Brintellix Patienten Broschuere Depression F
Brintellix Patienten Broschuere Depression F
Brintellix Patienten Broschuere Depression F
D’où vient-elle?
Comment la traiter?
Quel rapport avec le stress?
Après avoir été Directeur médical dans une grande clinique suisse, il a
été nommé, en 2014, à la tête de la clinique de psychiatrie, de psycho
somatique et de neurologie de l’Institut Max Planck de psychiatrie, à
Munich. De renommée internationale, la clinique se consacre essentiel-
lement au diagnostic et au traitement des maladies dues au stress ainsi
qu’à la recherche sur ces pathologies dont l’incidence est en augmenta-
tion dans le monde entier.
4
Une étroite collaboration entre des spécialistes en psychiatrie, en
psychosomatique, en psychothérapie, en neurologie, en radiologie et en
médecine interne permet un travail scientifique tout à fait unique sur la
neurologie d’un point de vue global.
Prof. Dr med. Dr rer. nat. Martin E. Keck, eMBA UZH
Directeur de clinique et médecin-chef
Clinique de psychiatrie,
de psychosomatique et de neurologie
de l’Institut Max Planck de psychiatrie
Kraepelinstrasse 2–10
D- 80804 Munich
www.psych.mpg.de
Tél. +49 89 30622 1
5
TABLE DES MATIÈRES
Introduction 8
6
Comment soigne-t-on la dépression? 44
Le point sur le traitement de la dépression due au stress: 44
pourquoi autant d’échecs?
Nouveaux concepts dans le traitement de la dépression due 45
au stress: traitement d’entretien et traitement au long cours
Concept thérapeutique 49
Psychothérapie50
Thérapie cognitivo-comportementale 52
Thérapie interpersonnelle (TIP) 53
Traitement médicamenteux 56
Les antidépresseurs pendant la grossesse 59
Techniques de relaxation 60
Traitements complémentaires non médicamenteux éprouvés 63
Douze règles de base pendant le traitement
d’une dépression 66
Aide complémentaire 69
Signes avant-coureurs éventuels 69
Plan de crise personnel 70
Suggestions pour les proches et amis 72
7
INTRODUCTION
Les troubles dépressifs font partie des maladies les plus graves et les plus
significatives dans le monde. Ils touchent, sous leurs différentes formes,
jusqu’à 20% de la population et affectent la pensée, les émotions, le
corps et les relations sociales d’une personne, autrement dit tous les
aspects de sa vie. Malgré sa signification, la dépression n’est souvent ni
dépistée ni traitée de façon appropriée, entraînant ainsi une grande
souffrance et une baisse considérable de la qualité de vie des malades
et de leurs proches. Ces dernières années, il est apparu clairement que
la dépression est une maladie chronique due au stress, d’où l’expression
«dépression due au stress» ou «dépression anxieuse». La dépression est
aussi un facteur de risque pour d’autres maladies graves telles que la
crise cardiaque, l’accident vasculaire cérébral, l’ostéoporose, la démence
ou le diabète. Non traitée, elle peut raccourcir l’espérance de vie.
8
minent la nécessité d’un traitement au long cours, c.-à-d. un accompa-
gnement du patient au-delà du traitement d’entretien.
Bien cordialement.
9
L’ESSENTIEL EN BREF
POUR LE LECTEUR PRESSÉ
10
8 La dépression est la principale cause d’incapacité de travail
et de retraite anticipée/invalidité.
11
12 Les antidépresseurs modernes entraînent peu d’effets secon-
daires et leur dosage peut être adapté individuellement pour
une meilleure tolérance. Ils ne rendent pas dépendants et
n’altèrent pas la personnalité. Ce ne sont ni des stimulants ni
des calmants.
12
13
QU’ENTENDONS-NOUS PAR DÉPRESSION?
La dépression: une maladie fréquente, à prendre
au sérieux
La dépression, qui compte parmi les cinq maladies les plus répandues
dans le monde, est associée à un fort taux de mortalité ainsi qu’à un
degré élevé de handicap et de problèmes psychosociaux chroniques.
L’importance de la dépression devrait continuer à augmenter jusqu’en
2030. Selon les estimations de l’OMS (Organisation mondiale de la
Santé), la dépression deviendra alors, dans les pays industrialisés,
la maladie qui nécessitera les plus gros moyens financiers, après les
maladies cardiaques.
