Cestmír Loukotka - 1955 - Langues Non Tupi Nordest

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ANAIS ::
,
DO ,

XXXI CONGRESSO INTERNACIONAL


DE
AMERICANISTAS I

SÃO PAULO

23 a 28 de agôsto de 1954

organizados e publicados por


HERBERT BALDUS

••

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• • • •

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VOLUME li

,.

' EDITORA ANHEMBI "

São Paulo
1955

,. .
- e:._
Biblioteca Digital Curt Nimuendajú - Coleção Nicolai
www.etnolinguistica.org

LES LANGUES NON-TUPÍ DU BRÉSIL DU


NORD-EST

par
V

CESTMÍR LouKOTKA

Il n'existe que três peu d'études ethnographiques et


linguistiques sur la partie Nord-Est du Brésil comprenant
les États Bahia, Sergipe, Alagoas, Pernambuco, Paraíba,
Rio Grande do Norte et Piauí. Pour combler, du moins
en partie, cette lacune, j 'ai extrait des sources historiques
.ou autres publiées jusqu'à présent toutes les mentions
relatives aux tribus de cette région et j 'en donne ici un

aperçu somma1re.
Les voisins continentaux des tribus littorales Tupí
étaient des gens de cultures et de langues toutes diffé-
rentes ; suivant la coutume Tupí, nous les appelons
sommairement TAPUYA, ce qui veut dire, en langue Tupí,
ennemi. C'est le chroniqueur portugais Gandavo (18, fol.
44) qui était le premier à se servir de cette dénomination
pour désigner les ennemis sauvages des tribus littorales ;·
le nom a fait fortune et a été depuis employé couramment.
Il ne serait, toutefois, pas juste de croire que la dénomi-
nation Tapuya désigne une unité ou un élément ethnique
ou linguistique - bien au contraire ! Ce n' est que la
dénomination générale et sommaire de toutes les tribus
continentales barbares non-Tupí, tandis que la déno-
mination Tupí désigne toujours une unité ethnique et
linguistique. \
N ous connaissons un nombre incalculable de noms
de tribus que les an-ciens auteurs portugais comprennent
sous la dénomination commune Tapuya. Ainsi, p. ex,
103 0 :x:x x r CONGR. I NT. DE A:ME RICANIST AS

V asconcellos (62) mentionne presque 100 noms différents,


Cardim (10, pp. 195-206) 74 noms, etc. Les deux auteurs
ne citent - à quelques exceptions pres - que des noms
de tribus sans indiquer d'une façon précise ou elles sont
établies ; c'est pourquoi ils ne font que répéter que ces
tribus parlent une autre langue (têm outra língua). Voilà
aussi la raison pour laquelle on n'a réussi à identifier
d'une façon précise qu'un petit nombre de tribus mention-
nées par les deux auteurs. J'en donnerai les noms dans
la liste des tribus placée à la fin de la présente étude ; il
serait sans intérêt de mentionner les autres noms. Ce
manque de précision des anciens auteurs portugais peut-
être expliqué par le fait que leurs renseignements pro-
venaient, selon toute probabilité, des Indiens apparte-
nant aux tribus littorales Tupí ; en effet, les dénomina-
tions des tribus Tapuya, données par ces auteurs, sont
dérivées presque toutes de la langue Tupí.
Pour ce qui est de la localisation imprécise (les deux
auteurs ne parlent presque toujours que de sertão, c'est-
-à-dire de la forêt vierge), elle peut-être expliquée aussi ..r
par le fait que les Portugais (à !'encontre des Espagnols)
n'avaient pénétré à l'intérieur du pays que três tard ;
ce n'est qu'alors qu'ils ont donné des noms aux rivieres,
aux montagnes, etc. A l'époque ou les deux livres ont
été écrits, les conquérants ne contrôlaient qu'une bande
étroite du littoral, occupée seulement par des tribus
d'origine Tupí. L'intérieur du pays était alors encore
terra incognita et les noms locaux ultérieurs ne s'accordent
pas, par conséquent, avec les vieilles dénominations Tupí.
C'est pourquoi on n'a pu, jusqu'à présent, identifier que
dix des soixante-quatorze tribus mentionnées dans le
livre de Cardim.
II en est de même pour les Hollandais auxquels ap-
partenait, de 1630 à 1654, une grande partie du territoire
Nord-Est du Brésil actuel. Leurs chroniqueurs n'appor-
tent pas non plus de renseignements précis sur les tribus
à l'intérieur du pays ; ils se contentent, pour la plupart,
de donner des renseignements sur les tribus littorales
T-qpí ou bien ils donnent des renseignements qui sont
XXXI CON GR. INT. DE AMERICANISTAS 1031

aussi généraux et imprécis que ceux des chroniqueurs


portugais. Il est plus que probable que des rapports,
concernant les populations indigenes de la partie hollan-
daise du Nord-Est du Brésil, se trouvent encore inexplorés
aux archives hollandaises (ce qui est vrai d 'ailleurs aussi
pour les archives portugaises), mais il est peu probable
qu'on y t rouve jamais des renseignements plus précis.
Les Portugais et les Hollandais luttaient pour la
possession de cet immense territoire et les deux nations
se servaient dans ces guerres des populations indigenes.
Le chroniqueur hollandais Barlaeus (6, pp. 697, 706 suiv.)
mentionne, lui aussi, la dénomination Tapuya qu'il dis-
tingue de la dénomination Tupí ; il écrit que les tribus
Tapuya sont des sauvages quine pourvoient à leur sub-
sistance que par la chasse, la pêche, la cueillette des fruits
sauvages, des racines et du miel. H erckmann (21, p. 242)
le confirme et ajoute que les Tapuya ne connaissent pas
!'industrie de la poterie (47, 63, p. 256). Pompeu Sobrinho
(49, p. 233) remarque à ce suj et qu'aucune trouvaille de
céramique n 'a été faite sur tout le territoire du Nord-Est
du Br~sil. Lors des fouilles, on n'a trouvé que des objets
de pierre et d'os. Toutefois Cardim (10) relate que quel-
ques tribus s'adonnaient à l'agriculture et qu'elles fabri-
quaient même de la poterie primitive. De là aussi il
résulte que les Tapuya ne formerent jamais une entité
ethnique.
.* * *
Parmi toutes les tribus comprises sous la dénomination
Tapuya, nous possédons des connaissances les plus appro-
fondies sur celles que - d'apres leur parenté linguistique
- nous rangeons dans la famille KARm1. Vasconcellos
(62) parle déjà d'elles dans son livre, mais c'est le capucin
français fr. Martin de Nantes (36) ainsi qu'un auteur in-
connu de 1746 (5) -qui nous ont laissé la meilleure des-
cription de leur vie. Cunha Lustosa (12) et M artius (30,
t. I , pp. 347-355) nous fournissent, dês le début du 19e
siecle, quelques détails à ce sujet.
1032 XXXI CONGR. INT. DE AMERICANISTAS

