Procedure Civil Cours FR

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LA PROCEDURE CIVILE

Fiche n°01

La procédure civile est définie comme l’ensemble des règles régissant l’organisation et
le fonctionnement de la justice en ce qui concerne les rapports avec les particuliers.

Elle permet aux justiciables de s’adresser aux tribunaux afin d’obtenir le respect de
leurs droits et d’assurer l’exécution forcée des obligations de leurs débiteurs ainsi que
les sanctions appropriées. Et ce afin d’éviter aux justiciables de se faire justices par eux-
mêmes.

La procédure civile est déterminée par 3 séries de règles :

➢ Les règles de l’organisation judiciaires : Elles déterminent quelles sont


les ordres des juridictions devant lesquelles les justiciables sont habilités
à faire valoir leurs droits ainsi que le statut de chaque membre siégeant
à la tête de chaque juridiction ainsi que les auxiliaires de justice.
➢ Les règles de compétence : Elles déterminent quelles sont les attributions
de chaque juridiction et quelle est en conséquence la juridiction devant
laquelle le justiciable devra s’adresser.
➢ Les règles de procédure proprement dite : Elles fixent les règles selon
lesquelles les tribunaux sont saisies, la façon dont elles instruisent le
procès et comment elles rendent les jugements.

Les principes fondamentaux de la procédure civile :

1. Le droit à un tribunal indépendant et impartial.


2. Le droit d’accéder à la justice.
3. Le principe de la gratuité de la justice.

La justice est un service public gratuit de l’état. Cette gratuité n’est pas absolue, car
l’état impose de payer des taxes judiciaires, plus des frais d’expertise… Si le
bénéficiaire n’a pas les moyens, il suffit de faire une demande pour bénéficier de la
gratuité de la justice et de l’assistance judiciaire. Cette dernière permet à ceux qui
l’obtiennent d’être exonérés du paiement de la taxe judiciaire ainsi que la désignation
d’un avocat d’office.
→ Le droit à une juridiction impartiale.

▪ Légalité de tous devant la justice.


▪ La récusation.
▪ La suspension légitime.
▪ La prise à partie (la fraude, concussion, le déni de justice).

Les principes généraux de la procédure civile :

→ Caractère accusatoire : → Caractère écrit :


Càd que la juridiction saisie se -La procédure est obligatoirement
contente de trancher en fonction écrite.
des éléments versés par les parties Par dérogation l’oralité est
et selon leurs requêtes. applicable devant les TPI dans le
→ Le juge ne peut jamais statués au- cadre des affaires limitativement
delà des demandes des parties. détermines par la loi.
-Le caractère écrit engendre
l’obligation pour les justiciables
d’être assisté par un avocat.

➢ Les parties de l’action civile :

Le Demandeur : Le Défendeur :
Ministère public :
-c’est la personne prétendant à -C’est celui contre lequel une
un droit. action est intentée. - Partie principale ou
jointe
-La recevabilité de cette saisie
suppose 3 conditions :
capacité, intérêt, qualité.
L’action en justice :

❖ C’est le droit pour toute personne d’agir en justice « ne peuvent ester en justice
que ceux qui ont la qualité, capacité et intérêt pour faire valoir leur droit ».
❖ L’action en justice : c’est l’acte de procédure qui explique la décision de passer
de la faculté d’agir, à la volonté d’engager une instance précise et déterminé.

« Conditions de recevabilité de l’action en justice »

➢ Intérêt
➢ Capacité
➢ Qualité

1. Intérêt :

Pour intenter une action en justice, il faut avoir un intérêt pour agir. Sans intérêt pas
d’action. Il faut que le demandeur prouve que cette action est susceptible de lui
prouver un avantage.

Ce dernier doit être :


✓ Légitime et juridique
✓ Né et actuel
✓ Direct et personnel

2. Capacité :

Pour être recevable, l’action en justice doit être exercée par une personne ayant la
capacité d’agir en justice.

2 types de capacités :

→ Capacité de jouissance : le droit d’agir en justice.


→ Capacité d’exercice : l’exercice du droit d’agir en justice.

3. La qualité :

C’est le titre qui autorise une personne à exercer en justice une action pour faire
reconnaître un droit ou le sanctionner.
Celui qui exerce l’action en justice doit prouver qu’il est lié par un rapport de droit
avec la personne.

Ont qualité pour agir :


o Le titulaire du droit.
o Les héritiers et les successeurs.
o Les mandataires et les représentaux légaux.