14
En 2008, les coûts totaux liés à la dépression, c’est-à-dire aussi bien
les coûts directs (coûts de traitement) qu’indirects (par ex. les coûts
générés par l’incapacité de travail), ont représenté 22 milliards d’euros
en Allemagne (Source: Institut économique RWI). En Suisse, la dépres-
sion a coûté entre 8 et 10 milliards de francs à l’économie suisse en 2009
(Source: Institut de médecine sociale et préventive à l’Université de
Zurich).
15
Critères de la dépression de l’Organisation mondiale de la Santé
(CIM-10)
• Humeur dépressive
• Perte d’intérêt et/ou de plaisir, y compris pour les activités
considérées comme agréables
• Perte de motivation, manque d’énergie, plus grande fatigabilité,
épuisement (burn-out)
• Angoisse, agitation intérieure
• Diminution de la concentration et de l’attention
• Manque de confiance en soi et d’estime de soi, dévalorisation de soi
• Grande difficulté à prendre des décisions
• Pensées obsessionnelles, propension à ruminer
• Perspectives sombres, désespérance, pessimisme
• Sentiments de culpabilité très forts, autocritique
• Troubles du sommeil persistants
• Perte d’appétit, perte de poids
• Perte de libido, c’est-à-dire intérêt moindre pour la sexualité
• Désarroi profond, pensées morbides, idées suicidaires, tentatives
de suicide
16
Troubles du sommeil
Les troubles du sommeil peuvent provoquer des difficultés
à s’endormir, un sommeil agité ou un réveil trop matinal.
Le sommeil est perçu comme insuffisant, peu récupérateur
et très superficiel.
17
18
Les troubles cognitifs: la mémoire, l’attention
et la concentration
19
Les formes particulières de dépression
20
Maux de tête Douleurs dentaires
Vertiges dues au bruxisme nocturne (grincement
des dents), tensions dans les mâchoires
Somnolence
Altérations de la muqueuse buccale
douleurs en cas d’aliments acidifiants
Acouphènes
Problèmes respiratoires
Douleurs musculaires par ex. sensation de pression
ou d’oppression
Transpiration
Problèmes cardiovasculaires
par ex. palpitations, arythmie,
troubles du rythme cardiaque
Troubles gastro-
intestinaux
par ex. nausées,
Problèmes de
sensation de réplétion,
bas-ventre
diarrhée, constipation,
par ex. douleurs
douleurs, dyspepsie
ou problèmes liés
(inconfort digestif
au cycle menstruel
apparaissant après
chez la femme
les repas), côlon irritable
Illustration 1:
Les symptômes physiques sont parfois tellement marqués que les problèmes psycho
logiques sous-jacents sont difficilement décelables. On parle alors de dépression mas-
quée (= larvée).
21
Le syndrome d’épuisement professionnel ou burn-out
22
silence et à se plaindre plutôt de problèmes physiques. Les différents
symptômes physiques sont donc plus présents chez les personnes âgées
que chez les patients jeunes (voir illustration 1, page 21). Des douleurs
diffuses chez les personnes âgées peuvent ainsi traduire une dépression.
La maladie peut également survenir ou s’aggraver dans le cadre d’une
alimentation insuffisante ou carencée, ou encore en raison d’une absorp-
tion insuffisante de liquides. Comme pour tout le monde, une vie active
avec une activité physique régulière constitue un facteur de protection
avéré pour les personnes âgées. Les déficiences cognitives insuffisam-
ment traitées et rémanentes (voir pages 19 et 46) représentent, précisé-
ment à un âge avancé, un facteur de risque de survenue ultérieure de
la démence. Leur traitement revêt donc une importance particulière.
