R/T:Tude Sur La Combustion Du Charbon Rapport de Synthèse 1962-1970 Cerchar
R/T:Tude Sur La Combustion Du Charbon Rapport de Synthèse 1962-1970 Cerchar
R/T:Tude Sur La Combustion Du Charbon Rapport de Synthèse 1962-1970 Cerchar
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DES COMMUNAUTÉS EUROPÉENNES
COMMUNAUT~ EUROP~ENE DU CHARBON ET DE L'ACIER
Recueil
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Utilisation du charbon
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LUXEMBOURG 1971
0.~ .J
Aux termes de l'article 55, alinéa 2, c, du traité instituant la Communauté européenne
du charbon et de J'acier, la Haute Autorité encourage la recherche intéressant le charbon
et J'acier, notamment en accordant des aides financières. La présente brochure rend
compte de l'exécution et des résultats de J'un de ces projets de recherche.
En conséquence du traité de fusion du 8 avril 1965, la Commission unique des Com-
munautés européennes exerce les pouvoirs et les compétences dévolus à J'ex-Haute
Autorité.
ÉTUDE SUR LA COMBUSTION DU CHARBON
Luxembourg 1971
SOMMAIRE
1- Introduction. 5
Il - Recherches sur la combustion en couche fixe. . .................................... . 6
1. Étude de la formation des mâchefers en pot-foyer expérimental. .................... . 6
1 .1. Généralités. . ....................................................... . 6
1 .2. Appareillage utilisé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ....... . 6
1.3. Conduite des essais. . ................................................. . 6
1.4. Résultats. . ........................................................ . 7
1.5. Résumé et conclusions. 8
2. Étude de l'inflammation et de la combustion des charbons calibrés sur grille. . .......... . 9
2.1. Généralités. . ....................................................... . 9
2.2. Appareillage utilisé. . ................................................. . 9
2.3. Essais en ambiance «froide ». 10
2.3.1. Conduite des essais. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.3.2. Résultats. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2.3.3. Résumé et conclusions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.4. Essais avec parois chaudes radiantes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.4.1. Conduite des essais. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2.4.2. Résultats des essais principaux. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.4.3. Résultats des essais complémentaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.4.4. Résumé et conclusions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
Ill- Recherches sur la combustion du charbon pulvérisé. ................................. 15
1. Études de laboratoire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..... .......... ... . . . . . . . . . . . . . 15
1 .1. Généralités. ......................... ................ ... . . . . . . . . . . . . . 15
1.2. Comparaison de l'aptitude à l'inflammation de différents charbons. .. . . . . . . . . . . . . . 15
1.2.1. Appareillage et mode opératoire. . . . . ................ ... . . . . . . . . . . . . . 15
1.2.2. Résultats. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ................ ... . . . . . . . . . . . . . 16
1.3. Étude de l'inflammation en chauffe rapide. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1 .3.1. Généralités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
1 .3.2. Four à chauffage brusque par contact. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1.3.2.1. Description............................................... 17
1.3.2.2. Utilisation du four comme inflammateur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
1 .3.2.3. Utilisation comme pyrolyseur à chauffage rapide. . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1 .3.3. Four à chauffage brusque par rayonnement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.3.3.1. Description. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.3.3.2. Résultats. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
1.4. Résumé et conclusions. ................................................ 20
2. Études sur modèles mathématiques. . . . . . . . . . . . . . . . ........................... 21
2.1. Généralités. .............................. ........................... 21
2.2. Principe du calcul. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ........................... 21
2.3. Modèle de référence. 22
2.4. Étude de l'influence des principaux paramètres. . . . ........................... 22
2.5. Résumé et conclusions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ........................... 24
3. Études sur modèles réduits (Maquettes). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.1. Généralités. ......................................................... 24
3.2. Étude sur les chaudières à flammes tangentielles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.2.1. But de l'étude. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
3.2.2. Principe de la méthode utilisée. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.2.3. Étude et choix de la structure des brûleurs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3.2.4. Essais industriels des brûleurs sélectionnés. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.2.5. Étude sur modèle de l'ensemble des trois étages de brûleurs. . . . . . . . . . . . . . . . . 26
3.2.6. Essais industriels avec injections d'air par les grandes façades du foyer. . . . . . . . 27
3.2.7. Résumé et conclusions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.3. Étude sur un modèle réduit de four à ciment. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.3.1. But de l'étude. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.3.2. Description de l'installation expérimentale. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.3.3. Essais préliminaires pour le choix des critères de similitude. . . . . . . . . . . . . . . . . 28
3.3.4. Étude de l'influence de la vitesse à la tuyère. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
3.3.5. Conclusions. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
4. Études en four-pilote de brûleurs à turbulence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
4.1. Généralités. ......................................................... 29
4.2. Description du four pilote et de ses annexes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
4.3. Études et essais préliminaires. 30
4.4. Première étude complète d'une flamme de référence. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.5. Étude complète d'une série de flammes types. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.5.1. Sélection des flammes types au moyen des essais« à blanc» . . . . . . . . . . . . . . . 31
4.5.2. Étude complète de six flammes types. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
4.6. Étude de prototypes industriels. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
4.6.1. Prototype pour charbons maigres. 34
4.6.2. Prototype pour charbons flambants. 34
4.7. Résumé et conclusions. . .............................................. . 35
Bibliographie ....................................................... . 37
Tableaux 38
Figures 44
RECHERCHES SUR LA COMBUSTION DU CHARBON
Rapport de synthèse des recherches effectuées par le Cerchar, avec l'aide financière
de la Haute Autorité de la CECA, entre le 1er janvier 1962 et le 31 mars 1970
5
accroître la «polyvalence » des chaudières de béton réfractaire de 6 cm d'épaisseur. Le fond du
centrales thermiques par le àéveloppement de pot est occupé par une grille formée d'une spirale
brûleurs nouveaux adaptés aux charbons à en acier réfractaire. L'air est soufflé par une buse de
faible indice de matières volatiles (brûleurs distribution d'air comportant un dispositif assurant
d'angle pour chaudières à flammes tangentielles, une répartition uniforme sous toute la surface de
brûleurs à turbulence pour chaudières à brûleurs la grille.
en façade).
Dans la paroi cylindrique du pot sont aménagés des
orifices à différentes hauteurs pour prélèvement de
gaz; au-dessus du pot une arche refroidie de hauteur
Il - Recherches sur la combustion en réglable supporte une série de cannes pyrométriques
couche fixe à thermo-couples qui peuvent pénétrer verticale-
ment dans la couche à différentes profondeurs. Le
1. Étude de la formation des mâchefers en débit d'air soufflé est mesuré à l'aide d'un diaphrag-
pot-foyer expérimental (1) (2) me normalisé et la pression d'air sous grille est en-
registrée.
1.1. Généralités
6
Au cours de chaque essai, on enregistrait l'évolution D'une façon générale, on observe que l'indice aug-
de la pression sous grille et l'évolution des tempéra- mente d'autant plus fortement que la scarification a
tures atteintes à différents niveaux dans la couche. lieu pour des débits d'air plus faibles. On a également
Une fois l'essai terminé, on mesurait le volume appa- noté que le maximum de l'indice (point de perméa-
rent des résidus. bilité minimum), très variable d'un charbon à l'autre,
se situe dans l'ensemble dans une gamme assez
De l'ensemble des mesures effectuées, on retenait étroite de débits d'air, comprise entre 420 et 480 kg/
comme résultats caractéristiques les éléments sui-
m 2 • h.
vants:
Il semble que la perméabilité du mâchefer résulte de
le volume spécifique apparent des résidus la conjonction de deux phénomènes: scarification
exprimé en dm 3 /kg; cet élément caractérise d'une part, poussée mécanique de l'air soufflé sous
assez bien les propriétés mécaniques des mâche- la couche d'autre part. Quand la scarification sur-
fers et est en bonne corrélation avec sa résistance vient très tôt, c'est-à-dire pour de faibles débits
au bris et sa cohésion; nous l'avons retenu d'air et de faibles pressions sous grille, la poussée de
pour caractériser le degré de scarification l'air n'est pas capable de s'opposer à l'obstruction
des matières minérales; partielle des interstices de la couche par les cendres
la température maximale atteinte dans la cou- en fusion; SI au contraire la scarification se mani-
che; feste plus tard à un moment où les débits et pres-
sions d'air sont élevés, la poussée dynamique du
un indice dit << indice de perméabilité JJ fluide est suffisante pour s'opposer à l'obstruction
représentant l'accroissement relatif de la perte des interstices et maintenir des canaux libres pour
de charge par kg de charbon brûlé et par point le passage de l'air. Ce même effet de la poussée de
de teneur en cendres. Cet indice a pour expres- l'air explique que dans tous les cas, à partir d'une
sion: certaine valeur du débit d'air, l'indice de perméabilité
a tendance à décroître.
10 k
L'influence sur la scarification de la structure des
matières minérales dispersées au sein des grains de
formule dans laquelle:
charbon n'a pu être mise en évidence de façon pré-
Pz désigne la pression sous grille après com- cise; on a cependant observé que les combustibles
bustion de 5 kg de combustible, dans lesquels les matières minérales sont dispersées
de façon très homogène (cokes) ont tendance à
P, désigne la pression sous grille après com- donner une scarification plus franche et des mâche-
bustion de 15 kg de combustible, fers moins perméables que les combustibles dans
lesquels les matières minérales sont présentes sous
k désigne la teneur en cendres.
forme d'inclusions schisteuses hétérogènes.
Il est à noter que cet indice croît lorsque la perméabi- Pour comparer les résultats des essais de scarifica-
lité du mâchefer diminue. tion en pot-foyer aux essais de fusibilité en labora-
toire, on a tracé une série de graphiques sur lesquels
sont portées pour les différents charbons:
les températures maximales en couche atteintes
1.4. Résultats pour différents degrés de scarification (respec-
tivement: 1 ,4; 2 et 2,6 dm 3 /kg).
Un premier résultat de caractère général donné par
la comparaison des différents charbons est qu'il les températures repères de 3 profils types de la
n'existe pas de corrélation entre le degré de scari- montre servant à caractériser la fusibilité dans
fication défini par le volume apparent des mâchefers la méthode SNCF (respectivement: début de
et la perméabilité à l'air de ces mâchefers. D'une fa- fusion, point de fusibilité, point d'étalement)
çon générale, lorsque le débit d'air augmente, l'in- (figure 2 correspondant à l'essai de fusibilité en
dice de perméabilité d'abord nul commence à croître atmosphère réductrice et figure 3 à l'essai de
pour une certaine valeur du débit d'air, passe par un fusibilité en atmosphère oxydante).
maximum puis décroît selon une courbe en forme
de cloche. D'un charbon à l'autre, on constate que On voit que les plages de scarification et les plages
non seulement les valeurs des maxima obtenus de «fusibilité» en atmosphère oxydante se super-
sont très différentes, mais aussi que le débit d'air à posent assez bien, tandis que la concordance est
partir duquel l'indice de perméabilité décroche de la moins bonne entre plages de scarification et plages
valeur nulle correspond à des degrés de scarifica- de «fusibilité» en atmosphère réductrice. Dans ce
tion très variables d'un charbon à l'autre. dernier cas, on observe un décalage croissant pour
7
les charbons à cendres fusibles. En d'autres termes, maximale d'abord modérée quand l'épaisseur est
les différences entre charbons sont plus accusées réduite de 10 à 6 cm, puis plus franche lorsqu'on
par l'essai de fusibilité en atmosphère réductrice que opère une nouvelle réduction à 4 cm. On en conclut
par l'essai de scorification en pot-foyer. Ces obser- qu'une bonne scorification est d'autant plus difficile
vations conduisent à penser que l'atmosphère à obtenir que l'épaisseur de couche est faible.
régnant dans la couche là où la scorification est la
Au cours d'essais complémentaires, on a étudié le
plus active a un caractère nettement oxydant.
comportement de mélanges préparés à partir de
En pratique, on peut en conclure que l'essai de fusi- grains maigres de même calibre (6-1 0 mm), l'un à
bilité en laboratoire donne une première indication cendres fusibles (maigre M7), l'autre à cendres
valable de l'aptitude à la scorification des matières peu fusibles (maigre M6). Les résultats obtenus
minérales en fonction du niveau des températures montrent qu'au point de vue scorification les mélan-
atteintes au cours de la combustion. ges obtenus avaient un comportement intermédiaire
entre ceux des constituants avec toutefois une ten-
Or, la comparaison des températures maximales en dance à se rapprocher assez vite du constituant le
couche obtenues avec les différents combustibles plus fusible dès que la proportion de celui-ci aug-
montre que, pour un même débit d'air ou pour une mente.
même allure spécifique de combustion (même quan-
tité de charbon brûlée par m 2 de surface de grille et
par heure), ces températures varient de façon très 1.5. Résumé et conclusions
sensibles d'un charbon à l'autre. Ces différences sont
liées à la nature plus ou moins réductrice des réac- Les essais en pot-foyer ont montré que pour carac-
tions de gazéification ou encore à ce qu'on peut tériser valablement les phénomènes de scorification
appeler « réactivité» du combustible. intervenant au cours de la combustion d'une couche
Plus un combustible est réactif, c'est-à-dire plus sa de charbon en grains, il faut au moins deux para-
combustion prend un caractère réducteur, plus bas- mètres, l'un repérant le degré de scarification,
ses sont les températures relevées au sein de la l'autre traduisant l'influence du résidu scorifié sur
plus couche. la perméabilité à l'air de la couche en combustion.
Pour caractériser la réactivité, on a retenu un critère En adoptant pour exprimer le degré de scorification
dénommé ''pouvoir gazéificateur de l'air JJ qui le volume spécifique apparent des résidus (dm 3 /kg),
exprime la quantité de combustible gazéifiée on constate que les températures maximales en
dans les conditions des essais (granulométrie 6-1 0 couche obtenues avec différents charbons pour un
mm, épaisseur de couche 10 cm par kg d'air). même degré de scorification évoluent dans l'ensem-
ble dans le même sens que les températures de fusibi-
La comparaison des pouvoirs gazéificateurs obser-
lité déterminées en laboratoire. On peut donc consi-
vés et des températures maximales en couche con-
dérer que l'essai de fusibilité en laboratoire carac-
firme que, par exemple à débit d'air égal, les com-
térise assez correctement le paramètre « nature des
bustibles donnent des températures maximales en
matières minérales ».
couche d'autant plus basses que leur pouvoir gazéi-
ficateur est élevé. Mais quand différents charbons sont brûlés dans les
mêmes conditions de granulométrie, d'épaisseur
L'influence de la granulométrie a été étudiée sur
de couche et d'allure, les températures maximales
un même charbon sous 3 classements granulo-
observées dans la couche peuvent présenter d'un
métriques: braisettes 10-20 mm, grains 6-10 mm,
charbon à l'autre des écarts importants; dans l'en-
petits grains 3-6 mm.
semble, ces températures sont d'autant plus élevées
A débit d'air égal les températures relevées dans les que le charbon est moins réactif. Aussi, entre des
3 cas présentaient des différences peu significatives; charbons dont les cendres présentent en labora-
les mâchefers obtenus étaient d'autant moins denses toire des caractéristiques de fusibilité comparables,
et plus friables que la granulométrie était plus pe- la scorification des matières minérales au cours de
tite. On pense que la réduction de l'épaisseur de la la combustion sera d'autant plus aisée, toutes choses
zone à haute température qui, au sein de la couche, par ailleurs égales, que le combustible est moins
accompagne la réduction du calibre peut être la réactif.
cause de cette évolution défavorable de la scorifica-
La perméabilité à l'air des mâchefers est une proprié-
tion lorsque le calibre diminue.
té que l'essai de fusibilité en laboratoire ne permet
L'influence de la hauteur de couche a été étu- absolument pas de prévoir. Elle n'est pas directe-
diée sur le maigre M2 en grains 6-10 mm. On a ment liée au degré de scorification tel que nous
constaté que la réduction de l'épaisseur de couche l'avons caractérisé au moyen du volume spécifique
s'accompagne d'une diminution de la température apparent; pour une part très importante, elle dépend
8
de la poussée mécanique de l'air soufflé sous la les foyers industriels dans lesquels l'inflamma-
masse de résidus en fusion. Plus cette poussée est tion est facilitée par la présence de parois ou
forte, c'est-à-dire plus la scarification nécessite voûtes radiantes « chaudes », en matériaux ré-
une température élevée, donc une allure de com- fractaires permettant une vitesse de progression
bustion vive, plus il y a de chances d'obtenir un transversale relativement élevée (plusieurs mè-
mâchefer de bonne perméabilité. C'est pourquoi tres à l'heure).
on observe que les charbons à cendres peu fusibles
donnent toujours des mâchefers perméables quel L'étude effectuée par le Cerchar a eu pour but de
que soit le degré de scarification obtenu. Au con- préciser les conditions d'inflammation et de com-
traire, les charbons à cendres aisément fusibles ont bustion de différentes catégories de charbon dans
tendance à donner des mâchefers peu perméables les foyers appliquant la combustion sur grille sous
à l'air. ces deux variantes. L'intérêt pratique de cette étude
L'intérêt pratique de l'essai en pot-foyer sur le test était double:
de laboratoire apparaît finalement double: d'une part, fournir aux constructeurs des don-
il respecte beaucoup mieux les conditions de nées techniques de base pour la conception et
scarification réelles et laisse jouer librement tous le réglage des grilles en fonction de la nature
les facteurs qui influencent le phénomène du charbon à brûler;
(réactivité du charbon, mode de dispersion des d'autre part, aider l'exploitant d'une chaudière
matières minérales, granulométrie, etc.); à grille et les services commerciaux des Houil-
il permet d'apprécier certaines propriétés des lères à choisir le combustible convenant le
mâchefers très importantes en pratique, comme mieux aux caractéristiques d'une grille donnée.
leur perméabilité à l'air.
9
Pour l'étude de l'inflammation et de la combustion Les caractéristiques de ces charbons sont données
en « chambre chaude », l'installation a été complé- dans le tableau 2 (3 premières colonnes).
tée par une voûte mobile suspendue à un chariot
Pour chaque charbon, 3 granulométries ont été
porté par des roulettes reposant sur des rails. Le
étudiées (3-6 mm; 6-10 mm; 10-20 mm). ainsi que
chariot. refroidi par circulation d'eau, est garni inté-
rieurement d'éléments réfractaires présentant une
2 épaisseurs de couche (1 0 cm et 6 cm).
inertie thermique importante. Le rebord inférieur de On a fait varier les débits d'air entre 500 et 2 000
l'élément avant de la voûte (à gauche sur la figure 6) kg/m 2 h. Les charbons stockés à l'abri des intem-
est constitué par une boîte métallique plate à circu- péries n'avaient qu'une faible humidité superficielle.
lation d'eau formant « arche froide ». Pour définir le déroulement des phénomènes d'in-
flammation et de combustion, on a retenu les élé-
La progression de l'inflammation est suivie au moyen ments caractéristiques suivants:
de 3 séries équidistantes de 3 thermo-couples dis-
posés à différentes profondeurs dans la couche de vitesse de déplacement du front d'inflammation
charbon; pour suivre l'évolution de la pression sous V, (m/h);
grille, la pression d'air est enregistrée dans chacun durée totale de la combustion Tc (h);
des 14 compartiments du caisson de mesure. Des longueur du lit en combustion Le (m); liée par la
thermo-couples sont disposés sur la face interne des relation simple Le = V, Tc;
éléments réfractaires de la voûte afin de connaître
pertes par imbrûlés solides i, exprimées en %
les températures des parois radiantes.
d'équivalent-charbon recueilli sous forme d'im-
Dans une des faces latérales de la voûte mobile est brûlés en fin de combustion;
aménagé un orifice par lequel on peut effectuer des l'allure de combustion spécifiquenc en kg/m 2 ·h;
prélèvements de gaz pour analyse. la courbe d'évolution de la pression sous grille;
la courbe d'évolution de la composition des gaz
de combustion.
