Chap 1

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 16

SCIENCE ÉCONOMIQUE – THÈME 1 Manuel p.

16 à 17

Croissance, fluctuations et crises


Ce thème 1 consacré à la croissance, aux fluctuations et aux crises comprend deux
chapitres : le 1er sur les sources, les facteurs de la croissance économique (Chapitre
1. Quelles sont les sources de la croissance économique ?), le 2e sur les causes de
l’instabilité de la croissance (Chapitre 2. Comment expliquer l’instabilité de la
croissance ?).
Doc. 1 La forte croissance économique de la Chine Doc. 2 La crise de 1929 aux États-Unis
La forte croissance chinoise, croissance du PIB de 9 à Cette photographie célèbre illustre la misère sociale engen-
10 % par an, soit deux fois plus que la croissance française drée par la crise de 1929 : familles contraintes de quitter
pendant les Trente Glorieuses, permet la croissance des leur logement et leur région pour trouver du travail (on
revenus et l’accès à la consommation de masse. peut faire allusion au film Les Raisins de la colère réalisé
en 1940 par J. Ford) et vivant sous des tentes, pauvreté
des vêtements des enfants et de la mère, importance du
chômage. Il faut se souvenir, qu’à cette époque, il n’existait
pas de protection sociale.

CHAPITRE 1 Manuel p. 18 à 45

Quelles sont les sources


de la croissance économique ?
I. PRÉSENTATION DU CHAPITRE
Ce premier chapitre de science économique s’interroge sur les sources de la crois-
sance économique. Après avoir défini la croissance économique, observé les diffé-
rences, dans le temps et dans l’espace, des rythmes de croissance ainsi que les limites
du PIB et de la croissance (Dossier 1. Qu’est-ce que la croissance et quelles sont ses
limites ?), on explique les causes directes de la croissance (Dossier 2. Facteurs de
production, progrès technique et croissance), puis les mécanismes de la croissance
endogène et le rôle des institutions (Dossier 3. À quelles conditions la croissance
peut-elle être auto-entretenue ?).

Ressources numériques liées au chapitre


Vidéos
• Qu’est-ce que le PIB ? (Dessine-moi l’éco, 2013), p. 20
www.lienmini.fr/magnard-ses-001
• La croissance, c’est fini ! Interview de Christian Chavagneux (Xerfi Canal TV,
2014), p. 23
www.lienmini.fr/magnard-ses-002
• Lien entre démographie et croissance. Interview de Christian Chavagneux
(Xerfi Canal TV, 2014), p. 26
www.lienmini.fr/magnard-ses-003
• Pas d’économie sans confiance (Dessine-moi l’éco, 2013), p. 35
www.lienmini.fr/magnard-ses-032
Schéma-bilan
• Schéma de synthèse du chapitre, p. 38

4 CHAPITRE 1 • QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ?


II. RÉPONSES AUX QUESTIONS
Sensibilisation p. 18 3. Parmi les facteurs de la croissance des Trente Glorieuses,
on peut noter : le rattrapage technologique vis-à-vis des
1. La période des Trente Glorieuses est exceptionnelle car États-Unis, les mutations structurelles (baisse de la place
le taux de croissance annuel moyen du PIB, proche de 5 % de l’agriculture) et l’intensité de la demande (développement
pour les pays européens, est nettement supérieur à ce qu’il de la consommation de masse).
était auparavant et à ce qu’il sera après le choc pétrolier de 4. Parmi les transformations sociodémographiques carac-
1973. téristiques des Trente Glorieuses, on peut noter : l’aug-
2. Les taux d’équipement des ménages en France entre 1960 mentation de l’espérance de vie (forte mortalité infantile
et 1980 suivent une courbe logistique : une croissance forte à l’époque d’Angèle, hausse de l’espérance de vie pour
dans les années 1960, qui ralentit ensuite jusqu’à atteindre Florence), l’allongement de la scolarité (Angèle n’a pas fait
des taux proches de 100 % pour certains biens d’équipe- d’études et a travaillé à l’âge de 12 ans, Florence a fait des
ment comme le réfrigérateur. Les achats deviennent des études supérieures), la croissance de la place du secteur
achats de renouvellement et non de premier équipement. tertiaire dans la population active (Angèle a travaillé dans
De nouveaux biens d’équipement apparaissent dans les l’agriculture, Florence dans le tertiaire) et les transforma-
décennies 70 et 80 mais leur nombre est inférieur à celui tions de la famille (baisse du nombre des enfants, banali-
des Trente Glorieuses. sation du divorce).

DOSSIER 1. Qu’est-ce que la croissance et quelles sont ses limites ? p. 20-25

réel est calculé en éliminant l’inflation. Le PIB par habitant


Le programme officiel
est le PIB divisé par le nombre d’habitants au sein du pays.
En s’appuyant sur le programme de première, on s’in- 3. Oui, l’État (les administrations publiques) crée de la
terrogera sur l’intérêt et les limites du PIB. L’étude de valeur ajoutée, principalement, en fournissant des biens et
séries longues permettra de procéder à des comparaisons services non marchands.
internationales. 4. La croissance économique est un phénomène de long
NOTIONS DE T  : • PIB • IDH
LE
terme (le trend) alors que l’expansion est une phase d’ac-
ACQUIS DE 1  : • production marchande et non marchande
RE
célération de la croissance du PIB sur court-moyen terme
• valeur ajoutée
(fluctuations autour du trend). La croissance économique
➜ Mise en œuvre dans le manuel est un phénomène quantitatif (hausse du PIB) alors que le
Il s’agit d’abord de définir la croissance économique et de développement est un phénomène qualitatif caractérisé par
souligner qu’il s’agit d’un phénomène qui débute réelle- les mutations structurelles et institutionnelles, de nature
ment avec la Révolution industrielle, puis de préciser qu’elle économique, sociale, démographique ou culturelle.
est associée à la croissance du niveau de vie (croissance du
PIB par habitant) et qu’en conséquence la croissance écono-
mique est un enjeu fondamental pour les pays pauvres (A.
Ressource numérique
De la croissance du PIB à celle du niveau de vie). On montre Vidéo
ensuite que la croissance économique connaît des rythmes • Qu’est-ce que le PIB ?
différents selon les périodes et selon les pays (B. Les rythmes ✓ Saisir l’adresse du lien indiqué sur la page pour accéder
de la croissance), avant de développer certaines limites du librement à la vidéo.
PIB et de la croissance économique relativement aux critères www.lienmini.fr/magnard-ses-001
du bien-être et du développement (IDH), des inégalités et Cette vidéo explique le mode de calcul du PIB, du PIB
du bonheur (C. Les limites du PIB et de la croissance). réel et du PIB par habitant.

A. De la croissance du PIB Doc. 2 La croissance économique :


à celle du niveau de vie p. 20-21 un phénomène récent à l’échelle de l’humanité
5. La Révolution industrielle marque le passage d’une
Doc. 1 Définition et mesure de la croissance économique croissance économique proche de zéro à une croissance
Les questions 1 et 3 portent sur la vidéo. économique soutenue et s’accompagnant de nombreuses
1. La valeur ajoutée est la différence entre la valeur de la mutations structurelles et institutionnelles.
production et celle des consommations intermédiaires. La 6. Avant la Révolution industrielle, toute accélération de la
valeur de production comptabilise ainsi plusieurs fois la croissance économique entraîne une accélération de la crois-
richesse créée par les différentes entreprises contribuant à la sance démographique qui vient buter sur une production
fabrication d’un produit fini. Il faut donc retirer à la valeur agricole insuffisante amenant une destruction du facteur
de la production celle des consommations intermédiaires travail et le retour au niveau de production antérieur.
déjà comptée dans la production. 7. À partir de la Révolution industrielle, le progrès tech-
2. Le produit intérieur brut (PIB) mesure la richesse créée nique permet à la croissance économique d’être supérieure
par un pays au cours d’une année. Le PIB nominal est à la croissance démographique, donc au niveau de vie
exprimé en unités monétaires courantes alors que le PIB d’augmenter.

CHAPITRE 1 • QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ? 5


8. Le PIB mondial par habitant PPA $ 1990 est le PIB 15. Le PIB par habitant de la France s’élèverait à 160 291
mondial par habitant exprimé en dollars de 1990 (donc en dollars (aux prix et taux de change de 2005) en 2173
termes réels dans une unité monétaire unique) et parité de (33 945 x 1,01160) et celui de l’Afrique subsaharienne à
pouvoir d’achat (donc en éliminant les différences de prix 163 388 dollars (763 x 1,035160). Avec des taux de crois-
entre les pays). Le coefficient multiplicateur du PIB par sance du PIB par habitant de 1 % par an pour la France et
habitant de 1820 à 2010 est égal à 7 814/666 = 11,7. de 3,5 % par an pour l’Afrique subsaharienne, il faudrait
9. La croissance économique est supérieure à la croissance donc environ 160 ans (156 exactement) pour que l’Afrique
démographique entre 1820 et 2010. On peut vérifier que subsaharienne rattrape la France en termes de niveau de
le coefficient multiplicateur du niveau de vie, calculé à la vie. Compte tenu des taux de croissance retenus, plausibles
question précédente, est égal à 77/6,6. au regard des évolutions récentes, on peut tirer de ce calcul
une conclusion optimiste pour l’Afrique, laquelle serait sur
Doc. 3 La croissance économique : la voie du rattrapage, ou pessimiste, puisque plus d’un siècle
un enjeu fondamental pour les pays pauvres et demi serait nécessaire.
10. Bien que, par définition, la croissance du niveau de vie, 16. Le dessinateur rappelle que le taux de croissance écono-
donc l’amélioration du bien-être matériel, dépende de la mique dans les pays du Sud est élevé comparé à celui des
croissance économique et de la croissance démographique, pays du Nord : 5 % correspond approximativement au taux
l’expérience historique prouve que les pays ayant bénéficié de croissance du PIB en Afrique depuis le début des années
d’une croissance économique durablement soutenue sont 2000, alors que celui des pays avancés est proche de 1 %
aussi ceux qui ont vu le bien-être matériel de leur popula- par an. Cependant, le dessinateur souligne que le PIB des
tion s’améliorer. pays du Sud est très faible, donc que même avec une crois-
11. On peut prendre comme exemple les privations retenues sance économique forte, l’écart avec les pays du nord reste
par le PNUD dans le calcul de l’indice de pauvreté multi- très élevé.
dimensionnelle : accès à l’électricité, présence de sanitaires,
accès au combustible, accès à l’éducation… FAIRE LE POINT
12. La croissance économique est une priorité dans les pays 1. Non, l’horizon temporel n’est pas le même ; 2. Oui, par
pauvres dans la mesure où elle permet une amélioration du définition du bien-être matériel ; 3. Oui ; 4. Non, il faut
bien-être matériel, et notamment des progrès en matière prendre en compte les taux de croissance démographiques.
alimentaire, ce que l’on peut considérer comme un aspect
primordial du bien-être. B. Les rythmes de la croissance p. 22-23

