Optimisation Et Validation D'une Méthode de Dosage Du Carbofurane Dans Des Échantillons de L'eau Et Du Sol Par Chromatographie L
Optimisation Et Validation D'une Méthode de Dosage Du Carbofurane Dans Des Échantillons de L'eau Et Du Sol Par Chromatographie L
Optimisation Et Validation D'une Méthode de Dosage Du Carbofurane Dans Des Échantillons de L'eau Et Du Sol Par Chromatographie L
Présenté par:
IDRISSI FIRDAOUS
Encadré par:
Stage effectué au : Centre National de l'Energie, des Sciences et des Techniques Nucléaires
Faculté des Sciences et Techniques - Fès. B.P. 2202 – Route d’Imouzzer. FES. 212 (0) 5 35 60 29 53 Fax : 212 (0) 5 35 60 82 14
À mes très chers parents
Tous les mots du monde ne sauraient exprimer l’immense amour que
je vous porte, ni la grande gratitude que je vous témoigne pour tous
les efforts et les sacrifices que vous n’avez jamais cessés de consentir
pour mon instruction et mon bien-être .
J’espère avoir répondu aux espoirs que vous avez fondés en moi .
Acceptez, chère parents, cette petite dédicace de ma part.
Je tiens à vous remercie pour l’intérêt que vous avez bien voulu porter
à mon travail en acceptant de faire partie de ce jury.
Liste des tabLeaux
TABLEAU 1 : Historique de l’évolution des trois plus grandes classes de pesticides des années
1900 à nos jours . ................................................................................................................................ 8
TABLEAU 2 : Les principaux groupes chimiques des pesticides . .................................................. 12
TABLEAU 3 : Propriétés physico-chimiques et données de toxicité du carbofurane . ................... 18
TABLEAU 4 : la règlementation finale relative à l’utilisation de carbofurane . .............................. 25
TABLEAU 5 : Interprétation de la valeur du ratio de conformité (R).............................................. 38
TABLEAU 6 : les conditions analytiques pour la détection du carbofurane par HPLC-UV. .......... 40
TABLEAU 7 : Paramètres de la linéarité . ....................................................................................... 42
TABLEAU 8 : les propriétés physico-chimiques des échantillons . ................................................. 45
FIGURE 1 : Mécanismes de transferts et de transformations des pesticides dans les milieux ...... 14
FIGURE 2 : Processus de pollution environnementale par les pesticides. ..................................... 15
FIGURE 3 : La réactivité des carbamate avec l'acétylcholine . ..................................................... 21
FIGURE 4 : Mécanisme d'action toxique d'un carbamate (carbofurane ) ...................................... 21
FIGURE 5 : les différents métabolites de carbofuran . .................................................................. 22
FIGURE 6 : Principales étapes d'une procédure analytique utilisée pour la détermination ........... 26
FIGURE 7 : representation schematique d’un système de pompage ............................................ 29
FIGURE 8 : injecteur à boucle . ..................................................................................................... 30
FIGURE 9 : Diagramme schématique des étapes de préparation du sol ........................................ 34
FIGURE 10 : Linéarité obtenue pour la solution standard du carbofurane pour tout le domaine
d’étude(à droite) et pour le domaine restreint (à gauche) . ................................................................ 41
FIGURE 11 : Le spectre du carbofurane standard detecter par HPLC-UV à une concentration de
5.10-3 mg / ml .................................................................................................................................... 42
FIGURE 12 : Le spectre du carbofurane détecter dans l’eau du puits par HPLC-UV . ................... 46
FIGURE 13 : Le spectre du carbofurane détecter dans l’eau d’extrémités par HPLC-UV . ........... 47
FIGURE 14 : Le spectre du carbofurane détecter dans l’eau d’extrémités par HPLC-UV . ........... 48
SECTEUR 1 : L’utilisation des pesticides dans le monde par région et par catégorie .................... 16
SECTEUR 2 : Quantité des pesticides importés au Maroc en tonnes de 2009 à 2014 .................... 17
Sommaire
INTRODUCTION............................................................................................................................................... 1
PRESENTATION DU CNESTEN
I. Présentation du CNESTEN.............................................................................................................................. 4
1 . Mise en service du Centre d’Etudes Nucléaires de la Maâmora ....................................................................... 4
2. Situation géographique .................................................................................................................................... 4
3 . Missions principales du CNESTEN ................................................................................................................ 5
II. Organigramme générale du CNESTEN ........................................................................................................... 5
Les pesticides aussi appelés produits phytosanitaires sont des substances émises dans
les cultures pour lutter contre des organismes nuisibles. La lutte chimique existe depuis des
millénaires et les pesticides sont utilisés depuis la deuxième guerre mondiale. Leur rôle est
important en termes d’assurance des récoltes, de production du lait et de la viande, de la
réduction du pourrissement des aliments stockés, la suppression d’épidémies, l’amélioration
de l’hygiène corporelle, la réduction du personnel dans l’agriculture et la désinfections des
lieux sanitaires.
Bien que l’objectif principal de l’utilisation de ces substances soit de résoudre certains
problèmes, cette utilisation intensive peut être à l’origine d’autres problèmes et effets néfastes
sur la santé humaine comme sur l’environnement. Les pesticides sont parmi les polluants les
plus dangereux de l’environnement en raison de leurs stabilités, leurs mobilités, et les effets à
long terme sur les organismes vivants. Le devenir des pesticides concerne tout le milieu
naturel dans son ensemble (sol, eau et air) mais le sol reste un compartiment clé car une
grande proportion des pesticides appliqués lors du traitement des cultures arrive au sol, par
application directe et/ou par lessivage du feuillage. (1)
Bien qu'il est moins toxique et moins persistant que les organophosphorés
(modérément persistants), le carbofurane présente une préoccupation internationale et est
devenu une menace aussi bien pour la santé humaine et animal que pour l'environnement suite
à sa détection dans des eaux superficielles et souterraines à cause de sa mobilité et de son
lessivage dans beaucoup du sols. A cause de cette menace , son utilisation sous formes de
granules est interdite aux USA depuis 1991 et au Canada à partir de 1993 .
1
De nombreux travaux ont démontré la présence et la persistance du carbofuran dans
les eaux, les sols, l’air mais aussi dans les produits alimentaires. Certains pesticides sont
désormais considérés comme des polluants organiques persistants ou encore des perturbateurs
endocriniens. Ils constituent à la fois une menace écologique et environnementale certaine
mais également sanitaire. Afin de garantir la sécurité alimentaire des consommateurs et
de préserver l’environnement, une législation concernant l’utilisation de ces composés a été
mise en place. Dans de nombreux pays, celle-ci se traduit par une tolérance des résidus de ces
micropolluants sous un certain seuil maximal (limite maximale de résidus). Il est alors aisé de
comprendre pourquoi la problématique réside désormais dans la détermination et la
quantification de ces pesticides dans différents milieux.