2.3. Essais en ambiance « froide>> (3)
A partir des éléments précédents, on peut calculer
l'excès d'air moyen et le pouvoir gazéificateur moyen
2.3.1. Conduite des essais
de l'air exprimé en quantité de charbon sec gazéifié
Pour les essais en ambiance «froide », correspondant par kg d'air.
au cas des petits foyers de chauffage à parois
«froides» et à faible vitesse de progression du char- 2.3.2. Résultats
bon, la grille expérimentale a été utilisée sans voûte
d'allumage (figure 7). Le charbon est disposé unifor- La figure 8 représente quelques profils de la couche
mément sur toute la longueur de la grille expérimen- en combustion et du front d'inflammation observés
tale; dès le début de l'essai, l'ensemble des caissons avec les différents charbons. Dans le cas du maigre,
de préparation, du caisson de mesure et du caisson la couche présente un talus de pente faible, inférieure
finisseur est alimenté en air réparti uniformément au talus d'éboulement. Dans le cas du flambant non
sous la grille. La couche de charbon est enflammée agglutinant au contraire, et surtout aux fortes allures,
au moyen de petit bois à l'aplomb des caissons de la combustion provoque une réduction d'épaisseur
préparation et l'inflammation se progage ensuite de si rapide qu'une partie du charbon non encore en-
proche en proche vers l'autre extrémité, suivant un flammée s'écoule par gravité dans la zone de feu.
front continu mobile. C'est le mécanisme de ''l'in-
flammation libre JJ. Les paramètres dont elle dépend La vitesse de propagation horizontale du front
sont: d'inflammation augmente avec le débit d'air en
tendant vers une valeur limite aux débits d'air élevés;
la nature du charbon, son humidité, sa granulo- cette vitesse est peu influencée par l'épaisseur de
métrie; couche (figure 9). Elle croît légèrement quand on
l'épaisseur de la couche; passe des 10-20 aux 6-10 et aux 3-6 mm. L'influence
de la nature du charbon est par contre beaucoup plus
le débit d'air soufflé (en kg/m 2 de surface de nette (tableau 3); c'est le charbon maigre, c'est-à-dire
grille et par heure). le moins réactif, qui donne les vitesses de propaga-
tion les plus élevées, et le flambant non agglutinant,
très réactif, avec lequel on observe les vitesses de
On a étudié 3 charbons considérés comme représen- propagation les plus faibles.
tatifs des catégories commerciales généralement
utilisées dans les petites chaudières mécaniques à La durée de la combustion et la longueur de la
grille. zone en combustion décroissent quand le débit
10
d'air augmente en tendant vers une limite. Ces gran- Au cours d'essais complémentaires. on a exa-
deurs augmentent avec l'épaisseur de couche, mais miné l'influence sur la combustion d'une limi-
moins vite que proportionnellement. et varient peu tation volontaire da la vitesse d'inflammation.
avec le calibre. Avec les petits grains 3-6 mm, un A cet effet. l'air a été admis successivement dans
début de fluidisation apparaît dès que le débit d'air les différents compartiments du caisson de mesure
dépasse 1 000 kg/m 2 . h. à une cadence telle que la progression du «front de
Les pertes par imbrûlés solides sont négligeables soufflage» gardait une vitesse moyenne inférieure
avec le charbon flambant non agglutinant, mais sen-
à la vitesse limite correspondant à l'inflammation
libre.
sibles avec le charbon maigre. Dans ce dernier cas,
on observe qu'elles varient assez peu avec le débit Les essais effectués sur du charbon maigre en grains
d'air mais qu'elles croissent avec le calibre et avec 6-1 0 mm avec épaisseur de couche de 1 0 cm à dif-
la réduction de l'épaisseur de couche (tableau 4). férents débits d'air ont montré que l'inflammation
ainsi «retardée» modifie peu les caractéristiques de
L'allure de combustion spécifique croît avec les
débits d'air, mais tend à plafonner autour des valeurs la combustion ultérieure: durée de combustion,
suivantes: allure spécifique, perte par imbrûlés solides.
pour les maigres 6-1 0 mm en couche de 10 cm: Il en résulte que la longueur de la zone en combustion
140 kg/m 2 ·h pour un débit d'air de 1 800 kg/ peut se déduire de celle observée en inflammation
m 2 .h; libre (relation générale L = VT).
pour le flambant non agglutinant en calibre
6-10 mm, l'allure maximale n'est pas encore
2.3.3. Résumé et conclusions
atteinte pour un débit de 2 000 kg/m 2 . h et sa
valeur est alors de l'ordre de 180 kg/m 2 • h.
Les résultats des essais en ambiance froide ont con-
L'analyse des gaz prélevés au ras de la surface supé- duit aux conclusions pratiques suivantes:
rieure de la couche montre que sur la plus grande Dans l'ensemble, l'influence du calibre sur la propa-
partie de la zone enflammée la combustion a un carac- gation de l'inflammation et de la combustion du
tère plus ou moins réducteur (figure 10 a); on ne charbon en couche apparaît relativement secondaire;
trouve d'oxygène libre qu'au voisinage du front
il est toutefois déconseillé d'utiliser un calibre trop
d'inflammation et. à l'autre extrémité, en fin de com- petit à cause des risques de fluidisation qui limitent
bustion. Globalement la combustion est plus réduc- l'allure de combustion. Dans les foyers à chambre
trice avec le flambant qu'avec le maigre, et plus froide où on utilise principalement des combustibles
réductrice pour les couches de 10 cm que pour les non agglutinants, il faudrait s'en tenir aux grains
couches de 6 cm. 6-10 mm et aux braisettes 10-20 mm.
L'évolution de la pression sous grille est très
caractéristique de la nature du charbon; avec le Les deux paramètres qui jouent les rôles les plus im-
maigre qui donne un talus de combustion 3 à 4 fois portants sur l'inflammation et la combustion sont
plus long que l'épaisseur de couche, on observe que la nature du combustible et l'épaisseur de couche.
la pression sous grille augmente fortement une fois
obtenue l'inflammation complète et peut atteindre Les charbons maigres donnent lieu à des vitesses
de propagation de l'inflammation relativement éle-
dans la région médiane où la combustion est réduc-
trice 3 à 4 fois la valeur initiale (sous-couche non vées (0,6 m/h entre 1 500 et 2 000 kg/m 2 .h d'air
encore enflammée). Par contre, dans le cas du flam- soufflé) et des durées de combustion relativement
bant non agglutinant, la faible longueur de la zone longues; la zone de combustion prend le profil d'un
en combustion et la forte pente du talus qui en résulte talus à faible pente dont la longueur dépend de
provoquent une réduction progressive de la pression l'épaisseur de couche. Dans la partie moyenne de
quand on s'éloigne de la zone d'inflammation. la zone en combustion, la pression sous grille atteint
des valeurs élevées, triples ou quadruples de la
Les essais en inflammation libre représentent un cas pression initiale, en raison de l'expansion thermique
idéal où rien ne vient entraver la propagation trans- des gaz dont l'effet n'est que partiellement compensé
versale de l'inflammation. Ils correspondent au cas par la réduction de l'épaisseur de couche. Ce phéno-
limite pour lequel l'allure de combustion maximale mène a une grande importance pratique en raison
est réalisée avec un débit d'air et une épaisseur de des déséquilibres qu'il provoque dans la répartition
couche donnés. Dans la pratique, la vitesse trans- de l'air lorsque - et c'est généralement le cas en
versale de progression du charbon est prédéterminée pratique -celui-ci est distribué par un caisson unique;
à une valeur inférieure à la vitesse de propagation l'air soufflé a tendance à passer de préférence dans
de l'inflammation libre, afin d'éviter que le feu les zones extrêmes de faible résistance où les condi-
« décroche ». tions de gazéification sont médiocres et il tend à
11
manquer dans la partie centrale la plus active là où La voûte progressant au -dessus de la couche de char-
il serait le mieux utilisé. Cette répartition défectueuse bon, les grams disposés à la surface sont soumis au
conduit non seulement à un gaspillage d'air, mais rayonnement des parois qui les échauffent et s'en-
également à un surdimensionnement des grilles. flamment au contact de l'air traversant la couche;
Pour éviter cet inconvénient une solution consiste à une fois réalisée en surface, l'inflammation se pro-
prévoir pour les foyers à grains maigres des grilles page en profondeur avec une vitesse sensiblement
opposant au passage de l'air une résistance très supé- constante, à contre-courant de l'air soufflé, jusqu'à
rieure à celle de la couche de charbon, de façon à atteindre le plan de grille. La combustion se poursuit
atténuer les fluctuations locales de la résistance totale ensuite dans toute l'épaisseur de la couche en provo-
de la grille et de la couche en combustion. quant la réduction progressive de son épaisseur.
Suivant la nature du charbon et les conditions de
Dans le cas des charbons flambants non agglu-
l'essai, le phénomène présente différents aspects dont
tinants, les vitesses de propagation de l'inflamma- les plus caractéristiques sont illustrés par la figure 11.
tion sont nettement plus faibles qu'avec les maigres
(de l'ordre de 0,30-0,35 m/h) et les durées de com-
On désigne par zone d'inflammation la région de
bustion beaucoup plus courtes; la zone de combus-
la couche dans laquelle l'inflammation n'a pas encore
tion prend l'aspect d'un talus à forte pente dont la lon-
atteint le plan de grille; elle est suivie par la zone
gueur reste comprise entre 10 et 20 cm. Dans ce
de post-combustion correspondant à la région
cas, l'effet sur la pression sous grille de la diminution
où, l'inflammation complète étant réalisée, la gazéi-
de l'épaisseur de couche l'emporte sur celui de l'ex-
fication s'achève en intéressant toute l'épaisseur du
pansion thermique; la pression sous grille dtmtnue au
combustible.
fur et à mesure de l'avancement de la combustion.
En pratique, pour brûler correctement ce type de Sur la figure, les abscisses sont portées en temps, le
charbon, il convient d'éviter le passage préférentiel temps origine correspondant à l'abscisse où le
de l'air en fin de combustion; ceci peut être réalisé soufflage d'air est déclenché. Pour avoir les abscisses
soit par un caissonnage permettant un meilleur réglage en longueur, il suffit de multiplier les temps par la
de la répartition de l'air, soit par l'utilisation d'une vttesse de déplacement de la voûte.
grille dont la résistance au passage de l'air irait en Une premtère série d'essais dits essais principaux
croissant dans le sens longitudinal. fut effectuée avec des combustibles types dont on
trouvera les caractéristiques dans le tableau 2.
2.4. Essais avec parois chaudes radiantes (3) Deux granulométries (6-1 0 et 10-20) furent exami-
nées sur une seule épaisseur de couche (1 0 cm).
Au cours de ces essais, les débits d'air maxima furent
2.4.1. Conduite des essais
limités à 1500 kg/m 2 -h. Les charbons stockés à
l'abri des intempéries n'avaient qu'une faible humi-
Pour l'étude de l'inflammation et de la combustion dité superficielle.
en «chambre chaude», on a utilisé la voûte montée
Une seconde campagne dite essais complémen-
sur chariot précédemment décrite (figure 6).
taires fut ensuite effectuée avec des charbons gras
Cette voûte est d'abord mtse en température au- et demi-gras de qualité commerciale utilisés avec
dessus du foyer auxiliaire représenté à droite de la leur granulométrie d'origine. Au cours de ces essais,
grille, puis déplacée à l'aplomb des caissons de l'influence de l'humidité fut examinée sur des fines
préparation alimentés en atr. Une fois réalisée l'in- demi-grasses. Avec ces charbons gras et flambants
flammation de la couche disposée sur ces caissons, gras commerctaux, les débits d'air furent poussés
la voûte est déplacée lentement en direction du jusqu'à une valeur de 2 500 kg/m 2 • h.
caisson de mesure; au fur et à mesure de la progres- Les éléments retenus pour caractériser les phéno-
sion de la voûte, l'air est admis successivement dans mènes d'inflammation et de combustion étaient pour
les différents compartiments du caisson de mesure de une part les mêmes qu'au cours des essais sans voûte,
façon telle que le« front de soufflage de l'air» suive mais ici la vitesse horizontale de propagation de l'in-
le rebord intérieur de l'élément formant «arche froi- flammation n'est pas autre chose que la vttesse de
de». En agissant sur la commande automatique de déplacement de la voûte.
l'alimentation en air des compartiments, il est pos-
sible de décaler plus ou moins la position moyenne L'inflammation est alors caractérisée par deux para-
mètres:
du front de soufflage d'air par rapport à ce rebord
inférieur; on peut de cette façon faire vaner le délai le délai d'inflammation, temps qui sépare le
d'inflammation, temps pendant lequel la surface passage à une abscisse donnée du rebord inté-
supérieure de la couche de charbon est soumise au rieur de l'arche froide, du déclenchement du souf-
rayonnement des parois chaudes sans être refroidie flage à cette abscisse, et qui correspond à la
par l'air soufflé. durée d'échauffement superficiel;
12
la vitesse verticale de propagation de l'in- d'abord rapidement, puis de plus en plus lentement;
flammation, ou, pour une couche d'épaisseur la longueur du feu diminue tandis que la masse de
donnée, la durée de l'inflammation T1, temps combustible brûlé par m 2 de surface de grille aug-
nécessaire pour que l'inflammation se propage mente quand on augmente le débit d'air. Le tableau 5
jusqu'au plan de grille. donne les valeurs moyennes des durées d'inflam-
mation T,, des durées de combustion totale tc, du
pouvoir gazéificateur moyen ge et de l'allure spéci-
2.4.2. Résultats des essais principaux fique moyenne de la combustion ne.
Sauf avec les charbons maigres, l'inflammation A l'exception des charbons gras, la combustion est
superficielle se produit quel que soit le retard de dans l'ensemble réductrice, faiblement avec les mai-
soufflage. Dans le cas des maigres, un retard de l'or- gres, fortement avec les flambants secs. La figure 1Ob
dre de 5 cm (soit de 1 à 2 mm) était nécessaire pour donne un exemple de l'évolution de la composition
obtenir une bonne stabilité de l'inflammation super- des gaz qu1 montre le caractère fortement réducteur
ficielle. de la combustion dans une très longue fraction de
la longueur de grille. Le caractère réducteur de la
La propagation vers le bas de l'inflammation se combustion est plus marqué avec les grains 6-10
poursuit à une vitesse relativement constante qui qu'avec les braisettes 10-20.
varie avec la nature du charbon mais dans une mesure
assez limitée; pour les combustibles non aggluti- A l'exception du charbon gras, les résidus contien-
nants, elle apparaît d'autant plus faible que le combus- nent très peu d'imbrûlés; avec le gras, la perte est de
tible est plus «réactif», et ce résultat est conforme l'ordre de 5% au x faibles débits d'air, et tombe à
aux observations effectuées précédemment au cours 1% aux débits d'air élevés. On peut attribuer cette
des essais sans voûte. La granulométrie du combus- amélioration de la combustion des gras sous l'effet
tible n'a qu'une faible influence sur la vitesse de pro- d'un accroissement du débit d'air à la meilleure struc-
pagation verticale de l'inflammation, tandis que l'ac- ture prise par la couche cokéfiée aux fortes allures.
croissement du débit d'air provoque une augmenta-
Avec le charbon maigre et le flambant non agglu-
tion sensible de cette vitesse (de même qu'en am-
tinant, on observe un net accroissement de la pres-
biance froide, il augmente la vitesse du front d'in-
sion sous grille à l'aplomb de la zone centrale où
flammation).
la gazéification est la plus active et où l'épaisseur de
Avec les charbons gras et flambants gras, on constate couche n'est pas encore fortement réduite. Avec le
que l'inflammation s'accompagne de phénomènes de maigre, les pressions maximales observées atteignent
cokéfaction qui provoquent le gonflement de la 3 à 4 fois la pression correspondant à une couche
couche. Aux faibles débits d'air, le charbon a ten- non enflammée pour des allures faibles (500-750
dance à s'agglutiner en plaques peu perméables à kg/m 2 • h d'air); ces maxima sont moins accusés
l'air qui perturbent considérablement la combustion quand on augmente l'allure.
ultérieure, laissant un résidu de coke non brûlé,
Dans le cas des charbons agglutinants (flambant
mélangé aux cendres. Au contraire, avec des débits
gras et gras), les fluctuations de pression sont beau-
d'air élevés, le charbon s'agglutine en mottes de
coup moins accusées que précédemment; on cons-
dimensions beaucoup plus réduites qui se fragmen-
tate à faible allure un léger maximum en fin d'inflam-
tent aisément au cours de la combustion et brûlent
mation.
de façon beaucoup plus complète.
Des thermo-couples soudés sur un barreau de grille
Dans la zone d'inflammation, une fraction toujours ont permis d'enregistrer l'évolution de la tempéra-
importante du combustible est gazéifiée et cette frac- ture des barreaux au cours de la combustion.
tion est d'autant plus élevée que le débit d'air est Cette température présente un maximum à l'aplomb
plus grand. C'est avec les charbons flambants de la zone où la gazéification est la plus active, qui
caractérisés par les vitesses d'inflammation verticales suit immédiatement l'inflammation complète de la
les plus lentes que la proportion de charbon gazéifié couche.
dans la zone d'inflammation est la plus importante
(50 à 90% selon le débit d'air). Avec le charbon gras Cette température maximale tend à décroître quand
de Carmaux dont l'inflammation laisse des cokes le débit d'air croît. L'effet de refroidissement par l'air
difficiles à brûler, la fraction du combustible gazéi- semble l'emporter sur l'effet de l'accroissement des
fiée au cours de l'inflammation est la plus faible. niveaux de température dans la couche.
La gazéification complète du combustible dans l'en- Les températures maximales observées varient avec
semble des deux zones (inflammation et post-com- la nature du charbon: elles sont dans l'ensemble
bustion) demande un temps (durée de combustion d'autant plus élevées que le charbon est moins
totale tc) qui décroît lorsque le débit d'air croît, « réactif».
13
2.4.3. Résultats des essais complémentaires ( 4) L'inflammation s'effectue alors de façon irrégulière et
s'accompagne de la formation de cokes de grande
Ces essais entrepris pour étudier le comportement de dimension difficiles à brûler. Par contre, lorsque les
différents charbons gras et demi-gras de qualité com- fines chargées sur la grille ont une humidité super-
merciale furent l'occasion d'examiner plus complé- ficielle de l'ordre de 5 à 6%, elles présentent une
tement l'influence des paramètres suivants: bonne perméabilité; l'air se répartit sous toute la
surface de la grille de façon homogène, permettant
débit d'air (poussé jusqu'à 2 500 kg/m 2 · h); une inflammation et une combustion correctes.
épaisseur de couche (portée jusqu à 15 cm avec
des calibrés gras et flambant gras); L'accroissement de la vitesse de la voûte a une
influence nette sur la qualité de la combustion dans
granulométrie (depuis des fines commerciales le cas des charbons gras et particulièrement aux
0-20 mm jusqu'à des calibrés 13-35 mm). faibles allures; elle réduit la formation de cokes volu-
mineux, assure à la couche enflammée une structure
On a également profité de ces essais pour étudier plus homogène favorable à une meilleure utilisation
l'influence sur la qualité de la combustion de la vitesse de l'air soufflé. L'influence de la vitesse de voûte est
de déplacement de la voûte. encore sensible pour les fines demi-grasses et les
flambants gras.
