Comptabilité Publique

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Selon l’article 1du décret royal N°330-66 du 10 Moharrem 1387 (21 avril 1967) portant

règlement général de la comptabilité publique, celle-ci s’entend comme l’ensemble des


règles qui régissent, sauf dispositions contraires, les opérations financières et comptables
de l’Etat, des collectivités locales, de leurs établissements et de leurs groupements et qui
déterminent les Obligations et les responsabilités incombant aux agents qui en sont
chargés.

 La comptabilité publique reflète de ce fait, la gestion financière des services publics dans la
mesure où elle a pour objectif de contrôler l’emploi des crédits publics. On distingue deux
sortes de comptabilités publiques:

- La comptabilité administrative : qui consiste à enregistrer les opérations financières et


comptables de l’Etat selon la nomenclature prévue par les documents budgétaires, lequel
enregistrement s’effectue au niveau de la dotation, de l’engagement et du mandatement.

Bref, elle reflète l’exécution budgétaire par simple écriture centralisée au Ministère des
finances.

- La comptabilité des deniers publics : qui est une comptabilité double partie centralisée par
le trésorier général du Royaume.

I- Quelques définitions :

La loi de finances prévoit, évalue, énonce et autorise pour chaque année budgétaire


l’ensemble des ressources et des dépenses de l’Etat dans les limites d’un équilibre
économique et financier qu’elle définit.  Elle prévoit donc les recettes et les dépenses de l’Etat
pour une année budgétaire qui commence généralement le 1er janvier et se termine le 31
décembre de la même année. Pour réaliser les opérations prévues dans la loi de finances,
il faut évidemment des crédits. Qu’est-ce qu’un crédit?
 
- un crédit : est une somme inscrite au budget. Il permet à l’ordonnateur (ou sous-
ordonnateur) de dépenser jusqu’à concurrence de ce montant.
Types de crédits:
 
1- Les crédits de paiement: Ils constituent la limite supérieure des dépenses pouvant être
ordonnancées, mandatées ou payées pendant l’année pour la couverture des engagements
contractées dans le cadre des autorisations de programme correspondantes. Bref, les crédits de
paiement permettent d’engager et de payer une dépense au cours de la même année
budgétaire.

C.P= Engagement+ Paiement au cours de la même année budgétaire.

2-Les crédits d’engagement: ouverts uniquement au budget d’investissement et aux comptes


spéciaux et permettent d’engager une dépense dont le règlement ne pourra intervenir qu’au
cours d’un exercice ultérieur après transformation de ces crédits en crédits de paiement.

C.E= Engagement sur une année budgétaire +Paiement sur un ou x exercices


budgétaires ultérieurs.
 
3-Les crédits délégués : Ce sont les crédits mis à la disposition des sous-ordonnateurs (DRE-
DPE) qui utilisent sous le contrôle et la responsabilité des ordonnateurs (ministres)pour la
réalisation des opérations prévues dans la loi de finances.

 4-Les crédits reportés: Sous réserve des dispositions concernant les autorisations de


programme, les crédits ouverts au titre d’un budget ne créent aucun droit au titre du
budget suivant. Toutefois, les crédits de paiement disponibles sur opération en capital
(dépenses d’investissement) sont reportés par arrêté du ministre des finances ouvrant
une dotation de même montant en sus des dotations de l’année suivante.
 
5- Les crédits consolidés: Idem que pour les crédits reportés, sauf que le terme
consolidation concerne les crédits d’engagement.

6- Les crédits provisoires: Ce sont les crédits ouverts par décrets pour permettre la marche
des services publics. Généralement, ce montant est équivalent au 1/12 du montant proposé.
7- Les crédits extraordinaires:
 Ce sont les crédits ouverts pour faire face à des besoins urgents nécessitant une intervention
immédiate (dégâts de crues) et qui n’étaient pas prévus au cours de l’élaboration de la loi de
finances. Pour dépenser donc, il faut comme il a été souligné des crédits, lesquels crédits sont
inscrits au budget. Qu’est-ce qu’un budget?

- Un budget : est l’acte par lequel sont prévues et autorisées les recettes et les dépenses
annuelles de l’Etat. De cette définition, il ressort que:

1- Le budget :est une prévision: Il prévoit en chiffres les recettes et les dépenses de l’Etat
en assurant un équilibre financier;

2- Le budget :est une autorisation: Aucune recette ne peut être perçue, ni aucune dépense
faite sans autorisation budgétaire (c’est-à-dire sans que la dépense ou la recette ne soit inscrite
au budget);

3- Le budget a un caractère périodique:


Les autorisations recettes et de dépenses ne sont données que pour une période
bien déterminée, généralement l’année.
 
