Expose de Rse Et Marche Financier

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EXPOSE DE RSE ET MARCHE FINANCIER

THEME : AFRIQUE POST COVID-19 : LES ENTREPRISES


PEUVENT-ELLES VISER L’EXCELLENCE ?

RESUME
L’avènement de la crise sanitaire due au Coronavirus Covid-19, a eu
d’importantes répercussions sur les continents Asiatique, Européen,
Américain, mais également Africain. En Afrique, l’avènement de
cette pandémie a conduit les entreprises et institutions à faire face aux
nouveaux défis engendrés en mettant rapidement en œuvre de
nouvelles procédures et pratiques managériales. Pour alimenter le
débat sur la problématique de la crise et de ses répercussions sur les
entreprises ainsi que leur évolution d’après la crise, il nous a été donné
de nous appesantir sur le thème de : L’Afrique post-Covid-19 : Les
entreprises peuvent-elles viser l’excellence ?
Ainsi, la problématique de ce thème est de savoir si après le covid-19,
les entreprises en Afrique peuvent maintenir leur économie tout en
s’assurant d’un développent économique et social durable.

Mots clés : Afrique post Covid-19, entreprises, viser l’excellence

ABSTRACT
The advent of the health crisis due to the Coronavirus Covid-19 has
had significant repercussions on the Asian, European, American and
African continents. In Africa, the advent of this pandemic has led
companies and institutions to face the new challenges generated by
rapidly implementing new procedures and managerial practices. To
fuel the debate on the issue of the crisis and its repercussions on
companies as well as their evolution after the crisis, we were given the
opportunity to dwell on the theme of: Africa post-Covid-19: The
companies aim for excellence?
Thus, the issue of this theme is to know if after covid-19, companies
in Africa can maintain their economy while ensuring sustainable
economic and social development.

KEYWORDS : Africa post Covid-19, companies, aiming for


excellence

INTRODUCTION
La plupart des entreprises en Afrique sinon, toutes les entreprises ont
été touchées de plein fouet par les effets de la pandémie du
coronavirus Covid-19, ce qui a considérablement affecté l’économie et
la stabilité des entreprises. Cette situation va donc conduire ces
entreprises à se réformer, en vue d’une relance économique dans un
but de recherche de l'excellence. En effet, la crise sanitaire du Covid-
19 a fait des ravages économiques dans les pays du continent Africain
et surtout dans les petites et moyennes entreprises, qui représentent de
véritables piliers de la vie économique africaine. Ces
entreprises contribuent pour près de 33 % dans le PIB africain et
fournissent 85 % des emplois du secteur privé. Or, avec l’avènement
de la pandémie de Covid-19 et surtout les mesures de
restriction adoptées en mars et avril ces entreprises ont été d’avantage
fragilisées.
C’est donc dans un contexte économique de stabilité et de
développement durable que s’inscrivent les entreprises en Afrique afin
de parvenir à l’excellence. D’où la pertinence de notre thème :
Afrique post Covid-19 : les entreprises peuvent-elles viser
l’excellence ? La
problématique inhérente à notre thème , au vu de ce qui précède est :
Les entreprises africaines après l’avènement du Covid-19, peuvent-
elles prétendre à l’excellence ?
Notre réflexion sur cette thématique nous amènera à étudier et à
analyser la capacité des entreprises à renforcer et à améliorer leur
niveau de développement économique et sociale.
Plus spécifiquement, elle nous permettra de :
- montrer l'impact de la pandémie sur les différents types d'entreprises
en Afrique
-montrer l'évolution des entreprises avant et après la pandémie Covid-
19
- Proposer des solutions afin d’assurer aux entreprises en Afrique un
développement économique et sociale durable.
Ces objectifs nous conduisent donc à l’élaboration des hypothèses
suivantes :
- Montrer si la pandémie du Covid-19 a eu un impact considérable
sur les entreprises Africaines
- Si les entreprises en Afrique ont pu renforcer leur économie,
après la pandémie du Covid-19
- Si les solutions proposées pourront effectivement permettre la
relance économique des entreprises en Afrique.
La problématique inhérente à notre thème, au vu de ce qui précède
est : Les entreprises africaines après l’avènement du Covid-19,
peuvent-elles prétendre à l’excellence ?