Les essais ont confirmé que lorsque pour un même
charbon le calibre augmente, le pouvoir gazéifica- Les pertes par imbrûlés solides sont dans l'ensemble
teur tend à diminuer; cet effet est d'autant plus mar- plus importantes pour les charbons gras que pour les
qué que le charbon est moins agglutinant. Il est très flambants gras; dans le cas des fines demi-grasses,
atténué avec les véritables charbons gras. elles dépendent beaucoup de l'humidité. D'une façon
L'accroissement de la hauteur de couche aug- générale, ces pertes diminuent quand le débit d'air
mente souvent le pouvoir gazéificateur de façon nette croît, confirmant l'influence favorable du débit d'air
quand on passe de 10 à 15 cm. L'effet est surtout sur la qualité de la combustion.
marqué avec les gros calibrés et les charbons forte-
ment agglutinants.
2.4.4. Résumé et conclusions
Les débits d'air élevés améliorent dans l'ensemble
la qualité de la combustion en élevant le niveau du De l'ensemble des essais effectués avec parois chau-
pouvoir gazéificateur. Avec les flambants gras, on des radiantes, on peut dégager un ensemble de con-
observe un maximum très net du pouvoir gazéifica- clusions d'un grand intérêt pratique pour la con-
teur aux environs de 2 000 kg/m 2 · h d'air soufflé et ception et la conduite des grilles à chaîne. Celles-ci,
cela correspond à une combustion nettement réduc- selon la nature du charbon auquel elles sont destinées,
trice. Avec les gras, le maximum est moins marqué et doivent par leur conception se rattacher à l'un ou
même parfois inexistant au moins dans les limites de l'autre des deux grands types suivants:
débit d'air explorées. Dans ce dernier cas, on observe
une augmentation continue du pouvoir gazéificateur Un premier type adapté aux charbons non agglu-
avec le débit d'air. tinants ou faiblement agglutinants devrait comporter
un compartimentage soigné et assez serré des cais-
Pour ces charbons fortement agglutinants, l'améliora-
sons de soufflage d'air avec alimentation directe et
tion de la qualité de la combustion observée aux
préférentielle des compartiments médians situés sous
débits d'air élevés s'explique quand on considère
la région du lit en combustion la moins perméable à
l'importance relative des phases d'inflammation et
l'air. Les compartiments latéraux devraient être ali-
de post-combustion. Quand le débit d'air augmente,
mentés par prélèvement sur les compartiments mé-
la durée d'inflammation décroît moins vite que la
dians avec lesquels ils seraient en communication par
durée totale de la combustion et une part de plus en
des ouvertures réglables.
plus importante du charbon est gazéifiée dans la zone
d'inflammation, où il reste en couche relativement
mince, favorable à une bonne fragmentation des Cette disposition conduit à réaliser les variations
cokes. d'allures en maintenant constante la longueur du lit
en combustion et en réduisant le débit d'air à peu
Dans le cas de fines demi-grasses pour lesquelles la près proportionnellement au débit de charbon, mais
formation d'envols limite les débits d'air, l'humidité de façon uniforme sous toute la partie active de la
de ces fines joue un rôle capital. Si les fines sont grille.
superficiellement sèches, la résistance au passage de
l'air de la couche non enflammée est élevée; l'air Selon la nature du charbon à utiliser, ce type de grille
tend à cheminer de façon préférentielle en des points et son foyer devront comporter deux séries d'aména-
de moindre résistance où se forment des «renards». gements différents:
14
pour les charbons maigres: Il importe que, dans les conditions d'échauffement
et de mélange avec les gaz chauds de recirculation
une voûte arrière très développée soumise aux
et l'air d'appoint que le charbon rencontre à la sor-
rayonnements de la couche enflammée et ren-
tie du brûleur, son inflammation soit suffisamment
voyant une partie de la chaleur reçue à l'avant
rapide pour que puisse se constituer une flamme sta-
de la grille;
ble assurant une combustion régulière et complète.
un retard de soufflage de l'ordre de 1 à 2 mm;
un débit d'air secondaire modéré; Bien que l'aptitude à l'inflammation soit difficile à
caractériser de façon précise, on sait par l'expérience
pour les flambants secs: que les charbons présentent sur ce point de très
grandes différences de comportement, ce qui expli-
une courte voûte avant; que que les constructeurs aient dû concevoir diffé-
un fort débit d'air secondaire. rents types de brûleurs et de foyers dont chacun est
plus particulièrement adapté à une catégorie plus ou
Le deuxième type de grille adapté aux charbons moins étroitement délimitée de charbons.
fortement agglutinants (demi -gras, flambants gras,
En entreprenant une série d'études de laboratoire
gras) devrait être conçu avec une alimentation
sur l'inflammation des charbons, le Cerchar visait deux
directe et préférentielle en air des compartiments
objectifs pratiques:
situés en tête du caisson de soufflage de façon à
assurer une décroissance régulière de la pression d'une part, parvenir à caractériser correctement
sous grille d'avant en arrière. l'aptitude à l'inflammation des charbons, de
En outre, pour empêcher un développement exagéré façon à aider les exploitants dans le choix des
des phénomènes de cokéfaction, le charbon sera charbons ou des mélanges de charbons utilisables
échauffé et enflammé le plus rapidement possible en dans tel ou tel type de chaudière;
tête de grille et on maintiendra toujours une com-
bustion vive. d'autre part, parvenir à mieux comprendre les
mécanismes physico-chimiques qui provoquent
Cela conduit à réduire au minimum le retard de souf-
l'inflammation des particules et le rôle des diffé-
flage et peut rendre nécessaire le refroidissement par
rents facteurs dont ils dépendent; une connais-
circulation d'eau du seuil ou registre limitant l'épais-
sance plus scientifique des phénomènes d'inflam-
seur de la couche afin d'empêcher les remontées de
mation ne peut que faciliter les progrès souhai-
feu dans la trémie de chargement.
tables vers une meilleure conception technique
La nécessité de maintenir toujours une allure de com- et une meilleure utilisation des foyers à charbon
bustion élevée en tête de grille conduit à effectuer pulvérisé.
les variations d'allure par variations de la longueur
du lit; le raccourcissement de feu sera obtenu par
1.2. Comparaison de l'aptitude à l'inflamma-
réduction de la vitesse de grille conjuguée avec la
tion de différents charbons (5) (6) (8)
quasi-fermeture des orifices d'alimentation des cais-
sons arrière.
1.2.1. Appareillage et mode opératoire
Avec les charbons gras fortement cokéfiants, il y a
intérêt à utiliser de fortes épaisseurs de couche et à Pour caractériser l'aptitude à l'inflammation des dif-
éviter le refroidissement des cokes dans la zone de férents charbons, nous avons eu recours à une métho-
post-combustion au moyen d'une voûte arrière de directe qui consiste à réaliser une flamme stable
assez longue. L'ensemble de ces résultats pratiques de charbon pulvérisé dans un petit four expérimental
est résumé dans le tableau VI. dont les conditions de réglage sont rigoureusement
définies, puis à réduire progressivement la tempéra-
ture de paroi du four jusqu'à provoquer l'extinction.
Ill- Recherches sur la combustion du charbon La température de paroi correspondant à l' extinc-
pulvérisé tion de la flamme est retenue comme repère de l'ap-
titude à l'inflammation du charbon.
1. Études de laboratoire Le four utilisé est représenté sur la figure 12; il est cons-
titué essentiellement d'un corps cylindrique en maté-
1.1. Généralités riau réfractaire chauffé électriquement, dont les dimen-
sions intérieures (chambres de combustion) sont: dia-
L'aptitude d'un charbon à s'enflammer en pénétrant
mètre 175 mm; hauteur: 460 mm.
dans un foyer est sans doute l'une des propriétés les
plus importantes pour le déroulement correct de la La partie supérieure formant couvercle porte le brû-
combustion. leur constitué par un bloc en matériau réfractaire
15
dans l'axe duquel est aménagé un orifice vertical 1.2.2. Résultats
pour le passage d'une gaine métallique refroidie par
circulation d'eau et servant à l'injection du charbon L'influence du rang du charbon a été étudiée sur
pulvérisé en suspension dans l'air primaire. Dans ce de nombreux échantillons à faible taux de cendres
(5 à 7 %) ; la figure 14 donne les points expérimen-
bloc-brûleur sont également aménagés 4 orifices
symétriques pour l'introduction de l'air secondaire. taux obtenus en portant la température d'extinction
Le corps du four comporte une fenêtre disposée le en fonction de l'indice de matières volatiles (M.V.)
long d'une génératrice et qui permet d'observer la sur pur pris comme repère de rang. Les points se
flamme sur toute sa longueur. Dans l'épaisseur des placent bien au voisinage d'une courbe moyenne
régulièrement décroissante quand l'indice de M.V.
parois sont aménagés 4 trous pour le passage de
gaines de thermo-couples servant à mesurer la tempé- croît. La pente de cette courbe est nettement plus
forte dans la zone de faible indice de M.V. Autour de
rature du four.
cette courbe, on observe des dispersions d'amplitude
Les gaz de combustion et le résidu de charbon non nettement significatives et pouvant dépasser 50°
brûlé sont évacués à la partie inférieure du four par pour des charbons d'indices de M.V. voisins. On
un diaphragme en matériau réfractaire qui communi- peut en conclure qu'en première approximation l'in-
que avec une enceinte refroidie où la flamme est dice de M.V. donne une assez bonne indication sur
éteinte avant l'évacuation à l'atmosphère des pro- l'aptitude à l'inflammation du charbon; mais l'essai
duits de la combustion. en brûleur montre qu'à égalité d'indices de M.V. les
charbons peuvent néanmoins présenter des diffé-
Le charbon est prélevé dans une trémie disposée sur rences très significatives justifiant ainsi l'intérêt de la
bascule au moyen d'un dispositif pneumatique à méthode.
éjecteur; avant de parvenir au brûleur, il traverse un L'influence du taux de cendres a été étudiée sur
mélangeur où la proportion d'air primaire est ajustée différents lots de charbons très différents, chaque lot
à la valeur désirée. La figure 13 donne une vue d'en- ayant fait l'objet d'une séparation par liqueur dense
semble de l'installation. pour obtenir des échantillons à différentes teneurs en
cendres. Les résultats sont représentés sur la figure 15.
Après une série de mises au point, on adopte les con-
ditions de marche suivantes pour tous les combus- Sur les charbons maigres, la séparation par liqueur
tibles examinés: dense s'est accompagnée d'une légère variation de
l'indice de M.V. sur pur, aussi a-t-il fallu corriger les
charge calorifique évaluée en déb1t calorif1que résultats pour ramener tous les échantillons à des
potentiel du charbon: 4 th/h; taux de M.V. identiques; cette correction est repré-
sentée par les courbes en pointillés. On voit que dans
excès d'air global: nul;
tous les cas l'influence du taux de cendres sur la
proportion d'air primaire: 15%; température d'extinction est faible; elle est plus mar-
finesse du charbon: 80% < 80 {(; quée pour les maigres que pour le gras et le flénu,
humidité: 0%. surtout au-delà de 30% de cendres.
Les essais précédents ont été effectués sur des char-
bons d'origine bien définie; en pratique, on doit
Avant chaque essai le four était porté à haute tempéra- souvent brûler dans les centrales des mélanges de
ture (plus de 1 000 °C), puis le charbon et l'air étaient charbons, et il a paru intéressant de comparer le com-
introduits et leurs débits stabilisés. Une fois le four portement à l'inflammation de ces mélanges à celui
en équilibre thermique, le chauffage électrique était de charbons purs présentant le même indice de
coupé, ce qui provoquait un lent refroidissement du matières volatiles.
four, la chaleur rayonnée par la flamme n'étant pas
Deux mélanges ont été étudiés; un mélange de char-
suffisante pour compenser les pertes thermiques. Au bons maigres et de charbons gras, et un mélange de
cours du refroidissement, on voyait le front d'inflam-
charbons maigres et de charbons flénus. Les résultats
mation s'éloigner progressivement du brûleur, puis la
sont représentés sur la figure 16; on voit qu'à indices
flamme devenait franchement instable et finissait
de M.V. égaux, les mélanges sont dans l'ensemble net-
par s'éteindre définitivement. Afin de conférer à la
tement moins inflammables que les charbons purs
méthode une fidélité satisfaisante, on a procédé à
d'angine défi nie.
une étude systématique de l'incidence des fluctua-
tions des différents paramètres (débit de charbon,
finesse, débits d'air primaire et secondaire, tirage) sur 1.3. Étude de l'inflammation en chauffe rapide
la température d'extinction; on a pu ainsi déterminer,
1 .3.1. Généralités
compte tenu de la précision effective des différents
réglages, qu'en doublant chaque essai, l'erreur sur la En pénétrant dans le foyer, les particules de charbon
moyenne de deux mesures n'excédait pas ± 10 oc. sont soumises à un échauffement très rapide (plu-
16
sieurs milliers de degrés par seconde) sous l'action une toile métallique en nickel à mailles de 40 p, est
conjuguée du rayonnement de la flamme et des pa- chargée de particules de charbon; ces particules une
rois, et du contact avec les gaz chauds aspirés par le fois introduites, la toile est légèrement secouée, de
jet primaire. façon à éliminer l'excès de charbon. La toile ainsi
chargée est disposée dans un tube en verre et insérée
Au cours de cet échauffement, deux phénomènes ap- dans un circuit électrique dont la tension est réglable
paraissent qui jouent un rôle fondamental dans le au moyen d'un alternostat. La durée de passage du
déclenchement de l'inflammation:
courant peut être fixée à une valeur convenue à
l'oxydation; l'avance au moyen d'un dispositif de commande
la pyrolyse ou dégagement des matières volatiles électronique très précis, sensible au 1/1 00 de se-
sous l'effet de la chaleur. conde (une demi-alternance). Le passage du cou-
rant provoque un échauffement rapide de la toile et
du charbon dans les mailles; cet échauffement est
Pour comprendre le mécanisme de l'inflammation, il
suivi au moyen d'un couple thermoélectrique en fil
est essentiel de connaître l'ordre de déclenchement
de 50 f-l de platine-platine-rhodié relié à un oscillo-
de ces deux phénomènes.
graphe cathodique à rémanence dont les indications
Si. avant d'atteindre le« seuil de pyrolyse» ou tempé- sont photographiées.
rature à laquelle apparaissent les premiers produits de
L'appareil permet de porter les particules de charbon
pyrolyse, l'oxydation directe des particules est suf-
à des températures pouvant atteindre 1 000 °C et
fisante pour accélérer leur échauffement, l'inflamma-
plus, en des temps de l'ordre de 1/5 de seconde.
tion sera gouvernée principalement par la vitesse d'ox-
xydation hétérogène du charbon; cette vitesse d'oxy- Les quantités de charbons traitées à chaque essai étant
dation hétérogène et son évolution en fonction de la très faibles (40 mg), les produits gazeux de pyrolyse
température peuvent être déterminées avec une sont très dilués et leur analyse doit être effectuée
assez bonne approximation par la méthode du point avec une grande précision (1 0 pp million).
de croisement (11 ) .
L'appareil a été utilisé à la fois comme inflammateur
Si, au contraire, la pyrolyse se déclenche avant toute (atmosphère d'air) et comme pyrolyseur à chauffage
oxydation appréciable des particules, il y a tout lieu rapide (atmosphère d'azote).
de penser que le phénomène initiateur de la com-
bustion sera l'oxydation directe du nuage de produits
volatiles entourant chaque particule. Dans ce cas, 1.3.2.2. Utilisation du four comme inflammateur
l'inflammation sera gouvernée par le phénomène
de pyrolyse en chauffe rapide (position du «seuil de On a observé au moyen d'une caméra rapide la phase
pyrolyse» dans l'échelle des températures, nature et de déclenchement du phénomène d'inflammation.
quantité des matières volatiles). Avec un charbon gras, il se forme d'abord autour du
Les études qui suivent ont été entreprises pour ana- charbon un nuage abondant de matièresvolatilesdont
lyser ces phénomènes et préc1ser les rôles respectifs les dimensions augmentent rapidement; l'inflamma-
de l'oxydation directe et de la pyrolyse dans l'in- tion s'amorce ensuite brusquement en un point de ce
flammation des différents types de charbons. nuage, là où les conditions de concentration et de
température favorisent le déclenchement du phéno-
Pour étudier la pyrolyse de particules de charbon mène.
soumises à un échauffement très rapide, on s'est
Pour les maigres, on observe également le dégage-
heurté à la difficulté de réaliser un appareil capable
ment de matières volatiles autour du ruban, mais le
de reproduire des conditions d'échauffement sem-
nuage est beaucoup moins dense que précédem-
blables à celles recontrées en pratique dans les brû- ment; l'inflammation ne se produit plus au sein du
leurs, tout en permettant le repérage précis et instan-
nuage beaucoup trop dilué, mais au contact même
tané des températures des particules. Aussi a-t-on pré-
du charbon fixé sur la toile métallique. Dans ce cas,
féré recourir pour cette étude à deux techniques dis-
l'inflammation paraît bien résulter de l'accélération
tinctes mais complémentaires, dont chacune réalise
des réactions hétérogènes gaz-solides, et la méthode
l'une au moins de ces conditions. de la toile métallique permet alors de préciser à quelle
température se déclenche le phénomène. En fait, les
1.3.2. Four à chauffage brusque par contact essais ne sont pas rigoureusement reproductibles
(7) (8) (9) et l'on s'attache plutôt à déterminer la température
correspondant à une probabilité donnée d'inflam-
1.3.2.1. Description mation.
Après divers tâtonnements, on a mis au point un On a vérifié notamment par cette méthode que deux
petit four reposant sur le principe suivant (figure 17): charbons maigres, apparemment peu différents (in-
17
dices de matières volatiles voisins) peuvent s'en- 1.3.2.3. Utilisation comme pyrolyseur à chauffage
flammer, en chauffe rapide, à des températures très rapide
différentes.
Sept charbons ont été pyrolysés en atmosphère
On a également pu confirmer l'influence relative- d'azote en les portant à 1 050 °C selon une foi de
ment secondaire du taux de cendres. chauffe de 1 500 oc;s. Après un refroidissement,
L'appareil a été également utilisé pour préciser l'in- l'ampoule était vidée de ses gaz au moyen d'une
fluence de la loi de chauffe sur la température d'in- trompe à mercure et les goudrons déposés sur la
flammation. paroi interne de l'enceinte étaient recueillis par
lavage à la pyridine.
Trois charbons maigres du Nord-Pas-de-Calais ont
été soumis aux essais d'inflammation selon deux Les résultats les plus intéressants de ce bilan massi-
vitesse de chauffe: que de la pyrolyse rapide ont été les valeurs élevées
des rendements en goudrons. Comparés à ceux
entre 450 et 500 °C par seconde d'une part,
obtenus par les techniques de pyrolyse convention-
- entre 4 000 et 4 500 °C par seconde d'autre part. nelles, les poids de goudrons recueillis représen-
taient en % du charbon initial 15 à 17% avec les
Ces charbons présentaient les caractéristiques sui- charbons gras à coke, plus de 25% avec le flénu de
vantes: Bruay, et 20 à 23% avec les flambants de Lorraine.
Lo1 de chauffe
Par contre, avec les charbons maigres, il n'apparaît
Charbons
pas que le seuil de pyrolyse ait une influence notable
450-500 "C/s 4000-4500 "C/s sur l'inflammation.