A l'époque des guerres entre les Portugais et les


Hollandais, les tribus de la famille Kariri (ou Cayrirí,
Kiriri) occupaient, à l'intérieur du pays, le territoire entre
la Serra Borborema, la Serra dos Cariris Velhos et la
Serra dos Cariris Novos, dans les vallées des rivieres
Curu, Araraju, J aguaribe et Apodi, sur le cours moyen
et inférieur de la riviêre São Francisco et sur le terri-
toire entre les riviêres Paraguaçu et Itapicuru. La déno-
mination de Kariri n'est pas originale, c'est un surnom
qui signifie "taciturne", "sombre".
Toutes les tribus de cette famille étaient dévouées
aux Portugais et combattaient à leurs côtés contre les
Hollandais. Au cours de ces guerres, plusieurs tribus
.a vaient été fortement décimées, três souvent chassées de
leurs habitations originales et installées ailleurs. Les Por-
tugais avaient confié l'administration de tous les Indiens
se trouvant à l'intérieur du pays aux différents ordres
de missionnaires, notamment aux capucins de Bretagne
et aux jésuites qui tentêrent d'établir ce peuple des forêts,
demi-nomade à l' origine, dans des habitations stables,
nommées aldeias. Cependant, les missionnaires y établis-
saient différentes tribus ou restes des tribus sans avoir
égard à leur origine ni à leur langue. Três souvent aussi,
des colonies de ce genre furent fondées sur le territoire
d'une autre tribu qui punissait l'atteinte faite à sa souve-
raineté en brfilant la colonie et en massacrant les habi-
tants y compris les missionnaires.
D'autres fois, c'étaient de gros propriétaires terriens
portugais qui étaient mal disposées à l' égard des colonies
paisibles des Indiens, car les missionnaires défendaient
énergiquement les droits des Indiens à posséder leurs
propres terres. C'est pourquoi on peut enregistrer, dans
l'histoire de cette partie du Brésil, des coups de main
contre les colonies des Indiens et des missionnaires, ef-
f ectués par les sbires des gros propriétaires fonciers. De
même, de longs procês eurent lieu au sujet de l'étendue
des droits des missionnaires et des Indiens de posséder
des terres. On voit nettement de tout cela que les con-
quérants portugais ont mal récompensé les vaillants
XXXI CONGR. INT. DE AMERICANISTAS 1033

combattants qui les avaient aidés à conquérir le pays


sur les Hollandais. Des que ceux-ci furent chassés, les
Indiens devinrent gênants et furent traqués d'un lieu à
l'autre. C'est ainsi que jusqu'à nos jours une poignée
piteuse seulement survécut de cette grande entité ethni-
que, 120 personnes en tout, quine parlent d'ailleurs même
pas leur propre langue, mais la langue Tupí !
La plus grande tribu de la famille Kariri était la
tribu de KrPEA (Quipea), établie originairement dans la
Serra dos Cariris Velho•s, plus tard, décimée par les guerres,
dans les colonies des missionnaires. Parmi ces colonies,
on mentionne au 17e siecle Papari sur le territoire actuel
de · l'État Rio Grande do Norte, Lagoa de Groahiras et
Natuba (nommée aujourd'hui Souza), en 1746 Palmeira,
Ararobá, Campina Grande et Apodi (4), au 19e siecle
encore Pilar ou la tribu s'est éteinte définitivement avant
la seconde moitié du siecle. C' est de la grammaire du
missionnaire italien M amiani (28) ainsi que des notes
de H ervás (22) et des textes de M arietti (29, p. 263) que
nous connaissons le mieux la langue de la tribu. D'autres
études sur cette langue proviennent d' Adam (1), de Goeje
(19, 20), de Petazzoni (42), de Pompeu Sobrinho (46, 50)
et de Rodriguez (55) qui, toutefois, ont tous puisé à la
grammaire de Mamiani.
La seconde tribu que nous connaissons, s'appelait
DzuBUKUA et ses habitations originaires se trouvaient au
sud de la tribu Kipea. Les capucins de Bretagne établirent
les restes de la tribu dans les iles dt1 cours moyen de la
riviere São Francisco ; c'est là qu'on les mentionne, en
1702, dans les iles Pambú et Oacapara et, en 1746, dans
les iles Carvalho et Iraquá. Toutes ces colonies et d'autres
encore furent détruites sur l' ordre de la famille des grands
propriétaires terriens da Torre; les missionnaires furent
expulsés, les Indiens massacrés ou chassés dans la forêt
vierge ou la tribu s'est éteinte à une date inconnue. Le
capucin fr. Bernardo de Nantes (35) nous a laissé dans
son Catéchisme le seul monument de leur langue ; Ma-
rietti (29, p. 264) apporte quelques petits textes. D'apres
ces documents, Adam (1) et Gabelentz (17) ont tenté de
1034 XXXI CONGR. I NT. DE AMERICANISTAS