OBJECTIF :
Notre objectif est sert à mettre en place et valider une méthode de dosage des résidus
du carbofurane présent dans des échantillons de l’eau et du sol prélevés à partir d’une terre
agricole intégrer dans la région de Rabat - Salé - Kénitra .
2
PRESENTATION
DU
CNESTEN
3
I. Présentation du CNESTEN
2) Situation géographique
4
Un ensemble de laboratoires de recherche scientifique et appliquée spécialisés dans les
domaines :
• des applications nucléaires en médecine, biologie et santé ;
• de l’instrumentation et les applications industrielles des rayonnements
ionisants
• des applications nucléaires dans les sciences de la terre et de l’environnement
• de la sûreté et la sécurité radiologique ;
• de la gestion des déchets radioactifs;
Un centre de Formation;
Un Centre d’Information & de Documentation;
Bâtiments conventionnels de support: Administration, Sécurité, moyens généraux,
Cantine, Portier, Gendarmerie;
Ateliers Mécaniques et Verrerie;
Zones d'extension future.
5
DIREC TION GENERAL E
DIREC TION GENERAL E
Comités de
Struc ture de gestion
c oordination/
du projet CEN
c oncertation
SECRETARIAT
GENER AL
Dépatement des
Département Program mation et Département de Département d'Exploitation Département
Applications aux Scienc es
Ev aluation Ec onomique Radioprotection et et Technologies des Ress ourc es Hum aines
du Viv ant
Sécurité Réac teurs
Dépatement des
Département Mark eting et Département de Département Moy ens
Applications aux Scienc es
Comm ercial Protec tion de Département de gestion Généraux
de la Terre et de
l'Env ironnement des Déchéts Radioac tif s
l'Env ironnement
Département
Unité de Sécurité
Département C ooperation Equipem ent et
Phy s ique Département de Département de
Approv isionnem ent
l'Instrum entation et des Maintenance Tec hnique
Applications Indus trielles
6
Chapitre I
SYNTHESE
BIBLIOGRAPHIQUE
7
I. Introduction
La première utilisation des pesticides en agriculture date de l’antiquité. Leur développement
à ensuite suivi celui de la chimie minérale. Les composés alors employés étaient des dérivés de
composés minéraux ou de plantes comme par exemple, ceux à base d’arsenic, de cuivre, de zinc, de
manganèse ou de sulfate de nicotine. Puis, à partir de la seconde guerre mondiale, les pesticides ont
bénéficié du développement de la chimie organique. Les composés synthétiques majoritaires ont
d’ailleurs été à l’origine de l’expansion rapide des produits phytosanitaires à partir des années 1940.
(2)
Tableau 1 : Historique de l’évolution des trois plus grandes classes de pesticides des
années 1900 à nos jours (3).
Plus de 1000 pesticides sont utilisés à travers le monde pour empêcher que nos aliments ne
soient endommagés ou détruits par des nuisibles. Chacun de ces pesticides possède des propriétés et
des effets toxicologiques différents.
Bien que la plupart d’entre eux aient été interdits dans de nombreux pays en raison d'effets
mutagènes et cancérigènes, les pesticides et leurs métabolites sont toujours présents dans
l'environnement, en particulier dans les sols et les sédiments, en raison de leur persistance et leurs
propriétés lipophiles (4).
8
II. Présentation générale des pesticides
1. Définitions
a. Pesticides
Les pesticides sont, en terme générique utilisé pour désigner toutes les substances naturelles
ou de synthèse capables de contrôler, d'attirer, de repousser, de détruire ou de s'opposer au
développement des organismes vivants (microbes, animaux ou végétaux) considérés comme
indésirables pour l'agriculture, l'hygiène publique (par exemple les cafards dans les habitations), la
santé publique (les insectes parasites (poux, puces) ou vecteurs de maladies telles que le paludisme
et les bactéries pathogènes de l' eau détruites par la chloration, la santé vétérinaire, ou les surfaces
non-agricoles (routes, aéroports, voies ferrées, réseaux électriques...)., ils sont l'un des rares
substances qui sont à la fois toxiques et délibérément rejetés dans l'environnement (5).
b. Résidu de pesticides
Selon la FAO (Food and Agriculture Organization), un résidu de pesticides désigne toute
substance présente dans les aliments, les produits agricoles ou les aliments fourragers par suite de
l’utilisation d’un pesticide. Ce terme englobe tous les dérivés du pesticide comme les métabolites,
les produits de dégradation, les impuretés possédant des propriétés toxicologiques avérées.
2. Compositions
Un pesticide comprend une ou plus des matières actives et des matières additives. La
présentation sous laquelle un pesticide est vendu et utilisé est appelée « formulation ».
La formulation est composée de deux types de matières :
➢ Les matières actives sont responsables de l’effet et de la toxicité intrinsèque
d’un pesticide.
➢ Les matières additives permettent l’utilisation de la formulation, assurent la
stabilité des matières actives durant le stockage et/ou l’utilisation.
Les matières additives sont souvent appelées des adjuvants, des solvants, ou des excipients
(6).
9
III. classification
Les pesticides disponibles aujourd’hui sur le marché sont caractérisés par une telle variété de
structures chimiques, de groupes fonctionnels et d’activités que leur classification est complexe.
de classification (7,8).
a. Herbicides
Ce sont les plus utilisés dans le monde en tonnage et en surface. Ils sont destinés à éliminer
les végétaux rentrant en concurrence avec les plantes à protéger en ralentissement leur croissance.
Ils peuvent être des perturbateurs de la régulation d’une hormone «l’auxine», le principale hormone
agissant sur l’augmentation de la taille des cellules, de la photosynthèse ou encore des inhibiteurs de
la division cellulaire, de la synthèse des lipides, de cellulose ou des acides amines.
b. Fongicides
Ces substances permettent de combattre la prolifération des maladies des plantes provoquées
par les champignons ou encore des bactéries.
Ils peuvent agir différemment sur les plantes soit en inhibant le système respiratoire ou la
division cellulaire, soit en perturbant la biosynthèse des acides aminés, des protéines ou le
métabolisme des glucides.
c. Insecticides
Ces substances sont utilisées pour la protection des plantes contre les insectes. Ils
interviennent en les éliminant ou en empêchant leur reproduction.
