2018 Astronomie Celte
2018 Astronomie Celte
2018 Astronomie Celte
A la préhistoire
Par définition, il n'existe pas d'information directe ou écrite concernant les observations du ciel au Paléolithique. Seuls de rares indices isolés permettent
de les soupçonner.
Selon de rares auteurs tels qu'Alexander Mashack ou Chantal Jègues-Wolkiewiez, paléo-astronome, certains objets témoigneraient de l'observation des astres,
du Soleil ou de la Lune en dressant une cartographie des positions des objets célestes.
Selon A. Marshack, les indentations gravées sur un os d’aigle mis au jour dans l’abri Blanchard (à Sergeac, en Dordogne) et datant d'environ 32 000 ans
correspondraient à des notations lunaires : leur nombre et leur position pourraient être mis en rapport avec les lunaisons.
Selon C. Jègues-Wolkiewiez, l'ornementation spécifique des grottes du sud de la France, lorsque celle-ci correspond par exemple à des solstices, serait un autre
élément significatif. Cet auteur considère même que les peintures de ces grottes pourraient être des cartographies stellaires.
L’usage de ces cartographies est inconnue ; elle pourrait être d'ordre religieux ou calendaire, marquant les grandes périodes de migration, de chasse, etc.
Le manque d'indices archéologiques explicites ne signifie aucunement que l'observation du ciel ne jouait aucun rôle chez les hommes préhistoriques : celle-ci est
bien attestée dans les cultures des chasseurs-cueilleurs contemporaines, comme les aborigènes d'Australie.
Au Néolithique, les sources se multiplient même si leur interprétation demeure délicate. La mise en œuvre de calendriers, qui témoignent de connaissances
certaines de l'évolution du ciel, revêtait pour ces civilisations agraires une importance vitale. La possibilité d'anticiper les événements saisonniers ou annuels
rendait la planification possible. Il semblerait que l’agriculture et la sédentarité de l’homo sapiens y soit pour beaucoup dans l’utilité de la connaissance
des astres et des saisons… On attachait ainsi aux causes possibles des phénomènes célestes une interprétation religieuse.
Leur souci de l’astronomie venait aussi de la nécessité de prévoir les marées puisque la remonté des mers détruisait leur œuvre agricole et arboricole sans cesse
: voici pour la Lune dans un premier temps. Mais, le soleil provoque aussi des marées qui, si elles sont en concordance avec celles de la Lune, provoquent les
Grandes Marées si destructrices en Mer du Nord.
L'émergence des pratiques agraires s'est peut-être accompagnée de la pratique de divers cultes ouraniens ( signifiant : qui se rapportent au ciel, espace
dédié au sacré) et, avec cela, de l'astronomie et de l'astrologie (aussi bien d'ailleurs, de l'astrologie chaldéenne que chinoise). D'innombrables sépultures de cette
époque sont orientées dans une direction du ciel particulière. Parmi les découvertes archéologiques associées à une pratique du calendrier, il y a lieu de citer les
cônes d'or rituels mis au jour en France et en Allemagne méridionale, interprétés comme les couvre-chefs de prêtres d'un culte solaire, et le disque de Nebra.
Le cercle de Goseck, tracé il y a près de 7 000 ans, est le plus ancien observatoire solaire connu.
Stonehenge
Les vestiges qui nous sont parvenus du Néolithique, tels les grands cercles mégalithiques dont les plus connus sont 'Nabta Playa' (site désertique en
Egypte), vieux de 6 000 à 6 500 ans, ou 'Stonehenge' (Wiltshire, Angleterre), mis en place entre 5000 et 3500 avant aujourd’hui, peuvent difficilement
être qualifiés d'observatoires. En effet, leur fonction était avant tout religieuse, et l'observation, si observation il y avait, était limitée au repérage rituel
d'alignements solaires, peut-être lunaires, au moment du lever et du coucher de ces astres à certaines époques de l'année. De plus les groupes culturels qui les
ont érigés ne répondent pas aux conditions exprimées ci-dessus : ils se caractérisent en particulier par l'absence d'une écriture et de documents qui nous
permettraient de déduire avec certitude que la fonction des monuments mégalithiques comportait bien une composante astronomique, ou même que l'astronomie
jouait un rôle majeur au sein de ces groupes.
