Guide Pedagogique Economie Tle STMG - Ed 2020
Guide Pedagogique Economie Tle STMG - Ed 2020
Guide Pedagogique Economie Tle STMG - Ed 2020
S. Arnaud
C. Canis
M. Chaize
F. Mansano
Guide pédagogique
Économie
Sous la coordination de
Régine Aidemoy Professeur d’économie-gestion, académie de Lille
Guide pédagogique
Sommaire
THÈME 6 Comment l’État peut-il intervenir dans l’économie ?
Chapitre 1 L’intervention de l’État dans l’économie.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Vers le bac.. . . ......................................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 15
Chapitre 2 Les défaillances des marchés et les défaillances de l’État.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Vers le bac .. . ......................................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
Chapitre 3 Les politiques économiques de l’État.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
Vers le bac.. . . ......................................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 49
Chapitre 4 Les politiques sociales de l’État.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 55
Vers le bac.. . . ........................................ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . 65
THÈME 7 Q
uelle est l’influence de l’État sur l’évolution de l’emploi
et du chômage ?
Chapitre 5 Chômage et marché du travail.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 73
Vers le bac.. . . ........................................ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 83
Chapitre 6 Les politiques de l’emploi.. ..... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
Vers le bac.. . . ........................................ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
THÈME 8 C
omment organiser le commerce international
dans un contexte d’ouverture des échanges ?
Chapitre 7 Les transformations du commerce mondial.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
Vers le bac.. . . ......................................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . 119
Chapitre 8 Des politiques commerciales divergentes.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 127
Vers le bac.. . . ........................................ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . 137
THÈME 9 C
omment concilier la croissance économique
et le développement durable ?
Chapitre 9 Les sources d’une croissance économique soutenable.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 143
Vers le bac.. . . ......................................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . 153
Chapitre 10 L’éducation et la formation, moteurs de lutte contre la pauvreté.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 161
Vers le bac.. . . ........................................ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . 171
ISBN 978-2-216-14005-3
« Le Code de la Propriété Intellectuelle n’autorisant aux termes de l’article L. 122-5, d’une part, que, les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utili-
sation collective et, d’autre part, que, les analyses et courtes citations dans un but notamment d’exemple et d’illustration, toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite, par quelque procédé
que ce soit, sans le consentement de l’auteur, ou de ses ayants droit est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la Propriété Intellectuelle. Le Centre
Français de l’exploitation de la Copie (20, rue des Grands-Augustins 75006 Paris) est, conformément à l’article L. 122-10, le seul habilité à délivrer des autorisations de reproduction par reprographie, sous
réserve en cas d’utilisation aux fins de vente, de location, de publicité ou de promotion de l’accord de l’auteur ou des ayants droit.»
© Foucher, une marque des Éditions Hatier – Paris, 2020.
2 I
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entre l’Union européenne et l’Australi
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I 3
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dans les compétences
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6 I Chapitre 1
DOC 3 Les fonctions de l’État-providence
L’État-providence recouvre l’ensemble des interven- • stabilisation de l’économie : l’État intervient dans
tions économiques et sociales de l’État. Cette concep- l’économie pour en assurer la régulation (emploi, infla-
tion interventionniste s’oppose à la conception libérale tion, solde du commerce extérieur) et favoriser la crois-
d’État-gendarme qui limite le rôle de l’État à ses fonc- sance économique (politiques de relance) ;
tions régaliennes. • redistribution : l’État agit sur le partage des revenus
L’État-providence envisage un champ d’intervention et des richesses, par le biais de prélèvements et de
plus large et organisé autour de trois fonctions : transferts, en vue d’en améliorer la répartition et d’as-
• allocation des ressources : l’État corrige les imper- surer une plus grande justice sociale.
fections du marché et affecte des ressources à la pro- Ces fonctions sont interdépendantes : une relance de
duction de certains biens et services qui ne sont pas l’économie (stabilisation) pouvant, par exemple, modi-
fournis par le marché ; fier la répartition des revenus (redistribution).
© Foucher
c. Versement d’une allocation de rentrée scolaire aux ménages les plus modestes. Redistribution
6 Surlignez les différents types d’action de l’État-providence et justifiez le fait qu’il soit qualifié d’interventionniste.
Contrairement à la conception libérale de l’État-gendarme, l’État-providence intervient de façon plus large et plus
marquée dans l’économie.
7 Mettez en évidence les interdépendances entre les fonctions de l’État-providence dans le cas suivant : l’État
verserait une prime à des chômeurs qui accepteraient de se former puis d’être employés comme aides à domicile.
Le versement d’une prime à des chômeurs relève de la fonction de redistribution. Ces derniers vont percevoir
une rémunération qui contribuera à augmenter la consommation et la croissance, ce qui relève de la fonction de
stabilisation. Enfin, en orientant ces personnes vers le secteur de l’aide à domicile via une prime, l’État assure la
fonction d’allocation des ressources. Les trois fonctions de l’État-providence sont donc interdépendantes.
© Kroll
9 Montrez comment ces dépenses peuvent expliquer le choix entre politique de relance ou d’austérité.
© Éditions Foucher
Les politiques interventionnistes (de relance) nécessitent des dépenses de l’État qui sont souvent financées par la dette.
Le choix entre politique de relance et politique d’austérité peut donc s’expliquer par le niveau d’endettement de l’État.
S’il est trop élevé, les politiques de relance ne peuvent plus être financées et une politique d’austérité peut s’imposer.
Chapitre 1 I 7
2 Les prélèvements et les dépenses
de l’État dans l’économie
DOC 1 Les prélèvements obligatoires
Le poids des prélèvements obligatoires en pourcentage du PIB entre 1960 et 2018 en France 1
En % du PIB
50
45
40
35
30
25
1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2018
INSEE, comptes nationaux – base 2014
1. Les prélèvements obligatoires sont les impôts et les cotisations sociales effectives reçues par les administrations publiques
(État, administrations publiques locales et administrations de Sécurité sociale).
1 Identifiez le poids des prélèvements obligatoires dans le PIB français en 2018 et son évolution depuis 1960.
Depuis 1960, le poids des prélèvements obligatoires a augmenté, passant de 30 % à 45 % du PIB en 2018, soit près
de la moitié de la richesse produite dans le pays. Si cette augmentation a été assez régulière, on constate cependant
quelques périodes de baisse : début des années 70, de 1985 à 1995 puis de 2000 à 2008.
2 Montrez le lien entre le poids des prélèvements obligatoires et la place de l’État français dans l’économie entre
1960 et 2018.
Les prélèvements obligatoires correspondent aux impôts permettant de financer les différentes fonctions de l’État. Le
renforcement de la présence de l’État français dans l’économie et l’augmentation des prélèvements obligatoires vont
de pair entre 1960 et 2018.
8 I Chapitre 1
DOC 3 6 Différenciez la dette et le déficit
L’évolution de la dette et du déficit français des administrations publiques.
La dette et le déficit des administrations publiques françaises Le déficit correspond à une situation
entre 1980 et 2018 (en milliards d’euros) où les administrations ont des
1980 1990 2000 2010 2018
dépenses publiques plus élevées
Dette publique1 94,1 374,9 870,7 1 608,0 2 315,2
que leurs recettes (prélèvements
État 58,0 275,6 718,3 1 298,3 1 905,6
obligatoires). Pour financer ces
Collectivités locales 31,1 90,9 106,8 158,1 205,6
Sécurité sociale 50,0 8,4 45,6 151,6 204,0 déficits, elles doivent emprunter
Déficit public2 – 2,0 – 25,7 – 19,5 – 137,5 – 59,6 auprès d’autres agents économiques.
État 0,0 – 19,2 – 32,2 – 111,6 – 72,5 Cela constitue la dette des
Collectivités locales – 5,0 – 5,3 1,2 – 2,0 2,3
administrations publiques qui finance
Sécurité sociale 3,0 – 1,2 11,5 –23,9 10,6
donc l’ensemble des déficits.
PIB de la France 1 158,7 1 480,3 1 823,7 2 065,3 2 285,9
1. La dette de l’État est l’ensemble des emprunts que ce dernier a émis ou garantis et dont l’encours
(c’est-à-dire le montant total des emprunts) résulte de l’accumulation des déficits de l’État.
2. Le déficit public correspond au besoin de financement des administrations publiques.
INSEE
7 Analysez l’évolution de la dette et du déficit des différentes administrations publiques entre 1980 et 2018.
La dette (multipliée par 33) et le déficit de l’État ont fortement augmenté et de manière continue entre 1980 et 2018,
même si on constate une réduction du déficit entre 2010 et 2018. Concernant les collectivités locales, la dette a été
multipliée par 6,6 entre 1980 et 2018 même si elle a connu des périodes de stabilité (entre 1990 et 2000 par exemple).
Leur déficit alterne avec les excédents comme en 2018 (+2,3). Enfin, la dette de la Sécurité sociale a été multipliée
par 40, c’est plus encore que la dette de l’État. Selon les périodes, elle alterne des déficits ou excédents de montants
importants (-23,9 en 2010 et +10,6 en 2018). Aujourd’hui, la dette des administrations publiques françaises représente
plus d’une année de PIB.
9 Proposez des éléments pour expliquer ces différences de niveaux d’endettement entre pays de l’Union
européenne.
© Éditions Foucher
Lorsqu’un État met en place une politique interventionniste, son financement peut renforcer le niveau de la dette
publique. D’autres pays font le choix de politiques plus libérales avec une intervention moindre de l’État dans
l’économie. Les dépenses y sont donc moins importantes, ce qui peut limiter l’endettement, voire le réduire.
Chapitre 1 I 9
3 La participation de l’État à l’activité
économique du pays
DOC 1 1 Interprétez le chiffre 22,4 correspondant
La part des administrations publiques à la situation de la France dans le DOC 1.
dans la valeur ajoutée en 2018 En 2018, 22,4 % de la valeur ajouté créée
DOC 2
L’État est un employeur
Effectifs de la fonction publique française en 2017 : 5 664 600 personnes
(parmi 26 880 000 personnes en situation d’emploi en France)
Établissements médico-sociaux
150 500 emplois
Éducation, enseignement et recherche
Hôpitaux 1 049 900 emplois
1 037 100 emplois
Régions Intérieur
1 187 600 294 700 emplois
89 200 emplois
2 507 000 Défense
Départements 262 500 emplois
356 000 emplois 1 970 000 Économie, finances et industrie
142 300 emplois
Autres Ministères
Secteur communal 215 600 emplois
1 524 800 emplois Établissements publics à caractère administratif
542 000 emplois
Fonction publique hospitalière (FPH) Fonction publique territoriale (FPT) Fonction publique de l’État (FPE)
➀ 4,42 % ➁ 20,97 % ➀ 7,33 % ➁ 34,78 % ➀ 9,33 % ➁ 44,26 %
Données INSEE, 2019
3 Calculez la part des emplois dans la fonction publique française par rapport au total des personnes en situation
d’emploi en France.
Les effectifs de la fonction publique française représentent 21,07 % des personnes en situation d’emploi
(5 664 600 / 26 880 000 x 100).
4 Surlignez les trois fonctions publiques, et calculez leurs poids en matière d’emploi par rapport au total
des personnes en situation d’emploi ➀, puis par rapport au total des effectifs de la fonction publique ➁.
5 Soulignez les trois secteurs d’activité dans lesquels la fonction publique emploie le plus de personnes.
10 I Chapitre 1
DOC 3 Les entreprises publiques
En 2019, la participation de l’État français au capital Au total, l’État détient plus de 77,5 milliards d’euros
de Renault est de 15,01 %, ce qui en fait l’actionnaire d’actions à travers des participations dans le capital
majoritaire de cette entreprise. Avec cette participation de diverses entreprises. On retrouve une participation
majoritaire, l’État influence fortement les décisions et la financière de l’État dans de nombreux aéroports, ports
stratégie de Renault. On dénombre à la même période et entreprises clés liées à la défense et à l’armement.
un total de 88 entreprises publiques employant plus La Française des Jeux (dont l’État vient d’ouvrir le
de 1,7 million de salariés dans cinq secteurs : l’éner- capital), la Poste, France Télévisions, RATP et la SNCF
gie, l’industrie, les transports, les services et la finance. sont également des entreprises pour lesquelles la par-
Par exemple, l’État possède 83,7 % d’EDF, 50,6 % d’Aé- ticipation de l’État dans le capital est majoritaire.
roports de Paris, 11,1 % d’Airbus et 13,4 % d’Orange. © Foucher
9 Surlignez l’intérêt, pour l’État et les usagers, d’avoir des entreprises publiques dans l’économie.
10 Mettez en évidence les risques associés à l’existence d’entreprises publiques dans une économie.
Les entreprises publiques n’ont pas toujours le même objectif de rentabilité que les entreprises privées (moins bonne
gestion, coûts de fonctionnement excessifs). Par ailleurs, leur position dominante dans certains secteurs de l’économie
fausse la concurrence, au détriment des entreprises privées qui exercent une activité dans ces secteurs.
des entreprises) génère une recette importante dans le budget de l’État qui peut être utilisée pour réduire son
endettement.
Chapitre 1 I 11
Synthèse
1. L’intervention de l’État dans l’économie
3 minutes
pour comprendre
foucherconnect.fr/20tceco16
Prélèvements Dépenses
• Hausse régulière depuis 1960 • 3 postes de dépenses principaux : retraites, santé et éducation
• 45 % du PIB en France en 2018 • 3,4 % des dépenses = intérêts de la dette publique
• les administrations publiques créent • 88 entreprises publiques en 2018 (1,7 million de salariés)
entre 15 et 25 % de la valeur ajoutée. • Régulation de l’activité économique
• la fonction publique assure en France • Garantie de la qualité et de prix identiques pour les usagers
plus de 20 % des emplois. • Privatisations dans certains secteurs
Mots-clés
Déficit public : solde négatif du budget annuel des administrations Interventionnisme : politique favorable à l’intervention de l’État
publiques lorsque les dépenses excèdent les recettes. dans l’économie (État-providence).
Dette publique : ensemble de sommes empruntées par l’État Libéralisme : politique favorable à la liberté des entreprises et
pour financer ses déficits. préconisant une intervention minimale de l’État dans l’économie
Entreprise publique : entreprise sur laquelle l’État peut exercer (État-gendarme).
une influence importante du fait de sa participation financière
dans le capital.
12 I Chapitre 1
Entraînez-vous !
1 TESTEZ-VOUS !
Associez chaque définition ci-après au terme qui lui correspond en reportant la lettre dans le tableau.
2 À VOUS DE JOUER !
Exercice 1
Les élections approchent à Écoland, un pays qui traverse actuellement une crise économique et connaît un niveau
d’endettement élevé. Le mouvement des Écolandais indépendants propose un programme axé autour de mesures
de soutien de l’économie et de redistribution. Son opposant, la ligue Écolandaise, présente un programme dont les
mesures visent principalement à améliorer la sécurité des habitants et à réduire les interventions de l’État dans
l’économie.
1 Montrez à quelle conception de l’intervention de l’État on peut rattacher chacun de ces programmes.
Le mouvement des Écolandais a un programme qui s’inspire de la conception de l’État-providence alors que la
ligue Écolandaise privilégie la conception de l’État-gendarme.
2 Identifiez quels éléments du contexte économique peuvent justifier les programmes proposés par les deux
partis.
Justification
Chapitre 1 I 13
Entraînez-vous !
Exercice 2
Le traité de Maastricht (1993) a précisé pour les pays membres de l’Union européenne des critères relatifs à la
maîtrise des comptes publics : le déficit ne doit pas dépasser 3 % du PIB pour l’ensemble des administrations
publiques et la dette doit être limitée à 60 % du PIB. En cas de dépassement de ces seuils, une procédure d’alerte
oblige les États à faire des propositions pour essayer de revenir au-dessous des niveaux requis.
1 Expliquez pourquoi l’Union européenne autorise ses pays membres à avoir une dette publique, mais leur
demande d’en maîtriser le montant.
La dette publique permet aux pays membres de mettre en place des politiques interventionnistes, par exemple de
financer les systèmes de retraite ou les dépenses de santé de ses habitants. Cependant, si ces dépenses peuvent
être financées par emprunt, le montant de la dette doit rester limité afin que chaque pays reste en capacité de
pouvoir rembourser celle-ci.
2 Indiquez si le critère relatif au montant de la dette publique est aujourd’hui respecté par l’ensemble des pays
de l’Union européenne.
Plus de la moitié des pays de l’Union européenne ont une dette qui dépasse la limite de 60 % du PIB (cf. Doc. 4 de
la partie 2).
Exercice 3
En décembre 2019, l’État français a procédé à la privatisation de la Française des Jeux en cédant 92,49 millions de
titres. Cette opération a rapporté 2,1 milliards à l’État qui possède encore 21,91 % du capital de cette entreprise.
1 Imaginez les motifs pour lesquels l’État a décidé de privatiser cette entreprise.
L’État peut avoir décidé de privatiser cette entreprise pour augmenter la concurrence, la Française des Jeux ayant
une position dominante sur le marché. On peut aussi penser qu’il ne s’agit plus d’une activité jugée stratégique
pour l’État.
2 Proposez des utilisations possibles, par l’État, de l’argent rapporté par cette privatisation.
Cette recette de 2,1 milliards d’euros pourrait contribuer à financer les différentes fonctions de l’État (fonctions
régaliennes mais aussi fonctions de l’État-providence : investissements dans l’éducation, dans les infrastructures
publiques, redistribution…). Cette somme pourrait également être utilisée pour réduire le poids des prélèvements
obligatoires (baisse des impôts) ou pour rembourser une partie de la dette de l’État.
Exercice 4 # vidéo
Comment Keynes nous a sauvés
(60 ans après sa mort) - 2,59 min
Visionnez la vidéo, puis comparez dans le tableau ci-dessous les caractéristiques
foucherconnect.fr/
des crises de 1929 et de 2008, et le rôle de l’État pendant ces crises. 20tceco17
Augmentation du chômage + 25 % + 10 %
14 I Chapitre 1
Vers le BAC 3 minutes
pour convaincre
GRAND
ORAL
État-gendarme ou État-providence ?
Qu es ti on s
1 Calculez la part des dettes de l’État dans l’ensemble des dettes des agents économiques
en Chine, en France et au Japon afin d’apprécier le degré d’intervention de l’État dans chacune
de ces économies.
2 Caractérisez la place des entreprises d’État en Chine.
3 Distinguez les avantages et les inconvénients de la place donnée aux entreprises d’État en Chine.
4 Rédigez une argumentation qui permette de répondre à la question suivante :
Quels sont les enjeux et les limites de l’intervention de l’État dans l’économie ?
An ne xe
en % du PIB,
au 1er trimestre 2018
350
95 %
300
250
60 %
130 %
200
160 %
150
60 %
215 %
100
50%
110 %
50
48%
0
sie ique ussie quie e d il ne ud is e lie -Uni rèce ce pon
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État Ménages Entreprises
© Éditions Foucher
NB : la définition de la dette de l’État de l’OCDE n’est pas celle retenue par la définition de Maastricht, d’où un niveau de dette
supérieur à 100 % dans le cas de la France.
© Foucher, d’après données OCDE
Chapitre 1 I 15
Vers le BAC
An ne xe
An ne xe
16 I Chapitre 1
1 L’intervention de l’État
dans l’économie
1. Calculez la part des dettes de l’État dans l’ensemble des dettes des agents économiques en Chine, en
France et au Japon afin d’apprécier le degré d’intervention de l’État dans chacune de ces économies.
La part des dettes de l’État est de 48 / (160 + 50 + 48) × 100 = 18,6 % de l’endettement total pour la Chine.
La part des dettes de l’État est de 110 / (130 + 60 + 110) × 100 = 36,7 % de l’endettement total pour la France.
La part des dettes de l’État est de 215 / (95 + 60 + 215) × 100 = 58,1 % de l’endettement total pour le Japon.
En Chine, la dette de l’État est donc inférieure à 50 % du PIB et représente moins de 20 % de l’endette-
ment total des agents économiques, contrairement à la France (dette de l’État supérieure à 100 % du PIB et
représentant plus de un tiers de l’endettement total) et au Japon (dette de l’État supérieure à 200 % du PIB
et représentant plus de 50 % de l’endettement total). Au regard du niveau d’endettement de l’État, la Chine
paraît donc être une économie moins interventionniste que la France ou le Japon.
2. Caractérisez la place des entreprises d’État en Chine.
La place des entreprises d’État a diminué en Chine pendant les années 90, le gouvernement chinois ayant
privatisé des entreprises. Depuis le début de la présidence de Xi Jinping (2013), les entreprises publiques
sont redevenues des pièces essentielles de la politique économique chinoise. La Chine compte plus de
100 000 entreprises publiques qui emploient 46 millions de salariés dans des secteurs stratégiques comme les
télécommunications, l’énergie, les banques, les assurances et la construction.
3. Distinguez les avantages et les inconvénients de la place donnée aux entreprises d’État en Chine.
Le gouvernement Chinois a réussi, avec certaines de ses entreprises publiques, à créer des géants mondiaux
dans certains secteurs d’activité, très compétitifs au niveau mondial (métaux et construction par exemple). De
plus, ces puissantes entreprises constituent un moyen important de gérer l’économie, l’emploi en particulier.
La Chine intervient donc sur l’économie, de manière importante, à travers l’existence de ces nombreuses et
puissantes entreprises publiques. Toutefois, la présence de ces grandes entreprises publiques présente aussi
des inconvénients. Pour commencer, elles absorbent la majorité des financements bancaires laissant peu de
financements aux entreprises privées. Par ailleurs, ces entreprises publiques sont parfois jugées peu efficaces
mais restent soutenues financièrement par l’État car leur disparition provoquerait un chômage important.
4. Rédigez une argumentation qui permette de répondre à la question suivante :
Quels sont les enjeux et les limites de l’intervention de l’État dans l’économie ?
Le gouvernement Chinois a choisi d’intervenir de manière assez forte sur l’économie par le biais de ses
entreprises d’État. Ainsi, il a réussi, avec certaines de ses entreprises publiques, à créer des géants mondiaux
dans certains secteurs d’activité, très compétitifs au niveau mondial (métaux et construction par exemple). De
plus, ces puissantes entreprises constituent un moyen important de gérer l’économie, l’emploi en particulier.
Ces exemples montrent que l’intervention de l’État dans l’économie répond à des enjeux fondamentaux d’al-
location des ressources ainsi que de stabilisation et de régulation de l’activité.
Toutefois, l’exemple de la Chine montre que l’intervention de l’État dans l’économie présente aussi des
limites. Pour commencer, ces interventions absorbent une grande partie des financements bancaires, laissant
peu de financements accessibles pour les entreprises privées. Par ailleurs, ces entreprises publiques sont par-
fois jugées peu efficaces car elles ne sont pas soumises à des impératifs de rentabilité et font face à une concur-
rence limitée. Elles restent cependant soutenues financièrement par l’État car leur disparition provoquerait
un chômage important. Enfin, le soutien de l’État Chinois aux entreprises publiques est un sujet de désaccord
avec les pays qui échangent avec la Chine, en particulier les États-Unis qui considèrent ce soutien financier
comme une forme de concurrence déloyale. Au-delà de ces exemples propres à la Chine, l’intervention de
l’État dans l’économie comporte une limite incontournable : son financement. En effet, toute intervention
© Éditions Foucher
de l’État dans l’économie doit être financée et peut donc être à l’origine d’une augmentation de la dette
publique. Ces aspects financiers constituent la limite la plus importante à l’intervention de l’État dans l’éco-
nomie.
Chapitre 1 I 17
CORRIGÉ - 3 MINUTES POUR CONVAINCRE - GRAND ORAL
État-gendarme ou État-providence ?
18 I Chapitre 1
➤➤ Structuration de l’argumentation en trois points
1. A priori, l’État-gendarme est souhaitable 2. Pourtant l’État-providence est nécessaire au bon fonctionnement des
A. Une vision libérale en faveur de l’État-gendarme économies
--Limitation du rôle de l’État à des fonctions régaliennes : police, justice, défense. A. Une approche keynésienne en faveur de l’État-providence
--Avantages du libéralisme. --Intervention de l’État nécessaire pour faire face aux déséquilibres durables de
B. Les avantages de l’État-gendarme l’économie.
--Assurer la sécurité des citoyens. --Interventionnisme croissant de l’État : hausse régulière des prélèvements depuis
--Organiser la vie en société. 1960.
--Favoriser les mécanismes de marchés (loi de l’offre et de la demande), sans B. Les avantages de l’État-providence
entraves. --Trois fonctions de l’État-providence : allocation des ressources, stabilisation de
C. Les limites de l’État-gendarme l’économie, redistribution.
--Risques d’accroissement de la pauvreté et des inégalités sociales. --Utilisation des prélèvements obligatoires dans des secteurs clés : retraites, santé,
--Problème de la régulation économique et sociale en cas de crises durables éducation.
(exemple de la crise du Covid-19). --État employeur via les administrations publiques (entre 15 et 25 % de la valeur
ajoutée et 20 % des emplois).
--Participation au financement et à la gestion des entreprises publiques.
--Régulation de l’activité économique grâce aux nationalisations ou privatisations.
C. Les limites de l’État-providence
--Poids des prélèvements obligatoires.
--Poids croissant des déficits publics et aggravation de la dette publique.
--Remise en cause des fonctions de l’État.
Autres structurations possibles : on aurait pu inverser les deux axes pour démontrer la primauté de l’État-gendarme sur l’État-providence. D’autres pro-
blématiques et plans sont envisageables.
3. Ouverture de la discussion avec l’élève
--L’État-gendarme ou l’État-providence pose la question fondamentale du rôle de l’État dans l’économie et la société. Quels sont les enjeux de ces deux conceptions pour
l’élève en tant qu’agent économique et pour ses projets futurs ?
--L’État-gendarme, garant des mécanismes de marché, préserve la concurrence, ce qui impacte la position de consommateur (meilleurs prix, offre élargie…) et un futur
projet professionnel (créateur d’entreprise par exemple).
--L’État-Providence, plus interventionniste, conditionne la vie actuelle de l’élève « consommateur » grâce au soutien de la demande, de l’élève « citoyen » par les mesures
sociales mises en œuvre, de l’élève « futur étudiant » grâce aux services publics d’enseignement proposés, aux différents mécanismes redistributifs, etc.
SYNTHÈSE ENRICHIE
L’État joue dans l’économie un rôle variable selon les pays ou les époques. L’État peut en effet intervenir de
manière minimale dans l’économie ou de manière plus marquée. Le choix du degré d’intervention de l’État
dans l’économie aura une incidence sur le niveau de prélèvements obligatoires. En effet, les interventions de
l’État peuvent se traduire par des dépenses qui nécessitent d’être financées, parfois au prix d’un endettement
public important. Au-delà de ces dépenses, l’État peut aussi agir sur l’économie en qualité d’employeur et de
propriétaire de certaines entreprises.
Ces trois fonctions sont interdépendantes. Par exemple, une mesure de relance de l’économie (stabilisation)
aura un effet sur la répartition des revenus (redistribution).
Chapitre 1 I 19
Les fonctions de l’État ont progressivement évolué d’une conception minimale de l’État (État-gendarme) à
une conception interventionniste (État-providence) afin de répondre de manière plus large aux besoins des
citoyens et aux défis posés par une économie mondialisée. Toutefois, l’interventionnisme connaît des limites.
En effet, l’intervention de l’État dans l’économie se traduit le plus souvent par des dépenses qui doivent être
financées. Lorsqu’elles s’accumulent et/ou sont d’un niveau trop important, ces dépenses doivent être finan-
cées par des emprunts et alimentent la dette de l’État. Lorsque celle-ci est jugée trop importante, l’État doit
réduire ses interventions dans l’économie et rembourser sa dette, le champ de ses interventions se réduira
alors et on qualifiera cette politique d’austérité budgétaire. Le champ de l’intervention de l’État dans l’éco-
nomie repose donc sur un choix de société, oscillant entre interventionnisme et libéralisme.
20 I Chapitre 1
L’État est donc un employeur important au niveau national à travers la fonction publique mais peut étendre
encore son action en participant à la gestion d’entreprises. En devenant actionnaire de certaines entreprises,
l’État peut y exercer une influence importante ou en prendre le contrôle. On qualifie de telles entreprises
d’entreprises publiques. Ainsi, l’État gère en France des entreprises telles que la SNCF, la RATP, Aéroports
de Paris ou EDF. Actuellement, on dénombre environ près de 88 entreprises publiques en France qui repré-
sentent 1,7 million de salariés répartis dans 5 secteurs d’activités : énergie, industrie, transports, services et
finance. L’État détient plus de 77 milliards d’euros d’actions dans ces entreprises.
En devenant entrepreneur, l’État peut mieux réguler l’activité économique et contrôler des secteurs jugés
stratégiques. Cependant, cette forme d’intervention fait l’objet de critiques. Les entreprises publiques seraient
moins performantes en raison de l’absence de souci de rentabilité par rapport aux entreprises privées. De
plus, ces entreprises peuvent fausser la concurrence et parfois même être en situation de monopole sur leur
marché. Pour ces motifs, on observe parfois un retrait de l’État qui revend ses participations et privatise les
entreprises publiques, en encaissant au passage des ressources qui peuvent être utilisées pour contribuer à la
réduction de la dette publique (privatisation partielle de la Française des Jeux en 2019, projet de privatisation
partielle d’Aéroports de Paris).
© Éditions Foucher
Chapitre 1 I 21
2 Les défaillances
des marchés
et les défaillances de l’État
3 minutes
pour découvrir
:
Fausses promos, produits surpayés
rs
les mauvais conseils des influenceu
Instagram
foucherconnect.fr/20tceco18
> Quel est le problème du prix de ces produits mis en avant par des influenceurs ?
Le prix proposé est excessif, il est possible de trouver les mêmes produits pour des prix bien inférieurs sur d’autres sites
de commerce en ligne.
> Quel est l’impact des informations fournies par les influenceurs sur les décisions d’achat ?
Ces produits sont proposés par des influenceurs dont l’avis revêt une importance primordiale aux yeux des acheteurs
qui peuvent donc s’imaginer qu’il s’agit d’une bonne affaire. Ce sentiment est conforté par l’annonce d’une remise très
importante sur le prix des produits : ils sont présentés au départ à des tarifs extrêmement élevés (mais fantaisistes)
auxquels s’applique une promotion miracle (donc douteuse).
plus efficace en présence d’une défaillance de marché h Énoncer Défaillances des marchés + asymétries d’information
des solutions permettant de corriger ces défaillances de marché + externalités + biens publics et biens communs
h Citer des situations où l’on peut parler de défaillance de l’État + défaillances de l’État
© Foucher
1 Citez les différents marchés évoqués dans ce document et surlignez les prix des produits échangés.
• Voitures d’occasion • Réparation automobile • Carburant
2 Indiquez si les prix des produits échangés dans le DOC 1 ont été fixés de manière correcte par le marché.
Marché des voitures d’occasion : le prix semble élevé en raison d’un manque d’information sur l’état réel du véhicule.
