Arrete Du 04 Nov 1952

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Bulletin officiel n° 2099 du 16/01/1953 (16 janvier 1953)

Arrêté viziriel du 15 safar 1372 (4 novembre 1952) déterminant les mesures générales de
protection et de salubrité applicables à tous les établissements dans lesquels est exercée une
profession commerciale, industrielle ou libérale.

Le Grand Vizir,

Vu le dahir du 2 juillet 1947 (13 chaabane 1366) portant réglementation du travail,


notamment son article 31 ;

Vu l'arrêté viziriel du 25 décembre 1926 (19 joumada II 1345) concernant les mesures
générales de protection et de salubrité applicables à tous les établissements industriels et
commerciaux,

Arrête :

Chapitre Premier : Mesures d'hygiène générale.

Section I : Nettoyage et désinfection des locaux de travail.

Article Premier : Dans les établissements visés à l'article premier du dahir du 2 juillet 1947
(13 chaabane 1366) portant réglementation du travail, les emplacements affectés au travail
seront tenus en étal constant de propreté.

Le sol sera nettoyé complètement au moins une fois par jour. Dans les établissements ou
parties d'établissement où le travail n'est pas organisé d'une façon ininterrompue de jour et de
nuit, ce nettoyage sera effectué avant l'ouverture ou après la clôture du travail, mais jamais
pendant le travail.

Le nettoyage sera fait soit par aspiration, soit par tous autres procédés ne soulevant pas de
poussières, tels que le lavage, l'usage de brosses ou linges humides.

Les murs et les plafonds seront l'objet de fréquents nettoyages.

Les murs des locaux autres que ceux visés à l'article 2 du présent arrêté seront recouverts soit
d'enduits ou de peintures d'un ton clair, soit d'un badigeon au lait de chaux qui sera refait aussi
souvent que nécessaire.

Article 2 : Dans les locaux où l'on travaille des matières organiques altérables ainsi que dans
ceux où l'on manipule et où l'on trie des chiffons, le sol devra être imperméabilisé et nivelé ;
les murs seront recouverts d'un enduit permettant un lavage efficace. Toutefois, sur
autorisation de l'inspecteur du travail, cet enduit pourra ne recouvrir les murs que jusqu'à 2
mètres de hauteur et être remplacé au-dessus par une application de lait de chaux.
Les murs et le sol seront lavés aussi souvent qu'il sera nécessaire et lessivés au moins une fois
par an avec une solution désinfectante. Toutefois le lavage des locaux où sont manipulés ou
triés des chiffons pourra être effectué à l'aide d'appareils mécaniques d'aspiration.

Les résidus putrescibles ne devront pas demeurer dans les locaux affectés au travail et seront
enlevés au fur et à mesure, à moins qu'ils ne soient déposés dans des récipients métalliques
hermétiquement clos, vidés et lavés au moins une fois par jour.

Section II : Evacuation des eaux résiduaires ou de lavage.

Article 3 : L'atmosphère des ateliers et de tous autres locaux affectés au travail sera
constamment protégée contre les émanations provenant d'égouts, fosses, puisards, fosses
d'aisances ou de toute autre source d'infection. En particulier, les conduits d'évacuation des
eaux résiduaires ou de lavage, les conduites de vidange des cabinets d'aisances traversant les
locaux de travail, seront étanches ou entourés d'une maçonnerie étanche.

Dans les établissements qui déversent les eaux résiduaires ou de lavage dans un égout public
ou privé, toute communication entre l'égout et l'établissement sera munie d'un intercepteur
hydraulique.

Cet intercepteur hydraulique sera fréquemment nettoyé et abondamment lavé au moins une
fois par jour.

Les éviers seront construits en matériaux imperméables et bien joints ; ils présenteront une
pente dans la direction du tuyau d'écoulement et seront aménagés de façon à ne dégager
aucune odeur.

Les travaux dans les puits, conduites de gaz, canaux de fumée, fosses d'aisances, cuves ou
appareils quelconques pouvant contenir des gaz délétères, ne seront entrepris qu'après que
l'atmosphère aura été assainie par une ventilation efficace.

Section III : Aménagement des cabinets d'aisances.

Article 4 : Les cabinets d'aisances ne devront pas communiquer directement avec les locaux
fermés où le personnel est appelé à séjourner. Ils seront aménagés et ventilés de manière à ne
dégager aucune odeur. Un intercepteur hydraulique sera toujours installé entre la cabine et la
fosse ou l'égout.

Les cabinets d'aisances seront couverts d'une toiture fixée à demeure. La cabine sera munie
d'une porte pleine ayant au moins 1 m. 50 de hauteur et pourvue de dispositifs permettant de
la fermer aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur.
Lorsque l'établissement est ou peut être branché sur une distribution publique d'eau chaque
cabine de water-closet devra être munie d'une chasse d'eau qui sera maintenue en bon état de
fonctionnement.

Les cabinets d'aisances seront convenablement éclairés.

Le sol et les parois seront en matériaux imperméables.

Les parois ou parties de parois qui ne sont pas recouvertes de carreaux de faïence ou de
granito, seront revêtues de peintures d'un ton clair ou d'un badigeon au lait de chaux.

Il y aura au moins un cabinet et un urinoir pour 25 hommes, un cabinet pour 25 femmes. Dans
les établissements occupant plus de 50 femmes, des cabinets à siège seront installés pour être
mis à la disposition des femmes en état de grossesse.

Dans les établissements ou parties d'établissement qui emploient un personnel mixte à


l'exception des bureaux, les cabinets d'aisances seront nettement séparés pour le personnel
masculin et le personnel féminin.

Les cabinets d'aisances et les urinoirs seront complètement nettoyés aussi souvent que
nécessaire, et au moins une fois par jour.

Les effluents seront, sauf dans le cas d'installations temporaires telles que les chantiers,
évacués soit dans les collecteurs d'égouts publics, soit dans des fosses septiques à deux
compartiments, ou d'un modèle agréé par le service local d'hygiène.

L'emploi de puits absorbants est interdit.

Dans les établissements occupant plus de 100 travailleurs, un personnel sera spécialement
affecté au nettoyage des cabinets d'aisances et des urinoirs.

Section IV : Aération, chauffage et éclairage des locaux de travail. - Travail en entresol ou en


sous-sol.

Article 5 : Dans les locaux fermés affectés au travail, le cube d'air par personne employée ne
pourra être inférieur à 7 mètres cubes.

Le cube d'air sera de 10 mètres au moins par personne employée dans les laboratoires,
cuisines, chais ; il en sera de même dans les magasins, boutiques et bureaux ouverts au public.