Sur trois charbons peu cendreux, un maigre à 9%
Rousseau 1 775 oc 830 oc de M.V., un gras à 24% de M.V. et un flambant à
Rousseau Il 770 °C 825 oc 37,5% de M.V., on a cherché à préciser la loi de
Escarpelle 750 °C 790 oc dégagement de goudrons en chauffe rapide en
fonction de la température. Pour cela, on a procédé
sur chaque charbon à des séries d'essais par palier
de température en déterminant chaque fois la quan-
tité de goudrons dégagés. L'allure des courbes
On constate que l'accroissement de la vitesse de de dégagement des goudrons est donnée par les
chauffe tend à élever la température d'inflammation
figures 18-19-20. A titre de comparaison, nous avons
mais de façon très modérée puisque pour des lors
fait figurer également les courbes de dégagement
de chauffe dont le rapport est presque de 1 à 10, correspondant à des vitesses de chauffe lentes de
l'élévation observée n'est que de l'ordre de 40 à 50 /mn, à l'exception du charbon d'Oignies qui ne
60 °C. On peut en conclure que, tant que les lois
donne pas de goudrons par chauffe lente alors qu'il
de chauffe considérées restent de même ordre de en produit 4 à 5% en pyrolyse rapide.
grandeur, leur influence sur les températures d'in-
flammation reste modérée, et peut être négligée au A partir de ces résultats expérimentaux, on a cherché
moins en première approximation. à préciser la loi cinétique de dégagement des M.V.;
18
pour les trois charbons, on a trouvé une relation de la La géométrie de l'injecteur est telle qu'un courant
forme: annulaire d'azote -ou d'air- concentrique au jet
q ko T n +1 primaire confine les particules de charbon sur l'axe
Log - = - ---;---=:----.--;- du four, les deux écoulements ayant sensiblement le
q0 a(n+1)
même nombre de Reynolds.
avec:
Pour éviter tout contact des particules ou des pro-
q = quantité de matières volatiles non dégagées duits de pyrolyse, notamment du goudron, avec les
à l'instant t; parois internes du tube laboratoire, celui-ci est
q0 = quantité de matières volatiles résultant de la en céramique poreuse et est traversé par un courant
pyrolyse complète; centripète d'azote- ou d'air- de débit connu.
a loi de chauffe (°C ou K par seconde); A la sortie du four, les produits de pyrolyse débou-
T température à l'instant t (°K) (linéaire en chent dans une chambre à poussières où la vitesse
fonction du temps). du courant gazeux est brusquement réduite, ce
qui permet d'en séparer les particules cokéfiées;
les produits gazeux sortent par une ouverture laté-
Pour les 3 charbons étudiés, les valeurs de n et k 0 rale de la chambre, traversant soit un précipitateur
étaient les suivantes: électrostatique dans le cas des essais dans l'azote,
soit un filtre dans celui des essais dans l'air, et sont
- charbon maigre (Orgnies)
débarrassés des goudrons et des ultimes particules
n = 13,3 k0 = 1 ,04.1 o- 40
cokéfiées. Les gaz épurés passent dans un conden-
charbon gras (Lens) seur maintenu à -15 oc pour piéger la vapeur d'eau;
n = 8,65 k 0 =1,79.10- 25 une partie aliquote des gaz est ensuite envoyée dans
un gazomètre, la fraction la plus importante étant
- charbon flambant (Faulquemont) rejetée à l'atmosphère après mesure de son volume.
n = 13,5 k 0 = 4,67.10- 39
Le four était utilisé avec les conditions de réglage
suivantes:
1.3.3. Four à chauffage brusque par rayonnement débit de charbon: 16 à 17 g/h
(9) (1 0) débit de gaz primaire: 15 1/h
débit de gaz secondaire: 60 1/h
1.3.3.1. Description
débit de gaz tertiaire (parois poreuses): 60 1/h.
Dans ce four, on réalise l'échauffement rapide des
particules disposées dans un jet de gaz par l'action Pour chaque essai, le four était mis en équilibre da
de parois radiantes, cela dans des conditions voisi- température à ± 3 oc près; la gamme de tempéra-
nes de celles existant dans les foyers réels à char- tures explorée s'est étalée entre 500 et 1 000 °C.
bon pulvérisé. L'inconvénient du procédé est qu'on
ne peut repérer la température exacte des particules,
ni enregistrer leur loi d'échauffement; en contrepar- 1 .3.3.2. Résultats
tie, le fonctionnement continu du four permet de
traiter des quantités relativement importantes de La pyrolyse de deux charbons très différents a été
charbon, et les bilans matières peuvent être établis complètement étudiée, d'abord dans l'azote, puis
avec une bonne précision. dans l'air; il s'agissait d'un charbon maigre à 9%
de M.V. et 6% de cendres et d'un charbon gras à
Le schéma du four est représenté sur la figure 21. 24% de M.V. et 5% de cendres.
Les particules de charbon, calibrées entre 50 et 1OO,u, Avec le charbon maigre pyrolysé dans l'azote, en
sont extraites d'une trémie par un dispositif à vis en observe l'apparition de goudrons aux environs de
téflon, à vitesse de rotation réglable et contrôlée, 750 oc; leur quantité va cro1ssant jusque vers 850 °C
et distribuées, à l'aide d'un couloir vibrant qui a pour puis se stabilise autour d'une valeur représentant
rôle de régulariser l'alimentation en charbon, dans environ 2% du poids de charbon sec. Un peu après
un courant d'azote - ou d'air - de débit connu. les goudrons, apparaissent H 2 et CH 4 dont le volume
Le mélange est injecté dans l'axe du tube labora- croît très vite avec la température (figure 22).
toire du four à chauffage électrique, dans le sens
descendant, au niveau du début de la zone chauffée. Dans l'air, le charbon maigre ne donne plus de trace
Celle-ci, longue de 250 mm, est précédée et suiv1e de goudrons ni de méthane, quelle que soit la tem-
de deux zones refroidies énergiquement et de lon- pérature. On observe pourtant la formation d'un
gueurs respectives 250 mm et 150 mm. peu de CO et d'hydrogène qui disparaissent brus-
19
quement, le premier vers 81 0 °C, le second vers 1.4. Résumé et conclusions
825 oc. Au-delà il ne se forme plus que du COz;
or c'est vers 820 °C qu'on observe les premières De l'ensemble des études de caractère global (apti-
particules incandescentes et vers 830 °C que s'éta- tude à l'inflammation dans un brûleur) ou analytique
blit une flamme stable. (étude de l'oxydation et de la pyrolyse en chauffe
rapide) sur l'inflammation du charbon pulvérisé se
Avec le charbon gras pyrolysé dans l'azote, les
dégagent les conclusions pratiques suivantes:
goudrons apparaissent très tôt, dès 500 °C; leur
quantité croît et passe par un maximum (17 %) vers Si dans l'ensemble, l'aptitude à l'inflammation est en
825 oc, puis décroît ensuite lentement (craquage). assez bonne corrélation avec l'indice de matières
Le CH4 et l'hydrogène sont observés dès 700 °C volatiles, des charbons de même rang peuvent néan-
(figure 23), et leur volume croît ensuite très rapide- moins présenter des différences qui suffisent à
ment avec la température. expliquer certaines difficultés rencontrées dans la
pratique industrielle.
Dans l'air, la pyrolyse du charbon gras s'accompagne
de l'apparition de goudrons mais en quantité beau- En particulier, les mélanges de charbons de rangs
coup plus faible que dans l'azote; leur production différents sont dans l'ensemble moins facilement
maximale se situe vers 700 °C et ne dépasse pas inflammables que les charbons purs de même indice
3,5%. On note aussi la formation de CO et d'un peu de matières volatiles.
d'hydrogène en proportion croissante jusqu'à 700 °C,
température au-delà de laquelle leur concentra- En ce qui concerne les charbons purs, l'étude analy-
tion tombe brusquement (figure 24). C'est à cette tique des mécanismes montre que le phénomène
température de 700 °C que s'établit une flamme initiateur de l'accélération de l'échauffement qui
stable. conduit à l'inflammation est différent suivant qu'on
a affaire à un charbon pauvre ou riche en matières
La comparaison pour chaque charbon de la pyrolyse volatiles.
dans l'azote et dans l'air donne différentes indica-
tions sur le mécanisme de l'inflammation; il est parti- Pour les anthracites et les ma1gres, c'est l'oxydation
culièrement instructif de comparer l'évolution du directe des particules, phénomène hétérogène, qui
carbone gazéifié dans les deux cas. amorce l'accélération de l'échauffement; l'aptitude
à l'inflammation est alors directement liée à la
Avec le charbon maigre, on voit (figure 25) que dans « réactivité » du charbon, propriété en corrélation
l'air le carbone gazéifié est à toute température supé- assez lâche avec l'indice de matières volatiles.
rieur à ce qu'il est dans l'azote. Le rapport du carbone
gazéifié dans l'air au carbone gazéif1é dans l'azote Dans le cas des charbons à fort indice de matières
passe par un minimum voisin de l'unité un peu avant volatiles, la pyrolyse se déclenche avant l'oxyda-
la température d'inflammation, ce qui signifie qu'- tion et l'inflammation s'amorce dans le nuage de gaz
aux températures nettement pré-inflammatoires et de goudrons qui se mélange à l'air. L'aptitude à
(600- 700 °C), inférieures au seuil de dégagement l'inflammation n'est pas seulement déterminée par
des produits de pyrolyse du combustible, il y a déjà la quantité de matières volatiles dégagée mais par
oxydation directe du charbon par l'air. A 800 °C la cmétique du dégagement et en particulier par la
la quantité de carbone gazéifié par réaction hétéro- température à laquelle le phénomène se déclenche
gène est du même ordre que le carbone provenant (seuil de pyrolyse). Or, pour des charbons de même
de la combustion des goudrons et des gaz combus- rang, ce seuil peut présenter des écarts assez impor-
tibles de pyrolyse; ces produ1ts brûlent donc au fur tants.
et à mesure de leur dégagement, mais sans absorber Les études analytiques ont permis de préciser la
la totalité de l'oxygène dont une partie continue à cinétique du dégagement des matières volatiles en
réagir directement avec le carbone solide. chauffe rapide et montré que la durée du dégagement
n'est pas négligeable à l'échelle des durées d'échauf-
Avec le charbon gras, le mécanisme apparaît très fement des particules. Néanmoins, on a pu vérifier
différent; jusqu'à 700 oc les proportions de car- que la température à laquelle apparaît l'inflammation
bone gazéifié sous azote et sous air sont sensible- ne s'élève que très modérément quand on augmente
ment les mêmes, ce qui signifie que les réactions la vitesse d'échauffement des particules.
d'oxydation qui se produisent avant l'inflamma-
tion ne portent que sur les produits de pyro- Les expériences ont confirmé l'influence de la vites-
lyse. Ce n'est qu'au-delà de 700 °C, tempéra- se de chauffe sur la production de goudrons par
ture correspondant dans l'air à l'apparition d'une pyrolyse en atmosphère neutre. Aux vitesse d'échauf-
flamme stable, que la proportion de carbone gazéifié fement de l'ordre de celles auxquelles sont soumises
sous air devient supérieure à celle du carbone gazéifié les particules de charbon dans un foyer, on a obtenu
sous azote, par suite de la combustion des particu- des rendements en goudrons de l'ordre du triple de
les de coke dévolatilisé. ceux obtenus en chauffe lente.
20
L'étude expérimentale de l'influence de la teneur en On a adopté les hypothèses générales suivantes:
cendres sur l'aptitude à l'inflammation a montré
qu'au moins dans la gamme des teneurs en cendres l'écoulement est du type unidirectionnel et
usuelles l'influence de ce facteur reste très secon- sans turbulence (écoulement type « piston »);
daire. l'ensemble d'une tranche constituée par les
éléments dont le temps de séjour est compris
2. Études sur modèles mathématiques (12) entre t et t + J t est homogène chimiquement et
thermiquement;
2.1. Généralités le combustible pur est un mélange de carbone
fixe (proportion X0 ) et de produits de pyrolyse
ou matières volatiles (proportion G0 );
Au cours des processus d'inflammation et de com-
bustion du charbon pulvérisé, l'intervention simul- Les calculs sont effectués par tranche de temps J t
tanée de phénomènes de natures très diverses (chi- et rapportés à l'unité de masse de combustible initial;
miques, thermiques, aérodynamiques) ma1s inter- pour cela on suppose que:
dépendants, rend particulièrement complexe l'étude
du rôle des différents paramètres susceptibles de a) Les produits de pyrolyse sont brûlés de
modifier le déroulement des phénomènes globaux. façon préférentielle au fur et à mesure de
Par exemple, l'accélération du mélange entre jet leur dégagement la loi cinétique de dégage-
primaire riche en charbon et air secondaire aug- ment étant celle fournie par les études de
mente la pression partielle de l'oxygène autour des laboratoire sur la pyrolyse rapide (paragra-
particules de charbon, ce qui tend à accélérer la phe 1323). En cas de défaut d'air, les pro-
combustion, mais simultanément cet apport d'air duits de pyrolyse sont stockés en phase
a pour effet de refroidir le mélange et de produire gazeuse pour être brûlés préférentiellement
l'effet contraire. au fur et à mesure de l'apport ultérieur d' oxy-
gène;
Afin de préciser l'effet global de telles modifica-
tions des paramètres et de rechercher les valeurs b) La combustion des particules débute lorsque
optimales à leur donner, on a tenté de représenter la totalité des produits de pyrolyse est
l'ensemble des processus d'inflammation et de brûlée; on suppose qu'elle est gouvernée
combustion au moyen de modèles mathématiques. par la loi cinétique de la réaction chimique
hétérogène; on admet que cette réaction est
Cet essai de synthèse, basé sur des schémas d'écou- d'ordre un par rapport à la pression d'oxy-
lement et de mélange fortement stylisés et sur des gène et que la surface des particules varie
lois de cinétique chimique et de transfert de chaleur comme la puissance 2/3 de la masse de car-
très simplifiées, a davantage pour objet de mettre en bone f1xe rés1duel. Les constantes de la loi
évidence des tendances que de préciser quantita- cinétique (énergie d'activation et facteur de
tivement l'effet de telle ou telle variation d'un para- fréquence) ont été empruntées à Beer (13);
mètre de réglage de la combustion.
c) Les combustions sont complètes et ne
donnent que COz et Hz;
2.2. Principe du calcul
d) Les particules sont constamment en équi-
libre de température avec la phase gazeuse;
Le schéma du modèle est représenté figure 26; c'est
un modèle non dimensionné et l'évolution de la e) A chaque instant t le mélange en réaction
combustion est suivie en fonction du temps de n'échange de chaleur par rayonnement
séjour, l'origine des temps correspondant à l'intro- qu'avec la paroi se trouvant à son aplomb:
duction du mélange air primaire charbon dans la paroi chaude si t <tw, froide si t> tw. L'échange
chambre de combustion. obéit à la lo1 de Stefan, et le coefficient d'é-
Ce mélange traverse d'abord une zone à parois chau- change B exprimant la proportionnalité entre
des pendant un temps tw, puis finit de brûler dans une chaleur échangée et la différence des qua-
zone à parois plus froides; au temps td commence trièmes puissances de température est sup-
l'apport d'air secondaire qui se poursuit linéairement posé constant dans le temps.
jusqu'au temps t1.
Pour étudier l'influence de la recirculation de gaz Le calcul exécuté sur ordinateur repose sur la réso-
chauds aspirés par le jet primaire, on a supposé que lution de trois équations traduisant:
la fraction R des gaz de combustion est réintroduite
dans le jet primaire avec lequel on admet qu'elle se les lois de cinétique chimique (pyrolyse et com-
mélange instantanément. bustion hétérogène des particules),
21
le bilan thermique, Le coefficient d'échange thermique entre flamme et
le bilan massique. paroi est pris égal à B = 1,9 10 _, 0 mth/kg.s. OK.
Dans cette flamme de référence on n'a pas fait inter-
Ce calcul donne, tranche par tranche, la tempéra-
venir la recirculation des gaz chauds.
ture, la pression d'oxygène et le taux d'épuisement
du combustible ou fraction du combustible brûlée Les résultats des calculs sont résumés sur les gra-
à l'instant t. phiques de la figure 27.
On note que l'inflammation a lieu un peu avant le
2.3. Modèle de référence déclenchement de l'apport d'air secondaire, après
un délai de 750 ms, nettement supérieur à ce qu'on
Pour étudier l'influence des différents paramètres observe en pratique. On distingue ensuite 4 phases:
agissant sur la combustion, on est parti d'un modèle une phase de combustion vive et d'échauffe-
de référence répondant aux caractéristiques sui- ment très rapide avec achèvement de la pyrolyse
vantes: et réduction de la pression d'oxygène. La tempé-
Le charbon est un maigre à 10% de M.V. sur pur rature augmente rapidement et atteint à la fin
( G0 = 0,1 ; X 0 = 0,9), auquel sont associées 6 parties de cette phase sa valeur maximale;
de stériles pour 100 de charbon pur. la réduction de la pression d'oxygène entraîne
Sa granulométrie, proche d'une répartition naturelle, ensuite un ralentissement des réactions; quand
a été obtenue en mélangeant 3 lots à répartitions l'air secondaire est introduit, les réactions ne
granulométriques exponentielles: sont plus assez rapides pour consommer tout
l'oxygène fourni et compenser le refroidissement
1 lot de diamètre équivalent en surface de, dû à l'apport d'air froid. La température baisse
4,08 fJ en proportion 20%, tandis que la pression d'oxygène augmente;
1 lot de diamètre équivalent en surface de, au moment où cesse l'apport d'air (t,) la ten-
19,11 fJ en proportion 40%, dance s'inverse à nouveau; la suppression du re-
1 lot de diamètre équivalent en surface de, froidissement par apport d'air permet une re-
61,59 fJ en proportion 40%. montée de la température qui se trouve à son
tour freinée par la réduction progressive de la
L'ensemble donne, en poids, 18% de refus à 80 fJ pression partielle d'oxygène. La température
passe par un nouveau maximum de l'ordre de
et le diamètre équivalent en surface de l'ensemble
1 800 OK au temps 1,7 s;
des particules est de 13, 1 fl.
L'air primaire représente 25% de l'air neutre (Ap =
à partir de ce moment, la vitesse de combustion
n'est plus suffisante pour compenser les pertes
0,25 An); sa température est égale à Tp = 400 °K.
vers les parois et la température décroît lentement
L'air secondaire commence à être introduit à l'ins- jusqu'à provoquer l'extinction. Au temps 5 s le
tant td pour lequel la température atteint la valeur taux d'épuisement plafonne à 94% et la tempé-
Td = 1 650 °K; l'apport est linéaire en fonction du rature est tombée à 1 310 OK.
temps jusqu'à l'instant t 1 pour lequel l'excès d'air
atteint 30%. A ce moment, l'apport est interrompu
et l'air total mis en jeu représente 1,3 fois l'air de Ce schéma est assez conforme à ce qu'on observe
combustion neutre (A, = 1,3 An). en pratique, bien que les fluctuations de températures
y soient plus marquées, à cause des hypothèses
La durée d'apport d'air secondaire (t,- td) est prise faites sur la loi d'échange de chaleur qui néglige les
égale à 200 ms. échanges mutuels entre tranches voisines.
La température de l'air secondaire As est prise égale
à T8 = 600 OK.
2.4. Étude de l'influence des principaux para-
La température de la paroi chaude est égale à Tw1 = mètres
1 500 OK; celle de la paroi froide qui suit est prise
égale à Twz = 600 OK.