construire la grammaire de la langue et l'ont ~omparée


avec la grammaire de Mamiani.
La tribu, dont les restes piteux ont survécu jusqu'à
notre époque, s' appelle KAMURÚ. N ous ne connaissons
pas leurs habitations originaires. Elle a été établie par
les Portugais sur la riviere Pardo dans l'État de Bahia,
dês que la domination portugaise s'y fut affermie, c'est-
-à-dire en 1740, dans la Mission Pedra Branca. C'est
de là que les grands propriétaires fonciers les chasserent
en 1865 dans la colonie Santa Rosa, mission établie sur
un petit affluent de la riviere das Contas. Exposés à
l' oppression insupportable des métis néo-brésiliens, les
Kamurú fuirent, au début du 20e siecle, dans la région
de la riviere Gongogy ou ils s'établissent pres de la petite
ville de São Bento; toutefois ils sont -forcés de s'enfuire
de nouveau, cette fois dans la réserve gouvernementale
de Paraguassú, située entre les rivieres Pardo et Caxoeira.
C'est là que Nimuendajú trouva, en 1938, encore quelques
familles de la tribu qui avaient conservé les anciennes
coutumes. Dans sa lettre du 10 mai 1940, Nimuendajú
m'a écrit qu'il n'avait trouvé dans la réserve personne
comprenant quoi que ce fut de l'ancienne langue. Tous
les membres de la tribu ne parlaient plus que la langue
Tupí. Ce n'est, par conséquent, que M artius (30, t. I,
p. 359, t. II, pp. 215·-217) qui nous informe de leur langue ;
il rencontra la tribu Kamurú quand elle se trouvait en-
core à la Mission Pedra Branca et publia par suite un
petit dictionnaire de leur langue.
Nous savons que la tribu SABUYA (aussi SAPUIA) était
établie dans la Serra Chapada sur la territoire de l'Etat
de Bahia avant l'arrivée des Portugais ; elle y faisait
de longues et cruelles guerres contre la tribu Gueren,
apparentée à la tribu des Botocudos. Des restes de la
tribu Sabuja étaient établis, en 1740, aux Missions Caran-
guejo et Canabrava, ou ils se sont éteints apres 1818.
C'est Martius (30, t. I, p. 359, t . II, pp. 218-219) qui nous
a laissé, dans un petit dictionnaire, le seul document
de leur langue.
XXXI CONGR. INT. DE AMERICANISTAS 1035

Nous ne savons rien des langues des autres tribus


de la famille Kariri. J'en mentionne encore (dans l'ordre
alphabétique) les suivantes :
ARIÚ (ou Peba), tribu établie originairement entre les rivieres Pi-
~

nhares et Sabrigi, plus tard à la Mission Pombal dans l'Etat


de Paraíba.
BuLTRIN, tribu nommée para Martin de Nantes (36), établie d'abord
dans la Serra de Bodopitá, puis dans la Serra Borborema, en-
fin à Campina Grande.
CALABAÇA, nom portugais d'une tribu établie sur la riviere Salgado,
à 36 milles de Ikó.
!Kó, tribu établie entre la Serra Luiz Gomez, la riviere Peixe et la
riviere Salgado. Décimée para l'expédition de Francisco Dias
de Carvalho en 1694, "pacifiée" en 1700 par le missionnaire
João de Matos Serra et établie sur l' emplacement actuel de la
ville de Souza dans l'~tat de Paraíba. (60, p. 42).
!KOZINO, probablement une fraction de la tribu précédente, mention-
née en 1670 au confluent des rivieres Jaguaribe et Salgado. (61).
lNAMUM, tribu établie originairement sur la riviere J aguaribe, plus
tard, en 1746, dans la petite ile I nhamum sur le cours moyen
de la riviere São Francisco.
K-\.RARÚ, ou aussi Kaiurú, tribu mentionnée dans l'ile Soroabé sur le
fleuve du même nom.
KAR1ú, originairement sur les rivieres Cariú et Bastiões, affluents
de la rivi ere J aguaribe.
KoREMA, tribu établie sur le cours moyen de la riviere Piancó.
V
ZuKÁ (Jucd), originairement sur la riviere Jucá, en 1787 au village
d' Arneiroz dans l'Êtat de Ceará.

Plusieurs tribus de la famille Kariri furent réunies


dans plusieurs villages et l\1issions, souvent aussi avec
d'autres tribus de langues différentes. Au cours des années
1670 à 1876, on mentionne la Mission Milagres dans
l'Etat de Ceará, des Kariri vécurent jusqu'en 1780 dans
les Missions Missão Velha, Missão Nova, Barbalha et
Crato dans le même État de Ceará, en 1759 au village
de Curral dos Bois (aujourd'hui Santo Antonio da Gloria)
et dans les Missions Sacco dos Morcegos (aujourd'hui
Mirandela), Aldeia do Rio Real et Azamary dans l'État ·
de Bahia. Quelques membres de la tribu vivaient au
1036 XXXI CONGR. INT. DE AMERICANISTAS

début du 19e siecle, en commun avec des tribus d'autres


langues, dans la colonie Collegio dans l'Btat d'Alagoas.

***
Barlaeus (6) et puis Piso et M arcgrav (45) nous lais-
serent une bonne description de la vie et des coutumes
d'une autre tribu que nous connaissons sous la dénomi-
nation de Tapuya. La tribu que les Hollandais appelaient
TARAIRIUW ou ÜCUKUYANA, vivait dans la forêt vierge
(Sertão) située à l'ouest des rivieres Cunhaú et Açú dans
l' Btat actuel de Rio Grande do Norte. La t ribu s' était
alliée aux Hollandais dans leurs guerres contre les Portu-
gais ; c'est pourquoi les deux chroniqueurs hollandais
cités nous laisserent des rapports sur sa vie. On a soulevé,
en son temps, une discussion au sujet de l'appartenance
ethnique de cette tribu, discussion ou l'opinion n'admettant
pas la parenté avec la famille Zé a prévalu ; les membres
de la tribu dormaient, en effet, dans les hamacs (hamaka),
tandis que les membres des tribus zé dorment par terre.
De même leurs connaissances de la navigation et la faci-
lité avec laquelle ils ont appris à monter à cheval (45,
p. 27) excluent la possibilité de les comprendre dans la
famille zé.
Schu ller (57, pp. 84-99) s'occupa rle la langue des
Ocukuyana et établit, en dépou; ~·s vieux chroni-
1

queurs hollandais, un petit dicti0 ':tire de la langue


leque! comprend 26 mots, 13 noms de personnes et 7
noms de tribus (ou plutôt de clans ?). En s'appuyant sur
ces faibles matériaux, l'auteur conclut que la tribu Tarai-
riuw a vait appartenu à la grande famille linguistique
caraibe, opinion, toutefois, peu fondée. N ous tenons la
langue de ces Indiens pour une langue isolée.
J e suppose que les tribus suivantes étaient apparen-
tées par leurs langues à la tribu Tarairiuw, sans cependant
pouvoir le prouver d'une façon certaine.
JAN DU Í - tribu établie sur les rivieres Açú et Apodí, de toute proba-,
bilité seulement un clan de la t ribu Tarairiuw. Dans une liste •
hollandaise des chefs de la tribu, le nom de J andui arrive sous.
XXXI CONGR. INT. DE AMERICANISTAS 1037

différentes formes, parfois tronquées (Jan Duwy etc.) (6). La.


