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Mémoire de Conseiller Technique en Risques Radiologiques: C Sdis

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Mémoire de conseiller technique en

risques radiologiques

APPLICATION DE L’ARRETE DU 26 FEVRIER 2019


RELATIF AUX MODALITES DE GESTION DU RADON
R DANS CERTAINS ETABLISSEMENTS RECEVANT DU

A PUBLIC ET DE DIFFUSION DE L'INFORMATION AUPRES

D
DES PERSONNES QUI FREQUENTENT CES
ETABLISSEMENTS.
4 CONTRAINTES ET ENJEUX POUR LES SDIS ?

2
0
1
9 Référents :
- Lieutenant-Colonel Raphaël DOUET SDIS 67
. Rédacteurs :
- Commandant Stéphane KNOEPFFLER SDIS 35
1 - Capitaine Anthony NICOL SDIS 50
Service des risques technologiques et naturels
ENSOSP
2

RAD4
2

Commandant Stéphane KNOEPFFLER


Capitaine Anthony NICOL

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
Directeur de publication :
Contrôleur Général Hervé HENARD, Directeur de l’ENSOSP

Direction des documents pédagogiques de l’ENSOSP :


Contrôleur Général Hervé HENARD, Directeur de l’ENSOSP

Auteurs :
Commandant Stéphane KNOEPFFLER (SDIS 35)
Capitaine Anthony NICOL (SDIS 50)

Référent :
Lieutenant-Colonel Raphaël DOUET (SDIS 67)

3 3

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
Table des matières
Remerciements ....................................................................................................................................... 5
Résumé.................................................................................................................................................... 6
Abstract ................................................................................................................................................... 6
Introduction ............................................................................................................................................ 7
La radioactivité naturelle … avant-propos ............................................................................................. 8
1 Le Radon - 86Rn : Carte d’identité .................................................................................................. 9
1.1 Caractéristiques ....................................................................................................................... 9
1.2 La radiotoxicité du radon ...................................................................................................... 11
1.3 Le radon dans l’environnement ............................................................................................ 14
1.4 Radon et santé publique en France....................................................................................... 16
2 Recommandations et réglementations relatives aux niveaux d’exposition au radon .............. 18
2.1 La réglementation et les valeurs de références internationales........................................... 18
2.2 La réglementation et les valeurs de références françaises ................................................... 20
3 Les normes et appareils applicables à la mesure de l’activité volumique du radon .................. 26
3.1 L’activité volumique du radon est sujette à d’importantes variations, fonctions de
nombreux facteurs ............................................................................................................................ 26
4
3.2 Les normes françaises encadrant le mesurage de l’activité volumique du 222radon ............ 29
3.3 Les appareils mesurant l’activité volumique du radon ......................................................... 31
4 De l’intérêt pour les SDIS ? ........................................................................................................... 34
4.1 Du point de vue prévention contre les risques d’incendie et de panique ............................ 34
4.2 Du point de vue opérationnel ............................................................................................... 35
4.3 Quid de l’impact de la règlementation applicable au SDIS en tant qu’employeur ? ............ 37
5 Conclusion ..................................................................................................................................... 39
6 Annexes ........................................................................................................................................ 40
6.1 Arrêté du 26 février 2019 ...................................................................................................... 41
6.2 Fiches Radionucléides ........................................................................................................... 46
6.3 Synthèses des plans nationaux d’action ............................................................................... 48
6.4 Frise chronologique ............................................................................................................... 56
6.5 Extraits de la Directive EURATOM 2013/59 du 05 décembre 2013 ...................................... 57
6.6 Extraits de l’ordonnance n°2016-128 du 10 février 2016 .................................................... 60
6.7 Extraits du décret n°2018-437 du 04 juin 2018 .................................................................... 61
6.8 Extraits du décret n°2018-437 du 04 juin 2018 ..................................................................... 64
6.9 Références bibliographiques ................................................................................................. 65

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
Remerciements

Nous remercions tout particulièrement notre référent de mémoire, le Lieutenant-Colonel Raphaël


DOUET, pour la confiance, le soutien et la bienveillance qu’il nous a apportés durant notre étude.

Nous tenons également à remercier toutes les personnes qui ont accordé de leur temps afin de
répondre à nos interrogations et partager leur expérience :

 Le Capitaine David GODIN et M. Nicolas MENARD du bureau Prévention du Conseil Régional

de Bretagne,

 Le Commandant Patrice SCHIAPPARELLI adjoint au chef de Groupement Prévention du SDIS

35,

 Le Commandant Didier LERAY, chef du Groupement Prévention du SDIS 50,

 Le Commandant Rémy PERCQ, chef du Groupement Prévention du SDIS 67,

 Le Pharmacien-colonel Nicolas VOILLOT, Pharmacien-chef, référent NRBCe du SDIS 89, 5


 Le Lieutenant Guillaume CAUBREBRAIS, sapeur-pompier volontaire du SDIS 50,

radioprotectionniste ORANO La Hague,

 Monsieur Denis MAROT, chef du Laboratoire de Surveillance de l’Environnement de l’Institut

de Radioprotection et de Sureté Nucléaire de Cherbourg-en-Cotentin,

 Madame Claudine NOYON, Ingénieure d’études sanitaires - Agence Régionale de Santé

Bretagne,

 Madame Céline VILLE, adjointe au chef de bureau, Division Territoriale de Nantes – Autorité

de Sureté Nucléaire,

 Le Major Claude TORALBA, préventionniste marin-pompier, base navale de Cherbourg

Enfin, nous tenons à remercier plus largement toutes celles et tous ceux qui ont porté un intérêt
particulier à notre démarche.

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
Résumé
Principal représentant de notre exposition à la radioactivité naturelle, le radon, ce gaz invisible
et inodore, possède la capacité, à travers le phénomène dit d’exhalation, d’être transféré d’un
matériau ou d’une roche vers la surface. Elément cancérigène, il peut être retrouvé absolument
partout et créer, en se concentrant dans des bâtiments, des zones potentiellement dangereuses
pour la santé.

Les références, nombreuses en la matière, ont récemment vu apparaître le 26 février 2019 un


arrêté ministériel relatif aux modalités de gestion du radon dans certains établissements
recevant du public, (Ministère des solidarités et de la santé) et de diffusion de l'information
auprès des personnes qui fréquentent ces établissements. Ce texte amène une évolution sur la
prise en compte de concentrations-seuils, appelés niveau de référence, obligeant les exploitants
d’E.R.P. à intervenir dans la régulation voire la réduction des activités volumiques présentes.

Habituellement sollicités en matière opérationnelle concernant le risque radiologique, les SDIS


sont à même de s’interroger sur d’éventuels impacts et contraintes supplémentaires dès lors
que le risque est à étudier sous l’angle de la prévention.

Cependant, l’arrêté du 26 février 2019, de par sa réelle portée réglementaire, la technicité


inhérente au mesurage du radon et le cadre d’intervention des CMIR, est à relativiser en termes
de sollicitations des SDIS.

A l’inverse, si les évolutions liées à la réglementation en matière de santé publique n’influeront


que de manière très limitée sur les SDIS, des interrogations apparaissent sur les évolutions du
6
code du travail en la matière et leur impact sur ces établissements.

Abstract
Main agent of our exposure to natural radioactivity, radon, this invisible and odorless gas, has
the capability, through the commonly known exhalation phenomenon, to be transferred from a
material or a rock to the surface. Carcinogenic element, it can be found absolutely everywhere
and can create, by concentrating in buildings, areas potentially dangerous for health.

An order dated from February 26, 2019 has recently been added to the numerous relevant
regulations in order to give a framework to the management of the risk associated with radon in
premises open to the public and the information to be given to such public. This text leads to a
new way of taking into account the threshold concentrations factor, requiring the ERP operators
to take actions in the regulation or even the reduction of the detected volumetric activities.

Commonly sought on the radiological risk operational aspect, SDIS are led to wonder about
potential additional impacts and obligations as the risk has now to be studied from a prevention
perspective. However, the oder above mentionned, due to its real regulatory scope, the radon
measurement inherent technicity and the CMIR intervention framework, needs to be relativized
in terms of solicitations for SDIS.

Conversely, if the changes linked to public health regulation is to have a very limited impact on
SDIS, the question remains about the Labor Code’s evolutions in this area.

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
Introduction

Le sapeur-pompier est un technicien du risque, un sachant en la matière … qu’il soit sollicité sur un
aspect règlementaire, un aspect opérationnel ou même à la croisée de ces chemins, l’avis de l’expert
qu’il peut représenter est régulièrement sollicité.

Les seules limites que celui-ci peut rencontrer sont donc celles qui sont fixées par le cadre
réglementaire ou celles de ses capacités à intervenir.

En février 2019, lorsque la réglementation sur le radon, déjà dense, évolue vers un nouvel arrêté
relatif « aux modalités de gestion du radon dans certains établissements recevant du public et de
diffusion de l'information auprès des personnes qui fréquentent ces établissements », les SDIS
peuvent légitimement s’interroger sur les contraintes et enjeux susceptibles d’apparaitre.

Nous avons tenté de répondre à cette interrogation en s’appuyant sur le plan suivant :

- Tout d’abord s’appuyer sur la connaissance du risque lui-même en identifiant le radioélément


en question. Ses caractéristiques, sa localisation et la politique de santé publique appliquée
sont autant d’arguments qui orientent vers une prise en compte relative.

- Nous avons ensuite précisé le cadre réglementaire inhérent à cette prise en compte et
notamment les seuils d’activité volumique à retenir.

- Les mesurages de radon étant au cœur de la gestion du radon dans les bâtiments, la 7
troisième partie s’attarde sur les normes ainsi que la capacité de mesurage à obtenir pour
qualifier le niveau d’exposition au radon et évaluer la nature du risque,

- La quatrième partie confrontera effectivement la position éventuelle d’un SDIS aux différentes
attentes et possibilités des textes sur les modalités de gestion du « risque radon » que celui-ci
soit en position de conseiller technique ou potentiel intervenant.

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
La radioactivité naturelle … avant-propos

Fig.1 Exposition moyenne annuelle de la population aux rayonnements ionisants – Bilan IRSN 2015 – Source : IRSN

En France, la dose d'exposition moyenne annuelle aux rayonnements ionisants s’élève à 4,5
millisieverts (mSv) par an et par habitant, dont 3 mSv pour les rayonnements naturels, quand les
examens médicaux (rayonnements artificiels) représentent environ 1,5 mSv.
Ces chiffres représentent des moyennes, et les expositions peuvent varier d'une personne à l'autre en
fonction de l'altitude, de la nature des sols, de l'habitation, de la façon de l'aérer, ou encore de la
fréquence des vols en avion.

La radioactivité naturelle peut-être d’origine cosmique ou terrestre, avec, par ordre croissant 8
d’apparition :

- La radioactivité cosmique : d’origine galactique ou provenant du vent solaire, elle


représente 7% de notre exposition aux rayonnements ionisants

- La radioactivité du corps humain : de l’ordre de 120 Becquerels par kilogramme (Bq/kg),


elle est due à l’ingestion d’aliments contenant des éléments radioactifs qui, après ingestion,
viennent se fixer dans les tissus et les os. Les principaux éléments concernés sont le
potassium 40 (40K) et le carbone 14 (14C)

- La radioactivité des eaux : elle représente 12% de l’exposition moyenne et dépend du


caractère chimique de l’eau et du degré de solubilité des radionucléides. Les eaux minérales
sont plus radioactives que les eaux de surface.