Partant de ce schéma, on a étudié l'influence des
La durée de séjour tw dans la zone à paroi chaude est variations des principaux paramètres ayant une action
également déterminée par la durée d'échauffement directe sur le déroulemenr de la combustion; comme
à 1 650 °K, ce qui revient à faire coïncider le début critères de comparaison, on a retenu 3 grandeurs qui
de l'apport d'air secondaire avec la sortie de la zone ont paru particulièrement significatives pour traduire
chaude (tw = td). la qualité de la combustion:
22
taux d'épuisement à 3 set à 5 s, d'épuisement à 3 et 5 s s'élèvent quand la durée de
temps de retour à la température 1 500 °K, séjour dans la zone chaude tw augmente; mais en
taux d'épuisement à cette température de 15000K. même temps, on augmente la durée du retour à
1 500 OK. Le meilleur compromis semble se situer
autour de tw = 2 s. Par rapport au modèle de réfé-
Loi d'apport d'air secondaire: on a examiné succes- rence, il permet de gagner 3 points sur le taux d'im-
sivement l'influence de la durée d'apport d'air td- t, et brûlés pour un accroissement relatif du temps de
du retard à l'apport d'air td. Les résultats obtenus retour à 1 500 OK de l'ordre de 10%.
montrent:
Température des parois 11 froides JJ de la zone
que la durée d'apport présente un maximum qui aval: Les calculs montrent qu'il faut élever cette
se situe autour de 220 ms quand le retard à l'ap- température de façon importante pour obtenir une
port d'air est celui du modèle de référence, amélioration sensible du taux d'épuisement; ce
paramètre apparaît en fait nettement moins déter-
que les meilleurs taux d'épuisement sont obtenus minant que le précédent.
quand l'air secondaire commence à être introduit
à une température Td comprise dans une four- Composition granulométrique du charbon: En
chette de 1 300 à 1 500 °C, soit avant la sortie de partant des trois lots constitutifs de la granulométrie
la zone chaude. Dans ces conditions, la meilleure de référence (paragraphe 23), on a préparé:
durée d'apport d'air est d'environ 200 ms.
une granulométrie «tronquée» par l'élimination
du lot le plus gros,
Échanges calorifiques: Quand le coefficient d' é- une granulométrie «serrée» en ne conservant
change B augmente, la durée d'échauffement à que le lot de granulométrie moyenne,
1 650 OK est raccourcie. Si l'air secondaire est intro- un troisième lot a été préparé par réduction
duit à cette température, les conditions de combus- uniforme des dimensions des particules du lot de
tion optimales exigent qu'on réduise légèrement la référence et a donné une granulométrie dite
durée d'apport d'air par rapport au modèle de réfé- «réduite».
rence.
Développement de la zone à parois chaudes: Les principaux résultats sont résumés dans le tableau
L'influence de ce paramètre est complexe; les taux suivant:
Surface spécifique
m 2 /kg 392 598 227 576
Temps da retour
à 1 500 OK- s 3,43 3,15 3,43 3,29
Taux d'épuisement
au retour à 1 500 °K -% 92,3 99,5 98,7 96,3
Ces résultats montrent que ce n'est pas tant en jouant De même la granulométrie serrée bien que présen-
sur la finesse moyenne des particules qu'on peut tant la surface spécifique la plus faible se classe
accélérer la combustion et augmenter le taux d'épui- nettement avant la granulométrie de référence, et
sement final, mais plutôt en resserrant l'éventail même avant la granulométrie réduite, pour ce qui
granulométrique. concerne le taux d'épuisement.
Ainsi, la granulométrie tronquée apparaît nettement Proportion d'air primaire: Les calculs ont été
supérieure à la granulométrie réduite, bien que pré- repris avec des quantités d'air primaire représentant
sentant une surface spécifique du même ordre. successivement 15% puis 10% de l'air de combus-
23
tian neutre. La réduction de l'air primaire provoque La combustion est très sensible à la granulométrie du
un échauffement plus rapide du jet (sensiblement charbon; si une réduction générale du niveau de
inversement proportionnel à la capacité calorif1que finesse apporte une amélioration sensible, c'est sur-
du jet) et pour réaliser les conditions optimales de tout le resserrement de l'éventail granulométrique
combustion, il faut diminuer le retard à l'apport d'air qui s'accompagne le plus d'une forte amélioration
secondaire tout en maintenant sensiblement aux du taux d'épuisement.
mêmes valeurs que pour le modèle de référence la
durée d'apport d'air. Par suite, la combustion est Il est bien connu que l'élévation de température des
parois améliore la combustion du charbon pulvérisé;
plus rapide mais le gain sur le taux d'épuisement au
°
retour à 1 500 K reste très modéré.
le modèle montre qu'à cet égard il est plus avantageux
de calorifuger fortement la zone voisine du brûleur
Recircu/ation: Partant du modèle de référence, on a que de relever modérément le niveau thermique de
admis qu'une fraction R des gaz de combustion à toutes les parois.
1 500 °K était captée et mélangée instantanément au
jet primaire dès l'introduction dans la chambre de
combustion. On a donné à R trois valeurs s'étageant 3. Études sur modèles réduits (Maquettes)
entre 0 et 25%. On constate que l'accroissement de
R accélère très fortement l'échauffement et l'inflam- 3.1. Généralités
mation. Pour R = 25% l'inflammation se produit
en 250 ms, valeur conforme à ce qu'on observe en A l'intérieur des chambres de combustion, les phéno-
pratique. mènes de mélange entre air primaire chargé de char-
bon, air secondaire et gaz chauds de recirculation
Pour réaliser les conditions optimales de combustion,
jouent un rôle de premier plan dans le déclenchement
il faut réduire le retard à l'apport d'air mais augmenter
la durée d'apport quand R croît; les conditions opti- de l'inflammation et le déroulement de la combustion
des particules de charbon. En pratique, ces phéno-
males sont d'ailleurs beaucoup moins étroitement
mènes, de nature aérodynamique, sont beaucoup
délimitées que sur le modèle de référence, la recircu-
trop complexes pour se prêter à une analyse mathé-
lation ayant pour effet d'accroître la tolérance de la
matique même approchée; par contre, il est possible,
flamme aux écarts de réglage de la durée d'apport
d'air. moyennant certaines simplifications (14) d'en ob-
tenir une image satisfaisante au moyen de modèles
L'effet de la recirculation sur les résultats globaux de froids.
la combustion est assez limité; le taux d'épuisement Dans le cadre des recherches entreprises par le
varie peu ma1s on constate une légère réduction du Cerchar, cette technique expérimentale a été appli-
temps de retour à 1 500 °K quand R croît. quée à l'étude de deux problèmes:
amélioration des chaudières à flammes tangen-
2.5. Résumé et conclusions tielles,
étude de flammes de fours de cimenterie.
Les modèles mathématiques étudiés donnent des
résultats en bon accord avec ce qu'on observe en
pratique concernant l'évolution des principales gran- 3.2. Étude sur les chaudières à flammes tan-
gentielles (16)
deurs physiques, température et pression partielle
d'oxygène; cet accord donne toute leur valeur aux
indications qu'ils fournissent sur le rôle des princi- 3.2.1. But de l'étude
paux paramètres de la combustion.
Les foyers à flammes tangentielles sont normalement
Les courants de recirculation jouent un rôle essentiel conçus pour brûler les charbons gras. Comparés aux
dans le processus d'échauffement et d'inflammation foyers classiques à flammes en U ou en double U
du charbon. En l'absence de recirculation, l'inflam- utilisés pour la combustion des maigres, ils présen-
mation par le seul concours du rayonnement des pa- tent l'avantage d'être de volume plus réduit et donc
rois demanderait des délais beaucoup plus longs que d'un coût de construction nettement inférieur.
ceux acquis en pratique.
L'objet de l'étude était d'examiner les possibilités
Les résultats de la combustion sont très sensibles à la techniques d'adaptation des foyers à flammes tan-
loi d'apport d'air (retard à l'apport d'air, durée de gentielles à la combustion de charbons à faible in-
l'apport), surtout en l'absence de courant de recir- dice de M.V., de façon à pouvoir disposer dans
culation. La recirculation a pour effet bénéfique d'at- l'avenir, pour l'utilisation de ce type de charbon,
ténuer les conséquences défavorables d'une loi de solutions moins coûteuses que les chaudières
d'apport d'air s'écartant de la loi optimale. classiques à flamme en U ou double U.
24
3.2.2. Principe de la méthode utilisée Les divers types de brûleurs expérimentés sont re-
présentés par la figure 29.
L'étude a été conduite par étapes en collaboration Les brûleurs dits « schématiques » sont dérivés des
avec les Houillères du Bassin du Nord-Pas-de- brûleurs usuels de la chauffe tangentielle par une
Calais et la Société Stein-et-Roubaix, en utilisant stylisation de leur forme. Les orifices de sortie sont
une maquette à air à échelle 1 /8 d'une chaudière pris rectangulaires. Ces brûleurs devaient être réali-
en service. Elle a comporté une succession d'essais sables sur la chaudière réelle par obturation partielle
sur la maquette et d'essais en vraie grandeur dans des orifices existants.
la chaudière réelle.
Dans la série des brûleurs schématiques, on a
La technique des modèles froids utilisés au Cerchar
étudié l'influence des paramètres: vitesses d'air
a été exposée en (14) et (15). Elle repose sur l'hypo-
secondaire, proportion d'air primaire; on a examiné
thèse que le « corps de flamme » qui remplit l'in-
également l'intérêt d'une injection partielle de l'air
térieur de la chambre de combustion peut être con-
secondaire de part et d'autre de l'air primaire.
sidéré comme constitué de gaz à température et
masse volumique uniformes. Les conditions à respec- Les brûleurs dits « nouveaux» correspondent à des
ter pour réaliser la similitude sont alors: constructions éventuellement nouvelles de brûleurs.
de conserver sur la maquette des conditions Les types 1 et IV correspondent au souci de faciliter
d'écoulements nettement turbulents, l'accès des gaz chauds recirculés vers un ou deux
des côtés d'un jet pnmaire très allongé. Le type Il
d'assurer sur la maquette la même répartition
permet d'expérimenter l'effet d'une injection limitée
entre les différents orifices d'introduction de
d'air secondaire au milieu du jet primaire afin d'aug-
fluides primaire, secondaire, tertiaire, des dé-
menter la poussée de ce dernier. Le type Ill est une
bits-masse et des débits de quantité de mouve-
variante du type SH destinée à juger si une conver-
ment que sur la chaudière réelle,
gence des jets secondaires permettrait d'accélérer
d'appliquer aux sections d'introduction des flui- la combustion une fois l'inflammation acquise. Le
des une correction pour tenir compte que dans type V était destiné à expérimenter le comportement
la réalité les fluides injectés dans la chambre d'un brûleur à lames verticales d'air secondaire
de combustion sont à température beaucoup encadrant un jet primaire à forte poussée.
plus basse que le corps de flamme et que le
fluide primaire y est chargé de charbon. C'est Sur la base des distances au brûleur de la zone à
la correction de Thring-Newby. 800 °C, distances prises sur l'axe de l'écoulement
et ramenées à l'échelle du foyer réel pour représen-
ter une sorte de distance d'inflammation, on obtient
3.2.3. Étude et choix de la structure des brûleurs le classement suivant:
Dans la première phase de l'étude, on a recherché la brûleurs 1 distance pour 800 oc:
structure de brûleur (forme et disposition des ori- environ 1,50 m.
fices d'injection de fluides) la plus apte à réaliser brûleurs SH distance pour 800 oc:
de bonnes conditions d'inflammation; pour caracté- environ 2 m.
riser ces conditions, on a considéré la loi d'échauf-
fement du fluide primaire par mélange avec les gaz brûleurs Il, Ill, V et SF distance pour 800 °C:
de recirculation et l'évolution de la concentration de 2.40 à 2,50 m.
en charbon dans la zone d'inflammation supposée
autres brûleurs S distance pour 800 oc:
(isotherme fictive: 800 OC).
de 2,70 à 2,90 m.
Les concentrations en différents points en fluide
primaire, air secondaire, gaz de recirculation, étaient
déterminées par analyse de deux gaz traceurs: CH 4 Le brûleur IV n'a pas été classé; les résultats obte-
dans l'air primaire et co2 dans l'air secondaire, nus ont paru difficiles à interpréter; ce brûleur donne
injectés en proportions constantes. Les tempéra- lieu à un échauffement analogue à celui du brûleur 1,
tures fictives en chaque point étaient calculées en mais il se produit une dilution très poussée du char-
prenant: 90 oc pour l'air primaire, 250 oc pour l'air bon en sorte que les conditions d'une inflammation
secondaire et 1 200 oc pour les gaz de recircula- stable ne semblent pas assurées.
tion. Les concentrations en charbon étaient supposées
Le classement obtenu montre l'intérêt des choix
proportionnelles aux concentrations en air pri-
suivants:
maire porteur. Les calculs étaient effectués sur
ordinateur. Au terme du dépouillement les résultats faible proportion d'air primaire, résultat classique
étaient rassemblés sous forme de graphiques ana- correspondant à l'effet de ballast défavorable de
logues à la figure 28. l'air primaire relativement très froid,
25
absence de soufflage latéral, afin de faciliter nombreux essais de dégrossissage par visualisation
l'accès des gaz chauds vers le jet primaire, firent apparaître d'importantes interactions entre les
buse primaire allongée, afin d'accroître la sur- brûleurs et la chambre de combustion se traduisant
face du jet primaire accessible aux gaz chauds, notamment dans le cas du brûleur à fente verticale
par une forte déviation des écoulements vers les
forte vitesse d'air secondaire, afin d'obtenir parois du foyer. Cette déviation était moins marquée
pour l'ensemble du brûleur une poussée mo- quand on réduisait l'air injecté entre les deux étages
trice suffisante pour l'entraînement de gaz inférieurs de brûleurs. En rapprochant cette obser-
chauds vers les brûleurs. vation des résultats des essais industriels, on a été
conduit à admettre que la déviation des écoulements
vers les parois n'était pas favorable à un bon mé-
3.2.4. Essais industriels des brûleurs sélectionnés lange de l'air secondaire après l'inflammation.
En conclusion de ces essais préliminaires, il fut Ainsi, le brûleur à fente type lA s'avère apte à pro-
décidé de retenir les formules de brûleur types SH curer une inflammation stable des charbons maigres
et lA et de tenter l'essai en vraie grandeur sur lachau- mais la combustion proprement dite apparaît gênée
dière en service qui comportait trois étages de brû- par les médiocres conditions de mélange de l'air
leurs. secondaire dues à une déviation brutale des flam-
mes vers les parois.
Cependant, au cours de ces essais industriels, il n'a
pas été possible de réaliser les conditions de répar- Pour chercher un remède à ces défauts, une dernière
tition et de vitesse des flu1des correspondant au série d'essais sur modèle fut entreprise en modi-
meilleur essai sur maquette, à cause des caracté- fiant le mode d'admission de l'air secondaire. Au
ristiques des circuits d'alimentation en air et en lieu d'injecter celui-ci en totalité au brûleur, on en
charbon de la chaudière. Ainsi il a fallu conserver prélevait une partie qu'on injectait par des fentes
une proportion d'air primaire de l'ordre de 40%, verticales disposées au milieu des parois de foyer
très supérieure à celle retenue à la suite des essais (figure 30). Ce dispositif a été essayé en faisant
sur maquette. On n'a pas pu non plus porter l'excès varier la proportion d'air prélevé de 18 à 30% de
d'air à sa valeur maximale en raison de la nécessité l'air total et en faisant varier les vitesses d'injection
pratique de limiter la température de surchauffe. de 15 à 58 m/s.
Ces essais n'ont donc pas permis de se faire une Une première série d'essais a été effectuée avec des
idée exacte de l'intérêt réel des deux formules rete- fentes disposées au milieu des façades; ces essais
nues. ont montré (figure 31):
Comparés aux brûleurs anciens alimentés en char- qu'il fallait proscrire l'injection par les petits
bon maigre à 8,5% de M.V., les brûleurs type SH côtés du foyer seuls, ces dispositifs provoquant
ont néanmoins permis un gain de 2,5 points sur le plaquage des flammes contre les grands côtés
les imbrûlés. du foyer;
Le brûleur à fente verticale type lA essayé également que l'injection par les grands côtés du foyer est
dans des conditions assez éloignées de l'optimum bénéfique; elle produit un décollement des
donné par l'étude sur modèle s'est caractérisé par flammes et crée d'importantes zones de recircu-
une bonne stabilité de la flamme; mais le gain sur lation au voisinage des brûleurs;
les imbrûlés a été moins net qu'avec brûleur type SH.
En outre, on a observé, sans en trouver l'explication, que l'emploi d'injections sur les 4 faces est
que pour maintenir l'excès d'air à un niveau accep- moins avantageuse que le dispositif précédent;
table, il fallait fermer l'alimentation en air secondaire le décollement des flammes est réalisé mais les
entre les brûleurs médians et inférieurs. Cette analyse zones de recirculation sont moins développées;
montrait au moins qu'il existe d'importantes inter- que dans la gamme des vitesses d'injection ex-
actions entre les trois étages de brûleurs et qu'il plorée, l'influence de ce paramètre est relative-
convenait de reprendre l'étude sur modèle en étu- ment secondaire.
diant cette fois non plus un brûleur isolé, mais
l'ensemble de la chambre de combustion équipée de
Dans une seconde série d'essais, les orifices d'injec-
ses trois étages de brûleurs.
tion ont été légèrement décalés afin de tenir
compte des possibilités technologiques de réalisa-
3.2.5. Étude sur modèle de l'ensemble des trois tion de ces orifices sur la chaudière réelle.
étages de brûleurs
Ces essais ont montré que pour compenser ce
Cette nouvelle série d'essais comportant l'analyse décalage, il y avait lieu de donner aux injections une
du processus de mélange sur quelques cas et de incidence a de l'ordre de 100 (figure 30).
26
Ainsi, l'injection d'une partie de l'air secondaire par leur caractérisé par un orifice d'injection de fluide
des fentes disposées au milieu des grandes parois primaire très allongé, favorisant le mélange de celui-
du foyer apparaissait à la suite des essais sur ma- ci avec les gaz chauds de recirculat1on.
quette comme susceptible d'apporter une améliora-
tion décisive au fonctionnement des brûleurs type lA. Les essais industriels de ce type de brûleur furent
effectués dans une chaudière de centrale; mais, pour
des raisons technologiques, il ne fut pas possible
3.2.6. Essais industriels avec injections d'air par les de reproduire les conditions de répartition et de vi-
grandes façades du foyer tesse de fluides considérées comme les meilleures à
la suite des essais sur maquette.
On a essayé alors de transposer ces résultats sur la Ces essais industriels montrèrent néanmoins l'inté-
chaudière réelle munie du brûleur à fente verticale. rêt de ce type de brûleur qui, même dans des condi-
Les injections d'air secondaire disposées entre les tions de marche éloignées de l'optimum, apportait
brûleurs furent neutralisées. Par des fentes ména- une très nette amélioration de la stabilité de la
gées sur les deux grands côtés mais légèrement flamme; toutefois, le gain sur les imbrûlés restait
décalées par rapport au plan axial et présentant par très limité en raison de difficultés rencontrées pour
rapport à ce plan une incidence de 10°, on a injecté augmenter l'excès d'air.
des proportions d'air variant de 18 à 33% du débit Une nouvelle série d'essais sur maquette, repro-
total à des vitesses pouvant atteindre 50 m/s. duisant l'ensemble des 3 étages de brûleurs existant
dans la chaudière réelle, montrèrent que pour favo-
Toutefois, pour des raisons technologiques, ces riser la combustion après inflammation, il y avait
orifices ne purent être réalisés sous la forme prévue intérêt à injecter une partie de l'air secondaire par
d'une fente et durent être divisés en deux fentes su- des fentes continues, de même hauteur que l'en-
perposées séparées par un long espace mort. semble des brûleurs et disposées vers le milieu des
parois de la chambre de combustion. Une tentative
Les résultats obtenus dans ces conditions furent d'essais de ce dispositif sur la chaudière industrielle
très éloignés de ce que laissait prévoir l'essai sur fut entreprise mais n'aboutit pas à des résultats vrai-
maquette, et les flammes restèrent plaquées à la ment concluants en raison de l'impossibilité tech-
paroi comme au cours des premiers essais effectués nique de réaliser des injections de façades présen-
sans injections latérales. tant les caractéristiques indiquées par les essais sur
Les causes de cet échec furent recherchées en repre- maquette.
nant les essais sur maquette et en remplaçant les On a dû interrompre les essais sans avoir pu tirer
fentes continues d'injection en façade par des fentes tout le parti possible des études sur maquettes.
discontinues analogues à celles réalisées sur la Néanmoins, les essais industriels avaient montré
chaudière. On s'aperçut que dans ces conditions l'intérêt des améliorations suggérées par ces études
les jets de façade devenaient incapables de créer les et indiqué la voie dans laquelle il fallait s'engager
décollements de flamme qu'on avait obtenus au pour adapter les chaudières à flamme tangentielle
moyen de fentes continues. aux charbons maigres.