tribu fut exterminée par les Portugais déjà au cours du 17e
siecle (3).
KANINDÉ - tribu établie aux sources de la riviere Choro dans l'État
• de Ceará. En 1731, elle fut établie au village de Barra do Sitiá,
ou elle s' éteignit.
PANATÍ - grande tribu, établie autrefois dans la Serra dos Pannatís
de l' État actuel de Rio Grande do Norte, et entre les ri vieres
J aguaribe, Apodí et Açú. Les restes de la tribu furent établis.
~

plus tard à Aldeia Gramació dans le même Etat, enfin, en 1762,


définit ivement à Villa Flor, en commun avec la tribu apparen-
tée de Pajakú. II parait qu'au début de notre siecle, quelques.
restes de la tribu s'y tenaient encore. (11).
PAYAKÚ (Payacú) - grande tribu, établie originairement entre les
rivieres J aguaribe et les montagnes (Serras) Coite, São Bento
et Calabouço .sur les frontieres des États actuels de Paraíba et
Rio Grande do Norte. En 1696, deux missionnaires, le P. J oão
de Costa et le P. João de Barros Braga, tenterent d'établir la
tribu au village d' Aracatú. La tentative échoua, les Indiens
ayant été presque completement exterminés par une expé-
dition militaire d' Antonio de Albuquerque da Camara (2). · Les
derniers restes de la tribu furent établis, en 1762, en commun
avec les tribus Tupí et Cariri, au village de Porto Alegre dans.
l'État de ~io Grande do Norte, ou ils se dénationaliserent. La
tribu s'éteignit au début du 19e siecle (aux environs de 1817).
M artius (30, t. I, p. 349) a tort d'affirmer qu'il n'y a jamais
eu de tribu de ce nom et que le nom de Payakú n' est que la
forme indienne troquée du nom de Francisco.

Plusieurs auteurs portugais ainsi que des auteurs


brésiliens modernes ont considéré tous les Indiens, habi-
tant l'immense territoire à l'intérieur du N ord-Est du
Brésil et ne parlant pas la langue Tupí, comme apparte-
nant à la famille Karirí. C'est ainsi que Coelho (11)
encore en 1906, range dans la famille Karirí la tribu Car-
nijo, du nom propre FuLNIO ou Fornio, établie originaire-
ment dans l'Etat d'Alagoas dans la montagne Cumunatí..
C'est pourtant Branner (9) qui, longtemps avant, en
1887, avait publié des spécimens de leur langue qui dif-
f ere d'une maniere absolue de la langue des Karirí. L'ar-
ticle de Branner tomba dans l'oubli et c'est ainsi que même
Rivet (53), dans sa classification des langues sud-améri-
caines, ne mentionne pas la langue de la tribu Carnijo ~
1038 XXXI CONGR. INT. DE AMERI CANISTAS

Me basant sur les notes de Branner, j'ai été le premier


(25, p. 494, 26, p. 4) à attirer l'attention sur la différence
qui existe entre cette langue et la langue des Carirí, fait
généralement reconnu aujourd'hui (54, p. 1118).
N ous ne savons presque rien des destinées de cette
intéressante tribu qui continue à exister. Nous savons
seulement que la tribu fut établie, en 1705, en commun
avec une autre tribu inconnue, au village d' Ipanema
pres de Penedo dans l'Btat d' Alagoas (31), d'ou elle
passa, on ne sait quand, dans la petite ville d'Aguas
Belas dans l':État de Pernambuco, ou elle réside encore.
C'est là qu'en 1928 Melo trouva encore environ 1000
personnes qui parlaient (et parlent encore aujourd'hui)
la langue Ia-te ou I a-tM, e' est-à-dire "notre langue' '.
En s'appuyant sur les matériaux publiés par Melo,
Oliveira (41, p. 522) conclut que la tribu Fulnio se com-
posait à !'origine de genres exogamiques. D'apres les 1
rapports les plus récents, (33, pp. 500-501) la tribu compte
aujourd'hui plus de 1200 membres. Chaque membre 1
fait partie d'un des cinq clans, nommés d'apres les ani-
maux. Le gouvernement essaie, ces temps derniers, de
leur apprendre à élever les bestiaux (zébu) qu'il livre
gratuitement aux Indiens, mais en nombre insuffisant
jusqu'à présent.
On a constaté que la langue de la tribu est isolée,
n'étant apparentée à aucune autre langue de l' Amérique
du Sud. (26, p. 4). Apres les premiers spécimens dus à
Branne,r (9), mentionnés plus haut, M elo publia un diction-
naire (31) et Pompeu Sobrinho d'autres matériaux (48,
pp. 49-51). Viennent ensuite les matériaux recueillis par
le plus grand linguiste brésilien N imuendajú (39) ; son
manuscrit fut perdu apres la mort de son auteur, mais
il a envoyé, en 1940, une partie du manuscrit à l'auteur
de la présente étude. Enfin L emos Barbosa publia tout
dernierement des textes d'une haute valeur (24) . Le
P. Damaso, curé d' Aguas Bellas, possede un grand nombre
de matériaux préparés pour la publication (13). Schuller
(58) apprécie d'une maniere inexacte les vieux matériaux
de Branner ; il identifie la tribu Carnijo avec la tribu
XXXI CONGR. INT. DE AMERICANISTAS 1039

M ongoyo, établie loin dans le Sud et parlant une langue


de la famille Kamakan (25, p. 497). Boudin (8) apporte
les matériaux les plus récents et prépare pour l'impréssion
la grammaire de la langue.
Il est assez probable que la tribu éteinte KARAPOTÓ
parlait une langue apparentée. Cette tribu vivait autre-
fois avec la tribu Fulnio dans la montagne Cumunatí et
fut établie, en 1746, au village de Collegio dans l'État de
Pernambuco. C'est là qu'elle se mêla aux tribus parlant
d'autres langues qu'on y avait de même établies, notam-
ment à la tribu Natú, et disparut finalement de l'histoire.
C'est Nimuendajú qui me renseigna en 1940 sur cette
parenté en s'appuyant sur les indications de quelques
vieillards du village de Collegio. (38)
1
***
C'est par erreur qu'on avait autrefois compris dans
la famille Karirí une autre tribu, à savoir celle de SUKURÚ.
Cette tribu Tapuya vivait à !'origine sur les rivieres Meio,
São José et Taperoá ainsi que dans les montagnes Serra
Branca et Serra do Arubá. C'est de là que les mission-
naires les établirent, en 1746, au village de Cimbres dans
l'État de Pernambuco. Nimuendajú y trouva, en 1934,
quelques vieillards qui n 'avaient pas encore oublié l'an-
cienne langue de la tribu. Vu le spécimen qu'il m'avait
adressé, la langue est aussi une langue isolée. J'ai publié
ce spécimen à Poznan (27, pp. 79-80) ; ce sont jusqu' à
présent les seuls matériaux relatifs à cette langue, les
notes de Pompeu Sobrinho (51) étant encore en manuscrit.
Un des vieillards du village de Cimbres s'est rappelé
aussi quelques mots de la langue apparentée de la tribu
PRARTO (ou Paratió) qui vivait à !'origine au sud de
la tribu sukurú. Ce petit spécimen fut perdu avec les
autres manuscrits de Nimuendajú, mais j'en possede la
copie dans mes archives (38) . On affirme qu'une langue
apparentée était parlée aussi par la tribu éteinte GA-
RANUN du massif du même nom. M artius (30, t. I, p.
349) écrit que lors de sa visite qu'il y a faite, c' était une
10±0 XXXI CONGR. I ?\T. DE AMERICANIS TAS