REVUE DE LITTERATURE
 REVUE D’ECONOMIE FINANCIERE ; REGARDS SUR LA
CRISE FINANCIERE : Jacques DELMAS- MARSALET
 L’émergence des économies africaines. Un nouveau cadre
d’analyse des ressorts et performances socio-économiques :
N’DIAYE VICTOR , DOGBENOU RUBEN
 TRAITE DU MANAGEMENT SOCIO-ECONOMIQUE : Henri
SAVALL et Véronique ZARDET
 REVUE TIERS-MONDE : ENVIRONNEMENT ET
DEVELOPPEMENT : Abdellatif BENACHNHOU
 FIRMES MUTLTINATIONALES ET ECONOMIE
TERRITORIALES EN AFRIQUE : Souleymane DOUMBIA

METHODOLOGIE

La résolution de cette problématique nous a amené à adopter une


démarche d’étude qualitative. En effet, pour mener à bien notre travail
de recherches, nous nous sommes penchés sur les différentes données
ci- après :
 L’enquête menée par la CGECI en mai 2020 auprès de ces
entreprises membres a montré que la maladie à coronavirus
CoViD-19 a eu un impact négatif important sur les entreprises
du Secteur Privé :
 Impact négatif : 98% des entreprises interrogées
 Baisse du chiffre d’affaire entre 25 et 50 %
 Réorganisation du travail : Réduction de l’activité (87%)-arrêt
des activités (24%)
 Impact sur les PME : 15% des PME affirment que la crise a déjà
entraîné la fermeture de leurs entreprises
 Impact sur les emplois : Travail à temps partiel (43%) – Congés
payés (35%)
 Résilience des entreprises : Plus de 50% des entreprises ne
pourraient pas survivre au-delà de 3 mois en cas de continuité de
la CoViD-19
 Recours aux mesures fiscales : 37% des entreprises ont eu
recours au report des paiements des impôts, taxes et versements
forfaitaires
 Fonds de soutien au Secteur Privé : La quasi-totalité des
entreprises interrogées envisagent de solliciter les fonds de
soutien mis en place par le gouvernement (97% des PME et 83%
des GE).
De plus, une étude menée dans le cadre de notre travail nous a conduit
aux statistiques du FMI, relativement à la relance économique des
entreprises en Afrique. Ainsi, dans sa parution du dernier trimestre de
l'année 2020 des Perspectives Economiques Régionales, le FMI révèle
que le PIB de l’Afrique Subsaharienne devrait se contracter de 3,0%
en 2020, c’est-à-dire de 0,2 point de pourcentage de plus que ce qui
était prévu dans les Perspectives Economiques Mondiales (PEM) de
juin 2020, représentant l’impact négatif qu’a eu le Covid- 19 sur les
entreprises en Afrique de l’Ouest.

Présentation et Discussion des résultats


La pandémie du Coronavirus a affecté l’équilibre mondial en  2020.
En effet, les secteurs d’activités les plus importants de l’économie
mondiale ont été relégués au second plan en vue de protéger la santé
des populations. Bien qu’elle ait semé le chaos et engendré beaucoup
de maux, la COVID-19 (coronavírus) a néanmoins amené le monde à
se requestionner sur ce qui était vraiment essentiel. La COVID-19
(coronavirus) a été également un élément révélateur, non seulement de
l'inadéquation de notre système de santé face à l'incertitude sanitaire
dans le monde mais également la faiblesse des entreprises africaines à
gérer les situations de crises. De plus, la crise du Covid-19 en Afrique,
comme ailleurs, s’est traduite par un ralentissement massif de la
production pour les économies du continent, des pertes de revenus
d’activité pour les entreprises, et souvent une montée des tensions et
des inégalités. Nombreuses mais affaiblies, les PME et ETI sont
directement touchées par la crise, notamment sur le plan financier, et
voient leur avenir parfois compromis. Des problèmes structurels de
financement, déjà présents avant la crise, sont alors amplifiés.
Or, si la crise sanitaire fait naître des besoins de refinancement
immédiats des économies, elle doit aussi faire émerger de nouveaux
relais de croissance. Le secteur privé, à condition d’être mieux
encouragé et d’évoluer dans un contexte monétaire et financier plus
stable, peut offrir ces nouveaux relais de croissance, et des
perspectives pour les entrepreneurs français comme pour la croissance
des économies africaines. Tout en attirant de nouveaux flux de
financements publics, la relance doit donc motiver les financements
privés. 