Doc. 4 Croissance et niveau de vie : Doc. 1 Des rythmes de croissance différents


une comparaison France/Afrique subsaharienne au cours du temps
13. La diminution du PIB par habitant de l’Afrique subsa- 1. Le taux de croissance annuel moyen est la moyenne
harienne entre 1970 et 1990 s’explique par une croissance géométrique des taux de croissance annuels du PIB observés
démographique supérieure à la croissance économique. sur la période considérée. C’est donc le taux de croissance
14. En 1970, le PIB de la France représente environ 6 fois du PIB qu’aurait un pays chaque année si sa croissance était
(896/148) celui de l’Afrique subsaharienne, et le PIB par parfaitement la même chaque année.
habitant plus de 31 fois (17 262/550). Ainsi, du fait des 2. Plutôt non si l’on fait débuter notre observation en
différences de population entre les deux zones, un éven- 1820. Les taux de croissance sont certes en moyenne plus
tuel rattrapage de l’Afrique en termes de niveau de vie élevés après 1950 qu’avant cette date, mais il est difficile
nécessiterait une croissance économique soutenue sur de de dégager une tendance claire, surtout compte tenu de la
nombreuses d’années ainsi qu’un ralentissement de la crois- rupture de croissance qui semble s’observer depuis 2008.
sance démographique. 3. Complétez le tableau en caractérisant chaque période :
Croissance
1820-1870 1870-1913 1913-1950 1950-1973 1973-2001 2001-2008 2008-2010
mondiale
du PIB 0,94 % par an 2,12 % par an 1,82 % par an 4,89 % par an 3,11 % par an 4,39 % par an 2,5 % par an
de la
0,41 % par an 0,79 % par an 0,93 % par an 1,93 % par an 1,62 % par an 1,21 % par an 1,18 % par an
population
du PIB
0,54 % par an 1,31 % par an 0,88 % par an 2,91 % par an 1,46 % par an 3,14 % par an 1,31 % par an
par habitant
Révolution 2e révolution 2 guerres Reconstruction Crises Rattrapage Crise
industrielle industrielle et mondiales de l’Europe, pétrolières puis des pays de 2007-2008
1re mondialisation et crise des diffusion des diffusion des émergents et 2e
Causes années 1930 innovations, NTIC mondialisation
consommation
de masse, rôle
de l’État

6 CHAPITRE 1 • QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ?


Doc. 2 Des rythmes de croissance différents dans l’espace connaissent une croissance très forte sur la période suivante
4. Au cours de la période 1973-2001, la croissance du PIB (3,09 % par an en moyenne pour l’Afrique et 5,57 % pour
par habitant est particulièrement forte pour la Corée du Sud l’URSS) alors que les États-Unis et l’Europe de l’Ouest ont
(6,26 % par an en moyenne) ou la Chine (5,5 %) alors qu’elle les taux de croissance les plus faibles (respectivement 0,66 %
est faible pour l’Afrique (0,39 %) et même négative pour et 0,7 % par an).
l’ex-URSS (- 0,87 %). En revanche, ces deux dernières zones 5.
1820-1870 1870-1913 1913-1950 1950-1973 1973-2001 2001-2010
Croissance
mondiale du
PIB par habitant 0,44 % 1,3 % 0,84 % 2,92 % 1,48 % 2,68 %
(moyenne
annuelle)
Zones ou États-Unis, États-Unis, États-Unis, Japon, Europe de États-Unis, Ex-URSS, Europe
pays dont la Europe de Europe de Ex-URSS, Amérique l’Ouest, Japon, Europe de de l’Est, Corée du
croissance du l’Ouest, Europe l’Ouest, Japon, latine, Corée du Ex-URSS, Europe l’Ouest, Japon, Sud, Afrique, Asie
PIB par habitant de l’Est, Afrique Europe de l’Est, Sud de l’Est, Corée Corée du Sud, de l’Est, Chine
est supérieure Amérique latine du Sud Chine
à la croissance
mondiale
1re Révolution 2e Révolution Ralentissement de Trente Rupture des Instabilité de la
industrielle. industrielle ; la croissance (deux Glorieuses. années 1970 pour croissance dans
rattrapage guerres mondiales Rattrapage de les pays avancés. les pays avancés.
des pays à et dépression des l’Europe et du Croissance Rattrapage des
Commentaires
industrialisation années 1930). Japon. forte des pays pays émergents.
tardive. Processus de émergents à
rattrapage de partir des années
certains pays. 1990-2000.

6. Instabilité de la croissance dans les pays avancés, en parti- Ressource numérique


culier aux États-Unis. Croissance forte des pays émergents,
en particulier de la Chine (taux de croissance annuel moyen Vidéo
de 9-10 %). • La croissance, c’est fini ! Interview de Christian
7. La « dynamique de rattrapage » caractérise une croissance Chavagneux
durablement supérieure à celle des pays avancés pour des ✓ Saisir l’adresse du lien indiqué sur la page pour accéder
pays moins avancés. librement à la vidéo.
www.lienmini.fr/magnard-ses-002
Doc. 3 Des Trente Glorieuses au ralentissement Cette vidéo donne la parole à Christian Chavagneux,
de la croissance journaliste économique éditorialiste à Alternatives écono-
La question 11 porte sur la vidéo. miques. Celui-ci résume la thèse de l’économiste améri-
8. Une croissance forte et régulière est une croissance supé- cain Robert Gordon qui prédit une stagnation séculaire
rieure au trend de très long terme et ne connaissant pas de de la croissance économique..
fluctuations très marquées.
9. Oui. Pendant les Trente Glorieuses, le taux de croissance Doc. 4 Les pays du Sud encore loin de ceux du Nord
annuel moyen de la France est d’environ 5 % contre 3 % 12. Le niveau plus élevé des prix aux États-Unis explique
environ pour les États-Unis. que, dans les autres pays, le PIB exprimé en dollars PPA
10. La période des Trente Glorieuses peut être considérée soit plus élevé que le PIB exprimé en dollars courants, en
comme exceptionnelle dans la mesure où ses caractéristiques particulier pour les pays les plus pauvres.
exceptionnelles (taux de croissance, gains de producti- 13. Le PIB en dollars PPA des États-Unis représente plus de
vité…) sont liées à des circonstances particulières : sortie 5 fois celui de la Chine (55 000/10 700) et plus de 20 fois
de la Seconde Guerre mondiale, mutations des structures celui de l’Afrique subsaharienne (55 000/2 700).
économiques et sociales… 14. Compte tenu des dynamiques de rattrapage en cours, les
11. R. Gordon explique la faible croissance contemporaine projections de croissance conduisent à faire des émergents
par l’absence d’innovations majeures susceptibles, comme des pays aux niveaux de PIB proches, voire supérieurs à
ce fut le cas pour l’électricité, de générer des gains de ceux des pays avancés actuels. Ainsi, selon ces projections,
productivité importants. la Chine et le Brésil devraient avoir des PIB supérieurs,
respectivement, à ceux des États-Unis et du Japon en 2050.

FAIRE LE POINT
1820-1870 : Europe de l’Ouest, États-Unis ; 1870-1913 : 1973-2001 : États-Unis, Europe de l’Ouest, Japon, Inde,
États-Unis, Europe de l’Ouest, Japon ; 1913-1950 : États- Asie du Sud-Est, Chine ; 2001-2010 : Asie du Sud-Est, Inde,
Unis, Japon ; 1950-1973 : Europe de l’Ouest, Japon ; Chine.

CHAPITRE 1 • QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ? 7


2. Le PIB évalue mal l’activité productive d’un pays, notam-
C. Les limites du PIB ment parce que : 1) il ne comptabilise pas certains éléments
et de la croissance p. 24-25 de l’économie informelle tels que le bénévolat ou le travail
domestique ; 2) les services non marchands offerts par l’État
Doc. 1 Le PIB : un indicateur imparfait du bien-être sont comptabilisés de manière imprécise (au coût des facteurs),
1. Le bien-être est une notion normative regroupant les alors que dans l’idéal il faudrait évaluer la réelle valeur ajoutée
éléments constitutifs de la qualité de vie : santé, éducation, apportée par ces services. Le PIB ne tient pas compte d’élé-
qualité de l’environnement, équilibre entre vie familiale et ments qui contribuent au bonheur, tels que la qualité des liens
vie professionnelle… Le bonheur est une notion subjective familiaux ou amicaux, la satisfaction au travail…
exprimée par les individus ; parmi ses éléments constitu- 3. La notion de « dépenses défensives » désigne les dépenses
tifs, qui peuvent recouper en partie les différents aspects qui, bien que comptabilisées positivement dans le PIB, sont
du bien-être, on trouve par exemple : l’état de santé, le réalisées pour réparer les dégâts commis par certaines acti-
niveau de revenu, la place dans l’échelle des revenus, le vités, donc qui nuisent au bien-être, activités contribuant
statut d’emploi… elles aussi à augmenter le PIB.
4. Récapitulatif des critiques adressées au PIB :

Activités non prises en compte dans le PIB Activités sous-estimées Activités augmentant artificiellement le PIB
Économie informelle : bénévolat, travail
Services non marchands dispensés Dépenses défensives : dépenses de dépollution,
domestique…
par l’État. antidépresseurs.
Éléments contribuant au bonheur.