petite tribu belliqueuse dont les membres portaient aux


·oreilles des bâtons de résine jaune-or. Il ne nous laissa
pas de spécimen de leur langue. La tribu Fulnio désignait
du nom d'IcrrcrLE une tribu ennemie avec laquelle elle
était souvent en guerre et qui plus tard a été établie,
parait-il, à Cimbres (31). Ce pourraient être les Garanun
ou les sukurú et les Prarto, mais nous n 'en savons rien
de sur. .
Pres de la petite ville de Mirandela dans l'État de
Bahia, Métraux découvrit, en 1951, le reste d'une tribu,
organisée - en vertu des lois brésiliennes - comme une
tribu indienne sous le gouvernement d'un chef (32). C'est
là que, dans de petites colonies, sous le nom de Kariri,
vivent à peu pres mille descendants des tribus Kariri,
M asakard, Tupinakin et Katrimbi ainsi que les descen-
dants de leurs métis avec les blancs et les noirs. Ce sont
des gens parfaitement civilisés, relativement bien instruits,
petits agriculteurs, cultivant avec soin leurs petits champs
et vivant sous la protection du gouvernement. Ils ne
parlent que le portugais. Cependant, le chef de la tribu
fit au savant français cadeau du cahier d'un écolier indien
ou celui-ci avait noté les mots indiens qu'il avait entendus
de vieilles gens.
En 1951, j'ai reçu ces matériaux pour être examinés.
Le résultat a été surprenant, car peu de noms seulement
appartenaient à la langue Kariri, dont toute la tribu
porte aujourd'hui le nom. La plupart des mots apparte-
naient à une langue jusqu'ici inconnue, toute différente
des langues Kariri, Masakará et Tupí, parlées par les
gens établis aux environs de Mirandela. Il ne restait
qu'une langue, celle de la tribu de KATRIMBI (ou Katembri)
qui avait vécu à l'origine entre les rivieres Vasa Barris
et I tapicurú, dans le même Etat de Bahia, et fu t établie,
en 1639, à Mirandela qui s'appelait alors Saco dos Mor-
cegos. M étraux publia mon analyse (32, pp. 55-56) avec
les mots du cahier d'écolier (pp. 56-58).

***
XXXI CONGR. I NT. D E AMERICANISTAS 1041

·Le savant brésilien Estevão, mort prématurément,


trouva, en 1937, les restes d'une autre tribu non-Tupí
au village de Brejo dos Padres (faisant partie de la com-
mune de T acaratú) pres de la cataracte Paulo Affonso
sur la riviere São Francisco. La tribu, nommée P ANKA-
RARÚ, auparavant aussi Brancapuru, vivait jusqu'en 1698
pres de la petite ville de Curral dos Bois, aujourd'hui
Santo Antonio da Glória dans l'~tat de Bahia . C'est de
là qu'elle fut établie dans trois villages, à Brejo dos Padres,
déjà mentionné, à Rodelas - en commun avec la t ribu de
Tusá (14) - enfin à N ossa Senhora de Belém dans l'ile
d'Achará (23, p. 35).
De leur langue, qui est, elle aussi, une langue isolée,
nous ne connaissons que ce qui avait été publié par
Pinto (44) ; les matériaux recueillis par Estevão et mis
à la disposition de Nimuendajú furent perdus.

***
En 1789, en commun avec la t ribu P ankararú, on
a établi dans les villages de R odelas et Brejo dos Padres,
les membres de deux aut res t ribus, à savoir celles de NATÚ
et S OKÓ (Chocó en portugais) . Nous ne savons rien des
habitations originaires de la t ribu N atú qui a souvent
fait la guerre précisément aux gens dont les descendants
vivent aujourd 'hui avec les restes de la t ribu Natú au
village de Rodelas. Comme m'a fait savoir NimuendaJ·ú
{38), Estevão possédait des notes sur leur langue isolée
(14) ; cependant, ces notes furent perdues. Nous ne savons
rien ·non plus des destinées de la tribu N atú.
Nous connaissons mieux l'histoire d'une autre t ribu,
celle de S OI{Ó qui vivait à l'origine sur la riviere Piancó
et dans la Serra Negra, (3) d 'ou elle fut transférée à plu-
sieurs endroits en même temps. Une partie de la tribu
partit sur la riviere Pajehú et de là au village d'Ororobá,
d'ou elle fut t ransférée, en comun avec la t ribu s ukurú,
au village de Cimbres ou elle s'éteignit (30, t . I, p. 190).