Un avis affiché dans chaque local de travail indiquera sa capacité en mètres cubes.

Les lieux de travail autres que les chantiers et terre-pleins extérieurs de manutention devront
être couverts de toitures solides et étanches.
Les locaux fermés affectés au travail seront aérés. Pendant la saison froide, ils seront chauffés
lorsque leur exposition ou l'abaissement de la température extérieure rendra nécessaire le
chauffage.

Le chauffage devra être assuré de telle façon qu'il maintienne une température convenable et
ne donne lieu à aucune émanation délétère.

Les locaux de travail seront munis de fenêtres ou autres ouvertures à châssis mobile donnant
directement sur le dehors.

L'aération sera suffisante pour empêcher une élévation exagérée de la température.

Il est interdit, à compter de la date d'entrée en vigueur du présent arrêté, sauf autorisation de
l'inspecteur divisionnaire du travail, de diviser, dans le but d'y aménager un entresol, un local
d'une hauteur au plus égale à 6 mètres, à usage industriel, commercial ou de bureau.

Il est interdit, à compter de la même date, sauf autorisation de l'inspecteur divisionnaire du


travail, d'employer à un travail industriel, commercial ou de bureau, des ouvriers, employés
ou apprentis, dans un local en sous-sol. Sont considérés comme locaux en sous-sol, ceux qui,
en totalité ou partie, sont situés de manière telle que le tiers au moins de leur hauteur, mesurée
du sol au plafond, se trouve au-dessous du point le plus haut du trottoir de la rue avoisinante
ou du terrain adjacent au local. Dans les locaux en sous-sol où le travail aura été autorisé par
l'inspecteur du travail, il devra être introduit de l'air neuf à raison de 30 mètres cubes par
heure et par personne ; l'air introduit par filtration ou par tout autre moyen devra être
préalablement épuré et l'air usé et vicié ne sera évacué ni par les passages, ni par les escaliers.

Les locaux fermés et affectés au travail, leurs dépendances et notamment les passages et
escaliers, seront éclairés.

L'éclairage sera suffisant pour assurer la sécurité du travail et de la circulation.

Les gardiens de chantier devront disposer d'un abri et, pendant l'hiver, de moyens de
chauffage.

Article 6 : Pendant les interruptions de travail, l'air des locaux sera entièrement renouvelé.

Section V : Evacuation des poussières, gaz, buées et vapeurs.

Article 7 : Les poussières et les gaz incommodes, insalubres ou toxiques, seront évacués
directement des locaux de travail, au fur et à mesure de leur production.

Pour les buées, vapeurs, gaz, poussières légères, il sera installé des hottes avec cheminée
d'appel ou tout autre appareil d'élimination efficace.
Pour les poussières provoquées par les meules, les batteurs, les broyeurs et tous autres
appareils mécaniques, il sera installé, autour des appareils, des tambours en communication
avec un appareil de ventilation aspirante énergique.

Pour les gaz lourds, tels que les vapeurs de mercure, de sulfure de carbone, la ventilation aura
lieu per descensum : les tables ou appareils de travail seront mis en communication directe
avec le ventilateur.

La pulvérisation des matières irritantes et toxiques ou autres opérations telles que le tamisage
et l'embarillage de ces matières, se feront mécaniquement en appareils clos.

L'air des ateliers sera renouvelé de façon à rester dans l'état de pureté nécessaire à la santé des
ouvriers.

Article 8 : Dans les cas exceptionnels où serait reconnue impossible l'exécution des mesures
de protection contre les poussières, vapeurs ou gaz irritants ou toxiques, prescrites par l'article
précédent, des masques et dispositifs de protection appropriés devront être mis à la disposition
des travailleurs.

Le chef d'entreprise devra prendre toutes mesures utiles pour que ces masques et dispositifs
soient maintenus en bon état de fonctionnement et désinfectés avant d'être attribués à un
nouveau titulaire.

Section VI : Repas et boissons des travailleurs. - Sièges pour le personnel féminin.

Article 9 : Il est interdit de laisser les ouvriers et les employés prendre leur repas dans les
locaux affectés au travail.

Toutefois, l'autorisation d'y prendre les repas pourra être accordée, en cas de besoin et après
enquête, par l'inspecteur divisionnaire du travail, sous réserve que :

a) L'employeur justifie que les travaux exécutés dans ces locaux ne comportent pas l'emploi
de substances toxiques et qu'ils ne donnent lieu à aucun dégagement de gaz incommodes,
insalubres ou toxiques, ni de poussières ;

b) Les conditions générales d'hygiène soient satisfaisantes.

Les chefs d'établissement mettront à la disposition du personnel de l'eau de bonne qualité pour
la boisson. Lorsque cette eau ne proviendra pas d'une distribution publique, l'agent chargé de
l'inspection du travail dans l'établissement pourra mettre en demeure l'employeur de faire
effectuer à ses frais l'analyse de cette eau.
Un règlement intérieur limitera les quantités de vin, de bière, de cidre, de poiré, d'hydromel
non additionnées d'alcool, qui pourront être introduites par les travailleurs non musulmans et
déterminera les heures et conditions auxquelles la consommation en sera autorisée.

Article 10 : Dans les établissements autres que ceux visés à l'article 37 du dahir précité du 2
juillet 1947 (13 chaabane 1366) un siège approprié sera mis à la disposition de chaque
ouvrière ou employée à son poste de travail, dans tous les cas où la nature du travail sera
compatible avec la station assise continue ou intermittente.

Dans tous les autres cas, des chaises ou bancs en nombre suffisant seront mis à la disposition
collective des ouvrières et des employées, à proximité des postes de travail. Un règlement
intérieur déterminera les heures et conditions auxquelles l'usage de ces sièges ou bancs sera
autorisé.

Article 11 : Les chefs d'établissement sont tenus de faire afficher le règlement intérieur prévu
aux articles 9 et 10 dans les locaux où se font le recrutement et la paye du personnel et de
veiller à son exécution.

Section VII : Vestiaires, lavabos, douches.

Article 12 : Les chefs d'établissement mettront des vestiaires et des lavabos à la disposition de
leur personnel.

Les lavabos devront être installés dans des locaux spéciaux isolés des locaux de travail mais
placés à leur proximité, de préférence sur le passage de la sortie des travailleurs. L'installation
des vestiaires sera soumise aux mêmes prescriptions dans les établissements commerciaux
occupant au moins 10 travailleurs.

Le sol et les parois de ces locaux spéciaux seront en matériaux imperméables.

