Optimisation Des Paramètres de Production Et de Conservation de La
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Optimisation Des Paramètres de Production Et de Conservation de La
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LIENS
THESE EN CO-TUTELLE
Présentée devant l’Université de Ngaoundéré et Nancy-Université
Pour obtenir les grades de
Jury
Président du jury :
de lorraine (INPL).
remerciements.
accepté de diriger cette thèse. Je lui suis reconnaissant pour son soutien scientifique
et sa disponibilité durant mes années de thèse. Ses conseils m’ont été très précieux
confiance qu’il m’a toujours accordée, pour avoir accepté de faire partie de l’équipe
principale qui m’a encadré depuis la Maîtrise jusqu’aujourd’hui. Je le remercie pour
travail.
FANY Michel LINDER, Muriel JACQUOT, Sylvie BANON, pour avoir répondu à mes
Bosco TCHATCHUENG, qui ont tout mis en œuvre pour parfaire notre formation, et
satisfaction.
et encouragements.
LAPLACE du LSGA. Affables et disponibles, elles nous ont orienté et formé dans
l’utilisation des équipements pendant notre séjour à Nancy. Notre gratitude leur sera
permanente.
qu’elle n’a cessée de ménager pour me combler d’amour, de joie et pour le soutien
moral.
NGUIMBOU Richard, feue Carine NGO OUM, Claudine PASSO TAMO, Jacques
soutiens multiformes
- à Martial KAMGANG TALO, Christelle Corine KAMGANG DOMYEUM, Dany
soutien.
i
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS .................................................................................................... II
SOMMAIRE ................................................................................................................ 1
ABREVIATIONS ......................................................................................................... 7
INTRODUCTION ...................................................................................................... 11
II.6. État des connaissances sur la production et l’utilisation de la farine de taro ..... 41
1
III.1-Propriétés physicochimiques, thermiques et microstructure des poudres
amidons) ................................................................................................ 52
amylose ................................................................................................. 60
taro ........................................................................................................ 67
2
III.1.11-Analyse rhéologique des farines et amidons de taro ......................... 67
.............................................................................................................. 71
Maillard .............................................................................................................. 74
reconstitution des pâtes sur le profil textural et l’acceptabilité de la pâte de taro ..... 77
III.3.1-Matériel végétal.................................................................................... 77
3
III.3.5-Analyse spectroscopique infrarouge et détermination de la couleur des
III.4.1-Matériel végétal.................................................................................... 82
.............................................................................................................. 83
III.5.1-Matériel ................................................................................................ 86
III.5.2-Méthodes ............................................................................................. 87
4
IV.1- Propriétés physicochimiques, thermiques et microstructure des poudres
de taro ................................................................................................... 96
sensorielles.......................................................................................... 123
reconstitution des pâtes sur le profil textural et l’acceptabilité de la pâte de taro ... 129
5
IV.4- Prédiction du degré favorable de séchage des tranches de taro par l’utilisation
6
ABREVIATIONS
7
LISTE DES ABREVIATIONS
BET : Brunauer-Emmet-Teller
DO : Densité Optique
KW : Kwanfré
MDA : Malondialdehydes
8
MEB : Microscope électronique à balayage
MS : Matière sèche
PPO: Polyphénol-oxydases
RS : Amidons résistants
9
CHAPITRE I : INTRODUCTION
10
INTRODUCTION
selon les régions. Au Cameroun, il est utilisé à 80% pour la préparation du "achu"
une pâte épaisse obtenue par cuisson du tubercule dans sa peau, suivi du pelage et
pilage dans un mortier (Lyonga, 1979 ; Njintang, 2003). Au Tchad, en plus de son
utilisation pour la préparation d’une pâte cuite appelée «foufou», ce tubercule est
beignets (Njintang et al., 2000). Le tubercule de taro est pauvre en lipides, protéines
et vitamines, mais il est une source importante de glucides (Tagodoe et al., 1994), de
Holloway, 1988). Environ 10,4% de mucilage ont été rapporté dans le taro et
taro a une bonne digestibilité et son utilisation pour la formulation des aliments pour
enfants a été encouragée (FAO, 1991). L’utilisation de cet amidon dans la fabrication
production qui est passée de 1,7x106 tonnes en 1978 à 0,56x106 tonnes en 1999
11
haute teneur en eau. Ceci à pour conséquence la perte de la quasi-totalité de la
récolte des cultivateurs. Au Tchad, le manque d’intérêt par les institutions étatiques
taro sont l’irritation du tubercule mal cuit dans la bouche, qui serait liée à la présence
1997; Njintang, 2003), le temps élevé du pilage des tubercules qui varie de 1 à 4h en
fonction de la quantité. C’est dans cette problématique que depuis 2000, des travaux
pour la préparation de produits dérivés comme la bouillie, la pâte de taro (achu) avec
Mbofung, 2003b ; Njintang, 2003; Njintang et Mbofung, 2006 ; Njintang et al., 2007 ;
Njintang et al., 2007, Njintang et al., 2006 ; Mbofung et al., 2007). Ces études ont
12
spécifique doit partir de la pelure vers la partie comestible (Njintang et al. 2007 ;
2008). Au stade actuel des travaux, il a été identifié une variété, Ibo coco, qui
présente un brunissement faible, qui irrite peu, et cuit vite. Les résultats ont aussi
montré que pour maintenir les caractéristiques de la pâte traditionnelle, il faut cuire le
Njintang et al. (2007 ; 2008) ont montré que le broyage du tubercule précuit et séché
dans un moulin à marteaux doté d’un tamis de mailles 500µm donne une pâte
pâte utilisée a été incriminée d’une part, suggérant que l’étude de l’effet de la
part, le temps de cuisson des tubercules (30min) utilisé dans les études antérieures
a été fixé de façon arbitraire. Or, pour une exploitation rentable du procédé qui
cuisson, la préparation des tubercules dans des solutions acides comme le citron, le
dans la réduction du temps de cuisson ayant été démontrée (Soudy, 2002; Njintang
et Mbofung, 2006 ; Njintang et al., 2008). Toutefois, l’effet de leur utilisation pour la
production de farine, matière première pour la préparation d’achu devra être étudiée.
Un autre aspect de la recherche tout aussi important, mais non encore effectué
dans les études sur le taro est la conservabilité de la farine précuite. Ceci est
d’autant plus important que l’amidon est gélatinisé et donc très susceptible à fixer de
13
l’eau. En effet, cette conservabilité dépend non seulement de facteurs internes au
farine (Ferrier et Lopez, 1979), mais aussi l’aptitude à la conservation. À cet effet,
variétés de taro afin de rentabiliser sa production à grande échelle. À cet égard, les
séchage.
thermiques des farines et amidons de six variétés de taro (nombre utiliser par
physicochimiques du tubercule.
de taro.
14
CHAPITRE II : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
15
REVUE DE LA LITTERATURE
II.1-Utilisation du taro
Le taro (figure 1) est l'aliment de base traditionnel dans les îles du Pacifique, où on le
manioc et l’igname (Hong et al., 1990). Il peut être bouilli, frit ou pilé en boule. Le poi
est un aliment dérivé du taro, très populaire aux îles Hawaii et en Polynésie. On le
prépare en faisant cuire à la vapeur les tubercules de taro (figure 2), qui sont ensuite
épluchés, pilés jusqu'à ce qu'ils aient une consistance semi-fluide, et la pâte est
passée à travers une série de passoires, dont la dernière a un diamètre d’environ 0,5
donne aux malades et on l'emploie comme ingrédient dans les aliments pour
Dans le sud du Tchad et en particulier dans le Mayo Kebbi, les tubercules sont pelés,
tranchés puis séchés et transformés sous forme de farine (Njintang, 2000). La farine
composée de taro et de riz est utilisée pour la préparation des aliments tels que le
«fufu» ou de la bouillie, qui servent à l’alimentation des enfants et des adultes. Les
cossettes sèches sont préparées et consommées avec du sucre. Les cendres issues
(Njintang, 2000).
pâte homogène appelée achu (figure 4) (Lyonga, 1979). Dans la préparation de cet
aliment, les tubercules sont préparés pendant 2 à 3 heures de temps, pelés et pilés
dans un mortier (figure 5). Cette pâte est consommée accompagnée d’une sauce
16
très épicée appelée sauce jaune. Cet aliment est d’une très grande valeur socio-
Dans toutes les variétés étudiées (tableau 1), le tubercule est essentiellement
riche en glucides avec 60 à 90% (en matière sèche). L’amidon représente environ 73
à 80% de ces glucides (Payne et al., 1941 ; Jane et al., 1992). Le taro apparaît ainsi
branchements et 37,2-40,5% pour les longs branchements (Jane et al., 1992). Ces
proportions d’amylose et d’amylopectine sont souvent mises à profit dans l’étude des
digestibilité de l’amidon.
Les lipides et les protéines sont très peu abondants avec des teneurs qui vont
17
extrêmement intéressants à cause de la proportion élevée des acides gras
polyinsaturés.
les pectines, les hémicelluloses ainsi que les mucilages de l’ordre de 5,02 à 9,01%
18
Figure 1: Le taro (Colocasia esculenta)
19
Figure 4: Achu (pâte cuite de taro).
20
Tableau 1: Valeur nutritive du poi* cuit, du taro chinois cuit, du poi frais
d’Hawaii et d’Ibo coco du Cameroun
Nutriments
Poi cuit Taro chinois Poi frais Ibo coco
cuit
Teneur en eau (g) 65 62 72 67,81
(kJ)
Cholestérol (mg) 0 0 0 0
Vitamine A (% DJ) 0 0 0 /
Vitamine C (% DJ) 14 14 12 /
Calcium (% DJ) 4 4 4 /
Fer (% DJ) 4 4 4 /
*poi : pâte fraîche de taro obtenu après pilage et fermentation du tubercule de taro
21
II.3-Transformations technologiques du taro en farine : aspects
fondamentaux
Ces contraintes le rendent souvent beaucoup plus cher que les autres aliments
amylacés. Dans certains pays, il s’est développé en complément une filière originale
et al., 2000).
Inde, les tubercules sont transformés en farine après être blanchis et additionnés au
morceaux, sont davantage séchés au soleil ou fumés. Pour l’utilisation finale, ils sont
plats. Cette pratique a été identifiée au Bénin, au Nigeria occidental, au Togo et s’est
farine obtenue après mouture des cossettes est mélangée à du riz et du sucre pour
Cameroun où la production de la farine de taro est encore peu développée, elle fait
(Njintang, 2003 ; aboubakar, 2002 ; Njintang et al., 2006a ; Njintang et al., 2006b ;
22
Njintang et al., 2007a ; Njintang et al., 2007b). Dans tous les cas, trois opérations
mouture.
La cuisson est l'opération par laquelle un aliment est transformé sous l'effet de
la chaleur. Elle a pour objet de rendre digestible une grande variété de produits
l’aliment (Jean, 1994). Elle permet également de détruire les enzymes, les germes et
chaleur peut se faire par conduction, par convection ou par rayonnement. Les
-La cuisson humide qui peut se dérouler à la vapeur ou par ébullition. Dans ce
23
II.3.1.1 Cuisson humide
de solution bouillante. Le temps d’ébullition est variable. Il est court pour les
traitements tels que le blanchiment et long pour la cuisson. La cuisson humide peut
se faire dans l’eau ou dans une autre solution telle que les solutions acides (Soudy,
2001).
Dans le cas de cuisson dans l’eau, les aliments les plus concernés sont les
diffusion des solutés propres à l’aliment tels que les vitamines, les sucres, les acides
surface, la cuisson dans l’eau a aussi un rôle anti-microbien. Ce qui justifie son
1989).
denrées sont généralement cuits dans une infusion de tamarin ou de citron. Cette
24
technique de cuisson présente l’avantage de neutraliser plus rapidement l’âcreté et
II.3.1.2-Cuisson à la vapeur
voisinage de 100°C (Philipon, 1984). Cette technique de cuisson concerne tous les
certaines viandes et de certains légumes. De même, la peau des petits oignons est
pour objet de détruire, par la chaleur, les systèmes enzymatiques des denrées
En outre, cette technique de traitement favorise une diffusion modérée des sucres
libres dans la vapeur d’eau. En effet, une forte teneur en sucres réducteurs provoque
1989).
25
II.3.2-Procédés de séchage et mouture
II.3.2.1-Le séchage
et progressivement l’eau contenue dans les produits (Okos et al., 1992). L’objectif
teneur en eau va rendre le produit stable sur une longue période. De même, le
séchage avec un gaz chaud, par contact avec une surface chauffée ou par
rayonnement. L’eau migre de l’intérieur vers l’extérieur du produit où elle est évacuée
appréhender les lois physiques qui contrôlent les transferts. La complexité des
toutes les situations. Il n’est pas étonnant dans ces conditions que les courbes
26
constante, puis une ou deux périodes à allure décroissante.
stabilisé, plus facile à conserver que les tubercules frais. Avant consommation, les
cossettes sont concassées puis broyées en farine. Pour la fabrication des cossettes
de taro, les tubercules cuits ou non cuits sont épluchés, découpés et séchés au soleil
principales :
La vapeur d’eau est généralement enlevée par condensation à l’état liquide ou par
• La vitesse de séchage
critique est atteinte lorsque le flux de liquide de l’intérieur vers la surface n’est plus
27
La vitesse de chacune des phases du séchage dépend en grande partie des
déshydratation à vitesse constante. Au contraire, les sels, les sucres cristallins, et les
lipides n’absorbent que très peu d’eau : la première phase du séchage (phase à
1,33 fois plus vite qu’une tranche unique de même poids (Cheftel et Cheftel, 1977).
Toutefois, une vitesse raisonnable de séchage ne peut être obtenue que pour une
réhydratation peut être due à une dénaturation et à une agrégation des constituants
28
de la concentration en sels et de la désorption d’eau ou encore de la destruction des
partiellement détruites par oxydation au cours du séchage par l’air chaud. L’addition
également que partielle. Pour ces raisons, on effectue souvent un broyage ou une
II.3.2.2-La mouture
est capable de produire des quantités suffisantes de farines de haute qualité à partir
des productions végétales locales. Les différentes céréales sont moulues de manière
d'extraction se situant entre 73 et 85% (Bricas et al., 1997). La farine de riz destinée
mouture mis en oeuvre pour obtenir des farines ménagères de maïs, de sorgho ou
de mil font normalement appel aux moulins à percussion. Ces appareils n'autorisent
qu'un décorticage et un dégermage partiel. Les farines ainsi obtenues sont impropres
29
des cossettes de tubercules séchés. Des progrès considérables ont été obtenus à
puis mouture fine des cossettes d’igname séchées. Les concasseurs mécaniques
donnant des morceaux de la taille maximum d’un grain de maïs. Des essais
classiquement utilisés pour la mouture des céréales, mais équipés de tamis à très
gros trous ont été réalisés au Nord-Cameroun. Les morceaux de cossettes issus de
ce concassage sont ensuite réduits en farine à l’aide d’un moulin à meules ou d’un
Les farines précuites de taro ont également été reportées au Nigeria. Dans ce
cas, les cossettes ou « achicha » sont pilées dans un mortier pour obtenir des
morceaux de faible taille. Ces morceaux sont par la suite réduits en farine à l’aide
d’un broyeur à marteau doté d’un tamis fin. Le rendement est de 24% avec une
doit être voisine de celle de la farine de blé, de préférence inférieure à 130 microns,
30
II.4-Conservation des produits alimentaires déshydratés
production localisée sur un laps de temps très court, et une consommation annuelle,
une partie non négligeable (certains auteurs parlent de plus de 30%) de produits
stockage des produits alimentaires déshydratés n’est donc pas une opération neutre.
dégradation
lequel des précautions générales d’hygiène, ainsi qu’un emballage protecteur, sont
Cheftel, 1977). Avec les grains de céréales et les farines stockées en silos, un
31
prise en masse (cas courant de certaines poudres), ne se produit que très lentement,
à condition bien entendu que le bas niveau de l’aw atteint à la fin du séchage soit
Cheftel, 1977).
doivent être protégées aussi contre les chocs. Mais ce sont surtout les facteurs
pendant la conservation.