Types de budgets :

1- le budget général:
Il s’agit de l’ensemble des comptes qui décrivent, pour une année civile, toutes les ressources
et toutes les dépenses permanentes de l’Etat.
 
2-Les comptes spéciaux du trésor: Ce sont les comptes ouverts dans les écritures du trésor
en vue d’affecter certaines recettes à certaines dépenses.
 
3- Les budgets SEGMA: Ce qui signifie budgets des services gérés de manière autonome,
voir les départements et Directions qui font des recettes à travers la vente de leur produit ou
de leurs prestations. Tout comme le budget général, le budget SEGMA est présenté en
équilibre.
 4- le budget de fonctionnement: Il est destiné à faire face aux besoins courants d’une
année budgétaire (1ère partie), il est composé uniquement de crédits de paiement.

5-Le budget d’investissement: Destiné à financer les grands projets prévus par le plan de
développement, il est constitué de crédits de paiement mais également de crédits
d’engagement.
 
Tous les budgets susvisés font l’objet d’une présentation synthétique qui comprend:
code, article (qui correspond à la Direction), paragraphe (qui désigne le programme)
et ligne (qui correspond à la nature des travaux); c’est ce qu’on nomme la morasse
budgétaire.

I-Procédure d’exécution des dépenses:


 
La procédure d’exécution des dépenses publiques traverse deux grandes phases:
 -La phase administrative et la phase comptable.

*La phase administrative comprend trois stades successifs: l’engagement, la liquidation et


l’ordonnancement ;

 *La phase comptable comprend le paiement.

A- La phase administrative:

1-L’engagement:
 
L’engagement est l’acte de naissance des dépenses publiques: C’est l’acte juridique ou le fait
matériel d’où résultent les dettes des organismes publics, cause nécessaire des dépenses.

L’article 33 du règlement général de la comptabilité publique définit l’engagement


comme étant’’ l’acte par lequel l’organisme public crée ou constate une obligation de
nature à entraîner une charge. Il ne peut être pris que par l’ordonnateur agissant en
vertu de ses pouvoirs’’.
 
Les engagements de dépenses doivent se contenir dans la limite des crédits budgétaires. Cette
limite est double:

-Quant à l’objet de la dépense, l’engagement doit être imputé sur le crédit correspondant;

-Quant au montant de la dépense, l’engagement ne peut excéder le crédit restant disponible,


compte tenu des engagements antérieurs. L’engagement est donc l’acte initial des dépenses
publiques. Une fois qu’il est réalisé, tous les actes d’exécution s’ensuivent nécessairement.
Cependant, s’il doit être contenu dans la limite des autorisations budgétaires, il faut qu’il soit
étroitement contrôlé.
 
C’est ainsi que les actes d’engagement faits par les ordonnateurs ou les sous-ordonnateurs
sont soumis au visa préalable de la TGR.

2- La constatation du service fait et la liquidation:


 
*Elle consiste à s’assurer de la réalité des faits sur lesquels sont fondés les droits des
créanciers, mais aussi de leur conformité aux actes d’engagement. Exemple: Les droits
des entrepreneurs et fournisseurs résultent de la constatation de la quantité des travaux réalisés
et des fournitures livrées et de leur conformité aux stipulations des marchés correspondants.

* La liquidation: La liquidation consiste à partir des constatations faites, à calculer le montant


des dettes publiques d’après un calcul arithmétique suivant les conditions contractuelles ou
réglementaires.

D’après l’article 34 du décret royal de 1967 ’’la liquidation a pour objet de vérifier la
réalité de la dette et d’arrêter le montant de la dépense…elle est faite par le chef de
service compétent sous sa responsabilité au vu des titres établissant les droits des
créanciers’’. Ceci dit, les opérations matérielles de constatation et de liquidation peuvent
être faites par des agents publics qui ne sont pas ordonnateurs.
-La liquidation des dépenses publiques peut être faite suivant trois procédures:

*A la demande du créancier: Les créanciers peuvent prendre l’initiative de la


liquidation en présentant à l’administration les factures, mémoires et autres décomptes qui
établissent la nature et le montant de leurs créances: c’est la règle pour les marchés de
fournitures et de services.