Ils existent différents types d’insecticides tels que les neurotoxiques, les régulateurs de
croissance et ceux agissant sur la respiration cellulaire.
10
Outre, ces trois grandes familles, d’autres peuvent être citées en exemple :
➢ les taupicides contre les taupes,
➢ les acaricides contre les acariens,
À ceux-ci s’ajoutent des produits divers tels que les triazines et les urées substituées.
Dichlorodiphényltrichloroéthane
Les organochlorés sont des
insecticides composés d’atomes de
carbone, d’hydrogène et de chlore.
Ce sont des composés apolaires
donc très peu solubles dans l’eau,
Les
fortement solubles dans les lipides et les
Organochlorés solvants organiques. Ils sont caractérisés
par leur résistance à la dégradation
biologique, chimique et photolytique,
par leur toxicité et par leur tendance à la
bioaccumulation dans la chaîne
alimentaire. (9)
11
Les organophosphorés sont des
composés chimiques similaires aux
organochlorés caractérisés par la
présence d’un atome de phosphore.
Ils constituent la classe des
insecticides la plus toxique pour les
vertébrés cependant ils sont peu
persistants dans l’environnement et se Méthamidophos
dégradent rapidement en climat tropical.
Ce qui justifie leur présence en
agriculture comparativement aux
Les organochlorés (10).
Organophosphorés
Ils sont généralement subdivisés en
trois groupes suivants les structures : les
aliphatiques, les dérivés phénylés et les
hétérocycles.
Diuron
Les pyréthrinoïdes sont des
Les insecticides synthétiques. Leur structure
pyréthrinoïdes est dérivée des pyréthrines, issues des
fleurs du pyrèthre. Ils sont stables à la
lumière et sont en général efficaces à
faible dose sur un large spectre
d’insectes(9).
12
IV. Toxicologie et écotoxicologie
Plusieurs études ont été menées pour connaître le devenir des produits phytosanitaires après
leur épandage en zone agricole. Les résultats obtenus ont permis de conclure que le recours excessif
aux pesticides peut porter préjudice à la santé des agriculteurs et des consommateurs, tout comme à
l’environnement et à l’économie.
1. Sur l'homme
La contamination de l’homme par les pesticides peut se faire par différentes voies. Il peut les
absorber via les aliments et l’eau ou par contact avec la peau ou encore par inhalation.
A l’inverse, d’autres substances de toxicité moindre sont susceptibles de s’accumuler dans
l’organisme et d’induire des effets à plus long terme qui sont difficilement quantifiables.
Par ailleurs ces produits sont transformés parallèlement en différents métabolites susceptibles
d’engendrer d’autres répercutions sur l’organisme humain (10).
Plusieurs études épidémiologiques ont établi des liens plus ou moins importants entre
l'exposition professionnelle aux pesticides et certaines formes de cancers (11).
Des relations ont été observées pour le lymphome non hodgkinien (cancer des lymphocytes), la
leucémie, les sarcomes, le myélome multiple, le cancer du cerveau et le cancer de la prostate. Des
possibilités d'association ont aussi été faites pour le cancer du sein, du poumon, du pancréas, de la
vessie, des testicules et de l’estomac (12).
A noter aussi que des pesticides ont été retrouvés dans le cordon ombilical mais aussi dans le
lait maternel. Ils sont à l’origine parfois des mauvais développements des fœtus, des malformations
congénitales et des anomalies du système nerveux central (13).
Certaines substances de synthèse, dont des pesticides, peuvent perturber le système hormonal
ou endocrinien et provoquer un déséquilibre physiologique, pourraient aussi être associées au
développement du cancer du sein, à une réduction de la fertilité mâle, à des dommages aux glandes
thyroïde et pituitaire, à la diminution du système immunitaire et à des problèmes liés au
comportement. Parmi les autres effets possibles chez l'humain, on peut noter l'obésité, la
décalcification des os et le diabète (14).
Mais tous ces liens entre les produits phytosanitaires et certains cancers ne sont que des
suppositions. Il n’est pas exclu que d’autres facteurs de risque présents en milieu agricole (comme le
tabagisme, le rayonnement solaire, l’alimentation…) puissent jouer un rôle important dans le
déclenchement de ces cancers (15).
13
2. Sur l'environnement
Les substances actives phytosanitaires sont appliquées le plus souvent sous la forme de
liquides pulvérisés sur les plantes et/ou sur le sol. Dans certains cas, elles sont incorporées au sol,
déposées sous forme de granulés, ou encore par le biais des graines qui en sont enrobées.
Dès qu’ils ont atteint le sol ou la plante, les pesticides peuvent être absorbés par les plantes
ou des organismes du sol, les substances actives peuvent se volatiliser, ruisseler ou être lessivées,
voire même rester dans le sol.
Ainsi, l'ensemble des compartiments environnementaux peuvent être potentiellement touché
et impacté par les pesticides, en plus des cibles contre lesquelles ils sont théoriquement dirigés. Les
effets toxiques indésirables pour les espèces non cibles des trois compartiments environnementaux
sont liés et il est illusoire de vouloir les distinguer. En effet une même substance active pourra avoir
des répercussions sur l'ensemble des espèces constitutives des différents compartiments de
l'environnement. (16)
14
V. Les pesticides dans l’eau
1. Transfert des pesticides
L’eau est un des vecteurs principaux du transfert des substances phytosanitaires appliquées
sur les parcelles vers les milieux aquatiques. Par conséquent, la caractérisation des voies de transfert
de l’eau est indispensable à la mise en place de moyens pour limiter les risques de transferts
associés de matières actives. L’eau excédentaire est susceptible de mobiliser et faire migrer les
produits phytosanitaires vers les ressources en eau par infiltration, ruissellement ou écoulement
hypodermique. En règle générale, l’infiltration est supposée alimenter les réserves souterraines,
tandis que le ruissellement et l’écoulement hypodermique orientent l’eau vers les réseaux
superficiels. A ces trois voies de circulation s’ajoute le transfert par réseau de drainage.