RECOMMANDATIONS
Le retour à une situation dite « normale » pourrait prendre des années.
Pour autant, l'Afrique a les moyens d'accélérer sa reprise économique
et de construire un environnement post-COVID plus robuste et plus
compétitif, davantage favorable à la croissance et à la création
d'emplois. 
Les discussions qui ont eu lieu lors de divers événements consacrés en
partie à la pandémie et à la relance — notamment le Women
Working for Change Summit, organisé par IFC et Jeune Afrique
Media Group — me donnent à penser que la reprise en Afrique
reposera sur trois grands piliers. Il s'agit de la transformation
numérique, de l'urbanisation et de l'intégration régionale.
En ce qui concerne la transformation numérique, l’adoption des
technologies nouvelles s'est accélérée pendant la crise sanitaire pour
permettre aux entreprises de maintenir le lien avec leurs clients et
leurs fournisseurs, aux étudiants de rester connectés avec leurs
enseignants, et de continuer, malgré tout, à se « rassembler » en
famille ou entre amis.
Si cette nouvelle manière de créer du lien social et économique se
développait déjà avant la pandémie, le potentiel numérique de
l'Afrique est encore largement inexploité.  Selon un
récent rapport d'IFC et de Google, l'économie numérique pourrait
représenter 5,2 % du PIB du continent à l'horizon 2025, soit près de
180 milliards de dollars.
Toutefois, l'Afrique est aujourd’hui le continent le moins connecté de
la planète. Seuls 10 des 45 pays africains suivis par l’Alliance pour un
internet abordable satisfont ainsi à la norme d'accessibilité financière,
telle que recommandée par la Commission sur le haut débit des
Nations Unies.
Il est donc crucial que les gouvernements, le secteur privé et d'autres
partenaires coopèrent pour créer des infrastructures numériques, pour
améliorer les compétences et aider à développer les talents dans le
secteur technologique afin de permettre à des millions de personnes
supplémentaires à travers l’Afrique de profiter des avantages du
numérique.
L'urbanisation est, elle aussi, en train de transformer l’Afrique.

Les grandes villes se développent rapidement à travers le continent.


Des millions de personnes, à la recherche d’opportunités, tentent leur
chance à Johannesburg, Abidjan, Kinshasa, Lagos ou Nairobi, mais
aussi dans des centres urbains plus petits mais en pleine croissance
comme Lilongwe et Niamey. Cette urbanisation entraîne une nouvelle
demande de biens et de services, elle favorise l'émergence d'idées et
d’initiatives et attire des investisseurs, contribuant à créer des marchés
plus compétitifs, plus innovants et plus efficients.
Toutefois, les bienfaits de l'urbanisation ne seront palpables que si les
citadins peuvent bénéficier de services essentiels comme l'électricité,
l'eau, l'assainissement, le logement et les transports. Les villes qui
offrent ces services – que ce soit par l'intermédiaire de prestataires
publics, privés ou mixtes – seront plus susceptibles d’être des moteurs
de croissance, de réduction de la pauvreté et de développement
humain.
Enfin, le troisième pilier de la reprise sera l'intégration régionale.
Celle-ci peut véritablement aider l'Afrique à accélérer les progrès et
les retombées économiques, tant à l'échelle continentale qu'au sein de
chacun des principaux blocs économiques de la région comme la
Communauté d'Afrique de l'Est, la CEDEAO, la CEEAC, le
COMESA, l'IGAD et la SADC, pour n'en citer que quelques-uns.
Selon un rapport de la Banque mondiale, la mise en œuvre de la Zone
de libre-échange continentale africaine pourrait accroître les revenus
de la région de 450 milliards de dollars d'ici à 2035 (soit une
progression de 7%) . Mais si l'Afrique nourrit de grandes ambitions
pour faciliter et libéraliser le commerce, les échanges transfrontaliers
continuent d’être un véritable défi dans de nombreuses régions du
continent.

Pour réaliser des progrès durables dans ces trois domaines, il faudra
que les gouvernements, le secteur privé et les partenaires du
développement unissent leurs efforts.

