Olymle de GOUGES - Postambule

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Olympe DE GOUGES, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791)

Contexte historique

La participation politique des femmes aux événements s’est affirmée durant la


Révolution française. Tantôt dans la rue, tantôt dans les tribunes des clubs, sociétés ou
assemblées, les femmes ont occupé le terrain de l’action militante à plusieurs reprises, en
particulier du 31 mai au 2 juin 1793 et le 9 thermidor an II (27 juillet 1794.
Souvent surnommées péjorativement les « tricoteuses », en référence à l’occupation
manuelle à laquelle elles continuent à se livrer dans les tribunes publiques, tout en
participant activement aux délibérations politiques, ces militantes s’engagent sur tous les
fronts y compris celui de la lutte contre la misère et la faim.
Parallèlement à ces combats, un mouvement de défense des droits de la femme se
fait jour, soutenu par quelques personnalités qui, comme Olympe DE GOUGES,
revendiquent la liberté de la femme et l’amélioration de sa condition sur les plans civil, social
ou économique.

Olympe DE GOUGES est née en 1748 à Montauban d’un père boucher mais la
rumeur la dit plutôt fille du noble Le Franc de Pompignan. Marie Gouze (son nom de
naissance) monte à Paris en 1766, après son veuvage, et, sous le nom d’Olympe DE
GOUGES. Elle se lance dans une carrière littéraire tout en partageant la vie de Jacques
Biétrix de Rozières, un haut fonctionnaire de la marine. Auteur de nombreux romans et
pièces de théâtre, elle s’engage dans des combats politiques en faveur des Noirs et de
l’égalité des sexes.
Son écrit politique le plus célèbre est la Déclaration des droits de la femme et de la
citoyenne (septembre 1791). C’est un véritable manifeste du féminisme adressé à Marie-
Antoinette. Prenant pour modèle la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, elle
affirme que « la femme naît et demeure égale à l’homme en droits » (art. 1er).
Olympe DE GOUGES revendique également pour les femmes la liberté d’opinion et
la liberté sexuelle : à ce titre, elle réclame la suppression du mariage et l’instauration du
divorce.
En 1793, lors de la Terreur, elle s’en prend à Robespierre et aux Montagnards qu’elle
accuse de vouloir instaurer une dictature et auxquels elle reproche des violences aveugles.
Arrêtée le 20 juillet 1793 pour avoir rédigé un placard fédéraliste à caractère girondin (un
tract), Les Trois Urnes ou le Salut de la Patrie, elle sera jugée le 2 novembre et exécutée
sur l’échafaud le lendemain.

1
POSTAMBULE

1 Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l'univers ;


2 reconnais tes droits. Le puissant empire de la nature n'est plus environné de préjugés, de
3 fanatisme, de superstition et de mensonges. Le flambeau de la vérité a dissipé tous les
4 nuages de la sottise et de l'usurpation. L'homme esclave a multiplié ses forces, a eu besoin
5 de recourir aux tiennes pour briser ses fers. Devenu libre, il est devenu injuste envers sa
6 compagne.

7 Ô femmes ! Femmes, quand cesserez-vous d'être aveugles ? Quels sont les


8 avantages que vous recueillis dans la révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus
9 signalé. Dans les siècles de corruption vous n'avez régné que sur la faiblesse des hommes.
10 Votre empire est détruit ; que vous reste-t-il donc ? La conviction des injustices de l'homme.
11 La réclamation de votre patrimoine, fondée sur les sages décrets de la nature ; qu'auriez-
12 vous à redouter pour une si belle entreprise ? Le bon mot du Législateur des noces de
13 Cana ? Craignez-vous que nos Législateurs français, correcteurs de cette morale,
14 longtemps accrochée aux branches de la politique, mais qui n'est plus de saison, ne vous
15 répètent : femmes, qu'y a-t-il de commun entre vous et nous ? Tout, auriez-vous à répondre.

16 S'ils s'obstinent, dans leur faiblesse, à mettre cette inconséquence en contradiction


17 avec leurs principes ; opposez courageusement la force de la raison aux vaines prétentions
18 de supériorité ; réunissez-vous sous les étendards de la philosophie ; déployez toute
19 l'énergie de votre caractère, et vous verrez bientôt ces orgueilleux, non serviles adorateurs
20 rampants à vos pieds, mais fiers de partager avec vous les trésors de l'Être Suprême.
21 Quelles que soient les barrières que l'on vous oppose, il est en votre pouvoir de les
22 affranchir ; vous n'avez qu'à le vouloir. »

Olympe DE GOUGES, Déclaration des droit de la femme et de la citoyenne, 1791.

