Math Ellipse
Math Ellipse
Math Ellipse
TSI
Nicolas Nguyen
Walter Damin
Mathieu Fontes
1re année
1 année
re Christophe Jan
Layla Pharamond
P R É P A S S C I E N C E S P R É PAS
SCI EN CES P R É P A S S C I E N C E S
COLLECTION DIRIGÉE PAR BERTR AND HAUCHECORNE
Les ouvrages de la collection PRÉPAS SCIENCES sont le Nouveau programme
MATHS
complément indispensable à la réussite en CPGE scientifiques. Ils
ont été conçus et rédigés par des professeurs enseignant en CPGE
scientifiques dans différents lycées de notre pays. Leur contenu a été
discuté et pensé avec soin pour permettre la meilleure adéquation avec les
attentes et les besoins des étudiants en classes préparatoires scientifiques.
MATHS
Pour intégrer, il faut assimiler le cours, en connaître les points fondamentaux et
savoir le mettre en application dans des exercices ou des problèmes souvent ardus.
Cette collection est conçue pour répondre à ces difficultés. Dans chaque chapitre,
correspondant à peu près à une semaine de cours, le lecteur trouvera :
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9782340-002166_COUV.indd 1 23/10/2014 11:03
PRÉPAS SCIENCES
collection dirigée par Bertrand Hauchecorne
Mathématiques
re
TSI - 1 année
nouveau programme
Walter DAMIN
Professeur au lycée Pierre-Paul Riquet
(Saint-Orens de Gameville)
Mathieu FONTES
Professeur au lycée Louis Barthou (Pau)
Christophe JAN
Professeur au lycée Claude Fauriel (Saint-Étienne)
Layla PHARAMOND
Professeur au lycée Jean-Antoine Chaptal (Saint-Brieuc)
Les macros de cet ouvrage ont été réalisées par Nicolas Nguyen en Latex.
ISBN 9782340-002166
©Ellipses Édition Marketing S.A., 2014
32, rue Bargue 75740 Paris cedex 15
Bertrand Hauchecorne
Premier semestre
Et plus si affinités…
ZAppliquer une récurrence forte.
ZRaisonner par analyse-synthèse.
P Q non P P et Q P ou Q P ⇒ Q P ⇔Q
V V F V V V V
V F F F V F F
F V V F V V F
F F V F F V V
LOGIQUE ET RAISONNEMENTS 5
(P ⇒ Q) ⇐⇒ (non Q ⇒ non P )
Quantificateurs
Soit P (x) une propriété dépendant d’un paramètre x, où x est un élément d’un ensemble E.
Définition : Quantificateur universel —. On écrit :
∀x ∈ E, P (x)
pour signifier que la propriété P (x) est vraie pour tous les éléments x de E.
Vocabulaire : le symbole ∀ est appelé quantificateur universel et se lit quel que soit .
Définition : Quantificateur existentiel —. On écrit :
∃x ∈ E, P (x)
pour signifier que la propriété P (x) est vraie pour au moins un élément x de E.
Vocabulaire : le symbole ∃ est appelé quantificateur existentiel et se lit il existe .
Remarque : attention, l’ordre des quantificateurs est très important. Lorsque plusieurs quantifi-
cateurs apparaissent dans une proposition, on ne peut pas intervertir leur ordre sans changer (en
général) le sens de la proposition. Pour s’en convaincre, on pourra consulter le Vrai/Faux.
6 CHAPITRE 1
Théorème 1.4.— Propriété fondamentale de N —. Toute partie non vide de N admet un plus
petit élément.
Théorème 1.7.— Principe de récurrence forte (ou récurrence avec prédécesseurs) —. Soit
P(n) une proposition dépendant de n ∈ N, et n0 ∈ N. Si
• la proposition P(n0 ) est vraie,
• pour tout entier n ≥ n0 , P(n0 ) et P(n0 + 1) et · · · et P(n) implique P(n + 1) ;
LOGIQUE ET RAISONNEMENTS 7
Exemple : montrer qu’il n’existe pas d’entier naturel supérieur à tous les autres.
Nous allons démontrer cette proposition en raisonnant par l’absurde. Pour cela, on suppose qu’il
existe un entier naturel N0 supérieur à tous les autres. On a alors, pour tout n ∈ N, n ≤ N0 . La
relation est donc vraie pour l’entier n = N0 + 1, donc N0 + 1 ≤ N0 ; d’où 1 ≤ 0, ce qui est faux !
Par conséquent, il n’existe pas d’entier naturel supérieur à tous les autres.
8 CHAPITRE 1
Ainsi, pour montrer que l’implication P ⇒ Q est vraie, on peut prouver que l’implication
non Q ⇒ non P est vraie. En pratique, on suppose donc que non Q est vraie et on montre
que non P est vraie.
Exemple : soit n un entier naturel. Montrer que, si n2 est pair, alors n est pair.
La proposition à démontrer s’écrit : n2 est pair ⇒ n est pair . Nous allons raisonner par
contraposition en démontrant la proposition (équivalente) : n n’est pas pair ⇒ n2 n’est pas
pair , c’est-à-dire n est impair ⇒ n2 est impair . Considérons un entier impair n : il existe
donc k ∈ N tel que n = 2k + 1. On a alors n2 = (2k + 1)2 = 4k 2 + 4k + 1, ce qui s’écrit aussi
n2 = 2p+1, où p = 2k 2 +2k. Par conséquent, n2 est un entier impair, ce qui démontre l’implication :
si n est impair, alors n2 est impair. Par contraposition, nous avons donc montré l’implication : si
n2 est pair, alors n est pair.
LOGIQUE ET RAISONNEMENTS 9
Exemple : on pose f (x) = mx + 1. Montrer que f garde un signe constant sur R si et seulement
si m = 0. Nous allons prouver cette équivalence en raisonnant par double implication.
• ⇒ Si m = 0, f est constante et égale à 1, elle garde donc un signe constant (positif) sur R.
• ⇐ Réciproquement, montrons que, si f garde un signe constant sur R, alors m = 0. Pour cela,
on raisonne par contraposée en supposant que m
= 0. On a alors :
1
f (x) = m x + ,
m
et f change de signe en − m1
(du signe de m pour x > − m
1
, du signe de −m pour x < − m 1
). Ainsi,
si m
= 0, f change de signe sur R.
Nous avons montré les deux implications. Ainsi, f garde un signe constant sur R si et seulement
si m = 0.
√
Exemple : résoudre dans R l’équation 2x = x2 + 1.
On va raisonner par double implication.
• Si x est solution de l’équation, alors (2x)2 = x2 + 1, soit 4x2 = x2 + 1, d’où 3x2 = 1. On obtient
donc x = √13 ou x = − √13 .
10 CHAPITRE 1
√
Exemple : résoudre dans R l’équation 2x = x2 + 1.
Pour x < 0, l’équation n’a pas de solution (un nombre strictement négatif ne peut pas être égal à
une racine carrée). Pour x ≥ 0, on a :
2x = x2 + 1 ⇐⇒ (2x)2 = ( x2 + 1)2 (car 2x et x2 + 1 sont positifs)
⇐⇒ 4x2 = x2 + 1
1
⇐⇒ x2 =
3
1
⇐⇒ x = √ (car x est positif)
3
Ainsi, l’unique solution de l’équation est √1 .
3
Utiliser un contre-exemple
Exemple : la proposition tout entier naturel est somme de trois carrés est-elle vraie ?
On peut facilement vérifier que cette proposition est vraie pour tout entier n ∈ {0, · · · , 6}. Par
exemple, 0 = 02 +02 +02 et 5 = 22 +12 +02 . En revanche, la proposition est fausse pour n = 7. Sinon,
on pourrait écrire 7 = a2 + b2 + c7 , avec nécessairement a, b, c ∈ {0, · · · , 2} (puisque 32 = 9). Mais,
avec trois des carrés 02 , 12 et 22 , il est impossible de former 7. Ainsi, 7 constitue un contre-exemple
et la proposition énoncée est donc fausse.
LOGIQUE ET RAISONNEMENTS 11
Exemple : montrer que toute fonction de R dans R est la somme d’une fonction paire et d’une
fonction impaire.
Nous allons raisonner par analyse-synthèse. Soit f une fonction de R dans R.
Analyse. On suppose le problème résolu, c’est-à-dire qu’il existe deux fonctions g et h de R dans
R, avec g paire et h impaire telles que f = g + h :
∀x ∈ R, f (x) = g(x) + h(x)
Comme g est paire et h impaire, on a :
∀x ∈ R, f (−x) = g(x) − h(x)
f (x) + f (−x)
En sommant les deux égalités précédentes, on en déduit que g(x) = .
2
f (x) − f (−x)
De même, en retranchant ces deux égalités, il vient h(x) = .
2
Ainsi, s’il existe deux fonctions solutions du problème, alors ce sont nécessairement les fonctions g
et h ci-dessus.
Synthèse. Nous allons vérifier que g et h sont bien solutions du problème.
• La fonction g est paire puisque :
f (−x) + f (x)
∀x ∈ R, g(−x) = = g(x).
2
• La fonction h est paire puisque :
f (−x) − f (x) f (x) − f (−x)
∀x ∈ R, h(−x) = =− = −h(x).
2 2
• Enfin, on a f = g + h. En effet :
f (x) + f (−x) f (x) − f (−x) 2f (x)
∀x ∈ R, g(x) + h(x) = + = = f (x).
2 2 2
Par conséquent, nous avons démontré par analyse-synthèse qu’il existe un unique couple (g, h),
avec g paire et h impaire tel que f = g + h.
12 CHAPITRE 1
1×(1+1)
• P(1) est vraie puisque 1 = 2 .
n(n+1)
• On suppose que P(n) est vraie à un rang n ≥ 1 fixé, c’est-à-dire que 1 + 2 + · · · + n = 2 .
On déduit de cette hypothèse de récurrence que :
n(n + 1)
1 + 2 + · · · + n + n + 1 = (1 + 2 + · · · + n) + n + 1 = +n+1
2
n (n + 1)(n + 2)
= (n + 1) +1 = ,
2 2
ce qui démontre P(n + 1). Par récurrence, la proposition P(n) est vérifiée pour tout entier n ≥ 1.
P(n) : 1 × 1! + 2 × 2! + · · · + n × n! = (n + 1)! − 1 .
1 × 1! + 2 × 2! + · · · + n × n! = (n + 1)! − 1.
1 × 1! + · · · + (n + 1) × (n + 1)! = 1 × 1! + 2 × 2! + · · · + n × n! + (n + 1) × (n + 1)!
= (n + 1)! − 1 + (n + 1)(n + 1)! = (n + 1)![1 + n + 1] − 1
= (n + 2)(n + 1)! − 1 = (n + 2)! − 1.
Cela démontre P(n + 1). Par récurrence, la proposition P(n) est vérifiée pour tout entier n ≥ 1.
LOGIQUE ET RAISONNEMENTS 13
Exemple : soit (un ) la suite définie par u0 = 1, u1 = −5 et, pour tout n ∈ N, un+2 = 5un+1 − 6un.
Montrer que :
∀n ∈ N, un = 4 × 2n+1 − 7 × 3n .
On effectue une récurrence double en introduisant, pour n ∈ N, la proposition
P(n) : un = 4 × 2n+1 − 7 × 3n .
ce qui démontre que P(n + 2) est vraie. Par récurrence double, P(n) est vraie pour tout n ∈ N.
14 CHAPITRE 1
LOGIQUE ET RAISONNEMENTS 15
1. ∀x < 2, x2 < 4
2. ∀x ∈ R, x2 = 4 ⇔ x = 2
3. Pour tout n ∈ N, n(n + 1) est pair.
4. La négation de la fonction f est croissante sur R est la
fonction f est décroissante sur R .
5. La négation de la nuit, tous les chats sont gris est le jour,
aucun chat n’est gris
6. La réciproque de la nuit, tous les chats sont gris est quand
tous les chats sont gris, il fait nuit
7. La contraposée de la nuit, tous les chats sont gris est
quand tous les chats sont gris, il fait jour .
8. ∀x ∈ R, ∃n ∈ Z, x ≤ n
9. ∃n ∈ Z, ∀x ∈ R, x ≤ n
10. Pour tout n ∈ N∗ , 2n−1 ≥ n + 1.
16 CHAPITRE 1
Exercice 1.3 : Soit (un )n∈N une suite de nombres réels et f une fonction de R dans R. Écrire avec
des quantificateurs chacune des propositions suivantes.
1. La suite (un ) est majorée par 4.
2. La suite (un ) est majorée.
3. La suite (un ) n’est pas majorée.
4. La suite (un ) est bornée.
5. La suite (un ) est croissante.
6. La suite (un ) est constante.
7. La fonction f est la fonction nulle.
8. La fonction f s’annule.
9. La fonction f est croissante.
10. La fonction f admet un maximum.
Exercice 1.4 : Soit I un intervalle de R et f une fonction de I dans R. Traduire par une phrase
chacune des propositions suivantes.
1. ∀x ∈ I, f (x)
= 0
2. ∃x ∈ I, ∃y ∈ I, f (x)
= f (y)
3. ∀x ∈ I, f (x) = 0 ⇒ x = 0
4. ∀y ∈ R, ∃x ∈ I, f (x) = y
5. ∀x ∈ I, ∀y ∈ I, f (x) = f (y) ⇒ x = y
Modes de raisonnement
Exercice 1.5 : Montrer que, pour tout x ∈ R, |x − 1| ≤ x2 − x + 1.
LOGIQUE ET RAISONNEMENTS 17
Exercice 1.12** : Montrer que l’ensemble des nombres premiers est infini.
Récurrences
Exercice 1.13 : Sommes des carrés, des cubes. Pour n ∈ N∗ , démontrer que :
n(n + 1)(2n + 1)
1. 12 + 22 + · · · + n2 =
6
n2 (n + 1)2
2. 1 + 2 + · · · + n =
3 3 3
4
un + un+2
∀n ∈ N, un+1 = .
2
On pose r = u1 − u0 . Montrer que, pour tout n ∈ N, un = u0 + nr. Que peut-on dire de (un ) ?
18 CHAPITRE 1
Démontrer que :
∀n ∈ N, un = 2 cos(nx).
Exercice 1.17** : Montrer que, pour tout entier n ∈ N∗ , il existe p, q ∈ N tels que n = 2p (2q + 1).
Exercice 1.18* : Suite de Fibonacci. Soit (un )n∈N la suite réelle définie par u0 = 1, u1 = 1 et :
Indications
Ex. 1.9
Raisonnement par l’absurde !
Ex. 1.10
Raisonner par analyse-synthèse.
Ex. 1.11
Dans la partie analyse de l’analyse-synthèse, on commencera par montrer que f (0) = 1.
Ex. 1.12
Raisonner par l’absurde en supposant que cet ensemble P est fini et, si l’on note P = {p1 , · · · , pk },
considérer l’entier N = p1 × · · · × pk + 1.
Ex. 1.14
Pour la deuxième question, comment traduit-on le fait qu’un entier est divisible par un autre ?
Ex. 1.17
On pourra appliquer une récurrence forte.
LOGIQUE ET RAISONNEMENTS 19
1. C’est évidemment faux ! Par exemple, −3 < 2 mais (−3)2 > 4 (méthode 1.9).
2. Les solutions de l’équation x2 = 4 sont 2 et −2. L’équivalence correcte est :
x2 = 4 ⇔ (x = 2 ou x = −2).
20 CHAPITRE 1
∀M ∈ R, ∃n ∈ N, un > M
LOGIQUE ET RAISONNEMENTS 21
∃C ∈ R, ∀n ∈ N, |un | ≤ C
5. ∀n ∈ N, un+1 ≥ un
6. ∃C ∈ R, ∀n ∈ N, un = C
7. ∀x ∈ R, f (x) = 0
8. ∃x ∈ R, f (x) = 0
9. ∀x ∈ R, ∀x ∈ R, x ≥ x ⇒ f (x) ≥ f (x ).
f admet son 10. ∃a ∈ R, ∀x ∈ R, f (x) ≤ f (a)
maximum en a
Exercice 1.4
1. La fonction f ne s’annule pas sur I.
2. La fonction f prend au moins deux valeurs différentes sur I. Autrement
dit, f n’est pas constante sur I.
3. Si la fonction f s’annule, alors c’est forcément en 0. Autrement dit, f ne
On dit que f est
peut s’annuler qu’en 0 (mais elle ne s’y annule pas nécessairement).
surjective pour 4, 4. La fonction f prend toutes les valeurs réelles.
injective pour 5 (voir
le chapitre
5. La fonction f ne prend pas deux fois la même valeur.
applications) Exercice 1.5
Nous allons montrer que, pour tout x ∈ R, x2 − x + 1 − |x − 1| ≥ 0.
méthode 1.2 Pour cela, raisonnons par disjonction de cas. Soit x ∈ R.
• Premier cas : x ≥ 1. Dans ce cas, |x − 1| = x − 1 et :
x2 − x + 1 − |x − 1| = x2 − x + 1 + (x − 1) = x2 ≥ 0,
22 CHAPITRE 1
Le premier trinôme n’a pas de racine réelle et les racines du second sont −1 Δ < 0 pour le
et 2. Par conséquent, les solutions de l’équation sont −1 et 2. premier trinôme.
3. Si x < 1, l’équation n’a clairement
pas de solution (car alors |x − 3| ≥ 0
Attention à ne pas
et x − 1 < 0). Lorsque x ≥ 1, |x − 3| et x − 1 sont positifs. Ainsi, élever au carré sans la
précaution x ≥ 1.
|x − 3| ≤ x − 1 ⇔ x ≥ 1 et |x − 3| ≤ (x − 1)2
⇔ x ≥ 1 et − (x − 1)2 ≤ x − 3 ≤ (x − 1)2 Lorsque A et B
sont positifs,
⇔ x ≥ 1 et − x + 2x − 1 ≤ x − 3 ≤ x − 2x + 1
2 2
A ≤ B ⇔ A2 ≤ B 2
⇔ x ≥ 1 et x2 − x − 2 ≥ 0 et x2 − 3x + 4 ≥ 0
4. L’inéquation est définie pour x ≥ 1. Par ailleurs, tout réel x ∈ [1, 7] est √
a existe ssi a ≥ 0
solution de l’inéquation (si x ∈ [1, 7], le membre de gauche de l’inégalité est
positif, celui de droite est négatif). Enfin, pour x ≥ 7, les deux membres de
l’inégalité sont positifs et on obtient une inéquation équivalente en élevant au
carré : Pour A, B ≥ 0,
√ A ≥ B ⇔ A2 ≥ B 2
x − 1 ≥ x − 7 et x ≥ 7 ⇔ x − 1 ≥ (x − 7)2 et x ≥ 7
⇔ x − 1 ≥ x2 − 14x + 49 et x ≥ 7
⇔ x2 − 15x + 50 ≤ 0 et x ≥ 7.
LOGIQUE ET RAISONNEMENTS 23
a
= 0 ⇒ ∃ε > 0, |a| ≥ ε.
Soit a
= 0. En cherche un réel ε > 0 tel que |a| ≥ ε. Le réel ε = |a|2 convient : en
|x| = 0 ⇔ x = 0 effet, |a| ≥ |a|
2 et |a|
2 > 0 puisque a
n1 + n2 + n3 ≤ n4 + n5 + n6 ≤ n7 + n8 + n9 < 30.
On a alors f (2) = f (1) + f (1) = 2f (1), f (3) = f (2) + f (1) = 3f (1), puis, par
une récurrence immédiate :
∀n ∈ N, f (n) = nf (1),
24 CHAPITRE 1
Ainsi, pi et s sont deux entiers dont le produit vaut un : chacun des deux
est donc égal à 1 ou à −1. En particulier, pi vaut 1 ou −1, il n’est donc pas
premier. Finalement, on a montré (par contraposition) que N n’est divisible
par aucun des pi . On en déduit que N est un nombre premier. Or, pour tout
i ∈ [[1, k]], N > pi . On a donc trouvé un nombre premier qui n’est égal à aucun
des pi . Par conséquent, l’ensemble P a au moins k + 1 éléments, ce qui est
contradictoire ! En définitive, l’ensemble P des nombres premiers est infini.
Exercice 1.13
n(n + 1)(2n + 1)
1. Pour n ∈ N∗ , on note P(n) : 1 2 + 2 2 + · · · + n2 = .
6
• P(1) est vraie puisque 1 = 1×2×36 .
• On suppose P(n) vraie pour n ∈ N∗ : 12 + 22 + · · · + n2 = n(n+1)(2n+1)
6 .
Alors :
n(n + 1)(2n + 1)
12 + 22 + · · · + n2 + (n + 1)2 = + (n + 1)2
6
n(2n + 1)
= (n + 1) +n+1
6
n+1
= (2n2 + 7n + 6).
6
LOGIQUE ET RAISONNEMENTS 25
Ainsi, P(n + 1) est vraie. Par récurrence, P(n) est vraie pour tout n ∈ N∗ .
Exercice 1.14
Dans les deux cas, on applique une récurrence simple.
1. Pour n ∈ N, on note P(n) : 0! + 1! + · · · + n! ≤ (n + 1)! .
• P(0) est vraie puisque 0! = 1 et (0 + 1)! = 1! = 1.
• On suppose que P(n) est vraie à un rang n ∈ N : 0! + 1! + · · · + n! ≤ (n + 1)!.
Alors :
0! · · · + n!
+(n + 1)! ≤ (n + 1)! + (n + 1)!.
+ 1! +
≤(n+1)! d’après P(n)
2≤ n+2 Or 2(n + 1)! ≤ (n + 2)! puisque (n + 2)! = (n + 2)(n + 1)!. Ainsi, P(n + 1) est
vraie et on a démontré l’inégalité attendue par récurrence sur n.
0 est divisible par 2. Pour n ∈ N, notons P(n) : 9 divise 10n − 1 .
tout entier non nul ! • P(0) est vraie puisque 100 − 1 = 1 − 1 = 0 et 0 est divisible par 9.
• On suppose que P(n) est vérifiée pour un certain n ∈ N, c’est-à-dire que 9
a divise b ssi il divise 10n − 1, ce qui équivaut à dire qu’il existe k ∈ N tel que 10n − 1 = 9k.
existe c ∈ Z, b = ac. Alors :
P(n) : un = u0 + nr.
un = u0 + nr et un+1 = u0 + (n + 1)r.
26 CHAPITRE 1
ce qui montre que P(n + 2) est vraie. Par récurrence double, la proposition
P(n) est ainsi vraie pour tout n ∈ N.
On déduit de l’égalité démontrée que (un ) est une suite arithmétique de pre-
mier terme u0 et de raison r = u1 − u0 .
Exercice 1.16
On effectue une récurrence double en notant, pour n ∈ N :
Exercice 1.17
On applique une récurrence forte. Pour n ∈ N∗ , on note P(n) la proposition :
il existe deux entiers p, q ∈ N tels que n = 2 (2q + 1) .
p
• Soit n ∈ N∗ , on suppose que P(1), P(2), · · · , P(n) sont vraies. On veut mon- Tout k ∈ [[1, n]]
trer que n + 1 peut s’écrire sous la forme 2p (2q + 1), où p, q ∈ N. On distingue peut s’écrire sous la
forme 2p (2q + 1).
deux cas :
- si n + 1 est impair, n est pair et le résultat est évident. En effet, il suffit de
prendre p = 0 et q ∈ N tel que n = 2q. On a alors n + 1 = 2q + 1.
- si n + 1 est pair, il existe k ∈ [[1, n]] tel que n + 1 = 2k. On peut alors appli-
quer l’hypothèse de récurrence à k : il existe p, q ∈ N tels que k = 2p (2q + 1).
Ainsi, n + 1 = 2k = 2 × 2p (2q + 1) = 2p+1 (2q + 1).
Finalement, P(n + 1) est vraie et on a démontré le résultat attendu par
récurrence forte.
LOGIQUE ET RAISONNEMENTS 27
28 CHAPITRE 1
Et plus si affinités…
ZManipuler ces différentes notions dans des exercices théoriques.
Proposition 2.2.— Lois de Morgan —. Soit A et B deux parties d’un ensemble E. Alors :
A∪B =A ∩ B A∩B =A ∪ B
E × F = {(x, y) ; x ∈ E, y ∈ F } .
Définition : Produit cartésien d’un nombre fini d’ensembles —. Soit E1 , · · · , Ep des ensembles.
On appelle p-uplet ou p-liste (x1 , · · · , xp ) la donnée de x1 ∈ E1 , · · · , xp ∈ Ep dans cet ordre.
L’ensemble des p-uplets (x1 , · · · , xp ) avec x1 ∈ E1 , · · · , xp ∈ Ep est appelé produit cartésien de
E1 , · · · , Ep . On le note E1 × · · · × Ep :
E1 × · · · × Ep = {(x1 , · · · , xp ) ; x1 ∈ E1 , · · · xp ∈ Ep } .
ENSEMBLES ET APPLICATIONS 31
Applications
Définition : Application —. Une application f est définie par :
• un ensemble de départ (ou de définition) E ;
• un ensemble d’arrivée F ;
• la donnée, pour tout x ∈ E, d’un unique élément de F noté f (x), appelé image de x par f .
On parle d’application (ou de fonction) de E dans F et on note
f: E → F
x → f (x)
g◦f : E → G
x → g (f (x))
IdE : E → E
x → x
32 CHAPITRE 2
E F E F
f f
× × × ×
× ×
× ×
× ×
×
×
Définition : Application surjective —. Soit f une application de E dans F . On dit que f est sur-
jective (ou que f est une surjection) lorsque tout élément de F possède au moins un antécédent
par f ; c’est-à-dire lorsque :
∀y ∈ F, ∃x ∈ E, y = f (x).
E F E F
f f
× × × ×
×
× ×
× ×
× ×
×
ENSEMBLES ET APPLICATIONS 33
Définition : Application bijective —. Soit f une application de E dans F . On dit que f est
bijective (ou que f est une bijection) lorsque f est à la fois injective et surjective. Autrement
dit, f est bijective lorsque tout élément de F possède un unique antécédent par f .
Remarque : dire qu’une application f de E dans F est bijective équivaut à dire que, pour tout
b ∈ F , l’équation f (x) = b admet une unique solution dans E.
E F E F
f f
× × × ×
× ×
×
×
×
× × ×
×
Théorème 2.8.— Composée de deux bijections —. Soit f une application de E dans F et g une
application de F dans G. Si f et g sont bijectives, alors g ◦ f est une bijection de E dans G et on
a:
(g ◦ f )−1 = f −1 ◦ g −1 .
34 CHAPITRE 2
B = B ∪ (A ∩ C) = (B ∪ A) ∩ (B ∪ C) = (A ∪ B) ∩ (B ∪ C),
B = C ∪ (A ∩ B),
ENSEMBLES ET APPLICATIONS 35
N → N
Exemple : l’application f : est injective.
n → 2n
En effet, soit n et n deux entiers naturels tels que f (n) = f (n ). On a alors 2n = 2n , d’où n = n .
Cela montre que f est injective.
n
si n est pair
Exemple : l’application g : N → N définie par g(n) = 2
n−1 n’est pas injective.
si n est impair
2
En effet, on a (par exemple) g(2) = 1 et g(3) = 1. La fonction g n’est pas injective puisque 2 et 3
ont la même image par g. Plus généralement, tout entier pair a la même image par g que l’entier
impair qui le suit.
Application surjective
36 CHAPITRE 2
N → N
Exemple : l’application f : n’est pas surjective.
n → 2n
Par exemple, 3 n’a pas antécédent par f (f (n) est pair pour tout n ∈ N), f n’est donc pas surjective.
Plus généralement, aucun entier impair n’a d’antécédent par f .
Application bijective
ENSEMBLES ET APPLICATIONS 37
[1, +∞[ → [0, +∞[
Exemple : l’application f : est bijective.
x → x − x1
En effet, f est dérivable sur [1, +∞[ et, pour tout x ≥ 1, f (x) = 1 + x12 > 0. Par conséquent, f est
continue et strictement croissante sur I = [1, +∞[. D’après le théorème de la bijection, f réalise
une bijection de I vers f (I). Comme
Exemple : on reprend le deuxième exemple illustrant la méthode 2.6. Comme y−7 3 est l’unique
antécédent de y par f , f −1 est l’application de R dans R définie par : f −1 (x) = x−7
3 .
38 CHAPITRE 2
Exemple : soit f une application de R dans R telle que, pour tout x ∈ R, f ◦ f (x) − 2f (x) = x.
Montrer que f est bijective et déterminer son application réciproque.
On applique cette fois la méthode 2.8. La relation vérifiée par f s’écrit f ◦ f − 2f = IdR , d’où :
On applique la proposition 2.7, avec ici g = f − 2 IdR . L’application f est bijective et f −1 est la
fonction définie sur R par :
ENSEMBLES ET APPLICATIONS 39
40 CHAPITRE 2
Exercice 2.2 : Soit A, B et C trois parties d’un ensemble E. Démontrer l’égalité suivante :
A \ (B ∩ C) = (A \ B) ∪ (A \ C).
Exercice 2.5* : (Exercice à traiter après avoir vu le chapitre 3) On note U l’ensemble des nombres
complexes de module 1 et on considère a ∈ C tel que |a| < 1.
z−a
1. Soit z un élément de U. Montrer que 1 − az
= 0, puis que appartient aussi à U.
1 − az
2. Montrer que l’application
U → U
f: z−a
z →
1 − az
est une bijection de U dans U et déterminer son application réciproque.
Exercice 2.6* : (Exercice à traiter après avoir vu le chapitre 3) Soit f l’application qui, à un
nombre complexe z, associe, lorsque cela est possible
z2
f (z) = .
z − 2i
ENSEMBLES ET APPLICATIONS 41
1 + ix
Exercice 2.9* : Soit f l’application de R dans C définie par f (x) =
1 − ix
1. Montrer que l’application f est bien définie.
2. L’application f est-elle injective ? surjective ?
3. Déterminer f −1 (R) et f (R).
Indications
Ex. 2.9
Montrer que f (R) = U \ {−1}, où U est l’ensemble des nombres complexes de module 1.
42 CHAPITRE 2
1. Une fonction strictement monotone sur R est injective (voir le deuxième exemple qui suit la
méthode 2.2).
2. C’est évidemment faux. La fonction x → x2 , de R dans R n’est ni injective, ni surjective.
3. C’est tout aussi faux... Même lorsque les deux composées existent, f et g ne commutent pas
en général. Par exemple, considérons les fonctions f et g, de R dans R, définies par f (x) = x2 et
g(x) = x + 1. Pour tout x ∈ R, on a f ◦ g(x) = (x + 1)2 = x2 + 2x + 1 et g ◦ f (x) = x2 + 1.
4. C’est vrai, contrairement à la fonction x → x2 , de R dans R. En effet, on sait (voir le chapitre
nombres complexes) que tout nombre complexe non nul admet deux racines carrées distinctes (et
opposées). Ainsi, tout z ∈ C∗ admet deux antécédents par f , et 0 admet 0 pour unique antécédent.
L’application f est donc surjective.
5. Soit g la restriction à A d’une application injective f : E → F (A ⊂ E). Comme f est injective,
tout y ∈ F admet au plus un antécédent par f dans E, donc dans A puisque A ⊂ E. Cela montre
que g est injective.
6. C’est un cas particulier de la proposition 2.7 (g = f ). On a alors f −1 = f .
7. Reprenons les applications f et g de N dans N utilisées en exemples plus-haut (méthode 2.2 et
méthode 2.3), définies par :
n
2 si n est pair
f (n) = 2n et g(n) = n−1 .
2 si n est impair
sont égaux puisque les images des éléments de B par f −1 sont leurs antécédents par f . Il n’y a
donc pas d’ambiguı̈té dans les notations. Il faut néanmoins se souvenir que le deuxième ensemble
n’existe que si f est bijective, alors que le premier existe toujours.
Erreurs classiques
• La composée de deux applications non bijectives peut être bijective.
• Ne pas confondre l’ensemble d’arrivée d’une fonction et son image.
• Si f est une application de E dans F , ne pas confondre l’image réciproque d’une
partie B de F (qui existe toujours) et son image directe par f −1 (qui n’existe que
si f est bijective).
ENSEMBLES ET APPLICATIONS 43
44 CHAPITRE 2
ENSEMBLES ET APPLICATIONS 45
w+a w − (−a)
z= = ,
1 + aw 1 − (−a)w
46 CHAPITRE 2
Notons que 2i n’est pas racine de cette équation puisque (2i)2 −2ih+2ih = −4.
Le discriminant du trinôme est Δ = h2 − 8ih = h(h − 8i). Si h
= 0 et h
= 8i,
Δ
= 0, donc l’équation admet deux racines distinctes (différentes de 2i). Si
h ∈ {0; 8i}, Δ = 0 et l’équation admet une seule racine (différente de 2i).
Finalement : Tout h ∈ C admet
un antécédent par f .
• tout complexe h distinct de 0 et 8i admet deux antécédents par f ;
ENSEMBLES ET APPLICATIONS 47
48 CHAPITRE 2
Et plus si affinités…
ZRésoudre des équations algébriques de degré supérieur à 2, en se ramenant
à une équation plus simple.
ZRésoudre des équations du type + = , en passant dans C
ou par transformation.
Théorème 3.1.— Unicité de l’écriture d’un nombre complexe en notation algébrique —. Pour
tout couple (z, z ) ∈ C2 de nombres complexes,
Re z = Re z
z = z ⇐⇒
Im z = Im z
z + z = z + z ; z = z; Re (z) = 12 (z + z) ;
si z
= 0, z/z = z/z ; z.z = zz ; Im (z) = 1
2i (z − z).
Corollaire 3.3.— Caractérisation des nombres réels, imaginaires purs —. Soit z ∈ C un nombre
complexe. Alors :
z est réel ⇔ Im (z) = 0 ⇔ z = z ;
z est imaginaire pur ⇔ Re (z) = 0 ⇔ z = −z.
Remarque : soit z ∈ C, on a l’encadrement max{|Re z|, |Im z|} ≤ |z| ≤ |Re z| + |Im z|.
Proposition 3.4.— Propriétés du module —. Pour tout couple (z, z ) de nombres complexes,
|z.z | = |z| |z | ; |z/z | = |z|/|z
|;
|z + z | ≤ |z| + |z | ;
|z − z | ≥ |z| − |z | .
Remarque : |z + z | = |z| + |z| si, et seulement si, il existe un réel λ > 0 tel que z = λz.
Proposition 3.5.— Représentation des nombres complexes de module 1 —. Pour tout nombre
complexe z ∈ U, il existe θ ∈ R, unique à 2π-près, tel que z = eiθ .
Théorème 3.6.— Règles de calcul pour l’exponentielle imaginaire —. Soit (θ, θ ) ∈ R2 , alors :
ei0 = 1 ; e−iθ = 1/eiθ = eiθ ;
i(θ+θ )
i(θ−θ )
e = eiθ × eiθ ; e = eiθ /eiθ .
Applications à la trigonométrie
Proposition 3.9.— Soit z ∈ C∗ un nombrecomplexe non nul. Il existe un couple de réels (ρ, θ) ∈
R∗+ × R tel que z = ρeiθ = ρ cos θ + i sin θ .
Cette écriture est appelée forme exponentielle ou trigonométrique de z.
52 CHAPITRE 3
Théorème 3.10.— Défaut d’unicité de l’écriture en notation exponentielle —. Pour tout couple
(z, z ) ∈ C∗ × C∗ de nombres complexes non nuls :
|z| = |z |
z = z ⇐⇒
Arg (z) ≡ Arg (z ) [2π]
2π
Exemples : U1 = {1}, U2 = {−1, 1}, U3 = {1, j, j 2 }, U4 = {1, i, −1, −i}, où j = ei 3 .
Proposition 3.13.— Racines nièmes d’un complexe non nul quelconque —. Pour tout nombre
complexe ω ∈ C∗ , il existe exactement n complexes z vérifiant z n = ω.
Si on pose ω = ρeiθ , avec (ρ, θ) ∈ R∗+ × R, il s’agit des complexes définis par :
1 θ 2kπ
∀k ∈ [[0, n − 1]], zk (ω) = ρ n ei( n + n )
Cette proposition pourra être montrée dans le chapitre sur les calculs algébriques.
⎧ ⎧
⎪
⎪ u = v + 2kπ ⎪
⎪ u = v + 2kπ
⎨ ⎨
ou ou
cos u = cos v ⇔ , sin u = sin v ⇔ ,
⎪
⎪ u = −v + 2kπ ⎪
⎪ u = π − v + 2kπ
⎩ ⎩
k∈Z k∈Z
u = v + kπ
tan u = tan v ⇔ .
k∈Z
π π
Dans le cas où cos u = sin v, on peut utiliser sin v = cos − v ou cos v = sin − v pour
2 2
se ramener à l’une des égalités de la proposition. En utilisant les nombres complexes, on peut
démontrer certaines formules de trigonométrie et retrouver les autres :
Une mise en oeuvre est l’exercice 3.1 ou l’exercice 3.4. Il n’est pas utile de connaı̂tre par coeur
les formules qui vont suivre mais il faut savoir les retrouver très vite car on en a souvent besoin.
1 1
En particulier, lorsque a = b : cos2 a = 1 + cos 2a , sin2 a = 1 − cos 2a .
2 2
54 CHAPITRE 3
√
a cos t + b sin t = A cos(t − φ), avec A = a2 + b2 .
Remarque : 1) n points M1 (z1 ), M2 (z2 ), ..., Mn (zn ) sont sur le même cercle de centre O si et seule-
ment si |z1 | = |z2 | = ... = |zn |.
Mise en œuvre : exercice 3.6, exercice 3.7.
2) Si M1 (z1 ) et M2 (z2 ) sont deux points distincts de 0, les droites OM1 et OM2 sont perpendicu-
laires si et seulement si z1 /z2 ∈ iR, c’est-à-dire si et seulement si z1 z 2 = −z2 z 1 , c’est-à-dire si et
seulement si Re (z1 z 2 ) = 0.
z−1
Exemple : soit z ∈ C − {−1} et reprenons Z = , on veut déterminer maintenant z de telle
z+1
manière que Z soit imaginaire pur. Pour cela, on écrit que Z est imaginaire pur si et seulement si
z−1 z−1
Z = −Z, relation qui s’écrit, de manière équivalente par =− c’est-à-dire
z+1 z+1
zz − z + z − 1 = −zz + z − z + 1 ⇔ zz = 1
Et on en déduit que Z est imaginaire pur si et seulement si z est élément de U qui doit être bien
entendu différent de −1.
56 CHAPITRE 3
Mise en œuvre : exercice 3.8, exercice 3.9, exercice 3.11, exercice 3.12.
Méthode 3.4.— Comment simplifier dans certains cas une expression complexe
z écrite sous forme d’une somme de deux ou trois termes
Si z est une somme ou une différence de complexes conjugués, on remarque alors
que
z = Z + Z = 2Re (Z) ou z = Z − Z = 2iIm (Z).
Si z est une somme de complexes de module 1, on écrit alors ((α, β) ∈ R2 ),
α−β
iα iβ i α+β i i −α+β
i α+β α−β
z =e +e =e 2 e 2 +e 2 = 2e 2 cos
2
On remarque, en passant, que comme θ/2 ∈ [0, π/2] , la forme obtenue de z est la forme trigo-
nométrique (si z est non nul !).
√ √
denom(z) = 1 + sin 2a + i 1 − sin 2a
= cos2 a + sin2 a + 2 sin a cos a + i cos2 a + sin2 a − 2 sin a cos a
= (cos a + sin a)2 + i (cos a − sin a)2 = | cos a + sin a| + i| cos a − sin a|
√ π π √ π
= cos a + sin a + i(cos a − sin a) = 2 cos − a + i sin − a = 2e 4 −a
4 4
Au passage, bien retenir cette méthode de simplification d’une somme ou d’une différence d’un
cosinus et sinus du même anglecar cela reviendra encore (en particulier pour certains calculs de
a
2ei 2 cos a2 √ 3a π
primitives). Ainsi, z = √ π −a et cela donne z = 2 cos a2 ei( 2 − 4 ) .
2e 4
On remarque encore une fois que nous avons là l’écriture trigonométrique de z.
Méthode 3.6.— Comment arranger une expression (qui peut être une égalité
ou une inégalité) où intervient par exemple |z| ou |z − z | avec (z, z ) ∈ C 2
On peut élever au carré ce module et le remplacer par le produit du complexe par
son conjugué.
On peut remplacer z par ρeiθ sa forme trigonométrique dans le cas où on peut le
supposer non nul.
On peut combiner les deux façons précédentes.
|z + 1| ≤ 1
Exemple : résolvons dans C, le système : . 0 est une solution évidente (dites triviale,
|z − 1| ≤ 1
cela fait
plus pro !) et donc on
cherche maintenant d’éventuelles solutions non nulles.
|z + 1|2 ≤ 1 (z + 1)(z + 1) ≤ 1
On a : ⇔ ce qui donne en posant z = ρeiθ avec ρ > 0
|z − 1|2 ≤ 1 (z − 1)(z − 1) ≤ 1
2
(ρeiθ + 1)(ρe−iθ + 1) ≤ 1 ρ + 2ρ cos θ ≤ 0
et θ ∈ [0, 2π[ , ⇔ et en sommant les deux
(ρeiθ − 1)(ρe−iθ − 1) ≤ 1 ρ2 − 2ρ cos θ ≤ 0
inégalités du dernier système, on obtient ρ2 ≤ 0 ⇒ z = 0.
58 CHAPITRE 3
Remarque : on démontre (c’est un exercice que l’on pourra faire au moment du chapitre sur les
polynômes) que l’expression cos(px) (pour tout p ∈ N) peut toujours s’exprimer sous la forme d’un
polynôme de variable cos x. Attention, ce résultat n’est pas toujours vrai pour l’expression sin(px)
qui ne peut pas s’exprimer sous la forme d’un polynôme de variable sin x dans le cas où p est pair.
Penser par exemple à sin 2x = 2 cos x sin x.
Extension : dans le cas d’expressions du type cos(px) sin(qx), on peut appliquer la méthode
précédente d’abord à cos(px) puis à sin(qx) puis développer le produit obtenu. On peut aussi utili-
1
ser la relation cos(px) sin(qx) = [sin((p + q)x) + sin((p − q)x)] et appliquer la méthode précédente
2
à sin((p + q)x) et sin((p − q)x). Vous pourrez l’adapter par vous même à des produits du type
cos(px) cos(qx) et sin(px) sin(qx).
À lire après le cours sur les calculs algébriques :
Donnons les formes les plus classiques, n étant un entier supérieur ou égal à 1, et q ∈ C :
n−1
1 − qn
• si q
= 1 et si Zn = q k alors Zn = .
1−q
k=0
n
n k
• si Zn = q alors Zn = (1 + q)n .
k
k=0
La première formule est bien entendu la formule de la somme partielle d’une suite géométrique et
la deuxième est la formule du binôme de Newton que votre professeur vous fera utiliser rapidement.
n
Exemple : calculons pour tout réel x ∈ R, la somme Sn = cos(kx). Si x est un multiple de 2π,
k=0
alors Sn est la somme de (n + 1) fois le réel 1 et vaut donc n + 1.
n
1 − e i(n+1)x
e i (n+1)x
2 −2i sin (n+1)x
2
Si x
= 2kπ, posons Zn = eikx = = x
1 − eix ei 2 −2i sin x2
k=0
nx sin (n+1)x2
et en suivant la méthode, on récupère la partie réelle : Sn = cos .
2 sin x2
n nx sin (n+1)x
2
Nous vous laissons le soin de montrer si x
= 2kπ, sin(kx) = sin x .
2 sin 2
k=0
60 CHAPITRE 3
Exemple : cherchons
√ π les racines carrées de 1 + i en employant la méthode trigonométrique. On
π π
écrit 1 + i = 2ei 4 et les racines carrées de 1 + i sont 21/4 ei 8 et −21/4 ei 8 c’est-à-dire
π π π π
21/4 cos + i sin et 21/4 cos − i sin
8 8 8 8
Détaillons maintenant la deuxième méthode, partons des implications
√
(x + iy)2 = a + ib ⇒ |x + iy|2 = |a + ib| ⇒ x2 + y 2 = a2 + b 2
π π
1 1√ 1 1√
2 1/4
cos = + 2 et 21/4 sin = − + 2
8 2 2 8 2 2
π π 1 1√
1 1√
ce qui donne les formules : cos = + 2 et sin = − 2.
8 2 4 8 2 4
62 CHAPITRE 3
Exemple : L’équation cos(2x) + cos x = 0 peut se résoudre de deux manières, par exemple en
posant cos 2x = − cos x = cos(x + π) et donc 2x = ±(x + π) + 2kπ, avec k ∈ Z, donc x = (2k + 1)π
π π
ou x = + 2k . Une autre façon est de remarquer que cos 2x = 2 cos2 x − 1 et donc cos x est
3 3
1
solution de l’équation 2X 2 + X − 1 = 0, c’est-à-dire X = −1 ou X = .
2
On retrouve les valeurs précédentes.
4. ∀(a, b) ∈ C2 , (a + ib = 0 ⇒ a = b = 0).
5. Le nombre complexe 0 est de module et d’argument nuls.
6. Deux complexes de même module dont la différence des argu-
ments est 2π sont égaux.
7. Si z ∈ C∗ , alors −z a pour argument π + arg (z) et z n avec
n ∈ N a pour argument n + arg (z).
8. Si z C∗ , il admet deux
∈ racines carrées opposées
|z|ei(arg (z))/2 et − |z|ei(arg (z))/2
9. Soit z un nombre complexe de module égal à 1. Alors, il existe
un entier n ∈ N∗ tel que le nombre complexe z soit une racine
n-ième de l’unité.
√ √
10. Les racines carrées du complexe i sont i et − i.
11. Les racines cubiques de l’unité sont 1, j = eiπ/3 et j = e−iπ/3 .
12. Si n ∈ N∗ , les n racines nièmes de z complexe non nul, s’ob-
tiennent en multipliant une racine nième particulière de z par les
n racines nièmes de 1.
64 CHAPITRE 3
1
Exercice 3.7 : Déterminer tous les complexes z tels que |z| = | | = |1 − z|.
z
Exercice 3.8 : Écrire sous forme trigonométrique le complexe z = (1 + i tan θ)2 , où θ ∈ [0, π/2[ .
Exercice 3.9 : z et z étant deux complexes non nuls et de même module, montrer que :
(z + z )2
U=
zz
est un nombre réel positif.
Exercice 3.17 : Soit n un entier non nul fixé, résoudre (E), (1 + z)2n = (1 − z)2n puis calculer le
produit des racines non nulles.
Exercice 3.23* : Soit n un entier ≥ 2 et on note ω0 , ω1 , ..., ωn−1 les racines nièmes de 1.
n−1
2kπ
1. Montrer que cos = 0.
n
k=0
n−1
kπ
2. Calculer sin .
n
k=0
n−1
3. Calculer A = |ωk − 1|2 en fonction de n.
k=0
66 CHAPITRE 3
Indications
Ex. 3.1
On peut penser à développer cos 2θ en fonction de sin θ, c’est la première manière ou alors à
se ramener à l’égalité entre deux cosinus (ou deux sinus). C’est la seconde manière.
Ex. 3.3
On pourra factoriser cos x + cos 5x.
Ex. 3.4
1. Ces formules sont à retenir car elles peuvent servir un jour !
2. On utilise bien entendu la question précédente.
Ex. 3.6
L’esprit est ici une méthode analytique (z = x + iy).
Ex. 3.7
Remarquer que le module de z est 1. Ici aussi, on peut proposer une méthode géométrique laissée
à votre discrétion.
Ex. 3.9
On pourra mettre z et z sous forme exponentielle.
Ex. 3.11
Vous avez pensé à la forme trigonométrique ? Cela tombe bien, nous aussi !
Ex. 3.12
On calculera le module et un argument de −1 − i.
Ex. 3.13 π π
Les valeurs à trouver de cos et sin ne font pas partie des formules à connaı̂tre. Vous
8 8
π
pouvez vous amuser à en déduire tan .
8
Ex. 3.14
Pour la première question, on commencera bien entendu par élever z au carré sans déterminer
préalablement sa forme trigonométrique.
Ex. 3.15
On peut penser effectivement à deux méthodes, la première est de poser z = eix et la deuxième
est d’utiliser la formule exprimant la somme cos x + sin x sous la forme A cos(x − φ). Cet exercice
illustre bien la méthode pour résoudre tout équation du type a cos x + b sin x = c.
68 CHAPITRE 3
Erreurs classiques
• Oublier d’écrire (ou de vérifier) que z doit être non nul avant de considérer Arg (z).
• Prendre la partie imaginaire d’un complexe en gardant i en facteur.
• Écrire |z| = zz à la place de |z|2 = zz.
• Oublier que |z + z | = |z| + |z | est équivalent à l’existence de λ > 0 tel que z = λz.
2iπ
• Donner l’impression de découvrir j = e 3 pour la première fois et ne pas avoir le
réflexe d’écrire que j = j 2 et 1 + j + j 2 = 0.
√
• Écrire z pour désigner la racine carrée de z, ce qui ne veut strictement rien dire
car il y a en général deux racines carrées distinctes.
• Oublier, quand on calcule les racines nièmes d’un complexe non nul, d’ajouter 2kπ
à l’argument de ce dernier avant de diviser par n.
• Oublier que si les trois quantités a, b, c sont réelles, l’équation az 2 + bz + c = 0
dans le cas où Δ < 0, admet deux solutions complexes conjuguées.
• Dire par contre que l’équation az 2 + bz + c = 0 admet deux solutions complexes
conjuguées dans le cas où l’une au moins des trois quantités a, b, c n’est pas réelle.
70 CHAPITRE 3
obtient z = i tan
kπ ei n − 1
2n n’y a pas de solution pour k = n.On a : z = kπ avec k entier différent
avec k
= n dans ei n + 1
{0, ..., 2n − 1} de n et compris entre 0 et 2n − 1. Cela fait 2n − 1 solutions.
Exercice 3.18
Le discriminant est Δ = −2i, on trouve pour racines carrées de Δ, la valeur
1 − i et son opposé. Les solutions de l’équation sont −1 + i et 2i.
Exercice 3.19
On pose z = ix, où x ∈ R et en remplaçant
dans l’équation puis en séparant
5x2 − 16x + 3 = 0
partie réelle et partie imaginaire, .
−x3 + 3x2 + 7x − 21 = 0
On exploite la première équation, elle a deux solutions 3 et 1/5. Une seule
vérifie l’autre équation , c’est 3. Conclusion : 3i est solution de (E). Il existe
donc a, b, c trois complexes tels que
72 CHAPITRE 3
n−1
2kπ
n−1
2kπ
Donc : A = 2 − 2 cos = 2n − 2 cos = 2n.
n n
k=0 k=0
Exercice 3.24
On note N (z 2 ) et P (1/z). On remarque que si z = 1, les trois points M, N
et P sont confondus donc alignés. Si z = 1/z, on retrouve le cas z = 1, déjà
traité et le cas z = −1 qui entraı̂ne que M et P sont confondus et encore
Il ne faut pas une fois les trois points M, N, P sont alignés. Si z = z 2 , on retrouve z = 1 et
oublier dans la z = 0. Ce dernier cas est impossible.
discussion de traiter à
part les cas où
On suppose z ∈ / {−1, 1}. Les trois points M, N et P sont alignés si et seulement
certains points sont
1
z − z 1 − z2 −1 − z
si est réel. On écrit ce rapport sous la forme : = .
égaux. Sinon, on écrit z2 − z z3 − z2 z2
des rapports dont le 1+z 1+z 1+z
dénominateur peut La condition est : ∈R⇔ = .
être nul ! z2 z2 z2
2 2 2 2
Cette relation s’écrit : zz + z = zz + z . On l’écrit :
zz(z − z) + (z 2 − z 2 ) = 0 ⇒ (z − z)(|z|2 + z + z) = 0.
Si z = z, z ∈ R \ {−1, 0, 1}.
Si z
= z, on pose z = x + iy et on obtient x2 + y 2 + 2x = 0. On l’écrit
(x + 1)2 + y 2 = 1 et on reconnaı̂t le cercle C de centre (−1, 0) et de rayon 1,
auquel on enlève le point O.
Exercice 3.25
1. Si le triangle (U V W ) est équilatéral de sens direct, alors le point U est
l’image de W par la rotation de centre V et d’angle π/3 et on a :
u − v = eiπ/3 (w − v). Comme −j 2 = eiπ/3 , on a : u − v = −j 2 (w − v).
Réciproquement, il est clair que si u − v = eiπ/3 (w − v), U est l’image de W
par la rotation de centre V et d’angle π/3 et (U V W ) est équilatéral direct.
Puis, comme 1 + j + j 2 = 0, on développe :
−j 2 (w − v) = (1 + j)(w − v) = w − v + jw − jv = u − v ⇔
w + jw − jv − u = 0 ⇔ j 2 w + jv + u = 0.
74 CHAPITRE 3
Et plus si affinités…
ZCalculer des sommes doubles.
Proposition 4.1.— Règles de calculs pour les sommes —. Soit I un ensemble fini, (ai )i∈I et
(bi )i∈I deux familles de nombres réels ou complexes. Soit λ un nombre réel ou complexe.
(ai + bi ) = ai + bi (λai ) = λ ai
i∈I i∈I i∈I i∈I i∈I
Proposition 4.2.— Règles de calculs pour les produits —. Soit I un ensemble fini de cardinal p,
(ai )i∈I et (bi )i∈I deux familles de nombres réels ou complexes. Soit λ un nombre réel ou complexe.
(ai bi ) = ai × bi (λai ) = λp ai
i∈I i∈I i∈I i∈I i∈I
Sommes de référence
n
um + un
uk = × (n − m + 1)
2
k=m
CALCULS ALGÉBRIQUES 77
n
Dans le cas où q = 1 (suite constante), uk = (n − m + 1)um .
k=m
Coefficients binomiaux
Définition : Soit n ∈ N. On appelle factorielle n et on note n! l’entier défini par 0! = 1 et, si
n
n ≥ 1, n! = k.
k=1
Remarque : on a 0! = 1 et, si n ≥ 1, n! = n × (n − 1) × · · · × 2 × 1 = n × (n − 1)!, ou encore
∀n ∈ N, (n + 1)! = (n + 1) × n!
Définition : Coefficients binomiaux —. Soit n ∈ N et p ∈ Z. On pose :
⎧
⎨ n!
n si p ∈ [[0, n]]
= p!(n − p)!
p ⎩
0 si p > n ou p < 0
n
Vocabulaire : p est le coefficient binomial et se lit p parmi n .
78 CHAPITRE 4
La formule de Pascal permet de calculer de proche en proche les coefficients binomiaux en les
disposant en pyramide : c’est le triangle de Pascal.
1
1 1 On obtient un terme en ajoutant le terme de
1 2 1 la case au-dessus et celui de la case au-dessus
1 3 3 1 à gauche. Par exemple, 5 = 4 + 1.
1 4 6 4 1
1 5 10 10 5 1
n
n
Remarque : en prenant a = b = 1 dans la formule du binôme, on obtient = 2n
p=0
p
Sommes doubles
Définition : Soit I et J deux ensembles finis non vides et (aij )(i,j)∈I×J une famille de nombres
réels ou complexes. On note aij la somme des éléments de la famille (aij )(i,j)∈I×J .
(i,j)∈I×J
Notation : lorsque I = [[m, n]] et J = [[p, q]], la somme des éléments de la famille (aij )(i,j)∈I×J se
note aij . On la note encore aij lorsque I = J = [[m, n]].
m≤i≤n m≤i,j≤n
p≤j≤q
Théorème 4.10.— Somme double indexée par un rectangle —. Soit m, n, p, q des entiers et
(aij )ij une famille de nombres réels ou complexes indexée par le rectangle [[m, n]] × [[p, q]]. Alors :
n
q
q
n
aij = aij = aij
m≤i≤n i=m j=p j=p i=m
p≤j≤q
Remarque : dans le cas d’une somme double indexée par un rectangle, les deux indices de somma-
tion sont indépendants et on peut intervertir les deux symboles sommes sans se poser de question.
CALCULS ALGÉBRIQUES 79
n
uk+1
Ce principe s’applique également aux produits de la forme . En effet :
uk
k=m
n
uk+1 um+1 um+2 un un+1
= × × ···× ×
uk um um+1 un−1 un
k=m
un+1
=
um
1 1 1 1
n
Exemple : en remarquant que, = − , calculer la somme Sn = .
k(k + 1) k k+1 k(k + 1)
k=1
Grâce à l’indication, on obtient directement une somme télescopique :
n
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
Sn = − = + + ···+ + − + + ···+ +
k k+1 1 2 n−1 n 2 3 n n+1
k=1
1 n
=1− =
n+1 n+1
n
1
Exemple : calculer la valeur du produit Pn = 1− .
k
k=2
En réduisant au même dénominateur, on fait cette fois apparaı̂tre un produit télescopique :
n
k−1 1 2 n−2 n−1 1
Pn = = × × ···× × =
k 2 3 n−1 n n
k=2
Mise en œuvre : exercice 4.2, exercice 4.3, exercice 4.7, exercice 4.12.
80 CHAPITRE 4
n
Exemple : à l’aide du changement d’indice j = n − k, retrouver la valeur de la somme Sn = k.
k=0
On applique le changement d’indice j = n − k à Sn . Lorsque k = 0, j = n, lorsque k = n, j = 0 et
k = n − j ; ainsi :
n n n
n
Sn = (n − j) = n− j = (n + 1) × n − j.
j=0 j=0 j=0 j=0
n
n
L’indice de sommation étant muet, on a j= k = Sn , de sorte que l’égalité précédente s’écrit :
j=0 k=0
Sn = n(n + 1) − Sn
n(n + 1)
soit 2Sn = n(n + 1). Finalement, Sn = : on retrouve le résultat de la proposition 4.6.
2
n
n
Exemple : en exprimant de deux manières différentes (k + 1)3 , calculer la somme Sn = k2 .
k=1 k=1
• Tout d’abord, en développant (k + 1)3 , on a :
n n
3
n
n
n
n
(k + 1)3 = k + 3k 2 + 3k + 1 = k3 + 3 k2 + 3 k + 1
k=1 k=1 k=1 k=1 k=1 k=1
n
n(n + 1)
= k 3 + 3Sn + 3 + n.
2
k=1
n n
la dernière égalité provient du fait que l’indice de sommation est muet ( j3 = k 3 ).
j=1 k=1
En identifiant les deux expressions trouvées, il vient 3Sn + 3 n(n+1)
2 + n = −1 + (n + 1)3 , d’où
n(n+1)
(n + 1) − 1 − n − 3 2
3
(n + 1)[2(n + 1) − 2 − 3n]
2
n(n + 1)(2n + 1)
Sn = = = .
