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Mathematiques 2: SESSION 2015 MPMA206

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SESSION 2015 MPMA206

 
 
 
EPREUVE SPECIFIQUE - FILIERE MP  
____________________  
 
MATHEMATIQUES 2

Durée : 4 heures  
____________________  

N.B. : le candidat attachera la plus grande importance à la clarté, à la précision et à la concision de


la rédaction. Si un candidat est amené à repérer ce qui peut lui sembler être une erreur d’énoncé, il le
signalera sur sa copie et devra poursuivre sa composition en expliquant les raisons des initiatives
qu’il a été amené à prendre.  
 
___________________________________________________________________________________  
 
 
 
  Les calculatrices sont autorisées
 
 
 
 
 
 
  Le sujet est composé de deux exercices et d’un problème tous indépendants.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

1/7
EXERCICE I. INFORMATIQUE

Les algorithmes demandés doivent être écrits en Python. On sera très attentif à la rédaction et notam-
ment à l’indentation du code.
Voici, par exemple, un code Python attendu si l’on demande d’écrire une fonction nommée maxi qui
calcule le plus grand élément d’un tableau d’entiers :

def maxi(t):
"""Données: t un tableau d’entiers non vide
Résultat: le maximum des éléments de t"""
n =len(t) # la longueur du tableau t
maximum = t[0]
for k in range(1,n):
if t[k] > maximum:
maximum = t[k]
return maximum

L’instruction maxi([4,5,6,2]) renverra alors 6.


I.1. Donner la décomposition binaire (en base 2) de l’entier 21.
On considère la fonction mystere suivante :

def mystere(n, b):


"""Données: n > 0 un entier et b > 0 un entier
Résultat: ......."""
t = [] # tableau vide
while n > 0:
c = n % b
t.append(c)
n = n // b
return t

On rappelle que la méthode append rajoute un élément en fin de liste. Si l’on choisit par exemple
t = [4,5,6], alors, après avoir exécuté t.append(12), la liste t a pour valeur [4,5,6,12].
Pour k ∈ N∗ , on note ck , t k et nk les valeurs prises par les variables c, t et n à la sortie de la k -ème
itération de la boucle “while”.

2/7
I.2. Quelle valeur est renvoyée lorsque l’on exécute mystere(256,10)?
On recopiera et complétera le tableau suivant, en ajoutant les éventuelles colonnes nécessaires pour
tracer entièrement l’exécution.

k 1 2 ···
ck ···
tk ···
nk ···

I.3. Soit n > 0 un entier. On exécute mystere(n,10). On pose n0 = n .


I.3.a. Justifier la terminaison de la boucle while.
I.3.b. On note p le nombre d’itérations lors de l’exécution de mystere(n,10). Justifier que
pour tout k ∈ 0,p , on a nk ≤ 10nk . En déduire, une majoration de p en fonction de n .
I.4. En s’aidant du script de la fonction mystere, écrire une fonction somme_chiffres
qui prend en argument un entier naturel et renvoie la somme de ses chiffres. Par exemple,
somme_chiffres(256) devra renvoyer 13.
I.5. Ecrire une version récursive de la fonction somme_chiffres, on la nommera somme_rec.

EXERCICE II. PROJECTION ORTHOGONALE

On considère �2 (R) l’espace vectoriel euclidien des matrices carrées d’ordre 2 à coefficients réels
muni du produit scalaire canonique défini pour A et B matrices de �2 (R) par : (A |B ) = trace(t AB ).
   
a b a� b�   
II.1. Si A = et A� = sont deux matrices de �2 (R), que vaut le réel A A � ?
c d c� d�

II.2. On note � le sous-espace vectoriel formé des matrices triangulaires supérieures de �2 (R).
Donner, pour le produit scalaire canonique, une base orthonormée de � et de son orthogonal � ⊥ .
 
1 2
II.3. Si A = , déterminer le projeté orthogonal de la matrice A sur � , ainsi que la distance
3 4
de la matrice A à � .

3/7
SURJECTIVITE DE L’APPLICATION EXPONEN-
PROBLEME III.
TIELLE DE �n (C) VERS GLn (R)

On note, pour n entier n ≥ 2, �n (C) l’espace vectoriel des matrices carrées d’ordre n à coefficients
complexes.
On notera 1 ≤ i , j ≤ n pour indiquer que : 1 ≤ i ≤ n et 1 ≤ j ≤ n .

Partie préliminaire

Une norme �.� sur l’espace vectoriel �n (C) est une norme d’algèbre si elle vérifie la propriété :
pour tout couple de matrices (A,B ) de �n (C), �AB � ≤ �A��B �.
� �
III.1. On note pour A = (a i , j ) élément de �n (C), �A�∞ = sup �a i , j � et �A� = n �A� .

