La Maghrébinité
La Maghrébinité
La Maghrébinité
maghrébinité » ?
Là aussi la réponse semble « couler de source » : la « maghribinité » serait ce qui désigne tout
ce qui provient ou qui touche le Maghreb.
Nous nommerons donc écrivain maghrébin les auteurs qui sont attachés à une terre
ancestrale et à une communauté humaine vivante forgée par l’histoire, et qui ont le
sentiment d’appartenir à cette terre (et qui l’assument).
Le choix linguistique des auteurs qui nous intéressent a toujours été un élément de
questionnement. Salué comme symbole de la réussite de l’œuvre scolaire coloniale, il fut décrié
par les nationalistes comme étant corollaire de l’acculturation.
Cette vision laudative ou péjorative vient de la méconnaissance des conditions d’apprentissage
durant la colonisation. En vérité, la langue française ne fut à aucun moment choisie comme
moyen d’expression par les écrivains. Son usage leur fut imposé par le système coloniale qui
avait détruit totalement ou partiellement les institutions scolaires indigènes. De ce fait, la
langue française c’est imposé comme étant le SEUL moyen d’expression pour se dire. Il fallait
écrire en français ou se taire !
Cette littérature s’appuie sur deux histoires, deux cultures, deux publics et n’a jamais su se
libérer de la colonisation et de l’acculturation qui fut la véritable raison de sa naissance.
Histoire du colonialisme moderne:
Le terme « colon » est apparu au Moyen-âge afin de désigner les personnes qui exploitent une
parcelle de terre dont elles ne sont pas propriétaires en échange du payement d’un loyer en
nature. Ce terme purement économique va changer d’acception au XVIIIe siècle, pour désigner
la personne qui peuple une colonie. Cette évolution lexicale est liée au changement de
représentation du monde par les Occidentaux. En effet, c’est à partir de cette époque que
l’Europe se représente au centre du monde, réduisant le reste du monde à une périphérie. Dans
le cadre du colonialisme, le rapport fondamental est la domination qui est établie grâce à une
politique d’assujettissement et d’infériorisation de l’Autre
Le premier empire colonial moderne est le Royaume Chrétien d’Espagne qui dès la fin du XVe
siècle se lance à la conquête de l’Amérique et de l’Asie. Il sera très vite suivi du Portugal qui va
à la conquête de l’Amérique du Sud.
Cette volonté d’exploiter les ressources des pays colonisés va déboucher sur le plus grand
drame de l’histoire de l’humanité : la déportation des populations africaines et leur mise en
esclavagisme. Drame toujours pas assumé par l’Occident.
Au XIXe siècle, grâce à la révolution industrielle, les deux grands empires coloniaux sont la
France et la Grande-Bretagne. Et l’entreprise coloniale est orientée déplacée vers le continent
africain qui a été colonisé en totalité (à l’exception de l’Éthiopie).
Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale, les pays colonisés accèdent à l’indépendance.
2. La conquête militaire
2.1. L’occupation restreinte
Initiateur de cette conquête, Charles X n’aura pas le loisir d’en profiter car il est chassé du trône
en 1830.. Louis-Philippe Ier arrive au pouvoir sans vraiment savoir que faire d’Alger. La
conquête coûte cher. La Monarchie de Juillet décide d’établit une occupation restreinte du
territoire : une fois passées les murailles d’Oran ou de Mostaganem, les militaires français se
heurtent aux tribus indigènes. En 1834, un traité d’amitié accorde à un chef indigène, l’émir
Abd-el-Kader, une autorité politique et religieuse sur la partie occidentale du pays. La France
ne conserve que deux enclaves littorales : Alger et Oran. La France se tourne alors vers
l’Algérie orientale. En 1837, le général Bugeaud entre à Constantine et fait disparaître les
1
- Il est à noter que la conquête d’Alger avait déjà été envisagée par Napoléon I qui avait chargé des
espions de déterminer les points faibles de cette citadelle dite imprenable.
derniers vestiges de l’occupation turque. La prise de Constantine est l’un des épisodes les plus
sanglant de la conquête de l’Algérie. En effet, la population constantinoise payera chèrement sa
résistance acharnée. Afin de ne pas se battre sur deux fronts, la France renouvelle ses accords
avec Abd-el-Kader..
2.2. L’occupation étendue
Abd-el-Kader organise le premier État algérien. Il souhaite débarrasser le pays de la présence
française mais sa réaction est tardive, la France avait déjà brisé les grands pôles militaires du
pays. En 1839, il déclenche une guerre sainte contre les envahisseurs français et met à sac la
plaine de la Mitidja. Ne pouvant composer avec Abd-el-Kader, la France entreprend alors la
conquête de toute l’Algérie. Nommé gouverneur, le général Bugeaud mène une lutte acharnée
contre les Algériens. En 1847, Abd-el-Kader est fait prisonnier. De nombreuses régions restent
insoumises, notamment la Kabylie. Les combats se poursuivent sous le Second Empire. En
1857, l’ensemble du territoire est conquis avec la prise du Djurdjura.
2
- Certains documents de l’époque attestent du désir des Français d’exterminer ou du moins de
réduire considérablement, à long terme, les populations indigènes