- La radioactivité du sol (ou rayonnement tellurique) : elle représente 14% de


l’exposition moyenne et est émise par de nombreux éléments radioactifs présents dans
l’écorce terrestre, comme l’uranium ou le thorium. Elle varie selon la nature du sol, et est ainsi
cinq à vingt fois plus élevée dans les massifs granitiques que sur des terrains sédimentaires.
La roche granitique, contient des traces d'uranium légèrement radioactif. A titre d’anecdote,
s'asseoir sur un bloc de granit revient à s’exposer aux rayons alpha et gamma émis par
l'uranium et ses descendants.

- La radioactivité de l’air : conséquence directe de la radioactivité du sol, elle est


essentiellement due au radon 222 (222Rn) sous forme gazeuse, lui-même issu de l’uranium
238 (238U) et représente 32% de l’exposition moyenne annuelle de la population soit
plus de 1.5 mSv. Cette composante (la plus importante de l’exposition naturelle) est très
variable. Elle dépend de la richesse du sol en 238U, de la porosité du sol et d’éventuelles zones
de concentration du gaz.

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
1 Le Radon - 86Rn : Carte d’identité

1.1 Caractéristiques
Le radon est l'élément chimique de numéro atomique 86 et de symbole Rn.
Gaz noble radioactif, inodore, incolore et inerte, c'est l'une des substances les plus denses capables de
persister sous forme de gaz dans les conditions normales de température et de pression.
Le radon n'existe pas sous forme de corps stable et possède 3 isotopes naturels, produits par les
radionucléides présents dans l’écorce terrestre. Leur abondance respective dépend par conséquent de
la nature du sous-sol (teneur en 235U, 238U et 232Th) et de leur période.
Le radon 222, un descendant de l’238U, émane en quantité plus faible que le radon 220 (en moyenne
100 fois moins). Il est cependant l’isotope le plus répandu dans l’atmosphère à cause de sa période
suffisamment longue – 3,8235 jours – pour lui permettre de migrer de la roche qui lui a donné
naissance jusqu’à l’air libre, en passant par le sol.
Le radon 220 (thoron), un descendant du 232Th, est le plus abondant des 3 isotopes relâchés par le
sol. Il disparait cependant très vite en raison de sa courte période (55,8 sec.).
Le radon 219 (actinon), un descendant de l’235U, est le moins abondant des isotopes. La teneur en
235
U dans les roches et les sols représente environ 0,73% de celle de l’238U. Du fait de sa courte
période (3,96 s), il n’est quasiment pas détecté dans l’atmosphère et les eaux souterraines.
La constante de désintégration, λ, du 222Rn est égale à 2,1.10-6 s-1, et celle du 220Rn à 1,25.10-2 s-1.
Une activité d’1 Bq correspond donc à 476 600 atomes de 222Rn et 80 atomes de 220Rn.
9
Il est émetteur alpha (α ).

232
Fig. 2 Chaines de filiation du Th, l’235U et de l’238U – Source : Wikipedia

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
L’exhalation est le phénomène qui conduit l’atome de radon produit dans un matériau jusqu’à la
surface. Elle se décompose en 2 étapes : l’émanation et le transport.

Fig. 3 La formation du Radon et sa migration dans l’atmosphère – Source : ASN

L’émanation est le mécanisme par lequel un atome de radon quitte le matériau solide dans lequel il 10
a été produit et parvient jusqu’à l’espace libre des pores.

La désintégration d’un atome de radium conduit à la formation d’un atome de radon doté d’une
énergie cinétique, dite énergie de recul. Celle-ci va permettre à l’atome de radon de parcourir de
quelques dizaines de nanomètres à quelques dizaines de micromètres.

Le radon a peu de mobilité propre, de par sa densité, son absence de réaction chimique et sa
concentration infime. Il est donc transporté, d’une part, par les autres gaz du sol et, d’autre part, par
l’eau du sol.
Les vitesses de transport varient entre plusieurs dizaines de centimètres à plusieurs dizaines de
mètres par heure.
A noter que le temps nécessaire au transport induit une perte de radon par désintégration radioactive
significative (la diffusion du radon à travers 5 m d’air entraine une perte de 90% tandis que 5 cm
d’eau suffisent à générer une perte identique).

Parmi les facteurs de variation de concentration du radon dans l’atmosphère, on trouve :

- Les conditionsatmosphériques et météorologiques (vent, pression atmosphérique,


température, hygrométrie…)
- La nuit, car les inversions de température diminuent fortement la diffusion atmosphérique. Sa
concentration dans l’air peut ainsi augmenter d’un facteur 10 à 100.
- Les espaces confinés (mal ou peu aérés). Sa concentration varie d’un lieu à un autre, même
très proche.
- Le type de roche. Le granite est, par exemple, une pierre très dure mais lorsqu’elle est
observée au microscope, elle apparaît spongieuse. Les caractéristiques des roches (texture,
structure, résistance à l’altération, habitus, cassures, clivage, …) jouent un rôle important
dans l’exhalation du radon.

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
Associé à ces conditions, l’origine du radon dans les bâtiments provient donc :
 Du sol sous-jacent
 De certains matériaux de construction
 Du dégazage des eaux souterraines.

Tandis que sa pénétration dans un bâtiment donné s’effectue par :


 Convection ou diffusion depuis le sol sous-jacent
 Diffusion à travers les matériaux de construction

11

Fig. 4 Modes de pénétration du Radon – Source : Futura-Sciences

1.2 La radiotoxicité du radon


Le risque sanitaire du radon n'est pas lié au gaz lui-même,
mais à ses produits de filiation (Polonium, Bismuth, Plomb)
qui, sous forme d’aérosols, peuvent être inhalés.
A la suite de sa désintégration α , le 222radon va donner
du 218polonium, puis rapidement et successivement
du 214plomb, du 214bismuth, du 214polonium et enfin
du 210plomb à la période beaucoup plus longue de plus de
20 ans.
Ces produits de désintégration à période courte, et surtout
le 210plomb, se retrouvent sous forme libre (appelés
« fraction libre ») de particules nanométriques, ou sont
déposés sur les aérosols (dénommés « fraction
attachée), ce qui permet leur pénétration par les voies
respiratoires et leur fixation dans le poumon.
Ce 210plomb, lui-même radioactif, se désintègre ensuite en
210
bismuth puis en 210polonium, pour enfin obtenir en
moins de 5 mois et « en bout de chaine » du plomb stable Fig. 5 Etats physiques des éléments de
(206plomb). Ces descendants radioactifs fixés dans les la chaine de filiation de l‘238U - Source : ARS
poumons émettent des particules α d'énergie élevée qui
irradient les tissus.

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
Fig. 6 Chaine de désintégration de l’238U avec niveaux d’énergie
Source : le radon, de l’environnement à l’homme – IPSN - Pirard/Robé/Roy - 1998

Un atome de 218Po libère une particule α d’énergie 6,11 MeV en devenant du plomb. Le 214Po lui,
libérera ensuite une autre particule α d’énergie 7,83 MeV pour aboutir au 210Pb et avec une période de
plus de 21,4 ans. La somme de ces deux énergies α, soit 13,94 Mev, est l’énergie potentielle alpha de
l’atome de 218Po. 12
Le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classé le radon comme cancérigène
certain pour le poumon en 1987. A long terme, l'inhalation de radon conduit à augmenter le risque de
développer un cancer du poumon. Cette augmentation est proportionnelle à l'exposition cumulée tout
au long de sa vie.

En France, le radon est la seconde cause de cancer du poumon (environ 3 000 morts par an), derrière
le tabagisme. Cela représente entre 5% et 12% des décès par cancer du poumon en France, le risque
étant fortement aggravé pour les fumeurs. En effet, les fumeurs exposés au radon encourent un
risque majoré, car les substances cancérigènes contenues dans la fumée du tabac et les
rayonnements alpha émis par le radon renforcent mutuellement leurs effets nocifs.

Aux États-Unis, selon l’USEPA (Agence américaine de protection de l'environnement), il est également
la seconde cause la plus fréquente de cancer du poumon, après le tabagisme, causant 21 000 morts
par cancer du poumon par an aux États-Unis.

À fortes doses, son caractère cancérigène sur les populations exposées de mineurs est
statistiquement bien établi, avec ainsi une surmortalité par cancer pulmonaire qui croît linéairement
avec l’exposition cumulée du poumon au radon et à ses descendants. Les études ayant porté sur des
cohortes de mineurs non-fumeurs laissent penser qu'il est un cancérigène pulmonaire humain, même
à des taux couramment rencontrés dans l'air intérieur des maisons.

Enfin, pour l'Organisation Mondiale de la Santé : « L’exposition au radon présent dans le sol et les
matériaux de construction cause, selon les estimations, entre 3 % et 14 % de l’ensemble des cancers
pulmonaires, ce qui en fait la deuxième cause de cancer pulmonaire après la fumée du tabac. »

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
Dans le système d’unités international, l'unité utilisée pour mesurer la concentration d'activité du
radon dans l'air est le becquerel par mètre cube (Bq/m3).

Le coefficient de dose efficace par unité d’exposition adopté pour le radon est issu de la
publication 65 de la CIPR, et est égal à 2,46 × 10−9 Sv par Bq.h.m-3 .

Ce taux correspond à un coefficient de conversion de 1 mSv par an pour 50 Bq/m3.

A titre d’exemple, respirer en permanence un air chargé de radon à 3 000 Bq/m3 conduit donc à une
irradiation de 65 mSv/an, ce qui équivaut, en termes de risque cancérigène comparé, à fumer 20
cigarettes par jour.

D'autres unités sont également utilisées en pratique : le Working Level (WL) est un niveau
opérationnel et donne une indication de l'énergie potentielle alpha par litre d'air.

Par définition, 1 WL est équivalent à 1,3 × 105 MeV en rayonnement alpha par litre d’air et se rapporte
à une teneur en radon dans un environnement intérieur type.

Le Working Level Months (WLM) – niveau opérationnel-mois - est une référence étroitement liée, se
référant à l'exposition à un niveau de travail par mois (ex : 170 h au Canada). 1 WLM correspond à
peu près à l'exposition domestique pendant un an à une atmosphère où l'activité du radon serait de
230 Bq/m3.

Bq/m3 Exemples de concentrations de radon dans l'environnement naturel ou artificiel


13
1 La radioactivité due au radon aux abords des grands océans est d'environ 1 Bq/m3,

La concentration moyenne de l'air extérieur sur les continents s’élève à 10 à 30 Bq/m3.