*La réalité du service fait et l’exactitude des calculs de liquidation peuvent être
constatées contradictoirement entre l’administration et les créanciers: c’est la règle pour
les marchés de travaux. La liquidation ainsi arrêtée d’un commun accord ne peut plus être
remise en question, ni par l’administration, ni par les entrepreneurs si ce n’est pour erreur,
omission, faux ou double emploi.

*La liquidation peut être faite d’office par l’administration, au vu des actes et pièces qui
sont en sa possession: C’est la règle pour les dépenses du personnel.
 
Enfin, il y’a lieu de préciser que le délai dans lequel doit être faite la liquidation résulte de
ce que celle-ci doit nécessairement précéder l’ordonnancement.
 
3-L’ordonnancement: La liquidation rend les dettes publiques certaines, mais elle n’a pas
force exécutoire. Celle-ci résulte de l’ordonnancement des dépenses.
 
«L’ordonnancement est l’acte administratif donnant conformément
aux résultats de la liquidation, l’ordre de payer la dette de l’organisme public, cet acte
incombe à l’ordonnateur» (Art 35 du décret royal de 1967).Il s’agit d’une attribution
exclusive des ordonnateurs. Sa qualification d’acte administratif exclut qu’il puisse être fait
par d’autres autorités, telles que les autorités judiciaires.

 Cette exclusivité est sanctionnée par le contrôle des comptables payeurs qui porte en premier
lieu sur la qualité des ordonnateurs qui ont émis les ordres de paiement.

L’ordonnancement des dépenses est fait soit directement par les ordonnateurs, soit parles
sous-ordonnateurs dans la limite des crédits qui leur ont été délégués. Les dépenses ne
peuvent être régulièrement ordonnancées que dans les limites posées par les autorisations
budgétaires.-
Les titres d’ordonnancement doivent être imputés sur le chapitre et l’article ouverts
pour les dépenses correspondantes. Les titres d’ordonnancement ou de paiement émis
par les ordonnateurs sont adressés par eux aux comptables assignataires, qui sont seuls
chargés du paiement des dépenses publiques.

B- La phase comptable: le paiement:


Le paiement est l’acte par lequel les organismes publics se libèrent de leurs dettes (art
41 du décret royal de 1967).
Mais les comptables assignataires doivent, avant d’y procéder, s’assurersous leur
responsabilité, que les conditions nécessaires à l’exécution régulière des
dépenses publiques sont remplies:-
Contrôle de la qualité de l’ordonnateur, son délégué ou suppléant;
-
L’exactitude des calculs de liquidation;
-
contrôle de l’intervention préalable des contrôles réglementaires;
-Le contrôle de la justification du service fait;- Le contrôle du respect des règles de
prescription et de déchéance;-Le contrôle du caractère libératoire du règlement.
N-B: Le comptable n’est plus responsable de la vérification de l’exacte imputation des
dépenses (art 11 de la loi de finances 2006).
 
Si ces contrôles relèvent des irrégularités ou des omissions, les comptables suspendent le
paiement des titres d’ordonnancement et en donnent avis motivé aux ordonnateurs pour que
ceux-ci fassent les régularisations nécessaires, si elles sont possibles. Si elles sont
impossibles, la suspension devient un refus définitif, sauf réquisition. En cas de refus définitif
du paiement de la part des comptables, les ordonnateurs peuvent les requérir par écrit et sous
leur responsabilité d’y passer outre.
 Néanmoins, le droit de réquisition n’est pas absolu: le comptable doit refuser de déférer aux
ordres de réquisition lorsque la suspension de paiement est motivée par:

-soit l’absence, l’indisponibilité ou l’insuffisance de crédits;


 -soit le défaut de justification du service fait,-soit le défaut du caractère libératoire du
règlement;
-
soit l’absence du visa préalable d’engagement.
Les dépenses que les comptables assignataires, après en avoir vérifié la validité et
l’exigibilité,
 reconnaissent bonnes à payer sont considérées définitives et constatées pareux en écritures.
Les modes de règlement des dépenses publiques sont ceux fixés par
l’article 45 du
 règlement général de la comptabilité publique:-
Par remise d’espèces ou de chèques;
 -de mandats postaux;-ou virements bancaires ou postaux( le règlement par virement est
obligatoire pour lesdépenses qui excèdent 1.500,00 dhs, sauf dérogation accordée par le
ministre des
finances ou par l’autorité déléguée par lui à cet effet, les virements sont faits à des
comptes chèques postaux ou à des comptes bancaires.
II-
Les intervenants dans l’exécution du budget:
 Les
 
opérations financières
 
publiques incombent aux ordonnateurs et aux comptablespublics dont les fonctions sont
incompatibles, sauf dispositions contraires.
A- Les ordonnateurs:
 