cours du stockage
conservation, aussi bien chez les paysans qu’à l’industrie alimentaire. Ces facteurs
• L’activité de l’eau
L'activité de l'eau (aw) indique la disponibilité de l'eau d'un milieu pour des
La valeur de l'activité varie entre 0 (produit sec au point que toute l’eau est liée
à l’aliment, et donc sans qualité réactive) et 1 (eau pure et sans soluté, difficile à
10°C peut causer un changement dans l'aw de 0,03 à 0,2 dépendant du type du
d'un produit et joue un rôle important dans la conservation d'un produit dans un
enzymatique (Eichner et Karel, 1972), etc. La plupart de ces réactions ont tendance
0,85 (Owen et Steven, 1996). En général, les farines tirées des céréales et
33
tubercules séchés ont une aw très faible pour permettre un développement
de plusieurs moisissures sur la farine de riz et des légumes secs, une fois que l’aw
exemple, aux aw les plus élevées, ce sont toutefois les bactéries qui prennent en
général le dessus, car elles prolifèrent plus vite que les levures et les moisissures
• Teneur en eau
La teneur en eau, ou l'humidité, d'un aliment est la quantité d'eau perdue par
la substance lorsqu'on l'amène en équilibre vrai avec une pression de vapeur nulle
(Humidité relative égale à 0%). La quantité d'eau perdue est constituée de l'eau fixée
par des liaisons hydrogènes (eau de sorption, eau retenue par effet capillaire ou
osmotique, eau des solutions, eau occluse dans des mailles cristallines et eau de
cristallisation (hydrate); l'eau chimiquement liée par des liaisons covalentes est
34
d'eau rapportée, soit à la masse de matière sèche contenue dans l'échantillon, soit à
Il existe une relation mais non parfaite entre la teneur en eau des aliments à
Steven, 1996). Ce paramètre renseigne par ailleurs sur les propriétés physiques des
aliments congelés ou séchés, sur les conditions appropriées de séchage, sur les
Vernier et al., 2000). Une teneur en eau inférieure à 9% peut être nécessaire pour un
1977). Vernier et al. (2000) rapportent qu’en général, la conservation des farines
requiert une teneur en eau idéale de 13%. Au dessus de ce seuil, il peut y avoir
prévisibles à partir de la seule notion de teneur en eau, car il a été observé que
par leur degré d’altération (Owen, 1996). Cette situation est due en partie à l’état de
l’eau présente dans l’aliment. En effet, les constituants chimiques présents dans
35
l’aliment peuvent fixer partiellement l’eau et diminuer sa capacité à se vaporiser et
supporter les activités dégradatrices telles que la prolifération des moisissures et les
réactions chimiques hydrolytiques (Cheftel et Cheftel, 1977). Ainsi, le fait que l’aw
soit utilisée dans la régulation des bonnes pratiques manufacturières des aliments
• La composition de l’aliment
relation qui existe entre la composition du matériel brut (matière première) et celle du
produit fini. Par exemple, la manière par laquelle les tubercules sont traités
2003). De même, la manière par laquelle la farine est produite (par exemple la
comme le sel et le sucre cause des interactions inattendues dans l’aliment. Par
36
exemple, la vitesse d’oxydation peut augmenter ou diminuer selon le taux de sel
La plupart des germes qui interviennent dans l’altération des aliments trouvent
en général dans ceux-ci tous les nutriments nécessaires pour leur croissance
les vitamines du groupe B, et des acides aminés que certaines espèces sont
• Le pH
Le pH est une autre variable qui influence les vitesses de plusieurs réactions
à des pH de 2,0 ou supérieurs à 9,0 ; les levures entre pH 2,5 et pH 8,5 ; rares sont
de 4,0 (Cheftel et Cheftel, 1977). Dans les processus enzymatiques, les conditions
de pH extrêmes peuvent induire une accélération des réactions catalysées par des
bases ou par des acides. D’autre part, une moindre variation de pH pourrait causer
aliments pauvres en protéines tels que les légumes verts, sont moins tamponnés que
37
II.4.2.2-Les facteurs liés à l’environnement
• La température
stockage des aliments à cause de son large spectre d’influence sur tous les types de
constante de vitesse K) peut être estimé à partir de l’équation d’Arrhenius (K=K0 xe-
E/RT
) (3) (Mc Weeny, 1968). À une certaine température, l’enzyme peut perdre son
la rupture d’un corps sous l’effet d’une contrainte. Un aliment est un matériau sur
1984).
38
comportements perçus lors de l’évaluation sensorielle de la texture (Sherman, 1979;
Prentrice, 1984).
Elle représente une propriété de l’aliment perçue sur le plan sensoriel et qui évolue
aliments
soumet généralement ceux-ci à une contrainte (force par unité de surface) et l’on
l’étirement, et le cisaillement. Les machines les plus utilisées pour les réaliser sont :
Prentice, 1984).
39
II.5.3.1-Test de pénétration
la texture. Il consiste à faire pénétrer dans l’aliment une sonde ou une aiguille et à
mesurer la force nécessaire pour atteindre une certaine profondeur. Ce test est très
utilisé pour évaluer les propriétés mécaniques des fruits et légumes (Sherman, 1979;
II.5.3.2-Test de compression
d’appréciations sensorielles. Le test à deux morsures est très utilisé dans le cas des
fruits et légumes. Pour cela, un échantillon est soumis à deux déformations. Il est
40
II.6. État des connaissances sur la production et l’utilisation de la farine de
taro
développés dans une thématique liée à la mise au point d’une poudre alimentaire
pour la préparation d’un aliment local. Au stade actuel, une denrée alimentaire (le
taro, Colocasia esculenta) a été visée pour la préparation d’un aliment de grande
consommation au Cameroun, le achu (tubercule de taro cuit et pilé). Ces travaux ont
seulement bien accepté par les consommateurs, mais aussi a des caractéristiques
qui ne sont pas significativement différentes de celles des aliments faits par les
ménagères. Sur un plan plus fondamental, ces travaux ont permis de comprendre les
l’acceptabilité du achu, ainsi que leur relation avec les facteurs comme la taille
consommateurs.
alimentaire (achu) élaboré à partir de cette poudre. L'objectif principal de ces travaux
d'usage recherchées. Plus spécifiquement, les sujets de recherche suivants ont été
menés:
41
II.6.1. Étude des caractéristiques du achu et des contraintes liées à la
dans le taro dépend de l’écotype utilisé avec en général, une implication forte des
Ngaoundéré et sosso Tchad présentent les brunissements les plus élevés alors que
les écotypes Ibo Ngaoundéré, Ibo Ekona et country Ngaoundéré ont les
tubercule dans sa peau, pelage et pilage. Les autres types de brunissement (réaction
de type maillard) ont été observés pendant la cuisson des farines. L’analyse
plus élevé (70,3 mg d’acide gallique/100g) alors que l’écotype Sosso du Tchad
présente les taux d’amines libres et de sucres réducteurs les plus élevés. Une
ailleurs, une corrélation significative a été observée entre les groupements amines et
proanthocyanidine. Quel que soit les cas, il est apparu de ces travaux que le
42
brunissement est très faible dans les écotypes Country Ekona, ibo coco Ngaoundéré
et ibo Coco Ekona. Ainsi, il apparaît que le brunissement de la farine de taro résulte
tranches non cuites, le brunissement enzymatique continue, mais est renforcé par la
réaction de Maillard entre les groupes amines libres et les sucres réducteurs. Ce
dernier type a été observé de façon plus ou moins intense dans les différents
polymérisation des phénols une fois en contact avec l’oxygène pourront également
être envisagées.
ce sens que la pâte de taro doit avoir une couleur d’un blanc à beige. À cet effet, il a
l’acceptabilité de la pâte. C’est à ce titre que l’écotype de taro Ibo coco qui présente
43
comprendre les mécanismes de brunissement dans les variétés de taro. Cette étude
est d’une importance capitale dans ce sens que l’écotype de taro Sosso cultivé au
Tchad est sujet à des brunissements qu’il est important de maîtriser et de résoudre
afin de mettre à la disposition des populations tchadiennes une farine acceptée. Une
enquête menée en 2000 au Tchad a en effet montré que le Tchad est un grand
producteur de taro, et que dans toute la partie sud du Tchad, le taro aurait supplanté
la culture de coton. En outre, le taro est transformé par les populations locales en
multiples produits que sont les cossettes, la farine qui sert à la préparation des
bouillies et de la boule. Cependant, ces aliments de couleur sombre sont très peu
acceptés. C’est à ce titre que la farine de taro développée sur l’écotype Ibo coco par
taro. Selon les données de la littérature (Nip, 1997), l’irritation qui résulte du toucher
sont sous la forme d’aiguilles appelées raphides. Ces cristaux sont empaquetés dans
des cellules appelées idioblastes. Il a également été montré que les cristaux
d’oxalate existent sous forme de rosettes. Les travaux de Njintang (2003) ont
confirmé ces résultats de la littérature et ont montré d’avantage que les raphides
peuvent être éjectés d’une ou des extrémités des idioblastes lorsqu’une simple
pression est exercée sur cette cellule. Ces idioblastes dits défensifs sont différents
des idioblastes dits non défensifs qui n’éjectent pas de raphides. D’autre part, la
cuisson inhibe l’éjection des raphides, mais le pilage peut détruire l’idioblaste et
44
libérer les raphides. L’analyse infra rouge a confirmé la nature carbonatée des
semble confirmer les analyses d’autres auteurs qui ont indiquées la présence de
séchage et le broyage des tranches entraînent une libération des raphides dans la
pâte, ce qui pourrait avoir des conséquences sur la texture. À l’opposé, une cuisson
préalable des tubercules avant séchage et broyage limite l’éjection des raphides et
calcium qui sont insolubles, l’on rencontre également dans le taro l’oxalate sous
forme soluble. Les taux élevés d’oxalate de calcium solubles sont susceptibles
des raphides isolées des idioblastes défensifs et non défensifs est envisageable. De
même, une étude de la variation d’oxalate soluble et insoluble pendant les processus
la poudre de taro
est un ensemble de cellules contenant des granules d’amidon entre lesquelles sont
Lorsque le tubercule est cuit, les granules absorbent de l’eau et remplissent toute la
45
cellule. Cependant, le poids du tubercule est relativement stable pendant la cuisson
et toute augmentation ne dépasse pas les 3%. Lorsque le tubercule cuit est pilé, les
cellules contenant l’amidon gélatinisé sont séparées, on obtient alors une sorte
intercellulaire et facilite la séparation des cellules. C’est cette propriété qui a été
utilisée par le Institute of Food Research (IFR, Norwich, UK) pour développer la
prolongé, certaines cellules libèrent leur contenu de granule d’amidon, les amidons
sont par la suite détruits et leur contenu en amylose et amylopectine libéré. Le achu
en fin de pilage est alors un gel d’amylose et d’amylopectine dans lequel sont
farine est utilisée pour préparer la pâte par cuisson dans l’eau bouillante, le gel qui
en résulte est constitué de cellules entières détruites. Dans ce cas, le achu est un gel
les amidons ne peuvent gonfler et avoir une taille au-delà de celle de la cellule,
contrairement aux granules exposées dans la farine qui gonflent et éclatent pendant
la cuisson. Sur le plan physicochimique, les pâtes résultant des deux modes de
cuisson montrent des différences significatives. C’est à ce titre que les farines
obtenues par séchage et broyage de ces pâtes ont montré une capacité d’absorption
d’eau, une densité massique, un indice de solubilité et une indice valeur bleue
46
pâte obtenue par la méthode traditionnelle. Ces observations ont permis de tirer
du achu :
- Le tubercule peut être tranché et séché et les tranches sèches peuvent alors
être cuites et pilées (procédé de séchage avant cuisson). Dans ces conditions, la
gélatinisation des amidons dans les tranches pourrait être similaire à celle observée
dans le tubercule. D’autre part, les tranches peuvent être cuites avant d’être séchées
précuite qui en résulte est simplement reconstituée dans l’eau bouillante pour obtenir
le achu.
Ces études ont été menées dans le but de définir le procédé le mieux adapté
achu
47
obtenus ont montré qu’elle augmente avec l’épaisseur de la tranche. Ceci est
évident, d’autant plus que les tranches de grande épaisseur ont besoin d’énergie
plus élevée pour atteindre les granules d’amidon au cœur de la tranche. Il a par
ailleurs été observé une corrélation linéaire parfaite entre l’épaisseur de la tranche et
modification que l’on observe pendant la cuisson des produits amylacés, il n’en
des tranches vers l’eau de cuisson se déroule et sont très susceptibles d’affecter la
qualité des farines. C’est à ce titre que la variation de la teneur en sucres réducteurs
pâte de taro a été étudiée. Il en est ressorti que la diffusion des composés
phénoliques et des sucres réducteurs suit une cinétique d’ordre 1. Bien évidemment,
l’épaisseur des tranches. Dans le cas des composés phénoliques, on a observé que
diffusion utilisé a été élevé à la température 90°C pour les tranches d’épaisseur
0,5cm. Ceci suggère pour ces tranches, une production des sucres réducteurs
élevée.
Après la cuisson, les tranches doivent être séchées avant le broyage pour obtenir
48
obtenue a été effectuée dans un séchoir à convection. La cinétique de séchage a été
d’eau. Il est apparu que le séchage des tranches de taro suit un modèle de cinétique
situe à la teneur en eau 1-2 g/100g et le temps pour atteindre cette zone de rupture
constante pour les gélatinisations < 45%, et une augmentation de la constante pour
d’arrhénius. L’énergie d’activation, les valeurs Z et Q10 calculées n’ont pas montré de
relation linéaire avec le degré de gélatinisation. Ceci suggère que la cuisson des
tranches dans l’eau aurait facilité la dissolution dans l’eau de cuisson de l’amylose à
la suite de la gélatinisation. D’autre part, l’indice valeur bleue des farines qui en ont
farines gélatinisées comparativement aux farines crues. Enfin, cette étude a révélé
brune et dure. L’essai de réhydratation des tranches précuites suivi du pilage n’a pas
permis d’obtenir une pâte homogène du fait de la forte dureté des tranches. L’objectif
diffusion des initiateurs comme les sucres réducteurs et les composés phénoliques
49
n’a pas été atteint, d’autant plus qu’en plus de la perte de molécules comme
le degré de gélatinisation. Selon Nip (1997), les mucilages de taro, composés très
Dans cette étude, les tranches ont été utilisées pour préparer la boule qui a
été comparée à la boule faite par la méthode traditionnelle. Il est ressorti des
tranches. La pâte résultant des tranches a montré une texture fibreuse caractérisée
par une capacité d’absorption d’eau, un indice valeur bleu et une densité de farine
plus faible. Ce résultat a montré que le séchage avant cuisson induit également une
acceptabilité faible de la pâte a été obtenue pour la pâte faite à partir des tranches.
50
CHAPITRE III : MATERIEL ET METHODES
51
MATERIEL ET METHODES
amidons)
Les farines et les amidons de taro ont été produits suivant la figure 6. Six
WCE= White Country Coco Ekona, RIE=Red Ibo Coco Ekona, RIN=Red Ibo coco
Ngaoundéré, KW1=Kwanfré 1, KW2=Kwanfré 2) ont été utilisées pour l'étude. Ils ont
l’Université de Ngaoundéré. Les tubercules ont été lavés à l’eau du robinet, épluchés
et calibrés pour enlever les échantillons défectueux. Les tubercules ont été découpés
séchés dans un séchoir électrique à convection air forcé de type CK-2000 à 50°C ±
2°C. Les tranches sèches ont été d'abord broyées par un moulin à marteau (polymix
de Culatti, France) doté d’un tamis de 500µm. Les farines ont ensuite été divisées en
deux lots : un premier lot a été conditionné dans des sachets en polyéthylène et
maintenue dans un réfrigérateur à 4°C avant l'utilisation tandis que le deuxième lot a
L’extraction des amidons a été effectuée par la méthode de Singh et al. (1989).
Pour ce faire, la farine de taro (100g) a été trempée dans de l'eau (3L) à 35°C pendant
12h. La pâte obtenue a été homogénéisée pendant 30 min à l'aide d'un mixeur
52
commercial (moulinex modèle, France). La suspension obtenue a été filtrée à travers un
tamis de 150 µm de maille et le surnageant a été laissé au repos pendant 12h pour
décantation. L'amidon brut a été alors collecté après deux rinçages. Le culot a été
séché pendant 48h à 50°C et l’amidon obtenu a été soigneusement conditionné dans
(1989).
53
Tubercule de taro
(Six variétés)
Parage + Lavage
(eau du robinet)
Pélage + Tranchage
(Couteau Inox)
Séchage à 45°C
24 h
Cossettes séchées
Broyage 500µm
(Culatti polimix)
Farines
Amidons
54
III.1.3-Analyse chimique et de quelques minéraux
(1990) basée sur la mesure de la perte en masse des échantillons après étuvage à
105 ± 2°C jusqu’à élimination complète de l’eau libre et des matières volatiles. Le
creuset séché à l’étuve a été refroidi dans un dessiccateur et taré (M0). Une masse
2°C pendant 24h jusqu’à obtention d’une masse constante. L’échantillon a été
• Mode opératoire
Les farines et les amidons séchés à l’étuve à 105 °C ont été introduits dans
les sachets de papier filtre numérotés, séchés et tarés. L’extraction de l’huile est faite
au soxhlet avec l’hexane pendant une durée de 12h. La teneur en lipides totaux est
calculée par rapport à la matière sèche par la différence de poids du sachet avant et
après l’extraction complète. La teneur en lipides pour 100g d’échantillon sec est
55
Lipides (%) = [(P1 - P)/(P1 –P2)] x 100. (4)
D’où P1 est le poids du sachet plein renfermant la prise d’essai avant extraction;
P est le poids du sachet plein renfermant la prise d’essai après extraction d’huile;
matière sèche des farines est incinérée dans un four à moufle à 550°C jusqu’à
obtention des cendres blanches après 48h (Wolff, 1972). Le taux de cendres est
matras de Kjeldahl (AFNOR, 1984) et l’azote est dosé à l’aide d’un appareil semi-
1978).
