09 10 Contrats
09 10 Contrats
09 10 Contrats
Introduction :
Définition du contrat d’après l’article 1101 du CC :
o « Le contrat est une convention par laquelle une ou plusieurs personnes s'obligent, envers une ou
plusieurs autres, à donner, à faire ou à ne pas faire quelque chose » ie accord de volonté générateur
d’obligation(s).
o Le contrat est une forme particulière de convention, le dénominateur commun étant l’accord de
volonté
o Le contrat présente la particularité de créer des obligations ; la convention est plus large puisqu’elle
peut, par exemple, modifier (avenant), supprimer (remise de dette) ou transmettre (obligation de
reprendre un crédit) une obligation.
Grande variété de contrats et de conventions, mais un dénominateur commun : l’accord de volontés.
2. L’importance du déclin
Difficile à mesure puisqu’il est variable selon les époques.
Sur le long terme, il est manifeste que l’autonomie de la volonté a perdu sa force. Les
exceptions aux règles initiales se sont multipliées. L’autonomie reste la base mais de plus en
plus souvent, elle cède sa place à d’autres considérations, préoccupations, que la simple
volonté individuelle.
o Par exemple, la bonne ou la mauvaise foi des contractants
o Idée de justice
o Ta mère
Idée de liberté de contracter
o Aujourd’hui, il existe des contrats forcés.
Assurance automobile
La liberté de choix de la personne avec qui on va contracter
o Il existe des hypothèses dans lesquelles le choix n’existe plus. C’est le cas chaque fois
qu’a été instauré un droit de préemption
Congé pour vente immobilière
Musés nationaux en cas de vente d’œuvres d’art
Liberté contractuelle (liberté sur le fond)
o Règle de fond : ne pas porter atteinte à l’ordre public
La notion d’ordre public s’est considérablement développée, notamment
l’ordre public économique.
Dans les cas les plus nombreux, les parties ne sont plus libres de mettre ce
qu’elles veulent dans le contrat. C’est la loi qui va imposer tout ou partie des
clauses.
Les contrats d’assurance, de transport… sont presque intégralement régis par
des textes d’ordre public.
Consensualisme (liberté de forme)
o Là encore, les exceptions se sont multipliées : de plus en plus souvent la loi réclame
un écrit.
o Aussi, certains auteurs arrivent à parler d’un renouveau du formalisme.
Idée d’engagement (s’impose aux contractants, au juge, au législateur)
o La force obligatoire du contrat continue à s’imposer aux parties, sous peine de
sanctions.
o Ce que l’on observe aussi c’est que les juges prennent parfois une certaine liberté par
rapport à la force obligatoire : ils en sont arrivé à créer des obligations que les parties
n’avaient pas envisagé, par exemple le devoir de conseil qui est aujourd’hui
pratiquement imposé à tous les professionnels + obligation de sécurité dans de
nombreux contrats dans le but de permettre l’indemnisation d’une partie qui subit un
préjudice à raison de l’exécution.
o Législateur est loin de respecter. En effet, la plupart des lois modernes sont
d’application immédiate au nom de l’intérêt général et par conséquent s’appliquent
au contrat en cours et donc viennent modifier de façon substantielle ce qui était
prévu par les parties.
Partie 1 : La formation du contrat :
Chaque individu conclut chaque jour de nombreux contrats. Par exemple prendre le bus.
Le plupart de ces accords n’apparaissent pas en droit. Le droit ne les connait pas car ce sont des opérations
banales et surtout pqe leur conclusion et exécution ne pose pas de problème. Mais il peut arriver qu’une
situation simple puisse poser une difficulté juridique.
o Une personne se promène en grande surface et se blesse/ Elle a le droit à réparation. Existe-t-il dans
ce cas un contrat ? Contractuel/délictuel.
I. Le consentement :
Le code civil fait de la volonté, donc du consentement, la base de toute obligation. Pourtant, très peu de
dispositions sont consacrées à cette question.
o Les articles 1109 à 1122 traitent de la question mais uniquement sous l’angle des défauts qui peuvent
affecter la volonté, sous l’angle du vide du consentement.
o En revanche, aucune disposition n’est consacrée à la question première de l’existence même du
consentement.
A. L’existence du consentement
Réclamer que le consentement existe c’est d’abord exiger de chaque partie qu’elle ait exigé une
volonté réelle. De ce point de vue, il ne peut pas y avoir de consentement là où il n’y a pas de lucidité,
là où il n’y a pas de conscience. Cela explique que si l’une des parties était en état de démence au
moment où le contrat a été passé, celui-ci est nul et n’a pas pu valablement être formé.
o Pour faire annuler le contrat, il incombe au demandeur de démontrer la présence du trouble
mental du contractant au moment où il s’est obligé. La JSP est exigeante sur ce point.
Réclamer l’existence du consentement c’est aussi exiger la constations d’une rencontre des volontés,
ce qui n’est pas sans poser parfois des difficultés. Il arrive en effet que le contrat soit précédé de
longues discussions entre les parties.
a) L’offre :
L’offre est une manifestation unilatérale de volonté par laquelle une personne fait
connaitre son intention de contracter et les conditions essentielles du contrat.
La notion d’offre :
o La première définition ne fit pas référence à la forme, à la manière dont l’offre va se
manifester. Cela est parfaitement logique dans un système consensualiste. La
conséquence, est que l’offre peut se manifester de n’importe quelle façon. Il existe
des offres expresses, des offres tacites.
Le fait qu’un taxi se trouve en station doit s’analyser comme une offre de
contrat de viol de ton portefeuille.
Le fait pour un proxénète d’exposer une marchandise au quartier rouge
o La définition de l’offre ne fait pas non plus référence à son destinataire. L’offre en
effet peut être adressée à une ou plusieurs personnes déterminées, ou plus
généralement au public (petite annonce dans la presse).
Cass : L’offre faite au public lie le pollicitant à l’égard du premier acceptant
dans les mêmes conditions que l’offre faite à personne déterminée.
o La définition de l’offre montre que toute décision de contracter ne mérite pas cette
qualification. Pour qu’il choisisse d’une offre il faut que celle-ci soit précise cad qu’elle
contienne des précisions sur tous les éléments essentiels du contrat. Dans le cas
d’une offre de vente, il est indispensable que la chose et le prix soient indiqués. Si ces
éléments essentiels font défaut, il ne s’agit pas juridiquement d’une offre. 2 autres
types de proposition.
Invitation à entrer en pourparlers : cad une proposition adressée à une
personne déterminée ou nom et qui est simplement destinée à engager des
négociations. Ex : un propriétaire veut vendre son véhicule, il passe une
annonce dans la presse, dans laquelle il indique la marque et le modèle, l’année
de mise en circulation, le kmage et ajoute prix à débattre.
Il peut s’agir également d’un appel d’offre ie proposition qui porte suggestion
sur l’objet dont le ou les destinataires vont devoir préciser l’économie. Ex :
employeur passe une annonce pour recruter du personnel qualifié, indique le
poste, la qualification, l’expérience réclamée et demande de faire connaître les
prétentions salariales.
L’offre est donc la proposition qui permet d’aboutir à la conclusion du contrat par la
simple acceptation du destinataire.
L’offre doit également être ferme. Il faut qu’elle manifeste la volonté nette, marquée, de
contracter. Elle doit constituer un véritable engagement. Cette exigence pose le
problème dit des « réserves » ie des restrictions, des limites, apportées par le proposant
à sa volonté de contracter.
o De telles réserves peuvent être expresses (ex : une offre de vente à un prix réduit
pour une quantité limitée) ou tacites, qui découlent de la nature de la convention ou
des usages (ex : chaque fois que la considération de la personne du cocontractant est
importante ie essentiellement en matière d’offre de crédit).
o Compatibilité des notions d’offre et de réserves : peut-on encore parler d’offre en
présence de réserves.
Question discutée. Il faut établir une distinction : dans chaque hypothèse il faut
vérifier quel degré de liberté a voulu conservant l’auteur de la proposition :
Lorsqu’il peut se dégager arbitrairement sans avoir d’explications, de
justifications à fournir, il paraît certain qu’on ne peut plus parler
véritablement d’une offre : c’est une invitation à entrer en pourparlers.
En revanche, lorsque la réserve est définie de matière objective, qu’elle
peut être contrôlée judiciairement, on peut retenir la qualification
d’offre. La volonté de s’engager est nette. C’est le cas lorsqu’un industriel
propose une vente à prix donné avec une réserve : la limite des stocks
disponibles.
Cette distinction n’est pas facile à appliquer et on peut reprendre l’exemple de
l’ « offre » d’emploi. Les solutions dégagées doivent conduire à séparer les
diverses situations. Tout dépend du type d’emploi et de ce que peut attendre
l’employeur du futur salarié.
Quand aucune qualification particulière n’est réclamée, le terme d’offre
est approprié
Lorsqu’il s’agit de postes qualifiés, il est légitime que l’employeur puisse
refuser la candidature qui lui est refusée tout simplement pqe la
considération de la personne devient alors essentielle.
En définitive, l’offre est la proposition qui entraine formation du contrat par la seule
survenance d’une acceptation.
Le concept d’offre a une importance pratique car seule la véritable offre emporte des
effets juridiques.
2. L’acceptation :
Elle peut être définie comme la réponse positive du destinataire de l’offre à la proposition qui lui
a été faite. Cette acceptation, pour qu’elle entraine formation du contrat, doit être à tout point
conforme à l’offre. Il doit y avoir une identité entre les deux manifestations de volonté. Une
acceptation avec réserve et a fortiori une contre proposition ne constituent pas juridiquement
une acceptation mais de nouvelles offres qui devront être à leur tour être acceptées.
o Une personne propose de vendre son véhicule 4000$. Le destinataire répond qu’il est
d’accord pour 3500$. Juridiquement, cette réponse constitue une offre.
Comme l’offre, l’acceptation n’a pas de forme particulière : elle peut donc être expresse mais
elle peut être tacite et être déduite d’un comportement. Par exemple, une personne demande à
une autre de la représenter lors de la conclusion d’un acte juridique. On est en présence d’une
offre de mandat. Le destinataire ne répond pas mais exécute la mission. Son comportement, son
attitude constituent une acceptation tacite qui permet de considérer que le mandat a été
réellement conclu.
L’acceptation soulève une seule question : le silence peut il valoir acceptation ?
o Dans quelques cas particuliers, le législateur a répondu à la question :
Art. 932 en matière de donation : réclamation d’une acceptation expresse.
A l’inverse, le code des assurances précise que lorsqu’un assuré propose à l’assureur
de modifier le contrat, et que l’assureur ne répond pas dans un délai de 10 jours, la
proposition est considérée comme acceptée. Le silence vaut ici acceptation.
o En l’absence de texte, la question est de savoir si on peut appliquer en droit l’adage : « Qui
ne dit mot consent »
1870, Cass reprise Civ.1er 24/05/05 : « Si le silence ne vaut pas à lui seul acceptation,
il n’en est pas de même lorsque les circonstances permettent de donner à ce silence
la signification d’une acceptation ».
On doit dégager 2 règles :
Le silence à l’état pur : envisagé seul, il ne peut jamais valoir acceptation. La
solution est pleinement justifiée : le silence en lui-même ne représente rien,
il faut l’interpréter ; une interprétation positive serait totalement arbitraire.
Si cette règle n’existait pas, cela obligerait quiconque reçoit une offre sans
l’avoir sollicité à y répondre.
Le silence circonstancié : il peut valoir acceptation. Si le silence en lui-même
est neutre, pourtant parfois les circonstances l’éclairent et permettent de
l’interpréter sans que cela soit arbitraire. Autrement dit, le silence peut
avoir une coloration positive lorsqu’il, est replacé dans certains contextes.
Quelles circonstances ?
o Lorsque les parties étaient antérieurement en relations d’affaires.
Exemple : relations entre un producteur et un commerçant. Le
commerçant a l’habitude de s’approvisionner chez ce producteur, lui
passe régulièrement des commandes, et sans que celui-ci accepte, il
effectue les livraisons. Si un jour le producteur ne veut pas honorer
une commande, il est tenu de manifester sa volonté puisque dans le
cas contraire son silence sera tenu pour une acceptation. Terme
d’habitude déterminant. La répétition des contrats conclus sans
acceptation formelle doit permettre de compter sur l’exécution à
défaut de refus expresse. Le silence n’est ici pas neutre.
o Le silence vaut légalement acceptation lorsque les usages lui donnent
une telle valeur. Exemple : 2 industriels se rencontrent, négocient un
contrat et trouvent verbalement un accord. Pour fournir trace de cet
accord, l’une des parties, va envoyer à l’autre une lettre de
confirmation. Si cette lettre ne correspond pas à a réalité, l’usage
impose au destinataire qu’il la conteste et donc à défaut son silence
sera tenu pour une acceptation.
o Le silence vent enfin acceptation lorsque l’offre a été faite dans
l’intérêt exclusif du destinataire. C’est le contenu de l’offre qui va
permettre d’admettre que le destinataire ne pouvait pas refuser. Il l’a
donc accepté en silence. La règle au départ a été utilisée de manière
opportune par la JSP (exemple : un contrat de bail, le locataire a des
arriérés de loyers et le bailleur propose d’effacer une partie de la
dette. Si le locataire ne répond pas, le bailleur ne peut pas réclamer à
nouveau les loyers puisque l’offre étant dans l’intérêt exclusif du
locataire, il n’avait pas de raison de la refuser et que son silence vaut
acceptation. Par la site a dénaturé la règle en l’utilisant dans des
situations bcp plus discutables.
1. Accords de principe :
Engagement de faire une offre ou de poursuivre une négociation en cours.
o Exemple : volonté de louer auquel répond un candidat locataire. Le loueur manifeste son
intention de lui louer à condition de discuter les termes du bail.
o Pas considéré comme un contrat définitif mais devoir d’indemnisation en cas de préjudice.
2. Accords partiels :
Accord sur un certains nombre de points posé par écrit.
o Tout dépend de la volonté des parties pour la Cass
o En règle générale, n’est considéré que comme une étape et pas comme une volonté
d’engagement définitif tant que le contrat n’est pas conclu.