Les cas de représentations en justice :


Le mandat conféré par une personne à une autre personne pour agir en son nom et
pour son compte est parfaitement licite.
1. Les conditions de représentation :
Toute personne capable peut être mandataire en justice. Les représentants doivent
justifier ce pouvoir par acte authentique ou sous seing privé légalisé.

Les sanctions des conditions de recevabilité de l’action :

Si l’une des conditions de recevabilité de l’action manque à la demande, le juge est


tenu d’abord de mettre en demeure la partie pour régulariser la situation dans un délai
raisonnable, avant de prononcer l’irrecevabilité de la demande.

Si la partie régularise la situation, l’action est considérée valablement engagée.

Les différentes formes de l’action en justice :

La demande en justice :
Acte par lequel une personne saisi le tribunal d’une prétention :

→ Les différentes catégories de demandes :


1. Demande initiale.
2. Demande incidente.

1-La demande initiale ou introductive d’instance ou principal


C’est la demande par laquelle le justiciable prend l’initiative d’une procédure en
soumettant au juge ses prétentions.

La requête peut présenter la forme soit :

❖ D’une requête écrite


❖ Ou d’une déclaration verbale : Faite par le demandeur en personne et signé par
lui dont il est dressé par secrétariat greffe du tribunal

2- Les demandes incidentes :


C’est des demandes qui interviennent au cours d’un procès déjà né.

Ces demandes se subdivisent en 3 groupes :

Demandes additionnelles : Demandes Demandes en intervention :


reconventionnelles :
Ce sont celles par lesquelles le C’est des demandes qui ont
demandeur modifie ses C’est des demandes dont pour but l’intervention des
prétentions antérieures à lesquelles le défendeur tente personnes tiers au procès :
conditions que cette dernière d’obtenir un avantage autre le
Volontaire ou forcée
ait un lien suffisant avec la rejet de la demande principale.
demande principale. -Volontaire : un tiers se joint
Soit la nullité ou la résolution
au procès auquel il n’est pas
Sa présentation doit être faite du droit du demandeur, soit
parti pour faire valoir ses
dans un délai raisonnable car des Dommages intérêts à
droits qui peuvent être
elle ne doit pas avoir pour raison des préjudices qu’il
compromis par le jugement
objectif de retarder le subit du fait de l’action
intervenant entre les
jugement de la demande principale.
plaideurs.
principale.
-forcée : L’une des parties
appelle au procès un tiers pour
que le jugement rendu lui soit
opposable.

❖ Les effets de la demande en justice :

Le juge doit examiner la demande et statuer sur les demandes des parties mais, il ne
peut jamais accorder plus ce qui a été demandé.
→ Il doit répondre à tous les points soulevés par la demande.
→ La demande interrompt le délai de prescription.

❖ Les défenses :
Sont un ensemble de moyens mis à la disposition du défendeur pour résister aux
prétentions et aux attaques du demandeur.

Le défendeur dispose de 3 moyens :

-La défense au fonds.


-Les exceptions de procédure.
-Les fins de non-recevoir.

1. La défense au fonds :
Le défendeur va s’attaquer au droit du demandeur et soutenir que ce droit n’a
jamais existé ou qu’il est éteint.
2. Les exceptions :
→ D’Incompétence : par laquelle une partie prétend que la juridiction saisie
est incompétente.
→ Exception de litis pendance : suppose que le même litige entre les mêmes
parties se trouvent soumis à deux juridictions distinctes ou de connexité.
→ Exceptions dilatoires : le défendeur demande au juge de suspendre
l’instance.
→ Exception de nullité : invoquer la nullité de la procédure.

Par le biais de ces exceptions, le défendeur met un obstacle temporaire à l’examen du


fond de la demande.
Ces exceptions doivent être invoqués avant le débat au fond.

3. Les fins de non-recevoir :


Le défendeur invoque qu’il manque une condition de recevabilité de l’action.

Classification des actions :

I. Action réelle, personnelle et mixte :

-Action réelle : vise à protéger les droits réels.

Exemple : Action en revendication sanctionnant le droit de propriété et grâce à laquelle le


prioritaire réclame la restitution de son bien.
-Action personnelle : vise à protéger un droit de créance.

II. Action mobilière et immobilière :

Porte sur un meuble porte sur un immeuble.

III. Actions pétitoires et possessoires :

Tendent à faire juger au fond Elles tendent à protéger la possession


Une prétention portant sur un droit du droit réel immobilier et non pas là
Réel. La propriété.