56
• Mode opératoire
CaSO4+ Se) y sont ajoutés. La minéralisation se fait sur une rampe électrique à
le réfrigérant et est finalement récupéré dans une solution d'acide borique contenant
réaction :
+ -
NH3 + 2H3BO3 NH4 + H2BO3 + H3BO3
semi- automatique, ce sel est déplacé par un acide fort (H2SO4, 0,01 N), et le sulfate
de départ. Un essai à blanc (sans échantillon) est effectué dans les mêmes
conditions.
57
Le pourcentage d’azote dans la matière sèche est déduit de la formule :
-3
% N = [(V1-V0) x 0,14 x 10 x 100] x 100 / m. (6)
m = masse de l’échantillon.
Les sucres disponibles et les sucres solubles des farines et amidons de taro
ont été extraits après hydrolyse sulfurique de la matière sèche délipidée, et dosés
Miller, Blum, Glennon & Burton (1960) améliorée par Bailey et al. (1992) et par
Les sucres solubles ont été extraits dans de l’eau distillée et dosés par la
méthode de Fisher et Stein (1961), utilisant l’acide 3, 5 dinitrosalicylique (DNS).
Principe
L’acide 3, 5 dinitrosalicylique (DNS) forme par réduction en milieu alcalin un
complexe marron lorsqu’il est chauffé en présence des sucres solubles. L’intensité
de la coloration développée à 540nm est utilisée pour quantifier les sucres présents.
58
COOH COOH
OH OH
• Extraction et dosage
Une prise d’essai de 100mg de farine a été dispersée dans 20mL d’eau
centrifugation (3000 trs/min), le surnageant a été récupéré dans une fiole jaugée de
50mL. Le volume a été ajusté à 50mL avec de l’eau distillée. L’étalonnage a été
Les résultats ont été exprimés en gramme de glucose pour 100g de produits
glucose de 0 à 2 mg/mL.
La teneur en minéraux (Ca, Na, Mg, K, Mn, Fe) a été déterminée par
en milieu acide. Les cendres sont traitées avec 10mL d’acide chlorhydrique puis
atomique AAS 1100 (Perkin-Elmer, USA) alimenté par une flamme air-acétylène.
d’oxyde de lanthane + 250 mL d’HCl concentré dans 100 mL d’eau distillée) avant de
59
III.1.4- Analyse thermique Différentielle et détermination de la teneur en
amylose
déterminer les variations d’énergie liées à un changement d’état. L’analyse est dite
soustrait à celui d’un point de référence constitué par une capsule vide. Un balayage
d’état.
Les thermogrammes de DSC des amidons et les farines de taro ont été
98°C. Les amidons, les farines ou de l'amylose ont été dispersés dans de l’eau
distillée (1:3, w/v) dans une capsule d'aluminium hermétiquement scellé. L’appareil a
capsule vide a été utilisée comme référence. Le logiciel Pyris 1 a été employé pour
calculer la capacité de chaleur et pour intégrer les pics. Les températures de début et
de fin de gélatinisation ont été déterminées par l'intersection des tangentes adaptées
60
Les analyses ont été réalisées avec un colorimètre différentiel Perkin-Elmer,
modèle Pyris I (Perkin-Elmer Corp., Norwalk, USA), commandé par le logiciel Pyris 1.
Une masse d’échantillon d’environ 3mg est placée dans une capsule en
aluminium de 50µL, puis mélangée à 9mL d’eau distillée. L’ensemble est scellé et
Les enthalpies de fusion (∆H) ont été calculées par intégration de l’aire totale
du pic de fusion.
A × ∆Η 1
Amylose(%) = 100 × (6)
∆Η 2 × S
alimentaires
Pour cette raison, les mesures de la couleur de l'amidon ont été effectuées en
perceptif, subjectif, élaboré dans notre système visuel à partir de la lumière renvoyée
61
chromatique CIE L, a*, b*, définit par la Commission Internationale de l’Eclairage
des écarts chromatiques (Robertson, 1977). Les trois coordonnées de CIELAB sont
Blanc
L = 100
Vert (a-)
Jaune (b+)
Bleu (b-)
Rouge (a+)
Noir
L=0
62
III.1.6-Analyse granulométrique des poudres alimentaires (farines et
• Principe
est observée lorsque le diamètre des particules est cinq fois supérieur à la longueur
dévient des quantités importantes de lumière aux petits angles, alors que les petites
particules dévient les quantités infimes de lumière aux grands angles. En assimilant
les particules à des sphères lisses, l’angle de diffusion θ est relié aux diamètres des
particules d par les équations proposées par la théorie de Mie. L’intensité des
63
• Mode opératoire
de la lentille 300RF permet de mesurer des tailles comprises entre 0,05 et 900µm. Le
faisceau laser, issu d’un tube à gaz Hélium Néon, a une puissance de 5mW et une
longueur d’onde de 632,8nm. Les données brutes provenant de l’unité optique sont
taille des particules. Cinq mesures par dispersion sont réalisées à une minute
ont été déterminées sur des échantillons approximativement hydratés jusqu’à 30% à
température ambiante. Des échantillons de 1 ± 0,02g ont été pesés dans les bocaux
pesés au préalable. L’ensemble a été mis dans des hygrostats avec sept solutions
de sel saturées (LiCl, Mgcl2, K2CO3, NaBr, NaCl, KCl) employées pour obtenir les
environnements constants d'activités de l'eau entre 0,1 et 0,9 (Bell et Labuza, 2000).
64
Tous les sels utilisés étaient dans la gamme choisie. Aux activités de l’eau élevée
(aw > 0,70), l’azide de sodium (0,2g.L-1) a été augmentée dans les hygrostats pour
ont été maintenus dans un milieu thermostaté à 20 ± 0,2°C. Les échantillons ont été
pesés tous les trois jours. L'équilibre a été reconnu quand trois mesures
1990) (105°C pour 24h) et a été exprimée comme la moyenne de trois répétitions. La
Les constantes A (g.g-1) et C ont été déterminées selon Chetana et al. (2005).
Principe
présents.
65
-Le contraste topographique est lié aux taux d’électrons secondaires et à
d’angle», pour distinguer par exemple, les bords d’une sphère où les pointes
numéro atomique. Plus l’atome est lourd, plus le nombre d’électrons rétrodiffusés
Protocole expérimental
(Emitech, Ashford, R-U). Il a été enduit du palladium d'or, avec une épaisseur
pendant 30min. Le culot et le surnageant ont été séchés à 105°C pour 12h. La
capacité d'absorption d'eau et l'indice de solubilité dans l'eau ont été respectivement
66
III.1.10-Analyse spectroscopique infrarouge des farines et des amidons
de taro
qui sonde les liaisons covalentes entre les atomes et leurs arrangements. Cette
évaluer des différences structurales dans des échantillons. Les spectres de FT-IR
est réalisée par échantillon et la résolution est de 4cm-1. Les échantillons sont dilués
dans des pastilles de KBr (transparentes aux infrarouges), dans les proportions des
chaque échantillon. Les spectres obtenus ont été transférés dans un paquet
d'analyse de données. Le logiciel utilisé pour cette analyse est OPUS NT 3.2 de
Brüker.
gel qui possède des propriétés d’écoulement. Ces propriétés d’écoulement varient
déterminées. A cet effet, 2,5 mg de farine ou d’amidon ont été mélangés à 100 mL
d’eau distillée. L’ensemble a été mélangé et chauffé à 80°C pendant 10 min. Après
incubation à température ambiante pendant 1h, la solution a été placée entre deux
67
plaques d’un rhéomètre rotatif à contrainte imposée (Rheologica Stresstech, UK). La
pendant 300s.
III.2-1-Matériel végétal
68
III.2-2-Préparation des tubercules
d’une capacité de 12 L. Les tubercules ainsi nettoyés ont été divisés en 4 groupes.
Les trois premiers groupes ont été cuits pendant 0, 5, 10, 15, 20 et 25 minutes dans
trois types de solution. Le premier processus a été effectué dans 1500 mL d'eau, le
second dans une solution de citron (Citrus sp) à la proportion de 1:3 (w/v) et le
69
Tubercules frais de taro
Parage et lavage
Tubercules cuits
Tranchage
Séchage solaire
Cosettes séchées
Broyage (500µm)
Farine de taro
Figure 8: Production des farines précuites de taro à partir des tubercules cuits
dans différentes solutions.
70
III.2-3- Production de la farine
Après prétraitement des tubercules tel que présenté à la figure 14, les
différentes farines ont été produites. Dans la procédure de production des farines,
tous les tubercules cuits aux différents temps suscités ont été épluchés et découpés
en tranches. Les tranches issues de tous les prétraitements ont alors été séchées
dans un séchoir solaire, broyées à l’aide d’un moulin à marteaux (Culatti polymix)
équipé d’un tamis de 500 µm, et les farines obtenues ont été emballées et stockées
cuisson
Les sucres réducteurs ont été extraits dans l’eau distillée et la teneur
Ekperigin (1989). Selon cette méthode, à 0,5 g de farine, nous avons ajouté 9 mL
al. (1951).
71
III.2-4-3-Détermination de la teneur en amidons résistants
méthode de Goni et al. (1996). Une masse d’échantillon de 100 mg a été dispersée
dans une solution de pepsine (1 mg/mL) et incubée pendant 60 min à 40°C pour
amylase suivie d’une incubation à 37°C pendant 16 h. Les hydrolysats ont été
d’échantillon à l’aide d’une solution de KMnO4 (0,01 M) (Ukpabi et al., 1989). Dans la
procédure, environ 0,5g d’échantillon sec et broyé a été introduit dans une fiole de
volume ajusté jusqu’au trait de jauge avec de l’eau distillée. Après une première
72
filtration, 2 aliquotes de 40 mL ont été introduits dans 2 béchers qui ont reçu chacun
filtré. Le précipité retenu sur le papier filtre a été lavé plusieurs fois à l’eau chaude
jusqu’à obtention d’un volume d’environ 60 mL. Le filtrat obtenu a ensuite reçu 3
coloration faiblement jaune. La solution a par la suite été portée à ébullition dans un
bain-marie, refroidie dans un bac à glace et filtrée pour enlever le précipité d’ions
ferreux. Le filtrat obtenu a été bouilli, puis 5 mL de CaCl2 5% y ont été ajoutés sous
agitation constante et laissé au repos pendant une nuit. Il a ensuite été filtré et le
précipité d’oxalate de calcium retenu sur le papier a été transféré dans un bécher
avec de l’eau distillée et de l’acide sulfurique 25% jusqu’à dissolution complète. Pour
dans les extraits acidifiés et le mélange a été centrifugé à 5000 trs/min pendant 15
min. Le surnageant a par la suite été titré à chaud sous agitation constante avec une
parallèlement et l’étalonnage s’est fait au moyen d’une solution d’acide oxalique 0,2
M.
L’indice valeur bleue a été déterminé selon la procédure décrite par Njintang
et al. (1999). Dans cette méthode, 0,5 g de farine a été suspendu dans 10 mL d’eau
distillée contenue dans des tubes à centrifuger et l’ensemble agité pendant 15 min
mL) a été mélangé à 2 mL d’une solution d’iode (préparée comme suit : 50 mg d’iode
73
nm. L'indice valeur bleue a été calculé en équivalent de D.O pour 100g de matière
sèche.
réactions de Maillard
faite à partir des tubercules cuits a été contrôlée par absorbance à 280 nm (A280)
tandis que la formation des produits dérivés de la réaction de maillard a été analysée
par des mesures de l'absorbance à 420 nm (A420). Les mesures ont été faites sur
pendant 10 min. La suspension a été agitée pendant 15 min à l’aide d’un agitateur
centrifugeuse Bioblock MLWT scientifique. 62.1. Les surnageants ont été récupérés
et les absorbances à 280 (A280) et 420 nm (A420) ont été lues sur un
méthode de Parker et al. (1995) avec des modifications. Après chaque temps de
cuisson, les tubercules ont été découpés en cubes de 1 cm de coté à l’aide d’un
d’eau distillée et agités à 1100 tr/min pendant 25 min à l’aide d’un agitateur
magnétique (Heidolph, AM 3000 D). Le mélange obtenu a par la suite été décanté et
74
sa teneur en matières solubles (P2) évaluée après séchage à l’étuve à 105°C. Le
P2 (7)
VICS = *100
P1* MS
III.2-4-8-Analyse de la dureté
N, Fareham, Hans, UK). Au cours des différents temps de cuisson, les tubercules
à 3 déformations et les données ont été enregistrées. La valeur moyenne a été prise
pour représenter la texture moyenne de l’échantillon. Sur le profil obtenu (Figure 15),
75
60
Dureté
50 Eau robinet
Tamarin
Citron
40 Tranche
Force (N)
30
20
10
0
0 20 40 60 80 100
Les analyses sensorielles de la farine précuite ont été étudiées par un panel
expérience à faire cuire le taro. Dans un premier temps de formation des panélistes
qui a duré 2 heures, le panel a choisi 3 attributs principaux qui ont été utilisés pour la
caractérisation des tubercules cuits : l’aspect irritant, les goûts amer et acide. Elles
tubercules étaient cuits ou non. Quand les membres du jury ont obtenu un tubercule
cuit, ils ont été alors invités à vérifier dans la bouche le degré d'irritation, d'amertume
76
III.3-Etude de l’influence du mode de cuisson des tubercules et du mode
la pâte de taro
III.3.1-Matériel végétal
La variété de tubercule « Ibo coco » utilisée dans cette étude a été récoltée
(Adamaoua-Cameroun). Les tubercules ont été lavés dans l'eau du robinet puis
Les tubercules de taro frais ont été cuits dans une marmite en aluminium sous
pression (SEB, France) pendant 15 min selon 4 modes (cuisson dans l’eau du
précédent. Les tubercules cuits ont été pelés et découpés en tranches de 0,3 cm, en
utilisant un couteau inox (Stainless Steel, Japan) avant d’être séchés dans un
séchoir solaire à coquille pendant 36 h. Les cossettes ainsi obtenues ont été broyées
en utilisant un moulin à marteaux (Culatti, polymix) équipé d’un tamis de 500 µm, et
les farines obtenues ont été emballées dans des films en polyéthylène et stockées à
«achu». Pour la cuisson traditionnelle du «achu», les tubercules de taro, variété Ibo
coco, ont été cuits dans une cocotte minute (SEB, France) pendant 15min, pelés
77
puis pilés dans un mortier jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène. Pour ce qui
concerne le «achu» reconstitué, les farines de taro précuit, obtenues de chacun des
4 modes de cuisson, ont été mélangées à l’eau bouillante pour atteindre une
l’aide d’un pilon jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène. Les pâtes obtenues ont été
III.3.3-Analyses chimiques
Les protéines totales, la teneur en eau, les cendres, les oxalates totaux et les
amidons résistants des différentes farines ont été déterminés selon les procédures
Les sucres disponibles ont été évalués en utilisant la méthode décrite par
Njintang et Mbofung, (2003). Dans cette méthode, 1,5 g de farine a été mélangé à 10
NaOH (10%) a été ajouté à la solution, transféré dans une fiole de 100 mL et le
volume ajusté au trait de jauge avec de l’eau distillée. La solution ainsi obtenue a été
Les teneurs en amidons résistants et en oxalates totaux ont été déterminées par les
méthodes Goni et al. (1996) et (Ukpabi et al., 1989), décrites au paragraphe III.2.
Les minéraux (Ca, Mg, Na, Al, Fe, Mn, Zn, Cu) ont été déterminés en utilisant un
78
III.3.4-Analyses physico-chimiques et microstructurales des farines
l’eau (ISE) ont été déterminés respectivement par les méthodes de Phillips et al
Les composés phénoliques ont été extraits dans l’éthanol à 70 % et dosés par
évaluer des différences structurales dans les échantillons a été effectuée selon la
procédure décrite au chapitre III. De même les mesures de la couleur des farines ont
particules les plus petites de se glisser parmi les plus grosses. Ainsi, l’espace
pour la caractérisation rhéologique des farines. À cet effet, L'angle de repos, l'angle
79
paramètres ont été alors convertis en index de fluidité pour des évaluations
80% de son épaisseur (2,5 ± 0,02cm) soit 20 mm. Pratiquement, chaque pâte est
charge de 0,5N. La pré charge ou le zéro de la force est la force minimale de contact
déformation ou morsure;
l’aire 1 à la première déformation. Elle représente la force qui unit les molécules
constituant l’échantillon;
80
- l’élasticité (1/L) représente la distance sur laquelle un matériel déformé tend à
revenir à sa condition non déformée après que la force déformante (appliquée par la
la dégustation.