Camille Flammarion par exemple, et bien d'autres avant et après lui, parlera au sujet des cercles mégalithiques de « monuments à vocation astronomique » et
d'« observatoires de pierre ». Mais les études menées ces trente dernières années ont fortement nuancé une telle affirmation.
Depuis les années 1970, l’archéoastronomie, qui se consacre à l'étude de ce genre d'édifices et à leur signification astronomique, s’est constituée en une
discipline autonome.
Orientation celtique
En gaélique, “ichtar” désigne à la fois le “bas” et le “Nord” tandis que “tuas” signifie simultanément “haut” et “Sud”. De même, “t-air”, l'Est, est la région qui est
“devant” tandis que “t-iar”, l'Ouest, est au contraire la région située à l'arrière. En conséquence, l'observateur faisant face à l'Est a le Sud ou le monde lumineux,
réservé aux vivants, à sa droite et le Nord ou le monde obscur, dévolu aux morts et dénommé “síd”, à sa gauche (voir le diagramme plus bas).
De même que le royaume des vivants est au-dessus du royaume des morts, le Sud est au-dessus du Nord. Aussi, les Celtes irlandais donnaient-ils la préférence
à la droite dans le royaume des vivants et à la gauche dans la royaume des morts comme en témoigne la représentation de la face intérieure du chaudron
d'argent de Gundestrup (situé au Danemark). En conformité avec une analogie générale, le royaume des vivants est une image inversée du royaume des morts.
Accorder la prééminence à la droite ou au Sud dans le monde des vivants consiste à donner la préférence au côté lumineux, par rapport au côté sombre.
Associer mondes des vivants et des morts, au sein d'une orientation tournée vers l'Est, revient à considérer le soleil levant (ou couchant) aux solstices. Les
quatre points en relation avec le lever et le coucher du soleil aux solstices dessinent un rectangle appelé “rectangle solsticial” dont le rapport des côtés dépend
de la latitude du lieu d'observation. Ce rectangle se réduit à un carré pour une latitude voisine de la pointe Nord de l'Irlande, région évocatrice des îles
septentrionales du Monde où la tradition celtique trouve sa source symbolique. À cette latitude, le soleil se lève précisément au Sud-ouest au solstice d'hiver et
au Nord-est au solstice d’été.
Le “rectangle solsticial” devient un carré si a = 45° et cos(φ) = sin(23,5°)/cos(45°), c'est-à-dire à la latitude φ = 55,7° correspondant, par exemple, à la
pointe nord de l’Irlande.
*l’azimut (ou azimuth) est l’angle dans le plan horizontal entre la direction d’un objet et une direction de référence.
Selon les sources irlandaises, l’année celtique était rythmée par quatre grandes fêtes religieuses au caractère obligatoire, dont deux majeures : Samain
au 31 octobre ou 1er novembre (selon notre calendrier) et Beltaine au 30 avril ou 1er mai, et deux de moindre importance : Imbolc le 1er ou le 2 février et
Lugnasad le 1er août. La source majeure qui nous renseigne sur le calendrier celtique est le calendrier de Coligny (voir ci-après), qui date de l'époque gallo-romaine.
Les fêtes du calendrier, symbolisées par les huit rayons d’une roue, marquaient les moments importants de l’activité humaine et d’une aventure eschatologique
liés à l’année. Solstices et équinoxes, représentés par quatre rayons, formaient les deux axes d’une journée des dieux. Les quatre autres rayons représentaient
les fêtes cardinales de l’année des humains. Certaines représentations de la roue ne comportent que six rayons. La roue est toujours présente dans quelques
vieilles églises du continent européen. Nommées Roues de la fortune, elles étaient mises en mouvement par un jeu de cordes. Dans certaines églises bretonnes, le
symbole de la roue est toujours présent, même si la signification initiale est oubliée. La roue avait une fonction augurale.