3 6 6
Mise en œuvre : exercice 4.6, exercice 4.7, exercice 4.11, exercice 4.12.
CALCULS ALGÉBRIQUES 81
2n
Exemple : calculer la somme Sn = min(k, n), où min(k, n) est le minimum des entiers k et n.
k=0
Pour tout entier k ∈ [[0, 2n]], on a min(k, n) = k lorsque k ≤ n et min(k, n) = n lorsque k > n.
On peut donc décomposer Sn en deux sommes aisées à calculer, celle d’indice k ∈ [[0, n]] et celle
d’indice k ∈ [[n + 1, 2n]] :
n
2n
n
2n
n(n + 1) n(3n + 1)
Sn = min(k, n) + min(k, n) = k+ n= +n×n= .
2 2
k=0 k=n+1 k=0 k=n+1
2n
Exemple : calculer la somme Sn = (−1)k k 2 .
k=0
On calcule Sn en séparant les termes d’indices pairs et impairs. On a :
Sn = (−1)k k 2 + (−1)k k 2 = k2 − k2
0≤k≤2n 0≤k≤2n 0≤k≤2n 0≤k≤2n
k pair k impair k pair k impair
Un entier pair compris entre 0 et 2n est de la forme 2p, avec p ∈ [[0, n]]. De même, un entier impair
compris entre 0 et 2n est de la forme 2p + 1, avec p ∈ [[0, n − 1]]. Par conséquent,
n
n−1
Sn = (2p)2 − (2p + 1)2
p=0 p=0
n
n−1
= 4p2 − (4p2 + 4p + 1)
p=0 p=0
n
n−1
n−1
n−1
=4 p2 − 4 p2 − 4 p− 1
p=0 p=0 p=0 p=0
n(n − 1)
= 4n2 − 4 − n = 2n2 + n
2
82 CHAPITRE 4
3. Pour n ∈ N∗ ,
n
2k = 2
n(n+1)
2
k=1
4. Pour n, p ∈ N∗ , on a :
n n−1
=
n
.
p p−1 p
n
5. Pour n ∈ N ,
∗ n k
2 = 3n
k
k=1
n
6. Pour n ∈ N∗ , la somme
n
(−1)p est égale à 0.
p=0
p
7. Pour n ∈ N∗ et a1 , · · · , an , α ∈ R,
n
(α + ai ) = α +
n
ai .
i=1 i=1
8. Pour n ∈ N∗ et a1 , · · · , an , α ∈ R,
n
(αai ) = α
n
ai .
i=1 i=1
CALCULS ALGÉBRIQUES 83
n
n(n + 1)(2n + 1)
n
n2 (n + 1)2
k2 = k3 =
6 4
k=1 k=1
n
1
Exercice 4.3 : Pour n ∈ N∗ , calculer le produit Pn = 1− 2 .
k
k=2
n
1
Exercice 4.5 : Pour n ∈ N∗ , on pose Sn = .
k(k + 1)(k + 2)
k=1
1. Déterminer des réels a, b et c tels que :
1 a b c
∀k ∈ N∗ , = + +
k(k + 1)(k + 2) k k+1 k+2
Exercice 4.6* : À l’aide du changement d’indice indiqué, calculer les sommes suivantes.
n
1. Sn = k2k . On posera j = k − 1.
k=1
n
kπ 2
2. Tn = cos .
2n
k=0
En posant j = n − k, on donnera une autre expression de Tn ; puis on calculera la valeur de 2Tn .
n
Exercice 4.7* : Pour a ∈ R et n ∈ N∗ , on pose Sn = kak .
k=1
84 CHAPITRE 4
Coefficients binomiaux
Exercice 4.8 : Soit x ∈ R+ . Sans effectuer de récurrence, montrer que :
∀n ∈ N, (1 + x)n ≥ 1 + nx.
n n
∗
Exercice 4.9 : Pour n ∈ N , on pose : An = et Bn = .
k k
0≤k≤n 0≤k≤n
k pair k impair
Exercice 4.10 : En utilisant la fonction polynomiale f : x → (1+x)n , calculer les sommes suivantes.
n
n n
1. S1 = 2 n
k 3. S3 = k
k=0 k
k=1
n
n n
1 n
2. S2 = k 4. S 4 =
k k + 1 k
k=1 k=0
n
∗ 2n + 1
Exercice 4.11 : Pour n ∈ N , on pose Sn = .
k
k=0
1. En effectuant le changement d’indice j = 2n + 1 − k, déterminer une autre expression de Sn .
2. En déduire la valeur de 2Sn , puis celle de Sn .
n
n−1
∗ 2n 2n
Exercice 4.13* : Soit n ∈ N . On pose Sn = (−1) k
et Tn = (−1)k
.
2k 2k + 1
k=0 k=0
1. Écrire z = (1 + i)2n sous forme trigonométrique.
2. En déduire la valeur des sommes Sn et Tn .
CALCULS ALGÉBRIQUES 85
i
Exercice 4.16* : Calculer la somme double Sn = .
j
0≤i,j≤n
Indications
Ex. 4.1
Utiliser le principe de récurrence simple.
Ex. 4.2
Pour les deux dernières sommes, on pourra écrire k = k + 1 − 1 de manière à faire apparaı̂tre
une somme télescopique.
Ex. 4.4
Pour la dernière somme, on pourra distinguer les cas n pair ou impair.
Ex. 4.9
n
n
n k n
Que valent les sommes et (−1) ?
k k
k=0 k=0
86 CHAPITRE 4
1. C’est vrai pour n = 0 (0! = 1), et toujours faux pour n ∈ N∗ ((2n + 1)! = 2 × · · · × (2n + 1)).
n
2. Cette somme comptient n + 1 termes, et pas n : 2 = 2(n + 1).
k=0
3. Ne pas confondre somme et produit. C’est la somme d’une progression géométrique de raison 2 :
n
1 − 2n
2k = 2 × = 2n+1 − 2.
1−2
k=1
k=1
n
n k n n
5. Dans la formule du binôme, la sommation commence à 0 et pas à 1 : 3 = (2 + 1) = 2 .
k
k=0
6. D’après la formule du binôme :
n n
n n
(−1)p = (−1)p 1n−p = (1 − 1)n = 0.
p=0
p p=0
p
7. Sauf dans des cas triviaux (α = 0 ou n = 1), l’égalité est fausse puisque :
n
n
n
n
(α + ai ) = α+ ai = nα + ai .
i=1 i=1 i=1 i=1
CALCULS ALGÉBRIQUES 87
n
n−1
n
(n − 1)(n)(2n − 1)
k2 = k2 + k2 = + n2
6
k=1 k=1 k=n
2
(n − 1)(2n − 1) 2n + 3n + 1
=n +n =n
6 6
n(n + 1)(2n + 1)
= ·
6
L’hérédité ayant été démontrée à l’ordre n, la formule est valable pour tout
n ∈ N∗ .
Passons maintenant à la démonstration de la seconde égalité. Elle est vraie
pour n = 1 puisqu’elle se traduit alors par 1 = 1.
n−1
(n − 1)2 (n)2
Supposons qu’elle soit vraie à l’ordre (n − 1) : k3 =
4
k=1
n
n−1
n
(n − 1)2 (n)2
k3 = k3 + k3 = + n3
4
k=1 k=1 k=n
(n − 1)2 + 4n n2 (n + 1)2
= n2 = ·
4 4
L’hérédité ayant été démontrée à l’ordre n, la formule est valable pour tout
n ∈ N∗ .
Exercice 4.2
ln( ab ) = ln a − ln b 1. On obtient facilement une somme télescopique :
n n
k+1
Sn = ln = [ln(k + 1) − ln k]
k
k=1 k=1
= [ln 2 + · · · + ln n + ln(n + 1)] − [ln 1 + ln 2 + · · · + ln(n − 1) + ln n]
= ln(n + 1) − ln 1 = ln(n + 1)
88 CHAPITRE 4
CALCULS ALGÉBRIQUES 89
n
n
n(n + 1) n(n + 1)(2n + 1) n(n + 1)(n + 2)
Sn = k+ k2 = + = .
2 6 3
k=1 k=1
n
n
n
n
n
Sn = (8k 3 − 12k 2 + 6k − 1) = 8 k 3 − 12 k2 + 6 k− 1
k=1 k=1 k=1 k=1 k=1
n2 (n + 1)2 n(n + 1)(2n + 1) n(n + 1)
=8× − 12 × +6× −n
4 6 2
= 2n2 (n + 1)2 − 2n(n + 1)(2n + 1) + 3n(n + 1) − n = n2 [2n2 − 1].
n
si n est pair
Finalement, Sn = 2
.
− 2
n+1
si n est impair
Exercice 4.5
1. En réduisant au même dénominateur et en identifiant, on obtient facilement
a = c = 12 et b = −1.
2. D’après la question précédente, on a alors :
n n
1 1 1 1
Sn = = − +
k(k + 1)(k + 2) 2k k + 1 2(k + 2)
k=1 k=1
1 n
1
n
1 1 n
1
= − +
2 k k+1 2 k+2
k=1 k=1 k=1
90 CHAPITRE 4
n
1
n+2
1 1
n
1 1 1
= = −1− + + .
k+2 j=3
j k 2 n+1 n+2
k=1 k=1
Par conséquent,
n
1 1 1 1 1 1 1 1
Sn = −1+ − −1 + + −1 − + +
2 2 k n+1 2 2 n+1 n+2
k=1
1 1 1 1 1 1 1
=1− + −1 − + + = − .
n+1 2 2 n+1 n+2 4 2(n + 1)(n + 2)
Exercice 4.6
1. Le changement d’indice j = k − 1 donne :
n−1
n−1
n−1
n−1
n−1
j+1 j+1 j+1 j
Sn = (j + 1)2 = j2 + 2 =2 j2 + 2 2j .
j=0 j=0 j=0 j=0 j=0
Par conséquent,
1 − 2n
Sn = 2(Sn − n2n ) + 2 = 2Sn − n2n+1 + 2n+1 − 2.
1−2
On en déduit que :
Sn = (n − 1)2n+1 + 2.
kπ kπ
n n n
kπ kπ
2Tn = Tn + Tn = cos2 + sin2 = cos2 + sin2
2n 2n 2n 2n
k=0 k=0 k=0
n
= 1 = n + 1.
k=0
CALCULS ALGÉBRIQUES 91
n
an − 1
suite géométrique Comme a
= 1, ak = a et on en déduit que :
de raison et de a−1
k=1
premier terme a
nan+2 − (n + 1)an+1 + a
aSn − Sn = Sn (a − 1) = .
a−1
nan+2 − (n + 1)an+1 + a
a − 1
= 0 On obtient finalement Sn = .
(a − 1)2
Exercice 4.8
L’inégalité est trivialement vraie pour n = 0 (elle s’écrit 1 ≥ 1). Pour
formule du binôme n ∈ N∗ , la formule du binôme donne :
appliquée à a = 1 et
n n n
b=x
n n k n 0 n 1 n k n k
(1 + x) = x = x + x + x = 1 + nx + x .
k 0 1 k k
k=0 k=2 k=2
n n k
k x l’est aussi. Ainsi, (1+x) ≥ 1+nx.
n
Or x est positif, donc la somme
k=2
Exercice 4.9
En sommant ou La formule du binôme permet de calculer An + Bn et An − Bn :
retranchant, on
récupère tous les n
n
entiers compris entre An + Bn = = (1 + 1)n = 2n
0 et n. k
k=0
n
n
An − Bn = (−1)k = (1 − 1)n = 0
k
k=0
92 CHAPITRE 4
2n+1 − 1
c’est-à-dire S4 = .
n+1
Exercice 4.11
1. Le changement d’indice j = 2n + 1 − k donne : formule de
symétrie
2n+1
2n+1
2n + 1 2n + 1
Sn = =
j=n+1
2n + 1 − j j=n+1
j
CALCULS ALGÉBRIQUES 93
n
k
ne dépend pas 2. D’après la question précédente, on a :
de p.
k
k
k
n−p n n k n k n
S= = = = 2k
p=0
k−p p p=0
k p k p=0 p k
k
k
car = 2k .
p=0
p
Exercice 4.13 √ √ √ √ π √ π π
1. On a 1 + i = 2( 22 + i 22 ) = 2ei 4 , d’où z = ( 2ei 4 )2n = 2n ein 2 .
On sépare les 2. D’après la formule du binôme de Newton, on a :
parties réelle et
2n
n n−1
2n 2k
imaginaire (puissances
2n 2n
paires et impaires (1 + i)2n = ik = i + i2k+1
de i). k 2k 2k + 1
k=0 k=0 k=0
n 2n
n−1
2n
i2k = (−1)k = k
(−1) + i (−1)k = Sn + iTn .
2k 2k + 1
k=0 k=0
94 CHAPITRE 4
n n
p+1 q p p q
= +
k n−k k k−1 n−k
k=0 k=0
p
n n
q p q
= +
k n−k k−1 n−k
k=0 k=0
n n
p q p q
= + ,
k n−k k−1 n−k
k=0 k=1
p
la dernière inégalité provenant du fait que −1 = 0. On effectue ensuite le
changement d’indice j = k − 1 dans la deuxième somme :
n
n n−1
p
p+1 q p q q
= + .
k n−k k n−k j=0
j n−1−j
k=0 k=0
ce qui montre que P(p + 1) est vraie. Ainsi, P(p) est vraie pour tout p ∈ N.
2. Pour le calcul de Sn , la formule de Vandermonde appliquée à p = q = n
donne :
n
n n n+n 2n
= = .
k n−k n n
k=0
n n
Comme n−k = k , on en déduit que : formule de
symétrie
n 2
n
n n n 2n
Sn = = = .
k k n−k n
k=0 k=0
CALCULS ALGÉBRIQUES 95
Avec l’autre ordre 2. On somme cette fois sur le triangle {(i, j); 1 ≤ i ≤ j ≤ n}. On a :
de sommation,
n n ⎛ ⎞
Sn = i. n j n
j(j + 1) 1 2
n
1 ⎝ 2 ⎠
n n
i=1 j=i Sn = i= = (j + j) = j + j
j=1 i=1 j=1
2 2 j=1 2 j=1 j=1
3 2 1
n n
3 n(n + 1)(2n + 1) 1 n(n + 1) n(n + 1)2
= j + j= + = .
2 j=1 2 j=1 2 6 2 2 2
96 CHAPITRE 4
n
j
n
i−1
Sn = (j − i) + (i − j)
j=1 i=1 i=2 j=1
n n
j(j + 1) i(i − 1)
= j −
2
+ i(i − 1) −
j=1
2 i=2
2
1 n
1 2
n
= (j 2 − j) + (i − i)
2 j=1 2 i=2
Le terme obtenu pour i = 1 étant nul dans la deuxième somme, on obtient : indice muet
n
n(n + 1)(2n + 1) n(n + 1)
Sn = (i2 − i) = − .
i=1
6 2
n(n − 1)(n + 1)
Finalement, Sn = .
3
CALCULS ALGÉBRIQUES 97
98 CHAPITRE 4
Et plus si affinités…
ZÉtudier une fonction pour établir une inégalité.
ZMener l’étude complète d’une fonction.
∀x, y, z ∈ R, (x ≤ y et 0 ≤ z) ⇒ xz ≤ yz
1 1
∀x, y ∈ R, 0<x≤y⇒0< ≤
y x
Remarque : de même, si x et y sont deux réels tels que x ≤ y < 0 alors y1 ≤ x1 < 0.
Attention à ne pas appliquer une de ces deux propriétés lorsque x et y ne sont pas de même signe !
Définition : Valeur absolue —. Pour tout réel x, on appelle valeur absolue de x et on note |x|
le plus grand des réels x et −x. Autrement dit :
x si x ≥ 0
|x| =
−x si x < 0
Remarque : la quantité |x − y| mesure la distance entre deux points x et y de la droite réelle. Pour
d ≥ 0, l’inégalité |x − a| ≤ d signifie que x est situé à une distance de a inférieure ou égale à d.
d d
|x − a| ≤ d ⇔ a − d ≤ x ≤ a + d
a−d x a a+d
∀x ∈ D, f (−x) = f (x).
Définition : Fonction périodique —. Soit f une fonction de D dans R et T > 0. On dit que f est
T-périodique lorsque :
∀x ∈ D, x + T ∈ D ;
∀x ∈ D, f (x + T ) = f (x).
Remarque : autrement dit, f est bornée sur D si et seulement si la fonction |f | est majorée sur D.
Définition : Fonction croissante, décroissante —. Soit f une fonction de D dans R.
On dit que f est croissante sur D si :
102 CHAPITRE 5
O x
Si la fonction x → f (x + a) − b est impaire, Cf est symétrique par rapport au point Ω (a, b).
Si f est T -périodique, Cf est invariante par translation de vecteur (T, 0). La courbe Cf se
déduit par translations successives du tracé de f sur une période.
Ces propriétés permettent de réduire l’ensemble d’étude d’une fonction (méthode 5.2).
Enfin, dans un repère orthonormé, les graphes d’une bijection f et de son application réciproque
f −1 sont symétriques par rapport à droite d’équation y = x (première bissectrice).
Cf −1
Cf
f (a) A
a
Cf
Définition : Une fonction f : I → R est dérivable sur I si f est dérivable en tout point de I.
On définit alors la fonction dérivée de f que l’on note f (ou df
dx ) :
f : I → R
x → f (x)
104 CHAPITRE 5
Remarque : Si f est positive (resp. négative) sur I et ne s’annule qu’en un nombre fini de points,
alors f est strictement croissante (resp. décroissante) sur I.
Théorème 5.8.— Opérations sur les dérivées —. Soit u et v deux fonctions dérivables sur I, λ
un réel. Alors :
u + v est dérivable sur I et (u + v) = u + v ;
λu est dérivable sur I et (λu) = λu ;
uv est dérivable sur I et (uv) = u v + uv ;
u u u × v − u × v
si v ne s’annule pas sur I, est dérivable sur I et = .
v v v2
Théorème 5.9.— Dérivée d’une composée —. Soit f une fonction dérivable sur I, g une fonction
dérivable sur J, avec f (I) ⊂ J. Alors g ◦ f est dérivable sur I et :
(g ◦ f ) = g ◦ f × f
Théorème 5.10.— Dérivée de l’application réciproque d’une bijection —. Soit f une bijection
de I dans J. Si f est dérivable sur I et si f ne s’annule pas sur I, alors f −1 est dérivable sur J
et :
−1 1
f =
f ◦ f −1
C (C ∈ R) 0 R
xn (n ∈ N∗ ) nxn−1 R
1 n
(n ∈ N∗ ) − R∗
xn xn+1
√
x 1
√
2 x
R∗+
ex ex R
1
ln |x| R∗
x
cos x − sin x R
sin x cos x R
1
tan x = 1 + tan2 x R \ { π2 + kπ, k ∈ Z}
cos2 x
106 CHAPITRE 5
x ∈ Df et f (x) ∈ Dg .
Exemple : déterminer l’ensemble de définition de la fonction définie par f (x) = ln(2 − x).
La fonction x → 2 − x est définie sur R et la fonction ln est définie sur R∗+ . De plus, 2 − x > 0 si
et seulement si x < 2. Par composition, l’ensemble de définition de f est ] − ∞, 2[.
1+x
Exemple : déterminer l’ensemble de définition de la fonction définie par f (x) = .
1−x
1+x
On a ici f (x) = u(x), avec u(x) = 1−x . La fonction u est définie sur R \ {1} et la fonction racine
carrée est définie sur R+ . Ainsi,
f (x) existe ⇔ (x
= 1 et u(x) ≥ 0) .
Or la fonction u est positive sur [−1, 1] (faire un tableau de signes ou dire que le signe de u est celui
du trinôme (1 + x)(1 − x) qui est positif à l’intérieur de ses racines). Les conditions permettant de
définir f (x) sont donc x
= 1 et x ∈ [−1, 1]. Ainsi, l’ensemble de définition de f est [−1, 1[.
√ 1
Exemple : On pose f (x) = x + 3 et g(x) = . Sans calculer g ◦ f , déterminer Dg◦f .
x−2
La fonction f est définie sur Df = [−3, +∞[ et la fonction g est définie sur Dg = R \ {2}.
La fonction g ◦ f est alors définie en tout point x tel que x ∈ Df et f (x) ∈ Dg , c’est-à-dire :
√
x ∈ [−3, ∞[ et x + 3
= 2,
soit x ≥ −3 et x
= 1. Finalement, l’ensemble de définition de g ◦ f est [−3, 1[∪]1, +∞[.
√
ln 3x + 7
Exemple : Déterminer l’ensemble de définition de la fonction définie par f (x) = .
4 − x2
⎧
⎪ 3x + 7 ≥ 0
⎨ √
f (x) existe ⇐⇒ 3x + 7 > 0
⎪
⎩
4 − x2
= 0
⎧
⎨ x ≥ −3
7
⎪
⇐⇒ x > − 37
⎪
⎩
x∈/ {−2; 2}
Par conséquent, l’ensemble de définition de f est ] − 73 , −2[∪] − 2, 2[∪]2, +∞[.
Exemple : On pose f (x) = sin 2x + sin x cos 3x. Déterminer l’ensemble d’étude de la fonction f .
Les fonctions sinus et cosinus étant définies sur R, f est définie sur R. De plus, f est impaire
puisque Df = R est symétrique par rapport à 0 et :
∀x ∈ R, f (−x) = sin(−2x) + sin(−x) cos(−3x) = − sin 2x − sin x cos 3x = −f (x).
Enfin, comme sinus et cosinus sont 2π-périodiques, f est π-périodique. En effet,
∀x ∈ R, f (x + π) = sin(2x + 2π) + sin(x + π) cos(3x + 3π) = sin 2x + sin(x + π) cos(3x + π)
= sin 2x + (− sin x) × (− cos 3x) = sin 2x + sin x cos 3x = f (x).
En résumé, f est impaire et π-périodique : il suffit donc de l’étudier sur [0, π2 ].
108 CHAPITRE 5
Exemple : faire l’étude complète de la fonction définie par f (x) = cos4 x + sin4 x.
• Ensemble de définition.
En tant que somme et produit de fonctions définies sur R (sin et cos), f est définie sur R.
• Ensemble d’étude.
La fonction f est paire puisque Df est symétrique par rapport à 0 et :
∀x ∈ R, f (−x) = cos4 (−x) + sin4 (−x) = cos4 x + (− sin x)4 = cos4 x + sin4 x = f (x).
π π π
∀x ∈ R, f (x + ) = cos4 (x + ) + sin4 (x + ) = (− sin x)4 + (cos x)4
2 2 2
= cos4 x + sin4 x = f (x).
π
La fonction f étant paire et 2 -périodique, il suffit de l’étudier sur [0, π4 ].
• Variations.
Nous avons vu qu’il suffit d’étudier les variations de f sur [0, π4 ] pour en déduire ses variations sur
R tout entier. Or, pour x ∈ [0, π4 ], 4x ∈ [0, π] et f (x) ≤ 0. On en déduit que f est décroissante sur
[0, π4 ]. Par parité, f est croissante sur [− π4 , 0] et f admet donc un maximum en 0, égal à 1.
1
1
2
π
O 4
Calcul de dérivées
Cette formule de dérivation est souvent utilisée dans les cas suivants :
1 u
• (un ) = nu un−1 • =− 2
u u
√ u
• ( u) = √ • (eu ) = u eu
2 u
u
• (ln u) = • (cos u) = −u sin u
u
u
• (sin u) = u cos u • (tan u) = = u (1 + tan2 u)
cos2 u
1+x
Exemple : calculer, lorsque cela est possible, la dérivée de la fonction définie par f (x) = .
1−x
On a f (x) = u(x), avec u(x) = 1+x 1−x . Nous avons vu plus haut que f est définie sur [−1, 1[.
La fonction u est dérivable sur R \ {1} et la fonction racine carrée est dérivable sur R∗+ . Comme
u est positive sur [−1, 1[ et s’annule uniquement en −1, on en déduit (théorème 5.9) que f est
dérivable sur ] − 1, 1[ et :
1+x
1−x (1 − x) × 1 − (−1) × (1 + x) 1 1
∀x ∈] − 1, 1[, f (x) = = × = 3√ .
1+x (1 − x)2 1+x (1 − x) 2 1 + x
2 2
1−x 1−x
110 CHAPITRE 5
∀x ∈ I, f (x) ≤ g(x),
∀x ∈ R, f (x) = ex − 1.
∀x ∈ R, ex ≥ x + 1.
112 CHAPITRE 5
x2
Exercice 5.3 : Montrer que, pour tout x ≥ 0, x − ≤ ln(1 + x) ≤ x.
2
Exercice 5.6 : Soit f une application croissante de R dans R telle que f ◦ f = IdR . Montrer que
f = IdR .
∀x ∈ R+ , f (x) ≤ f (x).
x+m
Exercice 5.9 : Pour m ∈ R, on pose fm (x) = . On note Cm la courbe représentative de fm .
x2 + 1
1. Montrer que les tangentes aux courbes Cm au point d’abscisse 0 sont parallèles.
2. Montrer que les tangentes aux courbes Cm au point d’abscisse 1 sont concourantes.
Calcul de dérivées
Exercice 5.12 : Sans se soucier des ensembles de dérivation, calculer les dérivées des fonctions :
cos x 1 x−1
f (x) = x2 + 6x − 1 ; g(x) = ; h(x) = ln cos ; i(x) = x .
sin x − x cos x x x+1
Exercice 5.13* : Donner l’ensemble de dérivabilité de chacune des fonctions suivantes et calculer
leur dérivée. 1
ex− x
1. f (x) = (x + x − 2)
3 4 5. f (x) = 2
x −1
1
2. f (x) = x 6. f (x) = ln(ln x)
(e + e−x )2
cos x
3. f (x) = cos2 x + 32 sin 2x 7. f (x) = √
sin x + 2
(ln x)4
4. f (x) = 8. f (x) = sin ln(1 + x2 )
x
Étude de fonctions
Exercice 5.14 : Étudier les variations des fonctions suivantes.
√
1. f (x) = x 1 − x2
2
2. g(x) = x2 + 1 −
x
x
3. h(x) = (x − 1)e x−1 . On précisera les limites aux bornes de l’ensemble de définition de h.
√
Exercice 5.15* : On pose f (x) = tan x.
1. Déterminer l’ensemble de définition de f .
2. Étudier la parité et la périodicité de f .
3. Déterminer les variations de f .
4. Montrer que la restriction de f à [0, π2 [ est une bijection de [0, π2 [ dans un ensemble à préciser.
1
Exercice 5.16** : On considère la fonction définie par f (x) = .
ex + e−x
1. Déterminer l’ensemble de définition D de f et étudier sa parité.
2. Étudier les variations de la fonction f et préciser ses limites aux bornes de D.
3. Montrer que la restriction de f à l’intervalle [0, +∞[ admet une application réciproque.
On note g cette application.
4. Donner l’ensemble de définition de g, son ensemble de continuité ainsi que son sens de variation.
114 CHAPITRE 5
Exercice 5.17** : Faire l’étude complète de la fonction définie par f (x) = sin5 x + cos5 x.
Indications
Ex. 5.2
Pour la dernière question, on pourra commencer par montrer que (a + b)2 ≤ 2(a2 + b2 ).
Ex. 5.5
Une fonction à la fois monotone et périodique ne serait-elle pas constante ?
Ex. 5.7
Faire un raisonnement par analyse-synthèse.
Ex. 5.8
On pourra étudier les variations de la fonction x → e−x f (x).
1
∀x ∈ R∗ , f (x) = ,
x2
donc f > 0 sur R∗ . Cependant, f n’est pas croissante sur R∗ . Par exemple, f (−1) > f (2).
Notons que le résultat est vrai lorsque D est un intervalle (théorème 5.7).
7. La fonction f : x → x3 est strictement croissante sur R, mais sa dérivée n’est pas strictement
positive sur R (f (x) = 3x2 et f (0) = 0).
8. Attention à ne pas oublier u lorsque l’on dérive une fonction composée (théorème 5.9). La
fonction composée x → u(x)4 se dérive en x → 4u (x)u3 (x). Ici, f (x) = 4 sin3 x × cos x.
9. On peut appliquer la méthode 5.5 en posant f (x) = ln(1 + x) − x. La fonction f est dérivable
sur ] − 1, +∞[ et :
1 x
∀x > −1, f (x) = −1=− .
1+x x+1
Cette quantité étant négative sur R+ , f est décroissante sur R+ . Comme f (0) = 0, on en déduit
que f est négative sur R+ . Cela montre que, pour tout x ≥ 0, ln(1 + x) ≤ x.
10. On a :
π π π
f (x + ) = sin(x + ) + cos(x + ) = cos x − sin x,
2 2 2
qui n’est pas égal à f (x). En revanche, f est 2π-périodique.
116 CHAPITRE 5
⇔ 4x2 − 16x + 16 ≤ x2 − 2x + 1
⇔ 3x2 − 14x + 15 ≤ 0
a2 + b2 − 2ab = (a − b)2 ≥ 0.
√ √ 2 √ 2 √ √ √ √ 2
a + b − 2 ab = a + b − 2 a b = a − b ≥ 0,
√
ce qui montre que a+b 2 ≥ ab. Ainsi, 12 (ln a + ln b) ≤ ln a+b
2 .
√ a√et b, on peut supposer que a ≤ b et on veut alors
4. Quitte à √échanger
montrer que a − b ≤ a − b. Comme les deux membres sont positifs, cette Pour x, y ≥ 0,
√ √ √ 2 x ≤ y ⇔ x2 ≤ y 2 .
inégalité est équivalente à ( a − b)2 ≤ a − b , soit :
√
a − 2 ab + b ≤ a − b,
√ √
ou encore b ≤ ab. Or, a√ ≥ b donc
√ ab√≥ b , d’où ab ≥ b. Finalement, on a
2
1 x2
∀x > −1, g (x) = −1+x= .
1+x 1+x
Cette quantité étant positive sur ] − 1, +∞[, g est croissante sur ] − 1, +∞[,
donc sur R+ . Comme g(0) = 0, on en déduit que g est positive sur R+ . Ainsi,
2
pour tout x ≥ 0, ln(1 + x) ≥ x − x2 .
Exercice 5.4
1. C’est vrai. Pour le montrer, raisonnons par l’absurde. On suppose que
f (a) < f (b) avec a ≥ b. Comme f est croissante sur R et a ≥ b, on a alors
f (a) ≥ f (b), ce qui contredit le fait que f (a) < f (b). D’où le résultat.
Utilisation d’un 2. C’est faux. Par exemple, une fonction f constante sur R est croissante,
contre-exemple. mais elle vérifie f (2) ≥ f (3), avec 2 < 3.
3. C’est vrai. On applique de nouveau un raisonnement par l’absurde. On
suppose que f (a) ≤ f (b), avec a > b. Comme f est strictement croissante et
a > b, on a f (a) > f (b), ce qui contredit le fait que f (a) ≤ f (b).
Exercice 5.5
Il est clair que les fonctions constantes sont monotones et périodiques.
Nous allons montrer que ce sont les seules. Soit f : R → R une fonction à
la fois monotone et périodique. On suppose par exemple que f est croissante
Raisonnement par et T -périodique. Si f n’est pas constante, il existe deux réels a et b (a < b)
l’absurde. tels que f (a)
= f (b). Comme f est croissante, on a alors nécessairement
f (a) < f (b). Or, par périodicité de f :
∀n ∈ N, f (a + nT ) = f (a).
118 CHAPITRE 5
ce qui montre que g est décroissante sur R+ . Comme g est positive sur R+ et f ≤ f
g(0) = 0, on en déduit que, pour tout x ≥ 0, g(x) = 0. Par conséquent, pour
tout x ≥ 0, f (x) = ex g(x) = 0.
Exercice 5.9
1. Pour m ∈ R, fm est définie et dérivable sur R. On a :
x2 × 1
− 2x ln x 1 − 2 ln x
∀x > 0, f (x) = x
4
= .
x x3
Par conséquent,
f (x) = 1 ⇔ x3 + 2 ln x − 1 = 0.
On montre que Étudions les variations sur R∗+ de la fonction g définie par g(x) = x3 +2 ln x−1.
l’unique point La fonction g est dérivable sur R∗+ et :
d’annulation de g est
1. 2
∀x > 0, g (x) = 3x2 + ,
x
g > 0 sur R∗+
ce qui montre que g est strictement croissante sur R∗+ . Comme g(1) = 0, on
Théorème de la
en déduit que 1 est l’unique point d’annulation de g. D’où le résultat.
bijection Exercice 5.11 √
1. On peut écrire f (x) = ln(u(x)), avec u(x) = x2 + 1−x. La fonction racine
On applique la carrée est définie sur R+ et, pour tout x ∈ R, x2 + 1 > 0. Par conséquent, la
méthode 5.1 pour fonction u est définie sur R. Comme ln est définie sur R∗+ , il reste à déterminer
déterminer l’ensemble
de définition d’une l’ensemble des réels x tels que u(x) > 0. Comme, pour tout x ∈ R, x2 +1 > x2 ,
fonction composée. on a :
∀x ∈ R, x2 + 1 > |x|.
√ √
x2 = |x| En particulier, pour tout x ∈ R, x2 + 1 − x > 0, ce qui montre que u est à
valeurs strictement positives. Par composition, f est définie sur R.
|x| ≥ x 2. Déjà, R est symétrique par rapport à 0. Par ailleurs,
% √ √ &
x2+1+x x 2+1−x
∀x ∈ R, f (−x) = ln x2 + 1 + x = ln √
x2 + 1 − x
2
x + 1 − x2 1
= ln √ = ln √
x2 + 1 − x x2 + 1 − x
= − ln( x2 + 1 − x) = −f (x),
120 CHAPITRE 5
(x+1)−(x−1) x x−1 x
x−1 (x+1)2 x−1 (x+1)2 + (x+1)2
x+1
i (x) = +x× = + =
x+1 2 x−1 x+1 x−1 x−1
x+1 x+1 x+1
x2 + x − 1 x+1
= × .
(x + 1)2 x−1
Exercice 5.13
1. La fonction f est une fonction polynomiale, donc dérivable sur R. On a : (u4 ) = 4u3 u
3. Les fonctions sin, cos et x → 2x sont dérivables sur R. En tant que produit
et composée de fonctions dérivables sur R, f est donc dérivable sur R et : Dérivée d’un
produit.
3
∀x ∈ R, f (x) = cos2 x + × 2 cos 2x − 2 cos x sin x × sin 2x
2 cos 2x = 2 cos2 x − 1
= (2 cos2 x + 3)(2 cos2 x − 1) − 4 cos2 x sin2 x sin 2x = 2 cos x sin x
2 2
sin x = 1 − cos x
= 4 cos4 x + 4 cos2 x − 3 − 4 cos2 x(1 − cos2 x)
= 8 cos4 x − 3.
x × 4(ln x)3 × 1
− (ln x)4 (ln x)3
∀x ∈ R∗+ , f (x) = x
= (4 − ln x) .
x2 x2
7. Les fonctions cos et sin sont dérivables sur R. La fonction racine carrée
sin x ≥ −1 est dérivable sur R∗+ et, pour tout x ∈ R, sin x + 2 > 0. On en déduit que
√
la fonction x → sin x + 2 est dérivable sur R (et ne s’y annule pas). Par
√
( u) = u
√
2 u
quotient, f est dérivable sur R et sa dérivée est donnée par :
√ −2 sin x(sin x+2)−cos2 x
− sin x sin x + 2 − cos x × 2√cos x √
sin x+2 2 sin x+2
∀x ∈ R, f (x) = √ =
( sin x + 2)2 sin x + 2
−2 sin2 x − 4 sin x − (1 − sin2 x) sin2 x + 4 sin x + 1
= √ =− 3 .
2 sin x + 2(sin x + 2) 2(sin x + 2) 2
La fonction sin étant dérivable sur R, on en déduit que f est dérivable sur
(ln u) = uu et ] − ∞, −2[∪]0, +∞[. On a :
(sin v) = v cos v
− x22 2
∀x ∈] − ∞, −2[∪]0, +∞[, f (x) = cos ln(1 + )
1 + x2 x
2 2
=− 2 cos(ln(1 + )).
x + 2x x
Exercice 5.14
1. La fonction racine carrée est définie sur R+ et 1 − x2 est positif si et
1 − x2 = 0 ⇔ (x = seulement si x ∈ [−1, 1]. On en déduit que f est définie sur [−1, 1]. La fonc-
1 ou x = −1)
122 CHAPITRE 5
1
2
O √1
2 1
La racine carrée 3. La fonction tangente est dérivable sur son ensemble de définition, ce qui
est définie sur R+ , n’est pas le cas de la fonction racine carrée qui n’est dérivable que sur R∗+ . De
dérivable sur R∗+ .
plus, les points d’annulation de la fonction tangente sur D sont les points de
la forme kπ, k ∈ Z. Par composition, f est dérivable sur D \ {kπ; k ∈ Z} et :
√ u
u = √
2 u
1 + tan2 x
∀x ∈ D \ {kπ; k ∈ Z}, f (x) = √ .
2 tan x
Par conséquent, pour tout k ∈ Z, f est strictement croissante sur ]2kπ, π2 +
2kπ[ et sur ]π + 2kπ, 3π 2 + 2kπ[. Par continuité, f est strictement croissante
[2kπ, π2 + 2kπ[ et sur [π + 2kπ, 3π 2 + 2kπ[.
4. On vient de montrer que f est continue et strictement croissante sur [0, π2 [.
D’après le théorème de la bijection, la restriction de f à [0, π2 [ est donc une
bijection de [0, π2 [ dans f ([0, π2 [) = [0, +∞[.
Exercice 5.16
1. La fonction x → ex + e−x est définie sur R et ne s’y annule pas. Par
conséquent, son inverse (la fonction f ) est définie sur D = R. De plus, f
est paire puisque R et symétrique par rapport à 0 et, pour tout x ∈ R,
f (−x) = f (x).
2. Comme x → ex + e−x est dérivable sur R et ne s’y annule pas, f est
dérivable sur R. On a :
ex − e−x e2x − 1
∀x ∈ R, f (x) = − = − .
(ex + e−x )2 ex (ex + e−x )2
124 CHAPITRE 5
Cg
1
2
Cf
1
O
6. Soit x ∈]0, 21 ] et y = g(x). On a y ≥ 0 et 2:
1 ey
x = f (y) = −y
= 2y ,
ey +e e +1
d’où xe2y −ey +x = 0, ce qui s’écrit encore xY 2 −Y +x = 0 en posant Y = ey . Y ≥ 1 car y ≥ 0.
Le discriminant de ce trinôme est 1 − 4x2 , il est positif puisque x ∈]0, 12 ]. On
obtient les solutions :
√ √
1 + 1 − 4x2 1 − 1 − 4x2
Y1 = et Y2 = .
2x 2x
Il reste à savoir si Y = Y1 ou Y = Y2 . On sait que Y ≥ 1. Par ailleurs, Y1 > 0,
Y1 ≥ Y2 et Y1 Y2 = 1, donc 0 < Y2 ≤ 1 ≤ Y1 . Cela montre que Y = Y1 , produit des racines
c’est-à-dire y = ln Y1 . Finalement,
√
1 + 1 − 4x2
g(x) = ln .
2x
Exercice 5.17
• Ensemble de définition.
La fonction f est définie sur R (somme et produit de fonctions définies sur R).
• Ensemble d’étude.
La fonction f est 2π-périodique, mais elle n’est ni paire, ni impaire. Par
ailleurs,
• Variations.
Nous avons vu qu’il suffit d’étudier les variations de f sur [0, π]. Par ailleurs,
1
2
sin X ≥ − 12 comme 1+ sin22x ≥ 0, le signe de f est celui de sin 2x sin(x− π4 ). Pour x ∈ [0, π],
sin 2x est positif sur [0, π2 ], négatif sur [ π2 , π] ; et sin(x− π4 ) est négatif sur [0, π4 ],
positif sur [ π4 , π]. Par conséquent, f est croissante sur [ π4 , π2 ], décroissante sur
[0, π4 ] et sur [ π2 , π].
• Courbe représentative de f .
On commence par tracer le graphe de f sur [0, π], puis :
→
−
• on applique une symétrie glissée d’axe (Ox) et de vecteur π i pour avoir
le graphe sur [0, 2π] ;
• on a alors le graphe de f sur la période [0, 2π] et on le reproduit sur R
tout entier par translation.
π π
O 4 2 π
126 CHAPITRE 5
Et plus si affinités…
ZSimplifier une expression formée à partir de fonctions usuelles.
ZRésoudre une équation faisant intervenir des fonctions usuelles.
Par ailleurs, la fonction exp est continue, dérivable sur R et, pour tout réel x, exp (x) = exp(x).
Proposition 6.6.— Règles de calcul sur les puissances —. Pour (x, y) ∈ (R∗+ )2 et (α, β) ∈ R2 ,
on a :
• ln(xα ) = α ln x • (xα )β = xαβ • xα xβ = xα+β
α
1 x xα
• x−α = α • = α • (xy)α = xα y α
x y y
Remarque : en particulier, on a
ln x
• lim x ln x = 0 ; • lim =0;
x→0+ x→+∞ x
ex
• lim xex = 0 ; • lim = +∞.
x→−∞ x→+∞ x
Les fonctions circulaires directes sont les fonctions cosinus (cos), sinus (sin) et tangente (tan).
130 CHAPITRE 6
Proposition 6.10.—
Théorème-Définition 6.12.— Arc cosinus —. La restriction de la fonction cos à [0, π] est une
bijection de [0, π] dans [−1, 1]. On appelle arc cosinus et on note Arccos : [−1, 1] → [0, π] sa
bijection réciproque. Ainsi :
Théorème-Définition 6.13.— Arc tangente —. La fonction tan est une bijection de ]− π2 , π2 [ dans
R. On appelle arc tangente et on note Arctan : R →] − π2 , π2 [ sa bijection réciproque. Ainsi :
π π
y = Arctan x et x ∈ R ⇐⇒ x = tan y et y ∈ − , .
2 2
3
exp
α>1
2 4
α=1
1 3
ln
0<α<1
2
3 -2 -1 O 1 2 3
α=0
-1 1
α<0
-2
O 1 2 3 4
-3
132 CHAPITRE 6
tan 4
2
2
1
1
5 -4 -3 -2 -1 O 1 2 3 4
cos
5 -4 -3 -2 -1 O 1 2 3 4 -1
-1
sin -2
-2 -3
-4
3 π π/2
Arccos
1 Arcsin
sin
2
π/2
π/2
1 -1 O 1
-1 O 1 2 3 -1
-1
cos
2 tan
π/2
1
Arctan
π/2
-3 -2 -1 O 1 2 3
-1
-2
-3
1−x √
Exemple : démontrer que, pour tout x ≥ 0, Arccos = 2Arctan x.
1+x
On applique chacune des deux méthodes.
Utilisation des dérivées
1−x √
On pose f (x) = Arccos et g(x) = 2Arctan x.
1+x
La fonction x → 1−x 1+x est définie et dérivable sur R \ {−1}, donc sur R+ . Pour tout x ≥ 0,
1−x
1+x appartient à ] − 1, 1] et vaut 1 seulement pour x = 0. Comme la fonction Arccos est
définie, continue sur [−1, 1] et dérivable sur ] − 1, 1[, on en déduit que f est définie, continue
sur R+ , et dérivable sur R∗+ . Par ailleurs, la fonction Arctan est définie et dérivable sur R et
la fonction racine carrée est définie et continue sur R+ , dérivable sur R∗+ . Par composition,
g est définie, continue sur R+ et dérivable sur R∗+ . On calcule f et g sur R∗+ :
1−x −1 2 1+x 1
∀x > 0, f (x) = = 2
√ = √
1+x 2 (1 + x) 4x (x + 1) x
1 − 1+x
1−x
1 2 1
g (x) = √ √ = √ .
2 x 1 + ( x)2 (x + 1) x
Comme f = g sur R∗+ , il existe une constante C telle que, pour tout x > 0, f (x) = g(x) + C.
Par continuité de f et g sur R+ , l’égalité est encore valable pour x = 0. On évalue alors cette
égalité en 0 : C = f (0) − g(0) = Arccos 1 − 2Arctan 0 = 0. Les fonctions f et g sont donc
égales.
Méthode directe
Soit x ∈ R+ . On pose θ = Arccos 1−x 1+x . Comme 1+x ∈] − 1, 1], θ appartient à [0, π[. On a
1−x
134 CHAPITRE 6
Méthode 6.3.— Pour prouver qu’une fonction f est une bijection d’un intervalle
I vers un intervalle J, on utilise le théorème de la bijection : si f est continue et
strictement monotone sur l’intervalle I, f est une bijection de I dans l’intervalle J = f (I).
Pour déterminer l’application réciproque de f , on résout, pour y ∈ J, l’équation f (x) = y
d’inconnue x ∈ I. Pour la mise en œuvre, on pourra également consulter le chapitre
ensembles-applications-relations.
Exemple : montrer que l’application f définie sur [0, π2 ] par f (x) = 12 cos3 x est une bijection de
[0, π2 ] vers un intervalle à préciser et déterminer son application réciproque f −1 .
Notons I = [0, π2 ]. L’application f est continue et strictement décroissante sur I (cos est strictement
décroissante sur I). Par conséquent, f est une bijection de I dans f (I) = [f ( π2 ), f (0)] = [0, 12 ]. On
considère maintenant un réel y ∈ [0, 12 ] et on résout l’équation f (x) = y. On a :
1
f (x) = y ⇐⇒
cos3 x = y
2
⇐⇒ cos x = 3 2y
⇐⇒ x = Arccos ( 3 2y).
√
Ainsi, l’unique antécédent de y par f est Arccos ( 3 2y). L’application réciproque de f est donc la
fonction
f −1 : [0, 12 ] → [0, π2 ]
√3
x → Arccos ( 2x)
Mise en œuvre : exercice 6.4, exercice 6.14.
136 CHAPITRE 6
ex
Exercice 6.4 : Pour tout x > 0, on pose f (x) = .
−1
ex
1. Montrer que f réalise une bijection de ]0, +∞[ dans un intervalle que l’on précisera.
2. Expliciter l’application réciproque de f .
Exercice 6.7 : Simplifier les expressions suivantes après avoir donné leur ensemble de définition.
1. cos(Arctan x) 2. sin(Arctan x) 3. Arccos x + Arccos (−x)
1
Exercice 6.9 : Étudier, sans la dériver, la fonction : f (x) = Arccos (cos x) − Arccos (cos 2x).
2
Arccos (1 − x)
Exercice 6.10* : On pose f (x) = √ .
x
138 CHAPITRE 6
x
Exercice 6.11* : Montrer que : ∀x ∈] − 1, 1[, Arcsin x = Arctan √ .
1 − x2
x
Exercice 6.12* : On pose f (x) = Arcsin √ .
x2 + 1
1. Déterminer l’ensemble de définition D de la fonction f .
2. Montrer que f est dérivable sur D et calculer sa dérivée.
3. En déduire une expression simple de f .
4. Retrouver ce résultat par une méthode directe.
1−x
Exercice 6.13* : Soit f (x) = Arctan .
1+x
1. Déterminer l’ensemble de définition de la fonction f .
2. Donner une expression simple de f (x).
1
Exercice 6.14* : On note I =]0, π2 ] et, pour tout x ∈ I, f (x) = .
sin x
1. Montrer que f réalise une bijection de I vers un intervalle à déterminer.
2. Expliciter l’application réciproque de f .
Indications
Ex. 6.1
Pour la dernière équation, on pourra introduire une fonction.
Ex. 6.5
On pourra se ramener à l’étude de la fonction x → x ln x + (1 − x) ln(1 − x).
Ex. 6.9
Pour u ∈ [0, π], que vaut Arccos (cos u) ?
Ex. 6.10
Pour le calcul de limite, effectuer un changement de variable et se ramener à une limite connue.
Ex. 6.11
On pourra poser y = Arcsin x et calculer √ x
1−x2
Ex. 6.13
Appliquer la méthode 6.2 par exemple.
1. La fonction Arccos est définie sur [−1, 1], à valeurs dans [0, π].
2. La fonction Arcsin est continue sur [−1, 1] et dérivable sur ] − 1, 1[.
3. C’est la proposition 6.14. Plus généralement, l’application réciproque d’une fonction impaire
(respectivement paire) est également impaire (respectivement paire).
4. On a (par exemple) Arccos (−1) = π et Arccos (1) = 0, ce qui montre que Arccos n’est ni paire
ni impaire. √
5. On a, pour tout x ∈ [−1, 1], cos(Arcsin x) = sin(Arccos x) = 1 − x2 .
6. C’est vrai. Plus généralement, par définition de la fonction Arccos , on a :
7. Arccos (cos 5π 3π 5π
4 ) = 4 (unique élément de [0, π] dont le cosinus vaut cos 4 ).
8. Arccos étant l’application réciproque de la restriction de cos à l’intervalle [0, π], on a :
9. C’est évidemment faux. Il ne faut pas confondre l’application réciproque (Arctan ) et l’inverse.
10. C’est une jolie formule, totalement fausse.
Erreurs classiques
• On a, pour tout x ∈ [−1, 1], cos (Arccos x) = x. En revanche, Arccos (cos x) n’est
pas toujours égal à x (c’est vrai seulement sur [0, π]). Ne pas oublier que Arccos
n’est pas l’application réciproque de la fonction cos (qui n’est pas bijective) mais
seulement de sa restriction à l’intervalle [0, π]. Même difficulté pour Arcsin , Arctan
et Argch .
• Ne pas confondre application réciproque et inverse.
• Les fonctions Arcsin et Arccos ne sont pas dérivables en −1 et 1.
140 CHAPITRE 6
X 2 + 2X − 15 = 0.
3
On en déduit que la seule solution de cette équation est .
2
7. L’équation est définie sur R∗+ \ {1} et on a :
ln x ln a
= ⇐⇒ (ln x)2 = (ln a)2
ln a ln x
⇐⇒ (ln x + ln a)(ln x − ln a) = 0
x
⇐⇒ ln(ax) × ln =0
a
x
⇐⇒ ax = 1 ou = 1.
a
142 CHAPITRE 6
Comme
lim f (x) = −∞, la
x→0+
y = xx courbe représentative
de f tend vers le point
limite (0, 1) avec une
pente infinie.
1
O 1
1
e
Exercice 6.3
1. Le système est défini sur R2 et s’écrit :
8x = 10y 8x = 2 × 2x
⇐⇒
2x = 5y 2x = 5y
x
4 =2
⇐⇒ .
2x = 5y
La première équation s’écrit ex ln 4 = 2 ou encore x ln 4√= ln 2. Ainsi x = 1/2
et, en revenant √
à la deuxième équation, on obtient y = 2/5. Par conséquent,
le couple (1/2, 2/5) est l’unique solution du système.
ln u
2. Le système est défini pour x > 0 et y > 0 ; il est équivalent à : log u = ln 10
x+y =7 x+y =7
⇐⇒
ln x + ln y = ln 10 ln(xy) = ln 10
x+y =7
⇐⇒
xy = 10
y =7−x
⇐⇒
x(7 − x) = 10
y =7−x
⇐⇒ .
x2 − 7x + 10 = 0
u est définie sur en notant u(x) = x ln x + (1 − x) ln(1 − x). L’inégalité équivaut à montrer
]0, 1[. que eu(x) ≥ 12 , ou encore u(x) ≥ − ln 2. Nous allons étudier les variations de
u et pour cela la dériver deux fois. La fonction u est deux fois dérivable sur
]0, 1[ et :
144 CHAPITRE 6
1
2π
3
π
O 1
Exercice 6.7
1. Les fonctions Arctan et cos sont définies sur R. Par composition, l’expres-
sion est définie pour tout réel x. Pour x ∈ R, on a : cos2 u = 1
1+tan2 u
1 1
cos2 (Arctan x) = 2 = .
1 + tan (Arctan x) 1 + x2
1
cos(Arctan x) = √ .
2
x +1
2. L’expression est définie sur R par composition (les fonctions Arctan et sin
sont définies sur R). Pour x ∈ R, on a
sin(Arctan x)
tan(Arctan x) = =x
cos(Arctan x)
et la question précédente montre alors que :
x
sin(Arctan x) = x cos(Arctan x) = √ .
2
x +1
Par ailleurs, f (x) ∈ [0, 2π] puisque Arccos x et Arccos (−x) appartiennent
π est l’unique tous les deux à [0, π]. On en déduit donc que f (x) = π, c’est-à-dire :
élément de [0, 2π] dont
le cosinus est égal à ∀x ∈ [−1, 1], Arccos x + Arccos (−x) = π.
−1.
Exercice 6.8
1. L’équation est définie pour tout réel x (pour tout x ∈ R, 1
1+x2 ∈ [−1, 1]).
π 3
− Arccos
2 5
= D’après la proposition 6.16, l’équation s’écrit aussi :
Arcsin 35
1 3
Arcsin 2
= Arcsin .
1+x 5
Comme ces deux nombres appartiennent à l’intervalle [− π2 , π2 ] et que la fonc-
tion sinus est bijective sur [− π2 , π2 ], l’équation équivaut à :
1 3
2
= .
1+x 5
Ainsi, x est solution si et seulement si x2 = 23 . D’où l’ensemble des solutions :
*
2 2
S= ;− .
3 3
2. L’équation est définie pour x ∈ [−1, 1]. Par ailleurs, Arccos 34 ∈ [0, π2 ]
puisque 0 ≤ 34 ≤ 1. Ainsi, les deux membres de l’équation appartiennent à
Deux éléments de [0, π]. Leur égalité équivaut donc à celle de leur cosinus :
[0, π] sont égaux ssi ils
ont le même cosinus. 3 3
cos (Arccos x) = cos 2Arccos ⇐⇒ x = 2 cos2 Arccos −1
4 4
9 1
⇐⇒ x = 2 × −1= .
16 8
L’unique solution de l’équation est donc 18 .
146 CHAPITRE 6
1 π
O 2 π
Exercice 6.10
1. La fonction x → √1x est définie sur R∗+ et la fonction Arccos est définie
sur [−1, 1]. Par conséquent, f est définie en tout point x vérifiant x > 0 et
1 − x ∈ [−1, 1] ⇔ 0 ≤ x ≤ 2. L’ensemble de définition de f est donc ]0, 2].
x ∈ [0, 2]
2. Cette limite est a priori indéterminée puisque, lorsque x tend vers 0+ ,
le numérateur et le dénominateur ont tous les deux pour limite 0. Effectuons
cos(Arccos t) = t un changement de variable en posant u = Arccos (1 − x). On a u ∈ [0, π] et
pour tout t ∈ [−1, 1]. cos u = 1 − x. Alors x = 1 − cos u et
u
f (x) = √ .
1 − cos u
1 − cos t 1
lim = ,
t→0 t2 2
on en déduit que
u √
lim+ √ = 2.
u→0 1 − cos u
√
Ainsi, la limite de f en 0+ est 2.
Exercice 6.11
Notons tout d’abord que les deux membres de l’égalité existent pour tout
x ∈] − 1, 1[. D’une part, comme la fonction Arcsin est définie sur [−1, 1],
Arctan est définie Arcsin x existe. D’autre part, pour x ∈] − 1, 1[, √1−x x
2
existe donc son arc
sur R tangente aussi. Nous allons maintenant prouver l’égalité par un calcul direct
(on pourrait également utiliser les dérivées de chacune de ces deux fonctions).
méthode 6.2 Soit x ∈] − 1, 1[, posons y = Arcsin x. On a donc x = sin y, y ∈] − π2 , π2 [ et :
148 CHAPITRE 6
∀x ∈ R, f (x) = Arctan x + C.
sin2 θ sin2 θ
x2 = = = tan2 θ ;
1 − sin2 θ cos2 θ
d’où x = tan θ puisque x est θ sont du même signe. On obtient finalement
θ = Arctan x, c’est-à-dire f (x) = Arctan x. On retrouve ainsi le fait que f est
la fonction arc tangente.
Exercice 6.13
1. La fonction x → 1−x
1+x est définie sur R \ {−1} et la fonction racine carrée
est définie sur R+ . On a 1−x
1+x ≥ 0 si et seulement si x ∈] − 1, 1]. Comme la
fonction Arctan est définie sur R, on en déduit que f est définie sur ] − 1, 1].
1 − tan2 θ
x= = cos2 θ(1 − tan2 θ) = cos2 θ − sin2 θ = cos 2θ.
1 + tan2 θ
150 CHAPITRE 6
Et plus si affinités…
ZUtiliser la notion de barycentre.
ZTrouver des lieux de points géométriques, étudier des suites de points
dans le plan.
Proposition 7.1.— Le produit scalaire est une forme bilinéaire (linéaire par rapport à chaque
variable) et symétrique, c’est-à-dire : (u | v ) = (v | u).
Proposition 7.2.— Expression du produit scalaire en base orthonormée —. Dans une base
orthonormée (ı, j), si u = (x, y) et v = (x , y ) sont deux vecteurs, alors :
(u | v ) = x · x + y · y
Attention ! La formule précédente ne marche plus du tout si l’on choisit un repère quelconque.
(u | v ) = (u | v )
Déterminant
Définition : Dans le plan vectoriel R2 rapporté à une base orthonormée directe de deux vecteurs
(ı, j), pour tous vecteurs u et v , on appelle déterminant des vecteurs u et v , le nombre [u, v ] =
u · v · sin θ, avec les mêmes notations que dans le paragraphe précédent.
Proposition 7.6.— Expression du déterminant en base orthonormée directe —. Dans une base
orthonormée directe (ı, j), si u = (x, y) et v = (x , y ) sont deux vecteurs, alors :
x x
[u, v ] = = x · y − x · y
y y
Proposition 7.7.— Caractérisation de la colinéarité entre deux vecteurs —. Soit (u, v ) un couple
de vecteurs du plan.
Proposition 7.8.— Aire d’un triangle —. L’aire d’un triangle ABC du plan est donnée :
−−
→ −→
|[AB, AC]|
A(ABC) = .
2
Droites
Équations cartésiennes
154 CHAPITRE 7
ax + by + c = 0
est u(−b, a) et n(a, b) est un vecteur normal de D (i.e un vecteur perpendiculaire à la droite D
A
De même, la droite D passant par deux points distincts A et B
est l’ensemble des points M du plan tels que
−−→ −−→
AM , AB = 0
Équations paramétriques
Proposition 7.13.— Équations paramétriques d’une droite du plan —. Dans le plan R2 muni
d’un repère R, une droite D passant par un point A(xA , yA ) et dirigée par un vecteur non nul
u = (α, β) est donnée par les équations paramétriques :
x = xA + t · α
, t ∈ R.
y = yA + t · β
Proposition 7.14.— Distance d’un point à une droite —. Soit D la droite d’équation cartésienne :
ax + by + c = 0, avec (a, b)
= (0, 0) puis un point Ω(xΩ , yΩ ). La distance du point Ω à D est donnée
par :
|a · xΩ + b · yΩ + c|
d(Ω, D) = √
a2 + b 2
Équations cartésiennes
La propriété suivante fournit l’équation cartésienne du cercle, dans un plan muni d’un repère
orthonormé :
Proposition 7.15.— Équations cartésiennes d’un cercle —. Étant donné un point A(xA , yA ),
un nombre r positif, le cercle C de centre A et de rayon r a pour équation cartésienne :
M ∈ C ⇐⇒ AM 2 = r2 ⇐⇒ (x − xA )2 + (y − yA )2 = r2
x2 + y 2 + αx + βy + γ = 0
R2 = (α/2)2 + (β/2)2 − γ.
