Pénicilline

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Fait par 

: Akkal iman

Plan de recherche

1- Introduction 
2- Les antibiotiques
- 1.1. Qu'est-ce qu'un antibiotique ?
- 1.2. Mode d'action des antibiotiques
3- Les pénicillines : découverte des propriétés antibiotiques
- 2.1. Que sont les pénicillines ?
- 2.2. Les précurseurs de la découverte
- 2.3. La découverte de Fleming
4- Production de la pénicilline
- 3.1. Lutter contre les infections
- 3.2. Purifier la pénicilline
- 3.3. Développement et production industrielle
5- Conclusion
6- Bibliographie et ressources en ligne

1
Fait par : Akkal iman

1- Introduction :
Cet article est le premier d'une série sur la pénicilline. Après avoir
rappelé la définition d'un antibiotique ainsi que ses modes d'action
possibles, il développe l'histoire de la pénicilline, premier
antibiotique produit industriellement et diffusé largement, depuis sa
découverte jusqu'au développement de sa production. L'élucidation
de sa structure et sa synthèse seront étudiés dans l'article suivant :
« détermination de la structure et synthèse d'un antibiotique ».

2- Les antibiotiques :

1.1.    Qu'est-ce qu'un antibiotique ?

On appelle « antibiotiques » des substances chimiques qui agissent


sur les bactéries de manière ciblée. Ils peuvent empêcher leur
développement, ils sont alors dits « bactériostatiques » ou bien les
détruire complètement : ils sont alors « bactéricides ». On connaît
aujourd'hui plus de dix mille molécules antibiotiques dont une
centaine sont utilisées en médecine.

1.2.    Mode d'action des antibiotiques

Les antibiotiques peuvent être classés en fonction de leur mode


d'action sur les bactéries [1]. Les bactéries sont des organismes
parmi les plus simples du monde vivant, ils sont unicellulaires et
dénués de noyau (« procaryotes »). Leur structure est rappelée à la
figure 1. Le cytoplasme est le milieu interne à la cellule, il contient le
patrimoine génétique (ADN circulaire) et les éléments de la
synthèse protéique. Il est séparé de l'extérieur par une membrane
plasmique et une paroi cellulaire.1

1
[1] a) G. L. Patrick « Chimie pharmaceutique » 2003, De Boeck. b) Y. Landry, J-P. Gies « Pharmacologie
moléculaire » 1990, Medsi / McGraw-Hill. c) W. C. Bowman, M. J. Rand « Textbook of pharmacology » 2ème éd.
1980, Blackwell.

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Figure 1. Structure d'une bactérie.

Les antibiotiques agissent généralement sur un des éléments de la


structure bactérienne. Les principaux modes d'action sont détaillés
ci-après ; les structures de quelques antibiotiques sont fournies (les
groupements R désignent des chaînes latérales). Les médicaments
qui contiennent ces antibiotiques peuvent être retrouvés en ligne sur
le site du Vidal, site de référence des professionnels de santé.

Action sur la paroi bactérienne : l'antibiotique bloque la synthèse de


la paroi, ce qui empêche la formation de nouvelles bactéries et peut
entraîner la destruction de celles déjà existantes. Les β-lactames
(famille à laquelle appartient la pénicilline) agissent suivant ce mode
d'action.

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Action sur la membrane cellulaire : l'antibiotique a des propriétés de


surfactant* qui lui permettent de s'insérer parmi les phospholipides
de la membrane externe. Cela perturbe la perméabilité
membranaire qui augmente de façon anormale. Cela permet la
diffusion de substances hydrosolubles hors de la bactérie, ce qui
entraîne sa destruction. Les poly myxines (peptidiques cycliques)
agissent suivant ce mode d'action.

*Un surfactant est une molécule amphiphile, c'est à dire qui


présente une tête polaire qui a des affinités pour l'eau et une queue
apolaire qui a des affinités pour les substances apolaires comme
l'huile. Une telle molécule permet de diminuer la tension de surface
entre deux phases.

Action sur l’ADN :


L’antibiotique va se fixer sur l'ADN et empêcher la progression
de l'ADN polymérase. Cela inhibe la réplication de l'ADN,
indispensable à la formation de nouvelles bactéries, ainsi que la
transcription. Les fluors quinolones agissent suivant ce mode
d'action (énoxacine).
L’antibiotique est un analogue structurel d'une molécule
précurseur des bases entrant dans la composition des acides
nucléiques. La bactérie va l'insérer dans son métabolisme mais les
légères différences de structure entre l'antibiotique et le précurseur
vont entraîner le blocage des voies métaboliques. La cellule ne peut
plus synthétiser les acides nucléiques. Les sulfamides agissent
suivant ce mode d'action.