- Définition:
 Est ordonnateur public de recettes et de dépenses, toutes personne
ayant qualité au nom d’un organisme pu
blic pour engager, constater, liquider ou
ordonner soit le recouvrement d’une créance soit le paiement d’une dette.
 Sous leur
responsabilité et leur contrôle, les ordonnateurs peuvent par voie d’arrêté soumis au visa
du ministre des finances , désigner des sous-ordonnateurs ou sous-ordonnateurssuppléants
auxquels ils délèguent leur pouvoir dans les limites budgétaires et territoriales
qu’ils fixent par ordonnances de délégation de crédits.
Bref, et au sens de la loi 61-99 relative à la responsabilité des ordonnateurs, des

 
contrôleurs et des comptables publics promulguée par le Dahir N°1-02-25 du 19
moharrem 1423( 3 avril 2002), on entend par ordonnateur de l’un des organismes visés
en introduction
:
l’ordonnateur de droit, l’ordonnateur désigné, l’ordonnate
ur délégué,le sous-ordonnateur et leurs suppléants
.
- Les ordonnateurs de droit
 
sont les ministres chacun pour son département, c’est à eux
que les autorisations budgétaires sont directement données.
- Les sous-ordonnateurs
 sont ceux auxquels les autorisations budgétaires sont déléguéespar les ordonnateurs. Cette
délégation constitue un transfert de compétence: Les
ordonnateurs n’ont plus la disposition des crédits qu’ils ont délégués aux sous
-
ordonnateurs. Ils sont nommés par voie d’arrêté visé par le Mi
nistre des finances.Les sous-ordonnateurs agissent sous la responsabilité et le contrôle des
ordonnateurs quiles instituent.
- Les ordonnateurs délégués
 sont désignés par les ordonnateurs pour exercer leursfonctions en leur nom.Contrairement à
la délégation accordée aux sous-ordonnateurs, la délégation accordéeaux ordonnateurs
délégués ne porte que sur la signature: les délégants et les déléguésgèrent en commun
les mêmes crédits budgétaires.
- Les ordonnateurs suppléants
 sont désignés pour exercer les fonctions des sous-
ordonnateurs ou des ordonnateurs délégués, en cas d’absence ou d’empêchement de
ces derniers.Ceux-ci doivent être accrédités auprès des comptables assignataires des recettes
et des
dépenses dont ils prescrivent l’exécution.
 
B- Les comptables:- Définition:
 
Aux termes de l’article 3 alinéa 2 du décret royal N°330
-66 du 21 avril1967 portant règlement général de la comptabilité publique, «est
comptable public,
tout fonctionnaire ou agent ayant qualité pour exécuter au nom d’un o
rganisme publicdes opérations de recettes, de dépenses ou de maniement de titres, soit
au moyen de
fonds et valeurs dont il a la garde, soit par virements internes d’écritures, soit
encore,par l’entremise d’autres comptables publics ou de comptes extern
es de disponibilitésdont il ordonne ou surveille les mouvements ».
 On distingue deux catégories de comptables:
a- Comptable de droit:
 
1- Comptable public du trésor
 
qui est le trésorier général à l’échelon national,
 les
trésoriers ministériels, les trésoriers régionaux et préfectoraux à l’échelon régional et