Conformément à la correspondance usuelle entre espace (ou points cardinaux) et temps humain (ou saisons), le soleil se lève précisément à l'Est et se couche
exactement à l'Ouest aux équinoxes de printemps et d'automne (aux environs du 21 mars et du 21 septembre). De sorte que les solstices d'été et d'hiver (aux
environs du 21 juin et 21 décembre) correspondent respectivement au Sud et au Nord. Selon cette analogie, le “carré solsticial” peut être rapproché du calendrier
des “fêtes” celtiques irlandaises (voir le diagramme ci-dessous). Un décalage s'ensuit entre la position du soleil couchant au solstice d'été et le début (ou la fin) du
cycle annuel fixé au 1er novembre. Ce décalage pourrait avoir des origines simplement pratiques liées à la précision des observations astronomiques de l'époque.
Plus vraisemblablement d'origine symbolique, il tiendrait à la “période close” à l'occasion de la “fête” coïncidant avec le début ou la fin du cycle annuel au cours de
laquelle le monde d'en “bas”, monde du renouveau, fécondait le monde d'en “haut”.
Selon la modalité solaire de la tradition chinoise (voir orientation et tradition), la préférence pour la gauche ou la voie ascendante de la Terre vers le Ciel conduit
à nommer le yin avant le yang comme dans le fameux symbole yin-yang. De même, dans la tradition celtique, l'obscurité vient avant la clarté, la nuit avant le jour
et la période sombre et froide de l'année annonce la période claire et chaude. Autrement dit, le monde des morts et des dieux prend le pas sur le monde des
vivants.
La jonction des deux périodes sombre et claire s'opère aux deux “fêtes” principales de l'année: Samain le 1er novembre et Beltaine le 1er mai. Ces deux “fêtes”
principales sont entrecoupées par deux autres “fêtes” marquant le milieu des deux périodes sombre et claire: Imbolc le 1er février et Lugnasad le 1er août.
• Samain (“réunion”, “assemblée”)
• Il s'agit d'une “fête” complète qui rassemble les êtres vivants et ceux du “síd”. Elle réclame en conséquence le concours des représentants des
trois fonctions de la tradition celtique :
• - “sacerdotale” (prêtres ou druides);
• - “guerrière” (noblesse militaire ou flaith);
• - “productrice” (artisans).
• Imbolc (“lustration”, “averse”)
• Apparemment, la “fête” de la troisième fonction (“productrice”). Elle peut être mise en relation avec l'influence céleste symbolisée par la pluie ou
la phase descendante du soleil entre les solstices d'été et d'hiver, entre le Nord symbolisant l'Autre Monde et le Sud représentant le monde des vivants.
• Beltaine (“lumière”, “feu”)
• “Fête” de la première fonction (“sacerdotale”) où feu et lumière, symboles solaires, jouent un rôle important. C'est la “fête” des rites de passage
entre les périodes froide et chaude, entre l'obscurité et la lumière, entre la mort psychique symbolique et la re-naissance spirituelle.
• Lugnasad (“assemblée de Lug”)
• Lug est à lui seul tous les dieux et en assume toutes les fonctions. La “fête” fait ici référence à son aspect royal. Elle honore le souverain,
intermédiaire entre les deux autres fonctions, en tant que dispensateur des richesses extérieures et intérieures ainsi que du bon gouvernement de la
société et de soi-même.
En fait, Lug, dieu multifonctionnel, présidait également aux “fêtes” de Samain et Beltaine respectivement sous ses aspects sombre et lumineux.