La dépression post-partum
23
La dépression saisonnière (dépression hivernale)
24
25
La dépression: une maladie qui met la vie en danger
La dépression est une maladie grave qui, dans certains cas, peut mettre
la vie en danger. Non traitée, elle peut être fatale. Le suicide dû à une
dépression représente en effet la deuxième cause de mortalité chez les
personnes de moins de 40 ans, derrière les accidents. 15% des patients
souffrant de graves épisodes dépressifs mettent fin à leurs jours. Selon
les données de l’Office fédéral de la statistique, chaque année, en Suisse,
plus de 1’400 personnes mettent fin à leurs jours. Le chiffre réel des
suicides est certainement bien plus élevé. En Allemagne, pays nettement
plus peuplé, 10’000 à 15’000 personnes se suicident chaque année, soit
30 à 40 personnes par jour ou une personne par heure. Par conséquent,
le nombre de décès par suicide excède significativement celui des décès
dus aux accidents de la route. La quasi-totalité des patients atteints d’une
dépression sévère pensent au suicide. Près de la moitié des personnes
souffrant de troubles dépressifs font une tentative de suicide à un
moment donné de leur vie. Inversement, la majorité des personnes qui
se suicident souffrent de dépression. La «mort libre», c’est-à-dire la
décision de mettre fin à ses jours alors que l’on est en bonne santé, est
rarissime. En général, lorsque la dépression est dépistée et traitée,
l’envie pressante de mourir disparaît également.
26
Risque de suicide
27
COMMENT UNE DÉPRESSION
SURVIENT-ELLE?
D’où l’importance
d’une thérapie précoce,
rigoureuse et au long
cours.
28
RALENTISSEMENT
AGITATION
MAL DE VIVRE
TROUBLES IRRITABILITÉ
MOTEURS VIDE INTÉRIEUR
SENTIMENT DE CULPABILITÉ
DÉSESPOIR
ÉNERGIE • IDÉES SUICIDAIRES
MOTIVATION • MODIFICATIONS
APPÉTIT •• DE L’HUMEUR
SOMMEIL ••
LIBIDO •
POULS •
TRANSPIRATION •
TROUBLES
VÉGÉTATIFS ATTENTION •
CONCENTRATION •
MÉMOIRE À •
COURT TERME
INHIBITION DE
LA PENSÉE
TROUBLES
PLANIFICATION •
COGNITIFS ET EXÉCUTION
D’ACTIVITÉS
Troubles de la pensée et
du traitement des informations
ACCIDENT VASCULAIRE
CÉRÉBRAL
INFARCTUS
OBÉSITÉ ABDOMINALE
OSTÉOPOROSE
DIABÈTE
DÉMENCE
29
La dépression due au stress:
bouleversement de la régulation des hormones du stress
À noter: en règle générale, ce n’est pas le stress qui est pathogène (voir
illustration 3, page 31), mais la manière négative dont ce stress est perçu
et géré par un individu.
30
Le stress survient lorsque des sollicitations internes
ou externes sont trop intenses et dépassent les possi-
bilités d’adaptation de la personne.
PERSISTANTS
INCONTRÔLABLES
INTENSES…
RÉACTION
INDIVIDUELLE
AU STRESS
STRESS PERCEPTION
ÉVÉNEMENTS INDIVIDUELLE
CONTRAIGNANTS NÉGATIVE
STRESS
PERMANENT ET
PATHOGÈNE
DÉPRESSION
DUE AU STRESS
BURN-OUT
31
Le stress chronique s’accompagne assez souvent d’une impression de
perte de contrôle de la situation. Dans certaines zones cérébrales
(au niveau du système limbique qui sert à réguler nos sentiments), il se
produit également une hyperactivité des amygdales, qui jouent un rôle
important dans la régulation des émotions. Sur le plan hormonal, il en
résulte une activation pathologique et durable du système hormonal du
stress (axe HPA ou axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien). Le cerveau
perd le contrôle de ce système.
Outre l’axe HPA, un autre système est concerné: les patients dépressifs
montrent une concentration extrêmement élevée de cortisol ainsi qu’un
dysfonctionnement dans la régulation du système nerveux végétatif (voir
illustration 4, page 33); ce dysfonctionnement est également associé à
une augmentation de l’activité sympathique qui, à son tour, conduit à une
hypersécrétion d’adrénaline. L’hyperactivité durable des systèmes hor-
monaux du stress peut finalement provoquer d’autres altérations méta-
boliques susceptibles d’entraîner les maladies mentionnées ci-dessus:
infarctus, accident vasculaire cérébral, ostéoporose, insulino-résistance
et diabète. Nous savons aujourd’hui que toutes les maladies psychiques
ont des effets sur le corps et, inversement, que les maladies physiques
influencent considérablement la psyché. Il est important de savoir que
les maladies psychiques reposent sur des processus neurobiologiques
qui se déroulent au niveau du cerveau. Dans le cas de la dépression, il
s’agit le plus souvent d’un dérèglement du système des hormones du
stress. Toute maladie psychique est par conséquent «psychosomatique»
(cela signifie qu’elle repose sur des aspects aussi bien physiques que
psychiques) et exige un traitement exhaustif et global. Cet élément est
essentiel dans le cas de la dépression.