L'impossibilité pratique de réaliser sur la chaudière
dont on disposait des fentes continues conformes à 3.3. Étude sur un modèle réduit de four à
celles indiquées par les essais sur maquette a con- ciment
duit à interrompre les essais.
La chaudière fut néanmoins maintenue en exploita- 3.3.1. But de l'étude
tion avec ses fentes d'mjection latérales disconti-
nues car, avec le charbon à 18% de M.V. utilisé par Pour la cuisson du clinker, le charbon présente l'a-
la centrale, elle donnait une meilleure stabilité de vantage sur les combustibles concurrents de pro-
flamme et une meilleure combustion que les chau- duire des flammes chaudes et très émissives, assu-
dières équipées avec les brûleurs d'origine. rant un meilleur transfert de la chaleur vers la charge,
se traduisant en pratique par un accroissement de la
productivité des fours.
3.2.7. Résumé et conclusions Pour essayer de tirer le meilleur parti de cette pro-
priété des flammes de charbon, on a entrepris l'étude,
Une première série d'essais sur maquette a été effec- sur une maquette, des conditions de mélange entre
tuée pour rechercher les meilleures configurations combustible et comburant qui gouvernent le
de brûleurs d'angle pour chaudières à chauffe tan- processus de combustion et par contrecoup, les
gentielle, convenant à la combustion des charbons températures de flamme et l'intensité des transferts
maigres; ils ont conduit au choix d'un type de brû- de chaleur.
27
L'étude a été conduite sur une maquette à air repré- Ces conditions étaient:
sentant à l'échelle du 1/10 un four en exploitation
de la C' 6 des Ciments français, dont toutes les Débits clin ker 3,4 7 kg/s (30 t/jour)
dimensions et les caractéristiques de fonctionne- charbon 3,66 kg/s
ment avaient été fournies par cette société. air primaire 1,59 kg/s
air secondaire 5,56 kg/s
excès d'airtotal 13,8%
3.3.2. Description de l'installation expérimentale Températures air primaire 30 °C
air secondaire 800 °C
corps de flamme 1 500 °C
La longueur de la maquette était limitée à la zone de vitesse à la tuyère
clinkérisation du four (figure 32) où se déroulent (air primaire et
les phénomènes de combustion. La charge de clin- charbon) 30,2 m/s
ker était simulée par une plaque pleine de même
profil que la surface de la charge.
Le premier problème qui s'est posé dans cette phase
Le corps du four et le capot étaient réalisés en de l'étude a été le choix des critères de similitude.
« Altuglas » et comportaient tout le long de l'une Sur la maquette, tous les fluides (air primaire, air
des génératrices latérales une série d'orifices pour secondaire, corps de flamme) sont à la même tem-
l'introduction de sondes de mesures. pérature et ont la même masse volumique, alors que,
dans la réalité, ces fluides sont à des températures
très différentes et l'un deux (fluide primaire) trans-
Les sondes étaient montées sur un chariot se dépla-
porte le charbon.
çant sur des rails parallèles à la maquette, de façon
à permettre une exploration diamétrale des diffé- On est donc conduit à corriger la section de la tuyère
rentes sections. Chaque exploration diamétrale était d'injection d'air primaire du four, de façon à restituer,
réalisée automatiquement au moyen d'un mécanis- avec un gaz de même masse volumique que le
me commandant le déplacement de la sonde selon corps de flamme, le même débit masse et le même
un programme déterminé. débit de quantité de mouvement que dans la réalité.
On aboutit ainsi pour la tuyère d'injection d'air pri-
L'exploration des champs de vitesse était effectuée maire et de charbon à un diamètre corrigé qui est
avec une sonde du type «tube de Pitot » dont le loin d'être négligeable devant le diamètre du four,
signal était détecté et amplifié au moyen d'un cap- ce qui risque d'influer profondément sur la configu-
teur à mutuelle inductance et enregistré sur potentio- ration des écoulements.
mètre.
Devant l'impossibilité de f1xer le choix d'un diamètre
Pour l'exploration des champs de mélange, le fluide de tuyère corrigé sur des considérations théoriques,
primaire était marqué par une addition de 3% de on a entrepris d'étudier les champs de vitesse et des
méthane; la sonde de prélèvement était munie champs de mélange avec cinq tuyères, et de compa-
d'une cellule grisoumétrique à haute sensibilité et rer les longueurs de flamme obtenues avec celles
réponse rapide qui permettait d'enregistrer la teneur observées dans le four réel.
en méthane en chaque point exploré et de calculer
le facteur de mélange. Le facteur de mélange Était La tuyère de plus petit diamètre correspondait à la
rapporté au charbon, supposé présent en proportion similitude géométrique simple; la tuyère de plus
constante dans le fluide primaire; il exprime le grande section avait subi la plus forte correction,
rapport entre la masse totale d'air présente dans un c'est-à-dire celle calculée sur la base de la tempéra-
échantillon et la masse d'air correspondant à la ture du corps de flamme (1 500 OC). Les 3 autres
combustion neutre du combustible. tuyères présentaient des diamètres intermédiaires.
28
Les courbes d'égal facteur de mélange sont assez 3.3.5. Conclusions
bien centrées sur l'axe dans le cas des tuyères de
petit diamètre; elles sont de plus en plus déviées par Ces premiers essais sur maquette de four à ciment
rapport à l'axe quand le diamètre croît. montrent qu'en pratique l'accroissement de la
vitesse du fluide primaire au brûleur n'est suscep-
Pour les tuyères de petit diamètre, les vitesses de tible d'apporter qu'une amélioration limitée des
mélange sont assez conformes à ce qu'on observe performances des fours.
dans un jet libre: en particulier, la distance axiale
nécessaire pour obtenir le mélange stoechiométri- Pour accélérer la combustion, accroître les échanges
que, prise comme repère de la longueur de flamme, est thermiques dans la zone de cuisson et par contre-
égale à celle calculée pour un jet libre. Mais quand coup la productivité des fours, il apparaît nécessaire
le diamètre de la tuyère croît, le mélange devient de d'agir sur la structure même des brûleurs.
plus en plus rapide par rapport au jet libre et la
longueur de flamme s'accroît beaucoup moins vite
que pour celui-ci. Ce phénomène est probablement 4. Études en four pilote de brûleurs à turbu-
lié à la réduction des courants de recirculation qui lence (18)
accompagne l'accroissement du diamètre de la
tuyère. 4.1. Généralités
Ces résultats ont été comparés aux observations
faites dans les fours industriels par les techniciens Les difficultés rencontrées au cours de l'étude des
de la Société des Ciments français. Il est apparu foyers à flamme tangentielle (paragraphe 32) pour
que les longueurs de flammes données par la tuyère transposer directement sur une chaudière réelle les
non corrigée ne sont certainement pas conformes résultats des essais sur modèle réduit incitèrent le Cer-
à la réalité, alors que celles données par les trois char, en 1967, à s'équiper d'une installation permet-
tuyères de plus grand diamètre sont d'un ordre de tant l'essai, à petite échelle, de véritables brûleurs ali-
grandeur très vraisemblable. Mais il n'a pas été mentés en charbon et conçus conformément aux
possible de choisir entre ces trois tuyères qui donnent enseignements fournis par les études préliminaires
d'ailleurs des résultats assez voisins; aussi fut-il sur modèles froids.
décidé de poursuivre l'étude en adoptant. pour
calculer le diamètre des tuyères de la maquette, la Cette installation, dénommée «four pilote», a servi
correction classique de Thring- Newby. (paragraphe jusqu'ici à l'étude de brûleurs à turbulence à haute
3.2.2.). intensité de rotation. Dans ces brûleurs, la mise
en rotation de l'air secondaire permet d'accélérer
l'inflammation et de stabiliser la flamme par la
création, dans l'axe du brûleur, d'un important noyau
3.3.4 Étude de l'influence de la vitesse à la tuyère
de recirculation de gaz chauds. En améliorant cette
technique, on peut espérer la rendre applicable à
Utilisant les tuyères précédentes, considérées comme un très large éventail de qualités de charbons et
modèles réduits de tuyères réelles par application de notamment aux charbons maigres, ce qui permet-
la correction de Thring-Newby, on a étudié l'influence trait d'utiliser ces charbons dans des chaudières à
de la vitesse à débit-masse constant. brûleurs de façade, beaucoup moins volumineuses
Rapportés au four, les résultats peuvent se résumer et coûteuses que les chaudières à flammes en U ou
comme suit: double U utilisées jusqu'ici pour brûler les charbons
à faible indice de matières volatiles.
1
Vitesse à la tuyère m/s 1229 120,8 36,61 30,6 Une série d'études technologiques concernant la
conception des brûleurs a été conduite en tenant
compte des impératifs techniques et économiques
Longueur de la flamme ml 4.4 6,31 6,61 6.7
qui se présenteront lors du passage à l'échelle in-
dustrielle.
On voit que dans la gamme des vitesses usuelles C'est ainsi qu'on a étudié le dimensionnement d'un
(30-60 m/s), l'accroissement de la vitesse du jet générateur de rotation à ventelles en cherchant le
primaire n'a qu'une faible influence sur la longueur meilleur compromis entre l'encombrement, le coût
de la flamme (longueur caractérisée par la position de construction et les pertes de charge.
de la surface d'iso-mélange correspondant aux pro-
portions stoechiométriques). Ce n'est que pour des Suivant le même critère, on a examiné le mode
vitesses très supérieures, de l'ordre de 100-200 m/s, d'admission de l'air secondaire dans le corps du
difficilement réalisables en pratique, qu'on observe brûleur en s'imposant d'obtenir une symétrie satis-
une réduction importante de la longueur de flamme. faisante des écoulements à la sortie. On a étudié
29
tout spécialement les conditions à remplir pour Le préchauffeur est réglé pour fournir au brûleur
éviter la formation de flammes plaquées à la paroi l'air secondaire à la température désirée et au circuit
frontale du foyer. d'alimentation primaire une proportion convenable
d'air chaud.
Enfin, à la suite des essais sur four pilote, on a étu-
dié deux prototypes de taille industrielle, un pour Le carneau d'évacuation des fumées est calorifugé
charbons maigres, l'autre pour charbons flambants. et sa partie amont est réservée au x mesures et ana-
lyses contmues correspondant à la sortie du four.
Le tirage est réglé par une prise d'air à son extrémité
4.2. Description du four pilote et de ses aval. Le refroidissement des fumées se fait par
annexes mélange avec de l'air froid dans une cheminée ver-
ticale. Le mélange passe dans deux séparateurs
Le four horizontal (figures 33 et 34) de forme cylin- cyclones, sa circulation est assurée par un ventila-
drique comporte deux façades à circulation d'eau et teur de tirage puissant.
sept viroles constituées par des tubes d'eau à sec-
tion carrée soudés sur une tôle. La paroi interne est
revêtue de béton réfractaire, sur une épaisseur de 4.3. Études et essais préliminaires
12 cm.
Les dimensions intérieures du four sont: longueur Le principe adopté pour la réalisation d'un premier
2,97 m, diamètre 0,90 m. brûleur destiné à l'étude des écoulements haute-
ment turbulents par mise en rotation de l'air secon-
Un orifice est prévu au centre de la façade avant, daire au moyen de ventelles orientables est donné
pour la mise en place du brûleur à charbon. Quatre par la figure 35, qui précise les principales caracté-
brûleurs de préchauffage au gaz sont disposés ristiques géométriques finalement adoptées.
autour de cet orifice. Le carneau de fumées est
branché au centre de la façade arrière. Une première étude « à froid », sur un banc d'essai
annexe fut effectuée pour préciser les frontières du
Toutes les viroles sont fendues suivant la généra-
jet et des zones de recirculation en fonction de l'in-
trice supérieure du four pour permettre l'introduction
tensité de la rotation, de l'ouverture du col du diver-
de sondes de mesure qui peuvent ainsi être disposées
gent (angle a) et du rapport des débits massiques
en n'importe quel point du plan vertical de symétrie.
primaire et secondaire.
L'étanchéité est assurée autour de la fente par un
point hydraulique dont la partie mobile supporte L'intensité de la rotation est caractérisée par un
les sondes de mesure. Divers regards sont aménagés rr nombre de rotation JJ qui exprime le rapport
dans le plan horizontal médian des viroles. du moment de rotation au débit de quantité de mou-
vement axial (poussée axiale); afin de rendre cette
Le charbon, préséché à moins de 2% d'humidité, est
expression adimensionnelle, on la divise par le
pulvérisé dans un broyeur à marteaux capable de
rayon du col du divergent.
fournir un débit de 100 kg/h à la finesse industrielle;
on peut parfaire le séchage au cours du broyage par Au cours de cette étude, on a d'abord déterminé
l'appoint de fumées provenant d'un four à gaz. expérimentalement la longueur correcte à donner
aux ventelles de mise en rotation pour assurer un
Le charbon pulvérisé, récupéré dans un cyclo-filtre,
bon guidage de l'air sans accroissement exagéré du
est stocké dans une trémie dont la capacité est de maître-couple.
400 kg. Cette trémie est posée, avec deux bacs
récepteurs d'eau, sur le tablier d'une bascule enre- Ayant obtenu un guidage correct, on a procédé à
gistreuse sensible à une variation de poids de 20 g. l'étude des écoulements pour différentes valeurs
Au cours de l'essai, le charbon est extrait de la des paramètres précédents.
trémie par un dispositif pneumatique tandis que les
bacs récepteurs sont alimentés par un débit d'eau Dans le cas d'un brûleur à sortie divergente, le
préréglé à la valeur choisie pour le débit de charbon: « nombre de rotation » pour lequel apparaît le
on est ainsi ramené à une méthode de zéro pour le noyau de recirculation interne, d1t « nombre de rota-
contrôle du débit de charbon. La stabilité du zéro, tion critique» varie peu avec la distribution des
et par suite du débit de charbon est assurée de façon fluides et reste compris entre 0,35 et 0,45. Au-delà,
automatique. la longueur du noyau est comprise entre 4 et 6 fois
le diamètre du col et sa largeur maximale atteint 1 ,4
Le débit de charbon pulvérisé au brûleur est de l'or- diamètre.
dre de 40 kg/h.
Dans le cas d'un brûleur à col cylindrique, les varia-
Un préchauffeur indépendant chauffé au gaz per- tions du « nombre de rotation critique » en fonction
met d'élever jusqu'à 600° C un débit d'air de 400 kg/h. de la répartition des fluides et de la géométrie du
30
brûleur sont plus complexes, les valeurs les plus cou- Au moyen de sondes de mesure et de prélèvement à
rantes se situant entre 0,45 et 0,65; les dimensions circulation d'eau on a procédé à une exploration
des noyaux de recirculation observés sont dans systématique point par point de la flamme et déter-
l'ensemble plus réduites que dans le cas du col miné:
divergent: longueur 2 à 4 diamètres du col cylindri-
que, largeur maximale 0,8 diamètre. les températures,
les vitesses axiales,
Sur la base de ces résultats une première série de
flammes fut réalisée dans le four pilote, avec un les concentrations en particules et teneurs en
charbon maigre à 6,8% de matières volatiles et carbone de ces particules,
5,4% de cendres, broyé de façon à avoir 87% de la composition des gaz (COz, CO, Oz).
passant au tamis de 80 fl.
Avec un col divergent, on a obtenu des flammes sta- Ces mesures ont montré:
bles pour des «nombres de rotation » compris entre
l'existence d'un noyau chaud sur l'axe et très
0,34 et 0,81. Bien que les contours de la flamme aient près du brûleur,
été peu visibles, on a pu vérifier par quelques mesu-
res que l'inflammation se stabilisait très près du nez l'existence d'une zone périphérique chaude
du brûleur. On a également vérifié l'existence de près des parois, sensiblement à l'impact du jet
noyaux de recirculation de dimensions voisines de conique,
celles qui avaient été relevées lors des essais à froid. l'existence d'un noyau de recirculation interne
Dans tous les cas donnant une flamme stable, les d'environ 50 cm de longueur et 20 cm de dia-
pertes par imbrûlés à la sortie du foyer n'excédaient mètre,
pas 2% pour un temps de séjour moyen de l'ordre la très faible intensité des courants de recircu-
de 3 secondes.
lation externes,
l'évolution rapide de la combustion au voisinage
4.4. Première étude complète d'une flamme de du brûleur; au-delà de l'abscisse 40 cm l'évolu-
référence tion de la combustion devient très lente.
Pour cette première étude complète d'une flamme, Ces résultats confirment l'existence d'un noyau de
on a choisi les conditions de réglage assurant, d'a- recirculation interne ramenant vers le brûleur une
près les résultats des essais qualitatifs précédents, masse importante de gaz chauds; une première
la formation d'un important noyau de recirculation phase de combustion très active est observée près
favorisant la stabilité de l'inflammation. du brûleur, là où le jet primaire percute le noyau
Les valeurs des paramètres de réglage correspon- de gaz chauds recirculés. Une deuxième zone de
daient aux valeurs industrielles courantes, sauf pour combustion active est observée à la périphérie, au
ce qui concerne l'intensité de rotation, nettement voisinage de l'impact du jet conique contre les
plus élevée. parois.
Le charbon utilisé était le même que précédemment
et sa granulométrie du même ordre.
4.5. Étude complète d'une série de flammes
Les réglages adoptés étaient les suivants: types
ouverture du divergent: 350,
4.5.1. Sélection des flammes types au moyen des
position du «nez» ou ajustage de l'orifice pri- essais « à blanc »
maire du brûleur: au ras du col du divergent,
air primaire: débit: 100 kg/h (soit 20% de l'air L'exploration complète d'une flamme est une opé-
neutre) ration longue et coûteuse; aussi, avant d'entrepren-
vitesse: 35 m/s dre l'étude systématique de l'influence des para-
température: 135 oc, mètres de réglage sur la structure de la flamme on
air secondaire: débit: 450 kg/h (soit 90% de a procédé à une première étude, de caractère aéro-
l'air neutre) dynamique, pour déterminer comment évolue la
v1tesse axiale: 56 m/s structure des seuls écoulements en fonction des
température: 330 oc, valeurs des paramètres.
excès d'air: 10%, Ces essais aérodynamiques ont été effectués dans
le four même, avec des fluides primaire et secon-
angle de braquage des ventelles: 45°, daire portés à leur température d'utilisation. Pour
nombre de rotation: 0,5. les distinguer des essais effectués au banc, avec
31
fluides froids, on les a désignés sous le terme d'es- tive. La caractéristique essentielle de
sais « à blanc ». Des expériences préalables avaient l'écoulement avec recirculation annulaire
montré que ce type d'essais« à blanc» simule beau- ou torique est en définitive une individua-
coup plus correctement la structure réelle des lité marquée du jet primaire, et son exis-
écoulements dans les flammes que les essais au tence est subordonnée à l'emploi de
banc avec fluide froid. buses primaires allongées et de divergents
suffisamment ouverts, le nombre de rotation
Les paramètres dont on a étudié l'influence ont été: étant assez élevé. Des résultats d'essais à
chaud ont montré que le domaine d'exis-
l'ouverture du divergent: de 0° (col cylindrique) tence de ce type d'écoulement est limité;
à 35 °; par ailleurs un certain manque de repro-
la position du «nez» de l'orifice primaire du ductibilité semble confirmer le caractère
brûleur: métastable et transitoire de cet écoule-
a) nez au col du divergent (nez court), ment.
b) nez au ras de la façade intérieure de la paroi
Les conditions de formation des différents types
du four (nez long),
d'écoulement ont pu être résumées, sous forme de
c) nez en position moyenne (nez moyen); graphiques analogues à la figure 36.
l'angle de braquage des vantelles et le nombre
de rotation.