 
préfectoral
et les percepteurs à l’échelon communal et l’agent comptable central des
chancelleries diplomatiques et consulaires.
2 - Comptable public spécial
 voi
re le comptable de l’enregistrement et timbre, celui des
douanes, des conservations foncières et les greffiers auprès de tribunaux.Des régisseurs et des
payeurs délégués peuvent être chargés pour le compte des
comptables publics d’opérations d’encaissemen
t ou de paiement dans les conditions
fixées par l’instruction du ministre des finances. Ils sont nommés par arrêté conjoint du
ministre des Finances et du ministre intéressé.Ces comptables sont chargés de la prise en
charge et du recouvrement des ordres derecettes qui leur sont remis par les ordonnateurs ou
sous-ordonnateurs, des créances
constatées par un contrat ainsi que de l’encaissement des droits au comptant.
 De même, ils sont chargés du paiement des dépenses, soit sur ordre émanant desordonnateurs
accrédités, soit au vu d’un titre présenté par les créanciers, s
oit de leurpropre initiative.
b- Le comptable de fait:
 Le comptable de fait est toute personne qui effectue, sans titre, des opérations derecettes, de
dépenses ou de maniement de valeurs intéressant un organisme public. Il estresponsable de
ses opérations dans les mêmes conditions que le comptable publicauqu
el il s’est indûment substitué.
 
Les comptables publics qui n’auraient pas empêché une gestion de fait, qui l’auraient
favorisé ou qui y auraient participé seraient eux-mêmes déclarés comptables de fait.
Quelques obligations des comptables
:
1-Prestation de serment:
 
Elle est prévue par l’article 13 du DCP : Les comptables publics
avant leur installation sont astreints à la formalité d
e la prestation du serment= l’acte parlequel les comptables publics jurent de s’acquitter
de leurs fonctions avec probité et
fidélité et respect des lo
is et règlements afin d’assurer l’inviolabilité et le bon emploi des
fonds publics (garantie
d’ordre mor
al). Devant quelle autorité?-
Devant le Premier Président de la cour d’appel ou devant le président du tribunal de
première instance du lieu où il exerce ses fonctions.-
Pour les comptables qui exercent à l’étranger devant le président de la cour d’appel d
eRabat.
 N-B:
Si la prestation de serment n’est pas accomplie= sanction pénale = amende allant de
120 à 500 dh

 
2- Assurance:
Assurance auprès d’une compagnie d’assurance agréée= garantie de la
responsabilité personnelle et pécuniaire des comptables publics.
 Garantie=
perte, vol,destruction de fonds publics, arrêts de débet.
3- Hypothèque
 : Hypothèque légale sur les biens du comptable public (soumis auxprocédures de
recouvrement édictées par la loi 15-97 sur le recouvrement des créancespubliques).
4- Le privilège du trésor
 : Sur les biens meubles et autres effets immobiliers pour lerecouvrement des arrêts de débet.
En matière de recettes
, les comptables sont tenus
d’exercer le contrôle de la régularité de la perception et de l’imputation.
En matière dedépenses
, ils sont tenus d’exercer le contrôle de la validité de la créance.
 
C-Quelques principes fondamentaux de la comptabilité publique:
Les règles de comptabilité publique sont des règles internes aux organismes publics: elles
ne s’imposent et ne
 
s’appliquent qu’aux agents publics et n’ont d’effet à l’égard desadministrés qu’indirectement
par l’action de ces agents.
Par ailleurs, la comptabilitépublique diffère de la comptabilité privée en ce sens que la
première vise principalementle contrôle de la régularité des opérations financières, alors que
la seconde, chercheprincipalement à en connaître les résultats matériels
1-Le principe de la séparation des fonctions
d’ordonnateur et de comptable:
 
Il peut être énoncé en deux points essentiels:* Le
s fonctions d’ordonnateur sont dist
inctes de celles du comptable;*
Les fonctions d’ordonnateur sont incompatibles avec celles du comptable.
 a- Le but de cette séparation tient à deux ordres de considérations:
* D’abord à la nécessité d’une certaine
division du travail;
*C’est la condition de l’organisation d’un contrôle des opérations administratives au
stade du paiement.
La distinction établie entre la fonction d’ordonnateur et celle ducomptable serait inutile et le
contrôle qu’elle permet serait vain, si l’une et l’autre
pouvait être exercée par les mêmes agents. Aussi est-
elle renforcée par l’incompatibilité
des deux fonctions:
L’article 4 du décret Royal
du 21 avril 1967
dispose:’ Les
 fonctions
d’ordonnateur et de comptable sont incompatibles sauf dispositions contraires’’.
 
b-
L’incompatibilité vise à:
 -
Permettre la spécialisation des agents, les uns dans les fonctions d’administration
générale, les autres dans les fonctions de caisse et de comptabilité;-Assurer un contrôle
permanent de toutes les opérations de recettes et de dépenses;
 