Les décisions de justice :

- Les principes directeurs de la procédure :

→ Le principe du contradictoire.
→ Le principe de la publicité des débats.
→ Rôle des parties et des juges.

Le principe du contradictoire : càd qu’une partie ne peut pas être jugée sans avoir été
entendue ou appelée = liberté de la défense. Ce principe s’impose aux parties et aux
juges.

Le principe de la publicité des débats : càd que les débats sont généralement publics
à moins que la loi n’en décide autrement.

Cette publicité s’applique aux audiences et aux jugements, toutefois, la loi peut décider
que les débats auront lieu à huit clos s’il doit résulter de la publicité une atteinte à la
vie privée de l’une des parties.

Rôle des parties et des juges : Seules les parties introduisent l’instance et ont la liberté
d’y mettre fin. Ils déterminent l’objet du litige et le juge ne peut se prononcer que sur
ce qui est demandé. Le juge veille au bon déroulement de l’instance et a le pouvoir
d’ordonner toute mesure d’instruction qu’il juge nécessaire.
Les actes et les délais de procédure :

1-les actes de procédure :


On regroupe les actes en 2 catégories :

→ Les actes des tribunaux :


-Les jugements
-Les ordonnances
-Les arrêts…

→ Les actes accomplis par les avocats, les officiers ministériels, les greffiers au
nom et pour le compte des parties.

Ces actes doivent être écrits, contenir certaines mentions et doivent être notifiées aux
parties.

2- Notification des actes :


La signification : (notification)= concerne la décision de justice.

L’assignation : (comparution) =acte par lequel le demandeur cite son adversaire à


comparaître devant le juge.

- Les procédés de notification :


La notification est directe lorsqu’elle est faite par l’un des agents de greffe à la partie
elle-même ou à son mandataire.

Si elle demeure infructueuse = notification par voie postale ou par voie de curateur
par le biais des agents de l’administration si domicile ou résidence inconnue
domicile.
❖ Le destinataire de la notification :

La notification est considérée valablement effectuée si la décision de justice est remise


au destinataire en personne.
-soit à domicile entre les
mains des parents.
-ou entre les mains des
serviteurs ou toute autre
personne habitant avec lui.

À default de domicile, elle sera faite à la résidence secondaire dans les mêmes
conditions.

La notification est établie par un certificat de remise qui doit indiquer à quelle date et
à quelle heure la partie a été notifiée et doit également comporter la signature et le nom
de la partie qui l’a reçue ainsi que celle de l’agent notificateur.

3- Les délais de notification :


Tous les délais prévus dans le Code de procédure civile sont des délais francs càd que
1er jour de la remise de la notification ainsi que le jour de l’échéance ne sont pas
comptés.

Si le dernier jour est un jour férié, le délai est prolongé jusqu’au premier jour non férié.
▪ Le non-respect des actes et des délais de procédure entraine des sanctions.

→ Déchéance : Quand l’acte n’a pas été accompli de façon régulière dans
les délais fixés par la loi = on ne peut plus le refaire valablement.
→ Nullité : Le non-respect des formalités imposés par le législateur, elles
interviennent à la demande des parties.
→ Amende
Le déroulement et la fin des procès civils :

1. La procédure devant les juridictions de proximité :

Les juridictions de proximité sont des sections attachées aux Tribunaux de première
instance.

Le juge de proximité connaît de toutes les actions personnelles et mobilières


n’excédant pas 5000 Dirhams.

La procédure est essentiellement orale et gratuite, et cela au regard de la considération


sociale des plaideurs.

Le juge peut être saisi par des requêtes écrites.

Dès que la demande est présentée et que le défendeur est présent, le juge va exposer
le contenu de la demande et procède à la conciliation des parties.
Echec de conciliation = jugement

Lorsque le jugement est rendu en présence des parties, mention en est faite dans le PV
de l’audience.

Le juge informe les parties de leur droit à un recours en annulation devant le président
du Tribunal de première instance dans un délai de 8jours à compter de la date de
notification du jugement.
Le recours en annulation est autorisé que dans certains cas :

→ Si le juge n’a pas respecté sa compétence.