Doc. 2 L’IDH : construction et enseignements


Niveau
5. Les trois composantes (ou dimensions) de l’IDH sont :
des inégalités
la santé, l’éducation et le niveau de vie.
6. Non, le poids de la santé, mesuré par la pondération de
cette dimension dans la moyenne, est le même que celui du
revenu, c’est-à-dire un tiers.
Pour aller plus loin sur le calcul de l’IDH : J. Villion, « Les
moyennes en économie », in Statistique et probabilités, Revue
TDC, Réseau Canopé, 15 juin 2015.
7. Non. La hausse du RNB peut s’accompagner d’une Revenu par habitant
stagnation, voire d’une baisse de l’IDH lorsqu’elle est
compensée, soit par une hausse plus rapide de la croissance
démographique (impliquant une baisse du RNB par habi-
11. Kuznets explique la hausse des inégalités dans les
tant), soit par une dégradation des indicateurs de la santé
premières phases de croissance par les mutations structu-
et/ou de l’éducation.
relles de l’économie, en particulier de la population active :
8. Avec un IDH de 0,944, la Norvège est classée 1re en
le décollage dépend principalement de quelques secteurs
2013 alors que, avec un IDH de 0,337, le Niger est classé
moteurs qui génèrent des revenus élevés pour une faible
dernier (187e). La Norvège a de meilleures réalisations que
part de la population. Le développement de ces secteurs
le Niger dans toutes les dimensions de l’IDH. En consul-
entraîne dans un deuxième temps l’absorption d’une part
tant les données détaillées sur le site du PNUD, on pourra
grandissante de la population : les gains tirés de la crois-
toutefois remarquer que l’écart le plus marqué, en termes de
sance se répartissent donc entre un nombre plus important
classement, entre les deux pays concerne l’éducation, alors
d’individus, les inégalités diminuent.
que l’écart le plus faible concerne la santé. Pour l’indicateur
12. Selon Piketty, la réduction des inégalités dans les pays
« durée moyenne de scolarisation », la Norvège se classe 4e
riches à partir du début du xxe siècle est due aux chocs de la
et le Niger 186e ; pour l’indicateur « espérance de vie », la
première moitié du siècle (les deux guerres mondiales et la
Norvège se classe 13e et le Niger 166e.
dépression des années 1930), qui ont eu pour conséquences
9. Bien qu’ayant des niveaux de vie proches, le Sri Lanka
une destruction d’une partie importante du capital des plus
et la Namibie ont des niveaux d’IDH relativement éloi-
riches ainsi que des mutations institutionnelles favorisant la
gnés, du fait des réalisations assez faibles de la Namibie
réduction des inégalités (apparition d’un impôt progressif
dans les domaines de la santé et de l’éducation. On pourra
sur le revenu, développement de l’État-providence…).
préciser que le Sri Lanka est classé parmi les pays à IDH
13. Les inégalités de revenu connaissent une progression
élevé (compris entre 0,700 et 0,800) alors que la Namibie est
en Chine et en Afrique du Sud, entre 1980 et 2010, plus
classée parmi les pays à IDH moyen (entre 0,550 et 0,700).
rapide que dans l’ensemble du monde. Selon l’analyse de
Doc. 3 Croissance, inégalités et pauvreté Kuznets, cet accroissement des inégalités est normal dans
à l’intérieur des pays des pays émergents, c’est-à-dire des pays qui connaissent
10. La courbe de Kuznets décrit une évolution des inégalités un décollage. En revanche, la croissance des inégalités dans
au cours du processus de croissance caractérisée par hausse un pays avancé comme les États-Unis s’intègre mal à l’ana-
des inégalités suivie d’une baisse. La relation entre l’indi- lyse de Kuznets ; dans ce cas, les évolutions des inégalités
cateur des inégalités (de revenu) et le revenu par habitant a semblent difficiles à expliquer par des mécanismes « natu-
donc une forme “en cloche” : rels » du développement économique.

8 CHAPITRE 1 • QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ?


Doc. 4 PIB et bonheur apparaît proche de celui des pays « riches » et, en particulier,
14. Les statistiques sur le bonheur sont obtenues à partir supérieur à celui de la France. Le Venezuela est donc une
d’enquêtes. Les questions posées aux individus, telles que « exception à la règle » : malgré un niveau de vie (moyen)
« Êtes-vous satisfait de la vie que vous menez ? », permettent peu élevé, les Vénézuéliens se déclarent (en moyenne) plus
de positionner les pays sur des « échelles de bonheur ». Il heureux que les Français, ces derniers ayant (en moyenne)
s’agit d’une mesure d’un bien-être subjectif, c’est-à-dire tel un niveau de vie élevé.
qu’il est ressenti et exprimé par les individus. Les statis- 17. Le fait que le bien-être subjectif n’ait pas augmenté en
tiques sur le bonheur se distinguent donc de celles de France entre 1973 et 2012 malgré une augmentation du
l’IDH, ou d’autres mesures du bien-être « objectif », qui sont PIB par habitant de 75 % révèle que, pour les pays riches,
construites sur la base de critères normatifs de bien-être. l’absence de corrélation positive entre bonheur et niveau
15. Le graphique révèle, à un instant donné (2012), une
de vie observée dans le cadre de comparaisons entre pays à
corrélation positive entre mesure du bien-être subjectif
un instant donné (graphique) s’observe également dans le
(bonheur) et niveau de PIB par tête pour les pays à niveau de
cadre comparaisons dans le temps pour un même pays. Ce
PIB par tête relativement peu élevé. En revanche, pour un
fait laisse à penser que la croissance ne fait pas le bonheur.
PIB par tête supérieur à 27 000 dollars, la corrélation posi-
tive disparaît : l’augmentation du PIB par tête ne s’accom- Toutefois, comme le suggère la question, il est probable
pagne plus d’une augmentation significative du bien-être que, si le PIB par tête de la France avait stagné entre 1973
subjectif ; « l’argent » ne semble alors plus faire le bonheur. et 2012, le bien-être subjectif aurait diminué. Pour s’en
Il faut toutefois souligner que lorsque l’on compare, non convaincre, on pourra remarquer que si la France avait,
pas les pays « riches » entre eux, mais, à l’intérieur des en 2012, un PIB par tête égal à celui de 1973 (donc infé-
pays « riches », les individus classés selon leur place dans la rieur de 43 % à celui de 2012, c’est-à-dire proche de 20 000
hiérarchie des revenus, la corrélation positive entre revenu dollars), elle aurait un niveau de vie proche de celui d’un
par tête et bonheur est bien présente. pays comme la Slovaquie et ferait, par conséquent, partie
16. Alors que le Venezuela fait partie des pays à PIB par des pays pour lesquels la corrélation positive entre niveau
tête relativement faible, son niveau de bien-être subjectif de vie et bonheur est vérifiée.

FAIRE LE POINT
Éléments pris en compte… dans le PIB dans l’IDH ni dans le PIB, ni dans l’IDH
valeur ajoutée par revenus nets perçus stress au travail, travail domestique,
les agents économiques, du reste du monde, santé, dégradation de l’environnement, activités
services non marchands durée moyenne bénévoles, inégalités des revenus, accès
de scolarisation des adultes à l’eau potable, inégalités hommes/femmes

DOSSIER 2. Facteurs de production, progrès technique et croissance p. 26-31

A. Facteurs de production
Le programme officiel
et croissance p. 26-27
À partir d’une présentation simple de la fonction de produc-
tion, on exposera la manière dont la théorie économique Doc. 1 Quantité de travail et croissance économique
analyse le processus de croissance On fera le lien entre la 1. Non. La croissance de la population détermine la crois-
productivité globale des facteurs et le progrès technique. sance de la quantité potentielle de travail fourni. La quan-
NOTIONS DE T  : • investissement • progrès technique •
LE
tité de travail effectivement fourni dépend également des
productivité globale des facteurs • facteur travail • facteur taux d’activité (un accroissement de la part d’inactifs dans
capital la population diminue la quantité de travail fourni) et du
ACQUIS DE 1 : • facteurs de production • productivité •
RE 
temps de travail par travailleur (une diminution du temps
externalités de travail par travailleur diminue la quantité de travail
fourni). Il peut être utile ici de rappeler que l’analyse de la
➜ Mise en œuvre dans le manuel
croissance économique se situe sur un horizon de (très) long
L’explication de la croissance peut se faire en mettant au terme et que, par conséquent, la question du chômage n’est
jour les causes directes. Les premières causes directes sont pas prise en compte.
constituées par l’accroissement des quantités de facteurs 2. Il y a plusieurs raisons qui expliquent pourquoi la relation
de production : le facteur travail et le facteur capital (A. entre croissance de la population et croissance économique
Facteurs de production et croissance). L’autre cause directe n’est pas mécanique. La remarque faite sous le schéma met
est constituée par les gains de productivité, souvent assi- l’accent sur la nécessité que l’investissement, sous toutes ses
milés aux conséquences du progrès technique (B. Gains de formes, accompagne la croissance de la population ; autre-
productivité et croissance). La réflexion sur l’origine du ment dit, il existe une certaine complémentarité, sur un
progrès technique permettra de révéler certaines sources horizon temporel plus ou moins long, entre les facteurs de
plus indirectes de la croissance et constituera un premier production. On pourra ajouter que la croissance de la popu-
pas vers la croissance endogène et le rôle des institutions, lation, lorsqu’elle repose sur des taux de natalité élevés, ne se
développés dans le dossier 3 (C. L’origine du progrès traduit par une augmentation de la population active, donc
technique). toutes choses égales par ailleurs de la quantité de travail