2. Etat de contamination
La problématique des pesticides comme polluants concentrés et entraînés par les eaux de
pluie et de ruissellement vers les cours d'eau et les nappes phréatiques est approfondies car les
conséquences peuvent être majeures à la fois sur la santé de l’homme mais également sur la faune et
la flore en provoquant des déséquilibres et des accumulations de toxiques tout le long de la chaîne
alimentaire.(17)
Le risque de contamination quasi directe des nappes lié à un apport accidentel, le transfert
par infiltration des produits phytosanitaires épandus sur les champs agricoles peuvent aussi
entraîner la contamination des eaux souterraines. Dans ce cas là, le risque de contamination
dépend de la mobilité du pesticide elle-même fonction de leur propriétés physico-chimiques,
des propriétés du sol et de la vitesse d’infiltration dans le sol . Des études a été effectuer pour
examiné le niveau de contamination en pesticides des eaux souterraines en Lorraine. Ils ont
dénombré 5 matières actives fréquemment retrouvées dans ce milieu : atrazine, simazine, lindane,
carbofurane et isoproturon. (18)
15
VI. Le Marché des Pesticides
1. Dans le Monde
Il existe dans le Monde près de 100 000 spécialités commerciales autorisées à la vente. Elles
sont composées à partir de 900 matières actives différentes. On enregistre 15 à 20 nouvelles matières
actives qui s'y rajoutent chaque année.
Le marché mondial (environ 40 milliards de dollars) est globalement stable depuis quelques
années (2000).
Il faut noter que certains évènements climatiques récents (chaleur et sécheresse en Europe,
pluie en Océanie) influencent fortement ces chiffres, en Europe et en Amérique du Nord. Les
herbicides représentent 70 à 80% des produits utilisés (notamment à cause de la forte augmentation
des cultures de maïs) tandis que sous les Tropiques, 50% des produits appliqués sont des insecticides.
La diversification des cultures, avec l’amélioration du niveau de vie dans certains pays,
modifie également cet équilibre. Ainsi la Chine a converti l’équivalent de la surface de l’Angleterre de
rizières en cultures maraîchères, entraînant une diversification des produits mis en œuvre (19).
SECTEUR 1 : L’utilisation des pesticides dans le monde par région et par catégorie (19)
2. Au Maroc
Le Maroc importe chaque année entre 6.000 à 6.500 tonnes de produit phytosanitaires par le
biais d'environ 28 sociétés. Il existe actuellement sur le marché, environ 210 matières actives
représentées par 1400 spécialités commerciales.
16
Les insecticides occupent la première place avec près de 90 molécules et 602 spécialités
commerciales. Ensuite viennent les fongicides avec 40 molécules (380 spécialités), les herbicides
avec 60 molécules (192 spécialités).
Enfin, 18 molécules de pesticides divers (acaricides, acaricides, auxines, etc...) représentés par
255 spécialités commerciales ont été homologuées. (20)(21)
VII. Règlementation
Le contrôle des produits phytosanitaires s’est établi peu à peu en fonction de la politique de
développement prôné par le pays et par la disponibilité des moyens.
Au Maroc, ce contrôle a connu une évolution dans le temps. La promulgation de la Loi n°42-
95 relative au contrôle et à l’organisation du commerce des produits pesticides à usage agricole a
permis d’édicter les mesures relatives à la fabrication, l’étiquetage, l’entreposage, la distribution, la
commercialisation et l’utilisation des produits phytosanitaires à usage agricole. Au terme
de la loi, aucun produit phytosanitaire ne peut être commercialisé, importé ou fabriqué s’il n’a
pas fait l’objet d’une homologation (22).
17
VIII. Carbofurane
1. Description
Le carbofurane ou le 3,3-dihydro-2,2
dimethylbenzofuran-7-ylmethylcarbamate de formule brute
(C12H15NO3) est un insecticide et un nématocide du groupe
des carbamates , solide et cristallin , stable en milieu neutre ou
acide, mais instable en milieu alcalin, utilisé dans la lutte
contre une grande variété d’organismes défoliateurs et
fouisseurs qui s’attaquent à de nombreuses cultures de fruits et
de légumes.
2. Propriétés physicochimique
1
DT50 : le temps de demi-vie dans un milieu donné, est la période nécessaire à la disparition de la moitié du
produit appliqué (en jours).
2
DL50 : La dose létale 50 (concentration létale 50) est un indicateur quantitatif de la toxicité d'une substance.
18
3. la synthèse chimique du carbofurane
Le carbofurane est synthétisé par plusieurs méthodes, nous citons le procédé de synthèse
a. Description du procédé
l'alkylation de la 1,2-cyclohexanedione :
19
Formation du carbofuranol :
Ces intermédiaires ne sont pas isolés mais sont ensuite chauffés en présence d'un catalyseur
d'aromatisation (tel que le palladium sur divers supports ou le soufre) pour donner le benzofuranol
IV:
Préparation du carbofurane :
20
4. Mécanisme d'action
Le carbofurane est un insecticide à large spectre très toxique de la famille des carbamates. Il
est absorbé à partir du tractus gastro-intestinal, par inhalation, et dans une moindre mesure par la
peau intacte.
C’est un pesticide anticholinesterasiques qu’il agit par inhibition réversible de l’acétylcholinestérase
(Responsable de la dégradation de l'acétylcholine : neurotransmetteur du système parasympathique
qui est libéré aux jonctions neuromusculaires) et qui provoque une crise cholinergique et en fin la
mort des insectes.
a. L’Acétylcholinestérase
Est une enzyme qui catalyse la réaction d'hydrolyse de l’acétylcholine (médiateur chimique
du système nerveux parasympathique nécessaire à la transmission de l’influx nerveux) en choline et
en acide acétique.
En physiologie, cette réaction est nécessaire pour permettre aux récepteurs cholinergiques de
revenir à leur état de repos après activation.
Les carbamates en générale réagissent avec les estérases (acétylcholinestérase) qui sont
rapidement hydrolysés, avec fixation du carbamate sur le site catalytique, donnant naissance à une
enzyme carbamylée stable par rapport à l’enzyme acétylée formé naturellement.
21
5. Toxicocénitique
Le carbofurane est dégradé dans le sol par hydrolyse, par action microbienne et, dans une
moindre mesure, par photodécomposition. Sa persistence dépend du pH, du type de sol, de la
température, de la teneur en eau et de la population microbienne.(26)
a. Absorption
b. Distribution
La plupart des produits sont rapidement distribués dans l’organisme et ne tendent pas à
s’accumuler. Les concentrations les plus élevées sont retrouvées dans les organes où le produit sera
métabolisé.
c. Métabolisme
22
d. Elimination
Le carbofurane est donc rapidement absorbé, métabolisé et éliminé principalement via l'urine.
L'hydroxylation, les réactions d'hydrolyse et de conjugaison sont les principales étapes métaboliques.
Les métabolites résultants sont soit des esters, soit des produits de clivage de la liaison ester. (28)
1. Toxicité aigue
2. Toxicité chronique
Le carbofurane n’est pas connu pour induire des effets cancérigènes de même, il n’a pas été
démontré que le carbofuran est tératogène ou mutagène (29).