→ S’il n’a pas effectué la tentative de conciliation.
→ S’il a statué sur un chose non demandé ou adjugé plus qu’il n’a
été demandé.
→ S’il a statué alors que l’une des parties l’a récusé de bon droit.
→ S’il a statué sans s’être assuré de l’identité des parties.
→ Si dans le cours de l’instruction de l’affaire il y’a eu dol
→ S’il a condamné le défendeur sans avoir la preuve qu’il a été
touché de la convocation ou de la notification
→ Si dans une même décision, il y’a des dispositions contraires.
2- La procédure devant le TPI :

- Introduction de la demande et saisine du tribunal :

La saisine du TPI peut être provoquée soit par :

Requête introductive d’instance Déclaration verbale


signé par le demandeur ou pas son
Qui doit être faite par le
mandataire ; ett qui doit comporter :
demandeur en personne et signé
-Noms, prénoms, qualité et par lui-même, dont PV est dressé
profession, domicile ou résidence par le secrétariat greffier du
des parties ainsi que le nom, qualité, tribunal.
et domicile du mandataire.

-S’il s’agit d’une société :

-Dénomination sociale, nature de la


société et le siège sociale.

La requête doit contenir l’objet de la demande, c’est à dire les faits et moyens sur
lesquels la demande est fondée, ainsi que les pièces dont le demandeur entend se servir
et qui doivent être annexés à la requête.

• L’instruction de la demande :

L’instruction de la demande est confiée à un juge rapporteur dont le rôle est de


superviser et contrôler toutes les phases de la procédure en faisant respecter les actes
et les délais de la procédure.

Il veille également à garantir les droits de défense des parties.

Quant au juge unique, il décide de mettre l’affaire en délibéré lorsqu’il estime que celle-
ci est en état d’être jugée.
• L’audience :

Le jour de l’audience, les parties comparaissent en présence de leur mandataire et ce


pour échanger leur conclusion écrite, remettre les pièces au juge, et voir plaider
directement leur affaire.
Les procédures particulières :

Procédure en cas d’urgence : Procédures spéciales :

-Ordonnance sur requête. Les offres de paiement et de


consignation.
-Procédure des référés
Les procédures en matière de statut
-Procédure d’injonction de personnel.
paiement.
La procédure par défaut.

➢ La procédure d’ordonnance sur requête :

Il faut que la mesure sollicitée soit urgente (constat, sommation…)

→ Une fois la requête enregistrée et la taxe payée, le président ou son délégué


répondra à la requête et ce sans la présence des parties.
→ L’ordonnance est immédiatement exécutoire.
→ L’ordonnance est susceptible d’appel dans un délai de 15jours de son prononcé.

❖ La procédure des référés :

→ Les conditions de la mise en œuvre de cette procédure sont :


o L’urgence : Elle s’apprécie en raison de la nature de l’affaire
o La nécessité de statuer au provisoire : càd que le juge des référés
ne doit jamais trancher sur une question touchant au fond du
litige à moins que la loi ne l’y autorise.

Le référé ne peut avoir lieu qu’en matière de :


➢ Saisie conservatoire.
➢ Cas de nécessité d’une expertise.
➢ Difficulté relative à l’exécution des ordonnances rendues
sur requête.
Les ordonnances de référés sont susceptible d’appel 15jrs à compter de la date de la
notification du prononcé si les parties sont présentes à l’audience.
❖ La procédure d’injonctions de payer :

Elle est utilisée pour le recouvrement de créance liquide.

Les procédures spéciales :

La procédure par défaut :


Les offres de paiement et de Les procédures en matière de 1-défaut du demandeur :
consignation : statut personnel :
Il a été convoqué soit en personne
Lorsque le créancier refuse En cas de divorce, en attendant soit son mandataire mais ne
l’exécution par le déliteur d’une qu’ils soit statués sur le fond de la comparer pas le jour de
obligation devenue payable. Dans demande, le juge peut ordonner l’audience.
ce cas, le débiteur peut faire l’action à l’épouse et aux enfants
somation au créancier d’avoir à une pension alimentaire Soit :
recevoir sa créance. provisoire.
1- Radiation de l’affaire du
rôle de l’audience, si après
deux mois le demandeur
ne fait aucune
manifestation
2- Radiation définitive de
l’instance
Les incidents de la procédure :

1- Les causes de suspension de l’instance :


Sont des événements qui arrêtent le cours de l’instance momentanément.

2- Les causes d’interruption de l’instance :


Se rattachent à une modification dans la situation des parties ou de leur représentant.
Exemple : Le décès

Reprise Reprise forcée par voie de


Volontaire citation émanant du juge ou de
la partie adverse

➢ Les causes d’extinction de l’instance

+ Le désistement
+ L’acquiescement
+ La péremption de l’instance

1- Le désistement :
Deux types de désistement :

- Désistement de l’instance
- Désistement de l’action

a- Le désistement d’instance : Signifie que la partie ne renonce pas au fond du


droit mais simplement à l’instance en cours.
b- Le désistement de l’action : La partie a définitivement renoncer à ses
prétentions, c’est-à-dire à son droit d’agir.
2- L’acquiescement :
Est définie comme l’acceptation du défendeur de toutes les demandes de l’action.