Si (α/2)2 + (β/2)2 − γ < 0, il n’y a aucun point réel vérifiant cette équation.
Si (α/2)2 + (β/2)2 − γ = 0, il existe un unique point dont les coordonnées vérifient l’équation
donnée.
Proposition 7.17.— Soit C(Ω, R) un cercle de centre Ω et de rayon R, puis une droite D dans le
plan. Trois cas de figure se présentent :
si d(Ω, D) < R, l’intersection C(Ω, R) ∩ D compte deux points ;
si d(Ω, D) = R, l’intersection C(Ω, R) ∩ D compte un seul point, le point de tangeance entre
la droite et le cercle ;
si d(Ω, D) > R, l’intersection C(Ω, R) ∩ D est vide.
Proposition 7.18.— Soit C1 (Ω1 , R1 ) et C2 (Ω2 , R2 ) deux cercles du plan. Cinq cas de figure se
présentent :
si Ω1 Ω2 < |R2 − R1 | : l’intersection entre les deux cercles est vide et l’un des deux cercles à
l’intérieur de l’autre ;
si Ω1 Ω2 = |R2 − R1 | : les deux cercles sont tangents intérieurement ;
si |R2 − R1 | < Ω1 Ω2 < R1 + R2 : les deux cercles ont deux points en commun ;
si Ω1 Ω2 = R1 + R2 : les deux cercles sont tangents extérieurement ;
si Ω1 Ω2 > R1 + R2 : les deux cercles sont disjoints et extérieurs l’un par rapport à l’autre.
156 CHAPITRE 7
Proposition 7.19.— Avec les notations ci-dessus, une expression analytique de cette translation
est donc
x = x + xu
y = y + yu
Proposition 7.20.— Avec les notations ci-dessus, une expression analytique de cette rotation est
donc
x = cos(θ)(x − xΩ ) − sin(θ)(y − yΩ ) + xΩ
y = sin(θ)(x − xΩ ) + cos(θ)(y − yΩ ) + yΩ
Proposition 7.21.— Avec les notations ci-dessus, une expression analytique de cette rotation est
donc
x = λ(x − xΩ ) + xΩ
y = λ(y − yΩ ) + yΩ
Proposition 7.22.— Soit θ un réel. Soit D la droite passant par 0 et faisant un angle θ avec
l’axe des abscisses. Une expression analytique de la réflexion d’axe D, (c’est-dire de la symétrie
orthogonale d’axe D) est donnée par
x = cos(2θ)x + sin(2θ)y
y = sin(2θ)x − cos(2θ)y
Exemple : trouver les formules de changement de repères orthonormés directs entre R = (O,ı, j)
et Rθ = (O, uθ , vθ ), avec uθ = (cos θ, sin θ).
Soit M un point du plan, donné par ses coordonnées (x, y) dans le repère R et (X, Y ) dans le
repère Rθ . On a :
uθ = cos θ ·ı + sin θ · j et vθ = − sin θ ·ı + cos θ · j.
On en déduit, sachant que les origines des deux repères sont confondues, d’une part :
−−→
OM = X · uθ + Y · vθ ,
et d’autre part,
−−→
OM = x ·ı + y · j.
En utilisant les expressions de uθ et vθ , on aboutit :
x = X · cos θ − Y · sin θ
y = X · sin θ + Y · cos θ
[γ , β] [
α, γ ]
xI = yI =
[
α, β] [
α, β]
158 CHAPITRE 7
ax + by + c > 0
est l’un des deux demi-plan délimité par cette droite D, l’autre demi-plan étant alors le
lieu des points M (x, y) tels que ax + by + c < 0.
Dans le premier cas, les expressions évaluées sont strictement positives et dans l’autre strictement
négatives. Il n’y a donc pas de moyen géométrique de prédire quelle sera l’inéquation correcte, si
ce n’est en l’évaluant en un point précis du demi-plan considéré.
160 CHAPITRE 7
Exercice 7.2 : Dans le plan R2 , muni du repère orthonormé (O,ı, j), on se donne trois points
A(0, 0), B(3, 3) et C(8, 0).
1. Déterminer une équation de la bissectrice du triangle ABC passant par A.
2. Déterminer une équation des deux autres bissectrices.
3. Déterminer les coordonnées du centre du cercle inscrit dans ABC, ainsi que son rayon.
Exercice 7.3 : Soit ABC un triangle non aplati du plan. Montrer que les trois hauteurs du triangle
ABC sont concourantes.
(1 − λ2 )x + 2λy = 4λ + 2.
1. Soit M (x, y) un point donné du plan. À quelle(s) condition(s) sur x et y, existe-t-il au moins
une droite Dλ passant par M ?
2. Montrer qu’il existe un cercle qu’aucune droite Dλ ne traverse.
3. Montrer qu’il existe un point équidistant à toutes les droites Dλ , pour λ décrivant R.
4. En déduire que toutes les droites Dλ sont tangentes au cercle trouvé à la question 2.
Exercice 7.5 : Soit ABC un triangle dans le plan. Soit G le centre de gravité du triangle (aussi
appelé isobarycentre ou centre d’inertie). Montrer que les trois petits triangles ABG, BCG et CGA
ont exactement la même surface.
Exercice 7.6 : Le plan est rapport à un repère orthonormé (O,ı, j). Soit (C) le cercle d’équation :
x2 + y 2 − 2x − 4y = 0.
Ce cercle coupe l’axe des abscisses en les points O et A et l’axe des ordonnées en les points O et
B. La première bissectrice d’équation y = x coupe le cercle (C) en les points O et D.
On considère (C1 ) le cercle de diamètre [OA], (C2 ) le cercle de diamètre [OB] et (C3 ) le cercle de
diamètre [OD].
On note I1 l’intersection autre que O entre (C2 ) et (C3 ), I2 l’intersection autre que O entre (C1 )
et (C3 ) et I3 l’intersection autre que O entre (C1 ) et (C2 ).
Montrer que les points I1 , I2 et I3 sont alignés.
Exercice 7.8** : Dans le plan R2 , soit (A0 B0 C0 D0 ) un quadrilatère quelconque. On définit les
suites (An ), (Bn ), (Cn ) et (Dn ) par récurrence : An est le milieu de [An−1 , Bn−1 ], Bn est le milieu
de [Bn−1 , Cn−1 ], Cn est le milieu de [Cn−1 , Dn−1 ] et Dn est le milieu de [Dn−1 , An−1 ].
1. Quelle est la nature des quadrilatères (An Bn Cn Dn ) pour n ≥ 1 ?
2. Étudier la convergence des quatre suites (An ), (Bn ), (Cn ) et (Dn ).
Transformations du plan
Exercice 7.9 : On se place dans le plan R2 muni d’un repère orthonormé.
Soit s1 la symétrie orthogonale d’axe y = 0 (l’axe des abscisses).
Soit s2 la symétrie orthogonale d’axe D passant par 0 et faisant un angle θ avec l’axe des
abscisses.
1. Montrer que la composée de ces deux symétries s2 ◦s1 est une rotation dont on précisera le
centre et l’angle.
2. En particulier, quelle est la composée de deux symétries orthogonales autour des axes du repère ?
Exercice 7.10 : On se place dans le plan R2 muni d’un repère orthonormé (O,ıj). Soit a un réel
non nul.
Soit s1 la symétrie orthogonale d’axe y = 0 (l’axe des abscisses).
Soit s2 la symétrie orthogonale d’axe y = a passant par 0 et faisant un angle θ avec l’axe des
abscisses.
1. Montrer que la composée de ces deux symétries s2 ◦s1 est une translation dont on précisera le
vecteur de translation
2. Plus généralement, on considère la composition de deux symétries axiales dont les axes sont
parallèles. Préciser de quelle transformation du plan il s’agit.
Indications
Ex. 7.1
1. Le centre de gravité est le point d’intersection des médianes ; une médiane dans un triangle
étant une droite qui relie un sommet au milieu du côté opposé. C’est aussi l’unique point G du
−→ −−→ −− →
plan tel que AG + BG + CG = 0.
162 CHAPITRE 7
1
1. La pente de ce segment vaut .
2
3. Ceci vaut pour n’importe quelle droite non verticale. La droite x = 0 par exemple n’est pas de
cette forme.
4. Il suffit d’écrire les coordonnées polaires des points correspondant aux racines n-ième pour s’en
convaincre.
4
5. La distance vaut .
5
6. C’est le cercle de centre Ω(2, −1) et de rayon 3.
8. C’est même la rotation de centre O et d’angle π2 .
9. Il s’agit en fait de la rotation de centre O et d’angle − π2 . La symétrie orthogonale par rapport à
l’axe passant par O et formant un angle de π4 avec l’axe des abscisses a pour expression analytique
M (x, y) → M (y, x)
10. C’est effectivement une homothétie de rapport 3 mais pour obtenir les coordonnées du centre,
il faut chercher l’unique point invariant de cette transformation et on trouve que le centre de
l’homothétie a pour coordonnées (−2, − 25 )
Erreurs classiques
• Ne pas croire que toutes les droites du plan sont de la forme y = mx + p ; Il
manquerait les droites verticales.
• Ne pas confondre les formules de coordonnées pour des vecteur normaux et direc-
teurs d’une droite du plan.
164 CHAPITRE 7
Soit encore
x−3 3
− 3
2
=0
y−2 − 21 − 2
Ce qui se traduit après développement et multiplication par 2 par :
MA : −5x + 3y + 9 = 0
166 CHAPITRE 7
A
C
Ω
B
Exercice 7.2
1. Pour trouver l’équation de la bissectrice du triangle issue du sommet A, on
va chercher les points M (x, y) du plan qui sont équidistants aux droites (AB)
et (AC). Pour cela, nous allons commencer par déterminer une équation de
chacune de ces droites.
−−→ −−→
La droite (AB) est l’ensemble des points M (x, y) tels que AM et AB sont
colinéaires. Cela se traduit par
−−→ −−→
[AM , AB] = 0
x 3
=0
y 3
(AB) : x−y = 0
On pourrait procéder de la même façon pour trouver une équation de la droite
(AC), mais les coordonnées de A et de C ayant toutes les deux pour ordonnée
(deuxième coordonnée) 0, on en déduit qu’ils sont tous les deux sur l’axe des
abscisses qui a pour équation y = 0.
(AC) : y=0
Soit encore ⎧ √
⎪
⎨x − (1 + 2)y = 0
ou
⎪
⎩ √
x + ( 2 − 1)y = 0
(BC) : 3x + 5y − 24 = 0
(AB) : x−y =0
L’ensemble des points M (x, y) équidistants aux côtés (BC) et (BA) vérifient
Autrement dit,
|x − y| |3x + 5y − 24|
√ = √
2 34
168 CHAPITRE 7
(BC) : 3x + 5y − 24 = 0
(AC) : y=0
L’ensemble des points M (x, y) équidistants à ces deux droites vérifient
24
R= √ √
8 + 3 2 + 34
A C
Exercice 7.3
Comme le triangle ABC n’est pas aplati, la hauteur issue de A dans le triangle
Faire un dessin et la hauteur issue de B dans le triangle ne sont pas deux droites parallèles.
avec le minimum de
On note H le point d’intersection entre ces deux hauteurs. Il reste à montrer
points pour ne pas
que le point H appartient également à la hauteur issue de C dans le triangle,
surcharger la figure. −−→ −
−→
c’est-à-dire que le vecteur CH est orthogonal au vecteur AB.
B
A C
D’après les hypothèses, on peut écrire :
−−→ −−→ −−→ −→
AH · BC = 0 et BH · AC = 0.
170 CHAPITRE 7
Exercice 7.4
1. Supposons x et y fixés. Une droite Dλ passe par le point (x, y) si et
seulement s’il existe λ ∈ R tel que
(1 − λ2 )x + 2λy = 4λ + 2
(2y − 4)λ = 2
|(1 − λ2 )x0 + 2λy0 − (4λ + 2)| |(1 − λ2 )x0 + 2λy0 − (4λ + 2)|
= =1
(1 − λ2 )2 + 4λ2 1 + λ2
1 − −→ −→
S(ABG) = |[AB, AG]|
2
Notons I le milieu du segment [BC]. On sait que
−→ 2− → 2 − −
→ −→ 2 −−→ 1 −−→
AG = AI = (AB + BI) = (AB + BC)
3 3 3 2
2 −−
→ 1 −−→ 2 −−→ 1 −−→ −→
= AB + BC = AB + (BA + AC)
3 3 3 3
1 −−→ −→
= (AB + AC)
3
Par analogie, on peut démontrer de la même façon que chacun des triangles
ACG et BCG a une aire égale au tiers de l’aire de ABC. Ce qui montre bien
que ces trois triangles ont la même aire.
172 CHAPITRE 7
G
B
A
en ayant utilisé successivement la linéarité du déterminant par rapport à la
deuxième variable et le fait que le déterminant d’une famille de deux vecteurs
colinéaires est nul.
Ce qui vaut pour le triangle ABG, vaut naturellement pour les deux autres
petits triangles...
Exercice 7.6
On obtient A(2, 0), B(0, 4) et
D(3, 3), puis (C1 ) d’équation
x2 + y 2 = 2x, (C2 ) d’équation :
x2 + y 2 = 4y et (C3 ) d’équation : B I1
x2 + y 2 =3x + 3y. D
6 18 9 3
Ainsi, I1 , , I2 ,−
5 5
5 5
8 4
et I3 , .
5 5
Par un déterminant , on montre I3
−−→ −−→
que [I1 I2 , I1 I3 ] = 0 : les 2 vec- A
teurs sont colinéaires et les trois I2
O
points I1 , I2 et I3 sont alignés.
Exercice 7.7
1. Rappelons que si ABC est un triangle, le centre Ω de son cercle inscrit est
le point de concours de ses bissectrices.
Comme une bissectrice coupe un angle en deux portions égales, on a pour
αn βn α0 β0
tout n ∈ N : αn+1 = et βn+1 = , donc : αn = n et βn = n .
2 2 2 2
2. La fonction x → tan x est dérivable en 0, de dérivée tan (0) = 1. La limite
tan x − tan 0
à calculer est la limite du taux de variation : , qui tend donc vers
x−0
1 lorsque x tend vers 0.
tan( α0
2n )
3. On en déduit pour tout entier naturel n : 2n · tan(αn ) = α0 × α0 ,
2n
α0
et l’utilisation de la question précédente pour x = n , qui tend bien vers 0
2
lorsque n tend vers +∞ fournit :
lim 2n · tan(αn ) = α0 .
n→+∞
tan βn tan αn · tan βn
An , .
tan βn + tan αn tan βn + tan αn
tan βn 2n · tan βn β0
lim = lim n = ,
n→+∞ tan βn + tan αn n→+∞ 2 · tan βn + 2 · tan αn
n α0 + β0
A0
A1
B C
Exercice 7.8
1. Soit n un entier supérieur ou égal à 1. Par définition des points, on peut
1 1
écrire : An = (An−1 + Bn−1 ) et Bn = (Bn−1 + Cn−1 ).
2 2
−−−→ 1 −−−−−−−→
Ainsi : An Bn = Bn − An = An−1 Cn−1 . On trouve facilement la formule :
2
−−−→ 1 −−−−−−−→ −−−→
Dn Cn = An−1 Cn−1 = An Bn .
2
Le quadrilatère (An Bn Cn Dn ) est un parallélogramme.
2. Une récurrence facile montre que pour tout n dans N,
1 1
(A0 + B0 + C0 + D0 ) = (An + Bn + Cn + Dn ),
4 4
174 CHAPITRE 7
D1
C1
A0 G
A1 C0
B1
B0
1 un−2
Ainsi, par l’inégalité triangulaire, GAn ≤ (GBn−2 + GDn−2 ) ≤ . En
4 2
refaisant les calculs pour GBn , GCn et GDn , on aboutirait à cette même
inégalité en remplaçant An par les trois autres points. Le maximum entre
les quatre distances GAn , GBn , GCn et GDn est quoiqu’il arrive inférieur à
un−2
.
2
un−2
Ainsi : pour tout entier n ≥ 2, on dispose donc de l’inégalité : un ≤ .
2
En posant vn = u2n et wn = u2n+1 , cela se réécrit :
vn wn
∀n ∈ N∗ , vn+1 ≤ et wn+1 ≤ .
2 2
Une récurrence aisée montre alors que :
v0 w0
∀n ∈ N, 0 ≤ vn ≤ n et 0 ≤ wn ≤ n .
2 2
Le théorème des gendarmes montre que les suites (vn ) et (wn ) sont conver-
gentes de limite nulle. Les deux sous-suites (u2n ) et (u2n+1 ) de la suite (un )
sont convergentes de même limite égale à 0 : la suite (un ) elle-même tend vers
0 lorsque n tend vers +∞. Par définition du maximum un , cela signifie que
les quatre suites (An ), (Bn ), (Cn ) et (Dn ) convergent vers le point G.
Exercice 7.9
1. D’après la proposition 7.22, une expression analytique des symétries or-
thogonalse d’axe y = 0 et d’axe D est
x = x x = cos(2θ)x + sin(2θ)y
s1 : s2 :
y = −y y = sin(2θ)x − cos(2θ)y
176 CHAPITRE 7
Et plus si affinités…
ZUtiliser la notion de barycentre dans l’espace.
ZRésoudre des équations vectorielles, trouver des lieux de points.
Définition : Orientation d’un plan par un vecteur —. Étant donné un plan P et un vecteur n
orthogonal à ce plan, on dit que le vecteur n oriente le plan P en indiquant le sens de parcours
positif des angles : il s’agit du sens trigonométrique lorsque l’on regarde le plan P par dessus,
le vecteur n pointant du plan vers notre œil.
n
+
P
Produit scalaire
Définition : Dans l’espace R3 rapporté à la base orthonormée traditionnelle (ı, j, k), avec ı =
(1, 0, 0), j = (0, 1, 0) et k = (0, 0, 1), pour tous vecteurs u et v , on définit :
• la norme du vecteur u = (x, y, z), le nombre u = x2 + y 2 + z 2 ;
• le produit scalaire (u | v ), le nombre égal à 0 si l’un des deux vecteurs est nul et égal à :
(u | v ) = u · v · cos θ sinon, avec θ l’angle géométrique entre les deux vecteurs non nuls
u et v dans le plan vectoriel les contenant.
Les propriétés du produit scalaire ressemblent beaucoup à celles déjà vues dans le plan :
Deux vecteurs sont orthogonaux si et seulement si leur produit scalaire est nul.
Produit vectoriel
Définition : Étant donné deux vecteurs u et v , on définit le produit vectoriel w (que l’on note
u ∧ v ) par le seul vecteur vérifiant les trois conditions suivantes :
• direction : le vecteur w est à la fois orthogonal au vecteur u
et au vecteur v ; u ∧ v
• sens : le vecteur w est tel que la disposition des vecteurs u,
est analogue à celle des vecteurs ı, j et k (on dit que
v et w v
la famille (u, v , w)
est une famille directe) ;
• norme : le vecteur w est de norme égale à u·v·| sin θ|, où
u
θ est l’angle géométrique entre les vecteurs u et v . La norme
u ∧ v est en fait égale à la surface du parallélogramme
délimité par les vecteurs u et v .
Voici les principaux résultats à retenir pour le produit vectoriel :
Proposition 8.2.— Formule du produit vectoriel dans une base orthonormale —. Soit deux
vecteurs u = (x, y, z) et v = (x , y , z ) exprimés dans la base orthonormée habituelle. Alors le
vecteur u ∧ v a pour coordonnées cartésiennes :
y y z z x x
u ∧ v = , , = (yz − y z , zx − z x , xy − x y)
z z x x y y
Proposition 8.3.— Le produit vectoriel est bilinéaire, antisymétrique (c’est-à-dire u ∧v = −v ∧ u)
et surtout, on dispose de la condition de colinéarité entre vecteurs de l’espace :
Produit mixte
trois vecteurs de l’espace rapporté à la base orthonormée directe (ı, j, k).
Définition : Soit u, v et w
On définit le produit mixte [u, v , w]
des trois vecteurs u, v et w comme le nombre :
= (u ∧ v | w).
[u, v , w]
180 CHAPITRE 8
Proposition 8.5.— Le produit mixte est une application trilinéaire, alternée : l’échange de deux
vecteurs alterne le signe :
= −[u, v , w]
[v , u, w] = [w,
v , u]
par exemple.
w
Le produit mixte de trois vecteurs est égal en valeur v
absolue au volume du parallélépipède délimité par
ces trois vecteurs.
u
On peut représenter également les plans à l’aide d’équations paramétriques en utilisant un point
et deux vecteurs non colinéaires du plan.
Proposition 8.9.— Distance d’un point à un plan —. Dans l’espace R3 rapporté à un repère
orthonormé, étant donné un point Ω(xΩ , yΩ , zΩ ) puis un plan P d’équation cartésienne ax + by +
cz + d = 0, la distance du point Ω au plan P est égale à :
Ω
182 CHAPITRE 8
Sphères
Sphères : équations cartésiennes
On se place de nouveau dans l’espace rapporté à un repère orthonormé R = (O,ı, j, k).
∀M (x, y, z) M ∈ S ⇐⇒ ΩM 2 = R2 ⇐⇒ (x − xΩ )2 + (y − yΩ )2 + (z − zΩ )2 = R2 .
Méthode 8.1.— Comment calculer un produit vectoriel sans retenir une grosse
formule
Soit u = (x, y, z) et v = (x , y , z ) deux vecteurs de l’espace R3 rapporté à une base
orthonormée. Pour calculer les coordonnées du produit vectoriel u ∧ v :
écrire les coordonnées de u et v en colonnes, pour former un tableau à trois lignes
et deux colonnes ;
recopier les deux premières lignes en dessous de la troisième ;
supprimer la toute première ligne ;
effectuer les trois calculs de produits mixtes 2×2 issus du premier coefficient restant,
puis celui issu du coefficient en dessous, puis celui issu du coefficient encore en
dessous : cela donne les trois coordonnées de u ∧ v .
Méthode 8.2.— Comment calculer un produit mixte sans retenir une grosse
formule
Soit u = (x, y, z), v = (x , y , z ) et w
= (x , y , z ) trois vecteurs de l’espace R3 rapporté
à une base orthonormée. Pour calculer le produit mixte [u, v , w] :
écrire les coordonnées de u, v et w
en colonnes, pour former un tableau à trois
lignes et trois colonnes ;
recopier les deux premières colonnes à droite de la troisième ;
considérer les trois diagonales descendantes vers le bas à droite issues des trois
premiers coefficients de la première ligne puis effectuer les trois produits des trois
coefficients rencontrés par diagonale et en faire la somme : résultat noté α ;
considérer les trois diagonales descendantes vers le bas à gauche issues des trois
derniers coefficients de la première ligne puis effectuer les trois produits des trois
coefficients rencontrés par diagonale et en faire la somme : résultat noté β ;
calculer α − β : le résultat donne le produit mixte (règle de Sarrus).
1 2 λ
Exemple : résoudre l’équation 0 λ 2 = 0, d’inconnue λ dans R.
−λ −1 1
1 2 λ
On obtient en fonction de λ : 0 λ 2 = λ3 − 3λ + 2. Une solution évidente est λ = 1. On
−λ −1 1
factorise par (λ − 1) : λ3 − 3λ + 2 = (λ − 1)(λ2 + λ − 2) = (λ − 1)2 · (λ + 2). L’équation admet
exactement deux solutions réelles (dont une solution double !) :
λ = 1 et λ = −2.
184 CHAPITRE 8
A v A C
A
P u P B P
−−→ −−→ −−→ −−→ −→
P : (AM | n) = 0 P : [AM , u, v ] = 0 P : [AM , AB, AC] = 0
Exemple : si D(A, u) et D (A , u ) sont deux droites non coplanaires dans l’espace, comment
trouver la sphère tangente à D en A et tangente à D en A ?
On trouve d’abord les équations cartésiennes des plans P et P orthogonaux à D et D en A et A
respectivement, grâce à un produit scalaire. On trouve le plan médiateur de [AA ] grâce encore à
un produit scalaire (faire intervenir le milieu) et l’intersection de ces trois plans donne le centre Ω
de la sphère en résolvant un système linéaire. Le rayon vaudra r = ΩA.
Équations de droites
2x + 5y + z = 9
Exemple : déterminer la perpendiculaire commune entre la droite D : et la
x + 3y + 2z = 5
2x + 3y − 3z = 7
droite D . Déterminer ensuite les points H et H appartenant à chacune de
x + 2y − z = 5
ces droites où la distance est atteinte, puis la distance entre les deux droites D et D . Comment
peut-on vérifier le résultat précédent ?
Un vecteur directeur de la droite D est u = (2, 5, 1) ∧ (1, 3, 2) = (7, −3, 1) et un vecteur directeur
de la droite D est u = (2, 3, −3) ∧ (1, 2, −1) = (3, −1, 1).
La droite D passe par le point A (2, 1, 0) et la droite D passe par le point A (−1, 3, 0).
En posant v = u ∧ u = (−2, −4, 2) = −2 · (1, 2, −1), puis le plan P passant par A et dirigé par les
vecteurs u et v et enfin le plan P passant par le point A et dirigé par les vecteurs u et v , alors
on dispose déjà des équations cartésiennes :
x − 2 7 −2
−−→
∀M (x, y, z) ∈ R3 , M ∈ P ⇐⇒ [AM , u, v ] = 0 ⇐⇒ y − 1 −3 −4 = 0
z 1 2
⇐⇒ x + 8y + 17z = 10.
La distance entre les deux droites est la distance entre les points H et H , respectivement points
d’intersection entre D et Δ, puis entre D et Δ.
Les coordonnées (xH , yH , zH ) du point H vérifient le système de quatre équations :
⎧
⎧ ⎪ 53
⎪ 2xH + 5yH + zH = 9 ⎪
⎪ xH = −
⎪
⎨ ⎪
⎨ 12
xH + 3yH + 2zH = 5 15
⇐⇒ yH =
⎪
⎪ xH + 8yH + 17zH = 10 ⎪
⎪ 4
⎩ ⎪
⎪
−xH + 4yH + 7zH = 13 ⎩ zH = − 11
12
186 CHAPITRE 8
Exemple : soit D et D deux droites parallèles, avec la droite D passant par les points A(0, 1, 1) et
B(3, −1, 0) et la droite D passant par le point A (1, 1, 1). Déterminer la perpendiculaire commune
à ces deux droites passant par le milieu du segment [AB].
−−→ −−→
Les droites D et D sont dirigées par le vecteur u = AB = (3, −2, −1). Le vecteur n = u ∧ AA =
(0, −1, 2) est orthogonal au plan contenant les deux droites D et D .
Le vecteur v = n ∧ u = (5, 6, 3) dirige toutes lesperpendiculaires
communes aux deux droites. Le
3 1
milieu du segment [AB] a pour coordonnées : I , 0, .
2 2⎧
⎨ x = 3/2 + 5t
La perpendiculaire commune est caractérisée par : Δ : y = 6t , avec t décrivant R. On
⎩
z = 1/2 + 3t
peut également en donner des équations cartésiennes. Le plan P contenant les deux droites a pour
−−→
équation : M (x, y, z) ∈ P ⇐⇒ (AM | n) = 0 ⇐⇒ −y + 2z = 1.
Le plan passant par le point I et orthogonal au vecteur u a pour équation :
3x − 2y − z = 4.
Les deux plans précédents contiennent la droite Δ et ne sont pas confondus (ils sont même per-
pendiculaires), d’où :
−y + 2z = 1
Δ:
3x − 2y − z = 4
188 CHAPITRE 8
Produit vectoriel
Exercice 8.6 : Dans l’espace R3 , soit a, b, c et d quatre vecteurs.
Montrer que : [a ∧ b, a ∧ c, a ∧ d]
= 0.
Exercice 8.7* : Soit A, B et C trois points distincts dans R3 . Déterminer l’ensemble des points
−−→ −−→ −−→
M de l’espace tels que : (AM ∧ BM ) ∧ CM = 0.
Sphères de l’espace
Exercice
8.8 : Déterminer les points d’intersection entre la droite D d’équations cartésiennes
x + y + 2z = 1
avec la sphère S de centre Ω(2, 3, 0) et de rayon 10.
2x − y + 3z = 2
Exercice 8.10 : Montrer qu’il existe un unique sphère S contenant les cercles :
x+y+z =1
C1 :
x2 + y 2 + z 2 + 2y − 2z = 34
x − 2y + 3z = 0
et C2 :
x2 + y 2 + z 2 − 5x − 9z = 30
Indications
Ex. 8.7
On transposera le problème en termes de colinéarité et d’orthogonalité entre vecteurs. On fera
alors intervenir deux sphères ainsi que leur intersection dans l’espace.
Ex. 8.9
1. L’ensemble des points équidistants à un segment donné [AB], forme un plan, appelé le plan
médiateur de [AB]. Le centre de la sphère circonscrite à un tétraèdre est le point d’intersections
des plans médiateurs de chacun des quatre côtés.
4. Le centre du cercle inscrit dans un tétraèdre est le point d’intersection des plans bissecteurs
de chacun des angles du tétraèdre. Le plan bissecteur d’un angle pouvant être considérés comme
l’ensemble des points équidistants à chacun des côtés de l’angle.
Ex. 8.10
Pour que deux cercles soient sur une même sphère, il faut vérifier deux conditions
• Tout d’abord il faut vérifier que la droite passant par le centre du premier cercle et perpendi-
culaire au plan de ce cercle est sécante avec la droite passant par le centre du second cercle
et perpendiculaire au plan contenant ce second cercle. Notons Ω leur point d’intersection s’il
existe.
• Il faut vérifier que la distance entre Ω et un point du bord du premier cercle est la même que
la distance entre Ω et un point du bord du second cercle.
190 CHAPITRE 8
3. L’énoncé est presque vrai. Il le devient si l’on impose que les trois nombres α, β et γ ne sont
pas simultanément nuls. Dans le cas général, rien n’empêche que α = β = γ = 0 et dans ce seul
cas, l’ensemble considéré est un seul point de coordonnées (a, b, c).
4. Si A, B, C et D sont quatre points non coplanaires, il existe une seule sphère les contenant :
c’est la sphère circonscrite au tétraèdre ABCD.
5. L’énoncé est presque vrai. Il ne marche pas lorsque le vecteur a est nul. Si a = 0 et b
= 0, alors
a ∧ b = 0 et pourtant il n’existe aucun λ tel que le vecteur b soit égal à λ · a.
À retenir : deux vecteurs a et b sont colinéaires si et seulement si l’un des deux vecteurs (on ne
sait pas lequel) est égal à l’autre multiplié par un scalaire.
6. En posant A(xA , yA , zA ) et u(a, b, c), alors :
−−→
∀M (x, y, z) ∈ R3 , AM ·u = 1 ⇐⇒ ax+by +cz −(axA +byA +czA ) = 1 ⇐⇒ ax+by +cz +d = 0,
avec d = −(axA + byA + czA + 1). Il s’agit d’un plan de vecteur normal (a, b, c) = u.
3
7. On trouve normalement : d(A, D) = √ .
2
8. Une droite de l’espace admet toujours comme équation cartésienne un système de deux équations
à trois inconnues. L’équation x = 1 correspond à un plan.
9. On trouve −4 · (1, −2, 1).
Erreurs classiques
• Ne pas confondre les équations cartésiennes des droites ou des plans dans l’espace.
• Ne pas calculer le produit mixte de deux vecteurs dans l’espace.
• Ne pas confondre produit scalaire et produit vectoriel. L’un est un nombre et l’autre
est un vecteur.
• Ne pas attribuer les mauvais signes dans les produits pour un calcul de coordonnées
d’un produit vectoriel ou dans la règle de Sarrus pour le produit mixte.
• Ne pas confondre les formules de distance dans l’espace. Au besoin, faire un schéma
et retrouver les expressions.
192 CHAPITRE 8
Or, le produit scalaire n1 · n2 vaut 0 : les plans bissecteurs P1 et P2 sont
orthogonaux.
2. On résout tout simplement le système de trois équations à trois inconnues :
⎧
⎨ x + y + 2z = 3
x−y−z =1 .
⎩
x=3
194 CHAPITRE 8
2x − y − z = 0,
196 CHAPITRE 8
Enfin, la droite D1 passant par ω1 et de vecteur directeur ⎧ n1 (elle passe donc
⎪x = λ
⎨
aussi par Ω1 ) a pour équation paramétrique D1 : y = −1 + λ λ ∈ R .
⎪
⎩
z =1+λ
Ces éléments étant établis pour C1 , faisons de même pour C2 . On commence
par chercher le centre ω2 et le rayon r2 de C2 . Ce dernier est défini comme
l’intersection du plan P2 : x − 2y + 3z = 0
et de la sphère S2 : x2 + y 2 + z 2 − 5x − 9z = 30.
2
La sphère S2 a pour équation réduite (x − 52 )2 + y 2 + (z − 92 )2 = 113
2 ;
elle est donc de centre Ω2 ( 52 , 0, 92 ) et de rayon R2 = 1132 . Le plan P2 admet
n2 (1, −2, 3) comme vecteur normal.
Le centre ω2 de C2 n’est autre que le projeté orthogonal de Ω2 sur P2 . De
ce fait, pour n’importe quel point P (xP , yP , zP ) de P2 , le produit scalaire
198 CHAPITRE 8
ω1 ω2
200 CHAPITRE 8
Et plus si affinités…
ZRésoudre une équation différentielle non linéaire du premier ordre à l’aide
d’un changement de fonction inconnue fourni par l’énoncé.
ZRésoudre une équation différentielle linéaire du second ordre à coefficients
non constants à l’aide d’un changement de fonction inconnue
ou d’un changement de variable donné.
Théorème 9.1.— Solution générale de (H1 ) —. Soit a : I → K une fonction continue. Notons
A : I → K une primitive de a sur I.
Les solutions de (H1 ) sont les fonctions de la forme x → h(x) = Ce−A(x) , où C ∈ K
Théorème 9.4.— Solution générale de (E1 ) —. Les solutions de (E1 ) sont les fonctions de la
forme f = f0 + h, où f0 : I → K est une solution particulière de (E1 ) et h est la solution générale
de (H1 ).
si Δ
= 0 : pour tout x ∈ I h(x) = C1 er1 x + C2 er2 x , (C1 , C2 ) ∈ C2
si Δ = 0 : pour tout x ∈ I h(x) = (C1 + C2 t)er0 x , (C1 , C2 ) ∈ C2
où on a noté suivant les cas (r1 , r2 ) les racines distinctes et r0 la racine double de (EC).
où on a noté, suivant les cas r1 et r2 les racines réelles distinctes, r0 la racine réelle double, r ± iω
les racines complexes et conjuguées de (EC).
Théorème 9.8.— Solution générale de (E2 ) —. Les solutions de (E2 ) sur K sont les fonctions
de la forme f = f0 + h, où f0 : I → K est une solution particulière de (E2 ) et h est la solution
générale de (H2 ) sur K.
Théorème 9.9.— Soit (a, b) ∈ K2 , f : I → K une fonction continue. Pour tout x0 ∈ I, pour tout
(y0 , y0 ) ∈ K2 , le problème de Cauchy il existe une fonction deux fois dérivable y : I → K, unique
telle que
y + ay + by = f (x)
(S)
y(x0 ) = y0 et y (x0 ) = y0
204 CHAPITRE 9
Proposition 9.10.— Soit ω un réel. Les solutions de l’équation différentielle linéaire à coefficients
constants d’ordre 2
y − ω 2 y = 0
Proposition 9.11.— Soit ω un réel. Les solutions de l’équation différentielle linéaire à coefficients
constants d’ordre 2
y + ω 2 y = 0
Notation : SE (K) dénote l’ensemble des solutions à valeurs dans K de l’équation différentielle (E).
Les méthodes présentées dans ce chapitre sont classées suivant le type d’équation différentielle.
Pour choisir la méthode appropriée, posez-vous les questions simples qui suivent :
• quel est l’ordre de l’équation ?
• les coefficients sont-ils constants ?
EDL d’ordre 1 à coefficient continu
Soit a, f : I → K des fonctions continues sur I. Dans cette partie, nous suivons le cadre général
exposé ci-dessus (méthode 9.1) pour résoudre l’équation
y + a(x)y = f (x) (E1 )
206 CHAPITRE 9
−A(x)
a(x)× y0 (x) = c(x)e
+1× y0 (x) = c (x) − a(x)c(x) e−A(x)
y0 (x) + a(x)y0 (x) = c (x)e−A(x)
2
Exemple : on considère (E1 ) : y (x) − 2xy(x) = ex ex définie sur R. L’équation homogène associée
a déjà été traitée plus haut. On détermine une solution particulière de (E1 ), à l’aide de la méthode
de la variation de la constante.
2
1 On cherche y0 sous la forme y0 : x → c(x)ex .
2 On a alors
2
−2x× y0 (x) = c(x)ex
2
+1× y0 (x) = c (x) + 2xc(x) ex
2
y0 (x) − 2xy0 (x) = c (x)ex
2 2
y0 est solution de (E1 ) ssi ∀x ∈ R, c (x)ex = ex ex ssi ∀x ∈ R, c (x) = ex .
2
3 On choisit c(x) = ex . Il en résulte que y0 : x → ex+x est solution de (E1 ).
Finalement, on peut conclure à l’aide du théorème 9.4 que les solutions de (E1 ) sur R sont les
fonctions de la forme 2
y(t) = (C + ex ) ex
h : x → Ce−ax , où C ∈ K.
Avant tout, on commence à décomposer le second membre en fonctions plus simples. Si f (x) =
λ1 f1 (x) + · · · + λn fn (x), où chaque fonction fi est un polynôme, une exponentielle ou une fonction
sin ou cos, on peut chercher une solution particulière yi de l’équation différentielle notée (Ei ) :
y + ay = fi (x). Pour cela, on utilise les méthodes suivantes. D’après le principe de superposition,
y0 = λ1 y1 + · · · + λn yn est une solution particulière de (E1 ).
Méthode 9.5.— Comment trouver une solution lorsque f est une exponentielle
On considère l’équation y + ay = eαx , où α ∈ K est un nombre réel ou complexe.
Si α
= −a, (E1 ) a une solution particulière de la forme x → b0 eαx .
Si α = −a, (E1 ) a une solution particulière de la forme x → b0 x eαx .
y0 est solution de (E1 ) ssi (b0 , b1 ) est solution d’un système d’équations linéaires.
208 CHAPITRE 9
D’après la méthode 9.4, cherchons une solution particulière y1 (x) constante car le polynôme Pm
est ici de degré 0. Rapidement, y1 (x) = − 13 .
Nous terminons par l’équation (E2 ) : 2y (x)−3y(x) = cos 2x. D’après la méthode 9.6, nous devons
chercher une solution particulière y2 (x) de la forme
y2 (x) = a cos(2x) + b sin(2x), où a et b sont deux constantes réelles. On remplace dans (E2 ) la
3
forme y2 (x) = a cos(2x) + b sin(2x) et on aboutit à a = 25 et b = − 25
4
.
Expression de la solution générale
Exemples :
• Soit (H2 ) : y − 2y (x) + y(x) = 0. L’équation caractéristique associée : x2 − 2x + 1 = 0 a
une racine double 1, donc : SH2 (R) = {I → R : x → (C1 + C2 x)ex , (C1 , C2 ) ∈ R2 }.
• Soit (H2 ) : y (x)+y (x)+y(x) = 0. L’équation caractéristique associée : x2 +x+1 = 0 a deux
racines complexes conjuguées j et j. Il faut préciser si les solutions cherchées sont à valeurs
dans C ou à valeurs dans R. Les solutions à valeurs dans C sont : SH2 (C) = {I → C :√x →
1 3
C1 ejx + C2 ejx , (C1 , C2 ) ∈ C2 } et les solutions à valeurs dans R sont (comme j = − + i ):
√ √ 2 2
1 1
SH2 (R) = {I → R : x → C1 e− 2 x cos( 23 x) + C2 e− 2 x sin( 23 x), (C1 , C2 ) ∈ R2 }.
y0 est solution de (E2 ) ssi (b0 , . . . , bm ) est solution d’un système d’équations linéaires.
210 CHAPITRE 9
une solution particulière réelle de l’équation (E21 ) est obtenue en prenant la partie
réelle d’une solution complexe de l’équation (Ẽ2 ).
une solution particulière réelle de l’équation (E22 ) est obtenue en prenant la partie
imaginaire d’une solution complexe de l’équation (Ẽ2 ).
C2 e , (C1 , C2 ) ∈ R }
3x 2
i R
E C uC
Circuit LC uL
i L
uE C uC
On se place maintenant dans le cadre d’un circuit LC, muni d’une bobine d’inductance L, d’un
générateur de tension égale à uE = E cos(ωt), d’une résistance de valeur R.
212 CHAPITRE 9
Circuit RLC
En sciences physiques, comme en électricité, on rencontre fréquemment les équations différentielles
du second ordre à coefficients constants, sous la forme
ω0
q (t) + q (t) + ω0 q(t) = 0
Q
où ω0 s’appelle
la pulsation propre et Q s’appelle le facteur de qualité. Par ailleurs, on note
1
ω = ω0 1 − 4Q2 .
R i L
uE C uC
d2 q R dq 1 uE
+ + q=
dt2 L dt LC L
1 L
En posant ω0 = √ , et Q = ω0 , on reconnaı̂t une équation différentielle sont le
LC R
uE
premier membre est du type méthode 9.14 et où le second membre est égal à .
L
La solution générale s’écrit comme somme de la solution homogène qhom méthode 9.14
et d’une solution particulière qsp de l’équation avec second membre.
On appelle alors régime transitoire la somme de ces deux solutions et régime stationnaire
le régime qsp , puisqu’à partir d’un certain tamps, la solution homogène devient négligeable
devant la solution particulière.
214 CHAPITRE 9
1. y (x) − y(x) = x
x2 + 1
Exercice 9.2 : Soit R(x) = .
x(x + 1)(x − 1)
1 1 1
1. Vérifier que ∀x
= −1, 0, 1, on a R(x) = − + + .
x x−1 x+1
2. Déterminer une primitive de R(x) pour x > 1.
Exercice 9.5 : Déterminer (en effectuant le changement de fonction y(x) = e2x z), l’unique fonction
e2x
y : R∗+ → R qui vérifie : (E) : y (x) − 4y (x) + 4y(x) = 2 avec y(1) = 1 et y (1) = 0.
x
216 CHAPITRE 9
Exercice 9.7 : Soit (E) : y (x) + y (x) + y(x) = 8ex cos3 x. En linéarisant cos3 x puis en utilisant
une formule d’Euler, déterminer une solution particulière de (E) en passant dans C.
uR uL
R i L
E C uC
Indications
Ex. 9.3
x 1
On remarquera que =1− .
x+1 x+1
Erreurs classiques
• Appliquer dans le cas d’une équation différentielle non linéaire la méthode de
résolution d’une équation différentielle linéaire (résolution équation homogène +
solution particulière).
• Appliquer les méthodes de recherche d’une solution particulière (comme méthode
9.4 ou méthode 9.10) à une équation différentielle linéaire à coefficients non
constants ou ayant un second membre différent des types exponentielle, polynôme
ou fonction trigonométrique.
• Oublier d’être sur un intervalle où la fonction devant y ne s’annule pas.
218 CHAPITRE 9
2
3. Étude de l’équation différentielle (E) : y = 2y + (2x2 − 1)ex , x ∈ R :
L’équation homogène associée (H1 ) : y − 2y = 0 a pour ensemble de solutions
SH1 (R) = {R → R : x → λe2x , λ ∈ R}
On peut utiliser la méthode de variation de la constante, ce qui permet de
2
conclure que x → (x + 1)ex est solution particulière de (E), on écrit : On peut aussi
chercher une solution
2
SE (R) = {R → R : x → (x + 1)ex + λe2x , λ ∈ R}. particulière du type
2
ex P (x), où P est un
polynôme.
4. Étude de l’équation différentielle (E) : (x2 + 1)y + xy = 0, x∈ R :
−x 1 1
Comme une primitive de x → 2 est x → − ln(x +1) = ln √
2
, (E) est du type
x +1 2 x2 + 1 a(x)y + b(x)y = f (x).
1
SE (R) = {R → R : x → λ √ , λ ∈ R}
x2 +1
Exercice 9.2
1. Il suffit de réduire les fractions au même dénominateur :
1 1 1 −(x − 1)(x + 1) + x(x + 1) + x(x − 1) x2 + 1
− + + = =
x x−1 x+1 x(x + 1)(x − 1) x(x + 1)(x − 1)
Soit encore
x2 − 1
f (x) = λ , λ∈R
x
Exercice 9.3
Soit (F ) l’équation sans la condition initiale et (F0 ) est l’équation homogène
La solution parti- associée, on trouve sur ] − 1, +∞[,
culière est obtenue par
ex
la méthode de la varia- SF0 (] − 1, +∞[) = {] − 1, +∞[→ R : x → λ , λ ∈ R}
tion de la constante. 1+x
1 ex
SF (] − 1, +∞[) = {] − 1, +∞[→ R : x → +λ , λ ∈ R}
1+x 1+x
220 CHAPITRE 9
y1 (x) = b0 x2 ex
(E3 ) : y (x) + y (x) + y(x) = 3e(1−i)x , (E2 ) : y (x) + y (x) + y(x) = 3e(1+i)x .
222 CHAPITRE 9
d2 q R dq 1 E
+ + q=
dt2 L dt LC L
+
1 L 1 1
Posons Q = , ω0 = et ω = ω0 1 − . L’équation différentielle
R C LC 4Q2
√ forme que celle de la méthode 9.15.
est alors de la même
20 1
Comme Q = ×10−3 < , et qu’une solution particulière de l’équation
2 2
avec second membre est la fonction constante qp (t) = CE, la solution générale
de l’équation différentielle est de la forme :
ω0
− t
q(t) = e 2Q [Aeωt + Be−ωt ] + CE
On en déduit
CE ω0 CE ω0
A=− 1+ B=− 1−
2 2ωQ 2 2ωQ
Finalement
⎡ ω0 ⎤
− t
1 ω ω
q(t) = CE ⎣1 − e 2Q e−ωt ⎦
0 0
1+ eωt + 1 −
2 2ωQ 2ωQ
Notation : si n ∈ N∗ , on note [[1, n]] l’intervalle d’entiers défini par [[1, n]] = {1, · · · , n}.
Définition : Ensemble fini, cardinal d’un ensemble fini —. Soit E un ensemble non vide. On dit
que E est un ensemble fini s’il existe n ∈ N∗ et une bijection de E dans [[1, n]]. Dans ce cas,
l’entier n est unique et appelé cardinal de E. On le note Card (E). Par convention, l’ensemble
vide est fini et de cardinal 0.
Théorème 10.1.— Cardinal des parties —. Soit E un ensemble fini et A une partie de E. Alors :
A est un ensemble fini et Card (A) ≤ Card (E) ;
A = E si et seulement si Card (A) = Card (E).
Proposition 10.2.— Soit f une application de E dans F , où E et F sont deux ensembles finis.
Si f est injective, alors Card (E) ≤ Card (F ).
Si f est surjective, alors Card (E) ≥ Card (F ).
Si f est bijective, alors Card (E) = Card (F ).
Théorème 10.3.— Soit E et F deux ensembles finis de même cardinal, et f une application
de E dans F . Alors, les propriétés suivantes sont équivalentes :
1
2 f est injective
2
2 f est surjective
2
3 f est bijective.
Théorème 10.4.— Cardinal d’un produit cartésien de deux ensembles finis —. Soit E et F
deux ensembles finis. Alors E × F est un ensemble fini et :
Corollaire 10.5.— Soit E1 , · · · , Ep des ensembles finis. Alors E1 × · · · × Ep est un ensemble fini
et :
Card (E1 × · · · × Ep ) = Card (E1 ) × · · · × Card (Ep )
DÉNOMBREMENT 227
Théorème 10.9.— Nombre d’applications entre deux ensembles finis —. Soit E et F deux
ensembles finis. On note n = Card (E) et p = Card (F ). Alors l’ensemble F (E, F ) des applications
de E dans F est fini, de cardinal pn .
Corollaire 10.10.— Nombre de parties d’un ensemble fini —. Soit E un ensemble fini de cardinal
n. Alors, l’ensemble P(E) des parties de E est un ensemble fini, de cardinal 2n .
Listes
Définition : p-liste —. Soit E un ensemble fini. Une p-liste de E , aussi appelé un p-uplet de E,
est un élément de la forme (x1 , · · · , xp ), où x1 , · · · , xp sont des éléments de E.
Remarque : une p-liste de E est donc un élément de E p . L’ordre des éléments compte et il peut
y avoir des répétitions.
228 CHAPITRE 10
Définition : Permutation —. Soit E un ensemble fini. Une permutation de E est une bijection
de E dans lui-même.
Combinaisons
Définition : Soit E un ensemble fini de cardinal n ∈ N∗ , et p ∈ N. On appelle p-combinaison
de E toute partie de E à p éléments.
∗
Théorème 10.15.— Soit E un n ensemble fini de cardinal n ∈ N , et p ∈ N. Le nombre de p-
combinaisons de E est égal à p .
Théorème 10.16.— Règles de calcul sur les coefficients binomiaux —. Pour tout n ∈ N∗ , on a :
n
n
= 2n
p=0
p
n n
∀p ∈ [[0, n]], =
n−p p
n n n−1
∀p ∈ [[1, n]], =
p p p−1
n n−1 n−1
∀p ∈ [[1, n − 1]], = + (formule de Pascal)
p p p−1
n
n p n−p
∀(x, y) ∈ C , (x + y)
2 n
= x y (formule du binôme de Newton)
p=0
p
DÉNOMBREMENT 229
n1 × n2 × · · · × nk
Exemple : combien de menus différents peut-on composer avec 3 entrées, 2 plats et 4 desserts ?
Pour constituer un menu, on choisit une entrée, un plat et un dessert (entrée et plat et dessert).
• choix de l’entrée 3 possibilités.
• choix du plat 2 possibilités.
• choix du dessert 4 possibilités.
Au total, il y a donc 3 × 2 × 4 = 24 menus possibles.
Exemple : déterminer le cardinal de l’ensemble des nombres à cinq chiffres ne contenant aucun 9.
Il y a 8 possibilités (les chiffres de 1 à 8) pour le premier chiffre et 9 possibilités pour les quatre
suivants (les chiffres de 0 à 8). Par conséquent, il y a 8 × 94 = 52 488 nombres de cinq chiffres ne
contenant aucun 9.
Exemple : déterminer le nombre de surjections de E = [[1, n + 1]] dans F = [[1, n]], où n ∈ N∗ . Une
application de E dans F est surjective si et seulement si c’est une bijection entre n − 1 éléments de
E et n − 1 éléments de F et que l’élément restant de F admet pour antécédents
les deux éléments
restants de E. Il y a n possibilités pour choisir un tel élément de F et n+1
2 choix possibles pour
ses deux antécédents. Enfin, on sait qu’il y a (n − 1)! bijections entre deux ensembles de cardinal
(n+1)!
n − 1. Ainsi, il y a n × n+1
2 × (n − 1)! = n 2!(n−1)! (n − 1)! = n(n+1)!
2 surjections de E dans F .
230 CHAPITRE 10
Exemple : combien y a-t-il de mots (ayant un sens ou non) de 3 lettres avec au moins un w ?
Il y a 26 × 26 × 26 mots de 3 lettres (26 possibilités pour chaque lettre) et 25 × 25 × 25 mots de 3
lettres ne contenant pas de w (25 possibilités pour chaque lettre). Le passage au complémentaire
permet facilement de conclure : il y a 263 − 253 = 1 951 mots de 3 lettres avec au moins un w.
Dans le raisonnement, on utilise des ou pour séparer les différentes possibilités. C’est
un raisonnement par disjonction des cas (voir chapitre logique).
La présence dans un énoncé de au plus (ou au moins ) se prête particulièrement à
cette méthode, en utilisant des parties définies à l’aide de exactement . Par exemple,
au plus 2 signifie exactement 0 ou exactement 1 ou exactement 2.
Exemple : combien y a-t-il de mots (ayant un sens ou non) de 3 lettres avec au plus un w ?
Un mot de 3 lettres avec au plus un w a un seul w, ou bien aucun. Tout d’abord, il y a 25 × 25 × 25
mots de 3 lettres sans w (25 possibilités pour chaque lettre). Pour former un mot de 3 lettres avec
un seul w, il y a 25 possibilités pour chacune des deux lettres autres que w, une seule possibilité
pour w, qui peut occuper une des 3 places du mot, soit 3 × 25 × 25 mots. Au total, on obtient
253 + 3 × 252 = 17 500 mots de 3 lettres avec au plus un w.
Exemple : à l’aide de la méthode 10.3, retrouver le nombre d’injections d’un ensemble de cardinal
DÉNOMBREMENT 231
Exemple : dans une finale olympique du 100 mètres, combien y a-t-il de podiums possibles ?
Dans une finale du 100 mètres, il y a 8 coureurs (8 couloirs) et seuls les trois premiers à l’arrivée
constituent le podium. Un podium peut donc être vu comme une 3-liste d’éléments distincts de
l’ensemble des coureurs (pas de répétiton possible et l’ordre compte évidemment). Par conséquent,
8!
il y a (8−3)! = 8 × 7 × 6 = 336 podiums possibles.
232 CHAPITRE 10
Exemple : Les caractères de l’écriture Braille, destinée aux aveugles, sont formés de points en relief
obtenus en piquant une feuille de papier. Pour chaque caractère, on dispose d’un rectangle de deux
points de large sur trois points de haut. Pour former un caractère, on pique au moins l’un de ces
six points. Combien de caractères Braille peut-on constituer ?
Pour former un caractère, il y a deux possibilités pour chaque point : piqué ou non piqué. Cela
donne 26 = 64 possibilités (c’est le nombre de 6-listes d’un ensemble à 2 éléments). Mais nous
avons compté (en trop) le rectangle sans aucun point piqué, qui n’est pas un caractère. Au total,
on peut donc former 63 caractères.
Exemple : dans un village de 700 habitants, deux personnes (au moins) ont les mêmes initiales.
En effet, pour former les initiales d’une personne, il y a 26 × 26 = 676 possibilités (26 possibilités
pour la première lettre du prénom, 26 pour celle du nom). Le principe des tiroirs assure qu’à partir
de 677 habitants, deux personnes (au moins) possèdent les mêmes initiales. C’est à plus forte raison
vrai pour 700 habitants.
DÉNOMBREMENT 233
234 CHAPITRE 10
Exercice 10.2 : Soit n, k ∈ N tels que 2 ≤ k ≤ n. Une urne contient n boules numérotées de 1 à
n.
1. On tire simultanément k boules de l’urne.
a. Combien y a-t-il de tirages au total ?
b. Soit p ∈ [[k, n]]. Combien y a-t-il de tirages pour lesquels p est le plus grand numéro tiré ?
2. On tire successivement et sans remise k boules de l’urne.
a. En tenant compte de l’ordre, combien y a-t-il de tirages possibles ?
b. Combien y a-t-il de tirages commençant par la boule 1 ?
3. On tire successivement et avec remise k boules de l’urne.
a. En tenant compte de l’ordre, combien y a-t-il de tirages possibles ?
b. Combien y a-t-il de tirages durant lesquels 2 numéros exactement sont apparus ?
Exercice 10.3* : On lance quatre fois un dé. On appelle tirage la suite de ces 4 lancers.
1. Combien y a-t-il de tirages différents ?
2. Combien y a-t-il de tirages avec exactement deux numéros différents ?
3. Combien y a-t-il de tirages avec exactement trois numéros différents ?
Exercice 10.4* : On lance 3 dés à six faces, discernables les uns des autres (par exemple trois dés
de couleur différente).
1. Déterminer le nombre total de tirages.
2. Déterminer nombre de tirages contenant au moins un six.
3. Déterminer le nombre de tirages contenant au moins deux faces identiques.
4. Déterminer le nombre de tirages tels que la somme des trois dés soit paire.
Dénombrements divers
Exercice 10.5 : Dans un lycée de 1 200 élèves, 652 pratiquent une activité sportive, 327 jouent
d’un instrument de musique et 453 ne font ni sport, ni musique. Déterminer le nombre d’élèves
sportifs et musiciens.
Exercice 10.6 : On dispose de 12 mouchoirs identiques, qui ne diffèrent que par leur couleur : 5
sont bleus, 4 sont verts et 3 sont rouges. On forme une pile constituée de tous ces mouchoirs.
1. Combien peut-on former de piles différentes ?
2. Dans combien de ces dispostions retrouve-t-on les mouchoirs rouges au-dessus de la pile ?
DÉNOMBREMENT 235
Exercice 10.8 : Montrer qu’à Bordeaux, deux personnes au moins ont le même nombre de cheveux.
Données : une personne a au plus 200 000 cheveux et, lors du dernier recensement, Bordeaux
comptait 239 157 habitants.
Exercice 10.10 : On appelle mot toute suite de lettres, qu’elle ait un sens ou non.
Déterminer le nombre de mots :
1. de quatre lettres ;
2. de quatre lettres distinctes ;
3. de quatre lettres distinctes ayant une seule voyelle ;
4. de quatre lettres distinctes ayant une seule voyelle et dont les 3 consonnes ne sont pas côte
à côte.
236 CHAPITRE 10
Plus théorique...
Exercice 10.14* : Soit n et p deux entiers naturels non nuls. Déterminer le nombre d’applications
strictement croissantes de [[1, p]] dans [[1, n]].
Indications
Ex. 10.2
Listes, combinaisons ou permutations ?
Ex. 10.12
On peut repérer un carré du quadrillage par son coin supérieur gauche (par exemple).
DÉNOMBREMENT 237
Erreurs classiques
• Confondre les listes et les combinaisons. Dans un ensemble fini, une p-combinaison
est une partie à p éléments : pas d’ordre, pas de répétition possible. En revanche,
dans une p-liste les éléments sont ordonnés et ils peuvent être répétés (sauf dans le
cas d’une p-liste d’éléments distincts).
238 CHAPITRE 10
Exercice 10.3
1. Un tirage peut être vu comme une 4-liste de [[1, 6]] : il y en a 64 = 1 296. ordre et répétition
2. Un tirage avec exactement deux numéros différents peut prendre deux
formes :
• trois fois le même numéro et un numéro différent ;
• deux fois deux numéros identiques.