3. Promesse de contrat :
a) Promesse unilatérale
La promesse est une offre fixée par contrat.
L’offrant s’engage à contracter, le bénéficiaire garde sa liberté.
o Exemple : promesse unilatérale de vente d’un immeuble :
La propriétaire s’engage à vendre l’im à l’autre partie, cette dernière étant
libre de lever ou non l’option.
Institution originale par deux aspects :
o N’est pas une simple offre : le promettant est obligé puisque la promesse est un
contrat.
Rapprochement possible avec l’offre contenant un délai expresse puisque
l’offrant doit maintenir son offre.
Différence : en cas de décès ou d’incapacité de l’offrant, la promesse reste
valable alors que l’offre peut devenir caduque.
o La promesse unilatérale n’est pas non plus le contrat définitif, c’est un avant contrat
distinct du contrat définitif : l’accord entre les deux parties n’intervient que le jour
de la levée de l’option.
Pas la fragilité de l’offre, pas la force du contrat.
b) Promesse synallagmatique.
Cette promesse réclame un engagement réciproque et mutuel des parties.
o Dans la promesse synallagmatique, chacune des parties s’est obligée.
Il existe cependant une source de difficulté dans la mesure où me plus souvent les
promesses synallagmatiques ont un caractère onéreux. Le bénéficiaire s’engage, s’il ne
lève pas l’option, à verser une certaine somme fixée dans l’accord, qualifiée de clause de
dédit, qui est en fait une clause d’immobilisation.
o En effet, pendant toute la durée de la promesse, le promettant est lié, il ne peut
pas engager la conversation avec d’autres. Si le bénéficiaire ne lève pas l’option
et renonce à conclure le contrat définit, il paraît logique que le propriétaire soit
indemnisé pour cette immobilisation temporaire du bien.
o On est bien en présence d’un contrat synallagmatique puisqu’il engendre une
obligation à l’achat de chacun des contractants. Le vendeur est obligé de vendre
si l’autre accepte et le bénéficiaire est obligé d’indemnisé si l’autre n’accepte
pas.
o Pour autant, on est en présence d’une simple promesse unilatérale puisque le
bénéficiaire a toujours possibilité ou non de lever l’option.
C’est donc un Contrat synallagmatique de promesse unilatérale.
o Art. 1589 CC « la promesse de vente vaut vente lorsqu’il y a consentement
réciproque des deux parties sur la chose et le prix ».
Exemple : vente d’un immeuble, un propriétaire donne mandat à une
agence immobilière de trouver un acquéreur. Celui-ci trouvé, les parties
vont signer un compromis de vente manifestant leur accord. Pour
pouvoir publier ce contrat, il doit être déposé devant notaire.
Il n’empêche qu’en application du texte, l’acquéreur est devenu le
propriétaire du bien dès la signature du compromis.
Il arrive cependant que les parties incluent certaines conditions dns
l’acte.
Par exemple, l’acquéreur s’engage à condition d’obtenir un prêt
bancaire. C’est une condition suspensive. Cela veut dire que les
effets sont suspendus jusqu’à la réalisation de la condition. Ce
n’est pas une remise en cause du contrat lui-même.
A. L’erreur
L’erreur est le fait pour une partie de se tromper sur l’un des éléments du contrat. Quand annuler le
contrat, à partir de quelle importance l’erreur invoquée peut-elle être source de nullité ?
o Si on s’en tient à l’autonomie de la volonté, toute erreur pourrait être invoquée. En effet la
volonté est la base de l’édifice contractuel ; si celle-ci est viciée, le contrat doit être annulé.
o Cette solution néglige totalement les intérêts de l’autre partie en présence. L’annulation
peut en effet être lourdement préjudiciable.
Ex : un vendeur commet une erreur 2 ans après une vente immobilière. Il engage un
procédure qui dure 18 mois. Le tribunal annule le contrat. L’acquéreur devra
restituer l’immeuble qui vaudra plus cher 3 ans après et le vendeur n’a qu’à restituer
le prix auquel il l’a vendu.
o Aussi, si la délimitation de l’erreur s’est faite dans l’intérêt de la justice, la détermination de
l’efficacité de l’erreur témoigne de la prise n compte des intérêts de l’autre partie.
L’article 1110 a été complété par la JSP et la doctrine. On retrouve ajd 3 types d’erreurs :
o Les erreurs-obstacles : d’une gravité extrême, elles doivent être prises en compte même si le
CC ne les prévoit pas
o Les erreurs vices du consentement : prévues par article 1110
o Les erreurs indifférentes : insuffisantes à provoquer la nullité du contrat.
4. L’efficacité de l’erreur
Evolution du domaine de l’erreur s’est faite dans un sens largement extensible dans le souci
d’une plus large protection de la victime. Ce mouvement est tout à fait conforme à l’autonomie
de la volonté qui fait du consentement la pierre angulaire du contrat et qui réclame par
conséquent que ce consentement ne soit pas vicié. Mais l’existence d’erreurs indifférentes, le
souci d’éviter une insécurité juridique, témoignent déjà de la volonté pour les juges de ne pas
sacrifier non plus les intérêts de l’autre partie.
L’erreur obstacle est en soit suffisante pour justifier l’annulation du contrat : les deux parties ne
se sont pas rencontrées, il n’y a pas eu accord de volonté. Cela doit suffire à justifier la
disparition du contrat.
Ce n’est pas le cas pour les erreurs vices de la volonté : la JSP subordonne leur efficacité à une
triple condition :
o Excusable
N’est pas le cas lorsque le comportement de la victime est emprunt de légèreté
ou lorsque l’erreur commise est grossière. (exemple de l’erreur sur la
constructibilité d’un terrain commise par un architecte).
Nullité est une sanction grave qui détruit le contrat et peut porter préjudice à
celui qui a traité avec la victime de l’erreur. Ce préjudice n’est admissible que si
la victime mérite une protection légale. La victime commet une faute et le refus
de la nullité est la sanction.
o Déterminante
La nullité suppose que l’erreur commise soit la raison pour laquelle la victime a
accepté de s’engager.
Auparavant, la victime se devait d’établir une double preuve :
Démontrer que l’erreur portait sur la substance (sur la matière)
Prouver le caractère déterminant
Le passage à une définition subjective efface la distinction : elle est devenue une
erreur sur une qualité essentielle donc par hypothèse une erreur déterminante.
Aujourd’hui les deux éléments se sont confondus. Preuve : formule
JSPielle : « l’erreur doit être considérée comme portant sur la substance de la
chose lorsqu’elle est de telle nature que sans elle l’une des partie n’aurait pas
contracté »
o « Commune »
L’idée d’erreur commune pourrait laisser penser que l’erreur pourrait être
partagée. Il n’en ait rient. Il est évident qu’une erreur unilatérale suffit.
Réclamer une erreur commune est en fait exiger que l’autre partie que l’autre
partie ait eu connaissance de l’importance que la victime attachait à la qualité
défaillante.
Autrement dit, il faut que la qualité défaillante soit une qualité convenue, qu’elle
soit entrée dans le champ contractuelle.
C.Cass : commerçant achète du tissu d’ameublement pour fabriquer des
pantalons. Il se rend compte assez rapidement que ce tissu n’est pas assez solide
pour l’usage auquel il est destiné. On est bien dans le cas d’une erreur sur la
substance : la chose est inappropriée. Les juges ont rejeté la demande de nullité
au motif que la qualité défaillante (solidité) n’était pas convenue entre les
parties, le vendeur ignorant quelle utilisation l’acheteur voulait faire de ce tissu.
Il n’y avait pas en l’espère d’erreur commune.
B. Le Dol :
1. Domaine du dol
Vice prévu par Art. 1116 CC. Il peut être défini comme étant une erreur provoquée par des tromperies. Il
est le fait pour un contractant d’induire l’autre en erreur pour l’amener à contracter. Ici on est dans le
domaine de l’erreur provoquée. Quel est l’intérêt de cette notion ?
o Si le dol est une erreur, l’article 1110 n’est il pas suffisant à protéger la victime ? N’y a-t-il pas
double emploi avec l’erreur ?
La notion de dol présente plusieurs facettes.
o Doctrine traditionnelle : premier intérêt réside dans la preuve.
Erreur est un phénomène psychologique, dans le subjectif, difficile à prouver.
Dol est un fait objectif, il sera plus simple à mettre en évidence.
Si article 1116 n’existait pas, la victime bénéficierait de la même facilité de preuve dans
le cadre de l’article 1110 quand l’erreur a été provoquée par les manœuvres de l’autre
partie.
Evolution de la notion de dol rend en outre cet avantage moins évident dans la mesure
où désormais le dol ne se traduit plus nécessairement par des éléments objectifs
facilement identifiables
o Etude de l’erreur a démontré que certaines formes de méprises ne sont pas prises en compte.
Cette distinction n’existe pas en présence d’un dol : toutes sortes peuvent alors être invoquées
par la victime et justifier la nullité lorsqu’elle a été provoquée par le co-contractant.
Par exemple, une simple erreur sur la valeur justifie la nullité si elle trouve son origine
dans les manœuvres de l’autre partie.
o Troisième intérêt : CCass Civ.3 21/02/01 : le dol a une portée plus large que l’erreur.
La nullité pour erreur suppose que certaines conditions soient réunies. Une de ces
conditions est que l’erreur doit être excusable. L’arrêt ci-dessus a jugé que le dol rend
toujours l’erreur excusable. Même si la victime aurait pu éviter l’erreur, la nullité pourra
être prononcée.
Ceci nous montre un élément caractéristique du dol. Dans le cas de l’erreur, la JSP
cherche prioritairement à protéger la victime mais elle a été amenée à poser certaines
limites pour ne pas sacrifier le contractant. Dans le cas du dol, elle n’a pas à prendre une
telle précaution. Par définition, le cocontractant est de mauvaise foi, il veut tromper son
partenaire. Dès lors, seule la protection de la victime mérite d’être prise en compte.
Le Dol n’est pas définit par le CC. C’est la JSP qui a du préciser le contenu de la notion. On a assisté à un
élargissement constant du domaine du dol grâce à une interprétation de plus en plus large. De façon
traditionnelle, il est souligné que l’admission d’un dol suppose la réunion de deux éléments :
o Elément volontaire, intentionnel : le dol suppose la volonté d’induire l’autre partie en erreur
Cette exigence s’était quelque peu estompée au fil de l’évolution et la JSP semblait ne
plus y attacher une grande importance dans l’hypothèse où le dol était reproché à un
professionnel.
Là encore, la Cass a remis cet élément sur le devant et notamment la C.Com le
28/06/05 : « pour caractériser le dol, il est nécessaire de constater le caractère
intentionnel » du comportement reproché à la partie adverse.
o Elément matériel : traduit par un terme de l’article 1116 : « manœuvres ».
La JSP a élargit considérablement la compréhension de ce terme de manœuvres et a
donc ainsi élargit le domaine du dol.
Le terme de manœuvre recoupe toutes sortes d’actes positifs destinés à créer une
fausse apparence (mise en scène, artifices…)
Fait d’ériger une fausse cloison pour dissimuler les défauts lors de la vente d’un
immeuble
Fait de truquer un compteur kilométrique lors de la vente d’une caisse
Cette interprétation du terme manœuvre ne soulève aucune difficulté pour deux
raisons.
La situation, à l’évidence, justifie la qualification de dol.
La preuve est simple.
Deuxième interprétation : prise en compte de l’existence d’affirmations ou de
dénégations mensongères.
Les juges ont en effet assez rapidement considéré qu’il n’y a pas de différence
entre celui qui ment et celui qui produit un document falsifié. Par conséquent,
ils ont considéré que le mensonge fait partie des manœuvres visées par le texte
et il peut en conséquence justifier la nullité du contrat.
Une personne s’était portée caution pour une autre : elle était ensuite
poursuivie en payement et elle a réussi à démontrer que l’agent qui lui avait fait
signer l’engagement lui avait présenté comme une simple formalité sans
conséquence pécuniaire.
Si le mensonge peut constituer un dol, tout mensonge n’est pas dolosif. Deux cas où la
preuve du mensonge n’est pas suffisante :
La première exclusion tient au fait que les tribunaux on tout d’abord tendance à
refuser l’annulation lorsqu’il s’agit de mensonges trop exagérés, lorsque la
manœuvres est grossière. Dans ce cas, il est peu vraisemblable qu’elle ait été de
nature à tromper la victime.
La deuxième exclusion concerne la reprise d’une distinction très ancienne issue
du droit romain qui consiste à distinguer deux sortes de mensonges ie
mensonge toléré/interdit.
o Idée de base est que le mensonge est certes toujours condamnable,
moralement répréhensible. Le droit doit tenir compte des habitudes,
des pratiques, du commerce. Chacun s’y attend, et donc l’existence ne
peut pas être admise pqen réalité tout le monde connaît ces pratiques
et personne n’est dupe.
o Ce n’est que lorsqu’il y a invention de qualités que la chose n’a pas
qu’on tombe dans le domaine du mensonge interdit.
o Cette distinction est compréhensible et légitime. Il est normal que les
tribunaux aient le pouvoir de refuser la nullité lorsque la situation est
d’une grande banalité. En pratique, il est pourtant difficile de savoir où
se situe réellement la frontière entre les deux. La JSP sanctionne sur e
fondement de 1116 en soulignant que le vendeur a dépassé « l’habilité
permise ».
o Evolution contemporaine ne condamne pas cette distinction mais ne
laisse qu’une place très réduite au mensonge toléré. Le législateur
multiplie les obligations à la charge des professionnels et on le constate
spécialement dans le code de la consommation qui réclame du vendeur
qu’il fournisse de plus en plus d’informations. Le mensonge ne peut pas
trouver place dans cette règlementation : il est sanctionnable. On le
constate spécialement dans les textes sanctionnant la publicité
mensongère.
Le mensonge peut aller encore plus loin dans l’interprétation de la notion de manœuvre.