3- La péremption de l’instance :
C’est une sanction qui frappe une procédure judiciaire suite à l’inaction des parties
pendant un certain délai. Cependant, elle n’est pas réglementée par le code de
procédure civile.
Les différentes sortes de jugement :

Jugement en premier ressort : C’est le jugement qui est susceptible d’être


attaqué en appel devant une juridiction de deuxième degré.
Jugement en dernier ressort : C’est-à-dire qu’il n’est pas susceptible d’appel.
Sont :

→ Les jugements rendus en TPI dans une affaire égale ou inférieur à


5000 Dirhams.
→ Les arrêts rendus par les cours d’Appel.
→ Les Jugements provisoires après expiration du délai d’appel.

Jugement définitif : Est celui qui statue sur le fond du procès en mettant fin
aux protestations ou à un incident de procédure. Il est doté de l’autorité de la
chose jugée.

- Le Jugement rendu en présence des parties est appelé jugement contradictoire.


- Celui qui est rendu en l’absence du défendeur est appelé Jugement par défaut.

Jugement avant dire droit : Dit aussi jugement provisoire. Il ne statue pas
sur le fond du procès Il a pour but de protéger les intérêts de l’une des parties
au procès en attendant que le fond soit tranché. Les jugements ADD
ordonnent une mesure d’instruction (expertise, enquête…) pour permettre au
tribunal d’être mieux informés avant de trancher sur le fonds.
Jugement contradictoire : Toutes décisions rendues au bout d’une instance
à laquelle le défendeur a été présent c’est-à-dire a pu défendre ses intérêts.
Jugement par défaut : Le jugement ou le défendeur n’a jamais été présent.
Jugement réputé contradictoire : Lorsque le défendeur a été notifié mais
n’a pas comparu.
Jugement constitutif : C’est un jugement qui confirme une situation
juridique préexistence.
Jugement déclaratif : C’est un jugement qui crée une situation juridique
nouvelle.

L’original du jugement s’appelle « la minute ».


La sanction des règles de forme des jugements est la nullité.
Les effets des jugements :

❖ Le dessaisissement : C’est-à-dire que une fois jugée, le juge ne peut


plus revenir sur sa décision.
❖ Création ou renforcement du droit
❖ Autorité de la chose jugée : C’est-à-dire l’impossibilité de remettre
en question le point.

Exécution des jugements :

Le jugement est exécutoire à partir du moment où il passe « en force de chose


jugée ».
Les exceptions :
+ Exécution provisoire : bénéficie accorder au gagnant et grâce auquel il pourra
exécuter un jugement de 1er ressort malgré le délai d’appel ou l’appel interjeté.

+ Exécution d’un jugement qui peut être retardé : lorsqu’il lui est accordé un délai
de grâce.

Reconnaissance et exéquatur des jugements :


Seul le TPI est compétent en matière d’exéquatur, et ce, quelle que soit le degré de la
juridiction étrangère qui a rendue la décision.
« Les voies de recours »

Les voies de recours ont pour objet d’offrir, au justiciable une protection contre
l’erreur ou l’arbitraire du juge.

Ordinaire Extraordinaire
-

→ Pourvoi en
→ Opposition
cassation
→ Appel
→ Rétractation
→ Tierce opposition

1- Les voies de recours ordinaires :

A- L’opposition
C’est une voie de recours dirigée contre les jugements par défaut. La partie
défaillante demande à la juridiction se rétracter.

L’opposition est faite soit :

Requête écrite

Déclaration verbale

Les parties ont un délai de 10 jours pour faire opposition de la date de la notification
du jugement.
Les effets de l’opposition :
Effet suspensif : L’opposition a un effet suspensif c’est-à-dire elle suspend
l’exécution du jugement sauf si la décision est assortie d’une exécution provisoire.

Effet de rétractation : L’opposition fait revenir le procès devant le même tribunal qui
a statué, et il va statuer sur la recevabilité de l’opposition, soit il va anéantir le
jugement par défaut, soit apporter les modifications jugées nécessaires.

B- L’appel
C’est une voie de recours ordinaire par laquelle le perdant du procès au niveau du
tribunal de première instance s’adresse à une juridiction de second degré appelé
« Cour d’Appel » pour obtenir la réformation de la décision rendue en 1er ressort.

