la grève
de la plaine basse, au flanc de la berge qui tourne dans le
roc en s'enfonçant sous le plafond aérien. Dans d'autres
sites, sur d'autres terrains, on n'observera qu'un aspect
incomplet, ou altéré, par rapport à cet aspect-type.
Ainsi, en remontant la vallée de l'Oued N'Fis, qui tra¬
verse en son milieu le massif cristallin central du Grand
Atlas, et qui entaille d'un large sillon, creusé dans les ar¬
giles rouges du Permo-Trias, le double bloc des terrains
primaires contenant les plus hauts sommets de la chaîne,
on reconnaît les brosses de jeunes Thuyas, les gaulis hé¬
rissés de Thuya et de Genévrier rouge mêlés et comme con¬
fondus, tantôt très denses et tantôt devenant lâches, auxquels
se mêlent déjà des pieds de Cyprès; puis, au delà de la cuvet¬
te de Talaat N'Yacoub, plus à l'intérieur de la chaîne, mais
encore avant d'arriver col du Tizi N'Test (2.200
au
m.), des
gaulis et des perclus de Cyprès pur qui susbsiste seul, sans
atteindre toutefois le col, occupé actuellement non par des
32 —
au-delà des argiles des lits d'Oueds, sur les coteaux litto¬
raux, recouverts, comme le plateau, par des calcaires tuf-
plateau.
Mais le Thuya se rencontre aussi à l'état de voisinage
ou de mélange avec d'autres essences feuillues, dans d'au¬
tres terrains, dans d'autres sites Par
:
exemple dans la
région de Tanant, sur la première ride du plat pays, argi-
pieds de Gommiers.
Plus haut et à l'intérieur, mais avant que le Genévrier
rouge ne se substitue complètement à lui, le Thuya, dans
ses
peuplements accrochés aux terres rouges, sort souvent
d'un tapis de Buis (Buxus baléarica), dans cette région com¬
me aussi dans la vallée du
Guigou (Moyen Atlas) et dans
la vallée de la Moulouya (Contreforts du Riff à Sakka).
plus tiède, plus moite que les deux autres précédentes, s'en¬
fonce as^ez profondément dans l'intérieur, se retrouve enco¬
re, en émergeant du fond de la vallée de l'Oued Grou, sur les
troupeaux.
I. THUYA
rent : l'Arganier.
pleurum dumosum).
Ici, il est probable qu'on est en face d'un perehis de « fu¬
taie » et non d'un perehis sur souches, perehis résineux de
par des blessures, par le pâturage, ont des graines qui sont
reconnues fertiles : les graines (on sait qu'elles sont conte¬
46 —
PPÉt
52 —
ge ou au Genévrier oxycèdre.
D. — EXPERIMENTATION FORESTIERE
SUR LES CUPRESSINEES
53 —
Un certain nombre de
sujets de grosses dimensions ont
été recépés afin de voir jusqu'à quel âge, et sous quelles
formes, ces arbres sont capables de rejeter.
1
Circonférence
Age du sujel Iïauleur du
;
fût
à la base
r
I. —
Recépage]j 232 ans 10 m. 1 m. 20
de vieux
suj I 147 » 7 m. 1 m. 25
'
dépérissants. 140 » - 6 m. 1 m. 20
150 » 7 m. 0 m. 90
V
raît être venu d'incendie, car toutes les tiges qui ont été
tout).
Or,ce qui touche, ce qui atteint le plus généralement
ressantes.
Surface Taux
Superficie de boise¬
territoriale boisée
ment
60 —
Feuillus Résineux
Total : 2.500.000 ha
Superficie boisée
totale 925 000 ha 1.325.000 ha 250.000 ha
Superficie boisée en
Cupressinées 320.000 ha 330.000 ha 100.000 ha
B. — DISTRIBUTION TERRITORIALE
DES CUPRESSINEES
sans bois.
Ces «
dépôts »des « divisions
ne sont pas
naturelles », ils marquent
plutôt le stade actuel de la défor¬
mation subie par la forêt climatique, au moins dans sa plus
récente histoire, et pour cela, ils condensent, dans un même
I. —
Dépôt forestier de
l'Anti-Atlas 170.000 ha Arganier
II. —
Dépôt forestier du
Sous et du Littoral Sud. 215.000 -
Arganier - Thuya
III. —
Dépôt forestier des
plateaux Haha 240.000 -
Thuya - Arganier
IV. —
Dépôt forestier du
Haut-Atlas 300.000 — Genévriers - Thu¬
ya - et Chêne
vert
I. —
Dépôt forestier Sud
Riffain (partie fran¬
çaise 170.000 ha Chêne vert - Chêne-
il. liège - Thuya.