CHAPITRE 1 • QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ? 9


fourni, que plusieurs années plus tard. Enfin, la réponse à Doc. 3 L’importance de l’investissement et de l’épargne
cette question pourra être complétée plus tard lorsque sera aux premiers stades du décollage
abordé le rôle de la productivité dans la croissance (une 9. Les décisions suivantes relèvent-elles d’un investisse-
croissance de la quantité de travail fourni, même accompa- ment ? a : oui (investissement de remplacement) ; b : non
gnée de celle du facteur capital, peut voir ses effets positifs (dépense de consommation) ; c : oui (investissement public).
sur la croissance économique compensés par une dégrada- 10. Les pays qui connaissent une croissance rapide sont le
tion de la productivité globale des facteurs). plus souvent des pays en décollage et/ou en rattrapage. Par
conséquent, ils partent d’une situation caractérisée par la
Doc. 2 Durée du travail, taux d’activité et démographie relative faiblesse de la quantité de capital (machines, bâti-
Les questions 6 à 8 portent sur la vidéo. ments…). Sans nier l’importance des autres facteurs de
3. La durée effective de travail hebdomadaire peut être production, l’investissement apparaît donc essentiel pour
supérieure à la durée légale du fait du recours aux heures permettre cette croissance rapide.
supplémentaires. 11. La phrase soulignée signifie que l’investissement repose
4. Par définition, si le taux d’activité des jeunes est faible, sur un arbitrage en faveur d’un niveau de vie futur. En
c’est que leur taux d’inactivité est fort ! Les jeunes inactifs consacrant une partie importante du revenu national à
sont principalement des jeunes qui poursuivent des études. l’épargne, laquelle permet le financement des investisse-
Le texte suggère qu’une part importante de cette inactivité ments, le pays sacrifie sa consommation présente au profit
des jeunes s’explique par les difficultés d’accès à l’emploi, de revenus (et de consommation) futurs.
elles-mêmes dues en partie à une inadéquation entre les 12. Le risque associé au recours à l’épargne étrangère pour
qualifications des jeunes et les qualifications recherchées financer l’investissement tient au fait que la probabilité d’un
par les employeurs. assèchement brutal des entrées de capitaux étrangers s’avère
5. Toutes choses égales par ailleurs, l’augmentation du taux relativement élevée. Les épisodes de crises dans les pays en
d’activité des séniors implique une augmentation de la quan- développement liés à des problèmes d’endettement externe
tité de travail fourni, ce qui favorise la croissance économique. ont été nombreux, d’abord au début des années 1980 puis
Évidemment, cela suppose, notamment, que l’offre de travail dans les années 1990.
supplémentaire engendrée rencontre, quantitativement et
qualitativement, une demande de travail correspondante. Doc. 4 La loi des rendements décroissants
6. Non, l’accélération de la féminisation à partir des années 13.
1970 a favorisé une augmentation du taux d’activité de Nombre de charrues 1 2 3 4 5
la population, donc une augmentation de la quantité de Quantités produites 100 190 250 290 317
travail fourni. Toutefois, cette féminisation ayant tendance Quantités _ + 90 + 60 + 40 + 27
à s’achever aujourd’hui, l’augmentation de la quantité de supplémentaires
travail fourni dépend de moins en moins de ce facteur. produites
7. Le vieillissement de la population peut provenir soit d’une
diminution de la fécondité (vieillissement « par le bas »), soit 14. Oui. L’accroissement de quantité produite liée à l’utili-
d’un allongement de l’espérance de vie (vieillissement « par sation d’une unité de capital supplémentaire (une charrue
le haut »). Dans les deux cas, l’effet sur la quantité de travail en plus) est de plus en plus faible.
fourni est négatif. 15. Si l’achat d’une 16e charrue n’augmente pas la quantité
8. Effets sur l’évolution de la quantité de travail fourni : produite, l’agriculteur n’investira sans doute pas dans cette
Baisse de la fécondité -
charrue supplémentaire. On pourra éventuellement souli-
Baisse de l’immigration -
gner que l’on raisonne ici encore toutes choses (coûts de
Hausse de la durée moyenne de scolarisation -
production, prix des biens produits, perspectives de débou-
chés…) égales par ailleurs.
Recul de l’âge de départ à la retraite +
16. Si, au niveau macroéconomique, l’investissement, donc
Réduction de la durée hebdomadaire de travail -
l’accroissement du stock de capital, engendre une augmen-
Réduction du nombre de jours fériés +
tation de plus en plus faible de la quantité produite, donc
Hausse de la part des 65 ans et plus dans la population -
du PIB, alors l’investissement aura tendance à diminuer (il
totale
n’est plus rentable) et la croissance économique s’éteindra
Diminution de la part des femmes inactives +
(marche vers un état stationnaire).

Ressource numérique
Vidéo
• Démographie et croissance. Interview de Christian
Chavagneux
✓ Saisir l’adresse du lien indiqué sur la page pour accéder FAIRE LE POINT
librement à la vidéo.
Le facteur travail et le facteur capital sont deux facteurs
www.lienmini.fr/magnard-ses-003
de production. L’augmentation de la quantité de travail
La démographie, en influençant le « montant du travail »,
disponible ainsi que l’accumulation du capital contribuent
joue un rôle important sur la croissance. L’achèvement de
à la croissance économique, laquelle est susceptible de se
la féminisation de la population active prive aujourd’hui
heurter à la décroissance des rendements de facteur de
les pays développés d’un des ressorts de leur croissance.
production.

10 CHAPITRE 1 • QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ?


Doc. 3 La croissance du niveau de vie dépend
B. Gains de productivité du progrès technique
et croissance p. 28-29 8. La productivité du travail est la valeur ajoutée par travail-
leur soit, au niveau macroéconomique, le PIB (réel) par
Doc. 1 Le rôle des facteurs de production et du progrès travailleur. La PGF est la valeur ajoutée rapportée au volume
technique dans la croissance de tous les facteurs de production. La PGF augmente lorsque
1. Les trois sources (directes) de la croissance sont : la crois- l’efficacité de l’ensemble des facteurs de production s’amé-
sance de la quantité de facteur travail ainsi que celle de la liore. La productivité du travail augmente soit du fait de
quantité du facteur capital et la croissance de la productivité l’augmentation de la PGF, soit du fait de l’augmentation du
des facteurs de production (c’est-à-dire l’amélioration de capital (physique) par travailleur (intensité capitalistique).
l’efficacité de ces facteurs). 9. À technologie constante (PGF constante), l’augmenta-
2. Le résidu se calcule en soustrayant au taux de croissance tion du capital par tête entraîne un accroissement de la
économique sur une certaine période la contribution des productivité du travail, donc du niveau de vie. Cependant,
facteurs de production à cette croissance (c’est-à-dire la cet accroissement du niveau de vie devient de plus en plus
contribution de la hausse des quantités de facteurs travail faible au fur et à mesure de l’accumulation du capital (loi
et capital). Il représente la part de la croissance économique des rendements décroissants). Seule la croissance de la PGF
expliquée par la croissance de la productivité globale des (donc le progrès technique) permet d’augmenter le niveau
facteurs. de vie à long terme. Le point C représente la productivité du
3. La variation de la PGF représente la part de la crois-
travail qui est atteinte avec la technologie de 1937 (c’est-à-
sance qui est expliquée par l’amélioration de l’efficacité des
dire avec la PGF de 1937) lorsque le capital par travailleur
facteurs de production. Dans la mesure où cette amélio-
s’élève à un peu plus de 80 000 euros. Le point D représente
ration de l’efficacité des facteurs est assimilée au progrès
cette productivité du travail avec le même niveau de capital
technique, la variation de la PGF apparaît comme une
par travailleur mais avec la technologie de 2007. On voit
mesure de celui-ci.
donc que le progrès technique entre 1937 et 2007 a permis,
Doc. 2 Une large part de la croissance expliquée pour un même capital par travailleur, de doubler (en euros
par le « résidu » ou le progrès technique constants) la productivité des travailleurs.
4. Le volume du travail explique - 0,1 point de croissance
(0,0 – 0,1) et le volume du capital net 1,1 point de crois- Doc. 4 Les gains de productivité du travail depuis 1891
10. Périodes de forte hausse de la productivité du travail
sance. Au total, la croissance des quantités de facteurs de
production explique donc 1 point de croissance sur 5, soit États-Unis Japon Zone euro
(seulement) 20 % de la croissance française des Trente Entre-deux-guerres (en particulier
Années 1950 Années 1950
Glorieuses. dans les années 1930)
5. L’amélioration de la qualité du travail explique 0,4 point
11. Pour la zone euro et le Japon, la période de forte crois-
de croissance et le rajeunissement du capital 0,4 point égale-
sance du PIB et du PIB par tête des Trente Glorieuses coïn-
ment. Les autres effets (migrations professionnelles, inten-
cide avec des gains de productivité du travail particulière-
sité de la demande) expliquent 0,7 point de croissance. Au
ment élevés.
total, les aspects qualitatifs du travail et du capital et les
12. Non. Certes, les périodes de croissance exceptionnelle
autres effets expliquent donc 1,5 point de croissance sur 5,
soit 30 % de la croissance française des Trente Glorieuses. de la productivité du travail aux États-Unis dans les années
6. Ici, le résidu est calculé en soustrayant du taux de crois-
1930 puis au Japon et en Europe de l’Ouest dans les années
sance (5 %) la contribution des facteurs de production 1950 coïncident avec la diffusion des innovations associées
(aspects quantitatifs et qualitatifs) et des autres effets, ce à l’utilisation du pétrole et de l’électricité. Cependant, la
qui donne 2,5 points de croissance (5 – 1 – 1,5). Ce résidu révolution des TIC (technologies de l’information et de la
est donc (très) important puisqu’il représente la moitié de communication) n’a coïncidé qu’avec une reprise limitée,
la croissance française entre 1951 et 1969. Il correspond à dans son ampleur et sa durée, des gains de productivité du
la partie inexpliquée de la croissance et peut être assimilé à travail aux États-Unis et, dans le cas du Japon et de la zone
l’effet du progrès technique au sens strict (l’effet du progrès euro, s’est accompagnée d’une poursuite de la diminution
technique au sens large étant mesuré par la croissance de de la croissance des gains de productivité du travail.
la PGF). 13. Face au paradoxe de Solow (1987), plusieurs explications
7. L’intérêt de l’étude de Carré, Dubois et Malinvaud, et de l’apparente absence d’effets des TIC sur la productivité
plus généralement des travaux dits de « comptabilité de la ont été avancées. Une de ces explications est que les effets
croissance », est d’apporter une estimation empirique de des innovations majeures sur la productivité, donc sur la
différentes sources de la croissance révélées par l’analyse croissance, mettent un temps très long (plusieurs décen-
théorique. Dans le cas de la croissance française des Trente nies) à se produire, ce qui peut s’expliquer par exemple par
Glorieuses, ce qui est principalement mis en évidence c’est le fait que ces innovations majeures nécessitent des muta-
le fait qu’une part très importante de la croissance est inex- tions institutionnelles et organisationnelles qui sont néces-
pliquée, en particulier inexpliquée par l’accroissement des sairement lentes. Une autre explication est que les TIC ne
quantités de travail et de capital utilisées ; et, si le résidu est sont pas des innovations majeures comparables à celles des
assimilé au progrès technique, alors se pose la question de révolutions industrielles précédentes et que leurs effets sur
l’origine de ce progrès technique expliquant la moitié de la productivité du travail (et la croissance) resteront limités
la croissance. (Gordon, cf. Doc. 3 p. 23).