Marché de la réparation automobile : le prix semble élevé en raison d’un manque de concurrence et d’une entente
illicite entre concurrents.
Marché du carburant : le prix semble trop faible, car il ne tient pas compte des dégâts causés par sa consommation
(pollution, problèmes de santé).
18
24 I Chapitre 2
DOC 2 Des explications aux défaillances des marchés
Externalités Asymétrie d’information Concurrence imparfaite
© Foucher
3 Associez les marchés du DOC 1 aux défaillances présentées dans le DOC 2. Justifiez vos réponses.
5 Surlignez dans le DOC 3 le passage qui montre que l’existence d’un bien public peut induire une défaillance
des marchés. Justifiez votre réponse. Il existe peu de chances que la production du bien public soit rentable : sa
production coûte mais sa consommation ne rapporte rien.
6 Expliquez en quoi le stock de poissons dans les océans est une ressource commune.
Les poissons peuvent être pêchés sans limite par les agents économiques (accès à la ressource gratuit,
bien non-excluable) mais chaque poisson pêché n’est plus disponible pour les autres (consommation rivale).
© Éditions Foucher
Chapitre 2 I 25
19
2 La correction des défaillances
des marchés par l’État
DOC 1 L’amélioration de la qualité de l’information sur le marché de l’immobilier
Afin de prouver la conformité d’un bien immobilier aux normes réglementaires et d’assurer une transaction sécurisée
entre le propriétaire et l’acquéreur, il existe plusieurs diagnostics immobiliers à effectuer obligatoirement.
La performance
La superficie en m2
énergétique (10 ans)
(en l’absence de nouveaux
travaux)
L’état de l’installation
intérieure de gaz
L’état d’amiante et d’électricité (3 ans)
(l’amiante doit être absent
pour que le diagnostic
L’état de l’installation
soit valide)
d’assainissement
non collectif (3 ans)
L’exposition au plomb
Les risques naturels
(le diagnostic doit indiquer
(6 mois)
une concentration
en plomb inférieure
à 1mg/cm2 dans La présence
les peintures au logement) de termites (6 mois)
© Foucher
1 Présentez l’intérêt de ce dispositif d’information pour les acheteurs et les vendeurs sur le marché de l’immobilier.
Il améliore l’information dont va disposer l’acheteur d’un bien, ce qui réduit le risque de « mauvaises surprises » et
de dépenses supplémentaires après avoir acheté le logement. Pour le vendeur, ce dispositif permet de garantir les
qualités du logement, ce qui lui permettra de vendre son bien plus rapidement et à un meilleur prix.
2 Identifiez quel agent économique est à l’origine de ce dispositif obligatoire visant à réduire les asymétries
d’information. C’est l’État.
20
26 I Chapitre 2
DOC 3 Le traitement des externalités
La prime pour rénover son logement La taxe sur les boissons sucrées
MaPrimeRénov’ est une prime versée par Depuis 2013, en France, les industriels doivent payer
l’État, à partir de 2020, aux propriétaires qui une taxe proportionnelle à la quantité de sucre ajoutée
entreprennent dans leur logement des travaux ou d’édulcorant de synthèse contenue dans leurs pro-
favorisant les économies d’énergie (isolation, duits (sodas, boissons light).
ventilation, changement de mode de chauf- En rendant ces produits plus chers, le gouvernement
fage…). Les bâtiments sont en effet le 2e poste veut dissuader les acheteurs de consommer ces pro-
d’émissions de gaz à effet de serre en France duits, mauvais pour la santé (obésité, diabète, risques
derrière les transports. Le montant de cette cardiovasculaires, problèmes dentaires). Il s’agit éga-
prime est progressif afin de soutenir davantage lement d’inciter les fabricants à réduire les quantités
les ménages les plus modestes. de sucre incorporées dans leurs produits.
© Foucher © Foucher
vont permettre au propriétaire d’économiser ensuite des dépenses de chauffage mais aussi contribuer à réduire les
émissions de gaz à effet de serre. Le comportement du propriétaire qui réalise des travaux a des effets bénéfiques
sur l’ensemble de la société, sans contrepartie monétaire (externalité positive). La consommation de boissons sucrées
favorise des problèmes de santé qui ont un coût important en matière de dépenses de santé pour l’ensemble de la
société. Elle a des effets négatifs sur l’ensemble de la société, sans contrepartie monétaire (externalité négative).
6 Montrez comment il est possible de traiter ces défaillances de marché. Dans le cas d’une externalité positive, on
peut encourager la consommation en la subventionnant (baisse du prix du bien après versement d’une prime). Cette
diminution de prix augmente la consommation et améliore le bien-être de la société. Dans le cas d’une externalité
négative, on peut dissuader la consommation en la taxant (augmentation du prix du bien). Cette augmentation de prix
réduit la consommation et le niveau des externalités négatives subies par la société.
8 Surlignez les moyens mis en œuvre pour faire face à cette défaillance de marché. Justifiez votre réponse.
C’est l’État, à travers un texte juridique (le Code forestier), qui réglemente le fonctionnement de ce marché.
Chapitre 2 I 2721
3 Les défaillances de l’action publique
2 Surlignez les objectifs et soulignez les résultats obtenus, en matière d’économies, par la fusion des régions.
3 Appréciez les décisions prises par les régions au regard de l’objectif initial envisagé par le gouvernement.
En lieu et place de la centralisation de leur administration dans une capitale régionale, les régions ont préféré
conserver une répartition entre plusieurs capitales régionales afin de ne léser aucun territoire. Cet éclatement
géographique génère des coûts supplémentaires (frais de structure et de mobilité). De plus, les régions ont harmonisé
les régimes de rémunération et d’indemnités de leurs fonctionnaires en appliquant des conditions avantageuses pour
tout le monde, soit une hausse des dépenses de personnel.
DOC 3
La pression exercée par les lobbies sur les décideurs publics
[Les lobbies] sont des grandes entreprises, des sec- des arguments qui vont dans le même sens, les déci-
teurs d’activité (agriculture, chasse, par exemple), des deurs publics finissent par être plus ou moins influen-
ONG ou des associations qui défendent leurs intérêts cés. Ils sont plus facilement manipulables quand ils
[…] politiques, économiques, sociaux ou environ- doivent prendre des décisions dans des domaines
nementaux […]. Ils cherchent à influencer les élus qu’ils ne maîtrisent pas […]. À cause de certains lobbys
(députés, ministres, président de la République, parle- très puissants (ceux du tabac ou de l’agroalimentaire,
mentaires européens) et les agents publics […] pour par exemple), des lois sont votées et des règlements
qu’ils adoptent des lois et des règlements qui servent adoptés qui ne vont pas dans le sens de l’intérêt géné-
leurs produits ou leurs idées […]. À force d’entendre ral mais servent des intérêts privés.
Alexandra Da Rocha, lemondedesados.fr, 06.04.2019
22
28 I Chapitre 2
4 Montrez en quoi les lobbies peuvent favoriser les défaillances de l’État.
Un lobby a pour intention d’influencer les décideurs publics en faveur du groupe de pression auquel il appartient.
Cette influence est d’autant plus forte s’il s’agit d’un domaine mal maîtrisé par les décideurs publics. Ces derniers,
alors plus sensibles et peu critiques à l’égard des informations présentées par les lobbies, prennent des décisions qui
vont davantage dans le sens des intérêts privés que dans celui de l’intérêt général.
trouver une solution efficace. De plus, chaque pays observe les comportements des autres et renonce à agir si ces
derniers ne fournissent pas d’effort. L’action d’un État ne peut donc être efficace que si les autres coopèrent et le
degré d’action de chaque État va influencer les autres pays à s’impliquer ou non.
Chapitre 2 I 29
23
Synthèse
2. Les défaillances des marchés
3 minutes
pour comprendre
foucherconnect.fr/20tceco20
et les défaillances de l’État
Défaillances Conséquences
Mots-clés
Asymétrie d’information : situation dans laquelle les participants Externalité : situation où l’activité d’un agent
à un marché ne disposent pas tous de la même information. réduit (externalité négative) ou améliore
Bien public : bien public non-rival (sa consommation par un usager n’entraîne (externalité positive) le bien-être d’un autre
aucune réduction de la consommation des autres usagers) et non-excluable agent sans que celui-ci ne reçoive ou ne paye
(impossible d’exclure quiconque de la consommation de ce bien). de compensation monétaire en contrepartie.
Concurrence imparfaite : situation où certains participants à un marché ont le Ressource commune : bien non-excluable
pouvoir de sensiblement modifier son prix d’équilibre (monopole par exemple). et rival en consommation et susceptible
d’une surexploitation.
24
30 I Chapitre 2
Entraînez-vous !
1 TESTEZ-VOUS !
Utilisez les mots adaptés parmi ceux de la liste ci-dessous pour reconstruire la synthèse.
Externalité positive / non-rival / hausse / prix / asymétrie d’information / rival / efficaces /
externalité négative / ressource commune / défaillant / faible / biens publics
Les marchés sont généralement efficaces pour allouer les biens entre les agents économiques
et déterminer le prix auquel s’échange chaque bien. Dans certains cas, le marché s’avère
pourtant défaillant . Ainsi, lorsque les agents qui participent à l’échange ne disposent pas tous
des mêmes informations, on est en présence d’une asymétrie d’information qui peut contraindre
un des agents à payer un prix inadapté pour acquérir le bien. De même, en situation de concurrence imparfaite,
le trop faible nombre d’offreurs et/ou leurs pratiques anticoncurrentielles peuvent modifier à
la hausse le prix d’équilibre du marché. On observe également la présence d’externalités sur
certains marchés. Dans ce cas, l’activité d’un agent réduit (externalité négative ) ou améliore
(externalité positive ) le bien-être d’un autre agent sans que celui-ci ne reçoive ou ne paye de
compensation monétaire en contrepartie. Il sera donc nécessaire de subventionner ou de taxer le bien afin
que le prix du marché puisse tenir compte de cet effet. Ensuite, dans le cas de biens publics , il
existe une forte probabilité que le bien ne soit pas produit, ou le soit en quantité inadéquate. Cela est lié aux
caractéristiques du bien qui est non-excluable et non-rival . Enfin, dans le cas d’une ressource
commune , le marché est défaillant car il conduit à la surexploitation de la ressource et à sa
disparition. Cela est lié aux caractéristiques du bien qui est non-excluable et rival .
2 À VOUS DE JOUER !
Exercice 1
Acheter sur Internet est pratique et rapide, mais sans avoir toujours la certitude de faire une bonne affaire. Ainsi,
il n’est pas toujours évident d’obtenir des informations fiables sur les caractéristiques des produits (avis truqués,
descriptifs incomplets, contrefaçon) et leur prix (frais de port ajoutés seulement lors de la commande et parfois
importants). De plus, il apparaît que la livraison des produits participe de plus en plus activement à la pollution
et aux embouteillages de nos villes.
1 Montrez si les produits vendus en ligne peuvent être affectés par des défaillances de marché.
Le consommateur qui achète en ligne est susceptible d’être victime d’asymétrie d’information : le produit reçu est
parfois peu conforme à la description qui en est faite sur le site du marchand. De plus, la vente en ligne génère des
externalités négatives comme la pollution générée par les livraisons.
2 Appréciez l’impact de ces défaillances sur le fonctionnement du marché.
L’existence d’asymétrie d’information et d’externalités sur ce marché peut conduire à ce que le prix fixé par le
marché ne soit pas le bon. Ainsi, si le produit n’est pas conforme aux attentes du consommateur, celui-ci aurait
préféré le payer moins cher. Toutefois, si l’on devait prendre en compte l’externalité négative liée à la pollution
© Éditions Foucher
générée par la livraison du produit, celui-ci aurait dû être payé plus cher.
Chapitre 2 I 2531
Entraînez-vous !
Exercice 2
Cécile souhaite acheter un trampoline pour l’anniversaire de son fils. Faute de temps pour consulter les sites
d’annonces en ligne ou visiter des magasins spécialisés, elle achète d’occasion le trampoline de sa voisine Régine.
Régine lui affirme que son trampoline est en excellent état (mais il est actuellement démonté et Cécile ne peut pas
vraiment le vérifier) et lui vend donc à un prix élevé. Le fils de Cécile et ses amis ont passé le week-end entier à
bondir dessus en hurlant. Un peu trop peut-être, la toile du trampoline, déjà bien usée, a cédé.
1 Repérez les différentes défaillances de marché qui se manifestent dans cet exemple. Il y a une asymétrie
d’information : Cécile n’a pas pu vérifier que le trampoline est usé alors que la vendeuse lui a affirmé qu’il était en
excellent état. De plus, la concurrence sur ce marché est imparfaite : Cécile n’ayant contacté qu’un seul vendeur,
elle ne peut pas les faire entrer en concurrence pour obtenir un prix plus bas.
2 Proposez des solutions pour réduire certaines de ces défaillances.
Pour l’asymétrie d’information, Cécile aurait pu demander une garantie à Régine à la suite de l’achat. Elle aurait
aussi pu comparer le prix du trampoline de Régine avec d’autres produits vendus sur Internet ou en magasin.
Exercice 3
Un nouveau président vient d’être élu au Trukistan. Lui et son équipe doivent impérativement traiter un dossier
très urgent pour l’avenir du pays. En effet, le gouvernement souhaite assurer son indépendance énergétique en
construisant des centrales de production d’électricité fonctionnant avec une nouvelle technologie. Aucun membre
du gouvernement n’est spécialiste de cette technologie vantée par les industriels, mais critiquée par les militants
écologistes.
Mettez en évidence les risques de défaillances de l’État pour le projet de construction de centrales de production
d’électricité. Aucun membre du gouvernement n’ayant de connaissance relative à la technologie utilisée par
ces nouvelles centrales, leur décision va être influencée par les groupes de pression : industriels favorables à cette
technologie et militants écologistes qui y sont défavorables. Selon le groupe de pression qui va réussir à influencer
la décision du gouvernement, il n’est pas garanti que cette décision aille dans le sens de l’intérêt général.
Exercice 4
1 Identifiez, après avoir visionné la vidéo, le problème que les dispositifs # vidéo
Invendus bradés ou donnés…
présentés tentent principalement de résoudre. 5 applis pour éviter le gaspillage
10 millions de tonnes de nourriture sont jetées chaque année en France, le plus alimentaire - 3,04 min
foucherconnect.fr/
20tceco21
souvent des invendus provenant de supermarchés, d’hôtels ou de restaurants. Or,
ces produits sont comestibles ; les jeter est un gaspillage.
2 Montrez en quoi ce problème peut s’expliquer par une asymétrie d’information.
Le marché des biens alimentaires est défaillant car les consommateurs ne savent pas toujours que certains
aliments doivent être achetés et consommés en priorité, ni où les trouver. De leur côté, les supermarchés, hôtels
ou professionnels ne peuvent connaître à l’avance quelles seront les quantités de produits alimentaires nécessaires
pour leurs activités et peuvent parfois en acheter des quantités trop importantes.
3 Expliquez comment ces dispositifs améliorent le fonctionnement du marché.
Le dispositif « Zéro gachis » améliore la communication en magasin en rassemblant les produits à consommer
rapidement à un même endroit et en les signalant avec une étiquette de couleur (rabais appliqué). L’application
« Too good to go » améliore, quant à elle, la communication entre vendeur et acheteurs, de manière d’autant plus
efficace qu’elle utilise la géolocalisation. Enfin, des applications facilitent l’utilisation des produits à consommer
rapidement en donnant des informations sur la DLC et des recettes pour les utiliser.
26
32 I Chapitre 2
Vers le BAC 3 minutes
pour convaincre
GRAND
ORAL
Qu es ti on s
1 Calculez et comparez les taux d’évolution du nombre d’immatriculations
de voitures neuves en France, entre 2014 et 2018, par type d’énergie (essence,
diesel, hybride et électricité).
2 Identifiez les externalités associées au marché des véhicules diesel.
3 Repérez et explicitez les interventions de l’État sur ce marché et leurs effets.
4 Rédigez une argumentation qui permette de répondre à la question suivante :
Quelles sont les défaillances qui affectent le marché des véhicules diesel ?
An ne xe
Électricité 11 17 22 25 31 1,4
Bicarburation (essence
2 2 0 1 2 0,1
+ GPL + GNV)
Autres2 0 0 0 1 1 0,0
Données INSEE
(1) : Véhicule dont la propulsion est assurée par l’énergie provenant d’un carburant et d’une batterie ou tout autre dispositif de stoc-
kage d’énergie électrique.
(2) : Superéthanol, gaz naturel pour véhicule (GNV).
© Éditions Foucher
Chapitre 2 I 33
27
Vers le BAC
An ne xe
An ne xe
28
34 I Chapitre 2
2 Les défaillances des marchés
et les défaillances de l’État
Chapitre 2 I 35
CORRIGÉ - 3 MINUTES POUR CONVAINCRE - GRAND ORAL
36 I Chapitre 2
3. Ouverture de la discussion avec l’élève
Les imperfections du marché impactent les agents économiques. Quels sont les enjeux de corriger ces imperfections pour l’élève en tant qu’agent économique et pour
ses projets futurs ?
--Les actions de l’État peuvent contribuer à garantir un cadre plus favorable pour l’agent économique : réduction des externalités négatives comme la pollution par
exemple, création de nouvelles activités écologiques qui peuvent correspondre à un projet professionnel (biodiversité, activités de recyclage…).
--La transparence de l’information et une meilleure gestion des biens publics (comme la connaissance par exemple) peuvent favoriser le parcours de l’élève et du futur
étudiant.
--Enfin, un cadre plus concurrentiel peut favoriser l’élève dans sa posture de consommateur et dans ses futures activités professionnelles de créateur d’entreprise par
exemple.
SYNTHÈSE ENRICHIE
Le marché est un mode d’organisation des échanges économiques qui repose sur un mécanisme de prix per-
mettant d’ajuster l’offre et la demande pour un produit ou un service. Sous certaines conditions, le marché
permet aux agents économiques d’échanger entre eux dans des conditions qui sont profitables à tous. Tou-
tefois, dans de nombreuses situations, le fonctionnement du marché est altéré par des défaillances dont les
origines sont diverses. Dans cette situation, l’intervention de l’État peut s’avérer nécessaire afin de réduire ou
éliminer ces défaillances mais aussi d’en limiter les effets préjudiciables pour les agents économiques. L’État
peut donc apporter des solutions aux défaillances des marchés mais ses interventions peuvent, elles aussi, être
entachées de certaines défaillances.
qualifie de bien public un bien non-rival (sa consommation n’entraîne aucune réduction de la consommation
des autres usagers) et non-excluable (il est impossible d’exclure quiconque de la consommation de ce bien).
En présence de tels biens, chaque agent a intérêt à attendre que les autres agents prennent l’initiative de la
Chapitre 2 I 37
production et du financement de ce bien pour pouvoir ensuite en tirer bénéfice sans en supporter aucun coût.
Il s’agit d’un phénomène de passager clandestin. Le plus souvent, de tels comportements débouchent sur une
non-production du bien public ou une production dans des quantités insuffisantes. Lorsqu’une ressource est
non-excluable mais rivale (on parle alors de ressource commune), le marché est également défaillant puisque
le bien souffre de surexploitation : chaque individu ignore le fait que son propre usage épuise la quantité de
ressources qui restera disponible pour les autres individus qui consomment également ce bien (exemple de la
pêche).
38 I Chapitre 2
3 Les politiques
économiques de l’État
3 minutes
pour découvrir
Coronavirus : comment éviter
la panne économique ?
foucherconnect.fr/20tceco34
> Quelles sont les différentes réponses des États face à cette crise ?
Des mesures d’urgence sont adoptées : mise en place par l’UE d’un fonds d’investissement pour amortir l’impact de
la crise, mesures de report de charges sociales et fiscales, soutien en liquidités aux PME… Certains États adoptent des
mesures budgétaires pour soutenir l’économie de leur pays, d’autres prônent une relance budgétaire plus large.
Crise
Reprise
Récession Expansion
Temps
DOC 2
La politique de l’offre et de la demande
[La] France, grande adepte de Keynes, reste obnubilée les cotisations trop élevées et la bureaucratie envahis-
par le mirage de la « politique de la demande » : il faut sante. La fiscalité […] est extrêmement contraignante
favoriser la hausse du pouvoir d’achat, qui entraînera et ne favorise pas l’initiative. […]
un accroissement de biens et de services, et donc un Certains objecteront que l’abaissement des prélève-
essor économique ! […] ments va détériorer notre situation budgétaire et, par
En fait, il faut procéder de façon inverse, c’est-à-dire voie de conséquence, augmenter notre dette. Cela est
favoriser une politique de l’offre. […] La priorité essen- vrai, mais c’est un inconvénient provisoire, car un taux
tielle est de s’attaquer à l’environnement fiscal, social de croissance de 3 % ou 4 % procurera des recettes sup-
et juridique dans lequel fonctionnent nos entreprises, plémentaires à l’État (TVA, impôt sur les sociétés) qui
pour le simplifier et le stabiliser. Beaucoup d’entre- viendront rééquilibrer notre budget très rapidement.
prises, petites ou moyennes, refusent d’embaucher, donc © droit-finances.commentcamarche.com, mars 2020
de croître, car la législation sociale est décourageante,
Avantages Inconvénients
30
40 I Chapitre 3
DOC 3 La politique conjoncturelle
La politique économique conjoncturelle est un croissance (mesurée par le taux de croissance), l’emploi
ensemble de mesures à court terme prises par l’État (mesuré par le taux de chômage), la stabilité des prix
pour infléchir la conjoncture. Cette politique a donc (mesuré par le taux d’inflation) et le commerce exté-
pour but de réguler l’activité économique et de sta- rieur (mesuré par le solde de la balance commerciale).
biliser les grands agrégats macroéconomiques : la © Foucher
9 Comparez les objectifs, les mesures et les limites des politiques budgétaires de relance et de stabilisation.
Chapitre 3 I 4131
2 Les politiques économiques
à long terme
DOC 1 Les politiques économiques structurelles
À la différence des politiques économiques conjoncturelles, les politiques économiques structu-
relles se placent sur un horizon à moyen ou à long terme. Elles visent à modifier la structure de
l’économie afin de créer les conditions d’une croissance durable et de favoriser la compétitivité.
1 2 3
L’ouverture des magasins le dimanche La construction d’une ligne de TGV L’augmentation des aides financières
à l’agriculture biologique
# vidéo
DOC 2
La loi PACTE Connaissez-vous la loi PACTE ? 4 Surlignez les enjeux de la loi PACTE.
3,35 min
5 Identifiez l’intérêt de la mise en place
Donner aux entreprises les moyens d’in- foucherconnect.fr/
nover, de grandir et de créer des emplois,
20tceco35 du Fonds pour l’innovation et l’industrie.
telle est l’ambition du plan d’action pour Le Fonds pour l’innovation et l’industrie est
la croissance et la transformation des entreprises (PACTE). […]
La croissance de demain sera tirée par les technologies de rup- un ensemble d’actifs de 10 milliards d’euros
ture, comme l’intelligence artificielle, la nanoélectronique ou le qui permet aux entreprises d’investir dans
stockage d’énergie. Ces technologies, qui nécessitent des inves-
tissements initiaux très conséquents, ont un taux d’échec élevé et l’innovation.
impliquent une mise sur le marché lointaine.
Le développement de ces technologies constitue un enjeu de sou-
veraineté. Dans une compétition internationale, les investisse-
ments massifs dans l’innovation de rupture sont un facteur clé
et une nécessité pour développer nos avantages comparatifs. Le
Fonds pour l’innovation et l’industrie a été lancé le 15 janvier 6 Expliquez en quoi la loi PACTE favorise
2018. Il consiste en un ensemble d’actifs de 10 milliards d’euros
la recherche et l’innovation.
dont a été doté l’établissement public Bpifrance. […]
Seulement 21 % des brevets d’invention sont déposés par des La loi PACTE prévoit de créer des demandes
PME, alors que 57 % des brevets d’invention sont déposés par
provisoires de brevet d’une durée limitée
des grands groupes. Les PME françaises déposent 4 fois moins
de brevets que les PME allemandes. [La loi prévoit] de créer une à 12 mois de manière à inciter les PME
demande provisoire de brevet d’une durée limitée à 12 mois. Cela
constituera une « première marche » d’accès au brevet à la fois française à en déposer beaucoup plus.
simplifiée et à coût réduit pour les PME. La demande de brevet
pourra être complétée par la suite, à mesure que l’entreprise
avance dans l’instruction du brevet, tout en préservant le bénéfice
de l’antériorité. […]
economie.gouv.fr
32
42 I Chapitre 3
DOC 3 Un exemple de politique structurelle : 7 Surlignez les raisons pour lesquelles
la politique de la concurrence le fournisseur Eni a été condamné.
8 Indiquez l’acteur responsable
[…] Le fournisseur d’énergie Eni a été condamné à 315 000 euros
de la condamnation et son rôle.
d’amende pour ne pas avoir accepté de résilier des contrats
signés à la suite d’actes de démarchage, comme le demandaient Il s’agit de la Direction générale de la
les clients concernés, a annoncé jeudi la Répression des fraudes.
concurrence, de la consommation et de
« La direction générale de la concurrence, de la consomma-
tion et de la répression des fraudes (DGCCRF) a sanctionné la répression des fraudes (DGCCRF) qui a
l’entreprise de fourniture d’énergie Eni Gas & Power pour un
montant de 315 000 euros », a souligné l’institution. Le démar- sanctionné financièrement Eni. Son rôle est de
chage à domicile par les fournisseurs d’énergie est critiqué par protéger le consommateur (pointer du doigt la
de multiples associations de consommateurs, qui accusent les
groupes concernés d’induire parfois en erreur les particuliers tromperie et faire respecter la loi).
afin de leur vendre leur offre, puis de ne pas respecter le droit 9 Expliquez l’intérêt d’une politique
de rétractation prévu par la loi. En cas de contrat signé lors d’un
démarchage, « le consommateur dispose d’un délai de rétracta- de la concurrence.
tion de 14 jours », rappelle la Répression des Fraudes. « Ce droit La politique de la concurrence favorise
est fondamental car il permet à tout consommateur de se délier
d’un contrat pour lequel il a changé d’avis, sans avoir à se justi- la concurrence entre les entreprises en
fier, ni que le professionnel puisse s’y opposer ». sanctionnant les agissements fautifs.
AFP, 06.02.2020
Le savoir et l’expertise dans différents domaines permettent de créer une nouvelle forme d’économie : celle de la
connaissance. La compétitivité des entreprises repose entre autres sur les capacités à créer et à utiliser les
connaissances.
Chapitre 3 I 43
33
3 Les politiques économiques de l’État
dans une perspective européenne
DOC 1 Les compétences de l’Union européenne 1 Surlignez les trois priorités
et des États-nations d’action dévolues, selon
Dans chacun des domaines suivants, est-ce l'Union européenne le sondage, à l’UE et
ou les États-nations qui devrai(en)t agir en priorité ? soulignez celles dévolues
aux États-nations.
2 Justifiez la répartition de
La lutte contre ces priorités.
67 % 24 % 9%
le dérèglement climatique
En ce qui concerne la lutte
La lutte contre contre le dérèglement
64 % 29 % 7%
le terrorisme
climatique et le terrorisme ainsi
DOC 2
Qu’est-ce que le Pacte de stabilité et de croissance ?
Le Pacte de stabilité et de croissance (PSC) est l’ins- programme de stabilité actualisé chaque année. Un
trument dont les pays de la zone euro se sont dotés afin système d’alerte rapide permet au Conseil Ecofin, réu-
de coordonner leurs politiques budgétaires nationales nissant les ministres de l’Économie et des Finances de
et d’éviter l’apparition de déficits budgétaires excessifs. l’Union, d’adresser une recommandation à un État en
Il impose aux États de la zone euro d’avoir à terme des cas de dérapage budgétaire.
budgets proches de l’équilibre ou excédentaires. […] • La procédure des déficits excessifs est de nature
Le PSC a été adopté au Conseil européen d’Amsterdam plus dissuasive. Elle est enclenchée dès qu’un État
en juin 1997. Il prolonge l’effort de réduction des défi- dépasse le critère de déficit public fixé à 3 % du PIB,
cits publics engagé en vue de l’adhésion à l’Union sauf circonstances exceptionnelles […]. La Commis-
économique et monétaire (UEM). Cependant, à l’in- sion adresse un avertissement à l’État concerné […].
verse de la politique monétaire, la politique budgétaire Si l’État ne met pas fin à la situation de déficit excessif
demeure une compétence nationale. dans les délais impartis, le Conseil peut prendre des
Le PSC comporte deux types de dispositions : sanctions : dépôt auprès de la BCE, qui peut devenir
• La surveillance multilatérale est une disposi- une amende (de 0,2 à 0,5 % PIB de l’État en question)
tion préventive : les États de la zone euro présentent si le déficit excessif n’est pas comblé.
leurs objectifs budgétaires à moyen terme dans un Extrait de L’Union européenne – Institutions et politiques,
vie-publique.fr, novembre 2018 © DILA
34
44 I Chapitre 3
DOC 3 Les pays de l’UE n’en ont pas fini avec les réformes structurelles
[…] Comment les réformes structurelles peuvent- l’importance des réformes structurelles et des efforts
elles contribuer à favoriser la croissance ? Et com- des gouvernements ? »
ment les coordonner pour éviter un ralentissement LB : « Les réformes structurelles sont absolument
économique ? essentielles pour s’assurer que chaque décimale de
Sasha Vakulina, journaliste spécialisée dans l’écono- croissance se traduise par une augmentation de l’em-
mie : « Nous vous avons demandé d’apporter un objet ploi, de la productivité et, au final, de l’investissement.
qui, selon vous, illustre l’importance des réformes Par exemple, pour accroître le niveau d’emploi, il faut
structurelles. De quoi s’agit-il ? » être sûr que les coûts salariaux sont plus faibles pour
Laurence Boone, chef économiste de l’OCDE : « Mon que les entreprises veuillent embaucher. Cela passe
superbe téléphone mobile, parce qu’il illustre parfaite- aussi par une meilleure adéquation de l’offre et de
ment l’impact que les politiques structurelles peuvent la demande d’emploi. Donc, toutes les agences pour
avoir sur notre vie quotidienne. On compte plus de 100 l’emploi développent la formation dans le cadre de
fournisseurs de services mobiles en Europe, il y en a réformes structurelles — la formation professionnelle
peut-être six aux États-Unis. Et les prix sont bien infé- et tout au long de la vie. Et de très nombreux pays ne
rieurs dans l’Union européenne qu’aux États-Unis. » le font pas. »
SV : « La croissance devrait ralentir cette Oleksandra Vakulina et Guillaume Desjardins, euronews.com,
année en Europe. Dans ce contexte, quelle est 20.03.2019
7 Expliquez l’intérêt de la coordination des politiques économiques et sociales dans le cadre européen.
La diversité des situations économiques et sociales des pays de l’UE et les contradictions qui en découlent (exemple
de la politique monétaire unique et des politiques budgétaires nationales) rendent nécessaire la coordination des
© Éditions Foucher
Chapitre 3 I 45
35
Synthèse
3. Les politiques économiques de l’État
3 minutes
pour comprendre
foucherconnect.fr/20tceco36
Mots-clés
Politique budgétaire : politique qui agit Politique monétaire : politique qui agit sur Politique structurelle : politique à moyen
sur l’activité économique au travers des la valeur de la monnaie dont l’instrument et à long terme qui vise à transformer
dépenses et des recettes de l’État. principal est le taux d’intérêt. les structures de l’économie afin de créer
Politique conjoncturelle : politique à les conditions d’une croissance durable
court terme qui tient compte de la situation et de favoriser la compétitivité.