2
Explication linéaire

Méthode pour réussir l’étude linéaire

La lecture linéaire est une explication de texte d’une trentaine de lignes à l’oral. La finalité de
l’exercice réside dans la compréhension du sens du texte en s’appuyant sur sa logique. Il faut donc
trouver le fil d’Ariane du texte. (La problématique et les différents mouvements du texte)

I. Introduction :

A/ Contextualisation du l’œuvre :

• Présentation de l’auteur et de son œuvre en général, présentation de l’histoire littéraire et du


contexte historique si besoin,

• Présentation de l’œuvre : à quelle occasion a-t-elle été écrite ? À quel genre littéraire appartient-
elle ? Quel est son sujet ?

➔ Quelques mots sur Olympe DE GOUGES, le contexte historique durant lequel le texte a été
écrit, la thèse qu’elle défend.

B/ Présentation du texte :

• Situer le passage à étudier dans l’œuvre

• Résumer rapidement le texte

➔ Ce texte est extrait de La DDFC, un texte juridique rédigé par Olympe de Gouges en 1791. Il
revendique la pleine assimilation des femmes d’un point de vue juridique, politique mais aussi
social. Calqué sur le modèle de la DDHC (26 août 1789), il est le premier à évoquer l’égalité
juridique, légale et sociale des femmes par rapport aux hommes.

➔ L’extrait étudié est le postambule de la déclaration, c’est à dire une note qui vient la conclure.

C/ Hypothèse de lecture : trouver la logique de l’extrait (le fameux fil d’Ariane / la


problématique)

Il s’agit de trouver le fil conducteur du texte qui donne sens et cohérence aux mouvements du texte,
c’est-à-dire à l’ensemble du texte littéraire, qui peut, à première vue, n’être pas évident du point de
vue du sens.

➔ Problématique : Nous pouvons nous demander quelle est la stratégie adoptée par O. DE
GOUGES elle pour convaincre les femmes de lutter pour obtenir l’égalité des sexes.

D / Donner les mouvements (parties) du texte :

Un mouvement est un ensemble de phrases dans le texte qui forme un ensemble cohérent et
auquel on peut donner un titre et le relier à ce qui précède et à ce qui suit dans le texte.

➔ Mouvements du texte : (Aussi, nous analyserons le discours d’ODG en suivant les mouvements
suivants : 1/ Invitation de la femme à prendre conscience que la période est propice à la lutte
3
pour leurs droits (lignes 1 à 6) ; 2/ Tentative de sortir les femmes de leur aveuglement sur leur
condition et de leur faire comprendre qu’elles ne sont pas différentes des hommes (lignes 7 à
15) ; 3/ Incitation à mobiliser la raison et la philosophie pour faire accepter l’idée de cette égalité
aux hommes malgré leur résistance. (lignes 16 à 22)

II. Développement

L’explication du texte est composée d’autant de parties que de mouvements repérés dans le
texte : votre explication peut donc être constituée de 2, 3 ou 4 parties.
Dans chaque partie, vous expliquez le sens du texte en vous appuyant sur la manière dont l’auteur
le dit, grâce aux procédés littéraires, les registres littéraires, l’énonciation…

1/ Invitation de la femme à prendre conscience que la période est propice à la lutte pour leurs
droits (lignes 1 à 6)

Idée Citation

ODG exhorte les femmes à Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre
défendre leurs droits. dans tout l'univers ; reconnais tes droits.

Le texte s’ouvre sur une apostrophe au singulier, « Femme », ce qui permet à l’auteur de mettre
une majuscule à ce substantif. Par ce procédé, O. de Gouges donne de la vigueur à son adresse
et on peut supposer qu’elle souhaite s’adresser à une Femme noble, réalisée, dans la pleine
possession de ses droits. L’emploi de l’impératif présent, « réveille-toi », « reconnais-toi », place
le texte sous le signe de l’injonction, ODG invite les femmes à agir sur le champ afin que les
femmes se battent pour leurs droits.

Idée Citation
Le puissant empire de la nature n'est plus environné
Le moment est opportun car la de préjugés, de fanatisme, de superstition et de mensonges.
victoire de la Révolution Le flambeau de la vérité a dissipé tous les nuages de la
Française et le triomphe des sottise et de l'usurpation. L'homme esclave a multiplié ses
Idées des Lumières est propice forces, a eu besoin de recourir aux tiennes pour briser ses
à l’émancipation des femmes. fers. Devenu libre, il est devenu injuste envers sa
compagne.

L’allégorisation de la raison, « tocsin de la raison », couplé à la métaphore sonore « se fait


entendre » permet à ODG de présenter ce moment comme un tournant majeur dans la lutte. Elle
cherche à éveiller les consciences à la lutte et à l’action urgente. La Raison est ici la messagère,
la porteuse de cette lutte qui s’apprête à commencer. La négation « n’est plus » et l’usage du
passé composé « a dissipé » insiste sur l’opportunité du moment. C’est maintenant qu’il faut agir
pour mettre fin à l’injustice dont sont victimes les femmes.