10 à 30 Sur la base d'études de surveillance, la radioactivité due au radon de l'air intérieur est estimée
être 39 Bq/m3 (avec de fortes variations régionales).
Exposition domestique. La plupart des pays ont adopté 300 Bq/m3 comme seuil d'action pour l'air
intérieur ou comme niveau de référence.
100 à 300
Une exposition cumulée (1 an) de 230 Bq/m3 au gaz radon correspond à 1 WLM
NB : L’OMS préconise le seuil de 100 Bq/m3 dans les habitations depuis 2009

Des concentrations très élevées de radon (>1000 Bq/m3) ont été mesurées dans certaines
maisons construites au-dessus de mines d'uranium ou sur des sols uranifères ou sur un sol très
perméable.
1 000 Au Canada, il y a 20 ans, des mesures étaient recommandées à partir de 800 Bq/m3, mais on
considère maintenant que des actions d'assainissement doivent être entreprises dès
200 Bq/m3 pour ce qui concerne l’air intérieur.
NB : L’OMS préconisait le seuil de 1000 Bq/m3 dans les habitations en 1996

La concentration dans l'air d'une galerie non ventilée d’un centre anti-douleur situé en Autriche
10 000
approche les 43 kBq/m3 avec un maximum de 160 kBq/m3.

Environ 100 000 Bq/m3 ont été mesurés dans les parties basses de la maison d'un ingénieur
100 000 américain d’une centrale nucléaire (Stanley Watras).

Des émissions de 106 Bq/m3 peuvent être mesurées dans les galeries de mines d'uranium non
1 000 000
ventilées.

Fig. 7 Concentrations repères de radon dans l’environnement - Source : Wikipédia

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
1.3 Le radon dans l’environnement
Le radon, à l’instar des roches granitiques, s’étend partout sur le globe. Ainsi, que vous résidiez à
Tolède en Espagne, que vous découvriez la région de Porto au Portugal ou de Quimper dans le
Finistère, voire que votre activité professionnelle vous amène à Gävle en Suède, vous serez
potentiellement exposé à du radon.

14

222
Fig. 8 Carte des flux de Rn en Europe - Source : Université de Bâle - Suisse

Plus localement, les niveaux d’activité


volumique du radon et de ses
descendants enregistrés en France, à
l’air libre et à hauteur d’homme, sont
peu élevés : ils s’échelonnent de
quelques dizaines à une centaine de
Bq/m3, selon les lieux et les heures des
mesures.
Ces mêmes niveaux sont généralement
plus élevés la nuit que le jour, et par
temps d’orage que par temps de neige.
Dans certains bâtiments construits sur
des sols à roches cristallines, ils
s’échelonnent de quelques centaines à
quelques milliers de Bq/m3

Fig. 9 Zones du potentiel d’exhalation en France à


l’échelle communale en 2018 - Source : IRSN

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
Le radon est donc présent partout sur le territoire. Sa concentration est généralement faible dans l’air
extérieur mais peut être parfois élevée dans les bâtiments et, de manière plus générale, dans les lieux
en contact avec le sol à l’aération défectueuse.

Pour rappel, les deux facteurs principaux influençant les niveaux de concentrations mesurées dans les
bâtiments sont : la géologie, (en particulier la teneur en uranium des terrains), et les caractéristiques
des constructions, (l’étanchéité de l'interface avec le sol et les taux de renouvellement de l'air intérieur
notamment).

Ainsi, pour obtenir une cartographie nationale précise, les premières campagnes de mesure du radon
dans les bâtiments ont été lancées au début des années 1980 et se sont poursuivies jusqu’au début
des années 2000. Mises en œuvre par l'IRSN (IPSN) et la Direction Générale de la Santé (DGS), elles
ont conduit à la réalisation d’un total d’environ 13000 mesures sur l’ensemble du territoire
métropolitain.

La concentration arithmétique moyenne en radon dans les habitations, estimée sur la base de ces
mesures, s’élève à 90 Bq/m³ pour l’ensemble de la France, avec des disparités importantes d’un
département à l’autre et, au sein d’un département, d’un bâtiment à un autre. La moyenne obtenue à
Paris est ainsi de 22 Bq/m³ seulement, alors qu’elle est de 264 Bq/m³ en Lozère.

15

Fig. 10 Concentration moyenne dans les bâtiments par département – Edition 2010 - Source : IRSN

La moyenne, corrigée pour le type d’habitat et la saisonnalité, et pondérée par la densité d’habitation
(sur la base de données INSEE par département), est égale à 68 Bq/m³. C’est cette valeur qui, à
l’heure actuelle, reflète le mieux l’exposition moyenne de la population française. Elle est inférieure à
la moyenne arithmétique (90 Bq/m³) car les départements les plus peuplés présentent, en général,
des moyennes plus basses.

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
Les résultats obtenus lors de la campagne nationale de mesure du radon confirment l’influence de la
géologie sur les concentrations moyennes observées. Les moyennes départementales les plus élevées
correspondent ainsi aux départements recoupant les grands massifs granitiques (Massif armoricain,
Massif central, Corse, Vosges, etc.).
En exploitant les connaissances géologiques disponibles à l’échelle du territoire national, l’IRSN a pu
déterminer de façon plus précise la localisation des zones sur lesquelles la présence de radon à des
concentrations élevées dans les bâtiments est la plus probable. Il est désormais possible de connaitre
le potentiel radon de chacune des communes françaises à travers trois catégories :
Zone 1 : zone à potentiel radon faible,
Zone 2 : zone à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers
peuvent favoriser le transfert du radon vers les bâtiments,
Zone 3 : zone à potentiel radon significatif.

16
Fig. 11 Classification des communes en fonction du potentiel radon des formations géologiques - Source : IRSN

1.4 Radon et santé publique en France


Depuis 2005, trois plans d’action nationaux de gestion du risque ont été mis en place, publiant ainsi
les objectifs pour réduire les effets sanitaires du radon. Les actions de ces plans sont articulées autour
de plusieurs axes: d’abord la gestion du risque lié au radon dans les bâtiments existant à usage
d'habitation, ensuite le suivi de la réglementation des lieux ouverts au public et celle applicable aux
travailleurs, et enfin le développement de nouveaux outils de gestion et de diagnostic, et la
coordination politique en matière d'études et de recherche.

Conformément à la Directive 2013/59/EURATOM, qui


demande aux Etats membres de disposer d’un plan
national d’actions pour faire face aux risques à long
terme dus à l’exposition au radon, le 3ème et dernier
plan national d’action 2016-2019 pour la gestion
du risque lié au radon a été rendu public le 26 janvier
2017 sur le site de l'Autorité de Sûreté Nucléaire
(ASN) et sur celui du ministère chargé de la santé.

La stratégie de ce 3ème plan national d’action vise


prioritairement l’information du public et des principaux
acteurs.

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
Fig. 12 Evolution des modalités de gestion du risque Radon en France
en fonction des Plans d’action et des directives Euratom – Source : ASN

La connaissance du risque radon, de la découverte de la « radioactivité induite » par le couple 17


Curie, en passant par la mise en évidence du gaz proprement dit par le physicien allemand Dorn
très peu de temps après, ou encore sa mesure quasi-fortuite en 1984 d’un employé américain de
centrale nucléaire dans son habitation, a évolué dans le temps.

C’est à travers cette connaissance consolidée que l’on a pu voir se dessiner dans le temps des
politiques de santé publique en fonction des régions, des risques induits et de la capacité de
l’homme à mesurer ce fameux risque.

Dans cet esprit, les récentes évolutions réglementaires reconsidèrent une nouvelle fois les seuils à
prendre en compte, et la nécessité de communiquer, voire vulgariser, le risque lié à l’exposition du
radon vers le public concerné (exploitants, propriétaires, public, …)

La partie 2 à suivre permettra, à ce titre, de contextualiser un cadre réglementaire, qui se veut,


comme toute réglementation liée à la radioactivité internationale, dense et évolutif.

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
2 Recommandations et réglementations relatives aux
niveaux d’exposition au radon

2.1 La réglementation et les valeurs de références internationales

2.1.1. L’A.I.E.A.

Les principales exigences internationales recommandées par l’AIEA


(Agence Internationale pour l’Energie Atomique) en matière d’exposition
du public au radon sont d’informer le public sur les niveaux de radon et les
risques associés et d’élaborer un plan d’action national.

Ce plan d’action consiste à établir des niveaux de référence ne dépassant


pas 300 Bq/m3 pour l’habitat et les autres lieux recevant fréquemment
du public, estimer les niveaux de radon et les réduire à des niveaux
optimisés, identifier les régions les plus à risque, et les bâtiments
présentant des caractéristiques les plus propices, ceux les plus largement
fréquentés, etc...

2.1.2 L’UNSCEAR
18
Le Comité scientifique des nations-unies pour l’étude des effets des rayonnements ionisants
(UNSCEAR) est un organisme international formé de scientifiques.
Son objectif n'est pas de définir des normes mais de « définir précisément
l'exposition actuelle des populations aux rayonnements ionisants ».
Son rôle est « d’établir et d’actualiser les connaissances sur les niveaux
d’exposition et les effets des rayonnements ionisants ».
Sur ce point, l’UNSCEAR définit des facteurs de conversion permettant
d’évaluer des doses efficaces liées à une exposition au radon. Or, ces
coefficients de conversion d’une exposition au radon font l’objet de débats, notamment entre
l’UNSCEAR et la CIPR. Ainsi, à partir par exemple d’un même niveau d’exposition (ex : 300 Bq/m3), la
dose efficace estimée diffère de 10% à 30%.

2.1.3 La Commission Internationale de Protection Radiologique - CIPR

La Commission internationale de protection radiologique est une organisation non gouvernementale


internationale qui émet des recommandations concernant la mesure de l'exposition aux rayonnements
ionisants.

La quasi-totalité des réglementations et normes internationales, et des


réglementations nationales en radioprotection, reposent sur ces
recommandations.
La CIPR a, depuis plus de 40 ans (1977), émis des recommandations
spécifiques sur l’exposition au radon à domicile et au travail.

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
En 1993, la CIPR 65 (« Protection contre le radon 222 à la maison et au travail ») préconise des
niveaux d’action dans une plage de 200 à 600 Bq/m3 de concentration de radon dans les
logements, ce qui correspond à une dose efficace annuelle évaluée à 3 à 10 mSv.

En milieu professionnel, et à partir du même objectif de dose efficace, la plage s’étend de 500 à 1500
Bq/m3.

L’hypothèse retenue par la CIPR dans le cadre de ces recommandations successives est une durée
d’exposition approximativement de 2000 heures/an en milieu professionnel et 7000 heures à domicile.
Après réévaluation, cette exposition génère une dose efficace reçue de 4 mSv au travail et de 14 mSv
au domicile.

Les recommandations de la publication 103, datées de 2007, puis réaffirmées en 2014 (CIPR 126) ont
confirmé que les autorités devraient établir un niveau de référence (et non plus niveau d’action) aussi
bas que raisonnablement possible dans la plage de 100 à 300 Bq/m3.

En 2010, la CIPR a publié une nouvelle étude établissant un lien entre le cancer du poumon et
l’exposition au radon (Publication 115 de la CIPR, « Risque de cancer du poumon dû au radon et aux
descendants solides du radon ») : apparaît la notion de niveau de référence maximum de 300
Bq/m3.

Ainsi, en janvier 2018, la publication 137 intitulée «Incorporation de radionucléides en milieu du


travail » définit une exposition standard et recommande, quelque soit le milieu (souterrain,
professionnel ou domestique) un niveau de référence national de 300 Bq/m3 et confirme les doses
efficaces de la CIPR 126.