Biblioteca Digital Curt Nimuendajú - Coleção Nicolai


www.etnolinguistica.org
1042 XXXI CONGR. INT. DE AMERICA.NISTAS d•

La seconde partie de la tribu fut établie, en 1746, en


partie au village de Rode"las, en partie au village de Tres-
carolo, situé à l'embouchure de la riviere São Francisco,
village nommé Propiá à partir de 1802 (3) . Ce ne sont
que quelques petits restes de la tribu qui ont survécu
jusqu'à notre époque dans le village de Rodelas ou Es-
tevão les a t rouvés.
Il n' est pas étonnant que le nombre des membres
de la tribu sokó ait baissé aussi rapidement. La cause
en était tout d'abord leur morcellement en trois parties,
ensuite le sort néfaste des Missions ou la tribu avait été
transférée. Francisco Días d' A vila, membre de la f amille
des grands propriétaires fonciers da Torre, niait, en effet,
le droit des missionnaires et des Indiens de posséder
la terre ou les colonies de la tribu avaient été établies,
et affirmait que tout ce territoire lui avait été donné
par le roi de Portugal. Par une expédition militaire il
détruisit, en 1696, les Missions Achará (ou Oacará) , Cumam-
bá, Sorobabé, V argé et Rodelas, expulsa les missionnaires
et fit massacrer les Indiens ou les vendre comme esclaves.
Les jésuites rentrerent en 1698 à Rodelas, mais ils ont
été forcés de fonder une nouvelle commune du même
nom à 11 leguas plus loin. Ils fondêrent plus tard, dans
la même région, une aut re Mission Os Cararús, à 100
leguas environ de Rodelas; toutefois, cette Mission
disparut bientôt (23) .
Dans les deux villages mentionnés, en commun avec
les tribus Pancararú, N atú et sokó, vivaient, à partir
de 1789, deux autres tribus, celles de TusÁ et de PERIA.
D'aprês une communication écrite de Nimuendajú (38),
quelques vieillards de la tribu Tusá vivent encore au
village de Brejo dos Padres et parlent une langue isolée
différen te. N ous ne savons rien des destinées de la tribu
P eria. Dans le même village, Nimuendajú trouva encore
trois vieillards qui parlaient leur langue originaire, isolée
elle aussi ; ses notes à ce sujet furent perdues apres la
mort du savant. Hohenthal (23, p. 34) trouva aux archives
portugaises quelques mentions historiques sur la tribu Tusá.
***
XXXI CONGR. INT. DE AMERICANISTAS 1043

En dehors des tribus qui parlaient la langue de la


famille Kariri ou une des nombreuses langues isolées,
quelques autres tribus vécurent au Nord-Est du Brésil
que nous pouvons, d'apres leur langue, classer dans une
des familles linguistiques existant en dehors du terri-
toire qui nous occupe. C'est tout d'abord la tribu GuEREN,
nommée parfois aussi BoRUN qui vivait à l'origine sur
les rivieres Paruhipe, Ituhipe et Ilhéos dans l'État de
Bahia, ou elle faisait des guerres acharnées aux tribus
Sabuja et Kamurú de la famille Kariri. On les y men-
tionne pour la premiere fois en 1660 ; dix ans plus tard,
elles étaient établies dans une Mission située plus pres
de la mer, enfin en 1818, dans la petite ville d'Olivença.
C'est là que les rencontra le savant allemand Wied
(64, t. II, pp. 182-193) et c'est là aussi que le missionnaire
français Etienne trouva, en 1907, les derniers restes de
la tribu qui ne parlaient plus que la langue Tupí (15).
Wied (64, t. II, p. 183) affirme que les Indiens établis
dans les environs de la petite ville d'Olivença, parlaient
une langue ressemblant à la langue des Botocudos; mal-
heureusement, il ne nous en a pas laissé de spécimen.
La petite liste de mots dressée par Etienne (15), ne con-
tient, pour la plupart, que des mots de la langue Tupí.
Les mots non-Tupí rappellent plutôt la langue de la
tribu Pataso, établie plus loin vers le Sud. Un heureux
hasard m'a permis d'acquérir un fragment du manuscrit
de l'un des membres de l'expédition autrichienne au Brésil
qui eut lieu de 1815 à 1817 ; l'auteur en fut le botaniste
H einrich Wilhelm Schott, originaire de Brno. Le fragment
contient 28 mots de la langue des Gueren (56) qui tous
ressemblent aux mêmes mots de la langue des Botocudos ;
ainsi, il n'y a plus de doute que la tribu Gueren n'ait
appartenu à cette famille linguistique. Le fragment avec
analyse sont actuellement sous presse. Nous pouvons
expliquer les mots de la langue Pataso par le fait que
plusieurs membres de cette tribu furent probablement
établis par les mjssionnaires dans les mêmes Missions,
en commu:q., avec les membres de la tribu Gueren.
1044 XXXI CONGR. INT. DE AMERICANISTAS

La tribu MASAKARÁ appartenait à la famille linguis- /


tique Kamakan, établie dans le Sud, loin du territoire
qui nous occupe. Je l'ai démontré dans une étude plus
ancienne, consacrée à cette famille linguistique (25, p.
497). 11 est par conséquent probable que la tribu fyiasa-
kará fut contrainte de s'établir dans une Mission de
la région Nord-Est. J'ai déjà mentionné cette tribu
comme établie à la JV(ission Saco dos Morcegos, aujourd'hui
Mirandela, de 1639 à 1818, óu elle s'éteignit ou se mêla
à d'autres tribus qui y étaient établies. M artius (30, t. I,
p. 280) les rencontra aux environs de la ville de J oazeiro
sur la riviere São Francisco dans l'Btat de Bahia. Le
petit dictionnaire de leur langue qu'il y rédigea (30, ~·
I, p. 258, t. II, pp. 144-145), est le seul document à notre
disposition.
La tribu ZEIKÓ du Nord-Est du Brésil appartient
aussi à la grande famille linguistique zé. Nous savons
tres· peu de cette tribu. Elle vécut à l'origine entre les
rivieres Canindé et Gurgueia d'ou elle fut transférée
dans deux Missions. Tout d'abord, à Cajueiro dans l'Etat
de Piauí, puis à Nossa Senhora das M erces ou la tribu
s'éteignit en· 1855. M artius (30, t. I, p. 279) seui . nous
donne des renseignements sur cette tribu, car il n'est
pas sur si nous pouvons l'identifier avec la tribu JArcuJu,
mentionnée par Cardim (10, p. 202). Cet auteur . ne dit
rien des habitations de cette tribu. De même, le seul
spécimen desa langue, fort corrompue, provient de M artius
(30, t. I, p. 257, t. II, p. 143).
Les membres de la grande famille linguistique caraibe,
établis le plus à l'Est, sont des gens que les Portugais
nommaient-· PIMENTEIRA et dont le nom propre ne s'est
pas conservé. Ils vécurent à l'origine entre les sources
des rivieres Piaué et Gorgueia et dans le massif nommé
de même Gorgueia (30, t. I, p . .348). De là ils furent
"cantonnés" (comme on avait aussi parfois· coutume
d'appeler ce genre d'établissement forcé) en 177.5,· en
partie dans le village.pres. de Lagoa dos Pimenteiras (d'ou
aussi le nom de la tribu), et en partie dans le vjllage de
Quebrobó .sur la riviere ·São Francisco. La .tribu s'éteignit
-lt XXXI CONGR. I NT; DE .A1\1E RI'CANI STAS 1045
'

vers 1827. Seul Martius (30, t. II, pp. 219-220) nous


laissa un spécimen de leur langue dont il pensait qu'elle
appartenait à la famille Kariri; c'est Adam (1) qui con-
clut ·q u 1elle appartenait à la famille carai'.be.