3 Dureté
1
Force (N)
Aire 1 Aire 2
0
0 L 50 100 150 200 250 300
Aire 3 Temps (s)
-1
-2
81
III.3.8-Evaluation du profil sensoriel
III.3.8.1-Analyse descriptive
été choisis en fonction leur motivation et de leur disponibilité et ont suivi une
formation de 2 jours sur l’analyse. 17 échantillons de « achu » leur ont été présentés
III.3.8.2-Analyse hédonique
III.4.1-Matériel végétal
utilisée dans cette étude a été récoltée dans un champ dans la localité de Bini
82
(Ngaoundere-Cameroun). Les tubercules ont été lavés dans l'eau du robinet puis
Les tubercules ont été cuits pendant 15 min dans l’eau du robinet en utilisant
une marmite à pression (SEB, France). Les tubercules cuits ont été pelés puis
introduit dans un ballon de 500 mL puis placé dans un bain marie ultracryostats
compacts (Julabo) à -60°C pendant 30 min. Après congélation totale des cubes, les
ballons ont ensuite été fixés sur les différents becs du lyophilisateur (Christ ALPHA
maximale
Pour cette étude, 2 g de farine de taro sont déposés sur une boîte de pétri qui
est placée dans une enceinte hermétique contenant une solution de sel saturéé. Des
essais ont ainsi été effectués pour 5 solutions saturées différentes à savoir la silice
l’enceinte des humidités relatives de 0,07; 0,11; 0,23; 0,33 et 0,53 respectivement
(Stapelfeidt et al., 1997). Les enceintes sont en effet des boîtes fermées
hermétiquement qui ont été déposées dans une étude maintenue à 45±1°C pendant
83
III.4.3- Détermination de la teneur en eau monomoléculaire par le modèle
où
M est la teneur en eau monomoléculaire, C est une constante qui varie avec la
Ce modèle a été choisi pour sa fiabilité pour des activités en eau inférieur à 0,5
min. Cette phase a été répétée deux fois. 1,1 mL d’acide trichloroacétique 10%(TCA)
84
III.4.5-Détermination de la teneur en malonaldehyde total (MDA)
effectuée par la méthode de Genot (1996). L’acide thiobarbiturique réagit avec les
ci-après:
H
H
S
O
H
+
2
N
O
O
M
a
l
o
nM
d
i
aD
l
dA
e
h
y
d
e
Oa
Hr
蔕 蔔
A
c
i
d
e
t
h
i
o
bT
bA
i
t
u
r
i
q
u
e
B
蔕 蔔
N
O
H
H
O
S
H
S
N
N
N
O
H
O
H
D
é
r
i
v
é
M
D
A
-
T
B
A
2
蔕 蔔
puis 16 mL de TCA (5% p/v) ont été ajoutés. Le mélange a été homogénéisé trois
été incubés dans le bain marie à 70°C pendant 30 min avant d’être refroidis dans de
85
dans cette relation, VTCA est le volume de TCA (16 mL), m est la masse de
mesures de sorption, les tranches précuites de taro ont été séchées à 3 humidités
différentes (10-12%, 7-8% et 5-6%), broyées dans un moulin à marteaux doté d’un
tamis de 500µm. la pâte de taro a été préparée en reconstituant 100 g de farine dans
l’eau bouillante pour atteindre une teneur en eau de 80% (base humide) suivie d’un
goût, et acceptabilité générale, a été effectuée par un panel de 13 étudiants sur les
au cours du stockage.
III.5.1-Matériel
« Ibo coco » utilisé dans cette étude, a été fraîchement récoltée dans un champ
complètement lavés à l’eau du robinet et maintenus à 4°C jusqu'à utilisation dans les
86
III.5.2-Méthodes
France) ayant une capacité de 12L. Les tubercules ont été plongés dans l’eau du
robinet (1/3 w/v) et cuit à la pression. Les études aux chapitres précédents ont
montré que le temps de 15 min était suffisant pour la cuisson du taro sous pression.
Les tubercules cuits obtenus ont été alors épluchés puis découpés en tranches. Les
III.5.2.1.2-Production de la farine
Après séchage, les tranches ont été broyées dans un moulin à marteaux
(Culatti, France) équipé d’un tamis ayant une maille de 500µm. Les farines obtenues
ont été tamisées en utilisant trois tamis de maille respective 75, 150, 250µm. Après
chaque tamisage, les particules qui traversent les mailles sont collectées et
étiquetées selon la taille de maille du tamis. À cet effet, trois groupes des particules
ont été obtenus 75, 150 et 250 µm. Les farines de chaque dimension particulaire ont
été conditionnées dans des sachets de polyéthylène et stockées selon trois modes:
87
III.5.2.2-caractéristiques chimique des farines
Les analyses chimiques à savoir, la teneur en eau, les cendres, les protéines,
les glucides totaux, les amidons résistants des différentes farines ont été effectuées
sur les farines de différentes granulométries selon les méthodes décrites dans le
paragraphe III.1.
III.5.2.2.1-Préparation du Achu
textural. Pour se faire, les farines ont été mélangées à l'eau distillée bouillante (25 g
pour 75 mL). L’ensemble a été malaxé pendant 15min dans un mortier afin d’obtenir
respectivement; l’indice valeur bleue a été déterminé selon la méthode décrite par
Birch & Prietly (1973). Toutes les procédures sont décrites aux paragraphes
précédents.
88
III.5.2.4. Caractéristiques rhéologiques des farines de taro
III.6-Analyses statistiques
moyenne et l’écartype ont été calculées. L’analyse de variance a été effectuée pour
classement multiple de Duncan a été employé pour classer les moyennes en utilisant
Les tracés des courbes ont été effectués en utilisant le logiciel Sigma plot.
générale de cinétique d’ordre 1 décrite par Labuza & Riboh, (1982) Van Boekel,
(1996).
89
CHAPITRE IV: RESULTATS ET DISCUSSION
90
IV.1- Propriétés physicochimiques, thermiques et microstructure des
dans le tableau 2. La teneur en humidité des farines se situe entre 8 et 10%, valeurs
couramment observées pour couvrir une durée de conservation de plus de six mois
significative (p<0,05) des teneurs en eau entre les différentes farines. La valeur la
plus élevée est observée pour la variété CE (9,6±0,1 g/100g), tandis que la plus
faible est observée pour la variété RIE (8,2±0,2 g/100g). Ces valeurs de teneur en
eau des farines de taro se situent dans la gamme de ceux obtenus par Njintang
(2002) sur six variétés de taro du Cameroun et du Tchad. Comme pour la teneur en
farines. La teneur en cendres varie entre 1,6 et 5,5%, valeurs qui se rapprochent de
devons remarquer que ces valeurs sont nettement plus élevées que celles des
sodium dans les farines de taro sont respectivement de 3,5-59,7; 32-392 ; 25,4-192
91
magnésium et le calcium sont les minéraux les plus abondants dans les farines de
taro. Comme on pourrait s’y attendre, les teneurs en calcium sont relativement
Araceaes. En effet, cette famille est très riche en cristaux d’oxalate de calcium
responsable de l’irritation. À cet effet, Sira (2000) a associé les teneurs élevées en
été trouvée entre le Ca et le Mg. S’il est accepté que la présence du Ca soit liée à la
présence d’oxalate, il est très probable que le Mg aurait un rôle dans la formation des
cristaux d’oxalate, mais ceci reste à vérifier. De façon comparative, les variétés KW1
et KW2 ont les teneurs les plus élevées en Ca et Mg (91-192 mg/100g et 106,7-382
mg/100g respectivement) tandis que la variété RIN contient les teneurs les plus
basses (25,4 et 61,9 mg/100g). Ces observations sont en accord avec les
des cristaux d'oxalate dans les variétés RIE et RIN. Parmi les minéraux ci-dessus
cités, quelques éléments en trace sont présents dans les farines de taro. On peut
distinguer le Fer, Mn, Cu et le Zn. La teneur en Fe dans les farines varie de 2,4 ppm
(RIE) à 41,7 ppm (RIN). Ces valeurs supérieures à la normale (2,3-19,9ppm) (FAO,
1988b) s’expliqueraient par le fait que les tubercules faisant partie de la racine de la
92
Tableau 2: Composition chimiques des farines et des amidons de six variétés de
taro (Colocasia esculenta).
Variétés
Paramètres
RIE RIN CE CN KW1 KW2
a c c ab ab b
Teneur en eau 8,2±0,2 9,0±0.4bc 9,6±0,1 8,5±0,4 8,5±0,1 8,8±0,2
(g/100g)
(g/100g)
cd c a b d b
Glucides totaux 94,8±0,12 93,9±0,14 90,5±0,1 91,0±0,09 95,5±0,6 90,8±0,4
(g/100g)
f e d c b a
Amidon (g/100g) 86,6±0,3 84,36±0,1 82,12±0,1 79,85±0,2 68,8±0,24 66,5±0,12
d c a a a
Lipides (g/100g) 0,50±0,10b 1,17±0,32 0,53±0,15 0,30±0,07 0,33±0,06 0,37±0,06
b a d e b c
Sucres réducteurs 13,8±0,1 13,5±0,1 19,5±0,4 26,7±0,1 14,6±0,1 15,5±0,2
(g/100g )
a a b b a c
Cendres (g/100g) 1,6±0,35 1,5±0,4 4,4±0,3 3,8±0,9 1,3±0,6 5,5±1,1
Moyenne ± écartype; les données en lignes suivies par une lettre sont significativement différentes
(p<0,05).
93
En effet, l'activité des racines permet la solubilisation et l'absorption du fer. Les
racines acidifient les parois de leurs cellules et un petit volume de sol autour de
celles-ci (rhizosphère). Le fer est plus soluble et assimilable en milieu acide. De plus,
en milieu acide, le fer se combine avec des molécules organiques pour créer un
notamment pour les enfants et les femmes dont les besoins sont élevés (FAO,
1988b).
chimiques les plus importants dans les farines, tandis que les protéines et les lipides
sont très limités. Les teneurs en glucides totaux varient de 90,5% à 95,5% tandis que
obtenues dans cette étude ne sont pas en accord avec celles (70-80%) et (52-58%)
rapportées par Jane et al. (1992) respectivement pour les teneurs en amidon et le
variétés RIN, RIE (13,5-13,8g/100g) ont les valeurs les plus faibles. La différence
différentes variétés.
94
Tableau 3: Teneur en amylose, phosphore et amidon hydrolysable dans les farines
et amidons de six variétés de taro (Colocasia esculenta).
Moyenne ± écartype; les données en colonnes, pour un même type d’échantillon (amidon ou farine),
suivies par des lettres ideniques ne sont pas significativement différentes au seuil p<0.05.
les amidons et de 45,07 (RIE) à 58,87% (RIN) pour les farines. On observe une
résultat suggère que l'amidon ayant la teneur en amylose la plus élevée est
hydrolysé plus lentement que celui ayant la teneur la plus basse. Ceci serait lié au
fait que l'amylose est la partie d'amidon qui existe sous forme de double chaîne et
qui est difficilement accessible par des enzymes. D’autre part, il a été également
95
composés non glucidique présent dans les granules d’amidon. Le phosphore est
varie de 0,76 (CE) à 1,36 mg/100g (KW2). Les valeurs de phosphore obtenues dans
cette étude sont élevées comparativement à celles obtenues par Pérez et al. (2005)
phosphore. Ceci indique que, l’amidon natif ayant une teneur élevée en phosphore
sera moins digestible. Une explication possible de cette observation serait qu’une
résistants (Liu et al., 2007). La teneur en phosphore des amidons de tubercule est
(Thomas et Atwell, 1999). À cet égard, une corrélation linéaire positive (R=0,69 ;
farines.
et amidons de taro
Les paramètres de couleur (L*, a*, b*) sont représentés dans le tableau 4.
Toutes les caractéristiques de couleur sont dans le même ordre des valeurs : L*
(83,2-94,9), a* (1,5-5,7) et b* (3,0-13,8). Ces résultats ont montré que les farines ont
une blancheur appréciable (valeur élevée de L*), moins rouge (valeurs faible de a*)
96
et moins jaune (valeur faible de b*). Certaines études ont présumé que la variation
Flores, 1998). Dans le présent travail, on a observé une relation linéaire non
significative entre les protéines ou les sucres avec les paramètres a* (R=0,44) ou b*
(R=0,24). Cette relation non linéaire révèle que la composition de la farine aurait une
(aw). Les courbes montrent que la variation de la teneur en eau des farines et des
amidons dépend de l'humidité relative (HR) de l'atmosphère dans laquelle ils ont été
stockés. Si l’ HR diminue, les amidons et les farines rejettent l'eau ; par contre, si
l’HR augmente, ils absorbent l'humidité (Swinkels, 1985). Les courbes obtenues
dans le présent travail sont de forme sigmoïdale car montrant un point d’inflexion qui
caractéristique est semblable à celle observée par nombreux d'autres auteurs sur les
amidons (Chungcharoen et Lund, 1987). Ces auteurs ont montré que chaque
97
général, la teneur en eau augmente rapidement aux activités en eau faibles (0-0,13),
ensuite elle monte alors lentement entre les aw de 0,15 et 0,7 ; suivie d'une forte
élévation au-dessus d'aw 0,7. Les résultats obtenus ont montré que la variation de la
teneur en eau en fonction de l’activité (aw) en eau suit le modèle d’Oswin (R2>0,95;
farine), suivies par des lettres identiques ne sont pas significativement différentes au seuil p<0.05
98
0,30
RIN
0,25
CN
RIE
KW2
0,20
Teneur en eau (g/g)
KW1
CE
0,15
0,10
0,05
0,00
0,25
0,20
RIN
Teneur en eau (g/g)
0,15 CN
RIE
KW2
0,10 KW1
CE
0,05
0,00
Figure 10: Isothermes de sorption des farines (A) et amidons (B) de taro.
99
Dans l’ensemble, les farines ont des valeurs de A élevées comparativement à
celles des amidons. Cette observation explique le rôle des autres constituants non
faible pour les farines et élevée pour les amidons. À cet effet, une corrélation
négative a été établie entre les constantes A et B. Les valeurs de A sont comprises
entre 0,019 (variété CE) et 0,039 (variété RIE) pour les amidons et de 0,024
(variété KW1) à 0,054 (variété CE) pour les farines. Dans le cas des valeurs de B,
les valeurs sont comprises entre 0,57 et 1,10 pour les amidons et 0,62 à 1,02 dans le
inférieure (B) à celles rapportées pour le maïs (A=0,079, B=0,32) (Al-Muhtaseb et al.,
2004) et pour l’amidon de pomme de terre (A=0,069 ; B=0,39) (Peng et al., 2007).
Iturriaga et al., 2004). Aussi bien pour les farines que pour les amidons, Il n’existe
gélatinisation (Tp comprise entre 54,40 et 74,54°C) d’autre part. Par contre, une
variation significative (p<0,001) a été observée sur l'enthalpie (∆HG), avec des
valeurs qui varient de 8,43J/g (RIN) à 14,95J/g (RIE) pour les farines et de 11,04J/g
(RIN) à 16,93 J/g (RIE) pour les amidons. Ces résultats sont semblables à ceux
obtenus par Ahmed, Ramaswamy et al. (2008) qui ont rapporté des valeurs
d’enthalpies élevées pour l’amidon du riz et des valeurs faibles pour les farines de
100
riz. Cette observation montre clairement que l’enthalpie de gélatinisation n’est pas
amylopectine) mais aussi par, l’architecture des granules (le ratio cristallin et
résidus de la chaîne) (Gunaratne & Hoover, 2002). En outre, une teneur élevée en
amylose ayant des longues chaînes donne des valeurs élevées d’enthalpie (Jane et
al., 1992).
Paramètres de DSC
Variétés Echantillo
T0 Tp Tc ∆H (J/g)
ns
b c b a
RIN Amidon 60,93±2,36 64,764,77±2,77 66,42±1,27 8,43±0,21
c b ab a
farine 63,41±2,38 67,24±3,21 70,27±3,61 11,04±0,86
a abc b d
RIE Amidon 55,20±1,2 61,27±0,71 64,96±0,7a 14,95
b a ab c
farine 54,93±2,64 56,48±1,76 60,78±2,51 16,93±1,34
a bc b b
CE Amidon 57,47±0,97 62,78±2,89 67,05±2,67 11,41±0,89
b c b bc
farine 57,85±3,14 74,54±2,20 68,81±3,5 15,37±0,82
a ab a a
CN Amidon 56,80±1,57 59,42±0,61 61,78±0,87 9,22±0,87
c b ab bc
farine 62,91±2,82 64,29±3,41 66,4±2,25 15,19±2,21
c d c b
KW1 Amidon 65,49±1,53 69,75±2,34 73,33±3,13 11,13±0,01
c b b b
farine 64,37±2,35 67,64±1,67 69,53±2,6 14,59±0,24
a a a c
KW2 Amidon 56,14±1,23 58,99±1,11 61,24±3,12 13,36±0,66
a a a c
farine 48,08±2,46 54,40±3,16 57,91±2,50 16,75±0,84
Moyenne±écartype ; T0 = Température de début de gélatinisation ; Tp = Température
colonnes suivies par des lettres ideniques ne sont pas significativement différentes
au seuil p<0.05
101
Les profils de gélatinisation des amidons présentés dans le tableau 5 sont tout à fait
semblables à ceux rapportés par Jane et al., (1992) sur la farine et l’amidon de taro.