2.1.4 L’OMS – La CIRC


19
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a publié dès 2009, un manuel spécifique traitant de
l’exposition au radon en milieu clos intitulé « WHO Handbook on Indoor Radon – A Public Health
Perspective ».
Ce document fait le point sur les effets sanitaires de l’exposition au radon, sa mesure (appareils,
protocoles), la réduction de l’exposition au radon, la communication et la mise en place de plans
nationaux.
Il s’agit d’un document constituant une véritable stratégie globale de lutte contre les expositions au
radon. Ces recommandations servent ainsi de références pour la rédaction des recommandations de la
CIPR, ou de normes de bases internationales (directives Euratom). Ainsi, est retenue la valeur de 100
Bq/m3.
De son côté, comme nous l’avons déjà vu, le CIRC a classé le radon comme cancérigène dès 1987.

2.1.5 La directive EURATOM

La directive 2013/59/Euratom du Conseil du 5 décembre


2013 fixant les normes de base relatives à la protection
sanitaire contre les dangers résultant de l’exposition aux
rayonnements ionisants, dont le radon, est entrée en
vigueur en 2014. Elle a été transposée en droit français
par la parution entre autres, des textes suivants et
notamment ceux intéressant la maitrise de l’exposition au
radon :

1- L’ordonnance n° 2016-128 du 10 février 2016 portant diverses dispositions en matière


nucléaire ;
2- Le décret n° 2018-434 du 4 juin 2018 portant diverses dispositions en matière nucléaire ;
3- Le décret n° 2018-437 du 4 juin 2018 relatif à la protection des travailleurs contre les risques
dus aux rayonnements ionisants ;

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
2.2 La réglementation et les valeurs de références françaises

2.2.1 L’ordonnance 2016-128 du 10 février 2016

L’art. L. 1333-6 indique que les estimations de doses dues aux rayonnements ionisants auxquels la
population est exposée sont mises à disposition du public.

L’art. L. 1333-22 expose que les propriétaires ou exploitants de certaines catégories d'immeubles bâtis
situés dans les zones à potentiel radon où l'exposition est susceptible de porter atteinte à la santé,
mettent en œuvre une surveillance de cette exposition, des mesures nécessaires à sa réduction afin
de préserver la santé des individus.

Les zones à potentiel radon, doivent, quant à elles, être définies par arrêté interministériel.

2.2.2 Les décrets n°2018-434 et n°2018-437 du 04 juin 2018

Le Décret 2018-434 du 04 juin 2018 portant diverses dispositions en matière nucléaire - Section 2
« Protection contre l’exposition à des sources naturelles de rayonnements ionisants » - Sous-section
« Réduction de l’exposition au radon », est entré en vigueur le 1er juillet 2018.

Il vient modifier le Code de la Santé Publique en instaurant dans son paragraphe 1 :


- un niveau de référence de l’activité volumique moyenne annuelle en radon à 300 Bq/m3 (Art
R1333-28)
- une division du territoire national en 3 zones fonctions du potentiel d’exhalation du radon du
20
sol (Art R1333-29)
- une mesure de l’activité volumique du radon faite par des dispositifs passifs de mesure
intégrée (Art R1333.30)

Le paragraphe 2 traite quant à lui exclusivement de la gestion du radon dans les ERP et définit les
ERP concernés à savoir :
- Les établissements d’enseignement (dont les internats)
- Les établissements d’accueil collectif d’enfants de moins de 6 ans
- Les établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux avec capacité d’hébergement
- Les établissements thermaux,
- Les établissements pénitentiaires.

Ainsi les règles applicables à ces établissements sont liées soit à la sensibilité du public à la
radiotoxicité du radon (enfants de moins de 6 ans) cumulée au temps passé dans ces établissements,
soit au temps d’exposition particulièrement long, voire permanent, ou bien à l’effet cumulatif d’une
double exposition au radon issue du sol ou bien de l’eau (établissements thermaux).

Le propriétaire, ou l’exploitant de l’ERP, est tenu de réaliser ces mesures lorsque l’établissement se
situe en zone 3 (potentiel significatif) et en zone 1 et 2 si une mesure précédente dépasse le niveau
de référence de 300 Bq/m3 (Art R1333-33).

De même, ces mesures doivent être réalisées soit par l’IRSN, soit par des organismes agréés par
l’ASN. (Art R1333-33 et 36).

Le résultat de la mesure est valable 10 ans ou caduque dès lors que des travaux modifient de façon
significative la ventilation ou l’étanchéité du bâtiment.

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
L’art R1333-34 explique :

1- Dans un 1er temps, en cas de mesure > 300 Bq/m3 :


Le propriétaire de l’ERP met en œuvre des actions correctives visant à améliorer les
caractéristiques du bâtiment aux points de pénétration du radon. L’efficacité de ces actions
doit être vérifiée par une nouvelle mesure à l’issue.

2- Dans un 2nd temps, si la mesure reste > 300 Bq/m3 :


Le propriétaire fait mener une expertise et les travaux nécessaires avec l’objectif d’obtenir des
mesures en dessous du niveau de référence.

Dans ces 2 cas, pour obtenir des mesures en dessous du niveau de référence, le propriétaire dispose
de 36 mois.

Les résultats des deux dernières mesures doivent être affichés et annexés au registre de sécurité, ce
dernier étant tenu entre autres à disposition de la commission de sécurité (alinéa 8°) présidée par
l’autorité de police administrative.

Le Décret 2018-437 du 04 juin 2018 relatif à la protection des travailleurs contre les rayonnements
ionisants vient quant à lui modifier le code du travail.
Il impacte les activités professionnelles exercées en sous-sol et rez-de-chaussée dans les zones
d’exposition au radon (Art R4451-1).

Il réaffirme du point de vue des travailleurs, la valeur de référence de concentration de radon dans
l’air de 300 Bq/m3 en moyenne annuelle (Art R4451-10).
21
Ses articles R4451-13 et 14 précisent que l’employeur doit procéder à une évaluation des risques liés
à l’exposition au radon.

A cet effet, l’employeur est tenu de procéder à des mesurages sur le lieu de travail dès lors que le
niveau de référence est susceptible d’être dépassé.
Si, malgré des mesures de prévention identifiées, le niveau de référence ne peut être respecté, les
résultats de mesurages sont transmis à l’IRSN et à l’ASN.

Les travailleurs exposés au radon sont classés selon les même critères dosimétriques que tout autre
travailleur soumis au rayonnement ionisant (catégories A ou B). Par conséquent, lorsque l’évaluation
dosimétrique « radon » est susceptible de dépasser les 6 mSv/an, la surveillance se fait au moyen
d’un dosimètre à lecture différée. Les caractéristiques de suivi médical, de formation et d’information
restent identiques.

Enfin, une exigence nouvelle est introduite, à savoir celle de la mise en place d’une « zone radon »
lorsque l’évaluation de dose efficace exclusivement liée à ce gaz est susceptible d’être supérieure à 6
mSv par an, en tenant compte d’une durée d’occupation de 2 000 h (art R4451-23).

A titre d’exemple, être exposé sur son lieu de travail annuellement à 300 Bq/m3 engendre une dose
efficace de près de 5 mSv/an.

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
2.2.3 L’arrêté du 26 février 2019

L’arrêté du 26 février 2019 n’est que l’application réglementaire des recommandations internationales,
retranscrites à travers la directive 2013/EURATOM, elle-même traduite en droit national par les
décrets du 04 juin 2018 susmentionnés.

Il abroge l’arrêté du 22 juillet 2004 relatif aux modalités de gestion du risque radon dans les lieux
ouverts au public.

A travers les informations synthétisées dans le tableau ci-dessous, il est possible de prendre la mesure
de l’évolution de la réglementation nationale sur le sujet.

Les territoires concernés

Arrêté du 22 juillet 2004 relatif aux Arrêté du 27 juin 2018 portant délimitation des
modalités de gestion du risque lié au radon zones à potentiel radon
dans les lieux ouverts au public

 Liste de 31 départements prioritaires dans  Liste exhaustive selon le potentiel radon (PR) de
lesquels les propriétaires ou exploitants des lieux chaque commune établie par l’IRSN sur demande
ouverts au public doivent procéder à un ASN fonction des formations géologiques et classées en
mesurage de l’activité volumique du radon 3 catégories

Liste établie à partir des campagnes de Code de la Santé publique (CSP) : Art 1333-29
mesurage menées par l’IRSN de 1982 à 2000.  Le territoire national est divisé en trois zones à
potentiel radon définies en fonction des 22 flux
d’exhalation du radon des sols

 Catégorie/zone 1 : PR Faible
Communes localisées sur les formations géologiques
présentant les teneurs en uranium les plus faibles

 Catégorie/zone 2 : PR faible/facteurs
géologiques Communes situées sur des formations
géologiques présentant des teneurs en uranium faibles,
mais sur lesquelles des facteurs particuliers peuvent
faciliter le transfert du radon vers les bâtiments.

 Catégorie/zone 3 : PR Significatif
Communes qui sur au moins une partie de leur
superficie, présentent des formations géologiques dont
Chevauchement entre les 31 départements prioritaires (2004) les teneurs en uranium sont estimées plus élevées
et les zones d’exhalation du radon à l’échelle communale comparativement à d’autres formations
(2018)

Personnes concernées

Arrêté du 22 juillet 2004 Arrêté du 26 février 2019


R. 231-115 du code du travail

Public et travailleurs Public et travailleurs

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
Seuils de référence

Arrêté du 22 juillet 2004 Art L1333-28 du CSP

Niveau d’action : Niveau de référence dans immeubles bâtis

 < 400 Bq/m3 Activité volumique annuelle moyenne de 300 Bq/m3


 Entre 400 et 1000 Bq/m3
 > 1000 Bq/m3

Catégories de bâtiments concernés

Arrêté du 22 juillet 2004 Art D1333-32 du code de la santé publique


- Les établissements d’enseignements - Les établissements d’enseignements
- Les établissement sanitaires et sociaux avec - Les établissement sanitaires, sociaux et médicaux-
capacité d’hébergement sociaux avec capacité d’hébergement
- Les établissements pénitentiaires - Les établissements pénitentiaires
- les établissements thermaux - les établissements thermaux
+ Les établissements d’accueil collectifs d’enfants <6
ans
Avant le 1er juillet 2020

Obligations de mesurage du radon

Arrêté du 22 juillet 2004 23


Art. R1333-33 du code de la santé publique

Propriétaires de lieux ouverts au public situés Mesurage à la charge du propriétaire ou exploitant des
dans les 31 départements prioritaires ERP concernés

- dans les ERP concernés et situés en zone 3


- dans les ERP concernés et situés en zone 1 et 2 si des
résultats de mesurages antérieurs sont supérieurs à
300 Bq/m3

Périodicité

Arrêté du 22 juillet 2004 Art R1333-33 du code de la santé publique

Décennale Décennale
+ suite à travaux modifiant significativement la
ventilation/étanchéité du bâtiment

Exemption de périodicité si mesurages consécutifs


<100Bq/m3

Mesures réalisées comment et par qui :