Ces locaux seront aérés et éclairés ; ils seront convenablement chauffés en cas d'abaissement
de la température durant la période hivernale dans les régions froides.

Ils devront être tenus en état constant de propreté et nettoyés au moins une fois par jour.

Les parois ou parties de parois qui ne sont pas recouvertes de carreaux de faïence ou de
granito, seront revêtues de peintures d'un ton clair ou d'un badigeon au lait de chaux.

Dans les établissements occupant un personnel mixte, les installations pour le personnel
masculin et le personnel féminin seront séparées.

Les vestiaires seront pourvus d'un nombre suffisant de sièges (bancs, chaises, tabourets) et
d'armoires individuelles fermant à clef ou à cadenas. Ces armoires dont les portes seront
perforées en haut et en bas, devront avoir une hauteur d'au moins 1 m. 80 (pieds non compris)
et comporter une tablette pour la coiffure. Elles seront munies d'une tringle porte-cintres et
d'un nombre suffisant de cintres. Les parois ne devront comporter aucune aspérité.

Lorsque des vêtements de travail souillés de matières salissantes ou malodorantes devront être
rangés de façon habituelle dans un vestiaire, les armoires de celui-ci devront présenter un
compartiment réservé à ces vêtements et muni de deux patères.

Les armoires seront complètement nettoyées au moins une fois par semaine.

Les chefs d'établissement qui feront assurer le gardiennage permanent des vestiaires seront
dispensés de l'obligation de munir les armoires individuelles de serrures ou de cadenas. Ils
pourront également utiliser comme vestiaires pour leur personnel marocain au lieu d'armoires,
des cases en métal, en ciment ou en granito, chaque case ne pourra recevoir les vêtements que
d'un seul travailleur.

Les lavabos seront à eau courante, à raison d'un robinet ou orifice pour 5 personnes.

Du savon et des serviettes propres seront mis à la disposition des travailleurs.

Dans les établissements industriels où sont employés des ouvriers marocains musulmans, la
cuvette des lavabos sera placée à une hauteur permettant à ces ouvriers de se laver les
membres inférieurs.

Article 13 : Dans les établissements où sont effectués certains travaux insalubres ou salissants
dont la liste sera fixée par arrêté du directeur du travail et des questions sociales, il sera
installé des bains-douches qui seront mis à la disposition du personnel dans les conditions
fixées par cet arrêté.

Le sol et les parois du local des bains-douches seront en matériaux imperméables. Les
peintures seront d'un ton clair.

Le local devra être tenu en état constant de propreté.

Le temps passé à la douche évalué forfaitairement, habillage et déshabillage compris, à un


quart d'heure, sera rémunéré au tarif normal des heures de travail mais ne sera pas décompté
dans la durée de travail effectif. Dans le cas de travaux très salissants, la rémunération sera
calculée d'après la durée effective de la douche sans pouvoir toutefois jamais dépasser celle
d'une heure de travail.

Article 14 : Dans le cas où tout ou partie des dispositions prévues aux articles 12 et 13 ne
pourraient être appliquées, l'inspecteur divisionnaire du travail pourra autoriser l'employeur à
remplacer certaines des mesures prévues par cet article par des dispositions assurant au
personnel des conditions d'hygiène suffisantes.

Chapitre II : Prévention des accidents.


Section I : Mesures générales.

Article 15 : Les salles des machines génératrices et des machines motrices ne seront
accessibles qu'aux ouvriers affectés à la conduite et à l'entretien de ces machines.

Les passages entre les machines, mécanismes, outils mus mécaniquement, auront une largeur
d'au moins 80 centimètres. Le sol de ces intervalles sera nivelé et ne devra pas être glissant.

Article 16 : Les cuves, bassins ou réservoirs doivent être construits, installés de manière à
assurer la sécurité des travailleurs et à les protéger notamment contre les risques de chute, de
débordement, d'éclaboussures ainsi que contre les dangers de déversement par rupture des
parois des cuves, bassins, réservoirs, touries et bonbonnes contenant des produits susceptibles
de provoquer des brûlures d'origine thermique ou chimique.

Des visites périodiques destinées à s'assurer de l'état des cuves, bassins et réservoirs contenant
des produits corrosifs doivent avoir lieu à intervalles n'excédant pas un an.

Ces visites seront effectuées par un personnel qualifié sous la responsabilité du chef
d'établissement.

La date de chaque vérification et ses résultats seront consignés sur un registre tenu à la
disposition de l'inspecteur du travail.

Article 17 : Les passerelles, planchers en encorbellement, plates-formes en surélévation ainsi


que leurs moyens d'accès, doivent être construits, installés ou protégés de façon telle que les
travailleurs ne soient pas exposés à des chutes.

Article 18 : Les échelles de service devront être disposées ou fixées de façon à ne pouvoir ni
glisser du bas, ni basculer. Leurs échelons devront être rigides, équidistants et soit encastrés,
soit emboîtés dans les montants. Une seule échelle ne pourra, à moins d'être consolidée en son
milieu, franchir plus de 5 mètres. Les échelles reliant les étages devront être chevauchées et
un palier de protection sera établi à chaque étage. Seules pourront être utilisées des échelles
solides et munies de tous leurs échelons. L'emploi des échelles sera interdit pour le transport
de fardeaux pesant plus de 50 kilogrammes. Les montants des échelles doubles devront
pendant l'emploi de celles-ci être immobilisés ou reliés par un dispositif rigide.

Les ponts volants ou les passerelles pour le chargement ou le déchargement des navires ou
bateaux devront être munis de garde-corps des deux côtés. Leurs divers éléments devront
constituer un ensemble rigide.

Article 19 : Les règlements intérieurs devront interdire aux ouvriers de coucher sur les fours à
plâtre.
Section II : Appareils élévateurs.

Article 20 : Les appareils élévateurs (tels que les ascenseurs et les monte-charge) dont la
cabine ou la plate-forme se déplace entre des glissières ou guides verticaux ou sensiblement
verticaux, seront installés, aménagés et pourvus de dispositifs appropriés afin que les
travailleurs ne soient exposés ni à tomber dans le vide, ni à être heurtés par un objet fixe ou
mobile, ni, en cas de chute d'un objet, à être atteints par celui-ci.