32
SYSTÈME NERVEUX VÉGÉTATIF
Sympathique Parasympathique
augmente la sécrétion
d’hormones du stress
par les glandes surré-
nales
33
Comment naît la dépression liée au stress?
34
motivation, d’appétit et de sommeil, à des difficultés de concentration
et aux autres symptômes de la dépression. Les antidépresseurs, tout
comme la psychothérapie d’ailleurs, interviennent à ce stade pour rééqui-
librer le métabolisme cérébral et normaliser la régulation des hormones
du stress. C’est pourquoi l’association psychothérapie – traitement
médicamenteux obtient d’excellents résultats en cas de dépression
modérée à sévère.
35
ÉTAT NORMAL
Cellule nerveuse 1
Transporteurs
des neurotransmetteurs
Transporteurs
des neurotransmetteurs Sérotonine
Dopamine
Fente synaptique Noradrénaline
Sérotonine
Récepteurs des neurotransmetteurs
Dopamine
Noradrénaline
Cellule nerveuse 2 Récepteurs des neurotransmetteurs
DÉPRESSION
Hormones du stress
Transporteurs
des neurotransmetteurs
Illustration 5: La dépression peut avoir des causes aussi bien physiques et biologiques
que psychiques et psychosociales, et être traitée sur ces différents plans. Qu’elles
soient d’ordre génétique ou dues à des facteurs externes (par ex. contraintes profes-
sionnelles et familiales), ces causes peuvent conduire à un stress chronique et à une
hyperactivité pathologique du système hormonal du stress. Cette hyperactivité a pour
conséquence une perturbation du métabolisme des cellules nerveuses.
36
37
Stress, cerveau et psychisme – un exemple
38
Illustration 6: Un microscope à fort grossissement permet de voir en rouge-orange
les nouvelles cellules nerveuses dans la région de l’hippocampe (système limbique).
Le trait jaune mesure 10 μm (1 μm = 1/1’000 mm).
39
Nous savons aujourd’hui que d’infimes modifications du patrimoine
génétique (ADN) sont responsables des différences de prédisposition
face à la dépression. À la différence des maladies génétiques classiques,
il ne s’agit pas là d’une défaillance grave. Le modèle génétique présente
uniquement de petites lacunes qui, dans un premier temps, ne conduisent
qu’à des limitations fonctionnelles et, peuvent, bien plus tard, mener à
la dépression. Les gènes se présentent sous différentes variantes d’une
personne à l’autre, variantes qui fonctionnent plus ou moins bien, mais
ne se distinguent du patrimoine génétique que par des différences
minimes. L’ensemble du patrimoine génétique (le «mode d’emploi» du
corps) se compose d’environ trois milliards d’éléments. Ce que les scien-
tifiques appellent le «polymorphisme d’un seul nucléotide» est la varia-
tion d’un seul élément dans un seul gène. Ces infimes variations géné-
tiques sont également responsables de différences visibles comme la
couleur des yeux, des cheveux ou la stature. Lorsqu’une certaine variante
est liée à un terrain pathologique favorable, on parle alors de gène de
susceptibilité. C’est ainsi que la prédisposition à la maladie d’Alzheimer
est également déterminée par une certaine variante génétique.
40
Qu’est-ce que la médecine personnalisée?
41
Le gène ABCB1 affecte les propriétés d’une molécule «gardienne» de
la barrière hémato-encéphalique, laquelle empêche certains antidépres-
seurs d’atteindre leur cible thérapeutique: le cerveau. Cette barrière sert
essentiellement à protéger le cerveau des micro-organismes et des
toxines qui se trouvent dans le sang. Cependant, certaines variantes
ABCB1 remplissent mieux cette fonction de gardienne que d’autres.
C’est justement cette protection optimisée qui peut être préjudiciable.
Lorsque les antidépresseurs ne parviennent même pas à franchir la
barrière hémato-encéphalique, les médicaments avalés ou injectés n’ont
aucune chance d’arriver jusqu’à leur site d’action; ils sont donc totale-
ment inutiles pour le malade.