Dans le premier cas, on choisit le numéro qui apparaı̂t
trois fois (6 possibi-
lités), la position de ce numéro dans le tirage ( 43 choix), et enfin le numéro
DÉNOMBREMENT 239
Exercice 10.5
Notons E l’ensemble des élèves, S l’ensemble des élèves sportifs et M l’en-
semble des élèves musiciens. D’après l’énoncé, Card E = 1 200, Card S = 652,
On cherche Card M = 327 et Card (E \ (S ∪ M )) = 453. On a
Card (M ∩ S).
Card (E \ (S ∪ M )) = Card E − Card (S ∪ M )
= Card E − Card S − Card M + Card (S ∩ M ) ,
240 CHAPITRE 10
2. Il n’y a qu’une seule possibilité de placer les trois mouchoirs rouges au- On peut
dessus de la pile puisque ceux-ci sont indiscernables. On choisit ensuite 5 places évidemment choisir de
placer les mouchoirs
parmi les 9 restantes pour les mouchoirs bleus, ce qui laisse 95 possibilités.
verts, soit 94 = 95
Les mouchoirs rouges et bleus étant placés, il n’y a plus qu’une seule façon possibilités.
de disposer les mouchoirs verts (indiscernables). Ainsi, les mouchoirs rouges
se retrouvent au-dessus dans 95 = 126 piles.
Exercice 10.7
Pour former une immatriculation, on choisit successivement deux lettres,
trois chiffres et deux lettres. Les deux premières lettres constituent une 2-liste
de l’alphabet privé de I, O et U, et on retire les séries SS et WW. Il y a
donc 232 − 2 possibilités. C’est la même configuration pour les deux lettres
de droite, sauf que l’on exclut cette fois uniquement la série SS : 232 − 1
possibilités. Enfin, il y a 999 choix pour les chiffres du milieu. On obtient 277 977 744
(232 − 2) × 999 × (232 − 1) = 527 × 999 × 528 immatriculations possibles. immatriculations
possibles
Exercice 10.8
C’est le principe des tiroirs ! Comme une personne a au plus 200 000 che- méthode 10.6
veux, on peut répartir les habitants d’une ville selon leur nombre de cheveux,
dans 200 001 tiroirs (toutes les possibilités de 0 à 200 000). Dans une ville d’au
moins 200 002 habitants (ce qui est le cas de de Bordeaux), on est assuré que
deux personnes (au moins) ont le même nombre de cheveux.
Exercice 10.9
1. Le joueur a 3 possibilités pour chacun des 7 matchs : une grille peut être
vue comme une 7−liste de l’ensemble {1, N, 2}. Il y a donc 37 grilles possibles. théorème 10.11
2. Pour que tous les pronostics soient faux, il faut avoir choisi une des deux
mauvaises réponses pour chacun des 7 matchs, ce qui laisse 2 possibilités à
chaque fois. On obtient donc 27 grilles. théorème 10.11
3. Pour former une grille avec exactement trois réponses exactes, on com-
mence
7 par choisir 3 matchs parmi les 7 où le pronostic sera exact, ce qui laisse
3 possibilités. Pour ces 3 matchs, le joueur donne la bonne réponse (une
seule possibilité). Pour les 4 autres matchs, il donne un mauvais
pronostic (2
possibilités pour chacun de ces 4 matchs). Au total, il y a 73 × 24 grilles avec
exactement trois pronostics exacts.
Exercice 10.10
1. Pour former un mot de 4 lettres, on choisit 4 lettres parmi les 26 de
l’alphabet, avec d’éventuelles répétitions. Un mot peut donc être vu comme théorème 10.11
une 4-liste de l’ensemble {A, · · · , Z}, il y en a 264 au total.
2. Un mot de 4 lettres distinctes peut être vu comme une 4-liste d’éléments théorème 10.12
distincts de l’ensemble {A, · · · , Z}, il y en a au total (26−4)!
26!
= 26×25×24×23.
DÉNOMBREMENT 241
24! 20!
− = 3(23 × 22 × 7 − 5 × 19 × 17).
20! 4! 16! 4!
• Pour former une grille avec exactement une case noircie par colonne, on
choisit successivement 1 case parmi les 6 de chacune des colonne (6 possibilités
à chaque fois). Au total, cela donne 6 × 6 × 6 × 6 = 64 grilles avec exactement
une case noircie par colonne.
• Pour former une grille avec exactement une case noircie par colonne et par
ligne, on commence par choisir 1 case parmi les 6 de la première colonne (6
possibilités). On choisit ensuite 1 case parmi les 5 de la deuxième colonne
qui ne sont pas dans la ligne de la première case noire (5 possibilités). On
continue en choisissant 1 case parmi les 4 de la troisième colonne qui ne sont
pas dans les lignes des deux premières cases noires (4 possibilités). On termine
en choisissant 1 case parmi les 3 de la quatrième colonne qui ne sont pas dans
les lignes des trois premières cases noires (3 possibilités). Au total, il y a
6 × 5 × 4 × 3 grilles.
2.
a. Comme plus haut, une grille est entièrement déterminée par la position
de ses cases noires. Il suffit de choisir
simultanément k cases noires parmi les
np cases de la grille, ce qui donne np k grilles différentes.
b. • Pour former une grille avec au plus une case noirciepar colonne, on
choisit successivement k colonnes parmi les n de la grille (soit nk possibilités),
puis une case parmi
les p dans chacune de ces k colonnes (pk possibilités). Au
total, il y a k × p grilles.
n k
• Pour former une grille avec exactement une case noircie par colonne et
242 CHAPITRE 10
n
n(n + 1)(2n + 1)
n2 + (n − 1)2 + · · · + 22 + 12 = k2 = .
6
k=1
Exercice 10.13
1. On choisit
simultanément 5 cartes parmi 52, le nombre total de mains est
donc 52 5 = 2 598 960.
2. On choisit la hauteur pour former le carré : 13 possibilités. Une fois cette 4 cartes de même
hauteur choisie, il n’y a qu’un carré possible et on complète la main avec une hauteur et une carte
carte choisie parmi les 48 restantes. On obtient ainsi 13 × 48 = 624 mains avec d’une autre hauteur.
un carré.
3. On passe au complémentaire en dénombrant les mains qui ne contiennent
pas de trèfle. Ces mains sontobtenues en choisissant 5 cartes parmi les 39 qui
ne sont pas des trèfles, soit 39 possibilités. En passant au complémentaire, méthode 10.2
52 39 5
il y a donc 5 − 5 = 2 023 203 mains avec au moins un trèfle.
4. Pour obtenir 3 as, on en choisit 3 parmi 4, d’où 43 = 4 possibilités. Pour
chacune
d’elles, il faut ensuite 2 cartes prises parmi 4les 48
48qui
ne sont pas des principe
as : 48 = 1 128 possibilités. On obtient au total × = 4 512 mains. multiplicatif
2 3 2
5. Une fois choisie la valeur de la carte (13 possibilités), il y a 43 façons
de former un brelan. Pour compléter la main, on forme alors une paire. Pour
DÉNOMBREMENT 243
Exercice 10.14
Toute application Une application strictement croissante de [[1, p]] dans [[1, n]] est injective
strictement monotone (voir le chapitre applications).
de E dans F est Une injection f de [[1, p]] dans [[1, n]] a une
injective.
image de cardinal p. Il y a np possibilités pour l’ensemble image. À chacun de
ces ensembles images, correspond une seule application strictement croissante
(celle qui vérifie f (1) < f (2) < · · · < f (p)). On en déduit
que
le nombre de
fonctions strictement croissantes de [[1, p]] dans [[1, n]] est np .
244 CHAPITRE 10
Et plus si affinités…
ZRésoudre un système linéaire avec des paramètres.
ZRésoudre un système linéaire avec n > 3 ou p > 3 .
• Pour i ∈ [[1, n]] et j ∈ [[1, p]], les nombres ai,j ∈ K sont appelés les coefficients du système.
• Pour i ∈ [[1, n]] les nombres bi ∈ K forment ce que l’on appelle le second membre.
• Pour j ∈ [[1, p]] les xj sont les inconnues du système.
• On dit que (S) est un système de n équations linéaires à p inconnues.
Notation : on associe à (S) un tableau rectangulaire A de n lignes et p colonnes, appelée matrice
des coefficients, en rangeant le coefficient ai,j à la iième ligne et j ième colonne. On pourra noter
de façon condensée
⎛a ⎞ ⎛b ⎞ ⎛a ⎞
1,1 · · · a1,j · · · a1,p 1 1,1 · · · a1,j · · · a1,p b1
⎜ ... .. .. ⎟ ⎜ ... ⎟ ⎜ ... .. .. .. ⎟
⎜ . . ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ . . . ⎟
A=⎜ ⎟ ⎜
⎜ ai,1 · · · ai,j · · · ai,p ⎟ , B = ⎜ bi ⎟
⎟ et (S) ⎜ ⎜ ai,1 · · · ai,j · · · ai,p bi ⎟ .
⎟
⎝ .. .. .. ⎠ ⎝ .. ⎠ ⎝ .. .. .. .. ⎠
. . . . . . . .
an,1 · · · an,j · · · an,p bn an,1 · · · an,j · · · an,p bn
Vocabulaire : lorsque les bi sont tous nuls, on dit que le système S est homogène. Dans le cas
général, on appelle système homogène associé à (S), et on note (So ), le système de mêmes
coefficients que (S) et avec second membre nul.
Définition : Soit (S) un système de n équations linéaires à p inconnues. On appelle solution
du système (S) tout p-uplet (x1 , x2 , . . . , xp ) ∈ Kp tel que les n équations de (S) soient vérifiées.
Résoudre le système (S) consiste à déterminer l’ensemble S des solutions.
• Un système dont l’ensemble des solutions est vide est dit incompatible.
• Un système ayant au moins une solution est dit compatible.
Remarque : un système homogène est toujours compatible car le p-uplet (0, . . . , 0) est solution
évidente.
Opérations élémentaires sur les lignes d’un système ou d’une matrice
Définition : Les opérations élémentaires sur les lignes d’un système ou d’une matrice consistent à :
• échanger l’ordre des lignes Li et Lj (Li ↔ Lj ) ;
• multiplier la ligne Li par une constante non nulle λi ∈ K∗ (Li ← λi Li ) ;
• ajouter à la ligne Li un multiple d’une autre ligne Lj (i
= j) (Li ← Li + λj Lj ).
Théorème 11.1.— Deux systèmes d’équations linéaires équivalents ont même ensemble de solu-
tions.
• Une matrice est dite échelonnée réduite par lignes si elle est échelonnée, si tous ses
pivots sont égaux à 1 et ce sont les seuls coefficients non nuls de leur colonne.
• Un système (E) est dit échelonné par lignes (resp. échelonné réduit par lignes) si sa
matrice des coefficients l’est.
Remarque : un système échelonné par lignes est un système triangulaire supérieur mais la réciproque
est fausse.
248 CHAPITRE 11
Théorème 11.3.— Soit (E) un système échelonné par lignes de n équations, à p inconnues, de
rang r. Alors
∀x ∈ Kp , x ∈ S ⇐⇒ x − x◦ ∈ So
k=1
• On dit que F est une famille libre si la seule façon d’avoir une combinaison linéaire nulle
des vecteurs u1 , u2 , · · · , up est de prendre tous les coefficients nuls,, c’est-à-dire si :
∀(λ1 , . . . , λp ) ∈ Rp , λ1 · u1 + λ2 · u2 + · · · + λp · up = 0E ⇒ λ1 = · · · = λp = 0
Remarques :
La famille ∅ (ne comportant aucun vecteur) est libre.
Toute famille ne comportant qu’un seul vecteur non nul est libre.
Une famille contenant le vecteur nul ou bien deux fois le même vecteur est toujours liée.
Proposition 11.8.— Soient F et F deux familles de Rn telles que F soit incluse dans F
Si F est libre, alors F est libre.
Si F est génératrice, alors F est génératrice.
250 CHAPITRE 11
Plus généralement, on utilise des opérations élémentaires sur les lignes du système (théorème ).
En combinant ces opérations élémentaires, on voit qu’il est possible de remplacer une ligne Li par
une combinaison linéaire de lignes, pourvu que la ligne Li figure dans cette combinaison.
Résolution d’un système triangulaire
Soit (T ) est un système triangulaire à coefficients diagonaux non nuls :
⎧
⎪
⎪ a1,1 x1 + a1,2 x2 +· · · +a1,k xk +· · · + a1,n xn = b1
⎪
⎪ a2,2x2 +· · · +a2,k xk +· · · + a2,n xn = b2
⎪
⎪
⎪
⎪ .. ..
⎨ ..
. . .
(T )
⎪
⎪ a i,i xi +· · · + a i,n xn = b i
⎪
⎪
⎪
⎪ . .. .
.. .
..
⎪
⎪
⎩
an,n xn = bn
252 CHAPITRE 11
Les méthodes présentées ci-après restent valides pour tout système échelonné par lignes.
La méthode du pivot de Gauss-Jordan permet dans tous les cas de ramener la résolution du système
(S) à celle d’un système échelonné (E) par lignes.
élémentaire
(1)
ai1
Li ← Li − (1) L1 .
a1,1
Dans les deux cas, on s’est ramenés à échelonner un système (S
(2)
) qui admet p − 1
inconnues seulement.
si le système S (2) a tous ses coefficients nuls, le système est échelonné.
sinon, on applique la procédure ci-dessus, à partir de 1 au système (S (2) ) et ainsi
de suite . . .
254 CHAPITRE 11
⎧
⎪
⎪ x + 2y − 3z = 4 (L1 )
⎨
x + 3y + z = 11 (L2 )
Exemple : on considère le système de 4 équations à 3 inconnues (S) .
⎪ 2x + 5y − 4z = 13
⎪ (L3 )
⎩
4x + 11y = 37 (L4 )
Résolvons (S) à l’aide de la méthode du pivot de Gauss-Jordan .
1
⎧ ⎧
⎪
⎪ x +2y −3z = 4 L1 ⎪
⎪ 1 x +2y −3z = 4
⎨ ⎨
(S) ⇐⇒
x +3y +z = 11 L2
⇐⇒ 1 y +4z = 7 L2 ← L2 − L1
⎪
⎪ 2x +5y −4z = 13 L3 ⎪
⎪ y +2z = 5 L3 ← L3 − 2L1
⎩ ⎩
4x +11y = 37 L4 3y +12z = 21 L4 ← L4 − 4L1
⎧
⎪
⎪ 1 x +2y −3z = 4
⎨
1 y +4z = 7
⇐⇒
⎪
⎪ 1 z=1 L3 ← (1/2) L2 − L3
⎩
0=0 L4 ← L4 − 3L2
2 Ainsi, (S) est équivalent à un système échelonné compatible de rang 3. Par remontée, il vient :
⎧
⎪ x +2y −3z = 4 ⎧
⎪
⎨ ⎨ x=1
y +4z = 7
(S) ⇐⇒ ⇐⇒ y=3
⎪
⎪ z=1 ⎩
⎩ z=1
0=0
Par conséquent, (S) admet pour unique solution le triplet (1, 3, 1).
Remarque : on peut aussi utiliser la notation condensée pour effectuer la résolution de ce système :
⎛ ⎞ ⎛ ⎞ ⎛ ⎞
1 2 −3 4 1 2 −3 4 1 2 −3 4
⎜ 1 3 1 11 ⎟ ⎜ 0 1 4 7⎟ ⎜ 0 1 4 7⎟
(S) ⇐⇒ ⎜ ⎟ ⎜
⎝ 2 5 −4 13 ⎠ ⇐⇒ ⎝ 0 0 2 5 ⎠ ⇐⇒ ⎝ 0 0 2 2 ⎠
⎟ ⎜ ⎟
4 11 0 37 0 3 12 21 0 0 0 0
⎧
⎨ x − 3y + 7z =a
Exemple : soit (S) x + 2y − 3z = b , où a, b et c sont trois paramètres réels.
⎩
7x + 4y − z =c
1 À l’aide des opérations élémentaires successives L2 ← L2 − L1 , L3 ← L3 − 7L1 , L3 ← L3 −
1
5L2 , L2 ← L2 , L1 ← L1 + 3L2 , on obtient
5
⎛ ⎞ ⎛ ⎞
1 −3 7 a 1 0 1 2a/5 + 3b/5
(S) ⇐⇒ ⎝ 1 2 −3 b ⎠ ⇐⇒ ⎝ 0 1 −2 −a/5 + b/5 ⎠
7 4 −1 c 0 0 0 −2a − 5b + c
256 CHAPITRE 11
Dans ce cas, il y a parfois des situations où l’on ne peut être certain de la non nullité des coefficients.
Nous serons donc contraints de discuter plusieurs cas. La bonne méthode c’est de retarder au
maximum cette discussion.
⎧
⎨ (1 − m)x + 2y − z = 0
Exemple : résolvons le système homogène (Sm ) −2x − (3 + m)y + 3z = 0 .
⎩
x + y − (2 + m)z = 0
⎛ ⎞
1−m 2 −1 0
Partons de la forme : ⎝ −2 −3 − m 3 0 ⎠.
1 1 −2 − m 0
La colonne de zéros n’a aucun intérêt dans un système homogène mais nous la laissons cette fois
là juste pour que vous le réalisiez ! On commence par permuter les lignes L1 et L3 , à cause de la
présence de 1 − m en premier pivot officiel. Cela permet de retarder la discussion. On fait donc :
L1 ↔ L3 et on a :
⎛ ⎞
1 1 −2 − m 0
⎝ −2 −3 − m 3 0 ⎠.
1−m 2 −1 0
On fait alors les deux opérations : L2 ← L2 − 2L1 et L3 ← L3 + (−1 + m)L1 , ce qui donne :
⎛ ⎞
1 1 −2 − m 0
⎝ 0 −1 − m −1 − 2m 0 ⎠.
0 1 + m 1 − m − m2 0
⎛ ⎞
1 1 −2 − m 0
(Sm ) ⇐⇒ ⎝ 0 −1 − m −1 − 2m 0 ⎠. (11.1)
0 0 −3m − m2 0
Si m ∈
/ {−3, −1, 0}, (Sm ) est de rang 3, il n’y a plus d’inconnue auxiliaire et la dernière équation
donne z = 0. Puis, en remontant, on a y = 0 et x = 0.
Sm = {(0, 0, 0)} .
258 CHAPITRE 11
Exemple : on considère dans l’espace les trois points : A(−1, 2, 1), B(1, −6, −1), C(2, 2, 2). Vérifions
−
−→ −→
d’abord que les points A, B et C définissent un plan P. Les vecteurs AB(2, −8, −2) et AC(3, 0, 1) ne
sont pas colinéaires car leurs coordonnées ne sont pas proportionnelles.
−−→ −→ Les
points A, B, C n’étant
pas alignés, définissent bien un plan P. Un repère de P est A, AB, AC , et par conséquent un
point M (x, y, z) appartient à P si et seulement s’il existe des réels t1 et t2 tels que
−−→ −−
→ −→
AM = t1 AB + t2 AC.
⎧
⎨ x = −1 + 2t1 + 3t2
1 P a donc pour système d’équations paramétriques (S) y = 2 − 8t1 .
⎩
z = 1 − 2t1 + t2
⎧ ⎧
⎨ 2t1 + 3t2 = x + 1 (L1 ) ⎨ 8 t1 = 2−y L1 ← L2
8t1 = 2−y (L2 ) ⇐⇒ 12t2 = 4x + y + 2 L2 ← 4L1 − L2
⎩ ⎩
2t1 − t2 = 1 − z (L3 ) 4t2 = −2 − y + 4z L3 ← L2 − 4L3
⎧
⎨ 8 t1 = 2−y
⇐⇒ 12 t2 = 4x + y + 2
⎩
0 = 4x + 4y − 12z + 8 L3 ← L2 − 3L3
Famille de vecteurs de Rn
260 CHAPITRE 11
⎛⎛ ⎞ ⎛ ⎞⎞
1 1
Exemple : Considérons F = ⎝⎝ 2 ⎠ , ⎝ 1 ⎠⎠. On cherche un système d’équations cartésiennes
0 1
⎛ ⎞ ⎛ ⎞ ⎛ ⎞
1 1 x
de Vect (F ). Pour cela, on écrit le système correspondant à λ1 ⎝ 2 ⎠ + λ2 ⎝ 1 ⎠ = ⎝ y ⎠
0 1 z
λ1 +λ2 = x (L1 ) λ1 +λ2 = x
2λ1 +λ2 = y (L2 ) qui est équivalent à (L2 ← L2 − 2L1 ) −λ2 = y − 2x
λ2 = z (L3 ) λ2 = z
λ1 +λ2 = x
puis à (L3 ← L3 + L2 ) −λ2 = y − 2x (L2 ) . On en déduit qu’une équation cartésienne
0 = z + y − 2x (L3 )
de Vect (F ) est −2x + y + z = 0.
262 CHAPITRE 11
Exercice 11.3* : Soit n ∈ N, un⎧ entier naturel supérieur ou égal à 2, a et b deux réels.
⎪
⎪ ax1 + b = x2
⎪
⎪
⎪
⎨ ax2 + b = x3
Résoudre dans R le système :
n .. .. en utilisant la méthode de Gauss-Jordan
⎪ . .
⎪
⎪
⎪
⎪ axn−1 + b = xn
⎩
axn + b = x1
.
Exercice 11.8* : L’espace est rapporté
à (O,ı, j, k). Discuter, suivant les valeurs de m ∈ R,
mx + 2y + 3z = 3
l’intersection de la droite D d’équation et du plan P d’équation
(m − 1)x + my + z = 1
(m + 1)x + my + (m − 1)z = m − 1.
Famille de vecteurs de Rn
Exercice 11.11 : On considère les familles de vecteurs de R4 suivantes :
⎛ ⎛ ⎞ ⎛ ⎞ ⎛ ⎞⎞ ⎛ ⎛ ⎞ ⎛ ⎞⎞
1 1 2 1 1
⎜ ⎜ −3 ⎟ ⎜ −1 ⎟ ⎜ −12 ⎟⎟ ⎜ ⎜ 1 ⎟ ⎜ 0 ⎟⎟
F1 = ⎜ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟ ⎜ ⎟⎟ ⎜ ⎜
⎝u1 ⎝ 5 ⎠ , u2 ⎝ −4 ⎠ , u3 ⎝ 37 ⎠⎠ et F2 = ⎝v1 ⎝ 0 ⎠ , v2 ⎝
⎟ ⎜ ⎟⎟
1 ⎠
⎠
2 3 1 0 0
Indications
Ex. 11.3
1 1 1
On commence par : Ln ← Ln + L1 , ..., Ln ← Ln + k Lk , ..., Ln ← Ln + n−1 Ln−1 .
a a a
Ex. 11.4
1. Par opérations élémentaires sur les lignes, on transforme le système en système triangulaire
supérieur et on détermine une relation de compatibilité.
Ex. 11.5
On résout le système avec nos opérations sur les lignes et ensuite, on discute l’ensemble des
solutions.
264 CHAPITRE 11
Erreurs classiques
• Croire que le cas n = p est une condition nécéssaire et suffisante pour qu’un système
ait une et une seule solution.
• Se lancer dans des opérations sur les colonnes (bien que parfois cela soit tentant !).
On obtient un système qui n’est plus du tout équivalent.
• Faire des opérations sur les lignes qui ne soient pas autorisées. Ainsi Li ← aLj +bLk ,
avec i différent à la fois de j et k, n’est pas permise.
• Croire que l’intersection d’une droite et d’un plan est toujours un point. Il y a aussi
les cas où la droite est parallèle au plan.
1 1
L2 ← L2 + 3L3 , L1 ← L1 + 3L3 , L1 ← L1 − L2 , L2 ← L2 .
2 2
⎛ ⎞
1 0 0 1
On a alors : ⎝ 0 1 0 2 ⎠ ⇒ S = {(1, 2, 3)}.
0 0 1 3
Exercice 11.2 ⎛ ⎞
1 0 1 1
⎜ 0 1 1 0 ⎟
On part du système : ⎜
⎝ 1 1 0 1 ⎠.
⎟
2 3 0 0
Il est inutile ici On fait par exemple, successivement :
d’aboutir à un système
échelonné réduit par
lignes, pour conclure. L3 ← L3 − L1 , L4 ← L4 − 2L1 , L3 ← L3 − L2 ,
1
L4 ← L4 − 3L2 , L3 ← − L3 , L4 ← L4 + 5L3 .
2
⎛ ⎞
1 0 1 1
⎜ 0 1 1 0 ⎟
On obtient : ⎜
⎝
⎟ . Le système est impossible.
0 0 1 0 ⎠
0 0 0 −2
⎛Exercice 11.3 ⎞
a −1 0 . . . 0 −b
⎜ 0 a −1 0 . . . −b ⎟
⎜ ⎟
⎜ . 0 a −1 0 . . . ⎟
⎜ ⎟
A=⎜ ⎜ . . . . . . . ⎟⎟ est la matrice du système.
⎜ . . . 0 a −1 0 . ⎟
⎜ ⎟
⎝ 0 . . . 0 a −1 −b ⎠
−1 0 . . . 0 a −b
On suppose a
= 0 et on commence par les opérations successives :
1 1 1
Ln ← Ln + L1 , ..., Ln ← Ln + k Lk , ..., Ln ← Ln + n−1 Ln−1 .
a a a
266 CHAPITRE 11
1 1 1
Ln−2 ← Ln−2 + Ln−1 , ..., Lk ← Lk + Lk+1 , ..., L1 ← L1 + L2 .
a a a
Enfin, on divise toutes les lignes (sauf Ln ) par a et il reste une matrice
constituée que de 0 sauf la diagonale principale, où il y a seulement des 1
et la dernière colonne consituée des mêmes coefficients b/(1 − a).
Finalement, si a ∈ / {0, 1}, le système a pour solution unique :
b
x1 = ... = xn = .
1−a
Reprenons le cas a = 1. La ligne Ln de la matrice augmentée A1 n’a que
des 0 sauf son dernier coefficient égal à −nb. Donc si b
= 0, le système est
impossible. Si b = 0, la ligne Ln est nulle. Le mieux est de revenir au système
initial car on voit alors que x1 = x2 , x2 = x3 , ..., xn−1 = xn et xn = x1 . Nous
avons une infinité de solutions : (x, x, ..., x), où x ∈ R.
Reprenons le cas a = 0. On peut repartir de A mais en remplaçant dans le
système, on voit immédiatement que l’on a : x1 = b, x2 = b, ..., xn = b. La
solution est unique et correspond à la solution trouvée pour a ∈ / {0, 1} en
prenant a = 0.
Exercice 11.4
⎛ ⎞
1 2 −1 a
1. On écrit le système sous la forme : ⎝ −2 −3 3 b ⎠ . Puis :
1 1 −2 c
L2 ← L2 + 2L1 , L3 ← L3 − L1 , L3 ← L3 + L2 .
⎛ ⎞
1 2 −1 a
On obtient : ⎝ 0 1 1 2a + b ⎠ . On remarque que
0 0 0 a+b+c le système a des
solutions si et
2. On continue à résoudre (S) pour les valeurs proposées. Il est clair que seulement si
si (a, b, c) = (0, 0, 1), le système
n’a pas desolution. Puis si ((a, b, c) = a + b + c = 0.
1 2 −1 1
(1, −2, 1), le système s’écrit : . On prend z pour paramètre
0 1 1 0
1 2 1+z
et on obtient le système : . Une dernière opération donne :
0 1 −z
1
L2 ← L2 , L3 ← L3 − (6 + 2t)L2 , L1 ← L1 − 2L2 , L1 ← −L1 .
3+t
⎛ ⎞
1 0 2−t
Si t ∈
/ {−3, 3}, le On obtient : ⎝ 0 1 2 ⎠ . Si t2 = 9 donc si t = 3, le système a une
rang est 3, si t = 3, le 0 0 t −9 2
rang est 2 et si
t = −3, le rang est 1.
infinité de solutions (z, −2z, z), avec z ∈ R et si t ∈
/ {−3, 3}, il a une solution
unique (x, y, z) = (0, 0, 0).
Si t = −3, on reprend le système juste avant d’avoir imposée cette condition.
Il reste une seule ligne non nulle (la ligne L1 ) et le système devient :
−x + 2y − z = 0. Solutions : les triplets (2y − z, y, z), (y, z) ∈ R2 .
Exercice 11.7 ⎛ ⎞
1 m m2 m3 1
⎜ m m2 m3 1 1 ⎟
On écrit le système : ⎜
⎝ m2 m3 1
⎟.
m 1 ⎠
m3 1 m m2 1
Le premier pivot est 1. On effectue :
L2 ← L2 − mL1 , L3 ← L3 − m2 L1 , L4 ← L4 − m3 L1 .
268 CHAPITRE 11
0 0 0 0 2
⎧
Exercice 11.8
⎨ mx + 2y + 3z = 3
Partons de (S) : (m − 1)x + my + z = 1 . On remarque
⎩
(m + 1)x + my + (m − 1)z = m − 1 d’abord que le système
définissant la droite D
Un point M (x, y, z) appartient à l’intersection de D et de P si et seulement est composée de deux
si (x, y, z) est une solution du système (S). relations
Sur (S), on peut commencer par faire : indépendantes (sinon
ce serait une équation
L2 ← L2 + L3 et L2 ← L2 − 2L1 . de plan)
1
L2 ← L2 + (6 − m)L3 , L1 ← L1 − 3L3 , L2 ← L2 , L1 ← L1 − 2L2 ,
2m − 4
1
puis L1 ← L1 . Il reste :
m
⎛ ⎞
1 0 0 0
⎝ 0 1 0 0 ⎠.
0 0 1 1
Le lecteur finira L’intersection est alors le point A(0, 0, 1). C’est le cas où D et P sont sécants
par le cas m = 2, où en A.
l’on trouve pour
unique solution
Reprenons dans le cas où m = 0 :
A(0, 0, 1). Le plan et la
droite sont donc alors
⎛ ⎞
0 2 3 3
encore sécants. Puis ⎝ 0 −4 −6 −6 ⎠ .
par le cas m = 4, où
l’on retrouve la droite 1 0 −1 −1
D pour intersection.
L’opération L2 ← L2 + 2L1 transforme L2 en une ligne nulle. On peut prendre
z pour paramètre et il reste le système :
2y = 3 − 3z
.
−x = 1 − z
On retrouve la droite D dans le cas où m = 0. On est alors dans un cas où
D ⊂ P.
Exercice 11.9
On commence par déterminer une matrice échelonnée par lignes équivalente
à A à l’aide de l’algorithme du pivot de Gauss-Jordan. :
⎛ ⎞ ⎛ ⎞
1 −1 1 −1 1 1 −1 1 −1 1
⎜ 0 2 1 0 −1 ⎟ ⎜ 0 2 1 0 −1 ⎟
A ∼ ⎜
⎝ 0
⎟∼⎜ ⎟
L 0 1 1 0 ⎠L⎝ 0 0 1 1 0 ⎠
0 2 2 1 −1 0 0 1 1 0
⎛ ⎞
1 −1 1 −1 1
⎜ 0 2 1 0 −1 ⎟
∼ ⎜
⎝ 0
⎟
L 0 1 1 0 ⎠
0 0 0 0 0
270 CHAPITRE 11
⎛ ⎞
1 −α 1 −1 1
⎜ 0 1 −1/(1 + α) 1/(1 + α) −1/(1 + α) ⎟
⎜ ⎟
2 ⎠.
⎝ 0 0 2/(1 − α2 ) (−2 − α)/(1 + α) (3 + α)/(1 − α )
0 0 0 0 0
On a maintenant une matrice échelonnée par lignes. On peut encorer effectuer On pourrait
L2 ← (1 + α)L2 et L3 ← (1 − α2 )L3 pour simplifier nos coefficients non nuls continuer jusqu’à une
matrice échelonnée
restants ou laisser ainsi. ⎛ ⎞ réduite mais à cause
1 1 1 −1 1 de la présence de α,
⎜ 0 0 2 −2 2 ⎟
• Si α = −1, repartons de : ⎜ ⎟
⎝ 0 2 1 −2 2 ⎠ . On permute L2 et L3
c’est lourd.
0 0 2 −2 2
⎛ ⎞
1 1 1 −1 1
⎜ 0 2 1 −2 2 ⎟
puis on fait L4 ← L4 − L3 : ⎜ ⎝ 0 0 2 −2 2 ⎠ .
⎟
0 0 0 0 0
On obtient de nouveau une ⎛ matrice échelonnée⎞par ligne.
1 −1 1 −1 1
⎜ 0 0 1 0 2 ⎟
• Si α = 1, on obtient : ⎜ ⎝ 0 0 0 0 0 ⎠.
⎟
0 0 0 0 0
272 CHAPITRE 11
Deuxième semestre
Et plus si affinités…
ZSe ramener à des suites convergentes grâce à des sous-suites.
Définition : Soit I une partie de R. On dit que I est un intervalle dans les quatre cas suivants :
• I = {x ∈ R | a < x < b}, (a, b) ∈ R × R ; • I = {x ∈ R | a < x ≤ b}, (a, b) ∈ R × R ;
• I = {x ∈ R | a ≤ x < b}, (a, b) ∈ R × R ; • I = {x ∈ R | a ≤ x ≤ b}, (a, b) ∈ R × R.
Remarque : à l’aide de la propriété de la borne supérieure, on démontre que les intervalles sont
les parties convexes de R, c’est-à-dire les parties telles que pour tout (x, y) ∈ I 2 avec x < y on a :
∀z ∈ R, x ≤ z ≤ y ⇒ z ∈ I.
Théorème 12.2.— Partie entière d’un réel —. Soit x ∈ R. Il existe un entier relatif p ∈ Z,
unique tel que p ≤ x < p + 1. Cet entier relatif p est appelé partie entière de x. On note p = x!.
Remarque : la partie entière de x est le plus grand de tous les entiers inférieurs ou égaux à x.
Définition : Soit A une partie non vide de R, et x ∈ R un nombre réel. On dit que :
• x est un majorant de A si ∀a ∈ A, a ≤ x ;
• x est un minorant de A si ∀a ∈ A, a ≥ x ;
• x est le plus grand élément de A si x est un élément et un majorant de A ;
• x est le plus petit élément de A si x est un élément et un minorant de A.
Vocabulaire : A est dite minorée (resp. majorée) si elle admet un minorant (resp. un majorant).
A est dite bornée si elle est à la fois minorée et majorée.
Une partie A de R est bornée si et seulement si il existe C > 0 telle que : ∀a ∈ A, |a| ≤ C. On dit
alors que la partie A est bornée par C.
Définition : Soit A une partie non vide de R, α un nombre réel. On dit que
• α est la borne supérieure de A et on note α = sup A si α est le plus petit majorant de A.
• α est la borne inférieure de A et on note α = inf A si α est le plus grand minorant de A.
Suites extraites
Définition : Soit (un )n∈N , (vn )n∈N deux suites de nombres réels. On dit que v est une suite ex-
traite de u s’il existe une fonction ϕ : N → N strictement croissante telle que : ∀n ∈ N, vn = uϕ(n) .
Les suites extraites de la suite u sont notées (uϕ(n) )n∈N ou encore (unk )k∈N .
Remarque : la fonction extractrice ϕ : N → N vérifie nécessairement ∀n ∈ N, ϕ(n) ≥ n.
Limite d’une suite
Définition : Soit u ∈ RN une suite de nombres réels et ∈ R. On dit que
• u converge vers si (∀ε > 0), (∃n0 ∈ N); (∀n ∈ N) (n ≥ n0 ) ⇒ |un − | ≤ ε ;
• u diverge vers +∞ si (∀A ∈ R), (∃n0 ∈ N); (∀n ∈ N) (n ≥ n0 ) ⇒ (un ≥ A) .
• u diverge vers −∞ si (∀A ∈ R), (∃n0 ∈ N); (∀n ∈ N) (n ≥ n0 ) ⇒ (un ≤ A) .
On note ces relations lim un = , lim un = −∞ ou lim un = +∞.
n→+∞ n→+∞ n→+∞
Vocabulaire : u est dite convergente s’il existe ∈ R telle que u converge vers . Dans le cas
contraire, u est dite divergente.
Théorème 12.4.— Unicité de la limite —. Soit u ∈ RN une suite de nombres réels, (, ) ∈ R×R.
Remarque : une suite de nombres réels converge vers ∈ R ssi il existe une suite v, convergente
vers 0 telle que u = + v.
278 CHAPITRE 12
Remarque : il faut retenir que le passage à la limite lorsque n tend vers +∞ dans une inégalité
large ou stricte conduit toujours à une inégalité large.
• limn→+∞ un = a
Si • lim f (x) = alors lim f (un ) =
n→+∞
x→a
• lim un = +∞
Si n→+∞ alors v est divergente et lim vn = +∞
• ∀n ∈ N, vn ≥ un n→+∞
Corollaire 12.12.— Si u est une suite bornée et v est une suite convergente de limite 0, alors le
produit u × v est une suite tendant vers 0.
Théorème 12.13.— Théorème de la limite monotone —. Soit (un ) ∈ RN une suite monotone.
Alors u est convergente si et seulement si u est bornée.
⎧
⎪
⎨ Si u est majorée, alors u est convergente.
Soit u un suite croissante de nombres réels. Si u n’est pas majorée, alors u est divergente
⎪
⎩ et dans ce cas : lim un = +∞.
n→+∞
⎧
⎪
⎨ Si u est minorée, alors u est convergente.
Soit u un suite décroissante de nombres réels. Si u n’est pas minorée, alors u est diver-
⎪
⎩ gente et dans ce cas : lim un = −∞.
n→+∞
Théorème 12.14.— Théorème de convergence des suites adjacentes —. Soit u et v deux suites
adjacentes. Alors :
u et v sont convergentes et ont même limite.
10n x! 10n x! + 1
Remarque : pour tout réel x et pour tout entier n ∈ N, on pose pn = n
et qn = .
10 10n
Les suites (pn ) et (qn ) sont adjacentes de limite commune x. En particulier, tout nombre réel est
limite d’une suite de nombres rationnels.
Suites de référence
Suites récurrentes classiques
Définition : Soit (un )n∈N une suite de nombres réels. On dit que
• u est arithmétique s’il existe r ∈ R, appelée raison, tel que ∀n ∈ N, un+1 = un + r ;
• u est géométrique s’il existe q ∈ R, appelée raison, tel que : ∀n ∈ N, un+1 = q · un .
280 CHAPITRE 12
Proposition 12.16.— Somme des premiers termes d’une suite géométrique —. Soit (un )n∈N
n
1 − q n+1
une suite géométrique de raison q
= 1, alors pour tout entier n ∈ N, uk = u0 .
1−q
k=0
Définition : On dit qu’une suite (un )n∈N est récurrente linéaire d’ordre 2 s’il existe deux
constantes a et b telles que ∀n ∈ N, un+2 = a · un+1 + b · un .
Suites récurrentes du type un+1 = f (un )
∀n ∈ N, un+1 = f (un )
(12.1)
Théorème 12.18.— Cas d’une itératrice monotone —. Soit f : I → I et (un )n∈N la suite définie
par (12.1). On suppose que f est monotone.
Si f est croissante sur I alors (un ) est monotone.
Si f est décroissante sur I alors (u2n ) et (u2n+1 ) sont monotones et de monotonies contraires.
Théorème 12.19.— Cas d’une itératrice continue —. Soit f : I → I une fonction continue et
(un )n∈N la suite définie par (12.1).
Si (un ) convergente vers ∈ I, alors sa limite est solution dans I de l’équation : f (x) = x.
Vocabulaire : les solutions de l’équation f (x) = x sont appelées les points fixes de f .
un ∼ vn ⇐⇒ un − vn = o(vn ).
Obtention d’équivalents
Théorème 12.23.— Soit (un ), (un ), (vn ), (vn ) des suites de réels.
• Produit Si un ∼ vn et un ∼ vn , alors un × un ∼ vn × vn .
un vn
• Quotient Si un ∼ vn et un ∼ vn , alors ∼ .
un vn
• Puissance Si un > 0 et un ∼ vn , alors un ∼ vnα , pour tout α ∈ R.
α
Remarque : Il faut faire très attention avec l’addition. En général, des équivalents ne s’additionnent
pas.
Comparaison des suites usuelles
Proposition 12.24.— Relations de comparaison entre suites classiques —. Soit α, β, γ des réels
tels que α > 0, β > 0 et γ > 1. Alors :
• (ln n)α = o nβ • nβ = o (γ n ) • γ n = o (n!)
u2n
• sin(un ) ∼ un • 1 − cos(un ) ∼ • tan(un ) ∼ un
2
• (1 + un ) − 1 ∼ αun
α
• ln(1 + un ) ∼ un • eun − 1 ∼ un .
282 CHAPITRE 12
Exemple : montrer que si f : [0, 1] → [0, 1] est une fonction croissante, alors la fonction f admet
au moins un point fixe.
Pour le démontrer, on pose F = {x ∈ [0, 1] | f (x) ≥ x}. L’ensemble F est non vide car il contient
0 et est majoré par 1 : la partie F de R admet donc une borne supérieure τ .
On en déduit l’existence d’une suite (an )n∈N croissante d’éléments dans F et convergeant vers τ .
Ainsi : ∀n ∈ N, an ≤ f (an ). Or, chaque an est inférieur au majorant τ de F et par croissance de
la fonction f , on en déduit : ∀n ∈ N, f (an ) ≤ f (τ ), donc an ≤ f (τ ). En passant à la limite dans
cette dernière inégalité lorsque n tend vers +∞, on obtient : τ ≤ f (τ ).
1
De par τ = sup F , on en déduit que pour tout n ≥ 1, le nombre τ + ne peut appartenir
n
à l’ensemble F . Cependant, il ne faut pas perdre de vue qu’il y a plusieurs façons de ne pas
appartenir à cet ensemble, d’où la distinction de cas.
• Premier cas : τ = 1. Alors, comme f (τ ) appartient à l’intervalle [0, 1], on a : f (1) ≤ 1, puis
f (τ ) ≥ τ = 1, d’où l’égalité f (1) = 1.
1
• Second cas : τ < 1. Pour n assez grand, le nombre τ + est dans l’intervalle [0, 1] et comme
n
ce nombre n’appartient pas à F , il ne reste que :
1 1 1 1
f τ+ <τ+ puis : f (τ ) ≤ f τ + <τ+ ,
n n n n
n
1
n
1
n
1 1
n−1 n
1 1
= − = − = 1 − ≤ 1.
k −k
2 k−1 k k k n
k=2 k=2 k=2 k=1 k=2
284 CHAPITRE 12
Calculs pratiques
3 3
On conclut que : un = + o(1) et lim un = .
4 n→+∞ 4
n
x k
Exemple : en posant f : x → √ , déterminer la limite : lim f 2
.
1+x n→+∞ n
k=1
Il semble hors de question de simplifier directement l’expression de la somme en fonction de n.
k 1
On remarque que lorsque n est grand, tous les termes 2 sont compris entre 0 et , donc sont
n n
x2
proches de 0. Une étude de la fonction f montre qu’au voisinage à droite en 0 : x − ≤ f (x) ≤ x.
2
k
n
k2 n
k k
n
On en déduit pour n assez grand : 2
− 4 ≤ f 2
≤ . Or, nous connaissons
n 2n n n2
k=1 k=1 k=1
les sommes qui encadrent ces inégalités :
n
k n(n + 1) 1
n
k2 n(n + 1)(2n + 1)
= = + o(1) puis = −→ 0.
n2 2n2 2 2n4 12n4
k=1 k=1
1
Le théorème des gendarmes montre que la limite vaut .
2
n
Méthode 12.4.— Comment simplifier des expressions du type P (k) · q k , où
k=0
P (X) est un polynôme
Soit P (X) un polynôme, q un nombre réel différent de 1 et n un entier naturel. Pour
n
avoir l’expression exacte de P (k) · q k :
k=0
écrire le polynôme P (X) sous la forme :
n
calculer les expressions de la forme k(k − 1) · · · (k − s + 1)q k ; pour ce faire :
k=0
n
1 − xn+1
poser f : x → xk = , sur R \ {1} ;
1−x
k=0
n
dériver s fois cette fonction : f (s)
(x) = k(k − 1) · · · (k − s + 1) · xk−s ;
k=0
n
multiplier par xs pour avoir xs × f (s) (x) = k(k − 1) · · · (k − s + 1) · xk ;
k=0
appliquer les formules pour x = q.
n
k
Exemple : calculer la limite : lim .
n→+∞ 3k
k=0
1
Il s’agit bien d’une expression du type voulu avec P (X) = X et q = .
3
On pose :
n
1 − xn+1
f (x) = xk =
1−x
k=0
1
définie au voisinage de . On dérive la fonction f , ce qui donne :
3
n
−(n + 1)xn (1 − x) + 1 − xn+1
∀x
= 1, f (x) = k · xk−1 = .
(1 − x)2
k=0
n
k 1 1 − (2n + 3)/3n+1 3
On en déduit : ∀n ∈ N, k
= × de limite .
3 3 4/9 4
k=0
286 CHAPITRE 12
√ √
y= 1+x y= 1+x
√ √
−1 0 = 1+ 5
2
−1 0 = 1+ 5
2
L’intervalle [−1, +∞[ est stable par f et contient u0 : la suite u est toujours bien définie. De plus,
la fonction f est croissante sur cet intervalle : la suite u est monotone, quel que soit le point de
départ u0 .
∀x ∈ [0, 1], h (x) = − sin(cos x) · cos x − 1 < 0 puis h() = cos(cos ) = cos() = .
La fonction h s’annule une seule fois sur l’intervalle [0, 1] et le nombre est le seul point d’annulation
de la fonction h : les deux sous-suites (u2n )n∈N et (u2n+1 )n∈N sont convergentes vers la même limite
. On sait alors que la suite u elle-même converge vers cette limite .
On peut remarquer que le nombre n’admet pas d’expression explicite mais que les encadrements :
∀n ∈ N, u2n ≤ ≤ u2n+1 permettent d’obtenir des approximations par excès ou par défaut du
point fixe avec une précision aussi grande que l’on veut. Par exemple, " 0, 73908 par défaut.
288 CHAPITRE 12
1
Exemple : Quelle est la nature de la suite (un ) de terme général un = √ √ ?
n + 4n − n2 + n
2
Il n’est pas simple d’avoir un équivalent simple direct du dénominateur. En effet, un équivalent
d’une somme n’est en général pas la somme des équivalents, à l’exception du cas cité théorème
12.23.
Nous allons utiliser une astuce bien connue, qui consiste à multiplier numérateur et dénominateur
par la “quantité conjuguée” du dénominateur
√ √
1 n2 + 4n + n2 + n
un = √ √ ×√ √
n2 + 4n − n2 + n n2 + 4n + n2 + n
√ √
n2 + 4n + n2 + n
=
n2 + 4n − n2 − n
√ √
n2 + 4n + n2 + n
=
3n
6. Si lim
un eun
= 1, alors lim vn = 1.
n→+∞ vn n→+∞ e
9. On a : lim n1000 ×
23n+1
= 0.
n→+∞ 32n−4
10. Une suite croissante et majorée par 2 converge vers 2.
290 CHAPITRE 12
Sous-suites
Exercice 12.3 : Soit u = (un )n∈N une suite de nombres réels telle que les trois sous-suites (u2n )n∈N ,
(u2n+1 )n∈N et (u13n )n∈N convergent. Montrer que la suite u converge.
1
Exercice 12.5 : Soit (un )n∈N∗ une suite croissante telle que : ∀n ∈ N∗ , u2n − un ≤ . Montrer que
n
la suite est convergente.
n
1 1
Exercice 12.6 : On définit pour tout n dans N∗ , un = et vn = un + .
k! n · n!
k=0
1. Montrer que les suites (un )n∈N∗ et (vn )n∈N∗ sont adjacentes. Ces deux suites convergent vers
e " 2, 71828 · · ·
p
2. On suppose que le nombre e est rationnel. On pose e = , avec p et q deux entiers supérieurs
q
à 1.
a. Montrer que : ∀n ∈ N∗ , un < e < vn .
b. Montrer que le nombre q! · (e − uq ) est un entier.
c. En déduire que le nombre e est irrationnel.
⎧
⎨ 0 < u0 , u1 < 1
√ √
Exercice 12.7 : Soit (un )n∈N∗ une suite définie par : un+1 + un
⎩ ∀n ∈ N, un+2 =
2
1. Montrer que pour tout n ∈ N, un ∈]0, 1[.
2. On pose : ∀n ∈ N, vn = min{un , un+1 }.
Exercice 12.8 : On définit les deux suites (an )n∈N et (bn )n∈N par : b0 > a0 > 0 et ∀n ∈ N,
√ an + b n
an+1 = an · bn et bn+1 = . Montrer que ces deux suites sont bien définies et qu’elles
2
convergent vers le même nombre .
Calculs de limites
x2
Exercice 12.9 : 1. Montrer que : ∀x ∈ R, | sin x − x| ≤ .
2
n
k
2. Déterminer lim sin .
n→+∞ n2
k=1
Suites de référence
1 + un
Exercice 12.10 : 1. On définit u0 = 0 et ∀n ∈ N, un+1 = . Déterminer les points fixes
2 + un
un − 1
1 < 2 de la fonction associée. Montrer que la suite vn = est une suite de référence.
un − 2 n∈N
Calculer ξ = lim un .
n→+∞
−1 + un
2. On définit u0 = 0 et ∀n ∈ N, un+1 = Déterminer le seul point fixe de la fonction
3+ un
1
associée. Montrer que la suite wn = est une suite de référence. Calculer ξ = lim un .
un − n∈N n→+∞
Suites implicites
Exercice 12.12* : 1. Montrer que pour tout n ∈ N∗ , l’équation x + · · · + xn = 1 admet une seule
solution dans l’intervalle [0, +∞[, solution que l’on note xn .
2. Montrer que la suite (xn )n∈N∗ est monotone puis convergente et calculer lim xn .
n→+∞
Exercice 12.13* : 1. Montrer que pour tout n ≥ 2, l’équation ex = x + n admet deux solusions
réelles que l’on noté xn < yn .
2. Montrer que les suites (xn )n≥2 et (yn )n∈N∗ sont monotones, puis calculer leur limite.
292 CHAPITRE 12
Exercice 12.16** : Soit (un )n∈N la suite définie par u = (1, 2, 2, 3, 3, 3, 4, 4, 4, 4, . . .).
1. Montrer que lim un = +∞.
n→+∞
2. Déterminer un équivalent de un .
Exercice 12.18** :
1. Montrer que pour tout entier n ≥ 2, l’équation x = ln x + n a une seule solution dans ]0, 1[.
2. Étudier la suite (xn )n≥2 .
3. Montrer que xn ∼ e−n .
4. Déterminer un développement asymptotique de xn à deux termes significatifs.
Indications
Ex. 12.5
On pourra considérer la sous-suite (u2n )n∈N .
Ex. 12.14
4. On pourra développer le coefficient du binôme.
Ex. 12.16
On étudiera les termes ur−1 k , · · · , u(r−1 k)+r−1 pour tout r ∈ N∗ .
k=1 k=1
Erreurs classiques
• Ne pas croire que les éléments justes plus petits que τ = sup A appartiennent à
l’ensemble A.
• Ne pas s’orienter dans une monotonie lorsque rien ne le laisse présager. On évitera
1
les raisonnements de la forme : comme ∀n ∈ N∗ , 0 < un < , alors la suite
n
(un )n∈N∗ est décroissante.
• Ne pas oublier que le théorème des suites monotones ne permet pas de calculer
explicitement la valeur d’une limite.
294 CHAPITRE 12
∀n ∈ N, {uk ; k ≥ n} ⊂ [−M, M ],
∀n ∈ N, n ≥ n0 ⇒ {uk ; k ≥ n} ⊂ [ − ε, + ε] ⇒ − ε ≤ wn ≤ vn ≤ + ε.
La suite (vn )n∈N est majorée par 2 + v0 . Si la suite u n’était pas majorée,
alors : lim un = +∞, donc lim vn = +∞, ce qui n’est manifestement
n→+∞ n→+∞
pas le cas : la suite u est donc majorée, puis convergente.
Exercice 12.6
1
1. Soit n dans N∗ . Alors, un+1 − un = > 0 : la suite (un )n∈N∗ est
(n + 1)!
strictement croissante. De plus,
1 1
vn+1 − vn = un+1 − un + −
(n + 1) · (n + 1)! n · n!
1 1
= + n − (n + 1)2
(n + 1)! n(n + 1) · (n + 1)!
1
= n(n + 1) + n − (n + 1)2
n(n + 1) · (n + 1)!
1
= − <0
n(n + 1) · (n + 1)!
La suite (vn )n∈N∗ est strictement décroissante et il est évident que la différence
(vn − un ) tend vers 0 : les deux suites sont adjacentes.
2.
On a seulement a. Soit n dans N. On en déduit par stricte monotonie des suites (un )n∈N∗
un ≤ e ≤ vn a priori... et (vn )n∈N∗ : un < un+1 ≤ e ≤ vn+1 < vn .
p
b. On a : q! · e = q! · = (q − 1)! · p et le nombre q! · e est un entier. En
q
q
1 q
q!
q
outre, q! · uq = q! · = = q(q − 1) × · · · × (k + 1), qui est une
k! k!
k=0 k=0 k=0
somme d’entiers. Le nombre q! · (e − uq ) est la différence de deux entiers donc
appartient à Z.
296 CHAPITRE 12
x −∞ 0 +∞ x −∞ 0 +∞
f (x) + 0 − et g (x) − 0 +
f (x) # 0 $ g(x) $ 0 #
x2 x2
On conclut que : ∀x ∈ R, g(x) ≤ 0 ≤ f (x), c’est-à-dire : − ≤ sin x − x ≤
2 2
x2
et | sin x − x| ≤ .
2∗
2. Soit n dans N . D’après la première question :
n
n
n n
n
k k2 k k k2
2
− 4
≤ sin 2
≤ 2
+ ,
n 2n n n 2n4
k=1 k=1 k=1 k=1 k=1
n + 1 (n + 1)(2n + 1)
n
k n + 1 (n + 1)(2n + 1)
et donc : − ≤ sin ≤ + .
2n 12n3 n2 2n 12n3
k=1
Une levée de forme indéterminée montre que :
n+1 1
lim =
n→+∞ 2n 2
et
(n + 1)(2n + 1)
lim = 0.
n→+∞ 12n3
1
Le théorème des gendarmes s’applique et la limite vaut .
2
Exercice 12.10
1+x
1. La fonction associée est f : x → , définie sur R \ {−2}. Soit x dans
2+x √
−1 ± 5
R\{−2}. On en déduit : f (x) = x ⇐⇒ 1 + x = x(2 + x) ⇐⇒ x = .
2
récurrencefacile montre que ∀n √
Une ∈ N, un ≥ 0. On peut√ définir la suite :
un − 1 −1 − 5 −1 + 5
vn = , avec 2 = < 0 < 1 = . On en déduit :
un − 2 n∈N 2 2
un −
1
un+1 − 1 f (un ) − f (1 ) 2 + 2
(2+un )(2+
1 )
vn+1 = = = un −
2
= × vn .
un+1 − 2 f (un ) − f (2 ) 2 + 1
(2+un )(2+
2 )
√
2 + 2 7−3 5
La suite (vn )n∈N est géométrique de raison : = = q " 0.146.
2 + 1 2 √
2 · vn − 1 −1 + 5
Ainsi : lim vn = 0, puis : un = et lim un = 1 = .
n→+∞ vn − 1 n→+∞ 2
−1 + x
2. La fonction associée est g : x → . Soit x dans R \ {−3}. Alors :
3+x
g(x) = x ⇐⇒ −1 + x = (3 + x)x ⇐⇒ x = −1. Le seul point fixe de g est
−1.
−1 + un−1
Ne pas oublier de Si pour un terme un = −3, alors = −3, puis −1 = −9, ce qui est
vérifier la bonne 3 + un−1
définition de la suite. impossible. Par conséquent, tous les termes de la suite (un )n∈N sont différents
de (−3), ce qui assure la bonne définition de cette suite.
298 CHAPITRE 12
1 3 + un 1 1 1
∀n ∈ N, wn+1 = = = + = wn + .
un+1 + 1 2(un + 1) un + 1 2 2
1
La suite (wn )n∈N est arithmétique de raison .
2
On en déduit : lim un = −1.
n→+∞
Exercice 12.11
Cette suite récurrente est associée à la fonction itératrice f : x → 2x(1 − x)
1
de seuls points fixes 0 et . On dispose par exemple des schémas suivants :
2
0 1
y=x
0, 5
y=x
0 1
y = 2x(1 − x)
0, 5
y = 2x(1 − x)
On distingue alors quatre cas selon les valeurs du point de départ.
)
1
Si u0 ∈ 0, , la suite est constante.
2
1 1
Si u0 ∈]0, 1[, comme f (]0, 1[) ⊂ 0, 2 puis : ∀x ∈ 0, 2 , f (x) > x, alors tous
1
les termes un pour n ≥ 1 sont dans 0, 2 et la suite (un )n≥1 est strictement
croissante et majorée donc convergente vers le seul point fixe possible : 12 .
Si u0 = 1, alors u1 = 0 et la suite (un )n∈N∗ est nulle.
Si u0 ∈
/ [0, 1], alors u1 < 0. L’intervalle ] − ∞, 0[ est stable par f et pour x
dans ] − ∞, 0[, f (x) < x : la suite (un )n∈N∗ est donc strictement décroissante
et ne peut converger (car il n’y a aucun point fixe de f dans ] − ∞, 0[). La
suite est donc décroissante et tend vers −∞.
Exercice 12.12
1. Soit n ∈ N∗ . On pose la fonction fn : x → −1 + x + · · · + xn définie sur
[0, +∞[. La fonction fn est dérivable de dérivée :
donc :
fn (xn ) − fn (xn+1 ) = 0 − fn (xn+1 ) > 0
et par stricte croissance de la fonction fn , on en déduit : xn+1 < xn puis que
la suite (xn )n∈N∗ est strictement décroissante.
De plus, cette suite est minorée par 0, donc converge vers une limite ≥ 0. Par
ailleurs, par stricte décroissance de la suite (xn )n∈N∗ on en déduit que la limite
est strictement inférieure à chacun des termes de la suite, en particulier :
< x1 = 1.
Pour tout x ∈ [0, 1[, on peut écrire par les sommes géométriques :
1 − xn
x + · · · + xn = 1 ⇐⇒ x · = 1.
1−x
On en déduit que pour tout n ∈ N∗ :
xn
1= · (1 − xnn ).
1 − xn
Or, pour tout n ∈ N∗ , on a l’encadrement : 0 ≤ xn ≤ < 1, donc 0 ≤ xnn ≤ n .