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 Action sur la synthèse protéique : l'antibiotique interfère avec la


synthèse protéique bactérienne. Les tétracyclines (auréomycine) et
les macrolides (érythromycine) agissent suivant ce mode d'action.

3.

Les pénicillines : découverte des propriétés antibiotiques :

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3.1.    Que sont les pénicillines ?

Les pénicillines naturelles sont des molécules synthétisées par


certains champignons microscopiques de la famille
des Penicillium (cf figure 2). Elles ont des propriétés antibiotiques
bactériostatiques : elles empêchent la synthèse de la paroi
bactérienne et stoppent donc la prolifération des bactéries. Ce sont
les premiers antibiotiques obtenus à l'échelle industrielle et leur
utilisation pour traiter les infections a entraîné une véritable
révolution médicale au cours de la deuxième moitié du vingtième
siècle.

Figure 2. Penicillium roqueforti : image par microscopie. Ce champignon de la famille


des Penicillium est à l'origine du « bleu » des fromages de roquefort.

3.2. Les précurseurs de la découverte


Les phénomènes de compétition chez les micro-organismes sont
étudiés dès la fin du dix-neuvième siècle : en 1877 Pasteur et de
Joubert constatent que lorsque des bactéries du charbon, Bacillus
anthracis [2], sont injectées à un animal en même temps que des
bactéries usuelles les animaux ne contractent pas la maladie. En
1897, le médecin français Ernest Duchesne soutient sa thèse de
doctorat « Contribution à l’étude de la concurrence vitale chez les
micro-organismes : antagonisme entre les moisissures et les
microbes ». Il montre que les moisissures présentent une activité

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antimicrobienne : une culture d'Escherichia coli peut être éradiquée
par l'introduction de Penicillium glaucum. Il observe également cette
activité in vivo : « certaines moisissures (Penicillium glaucum),
inoculées à un animal en même temps que des cultures très
virulentes de quelques microbes pathogènes (B. coli et B. typhosus
d'Eberth), sont capables d'atténuer dans de très notables
proportions la virulence de ces cultures bactériennes » [3]. Ses
travaux ne seront pas poursuivis et il faut attendre près de trente
ans pour que le hasard permette à Fleming de remettre en évidence
l'action bactériostatique des moisissures. 3
3.3. La découverte de Fleming
En septembre 1928, de retour de vacances, le docteur Alexander
Fleming retrouve son laboratoire londonien et ses cultures de
staphylocoques. Il a la mauvaise surprise de constater leur
contamination par un champignon microscopique, Penicillium
notatum, utilisé dans un laboratoire voisin. Ce genre de
contamination n'est pas rare, mais avant de se débarrasser des
cultures désormais inutilisables, il a le réflexe de les examiner
attentivement. Il constate que les staphylocoques ne se
développent pas à proximité du champignon (cf figure 3), il émet
alors l'hypothèse que ce dernier synthétise une substance qui
bloque le développement de la bactérie et l'appelle « pénicilline ».
Fleming publie sa découverte en 1929 et signale les possibilités
thérapeutiques « la pénicilline utilisée en doses massives n’est ni
toxique ni irritante… elle peut constituer, par applications ou en
injections, un antiseptique efficace contre les microbes ». Mais la
pénicilline est très difficile à purifier et isoler en quantités
appréciables et elle est bientôt oubliée. Il faut attendre une dizaine
d'années avant qu'elle revienne sur le devant de la scène.

2
« La maladie du charbon ou anthrax : un exemple d'infection bactérienne », publié sur le site Planet-Vie
3
Thèse d'Ernest Duchesne, 1897 « Contribution à l’étude de la concurrence vitale chez les micro-organismes :
antagonisme entre les moisissures et les microbes ».
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Figure 3. Les Staphylocoques ne peuvent pas se développer à proximité


de Penicillium no Tatum.

4. Production de la pénicilline :
4.1. Lutter contre les infections
La recherche d'agents anti-infectieux a été très active dès le début
du vingtième siècle et en particulier pendant la première guerre
mondiale. En effet, en temps de guerre, l'infection des blessures est
la première cause de mortalité des combattants. La première
grande avancée thérapeutique a lieu entre 1932 et 1935 quand le
médecin allemand Domagk [1] découvre les propriétés
antibactériennes d'un colorant, le prontosil (cf figure 4). Une équipe
française de l'institut Pasteur montre que le prontosil est dégradé en
sulfanilamide (cf figure 4) dans l'organisme et que c'est cette
molécule qui est le principe actif contre les bactéries. Elle appartient
à la famille des sulfamides dont de nombreuses molécules seront
synthétisées et testées. Les sulfamides deviennent ainsi les
premiers antibiotiques synthétiques et sont encore utilisés
aujourd'hui. Mais leur spectre d'action est relativement étroit et leur
métabolisation par l'organisme fait souvent apparaître des produits
toxiques. Au début de la seconde guerre mondiale, la recherche
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d'anti-infectieux est encore très active et quelques scientifiques de


l'université d'Oxford se souviennent des travaux de Fleming sur la
pénicilline.