Article 21 : Les portes des cabines et des puits devront être aménagées afin de ne pouvoir
s'ouvrir lorsque l'appareil se trouve dans une position exposant les ouvriers aux dangers
énumérés à l'article précédent. A cet effet, le fonctionnement de l'appareil devra satisfaire
notamment aux conditions suivantes :

1° En service normal, seule sera possible l'ouverture de la porte du puits au niveau de laquelle
la cabine de la plate-forme se trouvera arrêtée ;

2° La cabine ne pourra être mise en marche que si les portes du puits aux divers étages ou
paliers, ainsi que la ou les portes de la cabine sont fermées ;

3° L'ouverture d'une quelconque de ces portes, pendant la marche devra provoquer l'arrêt
immédiat de l'appareil ;

4° Les portes du puits aux divers étages ou paliers autres que celui au niveau duquel se trouve
la cabine ou la plate-forme ne devront pas pouvoir s'ouvrir, en service normal, pendant que
l'appareil est en mouvement.

Article 22 : Dans le cas d'installation de types spéciaux ne comportant pas de portes ou dont
les portes commencent à s'ouvrir automatiquement un peu avant l'arrêt de la cabine ou ne
commencent à se fermer qu'au moment du départ de celle-ci, l'inspecteur divisionnaire du
travail pourra, sur la demande du chef d'établissement, dispenser ce dernier de tout ou partie
des obligations prévues à l'article 21, à condition que les mesures nécessaires soient prises
pour assurer aux travailleurs des garanties de sécurité égales à celles prévues à l'article 20.

Article 23 : Les contrepoids seront installés dans un puits distinct du puits de la cabine ou,
s'ils sont placés dans le même puits, guidés de manière à éviter tout risque de collision avec la
cabine ou de chute sur celle-ci.

Article 24 : Les moteurs, les organes de transmission, les dispositifs de verrouillage et de


sécurité ne seront accessibles qu'au personnel qualifié chargé de leur fonctionnement et de
leur entretien. L'accès à ces appareils devra être facile et le personnel devra disposer d'une
place suffisante pour y travailler. Il ne sera laissé à la disposition des usagers que les organes
strictement nécessaires pour actionner les appareils. A côté de ces organes sera affichée une
instruction précisant la façon de les utiliser et désignant nommément, s'il y a lieu, le personnel
préposé à la manoeuvre.
L'entrée dans les locaux, installations ou emplacements où il n'est utile de pénétrer que pour
réparer ou entretenir les appareils devra être interdite au personnel autre que celui qui est
chargé de la réparation ou de l'entretien.

Article 25 : Les accès des appareils et l'intérieur des cabines seront pourvus d'un éclairage
suffisant pour assurer la sécurité des manoeuvres et de la circulation.

Article 26 : Le chef d'établissement devra, sous sa responsabilité, faire examiner


journellement l'état des dispositifs de sécurité et faire constater que les appareils fonctionnent
dans les conditions prévues aux articles 20, 21 et 22. Le cas échéant, il ordonnera l'arrêt du
service jusqu'à la remise en état de marche des appareils.

Le chef d'établissement devra faire entretenir et graisser régulièrement les appareils et faire
vérifier tous les six mois au moins les câbles et chaînes de levage et une fois l'an au moins les
organes de sécurité. Cet entretien et ces vérifications seront effectués par un personnel
spécialisé et qualifié, appartenant soit à l'établissement lui-même, soit à une entreprise
exerçant régulièrement cette activité particulière. Le nom et la qualité des personnes chargées
de cet entretien, les dates des vérifications et les observations auxquelles celles-ci auront
donné lieu, seront consignés sur un registre tenu à la disposition de l'inspecteur du travail.

Lorsque des travaux d'entretien ou de réparation nécessiteront la neutralisation des dispositifs


de sécurité visés aux articles 20, 21 et 22, ces travaux seront effectués en présence d'un
surveillant qualifié chargé d'assurer la sécurité.

Article 27 : Lorsque des appareils élévateurs seront utilisés par des personnes, des
dispositions seront en outre prises même s'il s'agit du personnel accompagnant la charge que
l'appareil transporte :

1° Pour prévenir la dérive et l'excès de vitesse de la cabine et, au cas où ils se produiraient,
empêcher toutes conséquences fâcheuses ;

2° Pour assurer une précision suffisante des arrêts ;

3° Pour assurer en fin de course ou en cas d'immobilisation de la cabine l'arrêt complet de


l'appareil, indépendamment du système habituel de manoeuvre.

Lorsque l'appareil est exclusivement destiné au transport des objets, il est interdit au personnel
de l'utiliser. Une affiche rappellera cette interdiction. En outre, les appareils de commande
extérieure devront être disposés de manière qu'il soit impossible de les actionner de la cabine
ou de la plate-forme. L'inspecteur du travail pourra, de plus, si la sécurité générale l'exige,
prescrire l'application de tout ou partie des dispositions définies aux paragraphes 1°, 2° et 3°
de l'alinéa précédent.

Article 28 : Tous les appareils porteront visiblement l'indication du maximum de poids,


déclaré par le constructeur, que l'appareil peut soulever. Cette indication sera exprimée en
poids lorsque l'appareil est destiné exclusivement à la manutention d'objets ou d'après le
nombre des usagers lorsqu'il est affecté exclusivement au transport des personnes. En cas de
destination mixte, les deux indications seront données.

Section III : Protection de diverses pièces mobiles et des câbles. Protection, disposition et
utilisation de diverses machines.

Article 29 : Indépendamment des mesures de sécurité prescrites à l'article 30 du dahir précité


du 2 juillet 1947 (13 chaabane 1366) portant réglementation du travail et applicables, dans
tous les cas, aux pièces mobiles de machines, câbles, courroies, visés audit article, les autres
pièces mobiles de machines, ainsi que les câbles et courroies, devront être munis de
dispositifs protecteurs, lorsqu'ils seront reconnus dangereux.

Pour les machines-outils à instruments tranchants tournant à grande vitesse, telles que
machines à scier, fraiser, raboter, découper, hacher, les cisailles, coupe-chiffons et autres
engins semblables, la partie non travaillante des instruments tranchants devra être protégée.

Les machines visées à l'alinéa précédent devront être, en outre, disposées, protégées ou
utilisées de telle façon que les ouvriers ne puissent, de leur poste de travail toucher, même
volontairement, la partie travaillante des instruments tranchants.

Article 30 : Les presses à mouvement alternatif de tous systèmes mues mécaniquement et


utilisées à des travaux automatiques, devront être disposées, protégées, commandées ou
utilisées de façon telle que les opérateurs ne puissent de leur poste atteindre, même
volontairement, les organes de travail en mouvement.

En cas de réparation d'un organe mécanique de la presse ou du dispositif de protection, de


commande ou d'utilisation, la machine devra être mise à l'arrêt en l'isolant de la force qui
l'anime et, chaque fois que la nature du travail ne s'y oppose pas, en bloquant l'embrayage ou
le volant ainsi que le coulisseau s'il y a lieu. Les mêmes mesures doivent être appliquées pour
les opérations de nettoyage et de mise en place des organes mécaniques à l'arrêt.