Comme ∈ [0, 1[, alors lim n = 0 et le théorème des gendarmes permet
n→+∞
d’avoir :
lim xnn = 0.
n→+∞
xn
En passant à la limite dans l’égalité 1 = · (1 − xnn ), on obtient ainsi :
1 − xn
1=
1−
1
et donc = .
2
Exercice 12.13
1. La fonction f : x → ex − x définie sur R est dérivable et :
∀x ∈ R, f (x) = ex − 1.
De plus, f (0) = 1. La fonction f induit donc une bijection g :]−∞, 0[→]1, +∞[
qui est strictement décroissante, puis une bijection h :]0, +∞[→]1, +∞[ qui
est strictement croissante.
300 CHAPITRE 12
Exercice 12.14
1. Numérateur et dénominateurs sont des sommes. Pour obtenir un équivalent
de chacun, on classe les termes par ordre de négligeabilité. D’après les crois-
n
sances comparées des suites de référence, il s’ensuit que un ∼ n . proposition 12.24
e
2. Avant toute chose, on écrit un sous forme exponentielle :
π 1 1 + tan(1/n)
un = exp n ln tan( + = exp n ln
4 n 1 − tan(1/n)
Sous cette forme,
2 tan(1/n) on voit mieux quel
= exp n ln 1 +
1 − tan(1/n) changement de
variable effectuer !
2 tan(1/n)
Comme tn = −−−−→ 0, il vient ln(1 + tn ) ∼ tn , soit
1 − tan(1/n) n→∞
2 tan(1/n) 2 tan(1/n) 1 2
ln 1 + ∼ ∼ 2 tan ∼
1 − tan(1/n) 1 − tan(1/n) n n
π 1
Finalement, n ln tan( + ∼ 2 −−−−→ 2 et par conséquent lim un = e2 ,
4 n n→∞ n→+∞
ce qui revient
à dire que u
n n n ∼ e 2
. n n
2 2 1 2 5
3. un = = = exp −n ln(1 + 4 ) .
3 + 5n−4 3 1 + 3n5 4 3 3n
Or le changement de variable hn = 3n4 −−−−→ 0 montre que −n ln(1 + 3n5 4 ) ∼
5
n n→∞
1
− 3n3 −−−−→ 0, ainsi
5
−−−−→ 1. Par définition, ceci revient à dire
n→∞ 1 + 3n5 4 n→∞
n
2
que un ∼ .
n→∞ 3
4. L’entier p est fixé, on a
n n! n · (n − 1) · · · (n − p + 1)
= =
p p!(n − p)! p!
302 CHAPITRE 12
n
y = x − ln x
1
0 xn 1
304 CHAPITRE 12
Proposition 13.1.— Unicité de la limite —. Si f admet une limite en a, alors celle-ci est unique.
Proposition 13.2.—
◦
f admet comme limite en a ∈I ssi f admet comme limite à gauche et à droite en a.
◦
f est continue en a ∈I ssi f est continue à gauche et à droite en a.
◦
Remarque : si f est définie dans I \ {a}, avec a ∈I un point intérieur à I, on définit la notion de
limite de f en a par lim f (x) = ⇐⇒ lim f = lim f = .
a a− a+
Théorème 13.3.— Image d’une suite par une fonction —. Soit f : I → R, a ∈ I ∪ {±∞}, et
∈ R. On suppose que lim f (x) = . Alors
x→a
Corollaire 13.5.— Cas d’une limite finie —. En particulier, si f admet une limite finie en
a ∈ I ∪ {±∞}, alors f est bornée au voisinage de a.
Remarque : si ∈ {±∞}, une seule des deux inégalités de l’encadrement suffit pour conclure.
Théorème 13.9.— Limites aux bornes —. Soit (a, b) ∈ R × R tels que a < b.
Si f :]a, b[→ R est croissante (resp. décroissante) alors :
f possède une limite dans R en a et lim f = inf f (resp. lim f = sup f ) ;
a ]a,b[ a ]a,b[
308 CHAPITRE 13
Continuité globale
Définition : Une fonction f : I → R est dite continue sur I si elle l’est en tout point de I :
(∀ε > 0), (∀x ∈ I) , (∃η > 0), (∀y ∈ I), (|x − y| ≤ η ⇒ |f (x) − f (y)| ≤ ε)
◦
Définition : Soit f : I → R une fonction continue sur I et a ∈ I\ I une extrémité ouverte de I.On
dit que f est prolongeable par continuité au point a si f admet une limite finie en a.
Théorème 13.11.— Soit f, g ∈ C(I, R) deux fonctions réelles continues sur I, λ ∈ R un nombre
réel et h ∈ C(J, R) une fonction continue sur J. On suppose que f (I) ⊂ J.
Si f (a) × f (b) < 0, alors il existe un réel c compris entre a et b, tel que f (c) = 0.
Théorème 13.15.— Image continue d’un segment —. Soit (a, b) ∈ R2 tels que a < b et
f : [a, b] → R une fonction continue sur [a, b]. Alors f est bornée et atteint ses bornes. Autrement
dit,
L’ensemble f ([a, b]) = {f (x) ; a ≤ x ≤ b} des valeurs prises par f est un segment.
f croissante J = [f (a), f (b)] J =] lim f (x), f (b)] J = [f (a), lim f [ J =] lim f, lim f [
a b a b
310 CHAPITRE 13
• f ∼g ⇐⇒ f − g =o (g).
a a
Proposition 13.27.— Équivalents d’un polynôme —. Soit P la fonction définie sur R par P (x) =
ad xd + ad+1 xd+1 + · · · + an xn , où an et ad sont non nuls. Alors :
• au voisinage de 0 : P (x) ∼ ad xd (monôme de plus bas degré)
x→0
• au voisinage de ±∞ : P (x) ∼ an xn (monôme dominant).
x→+∞
312 CHAPITRE 13
Lorsque f est construite à partir de fonctions usuelles par opérations algébriques, vous pouvez ap-
pliquer le théorème 13.6. La méthode est particulièrement simple : s’il n’y a pas d’indétermination,
la limite de f est obtenue par ces mêmes opérations algébriques sur des limites. Toutefois, il est
fort probable qu’apparaisse lors du calcul une forme indéterminée, c’est-à-dire une expression de
∞ 0
la forme : +∞ − ∞, , , 0 × ∞, 1∞ , 00 . Par exemple si lima u(x) = 0 et lima v(x) = +∞, le
∞ 0
théorème 13.6 ne permet pas de prévoir la limite du produit u(x)v(x) : tout dépend de la vitesse
avec laquelle u(x) et v(x) tendent vers leurs limites respectives.
lnγ (x) xα
• lim = 0+ • lim = 0+ • lim+ xα | ln(x)|γ = 0+ • lim xα ax = 0+
x→+∞ xα x→+∞ ax x→0 x→−∞
D’autres limites de référence sont souvent obtenues comme limite des taux de variation d’une
fonction usuelle. Citons par exemple
314 CHAPITRE 13
316 CHAPITRE 13
Étude globale
Continuité d’une fonction
Exemple : soit f : [a, b] → [a, b] une fonction continue. Montrons qu’il existe c ∈ [a, b] tel que
f (c) = c
Soit h : [a, b] → R la fonction définie par ∀x ∈ [a, b], h(x) = f (x) − x. On montre que l’équation
h(x) = 0 admet au moins une solution dans [a, b].
D’après le théorème 13.14, il suffit de montrer que h est continue sur l’intervalle [a, b] et change
de signe. D’une part h est continue comme somme de telles fonctions et d’autre part
Ainsi, il existe une solution c ∈ [a, b] de l’équation h(x) = 0. c est une point fixe de la fonction f .
318 CHAPITRE 13
11. cos(x) ∼ 1 +
x2
.
x→0 2
12. Si lim (f − g)(x) = 0 alors f (x) ∼ g(x).
x→a x→a
13. Si f (x) ∼ g(x), alors lim (f − g)(x) = 0.
x→a x→a
14. Si f (x) ∼ 0 alors f est nulle sur un intervalle ouvert conte-
x→a
nant a.
Exercice 13.2* : Soit f : R → R une fonction T -périodique. On suppose que f admet ∈ R pour
limite en +∞. Montrer que f est constante.
Exercice 13.3 : Déterminer un équivalent simple au point considéré des fonctions suivantes :
sin x + cos x − 1
1. x → en 0 3. x → ln(cos x) en 0
tan(x − x cos x)
√
1 + tan2 x − 1 ln(ln x) − (1/2)x
2. x → en 0 4. x → en +∞
tan x (1/x)3 − (1/3)x
Étude globale
Exercice 13.5 : Déterminer les domaines de définition et de continuité des fonctions suivantes, en
précisant le comportement aux bornes.
x ln(x) x
1. f (x) = . 3. f (x) = x .
x −1 −1
e x ln(x)
ln(x) ln(1 + x)
2. f (x) = exp 4. f (x) = .
ln(x) − 1 ln(x)
Exercice 13.6* : Soit f : R∗+ → R une fonction croissante telle que la fonction g : R∗+ → R définie
f (x)
par g(x) = soit décroissante. Montrer que f est continue en tout point de R∗+ .
x
320 CHAPITRE 13
Exercice 13.10* : Soit f : [0, 1] → [0, 1] une fonction continue telle que f (0) = f (1).
1. Montrer que l’équation f (x + 12 ) = f (x) possède au moins une racine.
2. Montrer que pour tout entier n ≥ 2, l’équation f (x + n1 ) = f (x) possède au moins une racine.
D’après Petites Mines
Équations fonctionnelles
Exercice 13.14 : Soit f : R → C une fonction continue en 0 qui vérifie ∀x ∈ R, f (2x) = f (x).
Montrer que f est constante.
322 CHAPITRE 13
1. Lorsque les limites de f et de g en a sont strictement rangées, alors les fonctions sont rangées
dans le même ordre au voisinage de a. Cependant, lorsque f et g ont même limite en a, les fonctions
f et g ne sont même pas comparables a priori. Par exemple, la fonction définie par f (x) = x cos(x)
admet 0 comme limite en 0 par comparaison. Pourtant, cette fonction n’est ni positive, ni négative
au voisinage de 0.
◦
2. f étant monotone, elle admet en un point intérieur a ∈I , des limites à gauche et à droite finies.
De plus, ces limites encadrent f (a). Par conséquent,
lim f (x) = f (a)
f est continue en a si et seulement si x→a− si et seulement si f (a− ) = f (a+ ).
lim f (x) = f (a)
x→a+
3. D’après le théorème 13.15, f est bornée sur [a, b] et atteint ses bornes. Il existe donc γ ∈ [a, b]
tel que ∀x ∈ [a, b], f (x) ≥ f (γ). Comme f est à valeurs strictement positives, c = f (γ) convient.
4. La fonction sin : R → R est continue sur R et l’image de R par cette fonction est le segment
[−1, 1].
v(x) ln u(x) −−−→ 0
5. u(x) = exp (v(x) ln(u(x)). Or, par hypothèse x→a . Nous sommes
v(x) −−−→ +∞
x→a
1
donc en présence d’une forme indéterminée ici. Par exemple, on vérifie que lim (1 + )x = e.
x→+∞ x
7. f (R) = f ([0, T ]). Or f est continue sur [0, T ], donc bornée d’après le théorème 13.15.
8. En effet, par opérations algébriques, g = (f + g) − g admet pour limite −∞ en a.
9. Il s’agit d’une conséquence de l’unicité de la limite.
10. En cas d’indétermination, la puissance l’emporte sur le logarithme, mais ici, il n’y a pas
d’indétermination !
x2
11. On pourrait être tenté de répondre par la négative puisque cos x − 1∼ − d’après les
0 2
équivalents usuels. Cependant, l’équivalence proposée est vraie car chaque fonction est équivalente
à 1 au voisinage de 0.
12. Les fonctions définies par f (t) = t et g(t) = t2 ne sont pas équivalentes au voisinage de 0 mais
ont même limite.
13. Les fonctions f (t) = t et g(t) = t + ln(t) sont équivalentes au voisinage de +∞, même si leur
différence tend vers +∞.
14. Effectivement, les seules fonctions équivalentes à 0 en a sont les fonctions constantes égales à
0 au voisinage de a.
x −
−−−→ ±∞. D’où la disjonction de cas suivante :
1
2. On sait que
x→0±
1
Lorsque x tend vers 0+ , on a |f2 (x)| ≤ −−−−→ 0. Par comparaison,
e1/x + 1 x→0+
il en résulte que lim f2 (x) = 0.
x→0+
En revanche, lorsque x tend vers 0− , e1/x + 1 −−−−→
−
1 mais sin(1/x) n’a
x→0
pas de limite en 0− . Par conséquent, f2 n’a pas de limite en 0− .
En définitive, f2 n’a pas de limite lorsque x tend vers 0.
3. Afin de se ramener au voisinage de l’origine, on commence par le change-
ment de variable x = 1 + t. On étudie alors g(t) = f3 (1 + t). On a
π πt cos πt
g(t) = 1 − (1 + t) tan 2
+ = t(t + 2) 2
2 2 sin πt
2
πt t πt 2 πt
= (t + 2) cos πt = (t + 2) cos 2 πt
2 sin 2 2 π sin
2
−−−→
t→0
2×1× π2
−− −→1
t→0
Finalement, par opérations algébriques sur des fonctions possédant une limite,
4 4
il en découle que lim g(t) = , et donc lim f3 (x) = .
t→0 π x→1 π
Il s’agit d’une 4. On pose x = 2 + t et on étudie g(t) = f4 (2 + t) au voisinage de 0. On a
forme indéterminée 00 . √ √
Pour la lever, nous t2 + 4t + 3 − 3 + 2t
multiplions et divisons g(t) = √ √
t + 4 − t2 + 6t + 4
par les quantités √ √
conjuguées du (t2 + 4t + 3) − (3 + 2t) t + 4 + t2 + 6t + 4
numérateur et du = √ √ ×
dénominateur t2 + 4t + 3 + 3 + 2t (t + 4) − (t2 + 6t + 4)
√ √
t + 4 + t2 + 6t + 4 t2 + 2t
= √ √ × 2
t2 + 4t + 3 + 3 + 2t t − 5t
√ √
t + 4 + t2 + 6t + 4 2+t
= √ √ ×
t + 4t + 3 + 3 + 2t −5 + t
2
4
Par OPA, il en résulte que lim g(t) = lim f4 (x) = − √ .
t→0 x→2 5 3
324 CHAPITRE 13
ln(1 + t)
Comme ln(1 + t) ∼ t, on a lim = 1. Il en résulte que lim g(t) =
t→0 t→0 t t→0
lim f5 (x) = −1.
x→1
6. Partant de −1 ≤ cos x ≤ 1, on en déduit (par croissance de exp) l’enca-
drement valide pour tout réel x assez grand sin(1/x) > 0 dès
que x est suffisamment
e−1 sin(1/x) ≤ sin(1/x) ecos x ≤ e1 sin(1/x) grand (par exemple
pout tout x ≥ π2 .
√
9. Au voisinage de −∞, puisque x2 + 1 −−−−−→ +∞, il n’y a pas de forme
x→−∞
indéterminée. Par conséquent, lim f9 (x) = +∞.
x→−∞
En revanche, au voisinage de +∞, il y a indétermination et√pour la lever, nous
allons multiplier et diviser par l’expression conjuguée de x2 + 1 − x. Ainsi,
(x2 + 1) − x2 1
x2 + 1 − x = √ = √ −−−−−→ 0
x2 + 1 + x x2 + 1 + x x→+∞
Exercice 13.2
Soit x ∈ R fixé. Montrons que f (x) = à l’aide de l’indication fournie. Soit
donc ε > 0. Comme f (t) −−−−→ , il existe A > 0 tel que
t→+∞
∀t ∈ R, t ≥ A ⇒ |f (t) − | ≤ ε (13.1)
A−x
x n’a aucune Soit n = ! + 1 de sorte que x + nT > A. En ce cas, d’après (13.1),
raison d’être supérieur T
à A, mais pour n assez |f (x+nT )−)| ≤ ε, ce qui par périodicité de f , revient à dire que |f (x)−| ≤ ε.
grand x + nT l’est Ainsi, nous avons établi que pour tout ε > 0, |f (x) − | ≤ ε, ce qui n’est
possible que si |f (x) − | = 0, c’est-à-dire si f (x) = .
Finalement, ceci étant vrai pour tout réel x ∈ R, la fonction f est constante
égale à .
Exercice 13.3
x2
D’après la 1. On détermine un équivalent du numérateur. Comme cos x − 1∼ − 2 est
méthode 13.10, 0
l’équivalent d’un négligeable devant sin x ∼ x, on a sin x+cos x−1 ∼ x. Quant au dénominateur,
quotient est obtenu en un changement de variable s’impose :
prenant le quotient des On pose t(x) = x − x cos(x) −→0
équivalents
Or on sait que tan(t)∼t on en déduit que
0
méthode 13.9
x3
tan(x − x cos x) ∼ x − x cos(x) = x(1 − cos x) ∼
x→0 2
sin x + cos x − 1 2
Finalement ∼ .
tan(x − x cos x) x→0 x2
méthode 13.9 2. À l’aide du changement de variable t(x) = tan(x) −−−→ 0, il vient
√ x→0
1 + tan2 x − 1 12 tan2 x x
On utilise les ∼ ∼
équivalents usuels au tan x 0 tan x 0 2
voisinage de 0,
théorème 13.26
3. ln(cos x) = ln(1 + cos x − 1). Le changement de variable t(x) = cos(x) −
2
1 −−−→ 0 donne ln(cos x)∼ cos x − 1 ∼ − x2 .
x→0 0
4. Au voisinage de +∞, lim (1/2)x = 0 tandis que lim ln(ln x) = +∞.
x→+∞ x→+∞
Il découle du théorème 13.22 que le numérateur est équivalent à ln(ln x).
D’après la proposition 13.17 (1/3)x = o(1/x)3 . Le dénominateur est donc
+∞
équivalent à (1/x)3 . Finalement, par le théorème 13.21,
326 CHAPITRE 13
Exercice2 13.4
ln(ln x) − cos5 x + ln x ln(x)
1. ∼ , d’où par croissances comparées (proposition
2x − 50x6 +∞ 2x
2
ln(ln x) − cos5 x + ln x
13.25), il vient lim = 0.
x→+∞ 2x − 50x6
2. Il s’agit d’une forme indéterminée 00 . Pour la lever, nous pouvons essayer
de déterminer
un équivalent
simple du numérateur. On introduit 1 : cos(3x) −
cos(x) = cos(3x) − 1 + 1 − cos(x) . Cependant, chacun des termes de cette
somme est de l’ordre de x2 . Le théorème 13.22 ne permet donc pas de conclure
en ce cas. On peut alors avoir recours à la trigonométrie : cos(p) − cos(q) =
−2 sin( p+q
2
) sin( p−q
2
)
cos(3x) − cos(x) = −2 sin(2x) sin(x)∼ − 4x2
0
cos(3x) − cos x
D’où lim = −4.
x→0 x2
3. Posons x = 1 + t, pour nous ramener l’étude au voisinage de 0 de
et(t+1) − 1 et(t+1) − 1
e2+2t π πt = −e2 e2t
cos 2 + 2 sin πt
2
πt πt
Or, e2t ∼ 1, et(t+1) − 1 ∼ t(t + 1) ∼ t et sin 2 ∼ 2 . Ainsi, par opérations
0 0 0 0
algébriques,
et(t+1) − 1 2e2
e2+2t π πt ∼ − ,
cos 2 + 2 0 π
2
ex +x − e2x 2e2
et nous pouvons conclure que lim =− .
x→1 cos(πx/2) π
0
4. Il s’agit d’une forme indéterminée . Pour la lever, déterminons des
0
équivalents du numérateur et du dénominateur.
Les équivalents usuels (théorème 13.26) donnent ex − 1 ∼ x, sin3 x ∼ x3 .
Ainsi, des trois termes du numérateur, le premier ex − 1 prédomine. D’après
le théorème 13.22 il vient ex − 1 + x2 + sin3 x∼ex − 1∼x.
√0 0
D’autre part, d’après le théorème 13.26, on a 3 1 + x − 1∼ x3 . Par opérations
0
ex −1+x
√
2
+sin3 x ∼
algébriques sur les limites, il s’ensuit que 3
1+x−1
3, ce qui revient cf . théorème 13.21
0
e − 1 + x + sin x
x 2 3
précisément à dire que lim √ = 3.
x→0 3
1+x−1
Exercice 13.5
x ln(x)
1. Étude de f (x) =
x−1
• f est définie et continue pour sur R∗+ \{1} comme quotient de telles fonctions
dont le dénominateur ne s’annule pas.
• Étude locale de f au voisinage de 0. Par croissances comparées, lim f = 0. Voir les limites de
0+ références, méthode
f est donc prolongeable par continuité au point 0. 13.5
lim f (x) = 0
x→e−
lim f (x) = +∞
x→e+
328 CHAPITRE 13
En cas
d’où il découle que lim+ x ln x ln ln(x) = 0, puis finalement lim+ f (x) = 1. d’indétermination
x→1 x→1 entre ln(y) et une
Ainsi, f est prolongeable par continuité au point 1 en posant f˜(1) = 1. puissance de y, c’est
la puissance qui
• Au voisinage de +∞, on observe que ln(1 + x) = ln x + ln(1 + x1 ) d’où il l’emporte
vient
ln(1 + x) ln(1 + x1 )
=1+ = 1 + y(x)
ln(x) ln(x)
ln(1 + x1 )
Comme y(x) = −−−−−→ 0, et z(x) = 1
x −−−−−→ 0, on obtient par
ln(x) x→+∞ x→+∞
ln(1 + u)
changement de variable dans la limite usuelle lim =1:
u→0 u
ln(x) ln(1 + x) ln(1 + y(x))
1 × ln ln(x)
=
y(x)
−−−−−→ 1
ln(1 + x ) x→+∞
1 ln(1 + z(x))
x ln(1 + ) = −−−−−→ 1
x z(x) x→+∞
Finalement, par continuité de exp, lim f (x) = e, ce qui revient à dire que
x→+∞
la droite d’équation y = e est asymptote horizontale au graphe de f .
Exercice 13.6
Soit a ∈ R∗+ . Pour établir la continuité de f en a, nous utilisons les limites à
gauche et à droite afin de mettre en œuvre le théorème 13.10 :
M (x) + h sup g Ceci étant vrai pour tout t ∈ [−1, 1], on obtient en passant au sup
[−1,1]
est un majorant de la M (x + h) = sup Fx+h (t) ≤ M (x) + h sup g.
fonction Fx+h . Il est t∈[−1,1] [−1,1]
donc supérieur au plus
petit des majorants.
330 CHAPITRE 13
)
3. Posons k = max inf g , inf g . D’après la question précédente,
[−1,1] [−1,1]
nous avons pour tout (x, h) ∈ R× R+ , |M (x + h) − M (x)| ≤ kh. En discutant
suivant que x est inférieur
à a ou pas,
on en
déduit aisément que pour tout
couple (a, x) ∈ R2 , M (x) − M (a) ≤ x − a. En particulier, on en déduit par
comparaison que lim M (x) = M (a). Ceci étant vrai pour tout réel a, M est
x→a
continue sur R.
Exercice 13.9
Soit h : R+ → R la fonction définie par ∀x ∈ R+ , h(x) = f (x) − x.
h est continue sur R+ comme somme de telles fonctions. Montrons que l’équation
h(x) = 0
admet au moins une solution dans R+ . Pour cela, il suffit à présent de vérifier
que h change de signe dans R+ .
• D’une part h(0) ≥ 0 car, f étant à valeurs positives, f (0) ≥ 0, ce qui revient
à dire que h(0) ≥ 0.
h(x) f (x)
• D’autre part, = − 1 −−−−−→ − 1 < 0 car par hypothèse
x x x→+∞
f (x) h(x)
lim = ∈ [0, 1[. D’après la proposition 13.4, il en résulte que
x→+∞ x x
et donc aussi h(x) est négatif pour x assez grand.
Ainsi, h est continue sur R+ et change de signe : d’après le théorème 13.12,
elle s’annule nécessairement.
Exercice 13.10
Soit f : [0, 1] → [0, 1] une fonction continue telle que f (0) = f (1).
1. Soit x ∈ [0, 12 ], on a f (x+ 21 ) = f (x) ⇐⇒ f (x+ 21 )−f (x) = 0. Introduisons
la fonction h : [0, 12 ] → R définie par h(x) = f (x + 12 ) − f (x). Pour montrer que
l’équation
• Remarquons tout d’abord que h est continue sur [0, 1
2] comme composée de f (x + 12 ) = f (x) a au
telles fonctions. moins une solution,
on met en œuvre la
• Montrons que h change de signe entre 0 et 12 . Comme par hypothèse f (0) =
méthode 13.13
f (1), il vient
1 1 1
h( ) = f (1) − f ( ) = f (0) − f ( )
2 2 2
1
h(0) = f ( ) − f (0)
2
n−1 k
n−1
k+1 k
0 = f (1) − f (0) = f −f = h
n n n
k=0 k=0
Ainsi, la somme des n termes h(0), h(1/n), h(2/n), . . . , h(1 − 1/n) est nulle. Il
en découle que soit il y a un terme strictement positif et un terme strictement
négatif, soit tous ces termes sont nuls. Dans tous les cas, h change de signe
(au sens large).
D’après le corollaire 13.14, h doit nécessairement s’annuler.
Exercice 13.11
Soit f : [a, b] → R une fonction continue. On s’intéresse à l’équation
f (x) = x (13.2)
h(a) = f (a) − a ≥ 0
h(b) = f (b) − b ≤ 0
f (c) ≤ a ≤ c, d ≤ b ≤ f (d)
En particulier,
h(c) = f (c) − c ≤ 0
h(d) = f (d) − d ≥ 0
332 CHAPITRE 13
• Ainsi, par double-inclusion, nous avons démontré que f ([0, 1[) =] − 1, 1[.
Exercice 13.13
Par l’absurde : supposons au contraire que f est continue, injective mais pas
strictement monotone. En ce cas, il existe un triplet (a, b, c) ∈ I 3 tel que
a, b, c sont strictement rangés par ordre croissant, tandis que leurs images par
f (deux à deux distinctes puisque f est injective) ne sont rangées ni par ordre
croissant, ni par ordre décroissant. Ainsi, deux cas se présentent : un petit schéma
pour mieux visualiser :
soit f (b) > max{f (a), f (c)} ;
Supposons sans perte de généralité que f (b) > max{f (a), f (c)}, le deuxième
cas étant tout à fait semblable. En ce cas, fixons y ∈ R tel que • • •
a b c
max{f (a), f (c)} < y < f (b).
•
334 CHAPITRE 13
f est dérivable en a ssi il existe d ∈ R tel que f (x) = f (a) + d · (x − a) + (x − a)ε(x − a),
f (x) − f (a)
Définition : f est dérivable à droite (resp. à gauche) en a si le rapport défini
x−a
pour x
= a admet une limite finie à droite (resp. à gauche) en a. Cette limite se note fd (a)
(resp.fg (a)).
Si f est dérivable à droite – ou à gauche – en a, alors la courbe représentative de f possède une
demi-tangente à droite – ou à gauche – en a.
f est dérivable en a ssi f est dérivable à droite et à gauche en a et si fd (a) = fg (a).
Proposition 14.5.— Opérations algébriques sur les fonctions dérivables —. Soit (λ, μ) ∈ R2 .
On suppose que f et g sont définies au voisinage de a et dérivables en a. Alors
DÉRIVABILITÉ 337
Théorème 14.7.— Opérations algébriques sur les fonctions dérivables —. Soit f et g deux
fonctions dérivables sur I, alors toutes les formules de dérivation des fonctions f + g, f × g, λf
avec λ ∈ R et f /g dans le cas où g ne s’annule pas sur I, données plus haut pour le point a ∈ R
sont valables pour tout x ∈ I.
Théorème 14.8.— Règle de dérivation en chaine —. Si f est une fonction dérivable sur I et g
une fonction dérivable sur f (I) alors g ◦ f est dérivable sur I et on a l’égalité
(g ◦ f ) = f × (g ◦ f )
338 CHAPITRE 14
Théorème 14.11.— Théorème de Rolle —. Soit f : [a, b] → R une fonction continue sur le
segment [a, b] et dérivable dans ]a, b[.
Sous les hypothèses du théorème de Rolle, on peut affirmer que la fonction f admet au moins une
tangente horizontale dans l’intervalle ]a, b[ .
Théorème 14.12.— Égalité des accroissements finis —. Soit f : [a, b] → R une fonction continue
sur le segment [a, b] et dérivable dans ]a, b[.
f (b) − f (a)
Il existe c ∈]a, b[ tel que = f (c)
b−a
Sous les hypothèses du théorème des accroissements finis, on peut affirmer qu’il existe au moins
un point c de ]a, b[ tel que la tangente à la courbe au point d’abscisse c est parallèle à la droite
passant par les points d’abcisses a et b.
Théorème 14.13.— Inégalité des accroissements finis —. Soit f une fonction continue sur [a, b]
et dérivable sur ]a, b[ . On suppose que f est bornée sur ]a, b[ c’est-à-dire qu’il existe deux réels m
et M tels que pour tout x ∈ ]a, b[ , on a m ≤ f (x) ≤ M. Alors :
Il découle de l’inégalité des accroissements finis que si f est dérivable sur un intervalle I et s’il
existe M ∈ R+ tel que pour tout t ∈ I, |f (t)| ≤ M alors :
DÉRIVABILITÉ 339
Théorème 14.16.— Condition suffisante de dérivabilité aux bornes —. Soit f : [a, b] → R une
fonction continue sur [a, b], dérivable dans ]a, b] et ∈ R.
f (x) − f (a)
Si lim+ f (x) = ∈ R, alors lim+ = .
x→a x→a x−a
En particulier si lim f (x) = ∈ R, alors f est dérivable à droite au point a et f (a) = lim f (x)
x→a+ x→a+
Fonctions de classe C p
Dans ce paragraphe, I désigne un intervalle de R et p ∈ N est un entier supérieur ou égal à 2 et
toutes les fonctions sont à valeurs dans R.
Fonctions de classe C 1
Définition : Soit f définie sur I, on dit que f est de classe C 1 sur I si f est dérivable sur I et si
f est continue sur I.
Il découle de cette définition et du théorème 14.16 :
Proposition 14.17.— Soit f une fonction continue sur I et de classe C 1 sur I − {a}, on suppose
que f (x) a une limite finie quand x tend vers a, alors f est de classe C 1 sur I et on a f (a) = .
340 CHAPITRE 14
1
Exemple : considérons la fonction f définie sur R∗+ par f (x) = x2 sin et avec f (0) = 0.
x
Montrons que f est dérivable en 0. Pour cela, on pose pour x ∈ R∗+ ,
f (x) − f (0) x2 sin x1 1
T0 (x) = = = x sin
x x x
La quantité T0 (x) tend vers 0 quand x tend vers 0. En conclusion, f (0) = 0.
DÉRIVABILITÉ 341
1
Exemple : considérons la fonction f définie sur R∗+ par f (x) = x3 sin et f (0) = 0. Montrons
x
que f est dérivable en 0. Prenons b = π par exemple. La fonction f est continue sur [0, π[ car
c’est le produit de deux fonctions continues sur [0, π[ . La fonction f est dérivable sur ]0, π[ car
dérivables sur ]0, π[ et on a pour tout x ∈ ]0, π[ , l’égalité :
c’est le produitdedeux fonctions
1 1
2
f (x) = 3x sin − x cos . Donc lim+ f (x) = 0.
x x x→0
Ainsi, f est dérivable en 0 et de plus f (0) = 0.
Exemples :
• Montrons en utilisant la première idée de la méthode 14.4 que sin est dérivable sur R, on
rappelle la relation trigonométrique
x − x0 x + x0
sin x − sin x0 = 2 sin cos
2 2
sin x − sin x0 sin x−x 0
x + x0
et on écrit pour x
= x0 , =2 2
cos et comme on a la limite
x−x0 x − x0 x − x0 2
sin 2
(classique) : lim x−x0 = 1 (pour ceux qui ne trouvent pas cela classique, cela a été
x→x0
2
sin x − sin x0
prouvé un peu plus haut), on en déduit que tend vers cos x0 quand x tend
x − x0
vers x0 .
342 CHAPITRE 14
π 1 π
Exemple : soit f : , π → R, x → et I = , π , f est dérivable sur I comme quotient
2 sin x 2
de fonctions dérivables dont le dénominateur ne s’annule pas sur I. On écrit pour tout x ∈ I,
cos x
f (x) = − 2 ≥ 0
sin x
π
Enfin, f (x) = 0 ⇔ x = et donc f est strictement croissante sur I. La fonction f réalise une
2 π
bijection de I dans J = f (I) = [1, +∞[ . f −1 est donc dérivable sur J sauf en f = 1.
2
Remarques : • On a bien sûr la méthode analogue pour les fonctions strictement décroissantes.
DÉRIVABILITÉ 343
Méthode 14.8.— Comment prouver que f s’annule au moins une fois sur ]a, b[
On peut étudier le signe de f si cette dérivée existe.
On peut utiliser le théorème de Rolle dans le cas où ses hypothèses sont vérifiées
(en particulier f doit être continue sur [a, b] et f (a) = f (b)).
On peut raisonner par l’absurde en supposant que f ne s’annule pas.
On peut vérifier que f a un extremum M sur [a, b] et utiliser le taux d’accroissement.
√
Exemple : reprenons f : ]0, +∞[ → R, x → 2x, cette fonction est dérivable sur ]0, +∞[ . On
1
sait que pour tout x ∈ ]0, +∞[ , f (x) = √ . Cette fonction est continue sur ]0, +∞[ car c’est le
2x
rapport de deux fonctions continues dont le dénominateur ne s’annule pas sur ]0, +∞[ .
344 CHAPITRE 14
√
π 3 π 1
Exemple : Montrons + < Arcsin 0, 6 < + en illustrant la deuxième idée de la méthode
6 15 6 8
π
14.11. Remarquons que = Arcsin 0, 5.
6
La
√ double inégalité à montrer peut s’écrire sous la forme :
3 1
< Arcsin 0, 6 − Arcsin 0, 5 < ce qui permet de penser à l’inégalité des accroissements finis,
15 8
1
appliquée à f : x → Arcsin x sur [1/2, 3/5] . Comme la dérivée de f est x → √ , la valeur
1 − x2
minimale de cette dérivée sur [1/2, 3/5] est atteinte en 1/2 et la valeur maximale est atteinte en
3/5. En multipliant ces valeurs par 0, 6 − 0, 5 = 0, 1, on a bien la double inégalité.
1
Exemple : illustrons le premier cheminement de la méthode 14.12. Posons g : x → définie
1+x
sur I = ]1, +∞[ et calculons sa dérivée nième :
−1 2 −6
g (x) = 2
, g (x) = 3
, g 3 (x) =
(1 + x) (1 + x) (1 + x)4
(−1)n n!
et par récurrence, on a pour tout (n, x) ∈ N × I, g (n) (x) = .
(1 + x)n+1
DÉRIVABILITÉ 345
Fonctions de classe C ∞
Pour prouver que f (n) est de classe C 1 sur I, on utilise le théorème de prolongement des fonctions
de classe C 1 . Après avoir montré que f (n) est dérivable sur I \ {x0 }, on vérifie que f (n+1) a une
limite finie quand x tend vers x0 et donc par conséquent f (n) est de classe C 1 sur I.
Mise en œuvre : exercice 14.18.
346 CHAPITRE 14
DÉRIVABILITÉ 347
cos x − 1 π
Exercice 14.2 : Soit f définie par f (x) = pour x ∈ 0, et par f (0) = 0. Étudier la
sin x 2
dérivabilité de f en 0.
ax − 1
Exercice 14.3 : a étant un réel strictement positif, calculer lim .
x→0 x
Exercice 14.8 : Soit f : [a, b] → R, dérivable sur [a, b] . On suppose que f (b) < 0 < f (a), montrer
que f s’annule sur ]a, b[ .
Exercice 14.9* : Soit a > 0 et une fonction f de classe C 1 sur [0, a] telle que
Exercice 14.10* : Soit f de I dans R dérivable et telle que a et b sont dans I avec a < b. On
suppose de plus que f ne s’annule pas sur ]a, b[ et que f (a) = f (b) = 0. Montrer que f (a)f (b) ≤ 0.
∀x ∈ R, f (x) = f (−x).
∀x ∈ R, f (x) = f (1 − x).
348 CHAPITRE 14
1
Exercice 14.13 : Soit f : x → . Calculer f (n) (x).
1 − x2
x3
Exercice 14.14 : Soit f : R − {−1, 1} → R, x → . Calculer f (n) (0).
x2 − 1
−1 f (t)
Exercice 14.15 : Pour tout t > 0, on pose f (t) = exp et g(t) = .
t t
∞ ∗ ∗
1. Prouver que f et g sont C sur R+ et que pour tout t ∈ R+ alors tf (t) = g(t).
2. Montrer que g est prolongeable par continuité en 0 et que le prolongement (noté encore g) est
dérivable en 0.
3. Faire le tableau de variations de g sur R+ et le graphe sachant que e−1 vaut 0.36 à 10−2 près.
D’après Concours commun des écoles des Mines d’Albi, Alès, Douai, Nantes
1 1
Exercice 14.17* : Soit f la fonction définie sur I = ]−∞, 1[ telle que f (x) = e 1−x .
1−x
1. Prouver par récurrence
que pour tout entier naturel n, il existe un polynôme Pn tel que
1 1
f (n) (x) = Pn e 1−x pour tout x ∈ I.
1−x
La démonstration permet d’exprimer Pn+1 (X) en fonction de Pn (X), Pn (X) et X. Expliciter cette
relation.
2. Préciser P0 , P1 , P2 et P3 .
3. Montrer que f vérifie l’équation différentielle (E) : (1 − x)2 y = (2 − x)y.
4. En dérivant n fois les deux membres de l’équation (E), prouver que pour tout entier positif n,
Pn+1 (X) = (2n + 1)X + X 2 Pn (X) − n2 X 2 Pn−1 (X)
D’après Concours commun des écoles des Mines d’Albi, Alès, Douai, Nantes
Exercice 14.18 : Montrer que f : x → e−1/x si x > 0 et f (0) = 0 est de classe C ∞ sur R+ .
(n)
Exercice 14.20 : On pose pour tout entier n non nul, Pn (x) = (x2 − 1)n . Montrer que Pn admet
n racines distinctes strictement comprises entre −1 et 1.
Exercice 14.21 : Soit f une fonction de classe C 2 de [a, b] sur R telle que f (a) = f (b) = 0 et soit
c ∈ ]a, b[ . Montrer qu’il existe γ ∈ ]a, b[ tel que
(c − a)(c − b)
f (c) = f (γ)
2
DÉRIVABILITÉ 349
Indications
Ex. 14.1
f (x) − f (2)
On arrange la quantité en utilisant ce que l’on appelle la quantité conjuguée.
x−2
Ex. 14.2
x2
On rappelle que cos x = 1− ∼ + x2 (x) et sin x = x + x(x), où lim (x) = 0.
2 x→0
Ex. 14.3
Utiliser la définition de la dérivabilité en un point.
Ex. 14.6
On pourra utiliser le théorème de la limite de la dérivée aux points de Z.
Ex. 14.7
Utiliser la méthode 14.6.
Ex. 14.8
Si f est continue, c’est immédiat ! Mais si elle ne l’est pas ? On montrera que la fonction f
admet un maximun qui est atteint sur ]a, b[ en une valeur x = c.
Ex. 14.9
On prendra le cas où f (a) > 0 et on montrera que nécessairement f s’annule sur ]0, a] .
Ex. 14.10
On supposera par exemple que f ne prend que des valeurs positives sur ]a, b[ puis on utilisera
le taux d’accroissement de f entre a et c puis entre c et b, où c ∈ ]a, b[ .
Ex. 14.11
On est à mi-chemin entre les équations différentielles et le cours sur la dérivation. Il s’agit
ici d’équations fonctionnelles. On commencera par dériver l’égalité et on cherchera les fonctions
solutions parmi celles d’une dertaine équation différentielle linéaire du second ordre.
Ex. 14.12
Penser à une récurrence mais en y prenant grand soin.
350 CHAPITRE 14
DÉRIVABILITÉ 351
1. Comme f ne s’annule pas en a et est continue dans un voisinage de a, on peut toujours trouver
un voisinage de a suffisamment petit sur lequel f ne s’annule pas et la formule est valable !
2. En effet, prendre f : R → R, x → x2 sin(1/x) si x
= 0 et f (0) = 0. On vérifie que f est
dérivable en 0 et que f (0) = 0, pourtant f (x) = 2x sin(1/x) − cos(x) n’a pas de limite en 0 et f
n’est pas de classe C 1 sur I.
3. Prendre x → |x| qui possède une dérivée à droite et à gauche en 0.
6. Elle peut s’annuler une et une seule fois !
7. f n’est pas dérivable en 1.
8. Prendre par exemple x → x3 comme contre-exemple.
9. On n’a pas précisé si la fonction est dérivable sur R. Prendre par exemple la fonction f : [0, 1] →
R, x → x. Son maximum est en 2 de dérivée non nulle.
Erreurs classiques
• Si une fonction est dérivable à gauche et à droite en a, il ne faut pas oublier que
ces dérivées doivent être égales pour avoir l’existence de la dérivée en a.
• Bien que souvent, on ait f (a) = f (b) = 0, pour appliquer Rolle, il n’est pas
nécessaire que cette valeur commune soit nulle.
• Faire attention à ce que toutes les hypothèses du théorème de Rolle ou des accrois-
sements finis soient vraies avant de l’appliquer !
• Il n’y a pas d’équivalence entre la notion d’extremum et l’annulation de la dérivée
première.
• Bien que cela puisse paraı̂tre surprenant, il existe des fonctions dont toutes les
dérivées successives sont nulles en un point donné.
352 CHAPITRE 14
√
f (x) − f (2) 3 3
Donc : f (2) = lim = √ = .
x→2 x−2 2 3 2
Exercice 14.2
π f (x) − f (0)
Posons pour x ∈ 0, , T0 (x) = , avec ici f (0) = 0 ce qui donne : 0n peut aussi
2 x−0 vérifier que f est
dérivable sur ]0, π/2]
f (x) cos x − 1 et de voir que comme
T0 (x) = =
x x sin x lim f (x) = −1/2, la
x→0+
fonction f est
x2 dérivable en 0 et
Comme cos x = 1− ∼ + x2 (x) et sin x = x + x(x), où lim (x) = 0,
2 x→0 f (0) = −1/2.
1
lim T0 (x) = − .
x→0 2
Ce qui prouve que f est dérivable en 0 avec
1
f (0) = −
2
Et c’est ce que l’on voulait !
Exercice 14.3
On pose f (x) = ax = ex ln a , fonction dérivable sur R donc en 0. On a :
f (x) = ln a ex ln a
DÉRIVABILITÉ 353
354 CHAPITRE 14
DÉRIVABILITÉ 355
Donc g est
0.2 dérivable en 0 et g (0) = 0.
3. g est dérivable sur R∗+ et un calcul simple donne
0.1
1
0 2 4 t 6 8 10 t > 0 ⇒ g (t) = (1 − t) exp (−1/t)
t3
356 CHAPITRE 14
DÉRIVABILITÉ 357
Exercice 14.18
Pour commencer, il est clair que f (n) existe pour tout n sur R∗+ car elle est
composée de fonctions n fois dérivables sur cet ensemble. Il reste à étudier le
problème local en 0. Faute de mieux, nous allons dériver sur R∗+ la fonction
1
f : ∀x ∈ R∗+ , f (x) = 2 e−1/x . Si cela ne suffit pas pour avoir des idées, on
x
1 1
recommence : ∀x ∈ R∗+ , f (x) = + e−1/x . Les dérivées successives
x4 x3
de f semblent être le produit d’une fonction polynomiale en 1/x et de e−1/x .
Tentons une récurrence en montrant :
∗ ∗ 1
∀p ∈ N , ∀x ∈ R+ , f (x) = Qp
(p)
e−1/x ,
x
où Qp est une fonction polynomiale. La propriété est bien entendu vraie au
rang p = 1. Supposons la propriété vraie à un rang p ≥ 1, alors utilisons
f (p+1) (x) = (f (p) ) (x), on a
1 1 −1/x 1 1
∀x > 0, f (p+1)
(x) = − 2 Pp e + 2 Pp e−1/x
x x x x
Et en posant Qp+1 (t) = t2 −Qp (t) + Qp (t) , on a bien le résultat.
Ceci fait, montrons par récurrence sur n que f (n) est de classe C 1 sur R+ .
On commence par n = 0. La fonction f est continue pour x > 0 et de plus
lim+ e−1/x = 0 = f (0) donc f est continue en 0. On en déduit que f est
x→0
continue sur R+ . Comme f est de classe C ∞ sur R∗+ , elle est de classe C 1
sur R∗+ . Enfin, lim+ f (x) = 0. Donc f admet une limite en 0. D’après le
x→0
théorème de prolongement des fonctions de classe C 1 , on peut en conclure
que f est de classe C 1 sur R+ . La propriété est donc vraie au rang n = 0.
Supposons que pour un entier n ≥ 0, f (n) est de classe C 1 sur R+ . La fonction
f (n+1) est continue alors sur R+ . On a, d’après plus haut,
1
∀x ∈ R∗+ , f (n+2) (x) = Qn+2 e−1/x
x
et comme l’exponentielle
l’emporte sur les puissances de x, quand x tend vers
1
0+ , la quantité Qn+2 e−1/x tend vers 0. Encore d’après le théorème de
x
prolongement des fonctions de classe C 1 , appliqué à f (n+1) , on peut écrire que
f (n+1) est de classe C 1 sur R+ et que f (n+2) (0) = 0. On peut donc conclure
que f (n) est de classe C 1 sur R+ et enfin que f est de classe C ∞ sur R+ .
Exercice 14.19
√
On pose f (x) = x et I = [10000, 10001] . Sur cet intervalle
1
|f (x)| ≤
200
358 CHAPITRE 14
DÉRIVABILITÉ 359
1
Ce qui donne 0 ≤ ≤ Sn ≤ 1. La suite (Sn ) est bornée. Enfin, (Sn ) est
n
décroissante et bornée donc convergente.On appelle constante d’Euler la
limite.
360 CHAPITRE 14
Et plus si affinités…
ZUtiliser les propriétés de l’intégraleȹ:
fpour étudier une suite d’intégralesȹ;
fpour étudier une fonction définie à l’aide d’une intégrale.
Propriétés de l’intégrale
Propriétés fondamentales de l’intégrale des fonctions continues
Théorème 15.1.— Soit f, g des fonctions continues sur [a, b], c ∈ [a, b] et (λ, μ) ∈ R2 un couple
de scalaires. Alors
:
Linéarité : : : Croissance : : :
(λf + μg) = λ f +μ g; si f ≤ g, alors f≤ g;
[a,b] [a,b] [a,b] [a,b] [a,b]
: : Chasles
Relation de : : Positivité : :
f= f+ f; si f ≥ 0, alors f ≥ 0.
[a,b] [a,c] [c,b] [a,b]
Proposition 15.3.— Soit f : [a, b] → R+ une fonction continue et positive sur le segment [a, b].
Alors :
: b
f (x) dx ≥ 0 avec égalité si et seulement si f est identiquement nulle.
a
INTÉGRATION 363
Théorème
15.5.—
Sommes
de Riemann —. Soit f ∈ C([a, b], R). Les sommes de Riemann de f
In (f ) n∈N∗ et Jn (f ) n∈N∗ sont des suites convergentes et :
: b
lim In (f ) = lim Jn (f ) = f (t) dt
n→+∞ n→+∞ a
Théorème 15.6.— Soit f ∈: C(I, K), une fonction continue sur un intervalle, a ∈ I et F : I → K
x
définie par ∀x ∈ I, F (x) = f (t) dt. Alors F est dérivable sur I et :
a
∀x ∈ I, F (x) = f (x)
364 CHAPITRE 15
Théorème 15.7.— Primitives d’une fonction continue —. Soit f ∈ C(I, K). Alors f possède
des primitives sur I. Plus précisément, si a ∈ I et A ∈ K l’unique
: x primitive Fa,A de f sur I, qui
s’annule au point a est définie par ∀x ∈ I, Fa,A (x) = A + f (t) dt.
a
: x
Notation : le symbole f (t) dt désigne une primitive quelconque de f . Il s’agit donc en fait d’une
famille de fonctions définies à une constante additive près.
Théorème fondamental du calcul intégral
L’existence des primitives d’une fonction continue découle des propriétés de l’intégrale. Inversement,
la connaissance d’une primitive permet de calculer les intégrales.
Théorème 15.8.— Théorème fondamental du calcul intégral —. Soit f ∈ C([a, b], K) et F une
primitive quelconque de f sur I, alors
: b b
f (t) dt = F (t) = F (b) − F (a)
a a
: x
Corollaire 15.9.— En particulier, si f ∈ C 1 (I, K) et a ∈ I, alors ∀x ∈ I, f (x)−f (a) = f (t) dt.
a
Théorème 15.10.— Intégration par parties —. Soit (u, v) ∈ C 1 ([a, b], K)2 , alors
: b b : b
u (t) × v(t) dt = u(t) × v(t) − u(t) × v (t) dt
a a a
;x
Remarque : comme une primitive quelconque de f est de la forme f (t) dt, ces formules de
calcul d’intégrales s’appliquent aussi au calcul de primitives.
INTÉGRATION 365
1 1 x
cos (ax) sin (ax) + C I⊂R √ Arcsin + C I ⊂] − a, a[
a a2 − x2
a
1 1 a + x
1
I ⊂ Dtan ln +C I ⊂ R \ {±a}
cos2 x
tan x + C a − x2
2 2a a − x
1 1 1 x
ln |x| + C I ⊂ R∗ Arctan + C I⊂R
x a2 + x2 a a
1 ln x x ln(x) − x + C I ⊂ R∗+
ch (ax) sh (ax) + C I⊂R
a
1
tan(x) − ln | cos(x)| + C I ⊂ Dtan sh ax ch (ax) + C I⊂R
a
Formules de Taylor
Théorème 15.12.— formule !de Taylor avec reste intégral —. Soit n ∈ N un entier naturel et
f une fonction de classe C n+1 sur un intervalle I contenant a. Alors
:
f (a) f (n) (a) x
(x − t)n (n+1)
∀x ∈ I, f (x) = f (a) + (x − a) + · · · + (x − a)n + f (t) dt
1! n! a n!
366 CHAPITRE 15
Exploiter la linéarité
La méthode est très simple à mettre en œuvre. Pour l’illustrer déterminons les primitives de
1
f (x) = 2 .
x − 6x + 5
1 f est continue sur R \ {1, 5}. On cherche ses primitives sur un intervalle I ⊂ R \ {1, 5}.
2 f est une fraction rationnelle. On la décompose en fraction plus simples :
: x : x : : :
dt 1 x (t − 1) − (t − 5) 1 x dt 1 x dt
f (t) dt = = dt = −
(t − 1)(t − 5) 4 (t − 1)(t − 5) 4 t−5 4 t−1
x x
1 1 1 x − 5
= ln(|t − 5|) − ln(|t − 1|) = ln +C
4 4 4 x − 1
INTÉGRATION 367
Exemple : déterminons les primitives de la fonction ln, continue sur ]0, +∞[. On pose u (t) = 1 et
v(t) = ln(t). Les fonctions u et v sont bien de classe C 1 sur ]0, +∞[ et :
: x x : x
1
1 × ln(t) dt = t ln(t) − t dt = x ln(x) − x + C, où C ∈ R.
t
ln(x)
Exemples : • déterminons les primitives de f (x) = .
x + x(ln x)2
Comme f est continue sur R∗+ , nous cherchons ses primitives sur I ⊂ R∗+ . Il s’agit donc de
: x
ln(t)
calculer dt. Pour ce faire, comme t → ln(t) est une fonction de classe C 1 sur
t(1 + ln2 (t))
dt
R∗+ on pose u = ln(t), et on dérive formellement : du = . On remplace alors dans l’intégrale
t
dt
par du, ln(t) par u, ainsi que la borne supérieure. Il vient :
t
368 CHAPITRE 15
: :
x
1 2 x
u (t)
• u(t)u (t) dt = u (x) + C • dt = ln |u(x)| + C,
2 u(t)
: :
x
uα+1 (x)
x
u (t)
• α
u (t)u (t)dt = + C avec α
= −1, • dt = u(x) + C, . . .
α+1 2 u(t)
INTÉGRATION 369
Exemple : soit f : x → (x2 + x + 2)ex . Cette fonction est définie et continue sur R et nous allons
trouver ses primitives sur R, on écrit
: x : x x : x x
f (t) dt = − (2t + 1)et dt + (t2 + t + 2)et = 2et dt − (2t + 1)et − (t2 + t + 2)et
= (x2 − x + 3)ex + C.
Méthode : 15.6.— Comment déterminer les primitives de cosm (x) sinn (x)
x
Pour calculer cosm (t) sinn (t) dt, on discute suivant l’existence d’un exposant impair.
Si m et n sont pairs, on linéarise à l’aide des formules de trigo ou d’Euler.
Si m est impair, on effectue le changement de variable u = sin(t).
Si n est impair, on effectue le changement de variable u = cos(t).
Exemples :
• déterminons les primitives de x → cos2 (x). Conformément à la méthode, nous linéarisons. À
l’aide des formules de trigo, il vient
370 CHAPITRE 15
• déterminons les primitives de x → sin2 x cos3 x. Comme la puissance de cos est impaire, on
effectue le changement de variable u = sin(t). Il vient du = cos(t)dt et
: x : sin(x) sin(x)
1 3 1 5 1 1
2 3
sin (t) cos (t) dt = u (1 − u ) du =
2 2
u − u = sin3 (x) − sin5 (x) + C.
3 5 3 5
1
Méthode 15.7.— Comment calculer les primitives de x →
ax2 + bx + c
Soit (a, b, c) ∈ R3 , avec a
= 0.
2
−4ac
1 On met le trinôme sous forme canonique : at2 + bt + c = a (t + b 2
2a ) − (b 4a2 )
2 −4ac
2 On pose α = | b 4a 2 | et on effectue le changement de variable u = t + 2a
b
:
: x : 2ax+b
dt 1 2a du
3 On se ramène ainsi à une primitive usuelle =
2
at + bt + c a u2 ± α2
1
Exemple : calculons les primitives de x → sur I ⊂ R.
1 + x + x2
2
1 On a 1 + t + t2 = t + 12 + 34 .
2 On effectue le changement de variable u = t + 12 , avec dt = du.
: x : x+ 12 x+ 12
dt du 2 2u 2 2x + 1
3 Ainsi = √ = √ Arctan √ = √ Arctan √ + C.
1 + t + t2 u2 + ( 23 )2 3 3 3 3
Méthode 15.8.— Comment trouver les primitives d’une fonction à valeurs dans
C
Soit f : I → C :
On vérifie que u : t → Re (f )(t) et v : t → Im (f )(t) sont continues sur I ;
On détermine les primitives de u = Re (f ), et v = Im (f )
: x : x : x :
x
Alors f (t)dt = u(t) + iv(t) dt = u(t) dt + i v(t) dt
Ainsi, déterminer les primitives d’une fonction à valeurs complexes revient simplement à déterminer
les primitives de ses parties réelle et imaginaire. Inversement, pour déterminer les primitives d’une
fonction réelle, il peut être utile de passer en complexes en remarquant.
INTÉGRATION 371
Exemple : donnons les primitives de f : x → e2x+1 cos(3x + 4). Pour cela, on pose
f˜ : x → e2x+1+i(3x+4) = e1+4i+(2+3i)t .
e1+4i+(2+3i)x
Il est clair que Re (f˜) = f. Une primitive de f˜ est F̃ : x → .
2 + 3i
e1+4i+(2+3i)t (2 − 3i)e2t+1+i(3t+4) (2 − 3i)e2t+1+i(3t+4)
Il reste à décomposer ce complexe : = = .
2 + 3i (2 − 3i)(2 + 3i) 13
(2 − 3i)e2x+1+i(3x+4) 2 3
= −i (cos (3x + 4) + i sin (3x + 4)) e2x+1 .
13 13 13
On développe et on récupère la partie réelle de ce développement qui est :
3 sin (3x + 4) + 2 cos (3x + 4) 2x+1
e
13
: x
3 sin (3x + 4) + 2 cos (3x + 4) 2x+1
Ainsi, sur R : f (t) dt = e + C, où C ∈ R.
13
Mise en œuvre : exercice 15.7.
372 CHAPITRE 15
Mise en œuvre : pour toutes les techniques présentées ci-après voir exercice 15.5, exercice 15.6
Intégration par parties
Intégration par changement de variable
Estimation d’intégrales
Pour estimer (majorer, minorer ou borner) une intégrale, le calcul se conduit comme dans le cas
de l’estimation d’une somme, à ceci près qu’il est nécessaire de vérifier d’abord que les bornes de
l’intégrale sont dans le bon sens.
où fn : [a, b] → R est une fonction continue qui dépend de n. En clair, (fn )n∈N ∈ C([a, b], R)N
est une suite de fonctions continues par morceaux sur [a, b] (avec a ≤ b). Grâce à la propriété de
croissance de l’intégrale, pour étudier (In ) on privilégie les méthodes liées à l’ordre.
INTÉGRATION 373
n
On en déduit que In+1 = In−1 .
n+1 π
• Équivalent de In . Une récurrence facile montre que ∀n ∈ N, (n+1)In In+1 = . En particulier,
2
2
la décroissance de (In ) entraı̂ne alors que (n + 1)In+1 ≤ π2 ≤ (n + 1)In . Ceci étant vrai pour tout
2
374 CHAPITRE 15
1 1 1
Exemple : considérons la suite de somme Un = + + ···+ .
n+1 n+2 n+n
n
1 1 1
n
1 On a Un = = k
.
n+k n 1+ n
k=1 k=1
1
4 Finalement f : x → est continue sur [0, 1]. D’après le théorème de convergence des
1+x :
1
dx
sommes de Riemann, lim Un = = ln(2).
n→+∞ 0 1+x
L’idée est d’utiliser la croissance de l’intégrale pour obtenir un encadrement de fonction par deux
polynômes. On se ramène pour cela à encadrer le reste de Taylor de f en a, présenté sous forme
intégrale.