4.5.2. Étude complète de six flammes types
32
air primaire: débit: 106 kg/h soit 22% de La flamme est bien collée au nez du brûleur et très
l'air neutre stable; schématiquement on peut la regarder comme
vitesse: 24 m/s constituée de deux flammes, l'une centrale et l'autre
température: 130 oc, périphérique qui se stabilisent mutuellement.
- air secondaire: débit: 446 kg/h soit 93% de
l'air neutre - flamme n° 6; nez court, angle du divergent 200:
vitesse axiale: 36 m/s Le noyau de recirculation reste plein; le débit de
température: 320 oc.
recirculation axiale est plus faible (27% à 10 cm).
excès d'air: 13%, Le charbon est plus rapidement capté par l'air secon-
angle de braquage des ventelles: 45°, daire; de ce fait, la zone proche du brûleur est moins
chaude et le niveau général des températures est
nombre de rotation: 0,77. abaissé.
Pour chacune des six flammes, les mesures ont per- L'inflammation est plus tardive et la flamme moins
mis de dresser une série de cartes représentant: attachée au brûleur.
Une proportion importante de charbon pénètre dans Pour les charbons gras ou flambants, beaucoup plus
le noyau de recirculation plein, ce qui crée une faciles à enflammer, cette disposition risque de
large zone très chaude, proche du nez du brûleur. provoquer une concentration de chaleur trop impor-
tante au voisinage du brûleur et il y a intérêt à éloi-
L'air secondaire capte ces gaz très chauds et est à gner la flamme en réduisant l'ouverture du divergent
son tour rapidement échauffé par la combustion. ou en avançant la buse primaire.
33
4.6. Étude de prototypes industriels Toute une série d'essais particuliers a dû être effec-
tuée avant de trouver la cause de ce phénomène
4.6.1. Prototype pour charbons maigres et de pouvoir l'éliminer. En déf1nitve on a pu mettre
en évidence l'importance insoupçonnée d'un para-
Un des domaines d'application envisagé des brû- mètre de forme: la loi d'évolution des sections de
passage de l'air secondaire à l'amont du col du diver-
leurs à haute intensité de turbulence était la possi-
bilité de reconvertir certaines chaudières en service, gent. Une correction convenable du profil du cir-
conçues pour brûler des charbons gras, et équipées cuit d'air secondaire dans le brûleur a permis d'éli-
de brûleurs de façade, à l'utilisation de charbons miner complètement les plaquages de flamme et de
maigres. fonctionner de façon correcte à allure réduite.
A la demande des Houillères du bassin du Nord-Pas- En dépit des résultats très positifs obtenus avec le
de-Calais, on a abordé ce problème par l'étude d'un brûleur modèle réduit, le projet de construire et
brûleur prototype de 4 t/h de charbon qui devait d'expérimenter un prototype de taille industrielle
être essayé sur une chaudière de ce bassin. sur chaudière réelle a dû être abandonné pour des
La nécessité d'utiliser les circuits d'alimentation en raisons d'ordre économique propres au bassin inté-
air et en charbon existants conduisait à des condi- ressé.
tions de fonctionnement assez éloignées de celles
expérimentées au cours des essais précédents et
caractérisées par: 4.6.2. Prototype pour charbons flambants
une forte proportion d'air primaire, imposée par
La seconde application industrielle ayant fait l'objet
le fonctionnement des broyeurs, de l'ordre de
d'une étude particulière concerne l'application de la
27% de l'air neutre en allure normale, et de 35%
chauffe au charbon pulvérisé dans des chaudières de
en allure réduite;
taille moyenne (quelques dizaines de tonnes de
une pression d'air secondaire ne pouvant excé- vapeur à l'heure). Un regain d'intérêt pour la chauffe
der 120 mmCE, obligeant à réduire la vitesse au pulvérisé dans cette catégorie de chaudières
axiale et la poussée de ce fluide. s'est manifesté en France à la suite de l'apparition
sur le marché d'un broyeur sécheur de construction
Après avoir esquissé un projet de brûleur théorique- espagnole (Sedra), conçu de façon rustique et
ment capable, dans ces conditions, de créer des économique, pour des débits de l'ordre de quelques
écoulements à fort noyau de recirculation interne tonnes à l'heure de charbon.
(angle du divergent à grande ouverture, nez de buse
d'air primaire au col), on a construit un modèle Des études de prix effectuées par le service commer-
réduit de ce brûleur, à l'échelle du 1/8 pour expéri- cial des Houillères du bassin de Lorraine ont montré
mentation et mise au point sur le four pilote. qu'un ensemble de chauffe au charbon comportant
un broyeur Sedra représente un ensemble moins
Une première série d'essais «à blanc» a confirmé coûteux qu'une grille mécanique classique.
que le niveau des pertes de charge dans le brûleur
restait compatible avec les pressions dont on dispo- A la suite d'essais de ce broyeur effectués dans une
sait. cimenterie il fut décidé d'étudier et de construire un
Au cours des essais suivants, effectués « à chaud » brûleur prototype adaptable au broyeur Sedra, d'une
avec un charbon maigre à 7,5% de matières vola- capacité de 1,6 t/h pour installation et essais dans
tiles, on a expérimenté les allures extrêmes: pleine une chaufferie du bassin de Lorraine.
charge et charge réduite aux 2/3.
Cette application particulière soulevait deux pro-
A pleine charge, les résultats ont été entièrement blèmes nouveaux:
satisfaisants. La stabilité de la flamme était très
bonne, grâce à la formation d'un noyau de recircula- la plupart des petites et moyennes chaudières
tion interne bien développé et d'une zone très chaude industrielles n'étant pas équipées de réchauffeurs
et assez étendue, proche du brûleur. d'air, il fallait utiliser de l'air secondaire froid;
A charge réduite, le noyau de recirculation était le fluide primaire servant au séchage dans le
moins développé, la flamme plus molle et on notait broyeur et au transport du charbon était réchauf-
des instabilités d'écoulement pouvant aller jusqu'au fé à l'entrée du broyeur par addition de fumées
plaquage de la flamme à la paroi frontale du four. chaudes, et était donc constitué par un mélange
Ces plaquages de flamme, survenant de façon in- appauvri en oxygène.
tempestive et incontrôlable, représentaient un in-
convénient sérieux en raison des surchauffes locales Une étude préalable à l'échelle du 1/6 fut entreprise
qu'ils peuvent provoquer. sur le four pilote pour expérimenter ces conditions
34
de marche particulières avec un charbon à haut L'étude dans ce foyer de flammes réelles a été pré-
indice de matières volatiles (37 %) . cédée d'études préliminaires, de caractère aérody-
namique, conduites en deux étapes:
La construction de ce brûleur modèle réduit fut
l'occasion d'expérimenter un nouveau dispositif Des essais au banc, avec fluides pnmaire et
de mise en rotation de l'air secondaire. secondaire froids, ont permis de mettre au point
les dispositifs technologiques les mieux adap-
Pour s'affranchir des complications engendrées par tés à la création des types d'écoulement recher-
le système cinématique d'orientation des ventelles, chés, et de procéder à une première étude de
le nouveau dispositif comportait des ventelles fixes l'influence de l'mtensité de rotation (nombre de
dont l'efficacité était modifiée au moyen d'un caisson rotation) sur la configuration de ces écoule-
coulissant permettant d'augmenter ou de diminuer ments.
la longueur utile des ventelles.
Sur la base des résultats obtenus, un brûleur expé-
Le divergent en matériaux réfractaires fut remplacé rimental a été construit et essayé de façon d'abord
par un divergent à circulation d'eau, dont l'angle qualitative sur le four pilote.
d'ouverture fut fixé compte tenu des résultats anté-
rieurs (par. 4.5.2), à 200. Pour préciser les possibilités aérodynamiques de
ce brûleur, une étude complète des écoulements
Plusieurs flammes furent essayées avec air secon- à haute intensité de turbulence a été effectuée
daire froid, air primaire appauvri en oxygène par
dans le four pilote, en utilisant des fluides pri-
addition de fumées et nombre de rotation égal ou
maire et secondaire préchauffés à !eur tempéra-
supérieur à 0,7; le débit d'air primaire, qui représen-
ture réelle d'utilisation. Par cette méthode, dite
tait 30% de l'air neutre pour les marches à allure
des essais « à blanc », on a pu sélectionner les
nominale, fut maintenu constant pour les allures
paramètres qui, du point de vue aérodynamique,
réduites, cette constance étant imposée par les jouent le rôle le plus important (angle d'ouver-
conditions de marche du broyeur Sedra. ture du divergent, position du nez de la buse pri-
A l'allure nominale, les meilleurs résultats furent maire). et déterminer les valeurs de ces para-
obtenus avec le nez de la buse de fluide primaire mètres correspondant aux différents types d'é-
calé à mi-course, c'est-à-dire à égale distance du coulements observés (écoulements à noyau de
col du divergent et de la paroi intérieure de la façade rec1rculat1on plein, écoulements à noyau de re-
circulation plus ou moms pénétré par le jet
avant.
primaire).
On a pu réaliser des marches à allure réduite jusqu'à
la moitié de la puissance nominale sans compro- Ce n'est qu'après ces études préliminaires très com-
mettre la stabilité de la flamme. plètes qu'on a procédé dans le four pilote à l'étude
Dans l'ensemble, les résultats des essais sur four d'une série de flammes réelles correspondant aux
pilote ont confirmé qu'il n'y a aucune difficulté à différents types d'écoulements à haute intensité de
réaliser des flammes stables, assurant une combus- rotation obtenus précédemment.
tion complète, dans une gamme étendue d'allures, Les essais furent effectués avec un charbon maigre
avec un brûleur à haute intensité de rotation ali- à 16% de cendres. Ils montrèrent que dans les flam-
menté en air secondaire froid et air primaire dilué, mes à haute intensité de rotation, les particules
dans le cas de charbons du type flambant. solides ne suivent pas la trajectoire du fluide gazeux
porteur et que, par conséquent, il n'y a pas concor-
A la suite de ces résultats positifs, il avait été prévu dance entre le champ aérodynamique et le champ
d'étudier et de construire un brûleur prototype pour de concentration en combustible. La rapidité de
essais sur une chaudière du bassin des Houillères l'inflammation et la qualité de la combustion dépen-
de Lorraine mais jusqu'ici, des difficultés matérielles dent de la superposition plus ou moins favorable de
ont retardé la réalisation de cette dernière étape de ces deux champs. Les flammes les plus stables
l'étude.
étaient caractérisées par un noyau central à fort
débit de recirculation, bien développé autour de
4.7. Résumé et conclusions l'axe, et une forte concentation de charbon dans ce
noyau au voisinage du brûleur. Ces conditions étaient
réalisées avec une large ouverture de l'angle du
Pour procéder à une étude complète des brûleurs divergent (33°) et le « nez » de la buse d'air primaire
à turbulence, à haute intensité de rotation, les équi-
à l'aplomb du col du divergent.
pements du Cerchar ont été complétés par un foyer
à charbon pulvérisé expérimental d'une capacité de Utilisant les connaissances générales ainsi acquises,
l'ordre de 50 kg/h de charbon, dit «four pilote». on a abordé l'étude de deux applications pratiques:
35
L'une concernait un prototype de brûleur pour char- débits d'air primaire relativement élevés, et les
bons maigres, destiné à permettre la combustion de pressions d'air secondaire faibles qui étaient
ce type de charbon dans des chaudières de centrales imposées par le premier cas.
thermiques primitivement conçues pour brûler des
charbons gras. Que l'inflammation et la combustion du charbon
flambant peuvent être assurées de façon très
L'autre concernait un brûleur pour charbons flam- satisfaisante avec de l'air secondaire froid et de
bants devant équiper des chaudières industrielles de l'air primaire appauvri en oxygène, conditions
petite et moyenne puissance. imposées par le second cas.
Dans les deux cas, les conditions réelles d'exploita-
tion des brûleurs ont conduit à réaliser au préalable
un modèle et à l'essayer sur le four pilote. On a ainsi En dépit de ces résultats positifs, l'étude et la cons-
truction du premier prototype ont dû être abandon-
pu vérifier:
nées pour des raisons de caractère conjoncturel;
Qu'il est possible de réaliser des flammes turbu- quant au second, des difficultés matérielles ont re-
lentes à haute intensité de rotation, avec les tardé jusqu'ici cette ultime étape de la recherche.
36
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37
w
(X)
Tableau 1
Flam-
Charbons
Type de combustibles Un1tés Anthracites Charbons ma1gres Cokes ba nt
ma1gres
sec
Repères A, A2 M, M, C, 1 C, 1 F, 1 Ms 1 M1
Cendres sur sec % 8,4 6,1 6,4 6,2 5,1 6,1 8 9 1 9,8 9,3 7,9 6,2 4,1
Matières volatiles sur sec % 2,8 2,4 3,7 9,3 8,2 6,95 9,1 9 1,4 6,3 42,2 7,7 6,8
Pouvoir calorifique supéneur mth/kg 7 460 7 690 7 740 8105 8 095 8 055 7 890 7 785 7 180 7 305 6 840 8 11 0 8 330
1
u..
u
Début fusion 0 c 1 330 1 220 1 560 1 510 1 490 1 370 1 170 1 205 11 250 1250 111 0 1485 1270
zrJ)
Pomt de fusibilité 0 c 1 380 1 270 1 630 1 325 1 320 1 405 1 260 1 245 1 300 1 280 1 130 1 510 1 310
"
-o
0
.<::
c
.s·w Étalement 0 1 425 1 330 1 655 1 360 1 550 1 455 1 350 1 300 1 375 1 305 1 170 1 545 1 355
Début fusion 0 c 1 400 1 290 1 560 1 510 1 495 1 385 1 275 1 250 1 285 1 285 1 1 85 1 485 1 340
"' Q)
"
-o -ài2
.cc
o.ro
"'-o
0>-
Point de fusibilité ° C 1 440 1 330 1 635 1 540 1 530 1 410 1 310 1 280 1 335 1 320 1 220 1 510 1 370
..ëi EX
;;; -o
"
u.. "' Étalement o C 1 480 1 400 1 663 1 380 1 565 1 470 1 420 1 31 5 1 41 0 1 385 1 235 1 545 1 41 0
Tableau Il
39
Tableau Ill
-1
V1tesse horizontale du front d'inflammation V (m·h ) 0,36 0,43 0,57 0,64
1
-1
Vitesse horizontale du front d'inflammation V (m· h ) 0,33 0,40 0,50 0,50
1
-1
Vitesse horizontale du front d'inflammation v2 {m· h ) 0,26 0,30 0,33 0,34
Pertes par imbrûlés solides i ( %) < 0,1 < 0,1 < 0,1 1 < 0,1
\
( 1) En charbon pur, cendres exclues.
40
Tableau IV
41
Tableau V
Déb1t d a1r T T ge 1 J1 ge ;r
Charbon 1 a c
-2 -1 -1 -2 -1 -1 -2 -1
kg-rn h (h) (h) Kg- Kg Kg-rn h Kg Kg Kg rn h
1 c
1
1
1
750 0,25 0,97 0,090 72
Ma1gre (Oignies)
1 000 0,22 0,75 0,085 91
grains
1 500 0,17 OA8 0,092 147
Flambant sec
750 0,30 OA7 0,155 127
(Provence) 1
( 1) Essais complémentaires.
42
Tableau VI
Nature du
~----------------.---------c_o_n_c_e_rt_lo_n_,g-ri_lle__e_t_f_ov_e_r_________________________1 Mode de réglage
Allure max1mum réal1sable
1---.-------
1
Grains flam- Courte voûte 1 Le plus court - Alimentation - Débit de l'ordre - Réduction vi- 2 500 - 300
bant gras avant possible directe et de30à35%de tesse grille
(Simon) Arche refroidie préférentielle l'air total - Réduction dé-
des comparti- bit air dans
ments avant compartiments
arrière, main-
tien débit élevé
dans compar-
timents avant
(raccourcisse-
ment du feu)
Grains gras Longue voûte Le plus court - id. flambant - Débit faible (1 0 ~ id. flambant (2) lit de
(Carmaux) possible gras, mais dé- à 15%) mais 200 (') 1 15 cm
1 avant 1 bit beaucoup forte impulsion
gras
plus impor-
1 1
tant 1
Fines 0-20 mm Voûte avant Retard de l'ordre - id flambant - Débit de l'ordre~ id. flambant 1 750 180- 190
demi-grasses assez dévelop- de 1 mn gras de 20 %de l'air gras
(Lourches) pée total
Forte impul- 1
sion
FIGURES
Fig. Pot-foyer ouvert à arche froide Fig. 17 Schéma de principe du four à loi de chauffe
rapide
Fig. 2 Comparaison des températures repérées en
pot-foyer et au laboratoire (atmosphère Fig. 18 Rendements en goudrons en fonction de la
réductrice) température obtenus par pyrolyse rapide
d'un maigre Oignies (2546-B)
Fig. 3 Comparaison des températures repérées en (Seuil de pyrolyse = 560 oc)
pot-foyer et au laboratoire (atmosphère
oxydante) Fig. 19 Comparaison des rendements en goudrons
obtenus en pyrolyse rapide et en pyrolyse
Fig. 4 Influence de la hauteur de couche sur la lente pour un charbon gras de Lens
température maximale et les propriétés du
mâchefer - Combustible M2 - Fig. 20 Comparaison des rendements en goudrons
obtenus en pyrolyse rapide et en pyrolyse
Fig. 5 Volume spécifique et indice de bris en fonc- lente sur un charbon de Faulquemont
tion du pourcentage en cendres d'un des
constituants - Mélanges M6-M7 - Fig. 21 Schéma de principe du four vertical
Fig. 6 Grille expérimentale - schéma d'ensemble Fig. 22 Pyrolyse rapide sous azote du charbon mai-
gre d'Oignies
Fig. 7 Grille expérimentale - vue d'ensemble au
cours d'un essai en ambiance froide Fig. 23 Pyrolyse rapide sous azote du charbon gras
de Lens. Variation de la composition des gaz
Fig. 8 Grille expérimentale - Essais sans voûte en fonction de la température du four
Aspect généra! de la couche en combustion
Fig. 24 Pyrolyse rapide sous air du charbon gras
Fig. 9 Grille expérimentale - Essais sans voûte
de Lens. Variation de la composition des gaz
Maigre d'Oignies
en fonction de la température du four
Fig. 10 Composition des gaz - Maigre d'Oignies
Fig. 25 Pyrolyse rapide sous azote et sous air du
6-10, débit d'air: 1500 kg/m2. h
charbon maigre d'Oignies
Fig. 11 Grille expérimentale - Essais avec voûte Fig. 26 Schéma du modèle de combustion
Aspect général de la couche en combustion
Fig. 16 Inflammabilités comparées des mélanges et Fig. 30 Schéma d'implantation des injections en
des charbons naturels façades
44
Fig. 31 Essais sur maquette d'Harnes - Mars - Fig. 35 Caractéristiques géométriques du brûleur
Avril 1966. Étude du procédé des injections
en façades Fig. 36 Flammes en rotation - Essais à blanc
Conduit d'air primaire affleurant à la sortie
Fig. 32 Vue d'ensemble de la maquette de four à de l'ouvreau
ciment
Fig. 33 Installations du four pilote, de combustion Fig. 37 Four pilote- Résultats des mesures internes
- Isothermes
Fig. 34 Four pilote - Vue d'ensemble du four
montrant la façade avant équipée d'un brû- Fig. 38 Four pilote- Résultats des mesures internes
leur à turbulence (au centre) et de quatre -Courbes d'égal taux de combustible rési-
brûleurs à gaz de mise en température duel lp
45
Fig. 1 -Pot-foyer ouvert à arche froide
1700
~ ... li _ Début de fusion {
5 _ Pomt de fusibilité
Liboritoire
AtmospMre
~ 6 _ Etalement Réductrice
~
,,\
\:
1600
~
~
6..-
',
-
5
1500
~t.- ..