économique à un instant donné.
36
46 I Chapitre 3
Entraînez-vous !
1 TESTEZ-VOUS !
Cochez si les affirmations suivantes sont vraies ou fausses.
Vrai Faux
2 À VOUS DE JOUER !
Exercice 1
Pour chacune de ces mesures, indiquez s’il s’agit d’une politique monétaire ou budgétaire, puis précisez si elle
relève d’une politique de relance ou de stabilisation.
POLITIQUE
monétaire budgétaire relance stabilisation
a. Augmenter les allocations versées aux ménages à ressources
X X
modestes.
b. Baisser l’impôt sur le revenu des ménages. X X
c. Augmenter la TVA. X X
d. Baisser le taux d’intérêt directeur de 0,25 point. X X
e. Alléger les charges sociales pesant sur les salaires. X X
Exercice 2
Pour chacune des propositions ci-après, indiquez s’il s’agit d’une politique conjoncturelle ou d’une politique
structurelle.
POLITIQUE
conjoncturelle structurelle
a. Augmenter le SMIC. X
b. Augmenter le budget de la recherche. X
c. Libéraliser le transport par autocar en France. X
© Éditions Foucher
Chapitre 3 I 47
37
Entraînez-vous !
Exercice 3
La crise de 2008 a révélé des niveaux importants de déficit et de dette publique # vidéo
dans de nombreux États. Comment l’Europe orchestre-t-elle les différents budgets Le semestre européen – 2,04 min
nationaux ? foucherconnect.fr/
20tceco37
Exercice 4
38
48 I Chapitre 3
Vers le BAC 3 minutes
pour convaincre
GRAND
ORAL
Qu es ti on s
1 Après avoir défini les termes de « dette publique » et de « déficit public », interprétez l’évolution
de ces deux indicateurs en France.
2 Comparez la situation française à celle des autres États européens.
3 Identifiez le type de politique et les instruments mis en œuvre par le gouvernement français.
4 Rédigez une argumentation qui permette de répondre à la question suivante :
La réduction de la dette publique peut-elle contribuer à la relance de l’économie ?
An ne xe
(% du PIB) (% du PIB)
100 10
90 8
80 6
70 4
60 2
50
2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015 2017 2018
Dette publique (échelle de gauche) Déficit public (échelle de droite)
© Éditions Foucher
Chapitre 3 I 49
39
Vers le BAC
An ne xe
Évolution de la dette publique des pays les plus endettés de l’UE au 2e trimestre 2018
(% du PIB)
200
179,7
150
133,1
124,9
106,3
100 99,1
98,1
81,0
50
0
2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 T2 2018
40
50 I Chapitre 3
3 Les politiques économiques de l’État
1. Après avoir défini les termes de « dette publique » et de « déficit public », interprétez l’évolution
de ces deux indicateurs en France.
La dette publique peut se définir comme l’ensemble des engagements financiers appelés emprunts réalisés
par un État, une collectivité ou des organismes publics.
Le déficit public représente l’instant où les recettes de l’État et de ses organismes sont inférieures aux
dépenses.
Selon l’Insee en France en 2001, le déficit budgétaire était de moins de 2 % du PIB annuel. Il atteint son maxi-
mum en 2009 avec 7 % du PIB pour finalement redescendre à 2,5 % du PIB en 2018.
En 2001, la dette publique s’élevait à 57 % du PIB. On remarque une très nette évolution lors de la crise éco-
nomique de 2009 avec un taux de 83 % du PIB. En 2018, la dette publique représente pratiquement 100 % du
PIB.
De 2001 à 2009, les courbes de la dette publique et du déficit public suivent la même évolution. En revanche,
dès 2009, la courbe de la dette publique croît fortement et passe de 82 % à 98 % du PIB en 2018 alors que la
courbe du déficit public décroît et passe de 7,5 % à 2,5 %.
Pour financer son déficit, l’État emprunte et alimente donc la dette.
2. Comparez la situation française à celle des autres États européens.
Le graphique des États européens les plus endettés établi par Eurostat en 2018 représente l’évolution de la
dette publique des pays les plus endettés en % du PIB de 2008 à 2018. Nous observons une hausse globale de
la dette publique de l’ensemble des pays de 2008 à 2011. En 2011, même si la dette a commencé à stagner de
manière globale, la dette publique de la France est supérieure à la dette publique moyenne de l’Europe (81 %
du PIB).
3. Identifiez le type de politique et les instruments mis en œuvre par le gouvernement français.
Début 2020 (avant la crise du Coronavirus), le gouvernement français a mis en place une politique budgétaire
de relance. Il souhaite limiter les prélèvements obligatoires avec des baisses de charges pérennes (impôts sur
les sociétés, taxes d’habitation…) sans réellement mener des efforts d’économies ou de maîtrise des dépenses.
Le gouvernement français compte redresser les finances publiques en réalisant des économies sur l’assu-
rance-chômage.
4. Rédigez une argumentation qui permette de répondre à la question suivante :
La réduction de la dette publique peut-elle contribuer à la relance de l’économie ?
I. La dette publique ne peut pas contribuer à la relance de l’économie
Il faut réduire la dette publique car si elle est trop élevée, elle conduit à une plus forte imposition. Elle pénalise
ainsi la productivité et l’innovation.
Une dette publique trop élevée conduit à payer davantage de charges d’intérêts. L’investissement public est
également diminué.
Une partie de l’épargne des ménages et des entreprises est utilisée pour financer la dette publique, ce qui
réduit également l’investissement.
II. La dette contribue à la relance de l’économie
L’État peut s’endetter pour investir et mener une politique de relance qui à terme augmentera la croissance.
L’État peut aussi diminuer les impôts ou augmenter ses dépenses.
La dette va permettre d’accroître la production et d’augmenter les revenus des ménages et des entreprises.
La hausse des impôts qui sera perçue par l’État sera alors utilisée pour rembourser la dette.
© Éditions Foucher
Chapitre 3 I 51
CORRIGÉ - 3 MINUTES POUR CONVAINCRE - GRAND ORAL
52 I Chapitre 3
Autres structurations possibles :
1. Les outils et orientations des politiques économiques
2. Les enjeux des politiques économiques et leurs effets
3. Ouverture de la discussion avec l’élève
Quels sont les enjeux des politiques économiques pour l’élève en tant qu’agent économique et pour ses projets futurs ?
--Les actions de l’État peuvent contribuer à garantir un cadre plus favorable pour l’agent économique : atteinte des grands équilibres permettant à l’agent de disposer de
plus de revenus (issus de la croissance), maîtrise des prix grâce à la lutte contre l’inflation, perspectives d’emplois plus importantes par la lutte contre le chômage, etc.
--Les politiques structurelles peuvent favoriser de nouvelles orientations industrielles, des formations et axes de recherche et développement (R&D) qui peuvent influen-
cer l’employabilité de l’élève, ses projets d’études et ses choix professionnels.
SYNTHÈSE ENRICHIE
Face au déséquilibre du système économique, l’État se doit d’intervenir sur son évolution afin d’en améliorer
les principaux indicateurs et d’atteindre certains objectifs ; c’est la régulation étatique. L’État construit pour
cela une politique économique.
La politique économique est donc l’ensemble des mesures prises par l’État pour atteindre les objectifs fixés :
croissance, emploi, stabilité des prix, etc.
Chapitre 3 I 53
II. Les politiques économiques à long terme
La politique économique structurelle à long terme est une politique de moyen et long terme qui vise à trans-
former la structure de l’économie afin d’en accroître la croissance potentielle d’une économie nationale (poli-
tiques industrielle, de formation, de recherche et développement, d’aménagement du territoire, de régulation
des marchés, de création d’infrastructures publiques, politique sociale…).
A. La politique de la concurrence
La politique de la concurrence cherche à assurer les conditions d’une libre concurrence entre les entreprises
sur les marchés afin de protéger les intérêts des consommateurs. Lorsque sur les marchés il y a un nombre
limité d’offreurs (par rapport aux demandeurs), ils ont le pouvoir du marché, c’est-à-dire qu’ils peuvent impo-
ser leurs prix aux consommateurs pour s’en attribuer un surprofit (ou rente du monopoleur). Les consom-
mateurs sont donc perdants, d’où le rôle de la politique de la concurrence pour la défense du consommateur.
B. L’économie de la connaissance
Une des principales caractéristiques de la modernité est son aptitude à être réflexive, c’est-à-dire que la
société globale réfléchit sur elle-même et sur les communautés qui la composent.
La connaissance est un bien économique étrange avec des propriétés ambivalentes ; elle a un rendement
social élevé (production d’externalités bénéfiques à un nombre gigantesque de personnes) tout en posant les
problèmes d’allocation de ressources.
L’économie de la connaissance prend une ampleur stratégique dans les compétitions politiques, économiques,
sociales et gouvernementales internationales.
A. La nécessaire mise en place d’instruments communs dans les pays de la zone euro
L’objectif du pacte de stabilité de Dublin (décembre 1996) est d’obliger les États membres de la zone euro à
cibler l’équilibre de leurs finances publiques et de ne pas dépasser 3 % de déficit public par rapport au PIB.
Malheureusement, compte tenu des différences des politiques économiques et de leurs formes, l’adhésion
complète des pays de l’union de la zone euro n’a pu se faire : seulement 19 pays sur 28.
La Banque centrale européenne (BCE) est l’institution financière qui a pour rôle principal d’assurer la stabilité
du système financier de la zone monétaire européenne. Elle est, depuis le 1er janvier 1999, la seule responsable
de la politique monétaire de la zone euro, ce qui pose de nouvelles difficultés de gestion et de suprématie ter-
ritoriale dans la conception des politiques économiques.
Trop de différences apparaissent au cœur de l’union européenne, tant en matière de fiscalité ou d’échelles
de salaires que de politiques économiques : coût de la main-d’œuvre, dette publique, déficit public, taux de
chômage, PIB, etc.
B. La difficile coordination des politiques économiques des États membres de la zone euro
Il existe une importante hétérogénéité dans la situation économique au sein de l’ensemble des 19 pays qui
forment la zone euro. Harmoniser l’action publique au cœur de la zone euro dépourvue d’homogénéité est
en effet très problématique et se heurte à de graves problèmes comme taux de croissance et dettes publiques
différents, inflations inégales.
Par exemple, en matière de fiscalité, les taux d’imposition et les taxes, différents d’un pays à un autre. Cela a
pour effet créer une concurrence entre les pays et incite les entreprises à investir uniquement dans certains
pays de l’Union européenne. Le terme de « dumping fiscal » est alors employé et signifie que les États ont
recours à cette pratique afin d’attirer ces entreprises dans leur pays.
54 I Chapitre 3
4 Les politiques sociales
de l’État
3 minutes
pour découvrir
Réforme de l’assurance chômage :
qu’est-ce qui change ?
foucherconnect.fr/20tceco29
les principaux risques sociaux couverts par la protection sociale et redistribution verticale + protection sociale + logique
hÉnumérer les différents modes de financement des dépenses publiques d’assurance + logique d’assistance + impôts et cotisations
hCaractériser la progressivité des différents prélèvements obligatoires sociales + progressivité des prélèvements obligatoires
Revenus Éducation
En moyenne, les Français les 10 % les plus aisés Bonne nouvelle, la part de jeunes quittant
perçoivent des revenus 6,7 fois plus élevés le système scolaire avec un faible niveau d’éducation –
que les 10 % les plus pauvres, après impôts au maximum le brevet – a diminué de 11,3 % en 2007
et prestations sociales. à 8,9 % en 2017.
Travail
Le taux de chômage des non-diplômés (18,3 %) est 3,7 fois plus élevé que celui des titulaires
d’un diplôme du supérieur long. Les immigrés constituent une part de population vulnérable :
leur taux de chômage est de 16,3 %, soit deux fois plus que celui des personnes nées en France (8,6 %).
La politique de l’emploi se concentre sur l’évolution des compétences et sur les solidarités nationales.
Territoires
Logement
La France en souffrance est d’abord celle
800 000 personnes n’ont pas de domicile
des grandes agglomérations. Dans les grandes villes se
personnel et environ 11 000 dormiraient dans la rue,
concentrent la plus grande richesse ainsi que la plus grande
selon la Fondation Abbé-Pierre. Cela malgré la loi
pauvreté, notamment parce qu’elles ont quasiment toutes
de 2018 portant sur l’évolution du logement,
construit des logements sociaux pour les plus modestes,
de l’aménagement et du numérique (loi ELAN) qui visait
tout en abritant des populations riches.
notamment à construire plus, mieux et moins cher, et à faire
De nombreux investissements ont été mis en œuvre dans
évoluer le logement social.
le cadre de la politique d’aménagement du territoire.
42
56 I Chapitre 4
DOC 3 La politique sociale et les risques sociaux
Maladie/
Invalidité/Handicap
Vieillesse
(retraite, veuvage,
Chômage Risques sociaux :
perte d'autonomie)
événements pouvant survenir
à tout individu et provoquant pour
lui soit des dépenses importantes
soit une diminution sensible
de ses revenus habituels et
Précarité/ nécessitant donc une prise Famille (maternité,
Exclusion en charge collective. enfance, jeunesse)
© Foucher
5 À la suite d’une longue maladie, Yacine a perdu son emploi. Illustrez la notion de risque social à travers
sa situation.
Jérôme subit le risque « maladie invalidité » (dépenses importantes de frais de santé du fait de sa longue maladie),
ainsi que le risque « emploi » (diminution sensible de ses revenus liée à des arrêts de travail, puis situation de
chômage avec la perte définitive de son emploi).
6 Justifiez la légitimité d’une politique sociale de l’État pour l’ensemble des risques présentés.
Sa situation nécessite une prise en charge collective des risques subis afin qu’il conserve des moyens de subsistance et
qu’il ne tombe pas dans la pauvreté.
Redistribution Justification
a. Les allocations familiales sont versées aux personnes Les allocations familiales
ayant au moins deux enfants de moins de 20 ans à charge.
Le montant des prestations dépend des ressources, verticale dépendent des ressources.
du nombre d’enfants à charge et de leur âge.
© Éditions Foucher
b. L’assurance maladie rembourse à 100 % les frais médicaux Risque social (famille, maternité) ;
en cas de grossesse, à partir du 1er jour jusqu’au 6e mois de
grossesse et jusqu’à 12 jours après la date d’accouchement, horizontale versements indépendants du
indépendamment des revenus de la patiente. niveau de revenu.
Chapitre 4 I 43
57
2 La mise en œuvre de la politique sociale
# vidéo
La protection sociale :
à quoi ça sert ? – 1,46 min
foucherconnect.fr/
DOC 2 La protection sociale 20tceco30 3 Surlignez dans le DOC 2 le but
de la protection sociale.
La protection sociale désigne tous les mécanismes de prévoyance collec-
tive, permettant aux individus de faire face aux conséquences financières 4 Soulignez les mécanismes et
des « risques sociaux ». entourez les logiques inhérentes
Elle repose sur plusieurs types de mécanismes : à la protection sociale.
• des prestations de services sociaux, qui désignent l’accès à des services, 5 Montrez que les logiques de
fournis à prix réduit ou gratuitement (crèches, hôpitaux) ;
la protection sociale sont
• des prestations sociales, versées directement aux ménages, qui peuvent
complémentaires.
être en espèces (pensions de retraite) ou en nature (remboursements de
soins de santé). Elles sont complémentaires pour
Elles peuvent répondre à trois logiques :
faire face aux difficultés des
− une logique d’assurance sociale, dont l’objectif est de prémunir contre
un risque de perte de revenus (chômage, maladie, vieillesse, accident du individus afin de leur éviter de
travail). Les prestations sociales sont financées par des cotisations assises
sur les salaires (comme dans une assurance privée), et sont donc réser- tomber dans la pauvreté. La logique
vées à ceux qui cotisent ; d’assurance sociale fonctionne grâce
− une logique d’assistance, qui a pour objectif d’instaurer une solidarité
entre les individus pour lutter contre les formes de pauvreté. La presta- à des cotisations préalables. Celle
tion assure alors un revenu minimum, qui ne couvre pas forcément un
risque spécifique. Il est versé sous condition de ressources, mais non de d’assistance prévoit des prestations
cotisations préalables (revenu de solidarité active – RSA, allocation adulte sous condition de ressources, mais
handicapé – AAH) ;
− une logique de protection universelle, qui a pour but de couvrir cer- non de cotisations préalables. Enfin
taines catégories de dépenses pour tous les individus. Les prestations sont
la logique de protection universelle
donc accordées sans conditions de cotisations ni de ressources, mais sont
les mêmes pour tous (prestations familiales). s’applique sans conditions de
Vie-publique.fr © DILA
cotisations ni de ressources.
44
58 I Chapitre 4
DOC 3 L’évolution des comptes de la Sécurité sociale
Solde du régime général et du fonds de solidarité vieillesse (FSV) en milliards d’euros
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019* 2020*
– 1,2
– 5,1 – 5,1
– 7,8 – 5,4
– 10,8
– 13,2
– 15,4 2019* 2020*
Maladie –3 –3
– 17,5 Accidents du travail + 1,1 + 1,4
Vieillesse – 2,1 – 2,7
– 20,9 Famille + 0,8 + 0,7
Régime général – 3,1 – 3,8
– 28 FSV – 2,3 – 1,4
Régime général + FSV – 5,4 – 5,1
* Prévisions
Notes : le régime général est le régime des administrations de la Sécurité sociale auquel est affiliée la majorité de
la population française.
Le FSV assure le financement des allocations du minimum vieillesse et d’autres avantages de la retraite.
Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), 2020
DOC 4
L’offre de services sociaux
La communauté urbaine de Dunkerque, un bassin des nouveaux utilisateurs du bus roulaient auparavant
d’habitat de 200 000 personnes, a institué la gratuité en voiture. Amélie confirme : « Depuis la gratuité, je ne
des transports en bus il y a un an. Résultat : le nombre la prends plus. C’était la misère pour se garer, et j’éco-
de passagers a progressé de 65 %. […] [La commu- nomise 20 euros de gazole par semaine. » […] « 10 % de
nauté urbaine] a pu se le permettre car la billetterie ces nouveaux utilisateurs ont vendu leur deuxième
ne représentait que 10 % du coût total des transports voiture », souligne Vergriete. « Ils en gardent juste une,
en commun, soit 4,5 millions d’euros. L’effort n’était pour l’élément de liberté. » Il ajoute : « Toute ma philo-
donc pas si grand. […] Sur les lignes les plus denses, sophie politique est basée là-dessus : si on ne récom-
des bus passent désormais toutes les dix minutes, des pense pas par une amélioration du pouvoir d’achat les
couloirs express leur sont réservés, avec passage auto- comportements vertueux sur le plan écologique, ça ne
matique au vert quand ils arrivent ; et le centre-ville marche pas. » […] L’autre enseignement fort de l’ex-
a été repensé, pour diminuer la place de la voiture. Le périence dunkerquoise est la croissance de la mobilité.
parvis de la gare est devenu piétonnier, avec un abri Un tiers des déplacements générés par le bus gratuit
sécurisé pour les vélos […]. n’existait pas auparavant, surtout chez les jeunes et les
En attendant la prochaine enquête sur les déplace- personnes âgées. […]
ments des ménages, l’étude menée par l’Observatoire
des villes du transport gratuit […] montre que la moitié Stéphanie Maurice (correspondante à Lille), Libération, 30.08.2019
La progression du nombre de passagers et de la mobilité, un service public plus fréquent et de meilleure qualité,
une réorganisation de la ville pour diminuer la place de la voiture, la réduction de l’utilisation de la voiture et
l’amélioration du pouvoir d’achat des utilisateurs, l’impact positif au niveau écologique.
Chapitre 4 I 45
59
3 L’efficacité des politiques sociales
CSG
102
3 Classez les différents types de financement de la protection sociale en fonction des prises en charge.
Parts patronale Sécurité sociale, contribution assurance chômage, retraite complémentaire obligatoire,
et salariale
Apec (cadres)
Part patronale Allocations familiales, CSA, accidents du travail, Fnal, AGS, forfait social, versement transport
46
60 I Chapitre 4
DOC 3
Les impôts proportionnels et progressifs
Barème impôt sur les revenus 2020
Le taux des impôts proportionnels reste le même quelle que soit
la valeur de la base d’imposition ; autrement dit, l’impôt de tous Tranche de revenu Taux
les contribuables est calculé au même taux. On peut citer par imposable d’imposition
exemple la TVA, l’impôt sur les sociétés, etc.
➡
De 0 € à 10 064 € 0%
Le taux des impôts progressifs augmente par tranches au fur
et à mesure que la valeur de la base d’imposition augmente ; De 10 064 € à 25 659 € 11 %
autrement dit, plus celle-ci augmente, plus les tranches les plus De 25 659 € à 73 369 € 30 %
élevées seront lourdement taxées. Le barème de l’impôt sur le De 73 369 € à 157 806 € 41 %
revenu est progressif. Cela signifie que votre revenu imposable
Au-dessus de 157 806 € 45 %
est réparti dans les différentes tranches, chacune ayant un taux
d’imposition différent.
© Foucher
# vidéo
Comment calcule-t-on l’impôt
sur le revenu ? - 3,05 min
foucherconnect.fr/
20tceco31
4 Distinguez « impôts proportionnels » et « impôts progressifs ».
Le taux des impôts proportionnels reste le même, quelle que soit la valeur de base d’imposition. Le taux des impôts
progressifs quant à lui augmente au fur et à mesure que la valeur de base d’imposition augmente.
5 Calculez l’impôt de Sylvie, cadre célibataire, qui dispose de 42 000 euros de revenus pour 2020. Attention ! Vous
devez découper les 42 000 euros en tranches et appliquer un taux différent à chaque tranche.
42 000/1 part = 42 000 €.
Par application du barème : jusqu’à 10 064 € : 0 % ; de 10 064 € à 25 659 € = 15 595 € à 11 % soit 1 715,45 € ; de
25 659 € à 42 000 € = 16 341 € à 30 % soit 4 902,30 €.
Total de l’impôt : 6 617,75 €.
– Mais des dysfonctionnements au niveau social : chômage (inefficacité des dispositifs mis en place) ; faible part des
rémunérations dédiées à la protection sociale dans le PIB et faibles dépenses sociales ; système éducatif sous-doté
humainement et reproducteur d’inégalités ; problèmes du système de santé (mauvaise allocation des moyens).
Chapitre 4 I 47
61
Synthèse
4. Les politiques sociales de l’État
3 minutes
pour comprendre
foucherconnect.fr/20tceco32
Politiques sociales
Politique sociale
Prestations sociales
Offre de services sociaux
Financées par :
• cotisations sociales
• impôts proportionnels et progressifs
Mots-clés
Prélèvements obligatoires : ensemble des cotisations, impôts Redistribution : prélèvements par l’État des cotisations sur
et taxes prélevés par l’État et qui constituent ses ressources. les revenus de certains ménages pour les reverser à d’autres
Protection sociale : système de prestations versées aux ménages.
ménages pour faire face à la survenance d’un risque social. Risque social : événement de la vie qui peut déséquilibrer le
budget d’un ménage (maladie, chômage, invalidité, vieillesse…).
48
62 I Chapitre 4
Entraînez-vous !
1 TESTEZ-VOUS !
Cochez la ou les bonnes réponses.
1. La politique sociale permet de : 3. La protection sociale :
a. ❑
✗ lutter contre l’inflation. a. ❑
✗ est un des volets de la politique sociale.
b. ❑
✗ réduire la pauvreté et les inégalités socio- b. ❑
✗ s’effectue par le versement de prestations
économiques. sociales.
c. ❑ lutter contre les pratiques anticoncurrentielles. c. ❑
✗ s’effectue par l’offre de services sociaux.
d. ❑
✗ protéger les individus contre les risques sociaux. d. ❑ permet de réaliser une redistribution verticale
des ressources.
2. La redistribution verticale :
a. ❑ correspond à la protection des individus contre 4. La protection sociale est financée :
les risques sociaux. a. ❑ par les prêts accordés par des banques.
b. ❑
✗ vise à la réduction des inégalités socio- b. ❑
✗ par les cotisations sociales.
économiques. c. ❑
✗ par les impôts et les taxes.
c. ❑
✗ est financée par des prélèvements obligatoires. d. ❑ par les actions des entreprises.
d. ❑ est financée par les cotisations salariales.
2 À VOUS DE JOUER !
Exercice 1
Alors qu’il se rendait au Pôle Emploi pour rencontrer son conseiller, M. Manvussa a été victime d’une chute
et s’est blessé au bras. Hospitalisé, il s’inquiète pour le futur de sa famille, dans la mesure où il n’est pas pré-
sent à la maison pour s’occuper de ses quatre enfants et de sa femme Nathalie, enceinte de cinq mois et qui
travaille beaucoup.
Exercice 2
Pour chacune des propositions ci-après, indiquez s’il s’agit d’une logique d’assurance, d’une logique
d’assistance ou d’une logique de protection universelle.
Proposition Logique
a. Elle s’applique sans conditions de ressources ou de cotisations. Protection universelle
b. Elle s’applique sous conditions de ressources mais sans cotisations préalables. Assistance
c. Elle permet de faire face aux risques sociaux pour tous les individus. Protection universelle
d. Elle instaure une solidarité. Assistance
© Éditions Foucher
Chapitre 4 I 49
63
Entraînez-vous !
Exercice 3
Jérôme est gérant d’une société de travaux publics. Cette année, il a perçu 36 000 euros de salaire net en tant
que gérant salarié – salaire pour lequel il paie un impôt sur le revenu mensuel. Propriétaire d’une maison en
ville, il paie une taxe foncière de 850 euros par an. Dans son activité et dans sa vie privée, il subit par ailleurs
le poids de la TVA et de la récente augmentation de la taxe intérieure de consommation sur les produits éner-
gétiques (TICPE) qui a pénalisé le prix des carburants. À la suite du décès de ses parents, il a dû s’acquitter
de 22 000 euros de droits de succession pour bénéficier de son héritage.
1 Identifiez les différents impôts et taxes supportés par Jérôme, puis précisez s’il s’agit de prélèvements
progressifs ou proportionnels.
• Impôt sur le revenu ; c’est un prélèvement progressif.
• Taxe foncière, TVA, TICPE, droits de succession ; ce sont des prélèvements proportionnels.
2 Discutez l’efficacité de ces différents prélèvements.
À ses débuts, l’impôt proportionnel était considéré comme l’impôt le plus juste, car il permettait de frapper d’une
manière égalitaire les contribuables. Cependant, il faut noter que les contribuables aux revenus les plus pauvres
ne réalisent pas le même sacrifice fiscal. Les impôts progressifs semblent plus réducteurs d’inégalités puisqu’ils
tiennent compte de la situation du contribuable, même s’ils représentent une faible part des recettes fiscales.
Exercice 4
Doc La réforme des retraites
Le 24 janvier 2020, le projet de réforme des retraites a été présenté
en Conseil des ministres, à la suite des annonces du Premier ministre
Édouard Philippe qui avait dévoilé les grandes
lignes du projet en décembre.
# vidéo
La réforme des retraites - 2,33 min
foucherconnect.fr/
20tceco33
Après avoir visionné la vidéo :
1 Relevez les principales mesures de la réforme des retraites.
• Disparition progressive des 42 régimes de retraite : système universel.
• Nouveau mode de calcul des droits à la retraite basé sur un nombre de points acquis tout au long de la carrière.
• Valeur du point indexé sur le niveau des salaires.
2 Précisez quand ces nouvelles règles devraient entrer en vigueur et pour quelles personnes.
À partir de 2025 pour les personnes nées à partir de 1975.
Les personnes nées à partir de 2004 seront pleinement concernées par le système universel.
3 Distinguez les différents « âges » de départ à la retraite.
• Âge légal de 62 ans.
• Âge pivot à 64 ans en 2027 pour inciter les personnes à travailler plus longtemps (système de bonus-malus).
• Âge d’équilibre en 2037 (futurs retraités nés à partir du 1er janvier 1975).
• Départ 2 ans plus tôt pour les métiers pénibles.
4 Expliquez, à partir de vos connaissances et de vos recherches éventuelles, les raisons de cette réforme
des retraites.
• Problème de financement des caisses de retraites.
• Problème d’inégalités entre les différents régimes de retraites.
• Volonté d’assurer une pension minimum garantie de 1 000 euros.
50
64 I Chapitre 4
Vers le BAC 3 minutes
pour convaincre
GRAND
ORAL
Qu es ti on s
1 Après avoir défini la notion de « politique sociale », appréciez la place de la France en matière
de dépenses sociales et de recettes fiscales pour apprécier la politique sociale menée en France
par rapport aux politiques menées dans les autres pays européens.
2 Présentez les objectifs des politiques sociales européennes.
3 Relevez les moyens et méthodes des politiques sociales mises en œuvre dans le cadre européen.
Explicitez leurs buts.
4 Rédigez une argumentation qui permette de répondre à la question suivante :
Les politiques sociales sont-elles efficaces ?
An ne xe
(% du PIB)
30 31,2
25 27,9
23,7
20 21,1
20,1
18,4
15
14,4
10
5
0
Irlande Estonie OCDE total Pologne Espagne Italie France
Données OCDE
An ne xe
(% du PIB)
45 46,1
40 42,1
35
34,3 34,4 35,0
30 33,2
25
20 22,3
15
10
© Éditions Foucher
5
0
Irlande Estonie OCDE total Espagne Pologne Italie France
Données OCDE
Chapitre 4 I 6551
Vers le BAC
An ne xe
An ne xe
52
66 I Chapitre 4
4 Les politiques sociales de l’État
1. Après avoir défini la notion de « politique sociale », appréciez la place de la France en matière
de dépenses sociales et de recettes fiscales pour apprécier la politique sociale menée en France par
rapport aux politiques menées dans les autres pays européens.
La politique sociale permet de réduire la pauvreté et les inégalités socio-économiques (redistribution verticale)
et de protéger les individus contre les risques sociaux (redistribution horizontale).
Avec 31,2 % du PIB pour ses dépenses sociales et 46,1 % du PIB pour ses recettes fiscales, la France est le
pays européen qui accorde la plus grosse part de son PIB à la politique sociale.
2. Présentez les objectifs des politiques sociales européennes.
Les objectifs visent à sortir au moins 20 millions de personnes de la pauvreté et de l’exclusion sociale et à
porter à 75 % le taux d’emploi de la population âgée de 20 à 64 ans.