Soit f : I → R une fonction de classe C n+1 sur un intervalle I contenant a. D’après la formule de
Taylor Reste Intégral, on sait que pour tout x ∈ I
:
f (a) f (n) (a) x
(x − t)n (n+1)
f (x) = f (a) + (x − a) + · · · + (x − a)n + f (t) dt
1! n!
n!
a
Tn (x) Rn (x)
INTÉGRATION 375
3 3 5
Exemple : montrons que ∀x ∈ [0, π2 ], x − x6 ≤ sin(x) ≤ x − x6 + 120 x
. On reconnaı̂t ici le polynôme
x3
de Taylor de la fonction f = sin à l’ordre 4 en 0 : T4 (x) = x − 6 . Or d’après la formule de Taylor
Reste Intégral, (comme f (5) = cos)
: x : x
(x − t)4 (5) (x − t)4
sin(x) − T4 (x) = f (t) dt = cos(t) dt
0 4! 0 4!
x3 x3 x5
∀x ∈ [0, π/2], x− ≤ sin x ≤ x − + .
6 6 120
Mise en œuvre : exercice 15.14.
376 CHAPITRE 15
INTÉGRATION 377
t+2 t4
Exercice 15.3 : Primitives de f9 : t → et f 10 : t →
.
1 + t + t2 2+t
Pour f10 , remarquer que t = t − 16 + 16 = (t + 4)(t − 4) + 16 = (t2 + 4)(t − 2)(t + 2) + 16.
4 4 2 2
√ sin t
Exercice 15.4* : Primitives de f11 : t → (t + 1) cos t, f12 : t → 16t2 + 9, f13 : t → , à l’aide
cos3 t
d’intégrations par parties pour f11 et f12 , et d’un changement de variable pour f13 .
Propriétés de l’intégrale
: x+T
Exercice 15.9 : f ∈ C(R) et T -périodique. Après avoir dériver F : x → f (t) dt, montrer que
: t0 +T : T : b x :
b+T
∀t0 ∈ R, f (t) dt = f (t) dt. En déduire ∀ (a, b) ∈ R2 , f (t) dt = f (t) dt.
t0 0 a a+T
Exercice 15.10 : Soit f, g : [a, b] → R. On suppose que f et g sont continues et que g est positive
: b : b
sur [a, b]. Montrer qu’il existe c ∈ [a, b] tel que f (t) g(t) dt = f (c) g(t) dt
a a
378 CHAPITRE 15
n1
1 1√
n−1 n−1
1 n (2n)!
1. un = 2. un = 2k . 3. un = .
n 1 + 3(k/n) n n!nn
k=0 k=0
Formules de Taylor
Exercice 15.14 :
x2 x3 x2 x3
1. Montrer que pour tout réel x ≥ 0, x− + ≤ ln(1 + x) ≤ x − + .
2 3 (1 + x)3 2 3
√ x x2 5 x3
2. Montrer que pour tout réel x ≥ 0, 0≤ 31+x−1− + ≤ .
3 9 81
Indications
Ex. 15.2
Pour f5 , on pensera que Arctan t = 1 × Arctan t. Penser ensuite à des intégrations par parties !
Ex. 15.6
1. Poser u = cos t. 2. Poser u = sin t. 3. Poser u = ln(t).
INTÉGRATION 379
sin3 x
1. La dérivée de x → est x → sin2 x cos x
3
1
2. Le problème est que la fonction x → est définie sur R \ {−1, 1} alors que les primitives
1− x2
1 1 + x
proposées non. Il faut prendre : x → ln + K, K ∈ R.
2 1 − x
3. L’assertion est vraie. Pour la démontrer, il suffit d’utiliser la propriété de définie-positivité de
l’intégrale des fonctions continues, à la fonction continue et positive g − f .
4. C’est faux en général puisque les bornes ne sont pas toujours dans le bon sens.
5. Pour démontrer cette assertion, il n’est pas de meilleure façon que de distinguer deux cas, suivant
que x est plus grand ou plus petit que a.
7. ϕ(t) = sin t n’est pas une bijection sur [0, π]. Par contre, on peut écrire si t ∈ [0, π/2],
: π/2 : π/2 : π/2
1 + cos 2t
I= 1 − sin t cos t dt =
2 2
cos t dt = dt
0 0 0 t
π
et finalement, on a par contre bien I = .
4
8. C’est faux bien entendu, il faut que f soit positive (ou négative) !
: b
9. C’est faux, les deux sommes sont égales à f.
a
10. Comme sin x ∈ [0, 1], sinn+1 x ≤ sinn x. L’inégalité est stricte dans ]0, π/2[ et donc In+1 < In .
e2x e2x
11. C’est faux, c’est x → 2 = .
2x x : 1
12. La formule de Taylor avec reste intégral s’écrit : f (1) = f (0) + f (0) + f (t)(1 − t) dt.
0
Erreurs classiques
• Oublier de transformer dt en ϕ (x)dx si t = ϕ(x) dans un changement de variable.
• Oublier de changer les bornes au cours d’un changement de variable.
: x
• La fonction F : x → f (t) dt est continue même si f n’est pas continue. Par
a
contre, la continuité de f est obligatoire pour que F soit dérivable et elle est alors
automatiquement C 1 .
: φ(x)
• La dérivée de x → f (t) dt est φ (x)f (φ(x)) et non f (φ(x)).
a
380 CHAPITRE 15
INTÉGRATION 381
= (−x2 + 2x − 3)e−x + C
382 CHAPITRE 15
1
3. f3 : x → √ √ est continue sur R∗+ . Elle admet des primitives sur
x + x3 √ √
tout sous-intervalle. Pour les calculer, posons u = t. Il vient u= t
dt
: : √ 2du = √
x
dt x
2du √ t
√ √ = 2
= 2Arctan ( x) + C
t + t3 1+u
e2x
4. f4 : x → est continue sur R. Elle admet des primitives sur tout
+1 ex
intervalle de R. Avec le changement de variable u = et , il vient
: x : ex : ex
e2t udu 1
dt = = 1− du
et + 1 1+u 1+u
ex
= u − ln(|1 + u|) = ex − ln(1 + ex ) + C
x−1
5. f5 : x → est continue sur R. On détermine ses primitives à Le dénominateur
x2 − x + 1 ne s’annule pas.
l’aide de la méthode 15.7 :
: x : :
t+1 1 x 2t + 2 3 x dt
dt = dt +
t2 − t + 1 2 t2 − t + 1 2 t2 − t + 1
: x : x
1 dt 2 2t − 1 x
Comme dt = = √ Arctan √ et
t2 − t + 1 (t − 12 )2 + 34 3 3
: x x
2t + 2
dt = ln(t2 − t + 1) , il vient finalement
t −t+1
2
1 √ 2x − 1
F5 (x) = ln(x2 − x + 1) + 3Arctan √ +C
2 3
x4
6. f6 : x → est continue sur R. Cherchons ses primitives sur tout
1 + x10
intervalle I ⊂ R. On commence par effectuer le changement de variable u = t5 .
Il vient : x 4 : 5
t dt 1 x du 1
= = Arctan (x5 ) + C
1 + t10 5 1 + u2 5
INTÉGRATION 383
1 + eπ
Finalement, on en déduit que I = .
2
4. Une intégration par parties s’impose
: e 3 e : e 2 3 e
t t t t3 e3 e3 1
t2 ln(t) dt = ln(t) − dt = ln(t) − = − + .
1 3 1 1 3 3 9 1 3 9 9
√ : 1
dt
5. Il s’agit d’une primitive usuelle ! = ln(1 + 2). √
On peut aussi 1+t 2
0
linéariser ! 6. Nous allons procéder au changement de variable u = sin(t), il vient
: π : 1 1
2 1 2
cos3 (t) dt = (1 − u2 )du = u − u3 =
0 0 3 0 3
Exercice 15.7
Comme 2 sin2 t = 1 − cos 2t, 2et sin2 t = et − et cos 2t.
: f (t) = −e cos 2t, une primitive de t → 2e sin t est alors :
t t 2
Si on pose
t → et + f (t) dt. Posons : g(t) = −e(2i+1)t . Une primitive de g est alors :
−1 (2i+1)t
G : t → e . Il reste à déterminer Re (G). On écrit donc G(t) =
2i + 1
−(−2i + 1) et
et (cos(2t) + i sin(2t)) ⇒ %(G(t)) = (−2 sin(2t) − cos(2t))
(2i + 1)(−2i + 1) 5
384 CHAPITRE 15
:
Exercice 15.8 : :
Posons I = sin(ln t) dt = t sin x dx = ex sin x dx. Deux intégrations
ex
par parties successives donnent : I = (sin x − cos x) . Il suffit de remplacer
2
x par ln t.
Exercice 15.9 : x+T
En posant G : x → f (t) dt, on a : G (x) = f (x + T ) − f (x) = 0.
: T
x : b
G est constante et vaut donc G(0) = f (t) dt. Puis : f (t) dt peut se
Comme f est
: a+T : b+T : 0b a :
b+T T -périodique son
décomposer en f (t) dt+ f (t) dt+ f (t) dt, soit encore f (t) dt+ intégrale sur tout
: a+T : b+T
a a+T
: b+T
b+T a+T intervelle de longueur
T est la même !
f (t) dt − f (t) dt, c’est-à-dire f (t) dt.
a b a+T
Exercice 15.10
Il s’agit d’une généralisation de l’égalité de la moyenne. Comme f est conti-
nue sur le segment [a, b] elle est bornée et atteint ses bornes, il existe donc
(α, β) ∈ [a, b]2 tel que
: b
Notons ν = g(t) dt.
a
: b
Si ν = 0, l’encadrement précédent montre que f (t)g(t) dt = 0. Tout est
a
nul, l’égalité proposée est vérifiée.
:
1 b
Si ν > 0, l’encadrement précédent montre que f (t)g(t) dt est une
ν a
valeur intermédiaire entre f (α), f (β). D’après le Théorème des valeurs in-
:
1 b
termédiaires, il existe c ∈ [a, b] tel que f (c) = f (t)g(t) dt.
ν a
INTÉGRATION 385
386 CHAPITRE 15
INTÉGRATION 387
1 −2
premières dérivées donnent f2 (x) = (1 + x) 3 , f2 (x) = 13 (1 + x) 3 , f2 (x) =
−5 −8
−2 (3) 10 3 . Soit x ≥ 0 fixé. La formule de Taylor en
9 (1 + x)
3 , f
2 (x) = 27 (1 + x)
0 à l’ordre 2, avec reste intégral donne
: x
x x2 5 (x − t)2
f2 (x) = 1 + − + dt
3 9 27 0 (1 + t) 83
(x − t)2
Comme pour tout t ∈ [0, x] on a 0 ≤ 8 ≤ (x − t) , par croissance de
2
(1 + t) 3
√ x x2 5 x3
l’intégrale, il s’ensuit que 0 ≤ 3 1 + x − 1 − + ≤ .
3 9 81
388 CHAPITRE 15
Chapitre 16
Formules de Taylor,
développements
limités
Le conĚit entre Newton et Leibniz sur la primauté
de la découverte du calcul diěérentiel et intégral a été relayé
par leurs disciples. Le mathématicien anglais Brook Taylor énonce
en 1715 la formule qui porte son nom en écrivant
f(a + h) = f(a) + hf‘(a) + 1/2 h2f’’(a) + … sans se soucier
de la convergence de la série. Jean Bernoulli,
grand défenseur de Leibniz et pionnier des applications
du calcul diěérentiel avoua en 1718ȹ:
J’ai bien dit des injures, & de bien grosses, à mon ami Mr Taylor,
sur l’obscurité étonnante, & la mauvaise façon de son livre.
Par la suite, Joseph Lagrange remarqua qu’on peut arrêter
la formule à l’ordre n en introduisant un terme dépendant Brook Taylor
de la dérivée n + 1e. Il introduisit ainsi les développements limités. 1685-1731
Corollaire 16.3.— Développement limité et parité —. Soit f une fonction admettant un dé-
veloppement limité au voisinage de 0.
Si f est paire (resp. impaire), la partie régulière de ce développement est un polynôme ne
possédant que des monômes de degré pair (resp. de degré impair).
Corollaire 16.5.— Troncature d’un développement limité —. Soit (n, p) ∈ N2 tel que 0 ≤ p ≤ n.
Si f admet un DLn (0) f (x) = a0 + a1 x + a2 x2 + · · · + an xn + o xn .
Alors f admet comme DLp (0) f (x) = a0 + a1 x + · · · + ap xp + o xp .
392 CHAPITRE 16
Remarque : si f ne s’annule pas au voisinage de 0, son inverse aussi admet un DLn (0).
Théorème 16.8.— Composition et développements limités —. Soit f une fonction définie dans
un intervalle I contenant l’origine, ou dont l’origine est une extrémité. Soit g une fonction définie
sur un intervalle J contenant 0 et tel que g(0) = 0.On suppose que f et g admettent des DL
d’ordre n au voisinage de 0 :
• f (x) = Pn (x) + o xn
, où Pn et Qn sont des polynômes de degrés inférieurs à n.
• g(x) = Qn (x) + o xn
Alors, f ◦ g admet un développement limité d’ordre n au voisinage de 0 et on a :
(f ◦ g)(x) = Rn (x) + o xn ,
Remarque : lorsque f n’est pas construite par opérations à partir de fonctions dont les DL sont
connus, on utilise volontiers la formule de Taylor-Young
si l’ordre demandé est petit (1 ou 2) ;
394 CHAPITRE 16
√
Exemple : déterminons le DL2 (0) de f (x) = 1 + x × cos(x) :
√
On a 1+x = 1 + 12 x − 18 x2 + o(x2 )
et cos(x) = 1 − 12 x2 + o(x2 )
√
D’où 1 + x × cos(x) = 1 + 12 x − 18 x2 1 − 12 x2 + o(x2 )
= 1 + 12 x + (− 18 − 12 )x2 + o(x2 )
= 1 + 12 x − 58 x2 + o(x2 )
Remarque : pour élever à la puissance k, on peut développer les puissances successives par produit,
ce qui présente l’avantage de limiter les calculs, ou bien utiliser des formules du type (a + b + c)n
pour certaines valeurs de n,
(a + b + c)2 = a2 + b2 + c2 + 2ab + 2ac + 2bc
(a + b + c)3 = a3 + b3 + c3 + 3a2 b + 3ab2 + 3ac2 + 3a2 c + 3bc2 + 3b2 c + 6abc
Exemple : calculons par exemple le DL6 (0) de x → u4 (x) où u(x) = sin(x).
u(x) = x − 16 x3 + 5!
1 5
x + o(x6 )
u2 (x) = x2
− 3x
1 4 1 6
+ 90 x + o(x6 )
u4 (x) = x4
− 23 x6 + o(x6 )
Exemple : déterminons le DL3 (0) de x → 1 + sin(x).
1 On pose u = sin(x) −−−→ 0.
√ x→0
2 On a f (u) = 1 + u = 1 + 12 u − 18 u2 + 16
1 3
u + o(u3 ).
3 On développe les puissances successives de u(x), en tronquant à chaque étape :
1× u0 (x) = 1 +o(x3 )
+ 2 × u (x) =
1 1
x − 6 x +o(x3 )
1 3
− 8 × u (x) =
1 2
x2 +o(x3 )
+ 16 × u (x) =
1 3
x3
+o(x3 )
1 1 1 3
4 Finalement 1 + sin(x) = 1 + x − x2 − x + o(x3 ).
2 8 48
Mise en œuvre : exercice 16.1.
1
Exemple : formons le DL5 (0) de .
cos(x)
396 CHAPITRE 16
Remarque : on n’a pas écrit les DL5 (0) de u4 (x) et u5 (x) qui ont des parties régulières nulles. En
fait, la valuation (égale à 2) de u(x), permettait de s’économiser la peine de calculer les DL5 (0) de
u3 (x), u4 (x) et u5 (x) !
Remarque : cette méthode permet de retrouver aisément les développements limités de certaines
fonctions usuelles, comme Arctan (x), ln(1 + x) ou encore tan(x).
Exemple : pour illustrer cette méthode, déterminons le DL5 (0) de la fonction tangente.
1 On sait que tan(x) ∼ x soit encore tan(x) = x + o(x).
Remarque : tous les équivalents usuels peuvent être obtenus à l’aide de cette méthode !
1
Exemple : Soit f (x) = Arctan (1 + x). f est dérivable en 0 et f (0) = . Il s’ensuit que
2
π x
Arctan (1 + x) − ∼
4 x→0 2
398 CHAPITRE 16
Étude de limites
f (x)
Par exemple, pour lever une indétermination lors de l’étude de la limite d’un quotient lim
g(x) x→0
où f et g s’annulent en 0, il suffit de développer f et g à un ordre n suffisamment élevé pour que
l’une des deux parties régulières soit non nulle.
sin(x) − tan(x)
Exemples : • la fonction f : x → présente une forme indéterminée en 0. Le
1 − cos(x)
dénominateur admet pour DL à l’ordre 2, 1−cos(x) = 12 x2 +o(x2 ). Pour lever l’indétermination,
il suffit donc de développer le numérateur au même ordre. Comme sin(x)−tan(x) = 0+o(x2 ),
0 + o(x2 )
il vient f (x) = 1 2 2
= o(1). Soit lim f (x) = 0.
2 x + o(x )
x→0
ln(1+x)−x
• la fonction f : x → 1
x − 1
ln(1+x) = x ln(1+x) n’est pas définie en x = 0. Comme un DL2 (0)
x2
de ln(1 + x) est ln(1 + x) = x − 2
2 + o(x ), on en déduit les DL2 (0) des numérateur et
dénominateur de f (x) :
2
ln(1 + x) − x = − x2 + o(x2 )
x ln(1 + x) = x2 + o(x2 )
Ainsi lim f (x) = − 12 et la fonction f admet un prolongement par continuité en 0 en posant
x→0
f (0) = − 12 .
400 CHAPITRE 16
402 CHAPITRE 16
x2 xn
Exercice 16.5* : Soit n ∈ N. Déterminer le DLn+1 (0) de f : x → ln 1 + x + +···+ . Pour
∞
2! n!
cela, on commencera par vérifier que f est C au voisinage de x = 0 et on donnera une expression
de f .
Calculs de limite
2
ex − e2x
+x
Exercice 16.6 : Déterminer lim π .
x→1
cos x
2
esin(x) − ex
Exercice 16.7* : Calculer lim
x→0 sin(x) − tan(x)
n
nπ nπ
Exercice 16.8** : Calculer lim un avec : un = cos + sin .
n→+∞ 3n + 1 6n + 1
404 CHAPITRE 16
1. Si elle est prolongeable par continuité en 0 de prolongement de classe C 1 , alors elle peut admettre
un DL en 0.
1 + x + o(x)
2. Il est vrai que f /g admet un DL1 (0) mais il n’est pas égal à puisqu’un DL a
2 + 3x + o(x)
nécessairement une partie principale qui est un polynôme et non une fraction. Pour calculer le DL
de f /g, il faut commencer par calculer le DL de g1 (voir méthode 16.6) et en faire le produit avec
le DL de f (voir méthode 16.3).
3. C’est vrai, c’est l’application du cours. Attention, à ne pas oublier d’ajouter la constante lors
de l’intégration correspondant à la valeur de la fonction au point où le DL est calculé.
4. On voit bien que la différence entre les deux f (x) et y = 3 + 4x ne tend pas vers 0 mais vers
+∞, leurs courbes représentatives ne sont pas asymptotes. Par contre, la courbe représentative de
f et celle de g : x → 3 + 4x + 7x2 sont asymptotes. Comme celle de g est une parabole de direction
l’axe des ordonnées, on en déduit que la courbe représentative de f admet une branche parabolique
suivant l’axe des ordonnées.
6. voir l’exemple de la méthode 16.8
7. Cette assertion est vraie, c’est même un résultat à connaı̂tre.
8. Lorsque qu’on multiplie les DL2 (0) de f et g on aura probablement des termes de degré 4 mais
on n’aura pas tous les termes significatifs !
9. C’est faux car cos x ne tend pas vers 0 quand x tend vers 0.
10. Certes, on a bien (1+x2 )1/x = 1+x+o(x) mais ce résultat s’obtient en passant en exponentielle,
et non pas pour la raison invoquée car ici l’exposant α = 1/x n’est pas constant.
Erreurs classiques
• L’existence d’un développement limité en a à l’ordre n (pour n ≥ 2) ne garantit
pas l’existence de la dérivée n-ième de la fonction en a.
• On ne compose pas un développement limité ou un équivalent classique valide au
voisinage de 0, avec une nouvelle variable y(x) qui ne tend pas vers 0.
• On n’obtient pas un DLn (0) de la forme (1 + u)α avec α dépendant de u en appli-
quant la formule valide lorsque α constant.
1 1 1
f2 (x) = ln(2) + x − x2 − x3 + o(x3 )
2 8 24
√ √ √
3. f3 (x) = e 1+x
= e×e 1+x−1
. On pose u(x) = 1 + x − 1 −−−→ 0. On sait
x→0
1 1
que eu = 1 + u + u2 + u3 + o(u3 ).
2 6
Or 1× u0 (x) = 1 +o(x3 )
1× u1 (x) = 1
2 x − 1 2
8 x + 1 3
16 x +o(x3 )
1
2 × u 2
(x) = 1 2
4 x − 1 3
8 x +o(x3 )
1
6 × u 3
(x) = 1 3
8 x +o(x3 )
e e
Finalement, f3 (x) = e × eu(x) = e + x + x3 + o(x3 ).
2 48
4. On a tout d’abord sin(x)x = 1 − 1 2
6 x + 1 4
120 +
x o(x4 ). Posons donc u(x) =
sin(x)
x − 1 −−−→ 0, de sorte que f4 (x) = ln sinx x = ln(1 + u(x)). Comme
x→0
ln(1 + u) = u − 12 u2 + 13 u3 + o(u3 ), on développe les puissances successives de
en fait les parties u(x) jusqu’à la quatrième.
régulières des DL4 (0) Il vient 1× u1 (x) = − 18 x2 + 120 1
x4 +o(x4 )
de u3 (x) et u4 (x) sont
nulles
− 2 × u (x) =
1 2 1 4
36 x +o(x4 )
3×
1 3
u (x) = 0 +o(x4 )
1 1 4
On en déduit que f4 (x) = − x2 − x + o(x4 ).
6 180
Exercice 16.2 √ π
1. Posons f1 (x) = Arcsin ( 3 sin x). On effectue le changement x = + t et
6
Il est temps de on écrit g(t) = f1 ( π6 + t), de sorte que
√
faire rentrer en scène √ π 3 3
les développements g(t) = Arcsin 3 sin( + t) = Arcsin sin t + cos t
limités en 0 : √ 6 √ 2 2 .
sin t = t + o(t2 ) et 3 3 3 2
t2
= Arcsin + t − t + o(t 2
) .
cos t = 1 − + o(t2 ). 2 2 4
2 Pour conclure, nous allons composer un développement limité de h : u →
406 CHAPITRE 16
1× u0 (x) = 1 +o(x3 )
1× u1 (x) = x − 1 3
6x +o(x3 )
+ 21 × u2 (x) = x2 +o(x3 )
1
+ 16 × u3 (x) = x3 +o(x3 )
408 CHAPITRE 16
f (x) 1 3 1
= 1+ + + o( 2 )
x x 2x2 x
3 1
f (x) = x+1+ + o ( )
2x x→+∞ x
La droite d’équation cartésienne y = x + 1 est asymptote à Γf au voisinage
de +∞. De plus, on observe que Γf est située au-dessus de son asymptote.
410 CHAPITRE 16
Le degré d’un polynôme non nul P est le plus grand entier k tel que ak
= 0. On note d˚P cet
entier. On convient que le polynôme nul a pour degré −∞. Par ailleurs, si P n’est pas nul et qu’il
est de degré d, alors le terme ad X d de P s’appelle le monôme dominant de P .
Notation : on note également P la fonction polynomiale associée.
Opérations élémentaires dans K[X]
n
m
Définition : Soit P = ak X k , Q = bk X k deux polynômes et λ ∈ K, on définit :
k=0 k=0
max{n,m}
• P +Q= (ak + bk ) X k (addition de polynômes) ;
k=0
n
• λ·P = λ ak X k (multiplication d’un polynôme par un scalaire) ;
k=0
n+m
k
• P ×Q= ck X k , où ck = ai × bk−i (produit de polynômes).
k=0 i=0
Son degré vérifie d˚P = d˚P − 1 si P est non constant, d˚P = −∞ sinon.
POLYNÔMES 413
n
Proposition 17.3.— Soit P ∈ K[X], P = ak X k . Alors P (p) est nul si p > n et si p ∈ [[0, n]],
k=0
n
n
k!
P (p)
= ak k(k − 1) . . . (k − p + 1) X k−p = ak X k−p .
(k − p)!
k=p k=p
Théorème 17.5.— Formule de Taylor —. Soit P ∈ K[X] un polynôme de degré inférieur ou égal
à n et α ∈ K. Alors :
n
P (α) P (α) P (n) (α) P (k) (α)
P = P (α) + 1! (X −α) + 2! (X −α)2 + · · · + n! (X −α)n = k! (X −α)k
k=0
Théorème 17.6.— Théorème de la division euclidienne —. Soit (A, B) ∈ K[X] × K[X] \ {0} .
A=B×Q+R
Il existe un couple (Q, R) ∈ K[X]2 , unique tel que
d˚R < d˚B
Remarque : si B
= 0, l’unicité de la division euclidienne montre que B divise A si et seulement si
le reste de la division euclidienne de A par B est nul.
Définition : Un polynôme P ∈ K[X] est dit irréductible s’il est non constant et
∀(A, B) ∈ K[X]2 , (P = A × B ⇒ A ∈ K∗ ou B ∈ K∗ )
414 CHAPITRE 17
r1 rp
p
r
[K = C] P = a (X − α1 ) × · · · × (X − αp ) =a (X − αk ) k ,
k=1
où α1 , . . . , αp sont les racines complexes distinctes de P de multiplicités respectives r1 , . . . , rp .
p
r
q
2 sj
[K = R] P =a (X − αk ) k × X + βj X + γj ,
k=1 j=1
où α1 , . . . , αp sont les racines réelles
distinctes de P
de multiplicités respectives r1 , . . . , rp et
les polynômes à coefficients réels X 2 + βj X + γj ne possèdent pas de racines réelles.
POLYNÔMES 415
Exemple : tout polynôme à coefficients réels ou complexes est scindé dans C[X].
an−1
La somme des racines de P est donnée par x1 + · · · + xn = − ;
an
a0
Le produit des racines de P est donné par x1 × · · · × xn = (−1)n .
an
⎪ et
⎪
⎩x × x = c
1 2
a
Autrement dit, chercher deux nombres dont on connaı̂t la somme S et le produit P revient à
rechercher les racines du polynôme P de degré 2 défini par P (x) = x2 − Sx + P :
x2 − sx + p = 0.
416 CHAPITRE 17
Remarque : cette méthode s’applique aussi pour démontrer que deux polynômes P1 et P2 sont
égaux : il suffit d’appliquer les méthodes ci-dessus à P = P1 − P2 .
Divisibilité
Division euclidienne de A par B dans K[X]
POLYNÔMES 417
Lorsque les coefficients ne sont pas explicites, on peut obtenir le reste en procédant comme suit :
418 CHAPITRE 17
POLYNÔMES 419
420 CHAPITRE 17
+∞
1 (n)
Exercice 17.4* : Soit P ∈ K[X]. Montrer que P (X + 1) = P (X).
n=0
n!
Exercice 17.6 : Soit P , Q, R trois polynômes à coefficients réels liés par la relation :
P 2 − XQ2 = XR2
Exercice 17.9* : Soit a ∈ R et n ∈ N∗ . Factoriser dans C[X] puis dans R[X] le polynôme
Pn = X 2n − 2 cos(na)X n + 1.
D’après CCP
POLYNÔMES 421
Racines de polynômes
3x +4xy +3y = −5
Exercice 17.11 : Soit (S) .
x −2xy +y = 5
1. Déterminer les valeurs de la somme σ = x + y et du produit ρ = xy de tout couple (x, y) ∈ R2
de solutions de (S).
2. Résoudre (S).
Familles de polynômes
Exercice 17.13* : Polynômes d’interpolation de Lagrange
Soit n ∈ N un entier et (a0 , a1 , . . . , an
) ∈ Kn+1 un n + 1-uplet de nombres deux à deux distincts.
(X − aj )
j; j=i
On définit pour tout i ∈ [[0, n]] Li = .
(ai − aj )
j; j=i
1. Observer que pour tout (i, j) ∈ [[0, n]]2 , on a Li (aj ) = δi,j
2. Montrer que pour tout polynôme P ∈ K[X] de degré inférieur ou égal à n, on a : P (X) =
n
P (ai )Li (X).
i=0
1.
a. Soit n ∈ N. Montrer que si Pn existe, alors il est unique.
b. Vérifier que P0 = 1, P1 = X, P2 = 2X 2 − 1.
c. Montrer par récurrence double que pour tout entier n ∈ N, Pn existe et vérifie la relation
Pn+2 = 2XPn+1 − Pn .
2.
a. Déterminer le degré de Pn ainsi que son coefficient dominant. Indication : vous pourrez
raisonner par récurrence à partir de la relation établie en 1.c.
b. Résoudre dans [0, π] l’équation cos nx = 0. En déduire l’ensemble des racines de Pn puis
sa décomposition primaire.
c. En évaluant le polynôme Pn en un point x0 bien choisi, en déduire :
n−1
(2k + 1)π (−1)n/2
cos = si n est pair, 0 sinon.
2n 2n−1
k=0
422 CHAPITRE 17
POLYNÔMES 423
424 CHAPITRE 17
n−2
n
Finalement, A(X) = 1 + (n + 2)(X − 1) + (X − 1)2 (X − 1)k .
k+2
k=0
Par unicité de la division euclidienne, le reste et le quotient de la division
euclidienne de A par B sont donnés par :
R(X) = 1 + (n + 2)(X − 1) = (n + 2)X − (n + 1)
n
n−2
Q(X) = (X − 1)k .
k+2
k=0
Exercice 17.3
1. Posons B = (X − a)(X − b). Il s’agit d’un polynôme de degré 2. Par Le polynôme Q est
conséquent, d’après le théorème de la division euclidienne, il existe un couple totalement inconnu,
pour contourner cette
(Q, R) de polynômes, unique tel que difficulté on évalue en
a et b
P (X) = (X − a)(X − b)Q(X) + R(X)
, où (α, β) ∈ R2
R(X) = αX + β
POLYNÔMES 425
Exercice 17.4
Soit (ak ) la suite des coefficients de P , donc nécessairement nulle à partir d’un
+∞
certain rang de sorte que P (X) = ak X k . D’après la proposition 17.3, la
k=0
+∞
k!
dérivée nième de P , s’écrit P (n) (X) = ak X k−n .
(k − n)!
k=n
Lorsqu’on doit Réinjectons ceci dans la somme proposée, il vient :
calculer une somme
1
double, un bon réflexe +∞ +∞ +∞ +∞ +∞
1 (n) k! k
consiste à intervertir P (X) = ak X k−n = ak X k−n
l’ordre de sommation. n=0
n! n=0
n! (k − n)! n=0 k=n
n
k=n
k
+∞ k
k
+∞ k
k−n k−n
= ak X = ak X
n=0
n n=0
n
k=0 k=0
426 CHAPITRE 17
Exercice 17.5
1. Suivant l’indication fournie, raisonnons par Analyse-Synthèse :
Analyse : supposons que P ∈ K[X] vérifie [P (X)]2 = 4P (X) et notons n le
degré de P . Les propriétés algébriques sur le degré des polynômes (proposition
17.1) nous conduisent à la discussion suivante :
si n ≤ 0, alors P est le polynôme nul et dans ce cas P = 0 ;
si n > 0, l’égalité [P (X)] = 4P (X) entraı̂ne que 2(n − 1) = n, soit encore
2
n = 2.
Ainsi, si P vérifie [P (X)]2 = 4P (X), alors P est le polynôme nul, ou bien de
degré 2. En particulier, P s’écrit sous la forme P (X) = aX 2 + bX + c, avec
(a, b, c) ∈ K3 . L’analyse a permis
de réduire l’ensemble
Synthèse : soit P (X) = aX 2 + bX + c, avec (a, b, c) ∈ K3 un polynôme de des candidats
degré inférieur ou égal à 2. En ce cas , solutions du problème
posé : il s’agit
4× P (X) = aX 2 + bX + c nécessairement de
P (X) = 2aX + b polynômes de degré
1× [P (X)]2 = 4a2 + 4abX + b2 inférieur ou égal à 2.
POLYNÔMES 427
428 CHAPITRE 17
POLYNÔMES 429
2
Ainsi, Q(X) = (X + (1 + i)X − i X 2 + (1 − i)X + i
= (X − z1 )(X − z2 )(X − z3 )(X − z4 )
2
= X − 2Re z1 X + |z1 |2 X 2 − 2Re z2 X + |z2 |2
2 √ √ √ √
= X + (1 − 3)X + 2 − 3 X 2 + (1 + 3)X + 2 + 3
Ces polynômes de degré 2 sont sans racines réelles : il s’agit donc bien de la
décomposition de P3 en produit d’irréductibles de R[X].
Exercice 17.8
Soit x ∈ R. D’après l’unicité de l’écriture algébrique des nombres complexes,
on a l’équivalence :
L’équation aux parties imaginaires (I) admet deux racines réelles distinctes : 12
et − 23 . On vérifie aisément que ces deux réels sont aussi solutions de l’équation
(R). Ainsi, 12 et − 32 sont racines de P .
D’après le caractérisation des racines, il s’ensuit que P est divisible par
6(X − 12 )(X + 23 ) = 6X 2 + X − 2. En posant la division euclidienne de P par
6X 2 + X − 2, on obtient aisément :
P = (6X 2 + X − 2)(X 2 + 2 + i)
430 CHAPITRE 17
n−1
2kπ 2kπ
Pn (X) = X − ei(a+ n ) X − e−i(a+ n )
k=0
Pn (X) = X 2n − 2X n + 1 = (X n − 1)2
< 2 2
= (X − 1)2 (X + 1)2 m−1
k=1 X − 2 cos( n ) X + 1
2kπ
si na ≡ 0[2π] et na
≡ nπ[2π]. Alors n = 2m + 1 est impair et
Pn (X) = X 2n − 2X n + 1 = (X n − 1)2
<m 2
= (X − 1)2 k=1 X 2 − 2 cos( 2kπn )X +1
si na
≡ 0[2π] et na ≡ nπ[2π]. Alors n = 2m + 1 est impair et
2
Pn (X) = X 2n − 2(−1)n X n + 1 = ((−X)n − 1)
< 2 2
= (X + 1)2 m 2kπ
k=1 X + 2 cos( n ) X + 1
POLYNÔMES 431
Exercice 17.10
1. Supposons que P admette n racines distinctes α1 < α2 < · · · < αn . Mon-
trons que P admet exactement n − 1 racines distinctes. Tout d’abord, d’après
les propriétés du degré des polynômes, P est de degré n − 1. Il admet donc
au plus n − 1 racines distinctes.
Comme P est à Or, pour tout k ∈ [[1, n−1]], on a P̃ (αk ) = P̃ (αk+1 ) = 0. D’après le Théorème
coefficients réels, la de Rolle, il en découle l’existence d’un réel βk ∈]αk , αk+1 [ tel que P̃ (βk ) = 0.
fonction polynomiale
associée est réelle, elle
Ceci étant vrai pour tout k ∈ [[1, n − 1]], P admet donc au moins n − 1 racines
vérifie le Théorème de distinctes.
Rolle. Finalement, P est de degré n − 1 et admet n − 1 racines distinctes, en parti-
culier, il s’agit d’un polynôme scindé.
2. Supposons que P admette r racines distinctes α1 < α2 < · · · < αr de
multiplicités respectives m1 , m2 , . . . , mr . Comme par hypothèse P est scindé,
il s’ensuit que
m1 + m2 + · · · + mr = n
Soit k ∈ [[1, r]]. Comme αk est une racine d’ordre mk de P , il découle de la
caractérisation des racines multiples que
Exercice 17.11
432 CHAPITRE 17
n jn (−j 2 )n Pn (j)
6k 1 +1 3
6k + 1 j −j 2
2(1 + j)
6k + 2 j2 +j 0
6k + 3 1 −1 1
6k + 4 j +j 2 0
6k + 5 j2 −j −2j
POLYNÔMES 433
434 CHAPITRE 17
2. Factorisation
a. Lorsque n = 1 ou n = 2, on sait que Pn est de degré n et que son
coefficient dominant est 2n−1 . Montrons par récurrence double sur n ∈ N∗
que Pn est de degré n et que son coefficient dominant est 2n−1 .
• Initialisation : c’est vérifié !
• Hérédité : soit n ≥ 1 tel que les monômes dominants de Pn et Pn+1 soient
respectivement 2n−1 X n et 2n X n+1 . Alors par la relation (17.2), nous avons
Pn+2 = 2XPn+1 − Pn . Le monôme dominant de Pn+2 est obtenu en effectuant
le produit des monômes dominants de 2X et Pn+1 , ce qui donne 2n+1 .
• Conclusion : nous avons prouvé par récurrence double que ∀n ≥ 1 Pn
admet 2n−1 X n comme monôme dominant.
b. Résolvons dans [0, π] l’équation
cos nx = 0 (17.3)
π π 2π
cos nx = 0 ⇐⇒ nx ≡ [π] ⇐⇒ x ≡ [ ]
2 2n 2n
Par conséquent l’ensemble des solutions de (17.3) dans [0, π] est :
)
)
π 3π 5π (2n − 1)π (2k + 1)π
S= ; ; ; ...; = ; k ∈ [[0, n − 1]]
2n 2n 2n 2n 2n
(2k + 1)π
Posons tk = et xk = cos tk . D’après la relation (17.1), il en résulte
2n
que Pn (xk ) = cos ntk = 0. Par conséquent, x0 , x1 , . . . , xn−1 sont n racines
distinctes de Pn . Or, d’après la question 2.a Pn est degré n, il admet au plus
n racines réelles distinctes ou confondues. Donc on les a toutes et elles sont
POLYNÔMES 435
card{xk }=card{cos tk }
=cardS = n
D’après le théorème
< de factorisation des polynômes à coefficients réels, Pn
s’écrit donc Pn = an n−1 k=0 (X − xk ).
En identifiant les coefficients dominants grâce à la question 2. a, nous
obtenons finalement :
n−1
Pn = 2n−1 (X − xk )
k=0
n−1
n−1
(2k + 1)π
Pn (0) = 2n−1 (0 − xk ) = 2n−1 (−1)n cos
2n
k=0 k=0
n−1
(2k + 1)π (−1)n
cos = n−1 Pn (0)
2n 2
k=0
n−1
(2k + 1)π (−1)n/2
cos = si n est pair, 0 sinon.
2n 2n−1
k=0
436 CHAPITRE 17
Et plus si affinités…
ZDéterminer la matrice échelonnée réduite par lignes équivalente
à une matrice A donnée.
Définition : Somme de matrices—. Soit (n, p) ∈ (N∗ )2 . Soient A = (ai,j ) et B = (bij ) deux
matrices de Mn,p (K). La somme des matrices A et B notée A + B est par définition la matrice
C = (cij ) ∈ Mn,p (K) avec ∀ i ∈ {1, . . . , n}, ∀ j ∈ {1, . . . , p}, cij = aij + bij .
Définition : Produit d’une matrice par un scalaire—. Soit (n, p) ∈ (N∗ )2 . Soit A = (ai,j ) une
matrice de Mn,p (K) et λ ∈ K. Le produit de la matrice A par le scalaire λ noté λ.A (ou λA) est
par définition la matrice
D = (dij ) avec ∀ i ∈ {1, . . . , n}, ∀ j ∈ {1, . . . , p}, dij = λaij .
Définition : Produit de matrices—. Soit (n, p, q) ∈ (N∗ )3 . Soient A = (ai,j ) ∈ Mn,p (K) et
B = (bij ) ∈ Mp,q (K). Le produit des matrices de A et de B noté A × B (ou AB) est par définition
la matrice
p
C = (cij ) ∈ Mn,q (K) avec ∀ i ∈ {1, . . . , n}, ∀ j ∈ {1, . . . , q}, cij = aik + bkj .
k=1
Théorème 18.2.— Propriétés des opérations sur les matrices —. Soit (n, p) ∈ (N∗ )2 . Soient
A, B, C des matrices de Mn,p (K) et λ, μ des scalaires de K. On a :
A+ B = B + A; (A + B) + C = A + (B + C) ;
A + On,p = On,p + A = A ; λ(A + B) = λA + λB ;
1.A = A ; 0.A = On,p ; (λ + μ)A = λA + μA ;
Soit (n, p, q, r) ∈ (N∗ )4 . Soient A, A1 , A2 ∈ Mn,p (K), B, B1 , B2 ∈ Mp,q (K) et C ∈ Mq,r (K).
Soit λ ∈ K.
A × (B × C) = (A × B) × C ; λ(A × B) = (λA) × B = A × (λB) ;
A × (B1 + B2 ) = A × B1 + A × B2 ; In × A = A × Ip = A ;
(B1 + B2 ) × C = B1 × C + B2 × C ; A × Op,q = On,q et Oq,n × A = Oq,p .
Attention ! En général, A × B
= B × A.
Théorème 18.3.— Produit par une matrice colonne—. Soit (n, p) ∈ (N∗ )2 .
Soit A = (aij )1≤i≤n ∈ Mn,p (K) et X = (xi )1≤i≤p ∈ Mp,1 (K) matrice colonne.
1≤j≤p
La matrice A comporte p colonnes. Interprétons chacune de ces colonnes comme une matrice
colonne de Mn,1 (K) notée Ck :
p
A×X = xk Ck .
k=0
Théorème 18.4.— Colonnes et lignes d’une matrice produit—. Soit (n, p, q) ∈ (N∗ )3 .
Soient A = (aij )1≤i≤n ∈ Mn,p (K) et B = (bij ) 1≤i≤p ∈ Mp,q (K).
1≤j≤p 1≤j≤q
440 CHAPITRE 18
Théorème 18.5.— Toute somme, toute combinaison linéaire ou tout produit de matrices carrées
d’ordre n est une matrice carrée d’ordre n.
Définition : Soit A ∈ Mn (K) une matrice carrée d’ordre n. On définit les puissances succes-
sives de A par A0 = In et la relation de récurrence
∀k ∈ N, Ak+1 = A × Ak .
p
p
(A + B)p = Ak × B p−k
k
k=0
p
Ap+1 − B p+1 = (A − B) × Ak × B p−k
k=0
2
2 Le système homogène associé à (S), AX = 0 n’admet que 0 comme solution.
2
3 Pour tout B, le système (S) admet une et une seule solution X = A−1 × B.
Remarque : L’inverse d’une matrice carrée peut ainsi se calculer par la méthode du pivot de
Gauss-Jordan.
Définition : Soit (n, p) ∈ (N∗ )2 . Soit f : Kp → Kn une application. On dit que f est une applica-
tion linéaire si
Kp → Kn
Proposition 18.14.— Soit (n, p) ∈ (N∗ )2 . Soit f : une
(x1 , x2 , . . . , xp ) → (y1 , y2 , . . . , yn )
application linéaire.
Pour tout i ∈ {1, . . . , n}, chaque yi s’exprime comme une combinaison linéaire des (xj )1≤j≤p .
Autrement dit,
n
∀ i ∈ {1, . . . , n}, ∃(aij )1≤j≤p ∈ K, tels que yi = aij xj
j=1
442 CHAPITRE 18
ϕk : Kq → M
⎛ q,1 (K)
⎞
x1
⎜ ⎟
(x1 , . . . , xk ) → ⎝ ... ⎠
xk
permet d’identifier n’importe quel élément de Kq avec une matrice colonne à q lignes.
Réciproquement, toute matrice colonne à q lignes s’interprète comme un élément de Kq .
f: Kp → Kn
Proposition 18.16.— Soit une application linéaire.
(x1 , x2 , . . . , xp ) → (y1 , y2 , . . . , yn )
n
Pour tout i ∈ {1, . . . , n}, notons (aij )1≤j≤p les éléments de K tels que yi = aij xj .
j=1
Posons A = (aij )1≤i≤n , c’est une matrice de Mn,p (K).
⎛ ⎞ 1≤j≤p ⎛ ⎞
y1 x1
⎜ ⎟ ⎜ ⎟
Soit Y ⎝ ... ⎠ ∈ Mn,1 (K) et X ⎝ ... ⎠ ∈ Mp,1 (K) les matrices colonnes correspondant res-
yn xp
pectivement aux éléments (y1 , y2 , . . . , yn ) de Kn et (x1 , x2 , . . . , xp ) de Kp d’après la proposition
précédente.
X → A × X = Y
L’image Y = AX est donc une combinaison linéaire des colonnes de A d’après théorème 18.3
Définition : Soient (n, p) ∈ (N∗ )2 et A ∈ Mn,p (K). On appelle noyau de A et on note Ker(A) ,
l’ensemble des éléments X ∈ Mp,1 (K) tels que AX = On,1 :
Définition : Soient (n, p) ∈ (N∗ )2 et A ∈ Mn,p (K). On appelle image de A et on note Im(A) ,
l’ensemble des éléments Y ∈ Mn,1 (K) pour lesquels il existe une matrice colonne X ∈ Mp,1 (K)
telle que AX = Y :
Le produit ligne-colonne
Pour effectuer ce calcul, il est utile de disposer ce calcul comme ⎛ ⎞
indiqué ci-contre. Notons C = A × B. Le coefficient ci,j de C b1,1 b1,j b1,q
⎜ .. ⎟
qui se trouve à la iième ligne et à la j ième colonne est la ⎜ . ⎟
⎜ . .. ⎟
somme des produits des coefficients de la iième ligne de A par ⎜ .. bk,j . ⎟
⎜ ⎟
ceux de la j ième colonne de B : ⎝ .. ⎠
.
p
bp,1 bp,j bp,q
ci,j = ai,k bk,j = ai,1 b1,j + · · · + ai,k bk,j + · · · + ai,p bp,j .
k=1
444 CHAPITRE 18
1 2 6
Exemple : illustrons la deuxième piste de la méthode 18.2. Posons A = 0 1 2 . On écrit :
0 0 1
1 0 0 0 2 6
A= + 0 0 2 = I3 + D,
0 1 0
0 0 1 0 0 0
0 2 6 0 0 4
où D = 0 0 2 . Un calcul rapide donne D = 0 0 0 , D3 = 0. La matrice D est donc
2
0 0 0 0 0 0
nilpotente d’ordre 3. On peut remarquer (et ceci est valable pour toute matrice nilpotente d’ordre
3) que Dk = 0 pour k ≥ 3. Comme I3 et D commutent (car I3 D = DI3 = D), on peut appliquer
la formule du binôme de Newton (en supposant n ≥ 2) :
n
p
p p−k k p p p p
Ap = I3 D = Dk = I3 + D= D2 .
k k 0 1 2
k=0 k=0
p(p − 1) 2 1 2p 2p(p + 2)
p
On en déduit A = I3 + pD + D = 0 1 2p . On peut inclure A0 = I3 et
2 0 0 1
A1 = A.
2 1 1 6 5 5
Exemple : Soit A = 1 2 1 . On calcule A = 5 6 5 . On remarque que A2 = 5A − 4I3 .
2
1 1 2 5 5 6
Nous allons déduire de cette relation polynomiale l’expression des puissances successives de A.
On part de A2 = α2 A + β2 I3 , puis on remarque par récurrence que :
∀p ∈ N, Ap = αp A + βp I3 .
Cette relation est évidemment vraie pour p = 0 en posant α0 = 0 et β0 = 1 et pour p = 1 en
posant α1 = 1 et β1 = 0. On en déduit alors Ap en exprimant αp et βp en utilisant des relations de
récurrence d’ordre 2. Ainsi, on peut écrire Ap+1 = Ap A = (αp A + βp I3 )A = αp A2 + βp A. Comme
Matrices inversibles
Soit A ∈ Mn (K) une matrice carrée. Pour vérifier l’inversibilité et calculer l’inverse de A, il existe
plusieurs méthodes :
le point de vue système d’équations linéaires ;
l’utilisation d’une relation polynomiale .
Chacune de ces méthodes permet de savoir si A est inversible ou pas et donne, le cas échéant, une
formule pour l’inverse. En pratique, on utilise couramment la première méthode.
Point de vue systèmes d’équations linéaires
D’après le théorème 18.10, A est inversible si et seulement si le système A × X = B admet une
et une seule solution A−1 × B.
3 2 −1
Exemple : appliquons cette méthode pour calculer l’inverse de la matrice A = 1 −1 1 .
2 −2 1
x1 y1
Posons X = x2 et Y = y2
x3 y3
1 Échelonnons le système (S) A×X =Y.
3 2 −1 x1 y1 3x1 +2x2 −x3 = y1
(S) ⇐⇒ 1 −1 1 x2 = y2 ⇐⇒ x1 −x2 +x3 = y2
2 −2 1 x3 y3 2x1 −2x2 +x3 = y3
x1 −x2 +x3 = y2 x1 −x2 +x3 = y2
⇐⇒ 3x1 +2x2 −x3 = y1 ⇐⇒ +5x2 −4x3 = y1 − 3y2
2x1 −2x2 +x3 = y3 −x3 = y3 − 2y2
446 CHAPITRE 18
x1 = 1/5 y1 +1/5 y3 x1 y1
−1
(S) ⇐⇒ x2 = 1/5 y1 +y2 −4/5 y3 ⇐⇒ x2 =A × y2
x3 = 2y2 −y3 x3 y3
1 1 0 1
−1 −1 −4
3 Il ne reste plus qu’à lire les coefficients de la matrice A :A = 1 5 .
5 0 10 −5
ap Ap + · · · + a1 A + a0 In = On (18.1)
Exemple : considérons la matrice A définie plus haut. Nous allons déterminer l’inverse de A en
exploitant la relation polynomiale A3 − 3A2 + A − 5I3 = O3 .
Calculons tout d’abord A, A2 , A3 :
3 2 −1 3 2 −1
1 −1 1 1 −1 1
2 −2 1 2 −2 1
3 2 −1 9 6 −2 29 16 −5
A= 1 −1 1 4 1 −1 11 9 −4
2 −2 1 6 4 −3 16 14 −5
polynomiale A − 3A + A − 5I3 = O3 ,
3 2
On vérifie ensuite que A satisfait effectivement
la relation
1 1 0 1
d’où l’on tire A−1 = 15 A2 − 3A + I3 = 1 5 −4 .
5 0 10 −5
448 CHAPITRE 18
7. À l’application
f :(x, y) → (3x + 5y, 7x + 8y) est associée la
3 5
matrice A =
7 8
⎛ ⎞
1 2
8. La multiplication de B = ⎝ 3 4 ⎠ par la matrice colonne
5 6⎛ ⎞ ⎛ ⎞
1 2
10
X= est égale à la matrice 10 ⎝ 3 ⎠ + 20 ⎝ 4 ⎠
20
5 6
9. Le noyau d’une matrice contient toujours la matrice colonne
nulle.
450 CHAPITRE 18
Exercice 18.10 : Soit A ∈ Mn (K) telle que A2 soit une combinaison linéaire de A et In .
f: R3 −→ ⎛
R3 ⎞
− 2x − 2y + 2z
→⎝
(x, y, z) − 3x + 7y − 7z ⎠
x + 5y − 5z
Indications
Ex. 18.1
On rappelle que le produit matriciel est associatif.
Ex. 18.7
On pourra commencer par calculer un certain nombre de puissances de B.
Ex. 18.8
On décomposera A en J + I2 puis on vérifiera que ces deux matrices commutent.
Ex. 18.9
On posera B = A − I3 et on calculera B 2 , B 3 puis on en déduira une formule de récurrence
que l’on démontrera pour B n , pour tout entier n. Puis penser à la formule du binôme.
452 CHAPITRE 18
Erreurs classiques
• En général A × B
= B × A, même lorsque les deux produits matriciels sont définis.
• A × B = 0
⇒ A = 0 ou B = 0.
On développe
⎛ ⎞
−16 −16 −24
A3 − 4A2 − 15I3 = ⎝ −8 −8 −32 ⎠ ,
−8 16 −8
et on remarque que cette dernière matrice n’est autre que −8A. On a ainsi :
A3 − 4A2 + 8A − 15I3 = O3
Soit encore
A3 − 4A2 + 8A = 15I3
Que l’on factorise en
A A2 − 4A + 8I3 = 15I3
454 CHAPITRE 18
Exercice
18.7
2 2 0 0 2 4 0
B = , B3 = , B4 = , Comme nous
0 2 4 0 0 4 croyons fortement à
l’indication, calculons
0 4 8 0 0 8
B5 = , B6 = , B7 = , les premières
8 0 0 8 16 0 puissances, peut-être
une idée viendra ?
Cela vient ! On tente
2n 0 0 2n
∀n ∈ N, B 2n = et B 2n+1 =
0 2n 2n+1 0
Pour l’initialisation, pas de
problèmen ! n+1
2n+2 2n+1 0 2 0 1 2 0
B =B B= n+1 = ,
2n+1 0 2 0 0 2n+1
2 0 0 1 0 2n+1
B 2n+3 = B 2n+2 B = n+1 = n+2
0 2 2 0 2 0
Exercice 18.8
1 + 4n −4n
Comme J 2 = O2 , An = . Avec un petit coup
4n −4n + 1 de binôme de Newton !
456 CHAPITRE 18
Espaces vectoriels
Espaces vectoriels
Définition : Soit E un ensemble non vide, muni de deux lois – l’une de composition interne notée
+ : E × E → E et l’autre de composition externe noté · : K × E → E. On dit que le triplet (E, +, ·)
est un espace vectoriel sur le corps K (on dit aussi un K-espace vectoriel), si les conditions
suivantes sont réalisées :
• (E, +) est un groupe commutatif :
(a) ∀(x, y) ∈ E 2 , x + y ∈ E,
(b) ∀(x, y, z) ∈ E 3 , (x + y) + z = x + (y + z),
(c) ∃ 0E ∈ E, appelé élément neutre de E tel que ∀ x ∈ E x + 0E = 0E + x = x,
(d) ∀ x ∈ E, ∃y ∈ E, x + y = y + x = 0E
(e) ∀(x, y) ∈ E 2 , x + y = y + x,
• ∀(λ, μ) ∈ K , ∀x ∈ E, λ · (μ · x) = (λ × μ) · x et (λ + μ) · x = λ · x + μ · x ;
2
• ∀λ ∈ K, ∀(x, y) ∈ E 2 , λ · (x + y) = λ · x + λ · y ;
• ∀x ∈ E, 1K · x = x.
Lorsque l’on a affaire à un K-espace vectoriel E, les éléments x de l’espace vectoriel E sont appelés
des vecteurs et les éléments λ du corps K sont appelés des scalaires.
On peut d’ores et déjà remarquer que vérifier qu’un ensemble (E, +, ·) est un K-espace vectoriel
est assez fastidieux.
Proposition 19.1.— Règles de calculs dans un espace vectoriel —. Soit E un K-espace vectoriel.
Pour tout vecteur x de E et tout scalaire λ de K, on a :
λ · x = 0E ⇐⇒ λ = 0K ou x = 0E ;
(−1K ) · x = −x.
Voici un petit aperçu d’espaces vectoriels assez généraux, qui nous serviront dans la suite :
Exemples : • si A est un ensemble non vide et (E, +, ·) est un K-espace vectoriel, l’ensemble
F (A, E) des fonctions f : A → E est un K-espace vectoriel (l’addition des fonctions est : f + g :
x → f (x) + g(x) et la multiplication des fonctions par les scalaires est : λ · f : x → λ · f (x)) ; en
particulier, voici d’autres espaces vectoriels :
lorsque A est l’ensemble fini {1, 2, · · · , n} et E = K, alors E est un K-espace vectoriel et
l’ensemble F (A, E) est en fait l’ensemble Kn des n-uplets d’éléments dans le corps K ;
lorsque A = N et E = R, alors E est un R-espace vectoriel et F (A, E) n’est autre que
l’ensemble des suites réelles ;
lorsque A est une partie de R et E = R, alors E est un R-espace vectoriel et F (A, E) est
l’ensemble de toutes les fonctions d’une variable réelle définies sur l’ensemble A.
• Soit (n, p) ∈ (N∗ )2 , l’ensemble de matrices Mn,p (K) est un K-espace vectoriel.
Sous-espaces vectoriels
Définition : Étant donné un K-espace vectoriel (E, +, ·) et F une partie de E, on dit que F est
un sous-espace vectoriel de E si les deux conditions suivantes sont satisfaites :
• l’ensemble F est non vide (ou de manière équivalente, le vecteur nul 0E appartient à F ) ;
• ∀(x, x ) ∈ F 2 , ∀λ ∈ K, λ · x + x ∈ F .
Lorsque ces deux conditions sont vérifiées pour l’ensemble F , alors l’ensemble (F, +, ·) est un K-
espace vectoriel. Ainsi, il est beaucoup plus facile de montrer qu’un ensemble F est un sous-espace
vectoriel d’un autre espace E plutôt que de montrer directement que l’ensemble (F, +, ·) vérifie
toutes les conditions énoncées au premier paragraphe.
Une telle combinaison linéaire de vecteurs est bien sûr un vecteur de l’espace E.
• Si A une partie de E, on appelle combinaison linéaire de vecteurs de A, toute combi-
naison linéaire d’une famille finie de vecteurs de A.
Définition : Soit E un K-espace vectoriel, A une partie de E. On appelle sous-espace vectoriel
engendré par A, et on note Vect (A) l’ensemble de toutes les combinaisons linéaires de vecteurs
de A. Vect (A) est le plus petit sous-espace vectoriel de E (au sens de l’inclusion) contenant A.
Remarques :
• lorsque A = ∅, l’ensemble Vect (∅) est le plus petit sous-espace de E pour l’inclusion, à savoir
Vect (∅) = {0E } ;
• lorsque A = {x0 } avec x0 un vecteur non nul de E, alors Vect (A) = Vect (x0 ) est l’ensemble
de tous les vecteurs colinéaires à x0 ; un tel sous-espace vectoriel s’appelle une droite vec-
torielle.
460 CHAPITRE 19
Sous-espaces supplémentaires
Définition : Étant donné deux sous-espaces vectoriels F et G d’un même K-espace vectoriel E, on
note F + G l’ensemble de tous les vecteurs de E somme d’un vecteur de F et d’un vecteur de G :
6 7 6 7
F + G = x + y ; x ∈ F, y ∈ G = v ∈ E | ∃(x, y) ∈ F × G, v = x + y .
• v =x+y
F ⊕ G = E ssi pour tout v ∈ E, il existe (x, y) ∈ E 2 , unique tel que • x∈F
• y∈G
∀(λ1 , . . . , λp ) ∈ Kp , λ1 · x1 + λ2 · x2 + · · · + λp · xp = 0E ⇒ λ1 = · · · = λp = 0
Proposition 19.6.— Sous-famille d’une famille libre —. Toute sous-famille d’une famille libre
est encore libre.
Remarques :
• La famille L = ∅ ne comportant aucun vecteur est toujours libre. Toute famille ne comportant
qu’un seul vecteur non nul est libre.
