Ba - Poutres en Te

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CHAPITRE X – POUTRES EN « TE »

X.1. INTRODUCTION :

Lorsque des poutres supportent un plancher constitué d’une dalle en béton armé,
le règlement autorise de considérer qu’une certaine largeur du hourdis fasse partie
intégrante des poutres.

La section droite de la poutre a alors, la forme d’un té, ce qui a l’avantage de faire
une économie au niveau des aciers longitudinaux en supprimant dans la plupart
des cas les aciers comprimés.

h0 Table ou
hourdis
Asc

h d
Nervure
retombée
ou
Ast

b
0

La partie rectangulaire de dimension b x h est l’âme de la poutre.

h0 : hauteur de la table de compression (du hourdis)


b : largeur de la table de compression
b0 : largeur de la nervure

X.2. LARGEUR DE LA TABLE A CONSIDERER :


77
La largeur de hourdis à prendre en compte de chaque côté d’une nervure à partir
de son parement est limitée par la plus restrictive des conditions ci-après :

- On ne doit pas attribuer la même zone de hourdis à deux nervures différentes.


- La largeur en cause ne doit pas dépasser le dixième de la portée d’une travée.
- La largeur en cause ne doit pas dépasser les deux tiers de la distance de la
section considérée à l’axe de l’appui extrême le plus rapproché.

l b0
l
b

α
pente 2/3
pente 2/3

l2 l1

X.3. CALCUL DES ACIERS A L’ELU :

X.31. Position de la fibre neutre :

Les données du calcul sont :

- Mu : le moment de flexion sollicitant à l’ELU


- b, h, b0, h0 : les dimensions de la poutre
- fc28, fe : les caractéristiques des matériaux.

Nous déterminons la position de la fibre neutre en calculant :

Mu
µ=
b.d 2 . f bu

(
α = 1,25. 1 − 1 − 2µ )
yu = α.d

Deux cas peuvent alors se présenter :

1er cas : H0 ≥ 0,8 yu ⇒ yu ≤ 1,25 .h0

Dans ce cas une partie de la table est comprimée.


Zone comprimée

ε bc fbu

h0 0.8yu yu
78

2ème cas : H0 < 0,8 yu ⇒ yu > 1,25 .h0

Zone comprimée

ε bc fbu

h0
0.8yu yu

ε st

Dans ce cas, la table et une partie de la nervure sont comprimées.

X.32. Etude du cas yu ≤ 1,25 .h0

La contrainte fbu est supposée répartie uniformément sur une hauteur 0,8yu ≤ h0.
Le calcul est identique à celui d’une poutre rectangulaire de largeur b et de
hauteur h.
Mu
µ=
b.d 2 . f bu

(
α = 1,25. 1 − 1 − 2µ )
Si α < 0,259 ⇒ εst = 10 %o

3,5(1 − α )
Si α ≥ 0,259 ⇒ εst = %o
α

z = d . (1-0, 4α)

σst = f (εst)
79
Mu
As =
z.σ st

X.33. Etude du cas yu > 1,25 .h0

C’est le cas qui correspond réellement à celui d’une poutre en « té ».

Pour la détermination des sections d’acier, nous procéderons par superposition en


déterminant :
- La part du moment supporté par les débords de la table (Mtable).
- Puis la part de moment supportée par la poutre rectangulaire (b0 x h),
(Mu – Mtable).
X.331. Poutre à simple armature :

b b-bo bo

h0
yu
d

A = As1 + As2
s

Pour équilibrer le moment de la table : As1

Mtable = fbu . (b-b0). h0 . (d-h0/2)

M table
D’où As1 =
 h 
 d − o σ st
 2

Pour équilibrer la différence (Mu - Mtable) : As2

M u − M table
µ=
bo .d 2 . f bu

(
α = 1,25. 1 − 1 − 2µ )
si α < 0,259 ⇒ εst = 10 %o

3,5(1 − α )
si α ≥ 0,259 ⇒ εst = %o
α

M u − M table
d’où As2 =
d .(1 − 0,4α ).σ st

La section d’acier à placer dans la poutre est :

As = As1 + As2
80

X.333. Poutre à double armatures :

Lorsque la poutre est fortement chargée, il est parfois nécessaire de disposer des
armatures afin de soulager le béton comprimé.

Ces aciers comprimés sont très rarement utiles dans le cas des poutres en « té ».

b b-bo bo

Asc
h0
yu
d d-d'

As = As1 + As2 + As3

Mu = Mtable + M1 + (Mu-Mtable-M1)

Le moment limite Ml = µl .b0.d2.fbu

Avec µl, αl, εl, dépendant de l’acier, par exemple pour un acier HA Fe E 400 nous
avons :

µl = 0,39 ; αl = 0,67 ; εl = 1,74 %


ε 1 ( y1 − d ')
La déformation unitaire des aciers comprimés εsc =
(d − y1 )
La contrainte des aciers comprimés σst est fonction de εsc

La section d’aciers comprimés est :

(M u − M table − M l )
Asc =
(d − d ').σ sc
La section d’aciers tendus se décompose en :

M table
As1 =
 h  f
 d − o . e
 2  γs
81
Ml
As2 =
fe
d .(1 − 0,4α ).
γs

(M u − M table − M l )
As3 =
(d − d '). f e
γs

La section d’aciers tendus à mettre en œuvre est :

As = As1 + As2 + As3

X.4. VERIFICATION DES CONTRAINTES NORMALES A L’ELS :

X.41. Position de la fibre neutre :

Données : b, h, bo, ho, As, Asc, Mser

Pour déterminer la position de la fibre neutre, les calculs sont d’abord menés en
section rectangulaire :

Nous déterminons y1 à l’aide de l’équation du moment statique :

2
by1
+ nAsc ( y1 − d ') − nAs (d − y1 )
2

Nous comparons y1 à h0

1er cas : y1 ≤ h0 ⇒ la fibre neutre est effectivement dans la table.