3. Relevez les moyens et méthodes des politiques sociales mises en œuvre dans le cadre européen.
Explicitez leurs buts.
Dans le cadre de la stratégie Europe 2020, on distingue différents moyens :
--la plateforme européenne contre la pauvreté et l’exclusion sociale ;
--la stratégie pour des compétences nouvelles et des emplois ;
--le « paquet emploi » ;
--le livre blanc sur les retraites ;
--le « paquet emploi des jeunes », qui porte spécifiquement sur la situation des jeunes ;
--les fonds européens (exemple : FSE qui représente 80 milliards d’euros).
Les méthodes : méthode ouverte de coordination pour la protection et l’inclusion sociales (MOC sociale).
Leurs buts sont de favoriser la cohésion sociale et l’égalité grâce à des systèmes de protection sociale et des
politiques d’inclusion sociale adéquats, accessibles, financièrement viables et coordonnées au niveau euro-
péen, particulièrement dans les domaines suivants : pauvreté et exclusion sociale, soins de santé, soins de
longue durée, retraites, accès à la protection sociale.
4. Rédigez une argumentation qui permette de répondre à la question suivante :
Les politiques sociales sont-elles efficaces ?
Le contexte de crise lié au Covid-19 met en lumière les enjeux des mesures mises en place par les autorités,
particulièrement celles déclinées dans le cadre des politiques sociales.
Les politiques sociales visent à lutter contre la pauvreté et à corriger les inégalités. Elles permettent de faire
face aux principaux risques sociaux : maladie, maladies professionnelles, vieillesse, famille, emploi, logement,
pauvreté, handicap, maladie.
Mais les politiques sociales sont-elles efficaces ?
Elles présentent certains succès qui les rendent légitimes. Cependant, elles rencontrent certaines limites qui
remettent en cause leur efficacité.
I. Les succès des politiques sociales
A. Des résultats positifs au niveau social
--Inégalités contenues ;
--Pouvoir d’achat des retraités mieux préservé par rapport aux actifs ;
--Pauvreté plus faible ;
--Employabilité garantie ;
--Soins médicaux de qualité, etc.
B. Des résultats positifs au niveau économique
Logique keynésienne : les politiques sociales contribuent à la croissance, car elles participent au soutien de la
demande des agents via les transferts sociaux, à l’investissement des entreprises, moteurs de croissance.
© Éditions Foucher
Chapitre 4 I 67
II. Les limites des politiques sociales
A. Une remise en cause sur la légitimité des politiques sociales
--Remise en cause théorique : le courant libéral met en cause l’efficacité des politiques sociales qui inciteraient
les agents à l’inactivité ;
--Remise en cause empirique : persistance du chômage, persistance des inégalités (hommes-femmes, de salaire
minimum, d’accès à l’éducation, d’accès aux soins…) et de la pauvreté, etc.
B. Les limites financières des politiques sociales
--Pression sur le coût du travail et la compétitivité mondiale à cause du niveau très élevé des prélèvements
obligatoires ;
--Pression sur l’endettement de l’État et problème de financement de la protection sociale.
68 I Chapitre 4
➤➤ Structuration de l’argumentation en trois points
1. A priori, il est encore nécessaire de mener des politiques sociales 2. Mais les politiques sociales rencontrent des limites qui remettent en
A. Un contexte qui nécessite la mise en œuvre de politique sociale cause leur efficacité
--Contexte de hausse de la pauvreté. A. Les limites financières des politiques sociales
--Contexte d’accroissement des inégalités. --Financement majoritairement par les cotisations sociales et patronales et par l’im-
--Contexte de déséquilibres (chômage, vieillissement de la population, besoins médi- pôt et les taxes (effet différencié des types d’impôt).
caux croissants…) qui nécessitent de plus en plus la mise en œuvre de politique --Pression sur le coût du travail et la compétitivité mondiale à cause du niveau très
sociale. élevé des prélèvements obligatoires.
B. Des objectifs des politiques sociales à leur mise en œuvre --Pression sur l’endettement de l’État et problème de financement de la protection
→ Objectifs : sociale.
--Réduire la pauvreté et les inégalités sociales : redistribution verticale par des B. Une efficacité des politiques sociales remise en cause
transferts monétaires ou en nature vers les ménages et financée par les prélève- --Remise en cause théorique : le courant libéral met en cause l’efficacité des poli-
ments obligatoires. tiques sociales qui inciteraient les agents à l’inactivité.
--Protéger les individus contre les risques sociaux : redistribution horizontale ; --Remise en cause empirique : persistance du chômage ; persistance des inégalités
notion de risque social et de prise en charge collective. (hommes-femmes, de salaire minimum, d’accès à l’éducation, d’accès aux soins…)
--Soutenir l’activité économique : logique keynésienne de soutien à la demande. et de la pauvreté, etc.
→ Mise en œuvre : --Persistance de problèmes structurels : vieillissement de la population (problème
--La protection sociale : logiques d’assistance et d’assurance contre les risques de la maladie et de la retraite) ; diminution des actifs, etc.
sociaux ; versement de prestations sociales et offre de services sociaux.
--La fiscalité particulièrement pour la redistribution verticale des ressources.
Autres structurations possibles :
1. Les enjeux et outils des politiques sociales
2. Les difficultés des politiques sociales dans le contexte actuel
3. Ouverture de la discussion avec l’élève
Quels sont les enjeux des politiques sociales pour l’élève en tant qu’agent économique et pour ses projets futurs ?
--Les mesures sociales peuvent contribuer à garantir un cadre plus favorable pour l’agent économique en luttant contre la pauvreté et les inégalités, en améliorant les
conditions de vie et le niveau de développement (état sanitaire, niveau d’éducation…).
--La protection sociale apporte des prestations et offres de services sociaux dont l’élève bénéficie, et qui pourront l’aider lors d’éventuels risques sociaux (chômage,
maladie…) pendant son parcours personnel et professionnel.
--Une bonne connaissance des dispositifs sociaux et fiscaux constitue par ailleurs un moyen d’avoir des compétences en matière de gestion des ressources humaines qui
permettront à l’élève de cerner les dispositifs relatifs à sa situation personnelle ou qui l’aideront à manager les équipes dans un éventuel futur emploi.
SYNTHÈSE ENRICHIE
Dans une société organisée autour du principe de solidarité, les politiques sociales correspondent à un
ensemble d’actions mises en œuvre par les pouvoirs publics pour parvenir à transformer les conditions de
vie des individus et éviter les explosions sociales, la désagrégation des liens sociaux. Elles font référence au
concept d’« État providence ».
Les politiques sociales visent plusieurs objectifs (I). En France, on associe l’idée de politique sociale à une
politique publique liée à la protection sociale et à la fiscalité (II). L’efficacité des politiques sociales est cepen-
dant souvent remise en cause (III).
grâce à des transferts monétaires ou en nature vers les ménages méritants financés par des prélèvements obli-
gatoires (impôts, taxes, cotisations sociales) ;
--La redistribution horizontale qui vise à couvrir les risques sociaux, quel que soit le niveau de revenu grâce
à la protection sociale financée par les cotisations salariales.
Chapitre 4 I 69
B. La protection des individus contre les risques sociaux
Un risque social désigne certains événements de la vie qui peuvent déséquilibrer le budget d’un ménage (soit
par des dépenses importantes, soit par une diminution sensible de ses revenus habituels) et qui nécessite donc
une prise en charge collective.
On distingue différentes catégories de risques sociaux :
Maladies
professionnelles
/ Vieillesse,
Maladie, Accidents retraite,
invalidité du travail veuvage, perte
d’autonomie
Les risques
Famille,
ou besoins
maternité,
Handicap sociaux
enfance
identifiés
et jeunesse
en France
Emploi,
assurance
chômage,
Pauvreté
insertion
Logement profession-
nelle
Diverses situations de la vie nécessitent donc une prise en charge collective des risques subis afin de per-
mettre aux individus de conserver des moyens de subsistance et de ne pas tomber dans la pauvreté.
A. La protection sociale
La protection sociale désigne tous les mécanismes de prévoyance collective, permettant aux individus de faire
face aux conséquences financières des risques sociaux.
La protection sociale repose sur plusieurs types de mécanismes :
--des prestations sociales : versées directement aux ménages, elles peuvent être en espèces (pensions de
retraite) ou en nature (remboursements de soins de santé) ;
--l’offre de services sociaux : ce sont des prestations de services sociaux qui désignent l’accès à des services,
fournis à prix réduit ou gratuitement (crèches, hôpitaux).
Les prestations sociales peuvent répondre à trois logiques :
--une logique d’assurance sociale, dont l’objectif est de prémunir contre un risque de perte de revenus
(chômage, maladie, vieillesse, accident du travail). Les prestations sociales sont financées par des cotisations
assises sur les salaires (comme dans une assurance privée), et sont donc réservées à ceux qui cotisent ;
--une logique d’assistance, qui a pour objectif d’instaurer une solidarité entre les individus pour lutter contre
les formes de pauvreté. La prestation assure alors un revenu minimum, qui ne couvre pas forcément un risque
spécifique. Il est versé sous condition de ressources, mais non de cotisations préalables (revenu de solidarité
active – RSA, allocation adulte handicapé – AAH) ;
--une logique de protection universelle, qui a pour but de couvrir certaines catégories de dépenses pour
tous les individus. Les prestations sont donc accordées sans conditions de cotisations ni de ressources, mais
sont les mêmes pour tous (prestations familiales).
B. La fiscalité
Le financement de la protection sociale s’effectue par différents moyens : cotisations, CSG (contribution
sociale généralisée), taxes et Impôts, autres produits, transferts, produits financiers.
70 I Chapitre 4
On note que la protection sociale est majoritairement financée par les cotisations sociales et la CSG.
Plus globalement, on distingue deux modes de financement :
--les cotisations sociales :
••cotisations salariales et patronales (cotisations de Sécurité sociale, cotisations de retraite complémentaire,
contributions d’assurance chômage) ;
••cotisations patronales (cotisations d’allocations familiales, CSA, cotisations d’accidents du travail, versement
transport, forfait social, FNAL, cotisation AGF).
--les prélèvements fiscaux : CSG et CRDS (contribution au remboursement de la dette sociale).
Les cotisations sociales, salariales et patronales constituent le principal mode de financement de la protection
sociale. La politique sociale est aussi financée par l’impôt ou les taxes.
Une partie de la redistribution verticale des ressources peut s’effectuer par la mise en œuvre de prélèvements
obligatoires progressifs.
On distingue ainsi deux types d’impôts :
--les impôts proportionnels dont le taux reste le même, quelle que soit la valeur de base d’imposition ;
--les impôts progressifs dont le taux augmente au fur et à mesure que la valeur de base d’imposition aug-
mente.
La progressivité contribue ainsi à une redistribution verticale des ressources. Les impôts progressifs ont un
effet réducteur d’inégalités plus important que les impôts proportionnels.
C. Les problèmes d’efficacité quant aux objectifs de réduction de la pauvreté et des inégalités
Remise en cause théorique : le courant libéral met en cause l’efficacité des politiques sociales qui inciteraient
les agents à l’inactivité (« trappe à inactivité »).
Remise en cause empirique :
© Éditions Foucher
--persistance du chômage ;
--persistance des inégalités (hommes-femmes, de salaire minimum, d’accès à l’éducation, d’accès aux soins…) ;
--accroissement de la pauvreté, etc.
Chapitre 4 I 71
5 Chômage et marché
du travail
3 minutes
pour découvrir
Le taux de chômage en France
est au plus bas depuis 2009
foucherconnect.fr/20tceco04
> Quelle est la cause principale pour laquelle les entreprises françaises recrutent ?
Dans certains secteurs d’activité, les carnets de commande sont remplis : la demande est en forte augmentation. C’est le
cas de l’entreprise de coutellerie Deejo qui connaît une croissance de 20 %. De même, l’activité du fabricant de circuit
électrique Centralp est en forte augmentation grâce à la demande chinoise.
tendances h Définir les différentes formes de chômage h Définir la demande + offre de travail, demande d’emploi + population
de travail et la distinguer de la demande d’emploi h Définir l’offre de travail et active et taux d’activité + chômage structurel +
la distinguer de l’offre d’emploi demande anticipée + chômage conjoncturel
1 2
3 4 5
1 Reportez dans le tableau ci-dessous les numéros des visuels correspondants aux deux catégories suivantes :
2 Indiquez, à l’aide des visuels 2 et 3, la différence entre la population active occupée et la population active non
occupée. La population active occupée est composée des personnes ayant un travail alors que la population
active inoccupée est constituée des chômeurs.
54
74 I Chapitre 5
DOC 3 Les différentes formes de chômage
Selon le Bureau international du travail (BIT), pour être reconnu chô-
meur, il faut remplir quatre conditions : être dépourvu d’emploi, être
capable de travailler, chercher un travail rémunéré, être effective-
ment à la recherche d’un emploi.
Différentes formes de chômage existent :
• le chômage frictionnel ou « incompressible » correspond
aux périodes inévitables d’inactivité entre deux emplois ou
au délai pour trouver un travail à la fin des études ;
• le chômage conjoncturel est dû à un ralentissement de
l’activité économique ;
• le chômage structurel est lié à un déséquilibre profond
et durable du marché du travail, conséquence de chan-
gements de longue période intervenus dans les structures
démographiques, économiques, sociales… ;
• le chômage volontaire est constitué de personnes apparte-
nant à la population active qui, après un calcul rationnel, choi-
sissent de ne pas travailler au salaire fixé par le marché ;
• le chômage involontaire serait le fait de personnes qui ne
trouvent pas de travail alors qu’elles le souhaitent, et ceci à n’importe
quel salaire.
© Foucher
• Chômage volontaire : personnes en recherche d’emploi mais n’acceptant pas les conditions de travail proposées.
4 entreprises françaises font face à une pénurie de candidats pour des postes
de plombiers, d’ingénieurs, de serveurs ou encore de cuisiniers.
© Foucher
Chapitre 5 I 55
75
2 Les déterminants de la demande de travail
56
76 I Chapitre 5
DOC 3 5 Repérez et explicitez les composantes du coût
Coût horaire du travail du travail.
Le coût du travail est l’ensemble des dépenses de l’en- L’entreprise verse à chaque salarié une rémunération
treprise liées à l’utilisation de la main-d’œuvre.
brute comprenant salaire net et cotisations sociales à la
Coût du travail pour l’employeur charge du salarié, mais le coût du travail se compose aussi
des charges patronales (cotisations sociales à la charge de
l’employeur).
6 M. Morel bénéficie d’un salaire net de 1 450 € et d’un
Salaire brut (base de calcul Cotisations
des cotisations patronales) + patronales salaire brut de 1 950 €. Le coût total pour l’employeur
est de 2 500 €. Déduisez de cette situation les
cotisations salariales et patronales dues au titre du
Salaire net + Cotisations salariales salaire de M. Morel.
• Montant des cotisations salariales : 1 950 – 1 450 = 500 €.
© Foucher
• Montant des cotisations patronales : 2 500 – 1 950 = 550 €.
Chapitre 5 I 5777
3 Les déterminants de l’offre de travail
Premium Emploi Je cherche un emploi Offres d’emploi Nos conseils pour réussir
Comptable (H/F)
Localisation Type de contrat Domaine d’activité
Lyon, Rhône Intérim Banque - Finance - Gestion
comptabilité - Assurance
Début de contrat Poste à pourvoir
24/08/2020 1
Vos missions :
– Enregistrer les opérations comptables dans les livres comptables.
– Suivi de la trésorerie, gestion des encaissements, du recouvrement,
des raprochement bancaires.
– Élaborer des documents de synthèse : comptes de résultat, balance de comptes,
comptes d’exploitation ou de résultat, bilans comptables.
– Suivre le traitement des factures clients et fournisseurs.
– Gestion des immobilisations.
– Dresser un état mensuel de la situation comptable de l’entreprise.
– Établir les fiches de paie du personnel.
1 Distinguez offre de travail et offre d’emploi. Votre profil :
– Maîtrise des outils bureautiques (Excel, Word).
Les demandeurs d’emploi offrent leur travail – Maîtrise des outils spécifiques (Sage, SAP, Ciel...).
DOC 2
L’influence de la population active
sur l’offre de travail
Le taux de chômage outre-Rhin s’élève à 5,1 %, a annoncé ce
vendredi l’agence allemande pour l’emploi (l’Arbeitsagentur)
[…] il faut noter que ces performances économiques cachent
une réalité démographique moins heureuse : la population
allemande, vieillissante, compte toujours plus de retraités et
toujours moins de jeunes actifs alors que la fécondité, parmi les
plus basses d’Europe, tourne autour de 1,5 enfant par femme.
De quoi permettre à Angela Merkel d’espérer tenir sa promesse
du plein-emploi en 2025 si cette dynamique générationnelle se
poursuit, ce qui ne sera bien entendu pas sans conséquence sur
la santé financière du pays.
© Charles Daisay, lefigaro.fr, 28.09.2018
58
78 I Chapitre 5
DOC 3 4 Relevez les causes de l’augmentation du taux d’activité.
Taux d’activité et offre de travail
Cette augmentation est portée, d’une part, par les seniors
Sur la dernière décennie, la population active
âgée de 15 à 64 ans a augmenté de 1,0 million de (réformes des retraites qui portent sur l’allongement
personnes en France métropolitaine. Entre 2006 de la durée de cotisations ou encore sur les possibilités
et 2016, le taux d’activité des 15-64 ans a progressé
de 1,9 point. Cette hausse est avant tout portée par restreintes d’accès à la cessation anticipée d’activité) et,
les seniors : entre 2006 et 2016, le taux d’activité
d’autre part, par les femmes (évolution des mentalités
des 50-64 ans a augmenté de 8,4 points. La partici-
pation croissante des seniors au marché du travail, dans la société, désir des femmes d’avoir une activité
ininterrompue malgré la crise de 2008, est liée aux
réformes des retraites et aux restrictions d’accès professionnelle et d’être indépendantes).
aux dispositifs de cessation anticipée d’activité. La 5 Expliquez le lien entre taux d’activité et offre de travail.
hausse de l’activité est également due à une pré-
sence accrue des femmes sur le marché du travail : Le taux d’activité étant en augmentation, il y a donc de
leur taux d’activité a progressé de 3,1 points en dix plus en plus de personnes qui travaillent. En conséquence,
ans, en France métropolitaine, tandis que celui des
hommes est resté stable. l’offre de travail s’accroît.
INSEE, Tableaux de l’économie française, 2018
France
60
Union européenne (28 pays)
56,0
55
50,7
50
47,4
45
41,7 42,2
6 Entourez le taux d’activité des 55-64 ans en France en 2018, puis analysez son évolution sur la période 1985-2018.
La tendance globale de l’évolution de ce taux d’activité est en augmentation depuis 1985. De 1985 à 2000, le taux
d’activité des seniors baisse légèrement passant de 40 % à 37,3 %. À partir de 2000, le taux d’activité augmente.
d’activité en France diminue en 2003 et l’écart entre les deux courbes se creusent jusqu’en 2012. Depuis, l’écart reste
constant entre les taux d’activité français et européen et s’élève à environ 5 points.
Chapitre 5 I 59
79
Synthèse
5. Chômage et marché du travail
3 minutes
pour comprendre
foucherconnect.fr/20tceco07
1 Chômage et emploi
Population totale
Mesures du chômage
Formes du chômage
• Conjoncturel • Volontaire
Frictionnel • Structurel • Involontaire
de la demande • de la productivité
anticipée du coût du travail • de la substituabilité
des entreprises entre le travail et le capital
du taux d’activité
Mots-clés
Chômage : état de personnes sans emploi, disponibles pour Chômage structurel : chômage lié à un déséquilibre profond
travailler et recherchant effectivement un emploi. et durable du marché du travail.
Chômage conjoncturel : chômage dû à un ralentissement de Population active : ensemble des personnes exerçant ou
l’activité économique. cherchant à exercer une activité professionnelle rémunérée.
60
80 I Chapitre 5
Entraînez-vous !
1 TESTEZ-VOUS !
Cochez la ou les bonnes réponses.
1. Le taux de chômage :
a. ❑ est un indicateur prenant en compte les inactifs.
b. ❑ est le rapport entre la population active et la population en âge de travailler.
c. ❑
✗ est un indicateur du chômage.
d. ❑
✗ est le pourcentage de chômeurs dans la population active.
2. La demande de travail :
a. ❑
✗ correspond à l’offre d’emploi.
b. ❑ augmente si le coût du travail augmente.
c. ❑ dépend de la population active.
d. ❑
✗ est fonction de l’efficacité du travail.
3. L’offre de travail :
a. ❑ augmente avec la substituabilité entre le travail et le capital.
b. ❑
✗ augmente lorsque la population active s’accroît.
c. ❑ est proposée par les entreprises.
d. ❑
✗ baisse lorsque le taux d’activité diminue.
4. Le taux d’activité :
a. ❑
✗ est le rapport entre les actifs et la population en âge de travailler.
b. ❑ est le rapport entre les actifs occupés et la population totale.
c. ❑ est en baisse en France depuis 1950.
d. ❑
✗ dépend de la proportion de retraités dans la population.
2 À VOUS DE JOUER !
Exercice 1 1 Classez les personnes de cette famille dans les différentes catégories
de population.
Bernard a 62 ans, il est jeune
retraité. Son épouse, Christine, Population active
Population active occupée Population inactive
est vendeuse dans un magasin de non occupée
vêtements à temps partiel. Sa fille,
Christine Géraldine Bernard ; Antoine
Géraldine, est à la recherche d’un
nouvel emploi : son entreprise a
effectué des licenciements éco-
nomiques. Son petit-fils, Antoine, 2 Précisez celles qui sont au chômage et le type de chômage en question.
est étudiant, mais effectue régu-
lièrement des petits boulots pour Géraldine est au chômage ; il s’agit d’un chômage conjoncturel.
financer une partie de ses études.
Exercice 2
Une entreprise voit son activité augmenter. Elle hésite entre augmenter son effectif ou investir dans
une machine pour répondre à cette nouvelle demande. Elle envisage parallèlement de s’installer en
Europe de l’Est car les salaires sont beaucoup plus faibles et les temps de travail plus importants.
embaucher de nouveaux salariés, c’est-à-dire augmenter la demande de travail ; ou investir dans une nouvelle
machine de façon à substituer le travail par le capital et augmenter la productivité ; ou encore délocaliser la
production en Europe de l’Est pour bénéficier de coûts du travail plus faibles.
Chapitre 5 I 81
61
Entraînez-vous !
Exercice 3
Statistiques sur le marché du travail français
1990 2000 2010 2016
Taux d’activité des femmes (15-64 ans) 58,2 % 62,6 % 65,8 % 67,6 %
Source : INSEE.
1 Expliquez la conséquence de l’évolution du taux d’activité des femmes sur l’offre de travail en France.
Le taux d’activité des femmes est en constante augmentation entre 1990 et 2016 (+ 9,4 points), atteignant 67,6 %
en 2016. Ceci se traduit par une offre supplémentaire sur le marché du travail.
2 Proposez des causes à cette évolution.
• Tertiarisation de l’économie
• Féminisation des professions
• Progression des qualifications pour les femmes
• Modification des contraintes familiales
05
07
09
11
13
15
17
20
20
20
20
20
20
20
62
82 I Chapitre 5
Vers le BAC 3 minutes
pour convaincre
GRAND
ORAL
Qu es ti on s
1 Après avoir défini le taux de chômage, décrivez et interprétez l’évolution de ce taux en France
de 2003 à 2019.
2 Caractérisez le « halo du chômage » et précisez ses conséquences sur la mesure du chômage.
3 Après avoir expliqué la notion de plein-emploi, appréciez la possibilité d’une situation de plein-
emploi en France en 2025.
4 Rédigez une argumentation qui permette de répondre à la question suivante :
Le taux de chômage est-il un indicateur pertinent pour apprécier la situation économique
d’un pays ?
An ne xe
11,0 11,0
10,5 10,5
10,0 10,0
9,5 9,5
9,0 9,0
8,5 8,5
8,0 8,0
7,5 7,5
7,0 7,0
6,5 6,5
03
04
05
06
07
08
09
10
11
12
13
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15
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18
19
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
Estimation à +/– 0,3 point près du niveau du taux de chômage et de son évolution d’un trimestre à l’autre.
© Éditions Foucher
Chapitre 5 I 83
63
Vers le BAC
An ne xe
Temps
réduit
volontaire
Emploi Inactivité
Travail
clandestin
Temps Formation
réduit Cessation
involontaire anticipée d’activité
Chômeurs « découragés »
Chômage
An ne xe
64
84 I Chapitre 5
5 Chômage et marché du travail
1. Après avoir défini le taux de chômage, décrivez et interprétez l’évolution de ce taux en France
de 2003 à 2019.
Le chômage désigne l’état de personnes sans emploi, disponibles pour travailler et recherchant effectivement
un emploi. Déterminer un taux c’est déterminer un rapport entre deux grandeurs en pourcentage.
Le taux de chômage se définit donc de la manière suivante : nombre de personnes au chômage / population
active.
Le taux de chômage est relativement stable entre 8 et 9 % entre 2003 et 2006.
Il décroît entre 2006 et 2008 pour atteindre 6,7 %, ce qui peut s’interpréter comme une nette amélioration
de la situation économique en France. Le chômage peut alors être qualifié de chômage frictionnel, c’est le
plein-emploi.
En 2008, le taux de chômage augmente fortement jusqu’en 2009 pour atteindre 9 %. Cette augmentation
brutale montre que l’économie est confrontée à une crise majeure. Il s’agit donc d’un chômage conjoncturel.
Entre 2009 et 2015, le taux de chômage continue d’augmenter mais plus lentement pour atteindre 10,2 %.
À partir de 2015, le taux de chômage décroit régulièrement et atteint 8,2 % en 2019. La situation économique
s’améliore.
2. Caractérisez le « halo du chômage » et précisez ses conséquences sur la mesure du chômage.
Les frontières entre emploi, chômage et inactivité ne sont pas toujours faciles à établir (exemple d’un étudiant
qui travaille quelques heures par semaine ou d’un chômeur qui travaille de manière non déclarée…).
La définition stricte du chômage ignore donc certaines interactions qu’il peut y avoir avec l’emploi (travail
occasionnel, sous-emploi), ou avec l’inactivité : en effet, certaines personnes souhaitent travailler mais sont
« classées » comme inactives, soit parce qu’elles ne sont pas disponibles rapidement pour travailler (par
exemple les personnes en temps réduit volontaire pour élever un enfant), soit parce qu’elles ne recherchent
pas activement un emploi (par exemple les personnes en formation, en cessation d’activité ou les chômeurs
découragés).
De même, certaines personnes sont considérées comme ayant un emploi alors même qu’elles sont à la
recherche active d’un autre emploi (par exemple les personnes en temps réduit involontaire).
Les personnes exerçant un travail clandestin peuvent être à la fois considérées comme ayant un emploi
puisqu’elles travaillent, comme inactives car non déclarées à l’administration et comme étant à la recherche
d’un emploi (un chômeur régulièrement inscrit peut effectuer un travail clandestin).
La définition du chômage pose donc problème du fait de la diversité des situations individuelles possibles
face à l’emploi. Un certain nombre de personnes se trouvent dans une position intermédiaire entre l’emploi,
l’inactivité et le chômage. Ce sont ces personnes qui forment le « halo du chômage ». Il n’est donc pas pos-
sible de comptabiliser avec précision les actifs et les inactifs.
Ce halo montre que la mesure du chômage est forcément approximative.
3. Après avoir expliqué la notion de plein-emploi, appréciez la possibilité d’une situation de plein-
emploi en France en 2025.
Le plein-emploi désigne une situation sur le marché du travail caractérisée par l’emploi de toutes les per-
sonnes appartenant à la population active. Ainsi, les individus qui souhaitent trouver un emploi n’éprouvent
aucune difficulté pour en trouver un.
Cela ne signifie pas que le taux de chômage est à zéro dans la mesure où il peut exister un chômage volontaire
incompressible de la part des agents économiques (chômage frictionnel).
Pour les économistes, le plein-emploi en France est possible en 2025 en raison de l’évolution de la démogra-
phie (baisse de la population active) si la croissance reste durable et forte.
Toutefois, une crise économique pourrait remettre en cause cette évolution du marché du travail (par exemple
© Éditions Foucher
la crise du Covid-19 de 2020). Il faut également prendre en compte que certaines personnes ne se déclarent
pas comme chômeurs mais restent tout de même sans emploi (cf. consigne précédente sur le halo du chô-
mage).
Chapitre 5 I 85
4. Rédigez une argumentation qui permette de répondre à la question suivante :
Le taux de chômage est-il un indicateur pertinent pour apprécier la situation économique d’un
pays ?
I. Le taux de chômage, un indicateur pertinent pour apprécier la situation économique
A. Un indicateur aisément compréhensible
--Facilité de le calculer avec la déclaration des chômeurs auprès de Pôle Emploi.
--Lien évident entre la situation économique d’un pays et le taux de chômage.
B. Un indicateur permettant de faire des comparaisons
--Analyse de l’évolution du taux de chômage dans un pays.
--Comparaison des évolutions du taux de chômage entre les différents pays.
II. Le taux de chômage, un indicateur à améliorer
A. Une prise en compte biaisée
--Les chômeurs découragés, les personnes en formation ou en reconversion, les personnes en situation de
cessation anticipée d’activité.
--La prise en compte de personnes exerçant une activité économique : le cas des travailleurs clandestins.
B. Le chômage, un déséquilibre impossible à résorber
--Le chômage volontaire.
--Le chômage frictionnel.
--La critique de l’intervention de l’État.
86 I Chapitre 5
3. Sens de la question : formulation de la problématique
Il s’agit de réfléchir à la possibilité d’atteindre une situation de plein-emploi pour les pays qui ne l’ont pas
encore, la France par exemple. Les économies concernées ont-elles encore les moyens d’atteindre cet équi-
libre ? En bref, le sujet amène implicitement à s’interroger sur l’efficacité des moyens à mettre en œuvre pour
atteindre le plein-emploi.
SYNTHÈSE ENRICHIE
On distingue la population active de la population inactive. Il existe des indicateurs qui permettent de mesurer
le chômage qui lui-même peut prendre différentes formes. Pour analyser le phénomène du chômage, il est utile
de comprendre quels sont les déterminants de la demande de travail mais également ceux de l’offre de travail.
I. Chômage et emploi
Chapitre 5 I 87
C. Les différentes formes de chômage
Selon le Bureau international du travail (BIT), pour être reconnu chômeur, il faut remplir quatre conditions :
être dépourvu d’emploi, être capable de travailler, chercher un travail rémunéré, être effectivement à la
recherche d’un emploi.