Grâce aux travaux sur le mode d’action du gène ABCB1, nous sommes
de plus en plus à même d’émettre des recommandations de traitement
personnalisé sur la base des variantes ABCB1 du patient, associées à
d’autres caractéristiques de la maladie. Ainsi, l’on est sûr que le médica-
ment prescrit est au moins en mesure d’agir.
42
43
COMMENT SOIGNE-T-ON LA DÉPRESSION?
Le point sur le traitement de la dépression due au stress:
pourquoi autant d’échecs?
44
la pensée et de la gestion de l’information), fréquemment négligés,
en particulier l’attention, la concentration, la mémoire et les fonc-
tions exécutives, c.-à-d. la planification et l’exécution d’actions ou de
fonctions pouvant être affectées par une dépression, mais trop sou-
vent ignorées.
45
t
n)
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Ré
sy
G
Santé
Symptômes
Syndrome
Rechute
Nouvel
épisode
Maladie
Phase aiguë Symptômes cognitifs
Psychothérapie
et traitement
médicamenteux
Illustration 7: Les différentes phases d’un traitement réussi, qui prévient les rechutes.
46
Les trois phases d’un traitement efficace de la dépression
Traitement d’entretien:
Prévient les rechutes grâce à une stabilisation des phases
asymptomatiques. La guérison complète ne peut être établie
qu’en l’absence de tout symptôme au-delà de six mois.
Durée: quatre à neuf mois.
A noter: certains symptômes, qui n’étaient pas prépon
dérants au début, peuvent nécessiter la poursuite du
traitement. L’amélioration de certains troubles, tels que
le comportement suicidaire ou les problèmes de sommeil,
permet souvent de les révéler ou de les dépister. Il s’agit
généralement de l’altération des performances intellec-
tuelles comme l’attention, la concentration et la mémoire.
47
Plus les épisodes dépressifs étaient nombreux et sévères par le passé,
plus il convient de suivre le patient au-delà des six mois d’entretien. Le
traitement médicamenteux est à l’heure actuelle la thérapie la plus étu-
diée pour traiter la dépression récurrente au long cours. Le risque de
rechute peut être diminué de 50% grâce au traitement d’entretien et/ou
au traitement au long cours. Les antidépresseurs et le lithium sont les
thérapies les mieux documentées et présentent ainsi le plus haut niveau
de preuves scientifiques. Tout comme pendant le traitement d’entretien,
la médication qui a mené à la guérison est généralement poursuivie au
même dosage pour prévenir les rechutes.
48
Concept thérapeutique
49
Psychothérapie
50
PENSÉES
ACTIONS ÉMOTIONS
CORPS
Illustration 8: Nos pensées, nos émotions et nos actions interagissent sans cesse et se
répercutent sur nos fonctions physiques (par ex. rythme cardiaque/pouls).
51
Thérapie cognitivo-comportementale
52
Thérapie interpersonnelle (TIP)
Pleine conscience
53
Cette situation peut, à terme, conduire à un stress chronique. Le réap-
prentissage de la pleine conscience peut donc être salutaire. Dit simple-
ment, cette thérapie consiste à apprendre, entre autres, à ne faire qu’une
seule chose à la fois. De plus, de nombreuses personnes dépressives ont
perdu toute sensation physique et n’arrivent plus à savoir si elles sont
tendues ou détendues. Là aussi, il est possible d’y travailler et de réap-
prendre à se détendre rapidement.
Schémathérapie
54
Cognitive Behavioral Analysis System of Psychotherapy (CBASP)
55
le patient n’est en réalité que le «porteur du symptôme» et que l’origine
du problème doit être cherchée puis résolue dans l’ensemble du sys-
tème. Comme pour la thérapie interpersonnelle, l’accent est mis sur le
relationnel et les aspects sociaux. Une thérapie systémique peut se faire
en groupe, par exemple avec toute la famille.
Traitement médicamenteux
Alors que les formes légères de dépression se soignent très bien à l’aide
d’une simple psychothérapie, celle-ci s’accompagne d’antidépresseurs
dans les dépressions modérées à sévères. L’importance accordée à la
médication avec les antidépresseurs modernes bien tolérés, surtout
dans le traitement stationnaire des dépressions sévères, ne signifie
aucunement que les autres piliers de la thérapie, comme la psychothé-
rapie et les approches psychosociales ne jouent pas, eux aussi, un rôle
important. Tous les médicaments reposent sur le principe découvert
par Roland Kuhn, en Suisse, il y a plus de 50 ans: le renforcement des
neurotransmetteurs (sérotonine, noradrénaline, dopamine). On a long-
temps pensé que les antidépresseurs augmentaient uniquement la
concentration de ces neurotransmetteurs (substances messagères). On
sait aujourd’hui qu’ils agissent également en normalisant l’activité des
hormones du stress.