• Une famille contenant le vecteur nul ou bien deux fois le même vecteur est toujours liée.
462 CHAPITRE 19
Soit G une famille génératrice dans E. Alors, il existe une base B de E comportant un nombre
fini de vecteurs et telle que :
B⊂G
• dans un espace de dimension finie, toute famille libre peut être complétée en une base finie
• dans un espace de dimension finie, on peut extraire de toute famille génératrice une base finie.
Théorème 19.8.— Cardinaux des familles libres et des familles génératrices —. Soit E un
espace vectoriel de dimension finie. Soit L une famille libre et G une famille génératrice dans E.
Alors,
Card (L) ≤ Card (G)
Proposition 19.9.— Existence et cardinaux des bases —. Tous les espaces vectoriels de dimen-
sion finie admettent des bases, qui comportent toutes exactement le même nombre fini d’éléments.
la famille est une base ⇐⇒ la famille est libre ⇐⇒ la famille est génératrice
Définition : Soit p ∈ N∗ et F = (u1 , . . . , up ) une famille finie de vecteurs d’un K-espace vectoriel
E. On appelle rang de F , la dimension du sous-espace vectoriel engendré par F . On le note
rg(u1 , . . . , up ) :
rg(F ) = rg(u1 , . . . , up ) = dim Vect (u1 , . . . , up )
rg(F ) ≥ Card(G )
464 CHAPITRE 19
Soit G un sous-espace de E.
• F ∩ G = {0E }
F et G sont supplémentaires si et seulement si
• dim F + dim G = dim E
Proposition 19.15.— Soit E et F deux espaces vectoriels de dimension finie sur le même corps
K. Alors l’espace produit E × F est de dimension finie et dim (E × F ) = dim E + dim F .
Mise en œuvre : exercice 19.1, exercice 19.2, exercice 19.4, exercice 19.5
⎧
⎨ x1 + x3 = 0
Exemple : Soit (S) le système d’équations linéaires (S) x2 + x4 + 2x5 = 0 .
⎩
6 −x 1 + 3x 2 + x3 + x 4 − 4x5 = 0 7
Montrons que l’ensemble F = (x1 , x2 , x3 , x4 , x5 ) ∈ R5 | (x1 , x2 , x3 , x4 , x5 ) est solution de (S)
est un espace vectoriel.
Voici une rédaction adéquate :
On va montrer que l’ensemble F est un sous-espace vectoriel de l’espace R5 :
• Il est clair que le vecteur nul (0, 0, 0, 0, 0) vérifie le système des trois équations, donc appartient
à F .
• Soit x = (x1 , x2 , x3 , x4 , x5 ) et x = (x1 , x2 , x3 , x4 , x5 ) deux éléments de F , puis λ un scalaire
réel. Alors :
On vérifie que :
(λ · x1 + x1 ) + (λ · x3 + x3 ) = 0
(λ · x2 + x2 ) + (λ · x4 + x4 ) + 2(λ · x5 + x5 ) = 0
−(λ · x1 + x1 ) + 3(λ · x2 + x2 ) + (λ · x3 + x3 ) + (λ · x4 + x4 ) − 4(λ · x5 + x5 ) = 0
466 CHAPITRE 19
Attention à ne rien oublier et également à adapter les notations au problème considéré : il serait
malvenu de noter les vecteurs de l’espace F (R, R) par les lettres x ou x car il s’agit en fait de
fonctions. On prendra plutôt les lettres f ou g.
• On montre que les ensembles P et I sont deux sous-espaces de l’espace vectoriel de référence
F (R, R). Détaillons la rédaction pour P.
Soit x ∈ R. Comme la fonction f est paire, alors f (x) = f (−x) et comme la fonction f est également
impaire, alors f (x) = −f (−x), d’où f (x) = −f (x) et f (x) = 0. La fonction f est la fonction nulle.
En guise d’illustration, on sait que la fonction exponentielle se décompose donc d’une seule façon
en une fonction paire plus une fonction impaire. Voici cette décomposition : exp = ch + sh .
On sait déjà montrer que E est un sous-espace de R4 . Soit maintenant x = (x1 , x2 , x3 , x4 ) dans
R4 . On a successivement en utilisant les notations simplifiées des systèmes linéaires :
x1 − 2x2 + x4 = 0 1 −2 0 1 0
x∈E ⇐⇒ ⇐⇒
x1 − 4x2 − x3 + 3x4 = 0 1 −4 −1 3 0
1 −2 0 1 0
⇐⇒ (L2 ←− L2 − L1 )
0 −2 −1 2 0
x1 = −x3 + x4 1
⇐⇒ 1 ⇐⇒ x = −x3 + x4 , − x3 + x4 , x3 , x4 étape conseillée
x2 = − x3 + x4 2
2
1
⇐⇒ x = x3 · (−1, − , 1, 0) + x4 · (1, 1, 0, 1) ⇐⇒ x ∈ Vect (2, 1, −2, 0), (1, 1, 0, 1) .
2
La famille à deux vecteurs (2, 1, −2, 0), (1, 1, 0, 1) est génératrice dans E et il est clair qu’une
combinaison linéaire nulle λ·(2, 1, −2,
0)+μ·(1, 1, 0, 1) = (0, 0, 0, 0) impose directement : λ = μ = 0.
La famille (2, 1, −2, 0), (1, 1, 0, 1) est une base de E comportant deux vecteurs et dim E = 2.
468 CHAPITRE 19
Méthode 19.5.— Comment montrer qu’une famille de vecteurs est une base
de E
Une fois connue la dimension p d’un espace E, pour montrer qu’une famille L de vecteurs
de E est une base :
vous vérifiez que L comporte exactement p vecteurs ;
vous montrez (au choix) que L est libre ou génératrice.
470 CHAPITRE 19
Exercice 19.3* : Soit E, F et G trois espaces vectoriels sur le même corps K vérifiant : E + F =
E + G et E ∩ F = E ∩ G, puis F ⊂ G.
1. Montrer que F = G.
2. L’hypothèse F ⊂ G est-elle vraiment nécessaire ?
Exercice 19.4 : Soit A et B deux parties d’un K-espace vectoriel E. Montrer la formule :
Exercice 19.9 : On considère les trois vecteurs de R3 suivants : u(1, 0, 1), v(2, 1, 0) et w(0, −1, −2).
1. Forment-ils une famille libre ou liée ? Si la famille est liée, trouver une relation entre les vecteurs.
2. Quelle est alors la dimension de Vect (u, v, w) ?
Exercice 19.11 : 1. Montrer que la famille (1, cos, sin) est libre dans l’espace F (R, R).
2. La fonction x → x appartient-elle à Vect (1, cos, sin) ?
Exercice 19.14 : Dans R4 , on considère les sous-espaces vectoriels F = Vect (u(1, 0, 1, 0), v(0, 1, 0, 1))
et G = Vect (w(1, 1, 1, 1), t(2, 1, 2, 1)).
Montrer que F = G.
Indications
Ex. 19.2
Pour l’ensemble F4 , on développera la formule en fonction de cos x et sin x.
Ex. 19.3
On considèrera l’exemple où F , G et E sont trois droites vectorielles du plan R2 .
Ex. 19.6
1. On n’oubliera pas de montrer que les ensembles considérés sont des espaces vectoriels.
472 CHAPITRE 19
2 2
suite u suite v 1
0 0 0
−1 suite w = u + v
2. En prenant F = G l’espace des 6-uplets de R6 dont les trois premières composantes sont nulles,
alors dim F = dim G = 3, donc dim F + dim G = 6, mais la somme F + G ne vaut pas R6 (et n’est
pas directe). Remarquons que dans un espace E de dimension n, pour montrer que deux espaces
F et G sont supplémentaires, il suffit de montrer que F ∩ G ⊂ {0E } puis dim F + dim G = n.
3. En prenant E = R2 , puis A = {(1, 0), (0, 1)} et B = {(1, 1)}, l’ensemble A ∩ B est vide,
Vect (A) = R2 , Vect (B) = Vect (1, 1) = {(x, x); x ∈ R}, donc Vect (A) ∩ Vect (B) = Vect (1, 1) mais
Vect (A ∩ B) = Vect (∅) = {(0, 0)}.
5. Dans l’espace R2 par exemple, dans la famille à trois vecteurs F = (e1 , e2 , e3 ) avec e1 = (1, 0),
e2 = (0, 1) et e3 = (1, 1), aucun des vecteurs ei n’est colinéaire à aucun des autres vecteurs ej
(j
= i) et pourtant la famille F comportant strictement plus de vecteurs que dim (R2 ) est liée.
7. On a un contre-exemple en prenant E = Vect (1, 0), F = Vect (0, 1) et G = Vect (1, 1), ce qui
donne : (E + F ) ∩ G = R2 ∩ G = G, mais (E ∩ G) + (F ∩ G) = {0R2 }.
8. On peut par exemple avoir n fois le même vecteur nul.
Erreurs classiques
• Ne pas se lancer dans des calculs compliqués dans le premier point de la définition
d’un sous-espace vectoriel F de E. Celui-ci contiendra le vecteur nul 0E .
• Ne pas confondre E + F avec E ∪ F .
• Ne pas penser qu’une famille contenant des vecteurs deux à deux non colinéaires
est libre. Cela ne marche pas en général dès que la famille contient au moins trois
vecteurs.
• Ne pas croire qu’une famille à p vecteurs dans un espace vectoriel de dimension p
est une base. Il faut qu’elle soit libre (ou génératrice).
• Ne pas confondre dimensions et cardinaux.
(λ · x + x ) + (λ · y + y ) = λ · (x + y) + (x + y ) = 0.
474 CHAPITRE 19
En outre, h ∈ G, donc F + G = E.
Exercice 19.7
1. w(x, y, z) ∈ Vect (u, v)⎧⇔ ∃(a, b) ∈ R / w = au + bv.
⎨ a + b=x
On a ainsi le système a + 2b = y dont on cherche les équations de
⎩
a + 3b = z
compatibilité.
⎧ Ce système est équivalent au système échelonné
⎨ a + b=x
b=y−x .
⎩
0 = −x + 2y + z
En conclusion, w(x, y, z) ∈ Vect (u, v) ⇔ −x + 2y + z = 0.
2. On procède de même pour la question 2.
w(x, y, z, t) ∈ Vect (u, v) ⇔⎧∃(a, b) ∈ R / w = au + bv.
⎪ a
⎪ =x
⎨
b=y
On a ainsi le système dont on cherche les équations de
⎪ a + b=z
⎪
⎩
b= t
compatibilité.
⎧ Ce système est équivalent au système échelonné
⎪
⎪ a = x
⎨
b=y
.
⎪
⎪ 0 =x+y−z
⎩
0=y−t
⎧
⎪
⎨x + y − z = 0
En conclusion, w(x, y, z, t) ∈ Vect (u, v) ⇔ et .
⎪
⎩
y−t=0
Exercice 19.8
Comme P0 , P1 , P2 ∈ R2 [X], démontrer que Vect (P0 , P1 , P2 ) = R2 [X] re-
vient à montrer que (P0 , P1 , P2 ) est une famille génératrice de R2 [X]. Or
dim R2 [X] = 3, et Card(P0 , P1 , P2 ) = 3. La famille (P0 , P1 , P2 ) est génératrice
si et seulement si elle est libre. Nous allons donc choisir de démontrer qu’il
s’agit d’une famille libre de R2 [X].
On s’intéresse à l’équation
λ0 P0 + λ1 P1 + λ2 P2 = 0
Elle est successivement équivalente à
λ0 (X + 1) + λ1 (X 2 + X) + λ2 (2X 2 + 1) = 0
(λ0 + λ2 ) + (λ0 + λ1 )X + (λ1 + 2λ2 )X 2 = 0
⎧
⎨ λ0 + λ2 = 0
λ0 + λ1 =0
⎩
λ1 + 2λ2 = 0
476 CHAPITRE 19
Le nombre de pivots est égal à 2, et il n’y a aucune contrainte imposée par les
équation de compatibilité ainsi, il existe une infinité de solutions à l’équation
au + bv + cw = 0. On en déduit que la famille est liée.
On peut choisir c de façon arbitraire. Par exemple prenons, c = −1, alors
b = −1 et a = 2. Une relation entre les trois vecteurs est donc
2u − v − w = 0
L’ensemble G est un espace vectoriel et la famille (1, −2, −2) est une base BG
de G : dim G = 1.
Soit x dans F ∩ G. Comme le vecteur x appartient à l’espace F , on pose : x =
λ1 ·(1, 1, 0)+λ2 ·(−3, 0, 1), où λ1 et λ2 appartiennent à R. Comme x appartient
à G, on pose également : x = μ · (1, −2, −2), avec μ dans R. La résolution du
système conduit à λ1 = λ2 = μ = 0, donc x est le vecteur nul de E. La somme
F +G est directe. Par la formule de Grassmann, dim (F +G) = 3 = dim (R3 ) et
l’inclusion F + G ⊂ R3 se transforme en égalité. On a finalement : F ⊕ G = E.
Exercice 19.11
1. Soit α · 1 + β · cos +γ · sin = 0 une combinaison linéaire nulle entre les
vecteurs de la famille (1, cos, sin). Alors, pour tout x de R,
α + β · cos x + γ · sin x = 0.
∀x ∈ R, x = α + β · cos x + γ · sin x.
Ainsi :
n
Soit maintenant λk · Pk (X) = 0 une combinaison linéaire nulle entre les
k=0
vecteurs de cette famille. Le seul terme en X deg(Pn (X)) dans cette expression
est uniquement présent dans le polynôme λn · Pn (X) : nécessairement, λn =
0. Le seul terme en X deg(Pn−1 (X)) dans la somme restante est uniquement
dans le polynôme λn−1 · Pn−1 (X) : le scalaire λn−1 est nul. On procède ainsi
de suite jusqu’à λ0 = 0. La famille (P0 (X), · · · , Pn (X)) est libre et compte
(n + 1) = dim (Rn [X]) vecteurs : il s’agit d’une base.
478 CHAPITRE 19
donc :
n
X k0 · λk · X k−k0 (X − 1)n−k = 0.
k=k0
n
L’anneau R[X] est intègre, ce qui implique : λk · X k−k0 (X − 1)n−k = 0,
k=k0
et l’évaluation de cette égalité entre polynômes en 0 donne : λk0 · (−1)n−k0 =
0, ce qui est tout bonnement impossible. Résultat des courses : aucun des
scalaires λk n’est non nul. La famille X · (X − 1)n−k
k
est libre et de
0≤k≤n
cardinal dim (Rn [X]) : c’est une base.
Exercice 19.13
Comme les degrés des polynômes de la famille F sont échelonnés, on en
déduit que F est une base.
Notons (α, β, γ, δ) les coordonnées de P dans la base F . On a alors P =
αP0 + βP1 + γP2 + δP3 . Ce qui s’écrit successivement
a + bX + cX 2 + dX 3 = α + β + γ + δ + (β + γ + δ)X + (γ + δ)X 2 + δX 3
Par identification, on en déduit
⎧
⎪
⎪ α + β + γ + δ = a
⎨
β + γ + δ = b
⎪
⎪ γ + δ = c
⎩
δ = d
Dont on déduit ⎧
⎪
⎪ α = a − b
⎨
β = b − c
⎪
⎪ γ = c − d
⎩
δ = d
Les coordonnées de P dans la base F sont (a − b, b − c, c − d, d).
Exercice 19.14
F et G sont clairement des sous-espaces vectoriels de R4 puisqu’ils sont
engendrés par des vecteurs de R4 .
Commençons par regarder leur dimension. Comme u et v ne sont pas
colinéaires, dim F = 2. De même, comme w et t ne sont pas colinéaires,
dim G = 2.
Vect (w, t) ⊂ F
G⊂F
Comme G ⊂ F , on a dim G ≤ dim F avec égalité si et seulement si G = F .
Or on a montré que dim G = dim F . On en déduit
G=F
480 CHAPITRE 19
Généralités
Définition : Soit E et F deux espaces vectoriels sur le même corps K. Une application f : E → F
est dite linéaire si pour tous vecteurs x et x dans E et pour tout scalaire λ dans K, on a :
f (λ · x + x ) = λ · f (x) + f (x ).
Parmi toutes les applications linéaires possibles, un certain nombre d’entre elles se rencontrent plus
souvent que les autres :
Définition : Soit E est un espace vectoriel sur le corps K, puis f ∈ L(E) un endomorphisme. Soit
F et G deux sous-espaces vectoriels supplémentaires de E (c’est-à-dire : F ⊕ G = E).
484 CHAPITRE 20
Proposition 20.7.— Soit E et F deux espaces vectoriels de dimension finie sur le même corps K.
Alors l’espace L(E, F ) est un espace vectoriel de dimension finie et
Théorème 20.8.— Soit E et F deux espaces vectoriels sur le corps K. On suppose que E est de
dimension finie. On note B = (e1 , e2 , · · · , ep ) une base de E.
Alors, pour tous vecteurs y1 , · · · , yp de F , il existe une application linéaire f ∈ L(E, F ) unique
telle que :
∀i ∈ {1, · · · , p}, f (ei ) = yi .
Commentaires : ainsi, f est entièrement déterminée par la famille F = (f (e1 ), f (e2 ) · · · , f (ep ))
des images par f des vecteurs de la base B.
Proposition 20.9.— Une application linéaire définie sur E = E1 ⊕ E2 est entièrement déterminée
par ses restrictions à E1 et E2 .
Proposition 20.10.— Soit E et F deux K-espaces vectoriels, avec E de dimension finie, une base
B = (e1 , e2 , · · · , ep ) de E et f ∈ L(E, F ) une application linéaire. On note F = (f (e1 ), · · · , f (ep ))
l’image de la base B par f . Alors :
f est injective si et seulement si la famille F est libre ;
f est surjective si et seulement si la famille F est génératrice dans F ;
f est un isomorphisme si et seulement si la famille F est une base de F .
Définition : Soit E et F deux espaces vectoriels sur le corps K, avec E de dimension finie, puis
f : E → F une application linéaire. Alors, le sous-espace vectoriel Im f de F est un espace vectoriel
de dimension finie (même si F n’est pas de dimension finie) et on appelle le rang de l’application
linéaire f , la dimension de l’espace Im f . On le note Rg f = dim Im f .
Proposition 20.11.— Soit f ∈ L(E, F ) une application linéaire, avec E un espace de dimen-
sion finie. Alors, pour toute famille génératrice (ei )i∈I de E, la famille (f (ei ))i∈I est une famille
génératrice de l’espace Im f .
Rg (f ) = Rg (f ◦ ϕ) = Rg (ψ ◦ f ) = Rg (ψ ◦ f ◦ ϕ)
Équations linéaires
Définition : On appelle équation linéaire, une équation de la forme f (x) = y0 , où f : E → F
est une application linéaire entre deux K-espaces vectoriels, y0 est un vecteur de F et x ∈ E est
l’inconnue de l’équation.
Si p et n sont deux entiers naturels, on appelle système d’équations linéaires de n équations à
p inconnues x1 , · · · , xp , toute équation de la forme :
⎧
⎪
⎪ a1,1 · x1 + a1,2 · x2 + · · · + a1,p · xp = y1
⎪
⎨ a2,1 · x1 + a1,2 · x2 + · · · + a1,p · xp = y2
.. .. ..
⎪
⎪ . . .
⎪
⎩
an,1 · x1 + an,2 · x2 + · · · + an,p · xp = yn
Exemples : • Les droites du plan sont caractérisées par la donnée d’un système d’une équation
à deux inconnues de la forme a · x + b · y = c, où le vecteur (a, b) est non nul.
• Les plans de l’espace sont caractérisé par un système d’une seule équation à trois inconnues
de la forme a · x + b · y + c · z = d où le vecteur (a, b, c) est non nul. Les droites de l’espace R3
486 CHAPITRE 20
Exemple : considérons l’ensemble F des suites réelles (un )n∈N telles que ∀n ∈ N, un+2 =
un+1 + un et montrons que F est un plan vectoriel.
• On vérifie d’abord que F est un sous-espace vectoriel du R-espace RN des suites réelles (on ne
détaille pas cette étape).
• Il est par ailleurs clair qu’une suite (un )n∈N de l’ensemble F est uniquement déterminée par ses
deux premiers termes u0 et u1 (pour s’en convaincre, faire une récurrence faisant intervenir les
rangs n et (n + 1)).
• L’application f : (un )n∈N → (u0 , u1 ) est linéaire de F vers R2 et la remarque ci-dessus nous ap-
prend que c’est un isomorphisme, car pour tout (x, y) dans R2 , l’équation f (u) = (x, y) d’inconnue
u ∈ F a une seule solution. Les espaces F et R2 ont la même dimension : dim F = 2.
• On vérifie facilement que si λ est une racine réelle du polynôme P (X) = X 2 − X−1, alors
√ n
1+ 5
la suite géométrique (λ )n∈N est un élément de F . Les deux suites u =
n
et
2
√ n n∈N
1− 5
v= sont donc dans F .
2
n∈N
• Enfin, si α · u + β · v = 0 est une combinaison linéaire nulle entre les vecteurs de la famille (u, v),
alors : √ n √ n
1+ 5 1− 5
∀n ∈ N, α · +β· = 0.
2 2
En particulier, en prenant n = 0 et n = 1, on obtient α + β = 0 et α − β = 0, d’où il découle que
α = β = 0. Ainsi, la famille (u, v) est libre à deux vecteurs dans un espace de dimension 2 : c’est
une base.
• Résultat des courses : tout élément (wn )n∈N de F est de la forme :
√ n √ n
1+ 5 1− 5
∀n ∈ N, wn = α · +β· ,
2 2
Exemple : soit F et G deux sous-espaces d’un espace vectoriel E de dimension finie. Montrer
qu’il existe un endomorphisme u dans L(E) tel que Ker u = F et Im u = G si et seulement si :
dim F + dim G = dim E.
488 CHAPITRE 20
phisme u tel que Ker u = F et Im u = G. Pour se faire, on construit une base adaptée de E :
• on pose p = dim F et n = dim E, de sorte que dim G = n − p ;
• on prend (e1 , · · · , ep ) une base de F , complétée en une base (e1 , · · · , en ) de E ;
• on prend une base (εp+1 , · · · , εn ) de G ;
• on définit le seul endomorphisme u dans L(E) tel que :
Reste à voir pourquoi cette définition met fin à tous nos problèmes ...
p p
Soit x dans F . Alors, en posant x = λi · ei , on obtient : u(x) = λi · u(ei ) = 0, donc x ∈ Ker u.
i=1 i=1⎛ ⎞
n n n
En posant y = μi · εi dans G, alors : y = μi · u(ei ) = u ⎝ λi · ei ⎠ ∈ Im u. Ainsi,
i=p+1 i=p+1 i=p+1
F ⊂ Ker u et G ⊂ Im u. Finalement, on peut écrire :
Chacune des deux parenthèses précédentes renferme un entier positif ou nul, dont la somme est
nulle. Ainsi : dim Ker u = dim F et dim Im u = dim G. Chacune des deux inclusions démontrées
ci-dessus se tranforme en égalité : Ker u = F et Im u = G.
Exemple : en notant P l’espace des fonctions paires définies de R vers R, puis I l’espace des
fonctions impaires définies de R vers R, on peut résoudre l’équation fonctionnelle :
∀x ∈ R, f (x) + f (−x) = ex
490 CHAPITRE 20
f (e1 ) = 13e1 + 12e2 + 6e3 , f (e2 ) = −8e1 − 7e2 − 4e3 et f (e3 ) = −12e1 − 12e2 − 5e3 .
2.
a. Montrer que les ensembles F = {x ∈ R2 | f (x) = x} et G = F = {x ∈ R2 | f (x) = −x}
sont deux sous-espaces de R3 .
b. Déterminer une base de F et une base de G.
3. Montrer que F ⊕ G = R3 .
Exercice 20.3 : Soit E un K-espace vectoriel puis f un endomorphisme dans L(E) tel que :
1. On suppose que E est de dimension finie. Montrer qu’il existe un entier n tel que : f n = 0.
2. Cela marche-t-il encore lorsque E n’est plus de dimension finie ?
Exercice 20.5 : Soit f et g deux endomorphismes de L(Rn ) tels que f ◦ g = 0. Montrer que
Rg f + Rg g ≤ n.
Exercice 20.6 : Soit E un espace vectoriel, puis f et g deux endomorphismes dans L(E) tels que :
E = Ker f + Ker g = Im f + Im g.
1. On suppose que l’espace E est de dimension finie. Montrer que les deux sommes précédentes
sont directes.
2. On considère l’exemple : E = R[X], puis f : P → P (X) et g : P → P (0).
a. Montrer que les applications f et g sont deux endomorphismes de E.
492 CHAPITRE 20
Applications linéaires
Exercice 20.9 : Les applications suivantes sont-elles des applications linéaires ?
• f1 (x, y, z) = (z, x, λ) de R3 dans R3 avec λ une constante
• f2 (P (X)) = 1 + P (X) de R[X] dans R[X]
• f3 ((un )n∈N ) = (3n · u2n+1 )n∈N de F (N, R) dans lui-même
• f4 (x, y) = 2y − 5x de R2 dans R
• f5 (x, y) = (3x + y, 2x − y) de R2 dans lui-même
Exercice 20.11 : Soit E, F et G, trois espaces vectoriels sur le corps K. Soit f ∈ L(E, F ) et
g ∈ L(F, G). Établir l’équivalence : g ◦ f = 0 ⇐⇒ Im f ⊂ Ker g.
Exercice 20.13 : Soit E et F deux K-espaces vectoriels. Soit u ∈ L(E, F ) et v ∈ L(F, E) deux
applications linéaires telles que u ◦ v = IdF .
1. Montrer que v ◦ u est un projecteur.
Exercice 20.14* : Soit E un espace vectoriel sur le corps R, puis p et q deux projecteurs dans
L(E).
1. On suppose que p ◦ q = q ◦ p = 0. Montrer que l’endomorphisme p + q est encore un projecteur.
2. On suppose que l’endomorphisme p + q est un projecteur.
a. Montrer que p ◦ q = −q ◦ p.
b. En déduire que p ◦ q ◦ p = 0.
c. Montrer que p ◦ q = q ◦ p = 0.
3. On suppose que p + q est un projecteur.
a. Montrer que Im (p + q) = Im p + Im q.
b. Montrer que Ker (p + q) = Ker p ∩ Ker q.
Équations linéaires
Exercice 20.16 : Soit a et b dans C, avec a
= 1. On note E l’ensemble des suites (un )n∈N à valeurs
complexes telles que pour tout n ∈ N, on a : un+1 = a · un + b
1. Trouver une suite (vn )n∈N dans E.
2. On note F l’ensemble des suites de la forme (un − vn )n∈N , lorsque u décrit l’ensemble E.
Montrer que l’ensemble F est un espace vectoriel et en déterminer une base.
3. En déduire l’ensemble des suites (un )n∈N appartenant à E.
Indications
Ex. 20.7
Pour construire un bon endomorphisme h, on considèrera une base (ε1 , · · · , εp ) de Im f , puis
pour tout i entre 1 et p, un antécédent ei du vecteur εi par f , et on montrera que la famille
(e1 , · · · , ep , ε1 , · · · , εp ) est une base de E.
Ex. 20.8
1. Si H est un hyperplan de E, on déterminera un vecteur x de E tel que H ⊕ Vect (x) = E, puis
à l’aide de la famille libre (x), complétée en une base de E bien choisie, on construira une forme
linéaire ϕ ∈ L(E, K) telle que Ker ϕ = H.
2. On commencera par montrer que si x
= 0, alors Φ(x)
= (0, 0, · · · , 0). On pourra ensuite
supposer que la famille (ϕ1 , · · · , ϕp ) est liée pour montrer la réciproque par contraposée.
494 CHAPITRE 20
4. On peut trouver des sous-espaces de n’importe quelle dimension entre 0 et dim (E)2 , par exemple
2 qui n’est pas un carré parfait.
5. C’est vrai en dimension finie, pas forcément en dimension infinie. Par exemple, l’application
f : P (X) → X · P (X) est un endomorphisme dans L(R[X]). De plus, si P (X) est dans le noyau
Ker f , alors X ·P (X) = 0 d’où P (X) = 0 et l’application f est injective. Cependant, l’application f
n’est pas surjective car le polynôme constant égal à 1 n’admet pas d’antécédent par f : l’application
f n’est pas une bijection.
6. Si deux projecteurs p et q commutent, alors : (p ◦ q)2 = (p ◦ q) ◦ (p ◦ q) = p2 ◦ q 2 = p ◦ q et la
composée est alors un projecteur.
7. En prenant par exemple u = v = IdRn , alors Rg (u) + Rg (v) = 2n et Rg (u + v) = n.
10. Dire que Rg (f ) = dim (E) revient à dire d’après le théorème du rang que : dim (Ker f ) = 0, ce
qui est strictement équivalent au fait que f est injective.
11. L’application f : (x, y, z) → (z, 0, 0) est un contre-exemple.
Erreurs classiques
• Ne pas confondre les définitions d’un sous-espace et d’une application linéaire.
• Ne pas parler de dim f , en particulier dans le théorème du rang : la dimension d’une
application linéaire n’a pas de sens
• Ne pas oublier de faire appel à un calcul de dimension pour transformer une in-
clusion en égalité (plutôt que de se lancer dans l’inclusion réciproque) ou pour
transformer une injectivité en une bijectivité (plutôt que de s’attaquer à la surjec-
tivité d’une application linéaire).
• Ne pas perdre de vue les définitions premières des projections ou des symétries. Les
caractérisations p2 = p ou s2 = IdE donnent parfois des renseignements utiles.
L’ensemble G est un espace vectoriel et la famille (1, −2, −2) est une base BG
de G : dim G = 1.
Soit x dans F ∩ G. Comme le vecteur x appartient à l’espace F , on pose : x =
λ1 ·(1, 1, 0)+λ2 ·(−3, 0, 1), où λ1 et λ2 appartiennent à R. Comme x appartient
à G, on pose également : x = μ · (1, −2, −2), avec μ dans R. La résolution du
système conduit à λ1 = λ2 = μ = 0, donc x est le vecteur nul de E. La somme
F +G est directe. Par la formule de Grassmann, dim (F +G) = 3 = dim (R3 ) et
l’inclusion F + G ⊂ R3 se transforme en égalité. On a finalement : F ⊕ G = E.
2. En regroupant les deux bases BF et BG des deux supplémentaires F et
G, on forme une base de l’espace E. Ensuite, on pose : (1, 2, 0) = α(1, 1, 0) +
β(−3, 0, 1) + γ(1, −2, −2), avec α, β et γ dans R. La résolution conduit à
8 2 1
α = , β = et γ = .
3 3 3
8 2 2 8 2 1
En posant : xF = (1, 1, 0) + (−3, 0, 1) = , , et xG = (1, −2, −2),
3 3 3 3 3 3
alors xF appartient à F , xG appartient à G et x F + xG = (1, 2, 0). En conclu-
2 8 2 2
sion : f (1, 2, 0) = , , = (1, 4, 1).
3 3 3 3
Exercice 20.2
1. En prenant la famille (y1 = 13e1 + 12e2 + 6e3 , y2 = −8e1 − 7e2 − 4e3 , y3 =
−12e1 − 12e2 − 5e3 ), on sait qu’il existe une seule application linéaire f
construite sur la base (e1 , e2 , e3 ) par : f (ei ) = yi pour tout i entre 1 et 3.
2.
a. L’ensemble F est en fait le noyau de Ker (f − IdR3 ) et l’ensemble G est
égal à Ker (f + IdR3 ). En tant que noyaux, ce sont des sous-espaces vectoriels
de R3 .
b. On a besoin de connaı̂tre la formule pour f (x, y, z). Or,
f (x, y, z) = f (x · e1 + y · e2 + z · e3 )
= (13x − 8y − 12z, 12x − 7y − 12z, 6x − 4y − 5z).
496 CHAPITRE 20
f (λ · (x, y, z) + (x , y , z )) = f (λ · x + x , λ · y + y , λ · z + z ) =
λ · x + x + λ · z + z , λ · y + y − 2(λ · x + x ), λ · x + x + 3(λ · z + z )
Exercice 20.6
1. Le théorème du rang appliqué aux fonctions f et g associé à la formule de
Grassmann fournit après simplifications :
ce qui signifie que les espaces Ker f ∩ Ker g et Im f ∩ Im g sont réduits à {0}.
2.
a. C’est évident.
b. Les polynômes P dans le noyau Ker f sont exactement les polynômes
P tels que P = 0, c’est-à-dire les polynômes constants.
498 CHAPITRE 20
500 CHAPITRE 20
Exercice 20.10
1. Soit (x, y, z) (x , y , z ) dans R3 , puis λ dans R. Alors :
f (λ · (x, y, z) + (x , y , z )) = f (λ · x + x , λ · y + y , λ · z + z )
= λ · f (x, y, z) + f (x , y , z ).
⎧
⎨ 2y + z = 0
2. Soit (x, y, z) dans Ker f . Alors, x+z =0 , donc x = y = z = 0.
⎩
−x + y + z = 0
L’application f est injective. Avec les outils de
L’ensemble Im f = f (R3 ) est un sous-espace vectoriel de R3 qui contient la dimension finie, la
résolution de l’exercice
les vecteurs f (1, 0, 0) = (0, 1, −1), f (0, 1, 0) = (2, 0, 1) et f (0, 0, 1) = (1, 1, 1). s’arrêterait là.
L’ensemble Im f contient donc également les vecteurs 2 · f (1, 0, 0) + f (0, 1, 0) −
2 · f (0, 0, 1) = (0, 0, −3), donc le vecteur (0, 0, 1), puis le vecteur (0, 1, 0) et
enfin le vecteur (1, 0, 0).
Finalement, le sous-espace Im f contient {(1, 0, 0), (0, 1, 0), (0, 0, 1)} et il est fa-
cile de voir que l’espace engendré Vect (1, 0, 0), (0, 1, 0), (0, 0, 1) est l’espace
R3 tout entier : l’espace Im f est égal à R3 et l’application f est surjective.
Exercice 20.11
On suppose g ◦ f = 0. Soit x dans Im f . Il existe un vecteur α dans E tel que
x = f (α). Ainsi,
Exercice 20.12
1. On suppose f 2 . Soit x dans Im f . Il existe α un vecteur de E tel que :
x = f (α). Ainsi :
Exercice 20.13
1. On calcule (v ◦ u)2 :
(v ◦ u)2 = (v ◦ u) ◦ (v ◦ u) = v ◦ (u ◦ v) ◦ u = v ◦ IdF ◦ u = v ◦ u.
C’est démontré.
2. Soit x dans le noyau de (v ◦ u). Alors :
v ◦ u(x) = v(y) = x.
(p + q) ◦ (p + q) = p2 + p ◦ q + q ◦ p + q 2 = p + p ◦ q + q ◦ p + q.
502 CHAPITRE 20
p ◦ q + q ◦ p = 0.
p ◦ q ◦ p = −q ◦ p2 = −q ◦ p.
p2 ◦ q ◦ p = −p ◦ q ◦ p, donc p ◦ q ◦ p = −p ◦ q ◦ p et p ◦ q ◦ p = 0.
(p + q) est un projecteur ⇐⇒ p ◦ q = q ◦ p = 0.
Exercice 20.15
1. La suite nulle vérifie évidemment cette relation pour tout entier n. Soit
maintenant deux suites u = (un )n∈N et v = (vn )n∈N dans l’ensemble F , puis
λ un nombre complexe. Alors pour tout entier naturel n :
(λ · un+2 + vn+2 ) = λ · (a · un+1 + b · un ) + (a · vn+1 + b · vn )
= a · (λ · un+1 + vn+1 ) + b · (λ · un + vn ).
wn+1 = un+1 − λ = a · un + b − (a · λ + b) = a · wn .
Réciproquement, il est facile de voir que si w est une suite à valeurs complexes
telle que la suite w est géométrique de raison a, alors la suite u = w + v vérifie
un+1 = a · un + b.
En d’autres termes, l’ensemble F est l’espace vectoriel engendré par la suite
géométrique (an )n∈N : c’est une droite vectorielle.
3. En résumé, l’ensemble des suites (un )n∈N de l’ensemble E sont les suites
de la forme :
b b
∀n ∈ N, un = a · u0 −
n
+ .
1−a 1−a
504 CHAPITRE 20
Proposition 21.1.— Soit E un K-espace vectoriel de dimension n et E = (e1 , . . . , en ) une base de
E. L’application Φ : E → Mn,1 (K) qui à tout vecteur x de En associe sa matrice-colonne
x → ME (x)
représentative est un isomorphisme de K-espaces vectoriels.
Remarque : pour tout (k, ) ∈ [[1, n]]×[[1, p]], notons Ek,
la matrice de Mn,p (K) dont les coefficients
sont tous
nuls, sauf celui de la k ième ligne et de la ième colonne qui vaut 1. La famille de matrices
Ek,
1≤k≤n est une base de Mn,p (K) appelée base canonique de Mn,p (K).
1≤
≤p
Remarques :
• Ainsi une application linéaire entre espaces de dimensions finies est entièrement déterminée par
sa matrice représentative relative à des bases E et F .
• Comme deux espaces isomorphes ont même dimension, il s’ensuit que dim L(Ep , Fn ) = np.
Théorème 21.5.— Soit E, F , G des K-espaces vectoriels de dimensions finies rapportés aux bases
E, F , G. Étant donné a ∈ L(E, F ), b ∈ L(F, G) et x ∈ E, on a :
508 CHAPITRE 21
Théorème-Définition 21.11.— Rang d’une matrice —. Soit A ∈ Mn,p (K) une matrice à p
colonnes notées A1 , . . . , Ap . Notons (a1 , a2 , . . . , ap ) les vecteurs canoniquement associés aux co-
lonnes de A et a ∈ L(Kp , Kn ) l’application linéaire canoniquement associée à A. Alors Rg a =
Rg (a1 , a2 , . . . , ap ). On pose
Rg A = Rg a = Rg (a1 , a2 , . . . , ap )
Proposition 21.12.— Invariance du rang par multiplication par une matrice inversible —. Soit
A ∈ Mn,p (K), P ∈ GLp (K), Q ∈ GLn (K). Alors Rg (A) = Rg (Q−1 × A × P ).
Comme toute opération élémentaire sur les lignes (resp. colonnes) de A se traduit par la multipli-
cation de A à gauche (resp. à droite) par une matrice inversible, on en déduit :
Proposition 21.13.— Invariance du rang par opérations élémentaires —. Soit A ∈ Mn,p (K).
On ne change pas le rang d’une matrice lorsqu’on effectue une opération élémentaire :
• échanger deux lignes (resp. deux colonnes) de A ;
• remplacer une ligne (resp. colonne) de A par un multiple non nul de cette ligne (resp. colonne) ;
• ajouter à une ligne (resp. colonne) un multiple d’une autre ligne (resp. colonne).
Autrement dit, deux matrices équivalentes (par lignes ou par colonnes) ont même rang.
Remarque : inversement, pour interpréter une matrice A ∈ Mn,p (K) comme matrice représentative
d’une famille de vecteurs dans E, il peut être utile de retenir le schéma suivant :
a1 a2 ap Ainsi dans la première colonne, se trouvent
⎛ ⎞
a1,1 a1,2 . . . a1,p e1 rangées les coordonnées du vecteur a1
⎜ a2,1 a2,2 . . . a2,p ⎟ e2 dans la base E = (e1 , e2 , . . . , en ) ; dans
ME (a1 , . . . , ap ) = ⎜
⎝ ... .. .. ⎟
. ⎠
la deuxième colonne on trouve les coor-
.
an,1 an,2 . . . an,p en données de a2 dans la base E, etc.
Soit A = (a1 , . . . , an ) une famille de n vecteurs d’un espace vectoriel E de dimension n. Pour
montrer que A est une base de E, on peut utiliser sa matrice représentative dans une base de E.
Exemple : soit E un K-espace vectoriel de dimension 3 et B = (e1 , e2 , e3 ) une base de E. On pose
ε1 = e1 + e2 + e3 , ε2 = 2e1 − e2 − e3 et ε3 = −e1 + 2 · e2 − e3
Montrons que B = (ε1 , ε2 , ε3 ) est une base de E en utilisant les outils du calcul matriciel :
510 CHAPITRE 21
En pratique : vous devez savoir construire la matrice représentative d’une application linéaire
dans des bases E et F .
f (e1 ) f (e2 ) f (ep )
Inversement, il est très important de sa- ⎛ ⎞
voir interpréter une matrice A ∈ Mn,p (K) a1,1 a1,2 . . . a1,p f1
comme matrice représentative d’une telle ⎜ a 2,1 a 2,2 . . . a 2,p ⎟ f2
ME,F (f ) = ⎜
⎝ ... .
.. .
.. ⎠
⎟
application. Retenez le schéma ci-contre.
an,1 an,2 . . . an,p fn
Exemple : soit E = R2 [X] et f l’application définie par ∀P ∈ E, f (P ) = (2X + 1)P + (1 − X 2 )P .
On vérifie aisément que f est un endomorphisme de E. Pour déterminer la matrice représentative
de f dans la base canonique B = (P0 , P1 , P2 ) de R2 [X], on calcule les images de ces vecteurs
f (1) = 2X + 1 = 1 · P0 + 2 · P1 + 0 · P2
f (X) = X 2 + X + 1 = 1 · P0 + 1 · P1 + 1 · P2 .
f (X 2 ) = X 2 + 2X = 0 · P0 + 2 · P1 + 1 · P2
m col. p col.
⎛ ⎞ ⎫
1 0 ... ... ... ... ... 0
⎪
⎪
⎜ .. .. ⎟ ⎪
⎪
⎜0 1 . . ⎟ ⎪
⎬
⎜ ⎟
⎜ .. .. .. .. .. ⎟ m lignes
⎜. . . . . ⎟ ⎪
⎜ ⎟ ⎪
⎪
⎜ .. .. .. .. ⎟
. ⎪
⎪
⎜. . 1 . ⎟ ⎭
⎜ ⎟ ⎫
⎜. .. .. .. ⎟
MB (s) = ⎜
⎜.
. . −1 . . ⎟ ⎟
⎪
⎪
⎪
⎜. .. ⎟ ⎪
⎬
⎜ .. .. .. ..
⎜ . . . . ⎟ ⎟ p lignes
⎜. .. .. ⎟ ⎪
⎪
⎝ .. . . 0⎠ ⎪
⎪
⎭
0 . . . . . . . . . . . . . . . 0 −1
m col. p col.
Remarque : pour obtenir la matrice d’un projecteur ou d’une symétrie dans une base donnée
on écrira la matrice dans une base adaptée comme ci-dessus, puis on utilisera les formules de
changement de base.
512 CHAPITRE 21
Changements de bases
Soit Ep , Fn des K-espaces vectoriels de dimensions finies respectives p et n et a ∈ L(Ep , Fn ) une
application linéaire. À chaque choix de bases E et F des espaces de départ et d’arrivée, correspond
une matrice représentative A = ME,F (a). On a tout intérêt à choisir des bases E , F adaptées à la
géométrie pour avoir une matrice représentative A = ME ,F (a) la plus simple possible.
Utiliser les formules de changements de bases
Cette méthode inclut le cas particulier important où a ∈ L(E) est un endomorphisme.
Exemple : soit E un K-espace vectoriel rapporté à une base B = (e1 , e2 , e3 ). On considère
l’endomorphisme ⎞
⎛ a de E défini par sa matrice représentative dans la base ⎛B : A = M⎞ B (a) =
1 1 −1 0 1 0
⎝ −3 −3 3 ⎠. Déterminons une base B de E telle que MB (a) = A = ⎝ 0 0 0 ⎠.
−2 −2 2 0 0 0
514 CHAPITRE 21
Remarque : on peut aussi effectuer à chaque étape soit une opération sur les lignes soit sur les
colonnes, le rang sera préservé.
Matrices inversibles
Pour compléter les méthodes vues au Chapitre Calcul matriciel, la fiche méthode qui suit reprend
les différentes méthodes pour montrer l’inversibilité d’une matrice.
516 CHAPITRE 21
⎛ ⎞
−1 1 1
Exemple : Soit f l’endomorphisme de R3 canoniquement associé à la matrice A = ⎝ 3 −2 −4 ⎠.
−2 1 3
Déterminons le rang, l’image et le noyau de f .
1 Ker f . Soit (x, y, z) ∈ R3 . On a
⎧ ⎧ ⎧
⎨ −x +y +z = 0 ⎨ −1x +y +z = 0 ⎨ −1x +y +z = 0
(x, y, z) ∈ Ker f ⇐⇒ 3x −2y −4z = 0 ⇐⇒ +y −z = 0 ⇐⇒ 1y −z = 0
⎩ ⎩ ⎩
−2x +y +3z = 0 −y +z = 0 0=0
x = 2z
⇐⇒
y= z
Ainsi Ker f = {(2z, z, z) ; z ∈ R} = Vect (2, 1, 1). Comme u = (2, 1, 1) est non nul, il forme une
base de Ker f .
2 D’après la formule du rang, il s’ensuit que Rg f = 2.
3 On sait que Im f = Vect {(−1, 3, −2), (1, −2, 1), (1, −4, 3)}. En particulier,
v = (−1, 3, −2) et
= (1, −2, 1) forment une famille libre (car ces deux vecteurs sont visiblement non colinéaires) de
w
Im f . Il s’agit donc d’une base de Im (f ).
518 CHAPITRE 21
Exercice 21.3 : Soit A ∈ M4 (C) telle que (O4 désigne la matrice nulle carrée d’ordre 4),
A2
= O4 et A3 = O4
Soit φ l’endomorphisme de C4 associé canoniquement à A.
2 de x ∈ C tel que φ(x)
= 0.
1. Justifier l’existence 4
2. Montrer que φ (x), φ(x), x est
libre.
3. Soit un vecteur noté a tel que φ2 (x), φ(x), x, a soit une base de C4 . Déterminer la matrice
de φ dans cette base. En déduire le rang de A.
⎞ ⎛
8 −2 −2
1
Exercice 21.4 : Soit un endomorphisme f ∈ L(R3 ) associé canoniquement à A = ⎝ −2 5 −4 ⎠.
9
−2 −4 5
Montrer que f est un projecteur et donner ses éléments caractéristiques.
Exercice 21.5* : Soit P ∈ R2 [X] et f (P ) est le reste de la division euclidienne de AP par B, où
A = X 3 − X 2 − X + 2 et B = X 3 − 3X 2 + 2X.
1. Montrer que f définit un endomorphisme de R2 [X].
2. Déterminer la matrice M de f dans la base canonique de R2 [X].
3. Montrer qu’il existe un unique triplet de polynômes (P0 , P1 , P2 ) de R2 [X]3 tels que Pi (k) = 1
si i = k et Pi (k) = 0 si i
= k pour i et k entiers variant de 0 à 2.
4. Montrer que (P0 , P1 , P2 ) est une base de R2 [X] et déterminer les composantes de P dans cette
base en fonction de P (0), P (1) et P (2).
5. Déterminer la matrice de f dans cette base.
Changements de base
, e3 ), B = (e1 + ⎞
Exercice 21.6 : Soit B = (e1 , e2⎛ 2e2 + e3 , e1 + 2e2 + 2e3 , e2 + 2e3 ), φ un endomor-
5 −4 2
phisme de R3 tel que MB (φ) = ⎝ 14 −10 4 ⎠ . Écrire MB (φ).
16 −10 3
⎛ ⎞
1 1 −1
Exercice 21.7 : Soit A = ⎝ −1 3 −1 ⎠ et f ∈ L(R3 ) associé canoniquement à A.
−1 1 1
1. Déterminer une base de Ker (f − id) et de Ker (f − 2id).
2. En déduire une base de R3 dans laquelle la matrice B de f est diagonale.
3. Calculer B n puis An pour tout n ∈ N.
520 CHAPITRE 21
Exercice 21.14* : A et B sont deux matrices de Mn (C) telles que AB = 0 et A + B est inversible.
1. Donner un exemple de deux matrices de M2 (R) vérifiant ces hypothèses.
2. On pose φ et ψ les deux endomorphismes de Cn associés canoniquement respectivement à A et
à B. Comparer Im ψ et Ker φ. Montrer Rg A + Rg B ≤ n puis Rg A + Rg B = n.
Indications
Ex. 21.2
Pour cela, on utilise la base canonique (1, X, ..., X n ) et φ : Rn [X] → Rn [X], P → P (X + 1).
L’idée est de prouver que φ a pour matrice A dans la base canonique (1, X, ..., X n ). Puis d’inverser
φ.
Ex. 21.3
L’idée est d’utiliser le fait que le rang d’une matrice est indépendant de la base choisie pour la
représenter. On choisit une base où elle a beaucoup de zéros.
Ex. 21.7
L’idée principale est de remarquer que Ker (f − id) et Ker (f − 2id) sont supplémentaires dans
R3 . On détermine alors une base adaptée à cette supplémentarité.
Ex. 21.9
La matrice D est la matrice MB (φ) de l’ exercice 21.6. Pour la question 4, si on note D3 (R)
le sous-espace vectoriel des matrices diagonales de M3 (R), on pourra montrer que ψ de CA dans
D3 (R), qui à une matrice M de CA associe ψ(M ) = N = P −1 M P, est un isomorphisme.
Ex. 21.10
On montrera que si φ est l’endomorphisme associé canoniquement à M, en supposant M =
O3 ,
on partira d’un vecteur x tel que φ(x)
= 0 et on montrera qu’il existe une base de K3 de la forme
{x, φ(x), z}, où z est dans Ker φ. Bien entendu, on utilisera cette base...
Ex. 21.14
Pour la question 2, on remarque que φ o ψ = 0 ⇔ Im ψ ⊂ Ker φ. Puis on pense au théorème du
rang. Pour la question 3, on utilise la question 2) pour Rg A + Rg B ≤ n et on utilise le fait que
A + B est inversible pour Rg A + Rg B ≥ n.
2. Dans tout sous espace vectoriel de Mn,p (K), il y a par exemple On,p et cette matrice n’est
jamais dans GLn (K).
3. Attention, l’espace de départ et d’arrivée ont nécessairement la même dimension et la matrice
est carrée inversible.
4. Le sous espace vectoriel des matrices antisymétriques a pour dimension n(n + 1)/2. On laisse
la démonstration au lecteur.
5. Les opérations élémentaires sur les colonnes rappelées dans le résumé de cours sont toutes
autorisées pour calculer le rang d’une matrice.
6. On sait que le rang d’un système et celui de sa matrice augmentée est le même. À partir de
là, on peut faire toutes les opérations élémentaires sur les lignes sans transformer le rang. Cela
correspond de plus à multiplier à gauche la matrice par des opérations élémentaires.
8. En général, une telle opération diminue le rang de la matrice.
9. L’idée est de repartir de la formule qui donne la matrice dans les nouvelles bases en utilisant les
matrices de passage. L’une des deux matrices de passage est l’identité. Seule la matrice de passage
de gauche n’est pas l’identité. Cela correspond bien à une opération élémentaire sur les lignes.
10. On part de idR3 (e1 ) = e1 , idR3 (e2 ) = e2 et idR3 (e3 ) = e3 .
Erreurs classiques
• Penser que dim Mn,p (K) = n + p alors qu’en fait dim Mn,p (K) = np.
• L’ensemble des matrices est un espace vectoriel dont la dimension n’est pas dim E
ou dim F mais leur produit.
• L’ensemble des matrices inversibles ne contient pas la matrice nulle. Ce ne peut
pas être un espace vectoriel.
• Retenir que pour trouver le rang d’une matrice, toutes les opérations élémentaires
sur les lignes et colonnes sont autorisées mais que par contre pour résoudre un
système, seules les opérations élémentaires sur les lignes sont autorisées.
522 CHAPITRE 21
0 0 0 δ
Il existe P ∈ GL4 (C) tel que B = P −1 AP, B 3 = P −1 A3 P = O4 . Comme
⎛ ⎞
0 0 0 γ + βδ + αδ 2
⎜ 0 0 0 δγ + βδ 2 ⎟
B3 = ⎜ ⎝ 0 0 0
⎟,
⎠
γδ 2
0 0 0 δ3
0 0 0 0
et comme il n’y a que deux lignes non proportionnelles, le rang de B et donc
celui de A est 2.
Exercice 21.4
On sait que f est un projecteur si et seulement si f o f = f. Matricielle-
ment, on montre donc que A2 = A ce que l’on fait sans problème.
Puis, Ker A est la direction de la projection. On résout le système AX = 0,
où X = (x, y, z)T . L’ensemble des solutions est la droite vectorielle de base
(1, 2, 2). Il reste à déterminer Im A, c’est-à-dire ici l’ensemble des vecteurs in-
variants par A. On résout le système AX = X. L’ensemble des solutions est
le plan vectoriel de base {(−2, 1, 0), (−2, 0, 1)}.
Exercice 21.6 ⎛ ⎞
1 1 0
La matrice de passage est PBB = ⎝ 2 2 1 ⎠ et par la méthode d’inversion
1 2 2
que vous voulez, on en déduit l’inverse et enfin le produit,
⎛ ⎞
−1 −2 2 −1 −1
= ⎝ 3 −2 1 ⎠ ⇒ PBB
PBB MB (φ)PBB =
−2 1 0
⎛ ⎞
−1 0 0
⎝ 0 1 0 ⎠.
0 0 −2
= −I,
On pouvait calculer φ(I) φ(J) = J et φ(K)
= −2K.
Exercice 21.7
1. Un vecteur (x, y, z) de R3 appartient à Ker (f − id) si et seulement s’il est
solution du système AX = X, où X = (x y z)T . L’ensemble des solutions de
ce système est la droite vectorielle de base {u1 (1, 1, 1)}. De même, un vecteur
524 CHAPITRE 21
Puis,
⎛ ⎞
1 −1 + 2n 1 − 2n
An = P B n P −1 = ⎝ 1 − 2n −1 + 2n+1 1 − 2n ⎠ .
1 − 2n −1 + 2n 1
Exercice 21.8
1. On détermine le noyau de f en résolvant le système AX = 0. On obtient
Ker f = Vect (1, 1, 0, 0). Par conséquent, d’après la formule du rang, f est de
rang 3, i.e. dim Im f = 3. Or Im f est engendrée par les vecteurs canoniquement
associés aux colonnes de A. D’où
Im f = Vect 1, 0, 1, 1); (−1, 0, −1, −1); (2, 1, 1, 1); (−2, −1, 0, 0)
= Vect 1, 0, 1, 1); (2, 1, 1, 1); (−2, −1, 0, 0)
Ainsi, la famille 1, 0, 1, 1); (2, 1, 1, 1); (−2, −1, 0, 0) est génératrice de Im f .
Comme elle compte 3 = dim Im f vecteurs, elle est génratrice minimale : c’est
donc une base Im f .
2. La matrice représentative de f 2 dans la base canonique est A2 Or
⎛ ⎞
1 −1 1 −1
⎜ 0 0 0 0 ⎟
A2 = ⎜ ⎝ 2 −2 2 −1 ⎠
⎟
2 −2 2 −1
Visiblement,
A2 est de rang 2
2 (trois colonnes sont colinéaires) et Im f2 =
Vect (1, 0, 2, 2); (1, 0, 1, 1) . Par la formule du rang, il s’ensuit que Ker f est
de dimension 2. Or, e1 + e2 et e1 − e3 sont deux vecteurs non colinéaires de
Ker f 2 . Ils forment donc une base de Ker f 2 .
Vérifions que la famille u1 = e1 +e2 ; u2 = e1 −e3 ; u3 = e1 ; u4 = e3 +e4 est une
base de R4 . Pour ce faire, il suffit de vérifier que cette famille de 4 vecteurs de
R4 est libre, ou bien de calculer le rang de la matrice représentative de cette
famille dans la base canonique. Adoptons ce dernier point de vue :
⎛ ⎞
théorème 21.2 1 1 1 0
⎜ 1 0 0 0 ⎟
M = MB (u1 , u2 , u3 , u4 ) = ⎜
⎝ 0 −1 0 1 ⎠
⎟
0 0 0 1
Ainsi (u1 , u2 , u3 , u4 ) est une base de R4 . En particulier, Ker f 2 = Vect (u1 , u2 )
et Ker (f − idE )2 = Vect (u3 , u4 ) sont supplémentaires.
3. Prenons 1 = e1 − e3 , 2 = f (1 ) = −e1 − e2 , 3 = e3 + e4 , 4 = e1 . Alors,
il résulte aisément de la question précédente que B = (1 ,2 ,3 ,4 ) est une
base de R4 . De plus
f (1 ) = 2
f (2 ) = 0
f (3 ) = 3
f (4 ) = e1 + e3 + e4 = 3 + 4
526 CHAPITRE 21
∀n ∈ N∗ , An = P × T n × P −1
M ∈ CA ⇔ AM = M A ⇔ P −1 AM P = P −1 M AP
On a posé
⇔ P −1 AP P −1 M P = P −1 M P P −1 AP N = P −1 M P , soit
⇔ DP −1 M P = P −1 M P D ⇔ DN = N D M = P N P −1 .
⎛ ⎞
a b c
3. On pose N = ⎝ d e f ⎠ et on calcule DN et N D.
g h i
⎛ ⎞ ⎛ ⎞
−a −b −c −a b −2c
DN = N D ⇔ ⎝ d e f ⎠ = ⎝ −d e −2f ⎠
−2g −2h −2i −g h −2i
Dans la question 3,
L’égalité des coefficients deux à deux correspondants donne comme les matrices
sont carrées d’ordre 3,
b=c=d=f =g=h=0 une méthode
algébrique colle.
Donc N est une matrice diagonale. La réciproque est immédiate.
4. Soit D3 (R) le sous-espace vectoriel des matrices diagonales de M3 (R).
D’après ce qui précéde, on peut définir une application ψ de CA dans D3 (R),
qui à une matrice M de CA associe ψ(M ) = N = P −1 M P. Cette application
est bijective car toute matrice N de D3 (R) admet pour unique antécédent
dans CA la matrice M = P N P −1 . Si (M, M ) ∈ CA 2
et a ∈ R,
ψ(M + aM ) = P −1 (M + aM ) P = P −1 M P + aP −1 M P = ψ(M ) + aψ(M )
528 CHAPITRE 21
Si a
= b et c
= d, Rg A = 4. ⎛ ⎞
1 0
⎜ a 0 ⎟
Si a = b et c
= d alors Rg A = Rg ⎜ ⎟ = 2.
⎝ c d−c ⎠
ac a(d − c)
Si a
= b et c = d alors Rg A est 2 par le même raisonnement.
Si a = b et c = d alors Rg A = 1.
Exercice 21.14
1 0 0 0
1. On prend par exemple A = et B = . On vérifie que
0 0 0 1
AB = 0 et que A + B est inversible (car il vaut I2 ).