Chaque machine fera l'objet d'une visite générale au moins une fois par trimestre. L'inspecteur
du travail pourra imposer des visites plus fréquentes. Le nombre de ces visites ne pourra
toutefois être supérieur à une par mois.

Les visites seront effectuées par un personnel désigné à cet effet par le chef d'établissement et
sous la responsabilité de celui-ci.

Le résultat des visites sera consigné sur un registre dit registre de sécurité ouvert par le chef
d'établissement et tenu constamment à la disposition des agents chargés de l'inspection du
travail.
Article 31 : Sauf en cas de nécessité, aucun ouvrier ne doit être occupé de façon habituelle à
un travail dans le plan de rotation ou aux abords immédiats d'un volant, d'une meule ou de
tout autre engin pesant tournant à grande vitesse.

Toute meule tournant à grande vitesse doit être montée ou enveloppée de telle sorte qu'en cas
de rupture, ses fragments soient retenus soit par les organes de montage, soit par l'enveloppe.
Lorsque les travaux exécutés le permettent, un porte-outils métallique sera placé en avant et à
4 millimètres de celle-ci. Les employeurs doivent mettre à la disposition des ouvriers
travaillant aux meules des lunettes bien conditionnées. Une affiche visible rédigée en français
et en arabe prescrivant le port de ces lunettes pendant l'exécution des travaux, doit être
apposée à proximité des meules.

Une inscription très apparente, placée auprès des volants, des meules et de tout autre engin
pesant et tournant à grande vitesse, indiquera le nombre de tours par minute qui ne doit pas
être dépassé.

Article 32 : Les machines à travailler le bois, dites dégauchisseuses, seront pourvues d'un
arbre porte-lames à section circulaire.

Article 33 : Les scies à tronçonner devront être munies d'un dispositif évitant la rotation et le
rejet de la pièce en cours de sciage.

Les scies circulaires à table devront être munies d'un couteau diviseur réglable fixé
immédiatement en arrière de la scie et dans le plan de celle-ci.

Section IV : Mise en train, arrêt de machines. - Nettoyage et graissage de transmissions et de


mécanismes.

Article 34 : La mise en train et l'arrêt collectifs de machines actionnées par la même


commande devront toujours être précédés d'un signal convenu.

Article 35 : L'appareil d'arrêt des machines motrices sera toujours placé en dehors de la zone
dangereuse et devra pouvoir être actionné facilement et immédiatement par les conducteurs
qui dirigent ces machines.

Les conducteurs de machines-outils, métiers, etc., auront à leur portée un instrument leur
permettant de demander l'arrêt des moteurs ; les contremaîtres ou chefs d'atelier disposeront
également d'un moyen leur permettant de provoquer ou demander l'arrêt des moteurs.

Chaque machine-outil, métier, etc., sera installé et entretenu de manière à pouvoir être isolé
par son conducteur de la commande qui l'actionne.

Article 36 : II est interdit de procéder au nettoyage et au graissage des transmissions et


mécanismes en marche.
Toutefois, lorsqu'il sera indispensable d'y procéder, des dispositifs de sûreté devront être
installés à cet effet.

En cas de réparation d'un organe mécanique quelconque, l'embrayage ou le volant devra être
calé ; il en sera de même pour les opérations de nettoyage des organes mécaniques à l'arrêt.

Section V : Disposition des bouteilles contenant des gaz comprimés ou dissous. Travaux de
soudure autogène et oxycoupage sur des récipients ayant contenu certains produits
susceptibles de provoquer des mélanges détonants.

Article 37 : Les bouteilles contenant des gaz comprimés ou dissous seront soit placées sur
chariot, soit immobilisées au poste d'utilisation ou en parc.

Les bouteilles vides seront couchées si elles ne sont pas immobilisées.

Les ouvriers travaillant à la soudure autogène ainsi que leurs aides, doivent, pendant
l'exécution de ces travaux, être munis de lunettes ou d'écrans spéciaux pour la vue, à verres
teintés, ou de tout autre appareil de protection, équivalent et efficace, mis à leur disposition
par l'employeur.

Un avis, rédigé en français et en arabe, rappelant aux ouvriers et à leurs aides l'obligation
d'utiliser lunettes ou écrans pendant ces travaux, sera affiché de manière apparente dans le
local où sont effectués ces travaux.

Les travaux de soudure autogène ou d'oxycoupage sur des récipients ayant contenu des
pétroles, essences et autres produits susceptibles de dégager des vapeurs qui, mélangées à
l'air, peuvent former des mélanges détonants, ne pourront être effectués que si ces récipients
sont presque entièrement remplis d'eau et comportent une poche d'air de faible volume au-
dessous de l'endroit chauffé. Ce dispositif de sécurité pourra être remplacé par tout autre
mesure reconnue équivalente par l'inspecteur divisionnaire du travail.

Section VI : Aménagement des fosses pour la visite des automobiles. Empilement de


matériaux et objets divers. Interdiction des vêtements flottants pour le travail.

Article 38 : Les fosses de visite des voitures automobiles, dans les garages et ateliers de
réparation ou d'entretien, seront pourvues de deux escaliers d'accès entièrement dégagés
quand les véhicules, quelles que soient leurs dimensions, sont en place.

Article 39 : Les empilements de caisses, sacs, planches, balles de crin végétal, briques et
autres matériaux ou objets, seront conditionnés de manière à éviter toute chute des matériaux
ou objets empilés ou tout effondrement des piles.
Les ouvriers ne devront pas passer directement d'une pile à l'autre, à moins que les piles ne se
touchent. Cette prescription leur sera rappelée par un avis apparent rédigé en français et en
arabe et affiché dans les locaux où sont effectués les empilements.

Les plans inclinés d'accès aux piles seront constitués par deux madriers au moins,
soigneusement entretoisés.

Article 40 : La présence près des machines ou des pièces mobiles de machines des ouvriers ne
portant pas des vêtements ajustés et non flottants est interdite.

Chapitre III : Prévention des incendies.

Section I : Entreposage et manipulation de matières inflammables.

Article 41 : Pour l'application des dispositions du présent chapitre les matières inflammables
sont classées en trois groupes.

Le premier groupe comprend les matières émettant des vapeurs inflammables, les matières
susceptibles de brûler sans apport d'oxygène, les matières dans un état physique de grande
division, susceptibles de former avec l'air un mélange explosif.