-Délimiter les responsabilités respectives, de nature différente, qui pèsent sur lesordonnateurs
et les comptables.
L’incom
patibilité est sanctionnée par:-
l’assujettissement des ordonnateurs qui se seraient im
miscés dans les fonctionsréservées aux comptables, aux mêmes obligations et à la même
responsabilité que lescomptables publics.La prérogative essentielle des ordonnateurs est donc
de décider des recettes et desdépenses publiques. Tandis que les comptables sont
seuls chargés du paiement desdépenses et du recouvrement des recettes après en avoir assuré
le contrôle, lesordonnateurs ne peuvent en aucun cas exécuter eux-mêmes ces opérations.c-
Les dérogations au principe de séparation:Il est susceptible de deux sortes de dérogations:-
Soit que les comptables exercent certaines fonctions des ordonnateurs (encaissementdes droits
au comptant et dépenses sans ordonnancement préalable).-Soit que les agents dépendant des
ordonnateurs exercent certaines fonctions descomptables (régies de recettes et de dépenses et
payeurs délégués).
III- Nature et étendue de la responsabilité des ordonnateurs et des comptables:
*Les ordonnateurs, contrôleurs ou comptables encourent une responsabilitédisciplinaire,
civile ou pénale sans préjudice des sanctions de la cour des comptes;
*Chaque ordonnateur, contrôleur ou comptable est responsable des actes qu’il a pris,visé ou
exécuté depuis sa prise de service jusqu’à celle de cessa
tion de ses fonctions;*Tout fonctionnaire o
u agent placé sous les ordres d’un ordonnateur peut être renduresponsable au lieu et place
de l’ordonnateur.
 
A- propos de la responsabilité des ordonnateurs:Les ordonnateurs sont personnellement
responsables:
-
respect des règles d’engagement, de
liquidation e
t d’ordonnancement des dépenses
 publiques;-respect de la réglementation relative aux marchés publics;- respect de la
législation et de la réglementation relatives à la gestion du personnel;- respect des ordres de
réquisition dont ils ont fait usage en matière de paiement desdépenses publiques;-
respect des règles relatives à la constatation, à la liquidation et à l’ordonnancement des
créances publiques;

 
- recouvrement des créances publiques dont ils ont éventuellement la charge en vertu dela
législation en vigueur;-
Du respect des règles de gestion du patrimoine de l’organisme public en leur
qualitéd’ordonnate
urs de recettes et de dépenses.-Du paiement dans les délais réglementaires des sommes du
es au titre d’un marché
public.
N-B: Le no
n respect de ces obligations expose le contrevenant à des poursuites d’ordre
disciplinaire, civil ou pénal.B - La
comptabilité de l’ordonnateur:
 
La comptabilité de l’Etat se compose de la comptabilité administrative e
t de lacomptabilité du trésor.La co
mptabilité administrative retrace l’exécution par les ordonnateurs
 des autorisationsbudgétaires.En effet, les ordonnateurs tiennent une comptabilité distincte
pour chaque exécution :-
Au budget général de l’Etat,
 - Aux comptes spéciaux;- Au budget SEGMA.Les écritures de comptabilité administrative
décrivent toutes les opérations relatives:- à la constatation et à la liquidation des recettes;-
à l’engagement, à la liquidation et à
 
l’ordonnancement des dépenses.
 Les livres de comptabilité administrat
ive utilisés pour suivre l’exécution
des recettessont les suivants:
1-
Le livre journal des droits constatés au profit de l’Etat qui comporte l’inscription dansdes
colonnes distinctes: du numéro d’ordre, de la date d’inscription, de l’imputation, son
objet, la désignation des débiteurs ; du montant de la recette.2-Le livre des comptes par nature
de recettes qui impute les sommes à recouvrer àchacun des chapitres, articles et paragraphes
du budget des recettes;
Par ailleurs, les livres de comptabilité administrative utilisés pour
l’exécution des
dépenses sont:
1-
Le livre d’enregistrement des droits des créanciers tenu par le service liquidateur et
parl’ordonnateur;
 2-Le livre journal des ordonnances ou mandats émis;3-Le livre de comptes par chapitre de
dépenses.