1≤i , j ≤n

L’application �.� est une norme sur l’espace vectoriel �n (C). Démontrer que c’est une norme d’al-
gèbre.
Dans la suite de cette partie préliminaire, on munit �n (C) de cette norme d’algèbre.
III.2. Justifier simplement qu’une série de vecteurs de �n (C) absolument convergente est conver-
gente.
�� �
III.3. Si M est une matrice de �n (C), établir que la série de réels positifs � 1 M k � converge et
� k!
1 k
en déduire que la série de matrices k!M converge.

+∞
1 k
Si M est une matrice de �n (C) , on notera exp(M ) = k!M , exponentielle de la matrice M .
k =0

Première partie

On pourra utiliser librement le résultat suivant :


si T est une matrice triangulaire de �n (C) dont les éléments diagonaux sont λ1 ,λ2 ,...,λn , alors la
matrice exp(T ) est une matrice triangulaire dont les éléments diagonaux sont e λ1 ,e λ2 ,...,e λn .
III.4. Si M est une matrice de �n (C), rappeler pourquoi la matrice M est trigonalisable et déter-
miner une relation entre det(exp(M )) et e tr(M ) .
⎛ ⎞
3 6 −6
III.5. Soit la matrice A = ⎝ − 1 − 9 11 ⎠.
0 −5 7

Donner le déterminant de la matrice A . En déduire qu’il n’existe aucune matrice B à coefficients réels
vérifiant B 2 = A et qu’il n’existe aucune matrice M à coefficients réels vérifiant exp(M ) = A .

4/7
Objectifs et exemple

Ce paragraphe ne comporte aucune question, il permet de se familiariser avec les objectifs du pro-
blème.
Si A est une matrice carrée inversible à coefficients réels, nous allons démontrer dans ce problème :

• que pour tout entier naturel non nul p , il existe une matrice B de �n (C) vérifiant B p = A ,
• qu’il existe une matrice M de �n (C) vérifiant exp(M ) = A .

On se limitera dans ce sujet aux matrices carrées de taille 3.


Le problème a pour objectif de prouver l’existence de ces matrices et de les expliciter.
On commence par un exemple développé dont le candidat pourra s’inspirer notamment pour la troi-
sième partie.
⎛ ⎞
3 6 −6
On utilise toujours la matrice A = ⎝ − 1 − 9 11 ⎠.
0 −5 7

Le polynôme caractéristique de la matrice A est χA = (X −2)2 (X +3).


On cherche le reste dans la division euclidienne du polynôme X n par le polynôme χA de la forme
a X 2 + b X + c où a , b et c vont dépendre de n .

Pour cela on remplace dans la relation X n = χAQ +a X 2 + b X + c , X par − 3, puis par 2. Ensuite, on
dérive cette expression et on remplace à nouveau X par 2 (Q est le quotient).
� 9a −3b + c = (− 3)n
On obtient le système suivant 4a +2b + c = 2n
4a + b = n 2n −1
� �
� a = 251
(− 3)n − 2n +5n2n −1
1
� �
admettant pour unique solution b = 25 − 4.(− 3) n +4.2n +5n2n −1 .
1
� �
c = 25 4.(− 3)n +21.2n − 30n2n −1
On déduit du théorème de Cayley-Hamilton que pour tout entier naturel n ,
A n = a A 2 + b A + c I3
⎛ ⎞
− (− 3)n +6.2n − 6.(− 3)n +6.2n 6.(− 3)n − 6.2n
1
= ⎝ 2.(− 3)n − 2.2n +5n2n−1 12.(− 3)n − 7.2n +5n2n −1 − 12.(− 3)n +12.2n − 5n2n −1 ⎠.
5
(− 3)n − 2n +5n2n−1 6.(− 3)n − 6.2n +5n2n −1 − 6.(− 3)n +11.2n − 5n2n −1

On pose alors, pour tout réel t , la matrice γ(t ) ∈ �3 (C) :


⎛ ⎞
− 3t e i πt +6.2t − 6.3t e i πt +6.2t 6.3t e i πt − 6.2t
1
γ(t ) = ⎝ 2.3t e i πt − 2.2t +5t 2t −1 12.3t e i πt − 7.2t +5t 2t −1 − 12.3t e i πt +12.2t − 5t 2t −1 ⎠.
5
3t e i πt − 2t +5t 2t −1 6.3t e i πt − 6.2t +5t 2t −1 − 6.3t e i πt +11.2t − 5t 2t −1

5/7
On a les résultats suivants :

• γ(−1) = A −1 ,
� �p
• pour tout entier naturel p non nul : γ( p1 ) = A ,
• exp(γ� (0)) = A .