Différentes formes de chômage existent :
--le chômage frictionnel ou « incompressible » correspond aux périodes inévitables d’inactivité entre deux
emplois ou au délai pour trouver un travail à la fin des études ;
--le chômage conjoncturel est dû à un ralentissement de l’activité économique ;
--le chômage structurel est lié à un déséquilibre profond et durable du marché du travail, conséquence de
changements de longue période intervenus dans les structures démographiques, économiques, sociales, etc. ;
--le chômage volontaire est constitué de personnes appartenant à la population active qui, après un calcul
rationnel, choisissent de ne pas travailler au salaire fixé par le marché ;
--le chômage involontaire serait le fait de personnes qui ne trouvent pas de travail alors qu’elles le sou-
haitent, et ceci à n’importe quel salaire.
B. Le coût du travail
Le coût du travail est l’ensemble des dépenses de l’entreprise liées à l’utilisation de la main-d’œuvre.
L’entreprise verse à chaque salarié une rémunération brute (salaire brut comprenant le salaire net et les coti-
sations sociales à la charge du salarié), mais le coût du travail se compose aussi des charges patronales (cotisa-
tions sociales à la charge de l’employeur).
L’hétérogénéité du coût du travail en Europe oriente les choix stratégiques des dirigeants des entreprises.
Les délocalisations des usines peuvent s’expliquer par une recherche d’une économie en termes de coût du
travail.
C. La productivité du travail
La productivité du travail se définit comme la production, en termes de quantité de biens ou de services, par
heures de travail, ou par nombre d’employés par exemple.
La productivité a un impact sur l’emploi dans la mesure où son augmentation peut a priori favoriser des des-
tructions d’emplois. En effet, une augmentation de la productivité correspond à une meilleure efficacité du
processus de production. Elle a donc pour conséquence un moindre besoin du facteur travail pour obtenir la
même quantité de biens.
88 I Chapitre 5
III. Les déterminants de l’offre de travail
Il ne faut pas confondre offre de travail et offre d’emploi. Les demandeurs d’emploi offrent leur travail et
répondent à des offres d’emploi. Les facteurs influençant l’offre de travail sont la population active et le taux
d’activité.
Chapitre 5 I 89
6 Les politiques
de l’emploi
3 minutes
pour découvrir
États-Unis : au pays
du plein-emploi
foucherconnect.fr/20tceco22
> Quelle est la conséquence de cette situation de plein-emploi aux États-Unis pour les employeurs ?
Le marché du travail est en tension. Les employeurs ne trouvent plus de main-d’œuvre. Ils doivent se démarquer pour
attirer les travailleurs en offrant un meilleur environnement ou un meilleur salaire, d’où une augmentation des salaires
de 3 % en un an.
situation de plein-emploi et une situation de sous-emploi h Identifier conventionnelles + salaire minimum + chômage structurel
les différentes politiques de l’emploi et les catégoriser en politiques + chômage conjoncturel + politiques actives et passives
actives ou politiques passives de lutte contre le chômage + négociations salariales
DOC 1
Un marché équilibré
Niveau de salaire
Offre de travail
des salariés
Salaire
d’équilibre
Demande de travail
des employeurs
Quantité de travail
Quantité de travail
d’équilibre 1 Surlignez dans le DOC 1 les deux composantes
© Foucher du marché du travail.
2 Explicitez les fonctions d’offre et de demande.
• Offre : fonction croissante du prix, l’offre est croissante en fonction du salaire : il y a d’autant plus de salariés prêts à
travailler pour un salaire élevé.
• Demande : fonction décroissante du prix, la demande est décroissante en fonction du salaire : peu d’employeurs
souhaitent embaucher à un salaire élevé.
3 Déterminez comment se fixe le niveau de salaire sur le marché du travail.
Le prix du travail se détermine par la rencontre d’une offre de travail des salariés et d’une demande de travail des
employeurs. À l’équilibre, les offreurs et les demandeurs de travail acceptent l’échange à un niveau de salaire et pour
une certaine quantité de travail.
situation de chômage frictionnel (travailleurs entre deux emplois ou personnes à la recherche d’un premier emploi) et de
chômage volontaire (personnes qui ont renoncé à chercher un emploi ou ne sont pas disponibles pour en occuper un).
6 Relevez les limites du marché du travail des pays en situation de plein-emploi. Certains pays sont parvenus au plein-
emploi en développant des formes d’emploi atypiques, ce qui affecte la qualité des emplois.
66
92 I Chapitre 6
DOC 3 7 Caractérisez la rigidité
La rigidité du marché du travail du marché du travail
Le marché du travail n’est pas un marché comme les autres. Ainsi, le droit et surlignez les causes
du travail protège le salarié face à l’employeur à travers la mise en place de de cette rigidité sur le
contraintes légales et conventionnelles. Celles-ci empêchent l’ajustement par marché français.
les prix (salaires) pour atteindre le salaire d’équilibre qui pourrait être en effet
C’est un marché sur lequel
insuffisant pour les salariés et développer la pauvreté. Ainsi, les salariés ont
la possibilité de négocier leur salaire en fonction de leur statut, de leurs com- l’ajustement par le prix
pétences, qualifications… De même, l’existence du salaire minimum (SMIC),
de procédures lourdes de licenciement (qui protègent le salarié mais qui ne (salaire) ou par la quantité
permettent pas à l’employeur d’adapter rapidement son effectif au niveau sou- de travail n’est pas possible.
haité), l’existence de conventions collectives et de l’obligation pour l’employeur
d’engager des négociations salariales avec les syndicats sont autant de facteurs
qui entraînent une rigidité du marché du travail.
© Foucher
8 Surlignez les contraintes qui s’imposent à M. Roy dans le cadre du recrutement de Lucas.
9 Expliquez les différentes options dont dispose M. Roy pour faire face à la situation. Précisez la conséquence
de cette décision sur la demande de travail.
M. Roy ne souhaite pas effectuer à l’avenir de nouvelles embauches car le coût du travail est important. Il envisage
d’obtenir des gains de productivité ou d’avoir recours aux heures supplémentaires. Sur le marché du travail, ce type
de décision empêche l’augmentation de la demande de travail. Le chômage ne se réduit donc pas.
Quantité de travail
Quantité de travail Niveau Quantité de travail
demandée pour un salaire d’emploi offerte pour un salaire
égal au smic d’équilibre égal au SMIC
© Foucher Chapitre 6 I 93
67
2 Les politiques actives et passives
de lutte contre le chômage
DOC 1 La lutte contre le chômage
© Foucher
1 Identifiez les deux dispositifs mis en place pour lutter contre le chômage.
• Les allocations chômage : elles permettent aux bénéficiaires d’avoir un pouvoir d’achat suffisant malgré la perte
d’emploi en compensant la perte de revenu du travail précédent.
• Les formations : grâce aux formations, le chômeur acquiert des compétences complémentaires ou apprend un
nouveau métier, ce qui peut lui permettre de retrouver un emploi.
2 Entourez les politiques de l’emploi apparentées à une politique sociale. Justifiez votre réponse.
Elles répondent aux logiques de l’assurance et de l’assistance.
3 Expliquez l’impact des politiques actives sur l’offre et la demande de travail.
Les politiques actives agissent sur l’offre de travail en incitant les chômeurs à se former ou à retravailler. Elles agissent
également sur la demande de travail en baissant le coût du travail pour que les employeurs soient incités à embaucher.
68
94 I Chapitre 6
DOC 3 Les politiques de l’emploi en France
4 Indiquez, pour chaque mesure, s’il s’agit de mesures de politiques actives ou passives, puis si ces mesures
impactent la demande ou l’offre de travail.
Chapitre 6 I 69
95
3 Les politiques de l’emploi
dans le contexte européen
DOC 1 Le chômage keynésien
Baisse de Baisse Moindre besoin
la demande globale de la production de main-d’œuvre
Augmentation
du chômage
Baisse de la consommation
des ménages. Ils révisent à la baisse
leur intention de dépense.
Tendance à la baisse
des salaires
Les entreprises anticipent une baisse
de la consommation des ménages
(demande effective) et révisent
à la baisse leur investissement.
DOC 2
Chômage conjoncturel et politique de relance de la demande
BCE* : Christine Lagarde livre un discours plus politique monétaire continuera à soutenir l’économie
politique que monétaire et apporter des réponses face aux risques, dans le res-
Les marchés espéraient que le discours de la nouvelle pect de notre mandat. Et nous surveillerons de façon
présidente de la BCE, ce vendredi, apporterait des continue ses effets secondaires. » […]
éclaircissements sur sa vision de la politique moné- Enfin Christine Lagarde a renouvelé son appel aux
taire. Mais elle s’est concentrée sur les aspects écono- États. « Il est clair que la politique monétaire pourrait
miques, la nécessité d’une relance budgétaire […] atteindre son objectif [d’inflation, NDLR] plus rapide-
« La politique monétaire accommodante de la BCE a ment si d’autres politiques soutenaient la croissance »,
été l’un des principaux moteurs de la demande durant a-t-elle répété. […]
la reprise économique, et elle va demeurer en place », Guillaume Benoit, Les Échos, 22.11.2019
a ainsi affirmé Christine Lagarde. Avant d’ajouter : « La * BCE : Banque centrale européenne.
70
96 I Chapitre 6
4 Expliquez la phrase soulignée dans le DOC 2 et faites le lien entre les deux politiques de relance (monétaire et
budgétaire) et la diminution du chômage conjoncturel.
Christine Lagarde estime que la politique monétaire ne peut pas se suffire à elle-même pour soutenir la demande.
L’intervention des États est nécessaire via la relance budgétaire. Dans un contexte de ralentissement de la croissance,
les politiques monétaires et budgétaires visent à augmenter la demande globale. Si cette dernière augmente, les
entreprises demanderont du travail (baisse du chômage) de façon à produire davantage de biens et de services pour
répondre à cette demande supplémentaire.
5 Surlignez les mesures de relance prises dans le cadre du projet de budget français.
6 Présentez les contraintes qui pèsent sur le projet de budget français.
Le projet de budget français est contraint par une politique économique de relance et les règles imposées par
l’Europe. Si la France est dans un contexte de ralentissement de la croissance et doit donc adopter une politique de
relance, elle doit rester vigilante face au déficit budgétaire et au poids de sa dette publique dans le PIB.
7 Appréciez l’impact de ces contraintes sur les politiques de l’emploi.
© Éditions Foucher
Les politiques de l’emploi relèvent de la politique budgétaire du pays. Les contraintes budgétaires orientent alors les
choix en termes de politiques de l’emploi pour le gouvernement. Ainsi, les mesures prises par l’État telles que le CICE
ou l’allègement des charges sociales ont été décidées en tenant compte des contraintes budgétaires.
Chapitre 6 I 9771
Synthèse
6. Les politiques de l’emploi
3 minutes
pour comprendre
foucherconnect.fr/20tceco23
Marché du travail
Rigidités sur le marché
Ajustement de l’offre et de la demande
• Contraintes légales et conventionnelles
de travail à un salaire d’équilibre
• Négociations salariales
et pour une quantité de travail d’équilibre
Actives
Pour créer des emplois
Les politiques Résorber
de l’emploi le chômage structurel
Passives
Pour indemniser les chômeurs
Mots-clés
Plein-emploi : situation du marché du travail où la population Politiques de l’emploi : ensemble des mesures mises
en âge de travailler exerce un emploi avec une durée du travail en œuvre par les administrations publiques dans le but
conforme à leur désir tout en respectant la durée maximum d’accroître l’emploi et de réduire le chômage.
légale. Cette situation est compatible avec l’existence Politique passive : politique de l’emploi dont le but est
d’un chômage frictionnel et volontaire. de réduire les conséquences négatives du chômage sur la
Politique active : politique de l’emploi dont le but est d’obtenir population.
une croissance riche en emplois. Sous-emploi : situation du marché du travail où la
demande est insuffisante pour satisfaire l’offre de travail.
C’est une situation de chômage involontaire.
72
98 I Chapitre 6
Entraînez-vous !
1 TESTEZ-VOUS !
Cochez si les affirmations suivantes sont vraies ou fausses.
Vrai Faux
2 À VOUS DE JOUER !
Exercice 1
« J’aimerais embaucher plus, mais les contraintes liées au marché du travail français m’effraient. », Benjamin
Petit, restaurateur dans le Nord (59).
Exercice 2
Marion vient d’être embauchée au Smic comme vendeuse par l’entreprise Vety. Au chômage jusqu’alors, elle
bénéficiait d’une allocation chômage. Pendant cette période, elle a suivi une formation sur les techniques de
vente. L’entreprise Vety sera exonérée des cotisations patronales pour le salaire de Marion.
Identifiez les différentes mesures de politique de l’emploi dont bénéficient Marion et l’entreprise Vety,
puis indiquez leur objectif et s’il s’agit d’une politique active ou passive de l’emploi.
Politique
Mesure Objectif de la mesure
active passive
Chapitre 6 I 99
73
Entraînez-vous !
Exercice 3
Dans la zone euro, au mois d’août 2019, on a pu remarquer que l’activité du secteur industriel est encore en
baisse, et ce, pour le septième mois consécutif. Cela devrait avoir pour conséquence de renforcer les anticipa-
tions d’un nouvel assouplissement de la politique de la BCE dans les semaines suivantes.
Exercice 4
Doc Qu’est-ce que le parcours emploi compétences ?
Depuis le 1er janvier 2018, les contrats aidés n’existent plus. Contrat lié au parcours emploi compétences
En effet, ces contrats sont transformés en parcours emploi […] Ce contrat de travail peut être à durée indétermi-
compétences. Ce parcours a pour objectif de faciliter l’in- née ou à durée déterminée (pour une durée de 9 mois
sertion professionnelle, via un contrat de travail qui per- minimum). Il peut être conclu pour un temps plein ou
met de se former et d’acquérir certaines compétences. […] un temps partiel (20 heures hebdomadaires minimum).
Principe du parcours emploi compétences La rémunération du salarié ne peut être inférieure au
Le parcours emploi compétences a pour objectif l’in- Smic horaire, c’est-à-dire 10,03 euros au 1er janvier 2019*.
tégration durable dans l’emploi des personnes les plus Aide financière pour l’employeur
éloignées du marché du travail. Dans le cadre d’un parcours emploi compétences, l’em-
Le parcours emploi compétences repose sur le trip- ployeur peut bénéficier d’une aide financière. Le mon-
tyque emploi-formation-accompagnement. Cela peut tant de cette aide peut être modulé entre 30 % et 60 %
se résumer de la manière suivante : un emploi per- du SMIC brut. C’est le Préfet de région qui fixe le taux
mettant de développer des compétences transférables, de prise en charge.
un accès facilité à la formation et un accompagnement Par ailleurs, pendant la durée d’attribution de l’aide,
continu par l’employeur et le service public de l’emploi. l’employeur bénéficie, dans la limite du SMIC, d’une
Bénéficiaires et employeurs potentiels exonération de la part patronale des cotisations et des
Le parcours emploi compétences est destiné aux per- contributions de Sécurité sociale due au titre des assu-
sonnes sans emploi rencontrant des difficultés sociales rances sociales et des allocations familiales, de la taxe
et professionnelles d’accès à l’emploi. Une attention sur les salaires, de la taxe d’apprentissage et des parti-
particulière est d’ailleurs accordée aux travailleurs cipations dues au titre de l’effort de construction.
handicapés ou, encore, aux résidents des quartiers Enfin, lorsque le parcours emploi compétences est
prioritaires de la ville. Toutefois, c’est bien le conseiller conclu pour une durée déterminée, l’employeur n’a pas
du service public de l’emploi qui va orienter une per- à verser d’indemnité de fin de contrat. […]
sonne vers un parcours emploi compétences. En effet, Léa Boluze, Capital, 21.06.2019, © Prisma Media
seul le conseiller peut valider l’éligibilité du demandeur
* Smic horaire de 10,15 euros au 1er janvier 2020.
d’emploi au parcours emploi compétences. […]
3 Déduisez de votre analyse si cette mesure relève d’une politique de l’emploi active ou passive. Cette mesure
relève d’une politique active de l’emploi qui vise à inciter les employeurs à augmenter la demande de travail tout en
intégrant la notion d’accompagnement et de formation, de façon à mieux adapter l’offre de travail à la demande.
74II
100 Chapitre 6
Vers le BAC 3 minutes
pour convaincre
GRAND
ORAL
Qu es ti on s
1 Après avoir défini les termes de politiques actives et passives de l’emploi, comparez
le ratio politiques actives/politiques passives entre la France et les pays de l’OCDE.
2 Résumez le principe de la flexisécurité et relevez ses limites en France.
3 Expliquez la phrase soulignée dans l’annexe 3.
4 Justifiez le fait que l’année 2020 devrait connaître un ralentissement des créations
d’emplois.
5 Rédigez une argumentation qui permette de répondre à la question suivante :
Quels sont les facteurs qui ont favorisé ou pénalisé la reprise de l’emploi ?
An ne xe
An ne xe
Chapitre 6 I I 101
75
Vers le BAC
en avant le fait qu’ils doutent du succès de ce Tout d’abord, pour mettre en place ce type de
système en France. réformes structurelles, qui peuvent avoir dans
La flexisécurité, c’est « la conciliation d’ob- un premier temps un effet récessif (créer du
jectifs de flexibilité, recherchés plutôt par les chômage), il faut une croissance dynamique.
employeurs, et d’objectifs de sécurité, attendus Cela était le cas dans les pays nordiques dans les
plutôt par les salariés » (Insee). C’est donc un années 1990, mais ce n’est pas le cas aujourd’hui
principe qui consiste à fluidifier le marché du en France. Ensuite, il faut avoir les moyens de
travail. Pour ce faire, on facilite les licenciements financer la partie « sécurité » de ce système,
d’un côté, mais, de l’autre, on améliore la protec- c’est-à-dire les aides sociales et les dispositifs
tion sociale (assurance chômage, dispositifs de qui doivent protéger les individus. L’enquête met
formation professionnelle, etc.). L’idée est donc aussi en avant un argument culturel : par rapport
de protéger les individus plutôt que l’emploi. à d’autres pays, les syndicats en France (salariés
Mais est-ce que ce système peut se concilier et patronat) sont peu représentés. Le nécessaire
avec le modèle français et avoir les mêmes effets dialogue social à la mise en place de ce système
que dans les pays scandinaves ? L’enquête fait serait donc difficile. Enfin, le côté « flexibilité » se
ressortir plusieurs arguments qui tendent à heurte au Code du travail français, plus lourd et
démontrer que non. plus rigide que celui des pays nordiques.
© Foucher
An ne xe
II
76 Chapitre 6
102
6 Les politiques de l’emploi
1. Après avoir défini les termes de politiques actives et passives de l’emploi, comparez le ratio
politiques actives/politiques passives entre la France et les pays de l’OCDE.
Les politiques de l’emploi désignent l’ensemble des mesures mises en œuvre par les administrations publiques
dans le but d’accroître l’emploi et de réduire le chômage.
On distingue deux types de politique de l’emploi :
--les politiques passives, dont le but est de réduire les conséquences négatives du chômage sur la population
par une intervention ciblées des administrations publiques indemnisant les personnes privées d’emploi ;
--les politiques actives, dont le but est de mettre en place par les administrations publiques des programmes
sur le marché du travail pour encourager les chômeurs à retrouver un emploi afin de garantir une croissance
riche en emplois.
Les ratios sont très différents entre la France et les pays membres de l’OCDE.
France OCDE
Dépenses politiques passives en pourcentage du PIB 1,98 0,78
Dépenses politiques actives en pourcentage du PIB 1,01 0,53
Ratio politiques passives / politiques actives 1,96 1,47
Tout d’abord, on peut constater que dans la situation de la France et de l’OCDE, les dépenses publiques pour
les politiques passives sont plus importantes que les dépenses pour les politiques actives.
Ensuite, les dépenses françaises sont proportionnellement beaucoup plus importantes que les dépenses de
l’OCDE (environ 2 fois plus importantes).
Les ratios montrent enfin que les dépenses publiques pour les politiques passives représentent un poids beau-
coup plus important en France que dans les pays de l’OCDE. Cela signifie que ce sont les politiques passives
qui sont privilégiées en France par rapport aux politiques actives. La France se démarque ainsi des pays de
l’OCDE en privilégiant l’indemnisation des chômeurs par rapport aux mesures pour un retour à l’emploi.
2. Résumez le principe de la flexisécurité et relevez ses limites en France.
Le terme de « flexisécurité » (contraction de flexibilité et sécurité) désigne un dispositif social autorisant une
plus grande facilité de licenciement pour les entreprises (volet flexibilité) et des indemnités longues et impor-
tantes pour les salariés licenciés (volet sécurité).
Ce concept n’est pas facilement transposable en France car la situation économique et la culture des pays
nordiques sont différentes de la culture et de la situation française.
Tout d’abord, concernant le volet sécurité, le dialogue social est beaucoup moins abouti en France en raison
du manque de représentation des syndicats des salariés et des syndicats patronaux. Le dialogue social n’est
pas aussi développé en France, ce qui ne permet pas de dégager un consensus sur les mesures dont devraient
pouvoir bénéficier les salariés français.
De plus, le financement des mesures sociales n’est possible qu’à la condition de connaître une croissance
dynamique et durable. Or, la croissance de la France est beaucoup moins dynamique que celles des pays scan-
dinaves, ce qui pose un problème pour financer ce volet sécurité.
Concernant la flexibilité, dont devrait bénéficier les entreprises françaises pour mettre fin aux contrats de travail,
elle n’est pas compatible avec les règles strictes et protectrices du Code du travail français vis-à-vis des salariés.
3. Expliquez la phrase soulignée dans l’annexe 3.
Erratum : il s’agit de la phrase suivante : « La bipolarisation du marché du travail se confirme entre les emplois
très qualifiés et les très peu qualifiés ».
Cette phrase signifie que sur le marché du travail, coexistent deux marchés très différents : un marché où il y
© Éditions Foucher
a des emplois très qualifiés à rémunération élevée et un marché constitué d’emplois peu qualifiés à rémunéra-
tion faible.
Aujourd’hui, cette situation tendrait à s’aggraver, ce qui conduit à une disparition des professions intermé-
diaires.
Chapitre 6 I 103
4. Justifiez le fait que l’année 2020 devrait connaître un ralentissement des créations d’emplois.
Différentes raisons peuvent être avancées pour expliquer un ralentissement des créations d’emplois en 2020
après une bonne année 2019 :
--sur un plan conjoncturel : ralentissement de la croissance et baisse de l’impact des politiques publiques
actives (suppression du CICE) ;
--sur un plan structurel : augmentation tendancielle de la population active et temps nécessaire pour la mise
en œuvre des réformes relatives au fonctionnement du marché du travail, à la formation professionnelle et à
l’assurance chômage.
5. Rédigez une argumentation qui permette de répondre à la question suivante :
Quels sont les facteurs qui ont favorisé ou pénalisé la reprise de l’emploi ?
I. Facteurs ayant favorisé la reprise de l’emploi
A. Les facteurs conjoncturels
--Une croissance dynamique en 2019.
--Des mesures favorisant le retour à l’emploi (CICE).
B. Les facteurs structurels
--La mise en place de la flexisécurité.
--Une plus grande implication de l’État français dans les politiques actives et passives comparativement aux
pays de l’OCDE.
--Une productivité des salariés insuffisante qui contraint les entreprises à embaucher davantage face à
l’accroissement de l’activité.
II. Facteurs ayant pénalisé la reprise de l’emploi
A. Les facteurs conjoncturels
--L’anticipation d’une croissance qui devrait ralentir en 2020.
--La rigueur budgétaire.
--Un choix déséquilibré de la dépense publique entre politique active et politique passive (cf. 1re consigne).
B. Les facteurs structurels
--Une évolution démographique défavorable.
--La mise en œuvre tardive des réformes concernant le marché du travail, la formation professionnelle et l’as-
surance chômage.
I
104 Chapitre 6
formation s’est élevé, conséquence de la prolongation de la scolarité. Ces évolutions s’accompagnent d’une
hausse de la précarité (développement du travail précaire) ;
--au niveau contextuel : Avec 13,984 millions de personnes sans emploi en février 2020, le taux de chômage
atteignait 6,5 % dans l’Union européenne et 7,3 % dans la zone euro, un mois avant que les mesures de confi-
nement liées au Covid-19 soient mises en place par les États membre. Il s’agissait des taux les plus faibles
depuis la crise économique de 2008 ;
--au niveau géographique : selon un récent rapport du Bureau international du travail (BIT), le chômage
et le sous-emploi touchent, dans les pays industrialisés et dans les pays en développement, près d’un mil-
liard de personnes, soit environ 30 % de la population active du monde entier. Les pays les plus riches de la
planète comptent au moins 34 millions de chômeurs. Au sein de l’Union européenne, le chômage touchait
l’année dernière 11,3 % de la population active et a fortement augmenté en France, en Allemagne, en Italie
et en Suède. Aux États-Unis, en revanche, la création d’emplois s’est intensifiée et le chômage est tombé
au-dessous de 5 %. Les taux de chômage ont également diminué au Royaume-Uni. Dans les pays en transi-
tion d’Europe centrale et orientale, les taux de chômage ont légèrement fléchi mais demeurent supérieurs à
10 %. En Russie et dans certains autres pays de l’ex-Union Soviétique, ils ont continué de croître. Parmi les
pays d’Amérique latine, la Colombie a enregistré une hausse de 8 à plus de 10 %. En Argentine, en Bolivie,
en Équateur, à la Jamaïque, au Mexique, en Uruguay et au Venezuela, le chômage s’est accru en milieu urbain.
Pour l’Afrique subsaharienne et de nombreuses régions d’Asie, il n’existe guère de données sur le chômage
proprement dit, mais on note dans ces régions des revenus faibles, le sous-emploi et la misère ;
--au niveau théorique : le chômage classique est dû à la rigidité du salaire réel et donc à un salaire trop élevé,
qui réduit la rentabilité de la production. Le chômage keynésien est un chômage dû à une demande anticipée
insuffisante sur le marché des biens et services.
3. Sens de la question : formulation de la problématique
Il s’agit de réfléchir aux différents moyens permettant de favoriser l’emploi. Il fait implicitement référence
aux politiques de l’emploi, mesures mises en œuvre par les administrations publiques dans le but d’accroître
l’emploi et de réduire le chômage.
l’emploi.
--Les politiques actives de l’emploi permettent à l’élève, en tant qu’agent économique, de favoriser son employabilité (formation, aides à la création d’entreprise…) et sa
flexibilité. Elles permettent aux entreprises de réduire leurs coûts à l’embauche.
--Les politiques passives pourront aider à supporter les périodes de chômage grâce à l’indemnisation.
Chapitre 6 I 105
SYNTHÈSE ENRICHIE
Le marché du travail est rarement équilibré. Des politiques de l’emploi sont mises en place par les pays. Tou-
tefois, les pays de la zone euro sont contraints dans leur choix.
A. Un marché équilibré
Le marché du travail est le lieu de rencontre des demandeurs de travail (les entreprises) et des offreurs de
travail (les travailleurs). Comme tout marché, l’offre est une fonction croissante du prix et la demande est une
fonction décroissante du prix ; le prix sur le marché du travail étant le salaire.
L’équilibre résulte de la confrontation d’une offre de travail des salariés et d’une demande de travail des
employeurs. À l’équilibre, les offreurs et les demandeurs de travail acceptent l’échange à un niveau de salaire
(salaire d’équilibre) et pour une certaine quantité de travail (niveau d’emploi d’équilibre).
B. Plein-emploi et sous-emploi
La situation de plein-emploi
Le plein-emploi correspond à la situation d’équilibre sur le marché du travail.
Un marché du travail à l’équilibre détermine un salaire et un niveau d’emploi mais il peut y avoir des per-
sonnes au chômage. Il s’agit de personnes en situation de chômage frictionnel et de chômage volontaire (per-
sonnes qui n’acceptent pas de travailler au salaire d’équilibre).
La situation de sous-emploi
La situation de sous-emploi correspond à une situation où des personnes ont un emploi mais à faible durée
de travail (temps partiel subi) ou encore certaines personnes qui souhaitent travailler mais sont considérées
comme inactives, car elles ne recherchent pas activement un travail.
Les limites du plein-emploi
Certains pays sont parvenus en plein-emploi en développant des formes d’emploi atypiques (emploi à temps
partiel, à durée très faible, travail indépendant) ; la qualité des emplois est donc affectée. Exemple : le contrat
zéro heure en Grande-Bretagne (contrat de travail dans lequel l’employeur ne mentionne aucune indication
d’horaires ou de durée minimum de travail).
I
106 Chapitre 6
A. Les politiques actives de l’emploi
Les politiques actives visent à augmenter la demande de travail ou diminuer l’offre de travail.
Action sur la demande de travail
Les politiques actives ont pour objectif de créer des emplois par des politiques d’exonération de charges sur
les bas salaires. Elles baissent alors le coût du travail pour que les employeurs soient incités à embaucher.
Dans ce sens elles agissent sur la demande de travail.
Exemples : exonération de charges sur les bas salaires, réduction des cotisations patronales.
Action sur l’offre de travail
Les politiques actives incitent les chômeurs à se former ou à retravailler.
Exemples : dégressivité de l’allocation chômage pour les cadres, financement de formations pour les chô-
meurs.
Chapitre 6 I 107
7 Les transformations
du commerce mondial
3 minutes
pour découvrir
Les nouvelles routes de la soie
foucherconnect.fr/20tceco24
des pays participant aux échanges h Décrire et illustrer l’importance de la régionalisation des
et services + investissements
échanges commerciaux h Interpréter les flux d’investissements directs à l’étranger (IDE) entre directs à l’étranger (IDE)
pays h Apprécier la place des firmes multinationales dans les échanges internationaux + firmes multinationales (FMN)
Thème 8 Comment organiser le commerce international dans un contexte d’ouverture des échanges ? I I10977
1 Les évolutions du commerce mondial
20 000
18 919
18 000
16 000
14 000
12 000
10 000
8 000
6 000
4 000
2 000 59
0
48 53 63 73 83 93 03 18
19 19 19 19 19 19 20 20
D’après l’examen statistique du commerce mondial, OMC, 2019
DOC 2
Les causes de l’accroissement des échanges internationaux
Les échanges internationaux ont été facilités grâce à l’information permet d’acheminer des flux importants
plusieurs facteurs : et d’en assurer une diffusion quasi instantanée ;
• l’ouverture des frontières ; • la recherche d’économies d’échelle : elles corres-
• la multiplication des moyens de transport et la baisse pondent à la baisse du coût unitaire d’un produit
de leur coût. Ainsi, le porte-conteneurs est aujourd’hui le qu’obtient une entreprise en accroissant la quantité de
mode de transport de marchandises le plus utilisé, il coûte sa production. Il y a économie d’échelle quand chaque
moins cher que le transport en avion. Toutefois, le trans- bien produit coûte moins cher à produire lorsque les
port aérien a connu des évolutions significatives, aussi quantités produites ou vendues augmentent. La réali-
bien pour le transport des personnes que des marchan- sation d’économies d’échelle repose sur la possibilité
dises. Ainsi, il existe des flottes d’avions spécialisés pour d’accroître les quantités vendues. L’ouverture des fron-
le transport de marchandises à haute valeur ajoutée ; tières au commerce international offre cette possibilité.