Art 6. Arrêté du 22 juillet 2004 Art R1333-36 du code de la santé publique

Selon méthode déterminée conjointement par Dispositifs passifs de mesure intégrée


autorité nucléaire et autorité urbanisme Organismes agréés par l’ASN
Organisme agréé Lecture par organisme accrédité COFRAC

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
Prescriptions

Arrêté du 22 juillet 2004 Art. R1333-34 du code de la santé publique

Niveau d’action < 400 Bq/m3 Niveau de référence > 300 Bq/m3 et < 1000
- Pas d’action correctrice spécifique Bq/m3 :
- Consignes d’aération/ventilation permettant => Mise en œuvre d’actions correctives :
d’améliorer la qualité de l’air intérieur par dilution
- Limiter les remontées de radon (étanchéité)
de la concentration de radon
- Renouveler l’air (Ventilation/aération)
Niveau d’action entre 400 et 1000 Bq/m3 : + Obligation de réalisation d’une contre-mesure sous
- Obligations d’entreprendre des actions 36 mois après réception du rapport
correctrices simples afin d’abaisser l’activité
volumique du radon <400 Bq/m3 et aussi bas
que possible Niveau de référence > 1000 Bq/m3 ou si action
- Si après contrôle, ces actions sont insuffisantes correctives insuffisantes :
=> diagnostic du bâtiment et travaux préconisés
- Réalisation d’une expertise et transmission sous 1
Niveau d’action > 1000 Bq/m3 : mois au préfet
- Mise en œuvre d’action simple sans délais - Réalisation des travaux préconisés par l’expert
- Réalisation immédiate d’un diagnostic du + Obligation de réalisation d’une contre-mesure sous
bâtiment et des mesures correctrices à l’issue 36 mois après réception du rapport
(travaux)

Informations
24
Arrêté du 22 juillet 2004 Art. R 123-51 du code de la construction et de
3
l’habitation
En cas de mesures > 400 Bq/m , le propriétaire
(ou exploitant) transmet au préfet, un rapport - Mise à jour du registre de sécurité avec annexion des
d’intervention, lequel s’assurera de la mise en 2 derniers rapports de mesures
œuvre des actions correctrices Ces documents sont tenus à disposition de tiers
identifiés
Transmission au futur propriétaire en cas de session

Information du public :
Affichage permanent, visible et lisible à l’entrée
principale de l’établissement sous 1 mois

Art. R4451-58 du code du travail

Information des travailleurs :


Le propriétaire (ou exploitant) transmet à l’employeur
les informations afin que ce dernier informe les
travailleurs dans cet établissement des risques liés au
radon et des consignes d’amélioration de la qualité de
l’air intérieur

Art. R1333-35 du code de la santé publique

Information de l’Etat :
En cas d’expertise (Act. Vol. > 1000 Bq/m3),
transmission du rapport au préfet sous 1 mois

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
Le logigramme ci-dessous synthétise les différentes conduites à tenir en matière de gestion du radon
dans les ERP en zone 3 et zones ½ disposant de résultats antérieurs supérieurs à 300 Bq/m3

25

Fig. 13 Schéma synthétique des modalités de gestion du radon dans les ERP – Source : ASN

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RAD4-2019.1
3 Les normes et appareils applicables à la mesure de
l’activité volumique du radon

3.1 L’activité volumique du radon est sujette à d’importantes variations,


fonctions de nombreux facteurs

Les facteurs influents sur l’activité volumique du radon se trouvent en premier lieu, directement au
niveau de l’environnement dans lequel ce gaz se libère et se diffuse, c’est-à-dire la roche, puis au
niveau de l’interface sol/air ambiant (atmosphère ou milieu bâti) et enfin des propriétés intrinsèques
du milieu ambiant.

Ensuite, l’activité volumique de ce gaz, à l’intérieur des bâtiments, est également très variable selon
les propriétés bâtimentaires ou les habitudes des occupants.

3.1.1 Facteurs influençant la mesure de l’activité volumique du radon à l’air libre

Comme évoqué précédemment, la quantité du gaz 222radon est directement proportionnelle à la


teneur en 226radium du sol, puisqu’issue de la désintégration des atomes de radium présents dans les
minéraux constituants les roches.

Cependant, seule une fraction de 222radon réussit à s’échapper du sol, et à atteindre la surface 26
sol/atmosphère puisque la majorité des atomes restent prisonniers du minéral dans lequel ils se
désintègrent.

Cette fraction s’échappant de la roche et atteignant la surface est qualifiée de taux d’émanation du
radon. Ce taux est très variable et peut aller de quelques dixièmes à environ 30%, ceci en fonction
des caractéristiques même du sol (nature, porosité et perméabilité de la roche affleurante, taille des
grains minéraux, humidité du sol etc…) ou bien des conditions météorologiques.

La quantité de 222radon qui s’échappe à l’air libre, rapporté à un temps donné et à une surface donnée
permet de définir le flux surfacique d’exhalation.

Ce flux surfacique d’exhalation du 222radon augmente par exemple avec l’humidité du sol, diminue
avec la pression atmosphérique, varie selon la température etc… par exemple, avec un sol gelé,
recouvert de neige ou couvert d’un film d’eau, le flux d’exhalation peut devenir très faible.

Une fois l’atmosphère atteinte par le 222radon, là encore la concentration, la dispersion/dilution du


radon varient selon des facteurs très divers ; citons naturellement la météorologie (vents, hygrométrie
etc…) ou la topographie.

Les graphiques ci-après mettent clairement en évidence la variabilité de l’activité volumique du radon
dans l’atmosphère extérieure sur 2 intervalles de temps (3.5 jours et une année).

On y constate l’extrême variabilité de l’activité volumique, fonction de multiples facteurs liés aux
caractéristiques atmosphériques: saison, météorologie associée, températures, période
diurne/nocturne etc…

Aussi, peut-on passer d’une activité volumique quasi-nulle à 400-500 Bq/m3, selon la variabilité des
propriétés du milieu atmosphérique.

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
Fig. 14 Exemple de variation de l’activité cyclique journalière de l’activité volumique en atmosphère extérieure
Source : le radon, de l’environnement à l’homme – IPSN - Pirard/Robé/Roy - 1998

27

Fig. 15 Exemple de variation sur un intervalle d’un an de l’activité volumique du radon dans l’air extérieur
Source : le radon, de l’environnement à l’homme – IPSN - Pirard/Robé/Roy - 1998

3.1.2 Facteurs influençant la mesure de l’activité volumique du radon à l’intérieur


d’un bâtiment

Outre les propriétés du milieu atmosphérique, l’activité volumique radon à l’intérieur d’un milieu
fermé, comme un bâtiment, est également variable en fonction de facteurs très divers.
Ainsi et pour rappel, à l’intérieur d’un bâtiment la concentration de radon peut être fonction :
- de la nature du sous-sol en contact avec le bâtiment (c’est-à-dire des formations géologiques
présentant du 226radium)

- des matériaux de construction (ex : mur en granit entre autres …)

- des caractéristiques même de la construction (vide-sanitaire, efficacité VMC et étanchéité du


222
bâtiment, présence d’une cave, nombre d’étage, voies de transfert du radon : canalisations,
escaliers …)

- du mode de vie des occupants (habitude de ventilation par les ouvrants influençant le taux de
renouvellement de l’air intérieur)

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
Ainsi, l’activité volumique du radon peut varier considérablement dans le temps, en fonction du lieu et
du bâtiment précisément concerné.
Comme le démontrent les graphiques suivants, cette activité volumique peut être très différente
selon :
- l’heure de la mesure, en un même point exact de mesure
- l’endroit précis de la mesure (ex : 2 étages différents d’une même maison)
- le lieu géographique de la mesure, appartenant pourtant à la même formation géologique (1
km de distance).

Fig. 16 Exemple d’activité volumique du radon à l’intérieur d’un bâtiment sur une période de 24h
Source : le radon, de l’environnement à l’homme – IPSN - Pirard/Robé/Roy - 1998

28

Fig. 17 Variations de l’activité volumique du radon – Mise en évidence de l’effet de la ventilation naturelle par les ouvrants
Source : le radon, de l’environnement à l’homme – IPSN - Pirard/Robé/Roy - 1998

Fig. 18 Exemple d’activité volumique du radon à l’intérieur d’un bâtiment sur une période de 3 ans
Source : le radon, de l’environnement à l’homme – IPSN - Pirard/Robé/Roy - 1998

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RAD4-2019.1
3.2 Les normes françaises encadrant le mesurage de l’activité volumique
du 222radon
222
3.2.1 La nomenclature des normes de mesurage du radon dans l’air

La procédure de mesure du 222radon dans l’air est encadrée par une norme internationale: ISO 11665
« Mesurage de la radioactivité dans l’environnement – Air : 222radon» - Janvier 2016

Cette norme est structurée en 10 parties qui traitent des aspects suivants :

1- Méthodes de mesure du 222radon et de ses descendants à vie courte


(ISO 11665-1, 2, 3, 4, 5, 6)
222
2- Méthodes de mesure du flux d’exhalation du radon (ISO 11665-7 et 9)
222
3- Méthodes de mesure du coefficient de diffusion du radon (ISO 11665-10)

4- Méthodologies de mesures du 222radon dans les bâtiments - Evaluation de l’activité volumique


annuelle moyenne (ISO 11665-8)

Chacune des normes européennes précitées est classée en norme française selon la nomenclature
suivante : NF M60-763- suivie du numéro européen (ex : NF M60-763-1, NF EN ISO 11665-1).

Pour ce qui nous concerne, nous ne nous intéresserons qu’à certaines méthodes de mesure du radon
et de ses descendants à vie courte.
29
222
L’ISO 11665-1 Mesurage de la radioactivité dans l’environnement – Air : radon indique qu’il existe 3
méthodes pour le mesurage de l’activité volumique du 222radon et de ses descendants :

 Méthodes de mesure ponctuelle :

La mesure ponctuelle est un mesurage fondé sur un prélèvement effectué sur une période
inférieure à 1 heure, en un point donné de l’espace, associé à une analyse (comptage) effectué
simultanément ou de façon postérieure.

 Méthodes de mesure en continu :

La mesure continue est un mesurage par prélèvement continu d’un volume d’air sur une
période donnée (ou par pas d’intégration de 1 min. à 120 min.) associé à une analyse simultanée ou
différée.

 Méthodes de mesure intégrée :

La mesure intégrée est un mesurage par prélèvement continu d’un volume d’air par
accumulation au cours d’une période donnée de grandeurs physiques (désintégrations, traces
nucléaires…) associé à une analyse postérieure à la période d’accumulation.

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Fig. 19 Durée de prélèvement pour les différents types des prélèvements
Source : Norme NF M60-763-1, NF EN ISO 11665-1 – Janvier 2016

Pour ce qui nous concerne, nous ne nous intéresserons qu’aux méthodes de mesurages ponctuels et
continus de l’activité volumique du 222radon.
En effet, les méthodes de mesurages intégrés ont essentiellement une utilité afin de calculer et
d’extrapoler à long terme l’exposition d’un individu ou groupe donné.