Le deuxième groupe comprend les autres matières susceptibles de prendre feu presque
instantanément au contact d'une flamme ou d'une étincelle et de propager rapidement
l'incendie.

Le troisième groupe comprend les matières combustibles moins inflammables que les
précédentes.

Article 42 : Les locaux où sont entreposées ou manipulées des matières inflammables du


premier groupe ne peuvent être éclairés que par des lampes électriques munies d'une double
enveloppe ou par des lampes extérieures derrière verre dormant.

Ils ne doivent contenir aucun foyer, aucune flamme, aucun appareil pouvant donner lieu à
production extérieure d'étincelles ou présentant des parties susceptibles d'être portées à
l'incandescence.

Ils doivent être parfaitement ventilés.

Il est interdit d'y fumer ; un avis en français et en arabe en caractères très apparents rappelant
cette interdiction doit y être affiché.

Un arrêté du directeur du travail et des questions sociales pourra interdire de manipuler et


d'entreposer certaines matières inflammables du premier groupe dans les locaux en sous-sol.
Article 43 : Dans les locaux où sont entreposées ou manipulées des matières inflammables
appartenant au premier ou au second groupe, aucun poste habituel de travail ne doit se trouver
à plus de 10 mètres d'une issue.

Si les fenêtres de ces locaux sont munies de grilles ou de grillages, ces grilles et grillages
doivent pouvoir s'ouvrir sans difficultés de l'intérieur.

Il est interdit de déposer et de laisser séjourner des matières inflammables du premier ou du


deuxième groupe dans les escaliers, passages et couloirs ou sous les escaliers, ainsi qu'à
proximité des issues des locaux et bâtiments.

Les récipients mobiles de plus de 2 litres contenant des liquides inflammables du premier ou
du deuxième groupe doivent être étanches ; s'ils sont en verre, ils seront munis d'une
enveloppe métallique également étanche.

Les chiffons, cotons, papiers, imprégnés de liquides inflammables ou de matières grasses


doivent être, après usage, enfermés dans des récipients métalliques clos et étanches.

Section II : Mesures relatives à l'éclairage et au chauffage.

Article 44 : II est interdit d'employer, pour l'éclairage et le chauffage, tout liquide émettant au-
dessous de 35 degrés centigrades des vapeurs inflammables, si l'appareil contenant le liquide
n'est pas solidement fixé pendant le travail et si la partie de cet appareil contenant le liquide
n'est pas parfaitement étanche.

Aux heures de présence du personnel, le remplissage des appareils de chauffage à


combustible liquide et des appareils d'éclairage, soit dans les locaux de travail, soit dans les
passages ou escaliers servant à la circulation, ne peut être fait qu'à la lumière du jour et qu'à la
condition qu'aucun foyer ne s'y trouve allumé.

Les canalisations amenant les liquides ou gaz combustibles aux appareils fixes d'éclairage et
de chauffage doivent être entièrement métalliques.

Les flammes des appareils de chauffage ou des appareils d'éclairage portatifs devront être
distantes de toute partie combustible de la construction, du mobilier ou des marchandises en
dépôt, d'au moins 1 mètre verticalement et 0 m. 30 latéralement ; ces distances pourront être
réduites en cas de nécessité en ce qui concerne les murs et plafonds si un écran incombustible
ne touchant pas la paroi à protéger est placé entre celle-ci et la flamme.

Les appareils d'éclairage portatifs autres que les appareils d'éclairage électrique doivent avoir
un support stable et solide.
Les appareils d'éclairage fixes ou portatifs doivent, si l'agent chargé de l'inspection le juge
nécessaire, être pourvus d'un verre, d'un globe, d'un réseau de toile métallique ou de tout autre
dispositif propre à empêcher la flamme d'entrer en contact avec des matières inflammables.

Les appareils d'éclairage situés dans les passages ne doivent pas faire saillie sur les parois ou
doivent être à 2 mètres du sol au moins.

Les poêles, appareils à feu nu, tuyaux et cheminées seront installés de façon à ne pouvoir
communiquer le feu à la construction, ni aux matières et objets placés à proximité, ni aux
vêtements du personnel.

Les chefs d'établissement doivent, en outre, se conformer, le cas échéant, à toutes les
prescriptions qui sont ou seront édictées en vertu de l'arrêté viziriel du 28 juin 1938 (29 rebia
II 1357) concernant la protection des travailleurs dans les établissements qui mettent en
oeuvre des courants électriques.

Section III : Mesures destinées à permettre l'évacuation rapide du personnel et de la clientèle.

Article 45 : Les établissements visés à l'article premier du dahir précité du 2 juillet 1947 (13
chaabane 1366) portant réglementation du travail, devront posséder des issues et dégagements
judicieusement repartis afin de permettre en cas d'incendie une évacuation rapide du
personnel et de la clientèle.

Les issues et dégagements devront être toujours libres et, notamment, n'être jamais encombrés
de marchandises ou d'objets quelconques.

Les issues des locaux ou bâtiments ne pourront être en nombre inférieur à deux lorsqu'elles
devront donner passage à plus de 100 personnes appartenant ou non au personnel de
l'établissement. Ce nombre sera augmenté d'une unité par 500 personnes ou fraction de 500
personnes en sus des 500 premières.

Si la sécurité l'exige, le directeur du travail et des questions sociales peut imposer un nombre
de sorties supérieur à celui prévu aux alinéas précédents.

La largeur des issues ne sera jamais inférieure à 80 centimètres.

La largeur de l'ensemble des issues devant donner passage à un nombre de personnes à


évacuer compris entre 21 et 100 ne sera pas inférieure à 1 m. 50. Pour un nombre de
personnes compris entre 101 et 300, cette largeur ne sera pas inférieure à 2 mètres. Pour un
nombre de personnes compris entre 301 et 500, elle ne sera pas inférieure à 2 m. 50. Elle
s'augmentera de 50 centimètres par 100 personnes ou fraction de 100 personnes en sus des
500 premières.
Dans les établissements visés par les arrêtés des pachas et caïds relatifs à la protection du
public, le nombre de personnes susceptibles d'être présentes sera déterminé en ajoutant à
l'effectif du personnel l'effectif du public calculé suivant les règles prévues par ces arrêtés.

Article 46 : Les portes susceptibles d'être utilisées pour l'évacuation de plus de 20 personnes,
et, dans tous les cas, les portes des locaux où sont entreposées des matières inflammables du
premier ou du deuxième groupe, ainsi que celles des magasins de vente, doivent s'ouvrir dans
le sens de la sortie, si elles ne donnent pas accès sur la voie publique.