à celles rapportées par Sira (2000) pour la farine et l'amidon de taro. De plus, Sira
et la teneur en amylose des amidons de taro. Une observation similaire a été faite
dans le présent travail, bien que la corrélation observée ne soit pas significative (R=
0,37).
amidons de taro
Les microscopies électroniques à balayage (MEB) ont montré que les granules
(figure 9). La répartition granulométrique (Figure 10) a montré une distribution des
20 µm. Ces valeurs sont supérieures à celles obtenues par d’autres auteurs (1-5 µm)
sur l’amidon de taro (Jane et al., 1992; Sugimoto et al., 1986). Les résultats de nos
études sur la répartition granulométrique ont montré que les granules d’amidon de
taro sont soit sous forme d’amas ou sous forme de complexes. Ceci s’expliquerait
par le fait qu’au cours de l’extraction des amidons, la phase du passage alcalin a été
brève. Ceci n’a pas permis la dissociation des granules de manière individuelle. Les
102
B
A B C
E
D E
103
8
RIE
6 RIN
CE
CN
Pourcentage (%)
KW1
4 KW2
0 20 40 60 80 100 120
A
Taille des particules (µm)
10
RIE
Pourcentage (%)
6
RIN
CE
CN
4 KW1
KW2
Figure 12: Distribution granulométrique des farines (A) et amidon (B) de taro.
104
III.3.5-Spectrophotométrie Infra rouge à transformé de Fourrier
Pour obtenir les informations sur la différence possible des structures entre les
effectuée. Les spectres obtenus pour les six échantillons étaient semblables en ce
qui concerne leurs formes, mais étaient différents dans l'intensité des crêtes
principales (figure 11). Les spectres montrent l'absorption élevée aux numéros de
vague 574, 1020-1026, 1056, 1151, 1365, 1631, 2922 et 3400 cm-1 confirmant la
nature glucidique des échantillons. Selon Van soest et al. (1995), les bandes à 1047
l’amidon (Sevenou et al., 2002 ; van Soest et al., 1995). Dans cette étude, de telles
bandes apparaissent, mais celle à 1047 cm-1 n’était pas précise, et nous avons utilisé
celle à 1056 cm-1. Le tableau 7 présente les valeurs des indices résultant des
1,7 (KW2) à 2,7 (RIE) et de 1,7 à 2,3 pour les farines, tandis que pour les amidons
elles varient respectivement de 1,3 (KW2) à 3,5 (RIE) et 1,2 à 2,6. Les valeurs du
rapport d’indices, I1022/I1056, qui varient de 0,74 (RIE) à 0,93 (KW1), suggèrent en
général que, l'amidon de taro serait plus amorphe que cristallin. Les valeurs du
rapport obtenues dans le présent travail se rapprochent de la valeur 0,8 rapporté par
Olkku et Rha (1978) et Van Soest et al. (1995) pour le dolique de Chine et les
farine de taro.
105
Tableau 6: Indices de Cristalline (I1020), d’Amorphe (I1056), d’organisation structurale
(I1056/ I1020) des farines et amidons de taro.
Variétés
Caractéristiques FTIR Échantillons
RIE CE CN RIN KW1 KW2
Indice cristalline Farine 2,7 1,9 1,8 2,1 1,7 2,0
Amidon 3,5 1,4 1,7 2,0 1,5 1,3
Indice amorphe Farine 2,3 1,6 1,5 1,8 1,5 1,7
Amidon 2,6 1,3 1,3 1,7 1,4 1,2
Indice d’organisation structurale Farine 0,85 0,84 0,83 0,86 0,88 0,85
Amidon 0,74 0,93 0,76 0,85 0,93 0.92
106
3,0
KW1
2,5 KW2
CE
CN
2,0 RIE
Absorbance
RIN
1,5
1,0
0,5
0,0
4000 3000 2000 1000 0
A
Longueur d'onde (cm-1)
3 CE
KW2
RIE
RIN
Absorbance
2 KW1
CN
-1
4000 3000 2000 1000 0
B
Longueur d'onde (cm-1)
107
IV.1.6-Capacité d’absorption d’eau (CAE) et indice de solubilité
(ISE)
a été rapportée par de nombreux auteurs (Agunbiade & Longe, 1999). L’hydratation
des amidons est largement affectée par les arrangements structuraux de leur
élevées de CAE pour les variétés RIE, KW2 et CN, montrent que ces variétés ont
une plus grande capacité à fixer l’eau comparativement aux autres. Ainsi, il est
intermoléculaires plus élevés que les trois autres variétés. Lorsque la température de
faites sur la figure 12 ont montré que les farines et amidons des variétés RIE, KW2
et CN ont absorbé légèrement plus d'eau que les variétés RIN, KW1 et CE (10,06g
H2O g-1). De plus, il s’avère que la capacité d'absorption d'eau des farines de taro est
systématiquement plus haute que celle de leurs amidons (Figure 12). Ces résultats
suggèrent que d’autres composés différents de l’amidon des farines tels que le
suggéré que les mucilages dans les aliments joueraient un rôle dans la balance
108
hydrique et contre la déshydratation des plantes (Charles, Huang, & Chang 2008).
1986).
d’absorption d’eau, ont été observées sur l’indice de solubilité (Is) dans l’eau. En
particulièrement pour les farines et amidons des variétés CE, CN, KW1 et KW2. Au
pic de gélatinisation, on observe une baisse de la solubilité. .La basse solubilité des
gel, une réassociation des molécules d’amylose et par conséquent une baisse de
l’indice de solubilité.
109
36
34
30
(g/100g farine)
28
26
24
RIE
22 RIN
CE
20 CN
KW1
18 KW2
16
0 20 40 60 80 100
A
Temperature (°C)
40
RIE
RIN
35 CE
CN
Indice de solubilité (ISE)
KW1
KW2
(g/100g amidon)
30
25
20
15
0 20 40 60 80 100
B
Temperature (°C)
Figure 14: Indice de solubilité dans l’eau des farines (A) et amidons (B)
110
500
(gH20/100g farine)
400
350
RIE
300 RIN
CE
CN
250 KW1
KW2
200
0 20 40 60 80 100
Temperature (°C)
300
250
Capacité d'absorption (CAE)
(gH20/100g amidon)
200
150
RIE
RIN
CE
100
CN
KW1
KW2
50
0 20 40 60 80 100
Temperature (°C)
Figure 15: Capacité d’absorption d’eau des farines et des amidons de taro.
111
IV.1.7-Viscosité des farines et amidons de taro
cisaillement comprise entre 100 et 500 Pa. Les résultats de cette analyse sont
variations suivent une loi de puissance. L’analyse des pâtes de farines et d’amidons
Ces échantillons présentent un indice d’écoulement (n) faible, soient 0,16 pour la
farine RIN et 0,13 pour l’amidon KW1. Par contre, les variétés RIE et CE présentent
(K) a montré des valeurs faibles pour la farine et l’amidon de CE (1,0 et 0,06 Pa.sn
respectivement). Tandis que la farine et l’amidon de RIE ont montré des valeurs
élevées (19,6 Pa.sn). La viscosité de la pâte a été liée à la capacité des ingrédients
à fixer de l’eau (Dogan, Sahin et Sumnu, 2005). Selon ces auteurs, l’échantillon qui
fixera le plus d’eau aura une viscosité élevée. À cet effet, une corrélation significative
(R=0,9 ; p=0,01). De plus, il a été établi que les valeurs élevées de consistance ont
été associées à des teneurs élevées en indice de solubilité (R=0,78 ; p<0,05). Ces
résultats sont similaires à ceux obtenus par Dogan et al. (2005) sur les farines de
soja et du riz. Selon ces auteurs, dans une solution contenant une farine à faible
capacité d’absorption d’eau, et donc une faible viscosité, il existe en quantité élevée
d’eau libre pour faciliter le transfert de chaleur. En plus, Singh et al. (2003) montre
réassocier ou à rétrograder.
112
Tableau 7: Constante de consistance (K) et indice d’écoulement (n), des différentes
farines et amidons de taro
Echantil Variétés
Paramètres
lons RIE RIN CE CN KW1 KW2
n
K (Pa.s ) Farine 19,6±0,7 14,8±0,4 1,0±0,00 1,6±0,05 9,9±0,3 9,9±0,3
3 1 7
1 0 5 1 1
1 1 1 1 1
Moyenne±écartype, n=3.
113
IV.1.8-Conclusion partielle
Les résultats obtenus ont révélé des différences sur la structure et les
que les échantillons Ibo coco ont des valeurs faibles en teneur en eau, et calcium
sont élevées pour la farine et l’amidon de RIE (14,9 farine et 16,9 pour les amidons)
et faibles pour RIN (8,43 pour la farine et 11,04 pour l’amidon). L’indice amorphe, la
significative entre les variétés. La variété Ibo coco a une bonne aptitude à
l’absorption en eau. Cette aptitude à l’absorption d’eau expliquerait le fait qu’elle cuit
vite, eu égard au fait que l’eau est un bon caloporteur. Bien plus cette variété ayant
un indice de solubilité élevé forme un gel avec un indice de consistance élevé. Ibo
coco est la variété qui nous permettra facilement d’atteindre l’objectif qui est de
réduire le temps de cuisson du tubercule et une pâte ayant les propriétés proches de
cette variété pendant la cuisson des tubercules. Ce comportement varie t-il avec le
114
IV.2-Modifications physico-chimiques et fonctionnelles pendant la
une augmentation de la teneur en sucres réducteurs. Les valeurs les plus élevées en
sucres réducteurs ont été observées dans les cuissons en solutions acides. La
réduite des tranches qui favorise un fort échange de chaleur et par ricochet une
vitesse élevée des réactions qui s’y produisent. Ce résultat témoigne de l’hydrolyse
Njintang et al. (2003) qui ont montré l’hydrolyse de l’amidon de taro pendant la
115
former les amidons résistants. Vu l’importance de ces derniers dans le management
cuisson. Elle est définie comme étant la capacité de l’amidon à résister à l'hydrolyse
échantillons obtenus par cuisson des tranches ou dans l’eau du robinet ont montré
des valeurs les plus élevés et les échantillons provenant des solutions acides
présentent les teneurs les plus faibles (Figure 17). Ces résultats certifient que
Une autre modification non négligeable pendant la cuisson du taro est celle des
protéines solubles (Figure 18). En général les protéines solubles diminuent pendant
la cuisson et cette réduction est faible pour la cuisson des tranches à la vapeur et
40 Eau robinet
Tranche
Tamarin
Citron
Courbes
30
Sucres solubles (g/100g M.S)
20
10
0 5 10 15 20 25
116
25
Eau robinet
Tranche
20 Tamarin
Amidon résistants (g/100g M.S)
Citron
15
10
0 5 10 15 20 25
5 Tamarin
Protéines solubles (g/100g M.S)
Citron
Tranche
4 Eau robinet
0
0 5 10 15 20 25
117
Dans l’ensemble on observe une baisse de la teneur en protéines solubles pendant
des protéines au cours de la cuisson. Ce lessivage est plus important dans les
solutions acides ou dans les solutions à pH alcalins. Une baisse similaire des
protéines a été observée par Ohishi, Kasai, Shimada & Hatae (2003), qui ont montré,
dans une étude sur l’effet de l’ajout de l’acide acétique dans la solution de cuisson
sur la dissolution des protéines, que les protéines sont plus extraites dans le riz à
0,2M d’acide acétique (pH=2,6) que dans l’eau (pH=6,8). De plus, ces auteurs ont
montré que l’effet de l’acide acétique sur la dissolution des protéines augmente avec
l’augmentation de la température.
produisent dans la plupart des produits féculents pendant la cuisson, l'irritation est
consommation ou le contact du taro non bouilli avec le peau induit l'irritation des
tissus et il a été démontré que l’irritation est inactivée essentiellement par la cuisson
humide (Nip, 1997; Njintang 2003). La présente étude a indiqué que l'irritation due à
19). Le court temps nécessaire pour éliminer totalement l'irritation pourrait être dû au
fait que la variété Ibo coco contient les teneurs très faibles des cristaux d'oxalate de
118
0,14 Eau robinet
Tranche
0,13 Tamarin
Citron
Oxalates totaux (g/100g M.S)
0,12
0,11
0,10
0,09
0,08
0,07
0,06
0 5 10 15 20 25
Eau robinet
400 Tranche
Tamarin
Citron
Indice valeur bleue (%D.O/100g M.S)
300
200
100
0 5 10 15 20 25
119
Etant donné que de nombreux études ont attesté que les raphides d’oxalate
Bradbury & Nixon 1998). Une évaluation de la teneur en oxalate de calcium pendant
la cuisson a montré une réduction significative pour tous les modes de cuisson
excepté la cuisson des tranches à la vapeur qui a montré une valeur constante. Des
rapportées pour d’autres produits alimentaires (Savage et al., 2000). Les résultats
ainsi obtenus indiquent bien que la réduction de la teneur en oxalate ne justifie pas
donnée sur la figure 20. Indépendamment des conditions de cuisson, le BVI de taro
dans plusieurs travaux (Njintang et al., 2003a; Iwuoha, 2004). Pendant les 5
tranches, suivi d’une stabilisation. Pour les autres modes de cuisson la valeur initiale
de BVI est faible probablement à cause de l'épaisseur qui est élevée pour les
faible. À 25 minutes de cuisson, le BVI des tranches cuites et des tubercules cuits
dans l'eau ont tendance à se rapprocher, comparativement aux tubercules cuits dans
la solution acide qui présentent des valeurs de BVI plus faibles. Le BVI est un
tel les valeurs de BVI plus faibles observées dans le présent travail pour des
120
amidons faibles. On pourrait également penser que l'acide dans les solutions de
l’indice BVI.
maillard (A280) et des indices des produits de réaction avancée de maillard (A420)
corrélation linéaire significative (r=0,60, p<0,01) entre A280 et A420 suggérant qu’à
un niveau élevé des produits intermédiaires est associé une teneur élevée des
présente une période de latence. Ceci semble évident puisque A280 est un indice de
la réaction intermédiaire de maillard tandis que A420 est celui des produits avancés
Gillard (1997) dans leurs systèmes modèles ont trouvés un temps d'induction pour
les deux absorbances A280 et A420 et selon ces auteurs, le temps d'induction
121
Eau du robinet
0,5 Tamarin
Citron
Tranche
0,4
0,3
A280
0,2
0,1
0,0
0 5 10 15 20 25
0,55
0,40
A420
0,35
0,30
0,25
0,20
0 5 10 15 20 25
122
IV.2-2-Changements des paramètres de texture et des
caractéristiques sensorielles
Les changements des caractéristiques physico-chimiques des tubercules ou
des tranches de taro pendant la cuisson ont nécessairement pour conséquences des
changements de dureté. La dureté étant le paramètre ultime qui est évalué pour
est présenté sur la figure 23 pour les quatre modes de cuisson. Dans tous les cas,
une diminution de la dureté avec le temps de cuisson a été observée, avec des
Au delà de cette période, une variation faible de la dureté avec une tendance à la
pour la cuisson des tranches et faible pour la cuisson dans l'eau. La diminution
générale de la dureté avec le temps de cuisson a été attribuée par quelques auteurs
se vérifier dans le présent travail, du fait qu’une corrélation linéaire significative (r=-
plus Sefa-Dedeh et al., (1978, 1979) ont démontré que pendant la cuisson, la
d’autre part que l’hydrolyse de l’amidon est associée au ramollissement des graines
de haricot. Ceci semble être le cas dans le présent travail d’autant plus q’une
protéines solubles a été corrélée à la dureté (r=0,51, p<0,01). Cette observation est
en conformité avec les travaux de Nisha et al. (2006) qui ont suggéré que,
123
1,2
1,0
Eau robinet
Tamarin
Citron
0,8
Tranche
Dureté rélative
0,6
0,4
0,2
0,0
0 5 10 15 20 25
124
Eau robinet
70 Tamarin
Citron
60 Tranche
50
40
VICS (%)
30
20
10
0 5 10 15 20 25
p<0,001). La cuisson dans l’eau a montré une faible valeur de VICS, tandis que la
tubercules cuits et celui des tranches cuites à la vapeur serait due probablement à la
différence des épaisseurs, qui est plus élevée dans le cas des tubercules.