Il faut distinguer :

a- L’appel principal (émane du demandeur)


b- L’appel incident (émane du défendeur)

L’appel découle de la règle du double degré de juridiction.

- Le délai d’appel est de 30 jours pour les dossiers sociaux et civiles, et 15 jours
pour les ordonnances de référés et jugements statuant sur les actions en faillite.
Les effets de l’appel :
1- Suspensif : sauf si l’exécution provisoire est ordonnée.
2- Dévolutif : les juges d’appel ne peuvent que confirmer ou infirmer le
jugement attaqué. La CA accepte la production de nouveau moyenne de
preuve sur les prétentions déjà formés au niveau du TPI.
3- Droit d’évocation : La CA pourra évoquer les points non jugés par les juges de
1er ressort.

L’instance d’appel : Procédure devant la Cour d’Appel


→ L’appel s’effectue au moyen d’une requête écrite qui doit contenir certaines
mentions.
→ La requête doit être annexé au jugement attaqué.
→ Le dépôt de la requête au greffe est constaté sur un registre spécial.
→ L’appelant est tenu de payer une taxe judiciaire et procéder à la constitution
d’un avocat.
→ Le juge rapporteur peut ordonner toute mesure d’instruction qui lui parait
utile pour éclairer la religion de la cour.
→ La cour d’appel examine si l’appel est recevable et si tel est le cas, elle va
statuer au fond en infirmant ou en confirmant les décisions du juge de 1ère
instance.
2- Les voies de recours extraordinaires

A- La tierce opposition
Est ouverte aux personnes qui éprouvent un préjudice par l’effet d’un jugement
auxquelles n’ont été ni parties ni représentés et à l’égard duquel elles sont tierces.

Il faut que le tiers ait un intérêt.

La tierce opposition « ne suspend pas l’exécution du jugement », le juge peut


demander le sursis à cette exécution.

B- Le recours en rétractation
Intervient lorsqu’une partie demande à une juridiction qui a rendu une décision passée
en force de la chose jugée de la rétracter car elle est d’erreur, et de statuer à nouveau
sur le fait et le droit.

Le délai pour faire une rétractation est de 30 jours à compter de la date de la


notification du jugement.

C- Le pourvoi en cassation
Ce pourvoi a pour objet de faire annuler les décisions rendues en dernier ressort en
violation de la loi. La cour de cassation ne juge pas à nouveau l’affaire, mais renvoie
si elle casse l’arrêt à une autre juridiction.

Les causes d’ouverture :

➢ Violation de la loi c’est-à-dire fausse application de la loi


➢ Violation d’une règle de procédure
➢ Incompétence territoriale ou d’attribution
➢ L’excès de pouvoir
➢ Absence de motivation des décisions rendues

REGLE GENERALE : Toutes les décisions rendues en dernier ressort peuvent faire
l’objet d’un pourvoi en cassation.
S’il y’a eu violation de la loi ou d’une règle, et qu’aucune des parties n’a fait le
pourvoi en cassation, le procureur général du roi près de la cour de cassation saisi la
cour de cassation. Le ministère public ne peut agir que si les parties ont laissés le
délai s’écouler sans se pourvoir.

La décision de cette cour peut consister soit en :

Un arrêt de rejet Un arrêt de


si le pourvoi n’est Cassation si le
pas fondé pourvoi s’avère
fondé
« Les Voies d’exécution »

1- Généralités sur l’exécution forcée

+ Les différents modes d’exécution

L’exécution sur la
L’exécution directe L’exécution sur les
personne = contrainte
ou par équivalent biens du débiteur
par corps

a- L’exécution directe ou par équivalent


L’exécution directe : C’est quand la prestation constitue l’objet de l’obligation qui
doit être fournie à celui qui poursuit l’exécution.

L’exécution par équivalent ou en somme d’argent : Quand l’exécution forcée porte


sur une somme d’argent, soit qu’il y’ait transformation de l’obligation inexécuté par
l’allocation de dommages-intérêts.

b- L’exécution sur la personne = contrainte par corps

Elle se réalise par l’incarcération du débiteur qui refuse de s’acquitter de son


obligation résultant d’un jugement ou d’un arrêt le condamnant à payer une somme
d’argent. Son objet est de forcer le débiteur de payer en le privant temporairement de
sa liberté.
c- L’exécution sur les biens du débiteur

Elle se réalise aussi par des saisies qui mettent sous les mains de la justice les biens
du débiteur et qui aboutissent directement ou indirectement à la vente des biens
saisies si le poursuivi n’exécute pas le jugement dans les délais accordés.