3.2.2 Les méthodes de mesurage ponctuel de l’activité volumique

Les méthodes de mesures ponctuelles sont détaillées dans l’ISO 11665-6 datée de janvier 2016. 30
Le mesurage de l’activité volumique ponctuelle moyenne du 222radon repose sur 2 phases :

 Le prélèvement ponctuel actif d’un volume d’air préalablement filtré et représentatif


de l’atmosphère étudiée à un instant donné. Cet échantillon est introduit dans une chambre
de détection

 Le mesurage de la grandeur physique (photons, nombre d’impulsions…) lié au


rayonnement émis par le 222radon et/ou ses descendants au sein de la chambre de détection.

Le protocole de mesure (volume, lieu et positionnement de la mesure) est détaillé et ses paramètres
sont systématiquement définis en fonction de l’objectif de la mesure.

Parmi les sept types de mesures qui satisfont aux exigences de la norme ISO 11665, seules deux
méthodes sont compatibles avec une mesure ponctuelle et présentées au sein de l’ISO 11665-6, que
nous détaillons ci-après.

3.2.2.1 La scintillation de sulfure de zinc activé à l’argent ZnS(Ag)

Cette méthode repose sur le principe de la scintillation, c’est-à-dire la propriété d’un milieu
scintillant, ici en l’occurrence le sulfure de zinc activé à l’argent, d’émettre des photons après avoir été
excité par une particule alpha en retournant à son état fondamental.

Ces photons alors émis sont ensuite détectés par un photomultiplicateur et convertis en signal
électrique mesurable.

Ce phénomène de scintillation peut également être exploité pour la détection des descendants solides
du radon qui pourraient être collectés préalablement sur un filtre.

Par exemple, l’ISO 11665-6 présente l’utilisation des fioles scintillantes pour cette mesure ponctuelle
de l’activité volumique.

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3.2.2.2 La spectrométrie gamma

Cette méthode consiste à adsorber le 222radon sur du charbon actif placé dans un conteneur et sur
lequel est réalisée une spectrométrie gamma de ses descendants (214Bismuth et 214Plomb)

La norme précise clairement que le résultat de la mesure ne peut être interprété qu’au regard de la
durée de la mesure en un lieu donné rapporté aux variations importantes que peut présenter l’activité
volumique du radon.

3.2.3 Les méthodes de mesurage en continu de l’activité volumique


Les méthodes de mesures continues sont détaillées dans les normes ISO 11665-1 et 5 datées de
janvier 2016

3.2.3.1 L’ionisation de l’air

Cette méthode traditionnelle consiste à mesurer la différence de potentiel sous tension électrique des
paires d’électrons-ions crées par la particule ionisante.

En fixant les descendants solides sur un filtre, seul le radon se diffuse au sein de la chambre
d’ionisation. Le signal électrique alors détecté est proportionnel à l’activité volumique du radon, qui
devient alors mesurable. 31

3.2.3.2 La spectrométrie alpha

Cette méthode utilise un matériau semi-conducteur (ex : diode de silicium) qui va convertir l’énergie
reçue d’une particule alpha en charges électriques. Ces charges électriques sont converties en
impulsions dont l’amplitude est proportionnelle à l’énergie des particules incidentes émises par le
radon et ses descendants.

3.3 Les appareils mesurant l’activité volumique du radon

Une recherche auprès de de fournisseurs possédant une certaine expertise dans le domaine de la
mesure de l’activité volumique du radon et une interview d’un agent de radioprotection d’ORANO nous
ont permis d’identifier les principaux appareils sur le marché et dont voici à suivre le tableau
synthétique et non exhaustif.

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Dénomination Méthode de
Fabricant Présentation Objet mesure utilisée
de l’appareil

Surveillance
continue des Chambre
BERTIN- ALPHAGUARD concentrations en d’ionisation
INSTRUMENT Moniteur radon radon Spectrométrie
Mesure continue alpha

Surveillance
continue des
concentrations en Chambre
radon par mesure d’ionisation
ALGADE de radioactivité du
RadHome HR3 218
Spectrométrie
Plomb et alpha
extrapolation
Mesure continue

Fioles scintillantes
Kits pour
associées à un Scintillation avec
ALGADE mesures
photomultiplicateur photomultiplication
ponctuelles du
Mesure ponctuelle
radon
32
Mesure ponctuelle
de l’énergie alpha
potentielle
volumique (EAPv) Spectrométrie
ALGADE MEAP V des descendants alpha
du 222radon
Mesure ponctuelle

ALGADE AER+ Dosimètre


électronique Diode de silicium
portable Spectrométrie
Mesure continue alpha
BERTIN- ALPHAE
INSTRUMENT

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3.3.1 L’Alphaguard de Bertin-Instrument
222
L’AlphaGuard est l’appareil de référence en matière de mesure de l’activité volumique du radon.

L’AlphaGuard est un appareil portable, assurant une mesure en continu du 222radon, grâce à une
spectrométrie alpha en utilisant le principe de la chambre d’ionisation. Les descendants solides du
radon fixés sur des aérosols sont bloqués par un filtre. Seule l’activité volumique du 222radon est ainsi
détectée et mesurée.

Son intérêt est qu’il permet de montrer les variations des concentrations 222radon pendant la durée
des cycles de mesures qui peuvent être cadencés toutes les 1 à 60 minutes.
Il est particulièrement sensible puisque sa plage de mesure s’étend de 2 Bq/m3 à 2 MBq/m3.

Ses mesures en continu permettent de procéder à des diagnostics sur l’influence de paramètres variés
impactant la concentration de radon : portes et fenêtres fermées, VMC à l’arrêt, en fonctionnement,
aération importante, pièce habitée...

A titre d’exemple, cet appareil a été utilisé pour une mesure de l’activité volumique du radon durant
l’été 2019 dans l’école de la commune de Sainte-Pazanne (44) par l’IRSN (comité de suivi du 29 août
2019).

3.3.2 L’AlphaE de Bertin-Instrument

L’AlphaE est un appareil portatif individuel de mesure continue de la concentration de radon et de 33


l’exposition des personnes (doses reçues)
Il repose sur le principe de la spectrométrie alpha au moyen d’une diode de silicium.

Sa gamme de mesure va de 20 Bq/m3 à 10 MBq/m3 pour des plages de mesures allant de 1 min. à 12
heures. Il permet donc des mesures de concentration relativement fines et exploitables, eu égards aux
valeurs de références nationales ou internationales.

Malgré tout, ces plages de mesure rendent ces mesures moins fiables.

3.3.3 Le kit de fioles scintillantes d’ALGADE

Ce kit est destiné à des mesures ponctuelles, donc en un point donné à un moment donné.
Il est constitué de fioles en verre avec à l’intérieur un revêtement en sulfure de zinc dans lequel est
aspiré un volume précis d’air. Outre divers accessoires, la mesure se fait au moyen d’un compteur
disposant d’un photomultiplicateur associé à un compteur d’impulsions.

3.3.4 Le MEAP V d’ALGADE

Il s’agit après aspiration sur un filtre de mesurer, par spectrométrie alpha, l’Energie Alpha Potentielle
volumique (EAPv) des descendants solides à vie courte du 222radon. Il s’agit donc d’une mesure
ponctuelle.

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4 De l’intérêt pour les SDIS ?

4.1 Du point de vue prévention contre les risques d’incendie et de


panique
Les éléments constitutifs du risque « radon » évoqués précédemment (conditions nécessaires à
l’augmentation du risque / moyens d’actions / diagnostic spécialisé et normé) le définissent comme un
risque sanitaire chronique.

En le définissant comme tel, on écarte mécaniquement l’étude et l’appropriation du risque « radon »


par les services prévention, puisque celui-ci n’entre pas dans les critères traités par le Code de la
Construction et de l’Habitation (CCH) sur la protection contre les risques d’incendie et de panique dans
les immeubles recevant du public (décret du 31 octobre 1979 modifié).

Si par reflexe nous faisons naturellement un rapprochement entre la sécurité au sein des ERP avec les
SDIS et leurs services prévention, l’absence de traduction dans le Règlement de Sécurité Contre
l’Incendie relatif aux Etablissements Recevant du Public (arrêté du 25 juin 1980 modifié) relativise
directement la responsabilité du préventionniste en la matière.

En effet, sans inscription au CCH, la sous-commission en charge de l’ERP ne sera pas


réglementairement tenue de contrôler les rapports de vérifications, que celles-ci soient effectuées par
des organismes agréés par le ministre de l’intérieur ou par des techniciens compétents, comme par
exemple la vérification :

 des SSI A et B,
 des installations d’extinction automatique de type sprinkleur,
34
 des installations électriques,
 des installations de désenfumage,
 des moyens de secours.

Cependant, pour faire un parallèle sur les risques liés à une exposition à l’amiante dans un ERP, pour
prendre l’exemple d’un risque sanitaire potentiel à long terme, le SDIS, sans être habilité à émettre un
avis sur le risque « radon », pourrait cependant être sollicité.

Cette sollicitation pourrait prendre la forme, dans le cadre de la commission consultative


départementale de sécurité et d’accessibilité, d’un contrôle sur pièce d’un dossier technique « radon »,
comme le souhaite la circulaire du 14 juin 2006 relative à la protection de la population contre les
risques sanitaires liés à une exposition à l'amiante dans les immeubles bâtis (Modalités de contrôle de
la mise en œuvre de la réglementation – article 3).

Ensuite, de manière intéressée, si la commission de sécurité ne possède pas de prérogatives


coercitives ou préventives à l’adresse d’un exploitant ou d’un propriétaire d’ERP vis-à-vis du risque
« radon », rien n’interdit au préventionniste de relever les informations existantes et les traduire à
destination des services du SDIS (Service Prévision, Equipe spécialisée RAD, …), ni même de prêter
son concours quant à la compréhension d’un risque et d’un texte qui lui est lié.

Ainsi, dans cette optique de pédagogie et d’accompagnement, il peut être proposé aux services
prévention des SDIS de se prémunir des différentes interrogations en adressant aux préventionnistes
une fiche d’information relative au risque « radon ». Cette fiche aura pour objectif simple de
vulgariser, mais également de relativiser, une problématique sanitaire de long terme.

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4.2 Du point de vue opérationnel

4.2.1 Aspect « Prévision - Préparation à l’intervention »

L’information d’un établissement soumis au risque « radon » avec mise en place de « zone radon »
peut être considérée comme une caractéristique d’une potentielle zone d’intervention.

En effet, l’intégrer sur un plan d’établissement répertorié permet au Commandant des Opérations de
Secours et/ou au conseiller technique risque radiologique d’adapter la prise en compte de
l’intervention. Sur cette base, ils auront la possibilité :

 d’adapter leurs reconnaissances et leurs idées de manœuvre


 de communiquer avec les intervenants
 d’adapter les niveaux de protection des intervenants
 de poser les bases d’une communication avec les exploitants et les élus (dans l’esprit de
l’arrêté du 20 février 2019)

Cette donnée peut également servir de base à l’information et à la formation de nos équipes « risques
radiologiques ». Des séances de formation de maintien et de perfectionnement des acquis (FMPA RAD
2 – RAD 3) peuvent tout à fait s’envisager sur la prise en compte du risque « radon », à travers
notamment des travaux pratiques sur la base d’établissements répertoriés, identifiés comme
présentant des activités volumiques significatives.