Cependant, la différence entre les solutions de cuisson a montré que la cuisson dans
125
solutions acides. Ceci semble être en contradiction avec les rapports de BeMiller et
Kumari (1972) qui pensent que la cuisson est généralement améliorée dans les
ramollissement des tissus cuits) conduit à une rupture des liaisons glycosidiques.
Selon ces auteurs une telle dépolymérisation est fortement favorisée par les pH
alcalins, ce qui n'est pas le cas dans la présente étude qui a indiqué un
cellulaire élevé est en concordance avec les travaux de Parker, Waldron et Smith
(2003) qui ont rapporté que les cuissons en solution acides favorisent la rupture des
travail entre le VICS et la dureté des tubercules (r =-0,92; p<0,001) est complètement
En général, les présents résultats ont montré que plusieurs phénomènes sont
analyse de corrélation linéaire multiple a été effectuée entre la dureté relative et les
autres caractéristiques, telles que les sucres réducteurs, le BVI, les protéines
solubles, les amidons résistants et le VICS tels que démontré par la corrélation
(p<0.001).
126
Dureté = 0,84 + 0,00587*Sucres – 0,00140*BVI – 0,0789*Protéines +
Dans cette relation, le coefficient associé aux sucres réducteurs n’est pas
significatif suggérant que les sucres solubles joueraient un rôle moindre dans ce
processus de cuisson.
Les analyses sensorielles ont montré qu’après 15 min de cuisson, la totalité des
tubercules sont cuits. Les tranches par contre, sont cuites après 12 min. A ce temps
spécifique de cuisson, les tubercules cuits dans les solutions de citron et de tamarin
ont présenté un goût acide. De plus, les tubercules obtenus de ces deux modes de
cuisson ont montré un arrière goût amer à 25 min de cuisson. En définitive, les
tubercules obtenus par cuisson dans les solutions acides ont été moins acceptés par
127
IV.2.3-Conclusion partielle
des tranches alors que ce temps est de 15 min pour la cuisson des tubercules. Les
cuissons dans les solutions acides induisent des goûts acides et amers aux
tubercules, montrant les limites de leur utilisation pour la production des farines de
taro, matière première pour la préparation du «achu». La question que l’on se pose à
l’issue de ce travail est de savoir quelle est l’influence de ces différents modes de
cuisson sur les propriétés des pâtes. Est-ce que les différentes pâtes peuvent se
128
IV.3- Etude de l’influence du mode de cuisson des tubercules et du mode
la pâte de taro
mode de reconstitution de la pâte qui donne une pâte ayant des caractéristiques
protéines se situe entre 3,35 et 4,45%. Les valeurs des protéines obtenues dans
cette analyse sont inférieures à celles obtenues par Agbor-Egbe & Rickard (1990a)
et Njintang (2003) sur les variétés similaires de taro. Cette valeur faible de la teneur
129
Tableau 8: Composition chimique et propriétés physicochimiques des différentes
farines précuites de taro.
Echantillons Eau robinet Tranches Citron Tamarin
Protéines 3,52±0,37 4,45±0,45 3,62±0,5 3,35±0,5
(g/100g M.S)
Cendres (g/100g 4,57±0,09c 1,2±0,05a 1,55±0,3b 6,2±0,1d
M.S)
Sucres 17,71±0,48a 23,45±0,45bc 22,02±0,95b 25,37±0,48c
disponibles
(g/100g M.S)
Lipides (g/100g 1,58±0,2c 0,413±0,05b 0,26±0,04ab 0,263±0,012ab
M.S)
Teneur en eau 7,86±0,09ab 6,59±0,85a 7,09±0,02ab 7,88±0,12b
(g/100g M.S)
Amidons 7,40±0,63c 7,93±0,08c 4,51±0,4b 1,72±0,5a
résistants
(g/100g M.S)
Protéines 2,53±0,03c 1,95±0,02a 1,92±0,02a 2,49±0,001b
solubles (g/100g
M.S)
Sucres 5,05±0,39a 4,89±0,13a 8,09±0,39b 9,03±0,48b
réducteurs
(g/100g M.S)
Oxalates totaux 1,1±0,1ab 0,86±0,1a 1,4±0,2b 1,0±0,1a
(mg/100g M.S)
Les valeurs ayant les mêmes lettres en exposant sur la même ligne ne sont pas
130
La teneur en eau quant à elle varie significativement d’un traitement à un autre
avec la cuisson des tranches présentant la teneur en eau la plus faible. Les teneurs
en eau obtenues sont très faibles, ce qui est favorable à la conservation. La teneur
en eau faible obtenue dans le cas de la cuisson des tranches serait liée à la faible
relativement plus bas. L’explication la plus probable est la gélatinisation qui serait
plus faible dans ce traitement comparé à d’autres qui ont une quantité nécessaire
pendant la cuisson.
farines. La valeur la plus élevée est observée pour la cuisson du tubercule dans la
solution de tamarin (6,2 g/100g M.S) tandis que la valeur la plus faible est observée
dans la farine obtenue à partir des tranches. La valeur faible de la teneur en cendre
observée dans la farine obtenue à partir des tranches pourrait s’expliquer par un
transfert de minéraux de la pelure vers le tubercule. Cet effet serait d’autant plus
important que l’eau contient des minérauux comme dans le cas des cuisson en
présent travail sont supérieures à celles rapportées par Njintang (2003) sur le taro.
significative (p<0,05) d’un mode cuisson à un autre. La valeur la plus élevée (25,37
g/100g M.S) est observée dans la farine obtenue de la cuisson dans le tamarin
tandis que la valeur la plus faible (17,71 g/100g M.S) est observée dans la farine
obtenue par cuisson des tranches. Les valeurs élevées en sucres disponibles dans
fait que l’hydrolyse de l’amidon pendant la cuisson acide serait plus élevée tel qu’il a
131
été démontré au chapitre précédent à travers l’augmentation des sucres réducteurs.
que cette solution présente un goût sucré. Cette observation est confortée par les
travaux antérieurs (Soudy, 2002) qui ont montré une augmentation de la teneur en
sucres disponibles des tranches de taro suite au trempage dans une solution de
tamarin.
variations notables sont observées entre les traitements avec la cuisson dans l’eau
acides les plus faibles. Ceci s’expliquerait encore par l’acide qui attaquerait les
dans le tubercule de taro a été montré. Il est possible que ces lipides puissent jouer
En effet il a été observé une corrélation négative (r=-0,52 ; p<0,05) entre la teneur en
résistants dans la farine produite à partir des tranches serait due à l’hydratation faible
démontré que la gélatinisation de l’amidon a lieu lorsqu’un seuil d’humidité est atteint
L’effet hydrolytique de l’acide sur l’amidon est sans aucun doute l’augmentation
de lessivage qui pourrait survenir pendant la cuisson dans les solutions acides, on a
observé que les farines qui en résultent présentent le taux de sucres réducteurs le
132
plus élevé. Il va de soi que l’augmentation de la teneur en sucres réducteurs entraîne
sur la teneur en sucres réducteurs (p<0,05). La valeur la plus élevée (9,03 g/100g) a
été observée dans la farine produite à partir de la cuisson dans le tamarin. Tandis
que la valeur la plus faible (4,89 g/100g) a été observée dans la farine produite à
partir des tranches. Ces observations corroborent avec les analyses faites
précédemment sur les sucres disponibles. Toute fois ces valeurs restent supérieures
dans l’ensemble à celles obtenues par Njintang (2003). La présence des sucres
Whistler, 1997).
rapportées pour le taro (0,33-0,48 mg/100g matière fraîche) par Sefa-dedeh et Agyir-
Sackey (2004).
133
Tableau 9: Composition en quelques minéraux des différentes farines de taro.
M.S)
robinet
Les moyennes ayant les mêmes lettres en exposant sur la même ligne ne sont pas significativement différents au seuil de 5 %
134
Le tableau 9 présente la teneur en quelques minéraux des différentes farines
cuisson sur la teneur en éléments minéraux. Dans cette étude le Magnésium est le
minéral le plus abondant dans les farines, avec une teneur qui se situe entre 51,7 et
60,36mg/ 100g M.S tandis que l’aluminium est le minéral le moins représenté (0,7–
1,2mg/ 100g M.S). Il faut cependant relever que l’élément le plus abondant dans le
taro est le potassium qui n’a pas fait l’objet d’analyse dans le présent travail et dont
& Agyir-Sackey, 2004). Les analyses de variances ont montré en général une
ne varie pas significativement entre les différentes farines. Pour la quasi-totalité des
minéraux analysés, la cuisson dans le tamarin donne des farines possédant les
teneurs les plus élevées. Par exemple pour ce qui concerne Mg les valeurs les plus
élevées ont été observées dans les farines obtenues par cuisson dans le citron et le
tamarin alors que la valeur la plus faible a été observée dans la farine obtenue par
cuisson dans l’eau du robinet. Il avait déjà été observé que le traitement dans le
est donc très probable que ces minéraux représentent une fraction importante de
cendres dans le tamarin, ce qui aurait conduit par diffusion à une augmentation de
leurs teneurs dans les farines. De façon comparative, les teneurs en Ca, Mg, Na, Fe
comparativement à celles obtenues par Agbor-Egbe & Rickard (1990a) sur Colocasia
spp.
135
La Figure 19 représente l’isotherme de sorption des différentes farines. On
peut observer sur cette figure que les isothermes de sorption des farines de taro ont
montré des allures sigmoïdes typiques des formes des constituants alimentaires
(isotherme de type II) (Iglesias and Chirife, 1982; Samaniego-Esguerra et al, 1991).
La plupart des échantillons analysés ont montré une hystérésis entre la courbe
Plusieurs hypothèses ont été émises pour expliquer cette hystérésis. Al Hodali
remplir à cause de l’augmentation de l’humidité relative, pendant que les pores sont
de vapeur du liquide dans les capillaires, l’humidité entre dans les pores. Pour la
s'échapper que lorsque la pression d'air environnant devient plus basse que la
significatif du mode cuisson sur les paramètres avec la farine obtenue de la cuisson
résultat suggère que la farine obtenue à partir de la cuisson des tranches est plus
136
hygroscopique comparativement aux autres farines. Ceci s’explique par le fait que
reconstituées
farines. On peut y relever que la cuisson dans l’eau et à la vapeur donne des farines
les farines issues du traitement à l’eau de robinet se rattacherait aussi à la taille fine
de leurs particules. Car pour certains auteurs (Lam et Newton, 1992), en dessous
d’une certaine taille critique les particules ont tendance à se coller entre elles ou à
adhérer à la surface qui les supporte, probablement à cause des forces d’attraction
qui deviennent plus importantes par rapport à la pesanteur (Cheng et al., 1968). Les
différences observées dans l’écoulement des différentes farines traduisent ainsi les
Notamment nous avons montré au chapitre précédent que la cuisson dans les
Njintang et al., (2006) ont relevé la relation positive entre le taux de gélatinisation et
la densité des farines. Cela semble être le cas dans ce travail où les farines de degré
cohésion plus faible dans les traitements acides traduirait également la rupture des
137
0,5
0,4
Teneur en eau à l'équilibre
Eau robinet
Citron
Tamarin
0,3
(gH2O.g-1)
Tranche
0,2
0,1
0,0
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0
Aw
0,5
0,4
Teneur en eau à l'équilibre
0,3
(gH2O.g-1)
Eau robinet
0,2 Citron
Tranche
Tamarin
Modèle
0,1
0,0
0 5 10 15 20
Aw/(1-Aw)
138
50
Teneur en eau (gH2O/100g M.S)
40
Sorption
Desorption
30
20
10
0
0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0
aW
Figure 28: Isotherme de sorption et désorption de la farine obtenue par cuisson dans
l’eau du robinet.
139
Tableau 10: Quelques paramètres rhéologiques et de sorption des farines de taro
obtenues de différents modes de cuisson.
Type de cuisson
Paramètres Eau
Désorptio
0,66±0,01 0,52±0,00
0,89±0,01 0,89±0,01
Les moyennes sur la même ligne ayant les mêmes lettres en exposant ne sont pas
140
Les spectres infrarouges des différentes farines précuites de taro sont représentés
sur la figure 29. Des pics remarquables sont observés dans les environs de 1649,
1550, 1456, 1417, 1240, 1157, 1080, 1022, 929, 852, 763, 707, 667, 576 et 526 cm-1.
Une bande extrêmement faible est apparue à 1722cm-1. Selon Silverstein et al.
(1998), cette bande correspond aux groupements carboxyliques acides non ionisés
COOH. Il a été montré que les ions carboxyliques présentent une forte bande entre
1635 et 1600 cm-1, ce qui permet de distinguer les anions carboxylates des esters
qui eux, présentent une bande moyenne entre 1420 et 1300 cm-1. Les groupements
de l’acide carboxylique exhibent aussi des petites bandes aux alentours de 1440-
1210 cm-1. La présence de ces bandes peut être associée à la présence l’acide
uronique qui a été identifiée dans la structure des mucilages. Ces observations
confirment la nature glucidique des farines qui a déjà été rapportée par de nombreux
auteurs (Lin & Huang, 1993; Jiang & Ramsden, 1999; Njintang, 2003). En outre, il a
été montré que les bandes situées entre 1649cm-1 et 1550cm-1 correspondent aux
celles des protéines. Les bandes à 1047 et 1022 cm-1 sont connues comme étant
d’autant plus que le rapport des valeurs d'absorbance à 1047 et 1022 cm-1 varie de
obtenue par cuisson des tranches ont des faibles ratios (0,955) tandis que la farine
141
obtenue à partir de la cuisson dans l’eau du robinet a des valeurs les plus élevées
(0,973). Entre ces deux extrêmes se trouvent les traitements acides qu’on peut
encore visualiser sur les spectres infrarouges. Il est probable que le degré de
crystalinité de ces poudres soit lié à leur degré d’hydratation (leur teneur en eau), et
Eau robinet
1,8
Tamarin
Citron
1,6
Tranche
1,4
1,2
Unité d'absorbance
1,0
0,8
0,6
0,4
0,2
0,0
-0,2
4000 3000 2000 1000
142
Tableau 11: Effet de la cuisson sur des bandes sélectionnées et le rapport des
bandes déterminé par la spectroscopie infrarouge de transformée de Fourier (FTIR)
des farines de taro.
Les moyennes ayant les mêmes lettres en exposant sur la même colonne ne sont pas
rapports I1047/I1022, les résultats ont montré que la farine obtenue à partir de la
cuisson dans l’eau du robinet a une valeur de CAEa élevée (614g H2O/100 g M.S),
tandis que la farine obtenue par cuisson des tranches possède la valeur la plus faible
aptitude de la farine issue de la cuisson dans l’eau à fixer de l’eau. Comme nous
l’avons bien relevé plus haut, ceci serait la conséquence d’une plus grande
gélatinisation des amidons dans ce traitement. L’indice de solubilité (ISE) quant à lui
est plus élevée dans la farine obtenue par la cuisson des tranches comparativement
aux autres cuissons, avec une valeur de 22,14 g /100 g M.S. On se serait attendu,
143
indice de solubilité plus faible. En effet les travaux récents de Njintang et al., (2006)
Cette différence peut se justifier par la diffusion des molécules solubles (amylose) qui
traitement à la vapeur la valeur la plus faible. Trois cas de figures peuvent être
ou le tubercule a une teneur qui ne varie pas, ceci suppose qu’aucun échange n’a
lieu entre le tubercule et le milieu extérieur. Ceci peut être le cas pour les tranches
même si dans certaines conditions il a été montré que le chauffage induit des
dernière a une teneur en phénols plus élevée que le tubercule de taro. Ce cas est
teneur en phénols. Le dernier cas est celui où les phénols migrent de l’extérieur vers
l’intérieur du tubercule. A cet effet la teneur en phénols a été élevée dans la cuisson
liée à la pelure qui non seulement constitue une barrière à la sortie de composés,
mais aussi en est une source. Dans ce contexte cette pelure serait fragilisée par les
acides, notamment ceux du citron, conduisant ainsi à une baisse dans le traitement
144
observé une luminance (L) plus faible pour la farine issue tu traitement au tamarin,
même si globalement les farines ont des couleurs proches. Une corrélation positive
phénoliques, ce qui témoigne du rôle des composés phénoliques dans la couleur des
farines. Des résultats négatifs du trempage dans la solution de tamarin sur la couleur
des tranches de taro ont également été observés par Soudy (2000).