• avec Internet, la circulation des informations a connu © Foucher
un spectaculaire accroissement. La numérisation de
L’innovation a permis l’essor de nouveaux moyens de transport et de communication, plus efficaces. Les échanges
internationaux se sont alors intensifiés du fait de coûts de transaction plus faibles. L’ouverture des frontières au
commerce international a facilité les échanges : libre circulation des personnes et des marchandises. Elle a permis aux
entreprises de trouver de nouveaux clients sur les marchés extérieurs. Comme les entreprises vendent plus, elles
produisent plus ; augmentation qui a entraîné la réalisation d’économies d’échelle et donc la baisse des coûts
de production.
78
110 II Chapitre 7
DOC 3 Internationalisation de la chaîne de valeur
et segmentation des processus productifs
Lorsque nous pensons au commerce inter- L’iPhone, un produit mondialisé
national, nous imaginons en général une
personne ou une entreprise qui fabrique Allemagne
France Système de mise
sur le territoire national la totalité des élé-
Électromécanique en veille
ments d’un produit final ensuite exporté
vers un autre pays. Ce mode de fonctionne-
Japon
ment ne représente en fait que 30 % envi-
Irlande Écran tactile
ron des échanges de biens et de services
Filiales Mémoire DRAM
aujourd’hui ; en effet, les échanges portent Électromécanique
en majeure partie (70 %) sur des produits, des
composants et des services intermédiaires, Pays-Bas
États-Unis Filiales
qui constituent des segments des chaînes
de valeur mondiales (CVM). La production Conception
Système Wi-fi
se répartit souvent entre plusieurs pays, les
Appareil photo
différents éléments étant fabriqués là où les Mémoire flash Chine
compétences et les matériaux nécessaires Assemblage
sont disponibles pour une qualité et un prix
concurrentiels. […]
www.oecd.org
DOC 4
La mesure des échanges en valeur ajoutée
[…] [L’OCDE a lancé] une initiative qui vise à mesu- d’un iPhone assemblé en Chine aux exportations
rer les échanges en « valeur ajoutée » (TiVA), pour chinoises, alors qu’un calcul reposant sur la valeur
mieux comprendre leur fonctionnement effectif. L’uti- ajoutée montre que 4 % seulement de la valeur totale
lisation de données TiVA permet de mieux mesurer est à mettre au crédit de la Chine, le reste étant attribué
la valeur ajoutée au produit fini par chaque pays et à d’autres pays qui ont fourni des moyens de produc-
chaque secteur de la chaîne de valeur mondiale. Cette tion tout le long de la chaîne d’approvisionnement.
méthode fournit une image beaucoup plus précise des Cette nouvelle répartition de la production a permis
balances commerciales entre pays et de la contribution à davantage de pays de prendre part aux échanges, et
des échanges au revenu et à l’emploi. Si l’on revient en particulier aux pays en développement d’accroître
à l’exemple du smartphone, les statistiques commer- leur part dans les exportations et les importations
ciales traditionnelles attribueraient 100 % de la valeur mondiales.
www.oecd.org
7 Illustrez l’intérêt de cette mesure dans le cas de l’iPhone. Cette mesure permet de voir que si certains pays n’ont
qu’un rôle d’assembleur et ne dégagent de ce fait qu’une faible valeur ajoutée du produit final ; d’autres se positionnent
sur des segments à plus forte valeur ajoutée, par exemple dans les secteurs de l’innovation et de la recherche.
Chapitre 7 I 111
79
2 La mesure et les composants
des échanges internationaux
DOC 1 Importations et exportations de biens et de services
Exporter une nouvelle gamme de voitures nécessite des importations de biens et de services préalables.
Machine-outil nécessaire
à la production de la nouvelle voiture
Importation de biens
€
FRANCE ÉTRANGER
Technicien formé
à l’utilisation et à l’entretien de la machine
Importation de services
Exportation de biens
€
© Foucher
1 Expliquez les différents flux entre la France et l’étranger dans le cas du DOC 1.
Une usine française souhaite exporter une nouvelle gamme de voitures. Elle importe une machine-outil pour produire
cette nouvelle voiture (importation de biens). Pour former ses salariés à l’utilisation de cette machine-outil,
un technicien doit se déplacer (importation de services). Une fois la production terminée, l’usine française exportera
les voitures (exportation de biens).
3 Commentez la phrase soulignée dans le DOC 2. Avant d’exporter leur production, les pays ont besoin
d’importer en grande quantité des biens intermédiaires. C’est donc par nécessité que ces pays doivent importer
beaucoup pour pouvoir assurer en grande quantité l’exportation de leurs biens.
80
112 I Chapitre 7
DOC 3
La balance des biens et services
La balance des biens et des services est le compte qui retrace la valeur des biens
et des services exportés et la valeur des biens et des services importés.
Solde de la balance des biens et services =
Valeur des exportations de biens et services du pays – Valeur des importations des biens et services du pays.
Échange de biens et de services en milliards d’euros en France
401,7 25
400 382,3 20
359,8 368,9 391,6
371,5
15
350 339,1
353,1 355,2 10
321,4 326,9
313,6
321,4
332,2 5
300 290,8 315,1
302,6 0
250 274,5 –5
– 6,2 – 5,5 – 6,9 – 6,7
– 10
– 11 – 10,8 – 10
200 – 13,6 – 15
– 16,4 – 20
150 – 25
0 1 2 3 4 5 6 7 8
201 201 201 201 201 201 201 201 201
S2 S2 S2 S2 S2 S2 S2 S2 S2
Solde Exportations Importations
Note de lecture : l’échelle de gauche correspond aux importations et aux exportations, l’échelle de droite correspond aux soldes.
Données Banque de France
4 Indiquez le solde de la balance des biens et services en France au 2e semestre 2018 en détaillant son calcul, puis
commentez son évolution depuis 2010.
Calcul : exportations – importations des biens et services = 391,6 – 401,7 = – 10,1 milliards d’euros.
Depuis 2010, le solde déficitaire de la balance des biens et services indique que la France importe plus qu’elle n’exporte.
Le déficit maximum est de – 16,4 milliards d’euros en 2010 et le minimum est de – 5,5 milliards d’euros en 2013.
Sur les deux derniers semestres, le solde de la balance des biens et services se stabilise autour de – 10 milliards d’euros.
5 Appréciez l’évolution des échanges sur la période.
Les échanges se sont intensifiés sur la période 2010-2018 : les échanges ont progressé de presque 50 % aussi bien pour
les importations (de 290,8 milliards d’euros en 2010 à 401,7 milliards d’euros en 2018) que pour les exportations
(de 274,5 milliards d’euros en 2010 à 391,6 milliards d’euros en 2018). La tendance à la hausse est relativement
régulière sur la période. Les importations sont toujours supérieures aux exportations.
Chapitre 7 II 113
81
3 L’attractivité économique des pays et
la multinationalisation des entreprises
DOC 1 Les investissements directs à l’étranger (IDE)
1 Relevez l’IDE mentionné dans cet exemple. Construire une usine et créer, de ce fait, une filiale à l’étranger
– 13% + 1% – 13% – 4%
[…] Alors que les investissements directs étrangers des cotisations sociales accordée aux entreprises en
(IDE) baissent globalement dans l’Union européenne 2019 devrait permettre de poursuivre la tendance.
(UE), ils continuent à progresser dans l’Hexagone. […] Mais il ne faut pas s’y tromper. La France est aussi
La France a ses propres mérites. Les infrastructures aidée dans ses progrès par l’affaiblissement de l’at-
restent de bonne qualité, le coût de l’électricité est tractivité de ses principaux concurrents. Le Royaume-
compétitif, tandis que la main-d’œuvre est bien for- Uni est aujourd’hui distancé en raison des incertitudes
mée. L’excellence de nos ingénieurs explique ainsi liées aux conditions de sa sortie de l’UE. Quant au
que la France attire plus que ses voisins des centres modèle allemand, il est en bout de cycle, tandis que le
de recherche et développement. Enfin, y produire est plein-emploi génère des difficultés de recrutement, qui
devenu moins cher qu’en Allemagne, qui, en nombre de freinent l’élan des investisseurs. […]
projets d’investissement étrangers, est désormais relé-
Le Monde, 22.01.2020
guée à la deuxième place derrière la France. La baisse
3 Appréciez l’évolution du nombre de projets d’investissements étrangers dans les pays présentés.
En Europe, les IDE ont baissé en 2018 de – 4 %. Le nombre de projets a surtout diminué au Royaume-Uni et en
Allemagne (– 13 % chacun). Seule la France connaît un léger mieux avec de nouveaux projets (+ 1 %).
4 Surlignez les atouts de la France pour attirer les investisseurs, puis soulignez les raisons pour lesquelles
elle devance ses homologues européens.
82
114 II Chapitre 7
DOC 3 Les firmes multinationales
Les investissements directs à l’étranger visent à créer, internationaux. De ce fait, elles peuvent faire préva-
à acquérir ou à financer des filiales étrangères. Ainsi, loir leurs intérêts face aux autres entreprises et aux
les entreprises qui effectuent ces investissements sont États. Dans chacun des pays où elles sont présentes, les
des firmes multinationales (FMN). Une firme multi- multinationales contribuent à déterminer le nombre
nationale est une entreprise possédant au moins une d’emplois, leur qualité, le niveau de la technologie en
unité de production à l’étranger ; elle répartit donc sa investissant dans la R & D.
production dans plusieurs pays. On estime qu’un tiers du commerce mondial de biens et
En internationalisant leur production, ces entre- de services correspond à des échanges « intrafirmes »
prises ont un poids considérable dans l’économie réalisés par des entreprises dépendant d’une même
mondiale : elles sont à l’origine de 80 % des échanges firme.
© Foucher
5 Expliquez en quoi les firmes multinationales sont des acteurs importants de l’économie mondiale.
Les FMN dominent les échanges internationaux en s’appuyant sur un nombre important de filiales implantées à
l’étranger et en réalisant des échanges entre filiales et leurs marchés de consommation. Elles ont une forte influence
sur les pouvoirs publics, créent beaucoup de richesse, de nombreux emplois, investissent en R&D et sont des acteurs
primordiaux dans l’innovation.
Les groupes bancaires BNP Paribas, Natixis ou encore le Crédit agricole délocalisent au Portugal.
Du fait de la crise financière, du développement du numérique et des taux d’intérêt négatifs, le
secteur bancaire cherche à transférer des emplois vers des pays où la main-d’œuvre est bon mar-
ché. Ainsi, les tâches effectuées auparavant en France, Belgique, Italie ou Suisse sont maintenant
confiées à des salariés portugais diplômés, polyglottes et moins chers.
Emploi
Le 28 janvier 2020, le groupe Total a été assigné en justice pour inaction climatique par cinq orga-
nisations non gouvernementales (ONG) et par plusieurs communes françaises. Par cette action, ces
dernières souhaitent contraindre la multinationale à réduire ses émissions de gaz à effet de serre
(450 millions de tonnes de CO2 émis par an, soit l’équivalent annuel de la France).
Environnement
En 2018, les ONG Sherpa et Actionaid-Peuples solidaires avaient déposé plainte contre Samsung
France pour violations des droits de l’homme dans plusieurs usines du groupe. Les ONG dénoncent
l’emploi de travailleurs de moins de 16 ans, de plus soumis aux mêmes conditions de travail que les
adultes, mais avec un salaire inférieur, des conditions de travail difficiles, des salariés mal logés ainsi
que la manipulation de substances nocives sans protection.
Conditions de travail
6 Surlignez l’effet positif des IDE sur les pays d’accueil. Justifiez votre réponse.
L’effet des IDE s’avère positif sur la croissance des pays d’accueil grâce aux transferts de technologie, aux partages de
© Éditions Foucher
savoir-faire et à la transformation structurelle des processus de production qu’ils induisent dans les entreprises de
ces pays.
7 Nommez dans le DOC 4 les trois domaines impactés négativement par les IDE.
Chapitre 7 I 115
83
Synthèse
7. Les transformations du commerce mondial
3 minutes
pour comprendre
foucherconnect.fr/20tceco25
Exportations et importations des biens et des services d’un pays comptabilisés dans la balance des biens et services
Mots-clés
Balance des biens et services : compte qui retrace la valeur Investissement direct à l’étranger (IDE) : exportation
des biens et des services exportés et la valeur des biens et des de capitaux dans un autre pays afin d’y créer une entreprise,
services importés. de racheter ou de prendre une participation dans une entreprise
Firme multinationale (FMN) : grande entreprise qui exerce ses de ce pays.
activités productives dans plusieurs pays. Segmentation internationale de la chaîne de valeur :
découpage de la chaîne de valeur d’un bien sur le territoire
mondial.
84
116 I Chapitre 7
Entraînez-vous !
1 TESTEZ-VOUS !
Cochez la ou les bonnes réponses.
1. La segmentation internationale de la chaîne 3. Les investissements directs à l’étranger :
de valeur des produits : a. ❑
✗ peuvent se matérialiser par un agrandissement
a. ❑
✗ se traduit par des importations de biens d’usine.
intermédiaires. b. ❑ sont des délocalisations.
b. ❑
✗ est mesurée en valeur ajoutée par pays. c. ❑
✗ stimulent la croissance dans le pays d’accueil.
c. ❑ implique la spécialisation des pays dans d. ❑ n’ont que des effets positifs.
la production d’un bien.
4. Les firmes multinationales :
2. La balance des biens et services : a. ❑ sont des entreprises présentant plusieurs sites
a. ❑ enregistre la valeur des biens exportés et la sur un même territoire national.
valeur des biens importés. b. ❑
✗ sont des entreprises qui ont une activité
b. ❑
✗ comptabilise les importations et les exportations productive à l’étranger.
de biens et de services d’un pays. c. ❑ sont des entreprises qui exportent sans avoir de
c. ❑ est excédentaire en France. filiales en dehors du territoire national.
2 À VOUS DE JOUER !
Exercice 1
En 2018, le port d’Anvers a accueilli le Cosco Shipping Universe. Avec ses 400 mètres # vidéo
de long et 58,6 mètres de large, et une capacité d’accueil de 21 237 conteneurs, il Le deuxième plus grand porte-
conteneurs au monde - 2,54 min
s’agit du deuxième plus grand porte-conteneurs au monde.
foucherconnect.fr/
20tceco26
Exercice 2
Balance des biens et services de la France Commentez les chiffres de ce document.
(en milliards d’euros) La balance des biens et services en France en 2019 est déficitaire à
2018 2019 hauteur de 22,2 milliards d’euros. Ce solde s’explique par une balance
Biens – 49,3 – 43,8
des biens déficitaire de 43,8 milliards d’euros et une balance des
Services 23,8 21,6
Total – 25,5 – 22,2
services excédentaire de + 21,6 milliards d’euros. La balance des biens
© Éditions Foucher
Chapitre 7 I 117
85
Entraînez-vous !
Exercice 3
La France a la cote auprès des investisseurs étrangers : les IDE ont augmenté de # vidéo
16 % en France en 2017. Le secteur automobile, le numérique, la chimie, l’aéronau- La France attire les investisseurs
du monde entier. - 2,47 min
tique… voilà quelques-uns des domaines qui bénéficient de cette embellie.
foucherconnect.fr/
20tceco27
Après avoir visionné la vidéo :
1 Relevez les pays qui investissent en France et précisez sous quelle forme sont effectués ces IDE.
Les États-Unis, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni sont les principaux investisseurs en France. En 2017,
1 300 projets ont été lancés sous forme de création de centres de recherche dans le numérique (IBM, Facebook,
Google…) ; d’agrandissements d’usine (Toyota…) ; de création d’usines dans la chimie, l’aéronautique, la plasturgie.
2 Expliquez les conséquences de ces IDE pour la France.
Ces IDE ont permis de créer 33 000 emplois de qualité, et donc de faire baisser le chômage. La production obtenue
est haut de gamme et elle sera exportée. En effet, les entreprises étrangères implantées en France sont à l’origine
d’un tiers des exportations françaises. Les IDE permettent alors de réduire le déficit commercial de la France.
Exercice 4
Doc - La domination commerciale de la Chine
[…] [La Chine] détient de plus en plus de valeur ajou- popularisée un temps, selon laquelle la valeur ajoutée
tée dans les produits vendus dans les pays riches (elle proprement chinoise n’interviendrait qu’aux étapes low
produit des composants utilisés pour fabriquer ces pro- cost de montage et d’assemblage, a fait long feu ».
duits), mais, parallèlement, les pays riches sont de moins À l’inverse, les valeurs ajoutées européenne et fran-
en moins présents dans son marché intérieur à elle. […] çaise contenues dans la demande finale manufacturière
Ainsi, au début des années 2010, la Chine a doublé les chinoise n’ont cessé de décroître sur la même période.
États-Unis comme premier fournisseur des industries Car, en parallèle, la Chine a depuis longtemps mis en
européennes. Elle fournit aussi aujourd’hui plus de place une stratégie de régionalisation, consistant à privi-
valeur ajoutée que l’Union européenne à la demande légier son marché intérieur et réduire sa dépendance aux
manufacturière américaine. En France, par exemple, importations étrangères. Ce n’est pas forcément qu’elle
la valeur ajoutée chinoise contenue dans la demande importe moins, mais la croissance de sa production repose
finale manufacturière tricolore n’a cessé d’augmen- davantage sur des entreprises domestiques. « Le gros de
ter entre 2005 et 2015, passant de 2,5 % à 6,9 %. Cette la croissance se fait en interne, et les entreprises étran-
hausse est commune à tous les secteurs importateurs gères n’arrivent pas à capter la part du gâteau qui gros-
européens et à tous les secteurs d’exportation chinois. sit », explique Sébastien Miroudot, économiste à l’OCDE.
« La domination commerciale chinoise, loin de se limi- Les deux phénomènes se combinent. « Il y a plus de
ter aux produits de consommation de masse, se véri- valeur ajoutée chinoise dans tous les pays riches car
fie également pour les matières premières, les biens il y a plus de valeur ajoutée domestique dans les pro-
d’équipement et les produits intermédiaires entrant duits exportés de Chine et moins d’intrants étrangers »,
dans la constitution des chaînes de valeur industrielle », détaille Vincent Vicard. […]
souligne La Fabrique de l’industrie. « En outre, l’idée Jade Grandin de l’Eprevier, L’Opinion, 02.10.2019
1 Expliquez en quoi un pays peut dégager plus de valeur ajoutée qu’un autre dans la vente d’un bien.
Dans le contexte international, la chaîne de valeur des produits se concrétise par une segmentation croissante
des processus de production dans plusieurs pays. Aussi, il est important d’estimer la VA dégagée sur chacun des
segments. Certains pays n’ont qu’un rôle d’assembleur et ne dégagent de ce fait qu’une faible VA du produit final ;
d’autres se positionnent sur des segments à plus forte VA. L’exemple de la Chine illustre cette mesure de VA.
2 Expliquez la domination commerciale chinoise. La Chine détient de plus en plus de valeur ajoutée dans le
processus de production des biens vendus dans les pays riches : en Europe et aux États-Unis, la Chine est le
premier fournisseur des industries. Elle s’impose dans les importations européennes de tous types de biens. En
revanche, la part de VA de l’Europe dans les produits vendus en Chine décroît : la Chine privilégie son marché
intérieur avec une production qui repose sur des entreprises domestiques où les entreprises étrangères ne
parviennent pas à s’imposer. Ainsi, la part de la VA chinoise au niveau mondial augmente.
86
118 II Chapitre 7
Vers le BAC 3 minutes
pour convaincre
GRAND
ORAL
Qu es ti on s
1 Présentez les motifs de délocalisation.
2 Précisez les conditions nécessaires à la réussite d’une relocalisation d’activités et les difficultés
liées à cette opération.
3 Appréciez la position de la France en 2019 en matière d’attractivité mondiale et commentez
son évolution.
4 Rédigez une argumentation qui permette de répondre à la question suivante :
Pourrait-on assister dans le futur à une recomposition différente des chaînes de production
industrielles ?
modèles standards », explique le président. […] Hélène Terzian, édité par Mathilde Durand, Europe1,
05.03.2020
Chapitre 7 II 119
87
Vers le BAC
An ne xe
An ne xe
Classement selon l’indice d’attractivité pour les investissements directs étrangers en 2019
États-Unis 2,10 =
Allemagne 1,90 +1
Canada 1,87 –1
Royaume-Uni 1,85 =
£
France ¥ $ 1,79 +2
€
Japon 1,78 =
Chine 1,72 –2
Italie 1,67 +2
Australie 1,67 –1
Singapour 1,65 +2
Évolution au classement par rapport à 2018
Étude A.T. Kearney, 2019
II
88 Chapitre 7
120
7 Les transformations
du commerce mondial
nisseurs ;
--relocaliser les chaînes de production près des utilisateurs finaux ;
--augmentation du coût de la main d’œuvre et baisse de la compétitivité de la Chine.
Chapitre 7 I 121
Conclusion : le coronavirus est un facteur marginal dans la décision de relocaliser les chaînes de production
mondiales. Ce qui compte c’est plutôt le coût du travail, le prix du carbone, la demande et les tarifs douaniers.
C’est donc une évolution possible mais qui ne pourra se faire que sur le long terme.
Pour aller plus loin :
››http://video.lefigaro.fr/figaro/video/face-au-coronavirus-le-gouvernement-envisage-la-relocalisa-
tion-de-plusieurs-industries/6136867730001/
122 I Chapitre 7
➤➤ Structuration de l’argumentation en trois points
1. Le développement du commerce mondial 2. Vers des produits multinationaux
A. Le développement du commerce mondial A. La redéfinition de la chaîne de valeur au niveau mondial
--Théories en faveur du libre-échange. --Internationalisation de la chaîne de valeur et segmentation croissante des proces-
--Les causes de la transformation du commerce mondial : ouverture des frontières, sus de production.
baisse des coûts de transport et de communication, développement des économies --Développement des importations de biens intermédiaires.
d’échelle, etc. --Régionalisation des échanges mondiaux.
B. Le développement des IDE et FMN B. Une perte de nationalité des produits et une attractivité nécessaire
--Développement des IDE. --Le problème de la mesure des segments du processus productif.
--Causes du développement des IDE : réduction des coûts, recherche de nouveaux --Une attractivité nécessaire : effets positifs et négatifs des IDE, etc.
marchés, etc.
Autres structurations possibles :
1. Les produits n’ont plus vraiment de nationalité dans un contexte mondialisé.
2. Il paraît pourtant nécessaire de produire à nouveau dans un cadre national.
3. Ouverture de la discussion avec l’élève
L’internationalisation de la chaîne de valeur a conduit à une segmentation des processus productifs qui correspond à la globalisation de l’économie et présente différents
enjeux :
--des enjeux économiques : l’attractivité des IDE conditionne la croissance, donc les revenus des agents économiques et les emplois ;
--des enjeux écologiques et éthiques : les IDE peuvent générer des effets externes négatifs (pollution, mauvaises conditions de travail…), ce qui nécessite de mettre en
place des réglementations ;
--des enjeux sanitaires : les questions de la souveraineté, particulièrement au niveau industriel, pour des activités stratégiques, posent la question de la relocalisation de
certaines productions et de certaines entreprises.
Ces différents enjeux peuvent amener l’élève à s’interroger sur ses perspectives d’études au niveau international (grâce à des dispositifs comme Erasmus ou Erasmus+),
ses projets de stages et d’emplois dans des FMN.
SYNTHÈSE ENRICHIE
La progression du commerce mondial sur les dernières décennies s’explique par différents facteurs et s’il-
lustre par une internationalisation de la chaîne de valeur, une segmentation des processus productifs. Cette
segmentation à l’échelle internationale se traduit par des importations de biens intermédiaires. Ces flux au
niveau d’un pays sont mesurés par la balance des biens et services.
L’un des principaux indicateurs de l’attractivité économique d’un pays est constitué par le niveau des inves-
tissements directs à l’étranger (IDE). L’IDE est à l’origine de la création des firmes multinationales (FMN).
activités productives réalisées par les entreprises en différents lieux géographiques pour amener un produit ou
un service du stade de la conception au stade de la production et de la livraison au consommateur final. Cette
chaîne de valeur est alors segmentée au niveau mondial. On parle alors de segmentation des chaînes de valeur
Chapitre 7 I 123
mondiales. Les entreprises sont aujourd’hui moins spécialisées dans la production d’un bien que dans une
étape de sa fabrication.
C. La tendance à la régionalisation
Les chaînes de valeur se sont internationalisées dans l’objectif de bénéficier des avantages compétitifs de cha-
cun des pays, que ce soit en termes de qualité ou de coûts plus faibles.
On constate un nouveau phénomène : la « re »-régionalisation des chaînes de valeur. La régionalisation
consiste à privilégier son marché intérieur et réduire sa dépendance aux importations étrangères. Les entre-
prises tendent à rapprocher leur production du consommateur final. Le fait que la production se régionalise
implique une baisse des échanges internationaux. Les échanges mondiaux ont alors tendance à ralentir.
I
124 Chapitre 7
En internationalisant leur production, ces entreprises ont un poids considérable dans l’économie mondiale :
elles sont à l’origine de 80 % des échanges internationaux. Elles ont alors une forte influence sur les pouvoirs
publics, elles créent beaucoup de richesse, elles créent de nombreux emplois, elles investissent en R&D et
sont des acteurs primordiaux dans l’innovation.
On estime qu’un tiers du commerce mondial de biens et services correspond à des échanges « intra-firmes »
réalisés par des entreprises dépendant d’une même firme.
Chapitre 7 I 125
8 Des politiques
commerciales
divergentes
3 minutes
pour découvrir
Ouverture des négociations
de libre-échange entre l’Union
européenne et l’Australie
foucherconnect.fr/20tceco01
> Quel est l’objet des négociations entre l’Union européenne et l’Australie ?
L’Union européenne et l’Australie cherchent à nouer de nouveaux liens commerciaux en négociant un accord
commercial réglementé de libre-échange.
et/ou d’une économie en autarcie h Définir et expliquer les différentes (barrières non tarifaires) + missions de l’OMC + cycles de
mesures protectionnistes h Définir les missions de l’ORD h Définir négociations d’abaissement des tarifs douaniers et des
et interpréter les principales règles de fonctionnement de l’OMC barrières non tarifaires + organe de règlement des différends
Thème 8 Comment organiser le commerce international dans un contexte d’ouverture des échanges ? II 127
89
1 Les effets du commerce international
© Foucher
dans les deux pays présentés).
II
90 Chapitre 8
128
DOC 3 Les avantages et les inconvénients du commerce international
DOC 4
Les effets contrastés des échanges internationaux sur les inégalités
Selon la Banque mondiale1, entre 1988 et 2008, l’écart tandis que ceux des 5 % les plus pauvres ne semblent
entre le revenu moyen des pays riches et celui des pays pas en avoir profité. La globalisation a également béné-
pauvres s’est réduit pour la première fois depuis la ficié aux classes moyennes des pays émergents, princi-
Révolution industrielle. Ceci est lié à une baisse de la palement en Asie, alors que les classes moyennes et les
pauvreté extrême dans le monde, situation d’où sont catégories populaires des pays développés semblent
sortis massivement les Chinois et les Indiens. 1,5 mil- en avoir pâti puisque leurs revenus ont globalement
liard de personnes auraient ainsi été éloignées de la stagné durant cette période.
très grande pauvreté. Selon la même source, entre 1988 1. Institution financière internationale qui accorde des prêts à des pays en
et 2011, la mondialisation, mais aussi le progrès tech- développement pour financer leurs projets d’investissement.
nologique ont favorisé les 1 % les plus riches à l’échelle Eddy Fougier, Parlons mondialisation en 30 questions,
mondiale dont les revenus ont augmenté rapidement, La Documentation française, 2017, © DILA
6 Montrez l’impact des échanges internationaux sur l’évolution des inégalités entre pays riches et pays pauvres
ainsi que sur la situation des classes moyennes.
La mondialisation des échanges coïncide avec une forte baisse de la pauvreté extrême dans le monde et la réduction
des écarts entre pays riches et pays pauvres. Pour les classes moyennes des pays « émergents », les échanges
internationaux ont permis d’augmenter leurs revenus, à l’inverse des classes moyennes et populaires des pays
développés dont les revenus ont stagné.
7 Concluez sur les effets des échanges internationaux en matière d’inégalités.
© Éditions Foucher
Si les échanges internationaux ont contribué à réduire les inégalités entre pays riches et pays pauvres, ils ont, au sein
de chaque pays, favorisé une augmentation très rapide des revenus des 1 % les plus riches, accentuant par là même
les inégalités de revenus entre les individus de chaque pays.
Chapitre 8 I I129
91
2 Des politiques commerciales d’ouverture
ou de restriction aux échanges
DOC 1 L’évolution des échanges mondiaux de marchandises depuis 2000
En milliards de $
19 000
17 000
15 000
13 000
Crise de 2008
11 000
9 000
7 000
5 000
Baisse continue des droits de douane Mesures de restriction aux échanges
3 000
2000 2003 2006 2009 2012 2015 2018
© Foucher/Données de l’OMC
« Désolé, nous ne pouvons plus laisser nos amis, ou ennemis, l’innovation freinée ; difficultés à exporter :
prendre l’avantage sur nous dans le commerce. Nous devons
nous occuper d’abord des travailleurs américains ! »
réduction du marché et de l’activité.
© Foucher
II
92 Chapitre 8
130
DOC 3 La guerre commerciale sur les tarifs douaniers 6 Expliquez comment les droits de
entre les États-Unis et la Chine en 2018 douane (taxes) peuvent être un
moyen de faciliter ou de réduire
La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine les échanges commerciaux.
En augmentant les droits de douane,
• Annonce de taxes sur
les importations américaines 8
d'acier (25 %) et d'aluminium (10 %) mars les gouvernements chinois et
• Publication d’une liste provisoire 2 • Adoption des mesures punitives consommateurs, ils vont donc être
de 1 300 biens visés par les taxes avril contre les 128 produits (fruits, porc, vin…)
(télévisions, médicaments, produits
3 moins demandés, ce qui va réduire les
chimiques, pièces aéronautiques…)
pour environ 50 milliards de dollars avril • Pékin réplique avec une nouvelle liste :
4 106 familles de produits visés (tabac, échanges commerciaux. En réduisant
• Entrée en vigueur de 25 % de taxes avril soja, whisky, voitures…) par des taxes
sur 818 produits chinois (automobile, de 25 %, portant sur environ les droits de douane, c’est l’effet
disques durs, composants d'avions...), 6 50 milliards de dollars
portant sur 34 milliards de dollars juillet
d’exportations chinoises 6 • Pékin réplique avec 25 % de taxes inverse qui peut se produire : les biens
juillet sur 34 milliards de dollars d’exportations
• Publication d’une nouvelle liste
américaines (produits agricoles, voitures...), achetés à l’étranger deviennent moins
portant sur 200 milliards de dollars 10 dénonçant « la plus grande guerre
juillet commerciale de l’histoire économique »
d’exportations chinoises, menacée d’une chers, ce qui stimule la demande donc
taxe de 10 % à partir de septembre
Sources : médias, ministères du Commerce américain et chinois (juillet 2018) développe les échanges commerciaux.