 
Les services de liquidation et d’ordonnancement tiennent, en tant que de besoin, des
carnets de détail et des livres de comptes auxiliaires.Enfin, la gestion des ordonnateurs est
soumise à un contrôle permanent assuré selon lesrègles propres à chaque organisme public par
les corps et commissions de contrôlecompétents et par le ministre des finances.
C-Quelques irrégularités commises par les ordonnateurs:
 Nous étudierons ici les irrégularités les plus courantes voire:
la concussion, le trafic
d’influence, la corruption, l’intéressement de certains fonctionnaires à certaines
 opérations, la dilapidation.1- La concussion:
 Est concussionnaire tout fonctionnaire qui sollicite, perçoit, exige ou
ordonne ce qu’il sait n’être p
as dû, ou excède ce qui est dû. La concussion desordonnateurs comporte deux aspects:
D’abord, en matière de recettes:
 
L’ordonnateur doit ordonner le recouvrement des seules recettes autorisées. Toute
négligence, toute omission engage la resp
onsabilité de l’ordonnateur car toutecontribution ou redevance non collectée et non
ordonnancée ne peut qu’entraîner un
déséquilibre budgétaire et delà amplifier le déficit.
En outre, l’ordonnateur doit éviterl’assiette de recettes qui ne sont pas dues.
Ensuite, en matière de dépenses:
L’ordonnateur doit effectuer toutes les opérations de dépenses prévues: pour cela, ildoit
émettre tous les ordres de paiements pour honorer les engagements de l’Etat en
matière de dépenses de matériel ou personnel.
Par ailleurs, il doit éviter l’ordonnancement de toute dépense illégale et non prévue.En effet,
toute dépense supplémentaire aggrave les charges de l’Etat et entraîne des
difficultés de trésorerie causées par les dépassements de crédits.
2- Les autres irrégularités:
 
*Le trafic d’influence
 est la situation dans laquelle un agent intervenant dans
l’exécution budgétaire use de son poste pour recevoir des avantages matériels, contre
lesquels il échange des visas et signatures.
*L’intéresse
ment
est défini par l’article 245 du code pénal comme la situation danslaquelle un
fonctionnaire«intervient dans l’exécution du budget
 
de l’Etat et reçoit ouprend un intérêt dans un acte passé par le service de l’Etat dont il a, au
temps de l’acte,
en t
out ou en partie l’administration ou la surveillance.
*La corruption:
 
Elle consiste à circonvenir c’est
-à- dire détourner un fonctionnaire deson devoir par des dons ou des promesses.
 
 *La dilapidation:
 Voire le gaspillage des deniers publics.Autant d
’irrégularités qui ne peuvent rester sans sanctions notamment celle de la cour
des comptes qui se limite à ce niveau, à une amende dont le montant ne peut excéder ledouble
du traitement brut annuel du fonctionnaire incriminé.En outre, le fonctionnaire ri
sque de s’exposer en sus des sanctions de la
cour, à despoursuites pénales devant les juridictions compétentes, sans oublier les sanctions
indirectes qui consistent à demander la suspension par l’IGF de l’agent accusé ou à
rédiger des rapports remettant en cause ses compétences et sa sincérité.
D- La responsabilité du comptable:
Les comptables publics de l’Etat, des collectivités locales et de leurs groupements et des
établissements et entreprises publics, sont, sauf réquisition dûment prise par
l’ordonnat
eur, personnellement et pécuniairement responsables de:
 
- La conservation des fonds et valeurs dont ils ont la garde;- La position des comptes externes
de disponib
ilités qu’ils
surveillent ou dont ilsordonnent les mouvements;-
L’encaissement régulier d
es recettes dont le recouvrement leur est confié;-
Du contrôle de la validité de la dépense (portant sur l’exactitude des calculs deliquidation,
l’existence de la certification ou du visa préalable d’engagement lorsque
cette certification ou ce visa est requis et le caractère libératoire de règlement).D
es paiements qu’ils effectuent. Ils sont en outre, tenus de s’assurer:
 -
de la qualité de l’ordonnateur ;
 - de la disponibilité des crédits;-
de la production des pièces justificatives qu’ils sont tenus d’exiger avant tout paiement
en application de la réglementation en vigueur.
La responsabilité du comptable peut également être engagée au cas où le budget de l’un
des organismes sus-
visés dont il assure l’exécution, aura à supporter le paiementd’int
érêts moratoires, suite à un retard de paiement dont il se serait rendupersonnellement
responsable
S’agissant de contrôle, le contrôle de la gestion des comptables
a lieu sur place et surpièces.Le contrôle sur place est assuré par les supérieurs hiérarchiques,
les corps de contrôle
compétents et par l’in
spection générale des finances. Le contrôle sur pièces incombe au juge des comptes ou au
trésorier général agissant sur délégation de ce dernier. Leministre des finances exerce les
contrôles sus-mentio
nnés par l’intermédiaire del’inspection générale des finances.
 