Imbolc fut totalement occultée par la fête chrétienne de sainte Brigitte, héritière de Brigit, divinité féminine qui fut aussi l'initiatrice des “arts” (ou des métiers
manuels et intellectuels). “Fête” la moins influente des quatre, elle termine le cortège de leur succession selon leur ordre d'importance que retrace le diagramme
ci-dessous:
Samain, “fête” de l'intégralité des cycles des morts et des vivants propres au monde obscur (Nord-ouest);
Beltaine, “fête” sacerdotale propre au monde lumineux (Sud-est);
Lugnasad, “fête” royale, pendant temporel de la “fête” sacerdotale (Sud-ouest);
Imbolc, “fête” de la fonction artisanale (Nord-est).
Cette séquence, orientée en suivant la droite, comporte deux axes reflétant la structure fortement hiérarchisée de la société celtique où le spirituel prévaut sur le
temporel :
La structure fortement hiérarchisée de la société et des “fêtes” celtiques incline à l'existence d'une seule porte, Samain, reliant le monde des
morts et celui des vivants.
L'axe Samain-Beltaine symbolise la voie spirituelle ou supra-humaine. Il évoque la connaissance des principes immuables hors de toute manifestation et
transmise directement aux druides depuis l'Autre Monde, le monde des morts et des dieux.
L'axe Lugnasad-Imbolc représente la voie temporelle ou humaine. Il figure la charge de l'application des principes et des lois de l'action propres au monde
manifesté et que le roi recevait des seuls druides.
Conformément à la prééminence du spirituel sur le temporel, l'axe Samain-Beltaine est relativement vertical par rapport à l'axe Lugnasad-Imbolc.
Notons une particularité de la tradition celtique (irlandaise) relative aux deux portes. Beltaine, “fête” sacerdotale proprement dite, reflète plutôt l'aboutissement
que le début de la voie des dieux; Imbolc, en tant que “fête” de la seule fonction productrice, ne saurait, à elle seule, autoriser l'accès à la voie des hommes.
Aussi, la structure fortement hiérarchisée des “fêtes” et de la société celtiques incline à l'existence d'une seule porte reliant le monde des morts et celui des
vivants, à savoir Samain, comme en témoigne d'ailleurs la plaque du chaudron de Gundestrup. Elle symbolise la mort du guerrier à l'état ordinaire et sa ré-
génération à l'état primordial, représenté par le “chevalier”, à la suite de la plongée dans l'élixir de vie immortelle.
Les récents travaux archéologiques, qui voient une représentation de sacrifices humains dans le chaudron de Gunderstrup, oublient deux choses:
• Les rites d'initiation du guerrier sont déjà un sacrifice où la mort du vieil homme précède la renaissance de l'homme nouveau;
• Tout rite, sacrificiel ou non, obéit à des règles qui cadrent difficilement avec la découverte de restes humains et domestiques au fond des fosses
mises en lumière.
Bien entendu, il ne s'agit pas de nier l'existence de rites sacrificiels humains chez les celtes, mais il est important de souligner leur extrême rareté. Tout d'abord,
la littérature médiévale irlandaise ne relève que deux ou trois de ces cas. Ensuite, la découverte des restes humains s'apparenterait davantage à des massacres,
à caractère non-rituel, de blessés ou de prisonniers à la fin d'un combat entre camps ennemis.
Comme dans le calendrier chrétien, la semaine comprend sept jours qui portent des noms s'inspirant de ceux d'objets célestes comme dans beaucoup de
cultures anciennes.
Jour Breton Tibétain Astre
Remarque : Meurzh, Merc'her, Yaou, Gwener, Sadorn correspondent aussi, et vous ne serez pas surpris, respectivement aux planètes et aux dieux romains
suivants : Mars, Mercure, Jupiter, Venus et Saturne. En effet, ce sont les romains qui ont donné leur calendrier aux bretons, comme à la plupart des Européens.
De même Lun et Sul viennent du latin mais le breton a gardé ses propres termes pour ces astres : Loar (lune) et Heol (soleil).
Le calendrier de Coligny
Le calendrier de Coligny, ou « calendrier gaulois », est une grande table de bronze du iie siècle, trouvée à Coligny (Ain), dont les inscriptions se sont
révélées être celles d'un calendrier en langue gauloise. Il est exposé au Musée gallo-romain de Fourvière à Lyon.