Concept moderne : réticence dolosive.
Fait pour une partie de se taire, de ne pas renseigner son cocontractant sur un
élément qu’il avait intérêt à connaître.
La JSP a hésité avant de considérer que le silence pouvait être une manœuvre au
sens de 1116. On le comprend car le silence n’a pas en soi de valeur : pour lui en
donner une il faut l’interpréter. Il peut être excessif de l’analyser comme la
manifestation de manœuvres malhonnête. Il n’est pas de raison non plus de ne
pas prendre en compte la réticence. Le fait de garder le silence peut être inspiré
par la même volonté de tromper que le fait de mentir.
La JSP a évolué en 3 étapes :
o Avant 1958 : « simple réticence est par elle-même insuffisante pour
constituer un dol »
A l’époque, idée prévaut qu’il appartient à chaque partie de se
renseigner, de rechercher elle-même les éléments susceptibles
d’éclairer son consentement.
Ce n’est que dans l’hypothèse ou l’autre partie a usé d’actes
positifs ou de mensonges que le dol peut être retenu.
o A partir de 1958, assouplissement : « le dol peut dans certaines
circonstances être constitué par le silence d’une partie ».
Les juges se sont rendus compte qu’il pouvait être difficile pour
une partie d’obtenir les renseignements nécessaires.
Il est alors nécessaire d’exiger de l’autre partie qu’elle informe son
partenaire. On assiste alors à la création d’une obligation de
renseignement.
3 critères :
Un des contractants a cherché à se renseigner et l’autre n’a
pas répondu. La question oblige l’obligation de renseigner.
(exemple d’une famille qui souhaite louer une maison pour
les vacances. Lors des négociations, l’agence immobilière est
interrogée sur le calme de l’endroit. L’agence ne répond pas.
Le contrat est signé. Les locataires découvrent qu’un
chantier est ouvert à côté de la maison).
Certaines personnes sont en fait dans l’incapacité de se
renseigner à raison d’une faiblesse due à l’âge ou à des
facultés mentales amoindries. Dans ces hypothèses
particulières, le juge considère que le cocontractant doit
prendre l’initiative de renseigner l’autre partie
Obligation de renseignement a été enfin imposée dans tous
les contrats mettant face à face un professionnel et un non
professionnel. Le technicien doit prendre l’initiative de
renseigner le profane.
o « Dol peut être constitué par le silence d’une partie dissimulant à son
cocontractant un fait que s’il avait été connu de lui l’aurait empêché de
contracter ».
L’obligation de renseignement est devenu un élément de droit
commun : quiconque détient un information importante de nature
à influencer le consentement doit fournir ce renseignement. A
défaut, le contrat peut être annulé pour réticence dolosive.
Un commerçant vend son fond de commerce. Comme la loi le
réclame, il donne des infos mais ne lui révèle pas qu’il existe un
projet d’urbanisme susceptible d’entrainer une diminution de la
clientèle. Les juges dans cette hypothèse ont annulé la cession du
fond.
La réticence dolosive est devenue une forme classique de dol au même titre que
les actes positifs et les mensonges. Ce mouvement peut s’expliquer par une
volonté de moraliser les contrats, une volonté de sanctionner la mauvaise foi.
De ce point de vue, il est étonnant que la Cass. ait en quelque sorte dispensé
certains contractants de cette obligation de renseignements. La Cass. juge en
effet en matière de vente que seul le vendeur est tenu à une telle obligation
(Civ.1er 03/05/2000 : cassation)
Une personne achète une série de photos dans le cadre d’une vente aux
enchères. Elle les achète 1000 francs chaque photo.
Ces photos sont d’un artiste connu ayant une valeur largement supérieure.
L’acquéreur prend contact avec la propriétaire des photos et lui propose
d’acquérir directement un autre lot pour le même prix. Effectivement il a
ensuite lui-même revendu l’ensemble pour 2M$.
La venderesse a voulu faire jouer la nullité et les juges ont décidé qu’aucune
obligation d’information ne pesait sur l’acheteur ; décision contestable du point
de vue du vendeur qui n’est pas protégé pour une erreur manifeste, contestable
au regarde de l’acquéreur qui est mauvaise foi et qui n’est pas sanctionné)
a) Intensité du dol :
Le dol doit être déterminant.
o En réalité le dol est l’élément déclencheur. C’est ce que l’on appelle le fait
générateur.
o Le véritable vice de la volonté est l’erreur qu’il a provoquée.
o Par conséquent, réclamer que le dol soit déterminant revient en réalité à exiger
que l’erreur entrainée ait ce caractère et on peut définit cette conditions en
disant que le dol déterminant est celui qui a joué un rôle essentiel dans la
décision de la victime d’accepter le contrat
o Article 1116 évoque d’ailleurs des manœuvres telles que sans elles l’autre
partie n’aurait pas contracté ;
Le juge doit donc procéder à cette vérification et vérifier si l’erreur provoquée a eu une
influence déterminante sur l’adhésion à l’acte.
o Civ.1er 10/01/95 : débiteur qui avait signé une reconnaissance de dettes et qui
s’était engagé à rembourser dans un délai d’un an. Il contestait cette
reconnaissance au motif qu’il l’avait signée sous la pression de son créancier.
La CA avait prononcé la nullité pour dol du fait de la pression et de la violence
morale exercée sur l’auteur de l’acte. La Cass a cassé l’arrêt pour violation de
1116en reprochant aux juges du fond de ne pas avoir constaté l’’existence
d’une erreur de nature à vicier le consentement.
On constate l’existence d’une tendance JSPielle à établir en la matière une distinction
entre deux notions qui consiste à séparer dol principal et dol incident.
o Le dol principal est celui sans lequel la victime n’aurait pas contracté.
o Le dol incident est celui sans lequel la victime aurait quand même contracté
mais à d’autres conditions.
o Seul le dol principal pourrait justifier la nullité du contrat ; le dol incident peut
justifier une réparation.
o Cette distinction reste le fait d’une JSP minoritaire. De façon générale, la
doctrine critique cette séparation qui est tout à faire discutable. Il est assez
artificiel de distinguer ainsi la volonté de contracter et la volonté de contracter
à certaines conditions. C’est difficile à mettre en œuvre. En réalité, la victime
peut très bien ne pas vouloir détruire l’accord et se contenter de réclamer
réparation.
b) L’auteur du dol :
Le dol n’entraine la nullité qu’à la condition qu’il émane du co contractant, qu’il soit le
fait de l’autre partie. Par conséquent, si les manœuvres sont exercées par un tiers, la
victime pourra prétendre uniquement à réparation vis-à-vis du tiers.
o Les auteurs du CC, en posant cette condition, n’ont fait que reprendre une
règle de l’ancien droit qui refusait les indemnités lorsque le dol était l’œuvre
d’un tiers.
o Dans l’ancien système, cette limite était parfaitement logique. On avait en effet
une conception délictuelle du dol. L’objectif premier était de sanctionner
l’auteur des manœuvres. Lorsque ces manœuvres ont été opérées par un tiers,
le droit ne pouvait pas admettre l’annulation parce que cela revenait à
sanctionner quelqu’un d’autre.
o Cette reprise de l’ancienne solution est tout à fait discutable dans la mesure où
elle ne correspond absolument pas à notre conception actuelle des vices de la
volonté. L’objectif premier ici est de protéger la victime dont le consentement
n’a pas été donné de manière éclairée. De ce point de vue, peu importe qui est
l’auteur du dol, la seule chose qui compte est de voir sir le demandeur a donné
son consentement en pleine connaissance de cause.
Les juges ont pris conscience de ce problème qui peut avoir des conséquences
extrêmement préjudiciables pour la victime.
o Exemple : un commerçant a des difficultés financières. Il a besoin de crédit
mais la banque n’est prête à lui accorder que s’il fournit une caution. Le
commerçant ne trouve personne et trafique son bilan et finalement obtient
qu’un proche accepte de s’obliger à ses cotés. Le commerçant dépose le bilan,
la banque se retourne vers la caution qui soulève la nullité de son engagement
pour dol. Le juge rejette cette demande et sur le plan strictement juridique, il a
raison. Le contrat de cautionnement est conclu entre la banque et la caution ;
les manœuvres sont le fait de l’emprunteur, donc d’un tiers. Donc 1116 ne
permet pas d’annuler l’accord. On est donc dans une situation où aucune
protection réelle n’existe.
La JSP ne peut pas pourtant écarter cette condition qui est fixée par la loi : elle a essayé
d’en limiter la portée en écartant le jeu de la règle dans certaines hypothèses.
o Lorsqu’il apparaît que les manœuvres sont le fait d’une personne qui est
juridiquement un tiers mais qui est en fait le complice de l’autre partie. Le
contractant apparaît comme le véritable auteur du dol.
o C’est le cas également lorsque les manœuvres émanent du représentant du
l’autre partie.
o Dans ces situations, il ne s’agit pas à proprement parler d’exception à la règle :
le véritable auteur est bien le cocontractant ; il existe à coté de ça une réelle
dérogation :
Les juges annulent les contrats à titre gratuit même lorsque le dol
provient d’un tiers. Justification : lorsque l’on annule un contrat à titre
gratuit, on ne pose pas véritablement préjudice au donataire. En effet,
même si on reprend la chose, on ne l’appauvrit pas. C’est uniquement
cette considération de fait qui explique cette dérogation.
C. La violence :
Terme utilisé par 1109. Pas de définition précise légale. Dans les faits : « extorquer à une personne son
consentement par le moyen de la crainte qu’on inspire ».
La violence n’est pas à proprement parlé le vice du consentement. C’est l’élément qui va l’entrainer. En
vérité, le véritable vice est la crainte.
Les vices sont sanctionnés tout simplement pqe l’une des parties n’a pas traité de manière éclairée. Ce
n’est pas le cas dans les situations de violence. C’est un défaut de liberté qui est sanctionné, non un
défaut de lucidité.
Lorsque l’on évoque la violence vice du consentement, il s’agit obligatoirement et exclusivement d’une
violence morale (le fait de faire pression, de le menacer). En cas de violence physique, on ne parle plus
d’un vice mais d’une absence totale de consentement.
Art. 1111 à 1115. Si on y trouve les éléments qui vont permettre de caractériser la violence, les textes ne
font pas mention de la question de l’origine de la violence.
a) La menace illégitime :
A l’origine de la violence, il y a nécessairement une menace :
o La menace peut s’exercer soit contre la personne
o La menace peut s’exercer contre sa fortune
o Le texte ne fait donc pas de distinction : il peut donc s’agir de menaces d’ordre
physique (mort, coups), d’ordre moral (diffamation), d’ordre pécuniaire
(menace de faire perdre son emploi)
Contre qui doit être dirigé cette menace :
o Vers la personne du contractant de manière classique
o Vers la personne d’un des proches du co contractant. L’article 1113 du CC
envisage justement le problème et il accepte la prise en compte de la menace
exercée contre les conjoints, descendants ou ascendants de la partie
contractante.
Dans ces hypothèses, le droit présume que cette menace a déterminé
le consentement. (présomption simple).
o Il peut arriver que la menace soit dirigée vers une personne qui n’est pas visée
par le texte (concubin, ami…). Dans ce cas, la présomption qui découle de 1113
n’est plus applicable mais les juges admettent la prise en considération de
cette forme de violence dès lors que le demandeur établit que cette menace a
une pour lui une influence décisive.
Cette admission large ne signifie pas que toute menace constitue un cas de violence.
Art. 1114 refuse de prendre en considération « la seule crainte révérencielle envers le
père, la mère, ou autre ascendant ». Les rédacteurs du CC ont voulu éviter qu’une
personne ne puisse contester un contrat au motif qu’elle l’aurait signé, accepté,
simplement pour ne pas déplaire à ses parents.
o Les tribunaux en ont déduit que le menace ne peut être prise en considération
qu’à la condition de présenter un caractère illégitime, injuste.
o Cela montre qu’il existe des menaces légitime, cad des pressions réelles
exercées sur une personne qui ont conduites celle-ci à donner son accord et
qui pour autant ne seront pas qualifiées de violence, ne permettront pas de
contester la validité de l’accord.
Exemple : la menace d’intenter une action en justice n’est pas en soi
illégitime. Un débiteur ne rembourse pas sa dette. Son créancier le
menace d’engager une action judiciaire pour obtenir sa condamnation.
Il obtient de la sorte que le débiteur lui consente une hypothèque sur
un bien. Le débiteur n’a pas consenti librement
Sous la menace d’une grève, un employeur signe un acte accordant
une augmentation de salaire à ses employés.
Il existe deux formes d’illégitimité :
o Les moyens employés par l’auteur :
C’est le cas lorsque les moyens utilisés sont illégaux. (industriel qui
dépose une demande permis de construire ; le maire de la commune
lui avait indiqué qu’il refuserait le permis si en contrepartie l’industriel
ne cédait pas certains terrains à la commune. Menace est illégitime cas
excès de pouvoir.
o Le but poursuivi :
C’est le cas lorsqu’une personne « obtient un engagement sans rapport
ou hors de proportion avec le droit qu’elle menaçait d’exercer ».
Exemple : une mère de famille apprend que sa fille mineure est la
maitresse d’un homme marié et menace celui-ci d’une plainte pénale
obtenant ainsi la signature d’une reconnaissance de dette (droit
d’attaqué détourné pour obtenir un avantage sans aucun rapport).
Exemple 2 : Flagrant délit de vol dans une grande surface. Menace de
poursuites pénales. Sous cette menace, elle accepte de payer une
somme 10 fois supérieure à la valeur du bien volé. Il a parfaitement le
droit d’être indemnisé du préjudice subi mais ici évidemment l’accord
obtenu est totalement disproportionné par rapport au droit qu’il
disposait. Sa menace devient illégitime.
b) La crainte déterminante.