* * *

Il ne nous reste plus qu'à mentionner un assez grand


nombre de tribus· qui étaient établies autrefois à l'intérieur
du Nord-Est du Brésil et dont nous ne possédons que
des renseignements incomplets et inexacts, bornés parfois
aux seules mentions du nom de la tribu et de son habi-
tation. N ous n~ _possédons point de spécimens des langues,
et les tribus respectives sont, à quelques petites exceptions
pres, éteintes depuis longtemps. Tant que quelques restes
de ces tribus survécurent jusqu'à notre époque, ils ne
parlent, en regle générale, que la langue Tupí. M artius (30,
t . I , pp. 347-355) a rassemblé des renseignement~ sur quel-
ques-unes de ces t ribus ; il est, toutefois, inexact s'il affirme
(p. 350) que les noms de': :ces groupes ne sont que des
dénominations des troupes ou des familles sans aucune
importance ethnographique. Toutes les tribus, qui vivaient
e11core à $OU époque, s'étaient déjà mêlées les unes aux
autres; allX t ribus Tupí, aux blancs, aux noirs ou bien
étaient sur la voie d'une assimilation complete.
Voici la liste de ces tribus classées dans l'ordre alpha-
bétique :
AKONAN - tribu établie à l' origine pres de Lagoa Comprida non loin
de la ville de Penedo dans l'Êtat d'Alagoas. Depuis 1746 éta-
blie dans le village de Collegio ou ses restes sont encore censés
vivre (38).
AKnrú - vivaient au 17e siecle sur la rive gauche de la riviere Aca-
rahú (12). · ··
ANASÉ - guerroyaient avec leurs voisins du Nord nommés Tere-
membé et vivaient au 17e et au 18e siecles sur la riviere Acara-
hú. En 1726, ils s'établirent sur les frontieres des Êtats. Ceará
et Piauí, ou ils s'éteignirent (49). ..
APITUPÁ - Cardim nommait ainsi Ies habitants de Ia forêt vierge
sur les bords de la riviere Aquitipi dans l1 État de Bahüi'"(101 p.
203). Nous n'avons pas d'autres renseignements sur cette tribu.
1046 XXXI CONGR. I NT. DE AMERICANISTAS
'

ARAMURÚ - tribu mentionnée, en 1759, dans la Serra I tabaina, dans


l'État de Bah.ia.
ARARIÚ - vivaient, d 'apres un auteur inconnu (3) sur la riviere
Aracajú, d'ou ils furent transférés, en 1700, dans le village M eruoca
dans l'~tat de Ceará. C'est tout ce que nous en savons.
Bo1MÉ - petite tribu, vivant en 1759 dans l'État de Sergipe, au Nord-
Est de la riviere Aracajú.
CEococE - nommés ainsi par Martius (30, t. I , p. 349). Tribu· établie
dans la montagne Pão d'Açucar et plus tard dans la Mission
São Pedro. C'est tout ce que nous en savons.
GENIPAPO - nom portugais d'une tribu, étabHe en 1746 au sud des
sources de la riviere Choro.
H uAMOÍ - t ribu, établie à !'origine dans la Serra do Pão d 'Açucar,
d'ou elle fu t transférée dans la Mission São Pedro. Eteinte à
l'époque de M artius.
lMBORÉ - vivaient, en 1806, sur l'emplacement de la ville actuelle
de Conquista dans l'État de Bahia.
lTARÁ - aussi Baturité - tribu établie sur le cours moyen de la rivi-
ere Choro, censée être apparentée aux Tarairiuw. Transférée,
en 1764, dans le village de Monte-Mor dans l'État de Ceará..
S'éteignit de bonne heure.
Iú.IMBÉ - toute petite tribu, m entionnée, en 1750, sur les bords de
Ia riviere Vasa Barris dans l'~tat de Bahia.
IúMAMÚ - établis autrefois sur la riviere Açarahú dans l'État de
Ceará.
Iú.MASÚ - vivaient au Sud de la tribu Teremembé et au Nord de
la tribu Takarizu (49).
KANDODÚ - peut-être une t ribu de la famille Kariri, établie au l 7e
siecle comme voisine des tribus Genipapo, zuká, Ina mú et Ki-
setó.
KARATIÚ - Mentionnés, en 1708, dans les vallées des rivieres Triá et
P otí, dans la Serra Joaninha et dans la Serra Ibiapaba.
Iú.RIPÓ - vivaient, en 1746, pres de la ville Boa Vista sur la riviere
São Francisco.
KASAGO (Caxago) - tribu inconnue établie dans l'embouchure de la
riviere São Francisco.
KESKE - (Quesque) - vivaient, en 1749, sur la rivi ere Pajehú.
KIRIGMAN - (Quirigmã) - peut-être habitants aborígenes du terri-
toire sur leque! fut f9ndée la ville de Bahia. Cardim (10, p. 205)
XXXI CONGR. I N'r. DE AMERICANISTAS 1047

note qu 'ils ont été expulsés de là vers le Sud par la tribu Tupi-
namba, qui était établie sur ce littoral à l'époque de la colon.isa-
tion.
KrsEsÉu (Quixexéi1,) mentionnés, en 1746, sur la riviere Jaguaribe
avec la tribu Quixetó ou
KisETÓ. C'est tout ce qt1e nous savons de ces deux tribus.

KRATEÚ - peut -être seulement le synonyme de la tribu Karatiú.