CHAPITRE 1 • QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ? 11


FAIRE LE POINT
Augmentation de la quantité
Croissance démographique
de travail disponible

Investissement Accumulation du capital Croissance de la production

Hausse de la productivité globale


Progrès technique
des facteurs de production

Néanmoins, l’énergie du vent, exploitée depuis des siècles,


C. L’origine du progrès technique p. 30-31 connaît ces dernières années des progrès rapides qui s’ex-
pliquent en grande partie par les ressources engagées dans
Doc. 1 Qu’est-ce que le progrès technique ? la recherche dans ce domaine et par la raréfaction des éner-
1. La recherche fondamentale produit des connaissances. gies fossiles, raréfaction qui rend de plus en plus rentable
Si elle peut mener à des découvertes et des inventions la production d’électricité à partir d’éoliennes : en ce sens,
(nouveau procédé, nouveau produit… totalement inconnus l’exploitation de l’énergie du vent résulte d’un progrès
jusqu’alors), la perspective d’applications industrielles technique endogène, c’est-à-dire lié à des phénomènes
et commerciales (innovations) éventuelles ne guide pas économiques repérables empiriquement et modélisables
la démarche du chercheur. Ainsi, lorsque le physicien et théoriquement.
chimiste Faraday mène ses travaux sur l’électromagné- 6. Le brevet fournit la garantie qu’une invention, lorsqu’elle
tisme, il n’imagine sans doute pas qu’ils déboucheront aboutit à une innovation, amènera des gains financiers à
sur le moteur électrique. En revanche, les inventions de l’inventeur. Ce droit de propriété protège donc d’une
l’équipe d’Edison qui permettront de mettre au point certaine manière les capitaux engagés dans la recherche.
l’ampoule à filament laissent déjà présager les innovations 7. Les arguments avancés par Solow : 1) il existe une part
industrielles et commerciales qui conduiront au dévelop- irréductiblement exogène dans le processus de R&D, qui
pement de l’éclairage électrique, telles que celles réalisées ne relève pas uniquement d’une question d’inputs et d’out-
par Westinghouse (courant alternatif et infrastructures puts ; 2) la logique de la recherche ne se réduit pas à la logique
permettant la distribution de l’électricité aux États-Unis). économique, en particulier celle consistant à expliquer les
2. Le succès de l’électricité tient à la succession et à la comportements individuels par la maximisation du profit.
complémentarité des progrès scientifiques, techniques et
commerciaux réalisés grâce à l’inventivité et l’ingéniosité de Doc. 3 L’entrepreneur au cœur de l’innovation
chercheurs et d’entrepreneurs qui ont permis que se mette selon Joseph Schumpeter
en place la séquence : recherche fondamentale – invention – 8. 1) Fabrication d’un bien nouveau : la Ford T ; 2) l’intro-
innovations industrielles et commerciales. duction d’une méthode de production nouvelle : production
3. Dans une lettre au Président de la République publiée en série ; 3) l’ouverture d’un débouché nouveau : les sports
sur le site du journal Le Monde (03/11/2007) sous le titre d’hiver ; 4) la conquête d’une nouvelle source de matières
« Sans théorie de la relativité, pas de GPS », l’astronome premières : le pétrole ; 5) la réalisation d’une nouvelle orga-
Cédric Foellmi explique que la théorie de relativité, décou- nisation : les trusts ou dans le domaine du travail : le travail
verte grâce aux travaux de recherche fondamentale d’Albert à la chaîne.
Einstein, est au fondement des innovations industrielles et 9. Non. L’invention ne suffit pas à faire une innovation :
commerciales qui ont débouché sur la mise au point et la c’est la fabrication et la vente de la Ford T qui fait de Ford
diffusion du GPS. un innovateur au sens de Schumpeter.
10. Le fruit d’un entrepreneur-innovateur doté d’une
Doc. 2 Progrès technique exogène ? psychologie et de qualités particulières.
progrès technique endogène ?
4. Un tremblement de terre est un événement exogène : que Doc. 4 L’État, incitateur de la recherche privée en France.
l’on adopte une démarche empirique ou une démarche théo- 11. Une externalité est la conséquence positive ou néga-
rique, l’origine du tremblement de terre n’est pas attribuée tive sur le bien-être d’un ou plusieurs agents économiques
à des phénomènes ou des comportements économiques. de l’activité d’un autre agent économique sans que cette
En revanche, la décision des ménages de consommer ou conséquence donne lieu à une compensation monétaire.
d’épargner est généralement expliquée par des causes écono- Les activités de recherche sont porteuses d’externalités car
miques : revenu, taux d’intérêt… elles produisent des connaissances dont une part se diffuse
5. En s’appuyant sur les arguments développés par Solow gratuitement.
dans le texte, nous pouvons considérer qu’il y a sans doute 12. De 1975 à 2010, la dépense de R&D en France rapportée
une part irréductiblement exogène dans ce progrès tech- au PIB est inférieure à celles des trois autres pays. De plus,
nique : la mise au point des éoliennes relève, comme tout alors que l’écart avec les trois pays a eu tendance à se réduire
progrès technologique, de hasards caractéristiques du entre 1975 et 1995, cet écart tend à se creuser ensuite alors
fonctionnement de la sphère scientifique et technique.

12 CHAPITRE 1 • QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ?


que l’effort de la France stagne et que celui des trois autres FAIRE LE POINT
pays continue à s’accentuer. Le progrès technique peut être issu de l’activité de l’en-
13. 1) la présence d’externalités qui conduit à un investisse- trepreneur-innovateur schumpétérien. Les différentes
ment en R&D sous-optimal ; 2) le problème du financement phases de la recherche-développement qui mènent de la
de la recherche, activité très incertaine et s’inscrivant sur recherche fondamentale à l’invention puis à l’innovation
un horizon temporel très long et qui, par conséquent, attire nécessitent des financements qui ne peuvent généralement
peu d’investisseurs privés en France. pas tous être mobilisés au sein de l’entreprise. Par ailleurs,
14. L’État peut financer directement les activités de les externalités positives générées par l’innovation justifient
recherche lorsqu’elle relève de la sphère publique. l’intervention de l’État.