Article 1112 : « La crainte d’exposer sa personne ou sa fortune à un mal considérable et
présent » .
o En réalité, ce n’est pas le mal qui doit être présent, il est nécessairement futur
puisqu’il ne se réalisera que si la personne ne contracte pas. C’est la crainte qui
doit être présente.
o C’est la crainte et non le mal qui doit être considérable.
o Le texte montre qu’il faut que la crainte soit suffisamment grave pour qu’on
puisse considérer que le contractant a manqué de liberté. Elle doit avoir un
influence décisive sur son consentement
Si on applique le texte, méthode in abstracto :
o Le juge doit réagir comment aurait réagi un individu moyen dans les mêmes
circonstances.
« On a égard en cette matière à l’âge, au sexer et à la condition de personne ». Il s’afit là
d’une appréciation in concreto, on ne se préoccupe plus de savoir comment aurait réagit
une autre personne. Seule compte la victime.
La JSP préfère méthode in concreto :
o Personne agée malade qui avait accepté de vendre des biens pour un prix très
faible à une personne qui s’occupait d’elle et qui menaçait de l’abandonner.
o Responsable d’un magasin avait détourné des fonds et sous la menace d’une
poursuite pénale, elle s’était engagée à titre de réparation à payer une dette de
son employeur. Elle réclamait la nullité. Les juges ici soulignent qu’il s’agit d’une
personne d’expérience, rompue aux affaires, qui en plus avait demandé à
bénéficier d’un délai d’objection avant de s’engager, que donc on ne pouvait pas
considérer qu’elle avait traité sous l’emprise d’une crainte déterminante.
Ici la tâche du juge est aisée car le cocontractant est de mauvaise foi et ne mérite pas
d’être épargné.
2. L’origine de la violence :
Article 1111 : « encore qu’elle ait été exercée par un tiers autre que celui au profit duquel la
convention a été faite ».
La règle est parfaitement justifiée au regarde de la théorie des vices du consentement. Peu
importe qui est l’auteur de la violence, la seule question importante et de savoir si la victime a
traité librement ou pas. A partir de cette idée d’indifférence de l’auteur, une question s’est
posée pour savoir si on peut également annuler le contrat lorsque la violence ne provient pas
d’un tiers mais des circonstances.
o Un navire en perdition a besoin urgent de secours et donc l’armateur se troue contraint
de passer une convention de sauvetage. Cette compagnie de sauvetage peut profiter de
son avantage pur réclamer un prix exorbitant.
o Un loi de 1967 a été adoptée et prévoir que dans ce genre de circonstances, le contrat
peut être annulé ou modifié par le juge s’il considère que els conditions convenues ne
sont pas équitables ? L’état de nécessité est tenu pour un état de violence dans ce cas.
JSP est partagée dans l’ensemble pour admettre la violence en pareils cas. Un cas est celui des
israélites qqui ont été amenés à quitter l’Alsace Moselle du fait de la menace allemande. Il ont
vendu leurs biens à prix bradé. Ils ont demandé l’annulation.
o Certains refusent la violence du fait de l’article 1109 (consentement « extorqué » par la
violence). Le terme extorqué réclame que la violence provienne d’une personne.
o Ce refus d’assimilation est critiquable :
Au regarde de la victime, qu’il y ait menace ou état de nécessité la situation est à
peu près identique. Son consentement n’était pas libre, il a bien été vicié, ce par
crainte. Manque de liberté. =/= souci de protection de la victime
Du point de vue de l’autre partie, quelle différence y a til entre menacer qqn
abusivement et profiter abusivement d’une menace qui pèse sur cette
personne ? Dans les deux cas, mauvaise foi et faute. Et d’ailleurs, le refus de la
nullité est même choquant si l’on considère que la sanction est admise même
lorsque la menace émane d’un tiers et que le cocontractant de bonne foi.
Comment justifier le maintien d’un contrat dont l’autre partie n’est pas de
bonne foi ?
o Théorie de l’état de nécessité qui a tendance à être plus en plus considérée par la JSP.
Cass sociale : un salarié avait conclu un contrat de travail contenant des
dispositions qui lui étaient extrêmement désavantageuses, mais en fait il avait
un impérieux besoin d’argent parce qu’un de ses enfants était extrêmement
malade, ce que l’employeur savait et il avait évidemment profité de cet état de
nécessité. Les juges, dans ce cas, ont considéré que l’on était en présence d’un
cas de violence. Ils ont annulé les clauses défavorables.
MOCHE
MOCHE
MOCHE
MOCHE
MOCHE
MOCHE
III. La capacité
Pour qu’un contrat soit formé régulièrement, il ne faut pas que les parties soient incapables. Art .1123
illustre le propos. « Tout personne peut contracter si elle n’est pas déclarée incapable par la loi ».
2 remarques :
o La capacité est la règle, le principe et l’incapacité l’exception
o L’incapacité de contracter n’est qu’une application particulière des règles générales
b) Le majeur en tutelle
Loi de 2009 parle des majeurs protégés mais plus d’incapables majeurs. Ce texte vise
principalement à permettre une individualisation des mesures de protection.
Frappé d’une incapacité générale. 502CC pose le principe de la nullité de plein droit de
tous les actes passés depuis l’ouverture de la tutelle. Aussi tout acte devrait être
considéré comme nul.
Ouverture d’une brêche dans le principe en étendant la possibilité accordée par la loi
aux mineurs aux majeurs protégés.
o CC 1 03/06/1980 : Personne placée sous tutelle a recours aux services d’u
avocat à qui elle avait effectué des versements « minimes » en contrepartie
des services rendus. La tutelle levée, cette personne demande le
remboursement de la somme versée en arguant la nullité de l’accord.
o Tribunal écarte la demande et le pourvoi est formé en violation de l’article
502CC.
o Cass pose la règle : « le principe de l’incapacité complète du majeur en tutelle
ne fait pas obstacle à ce que celui-ci puisse valablement accomplir certains
actes de la vie courante pouvant être regardés comme autorisés par l’usage »
o Règle contestable :
Violation des dispositions légales : le droit de dérogation spécial donné
au juge devient inutile s’il existe une dérogation générale.
Dans le cas des mineurs, le fait de les autoriser à passer des actes
usuels n’est pas dangereux car il existe une protection a posteriori. En
revanche, il n’existe aucune protection similaire pour le majeur en
tutelle.
o Avant, aucune disposition aménageant des exceptions au bénéfice de tous les
majeurs en tutelle. Seule ouverture 501CC qui prévoit que le juge peut établir
une liste de tous els actes que le tuteur pourra effectuer seul. Facilité
d’adaptation de la représentation au degré d’altération des facultés mentales.
Aujourd’hui la loi prévoit que le majeur protégé peut passer seul des actes autorisés
par la loi ou pas l’usage. D’autre part, le juge des tutelles peut parfaitement lorsqu’il
met en place le régime de protection l’autoriser expressément à passer certains actes
seuls ou avec l’assistance du tuteur.
o Si le contrat est un contrat que le majeur peut passer seul, il ne pourra être
annulé que s’il est lésionnaire
o S’il s’agit d’un acte qu’il pouvait passer avec l’accord du tuteur et qu’il n’a pas
réclamé cet accord, l’action en nullité n’est ouverte que si l’acte est
préjudiciable.
o Si on est dans un cas de représentation obligatoire, la nullité est de plein droit
2. L’assistance
Ici, nécessité d’être contrôlé ponctuellement, donc de mise en place d’un système d’assistance
assurée par la désignation d’un curateur qui aura pour mission de veiller sur les intérêts de
l’incapable et qui devra dans le cas d’actes importants donner son accord.
La règle est que le majeur en curatelle ne peut faire seul aucun acte qui en cas de tutelle
réclamerait l’autorisation du juge des tutelles ou du conseil de famille. Il doit dans toutes ces
hypothèses obtenir l’accord du curateur.
o Le juge a là aussi la possibilité d’étendre ou de réduire la liste des contrats qu’exigent
l’intervention du curateur.
Dans tous les autres cas, le majeur en curatelle peut valablement contracter seul mais là encore
des mesures de protection a posteriori existent s’il s’avère que le majeur en curatelle n’a pas su
défendre ses intérêts et que par conséquent l’acte est susceptible de lui poser préjudice :
o Rescision pour lésion
o Réduction pour excès
IV. L’objet :
1108CC : « un objet certain qui forme la matière de l’engagement ».
Se pose immédiatement un problème de terminologie. Deux types de formules : tantôt il est question de
l’objet du contrat, tantôt il est question de l’objet des obligations. Partant de là, certains auteurs considèrent
qu’il convient de faire une double analyse : distinction entre l’objet du contrat et l’objet des obligations.
o Exemple d’une vente mobilière : objet du contrat = opération juridique que les partie cherchent à
réaliser ie transfert de propriété // objet des obligations = chose promise ie bien contre cash
o En vérité cette distinction est contestable puisqu’en réalité l’objet du contrat tel qu’il est présenté
est totalement abstrait dans toute vente : il s’agirait du transfert de propriété qqsoit la chose
vendue. Cette notion abstraite n’ajoute absolument rien à la notion de contrat. En réalité, ces
auteurs n’envisagent de fait que l’objet des obligations qui lui seul est concret et l’utilisation de la
formule « objet du contrat » n’est qu’une facilité de langage, un raccourci pour parler de l’objet des
obligations.
L’objet peut être une chose matérielle ou une chose immatérielle comme par exemple une créance, un
droit.
o Si un contrat unilatéral n’a qu’un seul objet, en revanche, il y a deux objets dans les contrats
synallagmatiques puisqu’il y a un échange de prestations. Donc le prix constitue l’objet de l’une des
obligations.
Pour vérifier si un contrat est valable, il faut analyser l’objet sous deux angles différents.
o Démarche 1 : analyse de chaque objet pour vérifier s’il satisfait aux conditions posées par le CC
o Démarche 2 : analyse comparative, cad rapprocher les deux objets afin d’en comparer la valeur, voir
si le contrat est équilibré et d’envisager dans la cas contraire si sa validité peut être remise en cause.
1. Existence de l’objet
Hypothèses d’absence d’objet sont excessivement rares. Cas prévu par 1601.1 CC : si au
moment de la vente la chose vendue ait dépéri en totalité, la vente serait nulle.
Problème : dans un contrat de vente existe deux objets : la chose et le prix. JSP annule aussi le
contrat lorsqu’il apparaît que le prix convenu n’est pas réel, sérieux, lorsque le prix est
« tellement dérisoire qu’il doit être considéré comme inexistant ».
o Exemple : une personne cède des parts sociales. Le contrat prévoit que les frais sont à
la charge du vendeur. Une fois ces frais déduits, on se rend compte que le prix ne
représente même plus la valeur des revenus que procuraient ces parts en une seule
année. Les juges ont annulé cette opération pour « vileté de prix »² qui est en réalité
une absence d’objet. Dans ces hypothèses, les juges annulent parfois l’opération pour
« absence de cause ».
2. Détermination de l’objet :
Idée de base est que l’objet doit être déterminé de façon suffisamment précise dans la
convention. C’est là une exigence naturelle car il faut que les parties sachent exactement à quoi
elles s’engagent. Cependant, il est certain qu’il n’est pas toujours possible de prévoir dès le
départ et de manière complète l’objet de chaque obligation (exemple : taxi).
C’est la raison pour laquelle l’article 1129 ne réclame pas obligatoirement un objet déterminé :
il doit être « déterminable » cad qu’il suffit que le contrat contienne un certain nombre
d’indications, de précisions qui permettront la détermination de l’objet lors de l’exécution.
De cette possibilité d’un objet simplement déterminable découle 3 conséquences :
o L’objet peut être un corps certain cad un bien individualisé ou une chose de genre qui
ne sera individualisée que lors de l’exécution du contrat
JSP fait preuve de souplesse pour admettre la détermination de l’objet.
Exemple d’une personne qui avait acquis 1,5 Ha de terrain dans un domaine
mais sans que le contrat précise quel partie du domaine était cédé. Les juges
ont considéré que l’objet était suffisamment déterminé pour permettre de
valider l’opération.
o L’objet peut être une chose future
Il y a de nombreux exemples qui correspondent à cette situation : achat
d’objets à fabriquer, d’immeubles à construire, cautionnement du solde d’un
compte courant.
o L’objet n’est pas seulement la chose, c’est aussi le prix.
On retrouve par conséquent la même exigence. L’article 1591 prévoit que le
prix de la vente doit être déterminé et désigné par les parties.
Dans certains cas, « indétermination » ie quand on ne peut pas démontrer
l’existence précise d’un accord des parties sur ce point
Une personne vend son immeuble. En contrepartie, l’acquéreur s’engage à lui
verser une rente annuelle et s’engage également à exécuter un certain nombre
de travaux d’aménagements dans les murs. Mais dans le contrat, ne figure
aucune précision ni sur la nature ni sur le coût de ces travaux. Les juges ont
annulé cette convention pour « indétermination du prix ».
Cela ne veut pas dire que dans toutes les conventions il soit nécessaire que le
prix soit fixé de matière précise dès la conclusion. La JSP se contente d’un prix
« déterminable » (option boursière : acquéreur devient immédiatement
propriétaire mais le prix à payer correspondra à la valeur de ces actions à la fin
du mois).
Cependant en matière de prix déterminable, la JSP avait ajouté une condition
supplémentaire en ce sens que la détermination ultérieure du prix ne devait
pas dépendre de la volonté discrétionnaire de l’un des contractants.
Cette jurisprudence n’était pas juridiquement fondée dans la mesure où dans
ce genre d’hypothèse le prix était quand même déterminable. Seule chose
importante : équité, protection du cocontractant. Dans ces hypothèses les
juges annulaient le contrat pour indétermination du prix. Cette jurisprudence
avait conduit à condamner les prix catalogues (commande d’un bien à
fabriquer : le véhicule sera livré 4 mois plus tard ; prix à payer sera le tarif en
vigueur à cette époque. Dans ce cas les juges annulaient la convention en
considérant que cette clause laissait la possibilité au constructeur de fixer
comme il l’entendait le prix).