+ L’astreinte : Le créancier peut solliciter du tribunal la condamnation du débiteur à


une somme d’argent dont le montant augmentera chaque jour de retard jusqu’à
l’exécution du jugement. C’est un moyen de pression contre le débiteur récalcitrant.
Définition et classification des saisies :

La saisie a pour but de mettre sous les mains de la justice les biens d’un débiteur
défaillant jusqu’à désintéressement du ou des créanciers.

Si le débiteur ne règle pas ses dettes, on procède à la vente de ces biens pour se faire
payer sur leur prix.

On trouve :

→ La saisie conservatoire
→ La saisie exécution : La saisie mobilière ou immobilière

I- La saisie conservatoire

Le créancier peut obtenir une saisie conservatoire avant l’exigibilité de la créance, s’il
établit que sa créance est mise en péril par les agissements du débiteur.

La saisie conservatoire peut porter sur des biens :

Meubles Immeubles

La procédure :

La Saisie conservatoire relève de la compétence du président du tribunal de première


instance qui statuera en tant que juge des référés sur les mesures conservatoires.

Une fois la saisie autorisée, elle est exécutoire sur minute.

Si la saisie porte sur des biens mobiliers, l’agent d’exécution procède par PV à leur
inventaire et les énumère

Si la saisie porte sur des biens immeubles, l’ordonnance est déposée à la


conservation foncière en vue de son inscription sur le livre foncier et la publicité de la
saisie est de 15 jours, et ce pour la sauvegarde des droits des tiers.
N.B : Si le créancier obtient un jugement ou un arrêt condamnant le débiteur et
passé en force de la chose jugée portant un titre exécutoire, la conversion de la
saisie conservatoire en saisie exécution est faite automatiquement par le seul effet
de la loi.

Les saisies conservatoires particulières :

Saisie gagerie Saisie revendication

1- La saisie gagerie :
Est une saisie conservatoire mobilière organisée dans l’intérêt du bailleur
d’immeuble en vue de lui assurer le paiement des loyers dus. Elle peut porter sur
tous les meubles de toute nature occupant les lieux loués.

Elle est demandée par requête au président du TPI qui autorise le bailleur à la faire
pratiquer par l’agent d’exécution.

La phase d’exécution ne débute qu’après validation de la décision par le TPI.

2- La saisie revendication :
Est une saisie qui permet au titulaire d’un droit réel sur une chose mobilière de
mettre celle-ci sous les mains de la justice et ce afin d’assurer la protection de ce droit.

Celui qui prétend à un droit de propriété sur la chose possédée par un tiers met cette
chose sous les mains de la justice.
La procédure :
Autorisation du juge – Ordonnance obtenue – décision notifiée au détenteur des
meubles – si opposition d’exécution – L’affaire passe devant le président du TPI pour
obtenir un jugement de validité et tranche sur le fond.
II- Les saisies exécution :
C’est une voie d’exécution par laquelle un créancier possédant un titre exécutoire
s’adresse à un huissier pour saisir et vendre le bien de son débiteur afin de se faire
payer sur le prix.

1- La saisie mobilière
Procédure par laquelle le créancier muni d’un titre exécutoire fait placer sous les
mains de la justice les biens meubles corporels de son débiteur et en poursuit la vente
pour se faire payer sur le prix.
➢ Conditions de l’exécution de cette saisie :
Titre exécutoire + créance liquide et exigible
Procédure :
L’agent d’exécution notifie la partie condamné la décision qu’il est chargé d’exécuter.
Le débiteur est tenu de payer car à défaut, le créancier peut procéder à la saisie.

L’agent se transporte sur les lieux avec 2 témoins pour mettre en demeure une
dernière fois le débiteur de payer. En cas de refus de paiement, il est établi un PV de
saisie. A défaut de biens, PV de carence.

Après saisie, la vente a lieu 8 jours après ladite saisi et a lieu sur le plus prochain
marché public.

La vente a lieu aux enchères publiques et les objets sont attribués au plus offrant.