2ème cas : y1 > h0 ⇒ la fibre neutre est dans la nervure.

Dans ce cas, il faut reconsidérer les hypothèses de calcul et notamment l’équation


du moment statique.

X.42. Etude du cas y1 ≤ h0 :

La poutre est calculée comme une poutre rectangulaire de largeur b et de hau-


teur h.

y1 calculé précédemment reste valable

L’expression du moment quadratique est :

3
by1
+ nAsc ( y1 − d ') + nAs (d − y1 )
2 2
I=

Les contraintes normales maximales sont :

M ser . y1
σ bc =
I
82

M ser .(d − y1 )
σ st = n.
I

Les valeurs de σbc et σst sont à comparer aux valeurs admissibles.

X.43. Etude du cas y1 > h0 :

Dans ce cas, la poutre est considérée en « té » et la valeur de y1 précédemment


calculée ne convient plus.

Dans l’expression du moment statique, nous devons retrancher le terme


(b − b0 )(. y1 − h0 )2
correspondant au moment statique de la partie hachurée par
2
rapport à l’axe neutre :

h0
Asc y1

As

bo

L’expression du moment statique devient donc :

by1
2
(b − b0 )( y1 − h0 )2
A= + nAsc ( y1 − d ') − nAs (d − y1 ) −
2

[
A = b0 y1 + [2(b − b0 )h0 + 30( As + Asc )]y1 − (b − b0 )h0 + 30(dAs + d ' Asc ) = 0
2 2
]
Nous déterminons y1 à partir de cette équation.

Puis, nous calculons le moment quadratique de la poutre en « té », en retranchant


du moment quadratique de la poutre rectangulaire, le terme
(b − b0 )(. y1 − h0 )3
correspondant à la partie hachurée.
3

by1
3
(b − b0 )( y1 − h0 ) 3

+ nAsc ( y1 − d ') + nAs (d − y ) −


2 2
I=
3 3

(b − b0 ).h0
[ ]
3 3 2
b y  h 
+ (b − b0 )h0  y1 − 0  + 15 As (d − y1 ) + Asc ( y1 − d ')
2 2
I= 0 1 +
3 12  2

Ensuite, nous calculons les contraintes normales maximales de service :


83
M .y
dans le béton σ bc = ser 1
I

M ser .(d − y1 )
dans l’acier σ st = n.
I

X.5. PREDIMENSIONNEMENT D’UNE POUTRE A L’ELS :

X.51. Cas y1 ≤ h0 :

Lorsque l’axe neutre est dans la table de compression et que l’état limite d’ouver-
ture des fissures n’est pas vérifié, nous effectuons le redimensionnement comme
pour une section rectangulaire b x d.

X.52. Cas y1 > h0 :

Lorsque l’axe neutre est dans la nervure et que l’état limite d’ouverture des
fissures n’est pas vérifié, nous utilisons une méthode approchée :

Nous considérons un bras de levier du couple interne :

z = d – h0/2

Pour calculer les aciers à l’ELS, nous prédimensionnons la section :

M ser
Ast ≥
z.σ st

____
avec σ st : la contrainte admissible des aciers.

Le prédimensionnement est ensuite vérifié en calculant les contraintes normales


maximales de compression du béton et de traction des aciers selon la méthode
définie au paragraphe X.4.

Lorsque l’axe neutre est dans la nervure et que l’état limite de compression du
béton est dépassé, les solutions à adopter sont les mêmes que celles citées pour
les sections rectangulaires. Les calculs se conduisent de la même manière en se
donnant le diagramme des contraintes (cf. VI.5).

X.6. JUSTIFICATION DE LA POUTRE VIS-A-VIS DES SOLLICITATIONS


TANGENTES :

X.61. Justification de l’âme de la poutre :

Les poutres en « té » sont justifiées vis-à-vis des sollicitations tangentes en ne


considérant que l’âme des poutres, donc comme une poutre rectangulaire de
dimensions b0 x h.
84
V
Nous calculons τ u = u .
b0 d

τu doit vérifier :

 f 
τ u ≤ min 0,20. c 28 ; 5 MPa  si la fissuration est peu préjudiciable
 γb 

 f 
τ u ≤ 0,15. c 28 ; 4 MPa  si la fissuration est préjudiciable ou très préjudiciable.
 γb 

Les armatures droites transversales doivent vérifier la condition :

At γ s (τ u − 0,3.k . f tj )

b0 .S t 0,9. f e

X.62. Justification de la liaison âme-débord :

Il existe des contraintes tangentes dans le plan de jonction verticale du débord de


la table et de l’âme de la poutre.

ho
y1

bo

Ces contraintes ont pour valeur :

Vu . A'
τ=
I .h0

A’ : moment statique de la partie en débord par rapport à l’axe neutre


I : moment quadratique de la section par rapport à l’axe neutre
Le règlement nous donne une formule simplifiée :
85

Vu .b1
τ=
0,9d .b.h0

b − b0
b1 = : largeur du débord
2

Cette valeur doit vérifier les valeurs admissibles données au paragraphe X.61.

Il faut alors disposer des armatures de coutures traversant perpendiculairement le


plan de jonction âme-débord de table.

Les aciers de la dalle peuvent remplir ce rôle.

Ces armatures doivent vérifier :

At . f e
≥τ
h0 S t .γ s

Avec At = Ats + Ati

Ats : aciers transversaux supérieurs


Ati : aciers transversaux inférieurs.

St : espacement des aciers dans le sens longitudinal de la poutre.

l>ls
Ats

Ati

l>ls

As

ls : longueur de scellement droit des aciers.

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