C'est une source épigraphique capitale pour la connaissance de l’Antiquité celtique, qui renseigne sur la conception que les Celtes avaient du temps, leurs
connaissances en astronomie et la tradition druidique1. Plus long texte écrit en gaulois qui nous soit parvenu, c'est aussi un document linguistique qui contribue à
la connaissance du vocabulaire de cette langue.
C’est un calendrier luni-solaire, semblable à tous les calendriers protohistoriques des zones tempérées, depuis la Chine jusqu'à Rome, qui présente un cycle de 5
années de 12 mois de 29 ou 30 jours, chaque mois étant divisé en deux quinzaines. On remarque que les mois de 29 jours sont notés « anmatu » et que les
mois notés « matu » sont de 30 jours.
La construction d'un énorme calendrier celtique a été découvert dans la tombe royale du Tumulus du Magdalenenberg à proximité de Villingen-Schwenningen
en Forêt-Noire.
Cette découverte a été faite par des chercheurs du Musée Central Römisch-Germanisches à Mayence en Allemagne alors qu'ils évaluaient des plans d'anciennes
fouilles.
L'ordre des sépultures autour de la tombe royale centrale correspond exactement avec les constellations du ciel de l'hémisphère Nord.
Alors que Stonehenge était orienté vers le soleil, le tumulus funéraires de plus de 100m de large du Magdalenenberg était orienté vers la lune.
Les constructeurs avaient positionné de longues rangées de poteaux en bois dans le tumulus afin de pouvoir marquer les cycles lunaires. Les cycles lunaires,
d'une durée de 18,6 ans (Saros), étaient les "pierres angulaires" du calendrier celtique.
La position des sépultures du Magdeleneberg représente un modèle de constellation qui peut être vu entre plein hiver et plein été.
Le calendrier celtique le plus ancien et le plus complet
Avec l'aide de programmes informatiques spéciaux, le Dr Allard Mees, chercheur au Musée Central, a pu reconstituer la position des constellations du ciel au
début de la période celtique et suivant celles qui étaient visibles en plein été.
Cette recherche archéo-astronomiques a abouti à une date du solstice d'été en 618 avant JC, ce qui fait de ce calendrier celtique axé sur la lune, le plus ancien
et le plus complet .
Jules César rapportait dans ses correspondance de guerre des commentaires au sujet de la lune au centre du calendrier de la culture celtique. Après sa
conquête de la Gaule et la destruction de la culture gauloise, ce type de calendrier a été complètement oublié en Europe.
Avec les Romains, un calendrier basé sur le soleil a été adopté dans toute l'Europe.
Toutes les dimensions de ce système de calendrier celtique est désormais remis à la lumière du jour grâce à cette découverte dans le tumulus monumental du
Magdalenenberg.
A chaque lune fut attribuée à un arbre. Les cinq nuits correspondent au premier jour de l'Année, pour la première, et les quatre suivantes
nuits ponctuent les solstices d'hiver et d'été et les équinoxes de printemps et d'automne.
L a nuit du 3 1 octobre au 1 novembre , les Celtes célébraient la nuit occulte de l'IF, appelée aussi "Nuit de Samain", au cours de laquelle ils offraient
quelques-unes des meilleures graines de leur récolte afin de s'accorde les faveurs et les protections de leurs divinités.
Ils s'agissait d'une fête de sacrifice, de fertilité; de mort et de reconnaissance. Elle manquait le début de l'année lunaire celtique et on la la célébrait
en grande pompe.
Cette nuit festive et religieuse se trouve à l'origine de la fameuse fête anglo-saxonne d'Halloween que nous célébrons de plus en plus en France
désormais, en opérant, sans le savoir, une espèce de retour aux sources, puisque nos ancêtres les Gaulois avaient coutume de l'honorer chaque
année comme nous célébrons encore ce jour-là la fête de Toussaint.