© Foucher
Avantages Inconvénients
Accorde une place suffisante aux producteurs locaux Risque de pénurie sur le marché national suivi d’une
© Éditions Foucher
en évitant qu’une quantité trop importante de produits forte augmentation des prix si le niveau du quota est
étrangers soit vendue sur le marché national. trop faible et que la production locale est réduite ou
inexistante.
Chapitre 8 I 131
93
3 Une organisation mondiale
des échanges internationaux
DOC 1 L’Organisation mondiale du commerce (OMC) 1 Entourez sur la carte
d’identité les membres
de cette organisation.
RÉPUBLIQUE DES ÉCHANGES COMMERCIAUX INTERNATIONAUX 2 Identifiez les missions
de cette organisation.
Nom : Organisation mondiale du commerce L’OMC est chargée de fixer
Prénom(s) : OMC les règles régissant le commerce
Né(e) le : 1er janvier 1995 à : Genève (Suisse) entre les pays et d’assurer
le règlement des conflits
© Foucher
© Foucher
3 Surlignez les principes s’inscrivant dans la mission de réduction des obstacles aux échanges.
4 Explicitez la clause de la nation la plus favorisée.
Cette clause empêche un pays de discriminer ses partenaires commerciaux. Tout avantage accordé à un partenaire
commercial doit s’appliquer à tous les autres partenaires commerciaux. Aucun ne peut être privilégié par rapport aux
autres.
5 Justifiez les exceptions admises par ces principes de l’OMC.
L’OMC prévoit de pouvoir déroger à ses principes si cela est favorable au développement économique d’un pays qui
ne peut s’exposer à court terme aux échanges internationaux. Par ailleurs, il est possible de déroger aux principes
de l’OMC si cela permet de protéger l’environnement, la santé des personnes et des animaux ou de préserver les
végétaux, sous réserve qu’il ne s’agisse pas d’une mesure protectionniste déguisée.
II
94 Chapitre 8
132
DOC 3
Le règlement des litiges commerciaux entre les pays
[L’organe de règlement des différends (ORD)] consti- sont rendues par un groupe spécial1 et approuvées (ou
tue la clef de voûte du système commercial multilatéral rejetées) par l’ensemble des membres de l’OMC. Il est
et la contribution sans précédent de l’OMC à la stabi- possible de faire appel sur les points de droit. Cepen-
lité de l’économie mondiale. Sans un moyen de régler dant, il ne s’agit pas de rendre un jugement mais, en
les différends, le système fondé sur les règles ne serait priorité, de régler les différends, si possible par voie de
d’aucune utilité car les règles ne pourraient pas être consultations.
appliquées. La procédure de l’OMC […] est fondée sur 1. Organe indépendant composé de trois experts pour examiner un différend
des règles clairement définies, assorties d’un calendrier et formuler des recommandations à la lumière des dispositions de l’OMC.
pour l’examen d’une affaire. Les décisions initiales wto.org
L’OMC n’a pas réussi à approuver d’accord global de libre-échange depuis près de 20 ans. Les pays
Argument 1 membres privilégient des accords bilatéraux, négociés entre quelques pays seulement et en marge
de l’OMC. Certains, comme la Chine, contournent les règles.
L’ORD n’est plus en mesure de résoudre les différends commerciaux puisque le gouvernement
Argument 2 américain bloque les nominations de nouveaux juges à chaque expiration de mandat. La décision
étant prise par consensus, si un seul membre s’oppose, celle-ci se voit bloquée.
Les pays membres de l’OMC s’accordent pour constater la crise de cette organisation. Cependant, la plupart des pays
ont des visions différentes des changements à mettre en œuvre. Les décisions se prenant actuellement par consensus,
il est donc difficile de réformer l’OMC.
Chapitre 8 I I 133
95
Synthèse
8. Des politiques commerciales divergentes
3 minutes
pour comprendre
foucherconnect.fr/20tceco02
Avantages Inconvénients
Mots-clés
Barrières non tarifaires : barrières qui restreignent les Libre-échange : politique économique préconisant
échanges commerciaux par des mécanismes autres que les la suppression des barrières aux échanges (tarifaires et non
droits de douane (quotas, embargos, normes…). tarifaires).
Barrières tarifaires : barrières qui restreignent les échanges Protectionnisme : politique économique visant à protéger
commerciaux avec des droits de douane imposés à l’entrée des l’économie d’un pays contre la concurrence étrangère en
marchandises. contrôlant les échanges commerciaux au moyen de mesures
Droits de douane : taxe imposée à l’entrée, sur le territoire tarifaires et non tarifaires.
national, de marchandises en provenance d’un pays étranger.
96 II
134 Chapitre 8
Entraînez-vous !
1 TESTEZ-VOUS !
Utilisez les mots adaptés parmi ceux de la liste ci-dessous pour reconstruire la synthèse.
Droits de douane / normes / organe de règlement des différends / réduction / barrières aux échanges / organisation
mondiale du commerce / libre-échange / concurrence / innovation / protectionnisme / quotas / marché
Le libre-échange est une politique économique préconisant la suppression des barrières aux
échanges . Il permet aux consommateurs de payer les biens et services moins
chers et d’avoir accès à une plus grande variété de biens. Pour les producteurs, il permet d’avoir accès à un
marché plus important et stimule concurrence et innovation .
Afin de protéger l’économie nationale, il peut arriver que des gouvernements privilégient le
protectionnisme . Cette politique économique contrôle et réduit les échanges commerciaux
en mettant en place des barrières aux échanges. Celles-ci peuvent prendre la forme de mesures tarifaires
(droits de douane ) et de mesures non-tarifaires (quotas , normes ).
L’Organisation mondiale du commerce cherche justement à négocier des
accords de réduction des obstacles aux échanges et à limiter les pratiques protectionnistes. Elle
peut, lorsque cela est nécessaire, faire respecter les accords en s’appuyant sur l’organe de règlement des
différends .
2 À VOUS DE JOUER !
Exercice 1
Björn est fabricant de meubles dans un 1 Montrez quel intérêt peut trouver Björn à importer des produits
pays d’Europe du Nord. Il fabrique ses dans le cadre de son activité.
meubles avec du bois provenant de Russie
Björn peut se procurer du bois qu’il ne trouverait pas sur sol national
et de Nouvelle-Zélande. Ses principaux
clients sont des distributeurs de meubles ou du moins en quantités suffisantes, probablement à un prix inférieur
au design contemporain localisés en
Europe, en Chine et aux États-Unis. et/ou d’un niveau de qualité supérieur.
Exercice 2
M. Ronald et M. Ping gouvernent deux 1 Nommez les politiques commerciales mises en place
pays habitués à échanger entre eux. Sous par ces gouvernements.
la pression de ses électeurs, qui jugent
Ces gouvernements mettent en place des politiques protectionnistes.
que le chômage local est une conséquence
d’importations excessives, M. Ping décide
de taxer à 50 % tous les produits en prove-
nance de l’étranger. Puisqu’il aura désor- 2 Expliquez les différences entre les mesures mises en place
© Éditions Foucher
mais des difficultés à vendre les produits par M. Ping et celles mises en place par M. Ronald.
de son pays à l’étranger, M. Ronald décide M. Ping privilégie les barrières tarifaires alors que M. Ronald met en
de limiter à 10 unités par mois les impor-
tations de chaque produit étranger. place des mesures non tarifaires.
Chapitre 8 I I 135
97
Entraînez-vous !
Exercice 3
L’Almaren et l’Altérac sont deux pays 1 Montrez si cette mesure est en désaccord avec les principes de
membres de l’Organisation mondiale du l’OMC. Cette mesure est en désaccord avec la clause de la nation
commerce. Le mois dernier, l’Almaren
a décidé de supprimer tous les droits de la plus favorisée. Selon cette clause, l’Almaren devrait permettre à
douane sur les produits en provenance
tous les pays membres de bénéficier d’une exonération des droits de
de l’Altérac. Les autres pays membres de
l’OMC ne bénéficient pas de cet avantage douane. Il peut cependant exister des exceptions si l’OMC juge que
et sont en désaccord avec cette mesure.
cette mesure est indispensable au développement de l’un de ces pays.
2 Expliquez s’il existe un moyen, pour les autres pays membres, de bénéficier des mêmes avantages que l’Altérac.
Les pays membres peuvent solliciter l’organe de règlement des différends de l’OMC (ORD). Celui-ci tentera un
règlement à l’amiable par consultation entre les parties et prononcera sinon un jugement susceptible d’appel.
Exercice 4
Doc Comment repérer une politique protectionniste ? # vidéo
Europe, États-Unis, Chine, Japon… Qui sont les pays les plus protection- Qui sont les pays les plus
protectionnistes ? - 3,49 min
nistes ? En passant en revue les différents outils de contrôle des échanges
foucherconnect.fr/
(droits de douane, barrières non tarifaires, taux de change1…), cette vidéo 20tceco03
permet d’analyser les politiques commerciales des différents pays et de
mettre en lumière qui est protectionniste et qui ne l’est pas.
1. La valeur d’une monnaie par rapport à une autre évolue sur le marché des changes en fonction de l’offre et de la demande.
98 II
136 Chapitre 8
Vers le BAC 3 minutes
pour convaincre
GRAND
ORAL
Qu es ti on s
1 Précisez le rôle de l’OMC dans le cadre des échanges internationaux.
2 Mettez en évidence les limites de l’OMC.
3 Caractérisez les différentes mesures envisagées par le Japon et l’Union européenne pour développer leurs
échanges dans le cadre d’un accord bilatéral de libre-échange.
4 Rédigez une argumentation qui permette de répondre à la question suivante :
Quels sont les enjeux de la mise en place d’un accord de libre-échange bilatéral pour une zone économique ?
An ne xe
An ne xe
Union européenne 55
Chine 39
Canada 28
Corée du Sud 20
Inde 19
Mexique 17
Brésil 15
Japon 14 Déclenchés par les États-Unis
© Éditions Foucher
Chapitre 8 II 137
99
Vers le BAC
An ne xe
8,0
7,0
6,0
5,0
4,0
7,0
6,2
3,0 5,8
5,0
2,0
2,9 3,7
3,0
1,0
0,0
1981-1985 1986-1990 1991-1995 1996-2000 2001-2005 2006-2010 2011-2018
© Foucher, d’après WTO Data
I
100 Chapitre 8
138
8 Des politiques commerciales
divergentes
Chapitre 8 I 139
CORRIGÉ - 3 MINUTES POUR CONVAINCRE - GRAND ORAL
I
140 Chapitre 8
➤➤ Structuration de l’argumentation en trois points
1. Une politique d’ouverture aux effets contrastés 2. Des inconvénients du libre-échange aux bienfaits du protectionnisme
A. Les politiques commerciales d’ouverture A. Les difficultés de la régulation internationale des échanges
--Augmentation des échanges internationaux. --Crise des accords multinationaux et multiplication des différends entre les
--Politiques d’ouverture favorisée par l’OMC : régulation internationale pour réduire membres de l’OMC.
les obstacles aux échanges ; rounds et principes de l’OMC. --Multiplication des crises au niveau international : crises financières, sanitaires, etc.
B. Les effets contrastés du libre-échange B. Le retour du protectionnisme
→ Effets positifs : --Théories et avantages du protectionnisme.
--théories en faveur du libre-échange ; --Développement du régionalisme.
--baisse des prix, variété et qualité des produits ; --Protectionnisme ciblé de l’ensemble des pays pour la protection de leur économie
--possibilité de consommer ce qui n’est pas disponible sur le territoire ; nationale.
--réduction des inégalités entre pays.
→ Effets négatifs :
--impact sur l’environnement ;
--hausse des inégalités entre individus.
Autres structurations possibles :
1. Les limites du protectionnisme
2. La nécessité d’un libre-échange organisé
3. Ouverture de la discussion avec l’élève
Le sujet peut amener l’élève à s’interroger sur ses perspectives d’études au niveau international (grâce à des dispositifs comme Erasmus ou Erasmus+), ses projets de
stages et d’emplois dans des FMN, dans des contextes économiques plus ou moins protectionnistes.
SYNTHÈSE ENRICHIE
À l’échelle internationale, on observe d’importants échanges de biens et de services entre les pays. De tels
échanges se sont développés car ils profitent à certains pays. Cependant, ils peuvent aussi présenter des
inconvénients pour d’autres pays. C’est la raison pour laquelle chaque État cherche à réguler les échanges
internationaux de biens et de services afin d’en tirer profit sans en subir les désagréments éventuels. La régu-
lation des échanges internationaux fait également l’objet d’une attention particulière au niveau supranational
au sein d’une organisation spécialisée : l’OMC (Organisation mondiale du commerce).
Chapitre 8 I 141
II. Des politiques commerciales d’ouverture et de restriction aux échanges
Les échanges internationaux de marchandises ont explosé depuis 1980 mais ont connu une baisse lors de la
crise de 2008 et connaîtront sans aucun doute un fort recul avec la crise de 2020 consécutive à la pandémie
du Covid-19.
Cependant, les évolutions du rythme des échanges ne sont pas guidées que par l’existence de crises écono-
miques. En effet, chaque pays cherche à réguler ses échanges avec le reste du monde afin d’en tirer le plus
de bénéfices possibles et d’en réduire les désagréments éventuels. On qualifie de politique protectionniste
les pratiques visant à privilégier les produits nationaux au détriment des produits importés. De telles poli-
tiques sont mises en place avec l’objectif de favoriser les produits nationaux et donc de soutenir l’emploi et
l’activité économique d’un pays. Le renoncement au libre-échange comporte des risques puisqu’il réduit
la variété des biens accessibles pour les consommateurs ainsi que la concurrence et l’innovation. Une autre
conséquence, plus grave, est d’augmenter le prix des biens achetés par les consommateurs et de réduire par
conséquent leur pouvoir d’achat.
Pour réguler les échanges et mettre en place des politiques de libre-échange ou de protectionnisme, les pays
peuvent moduler leurs barrières tarifaires aux échanges en augmentant ou en réduisant les droits de douane
qui frappent la circulation des biens entre les pays. Ainsi, en 2018, la Chine et les États-Unis ont connu une
période de très fortes tensions commerciales pendant laquelle chacun a alternativement relevé ses droits de
douane pour freiner les importations de produits étrangers à l’intérieur de ses frontières.
D’autres moyens existent pour réguler les échanges, en particulier les barrières non tarifaires. En s’appuyant
sur des quotas, des normes, voire des embargos, il est possible pour un pays de faciliter ou de freiner l’entrée
de produits étrangers à l’intérieur de ses frontières. D’autres mécanismes non tarifaires peuvent être mobili-
sés par les pays comme des procédures administratives lentes et complexes ou l’obligation de contenu local
pour dissuader les importations.
I
142 Chapitre 8
9 Les sources
d’une croissance
économique soutenable
3 minutes
pour découvrir
?
Déforestation : à qui profite le crime
foucherconnect.fr/20tceco08
instruments de la transition écologique sur la production, la consommation et l’investissement propriété + économie circulaire +
h Décrire les caractéristiques de l’économie collaborative et de l’économie circulaire hIdentifier économie collaborative + économie
les différents acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) sociale et solidaire (ESS)
VA VA
VA VA
PIB 2017* PIB 2018*
2 247 2 286
VA VA
–4
2008 2010 2012 2014 2016 2018
© Foucher, Données INSEE
I
102 Chapitre 9
144
DOC 3
Les principales sources de croissance
[…] Pour produire de la richesse, il faut mêler du travail Et puis, ils se sont dit que le progrès technique peut
(défini par le nombre de personnes avec un emploi et dépendre de l’économie elle-même : plus les gens sont
le nombre d’heures de travail de chacun) et du capital éduqués, plus leurs interrelations sont fluides, etc.,
(des machines, des robots, des ordinateurs, etc.). Si l’on plus une économie peut susciter des innovations et
veut plus de richesse, […] il faut augmenter la quan- être source de croissance endogène. Ils ont alors déve-
tité d’ingrédients, davantage de travail et de capital. loppé un raisonnement optimiste : plus d’innovation
Mais en mesurant les effets d’une augmentation de ces entraîne plus de croissance, donc plus d’emplois, les
deux facteurs de production, les économistes se sont nouveaux jobs remplaçant ceux perdus par les progrès
aperçus qu’elle n’expliquait qu’une partie de la crois- des machines. Et donc plus de demande et d’investis-
sance constatée. Le reste, la partie non expliquée, […] sements des entreprises. L’économie s’enrichissant,
ils l’ont baptisé « progrès technique », c’est-à-dire l’ef- le niveau d’éducation augmente, le capital public (les
ficacité plus grande avec laquelle les entreprises com- écoles, les hôpitaux, les routes, etc.) également, et tout
binent travail et capital. Les économistes l’ont d’abord cela nourrit un nouveau cycle d’innovations et de crois-
considéré comme une donnée « exogène », c’est-à-dire sance. […]
sur laquelle ils ne peuvent pas avoir d’influence […]. Christian Chavagneux, Alternatives économiques, 03.04.2018
La croissance permet aux agents économiques une augmentation de leur revenu. Ces derniers, qui ont plus de
richesses, investissent dans l’éducation, les infrastructures. Les agents économiques plus éduqués, mieux nourris,
se déplaçant plus vite ont une propension plus grande à innover. Cela crée un cercle vertueux, appelé croissance
endogène, car la croissance génère elle-même de la croissance.
7 Expliquez l’impact du système financier sur le processus de croissance. Le système financier permet de financer
de nouveaux investissements. Les entreprises qui n’ont pas les ressources financières nécessaires pour investir et
mener de nouveaux projets innovants peuvent emprunter auprès des banques ou rencontrer directement sur le
marché financier des investisseurs prêts à financer les projets. Sans financement, les entreprises investiraient et
innoveraient beaucoup moins, donc il y aurait moins de croissance.
8 Surlignez ce que protège le droit de propriété puis montrez le lien entre droit de propriété et croissance.
Grâce au droit de propriété, les agents peuvent tirer profit des biens qu’ils possèdent. Sans ce droit, personne n’aurait
© Éditions Foucher
d’intérêt à innover. En favorisant les innovations et l’accumulation du capital, le droit de propriété favorise bel et bien
la croissance.
Chapitre 9 I 103
145
2 Des limites de la croissance
au développement durable
DOC 1 Le jour du dépassement
Une ressource est non renouvelable lorsque sa vitesse de destruction ou de consommation dépasse largement ou non
sa vitesse de création.
1er juin
1er juillet
1er août
1er septembre
1er octobre
1er novembre
1er décembre
1er janvier
69
71
75
79
83
87
91
95
99
03
07
11
15
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
20
20
20
20
20
© Foucher, données Comptes d’Empreintes Nationales, 2019
1 Entourez le jour du dépassement mondial en 1969, 1999 et 2019, puis commentez vos résultats.
Le jour du dépassement est de plus en plus tôt dans l’année. Le 31 juillet 2019, l’humanité a consommé 1,75 planète
Terre, soit autant de ressources naturelles que ce que la Terre peut renouveler durant l’année entière, amenuisant
par là même sa capacité régénérative future. Il intervient deux mois plus tôt qu’il y a 20 ans, en 1999. En 1969, le jour
du dépassement mondial se situait aux alentours du 31 décembre, traduisant un équilibre entre consommation et
renouvellement. On consomme donc aujourd’hui plus de ressources qu’il y a 20 et 50 ans.
2 Identifiez la limite à la croissance mise en évidence ici.
L’épuisement des ressources naturelles constitue une des principales limites à la croissance.
3 Montrez que le pétrole est une ressource non renouvelable. Le pétrole est un combustible fossile dont la création
est très lente. Dans le cadre de l’industrie pétrolière, pilier de notre économie, la consommation de pétrole est plus
rapide que sa création. On peut donc qualifier cette ressource de non renouvelable.
I
104 Chapitre 9
146
DOC 3 La nécessité du développement durable
Le monde actuel fait face à une répartition inégale
de la richesse et à une dégradation dangereuse
de la biosphère (changement climatique et Société
érosion de la biodiversité). Le développe- Satisfaire les besoins
ment durable a pour ambition d’apporter Économie
en santé, éducation, Équitable Créer des richesses
une réponse globale et cohérente à ces défis
habitat, emploi, et améliorer les conditions
économiques, sociaux et écologiques. Le
prévention de l’exclusion, de vie matérielle
développement durable répond aux besoins
équité
du présent sans compromettre l’aptitude Durable
des générations futures à répondre aux leurs.
© Foucher
Vivable Viable
7 Classez dans le tableau les pays par ordre croissant d’empreinte écologique et par ordre décroissant de
biocapacité.
8 Interprétez les indicateurs pour les États-Unis et le Brésil.
• États-Unis : disposent d’une empreinte écologique 2,25 fois plus élevée que leur biocapacité ; sont en situation de
déficit écologique.
• Brésil : dispose d’une biocapacité 3 fois supérieure à son empreinte écologique ; utilise ses ressources de manière
durable.
9 Entourez les pays « utilisés de manière durable ». Justifiez votre réponse.
Ils ont une biocapacité supérieure à leur empreinte écologique.
Chapitre 9 I 105
147
3 Vers de nouvelles formes
d’activités économiques
DOC 1 L’économie circulaire et l’économie collaborative
Économie circulaire Économie collaborative
Fabr
Ressources ica
t
io
n
Recyclage
n io n
a
t
Déchets C o n s o m m ti o
u tilis a
© Foucher
Covoiturage / recyclage / troc / utilisation d’une gourde à la place de bouteilles d’eau à usage unique
(éco-consommation) / achat commun entre voisins d’outils de jardinage / écoconception
DOC 2
L’impact de l’économie circulaire et collaborative sur la production,
la consommation et l’investissement
L’économie circulaire se définit en opposition à l’écono- connaissances, avec ou sans échange monétaire, sou-
mie linéaire (extraire – produire – consommer – jeter). vent grâce à une plateforme numérique. Elle favorise
Au départ, l’économie circulaire s’intéressait surtout au l’usage des biens plutôt que la possession. Par exemple,
recyclage. Aujourd’hui, elle concerne aussi toutes les en partageant une perceuse, une communauté de voi-
étapes du modèle linéaire. Ainsi l’écoconception des sins n’en achètera qu’une pour tous. Cependant, le
produits permet de fabriquer des produits moins gour- producteur de perceuses verra ses débouchés baisser.
mands en ressources et moins polluants. De même, un En évitant le gaspillage et la pollution, en favorisant les
consommateur écoresponsable qui achète des produits relations humaines, ces nouveaux modèles transfor-
locaux réduit son impact environnemental. ment notre économie vers un modèle plus écologique
L’économie collaborative a le même objectif : éco- et plus durable.
nomiser les ressources. Elle repose sur le partage ou © Foucher
l’échange entre particuliers de biens, de services ou de
I
106 Chapitre 9
148
DOC 3 L’ESS, une réponse aux défis économiques et sociaux
Pour comprendre ce qu’est l’Économie sociale et soli- « un but autre que le seul partage des bénéfices »,
daire, […] remontons à son origine, au XIXe siècle, dans « une gouvernance démocratique », c’est-à-dire que
les usines de la révolution industrielle. Celles-ci se les salariés sont consultés lors des décisions, et enfin
livrent une guerre sans merci dont les ouvriers paient « des bénéfices majoritairement consacrés au dévelop-
le prix fort : travail pénible, très peu de droits et des pement de l’entreprise ». […] Les structures de l’ESS
journées pouvant durer jusqu’à 15 heures, le tout pour s’appuient sur diverses sources de revenus comme
un salaire très modeste. […]. On voit alors apparaître la vente de biens et de services, les dons privés et les
les premières mutuelles pour couvrir les dépenses de subventions. Pour minimiser leurs dépenses, elles sont
santé ou encore des coopératives permettant à chacun nombreuses à faire appel à des bénévoles. Innovantes,
de se procurer aliments et vêtements. les structures de l’ESS se sont fait une place dans l’éco-
Ces structures se multiplient […], intéressent la puis- nomie. Elles représentent ainsi 10 % du PIB français et
sance publique, car elles offrent des issues face au chô- 12 % des emplois, répartis sur l’ensemble du territoire,
mage et à l’exclusion ou agissent comme solutions aux avec seulement 20 % de leurs sièges sociaux à Paris.
enjeux écologiques. Si bien qu’une loi du 31 juillet […].
2014 définit officiellement l’ESS selon trois critères : Maëva Gardet-Pizzo, Pour l’éco, 26.12.2019
➂ ➄
Entreprise sociale
Association
• Un projet économique : activité continue de production de biens
ou de services et niveau significatif de risque économique. Personnes volontaires réunies autour
• Une finalité sociale : objectif explicite de service à la collectivité d’un projet commun ou partageant
et redistribution limitée des profits. des activités, mais sans chercher
• Un mode de gouvernance participatif, garant du projet social et signal à réaliser de bénéfices (sport, défense
de confiance vis-à-vis des parties prenantes. des intérêts des membres,
humanitaire…).
9 Rattachez chaque exemple à un acteur de l’ESS en reportant son numéro dans la bonne structure :
➀ Biocoop / ➁ Generali Santé / ➂ Recyclivre SAS / ➃ Fondation Architecte de l’urgence /
➄ Les Restos du Cœur / ➅ Fondation Abbé Pierre
la majorité des
63 % 56 % 30 % 29 % 19 % emplois.
des emplois des emplois des activités de la culture de l’enseignement
de l’action sociale du sport financières
et des loisirs et d’assurances © Foucher
Chapitre 9 I 149
107
Synthèse
9. Les sources d’une croissance économique soutenable
3 minutes
pour comprendre
foucherconnect.fr/20tceco09
Accroissement Augmentation
des facteurs de la productivité
de production des facteurs de production
Transition écologique
Mots-clés
Développement durable : développement qui répond et d’infrastructures, favorisant l’usage des biens plutôt que leur
aux besoins du présent sans compromettre l’aptitude des possession.
générations futures à répondre aux leurs. Économie sociale et solidaire (ESS) : désigne la branche
Économie circulaire : modèle économique dont l’objectif est de l’économie regroupant les organisations privées (entreprises,
de produire des biens et des services de manière durable, en coopératives, mutuelles, associations, fondations) qui cherchent
recyclant et en limitant les déchets, mais aussi en limitant la à concilier activité économique et équité sociale.
consommation et le gaspillage des ressources. Transition écologique : passage du mode actuel
Économie collaborative : modèle économique qui repose sur de production et de consommation, principalement basé sur les
le partage ou l’échange, limitant ainsi la sous-utilisation de biens énergies fossiles, à un mode plus écologique.
108I
150 Chapitre 9
Entraînez-vous !
1 TESTEZ-VOUS !
Cochez si les affirmations suivantes sont vraies ou fausses.
Vrai Faux
2 À VOUS DE JOUER !
Exercice 1
Indiquez à quelle source de croissance fait référence chacun des exemples ci-après.
Source de croissance
En 2018, LG a déposé un brevet pour smartphone doté d’un écran enroulable, d’un stylet,
1 Droit de propriété (brevet)
de plusieurs caméras et d’un second écran.
En 2019, l’entreprise Interxion, qui propose des services de Cloud à la demande, lance la
2 Accumulation de capital
construction de deux datacenters à Marseille, afin de mieux répondre à la demande.
Un drone agricole ne sert pas uniquement à photographier des champs. Muni de capteurs,
3 Innovation
l’appareil permet surtout de voir si le terrain manque d’eau ou d’engrais.
L’entreprise Hermès va renforcer son implantation dans les Ardennes à Tournes, avec la créa-
4 Accumulation de travail
tion de 250 emplois de maroquiniers qui seront chargés de fabriquer des sacs en cuir de luxe.
La modélisation numérique, l’usage des smartphones associés à des programmes de forma- Progrès technique (idée
5 tion des agriculteurs, a permis une augmentation des rendements de 5 % de 2016 à 2018.
d’accroissement de la productivité)
Exercice 2
Classez les ressources ci-après selon leur caractère renouvelable ou non renouvelable.
Pétrole / énergie éolienne / gaz / air pur / charbon / énergie solaire / forêt /
gibier / minerais / énergie hydraulique / corail / poisson
© Éditions Foucher
Énergie éolienne, énergie solaire, énergie Pétrole, gaz, charbon, forêt, gibier, minerais, corail, poisson,
hydraulique air pur
Chapitre 9 II 109
151
Entraînez-vous !
Exercice 3
Léna et Théo se sont récemment installés à Aix-en- plateforme trocmaison.com. Pour cela, ils l’ont rénové
Provence. Théo travaille pour l’entreprise La Table en l’équipant de fenêtres à double vitrage un peu
de Cana, qui accompagne chaque année entre 25 et anciennes, mais restaurées via un site d’échange de
30 personnes vers un retour à l’emploi. Ils ont décidé services. Ils ont également repeint les volets et changé
de partir en voyage aux États-Unis l’été prochain et ont tous leurs meubles. Léna a aussi investi dans un vélo
déjà réservé leurs billets d’avion. Pour réduire leurs remis en état par un atelier de recyclage.
frais, ils ont décidé d’échanger leur appartement via la
Repérez les situations qui correspondent soit à l’économie collaborative, soit à l’économie circulaire, soit à l’ESS.
Exercice 4
Doc En Suède, une carte de crédit permet 1 Identifiez l’innovation qui contribue à la transition
de calculer l’empreinte carbone écologique en Suède.
de chaque achat L’innovation qui contribue à la transition écologique
[…] En Suède, la start-up Doconomy souhaite sensibiliser est une carte de crédit capable de calculer le taux
les consommateurs par le biais d’une carte bancaire d’un d’émission de CO2 généré par chaque achat.
nouveau genre : l’idée est d’intégrer la notion d’empreinte
carbone à l’un des objets les plus utilisés au quotidien 2 Montrez que cette innovation s’inscrit
dans nos sociétés occidentales. Comment ? En commer- parfaitement dans l’économie circulaire.
cialisant une carte de crédit capable de calculer le taux Cette innovation permet de mettre en œuvre une
d’émission de CO2 généré par chaque achat. Baptisée Do
Card, elle est couplée avec une application qui permet à écoconsommation : le consommateur dispose en
son détenteur de consulter en temps réel la « valeur car-
bone » de ses achats et de paramétrer un plafond d’émis-
temps réel de l’information relative à la pollution en
sion de CO2 à ne pas dépasser. Dès cet été 2019, deux types CO2 sur le bien qu’il est prêt à acheter. En fonction
de cartes seront proposés aux Suédois : la White Card et
la Black Card. Une fois le plafond carbone atteint, la pre- de l’information, il peut ainsi réduire son impact
mière enverra « seulement » une notification sur le smart-
écologique. Cette carte peut même aller jusqu’à
phone du propriétaire de la carte pour le prévenir, tandis
que la deuxième sera capable de bloquer les transactions. bloquer l’achat si le détenteur a dépassé
[…] La carte elle-même est fabriquée à partir de maté-
riaux biosourcés et imprimée avec AirInk, une encre son plafond en carbone.
développée par une start-up indienne qui « recycle » la 3 Après avoir visionné la vidéo, appréciez
pollution de l’air en transformant le carbone […] émis par la transition écologique de la Suède.
les véhicules et l’industrie en encre.