2- La saisie mobilière
Procédure par laquelle le créancier va placer un ou plusieurs immeubles appartenant
au débiteur sous les mains de la justice afin de les faire vendre et se faire payer sur le
prix.
La vente forcée des immeubles ne peut être poursuivie qu’en cas d’insuffisance
des biens mobiliers sauf si la créance est assortie d’une sûreté réelle immobilière.
La saisie immobilière s’applique aussi bien aux immeubles par nature, par objet et
par destination.
Restrictions au droit de saisir :
Le créancier peut demander la saisie de plusieurs immeubles appartenant au débiteur,
mais en cas d’affectation de plusieurs immeubles à une même créance, l’exécution ne
peut être poursuivie sur chacun d’eux qu’après autorisation délivré en forme
d’ordonnance sur requête par le juge des référés qui va désigner les biens qui feront
l’objet de poursuite.
La procédure :

Elle débute par un :

1- Commandement : c’est un acte qui contient le commandement + le PV de


saisie
2- Publicité :
➢ Si l’immeuble a déjà été saisi conservatoirement, l’agent d’exécution notifie la
conversion de cette saisie au débiteur à son débiteur ou à sa résidence. L’acte
de conversion doit être inscrit sur le livre foncier.
➢ En l’absence de saisie conservatoire, l’agent place les biens sous les mains de la
justice, ensuite notification du commandement et adjudication (vente aux
enchères publiques) après 30 jours.

- Rédaction et dépôt du cahier de charge établi par l’agent


d’exécution que la saisie est pratiquée.
- Dépôt au greffe et mis à la disposition des enchérisseurs
- Publicité légale au frais du créancier
- Il est porté à la connaissance du public
- Réception des offres jusqu’à la clôture du PV d’adjudication
- La vente a lieu 30 jours après la publicité du commandement. Un
délai de grâce peut être accordé sans dépasser 90jours.

Les incidents de la saisie immobilière :


1- L’action en revendication :
Permet à un tiers de faire retirer de la saisie un immeuble dont il se prétend
propriétaire. Cette action entraine la suspension de la procédure d’exécution. Elle
arrête définitivement la procédure d’adjudication.

2- Demande en nullité de saisie :


Non-respect des moyens de forme

3- Folle enchère :
Quand le bénéficiaire de la vente aux enchères n’exécute pas les obligations dont il
est tenu en vertu du code de procédure civile, on revend le bien qui avait été adjugé.
3- La saisie arrêt
Est une Procédure par laquelle un créancier arrête entre les mains d’un tiers les
sommes et objets mobiliers qui sont dus et qui appartiennent à son débiteur, et se fait
payer sur ces sommes ou prix de ces meubles jusqu’à concurrence de ce qui est du à
lui-même.

La SA met en cause 3 personnes :


➢ Le créancier saisissant
➢ Son débiteur
➢ Le débiteur du débiteur
C’est une mesure conservatoire jusqu’au jugement de validité. Après c’est une
mesure d’exécution.

La SA peut être faite soit en vertu d’un :


+ Titre exécutoire
+ Ordonnance du président du TPI : le juge mentionne la somme pour laquelle la
saisie est possible

• Phase exécutoire de la saisie arrêt :


+ Audience de conciliation (présence du débiteur principal + Le tiers saisi+ le
saisissant)

+ Le tiers saisi n’est pas tenu de se présenter mais il présente au président du TPI une
déclaration affirmative dont laquelle il fait connaitre qu’il est bien débiteur du saisi.

+ En cas d’accord pour la distribution des sommes saisies arrêtés, un PV de


conciliation est fait ainsi qu’un bordereau de distribution.

+ En cas de désaccord sur la créance et sur la déclaration, l’affaire est renvoyée à une
nouvelle audience.
Les mesures d’instruction

S’identifient comme étant la mise en œuvre judiciaire


de divers moyens de preuve

➢ Expertise
➢ Visite des lieux
➢ Enquête
➢ Vérification d’écriture
➢ Comparution personnelle des parties
➢ Le serment des parties
➢ Incident de faux

1- L’expertise
Le juge nomme soit d’office soit par un commun accord des parties un expert. Le
juge détermine les points sur lesquels portera l’expertise.

L’expert doit présenter une réponse claire et déterminée sur toute question
technique.
Le rapport

Ecrit : doit être Oral : Le juge fixera la


déposé dans le date d’audience ainsi que
délai fixé par le la comparution des parties
juge

2- Visite des lieux

➢ Déplacement du juge et du greffier en présence des parties.


➢ Elle est ordonnée soit d’office ou sur demande des parties
3- L’enquête
L’enquête peut être ordonnée sur les faits de nature à être constatés par les témoins.

4- Le serment des parties


C’est l’affirmation faite en justice sous forme solennelle par une partie. Elle s’exprime
par ‘’Je jure devant dieu’’

Le serment peut être soit décisoire ou supplétoire.

5- Vérification d’écriture
La procédure n’est acceptée que si les écrits sont des actes sous seing privé.

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