Lorsqu'elles donnent accès sur la voie publique la prescription ci-dessus peut être rendue
applicable par décision de l'inspecteur du travail lorsqu'elle est jugée indispensable à la
sécurité. En cas de différend entre le chef d'établissement et l'inspection du travail, il est statué
par décision du directeur du travail et des questions sociales.

Les vantaux des portes ne doivent pas réduire la largeur des dégagements au-dessous des
dimensions minima fixées par le présent arrêté pour les issues, escaliers et passages.

Si une porte s'ouvre sur un escalier, celui-ci devra être précédé d'un palier d'une longueur au
moins égale à la largeur des ventaux, sans être inférieure à 80 centimètres.

Les portes à coulisse et les portes tournantes à tambour ne peuvent entrer en ligne de compte
dans le calcul du nombre et de la largeur totale des issues.

Dans les locaux où sont entreposées ou manipulées des matières explosives ou inflammables,
l'agent chargé de l'inspection du travail dans l'établissement pourra prescrire que les portes
intérieures et les portes commandant les sorties vers l'extérieur soient métalliques.

Article 47 : Lorsque l'importance d'un établissement ou la disposition des locaux l'exige, des
inscriptions bien visibles doivent indiquer le chemin vers la sortie la plus rapprochée.

Les portes de sortie qui ne servent pas habituellement de passage doivent, pendant les
périodes de travail, pouvoir s'ouvrir très facilement et très rapidement de l'intérieur et être
signalées par la mention sortie de secours inscrite en caractères bien lisibles.

Les établissements visés au premier alinéa de l'article premier devront disposer d'un éclairage
de sécurité permettant d'assurer l'évacuation des personnes en cas d'interruption accidentelle
de l'éclairage normal.

Il sera tenu compte pour l'installation et le fonctionnement de l'éclairage de sécurité de


l'importance de l'établissement, de la disposition des locaux, de la nature des travaux effectués
et de la composition du personnel.

Section IV : Aménagement des escaliers, des passages et des couloirs.


Article 48 : Les locaux de travail situés aux étages ou en sous-sol devront toujours être
desservis par des escaliers. L'existence d'ascenseurs, monte-charge, chemins ou tapis roulants
ne pourra justifier une diminution du nombre ou de la largeur des escaliers.

Les escaliers devront être au nombre de deux au moins lorsqu'ils devront donner passage à
plus de 100 personnes à évacuer appartenant ou non au personnel de l'établissement ; ce
minimum sera augmenté d'une unité par 500 personnes en sus des 500 premières.

Si la sécurité l'exige, le directeur du travail et des questions sociales peut imposer un nombre
d'escaliers supérieur à celui fixé aux alinéas précédents.

Les emplacements des escaliers comptant dans le nombre minimum fixé ci-dessus devront
être choisis de manière à permettre une évacuation rapide des bâtiments.

Les escaliers doivent être construits soit en matériaux incombustibles, soit en bois dur de 35
millimètres au moins d'épaisseur, hourdé plein en plâtre sur 3 centimètres au moins
d'épaisseur ou protégé par un revêtement d'efficacité équivalente.

La largeur des escaliers ne sera jamais inférieure à 80 centimètres.

La largeur totale des escaliers devant assurer l'évacuation de 21 à 100 personnes ne pourra
être inférieure à 1 m. 50. Si le nombre des personnes à évacuer est compris entre 101 et 300,
la largeur totale ne pourra être inférieure à 2 mètres. Si ce nombre est compris entre 301 et
500, elle ne pourra être inférieure à 2 m. 50. Elle sera augmentée de 50 centimètres par 100
personnes ou fraction de 100 personnes en sus des 500 premières.

Les largeurs minima fixées aux deux alinéas précédents seront augmentées de moitié
pour les escaliers desservant les sous-sols.

Les escaliers ayant au moins 1 m. 50 de largeur seront munis des deux côtés de rampes ou de
mains-courantes.

Les escaliers desservant les sous-sols ne devront pas être en prolongement direct des escaliers
desservant les étages supérieurs.

Tous les escaliers devront se prolonger jusqu'au rez-de-chaussée.


Dans les établissements ouverts au public, l'installation d'escaliers séparés pourra être imposée
lorsque la sécurité du personnel l'exigera pour permettre l'évacuation des locaux situés aux
étages où le public n'est pas admis.

Article 49 : La largeur minimum des passages aménagés à l'intérieur des locaux et celle des
couloirs conduisant aux escaliers doivent être déterminées d'après les règles fixées aux articles
45 et 48 pour la largeur des issues et des escaliers.

Les passages devront être disposés de manière à éviter des culs-de-sac ou impasses.

Le sol des passages et couloirs devra être bien nivelé.

Les passages et couloirs ne devront pas être encombrés de marchandises, matériel on objets
quelconques pouvant en réduire la largeur au-dessous des minima fixés ci-dessus.

Article 50 : Dans les établissements commerciaux ouverts au public et où plus de 500


personnes sont susceptibles de se trouver réunies, il sera aménagé des passages qui relieront
directement entre eux les escaliers.

Si les étages de ces établissements sont desservis par plus de deux escaliers, des passages
semblables devront réunir chacun d'eux aux deux escaliers les plus voisins.

Au rez-de-chaussée, il sera aménagé des passages réunissant les arrivées des escaliers aux
sorties les plus rapprochées.

Chaque escalier sera réuni à deux sorties au moins.

Section V : Mesures destinées à combattre tout commencement d'incendie.

Article 51 : Les chefs d'établissement doivent prendre les mesures nécessaires pour que tout
commencent d'incendie puisse être rapidement et efficacement combattu.

Chaque établissement devra posséder un nombre suffisant d'extincteurs en bon état de


fonctionnement d'une puissance suffisante et utilisant un produit approprié au risque.

Il y aura un extincteur au moins par étage. Il sera procédé, au moins une fois par an, à l'essai
et à la vérification des extincteurs par une personne qualifiée. Le nom et la qualité de cette
personne, la date de l'essai et de la vérification et les observations auxquelles ceux-ci auront
donné lieu seront inscrits sur une fiche suspendue à chaque appareil.
L'agent chargé de l'inspection du travail pourra prescrire l'installation de postes d'incendie
alimentés en eau sous pression, comprenant une ou plusieurs prises, avec tuyau et lance, des
colonnes montantes spéciales et des robinets de secours. Il sera procédé, au moins une fois par
an, et dans les mêmes conditions qu'à l'alinéa précédent, à l'essai et à la vérification de ces
installations. Les résultats en seront consignés sur un registre spécial qui devra être présenté à
toute réquisition des agents de l'inspection du travail. Le nom et la qualité de la personne
ayant procédé à l'essai et à la vérification, la date de ceux-ci et les observations auxquelles ils
pourront avoir donné lieu seront inscrits sur ledit registre.