JSP était allée assez loin avec nullité dans des hypothèses plus discutables, cad
dans des hypothèses où la fixation du prix ne dépendait pas exclusivement de
la volonté de l’une des parties. JSP est particulièrement marquée à travers 3
arrêts rendus par la chambre commerciale le 11 octobre 1978 :
Contrats de bière : conventions cadres passées entre un brasseur et le
propriétaire d’un bistrot à savoir que le brasseur fournit une aide
matérielle et financière au tenancier en contrepartie de l’engagement
de s’approvisionner exclusivement auprès de lui.
Ces conventions étant fixées pour une assez longue durée, il était donc
impossible de fixer dès le départ le prix. Généralement était donc
inséré dans la convention une clause précisant que le prix à payer
serait le prix habituel dans la région où se situe le fonds. Le prix sera
également conforme au cours des marchandises analogues présentes
sur place.
Malgré ces précautions, les juges ont annulé le contrat pour
indétermination de prix.
Ces solutions ont été très critiquées par la doctrine qui soulignait leur caractère
injustifié et les conséquences économiques que pouvait avoir la solution.
Injustifié : on est dans le cadre de conventions à application successive.
Par conséquent, il n’est pas possible de déterminer dès l’origine le prix
qui sera payé dès la signature du contrat. A la limite, comme il s’agit
d’une convention cadre, il n’était même pas nécessaire que l’on fasse
référence aux prix qui seraient pratiqués ultérieurement. C’est
uniquement pour rassurer les acquéreurs que les brasseurs inséraient
ce type de clause.
Cette annulation est d’autant plus discutable que les patrons de bar
profitaient de l’aide matérielle et financière au moment où ils
s’installaient puis ensuite s’affranchissaient de leur propre obligation
en faisant annuler le contrat.
Ces nombreuses critiques ont conduit la CC à revenir sur sa position à partir de
CC civ 1 : 29/11/1994 : Alcatel.
Contrat ayant pour objet la fourniture et l’entretien d’une installation
téléphonique. Le prix de l’installation était fixé mais comme là encore
le contrat était conclu pour plusieurs années Alcatel s’était réservé la
possibilité d’augmenter le tarif de l’entretien « sur la base du tarif en
vigueur ».
La CC va décider que 1129cc n’est pas applicable dans le cadre de la
fixation d’un prix, qu’en l’espèce le prix était parfaitement
déterminable et la casse rajoute qu’il n’était pas démontré qu’Alcatel
avait abusé de la clause du contrat qui posait problème
Cette solution a été consacrée par l’Assemblée plénière le 1er (ou 4) Décembre
1995 : elle confirme la JSP Alcatel et en précise les conséquences :
Lorsque le contrat donne à une partie la liberté de fixer ultérieurement
le prix, la validité de l’accord ne peut pas pour ce motif être contestée.
Il faut ensuite vérifier comment a été appliquée la clause. S’il y a abus,
dans ce cas l’autre partie peut réclamer soit la résiliation de l’accord
soit une indemnisation.
On peut dire que cette solution est de loin la meilleure en ce qu’elle déplace le
débat du terrain de la formation du contrat au stade de l’exécution. Le
cocontractant reste protégé puisque les sanctions sont prévues en cas d’abus
mais les intérêts de celui qui fixe le prix sont également sauvegardés puisque
s’il est de bonne foi, l’opération ne pourra pas être discutée.
Reste une question qui n’est pas totalement résolue : cette JSP s’applique-t-
elle en matière de vente ? Certains auteurs en doute parce l’article 1591cc
réclame que le prix soit déterminé. D’autres auteurs considèrent au contraire
qu’il y a lieu d’appliquer la même solution puisqu’elle préserve les intérêts des
deux parties.
B. La valeur de l’objet :
Dans un contrat, les prestations doivent-elles avoir une valeur équivalente ?
1. La lésion
La lésion est un préjudice d’ordre pécuniaire causé à une partie, à un contractant, par le déséquilibre
des obligations au moment de la formation du contrat.
o Cette définition montre que la question de la lésion ne se pose pas dans tous les contrats. Elle
ne se pose que dans les contrats à titre onéreux. Le problème ne se pose pas non plus dans le
cas des contrats aléatoires car les parties ont accepté les risques des déséquilibres. Le domaine
de prédilection = conventions synallagmatiques + certaines conventions unilatérales (contrats
réels unilatéraux).
o Il faut commencer par souligner que le problème de la lésion a de tout temps été discuté car la
question essentielle est de savoir s’il faut exiger un équilibre et donc sanctionner largement la
lésion ou si au contraire il faut laisser les parties libres de fixer comme elles l’entendent la
valeur des prestations à fournir auquel cas la lésion ne peut être retenu que par exception.
Notre droit est marqué par l’alternance de ces 2 thèses. Selon les époques, la loi a mise en
avant l’une ou l’autre de ces conceptions. Ce débat se comprend facilement car en vérité il y a
ici affrontement entre 2 types d’arguments. La solution à retenir va nécessairement varier
selon que l’on fait une analyse juridique du problème ou selon que l’on y intègre des
considérations morales ou sociales, l’idée que le droit se doit de protéger les plus faibles et de
sanctionner ceux qui profitent de l’ignorance ou de la faiblesse de leurs cocontractants.
Le droit actuel est le fruit d’une évolution marquée par un élargissement limité du
domaine de la lésion. Ce domaine est constitué de 3 couches de règles juridiques. Le
départ (CC) va être commun. Le législateur est en plus intervenu ponctuellement pour
ajouter de nouveaux cas de lésion. Enfin, la JSP a contribué elle aussi à cet
élargissement du nombre des cas où la lésion va être sanctionnée.
a) Le CC :
Article 1118cc : formule générale mais délibérément restrictive : « La lésion ne vicie les
conventions que dans certains contrats ou à l’égard de certaines personnes ». Le texte
énonce une sorte de principe négatif et n’admet en fait la lésion que de façon tout à fait
exceptionnelle. L’article 1128 s’inscrit dans la logique du système qui guidé les auteurs
du cc cad dans la logique de l’autonomie de la volonté. Si on part de l’idée que personne
n’est obligée de contracter et que les parties ont traité sur un pied d’égalité, il est naturel
qu’on les laisse fixer comme elles l’entendent la valeur de leurs prestations
réciproques. « Il n’y a pas d’autre juste prix que celui dont les parties ont convenu ».
o Considération pratique : admettre largement la légion risque de créer une
grande insécurité juridique. En effet, peut de contrats sont totalement
équilibrés. De façon classique, l’une des parties réalise une meilleure affaire que
l’autre. Aussi, si on veut maintenir une certaine sécurité des transactions, il ne
faut pas permettre à celui qui se prétend victime d’un préjudice de remettre en
cause l’accord qui a été conclu.
Ces fondements sont larges à raison de leur irréalisme. Aussi, s’ils étaient pertinents, il
ne serait pas nécessaire d’admettre des exceptions.
o Admission de la lésion : vente immobilière où la lésion va être sanctionnée de
façon exceptionnelle puisque la loi réclame une lésion de plus des 7/12 que seul
le vendeur peut invoquer et en plus son action est soumise à de très lourdes
conditions de procédure.
o Deuxième hypothèse admise est le partage d’une succession : loi est plus souple
puisqu’elle se contente d’une lésion de plus d’un quart.
o Mineurs non émancipés (curatelle ?!) : l’exception n’est alors qu’apparente car la
lésion n’est pas en soi une cause, elle est une condition supplémentaire de la
nullité pour incapacité.
c) La JSP
La JSP ne dispose en la matière que d’un pouvoir limité dans la mesure où elle est tenue
de respecter 1118 et qu’elle ne peut pas faire de la lésion une cause générale de nullité.
o Elle a été amenée à écarter l’argument de lésion dans de nombreux contrats. Par
exemple,
en matière de vente mobilière
Apport d’immeuble en société
Contrat de bail
Contrat de travail
Cession de brevet
Pour autant, la JSP a admis la nullité dans deux domaines :
o Les honoraires des mandataires et professions libérales assimilées
(juges se sont reconnus le pouvoir de contrôler les honoraires et de les
réduire lorsqu’il leur apparaît qu’ils sont disproportionnés par rapport au
service rendu).
D’abord agents d’affaire puis officier ministériels, notaires, avocats... La
tendance la plus récente étend ce contrôle à toutes les professions
libérales.
A l’origine, fondement juridique : CC : principe de la gratuité du mandat.
Le mandat rémunéré constitue donc l’exception et dès lors il était
compréhensible que les juges sanctionnent les abus. Ajd, ce fondement
est dépassé et ne peut plus être invoqué : la règle de gratuité du mandat
est devenue largement obsolète (la plupart des mandataires sont ajd des
professionnels) & au-delà des mandataires cette JSP s’applique
désormais aussi aux professions libérales donc à des personnes qui ne
sont pas des mandataires.
La solution est ajd une simple règle d’équité maintenue par les juges.
o Les contrats « dits » aléatoires.
Etrange de parler de lésion dans ce domaine. La particularité de ces
contrats est de reposer sur un aléa cad sur un évènement futur et
incertain. Conséquences :
Impossible de comparer valeur des prestations au moment de la
conclusion du contrat
L’aléa représente un risque de déséquilibre qui a été voulu et
accepté
Donc la règle en la matière est que l’aléa chasse la lésion.
Malgré tout la JSP est intervenue dans le cas particulier des ventes
immobilières moyennant le versement d’une rente viagère.
Les juges acceptent de contrôler ces contrats lorsque les
circonstances leur donnent le moyen de déterminer la valeur des
obligations soumises à aléa.
o Constatation pour les juges que le montant de la rente
versée par l’acquéreur était simple égal à la valeur des
intérêts qu’aurait rapporté le placement de la maison.
Les juges ont observés que le vendeur avait perdu la
propriété du bien sans obtenir de contrepartie
o L’acquéreur avait loué le bien ainsi acheté et la rente
était d’un montant inférieur à celui du loyer.
Dans ces circonstances particulières, ont est dans el cas de faux contrats
aléatoires. Normalement chacune des parties prend un risque. Or dans
ces hypothèses l’acquéreur ne prend aucun risque : qqsoit la durée du
vie du vendeur, il lui baise la gueule. Dès lors si on écarte de cette
qualification de contrat aléatoire, on est en présence d’une vente
d’immeuble, auquel cas le CC admet la lésion.
Les juges peuvent, pour annuler ce type de convention, se baser sur
l’absence de prix réel et sérieux aka absence de prix et sur l’absence
d’aléa qui constitue une absence de cause.
(3) La sanction :
Le CC prévoit comme sanction de la lésion la rescision du contrat : forme de nullité
relative qui obéit à quelques règles particulières par exemple :
o Nullité relative, prescription 5 ans
o Rescision, prescription 2 ans préfixe (pas possible à suspendre ni
interrompre)
Disparition rétroactive du contrat, sanction violence
Les auteurs du CC ont essayé d’éviter que l’on aboutisse à un tel résultat et donc
ont mis en place un mécanisme qui permet d’empêcher la disparition de l’accord.
o Ce mécanisme s’appelle le rachat de la lésion. L’acquéreur pourra éviter
d’avoir à restituer l’immeuble s’il accepte de payer au vendeur le
supplément du juste prix, cad tout simplement un complément de prix.
Pour l’inciter à utiliser ce droit, la loi lui permet de ne pas au final régler la
valeur réelle du bien puisqu’elle permet à l’acquéreur de payer ce
supplément sous la déduction du 10e du prix total.
o Ce mécanisme est plus équilibré que la lésion : chaque fois qu’ils en ont le
pouvoir, les juges préfèrent opter pour la révision judiciaire.
Malgré l’élargissement du domaine de la lésion, le système actuel est juridiquement assez peut cohérent.
o D’un coté, on conserve un principe restrictif dont tout le monde s’accorde à reconnaitre qu’il n’a pas de
bon fondement
o D’u autre coté, on a multiplié les exceptions sans que le résultat final soit vraiment satisfaisant car de très
nombreux contrats ne peuvent pas être contestés en cas de lésion.
Faut-il réformer le système ?
o Ceux qui refusent une telle évolution insiste sur l’instabilité qui résulterait d’une admission trop large
de la lésion : peu de contrats sont vraiment équilibrés.
o On peut se demander si une réforme est encore nécessaire :
Le premier tient au fait que le législateur plutôt que d’avoir à sanctionner de nouveaux cas de
lésions s’attache ajd à la prévenir, à éviter que de tel déséquilibres interviennent.
Rachat de fonds de commerce : domaine dans lequel l’acquéreur peut avoir des
difficultés à apprécier le prix réclamé par le vendeur. Donc on constatait de nombreux
cas de déséquilibres. Pour éviter ceci, le législateur a imposé au vendeur de fournir à
peine de nullité les montants de ces CA et de ses bénéfices au cours des 3 dernières
années.
Le second est lié à art. 1118 : empêche de sanctionner plus largement la lésion. Mais moyens
détournés de sanctionner plus largement la lésion (erreur sur la valeur lorsque dol ; absence de
cause).
V. La cause :
1131 à 1133CC : « L’obligation sans cause ou sur une fausse cause ou une sur une cause illicite ne peut
avoir aucun effet » 1132 règle un problème de preuve et 1133 indique quand la cause est illicite.
Aucune de ses dispositions ne définit ce qu’est la cause. En règle générale, l’absence de définition légale
ne soulève pas de problèmes particuliers dans la mesure ou doctrine et JSP arrivent facilement à se mettre
d’accord. Ce n’est pas le cas ici : la cause a donné lieu à es controverses inépuisables et elle reste pour une
part l’une des théories les plus obscures/incertaines du CC.
o Querelles anticausalistes : querelles apaisées
Un point sur lequel tout le monde s’accorde : impossibilité de retenir une conception uniforme de la
cause.
