La Tache
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LA TÂCHE
Table des matières
INTRODUCTION ...................................................................................................................................... 1
1. QU’EST-CE QUE LA TÂCHE ? ........................................................................................................... 1
1. Les ressources ............................................................................................................................ 1
2. Classification des habiletés sportives ......................................................................................... 3
a. La dimension ouverte-fermée des habiletés .......................................................................... 3
b. La dimension ouverte-fermée des habiletés et stabilité ou instabilité du milieu ................... 4
c. La dimension discrète-sérielle-continue des habiletés ........................................................... 4
3. La mobilisation des ressources (l’effort)..................................................................................... 4
2. LES COMPOSANTS DE LA TÂCHE .................................................................................................... 6
3. LE TRAITEMENT DE L’INFORMATION.............................................................................................. 8
1. Le parcours de l’information ...................................................................................................... 8
2. Le contrôle de l’information ....................................................................................................... 9
3. Le codage ................................................................................................................................... 9
4. Classification de la tâche .......................................................................................................... 10
5. Autre modèle de classification ................................................................................................. 17
a. Traitement central ................................................................................................................ 17
b. Système de description de la difficulté informationnelle des tâches motrices .................... 18
DEHMDA L’analyse de la tâche
INTRODUCTION
L’analyse de la tâche consiste à identifier l’objectif et le(s)but(s) que l’athlète cherche à atteindre.
Il est donc nécessaire d’identifier les contraintes (habilités) de la tâche et les ressources de l’apprenant.
L’analyse de la tâche est une étape préalable qui permettra d’élaborer une évaluation la plus proche
possible de la performance, d’organiser un enseignement et un programme d’entrainement par
rapport à la discipline concernée.
➢ Comment traiter (sélectionner, interpréter) et classer les données pour une analyse pertinente
de la performance ?
Le modèle de l’analyse de la tâche a été appliqué aux APS par Famose (1993) qui propose un modèle
Tâche-Activité-Résultat.
Une tâche a pour fonction générale de solliciter chez le sujet la mobilisation de certaines ressources
(les connaissances, capacités, aptitudes, attitudes, mécanismes, instruments, etc.) qu’il possède et
qu’il peut modifier et utiliser à son profit pour accomplir la tâche (J.P Famose).
Le résultat est le produit de l’activité qui résulte de l’adaptation des ressources de l’élève aux
contraintes de la taches.
1. Les ressources
Toujours selon J.P Famose, « Les ressources, constituent le réservoir général dans lequel peut puiser
le sujet pour organiser son action et accomplir la tâche. »
Il est parfois difficile de strictement classer les différents types de ressources. C’est notamment le cas
pour les qualités physiques. Citons pour exemple :
• L’endurance aérobie : C’est une ressource motrice qui combine une composante
physiologique (VO2max, seuil anaérobie…), psychologique (résistance à la fatigue), neuro-
informationnelle (perception de son allure et de son état de fatigue).
▪ La force : C’est une ressource motrice qui combine une composante physiologique
(hypertrophie musculaire, nature des fibres), neuro-informationnelle (synchronisation des
fibres, coordination intra et intermusculaire), psychologique (volonté).
La pertinence de l’analyse de la tâche doit également prendre en compte la nature des habiletés
sportives visées.
En effet, les feedbacks, les procédures de guidage, les progressions et les exercices proposés ne seront
pas de même nature selon qu’il s’agit:
• D’habiletés de longue durée (gymnastique, ski, etc.), d’habiletés de courte durée (swing golf,
lancer de poids, etc.)
• D’habiletés réalisées en milieu incertain (planche voile, surf, etc.), d’habiletés réalisées en
milieu stable (haltérophilie, natation, etc.)
En se référant aux travaux de R.A Schmidt (1993) plusieurs dimensions doivent être considérées :
Ces habiletés font appel à des processus associés à la perception, la reconnaissance de patterns et la
prise de décision (avec le besoin d’exécuter ces opérations rapidement), de telle sorte que l’action
puisse s’adapter à l’environnement.
Ces opérations sont supposées être minimisées dans les activités fermées, où l’exécutant peut évaluer
les demandes de l’environnement en avance, sans contrainte de temps, et peut organiser le
mouvement par avance et le réaliser sans avoir besoin d’y apporter des modifications rapides pendant
son déroulement.