Ces séances auraient l’avantage de concrétiser la notion de radioactivité naturelle à travers des zones 35
d’intervention qui constituent le quotidien des intervenants et de travailler sur les conséquences que
pourraient induire des interventions en zone « radon ».

En s’appuyant une nouvelle fois sur le parallèle qu’a constitué la problématique amiante pour les
intervenants, nos FMPA en la matière pourraient aussi être l’occasion de faire le lien, et donc d’être
proactifs, avec des sujets d’actualités comme la prise en compte de la toxicité des fumées et la
décontamination des EPI.

4.2.2 Aspect opérationnel du point de vue de l’équipe spécialisée « Risques


Radiologiques »

Au vu des différents éléments exposés précédemment, quelles interrogations peuvent faire jour aux
intervenants sapeurs-pompiers qualifiés RAD en cellule mobile d’intervention radiologique constituée
(CMIR) :

 Le SDIS, à travers sa CMIR, peut-il être sollicité par un exploitant pour effectuer
un mesure d’activité volumique ?

 Une CMIR a-t-elle la capacité d’effectuer de telles mesures ?

 Une mesure effectuée par une CMIR peut-elle être perturbée par la présence de
radon dans une pièce ?

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


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 Le SDIS, à travers sa CMIR, peut-il être sollicité par un exploitant pour effectuer
une mesure d’activité volumique ?

L’intérêt d’un tel mesurage peut bien évidemment se situer dans la qualification du risque radiologique
et la confirmation de présence de radioélément(s). Or, mis à part le cadre d’une intervention dans un
ERP qui n’aurait jusque-là pas été identifié, la mesure ponctuelle ne saurait être justifiée pour
constituer un diagnostic, pour deux raisons essentielles.

La première relève du champ de compétence des équipes spécialisées RAD qui ne retient pas le
diagnostic comme une action entrant dans le cadre des missions (Titre 2 – Chapitre 2 du Guide
National de Référence Risques Radiologiques).

La seconde raison est une problématique d’agrément : les SDIS, à travers leurs équipes spécialisées
RAD, ne sont pas des organismes agréés avec l’ensemble des réponses normatives qui sont à assumer
en la matière (cf. Partie III-1° du mémoire). Ils n’ont donc tout simplement pas l’habilitation pour
établir un diagnostic en lieu et place d’un organisme agréé ou de l’IRSN.

 Une CMIR a-t-elle la capacité technique d’effectuer de telles mesures ?

Fondamentalement, oui. Une CMIR est réglementairement constituée pour qualifier le risque
radiologique, en déterminant ou confirmant la nature du risque radioactif à travers des mesurages
d’irradiation ou de détection de la contamination, et en détectant une contamination atmosphérique
(Titre 2 – Chapitre 2 du Guide National de Référence Risques Radiologiques). En cela, elle a
effectivement la possibilité de caractériser les rayonnements α et β du radon et de ses descendants.

Cependant, les appareils abordés dans la partie III de ce mémoire ne correspondent pas aux capacités 36
opérationnelles des CMIR (Titre 2 – Chapitre 3 – 3-3 du Guide National de Référence Risques
Radiologiques), notamment à travers le mesurage de l’activité volumique ou de l’énergie alpha
potentielle volumique (EAPv).
Les appareils de spectrométrie gamma, que l’on voit progressivement armer les CMIR, ne sont pas
adaptés à de tels mesurages. Or, c’est la spectrométrie alpha, aujourd’hui absente des dotations
CMIR, qui est aujourd’hui requise pour ce type d’analyse.

Ensuite, la démonstration effectuée en partie III de ce mémoire sur la forte variabilité de l’activité
volumique, en fonction du temps, du lieu et du bâtiment concerné, nous amène à considérer un
éventuel mesurage effectué par une CMIR comme une mesure ponctuelle. Or, la mesure ponctuelle
de l’activité volumique du radon est, par définition, non significative donc inexploitable, en terme de
résultat.
Pour rappel, seul le mesurage intégré de longue durée (plusieurs mois) est utilisé pour estimer la
valeur moyenne annuelle de l’activité volumique et ainsi évaluer l’exposition de l’homme au radon.

 Une mesure effectuée par une CMIR peut-elle être perturbée par la présence de
radon dans une pièce ?

La présence de radon dans une pièce pourrait difficilement biaiser un mesurage puisque, pour rappel,
le coefficient de dose efficace par unité d’exposition adopté pour le radon est égal à
2,46 × 10−9 Sv par Bq.h.m-3.

Ainsi, pour prendre l’exemple d’une pièce avec une activité volumique* de 300 Bq/m3 dans laquelle un
mesurage pourrait être effectué, le débit de dose ambiant théorique serait de 300 x 2,46.10-9 soit
environ 0,75 μSv/h

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Alors que dans le cas d’une pièce aveugle non ventilée, avec une activité volumique de 1500 Bq/m3
dans laquelle un mesurage pourrait être effectué, le débit de dose ambiant théorique serait ainsi
d’environ 3,7 μSv/h

Le biais que l’on pourrait rencontrer sur un mesurage dépendra bien évidemment du volume dans
lequel s’effectue la démarche : activité volumique, fonctionnalité, débit de ventilation de la pièce …

Ainsi, une activité volumique supérieure ou égale à 1000 Bq/m3** correspondrait au débit de dose
retenue pour définir le périmètre de sécurité, à savoir 2,5 μSv/h.

Il reste difficile d’évoquer un biais à la mesure sans mentionner celui que pourrait représenter la
détection à la sonde α sur une cartouche ARF lors d’une intervention ou d’une manœuvre en « zone ».
Intéressante en terme de qualification du risque radiologique, la mesure du rayon α ne se faisant
qu’en surface, il nous sera impossible de quantifier la quantité absorbée par le filtre (plus épais qu’un
filtre pour prélèvement d’air). L’impact réel, à travers cette mesure, aura été obligatoirement minoré.

Des mesures d’irradiation auront donc une faible probabilité d’être perturbées à hauteur des activités
volumiques pouvant être rencontrées dans les ERP.
Quant à des mesures de contamination surfacique et en l’absence d’appareil de spectrométrie alpha, il
nous parait difficile de discriminer l’origine du rayonnement qu’il soit artificiel ou naturel.

* : la concentration moyenne française dans les bâtiments est de 90 Bq.m-3 (moyenne arithmétique) et de 68
Bq.m-3 (moyenne pondérée par la densité d’habitation)
** : moins de 550 mesurages ont été effectués à plus de 1000 Bq.m-3 lors des campagnes de mesure dans les
lieux ouverts au public entre 2005 et 2015. Ces campagnes représentaient plus de 14000 mesurages.
37

4.3 Quid de l’impact de la règlementation applicable au SDIS en tant


qu’employeur ?

Si ce mémoire s’est focalisé sur les éventuelles contraintes liées à l’évolution de la réglementation en
terme de prise en compte du radon dans certains ERP, il est difficile de ne pas évoquer les contraintes
émergentes dans les lieux de travail.

En effet, on peut noter deux évolutions réglementaires récentes et complémentaires faisant évoluer le
code du travail : le décret n° 2018-437 du 4 juin 2018 relatif à la protection des travailleurs contre les
risques dus aux rayonnements ionisants et l’instruction DGT/ASN/2018/229 du 2 octobre 2018 relative
à la prévention des risques d’exposition aux rayonnements ionisants.

Trois évolutions notables mentionnées sont à prendre en compte :

 D’abord une application du texte pour les employeurs susceptibles d’avoir des « activités
professionnelles exercées au sous-sol ou au rez-de-chaussée de bâtiments situés dans les
zones où l'exposition au radon est susceptible de porter atteinte à la santé des travailleurs
définies en application de l'article L.1333-22 du code de la santé publique, ainsi que dans
certains lieux spécifiques de travail ».

 Un niveau de référence de la concentration d'activité du radon dans l'air revu de 400 à 300
Bq/m3 en moyenne annuelle.

 Délimiter et signaliser les zones radon dans lesquelles les travailleurs seraient exposés au-delà
de 6 mSv/an en dose efficace en considérant une occupation à temps complet.

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La gestion du radon par l’employeur telle qu’envisagée peut se synthétiser par le logigramme ci-
dessous.

Fig. 20 Gestion du radon dans les lieux de travail – source ASN

Les différents échanges en la matière, et notamment notre entrevue du 19 septembre 2019 avec Mme
VILLE de l’ASN, ont confirmé que la mise en place du cadre réglementaire sur la question était loin de
38
signifier une application à court terme par les différents acteurs.

Un nouveau guide à destination des employeurs est en cours de rédaction au sein du ministère du
travail. Ce document pour la gestion du risque lié au radon évoque la possibilité d’auto-mesurages
post-travaux en lien avec le nouveau texte.
Il est peut-être d’ailleurs significatif de noter que l’actuel guide mis en ligne sur le site internet du
ministère du travail évoque toujours un niveau de référence à 400 Bq/m3 , et ne fait qu’évoquer dans
son éditorial ou sa rubrique « perspectives » un prochain abaissement du niveau d’activité volumique
en radon à 300 Bq.m-3 , selon les nouveaux critères prévus par la directive 2013/59/EURATOM.

Le déploiement à court terme reste lui aussi à relativiser dans la mesure où, selon les retours de notre
interlocutrice à l’ASN, l’inspection du travail n’a pas déterminé comme prioritaire un sujet en cours de
réécriture. Il n’en demeurera pas moins que la réglementation est en vigueur, et qu’à ce titre, tout
employeur, et donc tout SDIS, pourra potentiellement être confronté à ces problématiques.

Le retour d’expérience en cours du Pharmacien-colonel Nicolas VOILLOT, Pharmacien-chef et référent


NRBCe du SDIS de l’Yonne, n’en sera que plus instructif et pourra en cela constituer une base de
travail intéressante. Ainsi, le cas d’une manœuvre classique de recherche de source avec suspicion de
contamination dans des locaux du SDIS qui « dégénère » suite à la détection d’une contamination α à
la sonde SAB indiquant 40 coups/sec pourrait intéresser tout DDSIS potentiellement concerné.

Bien que la manœuvre sur un plan opérationnel ait été parfaitement gérée, ce sont bien les
conséquences qui ont pris des proportions insoupçonnées, puisqu’après un signalement en CHS, des
campagnes de mesures par organisme agréé ont été lancées, et ont permis de mettre en évidence
une cartographie avec des points à 1000 Bq/m3 maximum.
Après des travaux de ventilation, un apport dans le dossier médical d’une dizaine d’agents exposés et
l’achat d’appareil de mesure en continue de type ALPHAGUARD (cf. partie III), l’approche radon dans
les bâtiments devient aujourd’hui une servitude au sein du SDIS 89.
La finalisation de ce prochain retour d’expérience à travers une diffusion à l’ensemble des CTZ et CTD
RAD de France (accompagné d’un prochain sujet de mémoire RAD 4 ?) pourrait offrir à l’ensemble des
SDIS, une première approche quant au traitement d’une problématique en devenir.

Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


RAD4-2019.1
5 Conclusion
A travers les quelques lignes de ce mémoire, nous avons tenté de démontrer que la prise de
conscience progressive et la réglementation consécutive ne cessent de prendre en considération le
risque « radon », risque sanitaire majeur, qui s’avère être au même niveau que la mortalité routière.