—
Dépôt forestier du
Moyen-Atlas (et du
Grand-Atlas oriental).. 530 000 ha Cèdre - Chêne vert-
III. —
Dépôt forestier des Genévriers-Thuya.
Plateaux d'Oulmès 325.000 ha
..
66 -l
I. CYPRES
67 —
G. Tûurt-
Superficie boisée G.
Proportion
Rouge tere.et
en Cupressinées des Genévriers
OxycÊflre,
G. Tluirl-
Superficie boisée G.
Proportion
en Cupressinées
Rouge tere (et
des Genévries
OxycÊflrei
69 —
A
l'Ouest, le socle rocheux est dépouillé de bois sur la
majeure partie de son étendue ; fait remarquable, le Ge¬
névrier thurifère
n'y est représenté par aucun peuplement.
Le Genévrier
rouge ne forme qu'un chapelet, souvent
rompu,
accroché aux aspérités du flanc Nord
de ce socle, des envi¬
rons d'Amismiz à Imi N'Tanout ; c'est à cette extrémité occi¬
dentale du dépôt ou plutôt sur les hautes berges qui domi¬
nent le TiziMaachou, de
part et d'autre de la vallée de l'Oued
Ait Moussi, qu'est
logée la masse principale de Genévrier
rouge, mêlé de Genévrier oxycèdre et de Thuya, de cette
par¬
tie occidentale
qui en renferme environ 15.000 hectares. (Val¬
lées de l'Assif el Mal et de l'Oued
Chichaoua).
Al'Est, le Genévrier thurifère, qui forme un
petit îlot
parmi les dalles en cascades du Tizi N'Chiker, au-dessus de
la moyenne vallée de l'Oued
Ourika, étire encore ses peu¬
plements sous les crêtes des berges de cet Oued.
Il ne franchit la ligne de crête du Grand Atlas que plus
loin vers l'Est, à l'extrémité orientale du dépôt, vers le Tizi
N'Tichka, dans la cuvette, déversée
vers le Sud, de Telouet,
où son
peuplement très clair forme des mouchetures d'une
étendue totale réduite ; en définitive, la totalité de sa
masse
dans le dépôt considéré, soit 10.000
hectares, est entièrement
logé dans la partie orientale, tout contre le mur de l'Adrar
N'Deren et même dans
l'épaisseur et le revers de la brèche
qui lui fait suite à l'Est.
Quant au Genévrier rouge, il ne forme, dans cette
partie
encore, qu'un chapelet très incomplet, réduit à quelques
grains à l'Est, renforcé à l'Ouest, où ces grains s'épaississent
notablement en se logeant dans le entailles des
oueds, de
l'Ouest à l'Est (Oued Reraïa, Oued
Ourika, Oued Zat. Oued
Rdat) la masse totale de ces lentilles de Genévrier
rouge est
d'environ 15.000 hectares.
74 —
G. Rouge G. Thurifère P in
d'Alep
ne se
développant d'ailleurs ou ne subsistant qu'à certains
carrefours, ou dans certaines gorges, ou
près de certains
seuils, et composée essentiellement de frênes (Fraxinus di-
morpha), de pistachiers-lentisque, térébinthe et atlantique
ou « bétoum » (Pistac ia lentiscus, térébintbus, et atlantica).
Cette galerie de feuillus « secs » s'observe encore sou¬
vent au
voisinage des hameaux égrénés le long des oueds,
et donne à la forêt résineuse de Genévriers un cachet de très
relative luxuriance.
Le Genévrier
oxycèdre a presque l'exclusivité de la four¬
ni lure despoutres qui, interrompant les lits de terre ou de
pierre des murs de la maison, retardent sa ruine en limi¬
tant les fentes et les lézardes, ou bien qui forment les lin¬
teaux des baies, à l'extérieur, les piliers soutenant les
pla¬
fonds, à l'intérieur, et leurs chapiteaux
parfois sculptés,
ornés à la mode berbère, d'un
comme sceau local.