DEHMDA L’analyse de la tâche
Les habiletés fermées se déroulent en milieu stable : le sportif peut prévoir, anticiper, planifier ses
comportements. C’est lui-même qui est à l’origine de l’action, qui détermine le moment et les
modalités de son déclenchement et de sa réalisation.
Les habiletés ouvertes se déroulent en milieu instable : le sportif ne peut prévoir de manière précise,
définitive ce qu’il va faire. Il est contraint de réagir à ces modifications de l’environnement.
Habiletés continues Pas de début ni de fin distincts Piloter une voiture, nager
« La mobilisation, c’est l’investissement de ressources pour réaliser une tâche donnée ». Gilly (1969).
Le niveau de mobilisation requis que l’on appelle « la demande de la tâche » dépend de la difficulté
objective de celle-ci et des possibilités du sujet (énergétiques, informationnelles et affectives), de ses
capacités, de son expérience.
Autrement dit, une tâche d’une difficulté objective donnée demandera une mobilisation plus ou
moins importante selon la compétence du sujet.
En d’autres termes, pour élever le niveau de mobilisation, il faudra augmenter la difficulté de la tâche.
DEHMDA L’analyse de la tâche
Plus la demande de la tâche est élevée et moins elle peut être maintenue à forte densité. Solari (1981)
pense que « la valeur du coût induit chez le sujet par la réalisation d’une tâche a une influence marquée
sur sa disponibilité à exécuter la tâche. »
Autrement dit le « prix » que le sujet doit payer pour exécuter une tâche est souvent la cause du rejet
de cette activité.
DEHMDA L’analyse de la tâche
Le but : ce que le sujet veut atteindre ? qu’est-ce qu’il se propose de faire ? Il donne l’orientation
générale de l’action et en même temps l’organisation, la régulation de celle-ci. Le but est souvent
subordonné à des « sous buts » (exemple : but principal : gagner le match de tennis, sous but : servir,
monter au filet, etc.)
Les opérations : les moyens d’exécution, les actions assujetties au but (exemple : analyse du service
dans toute ces dimensions).
Aménagement du milieu : les éléments extérieurs sur lesquels le sujet doit prendre de l’information
(exemple : matériel utilisé, les conditions de la salle et du public, etc.).
Le feedback (information retour) : les informations issues des modalités de contrôle du geste
(proprioceptives et/ou extéroceptives) au cours de l’action ou après celle-ci (les expressions du visage,
le rythme respiratoire et cardiaque, les tics, etc.).
Une fois définis les principaux éléments de la tâche, il s’agit de lister toutes les façons dont on peut
réaliser chacun de ces composants, c’est-à-dire attribuer un certain nombre de caractéristiques
variables à la tâche qui peuvent elles-mêmes avoir des modalités.
On pourra ensuite dimensionnaliser ces caractéristiques, c’est-à-dire classer, ordonner, comparer les
différentes modalités, selon un ordre croissant ou décroissant. La difficulté est de construire des
échelles qui permettent de situer les tâches les unes par rapport aux autres.
DEHMDA L’analyse de la tâche
Exemple :
TACHE : Nager
CARACTÉRISTIQUES
AMÉNAGEMENT DU
BUT OPÉRATIONS FEEDBACK
MILIEU
MODALITÉS
Crawl Nage fluide : bien
Brasse s’étirer dans l’eau
Papillon Profiter des remous
Dos-crawlé pour se laisser porter
DEHMDA L’analyse de la tâche
3. LE TRAITEMENT DE L’INFORMATION
• L’individu doit détecter le signal et l’identifier. Cette identification demandera d’autant plus
de traitement de l’information que l’incertitude liée au signal sera grande (incertitude spatiale,
temporelle, évènementielle, etc.) ;
• L’individu doit décider quelle réponse faire ;
• La décision peut être de faire une action parmi un certain nombre, ou de ne rien faire ;
• Il décide un plan d’action et transmet une séquence de directives.
Le système doit préparer lui-même l’action appropriée et la déclencher (les commandes motrices
nécessaires sont organisées et envoyées vers les muscles pour produire le mouvement désiré).
1. Le parcours de l’information
1
C’est le fait de répondre à un stimulus, effet de ce stimulus
DEHMDA L’analyse de la tâche
2. Le contrôle de l’information
L’envoi des ordres vers les muscles déclenche l’exécution du mouvement. Les muscles sont sous le
contrôle des commandes motrices initiales et après sous l’influence du feedback.