En premier lieu, ce mémoire s’est attaché à répondre de manière presque brute à l’impact d’un texte
sur nos missions en lien avec les établissements recevant du public. En effet, cette réglementation ne
semble pas impacter directement les SDIS dans leur cœur de métier qu’est la prévention contre les
risques d’incendie et de panique dans les ERP.

Cependant, et pour ouvrir la réflexion, le préventionniste, de par sa position privilégiée, préalablement


sensibilisé au risque « radon », pourra remplir un rôle de pédagogie et de conseil vis-à-vis de l’autorité
de police administrative et des propriétaires ou exploitants.

Ensuite, et pour poursuivre l’ouverture de la réflexion, ce mémoire s’est orienté du point de vue des
équipes spécialisées en risques radiologiques. Et pour parler « technique », rien ne nous indique
qu’un chef de CMIR non averti ne soit pas induit en erreur par la présence de radon et de ses
descendants solides lors d’un contrôle de contamination courant. Une intervention, une manœuvre,
une démonstration pourraient révéler la présence d’une contamination alpha, supposée tierce, alors
que liée au phénomène d’exhalation de radon dans un local. En cela, les différents retours
d’expériences collectés nous ont confirmé le potentiel trouble que pourrait générer la découverte de
contamination alpha insoupçonnée lors de la mise en œuvre de nos « moyens RAD ».

A l’inverse, la contamination alpha, liée à la présence de radon, ne semble pas suffisante pour 39
« masquer » une contamination alpha autre, qui pourrait être liée à la présence d’une source
radioactive, eu égard à sa faible activité. Tandis que sur un aspect matériel, nous avons pu constater
que ces équipes ne disposent, à ce jour, pas de moyen de spectrométrie alpha leur permettant de
discriminer une contamination alpha liée au radon d’une autre contamination alpha liée à un
radioélément exogène, renforçant ainsi la confusion des intervenants sur un rayonnement redouté.

Au-delà de ces troubles possibles, il convient de relativiser l’impact sanitaire auprès de nos
intervenants, puisque, la présence de radon ne présente, la plupart du temps, pas de risque d’un
point de vue de la protection des personnels (temps d’exposition très réduit), et ne nécessite pas de
protection autre que celles employées traditionnellement dans des situations et milieux similaires.
N’oublions pas que le radon représente un enjeu sanitaire, certes, mais dont l’aspect majeur
s’explique par des durées d’exposition de long terme.

Ainsi, et de manière à pouvoir aborder ce risque à l’enjeu croissant, il semble opportun de proposer
une formation à l’adresse des équipiers, jusqu’aux conseillers techniques en risques radiologiques,
visant à faire prendre conscience de cette problématique sanitaire, pouvoir la dimensionner, et enfin
d’en comprendre les enjeux opérationnels (analyse de la localisation – R-1/Rdc, connaissance des
potentiels radon locaux, etc….)

En revanche, et pour conclure, les SDIS risquent de se voir confronter au risque « radon », non pas
dans le cadre de leur cœur de métier, mais plutôt en qualité d’employeur. A ce titre, la
réglementation, issue de décret n°2018-437 visant la protection des travailleurs contre les
rayonnements ionisants, impose au SDIS les mêmes obligations que tout employeur vis-à-vis du
radon. A ce titre, et notamment dans les départements les plus exposés, il conviendrait d’assurer un
dépistage afin d’éviter une exposition des personnels dans le cadre de leur activité professionnelle.

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RAD4-2019.1
6 Annexes

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RAD4-2019.1
6.1 Arrêté du 26 février 2019 relatif aux modalités de gestion du radon dans
certains établissements recevant du public et de diffusion de l’information
auprès des personnes qui fréquentent ces établissements

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6.2 Fiches Radionucléides

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Application de l’arrêté du 26 février 2019 – Contraintes et enjeux pour les SDIS


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6.3 Synthèses des plans nationaux d’action

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Le 3ème plan d’action national : 2016-2019 pour la gestion du risque lié au radon

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6.4 Frise chronologique

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6.5 Extraits de la Directive EURATOM 2013/59 du 05 décembre 2013
Directive 2013/59/Euratom du Conseil du 5 décembre 2013 fixant les normes de base
relatives à la protection sanitaire contre les dangers résultant de l’exposition aux
rayonnements ionisants.
La présente directive entre en vigueur le 06-02-2014.
Elle est transposée en droit interne par les Etats membres au plus tard le 06-02-2018.
Transposition complète de la présente directive par les textes suivants :
1- Loi n° 2015-992 du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la
croissance verte (article 128) ;
2- Ordonnance n° 2016-128 du 10 février 2016 portant diverses dispositions en matière
nucléaire ;
3- Décret n° 2018-434 du 4 juin 2018 portant diverses dispositions en matière
nucléaire ;
4- Décret n° 2018-437 du 4 juin 2018 relatif à la protection des travailleurs contre les
risques dus aux rayonnements ionisants ;
5- Décret n° 2018-438 du 4 juin 2018 relatif à la protection contre les risques dus aux
rayonnements ionisants auxquels sont soumis certains travailleurs.

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6.6 Extraits de l’ordonnance n°2016-128 du 10 février 2016 portant diverses
dispositions en matière nucléaire

Art. L. 1333-3.-Doivent être justifiées, en ce sens qu'elles doivent présenter plus d'avantages
que d'inconvénients, les décisions d'engager les actions destinées à :
… 3° Prévenir ou réduire un risque lié à une exposition à une source naturelle de
rayonnements ionisants.
Sont exclues des expositions à des sources naturelles de rayonnements ionisants
mentionnées au 3° celles résultant de la présence de radionucléides naturels dans le corps
humain, des rayonnements cosmiques au niveau du sol, et des rayonnements provenant de
radionucléides, autres que le radon, présents dans la croûte terrestre non perturbée.
« Art. L. 1333-6.-Les estimations de doses dues aux rayonnements ionisants auxquelles la
population est exposée ou susceptible de l'être sont mises à disposition du public.

« Section 4
« Réduction de l'exposition de la population au radon

« Art. L. 1333-22.-Les propriétaires ou exploitants de certaines catégories d'immeubles bâtis


situés dans les zones à potentiel radon où l'exposition au radon est susceptible de porter
atteinte à la santé mettent en œuvre une surveillance de cette exposition.
« Au-dessus de certains niveaux d'activité volumique en radon, les propriétaires ou à défaut
les exploitants sont tenus de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour réduire 60
l'exposition et préserver la santé des personnes.
« Les catégories d'immeubles bâtis, les modalités de surveillance et les niveaux d'activité
volumique susmentionnés sont définis par voie réglementaire. Les zones à potentiel radon
sont définies par arrêté des ministres chargés de la radioprotection, du travail et de la
construction.

« Art. L. 1333-23.-Les organismes intervenant dans la surveillance du radon sont habilités :


« 1° A réaliser les mesures d'activité volumique du radon dans les immeubles bâtis ;
« 2° A procéder à l'analyse des mesures d'activité volumique du radon.
« Ces organismes transmettent les résultats de mesure pouvant être utiles à la surveillance
nationale de l'exposition de la population au radon, dans les cas et conditions prévus par
voie réglementaire, à un organisme désigné par les ministres chargés de la radioprotection
et du travail.
« Les conditions d'habilitation des organismes et de transmission des résultats de mesure
sont définies par voie réglementaire.

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6.7 Extraits du décret n°2018-437 du 04 juin 2018
Portant diverses dispositions en matière nucléaire

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6.8 Extraits du décret n°2018-437 du 04 juin 2018
relatif à la protection des travailleurs contre les rayonnements ionisants

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6.9 Références bibliographiques

INFORMATIONS GENERALES LIEES AU RISQUE RADON

 « Le radon de l’environnement à l’homme » – IPSN – 1998 – Métivier/Robé

 Les niveaux de radon et leurs déterminants dans les logements de France métropolitaine
continentale - Institut de Veille Sanitaire - Avril 2014

 Séminaire « radon et territoires » - J.F Lecomte – IRSN-PSE – 2018

 Magazine « REPERES – Hors série » - IRSN – Décembre 2018

 « Le radon : qui, quand, comment ? » - Association Lorraine pour le Qualité de l’Air - Octobre 2015

 « Le radon : enjeux sanitaires et modalités de gestion » - IRSN - Dominique Laurier


Responsable du laboratoire d’épidémiologie - Didier Gay - Adjoint au directeur des déchets et de la
géosphère

DOCUMENTS A PORTEE JURIDIQUE

 Instruction n° DGT/ASN/2018/229 du 02 octobre 2018 relative à la prévention des risques


d’exposition aux rayonnement ionisants sur les lieux de travail (8.2.4 – Risques d’exposition au radon)
65
 Avis n°2019-AV-0309 de l’ASN du 03 juillet 2018 sur le projet d’arrêté portant délimitation des
zones à potentiel radon du territoire français.

 Circulaire conjointe DGS 99-46 et DGUHC UHC/QC/10 du 27 janvier 1999 relative à l’organisation
de la gestion du risque radon

 Arrêté du 22 juillet 2004 relatif aux modalités de gestion du risque lié au radon dans les lieux
ouverts au public

 Arrêté du 27 juin 2018 portant délimitation des zones à potentiel radon du territoire français

DOCUMENTS A PORTEE TECHNIQUE

 Les techniques de mesure du radon – Roselyne AMEON – IRSN – Journée thématiques sur le radon
– 2011

 Ecole d’été de dosimétrie – « La dosimétrie radon » - ASN – 2009

 « le radon : prévention et mesures de remédiation dans les bâtiments » - Rencontres techniques -


ARS Bretagne / ASN – Mme Claudine NOYON – Décembre 2015

 Mesures de radon et de rayonnements gamma ambiant à l’école Notre-Dame de lourde à Sainte-


Pazanne (44) : résultat préliminaires - Comité de suivi du 29 août 2019 - IRSN

 Nouveau coefficients de dose pour le radon recommandés par la CIPR 137 – IRSN – pôle Santé
Environnement – 2018

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 Le radon222 et ses descendants à vie courte dans l’environnement atmosphérique – origine et
méthodes de mesures – Revue Radioprotection 1996. Vol 31

 Normes de mesure :
- NF M60-763-1, NF EN ISO 11665-1 « Origine de la radioactivité dans l’environnement – Air –
radon222 : origine du radon et de ses descendants à vie courte, méthodes de mesures associées »

- NF M60-763-6, NF EN ISO 11665-6 « Mesurage de la radioactivité dans l’environnement – Air –


radon222 : méthodes de mesure ponctuelle de l’activité volumique »

- NF M60-763-3, NF EN ISO 11665-3 « « Mesurage de la radioactivité dans l’environnement – Air –


radon222 : méthodes de mesure ponctuelle de l’énergie alpha potentielle volumique de ses
descendants à vie courte »

NF M60-763-5, NF EN ISO 11665-5 « Mesurage de la radioactivité dans l’environnement – Air –


radon222 : méthodes de mesure en continu de de l’activité volumique »

 Gestion globale du risque radon dans les bâtiments – APAVE

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