On recherche pour les poutres du plafond, plus longues,
des perches ou des branches de frêne
; dans les « dépen¬
dances de la maison, les divers bois de service
»
qui y sont
utilisés, sont encore principalement les Genévriers
(perches
crochues de Genévrier rouge sur les aires à
battre), mais
aussi des bois feuillus (madriers et
perches de noyers, de
frênes, de peupliers, de pistachiers, pour
fabriquer des
ustensiles de ferme, auges,
baquets, lavoirs, barrages ou bar¬
rières, ponceaux rudimentaires, etc.).
11 y a
ainsi un choix, très exercé à l'emploi des bois,
qui dirige leur recherche, dans un certain rayon d'éloigne-
ment, et ramène leur coupe, à certains intervalles de
temps,
au
voisinage d'un même point. Toutefois, cette « usure »
des bois de Genévriers ne révèle aucune
périodicité, aucun
rythme régulier sur une assiette fixe, qui permette de par¬
ler de « possibilité forestière
», de revenu annuel
par hec¬
tare de bois.
place, de
cette façon, la destruction partielle, mais
définitive, de l'état boisé, d'où résulte, en tout cas, une
perte indéniable, sensible en moins d'une génération humai¬
ne, réduisant non seulement l'étendue du dépôt forestier
de la contrée, mais aussi sa capacité totale d'abri, de défense
humaine.
III. THUYA
80 —
(par frottement sur les gencives pour faire tomber les dents
83 —
85
87 —
REGION SEPTENTRIONALE :
MADRIERS ET CHEVRONS
A travers les
peuplements qu'on incendie pour faci¬
liter le parcours des troupeaux (en les réduisant à une souil¬
le renaissante) les plus belles perches de Thuya, ébranchés
88 —
cours des oueds dont ils sont riverains, pénètrent dans les
ravins, abattent à la cognée des sujets parfois de grandes
dimensions (jusqu'à 60 cm. de diamètre), morts sur pied
ou dépérissants, équarissent les grumes en madriers gros¬
siers, au fond de ravins d'où ils les remontent, à dos de cha¬
meaux le plus souvent, jusqu'au bord du plateau d'où on
les transporte vers les villes.
Sur les 125.000 hectares boisés Thuya dans ce dépôt,
en
quintal.
On peut donc pas dire, comme on le disait du gem-
ne
mage sur les plateaux Haha, que la masse entière des peu¬
plements de Thuya des plateaux d'Oulmès soit, chaque an¬
née, mise à contribution pour cette fourniture de madriers,
mais il est patent, d'après l'état où
se présente le plus sou¬
vent le boisement de Thuya, taillis rabougri renaissant des
vieilles souches consumées, perchis calcinés dont les ham¬
C'est la nappe
d'Alfa, étalée vers le Sud sur les Hauts-
Plateaux, et débordant largement, au Nord, le dépôt fores¬
tier accroché à la falaise, de Debdou à
Oudjda. qui est le
vrai « camp » des
populations nomades de toute cette con¬
trée ; l'Alfa est leur grande ressource, qui permet la subsis¬
tance des troupeaux : chameaux surtout, chèvres et mou¬
lons.
Cette
exploitation du tizra offre, sous nos yeux, et avec
une intensité éloquente, l'exemple de la rapidité avec la¬
quelle le défrichement déréglé, déclanché par l'attrait de sa
laires relativement élevés et entraînant le pillage de la der¬
95 —
jà fort compromises.
U. — POSSIBILITES GENERALES
DE LA FORET DE THUYA
[Khénil'ra] [Fès]
II. Dépôt des Plateaux d'Oulmès 45.000
—
; + 60.000 + 20.000 = 125.000
Région forestière [O. Zem Khémisset] [Marchand;
III.--Dépôt sub-littoral du Nord 25.000 300.000
: + 35.000 = 60.000
[Casablanca [Rabat]
IV. -
-
orientale
ix :
100.000
[Oujda]
= 100.000
|
\
|QQ QQQ
99
Gomme san¬
daraque.. . 2.500
Qx] 5,000.000j à Mogador
Madriers de
Thuya (ei
chevrons)... (800 5.500 —(8.000 Ox 500.000:6.000.000 f à Rabat
m 3; l
Loupe s
Thuya
de
500 —
) 500.000j à Oujda
Telle est, sinon la
possibilité » de production annuel¬
«
CONCLUSION
Fonction de la forêt de Cupressinées du Maroc
Sens de l'action
forestière
Il est
temps maintenant de marquer comment
pré¬ se
sente, pour l'homme qui
y puise qui y lie sasans cesse, et
vie, ses besoins et ses goûts, le
jeu des puissances natu¬
relles que recèle la forêt de
Cupressinées du Maroc dans son
ensemble, c'est-à-dire les aptitudes
conjuguées de son « cli
mat » et de ses «
sujets » à servir la vie humaine et à lui
fournir son
tribut, somme toute, la « fonction »
qu'elle est
prête à remplir, pour peu qu'on lui en laisse la force, qu'on
lui en donne la place, et le temps.