Le rôle d'IFC, dans le soutien à la reprise économique, est de


promouvoir un climat favorable aux affaires et d’aider les acteurs
africains du secteur privé — grands et petits — à croître et prospérer.
Notre grande force se trouve dans notre capacité à faire se rencontrer
les investisseurs, les pouvoirs publics et les innovateurs, et c'est dans
ce domaine que nous pouvons avoir, avec l’aide de nos partenaires,
l'impact le plus important à long terme.
Si la pandémie a pu freiner le développement du continent, elle n'a pas
coupé l’appétit des Africains et des Africaines pour l'innovation et
pour la croissance.  Nous sommes convaincu que la reprise post-
COVID sera l'occasion de bâtir une Afrique plus forte, plus résiliente
et plus connectée.
En Afrique comme dans le reste du monde, la pandémie de COVID-
19 a révélé l'importance des technologies numériques et la dernière
édition du rapport d'Africa's Pulse sur les dernières tendances
économiques en Afrique, montre l’importance de miser sur celles-ci
pour accélérer la reprise de l’activité sur le continent. 
Le développement du numérique améliore non seulement la
productivité des emplois existants mais il permet d’en crée de
nouveaux, qualifiés et non-qualifiés. De nombreux pays d'Afrique
subsaharienne l’ont bien compris et réalisent des investissements
massifs dans l’infrastructure digitale et le renforcer des compétences
informatiques.
Alors que la plupart des pays africains ont plutôt bien résisté à la crise
économique déclenchée par le coronavirus, quelles réformes, politiques
publiques et investissements devraient-il prioriser pour consolider la reprise
économique ? À quoi ressemblera le monde du travail de demain ? Comment
inclure la jeunesse africaine, véritable moteur d’innovation et incubateur de
talents ?

En Afrique, les petites


entreprises doivent innover
pour survivre à la COVID-19
- Dorothy Tembo, Directrice exécutive par intérim, Centre du
commerce international
La crise sanitaire du Covid-19 frappe de plein fouet les économies des pays du
continent, des ménages et surtout des très petites et moyennes entreprises,
véritables piliers de la vie économique africaine. Ces entreprises contribuent pour
près de 33 % dans le PIB africain et fournissent 85 % des emplois du secteur privé.
La pandémie de Covid-19 et surtout les mesures de restriction adoptées en mars et
avril les ont fragilisées un peu plus. Pour la première fois, les États se sont
fortement mobilisés du nord au sud pour les soutenir et imaginé des pistes de
solutions pour l'après. L'occasion aussi de penser cette crise comme une
opportunité de transformer le secteur informel.

Des pertes déjà colossales


L'enjeu est de taille : un rapport publié par l'Union africaine a estimé que la crise
économique engendrée par le Covid-19 pourrait entraîner la destruction de près de
20 millions d'emplois. L'African Guarantee Fund (AGF), spécialisé dans le
financement des petites et moyennes entreprises, estime « entre 20 et 40 milliards
de dollars » la perte de chiffres d'affaires pour les PME en Afrique en 2020 due à la
pandémie. Ces chiffres pourraient être bien plus élevés alors que les entreprises
africaines sont affectées de diverses manières. Il y a celles dont
l'approvisionnement dépend de la Chine et qui se sont retrouvées affectées par les
longs mois d'arrêt. Viennent ensuite celles qui exportent vers l'Asie, l'Europe, voire
les États-Unis, des marchés qui se sont fermés du jour au lendemain. Enfin, la
majorité des entreprises ont dû fermer à cause des mesures de confinement partiel.
C'est le cas des PME dans le tourisme, la restauration, la coiffure, des services, des
télécommunications, etc.
Des pistes de solutions sont déjà avancées sur le plan budgétaire avec une forte
mobilisation des États africains et l'appui des bailleurs de fonds
internationaux. Mais tout cela reste insuffisant, le FMI et la Banque mondiale ont
même estimé à la mi-avril qu'il manquait 44 milliards d'euros à l'Afrique pour lutter
contre le coronavirus. D'autant que ces structures rencontrent déjà d'immenses
difficultés dans la recherche de capitaux, dans leur structuration et leur
déploiement. Il faut souligner que le financement des PME est encore considéré par
de nombreux acteurs du secteur financier en Afrique comme une activité risquée.

À LIRE AUSSIAprès-Covid-19 : des lendemains de défis économiques


pour l'Afrique

Partout, des projets de ripostes


Plusieurs pays sont montés au créneau pour protéger leurs PME. Le gouvernement
ivoirien a prévu, entre autres, un fonds de garantie aux PME et aux entreprises du
secteur informel d'un montant de 100 milliards de FCFA. De même au Sénégal, le
Plan Covid19 prévoit la mise en place d'un mécanisme de financement des
entreprises d'un montant de 200 milliards de FCFA sous forme de crédits de
trésorerie ou d'investissement en partenariat avec le secteur bancaire.