L'administration subchronique du carbofuran aux rats peut présenter une toxicité pour les
spermatozoïdes et les testicules (32). L'exposition prolongée ou répétée au carbofuran peut causer les
mêmes effets qu'une exposition aiguë (32). Il n’a pas été démontré que le carbofuran a un effet
23
sur la reproduction chez l’homme et l’animal au niveau d’exposition prévus (30). Cependant
l’ingestion de doses élevées de manière chronique endommage les testicules chez les chiens (30). Les
doses de 5mg/kg/jour données aux rats et aux souris pendant deux ans ont montré des diminutions de
poids, le carbofurane est connu pour induire des effets sur la reproduction et le développement (29).
Le carbofuran est soluble dans l’eau, et est classé comme mobile à très mobile dans les sols
sablonneux et limoneux, et modérément dans les sols argileux (30).
Au sol, sa demi-vie relative à la photolyse est de 78 jours. Il est très persistant dans les sols en
condition aérobie. Sa demi-vie varie selon le pH du sol (demi-vie = 149 j à pH 7,7 et demivie = 321j
à pH 5,7) (33). Le carbofuran se dégrade assez lentement dans les sols non stériles, neutres ou acides
dans des conditions aérobies avec une demi-vie de 1 à 8 semaines. Il est plus stable dans un sol stérile
et instable dans des conditions alcalines.
Dans des conditions anaérobiques, le carbofuran peut prendre deux fois plus de temps avant
de se dégrader (34). Il est aussi très persistant dans l'eau en condition anaérobie où sa demi-vie est de
189 jours (33). Du fait de sa grande mobilité, le carbofuran présente un risque de contamination des
eaux superficielles dans les zones sablonneuses, le carbofuran est connu pour lixivier dans le sol, et
il a été trouvé dans des eaux souterraines suite à des utilisations agricoles (34).
Dans l'air, le carbofuran existe à la fois sous forme de vapeur et adsorbé sur les particules en
suspension. (33)
Plusieurs sources concordantes existent sur la haute toxicité du carbofurane envers les oiseaux
(30). Une seule graine peut tuer un oiseau (DL501 orale de 0,4 mg/kg poids corporel (33).
Le carbofuran est très toxique pour les invertébrés de l’eau douce et extrêmement toxique
pour les oiseaux (34). Il est modérément à très toxique chez les poissons d'eau douce (CL50 96 h =
88 à 1 990 ppb) (33). Il est extrêmement toxique chez la Daphnie magna, la CL50 2 est de 0,015 mg/l,
(20), chez les algues la DL 50 est de 19,9 mg/l (31).
Le carbofuran est extrêmement toxique chez les abeilles (34), avec une DL50 aiguë par
contact de 0,16μg/abeille (33).
1
DL50 : Dose létale médiane
2
CL50 : Concentration létale médiane
24
X. Règlementation
l'EPA interdit toutes les utilisations du carbofuran , et cette décision a été appliquée le 31
décembre 2009. Le carbofuran ne peut pas être utilisé aux Etats-Unis, où il est produit (36).
Pays Décisions
La Décision de la Commission 2007/416/CEdu 13 juin
2007 est pleinement entrée en vigueur le 13 décembre
Union européenne 2008, toute utilisation de produits phytopharmaceutiques
contenant du carbofuran étant alors interdite à compter de
cette date au plus tard. (37)
La vente de produits pesticides contenant du carbofuran a
été interdite au Canada à compter du 31 décembre 2010.
L’utilisation de produits pesticides contenant du
Canada
carbofuran a été interdite à partir du 31 décembre 2012.
Les produits pesticides contenant du carbofuran ne
peuvent plus être utilisés au Canada. (37)
25
PROBLEMATIQUE
Le contrôle des organismes nuisibles aux cultures (adventices, ravageurs et maladies) est
essentiel à la production végétale agricole. Celle-ci fait encore largement appel à l’utilisation de
produits phytosanitaires en vue d'optimiser et de sécuriser les systèmes de production mais est
également à l’origine de contaminations environnementales et d’effets potentiellement préjudiciables
pour la santé humaine et pour l’environnement. En particulier, leur utilisation peut conduire à la
présence de résidus de pesticides dans les denrées alimentaires. (38)
La surveillance des résidus des pesticides dans le domaine de la santé publique est confrontée
à la quantification et l’identification de centaines de molécules ayant des propriétés physico-chimiques
différentes dans des matrices variées. Aussi des méthodes sensibles, sélectives, fiables et engendrant
un cout modéré sont nécessaires et représentent un enjeu non négligeable voire même un défi pour les
analystes.
C’est dans ce contexte de réglementation de la présence des pesticides, du respect de la
conformité commerciale des produits et de garantie de la sécurité du consommateur que des méthodes
analytiques capables d’identifier sans ambigüité les pesticides et de les quantifier à de très faibles
niveaux sont très fortement requises.
C’est dans cette même voie que notre objectif est sert à valider une méthode de dosage des
résidus de carbofurane présent dans l’eau et le sol.
26
Chapitre II
METHODES
ANALYTIQUES
27
I. Introduction
L'analyse des résidus de pesticides est une activité complexe car les produits
phytosanitaires appartiennent à des classes chimiques très diverses ; leur dosage nécessite donc
l'utilisation de techniques variées et les limites de détermination demandées sont de plus en plus
basses.
2. Appareillage
Un appareil CLHP (Fig.1.1) comporte différents modules:
un réservoir contenant la phase mobile, un système de pompage, un
injecteur, une colonne, un détecteur à travers lesquels
un liquide entraîne les substances d’un mélange à séparer et un système d’acquisition de données.
Il nécessite également un dispositif de dégazage. Les différents modules sont reliés par des
canalisations courtes et de très faible diamètre interne (0,1 mm).
a. Un réservoir de solvant (éluant)
Le plus souvent ce réservoir est une bouteille en verre dans laquelle plonge un tube
avec une extrémité filtrante en téflon qui contient la phase mobile en quantité suffisante.
Pour l’éluant utilisé doit nécessairement :
✓ Maintenir la stabilité de la colonne,
✓ Etre compatible avec le détecteur,
✓ Solubiliser suffisamment l’échantillon et ne pas gêner sa récupération. (40)
28
b. Dispositif de dégazage
Durant le pompage, dans la chambre de mélange ou dans la colonne elle-même, si les solvants
ne sont pas dégazés, l’air dissout dans le liquide soumis à de forte pression, forme des bulles à
l’intérieur du système, c’est là un inconvénient majeur pour le fonctionnement de la plupart des
détecteurs en particulier ceux qui utilisent des propriétés optiques. En règle générale, plus le liquide
est polaire, plus la tendance de l’air à se dissoudre est forte. Il convient donc d’éliminer au maximum
l’azote et l’oxygène qui peuvent être présents. Le dégazage de la phase mobile se fait par barbotage
d’hélium, par ultrasons ou par un dégazeur. (40)
c. La pompe
La pompe d’un chromatographe a pour rôle d’assurer l’écoulement de la phase mobile dans la
colonne.