L'agent chargé de l'inspection du travail peut prescrire le dépôt à proximité des emplacements
de travail de sable sec et de terre meuble ainsi que des instruments nécessaires à leur emploi
(seaux, pelles, etc.).

Article 52 : Dans les établissements où peuvent se trouver occupées ou réunies normalement


plus de 50 personnes, ainsi que dans ceux, quelle qu'en soit l'importance, où sont manipulées
ou mises en oeuvre des matières inflammables appartenant au premier groupe, une affiche
contenant les consignes à observer en cas d'incendie, rédigée en français et en arabe, sera
placée en évidence dans chaque local de travail.

Cette affiche indiquera notamment :

1° Le matériel d'extinction et de sauvetage se trouvant dans le local ou à ses abords ;

2° Le personnel chargé de mettre en action ce matériel ;

3° Les personnes chargées pour chaque local de diriger l'évacuation du personnel et


éventuellement du public ;

4° Les personnes chargées d'aviser les pompiers dès le début d'un incendie ;

5° En très gros caractères l'adresse et le numéro d'appel téléphonique du service des pompiers.

Elle rappellera que toute personne apercevant un début d'incendie doit donner l'alarme.

II sera prévu des visites et essais périodiques du matériel et des exercices au cours desquels
l'utilisation des moyens de premier secours et l'exécution des diverses manoeuvres nécessaires
seront enseignées au personnel.

Ces exercices et essais périodiques devront avoir lieu au moins tous les trois mois. La date de
leur exécution et les observations auxquelles ils pourront avoir donné lieu seront consignées
sur un registre tenu à la disposition de l'inspecteur du travail.

Le chef d'établissement doit adresser copie des consignes pour le cas d'incendie à l'inspecteur
du travail dans les vingt-quatre heures de son affichage dans l'établissement.
Chapitre IV : Dispositions diverses.

Article 53 : Des arrêtés du directeur du travail et des questions sociales pourront imposer
l'affichage dans les locaux de tout ou partie des prescriptions du présent arrêté.

Article 54 : Le directeur du travail et des questions sociales peut, par décision prise sur le
rapport de l'agent chargé de l'inspection du travail, et lorsqu'il s'agit de mesures d'hygiène,
après avis du directeur de la santé publique et de la famille, accorder à un établissement
dispense permanente ou temporaire de tout ou partie des prescriptions suivantes :

Article premier (al. 3, 4 et 5) ; article 5 (al. 2, 7 et 8) ; article 6 ; article 10 (al. 1er et 2) ;


article 16 (al. 1er) ; article 43 (al. 2) ; article 45 (al. 3, 5 et 6) ; article 46 (al. 4) ; article 48 (al.
2, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11 et 12) ; article 49 (al 1er et 2) ; article 50, lorsque l'application de ces
prescriptions y est impossible et que l'hygiène et la sécurité des travailleurs y sont assurées
dans des conditions équivalant au moins à celles fixées par le présent arrêté.

Article 55 : La procédure de la mise en demeure prévue par l'article 32 du dahir précité du 2


juillet 1947 (13 chaabane 1366) est applicable aux prescriptions du présent arrêté énumérées
au tableau ci-après ; ledit tableau fixe en même temps le délai minimum prévu à l'article 33 du
même dahir pour l'exécution des mises en demeure :

Prescriptions pour lesquelles est prévue la mise en demeure Délai minimum d'exécution
des mises en demeure
___________________________________________________________________________
Article 1er, alinéas 4 et 5 15 jours
Article 2, alinéa 1er 30 jours
Article 2, alinéa 2 4 jours
Article 3, alinéa 1er 4 jours
Article 3, alinéa 2 30 jours
Article, 4, alinéas 1er, 2, 3, 5, 7, 8 et 10 30 jours
Article 4, alinéas 4 et 6 7 jours
Article 5, alinéas 1er, 2, 7 et 10 30 jours
Article 5, alinéas 4, 5, 6, 8 et 12 4 jours
Article 6 4 jours
Article 7 30 jours
Article 8 30 jours
Article 9, alinéas 1er, 3 et 4 4 jours
Article 10 4 jours
Article 12, alinéas 2, 3, 5, 6, 7, 8, 9, 10 et 12 30 jours
Article 12, alinéa 13 4 jours
Article 13, alinéas 1er et 2 30 jours
Article 15, alinéa 2 (1re phrase) 30 jours
Article 16, alinéa 1er 30 jours
Article 29, alinéas 1er et 3 4 jours
Article 30, alinéa 1er 4 jours
Article 36, alinéa 2 15 jours
Article 38 30 jours
Article 40 4 jours
Article 42, alinéa 3 4 jours
Article 43, alinéa 1er 4 jours
Article 43, alinéa 2 15 jours
Article 44, alinéas 4 et 6 4 jours
Article 45, alinéas 1er, 3, 5 et 6 30 jours
Article 46, alinéa 2 15 jours
Article 46, alinéa 4 30 jours
Article 47, alinéa 4 30 jours
Article 48, alinéas 2, 4, 5, 6,7, 8, 10,11 et 12 30 jours
Article 48, alinéa 9 15 jours
Article 49, alinéas 1er et 2 30 jours
Article 50 30 jours
Article 51, alinéas 2 et 5 4 jours
Article 51, alinéa 4 30 jours

Toutefois, lorsque l'exécution des mises en demeure exigera la création d'installations


nouvelles et non pas seulement l'utilisation d'installations existantes, le délai minimum sera
porté à quinze jours pour les mises en demeure fondées sur les dispositions des articles 3 (al.
1er) et 29 (al. 1er et 3) et à trente jours pour les mises en demeure fondées sur les dispositions
des articles 5 (al. 5 et 8), 12 (al. 2 et 3) et 22 (al. 4).

Article 56 : Les dispositions du présent arrêté ne sont pas applicables aux installations de
surface, à ciel ouvert ou souterraines des exploitations minières.

Article 57 : Le présent arrêté entrera en vigueur le soixantième jour qui suivra sa publication
au Bulletin officiel. Il abrogera, à compter de la même date, l'arrêté viziriel susvisé du 25
décembre 1926 (19 joumada II 1345).

Fait à Rabat, le 15 safar 1372 (4 novembre 1952).Mohamed El Mokri.

Vu pour promulgation et mise à exécution :

Rabat, le 22 décembre 1952.Le Commissaire résident général, Guillaume.

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