L'analyse Marginale

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L’analyse marginale

L’analyse marginale permet de déterminer le niveau optimal de production.


Le calcul du coût marginal est souvent utilisé pour la prise de décision d’acceptation ou de refus d’une commande
supplémentaire.
C’est un outil qui éclaire le gestionnaire dans sa prise de décision à court terme ; le coût marginal n’est pas, à
proprement parler, une méthode de calcul de coût.

I – Les caractéristiques du coût marginal


A. La notion de coût marginal
Le PCG 1982 définit le coût marginal comme « le coût constitué par la différence entre l’ensemble des
charges d’exploitation nécessaires à une production donnée et l’ensemble de celles nécessaires à cette même
production majorée ou minorée d’une unité ». Il peut s’agir d’une production de biens ou de services.
L’unité peut être constituée de lots, de séries de lancement ou de tranches d’activités.
Coût marginal = coût total de (n) séries – coût total de (n – 1) séries
Exemple : le coût de production d’une quantité normale de 500 lecteurs de DVD-ROM 8X est estimé à
60 000 €. Soit un coût unitaire de 120 €. Le coût de production de 501 lecteurs de DVD-ROM 8X est
évalué à 60 100 €, soit un coût unitaire de 119,96 €. Le coût marginal de l’unité supplémentaire est de
100 €.
Dans cet exemple, il est aisé de s’apercevoir que le coût variable unitaire est de 60 100 – 60 000 = 100 €.
Le montant des charges fixes s’élève alors à 60 000 – 100 × 500 = 10 000 € pour une quantité normale. Le
coût fixe unitaire est de 20 € pour 500 unités et de 19,96 pour 501 unités.

Les différents types de coûts marginaux


Le calcul du coût marginal à court terme diffère du calcul à long terme.
• Le coût marginal à court terme (ou plus précisément sans variation de la capacité de
production)
Il est calculé en supposant que l’unité ou la série supplémentaire est produite sans modification de la
capacité de production existante. La production supplémentaire se fait donc à moyens constants.
Exemple : l’entreprise Papers produit et vend des séries de 100 000 unités de pochettes plastiques
destinées aux grandes surfaces. Les coûts sont résumés dans le tableau suivant en fonction du nombre de
séries produites et vendues. La capacité maximale mensuelle est de six séries ; l’entreprise produit au
moins deux séries par mois.
Dans cet exemple, à court terme, le coût marginal est égal au coût variable car il n’y a pas de
modification des conditions de production et de commercialisation.
• Le coût marginal à long terme (avec modification de la capacité de production)
Il intègre des coûts supplémentaires en raison de la saturation de la capacité de production initiale et du
comportement du coût variable unitaire.
Exemple : l’entreprise Plastival est spécialisée dans le traitement des déchets industriels. Ses contrats
portent sur des séries de 1 000 tonnes de déchets ramassés et traités par trimestre. Ses coûts sont
fonction du niveau d’activité mesuré en tonnes de déchets traités. La capacité maximale de traitement
de l’entreprise est de 4 000 tonnes. Au-delà, il faut investir et recruter du personnel. Les coûts
prévisionnels sont résumés dans le tableau suivant :

(1) Le coût unitaire variable de la série n’est pas constant. Il diminue dans la phase des rendements croissants, devient
constant pendant la phase des rendements constants puis augmente lorsque le rendement devient décroissant.
(7) Cout marginal de la série (€) : (Cout total série – cout total série précédente) / écart de quantité par
rapport à la série précédente..

B. Les charges composant le coût marginal


Le coût marginal : charges variables et charges fixes
Pour le PCG 1982, « le coût marginal est composé de charges variables de la production élémentaire,
majorées du coût de la structure complémentaire qu’il est nécessaire de mettre en place pour obtenir la
production additionnelle ; ou minorées du coût de la réduction de structure en cas de diminution de la
production. »
Pour l’unité (ou la série) supplémentaire, le coût marginal comporte des charges variables unitaires et
(éventuellement) le supplément de charges fixes nécessaires à la production de cette unité (ou série).
Exemple : l’entreprise Régate fabrique des bateaux de plaisance pour l’initiation à la navigation
maritime. Les charges fixes annuelles s’élèvent à 3 600 000 € et les charges variables unitaires à 2 500 €.
Au-delà d’une production de 5 000 unités, les charges fixes augmentent de 600 000 € en raison des
investissements supplémentaires.