Le gouvernement sud-africain a ainsi mis en place des mesures pour soutenir les
entreprises, avec notamment 10 milliards d'euros de garanties de prêts. Beaucoup
d'entre elles pourront, d'ailleurs, reprendre leur activité à partir du 1 er juin, comme
l'a annoncé récemment le président Cyril Ramaphosa, ce qui devrait permettre « le
retour au travail de près de 8 millions de personnes ». Pour le pays, la levée des
restrictions est essentielle pour préserver la santé économique du pays.

À l'échelle continentale, la Banque africaine de développement (BAD) a annoncé la


création d'un fonds de 10 milliards de dollars pour soutenir les économies
africaines. Et l'Union africaine (UA) de lancer, le 7 avril, un fonds spécial contre le
Covid-19 auquel les États membres ont déjà accepté de contribuer à hauteur de
17 millions de dollars. « Nous devons mobiliser toutes les ressources pour contenir
cette pandémie et empêcher l'effondrement d'économies et de systèmes financiers
déjà en difficulté », a déclaré le président en exercice de l'UA, le Sud-Africain
Cyril Ramaphosa. Toute la difficulté est de trouver de l'argent disponible
rapidement. Les institutions, comme la Banque mondiale ou la BAD qui ont promis
des milliards, sont soumises à des procédures contraignantes, et leurs aides mettent
souvent plusieurs mois avant d'être débloquées.

L'UA s'est déjà lancé dans la création d'une plateforme centralisée à travers son
partenariat avec Ecobank. L'objectif est d'aborder « les enjeux, les défis et les
besoins des MPME pendant et après le Covid-19, et qui sera un outil global,
flexible, complet et universel pour les MPME dans les secteurs formel et informel
sur le continent. »
Dans la région Uemoa, l'heure est déjà à l'innovation et la Banque centrale, la
BCEAO, a lancé les bons Covid-19. De l'argent immédiatement disponible pour les
États de la zone. En quelques jours, il s'en est écoulé pour près de 1 200 milliards
de CFA. Et le succès n'est pas près de s'arrêter, et les pays sont toujours plus
nombreux à se saisir de cet outil.

« En Afrique, les gens qui travaillent sont pour la plupart dans des petites ou
moyennes entreprises, dans le secteur informel. Ils travaillent chaque jour une
heure par-ci, une heure par-là. Ça peut devenir une crise sociale ! » a prévenu son
patron Akinwumi Adesina sur l'antenne de la radio RFI, à l'heure où plusieurs pays
du continent ont adopté des mesures de confinement des populations.
« Malheureusement, l'Afrique n'a pas les ressources pour faire la compensation,
pour compenser les salaires des gens, comme les pays développés l'ont fait », a-t-il
poursuivi. « Si les gens ne peuvent pas produire, on aura une autre crise, qui sera
une crise alimentaire », a-t-il également expliqué.

Un fonds de 2,4 milliards de dollars


Et c'est là qu'intervient l'African Guarantee Fund. Grâce à sa facilité de garantie,
AGF aide les institutions financières à couvrir partiellement les risques liés au
financement des PME. L'institution a annoncé, lundi 18 mai, la mise en place
d'un fonds de deux milliards de dollars. « Le mécanisme Covid-19 d'AGF s'élève à
1,2 milliard de dollars de garantie, ce qui permettra aux banques de financer les
PME jusqu'à hauteur de 2,4 milliards dollars au moins pour une période de deux
ans », souligne un communiqué. « Les conséquences de la pandémie de Covid-19
continueront d'avoir des effets négatifs croissants sur les PME en Afrique, tant du
côté de l'offre de crédits que de celui de la demande », a déclaré Félix Bikpo,
directeur général d'AGF. « Par conséquent, nous anticipons une détérioration de la
solvabilité des PME. Il est probable que ce facteur induise une augmentation du
coût du crédit pour le secteur financier, ce qui accroîtra certainement sa réticence à
financer les PME en l'absence de stimuli extérieurs. » L'AGF continue également
d'« apporter son assistance technique afin de développer la capacité des institutions
financières à évaluer les risques des PME », ajoutant que « cela permettra
d'analyser les impacts de la pandémie sur les institutions financières et d'offrir les
réponses idoines pour une adaptation efficace des PME à ce nouveau contexte ».