à ce titre que des corrélations significatives ont été observées entre d’une part l’ISE
(r=0,80), et la cohésivité (r=0,90). Toute fois, aucune corrélation entre la CAEa et ces
paramètres n’a été observée. Toutes ces propriétés sont aussi déterminantes pour
145
les caractéristiques des produits qui en dérivent. Ainsi des effets significatifs aussi
bien du mode de cuisson que du mode de reconstitution ont été observés sur les
caractéristiques texturales des pâtes de taro faites à partir des farines qui sont la
composante principales ont permis de présenter une vue d’ensemble des similitudes
et des différences entre les pâtes, et de ressortir des corrélations entre les propriétés
d’inertie tandis que la seconde composante principale (PC2) contribue pour 12%.
PC1 est corrélée négativement à la plupart des variables mesurées sauf la cohésivité
qui est elle corrélée à PC2. Le cercle de corrélation présenté à la figure 30 montre le
force de fracture, consistence et force d’adhésion. Ceci montre qu’en réalité sur les
elles seules d’exxpliquer près de 80% des variations observées dans les pâtes alors
que l’adhésivité permet d’expliquer environ 12% de variation des pâtes. Lorsque les
achus sont représentés dans ce système d’axe PC1xPC2, ils se regroupent en 3 lots
distincts (figure 31). Le premier constitué du achu traditionnel, S68H, S68O, T68O,
constitué de la pâte W75H présente une cohésivité et une dureté très faible, enfin les
autres pâtes présente une cohésivité faible. Au regard de cette structuration des
pâtes, on peut relever que les pâtes reconstituées à partir de n’importe quelle farine
146
se rapprochent de la pâte traditionnelle. Cette figure montre aussi que les pâtes de
teneur en eau 68% se déplacent vers la gauche de l’axe CP1 témoignant de leur
forte dureté. Ceci est évident et d’ailleurs démontré par de nombreux travaux
(Njintang et al., 2007, 2008), que plus une pâte est riche en eau moins elle est dure.
Cette dureté ne semble pas être une caractéristique primordiale pour le taro d’autant
plus que la teneur en eau du tubercule varie avec la saison, le temps de récolte et
même la variété. Toute fois cette étude montre que la dureté est le paramètre qui
varie le plus dans les conditions définies par ce travail. Parlant des conditions, la
cuisson sur la plaque donne des pâtes qui se déplacent vers la droite de l’axe CP1,
c'est-à-dire des pâtes de dureté faible. Ceci est aussi évident d’autant plus que la
cuisson sur la plaque chauffante entraîne d’autres chauffages de la pâte, et donc une
gélatinisation plus poussées tel qu’il a été démontré par Njintang (2003) dans sa
thèse. Selon cet auteur, les amidons dans les farines sont plus exposées à la
chaleur, gonflent plus sans contraintes texturale qui existe pour les amidons dans les
tubercules, et donc éclatent en cas d’absorption d’eau importante. Ceci n’est pas le
l’eau, reconstitué à 75% d’eau sur la plaque qui présente une cohésivité
particulièrement faible comparée à presque tous les autres qui ont une cohesivité
gommeuse, très peu cohésive. De cette étude il ressort en définitive que les
147
Figure 30: Coordonnée des descripteurs sur les axes F1-F2
Figure 20: Différents échantillons de achu sur les axes PC1 PC2 W, S, L et T
représentent les codes de cuisson dans l’eau, à la vapeur, dans le citron et dans le
tamarin respectivement; sur (H) ou hors (O) de la plaque chauffante. 68 et 75, sont
des teneurs en eau de reconstitution
148
Les paramètres de texture semblent être définis par les propriétés des farines,
et c’est à ce titre qu’une forte corrélation a été observée entre l’ISE et les paramètres
texturaux des pâtes. Plus précisément, l’ISE a montré une corrélation positive avec
p<0,01). Cette corrélation témoigne du lien qui existe entre le traitement utilisé et les
suffire pour dire que les objectifs ont été atteints. La perception du consommateur et
son acceptabilité restent les derniers paramètres qui comptent et à ce titre une étude
liés à la texture (Tableau 13). Les descripteurs ont été sélectionnés après discussion
avec les panélistes et en considérant seulement ceux cités par au moins deux des
de corrélation présenté à la figure 32. Cette figure montre comme dans l’analyse de
achus. La première qui représente 71% de variation est constituée de la plupart des
variables sauf fermeté et translucide qui sont quant à eux corrélés à la deuxième
descripteur dureté, comme cela avait été le cas dans les analyses instrumentales,
tient une part importante dans ces composantes et est significativement corrélée aux
149
autres paramètres de forces que sont, cohésion (r=0,73), élasticité (0,87), adhésivité
(r=1,00). La dureté est aussi corrélée aux autres paramètres notamment granuleux
(r=0,57), amertume (r=0,94), acidité (r=0,91), flaveur de taro (r=0,83), etc... Ces
corrélation.
150
Tableau 13: différents attributs générés à l’issu du profil sensoriel
Aspects Odeurs Flaveurs Textures
Amorphe Odeur du maïs Peu salée Pâteuse
Blanc brillant Odeur Manioc Un peu sucrée
fermentée
Blanc pâteux Pâte cuite Sucrée Gommeuse
Blanc sale Farine taro Filant Grumeuse
Blanc translucide salée Arrière goût sucré Pas lisse
gris Peu salée Un peu bon Bonne
Gris clair inodore Apre Moins sucrée
Gris fin Odeur du taro Peu sucrée Peu compact
Grisâtre dur Farine cuite Légèrement amer Lisse
Grisâtre mou Farineuse Taro Consistante
Grumeux Arrière goût acide Trop molle
Légèrement brun Taro cuit Moyennement
salée
Légèrement compact Légèrement Acre
sucrée
Légèrement Fade Visqueuse
granuleux
Légèrement lisse Gluante
Moyennement Compacte
sombre
Peu sombre Ferme
Rigueux Granuleuse
Très sombre Tendre
Vitreux Elastique
Brun Collante
compact Molle
Cristallin Dure
Ferme
Jaunâtre
Blanc laiteux
Blanc vitreux
Blanchâtre
Clair
Granuleux
Translucide
Blanc
Sombre
Blanc sombre
Brillant
Brillant gris
Gris foncé
Légèrement sombre
Grisâtre
Noir
Noirâtre
151
1
0,8 Fermete
Translucide
0,6
0,4
0,2
Cohesion
Durete
A cide
Adhesivete
0
Amer
Sucre
B lancheur
-0,2 Flaveur de taro
Elasticite
Granuleux
cuit
-0,4
-0,6
-0,8
-1
-1 -0,5 0 0,5 1
- - C P 1 ( 71 %) -- >
vers la droite de l’axe CP1, indiquant ainsi son caractère de dureté (et toutes les
variables qui lui sont corrélées) élevée. On peut aussi remarquer que la plupart des
pâtes s’alignent le long de l’axe CP2 montrant ainsi que les facteurs pris en compte
classes (tableau 14) dont les achus au centre des classes ont les caractéristiques
présentées sur la figure 33. On peut y relever que le achu traditionnel est seul dans
sa classe (classe2) et présente la particularité d’avoir les notes les plus élevées pour
tous les descripteurs. En revanche les autres achus montrent des caractéristiques
152
assez proches avec des différences nettes pour les descripteurs fermeté et
translucide, ces derniers étant élevés pour le achu classe 1 (très proche du
traditionnel).
2,5
R68F
2
1,5
V75F R75F
1
T75PV75P
T68P
V68F
0,5 C75P
0
C68F TRA D
C75F
-0,5 T68F
C68PT75F
-1
V68P
-1,5
R75P
-2
R68P
-2,5
-5 0 5 10 15
- - C P 1 ( 7 1 %) - - >
Figure 33: Différent échantillons de achu sur les axes CP1 et CP2, C, R, T, V,
représentent les codes de cuisson dans le citron, l’eau du robinet, tamarin, à la
vapeur respectivement; sur feu (F) ou sur paillasse (P). 68 et 75 sont des teneurs en
eau de reconstitution.
153
Blancheur
10,00
Elasticite Translucide
8,00
6,00
Adhesivete Flav taro cuit
4,00
2,00
Cohesion Amer
Granuleux Acide
Durete
Classe 1 (TRAD) Classe 2 (R68F) Classe 3 (R68P) Classe 4 (C68F)
Il apparaît donc clairement de ces études que le achu fait à partir des farines n’a pas
certainement pas dire que le achu reconstitué n’est pas intéressant d’autant plus que
les travaux antérieurs de Njintang et al. (2001) ont montré que les caractéristiques du
stockage, alors que tous ces achus sont bien acceptés par les consommateurs.
154
L’analyse sensorielle a révélé que l’acceptabilité des achu varie d’un traitement à un
autre avec le achu traditionnel montrant l’acceptabilité la plus élevée. Nous avons
Les scores des différents achus présentés sur la figure 35 permettent de voir la
spécificité du achu traditionnel qui est extrêmement aimé par le panel alors que les
améliorer la qualité des autres achus en éliminant les particules dures qui y sont
7,5
6
Note (/9)
4,5
1,5
0
T68F R68P R68F V75F V68F R75P V68P T75P V75P T75F T68P TRAD R75F C75F C68P C75P C68F
Achu
La présence de ces particules dures suggère que certains fragments n’ont pas cédé
au broyage, probablement par ce que le broyage n’était pas fin ou encore que le
seraient plus liées à la solution utilisée (tamarin et citron). Il est judicieux d’éviter la
155
cuisson dans les solutions acides, et de définir les meilleures conditions de séchage.
Il est très probable que les farines fines reconstituées à 75% d’eau donnent un achu
156
IV.3.3-Conclusion partielle
Le présent travail montre que les différents modes de préparation ont une
cuisson des tranches présente des valeurs les plus faibles en cendres, sucres
(valeurs des constantes d’oswin élevées). Par contre la farine obtenue par cuisson
dans l’eau du robinet est la plus dense et la plus cohésive. Le achu obtenu par
de la pâte traditionnelle. Mais l’analyse sensorielle a montré que toutes les pâtes
reconstituées étaient granuleuses tandis que celles issues de farines cuites dans les
solutions acides avaient des goûts acides ou amers. La présence des granules dans
les pâtes reconstituées suggère que ces particules ont durcis pendant le séchage du
les conditions favorables de séchage des tranches de taro pour obtenir une bonne
pâte de « achu ».
157
IV.4- Prédiction du degré favorable de séchage des tranches de taro par
l’oxydation des lipides ont été révélées comme des réactions majeures qui
Dans l’optique d’optimiser les conditions de séchage pour avoir une bonne qualité
l’acceptabilité de la poudre obtenue dans ces conditions de séchage. Le but ici est
taro.
jours et 20 jours de vieillissement. Cette figure montre que les valeurs de teneur en
eau après 10 jours et après 20 jours ne sont pas significativement différents. Ceci
l’humidité donnée. On peut également noter de ces courbes que entre les activités
de l’eau 0,07 et 0,33, les teneurs en eau des farines augmentent de manière quasi
linéaire pour atteindre la valeur de 7,2g H2O/100g M.S. Après cette période on
158
observe une phase de stabilité pendant laquelle l’augmentation de l’aw n’entraîne
pas une augmentation de la teneur en eau. Cette valeurs critique de 7,2 gH2O/100g
pourrait se justifier par le fait que pendant le séchage par lyophilisation, le produit est
théorique BET. L’équation du modèle est représentée sur la figure 38. L’exploitation
8,0
Stockage 10 jours
Stockage 20 jours
7,5
Teneur en eau (g H2O/100g M.S)
7,0
6,5
6,0
5,5
5,0
4,5
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
159
0,12
y = 0,1085x + 0,0417
0,1
R2 = 0,9918
0,08
aw/1-aw
0,06
0,04
0,02
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6
aw
Lorsque l’on trace la variation de la teneur en carbonyls avec l’activité de l’eau (figure
38), on se rend compte que la teneur en carbonyls est minimale pour aw=0,26, ce
détérioration liée à l’action des glucides est plus importante. Par contre à des
activités de l’eau élevées, l’action des lipides est plus importante. Ainsi, eu égard au
fait que la farine de taro est faible en lipide et très riche en glucide, sa conservation
se fera de manière plus aisée dans les activités de l’eau réduite. L’oxydation liée à
l’action des malonaldéhydes n’aura pas un grand impact sur la qualité biochimique
de la farine.
160
Les variations en carbonyls et malonaldéhydes montrent que les conditions de
ces valeurs, les teneurs en ces produits de dégradation des protéines, glucides et
Teneur en eau
8,0 Teneur en carbonyls 7,4
7,0 7,0
6,5 6,8
6,0 6,6
5,5 6,4
5,0 6,2
4,5 6,0
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
161
7,4 25
Teneur en carbonyls (Unité DO/100 g protéines)
Carbonyls
Malondialdehydes
7,0
23
6,8
22
6,6
21
6,4
20
6,2
6,0 19
0,0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
162
IV.4.2-Test d’acceptabilité de la farine de taro.
est plus accepté pour son aspect, sa flaveur et assez bien pour sa texture. Lorsque
tubercule de taro et l’aiment bien. 52,6% consomment le taro moins de 7 fois par
mois, 15,8% en consomment 7-10 fois par mois alors que 31,6% en consomment
plus de 10 fois par mois. Ces observations permettent de dire que le panel choisis
est habitué à ce tubercule. Pour ce qui est du achu, tous les panélistes connaissent
163
Tableau 15 : influence de la teneur en eau de fin de séchage sur l’acceptabilité du
achu.
Acceptabilité Acceptabilité
générale générale
Achu Aspect Couleur Texture Flaveur sans sauce avec sauce
5-6% 5,00±1,78 ab 4,92±1,04 ab 5,62±1,71c 3,54±1,66c 3,62±2,26 b 4,77±2,74 b
a a bc b b
7-8% 6,00±1,58 5,69±1,70 5,69±1,38 5,31±1,65 4,85±2,15 5,75±2,27b
Achu traditionnel 5,85±2,00 a 4,00±1,35b 6,92±1,93 ab 6,92±1,32a 6,73±1,36 a 7,69±1,38 a
10-11% 3,46±2,54 b 5,46±1,71 a 7,54±1,33a 4,92±2,06b 5,00±2,24 b 5,50±1,80 b
Les moyennes sur une même colonne, suivies d’une même lettre en puissance ne sont pas
164
Quand aux problèmes de préparation du achu, 84,2% pensent que le problème
majeur est lié à la pénibilité de la préparation, 10,5% pensent que c’est le temps
alors que 5,3% pensent à d’autres problèmes. Ces observations confortent encore
consommation.
Lorsque les farines ont été proposées aux consommateurs pour la préparation du
achu à partir de la farine et de la notice d’utilisation, plus des 3/4 ont reconnu n’avoir
aucun problème pour son utilisation (Figure 40A). Ce résultat permet de penser que
l’utilisation de la farine de taro par certains ménages sera facilitée par des séances
d’apprentissage. Des résultats sur l’acceptabilité du achu (Figure 40 B), il est apparu
que plus de la moitié aiment très bien le achu reconstitué alors que 47% l‘aiment
bien. Ce résultat obtenu d’un panel qui connaît et consomme fréquemment le achu
consommateurs est lié à la dénaturation de leur met qui représente un symbole. Mais
également parmi les plus réticents. Mais un problème majeur qui pourrait être
proposé par les consommateurs, à savoir 300-500 fcfa le sachet de 250 g. en effet
a été évalué un prix de revient de 2180 fcfa/kg soit environ 550 fcfa pour le sachet de
250 g (Azangue, 2007). Ce résultat montre que le pouvoir d’achat faible des
165
consommateurs est un point qui pourrait entraver le développement du marché de la
farine de taro.
90
78,94737 54
80 52,63158
53
70 52
60 Fréquences (%) 51
Frequences (%)
50
50
49
40
48 47,38842
30 47
21,05263
20 46
10 45
44
0
Oui Non Bon Très bon
Aucun problème Acceptabilité
A B
50 47,36842
94,73884
100 45 42,10526
90 40
80
Fréquences (%)
35
Fréquence (%)
70
30
60
25
50
40 20
30 15
20 10 5,26316 5,26316
10 5,26316 5
0 0
Oui Non 300 500 750 Autres
Prêt pour l'achat Prix psychologiques (FCFA)
C D
166
IV.4.3-Conclusion partielle
BET. A cette teneur en eau, la farine montre une bonne acceptabilité auprès des
167
IV.5-Etude des variations physicochimiques et rhéologiques de la farine
significative n’a été observée entre les différentes fractions de farines en ce qui
concerne la teneur en eau, les cendres et les glucides totaux. La teneur en eau est
farine <75µm a montré une teneur élevée en protéines (1,47±0,01%) tandis que la
fraction granulaire <250µm a montré une valeur faible (1,28±0,02%). Ces résultats
grosses particules. Des teneurs élevées en protéines ont également été observées
par Wang et Flores (1999) dans les fractions fines de farine de tortilla. D’autres
auteurs (Lamberts, De Bie et al., 2005) travaillant sur le riz ont reporté des variations
similaires des taux de protéines. Ces derniers auteurs ont conclu par ces
observations que les protéines ne sont pas distribuées de manière homogène dans
l’endosperme du riz. Toute fois, il n’existe pas une relation linéaire entre la teneur en
168
lipides et la fraction particulaire des farines. En effet les fractions <150µm possèdent
faut toutefois noter que la présence des lipides, à travers la formation des complexes
teneur en lipides. Ces résultats sont en accord avec ceux obtenus par Wang &
Flores (1999), qui ont montré que la teneur en amidons résistants de la farine de
en eau des farines, la courbe typique de variation est présentée à la figure 41.