Figure 4. Structure du prontosil et des sulfamides.

4.2.    Purifier la pénicilline

Au début des années 1940, à l'université d'Oxford, le pharmacologiste Howard


Florey et le biochimiste Ernst Chain reprennent les travaux sur la pénicilline.
Ils mettent en place une culture à grande échelle d'une souche de Penicillium
notatum obtenue grâce à Fleming et parviennent ainsi à en isoler une quantité
très faible. Le chimiste Edward Abraham est chargé de la purifier. Pour cela, il
met en oeuvre une technique alors toute récente : la chromatographie sur
colonne d'alumine [5]. En 1940, les premiers essais in vivo montrent que la
pénicilline permet de sauver des souris infectées par des streptocoques. Les
essais sur les êtres humains commencent dès 1941 : les résultats sont
spectaculaires, des infections auparavant potentiellement mortelles sont
guéries en quelques semaines grâce à la pénicilline. Elle acquiert très vite le
statut de « médicament miraculeux », mais les stocks sont quasiment
inexistants en raison des grandes difficultés d'obtention. En effet, d'une
part Penicillium notatum ne produit qu'une quantité faible de pénicilline et
uniquement dans un milieu riche en oxygène. Cela impose d'utiliser des
cultures en surface, beaucoup plus difficiles à mettre en oeuvre que les
cultures en cuve. D'autre part, la pénicilline est très instable, en particulier aux

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pH faibles et élevés, ce qui rend son extraction et sa purification extrêmement


difficile. La pureté de la pénicilline utilisée dans les premiers essais in vivo a
été rétrospectivement évaluée de l'ordre de 1% !4

4.3.    Développement et production industrielle

Les premiers essais sur les êtres humains sont très encourageants et Florey
essaie d'impliquer les firmes pharmaceutiques britanniques dans le
développement de la production. Mais la deuxième guerre mondiale empêche
la réalisation de ce projet en Grande Bretagne, c'est pourquoi les chercheurs
s'expatrient aux États-Unis avec leur précieuse souche de Penicillium
notatum. Ce qui arrive alors est aujourd'hui considéré comme le point de
départ des biotechnologies. En effet, de multiples techniques seront mises au
point pour accroître le rendement et elles sont depuis au coeur de nombreux
procédés. On peut citer, entre autres, les dispositifs d'extraction [6] et de
lyophilisation[2] à grande échelle et l'amélioration des souches productrices
par mutagénèse et sélection.5

Les efforts concentrés sur l'amélioration de la production ont permis de gagner


plusieurs ordres de grandeur en quelques années : initialement, un millilitre de
culture permettait d'obtenir 4 unités de pénicilline en 200 heures[3]. À titre de
comparaison, le traitement d'une angine à la pénicilline requiert en général 3
millions d'unités par jour pendant une dizaine de jours soit la production de 7
500 litres de cette culture. La première étape a consisté en un changement du
milieu de culture. Son enrichissement en nutriments plus adaptés à la souche
utilisée a permis de passer à 40 unités / mL de culture, soit un accroissement
d'un facteur 10. Mais la culture en surface était intrinsèquement limitée et les
chercheurs n'ont eu de cesse de passer à une culture en volume. Il a été
rapidement clair que Penicillium notatum ne permettrait pas ce changement de
technologie. En effet, l'approvisionnement en oxygène est plus faible dans une
culture en volume que dans une culture en surface et le rendement en
pénicilline de Penicillium notatum devient alors très faible. Après un criblage
d'échantillons de moisissure en provenance de tout le globe, c'est un
champignon trouvé sur un melon dans la région du laboratoire de recherche
4
La chromatographie sur colonne, publié sur CultureSciences-Chimie
5
L'extraction liquide-liquide, publié sur CultureSciences-Chimie
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qui permettra la migration vers le procédé volumique : Penicillium


chrysogenum permettra de produire 80 unités / mL de culture en volume, avec
une capacité de production accrue par rapport à la variété notatum. En effet, le
passage en cuves de fermentation permet un changement d'échelle. La
sélection génétique d'un mutant a rapidement permis d'atteindre 250 unités /
mL de culture puis 900 puis 2500 unités / mL. Aujourd'hui, les sélections
successives ont abouti à des souches qui produisent plus de 60000 unités /
mL de culture en 200 heures, soit plus de quinze mille fois plus que la souche
de départ (cf figure 5).