DOSSIER 3. À quelles conditions la croissance peut-elle être auto-entretenue ? p. 32-35

Doc. 2 Les théories de la croissance endogène :


Le programme officiel
la croissance auto-entretenue
On introduira la notion de croissance endogène en montrant 5. Un progrès technique exogène ne permet pas une crois-
que l’accumulation du capital, sous ses différentes formes, sance auto-entretenue car la croissance ne peut perdurer
participe à l’entretien de la croissance. On mettra l’accent sans que se poursuive un progrès technique dont l’origine
sur le rôle des institutions et des droits de propriété. est étrangère aux mécanismes économiques de la croissance.
NOTIONS DE T  : • croissance endogène
LE
6. Le progrès technique ne « tombe pas du ciel », c’est-à-dire
ACQUIS DE 1 : • institutions • droits de propriété
RE 
qu’il n’est pas exogène, parce qu’il nécessite la mobilisation
• externalités de ressources, donc une croissance économique.
7. La concurrence est susceptible d’anéantir les profits tirés
de l’innovation.
➜ Mise en œuvre dans le manuel 8. Pour les théoriciens de la croissance endogène, l’État
doit favoriser la rentabilité des activités au cœur de la crois-
Après avoir montré le rôle de l’accumulation du capital
sance, activités qui relèvent le plus souvent de défaillances
(physique, humain, technologique et public) dans la crois-
du marché.
sance (A. Accumulation du capital et croissance endo-
gène), on s’interroge sur le rôle des institutions et de la Doc. 3 Les quatre sources de la croissance
confiance dans la croissance (B. Le rôle des institutions dans 9. L’accumulation de capital humain a des effets directs sur
la croissance). la croissance économique via les gains de productivité qu’elle
permet : les connaissances acquises améliorent l’efficacité du
facteur travail. L’accumulation du capital humain a égale-
A. Accumulation du capital
ment des effets positifs sur le progrès technique : la recherche
et croissance endogène p. 32-33
à l’origine du progrès technique mobilise principalement du
travail hautement qualifié.
Doc. 1 Intérêt et limites du modèle de Solow. 10. L’accumulation du capital technologique crée des exter-
1. L’intérêt du modèle de Solow est de décrire une croissance
nalités positives car les connaissances produites engendrent
économique qui ne peut perdurer lorsqu’elle ne repose que de nouvelles connaissances et que les connaissances se
sur la croissance des quantités de facteurs de production. Le diffusent gratuitement dans les limites fixées par la régle-
progrès technique apparaît alors comme une source essen- mentation sur les brevets.
tielle de la croissance économique. 11. Le rôle de la puissance publique est déterminant dans la
2. La convergence désigne la tendance des pays à avoir un
croissance car ses activités, sources de la croissance, génèrent
PIB par tête identique, ce qui suppose que les pays en retard des externalités positives. Si ces activités étaient laissées
rattrapent les pays avancés donc que les taux de croissance uniquement à l’initiative privée, elles seraient moins déve-
des premiers soient supérieurs aux taux de croissance des loppées et la croissance économique serait par conséquent
seconds. plus faible.
3. Dans le cadre du modèle de Solow, la convergence peut
s’expliquer de différentes manières. D’une part, la loi des Doc. 4 Croissance endogène : pluralité de capitaux
rendements décroissants fait que le rythme d’accumulation et accumulation auto-entretenue
des pays en retard est supérieur à celui des pays avancés. 12. Le schéma décrit une croissance auto-entretenue car
D’autre part, en supposant que le progrès technique a lieu la croissance économique permet de financer, grâce à
principalement dans les pays avancés, la diffusion de ce l’épargne, l’investissement, sous ces différentes formes, qui
progrès technique aux pays en retard contribue à la conver- génère la croissance.
gence. Cette convergence a lieu dans certains cas et jusqu’à 13. L’accumulation de capital technologique est ici endo-
un certain point (rattrapage des pays européens au cours gène car elle s’explique par l’investissement (en R&D)
de Trente Glorieuses) mais elle ne s’observe pas de manière réalisé par les agents économiques et financé par l’épargne.
universelle car elle nécessite que des conditions soient 14. Dans l’industrie automobile, la mise au point de
réunies (institutions favorables à la croissance notamment). nouveaux modèles ou de nouveaux équipements sur
4. La principale critique réside dans l’absence d’explication les véhicules nécessite du capital humain mais aussi des
de l’origine du progrès technique. investissements en capital physique. Ces investissements

CHAPITRE 1 • QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ? 13


en capital physique nécessitent eux-mêmes davantage de FAIRE LE POINT
capital humain au fur et à mesure qu’ils incorporent du Dans les théories de la croissance endogène, la croissance
progrès technique. Par ailleurs, le rendement de ces inves- s’explique par l’accumulation de capitaux et les externa-
tissements, sous toutes leurs formes, dépend de la présence lités qui en découlent. Elle est auto-entretenue et le progrès
d’infrastructures donc du capital public. technique est endogène. Ces théories réhabilitent le rôle de
15. Le schéma entre en contradiction avec le modèle de l’État dans la croissance. Celui-ci doit inciter les entreprises
Solow dans lequel le progrès technique est exogène et le à innover et à engager des dépenses en recherche, notam-
rendement du capital est décroissant. ment par des incitations fiscales. Il doit aussi financer le
capital humain et le capital public.

B. Le rôle des institutions


dans la croissance p. 34-35 9. Le niveau du PIB a toutes les chances d’avoir une
influence sur la qualité de la réglementation dans la mesure
Doc. 1 Des institutions efficaces indispensables où cette dernière dépend d’investissements publics et de
à la croissance dépenses de fonctionnement permettant d’ériger et de faire
1. Selon North, les institutions sont un ensemble de règles fonctionner des tribunaux, des organes de surveillance et de
formelles et informelles et de moyens pour faire respecter contrôle… La corrélation entre qualité de la réglementation
ces règles. Ces règles encadrent les interactions humaines et niveau de PIB n’implique donc pas un sens de causa-
et les transactions. lité déterminé. Dans le cas du graphique, il faut toutefois
2. Les situations décrites caractérisent un cadre insti- souligner que la corrélation observée concerne la qualité de
tutionnel peu propice à l’innovation : le financement de la réglementation en 1996 et le niveau de PIB par tête en
l’innovation risque d’être difficile, les gains issus de l’inno- 2013 et que, par conséquent, la qualité de la réglementation
vation ont de fortes chances d’échapper à l’innovateur… semble “prédire” le niveau de PIB par tête ultérieur.
3. Les (bonnes) institutions sont nécessaires à l’innovation
10. Les pays pauvres doivent consacrer une part importante
et à la croissance parce qu’elles créent un cadre incitant à de leur PIB à des investissements publics garantissant la
l’initiative individuelle et à l’investissement sous toutes ses mise en place de bonnes institutions.
formes.
Doc. 4 Confiance et croissance
Doc. 2 Les « bonnes » institutions ne se réduisent
La question 14 porte sur la vidéo.
pas à la protection des droits de propriété
11. Le corrompu est l’examinateur ; le corrupteur est
4.
l’étudiant.
Institutions créatrices Institutions de
12. Plusieurs explications peuvent être suggérées. L’une
de marchés réglementation des marchés
réside dans l’asymétrie entre les revenus des élus et les
Les tribunaux L’ARCEP
moyens financiers des quelques entreprises répondant aux
Institutions de stabilisation Institutions de légitimation
appels d’offre.
des marchés des marchés
13. D’une part, la corruption conduit à favoriser des entre-
La Banque centrale européenne La Sécurité sociale en France
prises qui ne sont pas nécessairement les plus efficaces.
5. En l’absence d’institutions de stabilisation des marchés, D’autre part, la corruption sape la confiance d’une majorité
la forte incertitude qui caractérise l’environnement macroé- de la population et va à l’encontre du développement de
conomique risque de dissuader l’investissement sous toutes bonnes institutions, favorables à la croissance (institutions
ses formes : l’hyperinflation au Zimbabwe dans les années de légitimation des marchés au sens de Rodrik).
2000 ou la crise financière asiatique de 1997 ont anéanti 14. La confiance est indispensable aux échanges parce que
ce qu’avaient construit de nombreux entrepreneurs-inno- les offreurs et les demandeurs sur les différents marchés
vateurs. En l’absence d’institutions de légitimation des ne peuvent généralement parvenir à des transactions sans
marchés, la confiance et l’adhésion de la population font cette confiance qui garantit la qualité des contrats qui
défaut ; au contraire, les conditions dans lesquelles l’indé- sous-tendent les échanges. Les asymétries d’information
pendance s’est réalisée au Botswana en 1966 ont contribué à ou l’incomplétude des contrats constituent la principale
bâtir une société garantissant l’égalité des chances, support raison du caractère indispens
d’un « miracle » économique. able de cette confiance, donc des institutions qui
l’étayent.
Doc. 3 Institutions et développement
6. Le recours au logarithme du PIB par habitant s’explique
par les écarts de PIB par tête très importants entre les pays Ressource numérique
développés et les pays en développement.
7. Si l’on considère que l’indicateur de l’état de droit situé en
Vidéo
abscisses est une mesure pertinente de la qualité de la régle- • Pas d’économie sans confiance
mentation, la réponse est oui. Il y a donc une corrélation posi- ✓ Saisir l’adresse du lien indiqué sur la page pour accéder
librement à la vidéo.
tive entre qualité de la réglementation et PIB par habitant.
www.lienmini.fr/magnard-ses-032
8. La qualité de la réglementation favorise les échanges
La vidéo explique pourquoi la confiance est nécessaire
parce qu’elle garantit la bonne exécution des contrats et
au bon déroulement de l’économie.
limite les rentes ou les activités extra-légales d’appropriation.

14 CHAPITRE 1 • QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ?


FAIRE LE POINT corruption : oui • Un taux d’intérêt faible : non • Un système
• Le respect des droits de propriété : oui • Un niveau élevé de politique et social garantissant une égalité des chances et un
dépenses de R&D : non (favorise la croissance mais ne relève partage équitable des richesses : oui ; • Un réseau développé
pas des institutions) • L’existence d’un système efficace de d’infrastructures routières : non (source de croissance ne
brevets : oui • Un système juridique et politique limitant la relevant pas des institutions).