......
\ ~ ~
1\
\
\
~\ ~
~ \
~
1400 \
~ ........ r-
~ ',~
\
'
\ \
~
1
~ 1
1300 \ \ /1
\\
1200
\
\
\
r----.... ~-
~' ... ,
....._
\\ li,,
,\ li_/
.," ,,,, ''i
\\~
,,
\ 1
\
1100
A3 H1 H2 H3 At A2 H.!i MS Ft Cf
46
~ Points expérimentsux
1 _ Volume spéc1ftque : fA dm3/kg ~ • Couche de 4 cm
2- Il Il : 2,0 Il 1700 ~--------+------ " Couche de 6 cm
3_ Il Il : 2.6 Il -~
4 _ Début de fusion
5 _ Point de fusibilllé
6 _ Etalement {
Laboratoire
Atmosphère
Oxydante
1600 ~------~------~~----~~~~~~------__,
'
.;:
~
_..._
1500 ~-----~----~~~~------~. .~
'\
160·~\~'r\~----+---~---4----+---~---4----+---~---4
\ \
1400 -1~~~~~--~~F-------4-------~--------1
~
~\~~ 13DOL-----~------~------~------~----_.-
\--::~ ~~~~ - 3
~"'
~,
~
e:
' r-,,
"')'.....'.... ~
140o·l--+--+'+
e-,'~k:\ ~\
\--+...-:::c-f'~----'!l~r-'-----'\I-;--+--+---J:--
2 ~
1
..,è3
~
~
~
r----....
H,S'cm
r-- .....
H~!Ocm
-
"'~
1300•t---t----+-\--+-v_
... _+-~__,'\~'t-~~~\~~~H~+-
.....
0
~
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, --x--
~
~--- ' ~:~
~'\ 1/./
W,l'
75
~~
t'--,
......
-r· rf!-_'>4~
._..
t-..,,
120•~---4----~--+---~---+--~----+--''~+'--~--~
50
25
~
~"'
.s; ,...............
......
- ---
l" ..
................. ~ C'I1J
~10cm
t-,..,
--
'
0 200 300 400 500
1100~"""":'~~~-J.:--"""":'~-J.,-~J.....~.!---.J..._.J.__,_j Débit d'a1r (kg 1m2h)
A3 !11 !12 A1 !13 A2 !14 MS F1 Cl
Fig. 4 - Influence de la hauteur de couche sur la
Fig. 3 - Comparaison des températures repères en température maximale et les propriétés du mâchefer
pot-foyer et au laboratoire (atmosphère oxydante) Combustible M2
47
185 kg •irtm2h
Pourcent8g) en cendres de M 7
0 50 75
25
275 kq airtm2n
1 1 .
Pourcenla!Je ea cendres de H 7
a~--------~~2~5~----*-~--~S~D~----~~~7~5~----~---.~
48
Fig . 7 - Grille expérimentale; vue d'ensemble au cours d'un essai en ambiance froide
49
Vttesse hortzontale de propagatton du front d'mflammattotl
Matgre- Otgntes
6.10 250kglm2h
Durit de combustton
.r.o 50' 60 Temps en mn
Temps en mn
50 60 Temps en mn
Echellt des longue<rs: 115
F1g. 8 - Grille expérimentale - essais sans voûte Fig. 9 - Grille expérimentale - essais sans voûte
Aspect général de la couche en combustion Maigre d'Oignies
50
V.090m/h Haigrt. Oigmts
- Essat .,,. voûtt-
6-10 1000kgtm2h
r---~----~-----.-----r----,-----.----n,----
1 Il
% 1 JICO
2~~----~----~----~----r-----~----+-~r-~----1
1 11
1 1
201!~2 --~,r-~~,-c-o--~~~~t--~\+-----~+,!---+,~:r,--~!
,-... 102 - \ 1 1 !\
\, / \ ~~
161-1-~\-ti---+--'o-\-/+r'l--'--\+---fl.-tii\---J-
~ 02 1 \A J
1
1
----t-:1ff-\-\iH
1 10 20 30 +0 Ttmps tn mn 50
~-1!-tl.---i''-t---1--+----1-l
1
Flambant gras. S1mon
"
/Hic+\- - t - - t - - ~ l!f.\ i
121---\\.-,-t---t.---, 1 6-10 1000 kg/m2h
Fig. 1 0 - Composition des gaz- Maigre d'Oignies Fig. 11 - Grille expérimentale - essais avec voûte
6-10, débit d'air: 1500 kg/m 2 h Aspect général de la couche en combustion
51
Air primaire + charbon
---.
A
1 _ Briques réfractaires
2- Il Il
3 - Il Il
4 - Garnissage isolant
5 _ E!éments chauffants
6 _fenêtre d'observation
7 _ Couple de paroi
52
Fig . 13 - Four à charbon pulvérisé
Vue d'ensemble
53
..
B
1000
"""
~
\,\
900
\
800
\ .
7
5
5
~
011
·~
9 .
10
12~i
13 14 i0 ·19
700
~ SJF.
~
21
1000
..
~·" l.,..J. -
(.)
1200 ~
1100
,/'
/5
t
~
1
.,., "7
~~-
1000
~
_TJ- ---=-~
900
Gras Lens. Liévin
16
~
17 10
~
~
800
700
...J•.......-- v-- ~Fiinude Bruay
Mélanges maig.:...r.:..e_.:......:..:..:~'-"
-9
600
0 10 20 30 4-0
Cendres sur sec (%)
50 60
IMJ de
MV '"' V'%
700~------_.----------~------------~~ P"'
5 15 25 35
Fig. 15- Températures d'extinction en fonction du F1g. 16- Inflammabilités comparées des mélanges et
taux de cendres des charbons naturels
54
5
55
15
1 ........
"' 0
~0'
c.. c:
~ Q>
C> 1
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Q>
c: "'
Q> c:
C>
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c:: lb
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~ !..> 1
"b c..
c:: ;::,
Q> "'
Cl::-...J
5
••
• •• •• •
• • ••
••
•
• •• •
•
• 600 ... 0 li 6 (°C)
0 700 800 900 1000 1100 1200
Fig. 18 Rendements en goudrons en fonction de la temj)érature obtenus par pyrolyse rapide d'un maigre
Oignies (2546-B) (seuil de pyrolyse .:::: S&Oo C)
56
30
1
"'
§~ --- Pyrolyse rapide
{;c::
:::, . ---- Pyrolyse lente
<> '
""~.,
c::
.. c::
<>
,......-
• • -
••
20 ~~..e: "'
.., •
v -•
~~
., •• •
~
l:t'-' •
•
10 • •
0
200 300 "00
""''
/,(
:/.
500
. 600 700 800 900 1000
1
9M du ruban (°C)
1100 1200
Fig. 19- Comparaison des rendements en goudrons obtenus en pyrolyse rapide et en pyrolyse lente pour
un charbon gras de Lens
30
"'""
t:::f!..
r:oc:: •
"t)
"'
"'c:: ...,
:::,
~
- •
•
"""'
..
20 ~ 5
~~
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"' "'
E;-<::
"' '-' .1
•
jt
Pyrolyse rapide
•
1
10
--><-------- ---x
/
/ r-----~--
"
1
1
1
0
200 300
1/. "00 500 600 700 800 900 1000
eM du ruban(°C)
1100 1200
Fig. 20- Comparaison des rendements en goudrons obtenus en pyrolyse rapide et en pyrolyse lente sur un
charbon de Faulquemont
57
VAR/Ar/ON DE LA COMPOSITION DES GAZ EN FONCTION
..,
<.>
<:
DE LA TEMPERATURE DU FOUR
•o .."
~
ii
-t
"'
~
§
30
1 - Tube laboratoire
2 - Elt~nt chaufflnt
3 _ Couple thermotlectrique
,ç. _ Chtmise d'eau
5 - 1njtcte ur
6 - Trtmie à charbon pulvtri:st
7 _ V1$ d'alimentation
8 _ Mottur
9- Vibreur
10 -Spatule vibrante
tt _ Arrivns d'azote
12 - Sondt de prtlèvtment refroidit
13 _ Joint dt mercurt
t;Ç. - Ballon co6ecttur dt:s poussières
15 _ Sortiu dt:s g;z de pyrol~
58
80 50
!
p 30
<-o
If
JI
1,
20 ii~~
o/ ~1 ç 4~
20 t t
J!
t / 10
.1 / ~- /!
~~
/ Cl .......... ~
_____ .......... 0
co
• ç
/ -1c2H+ 1-:~
/ 0 ~- ..t. H2 TF (°C)
0 - -~·., ~ C2H6
f
TF (°C)
500 600 700 800 !!lOO
F1g. 23 - Pyrolyse rapide sous azote du charbon gras F1g. 24 - Pyrolyse rapide sous air du charbon gras de
de Lens, variation de la composition de gaz en fonction Lens, variation de la composition des gaz en fonction
de la température du four de la température du four
59
50
~r-------------------------------------r---------~
1
c:
-
VARIATION DES QUANTITES DE CARBONE
GAZEIFIEES ET DE LEUR RAPPORT EN
FONCTION DE LA TEMPERATURE DU FOUR
f
{:
~
~
wr---~:r----.----.-----r---4-----+-------~
~15
~!l
Cl' ..
i\.
0,10
v
0.05
150
;!~
'>..~..
' ~ression de
1
02, P(o2 )
v
raux
50
lj
TF (°C)
~~O~D--------~~~OD~--~----8~00~--_.----9~0~0~------·~~0DO J Temps, s
0 2 3 5
Fig. 25- Pyrolyse rapide sous azote et sous air du
charbon maigre d'Oignies Fig. 27- Cas de référence: Td = 1650 °K
tl-td = 0,20s
Lj_gende
one chaude Zone frotde . Parois à Tw2
- - - Température ~C
Tw1=1500°K
- - - - Concentratton pondérale en charbon "'o
- · - Facteur de mélange air 1 ch6rbon
tOOO~C
60
Vp Vs AP Brûleurs
m/s m/s o/o
-- -- 33 SA sa
25
20 sc so
D D 15
33 SE SF
S A,C,E, G SB, D, F.H 45
Brûleurs schémat1ques "S" 20 SG SH
D D D~
~ ~ ~ ~-so ilill!
D D o~·
m
Vp = 15 mis Vp = 15 mis
Vs=45 mis Vs = 45 mis Vs =45 mis
Ap=200/0 AP = 20% AP:20 %
!A Vp=15 mis DA ASC:20% '1
IB Vp=30 mis DB ASC=40%
I Ill D
----- ------- ---- ----
~~ Vp = 15 mis
Vs =50 mis
AP=20%
NA 13 =15°
00
Vp =33 mis
Ll.q4-3m sur chaudière
~~tf
NB 13 = 0 Vs =25 mis
NCI3=20° AP=20%
1Y y
Brûleurs nouve;;ux I à .17
Drotte
Vp = vitesse de l'sir primaire
D Air seconds1re Vs = vitesse de l'air seconda1re
Légende A P = proportion air prtmatre 1 air total
[gJ Air prim;;ire A SC =proportion air central/air sec. tot;J!
Avant
a opttmal-10 °
F1g. 29- Études préliminaires sur maquettes Fig. 30- Schéma d'implantation des injections en
Brûleurs expérimentés façades
58m!s 58m;s
58m/s 58m/s
Injections par les grands côtés Injections par les quatre côtés
Recommandé
b
61
Fig . 32- Vue d'ensemble de la maquette de four à ciment
Four 6 Évacuation vers la cheminée
2 Capot 7 Tuyères T1 et T2
3 Tuyère 8 Chariot porte sonde
4 Arrivée du mélange primaire 9 Minuteries réglant le déplacement du chariot et les analyses
de CH4
5 Arrivée de l'air secondaire 10 Grisoumètre de contrôle
62
En service ptndint li marche du four
Hors service 11 11 11
20é
0 0
63
Fig . 34- Four pilote: Vue d'ensemble du four montrant la façade avant équipée d'un brûleur
à turbulence (au centre) et de quatre brûleurs à gaz de mise en température
64
(]) Orifice de la bust d'in;ection de mélange pr1mawe (nez)
® D1vergent
@ Col du d1vergent
® Vente/les orientables Fig. 35 - Carélctéristiques géométriques du brûleur
.....
c::
~
~t:1
."l:;
;:,·!!:!
.... t
.... C)
t;,"'
~~
30 1 ----------+--------------4---------------j
·~
Q
1
Domaine des écoulements
mterne de recirculation /
20
1
1
(
Nombre de rotation
0 0,2 0,6 0,8 10
Fig. 36- Flammes en rotation- essais à blanc conduit d'air primaire affleurant à la sortie de l'ouvreau
65
Nez long Nez long
a:33~ a:20~
Flamme 4-
Nez
moyen
a:20':
Flamme 2
Nez court
a : 33 ~ '--'14-""0'""0'-----...!1
Flamme 3
66
Nez long
cr.:33':
Reclrcui<Jt/on
interne 0 /o du
débit soufflé
Nez
moyen
cr.: 202
Flamme2
Nez court
cr.: 33':
Flamme 3
r:;::a
.>80 !IIJIII] 80 à 70 § 70à60 l:ill8 60 à 50
~50à40 ~ 40 à 30 W+1
L:!:...±.l30à 20 ~<20
Fig. 38- Four pilote- résultats des mesures internes courbes d'égal taux de combustible résiduel lp
67
Publications technico-économlques de la Commission
des Communautés européennes dans le domaine du charbon
Prix en
Doc. n• Titre Année langues unités de
compte
959111/5911 Creusement rapide de galeries dans le rocher et dans le charbon 1959 a 2,50
6740/2/60/1 Mesures de rationalisation dans les charbonnages 1960 a, f 2,50
11848/2/66/1 Mesures de rationalisation et de modernisation dans les charbonnages des
bassins de la Sarre et de la Lorraine 1966 a, f 3,00
le grisou et les moyens de le combattre
Deuxième journée d'information du 10 février 1967 à Luxembourg 1967 a, f 2,50
13909 Réunion technique de la commission de recherches charbon du 10 au 12
avri 1 1967 à Essen 1967 a, f 2,50
Recueils de recherches charbon
11466/2/66/1 N' 1Chargement des fours à coke avec du charbon préchauffé 1966 a, f, i, n 1,50
11734/2/66/1 N' 2Combustion du charbon 1966 a, f, i, n 1,50
11735/2166/1 N' 3Inflammation et combustion de charbon gras sur grille 1966 a, f, i, n 1,50
1254612/6611 N' 4Mécanisation du creusement au rocher - Machine de creusement
des galeries SVM 40 1966 a, f 1,50
12633/216611 N' 5 Chaudière •Package. à tube d'eau à grille oscillante 1966 a, f 1,50
12634/2166/1 N' 6 Chaudière •Package• à tube d'eau alimentée au charbon pulvérisé 1966 a, f 1,50
3934 N' 7 Dégagements instantanés 1 - CERCHAR 1966 a, f 1,50
3935 N' 8 Dégagements instantanés 1 - INICHAR 1966 a, f 1,50
3931 N' 9 Misa à l'épreuve de_barrages et d'arrêts-barrages 1967 a, f 1,50
3936 N' 10 Télécontrôle et télécommande en taille havée 1967 a, f 1,50
4488 N' 12 Désulfuration des gaz de fumées des foyers au charbon 1969 a,f 1,50
4489 N' 13 Contraintes, mouvements et formation de cassures dans les roches
encaissant les galeries en veine 1969 a, f, n 1,50
4490 N' 14 Chaudière de chauffage central à coke 1969 a, f, n 1,50
15837 N' 15 Etude sur le tirage des cheminées sous l'influence de rafales de vent 1970 a, f, n 2,50
N°16 Recherches concernant les techniques de combustion des d1fféren-
tes catégones de charbon dans les poêles et petites chaudières 1969 en préparation
N' 17 Soutènement mécanisé 1- Steinkohlenbergbauverein 1969 a, f 2,50
16085' N' 18 Télécommande et automatisation des travaux souterrains dans les
hoUillères du Royaume-Uni et de la Communauté européenne du
charbon et de l'acier (Situation 1968) 1970 a, f 1,50
4491 N' 20 Recherches fondamentales sur la chimie el la physique des char-
bons et des cokes 1968 a, f 3,50
4543 N' 21 Commandes hydrostatiques pour des installations d'abattage de
charbon 1968 a, f, n 1,50
N' 22 Recherches sur les pressions de terrains 1 - Steinkohlenbergbau-
verem 1969 a, f 1,50
4492 N' 23 Recherches sur les pressions des terrains 1 - CERCHAR - Rap·
port général 1968 a, f 1,50
N' 24 Recherches concernant les mouvements de terrain au voisinage des
galeries 1969 a, f, n 1,50
N' 25 Mécanique des terrains houillers dans le cas de déformations planes 1969 a, f 5,50
4493 N' 26 Etude concernant le gisement, le dégagement du grisou et les
moyens de le combattre, effectuée dans les min~s des Pays-Bas 1968 a, f, n 1,50
4494 N' 27 Etude des pressions de terram en relation avec les dégagements
instantanés de grisou 1969 a, f, n 1,50
N' 28 Cadres articulés sur piles de bois 1969 f, n 1,00
15791 N' 29 Recherches fondamentales sur la chimie et la physique des char-
bons et des cokes - Rapport de synthèse Il 1965-1967 1969 a, f 1,50
18353 N' 30 Essais d'explosion avec des arrêts-barrages et des barrages d'iso-
leme nt 1970 a, f 2,50
18409 N' 31 Expertise sur le creusement des galeries au rocher 1970' a, f 2,50
18490 N' 32 Utilisation des cendres volantes et du mâchefer de générateurs de
vapeur chauffés au charbon 1970 a, f 1,50
16743 N' 33 La recherche charbonnière encouragée par la Communauté et ses
résultats 1970 a, f, i, n 1,00
16878 N' 34 le gisement et le dégagement du grisou 1 - 1962-1968 - StBV 1971 a, f 2,50
16879 N' 35 Le gisement et le dégagement du grisou 1 - 1963-1968/INIEX 1971 a, f 2,50
16880 N' 36 Recherches fondamentales sur la chim1e et la physique des char-
bons et des cokes - Ill 1967-1969 1970 a, f 3,50
5841 N' 37 Soutènement mécanisé Il en préparation
5610 N' 38 ~tude sur la combustion du charbon - Rapport de synthèse 1962·
1970 - CERCHAR 1971 a, f 3,50
N' 39 Foration par enlevure 1971 en préparation 8,00
5518 N' 40 Rapport d'activité 1970 sur les recherches charbonnières encou-
ragées par le Communauté 1971 a, f 1,50
5598 N' 41 Dégagements instantanés de méthane et de charbon - Rapport de
synthèse 1962-1969 - CERCHAR 1971 a, f 5,00
5668 N' 42 Télécommande et télécontrôle d'une taille à rabot et soutènement
marchant 1971 en préparation 4,00
EUR 4520 Technique et évolution dans le domaine de la cokéfaction 1970 a, f, e 14,00
EUR 4533 Pression des terrains et soutènement dans les mines 1970 a, f 16,00
EUR 4641 Recherche charbonnière - Application à la technique minière -
Base pour nouveaux produits 1971 a, f 5,00
EUR 4670 Maitrise du dégagement grisouteux - Amélioration du climat 1971 a,f 15,00
Des exemplaires supplémentaires du présent recueil tout comme les publications mentionnées plus haut peuvent être commandés à
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