On a vu d'abord le champ de distribution des
peuple¬
ments des
diverses essences de la famille sur le
canevas
d'ensemble du climat marocain. C'est une
immense « arche »
de bois,
enveloppant une foule de secteurs territoriaux di-
versements habitables et
fréquentables, distendue, rompue
ou cassée, mais joignant encore,
suspendue à la montagne,
l'Atlantique à la Méditerranée, d'Agadir à Taza et
Oudjda,
rejetée à l'intérieur des terres, derrière la meseta
qui s'élève
en
glacis depuis le littoral, mais
lançant, grâce au Thuya,
à travers cette
large surface déboisée, ses attaches extrêmes
jusqu'à l'Océan.
On a reconnu ensuite que non seulement le
Thuya, qui
a le rôle prédominant la
frange hasse des principaux
sur
des dépôts de
montagne, mais aussi les Genévriers, le Rouge
et le Thurifère qui sont localisés au
voisinage des grands axes
des dépôts de
montagne, assurent l'ancrage puissant et le
continuel renouvellement de sédiment vivant, le boise¬
ce
ment de
Cupressinées, qui constitue une matière fixatrice
et régénératrice du sol, extrêmement
tenace et vivace, jouant
bien souvent le rôle d'un «
atterrissement » solide au bord
des étendues déboisées ou en cours de dévastation forestière,
re.
se retrouver
après avoir été dispersées, de reformer leurs
groupements, familles, fractions, cantons, villages, tribus,
de reprendre inlassablement leurs mouvements de croissan¬
104 —
«
Affermage » de la récolte des bois exploités.
Voyons comment on doit effectuer ces opérations, sur
la forêt de Cupressinées, comment elles
répondent à
l'utilité de fond de ce rivage boisé :
105 —
T-Vr^br*
Détroit
} P^Ctmmas
r^Ciris/
CEUTA IHabibas
y/* Bogorod
>TANGER
CapNegro
OUAN
Cap des Trois Fourches
Ile ffachgound^
Charrane s
LallaZohra FÎ'Noire,' MELILLA
Anse des fhupliers iQuiktès
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Cap de \ 'tau
LARACH Azarai Ishafei
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Chema ,
EtTraneKhiaL
K'Hamidouch. Bou Ariane
Oued* G/tePl 'Tazzouguert
ÂîtelRaésane Belibila Jalzaza» BenZireg
EtTletaMennaba Sib.Otmane •Taourda
Izeroual
KsaresSouk
.
h'.Hassane
Kenadza
COLOMB BEÊHAR
MOGADOR A.Tàftecht •
SÏMoklitar /OCHICHftQUA AitOurir
Tîliouine"
D.Caïd Koubbane Zerekbene TariaAïtMeraou
K'Aïtei Ferai
Akimakh
<p < D.CaïdZemzem! yf- Rissani
Telouet
Azekkour •(t|0jedid de«pi"belGuiz /
Ounzar
icsraoub
lûarzazat
•Taldjmout\
Assareg
■Amassiné 'AïtMead
Ida ou Mei
Domaine forestier
irdouri eïWàïder
CapGuir' BsliAïtOuechckem
D.Caïd Dloh' 'Tlmiderl^ 'Taltjhesr'n
Igoulmane
AGADIR IFenouane
S'.Rbat ■lïferlal
AmouiFiDi
R'Faraobn
Taourirt Alougouin
V
Tamegrout
BobHaïara (Superficie reconnue (Zone souw/se)
rp^^inppj /W// Thuva
Superficie
Superficie totale (approximative)
non reconnue^z^e d/ss/c/ente)
: Genévrier Rouoe ;
250.000
2.750.000Hft
G Thuri fère
(et oxycèdre)
\BirSemguine
5!Moussa
\ Agadirïissint Maroc Oriental 1.700. OOOha
AhIMader
haute Moulouya
TlZNiT
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Tizer j 1 ; J
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IMPRIMERIE NOTJVBLLB
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