N eves (37, p. 128) les tient pour une section de la t ribu Tere-
m embé.
MARAKÁ - peut-être une tribu, apparentée aux Botocudos, établie le
plus loin vers le N ord. Ils vivaient dans la Serra do Espinhaço.
Soares de Souza écrit (59, p. 352) qu'ils ne t ravaillaient p as dans
les champs et ne cultivaient ni le manioc, ni le mais, ni autres
légi1mes. "Ils ne vivent que des fruits qu'ils cueillent dans les
bois .ou ailleurs sur le sol. Ils se nourrissent des fruits de la
f orêt et de la chasse dans laquelle ils excellent." Ces indications
s'accordent avec celles que nous possédons sur la vie des Boto-
cudos. N ous ne savons pas quand cette tribu disparut de l'histoire.
NAKAI - mentionnés seulement par Cardim (10, p. 200) qui les place
sur la riviere Aquitipi dans l'~tat de Bahia.
ÜKREN - tribu inconnue pres du confluent des rivieres Salitre et
São Francisco.
ÜRf - vivaient, en 1713, entre les rivieres Itapicurú et Vasa Barris.
P ARAPIKÓ - voisins de la tribu Karapotó dans la Serra Cumum ati (49).
PAYAYÁ - voisins et ennemis de la tribu Maraká, mentionnés au
cours des annés 1646 à 1658 sur la riviere Camamu. Etablis, en
1759, vers l'embou chuTe de la riviere J equirica; apres, ils dis-
paraissent sans laisser de traces.
PJPIPAN - tribu qui vivait en commun avec la tribu sokó sur le cours
inférieur de la riviere Moxoto.
PoNTÁ - tribu appartenant à la famille zé (30, t. I, p. 281). Vivait,
·pendant une courte période, en commum avec la tribu M asaká,
dans la M ission J oazeiro, puis à Villa Real de Santa M aria,
V illa de Nossa Senhora de Assunção, enfin à Quebrobó ou elle dis-
parut au début du 19e siecle.
PRoKÁzE - tribu, de t oute probabilité identique avec celle d'Ori,
vivant à l' origine dan-s la Serra Nhumarama et dans la Serra
Cassuca (34). Une partie de la tribu fut transférée par les mis-
sionnaires à Aldeia de Nossa Senhora de Ó (23, p . 34), une
autre partie à Aldeia de Beato Seraphim dans l'tle de Vergé (23,
p . 35).
1048 XXXI CONGR. I NT. DE AMERICANISTAS

RODELAS ou A roderas - nom collectif des habitants du village Ro-


delas, parlant des langues différentes (23).
Rül\1ARÍ - petite tribu, établie dans la Serra do Pão d' Açucar et
"cantonnée", en 1746, dans le village Propiá, ou ses restes sont
censés de vivre encore aujourd'hui (38).
SAKRAKRIRA - mentionnés, en 1739, au confluent des rivieres Sa-
litre et São Francisco.
TAKARizú - tribu dans la Serra I biapaba, dans l'~tat de .Ceará
(49) .
'"f AKARÚBA - tribu, établie dans l'ile de Sorobabé; autrement in-
connue. (23).
T EREMEMBÉ - fameuse tribu des sauvages sur le littoral du Nord-
E st du Brésil. Etablie entre l'embouchure des rivieres Gurupá
ou Turi jusqu'à l'embouchure de la rivi~re P aranaíba (52 p. 46).
Neves (37) , p. 128 les compte parmi les tribus Tupi, mais No-
gueira (40, p. 427) décrit leur maniere de vivre qui differe com-
pletement de la vie des tribus Tupí, comme nous la connaissons.
Ennemis déclarés de la tribu Tupinamba, bons nageurs (4) qui
massacrerent, en 1674, l'équipage d'un navire portugais, nau-
fragé sur leur littoral. L'expédition punitive les extermina
presque completement (7, p. 316). Les restes furent établis
par les jésuites à la fin du 17e siecle dans les Missions Nossa
Senhora de Conceição d' Almofalla et Villa de Sobral. E stevão
t encontra à Almofalla leurs derniers membres qui n e parlaient
plus qu'une langue Tupí corrompue. (14). É vreux décrit leurs
coutumes et note qu'ils parlent une langue qui diff ere tout à
fait de la langue Tupí (16, pp.141-142.). ·
T uPizó - mentionnés par Cardim (1 0) comme voisins de la tribu
lVIarak:á et parlant la même langue.
UMÁN - tribu vivant, encore en 1801, sur la rive Nord de la riviere
· São Francisco entre l'embouchure des rivieres Moxotó et Pa-
jehú.
URUMA - mentionnés, en 1759, dans la Serra I tabainna.
YouvÉ - tribu, établie dans la Mission capucine Trescarolo en com-
mun avec la tribu 8okó (3).
ZIROPANKÓ ou ZERITIKÓ (J iripancó, J eriticó en portugais) - mention-
nés, en 1802, dans la colonie Pindaé pres de la Mission Brejo
dos P adres (43) .

***
Il s'ensuit des passages précédents que le Nord-Est
du Brésil reste toujours un territoire t rês peu connu au
XXXI CONGR. INT. DE AMERICANISTAS 1049

point de vue ethnographique. On peut même dire que


c'est le territoire le moins exploré de toute l' Amérique
du Sud. Les causes pour lesquelles l'exploration de ce
territoire a été aussi longtemps négligée se trouvent dans
le fait que les ethnographes brésiliens avaient mis long
teinps à se rendre compte du fait que les populations
indiennes aborígenes de cette région n 'étaient pas seule-
ment d'origine Tupí ou Karirf, mais qu'un grand nombre
de petites tribus méritaient qu'on leur consacrât des re-
cherches individuelles. Les ethnographes brésiliens se
fiaient t rop aux assertions de M artius (30, t. I, pp. 348-
-349) qui déclarait que toutes les t ribus du N ord-Est
du Brésil étaient ou bien Tupí (30, t. I, ·p. 190) ou bien
Karirí (30, t. I, pp. 348-349).
Aujourd'hui, il ne sera plus possible . de compléter
nos connaissances de cette région de façon à pouvoir en
constituer un tableau fixe et complet. De grandes lacunes
s'y montrent toujours, puisque la plus grande partie du
territoire restera toujours une inconnue au point de vue
1
" ethnographique. Les Indiens y avaient été extérminés
avant qu'on eut pu recueillir des renseignements ~xacts
sur leurs tribus et langues. T ant que leurs restes se con-
servent 'encore quelque part, il n'est que temps qu'on
recueille tous les renseignements · possibles avant que les
derniers débris des tribus ne s'assimilent completement.
C'est la .tâche qui attend les ethnographes et les linguistes
brésiliens et nous sommes persuadés qu'ils s'en acquitteront
bien.
Pour terminer, je considere de mon devoir de remer-
cier mes amis brésiliens qui, en m'envoyant avec tant
d'empressement, des informations, conseils et extraits des
publications inaccesibles pour moi, m'ont rendu possible
d'écrire cette étude. Ce sont MM. Mario Melo, secrétaire
de la Société anthropologique et professeur à l'Université
de Recife, :État Pernambuco, Thomaz Pompeu Sobrinho
à Fortaleza, Btat Ceará, Rosario Farani Mansur Guérios,
professeur à l'Université de C:uritiba, ·:État Paraná, Arion
dall'Igna Rodrigues, professeur à la même Université.
1050 XXXI CONGR. INT. DE AMERICANISTAS

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