Calculer le coût marginal total, et le cout marginal unitaire pour les séries suivantes :
3500, 4500, 5000, 5500, 6500 unités.
(1) Le coût marginal est égal au coût variable unitaire augmenté du supplément de charge fixe unitaire utilisée pour la
fabrication des 500 unités : (2 500 + 600 000/500), soit 3 700 euros.

b. Les conséquences de l’augmentation des quantités produites


Quatre situations peuvent être identifiées :
• Charges fixes inchangées et charges variables strictement proportionnelles
L’entreprise n’a pas atteint son niveau maximum d’activité.
• Charges fixes inchangées et charges variables non strictement proportionnelles
L’entreprise a atteint son niveau maximum d’activité. Elle ne souhaite pas modifier sa structure de
production en augmentant ses charges fixes.
• Augmentation des charges fixes et charges variables inchangées
L’entreprise modifie sa structure suite à la saturation de sa capacité productive. Le coût marginal comporte
des charges fixes et des charges variables.
• Augmentation des charges fixes et charges variables non strictement proportionnelles
L’entreprise atteint sa pleine capacité et répartit son coût supplémentaire sur les charges fixes et sur les
charges variables.

II – Le coût marginal : outil d’aide à la décision et limites


La détermination du coût marginal et de la recette marginale repose sur des calculs différentiels à partir du
coût total, du coût moyen et de la recette totale. Certaines décisions d’acceptation ou de refus d’une
commande sont fondées sur le raisonnement à la marge.
A. L’approche théorique du coût marginal
La relation entre le coût moyen (CM) et le coût marginal (Cm) : l’optimum technique
Le coût moyen est calculé à partir du coût total. Il est égal au coût total divisé par les quantités produites (et
vendues). Il correspond au coût complet unitaire de production.

Le coût moyen fait apparaître un minimum qui correspond au niveau pour lequel l’entreprise produit au
moindre coût. À ce point, le coût marginal est égal au coût moyen. Il s’agit de l’optimum technique.
Optimum technique quand coût marginal (Cm) = coût moyen (CM)

Les notions de recette totale (RT) et de recette marginale (Rm)


La recette marginale (Rm) s’obtient à partir de la recette totale (RT) ou des ventes totales. Elle mesure le
chiffre d’affaires de l’unité ou de la série supplémentaire vendue.
Recette marginale = recette totale (série n) – recette totale (série n – 1)
(Rm) = RT(n) – RT(n – 1)
Lorsque le prix de vente unitaire (Pv) est une constante, la recette marginale (Rm) est égale au prix de vente.
Si le prix de vente est constant, alors (Pv) = (Rm).
L’optimum économique
L’optimum économique désigne le niveau de production pour lequel le bénéfice est maximum.
À l’optimum économique, la recette marginale est égale au coût marginal.

Optimum économique quand recette marginale (Rm) = coût marginal (Cm)

Pour Plastival, le résultat maximum se situe à 2 950 000 € correspondant à 60 séries de 1 000 tonnes de
déchets. À ce niveau de prix, la recette marginale (Rm = 160) est égale au coût marginal (Cm = 160).
Dans les cas courants où les prix diminuent quand les quantités produites et vendues augmentent, le
graphique suivant détermine l’optimum technique et l’optimum économique.
C. Les limites de l’analyse marginale
L’analyse marginale est utilisée a priori pour prendre des décisions à caractère stratégique ou exceptionnel :
accepter une commande supplémentaire compte tenu de la structure productive, faire ou sous-traiter, passer
d’un prix de vente unique à une tarification dégressive ou à un prix établi selon la qualité du client, etc.
Ces décisions nécessitent des études à long terme car les modifications de structure engagent l’entreprise sur
plusieurs exercices. Par ailleurs, le bénéfice marginal attendu doit assurer la pérennité des investissements
réalisés.
L’application de l’analyse marginale pose d’importantes difficultés car les facteurs de production ne sont pas
toujours divisibles.

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