Par exemple,
⎛ � � � � � � ⎞
− i 3+6 2 � − 6i 3+6 2 � 6i 3− 6 2 �
� � � � � �
B = γ( 12 ) = 15 ⎝ 2i 3− 2 2+5� 4
2
12i 3− 7 2+5�42 − 12i 3+12 2− 5�42 ⎠
� � � � � �
i 3− 2 +5 42 6i 3− 6 2+5 42 − 6i 3+11 2− 5 42

vérifie B 2 = A .

Deuxième partie

On notera F l’espace vectoriel sur le corps C des applications de R dans C combinaisons linéaires
d’applications du type x �−→ x k ρ x e i θ x où k ∈ {0,1,2}, ρ ∈ ]0,+∞[ et θ ∈ ]0,2π].
(Rappel : pour ρ ∈ ]0,+∞[, ρ x = e x lnρ .)
III.6.
III.6.a. Déterminer un élément f de F vérifiant pour tout entier naturel n , f (n ) = α(− 3)n +β n 2 2n ,
si α et β sont deux constantes complexes.
III.6.b. Si f est un élément de F et si x0 est un réel, expliquer pourquoi x �−→ f (x + x0 ) est encore
un élément de F .
III.7.
� � 2 �n �
III.7.a. Soit θ un réel. Démontrer que la suite de nombres complexes n 2 3 e i θ n converge
vers 0.
III.7.b. Soit k1 ∈ {0,1,2}, ρ1 ∈ ]0,+∞[, θ1 ∈ ]0,2π], k2 ∈ {0,1,2}, ρ2 ∈ ]0,+∞[ et θ2 ∈ ]0,2π],
θ1 �= θ2 .

Démontrer que si α et β sont deux constantes complexes vérifiant, pour tout entier naturel n ,
� �n � �n
αn k1 ρ1 e i θ1 n +β n k2 ρ2 e i θ2 n = 0, alors α = β = 0.

On pourra, par exemple, supposer ρ1 ≤ ρ2 et commencer par examiner les cas ρ1 < ρ2 et ρ1 = ρ2 .
III.7.c. On admet alors que si f est un élément de F vérifiant pour tout entier naturel n , f (n) = 0,
alors f est l’application nulle.
Que peut-on dire de deux applications f et g de F vérifiant pour tout entier naturel n , f (n ) = g (n) ?

6/7
III.8. Dans la suite de cette partie, A est une matrice inversible de �3 (R).
Expliquer pourquoi

on peut

trouver 9 applications ωi , j éléments de F telles que, pour tout entier
n
naturel n , A = ωi , j (n) .
1≤i , j ≤3

Discuter en fonction du nombre de racines du polynôme caractéristique de la matrice A .


On ne demande pas de résoudre des systèmes, une explication de la méthode pourra suffire.
� �
III.9. On pose pour tout réel t , la matrice γ(t ) = ωi , j (t ) ∈ � 3 ( C) .
1≤i , j ≤3

III.9.a. Quelles sont les matrices γ(0) et γ(1) ?


III.9.b. Justifier que, pour tout couple d’entiers naturels (n ,m), on a la relation :
γ(n +m) = γ(n)γ(m).

3
III.9.c. Pour x réel et m entier naturel, on pose f (x ) = ωi , j (x +m ) et g (x ) = ωi ,k (x )ωk , j (m ).
k =1

Démontrer que l’on a f = g et en déduire, pour tout entier naturel m , la relation γ(x +m) = γ(x )γ(m).
III.9.d. En déduire que, pour tout couple (x ,y ) de réels, γ(x + y ) = γ(x )γ(y ).
� �p
III.10. Démontrer que γ(− 1) = A −1 et que, pour tout entier naturel p non nul, γ( p1 ) = A.
� �
III.11. Justifier que l’application γ définie pour tout réel t par γ(t ) = ωi , j (t ) est dérivable
1≤i , j ≤3
sur R et que la fonction γ est une solution de l’équation différentielle
u � (t ) = γ� (0)u(t ) vérifiant u (0) = I3

où la fonction inconnue u vérifie, pour tout réel t , u (t ) ∈ �3 (C).


Trouver la solution sur R de l’équation différentielle u � (t ) = γ� (0)u(t ) vérifiant u (0) = I3 et en déduire
que l’on a : exp(γ� (0)) = A .

Troisième partie : exemple


⎛ ⎞
3 0 1
Soit la matrice A = ⎝ 1 − 1 − 2 ⎠.
−1 0 1

III.12. Donner le polynôme caractéristique de la matrice A .


La matrice A est-elle diagonalisable?
III.13. Déterminer, par la méthode développée dans ce problème, les éléments suivants :
III.13.a. La matrice A −1 .
III.13.b. Une matrice B de �3 (C) vérifiant B 2 = A .
III.13.c. Une matrice M de �3 (C) vérifiant exp(M ) = A .
Fin de l’énoncé

7/7
I M P R I M E R I E N A T I O N A L E – 15 1311 – D’après documents fournis

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