Elle permet de travailler:
✓ En mode isocratique , c'est-à-dire avec 100% d'un même éluant tout au long de
l'analyse.
✓ En mode gradient, c'est-à-dire avec une variation de la concentration des constituants
du mélange d'éluant.
29
d. Injecteur
Le type d'injecteur le plus couramment utilisé comporte une vanne à boucle d'échantillonnage
d'une capacité fixe (10, 20, 50 µL…). Cette boucle permet d'introduire l'échantillon sans modifier
la pression dans la colonne.
e. Colonne
caractérise par:
- Nature en inox;
- Diamètre interne de 4 mm;
- Longueur = 5, 10, 15, ou 25 cm;
- Remplissage (en silice, silice greffée ou particules polymériques) a une
granulométrie de 3, 5, ou 10 µm .
- Le débit de la phase mobile ne peut dépasser quelques mL/min.
Ces colonnes ont l’avantage de la rapidité de l’analyse, consomment
moins de solvant et conduisent à une meilleure résolution de l’analyse. .(40)
f. Détecteur
30
Dans notre cas la HPLC est équipée d’un détecteur Photomètre UV (Ultra-violet). (40)
Photomètre UV
i. La phase stationnaire
La phase normale est constituée de gel de silice. Ce matériau est très polaire. Il faut donc
utiliser un éluant apolaire. Ainsi lors de l'injection d'une solution, les produits polaires sont retenus
dans la colonne, contrairement aux produits apolaire qui sortent en tête.
L'inconvénient d'une telle phase, c'est une détérioration rapide au cours du temps du gel de
silice, ce qui entraîne un manque de reproductibilité des séparations.
La phase inverse :
La phase inverse est majoritairement composée de silice greffée par des chaînes linéaires de 8
ou 18 atomes de carbones (C8 et C18). Cette phase est apolaire et nécessite donc un éluant polaire
(ACN, MeOH, H2O). Dans ce cas, ce sont les composés polaires qui seront élués en premier.
31
Contrairement à une phase normale, il n'y a pas d'évolution de la phase stationnaire au cours du
temps, et la qualité de la séparation est donc maintenue constante.
On utilisera une phase mobile peu polaire la chromatographie est dite en phase normale.
Si la phase stationnaire est très peu polaire :
On choisira une phase mobile polaire (le plus souvent des mélanges de méthanol ou
d'acétonitrile avec de l'eau), c'est la chromatographie en phase inverse.
1. Matériels de travail
a. Petits matériels
Les différents appareils utilisés dans la préparation et l’analyse des échantillons sont :
- Balance analytique, - Vortex,
- Agitateur magnétique, - PH- mètre,
- Centrifugeuse, - Conductimètre,
- Rota vapeur,
- Système HPLC équipé d'une colonne Pecosphère-3C C18 et d'un détecteur UV
à barrette de diodes.
32
c. Réactifs
2. Méthodes d’échantillonnage
L’eau d’extrémité est prélevée à travers la quantité d’eaux restantes, qui s’accumulent à la
surface de la terre après le processus d’arrosage.
Pour faire le prélèvement, un trou de la profondeur de la bèche a été creusé avec un espace
suffisant pour retirer la terre qu’elle contient. Les échantillons élémentaires ont été prélevés après tri
des pierres et des matières végétales et un échantillon final de laboratoire de 200 g a été prélevé.
a. L’eau du puits
L’eau prélever est analysé directement après une simple filtration par un filtre seringue.
33
b. l’eau de surface
La méthode consiste à extraire le carbofurane qui se trouve dans l’eau par un solvant approprié
et non missible à l’eau.
Il consiste à transférer 10 mL d’échantillon dans une ampoule à décanter dans
laquelle on ajoute 10 mL de solvant extractif constitué de l’acetonitrile. Le tout est agité
vigoureusement en chassant périodiquement l’air et on laisse décanter pendant quelque minute au
bout desquelles la phase organique est collectée dans un bucher. L’opération est répétée 3 fois avec
10 mL de solvant organique et les extraits recueillis dans le même bucher que précédemment. La
solution est analysée directement par CLHP-UV.
c. Le sol
L’Extraction du carbofurane a partir du sol est effectuer selon une version de la méthode de
QuEChERS . Dans cette méthode le carbofurane est extraits dans une première étape à l'aide
d’acétonitrile saturée avec sulfate de magnésium et chlorure de sodium suivi d'une étape d’extraction
solide liquide avec des supports Chitosane. L’analyse ensuite est effectuée à l'aide d’une chaîne
HPLC alliance.
Les étapes d’extraction et de purification sont présentées dans le diagramme schématique ci-
dessous :
Ajouter 10 g du sol
34
Chapitre III
VALIDATION DE
LA METHODE
D’ANALYSE
ET
DOSAGE DES
ECHANTILLONS
35
I. Introduction
Pour choisir une méthode d’analyse, de nombreux critères devront être pris en compte, par
exemple le nombre et la cadence des analyses qu'on va effectuer, la capacité d'investissement du
laboratoire et les moyens humains dont il dispose, mais le but essentiel sera toujours de produire au
moindre coût une donnée que personne ne puisse contester : un résultat d'analyse validé, appelé
donnée analytique. Atteindre cet objectif nécessite, d'une part, de s'assurer de l'exactitude de la
méthode choisie, d'autre part, de réduire le nombre de répétitions des analyses destinées à produire
une même donnée.
1. Définitions
la validation est le processus qui consiste à évaluer une méthode, un instrument ou toute autre
pièce de l’équipement, un matériel étalon, etc..., pour déterminer s'il est approprié pour le travail en
cours et s'il répond aux espérances et aux besoins des analystes.
Selon la norme NF EN ISO / CEI 17025, il s’agit de la « confirmation par examen et l’apport
de preuves objectives du fait que les exigences particulières en vue d’une utilisation prévue
déterminée sont remplies ». (35)
En fait, selon la norme U47-600-1, cette confirmation « consiste à comparer les valeurs des
critères de performance déterminées au cours de l’étude de caractérisation de la méthode à celles
attendues ou assignées au préalable (limites d’acceptabilité, objectifs à atteindre), puis à déclarer la
méthode d’analyse valide ou non valide ».(36)
2. Critères
a. Linéarité
La linéarité d’une méthode est sa capacité à l'intérieur d'un certain intervalle, à fournir une
valeur d’information ou des résultats proportionnels à la quantité en analyte à doser dans le matériau
d’essai.