Dans ce texte, nous pouvons aussi remarquer que les idéaux des Lumières sont fortement
présents, par exemple grâce à toute une métaphore filée des signes de pouvoir, puisqu’on
évoque « la raison », le « puissant empire de la nature » ou encore « le flambeau de la vérité ».
4
En convoquant ces métaphores, ODG légitime ses revendications, et celles de toutes les
femmes.
L’utilisation du champ lexical de l’obscurantisme et de l’injustice, « fanatisme », « superstition »,
« mensonges », « sottises », « usurpation » évoquent la lutte des philosophes des Lumières. Il
y a chez elle une réelle intention de tourner le dos à ces valeurs qui vont à l’encontre des
revendications des femmes.

De plus, elle convoque le champ lexical de l’esclavage, « l’homme esclave », « briser ses fers »,
« devenu livre », « devenu injuste » et ce faisant, elle insiste sur l’égoïsme des hommes qui
refusent l’émancipation des femmes. Le parallélisme « devenu libre »/ « devenu injuste »
accentue cette idée qu’une fois libre, les hommes n’ont pas partagé leur liberté avec les femmes
mais ils se sont approprié cette liberté, en laissant les femmes dans leur condition injuste.

2/ Tentative de sortir les femmes de leur aveuglement sur leur condition et de leur faire
comprendre qu’elles ne sont pas différentes des hommes (lignes 7 à 15)

Idée Citation

ODG fait comprendre aux Ô femmes ! Femmes, quand cesserez-vous d'être aveugles
femmes qu’elles ont été les ? Quels sont les avantages que vous recueillis dans la
grandes perdantes de cette révolution ? Un mépris plus marqué, un dédain plus signalé.
révolution. Dans les siècles de corruption vous n'avez régné que sur la
faiblesse des hommes. Votre empire est détruit ; que vous
reste-t-il donc ? La conviction des injustices de l'homme.

ODG interpelle ensuite toutes les femmes. L’apostrophe empathique « Ô femmes ! femmes »
qui est maintenant au pluriel nous laisse supposer qu’elle souhaite que toutes les femmes
s’unissent pour atteindre leur but.

Ainsi, l’appel devient plus concret. O. de Gouge pose une question rhétorique « quand cesserez-
vous d’être aveugles ? ». Son but est de faire prendre conscience aux femmes de l’injustice
dont elles sont victimes. Elles sont désormais dédaignées et méprisées alors qu’elles doivent se
montrer à la hauteur du nouvel Homme libre qui émerge de cette Révolution.

Les connotations positives s’effacent au profil des termes péjoratifs, comme on peut le voir grâce
à l’antithèse « avantages » / « mépris », « dédain ». Cette antithèse souligne la dépossession
subie par les femmes. Le champ lexical du pouvoir est toujours aussi présent, « régné sur la
faiblesse », « empire détruit ». La négation restrictive « ne…que » et la question rhétorique «
que vous reste-t-il donc ? » montrent que les femmes se sont bercées d’illusions. Elles ont tout
perdu, sauf « la conviction des injustices de l’homme ».

5
Idée Citation
La réclamation de votre patrimoine, fondée sur les
Les femmes ont tout à gagner à sages décrets de la nature ; qu'auriez-vous à redouter pour
comprendre qu’elles sont les une si belle entreprise ? Le bon mot du Législateur des
égales des hommes et à se noces de Cana ? Craignez-vous que nos Législateurs
battre pour défendre cela. français, correcteurs de cette morale, longtemps accrochée
aux branches de la politique, mais qui n'est plus de saison,
ne vous répètent : femmes, qu'y a-t-il de commun entre vous
et nous ? Tout, auriez-vous à répondre.

Les femmes ont été bernées par les hommes car elles les ont aidés à conquérir une liberté
qu’elles ne peuvent pas goûter et il faut à présent corriger cela car cela est dans l’ordre « de la
nature » dont il est fait mention des « sages décrets ».

L’ironie se fait aussi sentir dans ce texte, notamment grâce au groupe nominal « le bon mot du
législateur des noces de Cana », qui cible le caractère fondateur de la République qui tend à
placer les femmes en position inférieure par rapport aux hommes.

(Les Noces de Cana est un récit tiré du Nouveau Testament où il est raconté que Jésus a changé
de l'eau en vin. Présent uniquement dans l'Évangile selon Jean (au chapitre II2), c'est le premier
des « signes » de Jésus, accompli au bénéfice de ses disciples « qui crurent en lui ».)