2. Comme AB = 0, cela se traduit par φ o ψ = 0. Soit u ∈ Im ψ, alors il existe
v ∈ Cn tel que u = ψ(v ). Donc : φ(u) = (φ o ψ)(v ) = 0. Le vecteur u est donc
dans Ker φ. Finalement, Im ψ ⊂ Ker φ.
L’inclusion précédente se traduit par : dim Im ψ ≤ dim Ker φ = n − dim Im φ.
Or, Rg A = dim Im φ et Rg B = dim Im ψ. On a alors : Rg A + Rg B ≤ n.
Il s’agit maintenant de montrer que Rg A + Rg B ≥ n.
530 CHAPITRE 21
Et plus si affinités…
ZUtiliser la formule des probabilités totales pour obtenir une relation
de récurrence entre les termes d’une suite de probabilités.
Définition : Un événement aléatoire est un événement qui peut se produire ou non, suivant le
résultat de l’expérience aléatoire. On le représente par l’ensemble des éventualités qui le réalisent.
Il s’agit donc d’une partie de Ω, A ∈ P(Ω). À la suite d’une expérience aléatoire, on dira que
l’événement A est réalisé si le résultat ω de cette expérience est élément de A.
Vocabulaire : Ω est l’événement certain, ∅ est l’événement impossible.
Liens avec les opérations ensemblistes
L’identification entre les événements aléatoires et les parties de Ω permet d’utiliser les opérations
élémentaires ensemblistes pour traduire certains événements, ainsi
• l’événement (A ou B), appelé disjonction de A et B, est modélisé par la réunion A ∪ B ;
• l’événement (A et B), appelé conjonction de A et B, est modélisé par l’intersection A ∩ B ;
• l’événement A, appelé contraire de A, est modélisé par le complémentaire de A Ω A.
Le fait que la réalisation de A entraı̂ne celle de B (A ⇒ B) se traduit simplement par A ⊂ B.
Événements incompatibles, système complet d’événements
Définition : Deux événements (A, B) ∈ P(Ω)2 sont dits incompatibles lorsqu’il est impossible
qu’ils soient réalisés simultanément, c’est-à-dire si A ∩ B = ∅.
Définition : Une famille finie (Ai )i∈I d’événements forme un système
A complet d’événements
(SCE) si les Ai sont deux à deux incompatibles et recouvrent Ω : i∈I Ai = Ω et pour tout couple
(i, j) ∈ I 2 d’éléments distincts Ai ∩ Aj = ∅.
(P1 ) P (Ω) = 1
(P2 ) si A et B sont incompatibles, alors P (A ∪ B) = P (A) + P (B)
On dit alors que Ω, P(Ω), P est un espace probabilisé fini, et pour tout événement A ∈ P(Ω),
on appelle probabilité de A le nombre P (A) ∈ [0, 1].
Le procédé qui à tout événement A de Ω associe sa probabilité P (A) définit une probabilité sur Ω
appelée probabilité uniforme.
Formule de Poincaré —.
P (A) = 1 − P (A)
P (A ∪ B) = P (A) + P (B) − P (A ∩ B)
P (A \ B) = P (A) − P (A ∩ B)
A ⊂ B ⇒ P (A) ≤ P (B)
B
n
n
P Ai = P (Ai )
i=1 i=1
Remarque : en particulier, une probabilité sur Ω = {w1 , . . . , ωn } est donc entièrement déterminée
par la donnée des probabilités des événements élémentaires. Plus précisément :
Conditionnement
Probabilité conditionnelle de A sachant B
Définition : Soit Ω, P(Ω), P un espace probabilisé et B un événement non négligeable (c’est-
à-dire tel que P (B) > 0). Pour tout événement A ∈ P(Ω), on définit la probabilité condition-
nelle de A sachant B par :
P (A ∩ B)
P (A|B) =
P (B)
534 CHAPITRE 22
Remarque : en particulier, cette probabilité conditionnelle PB vérifie toutes les propriétés des
probabilités déjà établies.
Corollaire 22.6.— Soit Ω, P(Ω), P un espace probabilisé. Pour tous événements A et B tels
que P (B) > 0,
P (A ∩ B) = P (B) × PB (A)
Corollaire 22.7.— Inversion des conditionnements —. Soit Ω, P(Ω), P un espace probabilisé.
Pour tous événements A et B tels que P (A), P (B) > 0,
P (A) × P (B | A)
P (A | B) =
P (B)
@
n
P Ai = P (A1 ) × P (A2 |A1 ) × · · · × P (An | A1 ∩ · · · ∩ An−1 )
i=1
n
n
P (B) = P (B ∩ Ai ) = P (Ai ) × P (B | Ai )
i=1 i=1
P (Aj ) × P (B | Aj )
P (Aj | B) = n
P (Ai ) × P (B | Ai )
i=1
Indépendance en probabilité
Indépendance de deux événements
Définition : Soit Ω, P(Ω), P un espace probabilisé. Deux événements A et B sont indépendants
pour la probabilité P lorsque
P (A ∩ B) = P (A) × P (B)
Proposition 22.12.— Soit Ω, P(Ω), P un espace probabilisé et (A1 , . . . , An ) ∈ P(Ω)n une
famille d’événements mutuellement indépendants. Toute sous-famille (Ai1 , . . . , Aik ) (k ≤ n)
est formée d’événements mutuellement indépendants.
Proposition 22.13.— Soit Ω, P(Ω), P un espace probabilisé et (A1 , . . . , An ) ∈ P(Ω)n une
famille d’événements mutuellement indépendants.
Soit (B1 , . . . , Bn ) ∈ P(Ω)n une famille d’événements telle que : ∀i ∈ [[1, n]], Bi = Ai ou Bi = Ai .
Alors les événements B1 , . . . , Bn sont mutuellement indépendants.
536 CHAPITRE 22
Exemple : les 28 tomes d’une encyclopédie sont rangés au hasard sur une étagère. On s’intéresse
à la probabilité qu’ils soient rangés dans le bon ordre.
Un résultat possible de cette expérience aléatoire est une liste de 28 nombres compris entre 1 et
Exemple : On effectue une suite de lancers d’une pièce (parfaitement équilibrée) à pile ou face.
On s’intéresse à la probabilité que face apparaisse pour la première fois au quatrième lancer.
On note Pk l’événement On a obtenu pile au k ième lancer et Fk l’événement On a obtenu face
au k ième lancer. L’événement A On a obtenu face pour la première fois au quatrième lancer
peut se traduire par
A = P1 ∩ P2 ∩ P3 ∩ F4 .
Les résultats obtenus aux différents lancers étant mutuellement indépendants, il s’ensuit que
1 1
Finalement, la pièce étant équilibrée, P (P1 ) = P (P2 ) = P (P3 ) = P (F4 ) = , et donc P (A) = .
2 16
Décryptage du sujet
Une fois construit le modèle, vous devez traduire les données et les questions de l’énoncé en hy-
pothèses ensemblistes.
Exemple : on prélève successivement n boules d’une urne composée de boules noires et blanches.
538 CHAPITRE 22
A = B1 ∪ B2 ∪ · · · ∪ Bn
où Bk est l’événement la k ième boule prélevée est de couleur blanche.
Exemple : une urne contient des boules noires et blanches en proportion donnée. On effectue N
tirages d’une boule, en notant sa couleur puis en la remettant dans l’urne après chaque tirage. On
note pour n ∈ [[1, N ]], Bn l’événement une boule blanche est prélevée au nième tirage. Comme
les tirages s’effectuent avec remise, la famille d’événements (Bn ) est mutuellement indépendante.
Plus généralement, les résulats obtenus lors d’épreuves indépendantes (lancers successifs à pile
ou face, tirages avec remise dans une urne de composition connue, etc.) forment une famille
d’événements mutuellement indépendants.
P (A ∩ B)
P (A | B) =
P (B)
1 On suppose que B est réalisé. En ce cas, l’univers des possibles est changé puisqu’il
se restreint à B. A ne sera donc réalisé qu’au travers de A ∩ B.
2 On calcule la probabilité de cet événement dans le nouveau modèle.
Exemple : on tire une carte au hasard d’un jeu de 32 cartes. On rappelle qu’un jeu à 32 cartes
comporte quatre séries formées de 7, 8, 9, 10, Valet, Dame, Roi et As, chacune d’une cou-
leur différente : Coeur, Carreau, Trêfle et Pique. L’ensemble des résultats possibles est muni de
la probabilité uniforme. Considérons les événements A la carte est une figure et B la carte est
de couleur rouge. Calculons P (A | B). On suppose donc que B est réalisé : désormais, l’univers
540 CHAPITRE 22
Remarque : lorsque cela est possible, la construction d’un arbre est particulièrement utile en ce
cas. Dans ce cas, la formule des probabilités composées dit que la probabilité d’un chemin est le
produit des probabilités des branches qui le réalisent.
Exemple : trois urnes contiennent des boules blanches et noires : U1 contient 2 blanches et 3
noires, U2 contient 4 blanches et 2 noires, U3 contient 6 blanches et 1 noire. On effectue trois
tirages successifs selon le protocole suivant.
• on tire une boule de U1 , on note sa couleur, on met cette boule dans l’urne U2 ,
• on tire une boule de U2 , on note sa couleur, on remet cette boule dans l’urne U3 ,
On calcule la probabilité pour que les trois boules tirées soient de la même couleur. Notons Bi
(resp. Ni ) l’événement la iième boule tirée est blanche (resp. noire). On cherche la probabilité
de (N1 ∩ N2 ∩ N3 ) ∪ (B1 ∩ B2 ∩ B3 ). On peut représenter les tirages successifs dans un arbre :
Remarque : là encore, la réalisation d’un arbre des possibles est particulièrement utile.
Mise en œuvre : exercice 22.13
Exemple : quatre urnes contiennent des boules blanches et noires. U1 contient 4 blanches et 1
noire, U2 contient 3 blanches et 2 noires, U3 contient 2 blanches et 3 noires, U4 contient 1 blanche
et 4 noires. On effectue un tirage selon le protocole suivant :
• On choisit une urne. On suppose que la probabilité de choisir l’urne Ui vaut 10i
.
• On pioche alors au hasard une boule.
On détermine la probabilité d’obtenir une boule blanche. 0.8 B
U1
B
Dans cette expérience, tout est conditionné par le choix de 0.1
0.6 B
l’urne. Notons pour i ∈ [[1, 4]], Ui l’événement le tirage se fait 0.2 U2
dans l’urne Ui . B
Ω
0.4 B
0.3 U3
Remarquons tout d’abord que (U1 , U2 , U3 , U4 ) forme une système
B
complet d’événements non négligeables. 0.4 0.2 B
U4
Notons enfin B l’événement la boule tirée est blanche. B
542 CHAPITRE 22
P (A)P (B | A)
P (A | B) =
P (B)
Sachant que B est réalisé, la probabilité que Aj en soit la cause est donnée par la
formule de Bayes, théorème 22.10.
P (Aj ) × P (B | Aj )
P (Aj | B) =
P (A1 )P (B | A1 ) + · · · + P (An )P (B | An )
Exemple : reprenons l’exemple précédent. On suppose que la boule tirée est blanche. Quelle est la
probabilité pour qu’elle provienne de l’urne U1 ?
Avec les notations précédentes, ceci revient à calculer la probabilité conditonnelle de U1 sachant
que la boule tirée est blanche, i.e PB (U1 ). Appliquons la formule de Bayes. Il vient
544 CHAPITRE 22
B
n
n
P Ai = (−1)k+1 P (Ai1 ∩ · · · ∩ Aik )
i=1 k=1 1≤i1 <···<ik ≤n
Probabilités classiques
Exercice 22.5 : On considère un jeu de 32 cartes (voir méthode 22.6 pour le détail des cartes
présentes dans un tel jeu) et on tire au hasard 5 cartes de ce jeu.
1. Quelle est la probabilité d’obtenir un carré (quatre cartes de valeur identique mais de couleur
différente) ?
2. Quelle est la probabilité d’obtenir au moins deux rois ?
Exercice 22.6 : Une urne contient 10 boules numérotées de 1 à 10. On tire trois fois de suite une
boule avec remise. Quelle est la probabilité d’obtenir trois nombres
1. dans un ordre strictement croissant ?
2. dans un ordre croissant au sens large ?
Exercice 22.7 : Une urne contient 15 boules : une noire, 5 blanches et 9 rouges.
1. On tire simultanément et au hasard trois boules de cette urne. Calculer la probabilité des
événements suivants :
a. A le tirage est tricolore
b. B parmi les boules tirées figurent exactement une noire et au moins une rouge
c. C les trois boules tirées sont de la même couleur
Indépendance et probabilité
Exercice 22.9 : Soit n ∈ N∗ un entier naturel non nul. On effectue n lancers indépendants d’une
pièce pour laquelle la probabilité d’obtenir pile est p, avec p ∈]0, 1[. On pose q = 1 − p.
1. Quelle est la probabilité d’obtenir au moins une fois pile ?
2. Quelle est la probabilité qu’au cours de ces n lancers face ne soit jamais suivi de pile.
décomposé en produit de facteurs premiers. On note φ(n) (et on appelle indicatrice d’Euler) le
nombre d’entiers compris entre 1 et n qui sont premiers avec n. On se propose de démontrer que
1 1
φ(n) = n 1 − × ···× 1 −
p1 pr
Soit Ω = [[1, n]], muni de la probabilité uniforme
1. Si d est un diviseur de n, on note Dd l’ensemble des multiples de d dans Ω. Calculer P (Dd ).
2. Montrer que Dp1 , Dp2 , . . ., Dpr sont mutuellement indépendants.
3. En déduire la formule pour φ(n).
D’après HEC
Probabilités conditionnelles
Exercice 22.11 : Une compagnie d’assurance automobile a classé ses assurés en trois classes d’âges :
moins de 25 ans, de 25 ans à 50 ans, plus de 50 ans. Le tableau ci-dessous fournit deux informations
la proportion d’assurés appartenant à chaque classe et la probabilité qu’un assuré, d’une classe
donnée déclare au moins un accident au cours de l’année.
Classe proportion probabilité
moins de 25 ans 0,25 0,12
de 25 à 50 ans 0,53 0,06
plus de 50 ans 0,22 0,09
1. Un assuré est tiré au hasard dans le fichier de la compagnie. Quelle est la probabilité qu’il ait
déclaré au moins un accident au cours de l’année ?
2. Quelle est la probabilité qu’un assuré ayant déclaré au moins un accident au cours de l’année
soit agé d’au plus 25 ans ?
3. Quelle est la probabilité pour qu’un assuré agé de 25 ans ou plus ait au moins un accident au
cours de l’année ?
4. Quelle est la probabilité qu’un assuré n’ayant déclaré aucun accident soit âgé de 25 à 50 ans ?
546 CHAPITRE 22
Exercice 22.13 : On dispose de deux dés A et B. Le dé A a quatre faces rouges et deux faces
blanches. Le dé B a deux faces rouges et quatre faces blanches. On lance une pièce de monnaie
telle que la probabilité d’obtenir pile soit de 1/3.
— si on obtient pile on décide de jouer uniquement avec le dé A
— si on obtient face on décide de jouer uniquement avec le dé B.
1. Calculer la probabilité d’obtenir rouge au premier coup.
2. On a obtenu rouge aux deux premiers coups. Calculer la probabilité d’obtenir rouge au troisième
coup.
3. On a obtenu rouge aux n premiers coups (n ∈ N∗ ). Calculer la probabilité pn d’avoir utilisé le
dé A.
Suites de probabilités
Exercice 22.14 : Au moment où chacun possède un tiers du marché de téléphonie mobile, trois
opérateurs A, B, C décident de mettre sur le marché un nouveau type de forfait annuel. À la fin
de l’année, l’évolution des parts de marché se fait de la façon suivante :
— les clients de la compagnie A se répartissent indifféremment entre A, B et C l’année suivante.
— les clients de la compagnie B restent toujours fidèles à cette compagnie.
— les clients de la compagnie C seront l’année suivante clients de A avec une probabilité 1/12,
de B avec une probabilité 7/12 et de C avec la probabilité 1/3.
On note pour n ∈ N, an , bn et cn les probabilités pour qu’à l’issue de la nième année, un consom-
mateur décide de s’abonner chez A, B ou C pour l’année suivante.
1. Déterminer une relation de récurrence entre an , bn , cn et an+1 , bn+1 , cn+1 .
2. En déduire l’expression de an , bn , cn en fonction de n et déterminer la limite de ces suites.
D’après HEC
Exercice 22.15 : Une particule se déplace à chaque seconde d’un sommet à l’autre du triangle
(ABC) selon le protocole suivant :
— Lorsqu’à un instant donné, elle se situe en A, elle se fixe à l’instant suivant en B avec la
probabilité 0, 75 et en C avec la probabilité 0, 25.
— Lorsqu’à un instant donné, elle se situe en B, elle se fixe à l’instant suivant en A avec la
probabilité 0, 75 et à C avec la probabilité 0, 25.
— Si à un instant donné, elle se trouve en C, elle ira systématiquement en B à l’instant suivant.
Exercice 22.16 : Modèle Galton-Watson On s’intéresse à la survie d’une espèce pour laquelle un
individu admet 3 descendants avec la probabilité 18 , 1 ou 2 descendants avec la probabilité 38 et
aucun descendant avec la probabilité 18 , indépendamment de ses congénères.
À l’instant initial, on suppose que la population est composée d’un seul individu. Par conséquent,
l’espèce s’éteindra au bout de la première génération avec une probabilité de x1 = 18 .
1. Déterminer la probabilité x2 pour que l’espèce ait disparu à l’issue de la 2ième génération.
2. On note pour tout entier n ∈ N∗ xn la probabilité qu’à l’issue de la nième génération l’espèce
1 1
ait totalement disparu. Montrer que la suite (xn )n∈N vérifie x1 = et ∀n ∈ N∗ , xn+1 = x3n +
8 8
3 2 3 1
x + xn + .
8 n 8 8 √
3. Étudier la suite (xn ) et montrer qu’elle converge vers −2 + 5. Interpréter ce résultat.
Indications
Ex. 22.9
1. À l’aide, des événements Pk (resp. Fk ) on a obtenu pile (resp. face) au k ième lancer pour
k ∈ [[1, n]], décrivez l’événement au cours des n lancers, pile est apparu au moins une fois ainsi
que son contraire.
2. Vous pourrez décrire l’événement au cours des n lancers, face n’est jamais suivi de pile en
discutant suivant le rang d’apparition du premier face à l’aide des Pk et Fk .
Ex. 22.10
1. Comme Ω est muni de la probabilité uniforme, il suffit de dénombrer Dd .
2. il s’agit de montrer que la probabilité qu’un nombre compris entre 1 et n soit multiple commun
de pi1 , pi2 , . . . , pis est égal au produit des probabilités qu’il soit multiple de pi1 , pi2 , . . ., pis .
3. On pourra s’intéresser à la probabilité qu’un entier k pris au hasard entre 1 et n soit premier
avec n.
Ex. 22.14
1. On pourra appliquer la méthode 22.10
2. On cherchera une relation de récurrence linéaire d’ordre 2 pour (an ) et (cn ).
Ex. 22.16
3. Il s’agit d’une suite récurrente un+1 = f (un ).
548 CHAPITRE 22
sont égaux.
Alors P (A) = P (B) = P (C) = 1/6 et P (A ∩ B) = P (A ∩ C) = P (B ∩ C) = P ({(6, 6)}) = 1/36,
de sorte que P (A ∩ B) = P (A)P (B), P (A ∩ C) = P (A)P (C) et P (B ∩ C) = P (B)P (C). Pourtant
P (A ∩ B ∩ C) = P ({(6, 6)}) = 1/36, tandis que P (A) × P (B) × P (C) = 6−3 .
6. Ne confondez pas P (A | B) et P (A ∩ B).
7. Pour définir une probabilité sur Ω = {x1 , x2 , . . . , xn }, il suffit de donner les probabilités des
événements élémentaires pi = P (X = xi ), de sorte que les pi sont positifs et de somme 1. Par
exemple, on définit une probabilité sur Ω = {1, 2, 3} en posant p1 = 61 , p2 = 12 , p3 = 13 .
8. On a en effet (A, A) est un SCE non négligeables et la formule des probabilités totales s’applique.
9. Ce n’est autre qu’une refomulation de la Formule de Bayes.
10. D’après le théorème 22.2, on a plutôt P (A ∩ B) = P (A \ B) = P (A) − P (A ∩ B).
Erreurs classiques
• Ne pas confondre indépendance mutuelle et indépendance deux à deux . Voir les
exemples donnés dans le Vrai/Faux (4 et 5).
• Ne pas confondre indépendance et incompatibilité : si A et B sont deux événements
incompatibles et non négligeables, alors ils ne peuvent pas être indépendants.
• Ne pas confondre P (A | B) et P (A ∩ B).
B
n+1
n+1
P Ai = (−1)k+1 P (Ai1 ∩ · · · ∩ Aik ) .
i=1 k=1 1≤i1 <···<ik ≤n+1
B
n
Notons B = Ai , et appliquons le théorème 22.2. Il vient :
i=1
B
n+1
P Ai = P B ∪ An+1 = P (An+1 ) + P (B) − P (B ∩ An+1 ). (22.1)
i=1
550 CHAPITRE 22
n 1 ≤ i1 < · · · < ik ≤ n+1
P B = (−1)k+1 P (Ai1 ∩ · · · ∩ Aik ) ,
et ik < n + 1 revient à
k=1 1≤i1 <···<ik ≤n dire que
n
1 ≤ i1 < · · · < i k ≤ n
= (−1)k+1 P (Ai1 ∩ · · · ∩ Aik ) ,
k=1 1≤i1 <···<ik ≤n+1
ik <n+1 Le terme
n+1 correspondant à
= (−1)k+1 P (Ai1 ∩ · · · ∩ Aik ) , k = n + 1 est nul.
k=1 1≤i1 <···<ik ≤n+1
ik <n+1
n
P B ∩ An+1 ) = (−1)k+1 P (Ai1 ∩ · · · ∩ Aik ∩ An+1 )
k=1 1≤i1 <···<ik ≤n
n
= (−1)k+1 P Ai1 ∩ · · · ∩ Aik ∩ Aik+1
k=1 1≤i1 <···<ik+1 ≤n+1
ik+1 =n+1
n+1
= (−1)k P (Ai1 ∩ · · · ∩ Aik )
k=2 1≤i1 <···<ik ≤n+1
ik =n+1
n+1
− (−1)k P (Ai1 ∩ · · · ∩ Aik )
k=2 1≤i1 <···<ik ≤n+1
ik =n+1
n
n+1
= P (An+1 ) + P (Ak ) + (−1)k+1 P (Ai1 ∩ · · · ∩ Aik )
k=1 k=2 1≤i1 <···<ik ≤n+1
ik <n+1
n+1
+ (−1)k+1 P (Ai1 ∩ · · · ∩ Aik )
k=2 1≤i1 <···<ik ≤n+1
ik =n+1
n+1
n+1
= P (Ak ) + (−1)k+1 P (Ai1 ∩ · · · ∩ Aik )
k=1 k=2 1≤i1 <···<ik ≤n+1
n+1
= (−1)k+1 P (Ai1 ∩ · · · ∩ Aik ) .
k=1 1≤i1 <···<ik ≤n+1
552 CHAPITRE 22
Exercice 22.8
Pour bien U = {b1 , b2 , . . . , bn }
démarrer, on 1. En relevant le numéro des boules prélevées, un résultat possible apparaı̂t
commence par cerner
le type d’exercice à
comme une partie {n1 , n2 , . . . , np } à p éléments de l’intervalle d’entiers [[1, n]].
l’aide de la méthode Par conséquent Ω est l’ensemble des p-combinaisons d’éléments de [[1, n]].
22.1 Comme le tirage se fait de façon aléatoire, Ω est muni de la probabilité uni-
forme : Card (Ω) = np .
a. Soit k ∈ [[p, n]]. Dénombrons les poignées de p boules dont le plus
grand numéro est k.
• choix de la boule portant le numéro k 1 possibilité.
k−1
• choix de p − 1 autres de numéro inférieur à k − 1 p−1 possibilités.
k−1
k−1 Card (Ak )
= n .
p−1
Finalement, Card (Ak ) = p−1 , d’où l’on tire P (Ak ) =
Card (Ω) p
b. On observe que pour toute poignée de p boules prélevée dans U, le plus
méthode 22.3 grand numéro est soit p soit p + 1, ... soit n. Autrement dit, Ap , Ap+1 , . . . , An
est un système complet d’événements. Par additivité de la probabilité,
les Ak sont
2 à 2
disjoints et Ak = Ω 1 = P (Ω) = P (Ap ∪ Ap+1 ∪ · · · ∪ An ) = P (Ap ) + P (Ap+1 ) + · · · + P (An )
554 CHAPITRE 22
Remarque : parmi les p boules prélévées le maximum apparaı̂t de façon
équiprobable à la 1ière , la 2ième ou la pième place.
Exercice 22.9
Il s’agit d’une succession d’épreuves aléatoires. Les résultats de chaque épreuve méthode 22.1
forment une SCE. On note Pk (resp. Fk ) l’événement on a obtenu pile (resp.
face) au k ième lancer pour k ∈ [[1, n]].
1. Soit E l’événement au cours des n lancers, pile est apparu au moins une
fois. On a
E = P1 ∪ P2 ∪ · · · ∪ Pn et E = F1 ∩ F2 ∩ · · · ∩ Fn
Comme les lancers sont mutuellement indépendants, on a E = P (F1 ) × · · · ×
P (Fn ) = q n , par suite P (E) = 1 − q n . Probabilité de
2. Soit A l’événement au cours des n lancers, face n’est jamais suivi de l’événement contraire
pile. Nous allons discuter suivant le rang d’apparition du premier face. Soit
k ∈ [[1, n]].
n+1
P (A) = P (Ak )
k=1
Ceci étant vrai pour toute sous-famille de p1 , p2 , . . . , pr , ceci prouve que les
Dpi sont mutuellement indépendants.
3. Soit A = {k ∈ Ω | k ∧ n = 1}. Par définition, Card (A) = φ(n). Nous
avons donc d’une part
φ(n)
P (A) = .
n
D’autre part, un entier k est premier avec n si et seulement si k et n n’ont pas
de diviseurs premiers communs, c’est-à-dire si et seulement si k n’est divisible
556 CHAPITRE 22
558 CHAPITRE 22
2 2
1 2 2 1 6 2
P (R1 ∩ R2 ) = + = =
3 3 3 3 27 9
3 3
1 2 2 1 10
P (R1 ∩ R2 ∩ R3 ) = + =
3 3 3 3 81
P (R1 ∩ R2 ∩ R3 ) 5
Finalement P (R1 | R1 R2 ) = = ≈ 0, 5555.
P (R1 ∩ R2 ) 9
3. Soit n ∈ N∗ . On calcule P (A | R1 ∩ · · · ∩ Rn ) à l’aide la Formule de Bayes.
Tout d’abord, d’après la formule des probabilités totales pour le SCE non
négligeables (A, B), on a : Sous la condition
que A ou B soit
P (R1 ∩ · · · ∩ Rn ) = P (A)P (R1 ∩ · · · ∩ Rn | A) + P (B)P (R1 ∩ · · · ∩ Rn | B) réalisé, les événements
n n R1 , R2 , . . . , Rn sont
1 2 2 1 2n 2 2n + 2
= + = n+1 + n+1 = n+1 mutuellement
3 3 3 3 3 3 3 indépendants
Finalement
P (R1 ∩ · · · ∩ Rn | A)P (A)
P (A | R1 ∩ · · · ∩ Rn ) =
P (A)P (R1 ∩ · · · ∩ Rn | A) + P (B)P (R1 ∩ · · · ∩ Rn | B)
2n
= n
2 +2
Exercice 22.14
L’expérience aléatoire consiste ici en une succession d’épreuves aléatoires qui
se répète chaque année. La méthode 22.1 préconise en ce cas d’utiliser le SCE
correspondant aux résultats possibles pour la nième épreuve.
On note pour n ∈ N, An , Bn et Cn les événements à l’issue de la nième
année, le consommateur décide d’être client de A, B ou C . méthode 22.10
1. Soit n ∈ N. (An , Bn , Cn ) forme un système complet d’événements. La
Formule des Probabilités totales s’écrit On vérifiera a
posteriori que ces
P (An+1 ) = P (An )P (An+1 |An ) + P (Bn )P (An+1 |Bn ) + P (Cn )P (An+1 |Cn ) événements sont non
P (Bn+1 ) = P (A )P (B
n n+1|A ) + P (B )P (B
n n |B ) + P (C )P (B
n+1 n n |C ) négligeables
n+1 n
P (Cn+1 ) = P (An )P (Cn+1 |An ) + P (Bn )P (Cn+1 |Bn ) + P (Cn )P (Cn+1 |Cn )
ce travail de
Les hypothèses sur la loi d’évolution du marché, se traduisent par traduction des
hypothèses est
P (An+1 |An ) = 31 P (Bn+1 |An ) = 13 P (Cn+1 |An ) = 13 essentiel.
P (An+1 |Bn ) = 0 P (Bn+1 |Bn ) = 1 P (Cn+1 |Bn ) = 0
P (An+1 |Cn ) = 12
1
P (Bn+1 |Cn ) = 12
7
P (Cn+1 |Cn ) = 13
2.
• Commençons par établir une relation de récurrence linéaire d’ordre 2 pour
les suites (an ) et (cn ). Soit n ∈ N. En exploitant les relations entre an+2 , cn+2 ,
an+1 , cn+1 , an et cn on obtient :
1 1 1 1 1 1
an+2 = an+1 + cn+1 = an+1 + an + (an+1 − an )
3 12 3 12 3 3
2 1
an+2 = an+1 − an et de la même manière
3 12
2 1
cn+2 = cn+1 − cn
3 12
Les suites (an ) et (cn ) sont des suites récurrentes linéaires d’ordre 2.
• Pour déterminer l’expression de an et de cn en fonction de n, on considère
l’équation caractéristique r2 − 23 r + 12 = 0. Elle admet pour racines simples 12
et 16 . Par conséquent, il existe des constantes réelles α, β, γ, δ telles que
n n n n
1 1 1 1
∀n ∈ N, an = α +β , cn = γ +δ
2 6 2 6
1 5 2
Les données initiales a0 = b0 = c0 = , puis a1 = , c1 = permettent de
3 36 9
déterminer les constantes α, β, γ, δ. Après résolution, on obtient pour n ∈ N
n n n n
1 1 1 1 1 1 1 1
an = + et cn = −
4 2 12 6 2 2 6 6
560 CHAPITRE 22
P (An+1 ) = P (An )P (An+1 |An ) + P (Bn )P (An+1 |Bn ) + P (Cn )P (An+1 |Cn )
P (Bn+1 ) = P (An )P (Bn+1 |An ) + P (Bn )P (Bn+1 |Bn ) + P (Cn )P (Bn+1 |Cn )
P (Cn+1 ) = P (An )P (Cn+1 |An ) + P (Bn )P (Cn+1 |Bn ) + P (Cn )P (Cn+1 |Cn )
P (An+1 |An ) = 0
P (Bn+1 |An ) = 34 P (Cn+1 |An ) = 14
P (An+1 |Bn ) = 34
P (Bn+1 |Bn ) = 0 P (Cn+1 |Bn ) = 14
P (An+1 |Cn ) = 0
P (Bn+1 |Cn ) = 1 P (Cn+1 |Cn ) = 0
⎧
⎨ an+1 = 0 · an + 34 bn + 0 · cn
On en déduit les relations de récurrence bn+1 = 34 an + 0 · bn + 1 · cn .
⎩
cn+1 = 14 an + 14 bn + 0 · cn
⎛ ⎞ ⎛ ⎞
an 0 34 0
2. Pour n ∈ N, posons Xn = ⎝ bn ⎠, M = ⎝ 34 0 1 ⎠, de sorte que les
1 1
cn 4 4 0
relations de récurrence ci-dessus, se traduisent matriciellement par Xn+1 =
M × Xn . Une récurrence immédiate montre que ∀n ∈ N, ⎛ Xn = M X0 .
n
⎞ (Xn ) est une suite
2 2 2 géométrique de
1 ⎝
3. On montre que P est inversible et que P −1 = 7 7 −28 ⎠. matrices
70
25 −45 60
De plus, P −1 × M × P est la matrice diagonale D = Diag(1, −1 4 , −3
4 ).
4. De la relation matricielle, P −1 × M × P = D, il résulte successivement
que M = P × D × P −1 puis, par récurrence immédiate, que pour tout entier
naturel n ∈ N, M n = P × Dn × P −1 . On obtient aisément les puissances de
la matrice diagonale, puis on en déduit :
n n n n n n
1 24 + 21 −1
4 n
+ 25 −3
4 n
24 + 21 −1
4 n
− 45 −3
4 n
24 − 84 −1
4 n
+ 60 −34 n
Mn = 32 − 7 −14
− 25 −3
4
32 − 7 −14
+ 45 −3
4
32 + 28 −14
− 60 −34
70 14 − 14 −1 n
14 − 14 −1 n
14 + 56 −1 n
4 4 4
P (E2 ) = P (A0 ) × P (E2 |A0 ) + P (A1 ) × P (E2 |A1 ) + P (A2 ) × P (E2 |A2 )
1 3 3 1
+P (A3 ) × P (E2 |A3 ) = + x1 + x21 + x31 ≈ 0.178
8 8 8 8
Il s’agit d’une suite 3. Soit f : [0, 1] → [0, 1] la fonction définie par f (x) = 18 + 38 x+ 38 x2 + 18 x3 =
récurrente du type 1
(1 + x)3 . f est croissante sur l’intervalle stable [0, 1]. Étudions le signe de h :
8
un+1 = f (un ) x → f (x)− x. Soit x ∈ [0, 1]. h(x) = 1
8 (1 + x)3 − 8x = 18 (x− 1)(x2 + 4x− 1).
Par conséquent, h(x) = √ 0 si et
1 est racine seulement si x ∈ {−2 + 5, 1}. 0.3
évidente. Le tableau ci-dessous résume ces
propriétés. 0.2
√
x 0 −2 + 5 1
h(x) + 0 − 0.1
√ $ 1
f (x) −2 + 5 0
1
8 $ 0 0.1 0.2 0.3
√
−2 + 5 ≈ 0, 236 Comme x1 ∈ [0, 1], on sait√que (xn )n∈N est monotone et bornée. Comme
de plus x1 = 18 ∈ [0, −2 + 5], la suite (xn ) est croissante et majorée par
√
[0, −2 + 5].√D’après le théorème de la limite monotone (xn ) converge vers
les seuls points ∈ [0, −2 + 5]. Comme la fonction itératrice f est continue,
√ est un point
fixes de
√ f sont fixe de f . Finalement, la suite (xn ) converge vers −2
√ + 5.
−2 + 5 et 1
La probabilité que l’espèce disparaisse est de −2 + 5, soit environ 23,6%.
562 CHAPITRE 22
Pierre de Fermat
1601-1665
Et plus si affinités…
ZÉtudier une suite de variables aléatoires.
Corollaire 23.2.— La loi de probabilité de X est la donnée d’un n-uplet de couples (xi , pi )i∈[[1,n]] :
• X(Ω) = {x1 , x2 , . . . , xn }
• ∀i ∈ [[1, n]], pi = P (X = xi )
Corollaire 23.4.— Espérance de X—. Soit X une v.a.r. sur Ω, P(Ω), P .
n
n
E(X) = xi pi = xi P X = xi = X(ω) P ({ω}).
i=1 i=1 ω∈Ω
Théorème 23.5.— Formule de transfert —. Soit X une v.a.r. sur Ω et f : X(Ω) → R. Alors
n
E f (X) = f (xi ) P X = xi
i=1
Théorème 23.6.— Propriétés de l’espérance —. Soit X, Y deux v.a.r. définies sur Ω. Alors
linéarité : si (λ, μ) ∈ R2 alors E(λ · X + μ · Y ) = λ · E(X) + μ · E(Y )
positivité : si X ≥ 0 (i.e. ∀ω ∈ Ω, X(ω) ≥ 0), alors E(X) ≥ 0
croissance : si X ≤ Y (i.e. ∀ω ∈ Ω, X(ω) ≤ Y (ω)), alors E(X) ≤ E(Y ).
Théorème 23.7.— Espérance d’une somme —. Soit X1 , . . . , Xn , n v.a.r. sur Ω, P(Ω), P ). Alors
Théorème 23.8.— Espérance d’un produit —. Soit (X, Y ) un couple de v.a.r. sur Ω, P(Ω), P
de loi (xi , yj ); pi,j (i,j)∈I×J . Alors E(X × Y ) = xi yj pi,j . Si de plus X et Y sont
i∈I j∈J
indépendantes sur Ω, alors
E(X × Y ) = E(X) × E(Y )
2
• La variance de X est le nombre positif V (X) = E X − E(X) .
• L’écart type de X est le nombre positif σ(X) = V (X).
Proposition 23.9.— Formule de Kœnig-Huygens —. Soit X, Y des v.a.r. sur Ω, P(Ω), P .
Alors
V (X) = E(X 2 ) − E(X)2
Proposition 23.10.— Soit X une v.a.r. sur Ω, P(Ω), P et (a, b) ∈ R2 un couple de réels. Alors
V (aX + b) = a2 V (X)
566 CHAPITRE 23
Exemple : Une urne contient n boules de couleurs différentes qui portent toute le numéro 7. On
tire une boule et connote X le numéro tiré. Alors X est une variable aléatoire certaine et (X = 7)
est un événement certain.
• X(Ω) = {x1 , . . . , xn }
• ∀i ∈ [[1, n]], P (X = xi ) = 1/n
n+1 n2 − 1
E(X) = V (X) =
2 12
Loi de Bernoulli
Définition : Soit X une v.a.r. sur Ω, P(Ω), P . On dit que X suit la loi de Bernoulli de
paramètre p ∈ [0, 1] et on note X B(p), si
• X(Ω) = {0, 1}
• P (X = 1) = p et P (X = 0) = q = 1 − p
E(X) = p V (X) = p (1 − p) = p q
où q = 1 − p.
E(X) = n p V (X) = n p (1 − p) = n p q
568 CHAPITRE 23
x x1 x2 x3 x4 ··· xn
P (X = x) p1 p2 p3 p4 ··· pn
On peut être amené à utiliser les liens entre opérations logiques et ensemblistes pour
expliciter l’événement [X = xi ] comme une réunion ou une intersection d’événements
(méthode 22.5, méthode 22.7) dont on connaı̂t les probabilités.
Remarque : il est parfois plus facile de calculer la probabilité de [X ≤ xi ] (ou de [X > xi ]) que
de [X = xi ]. Il faut savoir exprimer [X = xi ] en fonction des [X ≤ xj ] ou des [X > xj ]. Dans le
cas particulier où x1 < x2 < · · · < xn , on peut écrire [X = xi ] = [X ≤ xi ] \ [X ≤ xi−1 ] = [X >
xi−1 ] \ [X > xi ]. Il s’ensuit que
k 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
1 2 3 4 5 6 5 4 3 2 1
P (S = k) 36 36 36 36 36 36 36 36 36 36 36
k 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
5 1 4 2 3 3 2 4 1 5 0 6 1 5 2 4 3 3 4 2 5 1
P (S = k) 36 36 36 36 36 36 36 36 36 36 36
6 3 5 5 5
Finalement, Y (Ω) = [[0, 5]], et P (Y = 0) = 36 = 18 , P (Y = 1) = 36 + 36 = 18 , P (Y = 2) =
4 3 2 1
18 , P (Y = 3) = 18 , P (Y = 4) = 18 , P (Y = 5) = 18 .
Exemple : une urne U contient N boules blanches ou noires. Il y a une proportion p de boules
blanches et une proportion q de boules noires. On prélève n boules de cette urne en un seul tirage.
On note X la v.a.r. égale au nombre de boules blanches obtenues. Étudions cette variable aléatoire
réelle.
0 Construction du modèle Soit Ω l’ensemble des parties à n éléments de l’urne U. Comme le
tirage se fait au hasard, il y a équiprobabilité des
événements élémentaires. Par conséquent, Ω est
muni de la probabilité uniforme : Card (Ω) = N n .
1 Valeurs possibles pour X Comme on prélève n boules de l’urne, l’ensemble des valeurs possibles
pour X est compris entre 0 (on n’a prélevé que des boules noires) et n (on n’a prélevé que des
boules blanches). Ainsi X(Ω) ⊂ [[0, n]].
2 Loi de probabilité de X Soit k ∈ [[0, n]] fixé. Le nombre de parties à n éléments de U constituées
N p N q
N p N q ×
exactement de k boules blanches est k × n−k . D’où P (X = k) = k N n−k .
n
570 CHAPITRE 23
n
E(X) = xi pi = P ({ω})X(ω).
i=1 ω∈Ω
Exemple : reprenons l’exemple précédent. Lorsqu’on lance deux dés à six faces, parfaitement
équilibrés, la somme des deux dés est une variable aléatoire d’espérance
n
1 2 3 4 5 6 5 4 3 2 1
E(S) = xi pi = 2· +3· +4· +5· +6· +7· +8· +9· +10· +11· +12· = 7.
i=1
36 36 36 36 36 36 36 36 36 36 36
Exemple : on effectue une suite de lancers d’un dé à six faces. Quel nombre de lancers suffit-il
pour pouvoir affirmer avec un risque d’erreur inférieur à 5%, que la fréquence d’apparition du 6 est
comprise entre 16 − 0, 01 et 16 + 0, 01 ? Notons Xn le nombre de 6 apparus au cours des n premiers
lancers. Comme les lancers sont indépendants et que la probabilité à chaque lancer d’un succès
vaut 1/6, Xn B(n, 1/6).
D’autre part, la fréquence d’apparition du 6 au cours des n premiers lancers est donnée par la
Xn
variable aléatoire . La question revient donc à trouver n de sorte que P Xnn − 61 ≥ 0, 01 ≤ 0, 05.
n
D’après l’inégalité de Bienaymé-Tchebychev, nous avons pour tout entier n ∈ N∗ ,
5.104
Il suffit donc que ≤ 0, 05, i.e. n ≥ 27778.
36 n
572 CHAPITRE 23
Exemple : On choisit au hasard un nombre entier entre 1 et 10. On note X la variable aléatoire
égale au nombre obtenu. X U ([[1, n]]).
Exemple : une urne U contient N boules blanches ou noires. Il y a une proportion p de boules
blanches et une proportion q de boules noires. On prélève n boules de cette urne en un seul tirage.
On note X la v.a.r. égale au nombre de boules blanches obtenues, alors X H (N, n, p)
On considère une expérience aléatoire e qui a deux issues : le succès S ou l’échec E. On suppose
que la probabilité que S se réalise est p. On associe à cette expérience la v.a.r. X définie par
1 si ω ∈ S
X(ω) =
0 si ω ∈ /S
Exemple : on effectue n lancers indépendants les uns des autres d’une pièce de monnaie pour
laquelle la probabilité d’obtenir P ile est p ∈]0, 1[. On note X le nombre de P ile obtenus. Alors X
suit la loi binomiale X B(n, p).
• N, n ∈ N∗ ,
Loi hypergéométrique • p ∈ [0, 1] • X(Ω) ⊂ [[0, n]] • E(X) = np
•0<n≤N (N p)×( N q )
• P [X = k] = k N n−k • V (X) = npq N −n
X H (N, n, p) •Np∈N (n) N −1
•q =1−p
574 CHAPITRE 23
Vrai Faux
n
1. Si X(Ω) = [[1, n]], alors E ln(X) = ln(k)P (X = k)
k=1
2. E(X 2 ) ≥ E(X)2
3. Si X U ([[1, n]]), alors 2X U ([[2, 2n]])
4. ∀(a, b) ∈ R2 , V (aX + b) = aV (X) + b
5. ∀(a, b) ∈ R2 , V (X + a) = V (b − X)
6. Si X B(n, p), alors P (X = 0) = (1 − p)n
7. Si V (X) = 0 alors
X est presque sûrement égale à sa moyenne,
i.e. P X = E(X) = 1
Exercice 23.2 : Soit n ∈ N∗ , a ∈ R. Soit X une variable aléatoire à valeurs dans [[0; n]] telle que
∀k ∈ [[0, n]], P (X = k) = k+1
a n
k . Déterminer a, puis calculer l’espérance et la variance de X.
Exercice 23.3 : On lance simultanément deux dés à 6 faces. On appelle Z la variable aléatoire
égale à la valeur absolue de la différence des numéros obtenus.
1. Déterminer la loi de probabilité de Z.
2. Calculer l’espérance et la variance de Z.
Exercice 23.4 : Une urne est composée de n boules numérotées de 1 à n. On effectue des tirages
successifs et avec remise dans cette urne. On note b1 , b2 , . . . bk , . . . les numéros des boules prélevées.
Les tirages s’arrêtent dès que bk ≥ bk−1 . Soit Xn la variable aléatoire égale au nombre de tirages
effectués.
1. Déterminer l’ensemble des valeurs possibles pour Xn .
2. Déterminer la loi de probabilité de Xn .
3. Calculer l’espérance de Xn . Puis lim E(Xn ).
n→+∞
Exercice 23.5 : Temps d’attente Une urne contient n ∈ N∗ boules numérotées de 1 à n. On retire
l’une après l’autre toutes les boules de cette urne.
1. Quelle est la probabilité pour que les boules 1,2, 3 sortent consécutivement et dans cet ordre ?
2. Calculer la probabilité que les boules 1, 2, 3 sortent dans cet ordre (consécutivement ou pas) ?
3. On note Xn la variable aléatoire égale au nombre de tirages nécessaires pour obtenir les boules
1, 2 et 3. Déterminer la loi de Xn ainsi que son espérance.
Lois usuelles
Exercice 23.6 : Dans une ville, une proportion p de la population est atteinte par un virus conta-
gieux. Si une personne saine est en contact avec une personne contaminée, il y a 2 chances sur 3
qu’elle soit elle-même contaminée.
Un représentant de commerce (en parfaite santé) décide de rendre visite à n habitants de cette
ville.
1. Soit N la variable aléatoire égale au nombre de malades rencontrés par le représentant. Quelle
est la loi de N ?
2. Quelle est la probabilité que le représentant soit contaminé à l’issue de sa tournée ?
Exercice 23.7 : Une urne contient 2n boules : n blanches et n noires. On pioche au hasard et
simultanément n boules. On appelle X la variable aléatoire qui associe à chaque tirage le nombre
de boules blanches obtenues.
1. Déterminer la loi de probabilité de X.
2. Déterminer l’espérance et la variance de X.
576 CHAPITRE 23
Exercice 23.9 : Le service après-vente d’un hypermarché spécialisé dans la vente de matériel
informatique dispose d’équipes intervenant sur appel de la clientèle. Les interventions ont parfois
lieu avec du retard. On admet que les appels ont lieu indépendamment les uns des autres et que
pour chaque appel, la probabilité d’un retard est de 0, 25.
1. Un client appelle le service à huit reprises. On désigne par X le nombre de fois où ce client a
dû subir un retard.
a. Déterminer la loi, l’espérance et la variance de X.
b. Calculer la probabilité de l’événement le client a subi au moins un retard.
c. Calculer la probabilité de l’événement le client a subi moins de quatre retards.
d. Calculer la probabilité de l’événement le client a subi moins de quatre retards sachant
qu’il en a subi au moins un.
2. On considère un groupe de huit clients différents. Deux d’entre eux sont mécontents parce qu’ils
ont dû subir un retard à la suite de leur appel. On contacte, au hasard quatre personnes parmi ces
huit. On appelle Y la variable aléatoire égale au nombre de clients mécontents parmi les quatre
contactés.
a. Quelle loi de probabilité Y suit-elle ?
b. Quelle est l’espérance mathématique de Y ?
Indications
Ex. 23.2
Pour le calcul de l’espérance et de la variance de X, on pourra plutôt calculer E(X +1) et E(X(X +
1)).
Ex. 23.4
2. On pourra commencer par calculer pour tout k ∈ X(Ω), P (Xn > k).
Ex. 23.5
Pour déterminer la probabilité de l’événement A les boules 1,2,3 sortent consécutivement et dans
cet ordre on sera amené à dénombrer A.
1. Comme X(Ω) ⊂ R∗+ , la transformée Y = ln(X) est bien définie. Pour calculer son espérance,
on peut appliquer la Formule de transfert qui donne le résultat.
2. La variance de X est un réel positif. Or, d’après la Formule de Huygens V (X) = E(X 2 )−E(X)2 .
Par conséquent, on a bien E(X 2 ) ≥ E(X)2 .
3. Si X U ([[1, n]]), alors 2X ne prend que des valeurs paires (2X)(Ω) = {2, 4, . . . , 2n}, tandis
qu’une loi uniforme sur [[2, 2n]] prend toutes les valeurs entières entre 2 et 2n.
4. D’après les propriétés de la variance (théorème 23.10), V (aX + b) = a2 V (X). En particulier,
V (aX + b)
= aV (X) + b lorsque V (X)
= 0, b
= 0, a
= 1.
5. En vertu du même théorème, on a V (X + a) = V (X) = V (b − X).
6. Cela provient directement de la loi de probabilité de X.
7. Cette propriété montre que la variance mesure l’écart à la moyenne. Pour la montrer, notons
X(Ω) = {x1 , x2 , . . . , xn } et m = E(X). D’après la formule de transfert, on a
n
V (X) = E (X − m)2 = (xi − m)2 P (X = xi )
i=1
578 CHAPITRE 23
1 1 1 − q n+1
d’où l’on tire E(Y ) = F (p) = .
p n+1 1−q
1 x
2. Soit g : x → a . D’après la formule de transfert
2n
n n
1 n k
n
1 1+a
E(Z) = g(k)P (X = k) = a =
n2n+1 k 2n 2
k=0 k=0
Exercice 23.2
n
1 Pour déterminer la valeur de a, on exploite la relation 1 = P (X = k). méthode 23.3
k=0
Pour calculer cette somme, introduisons la fonction f : x → f (x) = (1+x)n et
sa primitive qui s’annule en 0, F . D’après la formule du binôme de Newton,
n
1 n k+1 1
F (x) = x = (1 + x)n+1
−1
k+1 k n+1
k=0
n
n
1 2n+1 − 1
On a alors 1 = P (X = k) = a = a F (1) = a .
k+1 n+1
k=0 k=0
n+1
Finalement, il s’ensuit que a = .
2n+1 − 1
n
2 Par définition, E(X) = kP (X = k). Étant donné l’expression de la loi
k=0
n
de X, il sera préférable ici de calculer plutôt E(X + 1) = (k + 1)P (X = k). Astuce à retenir.
k=0
(n − 1) 2n + 1
On utilise E(1) = 1 Par linéarité de l’espérance, on conclut E(X) = E(X+1)−1 = .
et la méthode 23.4 2n+1 − 1
3 Pour calculer V (X), on doit déterminer E(X 2 ). Là encore, on a recours à
une astuce de calcul
(n + 1)(2n+1 − n − 2)
V (X) =
(2n+1 − 1)2
Exercice 23.3
Une réalisation possible pour cette expérience aléatoire est un couple d’entiers
Avant tout, nous (i, j), avec 1 ≤ i, j ≤ 6.
construisons le modèle
Ainsi, Ω = [[1, 6]]2 . Comme tous j
les couples sont équiprobables, Ω est 1 2 3 4 5 6
i
équipé de la probabilité uniforme.
1 0 1 2 3 4 5
Card (Ω) = 62 = 36.
1. Pour déterminer la loi de Z, nous ap- 2 1 0 1 2 3 4
pliquons la méthode 23.1. Pour chaque 3 2 1 0 1 2 3
valeur du couple (i, j), nous indiquons 4 3 2 1 0 1 2
dans le tableau ci-contre la valeur cor- 5 4 3 2 1 0 1
respondante de Z.
6 5 4 3 2 1 0
Comme pour tout (i, j) ∈ [[1, 6]] ,P ({(i, j)}) = 36 , on en déduit facilement la
2 1
loi de Z :
580 CHAPITRE 23
Une telle suite définit une unique partie de [[1, n]] à k éléments et inverse-
ment toute partie de [[1, n]] à k éléments définit une unique suite strictement
décroissante. Par conséquent, [Xn > k] est un ensemble constitué de nk k- exercice 10.14
uplets d’entiers.
Comme les tirages ont lieu avec remise, tous les k-uplets d’éléments de [[1, n]]
sont équiprobables. Par conséquent,
Card [Xn > k] 1 n
P (Xn > k) = = k
nk n k
Comme ln(1 + n1 ) ∼ 1
n, il en résulte que lim E(Xn ) = e.
n→+∞
Exercice 23.5
On effectue des tirages successifs et sans remise. Une réalisation de cette
expérience aléatoire est une permutation de [[1, n]]. Les événements étant
équiprobables, Ω est muni de la probabilité uniforme. Card (Ω) = n!
1. Soit A l’événement les boules 1,2,3 sortent consécutivement et dans
cet ordre. Pour dénombrer A, nous décrivons les étapes qui mènent à une
réalisation de cet événement :
• choix du rang d’apparition de la boule 1 n − 2 possibilités.
• choix d’une permutation de [[4, n]] (n − 3)! possibilités.
Finalement, Card (A) = (n − 2) × (n − 3)! = (n − 2)! et par conséquent
Card (A) 1
P (A) = = .
Card (Ω) n(n − 1)
2. Soit B l’événement les boules 1,2,3 sortent dans cet ordre. Pour dénombrer
B, nous décrivons les étapes qui mènent à une réalisation de cet événement :
• choix des rangs d’apparition des boules 1,2,3 n3 possibilités.
• choix d’une permutation de [[4, n]] (n − 3)! possibilités.
n n! Card (B) 1
Finalement, Card (B) = 3 × (n − 3)! = et P (B) = = .
3! Card (Ω) 3!
Remarque : les événements les boules 1,2,3 sortent dans un ordre ou dans
un autre étant équiprobables, on pouvait deviner ce résultat par symétrie.
3. On note Xn le nombre de tirages effectués lorsque sort les boules 1, 2 et
3 sont sorties toutes les trois. L’ensemble des valeurs possibles pour Xn est
Xn peut Xn (Ω) = [[3, n]].
s’interpréter comme le Soit k ∈ [[3, n]]. On calcule P (X ≤ k). Pour dénombrer [X ≤ k], décrivons les
maximum du rang
étapes qui mènent à une réalisation de cet événement :
d’apparition des boules
1, 2 et 3 dans la suite • choix des rangs d’apparition des boules 1,2,3 k3 possibilités.
des tirages.
• choix d’une permutation de [[1, 3]] 3! possibilités.
• choix d’une permutation de [[4, n]] (n − 3)! possibilités.
582 CHAPITRE 23
k(k − 1)(k − 2)
P (X ≤ k) = .
n(n − 1)(n − 2)
Exercice 23.6
1. Pour tout i ∈ [[1, n]], on peut associer une variable aléatoire Xi à la
iième rencontre du représentant de commerce, qui prend la valeur 1 si la per-
sonne pi est malade et 0 sinon. Xi suit la loi de Bernoulli de paramètre p. N compte le
n nombre de succès en n
Avec ces notations, N = Xi apparaı̂t comme la somme de n variables tentatives
i=1 indépendantes, on
aléatoires de Bernoulli, de même paramètre et mutuellement indépendantes. reconnaı̂t le modèle de
Par conséquent N suit la loi binomiale de paramètres (n, p). la loi binomiale
• N (Ω) = [[0, n]]
n k n−k Pour déterminer la
• ∀k ∈ [[0, n]], P (N = k) = k p q , où l’on a noté q = 1 − p. probabilité que le
2. En présence d’une personne contaminée, on sait que le représentant sera représentant soit
contaminé à son tour avec la probabilité 23 . Soit C l’événement à la fin de contaminé, tout
dépend du nombre de
ses visites, le représentant de commerce est contaminé. On va utiliser la personnes malades
formule des probabilités totales pour le système complet d’événements liés qu’il va rencontrer.
à N .
Soit k ∈ [[0, n]]. Supposons que [N = k] est réalisé. Le représentant rencontre
k personnes malades. La probabilité qu’il ne soit pas contaminé à l’issue de
chacune de ces visites est de 13 . Comme ces expériences sont mutuellement
1
indépendantes, il en résulte que P[N =k] (C) = k , d’où l’on tire que
3
n
n
n k n−k 1
n
n pk n−k
P (C) = P (N = k) × P[N =k] (C) = k p q k
= k 3k q
3
k=0 k=0 k=0
p n
2p n
= 3 +q = 1− 3
2p n
Finalement, P (C) = 1 − P (C) = 1 − 1 − 3 .
P (Xi = 0) = q n
Ainsi, le résultat du test pour le iième groupe suit la loi de Bernoulli de pa-
ramètre 1 − q n .
La variable X est égale au nombre de groupes testés positifs, autrement dit,
g
X = i=1 Xi . Comme les Xi sont des variables indépendantes qui suivent
la même loi de Bernoulli de paramètre 1 − q n , il en résulte que X suit la loi
E(X) = g(1 − q n ) binomiale de paramètres (g, 1 − q n ).
• X(Ω) = [[0, g]]
g
• ∀k ∈ [[0, g]], P (X = k) = k (1 − q ) (q )
n k n g−k
.
2. Lorsqu’on suit la deuxième méthode, on effectue tout d’abord g = N n
analyses de groupes, puis n analyses supplémentaires pour chaque groupe
positif. Ainsi
N
Y = + nX
n
ng = N Pour calculer, l’espérance de Y , on utilise la linéarité de l’espérance :
584 CHAPITRE 23
P (X < 4) = P (X = 0) + P (X = 1) + P (X = 2) + P (X = 3) ≈ 0, 886
P (1 ≤ X < 4) P (X = 1) + P (X = 2) + P (X = 3)
P[X≥1] (X < 4) = = ≈ 0, 873
P (X ≥ 1) 1 − P (X = 0)
INDEX 587
588 INDEX
INDEX 589
590 INDEX
théorème
des valeurs intermédiaires, 309
d’existence de limite, 308
d’existence de limite par comparaison,
280
d’existence de limite par encadrement,
279
de d’Alembert-Gauss, 415
de la base extraite, 463
de la base incomplète, 463
de la bijection, 103
de la division euclidienne, 414
de la limite monotone, 280
de Rolle, 339
des accroissements fiinis, 339
des cardinaux de familles, 463
des gendarmes, 279
du rang, 486
fondamental du calcul intégral, 365
translation, 157
triangle de Pascal, 79
unicité
de la limite, 307
univers des possibles, 533
zéro
INDEX 591
TSI
Nicolas Nguyen
Walter Damin
Mathieu Fontes
1re année
1 année
re Christophe Jan
Layla Pharamond
P R É P A S S C I E N C E S P R É PAS
SCI EN CES P R É P A S S C I E N C E S
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correspondant à peu près à une semaine de cours, le lecteur trouvera :
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