56
à la fois sur l’inhibition sélective de la recapture et sur l’activité des
récepteurs.
57
Mythes autour des antidépresseurs
59
Techniques de relaxation
Techniques thérapeutiques
de gestion du stress
60
Biofeedback
61
Le plan de traitement avec
les différents éléments qui
le composent est propre
à chacun. Il doit être élaboré
en concertation avec le patient
et sans cesse adapté à ses
besoins.
62
Traitements complémentaires non médicamenteux
éprouvés
Pour les formes plus sévères, certains experts ont utilisé avec succès
de nouvelles méthodes telles que la stimulation du nerf vague (SNV)
ou la stimulation magnétique transcrânienne (SMT) dans des centres
spécialisés.
Privation de sommeil
63
Luminothérapie
Électroconvulsivothérapie (ECT)
L’ECT est indiquée dans le traitement des dépressions graves; c’est l’une
des méthodes antidépressives les plus efficaces. Le principe thérapeu-
tique repose sur une convulsion cérébrale déclenchée en douceur après
une brève narcose (sommeil provoqué artificiellement par des agents
médicamenteux) et une détente musculaire. Pendant l’intervention, qui
dure près d’une minute, le patient est mis sous surveillance anesthésio-
logique. Cette méthode s’avère particulièrement intéressante dans la
mesure où elle présente peu d’effets secondaires et peut être employée
avec succès là où d’autres traitements ont échoué, respectivement en cas
de dépression sévère ou chronique.
64
65
Douze règles de base pendant le traitement
d’une dépression
66
10 Une fois réveillé, levez-vous rapidement, ne restez pas au lit.
Lorsqu’on est dépressif, rester allongé ouvre la porte aux
idées noires. Ce conseil n’est pas toujours facile à suivre.
Si vous êtes dans ce cas, élaborez avec votre thérapeute des
stratégies pour y arriver.
12 Une fois que vous allez mieux, voyez avec votre médecin ou
votre thérapeute comment diminuer les risques de rechute.
Distinguez les signes avant-coureurs et établissez un plan de
crise.
67
68
AIDE COMPLÉMENTAIRE
Signes avant-coureurs éventuels
• Tension
• Agitation
• Légère irritabilité
• Impatience
• Troubles du sommeil
• Difficultés à se lever le matin
• Grande fatigue, épuisement, sentiment de surmenage et de stress
• Perte d’appétit ou appétit anormal
• Sensibilité au bruit
• Pression au niveau de la poitrine, de la tête
• Mal-être physique général, maux de tête
• Pertes de mémoire
• Difficultés de concentration
• Apparence physique et soins corporels négligés
• Difficultés à prendre des décisions dans la vie quotidienne
• Baisse de performance au travail
• Repli sur soi
• Niveau d’activité en baisse
• Pas d’envies
• Moins de joie de vivre
• Angoisses
• Sentiment de vide intérieur, d’insensibilité
• Idées noires, obsessions
• Soucis quant à l’avenir
• Doutes et manque de confiance en soi
• Mal de vivre, pensées morbides
69
Plan de crise personnel
70
4. Faire appel à un professionnel le plus tôt possible.
71
Suggestions pour les proches et amis
72
• Il est important d’accepter l’état de la personne malade tel qu’elle
le vit et le décrit. Essayez de lui rappeler sans relâche que la dépres-
sion est une maladie qui ne dure pas et se traite. Ne considérez pas
que les sensations physiques désagréables et l’hypocondrie dont
le malade fait preuve sont exagérées ou «imaginaires»: la dépression
rend insupportable toute douleur insignifiante ou sensation désa-
gréable.
73
LECTURE ET ADRESSES UTILES
Lectures conseillées
Adresses utiles
Groupes d’entraide
74
www.depression.ch
> téléchargement d’un «Journal des humeurs» au format A4
> téléchargement du «Calendrier des épisodes dépressifs» au format A4
Soutien médical
75
CH-BRIN-2016.09-00008493 / BRI024 sto.ch