Le feedback est l’information que l’exécutant reçoit sur l’exécution du mouvement. On distingue :
3. Le codage
L’information est codée : elle peut changer de forme ou être combinée avec une autre information.
UTILITÉ DU CODAGE
Les stratégies sont les différentes manières utilisées par l’individu pour coder l’information.
L’individu n’est pas un ordinateur, il a une capacité globale limitée de traitement de l’information.
Chaque activité de traitement de l’information impose une demande à cette capacité, si la demande
dépasse la capacité disponible du sujet, le comportement moteur se détériore.
En effet, plus l’apprentissage nous apprend le développement des différentes stratégies de traitement
de l’information, plus le traitement est efficace car la quantité d’incertitudes (d’informations) est
réduite. De fait, moins la tâche est complexe et plus le sujet est motivé.
DEHMDA L’analyse de la tâche
4. Classification de la tâche
Le tableau ci-dessus classe les tâches motrices à caractère bio-informationnel en accolant à chacun des
quatre composants de la tâche, des caractéristiques (clarté du but, compatibilité, etc.) qui sont
dimensionnalisées (classées) sur une échelle en sept points. Elles mises en ordre selon les différentes
complexités informationnelles liées à cette dimension : plus il a d’informations à traiter, plus le
processus est complexe.
Ce tableau est applicable à toutes les tâches motrices dans lesquelles la prise d’information sur
l’environnement est cruciale, celles que l’on appelle, d’après Poulton (1957), les « habiletés
ouvertes ».
Comme le signale Famose, une tâche quelconque peut être définie par un « profil » en joignant les
points indiquant, sur chaque dimension, la quantité d’information à traiter. Le profil nous renseigne
sur les demandes informationnelles de la tâche à considérer.
Comment ça marche ?
Exemple 1
Nous avons recherché des repères objectifs avec à chaque extrémité un minimum et un maximum
d’incertitude qui permettent de situer les tâches sur cette dimension. Cela permet de mieux compléter
le tableau précédent.
Exemple 2
Deux extrêmes : le minimum étant une présentation très brève ; le maximum étant la présence
permanente de l’objet. Il est difficile de donner des repères objectifs. C’est là que les tâches peuvent
se servir mutuellement de point de comparaison entre elles.
DEHMDA L’analyse de la tâche
Exemple 3
Cette dimension a été prise dans la classification des tâches chez Gentile.
Le minimum de difficulté se retrouve lorsque le corps est immobile, par exemple dans la gymnastique
Suédoise (équilibre à la poutre, le trépied, …). Le maximum est atteint lorsque le corps se déplace et
que les bras ont un mouvement indépendant.
Ces présentations d’échelle de dimension ne sont pas un produit fini. C’est une méthode. Il faudra
construire les échelles d’évaluation pour chacune des dimensions afin de valider le tableau de
classification des tâches.
Pour illustrer ledit tableau, prenons l’exemple de la tâche du joueur de tennis qui reçoit le service de
l’adversaire.
DEHMDA L’analyse de la tâche
L’exécution d’un mouvement précis est composée d’une succession de corrections dépendant de
l’analyse du signal d’erreur appelé feedback. Ce signal représente la différence perçue par l’exécutant
entre le but désiré du mouvement et le but qui va être atteint. La réponse à ce signal est l’exécution
de la correction appropriée.
a. Traitement central
Il s’agit d’un modèle sériel où les stades se succèdent sans recouvrement temporel (Sanders (1990),
Sternberg (1969)).
Chaque stade reçoit de celui qui le précède un code qui est le produit du traitement effectué par les
processus qui se déroulent au sein de ce stade. De fait, les durées de traitement de chaque stade sont
indépendantes ; lorsque la difficulté de la tâche augmente, le temps de traitement s’allonge.
DEHMDA L’analyse de la tâche
• En situation d’attente,
nombre d’événements
_________________
susceptibles de se produire Aucun Beaucoup
• Vitesse d’exécution
_________________
Rapide Lente
• Force requise
_________________
Importante Faible
• Amplitude du mouvement
_________________
Faible Importante
MOTEUR • Nombre de paramètres à _________________
programmer 1 Plusieurs
• Durée du mouvement
_________________
Longue Courte
• Vitesse d’exécution
_________________
Rapide Lente
EXECUTION • Nombre de sous _________________
mouvements à coordonner Peu Beaucoup
• Coordination _________________
plurisegmentaire Aucune Multiple
• Rythme d’exécution
_________________
Isochrone Complexe