36
b. Limites de détection et de quantification
i. La limite de détection LD
Est la concentration minimale de l'analyte qui peut être détectée avec une certitude
acceptable, quoique non quantifiable avec la précision acceptable. Des définitions diverses sont
utilisées, mais, c'est souvent la quantité d'analyte qui produit une réponse 3 fois plus grande que le
niveau du bruit de fond du système de détection.
LDM = 3 × S
LDM : limite de détection de la méthode
S : écart type de réplica
Est la concentration ou la masse minimale de l'analyte qui peut être évaluée quantitativement
avec une précision acceptable. Elle Devrait s'appliquer à la méthode analytique complète. Bien que
différemment définie, la limite de quantification doit avoir une valeur plus grande que celle de la
limite de détection c’est souvent la quantité d’analyte qui produit une réponse 10 fois plus grande que
le bruit de fond.
LQM = 10 × S
LQM : limite de détection de la méthode .
S : écart type .
c. Le ratio de conformité
X̅ X̅
𝑅= =
𝐿𝐷𝑀 𝑐𝑎𝑙𝑐𝑢𝑙é𝑒 3 𝑆
R : ratio de conformité
X̅ : moyenne arithmétique des n réplica .
S : écart type des n réplica .
LDM : limite de détection de la méthode
37
4 < R < 10 R<4 R >10
La concentration utilisée est Ce ratio indique que la limite réelle Ce ratio indique que la limite
adéquate de détection de la méthode est plus réelle de détection de la méthode
élevée que la limite de détection est plus basse que la
estimée lors des essais. limite de détection estimée lors
des essais.
d. Fidélité
A un niveau donné, c'est l'étroitesse de l'accord entre les résultats obtenus en appliquant le
procédé expérimental à plusieurs reprises dans conditions déterminées.
Selon les conditions d'exécution de l’essai, cette caractéristique s'exprime sous forme de
réplicapilité, de répétabilité ou de reproductibilité.
i. Réplicapilité
t(0,975 ;n-1) × s1
√n
t(0,975 ;n-1) : constante dépendant du degré de
concentration désiré
n : le nombre de mesure effectuées
s1 : écart de la réplicabilité
ii. Répétabilité
t(0,975 ;n-1) × s2
√n
t(0,975 ;n-1) : constante dépendant du degré de
concentration désiré
n : le nombre de mesure effectuées
s2 : écart de la répétabilité
38
iii. Reproductibilité
t(0,975 ;n-1) × s3
√n
t(0,975 ;n-1) : constante dépendant du degré de
concentration désiré
n : le nombre de mesure effectuées
s3 : écart de la reproductibilité
e. Justesse
39
III. Résultats et discussions
A. Conditions d’analyses
1. Principe de la méthode
L’objectif de ce travail est la validation d’une méthode de dosage du carbofurane par HPLC
équipée d’un détecteur UV à polarité de phases inversée.
L’instrument utilisé est un appareil HPLC de type Ultimate 3000 de marque Thermo Fisher
Scientifique, fonctionne équipé d'un injecteur à boucle d’échantillonnage d’injection de 20 µL, d’un
four (25 à 90 °C), d’une pompe d’injection (4 à 400 bar) et d’un détecteur UV à barrette de diodes
(DAD) de longueurs d’ondes 190 à 400 nm . Toutes les analyses ont été effectuées à température
ambiante (25°C) dans le mode isocratique d’élution.
La séparation est réalisée en utilisant une colonne de type Sunfire C18 de marque Water, de
250 millimètres et 4,6 millimètres de diamètre avec une taille des billes de 5 micromètres.
b. Condition d’analyse
40
4. Préparation des solutions standards du carbofurane
Tout d’abord nous avons procédé à la préparation d’une solution mère par dissolution d’une
quantité exactement pesée de 0,84 mg du carbofurane dans 1 ml d’acetonitrile pour préparer de
concentration de 0,84 mg/ml.
Ensuite on a préparé des solutions intermédiaires à différentes concentrations :
-1 -1 -2 -2 -3 –3
(5.10 mg/ ml, 10 mg/ ml, 5.10 mg/ ml, 10 mg/ ml, 5.10 mg/ ml et 10 mg/ ml) diluer
dans l’acétonitrile. Chaque solution à été injecter une seule fois pour déterminer le domaine de
linéarité.
Ces solutions ont été utilisées comme une gamme d’étalonnage
5. Validation de la méthode
1. Linéarité
La linéarité instrumentale a été déterminée par l’injection de la solution standard analytique à 6
niveaux de concentration allant de 0 ,5 mg /ml à 0,001mg/ml. (ANNEXE II: A)
La figure 1 représente les courbes de régression correspondant aux carbofurane dans la solution
standard pour tout le domaine d’étude (à droite) et pour le domaine restreint (à gauche).
41
La courbe d'étalonnage du carbofurane est nettement non linéaire à des concentrations
supérieures à 0,01 mg/ml.
Or, la bonne linéarité n’est observée que dans un intervalle entre 0,05 à 0,001 mg /ml (4
concentrations différentes ont été utilisées).
L'équation de la droite de régression est de la forme : y = a.x +b (x:concentration du
carbofurane en mg/mL et y: aire du pic).
Les paramètres étudiés La solution standard du carbofurane
42
Moyennant les formules mentionnées des différents paramètres calculés eu les valeurs
regroupées dans le tableau suivant :
Selon les résultats obtenus, le ratio de conformité est compris entre 4 < R=9,8205 < 10 ce qui
indique que la concentration de la solution utilisée est adéquate.
On peut donc conclure, puisque le ratio de conformité est acceptable, la limite de détection ainsi
établie est acceptée.
3. Fidélité
a. Réplicabilité
Les dix essaies effectuer donne des résultats compris entre 0,00502 mg /ml ˂ [C] ˂ 0,00526
mg/ml.
On conclure selon les résultats obtenus que la méthode d’analyse est réplicable.
43
b. Répitabilité
Résultats analytique
Opérateurs Concentration Aire de pic 𝐲−𝐛
𝒙=
𝒂
Les valeurs obtenues sont homogènes ce qui montrent une précision convenable pour la
méthode analytique.
c. Reproductibilité
Résultats analytique
Laboratoires Concentration Aire de pic 𝐲−𝐛
𝒙=
𝒂
On observe que les résultats obtenus par les différents laboratoires sont semblables
et homogènes.