169
Tableau 7 : Composition chimique des différentes farines de taro
Taille (µm)
75 150 250
Moyenne ± écartype; n=3 ; les valeurs sur une même ligne suivies d’une lettre en puissance ne sont pas
significativement différents au seuil p<0.05.
.
16
Teneur en eau (gH2O/100 g M.S)
14
12
10
0 1 2 3 4 5
170
On peut y noter que la variation de la teneur en eau avec le temps de stockage a une
allure hyperbolique avec une augmentation rapide durant les 2 premiers mois, suivie
stockage serait due au fait que ces farines ont été prégélatinisées avant le stockage,
ce qui la rend plus hydrophile. Il est évident que cette variation dérive de l’équilibre
d’échange (Hogan et al., 1968). Tous ces deux paramètres, k et t1/2, varient de façon
plus faible pour les farines non ensachées et laissées en température ambiante alors
qu’un effet inverse est observé avec t1/2. Cette variation opposée des deux
paramètres s’explique simplement par le fait que plus la vitesse d’absorption d’eau
est élevée, plus le temps pour atteindre la saturation est faible. Sur la base de ceci
171
Tableau18: Constantes cinétiques d’absorption de l’eau des différentes farines de
taro en fonction du stockage
Constantes
172
La variation de la capacité d’absorption d’eau réelle (CAEr) des farines, pendant le
stockage, est représentée sur la figure 42. La courbe est d’allure gaussienne avec un
maximum d’absorption entre le 2ème et le 3ème mois (figure 42). Après cette période,
on note une baisse totale de CAEr. Comme dans le cas de la teneur en eau des
farines, les farines ayant de petites particules (75 µm) absorbent beaucoup d’eau
similaires ont été observées pour ce qui concerne l’indice de solubilité dans l’eau
(ISE). Des variations similaires de la CAEa et de l’ISE avec la taille particulaire ont
été obtenus par Hogan et al., (1968), qui ont expliqué ce phénomène par
stockage. Elle indique que la formation des amidons résistants augmente en fonction
du temps de stockage avec des valeurs systématiquement élevées pour les grandes
fractions particulaires. Cette élévation est accentuée dans le cas des farines SOBAT
(2,05±0,134 mois-1) que dans le cas des farines SSBRT et SSBAT (0,223±0,04 et
0,389±0,2 mois-1). Mais toute fois, la valeur élevée en amidons résistants a été
observée dans la farine SOBAT (5,78±0,15 g/100 g M.S). Cette valeur élevée serait
auteurs Asp, (1995); Englyst & Hudson, (1996); Englyst, Kingman, & Cummings,
(1992); Goni et al., (1996); Siljestrom et al., (1989); Muir & O’Dea, (1992) sur la
farine du blé, les céréales du petit déjeuné, le riz précuit, la farine composé de blé et
173
1000
250µm
800 150 µm
75 µm
CAEr (gH2O/100g M.S)
600
400
200
0
0 1 2 3 4 5
1200
250 µm
1000 150 µm
75 µm
CAEr (gH2O/100g M.S)
800
600
400
200
0 1 2 3 4 5
174
1000
900 250 µm
150 µm
800 75 µm
CAEr (gH2O/100g M.S)
700
600
500
400
300
200
0 1 2 3 4 5
175
7
Amidons resistants (g/100g M.S)
2
0 1 2 3 4 5
176
Plusieurs facteurs influencent la transformation des amidons digestibles en amidons
résistants. Les facteurs les plus importants sont : la source de l’amidon, la structure
que les protéines, les lipides et les fibres alimentaires (Annison & Topping, 1994;
Muir & O’Dea, 1992; Siljestrom et al., 1989). Les teneurs en amidons résistants
digestion enzymatique (Annison & Topping, 1994). Ainsi donc, il serait possible que
formation des amidons rétrogradés. Ceci aurait une implication directe sur l’indice
valeur bleue (IVB). La variation de l’indice valeur bleue est représentée sur la figure
44 L’allure des courbes montre une baisse de l’IVB pendant les deux premiers mois
de stockage pour toutes les farines. Cette baisse est intense (320% DO/100 g) pour
les farines ayant des grandes tailles (150 et 250µm) et modérée pour les petites
tailles (75µm). Des corrélations (R=0,82; p<0,005) ont été établit d’une part entre
l’IVB et la taille des particules de farine et d’autre part entre l’IVB et le temps de
(R=0,59, p<0,05) a été établit entre l’IVB et les amidons résistants. Ceci est en
accord avec les résultats obtenus par Njintang & Mbofung (2003) sur la farine de
taro.
177
480
460 75 µm
Indice Valeur bleue (% DO/100g M.S)
150 µm
250 µm
440
420
400
380
360
340
320
300
0 1 2 3 4 5
480
460
Indice Valeur Bleu (% DO/100g M.S)
75 µm
440 150 µm
250 µm
420
400
380
360
340
320
300
0 1 2 3 4 5
178
460
Indice Valeur Bleue (%DO/100g M.S)
440
420
400
75 µm
380
150 µm
250 µm
360
0 1 2 3 4 5
Figure 44: Variation de l’indice valeur bleue en fonction du temps de stockage (A-
non scellé et stocké à la température ambiante (SOBAT) ; B- sachet en polyéthylène
scellé et stocké à la température ambiante (SSBAT); C-sachet en polyéthylène scellé
et stocké dans un réfrigérateur à 4°C (SSBRT).
179
La teneur en sucres réducteurs est en général élevée à la fin de la période de
stockage (5mois) pour toutes les farines. La figure 45 montre l’allure de la variation
des sucres réducteurs en fonction du temps de stockage. Ces résultats montrent une
influence de la taille des particules sur la teneur en sucres réducteurs (p<0,05). Les
farines de petite taille (75 µm) ont une teneur élevée comparativement à celles de
grandes tailles (250 µm). Cette observation suggère que les farines ayant les petites
entraînée l’hydrolyse des longues chaînes de sucre. Shaller (1978) a observé des
SOBAT a montré une augmentation de l’ordre de 20%. Ceci signifie que les farines
sucres réducteurs est inférieur à celui obtenu par Rasiklal et al., (1970). Ces auteurs
ont montré une augmentation de l’ordre de 18% après 4 mois de stockage des
farines de blé à 23, 30 et 37°C. Par ailleurs le rôle des sucres réducteurs étant
couleur des farines mesurée en utilisant l’espace L*a*b ont été représenté sur les
figures 46 et 47.
180
20
75 µm
18
150 µm
Sucres réducteurs (g/100g M.S)
250 µm
16
14
12
10
6
0 1 2 3 4 5
16
Sucres réducteurs (g/100g M.S)
14
75 µm
150 µm
250 µm
12
10
6
0 1 2 3 4 5
181
10,5
10,0
Sucres réducteurs (g/100g M.S)
75 µm
9,5 150 µm
250 µm
9,0
8,5
8,0
7,5
7,0
0 1 2 3 4 5
182
La différence entre les couleurs des farines est significative (p<0,05). Les
valeurs des paramètres L* décroisent avec le temps de stockage. Cette baisse est
été observée entre le paramètre a* et les sucres réducteurs. Les sucres réducteurs
et les amines libres sont des éléments importants lors des phénomènes de
brunissement. En faite, ces résultats sont en accords avec ceux obtenus par Jamin &
Flores (1998), qui ont montré l’augmentation du paramètres a* avec celui des sucres
cours du stockage
Les caractéristiques physiques des farines ont été ont été évalués par
de stockage, la valeur la plus élevée est observée pour les échantillons stockés
pendant le premier mois, tandis que les valeurs les plus faibles sont observées dans
183
l’échantillon stocké pendant 5 mois. Pour la taille des particules on observe une
variation significative la valeur la plus élevée (18°) a été obtenue dans les farines à
250µm, tandis que la valeur la plus faible (17,69°) a été observée dans les farines qui
possèdent des petites tailles (75µm). Dans le cas du mode de stockage, il existe une
troisième mois de stockage. Ce qui nous a fait penser que les farines de taro ont des
mode de stockage et du temps de stockage. Les valeurs les plus élevées (26,07)
sont observées pour des farines ayant 75 µm stockées et non scellées, tandis que
les valeurs les plus faibles sont observées dans les particules de grosse taille (250
µm). Ces observations sont similaires aussi bien pour les farines scellées et stockées
à l’air ambiante que dans le réfrigérateur. Ces observations nous laissent penser que
(Fig. 49 a, b, c). Cette observation pourrait s’expliquer par le fait qu’au cours du
stockage, les farines absorbent de l’eau et leurs particules gagnent en volume. À cet
effet, une corrélation (R=0,65, p<0,05) a été établit entre la teneur en eau et la
cohésion des farines. Ce phénomène est similaire à celui observé par Richefeu
(2005) qui, en travaillant sur les matériaux granulaires a montré une augmentation de
184
94
92
75 µm
90 150 µm
250 µm
88
L*
86
84
82
80
0 1 2 3 4 5
91
90
75 µm
150 µm
89 250 µm
88
L*
87
86
85
84
83
0 1 2 3 4 5
185
93
92 75 µm
150 µm
250 µm
91
90
L*
89
88
87
86
85
0 1 2 3 4 5
186
0,6
0,4
0,2 75 µm
150 µm
0,0 250 µm
-0,2
a*
-0,4
-0,6
-0,8
-1,0
-1,2
-1,4
0 1 2 3 4 5
1,5
1,0 75 µm
150 µm
250 µm
0,5
a*
0,0
-0,5
-1,0
-1,5
0 1 2 3 4 5
187
0,8
0,6
75 µm
0,4 150 µm
250 µm
0,2
a*
0,0
-0,2
-0,4
-0,6
0 1 2 3 4 5
Le profil textural des pâtes est caractérisé par une courbe ayant deux aires
la pâte. Ainsi donc, Les figures 50 (a, b, c) montrent que la valeur de dureté la plus
élevée (3,03N) a été observé dans les farines de 250µm. En général la dureté de
baisse commence faiblement les trois premiers mois et s’accentue au-delà de cette
faible dureté. Cette transformation est intense dans les pâtes produites à partir de la
188
farine SOBAT comparativement à celles issues de la farine SSBAT. Rahman & Al-
Farsi (2005) qui ont travaillé sur les farines des dates, ont eu à obtenir des résultants
similaires. Bien que la pâte du taro n’ait pas une structure rigide, il serait plus
à être avalée. Cette structure est le gumminess (Figure 51a, b, c). Ainsi donc, la
valeur la plus élevée en gumminess (2,788N) a été observé dans les pâtes produites
à l’aide des farines à 250µm. Tandis que la valeur la plus faible (1,377N) a été
reconstituées où la valeur la plus élevée est de -155,3 N.s (250µm). Il a été aussi
observé que la taille des particules n’avait aucune influence sur l’adhésivité. Les
pendant le stockage. En effet il a été montré qu’au cours du stockage les grosses
189
250 µm
150 µm
17,9 75 µm
75 µm
150 µm
17,8
17,7
17,7
17,6 17,6
17,5
17,5
17,4
0 1 2 3 4 5
0 1 2 3 4 5
18,1 75 µm
150 µm
250 µm
Angle de repos (°)
18,0
17,9
17,8
17,7
17,6
0 1 2 3 4 5
91,0
90,8 75 µm
250 µm
90,6 150 µm
Cohesion (%)
90,4
90,2
90,0
89,8
89,6
89,4
89,2
0 1 2 3 4 5
190
90,6
91,0
90,4
90,5
75 µm 90,2
150 µm 75 µm
250 µm 150 µm
Cohesion (%)
90,0 90,0
250 µm
Cohesion (%)
89,8
89,5
89,6
89,0
89,4
88,5
89,2
88,0 89,0
0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5
Figure 49 (A, B, C): Variation de la cohésion des farines SOBAT, SSBAT et SSBRT
pendant le stockage respectivement.
3,2 3,4
75 µm
75 µm
150 µm
3,2 150 µm
3,0 250 µm
250 µm
3,0
2,8
2,8
Dureté (N)
Dureté (N)
2,6
2,6
2,4
2,4
2,2
2,2
2,0 2,0
1,8 1,8
0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5
3,4
75 µm
3,2
150 µm
250 µm
3,0
2,8
Dureté (N)
2,6
2,4
2,2
2,0
1,8
0 1 2 3 4 5
Figure 50 (A, B, C): Variation de la dureté des pâtes issues des farines SOBAT,
SSBAT et SSBRT pendant le stockage respectivement.
191
3,2
75 µm
150 µm 3,2
3,0
250 µm
75 µm
3,0
2,8 150 µm
250 µm
2,8
2,6
Gumminess (N)
2,6
Gumminess (N)
2,4 2,4
2,2 2,2
2,0
2,0
1,8
1,8
1,6
1,6
1,4
1,4 1,2
0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5
3,0
2,8 75 µm
150 µm
250 µm
2,6
2,4
Gumminess (N)
2,2
2,0
1,8
1,6
1,4
1,2
0 1 2 3 4 5
Figure 51 (A, B, C): Variation du gumminess des pâtes issues des farines SOBAT,
SSBAT et SSBRT pendant le stockage respectivement.
-130 -125
75 µm
75 µm -130 150 µm
-135
150 µm 250 µm
250 µm
-135
-140
Adhésiveté (N.s)
Adhésiveté (N.s)
-140
-145
-145
-150
-150
-155
-155
-160 -160
0 1 2 3 4 5 0 1 2 3 4 5
192
-130
75 µm
150 µm
-135
250 µm
Adhésiveté (N.s)
-140
-145
-150
-155
0 1 2 3 4 5
Figure 52 (A, B, C): Variation de l’adhésivité des pâtes issues des farines SOBAT,
SSBAT et SSBRT pendant le stockage respectivement.
Toute fois, contrairement à ces résultats, Njintang, Mbofung & Kesteloot (2007) ont
baissait.
IV.5.4-Conclusion partielle
rhéologiques des farines et des pâtes. L’étude a montré que pendant les 5 mois de
stockage, les variations de la teneur en eau des farines ont été observées. En plus, il
d’eau et l’indice de solubilité dans l’eau augmentent les trois premiers mois puis
décroissent par la suite. La couleur des farines aussi varie. La luminance (L*) décroît
tandis que les paramètres a* et b* croissent. L’angle de repos augmente alors que la
temps de stockage. La valeur la plus élevée du gumminess a été observée dans les
pâtes à grosses particules. L’adhésivité la plus élevée a été notée pour la pâte
193
V- CONCLUSION GÉNÉRALE
Les résultats obtenus dans le présent travail ont montré que les farines et
thermiques et rhéologiques. L’étude a montré que les farines et amidons de taro ont
une teneur faible en protéine et lipide. La taille des granules d’amidon (<5 µm) varie
entre les variétés. Ces analyses ont permis de sélectionner la variété Ibo coco
protéines solubles ont une influence négative sur la dureté des tubercules. La
cuisson dans les solutions acides induit des goûts amères et acides. Les farines
issues des cuissons dans les solutions de citron et de tamarin ne sont pas
appréciées à cause de leur arrière goût. Ceci permet de choisir la cuisson dans l’eau
de robinet comme meilleur mode de cuisson et les différents temps de cuisson sont
de 15 min dans les cuisson dans les solution et 12 min pour la cuisson par la vapeur.
Dans les différentes farines, l’analyse des minéraux a montré que le magnésium est
l’élément le plus abondant. Tous les échantillons analysés montrent une légère
194
structurale de granules d’amidon est significativement influencé par le mode de
toute fois, l’analyse sensorielle a montré que toutes les farines reconstituées étaient
augmentent les trois premiers mois puis décroissent par la suite. La couleur des
farines aussi varie. La luminance (L*) décroît tandis que les paramètres a* et b*
plus élevée du gumminess a été observée dans les pâtes à grosses particules.
conservation de la farine passe par le choix de la variété Ibo coco. Cette variété doit
être cuite pendant 15 min dans l’eau du robinet, pelé puis séchée jusqu’à obtention
d’une teneur en eau de fin de séchage comprise entre 7 et 8%. Les farines doivent
être fine (75 et 150 µm) et conservées à 4°C dans les sachets scellés pendant 4 à 5
mois.
195
PERSPECTIVES
Enfin il serait nécessaire de faire une production des farines aux activités en
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OPTIMISATION DES PARAMÈTRES DE PRODUCTION ET DE CONSERVATION DE
LA FARINE DE TARO (Colocasia esculenta)
RESUME
ABSTRACT
212