Figure 5. Évolution du rendement en pénicilline en fonction des


souches de Penicillium utilisées.
À partir de 1942, les grandes firmes pharmaceutiques américaines
(Merck, Pfizer...) sont associées au projet dans le but de permettre
un changement d'échelle de la production. La pénicilline est alors
considérée comme une substance stratégique par les pouvoirs
publics américains et sa production devient un effort de guerre : les
quantités obtenues sont prioritairement allouées aux forces armées.
En 1944, Pfizer inaugure sa première usine de production de la
pénicilline et les soldats alliés disposent de pénicilline le jour du
débarquement en normandie. Dès 1945, la production est suffisante
pour que les restrictions sur sa distribution soient levées; elle est
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Fait par : Akkal iman

bientôt disponible dans toutes les pharmacies du pays. Fleming,


Florey et Chain recevront le prix Nobel de physiologie-médecine
pour « la découverte de la pénicilline et ses effets curatifs de
nombreuses maladies infectieuses » en 1945 [7].6

Il est intéressant de remarquer que la pénicilline est devenue un


médicament produit en quantité industrielle alors même que sa
structure chimique n'était pas encore complètement élucidée et son
mode d'action totalement inconnu. Cette structure, donnée à la
figure 6, est relativement inattendue car elle fait apparaître un
bicycle assez tendu. Elle est étudiée de manière plus détaillée dans
l'article suivant, « détermination de la structure et synthèse d'un
antibiotique ».

Figure 6. Structure de la benzylpénicilline ou « pénicilline G ».

6
Le prix Nobel de physiologie-médecine attribué à Fleming, Florey et Chain.
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Fait par : Akkal iman

Conclusion :
Des maladies bactériennes mortelles comme la tuberculose, la
pneumonie, la diphtérie, la syphilis ou encore le tétanos contre
lesquelles il n'existait aucun remède il y a 60 ans peuvent
désormais être traitées grâce aux antibiotiques. On considère
aujourd'hui que leur utilisation thérapeutique a permis d'allonger la
durée moyenne de la vie humaine d'une dizaine d'année. Toutefois,
on constate partout une augmentation de l'antibiorésistance des
bactéries, c'est à dire de leur capacité à résister aux antibiotiques.
La lutte contre l'antibiorésistance passe bien sûr par la recherche de
nouveaux antibiotiques, mais elle commence surtout par une
utilisation plus raisonnée des antibiotiques disponibles [8], au risque
de se retrouver dans dix ou vingt ans aussi démunis qu'au début du
vingtième siècle contre les maladies infectieuses [9].7

7
Site de l'Assurance Maladie sur l'usage raisonné des antibiotiques : « les antibiotiques c'est pas automatique
».

[9] Rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé sur la santé dans le monde (1996).

[10] La pénicilline II - Détermination de la structure et synthèse d'un antibiotique, publié sur CultureSciences-
Chimie
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Fait par : Akkal iman

Bibliographie et ressources en ligne :


[1] a) G. L. Patrick « Chimie pharmaceutique » 2003, De Boeck. b)
Y. Landry, J-P. Gies « Pharmacologie moléculaire » 1990, Medsi /
McGraw-Hill. c) W. C. Bowman, M. J. Rand « Textbook of
pharmacology » 2ème éd. 1980, Blackwell.

[2] Le site du Vidal, site de référence des professionnels de santé

[3] « La maladie du charbon ou anthrax : un exemple d'infection


bactérienne », publié sur le site Planet-Vie

[4] Thèse d'Ernest Duchesne, 1897 « Contribution à l’étude de la


concurrence vitale chez les micro-organismes : antagonisme entre
les moisissures et les microbes ».

[5] La chromatographie sur colonne, publié sur CultureSciences-


Chimie

[6] L'extraction liquide-liquide, publié sur CultureSciences-Chimie

[7] Le prix Nobel de physiologie-médecine attribué à Fleming, Florey et


Chain.

[8] Site de l'Assurance Maladie sur l'usage raisonné des


antibiotiques : « les antibiotiques c'est pas automatique ».

[9] Rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé sur la santé


dans le monde (1996).

[10] La pénicilline II - Détermination de la structure et synthèse d'un


antibiotique, publié sur CultureSciences-Chimie

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6. Notes
[1] G. Domagk, prix Nobel de physiologie-médecine 1939.
[2] La lyophilisation, ou cryodessication, est un procédé de
déshydratation à froid qui consiste à éliminer l'eau contenue dans
un produit par sublimation. L'activité biologique de la substance
lyophilisée est conservée
[3] Une unité de pénicilline correspond à 0,6 microgrammes.

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