Donc, la fidélité de la méthode est jugée acceptable.
44
4. Justesse
Pour calculer la justesse nous avons effectuer dans la même concentration détecter par la
méthode d’analyse ([5.10-3 mg/ml]) dix injections , dont les valeurs suggérées sont fournies par
la HPLC-UV .
5*10-3
Les résultats du test de justesse montrent que l’erreur relative ne dépasser pas une valeur
précisée (généralement autour de 10 %). On l’estime par la différence entre la moyenne d’un
nombre fini de valeurs mesurées et la valeur de référence est très faible.
On conclure que la méthode est juste.
1. Objectif
Application de la méthode validée pour le dosage des résidus du carbofurane dans l’eau du
puits, l’eau d’extrémité et le sol, échantillonnés à partir de notre zone d’étude.
2. Propriétés physico-chimiques
45
3. Dosage du carbofurane dans l’eau du puits
Apres filtration d’une quantité d’eau du puits, 1ml d’eau est injecter directement dans la
HPLC-UV dans les mêmes conditions optimisées par la méthode validé précédemment.
Le chromatogramme enregistrer est le suivant :
Un spectre clair et bien séparer est obtenu après l’injection de l’échantillon dans un temps de
rétention de tr = 2,5 min. Il s’agit d’un signale du carbofurane (en comparaison avec l’étude du
carbofurane standard précédente).
En conclusion, la concentration doser dans l’eau du puits est de [CP]= 0,24 g/l.
46
4. Dosage du carbofurane dans l’eau d’extrémités
Un spectre fine et clair est enregistré dans un temps de rétention de tr = 2,5 min. Il s’agit du
carbofurane .
On observe l’apparition d’un autre signale avant le spectre de notre pesticide. Il peut être
l’un de ses métabolites qui sont apparus au cours du processus d’extraction.
En bref, la concertation du carbofurane dans l’eau d’extrémités évaluée par l’équation de la
droite de régression est de [CE]= 0,027 g/l.
47
5. Dosage du carbofurane dans le sol
Le protocole mis en œuvre pour l’extraction du carbofurane à partir du sol est celui d’une
version de la méthode de QuEChERS figurant sur la partie II.
L’extrait final obtenu par cette méthode est directement utilisé pour l’analyse.
Le chromatogramme détecter est ci-dessous :
L’analyse de l’extrait du sol par HPLC est montré la présence du carbofurane à un temps de
rétention de tr = 2,5 min (l’autre spectre est due à la dégradation du carbofurane dans le sol).
En conclusion, la concentration enregistré du carbofurane dans le sol selon l’équation de la
droite de régression est de [CS]= 0,084 g/l.
48
CONCLUSION GENERALE
Nous avons déterminée les paramètres optimaux permettant l’analyse du carbofurane par
HPLC/DAD avec une colonne de type Sunfire C18 de marque Water (4,6*250 mm ; 5µm), à =
194 nm, une phase mobile constituée d’un mélange binaire Acétonitrile-Eau (80:20 ; v/v), à débit
1,4 mL min-1 et une température de 25°C.
Nous avons, par ailleurs, validé la méthode de dosage du carbofurane. Ainsi, nous avons pu
montrer que la méthode de dosage adoptée est conforme, exacte, fidèle et linéaire entre 0,05 mg
mL-1 et 0,001 mg mL-1. La limite de détection et de quantification du carbofurane sont
respectivement de 0,0005 mg mL-1 et 0,0017 mg mL-1.
En conclusion, la méthode optimisée est : rapide, facile à mettre en œuvre, non couteuse,
linéaire , exacte , répétable et reproductible.
Deuxièmement,
Cette méthode validée est appliquée pour le dosage des résidus du carbofurane dans l’eau du
puits , l’eau d’extrémité et le sol , échantillonner à partir d’une zone agricole intégrée dans la région
de rabat-sale-kenitra .
la concentration déterminer du carbofurane dans l’eau du puits , l’eau d’extrémité et le
sol par chromatographie liquide à haute performance sont respectivement de 240mg/kg ,
27mg/kg
et 84 mg /kg.
En conclusion, d’après les limites de tolérance de résidus fixées par la Direction des
aliments du Ministre de l’Agriculture du Développement Rural et des Pèches Maritimes, l’apport
alimentaire maximal de carbofurane serait, en théorie, de 0,1 mg/Kg, qui est une valeur beaucoup
plus faible par rapport à l’apport réel dosé au cours de notre étude.
49
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51
ANNEXE I
52
ANNEXE II
A. Les résultats analytiques de la solution standards du carbofurane à six niveaux de
concentration :
0,5 425,5276
0,1 208,0667
0,05 111,351
0,01 24,4653
0,005 12,0296
0,001 2,7802
53
Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme de Master Sciences et Techniques
Résumé
L'objet de ce travail est la validation d’une méthode de dosage du carbofurane par HPLC/DAD
à polarité de phases inversée.
L’analyse chromatographique a été réalisée sur une colonne de type Sunfire C18 de marque
Water (250 mm * 4,6 mm et une granulométrie de 5 μm) à 25 °C à 194 nm avec une phase mobile
constituée d'Acétonitrile-Eau (80:20, v/v) et à débit de 1,4 mL min-1.
L’intervalle de linéarité est compris entre 0,05 à 0,001 mg mL-1. Les coefficients de corrélation
(R2) des équations de régression sont supérieurs à 0,995. La précision de la méthode est démontrée par
la comparaison avec d’autre laboratoire à différents manipulateurs.
Selon les résultats de la validation, la méthode proposée est simple, conforme, linéaire, exacte
et peut être appliquée à l'analyse du carbofurane à différentes matrices.
Abstract:
The objective of the current study is to develop and validate a reverse-phase HPLC for the
determination of carbofuran.
Chromatographic analysis was performed on a column of type Sunfire C18 de marque Water
(250 mm * 4.6mm grain size of 5 μm) at 25 °C using a diode array detector (DAD) at 194 nm and a
mobile phase was composed of acetonitrile-Water (80:20, v/v) delivered at flow 1,4 mL min-1.
The method is linear in a concentration range from 0,05 to 0,001 mg mL-1. The correlation
coefficients (R2) regression equations are greater than 0.995. The precision of the method is
demonstrated by comparison with other laboratories to different manipulator.
The results of the validation, the proposed method is simple, consistent, linear, accurate and could be
applied to the analysis of carbofurane at different matrices.
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