La cause est le pourquoi de l’accord de volonté : il s’agit de rechercher les raisons pour lesquelles les
parties ont accepté de s’engager. Il peut y avoir deux niveaux d’analyse :
o Analyse objective mais superficielle : rechercher ce que l’on appelle la cause première : exemple de
la vente d’un véhicule. Si on s’en tient à cette cause première, la cause de la vente est la volonté
pour le vendeur d’obtenir le prix, pour l’acquéreur : recevoir le bien.
o Analyse subjective : On peut aller plus loin et rechercher les motifs plus personnels à l’origine de
l’engagement. On peut découvrir que le vendeur a payé son véhicule pour payer une dette…
Il est généralement admis qu’il faut utiliser une conception hybride de la cause. Aussi, comment concilier
les deux ?La réponse découle de ce qu la notion joue un double rôle en matière contractuelle :
o elle est un élément qui permet de justifier l’existence de l’obligation : on utilise alors la notion
objective pour déterminer la cause
o La cause est également un élément de moralisation des contrats : Doit permettre de sanctionner ce
qui est illicite : on utilise alors la deuxième méthode, la conception subjective qui permet de
découvrir la cause du contrat et non plus la cause de l’obligation.
1. La controverse en doctrine :
La théorie classique a été durement combattue par les anti causalistes et le reproche principal
fait à cette théorie classique est de constituer une conception inutile. Dès lors, cete manière de
définir la cause serait sans intérêt , sans utilité, puisque les mêmes résulta pourraient être
atteints en utilisant d’autre notions.
a) L’absence de cause :
Les anti causalistes prétendent que l’absence de cause n’a aucune utilité :
o Dans les contrats à titre synallagmatique, on considère que chaque obligation a un
objet qui sert à l’autre obligation. Dès lors, si l’une des obligations est sans cause,
c’est que l’autre n’a pas d’objet et l’absence d’objet permet déjà la nullité.
o Dans les contrats unilatéraux : si la chose n’est pas remise, le contrat est sans
objet. Aussi, il est inutile de recourir à la théorie de la cause.
o Dans les contrats à titre gratuit : la cause est définie comme l’intention libérale ;
pour qu’il y ait absence de cause, il faut qu’il y ait absence d’intention libérale.
Mais cela se ramènerait à une absence de consentement.
Selon les anti causalistes, l’absence de cause fait double emploi soit avec l’objet soit avec
le consentement.
b) La cause illicite :
Avec la théorie classique, cette idée de cause illicite est inconcevable dans certains
contrats, par exemple dans les contrats à titre gratuit car seuls alors peuvent être illicites
les motifs particuliers, personnels, qui ont incité une personne à faire une donation.
Dans les autres contrats, la cause est inutile puisqu’elle se confond avec l’objet illicite :
o Lorsqu’une personne vend une chose hors du commerce, l’objet de l’obligation
est illicite : cela suffit à annuler le contrat sans qu’il soit nécessaire d’ajouter que
la cause de l’obligation est aussi illicite.
Pour les anti causalistes, la cause illicite ne sert absolument à rien.
Les critiques dans anti causalistes ne sont pas toujours inexactes mais elles sont
excessives.
o Il est vrai que dans els contrats réels unilatéraux et dans les contrats à titre
gratuit, la cause abstraite ne sert absolument à rien. Il est exact alors que
l’absence de cause se confonde avec l’absence de cause ou avec l’absence de
consentement.
o Par contre, il est faut d’affirmer que la notion de cause ne joue aucun rôle dans
les autres contrats car elle et elle seule permet de justifier la nullité.
3. La preuve :
Ou bien on considère que la créancier doit obtenir que l’engagement dont il se prévaut est un
condition suffisante ou bien il estime qu’il appartient au débiteur de démontrer que
l’engagement qu’on lui oppose est sans cause.
o Dans les contrats synallagmatiques, la question n’est pas très importante dans la mesure
où la constatation de l’existence ou de l’absence de cause résulte d’une simple analyse
objective du contrat. Il suffit de consulter l’accord pour voir si une contrepartie réelle et
sérieuse existe.
o En revanche, le problème de la preuve devient important dans d’autres cas :
Créancier possède un titre qui mentionne la cause de l’engagement : le débiteur
s’oblige à payer 1000$ en remboursement du prêt que lui a accordé l’autre
partie. Dans ce cas, l’acte fait preuve en lui-même de l’existence de la cause. Par
conséquent, c’est au débiteur qui contesterait l’existence de la cause de le
démontrer. Mais comme il conteste alors un écrit, en application de 1341CC, il
ne peut le faire que par un autre écrit.
Créancier possède un titre mais qui ne mentionne pas la cause de l’obligation. Le
débiteur s’engage simplement à payer telle somme au créancier. On est en
présence d’un billet non causé ; dans ce cas, on applique 1132CC (« la
convention n’est pas moins valable quoi que la cause ne soit pas exprimée ») 2
conséquences
Dans le billet non causé, l’existence de la cause est présumée ; cela
explique que le créancier n’a pas à prouver la cause pour laquelle le
débiteur s’est engagé.
Mais comme il n’y a pas d’écrit, le débiteur peut shooter la présomption
par tout moyen.*
B. La notion moderne : la cause du contrat :
Pour comprendre cette notion, il faut repartir de la conception classique : celle-ci n’est pas inutile
puisqu’elle permet de justifier la remise en cause de certains contrats. Cependant, elle est insuffisante et
cela se vérifie surtout au regard de la troisième cause de nullité que vise 1131 cad la cause illicite. En
effet, si on utilise la théorie classique, le contrat ne peut être annulé pour cause illicite que si l’une des
obligations a un objet illicite.
o Par exemple, la vente d’un cercle de jeu non autorisé : l’objet du vendeur est illicite, celui de
l’acquéreur ne l’est pas et donc c’est bien al théorie della cause qui va justifier l’annulation de la
convention.
o <> : vente d’un immeuble dans laquelle l’acquéreur veut installer un cercle de jeux. Accord crée
deux obligations dont les objets sont licites. C’est donc insuffisant pour une annulation dans le
cadre de la théorie classique.
Aussi, à la notion classique de cause, va s’ajouter la conception moderne de la cause (aim : moralisation
des contrats).
o La cause classique a pour particularité d’être une cause abstraite, objective, technique ; la notion
moderne va beaucoup plus loin : elle ne s’en tient pas au but immédiat poursuivi par chacune
des parties contractantes : elle recherche, s’attache, aux raisons personnelles qui sont à l’origine
de l’acte. Autrement dit, la notion moderne est concrète, subjective, individuelle.
o L’objectif de la théorie moderne est de permettre l’annulation de contrats qui sont
objectivement réguliers mais qui sont subjectivement déterminés par la recherche d’une fin
illicite.
Deux questions se posent :
o Quel est son critère ?
o Domaine d’application ?
Article 1133 : « Cause est illicite quand elle est prohibée par la loi, quand elle est contraire aux bonnes
mœurs ou à l’ordre public » La cause est illicite pour les mêmes raisons qu’un objet est illicite.
La cause moderne joue-t-elle un rôle dans tous les types de conventions :
o Dans les contrats synallagmatiques : tous les contrats qui concernent les maisons de jeux
peuvent être atteintsd
o Dans les contrats à titre gratuit : libéralités peuvent être annulées pour cause illicite
o Dans les contrats réels : lorsqu’une personne emprunte de l’argent à des fins illicites, la cause
moderne peut jouer.
Ces exemples expliquent pourquoi a été crée la théorie moderne de la cause : il s’agit de permettre un
contrôle judiciaire et une sanction des contrats dans lesquels les parties suivent un but illicite.
Le juge joue ici un rôle important puisqu’il ne se borne pas à une analyse du contrat : il cherche les
motifs concrets.
Difficulté de mise en œuvre
L’efficacité du contrat ne dépend pas toujours uniquement des 4 conditions de 1108. Ce n’est pas
seulement un mécanisme individuel, il est un fait social qui intéresse d’autres personnes, soit
individuellement soit en groupe lorsque le contrat concerne l’ensemble de la société.
La formule « impératifs sociaux » prend en compte les intérêts autres ceux des parties. il s’agit là encore de
conditions réclamées par les textes. Le qualificatif « social » ne sert qu’à montrer la finalité de ces textes.
Attrait à
o Contenu du contrat
o Forme du contrat
(1) La distinction :
Ordre public de direction tend à régir directement les relations économiques.
L’Etat à travers ses organes va fixer de nombreuses orientations à l’économie
nationale et des règles vont être posées pour éliminer des contrats tous ceux qui
contrarient ses objectifs, ses orientions. L’ampleur du phénomène dépend à la
fois du gouvernement et des conceptions politiques et dépend également des
circonstances économiques.
Ordre public de protection tend à protéger la partie économique la plus faible, à
un point tel d’ailleurs que certains contrats ont un contenu dont la presque
totalité est imposée par la loi (CT). Il n’y ici pas d’interdiction sinon d’obligations.
Le législateur entend protéger une catégorie de contractants vulnérables, en
position de faiblesses. Jusqu’en 1981, le contrat de bail était laissé à la discrétion
des parties.
A. Le formalisme direct :
Cas de lesquels les 4 conditions de 1108CC ne suffisent pas à former valablement le contrat puisque
pour que l’accord soit régulier il faut en plus, à peine de nullité, que le consentement emprunte une
forme déterminée.
B. Le formalisme indirect :
Il y a formalisme indirect lorsque les parties doivent respecter certaines formalités dont
l’inobservation n’est pas sanctionnée par la nullité du contrat.
Ce formalisme est pris dans son sens le plus large, intégrant le formalisme indirect. On assiste à
une extension de son domaine. L’évolution est logique, elle se fait en parallèle du
développement de l’ordre public de protection. Le fait d’imposer un certain formalisme vise
notamment à assurer une meilleure protection de la volonté et aussi à donner une plus grande
sécurité aux tiers.
La sanction des conditions de validité du contrat est la nullité, c’est une mesure a posteriori qui va priver
d’effet la convention irrégulière. Tout se passe normalement comme si l’accord n’avait jamais été conclu.
La nullité doit être distinguée d’autres sanctions qui peuvent frapper un contrat, et notamment de la
résolution, de la caducité ou de l’inopposabilité.
Distinction nullité/résolution : Les sanctions n’interviennent pas au même stage de la nullité du
contrat. La nullité suppose un défaut initial dès l’échange des consentements, la résolution vient sanctionner
l’inexécution du contrat. Malgré ces différences, il arrive que l’on confonde les deux sanctions, car elles
produisent les mêmes effets, cad la disparition rétroactive.
Distinction nullité/caducité : Tout oppose ces deux sanctions, la caducité intervient au cours de la
vie du contrat lorsqu’un élément essentiel de celui-ci disparaît par suite d’un évènement indépendant de la
volonté des parties. Logiquement, la caducité n’a d’effet que pour l’avenir. (contrat de fournitures dont le
prix était fixé par l’administration, et dont la fixation disparaît).
Distinction nullité/inopposabilité : L’inopposabilité concerne les tiers, donc elle laisse subsister les
rapports entre les parties. Si l’une d’elle n’est plus en mesure de les respecter, les sanctions habituelles vont
s’appliquer.
Chapitre 3 : La distinction nullité relative-nullité absolue :
Dans la doctrine classique, certains auteurs ont défendu qu’il existerait 3 solutions rendant inefficace un acte
irrégulier.
o Nullité relative
o Nullité absolue
o Inexistence (irrégularité fondamentale comme absence de consentement).
Selon ces auteurs, la sanction de l’inexistence présenterait un double intérêt :
o Action imprescriptible
o Le juge n’aurait qu’à constater l’inefficacité de l’acte, il n’aurait pas à prononcer la sanction.
La doctrine moderne condamne à juste titre cette classification tripartite, ceci parce que la notion
d’inexistence n’offre pas réellement d’intérêt.
o D’abord, dès lors qu’une action est nécessaire, elle est soumise à la règle générale de 2224 CC, qui
prévoit un délai de droit commun de 5 ans.
o D’autre part, il est vain de prétendre que le juge n’aurait aucun pouvoir d’appréciation qu’elle que
soit la gravité de l’irrégularité, celui-ci disposant toujours d’une marge d’appréciation.
o Si on admet l’existence de l’inexistence, quelles en seraient les différences avec la nullité absolue ?
La JSP, même si elle a employé le terme, n’a jamais accordé d’autres effets à cette sanction.
I. Le critère de la distinction
Le législateur se contente en général de prévoir la nullité sans en préciser la nature. Le terme de nullité
relative et absolue n’apparaissent quasiment jamais dans les textes. Or cette qualification est nécessaire, el
est nécessaire de savoir quel type de nullité doit s’appliquer, tout simplement parce que le régime juridique
n’est pas le même. Ce sont les juges qui sont amenés à réviser la qualification, et pour les épauler, la
doctrine, qui partant d’hypothèses connues a suggéré l’utilisation de critères. En pratique, ce sont succédés
la JSP, qui a parfois du mal à s’abstraire d’un critère classique, qui pourtant n’est plus adapté.
A. Le critère classique :
Le critère classique consiste à établir une discintion entre els conditions d’existenceet les codnitions
de validité du contrat.
o Les conditions d’existence découlent de la notion même du contrat, inconcevable sans un
accord de volonté, sans un objet et une cause. On est dans le cas de nullité absolue
o Les conditions de validité ne bisent à protéger que certaines personnnes. Pour les incapacités,
vices du consentement. Donc nullité relative.
En fait ce critère classique longtemps appliqué est aujourd’hui majoritairement rejeté.
o Il établit une séparation arbitraire entre les conditions de l’article 1112. Pourquoi prévoir que
l’absence de consentement est un cas de nullité absolue alors que l’incapacité est une nullité
relative ?
o L’examen de la JSP montre que ce critère n’explique pas toujours les solutions retenues. Par
exemple, un contrat avec une cause illicite. La cause existe, est simplement viciée. Si on
applique ce critère, il faut appliquer la nullité relative, et pourtant il s’agit d’une nullité
absolue.
B. Le critère moderne :
Ce critère consiste à prendre en considération le but poursuivi par le législateur à travers la règle qui
n’a pas été respectée. Il consiste à se demander pourquoi telle ou telle condition de validité est
imposée.
o On se rend compte que dans certains cas, le fondement de l’interdiction légale est le
fondement d’intérêts particuliers : dans ce cas, la nullité doit être relative.
o D’autres fois, la règle cherche à protéger l’intérêt général. Dans ce cas, la nullité doit être
absolue.