Le 21 décembre, jour correspondant au solstice d'hiver, la nuit la plus longue de l'année, les Celtes fêtaient "la Nuit de Sapin argenté " en faisant
brûler une énorme bûche de sapin
De cette tradition, nous conservons le sapin et la bûche, présents dans toutes les maisons et sur toutes les tables, lors de la nuit de Noël.
Le 21 mars correspond à l' équinoxe de printemps, était célébrée "la Nuit d'Ajonc".
Cette plante à la floraison réitérée au cours d'une même année symbolisait parfaitement l'éternelle jeunesse, la renaissance constante, la
résurrection de la vie, le retour du Soleil, la croissance du jour, la victoire de la lumière sur l'obscurité.
Le 21 juin, au solstice d'été, le jour le plus long de l'Année, les Celtes fêtaient "La Nuit de Bruyère". Le nom de Bruyère vient du mot celte " Vroikos "
qui présente aussi une étymologie commune avec Houx et Érable. Or, ils symbolisent tous trois le bonheur, la prospérité, la richesse et l'abondance
des récoltes.
Le 21 septembre, enfin, à l'équinoxe d' Automne, les Celtes consacraient "la Nuit du Peuplier Blanc " qui, par opposition au Peuplier Noir, figurait la
période au cours de laquelle la nuit, le froid, le blanc du gel et du givre allaient reprendre leur droit et avec lesquels les reflets argentés de cet arbre
se trouvaient en analogie.
quatrième lune - A UL N E
18 MARS AU 14 AVRIL
LA PAIX
cinquième lune - SA UL E
15 AVRIL AU 12 MAI
LA NOSTALGIE
Il vit les pieds dans l'eau. Symbole de nostalgie romantique, on a comparé ses longues feuilles argentées à des larmes.
douzième lune - IF
DU 28 OCTOBRE AU 24 NOVEMBRE
L'INSPIRATION - Le fameux bâton des Druides est fait d'IF. Depuis la plus haute Antiquité, l'IF sert à fabriquer des armes, piques, lances, arcs et
flèches en raison de l'élasticité de son bois, mais aussi de sa toxicité. On l'a accusé d'empoisonner son monde, mais il a aussi servi de remède,
notamment comme antispasmodique cardiaque.
treizième lune - SUR EA U
25 NOVEMBRE AU 21, 22 OU 23 DÉCEMBRE
LA DÉLICATESSE - De ses baies rouges ou noires, considérées comme un don de Dieu, les Druides tiraient leur boisson sacramentelle. Les
paysans de jadis en tiraient une liqueur tord-boyaux, appelée hièble, qui en argot, a donné " Gnôle" ! Le Sureau était souvent planté près des maisons
pour éloigner les maléfices.
OLIVIER 1 23-sept
CHENE 21-mars 1
IF 03-nov 11-nov 9
BOULEAU 24-juin 1
L ’astrologie celtique
Les Celtes honoraient les rythmes de la nature, et observaient différents parfums de leur environnement selon la saison. Comme les amérindiens, la pleine
lune de chaque mois correspondait à une personnalité en particulier.
On ne peut pas dire que les anciens Celtes désignaient l’animal-totem de l’astrologie en fonction de l’heure et du jour de la naissance d’un proche. Cependant, nous
pouvons affirmer que les Celtes étaient incontestablement liés au monde animal.
Il y avait donc : le cerf/chevreuil (24 décembre-20 janvier), le chat (21 janvier-17 février), le serpent/la vipère (18 février-17 mars), le renard (18 mars-14 avril),
le taureau/La vache (15 avril-12 mai), l’hippocampe (13 mai-19 juin), le roitelet (oiseau) (10 juin-7 juillet), le cheval (8 juillet-4août), le poisson/saumon (5 août-1er
septembre), le cygne (2 septembre-29 septembre), le papillon (30 septembre-27 octobre), le loup/chien (28 octobre-24 novembre), l’épervier/faucon (25
novembre-23 décembre).