Par la métaphore « morale longtemps accrochée aux branches de la politique », O. DG compare


la morale à un animal ou à une plante, et dénonce la persistance de la morale biblique dans la
vie politique de la France, qui était un État non laïc. Les hommes sont persuadés que la femme
est inférieure à cause du péché originel commis par Eve. Cependant, à leurs objections qui ne
sont pas fondées sur la « Raison » chère aux Lumières, ODG souffle aux femmes la réponse
qu’elles doivent avoir à la question « qu'y a-t-il de commun entre vous et nous ? » : « tout ».

3/ Incitation à mobiliser la raison et la philosophie pour faire accepter l’idée de cette égalité
aux hommes malgré leur résistance. (Lignes 16 à 22)

Idée Citation
S'ils s'obstinent, dans leur faiblesse, à mettre
ODG souhaite que les femmes cette inconséquence en contradiction avec leurs
se battent pour leurs droits principes ; opposez courageusement la force de la
mais que leurs armes soient la raison aux vaines prétentions de supériorité ;
réflexion et la raison réunissez-vous sous les étendards de la philosophie ;
déployez toute l'énergie de votre caractère, et vous
verrez bientôt ces orgueilleux, non serviles adorateurs
rampants à vos pieds, mais fiers de partager avec vous
les trésors de l'Être Suprême. Quelles que soient les

6
barrières que l'on vous oppose, il est en votre pouvoir
de les affranchir ; vous n'avez qu'à le vouloir. »

Le troisième mouvement s’ouvre sur une hypothèse : « s’ils s’opposent […] principes » : grâce
à cette proposition subordonnée circonstancielle d’hypothèse, ODG met en garde contre les
potentiels obstacles auxquels pourraient avoir recours les hommes face à la démarche des
femmes afin de les faire battre en retraite. Cependant, elle les incite à ne pas perdre de vue leur
objectif, car « quelles que soient les barrières qu’[on leur oppose] », il faut persister dans la lutte
et être déterminées à revendiquer leur droit et à les faire valoir, comme en témoigne l’usage de
l’impératif présent « opposez », « réunissez-vous », « déployez ».
Ce rythme ternaire mime le mouvement des femmes. Durant toute la fin de l’extrait, elle utilise
un vocabulaire péjoratif pour qualifier les hommes, « s’obstinaient » « faiblesse », «
inconséquence », « orgueilleux », « vaines prétentions de supériorité », opposé à un vocabulaire
mélioratif pour désigner les femmes, « courageusement », « force », « étendards », « énergie ».
Par ce lexique encourageant pour les femmes, ODG invite les combattantes à adopter un
courage et une détermination forte pour faire face à l’entêtement des hommes qui ne cessent de
bafouer leurs droits. Le champ lexical de la sagesse et de la pensée donnent un caractère
philosophique au texte : « principes », « raison », « philosophique », « caractère ». ODG présente
les armes principales dont doivent se munir les femmes pour mener à bien leur combat :
l’intelligence, la réflexion, la raison.

Enfin, le dernier argument d’ODG est le plus puissant : elle explique aux femmes qu’il
n’appartient qu’à elle de décider si elles veulent ou non obtenir l’égalité entre les sexes.
L’antithèse « pouvoir » / « vouloir », la tournure impersonnelle « il est en votre pouvoir » et la
négation restrictive « ne…que » vont dans ce sens. En effet, elle donne aux femmes la clé
essentielle pour entamer leur combat : il est de leur ressort de décider si oui ou non elles veulent
obtenir l’égalité et pour se faire, ODG les invite à se soulever et revendiquer leurs droits telles
des philosophes : grâce à la voix puissante de la Raison.

III. Conclusion

Valider l’hypothèse de lecture formulée dans l’introduction (Réponse à la problématique)


grâce à l’explication des différents mouvements du texte (Récapitulatif).
Proposer une ouverture sur un autre texte en rapport avec le texte dans le but d’en montrer sa
richesse et votre culture générale.

Dans ce pamphlet (texte court et violent attaquant les institutions, un personnage connu)
calqué sur la DDHC, ODG appelle les femmes à prendre conscience de leur condition servile et à
se soulever pour se battre pour leurs revendications et leurs droits.
Le style court et concis provoque une sensation vive, destinée à produire à choquer les
destinataires afin de les faire agir. ODG tente de détruire progressivement les réticences que
peuvent avoir les femmes à regarder leur propre condition et à prendre conscience de celle-ci. Elle
s’adresse à elles en les présentant comme de véritables guerrières, comme des combattantes des
Lumières qui se doivent de lutter sans peur avec leur seul esprit, armées de la Raison.
Elle les exhorte à devenir les artisans de leur destinée et à devenir ce qu’elles sont par nature
appelées à être : des Femme[s].
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