Exercice p. 39-40

1. Vrai ou faux ? 2. Faire un schéma


1. Vrai ; 2. Faux ; 3. Faux ; 4. Faux ; 5. Vrai ; 6. Faux ;
7. Faux ; 8. Vrai ; 9. Faux ; 10. Vrai

Incitation au commerce

Respect des droits Investissements


de propriété élevés
Croissance
Incitation à l’investissement forte et durable
Garantie de l’exécution Gains
des contrats de productivité
Incitation à l’innovation

3. Utiliser le terme exact dans une copie de Bac 5. Dans le modèle de Solow, le « résidu » est égal à la
1. Le PIB qui est la somme de toutes les valeurs ajoutées croissance de la productivité globale des facteurs de
créées par les agents économiques permet de mesurer la production.
croissance économique 6. L’IDH tient compte du revenu réel par habitant, de l’édu-
2. Les deux facteurs de production sont le travail et le cation et de la santé.
capital 7. Pour accumuler du capital, il faut investir.
3. La croissance de la productivité du travail est égale à 8. Pour améliorer le capital humain, il faut que l’État
celle du rapport entre la production et le nombre de finance des infrastructures dans l’éducation et la santé.
travailleurs ou le nombre d’heures travaillées. 9. Le niveau de vie de la Chine est aujourd’hui inférieur à
4. Le niveau de vie d’un pays augmente quand le PIB celui des États-Unis.
progresse plus vite que la population. 10. Il existe une corrélation positive entre la qualité des
institutions et le niveau du revenu réel par habitant.

4. Représenter un tableau statistique par un graphique

Taux de croissance du PIB par heure


travaillée (moyenne annuelle en %)
10

0
1870-1913 1913-1950 1950-1973 1973-1998 1998-2009 2010-2013

France Allemagne Royaume-Uni Japon États-Unis

5. Corrélation et causalité 6. Interpréter un taux de croissance annuel moyen


1. Causalité : le crédit apparaît chez Schumpeter comme 1. L’IDH est un indice de développement humain compris
une cause des investissements liés aux innovations de entre 0 et 1.
l’entrepreneur 2. a. Faux : il a augmenté de 0,59 % par an.
2. Corrélation. b. Faux mais les données du tableau ne permettent pas de
3. Causalité : le développement financier précède empiri- répondre à cette question.
quement la croissance économique. c. Oui.
4. Causalité : c’est le développement de l’industrie (donc d. Faux : il s’agit d’une croissance moyenne.
la croissance économique) qui amène le développement du e. Faux.
secteur financier. 3. Pourriez-vous écrire les phrases suivantes.
a. Non, ce n’est pas systématique. b. Oui c. Oui

CHAPITRE 1 • QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ? 15


Méthode  p. 41

• Repérez la ou les notions du programme dans chaque


question et déterminez le type de question posée en
recopiant et en complétant le tableau ci-dessous.
Type de question : définition,
Notions
Questions Définitions analyse mécanismes,
du programme
conséquences, causes
La PGF est le rapport entre la quantité produite et le
Productivité
volume des facteurs de production utilisés. La croissance Analyse : il s’agit de montrer les
globale des
de la productivité globale des facteurs est alors la part de la relations entre la productivité globale
1 facteurs de
croissance économique qui n’est expliquée ni par la croissance des facteurs de production et le
production (PGF),
de la quantité de travail disponible ni par celle de la quantité de progrès technique.
progrès technique
capital.
L’IDH est la mesure du développement élaborée chaque
année depuis 1990 par le PNUD. Compris entre 0 et 1, c’est
la moyenne géométrique de trois indices évaluant la santé
(par l’espérance de vie), l’éducation (par les durées moyenne
Analyse : il s’agit de déterminer les
et attendue de scolarisation) et le niveau de vie (par le revenu
2 IDH, PIB apports de l’IDH comparativement
national par habitant). Le PIB est la valeur des biens et services
au PIB.
produits, sur une période donnée, par les agents résidents sur
le territoire national (intérieur), avant prise en compte de la
dépréciation du capital (brut). Il peut se calculer en faisant la
somme des valeurs ajoutées des agents résidents.
Productivité Mécanismes : il s’agit de montrer
3 globale des cf. question 1 comment la croissance de la PGF
facteurs entraîne la croissance économique.
Analyse : il s’agit discuter de la
pertinence du PIB dans la mesure
4 PIB cf. question 2
de l’accroissement des quantités de
biens et services produits.
Analyse : il s’agit de discuter de
5 PIB cf. question 2 l’intérêt et des limites du PIB dans la
mesure du bien-être.
Analyse : il s’agit de déterminer
6 IDH cf. question 2 les apports de cet indice de
développement humain.
Facteur de production fourni par les travailleurs. L’aspect Cause, mécanismes : il s’agit
quantitatif est mesuré par le volume de travail disponible dans d’expliquer la causalité allant de
7 Facteur travail l’économie. L’aspect qualitatif renvoie aux caractéristiques l’accroissement de la quantité
individuelles (qualifications, connaissances…) qui influencent de travail fourni à la croissance
l’efficacité du travail (on parle alors de capital humain). économique.
Définition : il s’agit de définir cette
Le progrès technique est l’accroissement de la connaissance que
8 Progrès technique notion difficile à cerner qu’est le
les hommes ont des lois de la nature appliquées à la production.
progrès technique.
Mécanismes : il s’agit d’expliquer
Croissance La croissance endogène est la croissance qui trouve ses origines
9 comment la croissance
endogène dans l’activité économique et le comportement des agents.
s’auto-entretient.
Les institutions sont l’ensemble des règles (formelles ou Cause, analyse : il s’agit de montrer
10 Institutions informelles), contraintes et croyances qui façonnent les que certaines institutions sont une
décisions des agents économiques et leurs interactions. source de croissance.

• Pour les commentaires 1, 3 et 8, indiquez ce qu’il 3. L’IDH ne permet pas davantage que le PIB de mesurer
aurait fallu écrire. le bonheur des individus.
1. L’IDH (Indice de Développement Humain) a été 8. Il est aussi possible d’observer d’où viennent les écarts
construit pour la première fois en 1990 par le PNUD de niveau de développement humain entre les pays : de la
(Programme des Nations Unies pour le Développement) santé, de l’éducation ou du niveau de vie.
sous l’impulsion d’Amartya Sen

16 CHAPITRE 1 • QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ?


SUJET BAC. Épreuve composée p. 42-43

Partie 1. Mobilisation des connaissances Partie 3. Raisonnement s’appuyant


1. L’investissement est l’achat d’un bien utilisé de manière sur un dossier documentaire
durable dans le processus de production. Il augmente donc À l’aide de vos connaissances et du dossier documen-
les capacités de production, ce qui implique qu’il contribue taire, vous montrerez comment l’augmentation du
à l’augmentation des quantités produites sur le long terme, capital humain contribue à la croissance.
c’est-à-dire à la croissance économique. Cependant, le rôle Investir, c’est acheter des biens de production.
de l’investissement dans la croissance économique n’est pas L’investissement permet donc l’accumulation du capital,
seulement quantitatif et direct : l’investissement contribue un facteur de production essentiel à la croissance. Ses effets
également aux gains de productivité, principale source de sur l’activité économique peuvent être directs en augmen-
la croissance économique, en permettant l’incorporation tant les capacités de production et indirects en permettant
du progrès technique au processus productif et en générant la mise en œuvre du progrès technique et en générant des
des externalités lorsqu’il s’agit d’un investissement en capital externalités positives.
physique, en capital humain, en capital technologique ou
en capital public. 1. L’investissement contribue de manière directe à la
2. Les droits de propriété sont les droits détenus par une croissance économique en augmentant les capacités de
personne physique ou morale sur un bien. Lorsque le cadre production.
institutionnel d’un pays ne garantit pas le respect des droits • L’investissement (au sens strict) au cœur de l’accumu-
de propriété, l’incitation à investir ou à innover est faible lation du capital.
car les gains potentiels issus de ces activités risquent d’être – L’investissement augmente la quantité de capital physique
capturés par d’autres agents économiques. De même, l’incer- disponible. La croissance démographique augmentant la
titude entourant les gains de l’échange affaiblit la confiance quantité de travail, les capacités de production augmentent
indispensable à tout échange, ce qui limite le volume des donc, sur le long terme, les quantités de biens et services
transactions réalisables. Le non-respect des droits de propriété augmentent également (croissance économique).
constitue donc un obstacle à la croissance en limitant les – Le processus d’accumulation du capital physique (privé
activités sources de croissance et la coordination marchande. et public) apparaît au cœur d’une croissance économique
qui peut sembler infinie.
Partie 2. Étude d’un document • Une accumulation du capital qui se heurte à la loi des
Le document est un tableau statistique donnant pour rendements décroissants.
plusieurs pays avancés les taux de croissance annuels moyens – L’accumulation du capital conduit à un accroissement de
sur la période 2000-2011 et la contribution des facteurs de plus en plus faible des quantités produites (loi des rende-
production travail et capital (décomposé en capital en TIC ments décroissants). L’investissement ne semble donc pas
et capital hors TIC) et de la productivité globale des facteurs permettre une croissance soutenue et durable.
(PFG) à la croissance. Il s’agit donc d’une « comptabilité de – Les travaux de comptabilité de la croissance initiés par
la croissance » permettant, par exemple, d’observer que pour Solow dans le cas des États-Unis (Doc. 1) et poursuivis
un taux de croissance moyen 1,12 % par an en Allemagne, notamment par Carré, Dubois et Malinvaud dans le cas de
0,76 point sont dus à la croissance de la productivité globale la France montrent en effet que la contribution du facteur
des facteurs, le reste (environ 0,36 point) étant dû à la crois- capital est faible dans les pays avancés. La contribution
sance des facteurs travail et capital. du facteur capital à la croissance varie cependant selon les
On remarque, sur cette période assez courte, une assez grande périodes et les pays (Doc. 2).
diversité selon les pays concernant les contributions relatives • Une conception élargie de l’investissement qui renou-
des facteurs de production et de la productivité globale des velle son rôle dans la croissance.
facteurs à la croissance. La croissance de certains pays, comme – L’investissement peut prendre plusieurs formes : investis-
la Corée du Sud, s’explique principalement (78 %) par la sement en capital physique mais aussi en capital humain et
croissance de la PGF. Dans le cas du Japon, la croissance de en capital technologique (Doc. 1).
la PGF est même supérieure à celle du PIB, ce qui signifie – Cette conception élargie de l’investissement améliore la
que la croissance aurait été négative en l’absence de gains de compréhension de la contribution de l’investissement à la
productivité. En revanche, dans des pays comme l’Espagne, croissance, sans toutefois suffire à résoudre le problème de
l’Italie ou le Portugal, la croissance de la PFG est négative : la la décroissance des rendements.
croissance économique n’est positive que du fait de la crois-
sance des quantités de facteurs de production. Cette diversité 2. L’investissement contribue aussi de manière indirecte
selon les pays se retrouve lorsqu’on observe la contribution du à la croissance économique en favorisant des gains de
capital en TIC. Là encore, le fait que la période soit courte productivité.
et qu’elle soit marquée à la fois par la récession du début des • L’investissement permet l’incorporation du progrès
années 2000 et par la crise de 2008 limite la portée de l’ana- technique.
lyse de la croissance que l’on peut en tirer. Toutefois, dans des – Les gains de productivité permis par le progrès technique
économies où la place des TIC devient essentielle, on pouvait nécessitent généralement que des investissements en capital
s’attendre à ce que la contribution du capital en TIC à la physique (machines…) soient réalisés pour que ce progrès
croissance soit forte, ce qui n’est pas systématiquement le cas. technique soit incorporé au processus de production.