La résilience des PME africaines


Depuis le début de la crise les petites et moyennes entreprises ont fait montre de
stratégie pour résister et survivre. Exemple au Nigeria. Avant la pandémie de
coronavirus, Rovingheights, librairie basée à Abuja et Lagos, a dû fermer non
seulement ses deux sites, mais aussi son service de livraison. Au Nigeria, les petites
et moyennes entreprises telles que Rovingheights représentent 96 % des
entreprises et 84 % des emplois, et au cours des cinq dernières années, elles ont
contribué à environ la moitié du PIB du Nigeria, informe le site d'analyse Stears
Business. Pour survivre, cette entreprise s'est tournée vers le numérique
et Flutterwave, une jeune pousse américaine qui a développé une solution de
paiements. La start-up a signé, cette année, un gros partenariat avec Alibaba,
permettant aux commerçants africains de recevoir des paiements de la part des
utilisateurs de son application de paiement Alipay. « Vous avez de petites
entreprises qui sont pénalisées à cause du Covid-19, elles sont toutes fermées.
Alors, nous nous sommes demandé ce que nous pouvons faire pour les aider ? Nous
avons ensuite créé le site en ligne Flutterwave qui permet à toute petite entreprise
partout dans le monde de se connecter, de créer un profil, de télécharger ses
produits et de commencer à vendre », a expliqué son fondateur, Olugbenga
Agboola à CNN.

S'adapter certes, mais de nombreuses voix s'élèvent de plus en plus pour faire de la
crise sanitaire une opportunité pour aller plus loin en faisant rentrer par exemple les
entreprises du secteur informel dans le formel et ainsi stimuler tout l'écosystème
entrepreneurial africain.

L’expérience vécue en 2020 avec l’évènement exceptionnel de la crise


sanitaire a conduit les entreprises et institutions à faire face au défi Covid-
19 rapidement en mettant en œuvre de nouvelles procédures et pratiques
managériales. Pour alimenter le débat sur la problématique de la crise et de
ses répercussions durables sur le management des
organisations, Question(s) de management a consacré dans son numéro 28
(juin 2020) un cahier intitulé « Question(s) de crise » et recueilli les
réponses de 155 enseignants-chercheurs, dirigeants, DRH, experts,
consultants, responsables opérationnels et fonctionnels, résidant dans 16
pays sur les 5 continents, à la question « Quels pourraient être les
répercussions durables de la crise sur le management ? ». Dans le cahier
intitulé « Changement de crise et raison d’être » du numéro 29 (septembre
2020), 83 contributeurs de 22 pays ont apporté leur réponse à la question
qu’au cœur de la crise se posent les organisations : « Quels sont les
changements organisationnels durables induits par la crise de la Covid-
19 ? ». La crise sanitaire ayant imposé une distanciation sociale inédite,
concilier distance et proximité est devenu un défi managérial essentiel pour
les organisations et, dans le cahier intitulé « Question(s) de proximité », 81
contributeurs de 15 pays ont répondu à la question : « Quel management
pour concilier distance et proximité dans le nouveau contexte ? » (Numéro
30, décembre 2020). Un grand nombre de ces 318 regards ont souligné
l’importance des valeurs culturelles des organisations face à la crise. Si la
crise du grand confinement démontre son impact au niveau organisationnel
et surtout au niveau du « comment faire » avec les nouveaux modes de
travail, elle peut également offrir la possibilité de repenser le « pourquoi »
et donc la culture des organisations. Il s’agit donc de savoir comment
maintenir et garantir le lien social ? Comment lutter contre le sentiment
d’isolement et développer les solidarités, l’inclusion et l’esprit d’équipe ?
Comment redonner du sens et des repères aux collaborateurs afin de
sécuriser et d’engager ? Comment donner du sens à l’ensemble des
activités, des métiers et des missions de l’organisation ?
2Les entreprises ont besoin de faire évoluer les mentalités et les
comportements. Cette évolution de la culture repose sur la reconnaissance
de son importance par l’ensemble des acteurs. Quelles sont les valeurs et
comment se manifestent-elles ? Comment muter sans renier son ADN ?
Comment effectuer la mise à jour de la culture et des références communes
d’une organisation ? Comment réaffirmer et décliner ses valeurs ?
3En accompagnant les transformations actuelles, les organisations
pourront non seulement rendre les expériences collaborateurs plus
positives, mais aussi mieux se préparer à la résilience et l’anti-fragilité
pour le monde du travail de demain.

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