Ce critère n’est pas parfait, il reste d’ailleurs critiqué et à travers lui est critiqué le principe même
d’une distinction bipartite.
o Critique principale : difficulté qu’il peut y avoir à fixer la frontière entre la défense d’intérêts
privés et la défense d’un intérêt général.
Exemple de la règlementation du crédit (protection anti inflation ou protection anti
surendettement ?)
o Malgré cette difficulté, un critère, même difficile à appliquer dans certains cas, est
évidemment préférable à une solution qui laisserait toute liberté de qualification au juge.
o De même, même si la limite est quelquefois difficile à fixer, celle-ci constitue une bonne ligne
directrice.
Si on l’utilise, on arrive à la distinction suivante :
o Nullité relative :
Absence de consentement
Vices du consentement
Incapacités
Lésion
Absence d’objet
Absence de cause
Tout ce qui attrait à la violation de l’OP de protection
o Nullité absolue :
Tous les contrats contraires par leur objet ou par leur cause à l’ordre public politique,
moral, économique de direction.
En vérité, il y a 3 cas qui sont longtemps restés discutés ou discutables, la jsp ayant du mal à se
départir du critère classique. :
o Absence de consentement :
CCass pendant longtemps y a vu un cas de nullité absolue ;
cette solution était discutable car seuls des intérêts privés étaient en cause ;
elle était aussi contestable par ses conséquences : admettre la nullité absolue conduit
à admettre que chacune des deux parties puisse la demander et il est assez choquant
que celui qui a traité avec une personne dénuée de volonté puisse se prévaloir de
cette irrégularité pour faire disparaitre le contrat.
Il faut, dans cette hypothèse, admettre l’existence d’une nullité relative. C’est
d’ailleurs la tendance actuelle de la CCass
o Absence d’objet de cause :
JSP avait tendance à prononcer une nullité absolue avec l’accord d’une fraction de la
doctrine.
On peut souligner que cette solution relève d’une conception périmée. L’absence de
cause se définit comme l’absence de contrepartie ; elle est faite pour celui qui
cocontracte et vise à la protection.
CCass a fini par l’admettre : CCass 1er 09/11/1999 : juge que la nullité du contrat
d’assurance pour absence d’aléa est une nullité relative que par celui dont la loi
tendait à assurer la protection.
o Inobservation des conditions de forme (formalisme direct) :
Question est largement débattue et est loin d’être clairement tranchée par la JSP.
Peut être est-ce tout simplement parce qu’il n’est pas possible d’adopter une
réponse unique au problème.
Le formalisme peut en effet être imposé dans des buts très différents :
Formalisme traditionnel vise à la protection d’intérêts qui dépassent
largement la cadre des contractants (intérêt de la famille, intérêt du crédit). Il
n’est pas illogique alors d’admettre une nullité absolue.
Formalisme moderne (notamment code de la consommation) semble relever
du souci de protéger la partie la plus faible, de protéger le consommateur.
Dans ce cas, il parait légitime d’admettre une nullité relative.
B. Le délai d’action :
Le droit d’attaquer l’acte irrégulier est enfermé dans un délai au-delà duquel l’action est prescrite, cad
que le contrat ne pourra plus être annulé.
o La durée de ces délais a varié depuis le CC : à l’origine, l’action en nullité absolue se prescrivait
par 30 ans, en nullité relative par 10 ans.
o En 1968, l’écart entre les deux s’est creusé : le délai de la nullité relative a été réduit à 5 ans. Il
faut rajouter en outre qu’il existe dans certains textes des délais plus courts (lésion 2 ; régimes
matrimoniaux 1).
o Loi 17 Juin 2008 est venue unifier les délais de prescription puisque désormais la nullité absolue
comme la nullité relative se prescrivent par 5 ans.
Pourquoi ces changements ?
o Volonté manifeste du législateur d’arriver le plus rapidement possible à une sécurité des
contrats ; en effet, pendant toute la durée du délai, la situation est incertaine puisque la validité
du contrat peut être remise en cause et donc le législateur a voulu limiter ce délai d’incertitude.
Point de départ du délai ?
o JSP a essayé de tirer de textes particuliers un principe général ; le législateur a fini par s’en
occuper
o 2234 CC : « action court du jour ou la titulaire d’un droit a connu ou aurait du connaître les faits
lui permettant de l’exercer ».
Dans l’hypothèse d’un vice du consentement, le délai ne va courir qu’à partir du jour ou
la victime aura découvert cette irrégularité.
o Cette règle s’applique exclusivement au délai de prescription. Lorsqu’il s’agit, comme en matière
de lésion, d’un délai préfixe, celui-ci court du jour de la conclusion du contrat.
Ce délai de 5 ans est le délai pour agir ie qu’il concerne les cas où la personne prend l’initiative de
demander l’annulation au tribunal, ie nullité par voie d’action ; il arrive cependant que le titulaire du
droit n’agisse pas, ne prenne pas l’initiative de saisir le tribunal, qu’il soit poursuivi par son cocontractant
et qu’alors il invoque la nullité comme moyen de défense, ie nullité par voie d’exception. Dans ce cas,
CCass 3e 16/05/1973 a posé pour règle : « la prescription d’une action en nullité n’éteint pas le droit
d’opposer celle-ci comme exception en défense à une action principale ».
o Exemple d’un contrat de vice irrégulier ; le vendeur n’agit pas, et l’acquéreur saisit le tribunal
pour obtenir la délivrance de la chose.
o Dans ce cas, le vendeur conserve la possibilité de se défendre en invoquant la nullité de l’accord,
autrement dit l’exception de nullité est imprescriptible.
I. L’étendue de la sanction
Le plus souvent le vice qui affecte le contrat va entraîner la disparition de la totalité de l’accord.
Il peut arriver cependant que seul un élément du contrat soit irrégulier. Dans ce cas, se pose la question
de savoir : faut-il faire disparaître cet élément là uniquement, ou doit-on malgré anéantir la totalité du
contrat.
o La question est d’autant plus importante car de nombreuses dispositions impératives frappent de
nullité certaines clauses particulières.
o Logiquement, il paraît suffisant de limiter l’annulation aux dispositions illicites de l’accord mais en
fait d’autres éléments doivent être pris en compte telles que l’efficacité de la sanction.
1. L’impossibilité de restituer :
Contrat de bail/de travail : si de telles conventions sont annulées, on peut imaginer
que le bailleur ait à restituer les loyers et le salarié à restituer les salaires. Mais ni
l’occupation des lieux ni le travail effectué ne peuvent être restitués. Il est donc
logique que la partie qui a bénéficié d’un avantage soit tenu de verser à l’autre une
indemnité.
Juridiquement, l’indemnité d’occupation ou de travail n’ont pas à correspondre à ce
qui a été prévu par le contrat. Mais dans les faits, la nullité dans ces hypothèses n’a
pas réellement d’effet rétroactif et le contrat doit cesser.
3. Les incapables
Incapables : 1312 CC, l’incapable qui obtient cette qualité pour la nullité d’un contrat
à restituer ce qu’il a reçu en exécution sauf s’il est établit que ce qui a été payé a
tourné à son profit.
o Mineur vend un meuble de valeur et il dilapide la somme qu’il a ainsi perçu et
devenu majeur, il réclame l’annulation du contrat.
o Application de 1312 fait que son cocontractant va devoir lui restituer le
meuble mais il ne pourra pas lui réclamer la restitution du prix.
o Cette exception partielle se veut une mesure dissuasive : certaines personnes
peuvent être tentées de traiter avec des incapables précisément parce qu’ils
ne sont pas en mesure de défendre correctement leurs intérêts. 1312CC leur
fait prendre un risque important, puisqu’ils peuvent avoir à restituer le bien
sans en récupérer le prix.
o En outre, si le mineur devait restituer le prix, il devrait évidemment puiser
dans son patrimoine. Or la nullité est faite pour le protéger. Or si on applique
la règle de la nullité, la protection serait illusoire. Cela étant, la règle est
sévère et cela explique que la JSP, en application du texte, admet la
rétroactivité lorsqu’il est démontré que l’incapable a profité de l’opération.
o En effet, si le mineur a utilisé l’argent pour payer une dette ou pour investir
dans l’achat d’un nouvel objet, il est normal alors qu’il soit tenu à restitution.
o Il est des situations où la protection de l’incapable ne se justifie plus même si
l’opération n’a pas tourné à son profit parce que ce n’est pas lui mais son
cocontractant qui en réalité est la victime. C’est le cas par exemple en cas de
dissimulation frauduleuse de l’incapacité (production de papiers falsifiés par
le mineur pour faire croire à sa majorité). Dans ce cas, la JSP annule
rétroactivement le contrat à titre de sanction. Précision CCass 1er
12/11/1998 : il ne suffit pas que le mineur déclare un âge majoré ; la mise à
l’écart de 1312 nécessite la mise en place de manœuvres dolosives.
1134 CC : « Les conventions légalement formées tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faites »
I. L’interprétation du contrat
Du fait du consensualisme, il existe des accords verbaux dont on ne peut pas connaître la teneur véritable.
De la même façon, les accords écrits peuvent être durs à interpréter.
1. Le principe :
1156 CC : « On doit dans les conventions, rechercher quelle a été la commune intention des
parties contractantes, plutôt que de s’arrêter au sens littéral des termes ».
o Nouvelle illustration de l’autonomie de la volonté. La volonté étant le fondement
essentiel du contrat, il est logique qu’elle soit le critère d’interprétation.
Cette directive n’est pas simple à suivre. 1157ss CC donnent des conseils aux juges :
o 1157CC : si une clause est soumise à une interprétation double, l’une selon lequel le
contrat est valable, l’autre selon laquelle le contrat serait nul, le juge doit privilégier la
première hypothèse
o 1161CC : Pour interpréter une clause, il ne faut pas la prendre isolément mais comme
une partie d’un ensemble.
Exemple d’une clause manuscrite contraire aux clauses imprimées dans un
contrat d’adhésion. Il faut privilégier la clause manuscrite car elle tient
davantage compte de l’intérêt des parties.
Parfois, cette recherche est illusoire :
o Lorsqu’un contrat est incomplet, c’est surement que les parties n’ont même pas
envisagé le problème.
o Il arrive également que dès le départ chaque partie ait sa propre interprétation de
certaines clauses du contrat.
b) L’usage :
Textes qui y font référence :
o 1159 CC
o 1160 CC
Double rôle de l’usage :
o Donne un sens à une clause ambigüe
o Supplée l’absence de clause (peu d’applications)
Si en matière commerciale ou commerciale, encore beaucoup d’usages, ils ont disparu
en matière civile avec la multiplication des lois impératives (exemple : bail dont les délais
étaient auparavant appréciés par l’usage et qui ont été imposés par la loi).
c) L’équité :
Paraît être la méthode la plus éloignée du principe.
Notion vague dont il est donné un exemple d’utilisation : 1162 CC : « Dans le doute, la
convention s’interprète contre celui qui a stipulé (créancier) en faveur de celui qui a
contracté l’obligation (débiteur) ».
o Protection de la partie la plus faible
JSP applique cette méthode notamment pour les contrats d’adhésion
o Etant rédigés par avance, une des parties est en position de force.
o Exemple du contrat de transport :
Pendant longtemps : obligation du transporteur était d’amener la
personne à bon port. Si la personne était blessée par le transport, elle
devait utiliser els règles de la responsabilité délictuelle puisque le
transporteur avait rempli son obligation
Depuis la JSP a découvert une « obligation de sécurité » dans ces
conventions. La victime peut donc fonder son action sur al
responsabilité contractuelle et n’a plus à démontrer une faute.
o Là aussi, recours artificiel à la commune intention des parties. En effet, le cas
d’un accident n’avait pas été envisagé, et si on avait demandé au transporteur, il
est évident qu’il aurait refusé l’obligation de sécurité.
B. Le pouvoir de la CCass
Art. 1808CC : « l’interprétation est une question de fait qui relève de l’appréciation souveraine des
juges du fond ».
1. Le contrôle de dénaturation :
Contrôle de motivation :
o Elle contrôle la nécessité de l’interprétation et non sa justesse.
o N’est pas contrôle d’interprétation et ne constitue pas une exception à la règle.
Ainsi, la « dénaturation de clause claire et précise » est avérée lorsque les juges du fond
contreviennent à la force obligatoire du contrat posée par 1134CC.
o Dans certains cas, termes du contrat ne correspondent pas à la volonté réelle des
parties (réutilisation de modèles de contrats avec des clauses types sans comprendre
totalement les enjeux). Le juge peut alors intervenir après motivation et justification
de l’interprétation afin de faire prévaloir la volonté effective des parties.
2. Le contrôle d’interprétation :
Réelle exception à la règle posée par 1808CC.
o CCass impose sa propre interprétation du contrat
Domaine de l’exception :
o Contrats internationaux comme les emprunts internationaux
o Certains contrats d’adhésion, notamment contrats d’assurance
La doctrine voudrait que la CCass étende son pouvoir à tous ces contrats mais
elle refuse pour ne pas remettre en cause le caractère exceptionnel de la
prérogative.
Raisons de l’exception :
o Les contrats en question sont conclus en très grand nombre d’où des clauses
identiques. Volonté d’éviter des contrariétés de décisions.
1. L’accord curatif
Un changement est déjà survenu. Les parties trouvent une solution.
o L’une des parties souffre déjà d’un préjudice
o Dans la pratique, il paraît difficile de tabler sur un tel accord : si un changement est
défavorable à une partie mais favorable à l’autre, il sera difficile de convaincre l’autre
de renoncer à son avantage.
Possibilité de
o Mettre un terme au contrat : « Résiliation conventionnelle »
o Modifier une/des clauses : « Modification conventionnelle »
2. L’accord préventif :
Les parties envisagent l’éventualité d’un changement et ont prévu l’impossibilité de révision de
l’engagement initial.