 
E- La comptabilité du comptable:
 
La comptabilité de l’Etat se compose de la comptabilité administrative e
t de lacomptabilité du trésor. Cette dernière comprend:- Une comptabilité en deniers tenue par
le trésorier général qui centralise les opérations
effectuées par les autres comptables de l’Etat.
 - Des comptabilités en matières, valeurs et titres sont tenues par le trésorier général et par tout
comptable désigné, à cet effet, par le ministre des finances. La comptabilité des comptables
est tenue par année budgétaire. Le trésorier général constate, sur un livre journal et sur un
grand livre, toutes les opérations faites pour le compte de l’Etat, les recettes et les dépenses du
budget général, des budgets annexes et comptes spéc ainsi que les opérations de trésorerie
sont enregistrées dans des livres auxiliaires. Le recouvrement des produits budgétaires est
décrit par nature de recette, dans une comptabilité qui retrace distinctement:* La prise en
charge des titres de recettes;* Les recouvrements effectués. Le paiement des dépenses
est décrit dans une comptabilité qui retrace distinctement, par chapitre, article et paragraphe,
les crédits et les émissions et en permet la comparaison. Le trésorier général adresse,
mensuellement au ministre des finances, un état présentant la situation des opérations
budgétaires. De même, une situation générale définitive
portant sur l’ensemble de l’année budgétaire écoulée est établie, chaque année.
 Le compte général de gestion rendu par le trésorier général en qualité de comptable de
l’Etat présente:
 *La
situation du comptable envers l’Etat au premier jour de l’année budgétaire ainsique sa
situation envers l’Etat à la fin de l’année budgétaire pour laquelle le compte
est rendu.*Les écritures, les livres et la situation de caisse du trésorier général sont arrêtés
au31 décembre de chaque année budgétaire. Enfin et au vu des comptes administratifsdes
ordonnateurs et du compte de gestion du comptable, le ministre des financesétablit le compte
général du Royaume, lequel compte fait ressortir les prévisions
définitives des recettes et des dépenses et l’exécution qui leur a été donnée par les
ordonnateurs et les comptables.
F- Les irrégularités commises par les comptables:
 Quels sont les actes qui entraînent la responsabilité du comptable?
La concussion:
 

 
* en matière de recettes:
Le comptable peut être accusé de concussion s’il ne recouvre pas toutes les recettes dont
il est chargé.
De même, s’il recouvre des recettes non autor
isées par les lois de finances. Par contre, ilest tenu de recouvrer toutes les re
cettes autorisées, c’est pour cela d’ailleurs, qu’un
recouvrement forcé des créances est prévu et poursuivi par les voies de droit.
*
En matière de dépenses:Le comptable est déclaré concussionnaire dans le cas où il procède au
visa des ordres depaiement irrégulier et cause ainsi des décaissements. Par conséquent, et
avant tout
paiement, le comptable doit vérifier l’existence de la dette de l’Etat, s’assurer de sarégularité
et insister sur l’authenticit
é des pièces justificatives.
Les détournements de deniers publics:
 Un comptable accusé de détournement de fonds est un fonctionnaire qui gaspille,dispose
indûment, dissipe ou soustrait des deniers publics, actes, titres ou effetsimmobiliers qui étaient
en sa possession.
Si l’une des originalités de la cou
r des comptes marocaine réside dans sa double
compétence à l’égard des ordonnateurs et des comptables publics, la procédured’apurement
des comptes obé
it à la règle du double arrêt:-
Un arrêt provisoire lors de l’examen et l’instruction du compte provoq
uant desobservations de la part du comptable;- Et un arrêt définitif prononçant la décharge du
comptable quand la gestion est
régulière, l’avance en cas d’excédent de caisse ou le
débet comptable ( en cas de déficitde caisse, recette non recouvrée, dépe
nse payée irrégulièrement…).
 
Dans ce cas, la responsabilité civile et disciplinaire du comptable est doublée d’une
responsabilité pénale lourde de conséquence.

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