Géographie sacrée
On imagine aisément ce que peut être une géographie sacrée par des positions de sources à des levants d'équinoxes etc. Des hauteurs judicieusement situées et un
territoire cartographié en triangle. A l’intérieur de ce triangle ce trouve un hexagone inscrit dans un cercle,
Lui-même inscrit dans un carré. Dans cet hexagone se trouve 6 petit triangles isocèles. Voici ce que donne la carthographie solaire Leuque (qui est un peuple gaulois de Gaule
Belgique) à partir des butte du Pain de Sucre, butte de Mousson et Mont Saint-Michel :
Reportons le temple et observons les points de culminations.
On en tire le quadrillage suivant :
En regardant la carte IGN au centre on doit trouver une hauteur remarquable :
Il y a bien une butte à proximité de Jouy-sous-les-Côtes.
Le németon gaulois,
un temple astronomique de plein air :
Le mot gaulois *nemeton ou nemeto- désigne le sanctuaire, le lieu spécifique dans lequel les Celtes pratiquaient leur culte, sous la direction des druides.
« Les Druides se livrent à de nombreuses spéculations sur les astres et leurs mouvements, sur les dimensions du monde et celles de la Terre, sur la nature des
choses, sur la puissance des Dieux immortels et leurs attributions, et ils transmettent ces doctrines à la jeunesse. » César, De bello gallico, VI-14.
Ainsi, dans un temple couvert rectangulaire, le fronton orienté au Sud possède bien souvent une lucarne qui permet au Soleil Nouveau/ Dieu-Fils du solstice
d’hiver d’illuminer à midi la tête du Dieu-Fils en Apollon et sa couronne de rayons d’or, tandis que quatre autres oculi, situées deux à deux en N-E et S-E, et en
N-O et S-O, dans les murs latéraux, illuminent ses joues aux levers et aux coucher du soleil lors des solstices d’été et d’hiver, ce qui répète dans l’art antique le
“jeu du moulin” Muhlespiele et l’on peut se demander si certains de ces temples n’avaient pas sept lucarnes sur chaque côté de manière à indiquer l’exact début
de chaque mois…
Le cadran solaire de Dowth, Irl., < IIème mil.
Le cadran solaire
Comprenant vite que l'ombre du chêne sacré planté au centre du németon s'alignait toujours sur les mêmes pierres entourant le tertre, nos ancêtres réduisirent à
nouveau le dispositif d'observation à une colonne héliaque dont l'ombre portée s'aligne sur des pierres un peu plus grosses et disposées sur un petit arc opposé ;
ils allaient ainsi s'affranchir du siège d'observation et, ainsi, tout un chacun put connaître les "points du jour" sans le secours du Grand Sage « crieur des heures".
Le cadran solaire communautaire venait de naître !
Allons vers l’autre bout de l’échelle temporelle et constatons que pour le solstice d’été de 1999, la Place de la Concorde a été agrémentée de repères au sol qui la
transforment en cadran solaire géant. Le gnomon (un instrument astronomique qui - par son ombre - visualise les déplacements du soleil) est l’obélisque ramené
de Louxor dont le pyramidion (le sommet pointu et triangulaire de l’obélisque) a été recouvert d’or fin : un clin d'œil au soleil !
De là à en faire un cadran solaire portatif, il aura fallu le besoin et l'astuce des navigateurs de la Mer du Nord.
Conclusion
Plus tard, le religieux ou spirituel païen (comme avec les druides) s’est construit autour de l’astronomie, pendant plusieurs siècles, ne serait-ce que pour les vitraux, faits pour
laisser passer la lumière du soleil, mais aussi les constructions des édifices religieux (nef, autels etc.).
Pour le citer une dernière fois, le grand Camille Flammarion le disait publiquement dans son discours pour la Fête du Solstice d’été 1904 : « C’est l’Astronomie
qui a orienté nos temples et les églises ; et l’ancien culte du soleil est à peine voilé sous les symboles de nos cérémonies religieuses : est-ce par hasard que la
naissance du Christ est voisine du solstice d’hiver ? Est-ce par hasard que les feux de la Saint Jean sont allumés au solstice d’été ?... »