CHAPITRE 1 • QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ? 17


– Ces investissements sont en particulier cruciaux dans des – Les différentes formes d’investissement sont interdépen-
pays en rattrapage pour qu’ils bénéficient de la diffusion du dantes : l’investissement en capital technologique favorise la
progrès technique issu des pays avancés. croissance dans la mesure où des investissements en capital
• L’investissement sous ses différentes formes est à l’ori- physique et en capital humain sont réalisés.
gine d’externalités positives. L’investissement est un facteur essentiel de la croissance
– Les investissements en capital physique, en capital humain économique car il est nécessaire de procurer aux nouveaux
ou en capital technologique génèrent des externalités posi- travailleurs des biens de production et de mettre en œuvre
tives qui contribuent à la croissance de la productivité le progrès technique, source de gains de productivité. Pas de
globale des facteurs (PGF). croissance et pas de croissance durable sans investissement.
– Les gains de PGF, dont la contribution à la croissance est Une des causes de la faible croissance de l’économie fran-
importante (Doc. 2), reposent donc en grande partie sur çaise aujourd’hui est justement un effort d’investissement
des investissements. des entreprises trop faible.
• L’investissement au centre d’une croissance Il ne faut toutefois pas sous-estimer les autres facteurs de
auto-entretenue la croissance dont la présence est nécessaire pour inciter les
– L’investissement, sous toutes ses formes, favorise la entreprises à investir, notamment des institutions favorables
croissance laquelle permet de dégager des ressources pour à l’environnement et à la confiance des agents.
financer de nouveaux investissements.

SUJET BAC. Dissertation p. 164-165

Dans quelle mesure le progrès technique est-il source de 2. De plus, lorsque le progrès technique est considéré
croissance ? comme endogène, les activités de recherche et développe-
ment (Doc. 2) à l’origine de ce progrès technique créent
▶ Introduction
des externalités positives (diffusion de connaissances) et
Bien que difficile à définir, le progrès technique peut permettent une croissance auto-entretenue (croissance
s’appréhender comme l’accroissement de la connaissance endogène).
que les hommes ont des lois de la nature appliquées à la
production. Grâce aux inventions puis aux innovations, le C. Des ef fets indirects, via d’autres sources de la
progrès technique se diffuse dans l’économie et permet des croissance
gains de productivité. Il est donc à l’origine de la croissance. 1. Les innovations nécessitent généralement des investisse-
Toutefois, pour que ce progrès technique émerge, l’existence ments en capital physique. Par exemple, l’introduction du
d’institutions favorables à la confiance est indispensable. travail à la chaîne dans les usines Ford a impliqué la mise en
place de nouveaux équipements. Ce fait, souligné notam-
ment par Schumpeter, signifie que le progrès technique
suscite, au-delà des gains de productivité, une augmentation
▶ Proposition de plan détaillé
des capacités de production donc des quantités de biens et
I/ Le progrès technique : un facteur essentiel de la services produits.
croissance 2. De même, le progrès technique est susceptible de susciter
A. Innovations et productivité globale des facteurs des investissements en capital humain rendus nécessaires
1. Schumpeter place le progrès technique (cinq type d’inno- pour assimiler ce progrès technique. Les externalités posi-
vations) au cœur de la croissance. Son analyse part de la tives générées par ces investissements renforcent la crois-
constatation empirique de la coïncidence entre les innova- sance économique. Le progrès technique peut même direc-
tions majeures et le début de phases longues de croissance tement améliorer le capital humain lorsqu’il concerne les
soutenue depuis le début du xixe siècle. secteurs de la santé ou de l’éducation.
2. La comptabilité de la croissance montre que, dans les
pays avancés, les gains de productivité globale des facteurs II/ Des conditions nécessaires et des effets incertains
(PGF) contribuent pour une part importante à la croissance A. De l’invention à l’innovation et à la croissance : un
(étude de Carré, Dubois et Malinvaud) (Doc. 1 et Doc. 3). processus long et incertain
3. Depuis les travaux de Robert Solow, ces gains de PGF 1. Comme le souligne Solow, la recherche et développement
sont souvent considérés comme la conséquence du progrès (R&D) n’est pas qu’une question de combinaison d’inputs
technique. qui produiraient mécaniquement un output (la connais-
sance) : l’incertitude (radicale) est une caractéristique de
B. Un facteur de croissance durable l’activité de R&D.
1. Contrairement à l’accumulation de capital physique, le 2. De même, le passage de l’invention à l’innovation et
progrès technique ne semble pas soumis à la loi des rende- la diffusion de cette innovation ne sont pas des processus
ments décroissants. Dans le modèle de Solow, le progrès mécaniques. Cela peut à la fois expliquer le paradoxe de
technique génère des gains de productivité qui permettent Solow (1987), ou « paradoxe des ordinateurs », et conduire à
à l’économie d’échapper à l’état stationnaire. souligner que la croissance ne peut dépendre exclusivement

18 CHAPITRE 1 • QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ?


du progrès technique (la forte croissance chinoise depuis les amont du progrès technique se trouve donc une source plus
années 1990 en est une illustration) (Doc. 1). profonde de la croissance.

B. Un contexte économique qui doit favoriser le


progrès technique
▶ Conclusion
1. Si le progrès technique peut favoriser l’investissement en
capital physique ou en capital humain, il requiert lui-même De très nombreuses études empiriques montrent le rôle
le plus souvent des investissements en capital physique et fondamental du progrès technique mesuré par la croissance
en capital humain pour faire émerger ce progrès technique. de la productivité globale des facteurs dans la croissance
2. Plus généralement, l’émergence du progrès technique économique. Les seules augmentations des facteurs de
nécessite des ressources, donc une épargne. Cette épargne production, le travail et le capital, sont insuffisantes pour
suppose une croissance préalable : le sens de causalité entre permettre une croissance pérenne en raison de la loi des
progrès technique et croissance se trouve alors renversé. rendements décroissants.
Néanmoins, pour que ce progrès technique émerge et
C. Un contexte institutionnel favorable à l’innovation produise ses effets, des investissements en capital physique,
1. Le fait que des agents économiques s’engagent dans des humain et public sont nécessaires. Il faut aussi disposer
activités de R&D suppose l’existence d’un contexte insti- d’institutions efficaces garantissant les droits de propriété,
tutionnel garantissant que les gains potentiels issus de ces la mise en place d’un système de protection des innova-
activités reviennent aux innovateurs. Des institutions garan- tions sous la forme notamment de brevets et une épargne
tissant les droits de propriété sont ici essentielles (Doc. 4). finançant les investissements. La croissance ne peut donc
2. En particulier, un système de brevets et un système finan- s’expliquer que par un ensemble de facteurs interagissant
cier efficaces sont des conditions du progrès technique. En favorablement entre eux.

Bibliographie
• P. Aghion et P. Howitt, L’Économie de la croissance, CorpusEconomie, Economica, 2010.
• D. Guellec et P. Ralle, Les Nouvelles théories de la croissance, La Découverte, coll. « Repères », 3e
éd., 2003.
• M. Spencer et R. Solow (dir.), Rapport de la Commission sur la Croissance et le développement,
Banque Mondiale, 2008

Sitographie
• Le Maddison project
(http ://www.ggdc.net/maddison/maddison-project/home.htm).
Le site permet d’accéder aux données sur le PIB par habitant dans les différents pays et zones du
monde depuis 1820 (fichier Excel).
• Le site de la Commission sur la Croissance et le Développement (Banque mondiale, 2008) :
h t t p   : / / w e b .w o r l d b a n k . o r g / W B S I T E / E X T E R N A L / E X TA B O U T U S / O R G A N I Z AT I O N /
EXTPREMNET/0,,contentMDK :23225680~pagePK :64159605~piPK :64157667~theSitePK :489961,00.
html.
Le rapport est téléchargeable en français.
• École d’Economie de Paris :
http ://www.parisschoolofeconomics.eu/fr/economie-pour-tous/articles-et-interviews/ .
Cette page recense les interventions des chercheurs de PSE dans les médias.

CHAPITRE 1 • QUELLES SONT LES SOURCES DE LA CROISSANCE ÉCONOMIQUE ? 19

Vous aimerez peut-être aussi