3 types de clauses :
o Clause de résiliation unilatérale : permet à une parie de mettre fin au contrat selon sa
volonté
o Clause de révision : Clause qui prévoit la faculté pour l’une ou l’autre des parties de
demander la révision dès que se produit un changement économique
Conditions d’efficacité : indication de qui peut demander la révision, quand et
qui procède à celle-ci. En général, ce sont les parties elles-mêmes qui
procèdent à la révision (parfois un tiers). Dans ce cas, il faut un nouvel accord
de volontés et donc il n’y a aucune garantie que la révision aboutisse.
o Clause d’indexation / Clause d’échelle mobile : Montant de l’obligation variera en
fonction d’un indice de référence.
Pendant, longtemps, système interdit car il favorise l’inflation de second tour
1958 : mise en place d’une règlementation, limitant la liberté des parties sur le
choix de l’indice : celui-ci doit être choisi en rapport avec l’activité des parties
ou l’objet du contrat (nullité : indexation sur l’évolution du SMIC ou le cours de
l’euro pour un contrat de bail).
Meilleur système : révision automatique, calquée sur les fluctuations
économiques.
C. La théorie de la révision :
Les parties n’ont rien prévues et n’arrivent pas à se mettre d’accord. Seule possibilité : juge.
Celui-ci a-t-il le pouvoir de réviser un contrat ?
S’il y a force obligatoire du contrat, il faut qu’il y ait des sanctions derrière ; le débiteur fautif doit être
sanctionné.
Première sanction est celle de l’exécution forcée. Mais elle n’est pas toujours possible juridiquement (1142
CC : obligations de faire ne peuvent donner lieu à des D&I) ou matériellement (vente d’une chose détruite).
Dans certains cas, le créancier peut préférer d’autres sanctions : notamment l’engagement de la
responsabilité contractuelle et D&I.
o Si cette solution est suffisante pour les contrats unilatéraux, elle ne l’est généralement pas pour les
contrats synallagmatiques.
I. L’exception de l’inexécution :
Lorsqu’un des contractants réclame à l’autre l’exécution de son obligation alors qu’il n’a pas exécuté la
sienne, l’autre va pouvoir refuser en opposant l’exception d’inexécution AkA exception de contrat non
rempli.
Rien dans le code civil hormis des règles particulières :
o 1612 CC prévoit que le vendeur peut refuser la délivrance de la chose vendue tant que le prix n’a pas
été payé
o 1704 CC en matière d’échange
o 1948 en matière de dépôt
A. L’application de la solution :
1. Son domaine :
S’applique dans des cas non prévus par les textes, et le critère est celui des rapports
synallagmatiques
o Comprend les contrats synallagmatiques imparfaits (contrats unilatéraux qui vont
devenir synallagmatique : contrat de dépôt, frais pour assurer la conservation de la
chose, refus de restitution tant que les frais ne sont pas assurés).
o Joue aussi après une annulation de contrat synallagmatique.
2. Ses conditions :
Obligations en cause doivent avoir une communauté d’origine (ie découler du même contrat).
Exécution simultanée des deux obligations n’a pas été écartée par les contractants ou par les
usages (exemple de la vente à crédit, qui suppose naturellement que le vendeur exécute son
obligation alors que l’acheteur n’a pas rempli la sienne ; faire payer un repas avant la fin de
celui-ci).
Autre partie doit ne pas avoir exécuté son obligation.
o Faute du débiteur n’est pas nécessaire (non payement des jours de grève)
o L’inexécution peut ne pas être totale. Elle doit être suffisamment grave et importante
pour justifier le refus d’exécution (CCass Com. 31/05/1983 : achat d’une production,
donc la majeure partie s’avère défectueuse ; juges considèrent qu’il en avait le droit,
la défaillance de l‘autre partie étant suffisamment importante).
1. Une inexécution :
Inexécution totale ou obligation essentielle du contrat : aucun problème
Inexécution peut être partielle (JSP : vente d’une caravane, remise du véhicule mais pas de la
carte grise).
Tout manquement au contrat ne suffit pas à faire admettre la résolution : il faut que la
défaillance du débiteur soit suffisamment importante pour justifier la disparition de la
convention.
o Dans le cas contraire, des contractants malhonnêtes pourraient demander la résolution
pour une opération qui ne les intéresse plus. (exemple : vente d’une chose avec un
défaut ; si le défaut ne rend pas l’objet impropre à l’usage, uniquement allocation de
D&I).
B. Le jugement de la demande :
Le juge peut accorder un délai de grâce au débiteur ; cela suppose la bonne foi de celui-ci, et qu’il
puisse régulariser sa situation dans un délai de 2 ans, le juge ne pouvant aller au delà.
Le juge peut considérer que l’inexécution n’est pas suffisamment importante ou grave pour justifier la
résolution. Il maintient le contrat et fait verser des D&I
Le juge fait droit à la demande, il prononce la résolution (anéantissement rétroactif).
o Pour les contrats à exécution successive, il s’agit de résiliation (mise un terme au contrat sans
rétroactivité à partir du moment de l’inexécution)
Le juge peut parfaitement cumuler les sanctions, cad prononcer la résolution ou la résiliation et
condamner le débiteur à verser des D&I.
A. La règle générale :
A l’origine, 1722CC qui concerne le contrat de bail.
2. Le rôle du juge :
Dans la théorie des risques, la résolution ou la résiliation intervient de plein droit et se produit
automatiquement sans intervention judiciaire.
Il peut pourtant exister un litige sur les conditions d’application de la règle :
o Contestation de la réunion des conditions de force majeure
o Inexécution seulement partielle :
1722CC « si l’immeuble n’est détruit qu’en partie, le locataire pourra suivant
les circonstances demander la résiliation du bail ou la réduction du loyer ».
Solution généralisée : c’est le juge qui va choisir la mesure la plus appropriée.
B. Le cas particulier des contrats translatifs de propriété :
1. 1138 CC :
La chose a été vendue mais pas toute de suite livrée, puis elle disparaît par un cas de force
majeure.
o Si on appliquait la règle générale, l’acquéreur n’aurait pas à payer
1138 CC : « La chose est aux risques de l’acheteur, créancier de l’obligation de livraison ».
En réalité ce n’est pas la qualité de créancier qui produit cet effet mais la translation de
propriété. Comme la propriété est transmise immédiatement, l’acquéreur assure les risques
attachés à ses droits et donc, il apparaît que les risques sont à la charge du créancier.
1165cc : « Les conventions n’ont d’effet qu’entre les parties contractantes, elles ne nuisent point aux tiers et
elles ne lui profitent que dans le prévu par 1121 CC » ie stipulation pour autrui.
Découle de l’autonomie de la volonté : seul un accord de volonté peut forcer des individus à s’obliger ; aussi
les tiers ne peuvent-ils pas être obligés sans accord de volonté.
I. La relativité du contrat :
1165CC : Deux observations :
o Pas de distinction claire entre les parties et les tiers
o Règle de la relativité n’est pas absolue.
A. La portée du principe. :
1. Les situations simples :
Cas de la représentation : le contrat a force obligatoire à l’encontre du représenté sauf si le
représentant a agit hors de la limite de ses pouvoirs auquel cas il engage sa propre
responsabilité à l’égard du cocontractant.
A l’inverse, sont tiers absolus les personnes totalement étrangères au contrat, qui ne sont ni
créancières et ayant cause des parties.
3. Créanciers chirographaires :
2292 et 2293 CC : Créanciers qui ne sont titulaires d’aucune sureté sur un bien particulier de
leur débiteur. Droit de gage général sur l’ensemble du patrimoine du débiteur.
Similitude apparente entre les ayants cause à titre universel et les créanciers chirographaires :
o Les uns recueillent le patrimoine au décès, les autres tapent dedans à l’échéance
Pourtant, différente fondamentale entre eux :
o Les créanciers chirographaires ne deviennent jamais créanciers ou débiteur à la place
de leur auteur.
De manière générale, jamais d’effet obligatoire du contrat sur les CC. Considérés comme des
tiers.
Le contrat stipulant-promettant :
o N’importe quel contrat peut-il servir de support à la stipulation pour autrui ?
1121 CC : réponse négative :
« lorsque telle est la condition d’une stipulation que l’on fait pour soi-
même ». Cela signifie que la stipulation pour autrui n’est admise que
lorsqu’elle est l’accessoire d’une opération qui rend le stipulant lui-
même créancier. Exemple : vente d’un bien avec une clause qui
permet de reverser une partie du prix directement à un créancier.
« lorsque telle est la condition d’une donation que l’on fait à un
autre ». C’est l’hypothèse de la donation avec charge : le donateur
donne son accord à condition que le donataire donne ou fasse qqch
au bénéfice d’un tiers.
o Interprétation plus large : la stipulation pour autrui est valable dès lors que le
stipulant trouve un intérêt, même moral, à cette stipulation.
o Encore plus loin: stipulation tacite pour autrui. Exemple : obligation de
sécurité ; lorsqu’un passager contracte, on considère qu’il le fait à titre
principal pour lui-même et à titre subsidiaire pour ses proches. Aussi les
proches peuvent-ils invoquer la responsabilité contractuelle en cas de décès
car ils sont créanciers de l’obligation de sécurité.
La désignation du bénéficiaire :
o Le stipulant peut-il invoquer un tiers quelconque ? Le bénéficiaire peut-il être
une personne indéterminée, non désignée individuellement ?
JSP : personne doit être déterminable (exemple assurance décès :
héritiers).
Quant aux personnes futures, législateur apporte une réponse
favorable dans le Code des Assurances.
b) Le fonctionnement de la clause :
Les rapports stipulant-promettant :
o Contrat soumis aux règles traditionnelles de validité du contrat
o Quant à l’inexécution :
Résolution possible et utile
JSP a admis l’exécution forcée même si le stipulant n’est pas
créancier.
A. La signification du principe :
Le contrat est un fait social. Les qualités de débiteur et de créancier sont acquises à l’égard de tous.
En effet, les tiers doivent tenir compte de l’existence du contrat car les parties peuvent leur opposer.
A l’inverse, les parties peuvent leur opposer.
1. La simulation :
Il y a simulation lorsque les parties concluent un premier contrat, acte ostensible/apparent,
puis un second accord qui reste secret et qui modifie ou annule le premier, contre-lettre, et
qui représente la volonté réelle des parties :
o Dans certains cas, destruction de l’acte apparent qui est purement fictif (vente d’un
bien, les parties conviennent que la vente n’a aucune valeur, pas de transfert de
propriété) ; l’intérêt peut être d’éviter la saisie du bien.
o D’autres cas : la contre-lettre vient modifier l’un des éléments du contrat apparent.
Le changement peut changer la nature du contrat (si l’acte apparent est une vente et
que les parties suppriment le prix, c’est une donation).
o Le changement peut aussi concerner l’objet des obligations. (le contrat est conclu par
un acte apparent dans lequel figure le prix, mais en fait le prix de la contre-lettre est
plus important)
o Le changement introduit peut concerner la personne de l’un des cocontractants ;
c’est alors un phénomène d’interposition de personne. (donation faite à une
personne désignée dans l’acte apparent, mais en vérité, le véritable bénéficiaire est
qqn d’autre. Le bénéficiaire apparent est un prête-nom, afin de contourner les règles
en matière d’incapacité)
Différentes hypothèses montrent que la simulation est généralement utilisée pour la fraude.
Mais elle peut parfois s’expliquer par des motifs particulièrement légitime (discrétion : ne pas
vouloir apparaître dans une opération régulière).
2. L’action paulienne :
1167 CC : Action permettant aux créanciers d’attaquer en leur nom personne les actes faits par
leur débiteur en fraude de leurs droits.
o Exemple : débiteur craignant la saisie de ses biens fait donation d’un bien important à un
membre de sa famille. L’opération risque de nuire à ses créanciers.
a) Conditions de l’action :
Conditions relatives au créancier :
o La créance doit être certaine, liquide et exigible
o La créance doit être née antérieurement à l’acte attaqué
En réalité, JSP abandonne cette double condition initiale. Le créancier
peut anticiper son action en cas de fraude et préserver ses droits alors
que la créance n’est pas exigible.
D’autre part, les juges admettent qu’un créancier puisse attaquer un
acte antérieur à la naissance de son droit lorsqu’il parvient à établir
que le débiteur a passé l’acte litigieux pour organiser son insolvabilité
en prévision de dettes futures.
Conditions relatives à l’acte critiqué :
o Acte d’appauvrissement, donation ou vente à un prix dérisoire.
o Acte doit aggraver insolvabilité du débiteur
o 3 sortes d’actes font exception :
Paiement d’un autre créancier
Le partage (succession ; communauté)
Actes relatifs aux droits extra patrimoniaux
Conditions relatives au débiteur :
o Le créancier doit prouver la volonté de fraude.
o Interprétation très souple : fraude paulienne ne réclame pas l’intention de
nuire ; elle existe dès lors que l’acte passé l’a été avec la conscience de nuire au
créancier
Conditions relatives au cocontractant du débiteur :
o Si l’acte d’appauvrissement contesté est à titre onéreux, le créancier doit
prouver la mauvaise foi du cocontractant, sa complicité de fraude.
b) Conditions de l’action :
L’action paulienne emporte deux conséquences et autant d’avantages pour le créancier
agissant.
o L’acte frauduleux va lui être déclaré inopposable et tout va se passer comme
s’il n’existait pas, que le droit n’avais jamais quitté le patrimoine de son auteur
et comme si le créancier avait un droit de suite (puisqu’il peut saisir le droit et
le faire vendre pour se payer)
o Le cocontractant peut évitela saisie mais il faut pour cela qu’il paye la dette à la
place du débiteur ; la sanction est bien ici l’inopposabilité et non pas la nullité.
Le cocontractant évincé dispose d’une action en garantie contre le débiteur
o L’action paulienne est exercée par le créancier en son nom personnel. Dès lors,
seul le créancier agissant va profiter de son résultat, les créanciers demeurant
inactifs ne peuvent saisir le bien et participer à la distribution. L’acte leur reste
opposable. Le créancier dispose ainsi d’un véritable droit de préférence.