« Nous devons tous faire face à l’urgence de la situation La transition écologique correspond au passage du
climatique et évoluer rapidement vers une consomma- mode actuel de production et de consommation,
tion plus responsable », a déclaré Nathalie Green, PDG
de Doconomy, au magazine Dezeen. La start-up espère principalement basé sur les énergies fossiles, à un
pouvoir rapidement étendre ce nouveau service à d’autres
pays européens. mode plus écologique. La Suède est un des pays dont
Marie Privé, Géo, 11.06.2019, la transition écologique est la plus avancée. En effet,
• Baisse de 26 % des
© Prisma Media
émissions de gaz à effet fin 2018, elle a atteint ses objectifs de 2030 (ne plus
de serre en 25 ans.
• 85 % du chauffage des utiliser d’énergie fossile). Ses actions se sont orientées
logements provient des # vidéo essentiellement vers une fiscalité verte grâce à
énergies renouvelables. Transition énergétique : avec
12 ans d’avance, la Suède remplit
• Excédent écologique une taxe carbone dès 1991, et la mise en œuvre de
ses objectifs - 2,48 min
de 3 Hag.
• IDH de 0,933. foucherconnect.fr/ grands projets pour des énergies vertes.
20tceco10
110
152 I Chapitre 9
Vers le BAC 3 minutes
pour convaincre
GRAND
ORAL
Qu es ti on s
1 Recensez et commentez les impacts du « choc climatique ».
2 Calculez le taux d’évolution de l’empreinte écologique entre 1980 et 2014. Commentez
votre résultat.
3 Expliquez pourquoi et comment l’industrie textile a engagé une transition écologique.
4 Rédigez une argumentation qui permette de répondre à la question suivante :
En quoi la transition écologique est-elle une nécessité ?
An ne xe
Chapitre 9 II 153
111
Vers le BAC
An ne xe
3 L’industrie textile
À l’occasion du G7 à Biarritz, trente-deux des Mais au-delà des engagements indispensables
plus grandes entreprises du secteur de la mode de ces grands groupes, c’est tout un secteur
ont présenté leurs engagements pour l’écologie qui marche sur la tête au point d’être presque
dans le « Fashion Pact » (pacte pour la mode), devenu l’ennemi écologique no 1 : 100 milliards
avec trois objectifs : réduire l’impact sur le cli- de pièces sont fabriquées par an et l’industrie
mat en visant zéro émission de CO2 d’ici à 2050, textile génère à elle seule 8 % des émissions
préserver la biodiversité et protéger les océans. de CO2 mondiales, soit plus que l’aviation et le
Depuis quelques mois, les géants du secteur transport maritimes réunis. Chaque Français
rivalisent d’initiatives et d’annonces grand en achète 10 kg par an et n’en donne que 3 kg
public : en décembre 2018, quarante-trois à réutiliser !
entreprises ont signé auprès des Nations unies Nous devons donc repenser totalement la
la « charte de l’industrie de la mode pour l’ac- logique du secteur, passer d’une économie
tion climatique » (objectif 30 % de réduction de linéaire de consommation qui détruit les res-
CO2 à 2030 et zéro émission à 2050) ; H&M veut sources à une économie circulaire qui les réu-
être « climate positive » d’ici à 2040 et utiliser tilise et où les marques et les consommateurs
100 % de matériaux durables d’ici 2030 ; Zara s’y s’engagent ensemble.
engage dès 2025 ; Adidas promet 100 % de plas- Guillaume Gibault, Le Monde, 28.08.2019
tique recyclé pour ses baskets dès 2024, etc.
An ne xe
I
112 Chapitre 9
154
9 Les sources d’une croissance
économique soutenable
Chapitre 9 I 155
4. Rédigez une argumentation qui permette de répondre à la question suivante :
En quoi la transition écologique est-elle une nécessité ?
La transition écologique est le passage du mode actuel de production et de consommation, principalement
basé sur les énergies fossiles, à un mode plus écologique. Pourquoi la transition écologique est-elle nécessaire
aujourd’hui ?
L’épuisement des ressources constitue une des limites du mode de production linéaire sur lequel a été basé la
croissance économique du xxe siècle. L’ère industrielle et sa consommation de masse ont entraîné un épui-
sement des ressources naturelles qu’il est nécessaire de stopper. Par exemple, les français achètent 10 kg de
vêtements par an et par personne.
La pollution générée par l’industrie (par exemple, 8 % de l’émission mondiale des gaz à effet de serre, pour
l’industrie textile) entraîne une augmentation des gaz à effets de serre et une baisse de la biodiversité.
Même si la France a diminué de 21,67 % son empreinte écologique entre 1980 et 2014, son modèle écono-
mique doit continuer sa transformation car sa biocapacité est encore largement inférieure à son empreinte.
L’épuisement des ressources se poursuit : la France n’utilise donc pas ses ressources de manière durable.
À l’échelle mondiale, tous les impacts du réchauffement climatique (maladies, famines, phénomènes clima-
tiques extrêmes), l’épuisement des ressources et toutes les formes de pollution vont entraîner d’abord des
inégalités puis des conflits, des phénomènes migratoires.
Dans un futur proche, notre planète ne sera plus viable. Le développement durable doit être mis en œuvre
dans toutes les industries, dans tous les pays, pour la survie de l’humanité.
156 I Chapitre 9
--au niveau théorique : théorie keynésienne de soutien de l’activité par la demande ; deux principales sources
de la croissance : l’accumulation du capital (premiers modèles de croissance : Harrod-Domar, Solow) et le
progrès technique (modèles de croissance endogène). Théories de la décroissance.
3. Sens de la question : formulation de la problématique
Il s’agit de réfléchir à un arbitrage coûts/avantages concernant la croissance économique. Cette dernière
apporte des avantages à la société mais génère également des externalités négatives qui remettent en cause
son augmentation. En bref, la question est de savoir si on doit encore favoriser la croissance ou peut-être
comment imaginer une autre croissance.
SYNTHÈSE ENRICHIE
A. Du PIB à la croissance
La croissance se mesure grâce au PIB, agrégat macro-économique calculé à la partir de la valeur ajoutée.
La valeur ajoutée représente la richesse créée par une entreprise. Elle se calcule en déduisant le montant
des consommations intermédiaires à la valeur de la production (VA = Valeur de la production-CI). C’est un
indicateur de gestion calculé au niveau de l’entreprise. Le PIB représente la somme des valeurs ajoutées
des productions marchandes et non marchandes réalisées sur le territoire national. La croissance représente
l’évolution du PIB sur une période relativement longue sans tenir compte de la variation des prix. La crois-
sance est donc un indicateur qui informe sur le dynamisme économique d’un pays.
On le calcule comme suit : 100 × (PIB n – PIB n-1) / PIB n-1
Le taux de croissance du PIB a évolué positivement depuis 2009, passant de – 3 % en 2009 environ à 2 %
en 2017. Le taux de croissance négatif de l’année 2009 s’explique par les répercussions de la crise financière
mondiale de 2007-2008. Cette période est qualifiée de récession car la baisse du PIB (taux de croissance
négatif) n’est pas durable. Ensuite, la France se redresse lentement de 2009 à 2018. Suite à la pandémie du
Covid-19, le PIB français devrait reculer d’environ 8 % en 2020 par rapport à 2019. Le taux de croissance
devrait donc être négatif.
progrès technique. Le progrès technique correspond à l’amélioration des techniques de production grâce
aux innovations, aux nouvelles technologies, à de nouvelles combinaisons productives. Le progrès technique
entraîne une augmentation de la productivité du capital et travail ;
Chapitre 9 I 157
--les institutions (notamment les droits de propriété) et le système financier influent sur la croissance par l’in-
citation à investir et innover.
La croissance elle-même contribue à l’innovation et donc au progrès technique. On dit que la croissance est
endogène. La croissance (augmentation du PIB) permet aux agents économiques une augmentation de leur
revenu. Les agents économiques qui ont plus de richesses investissent dans l’éducation, les infrastructures.
Plus éduqués, mieux nourris, se déplaçant plus vite, ils ont une propension plus grande à innover. Cela crée un
cercle vertueux, appelé croissance endogène car la croissance elle-même génère de la croissance.
I
158 Chapitre 9
III. Vers de nouvelles formes d’activités économiques
Face à ces défis, de nouvelles formes d’activités économiques ont émergées.
Chapitre 9 I 159
10 L’éducation et
la formation, moteurs de
lutte contre la pauvreté
3 minutes
pour découvrir
La mondialisation a-t-elle réduit
la pauvreté dans le monde ?
foucherconnect.fr/20tceco11
> Quels sont les facteurs qui ont permis de réduire la pauvreté dans de nombreux pays ?
La mondialisation a grandement contribué à réduire la pauvreté dans de nombreux pays :
– exploitation de nouvelles ressources : découverte de nouveaux gisements de matières premières, hausse des prix à
l’exportation (produits agricoles, pétrole, gaz, aluminium…), investissements des pays étrangers (IDE), adhésion à des
zones de libre-échange, fin des récessions économiques ;
– diminution des conflits.
CAPACITÉS h Distinguer la pauvreté absolue de la pauvreté relative h Définir un bien public mondial Pauvreté absolue
h Expliquer la nécessité de la coopération internationale pour préserver les biens publics mondiaux + pauvreté relative
200
Boom
des super-riches
150
Essor des pays émergents
100
0
10 20 30 40 50 60 70 80 90 99 99,9 99,99 99,999
Catégorie de revenu (centile)
Sur l’axe des abscisses, la population mondiale a été divisée en 10 groupes et classée par ordre crois-
sant de revenus. Le groupe le plus riche a été à son tour divisé par 10. L’axe des ordonnées indique
la croissance totale des revenus d’un individu de chaque groupe pour la période de 1980 à 2016.
1 Entourez les deux groupes qui ont le plus profité de la croissance mondiale entre 1980 et 2016.
2 Appréciez l’impact de la croissance sur les pays pauvres.
Les pays pauvres ont capté 12 % de la croissance mondiale, ce qui leur a permis de se développer et de passer de
l’état de pays pauvres à celui de pays émergents.
DOC 2
Le développement, une notion positive
Le développement économique désigne les évolutions Les pays sont classés en fonction de leur niveau de
positives dans les changements structurels d’une zone développement. On distingue ainsi les pays développés
géographique ou d’une population : évolutions ou (ou avancés) et les pays en développement (dont les
changements démographiques, techniques, industriels, pays émergents et les pays les moins avancés). La caté-
sanitaires, culturels, sociaux… On peut le mesurer à gorie des pays émergents regroupe les BRICS (Brésil,
l’aide d’indicateurs comme l’IDH (Indice de Dévelop- Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Au fil du temps,
pement Humain), le BIP 40 (Baromètre des Inégali- les appellations évoluent et les classements sont revus
tés et de la Pauvreté), l’IPH (Indicateur de Pauvreté régulièrement.
Humaine). © Foucher
• Pays avancés
• Pays émergents (dont les BRICS)
• Pays moins avancés (PMA)
I
114 Chapitre 10
162
DOC 3 Les effets positifs de la croissance économique
sur le développement des BRICS
Taux d’évolution
PIB/hab. (US $ courants) Espérance de vie Taux d’alphabétisation (en %)
du PIB/hab.
chinoises ont augmenté leur quantité de travail et ont donc contribué à générer plus d’emploi. De plus, la croissance
a généré plus de richesse qui a été redistribué aux agents économiques, dont les ménages (grâce à leur travail). Cette
richesse supplémentaire est ensuite consommée par les ménages.
Chapitre 10 I 163
115
2 Pauvreté absolue et pauvreté relative :
deux réalités très différentes
DOC 1 Des niveaux de développement très différents
Carte des pays du monde par IDH,
selon l’ONU en 2017
(publié le 14 septembre 2018).
L’IDH est calculé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Il se présente comme un
nombre sans unité compris entre 0 et 1. Plus l’IDH se rapproche de 1, plus le niveau de développement du pays
est élevé. Il compile des données relatives à l’espérance de vie, à l’accès à l’éducation et le PIB par habitant.
Données PNUD, 2017
I
116 Chapitre 10
164
4 Distinguez « pauvreté absolue » et « pauvreté relative ».
La pauvreté absolue se définit comme l’état d’une personne qui ne dispose pas des moyens de se procurer un panier
de biens indispensables à sa survie. L’ONU retient un seuil de 1,90 $ par jour. La pauvreté relative se calcule en tenant
compte du revenu médian de la population. Il s’agit d’un état d’une personne qui ne peut pas accéder aux normes
de consommation habituelles de la société. Son revenu est inférieur à 60 % du revenu médian (revenu qui partage la
population en deux).
5 Relevez les limites de ces deux indicateurs comme indicateur de pauvreté.
L’indicateur de pauvreté absolue ne concerne que les pays pauvres et celui de pauvreté relative, uniquement les pays
riches. Les prix des biens indispensables ne sont pas les mêmes dans tous les pays. Le seuil de 1,90 $ par jour n’est pas
pertinent pour la France où on ne peut pas subvenir à ses besoins essentiels avec cette somme.
6 Détaillez le calcul du seuil de pauvreté en France en 2017. 20 820 × 60 %/12 = 1 041 euros.
8 Précisez dans quelle zone du monde cette tendance ne se vérifie pas. Commentez. En Afrique Subsaharienne
la pauvreté extrême a fortement augmenté. Elle est passée d’environ 250 à plus de 400 millions (le nombre
d’habitants pauvres de chaque région du monde se cumule sur l’échelle des ordonnées) : climat, instabilité politique,
enclavement des pays, protectionnisme des pays riches, ressources captées par les pays riches, etc.
8,9 millions
Revenus
© Foucher
© Éditions Foucher
9 Explicitez les indicateurs de la pauvreté en France. En 2017, 14,1 % de la population vit en dessous du seuil de
pauvreté ; les écarts de revenus avec les plus riches sont très importants. La pauvreté et les écarts de revenus créent
de nombreuses inégalités dans l’accès aux biens de consommation essentiels, à l’éducation et à la santé.
Chapitre 10 II 165
117
3 L’éducation et la formation, moteurs
de développement économique
DOC 1 L’éducation et la formation
DOC 2
Des moteurs du développement économique
L’éducation est […] un puissant vecteur de dévelop- de 9 % la rémunération horaire […]. Au niveau de la
pement et l’un des meilleurs moyens de réduire la société, l’éducation favorise la croissance économique
pauvreté, d’élever les niveaux de santé, de promou- à long terme, stimule l’innovation, renforce les institu-
voir l’égalité entre les sexes et de faire progresser tions et consolide la cohésion sociale. C’est pourquoi
la paix et la stabilité. […]. Au niveau individuel, elle il est essentiel d’investir de façon intelligente et effi-
contribue à l’emploi, aux revenus, à la santé et à la cace dans les populations afin de développer le capital
réduction de la pauvreté, sachant que chaque année humain pour mettre fin à l’extrême pauvreté.
de scolarité supplémentaire augmente globalement Banque Mondiale, 2018
I
118 Chapitre 10
166
DOC 4 Les biens publics mondiaux
De la mondialisation est née la notion de bien public mondial, définie par Charles Kindleberger comme l’en-
semble des biens accessibles à tous les États qui n’ont pas nécessairement un intérêt individuel à les produire.
Par exemple, un état peut profiter de la découverte d’un vaccin sans entreprendre la recherche pour le découvrir.
Ces biens nécessitent donc une coopération internationale pour assurer leur production et leur gestion.
3 caractéristiques Non-rivalité :
Non-exclusion :
sa consommation
personne ne peut
par un agent ne prive pas
être exclu
un autre agent de le consommer
de sa consommation.
Externalités au niveau mondial de la même manière.
© Foucher
# vidéo
Un exemple d’acteur
de la coopération internationale :
l’UNESCO - 2,40 min
DOC 5 foucherconnect.fr/
Une coopération internationale nécessaire 20tceco13
La mondialisation est sans doute irréversible. […] Face Internet ou l’espace climatique, qui échappent aux ter-
aux défis qui se dressent devant nous – crises sociales, ritoires ; des temps instables, parcourus à des vitesses
terrorisme global, crises sanitaires, déséquilibre éco- différentes par des flux, immatériels et matériels, de
logique, dérèglement climatique, désastre humani- personnes, de marchandises, de capitaux, d’informa-
taire des migrations… –, il y a un point commun : les tions, toujours plus nombreux et toujours plus mobiles.
interdépendances sont devenues si fortes qu’aucun […]. Plus largement, il faudrait reconnaître que les
État ne peut y répondre seul de façon efficace. […] La interdépendances croissantes imposent une solidarité
mondialisation n’est pas une totalité agrégée une fois accrue, à la fois entre les humains présents et à venir et
pour toutes, mais un ensemble de processus qui mêlent entre les humains et les non-humains.
espace et temps : des espaces ouverts, comme l’espace Mireille Delmas-Marty, Le Monde, 11.01.2019
10 Montrez qu’une coopération et une coordination internationales sont nécessaires pour gérer les biens publics
mondiaux.
© Éditions Foucher
Compte tenu de la mondialisation et des interdépendances, aucun État n’est capable de résoudre de façon efficace les
problèmes. La solidarité entre États est donc nécessaire.
Chapitre 10 I 167
119
Synthèse
10. L’éducation et la formation, moteurs de lutte
3 minutes
pour comprendre
foucherconnect.fr/20tceco14
contre la pauvreté
Baisse mondiale
Mais PMA encore nombreux
de la pauvreté absolue
Maintien de la pauvreté Hausse des inégalités (y compris dans les pays développés) :
relative • d’accès aux biens et aux services essentiels et courants ;
• d’éducation ;
• de santé.
Développement économique
Éducation
et formation
Lutte contre la pauvreté
Mots-clés
Biens publics mondiaux : ensemble des biens accessibles à Pauvreté absolue : état d’un individu qui n’a pas les moyens
tous les États qui n’ont pas nécessairement un intérêt individuel de se procurer les biens indispensables à sa survie (nourriture,
à les produire. vêtements, logement…) et qui vit avec moins de 1,90 dollar par
Développement économique : évolutions positives dans les jour.
changements structurels d’une zone géographique ou d’une Pauvreté relative : état d’un individu qui ne peut pas accéder
population (démographiques, techniques, industriels, sanitaires, aux normes de consommation habituelles de la société dans
culturels, sociaux). laquelle il vit et dont les revenus sont inférieurs à 60 % du revenu
médian.
120I
168 Chapitre 10
Entraînez-vous !
1 TESTEZ-VOUS !
Cochez la ou les bonnes réponses. 3. La pauvreté absolue :
1. Le développement économique a. ❑
✗ a baissé dans toutes les régions du monde depuis
a. ❑
✗ est synonyme de croissance. 1990.
b. ❑
✗ se mesure grâce à l’IDH. b. ❑
✗ se mesure grâce au seuil de 1,90 $ par jour.
c. ❑ est identique dans tous les pays. c. ❑ est adapté aux pays développés.
2. L’acronyme BRICS signifie 4. Un bien public mondial :
a. ❑ Brésil, Russie, Inde, Chine, Sénégal. a. ❑ est un bien géré et financé par le Fond Monétaire
b. ❑
✗ Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud. International.
c. ❑ Brésil, Russie, Inde, Chine, Singapour. b. ❑
✗ est un bien qu’aucun agent économique a intérêt
à produire.
c. ❑ est un bien qui présente deux caractéristiques : la
non rivalité et la non exclusion.
2 À VOUS DE JOUER !
Exercice 1
L’économie de l’Angola est en pleine 1 Calculez le taux de croissance moyen sur la période 2002-2018.
croissance. Après quatre décennies de
Taux de croissance = (V arrivée – V départ)/V départ*100
guerres (d’indépendance et civile), la
croissance économique s’envole à partir = (106 - 88)/88*100 = 20,45 % en 16 ans soit environ 1,3 % par an.
de 2002. Le PIB se monte alors à 88 mil-
liards de dollars. En 2018, l’Angola est la 2 Montrez que la croissance a eu des effets positifs sur le
6e puissance économique de l’Afrique développement du pays.
avec un PIB de 106 milliards de dollars. Les principaux effets positifs de la croissance en Angola sont :
Dans le même temps, le taux de chô-
mage diminue de 12 % à 7,2 % et l’espé- – l’augmentation de l’emploi (taux de chômage en diminution de 12 à
rance de vie passe de 53 ans à 63 ans. Les
7,2 %) ;
richesses générées sont utilisées pour
développer des infrastructures comme – l’augmentation du niveau de vie (l’espérance de vie a gagné 10 ans) ;
des oléoducs, des routes goudronnées,
des ports, facilitant ainsi les déplace- – le développement des infrastructures permettant de faciliter l’accès
ments des hommes et des marchandises. aux biens essentiels.
Exercice 2
Indiquez, pour chaque situation, si l’individu se trouve en situation de pauvreté et précisez s’il s’agit d’une
pauvreté absolue ou relative.
a. Alexandru est plombier. Il gagne 236 euros par mois et vit à Bucarest en Roumanie, pays où le seuil de pauvreté
se monte à 265 euros.
Alexandru est pauvre car son revenu est inférieur au seuil de pauvreté du pays. Il s’agit d’une pauvreté relative.
b. Abha vit en Inde de petits travaux de couture qu’elle propose à des clients réguliers. Son travail lui rapporte
environ 20 $ par mois.
Le seuil de pauvreté absolue est fixé à 1,90 $/jour. Sur un mois, cela donne : 1,90*30 = 57 $. Abha est pauvre
puisqu’elle vit avec 20 $ par mois. Il s’agit d’une pauvreté absolue.
c. Nora est suisse et vit à Genève. Elle travaille dans un atelier qui fabrique des montres. Actuellement, elle gagne
© Éditions Foucher
1 250 euros par mois. En Suisse, la moitié de la population gagne plus de 2 308 euros par mois.
Nora est pauvre car son revenu de 1 250 €/mois est inférieur à 60 % du revenu médian : 2 308*60 % = 1 348 euros. Il
s’agit d’une pauvreté relative.
Chapitre 10 I 169
121
Entraînez-vous !
Exercice 3
La stabilité climatique est un bien universel qui Montrez que le climat est un bien public mondial.
ne sera possible qu’en réduisant les émissions
Le climat est un bien accessible à tous. Il répond aux deux
de carbone par des actions individuelles et col-
lectives. Un individu peut par exemple prendre critères qui définissent les biens publics : critère de non-
son vélo à la place de la voiture, manger moins
de viande. Un pays peut mettre en place une exclusion (aucun pays ne pourra échapper au réchauffement
taxe sur l’émission de carbone. Cependant, si climatique) et de non-rivalité (il n’y a pas de concurrence
un pays est prêt à faire des efforts et à en payer
le prix, d’autres ne le sont pas et profiteraient entre pays). Par ailleurs, il génère des effets au niveau mondial
tout de même des efforts du premier. Il est donc
nécessaire de fixer des objectifs internationaux, (externalités). Cependant, un pays n’a réellement pas d’intérêt
comme celui de l’accord de Paris visant à limi- à dépenser pour limiter le réchauffement climatique car les
ter à la hausse des températures à 1,5 degré.
autres pays, qui ne dépensent peut-être rien, en profiteront.
Exercice 4
Doc Guerlain-UNESCO : un partenariat pour la formation d’apiculteurs
L’UNESCO et le parfumeur français Guerlain [groupe LVMH] lanceront jeudi
17 octobre un programme de cinq ans visant à former et à accompagner
des apiculteurs, tout en veillant à la transmission de leurs connais-
sances et savoir-faire, alors que l’on enregistre une augmentation
alarmante de la mortalité des abeilles partout dans le monde.
Ce projet s’inscrit dans le cadre du partenariat existant entre le
groupe LVMH et le programme de l’UNESCO sur l’Homme et
la biosphère (MAB). Il comprendra quatre chapitres : la for-
mation d’apiculteurs dans les réserves de biosphère désignées
par l’UNESCO, l’installation d’exploitations apicoles, l’accom-
pagnement technique, le suivi et l’évaluation des bénéfices de
la pollinisation dans les écosystèmes locaux. […].
Dans un premier temps, huit apiculteurs dans quatre pays
bénéficieront de ce programme, l’objectif d’ici 2024 étant de tou-
cher 44 réserves de biosphère dans autant de pays, soit 88 api-
culteurs gérant 4 400 ruches.
La Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, qui prononcera
le discours d’ouverture, estime que « ce programme permettra de valori-
ser et de protéger le rôle clé des pollinisateurs que sont les abeilles au sein
d’écosystèmes diversifiés dans le monde entier. Les actions de formation et de recherche
permettront la transmission des savoirs et savoir-faire des apiculteurs, de mieux faire le lien entre cette biodiver-
sité vitale et la sécurité alimentaire, et ainsi de contribuer au Programme de développement durable à l’horizon
2030. L’UNESCO est heureuse de pouvoir compter sur le soutien de Guerlain pour agir pour la planète et les géné-
rations futures ». […]
unesco.org, 14.10.2019
1 Identifiez les deux acteurs économiques qui participent à la formation des apiculteurs.
L’Entreprise LVMH (Guerlain), une firme multinationale (FMN) et l’UNESCO, une institution internationale qui a pour
objectif le développement de l’éducation.
2 Montrez que cette action participe à la production de deux biens publics mondiaux.
Cette action est une action de formation. Elle participe donc à la production du bien public mondial qu’est
l’éducation. Cette action vise également à préserver le bien public mondial qu’est la biodiversité.
3 Montrez que cette action s’inscrit dans le cadre d’une coopération internationale.
Guerlain et l’UNESCO sont des acteurs internationaux (respectivement FMN et institution internationale). À horizon
2024, il s’agit de mettre en place ce programme dans 44 pays.
122I
170 Chapitre 10
Vers le BAC 3 minutes
pour convaincre
GRAND
ORAL
Qu es ti on s
1 Après avoir distingué « pauvreté absolue » et « pauvreté relative », commentez
l’évolution de la pauvreté en France et dans le monde.
2 Identifiez les éléments illustrant que l’humanité est en développement économique.
3 Montrez que le niveau de diplôme joue un rôle central dans la lutte contre la pauvreté
en France.
4 Rédigez une argumentation qui permette de répondre à la question suivante :
En quoi l’éducation est-elle un moteur de développement économique ?
An ne xe
An ne xe
2 L’éducation en évolution
[…] L’humanité vit aujourd’hui en meilleure qu’à peine 10 % de la population mondiale âgée
santé qu’elle n’a jamais vécu ; elle a également de plus de 15 ans était alphabétisée au début
davantage accès à l’éducation et à la culture du xixe siècle, contre plus de 85 % aujourd’hui.
qu’elle ne l’a jamais eu. L’Unesco n’existait pas Là encore, des indicateurs plus fins, comme le
au début du xixe siècle pour définir l’alphabé- nombre moyen d’années de scolarisation qui
tisation comme elle le fait depuis 1958, c’est-à- serait passé d’à peine une année il y a deux
dire la capacité d’une personne « à lire et écrire, siècles à plus de huit années dans le monde
en le comprenant, un énoncé simple et bref se aujourd’hui, et plus de douze années dans les
rapportant à sa vie quotidienne ». Les informa- pays les plus avancés, confirmeraient le dia-
© Éditions Foucher
Chapitre 10 II 123
171
Vers le BAC
An ne xe
An ne xe
4 Au tableau le monde !
En 2000, les Nations unies s’étaient fixé l’objec-
tif ambitieux de permettre à tous les enfants du
monde d’accéder à l’éducation en 2015. Si, en
2008, le nombre d’enfants n’allant pas à l’école
a significativement baissé, passant de 102 mil-
lions à 60 millions, les progrès ont depuis
ralenti, voire cessé : l’objectif des Nations unies
nous nargue à l’horizon en nous confrontant à
une réalité moins idyllique puisque, en 2015,
encore 58 millions d’enfants ne fréquentaient
pas d’établissement scolaire. Parmi eux, 43 %
n’étaient même jamais entrés dans une salle de
classe et n’y entreraient jamais.
Ainsi, à l’échelle mondiale, plus de 1 enfant sur 10
ne peut jouir de son droit à l’éducation – un droit à travailler. Parmi eux, 115 millions exercent
pourtant essentiel pour ne plus subir la pauvreté, même une activité les mettant en danger au
s’informer sur les questions de santé, prendre quotidien. Ces inégalités sont d’autant plus
part à la vie en société et s’épanouir. La moitié de inquiétantes que le niveau d’éducation joue
ces enfants marginalisés vivent en Afrique sub- directement sur l’espérance de vie. Une équipe
saharienne, où les plus pauvres risquent 4,5 fois de chercheurs américains a en effet montré que,
plus d’être privés d’école primaire que les plus aux États-Unis, 145 000 décès auraient pu être
riches. Cette disparité s’explique notamment par évités en 2010 si les adultes en question avaient
le coût de l’école dans de nombreux pays, qui se accompli des études. […] En effet, l’enseigne-
révèle être d’autant plus lourd que le pays est ment supérieur permet d’accéder à un statut
pauvre. À titre d’exemple, lorsque 1 000 dollars social et à des revenus plus élevés, à un bien-être
sont investis par le gouvernement d’un État pour matériel et psychologique, et par conséquent à
l’éducation d’un enfant, les parents déboursent un comportement de vie plus sain.
10 dollars de leur poche aux États-Unis contre Pourtant, il ne suffit pas d’entrer dans une école
70 dollars au Bénin. Et si, partout dans le monde, pour en sortir instruit, comme en témoigne une
les enfants les plus pauvres courent davantage le étude menée en 2005 auprès d’habitants de
risque de devoir abandonner l’école et d’être mis l’Union européenne ayant pu accéder à l’ensei-
au travail, les disparités ne concernent pas seule- gnement : parmi eux, 30 % ignoraient que l’être
ment le niveau de revenus : on remarque notam- humain s’est développé à partir d’espèces ani-
ment que les filles sont bien plus touchées que les males plus anciennes, 44 % pensaient que les
garçons, et les zones rurales plus que les zones premiers hommes vivaient à la même époque
urbaines. Les enfants migrants sont pour leur que les dinosaures et 33 % que le Soleil tourne
part très exposés au travail clandestin et criminel. autour de la Terre… […]
Au total, près de 168 millions d’enfants se Mélody Mourey et Alix Piot, L’Éléphant, n° 16, mars 2018
voient ainsi privés de leur enfance et contraints
I
124 Chapitre 10
172
10 L’éducation et la formation,
moteurs de lutte contre la pauvreté
vidu éduqué a plus de chances d’obtenir une meilleure rémunération. Ses conditions de vie matérielles et
psychologiques sont améliorées. La part du revenu consacré aux dépenses de santé, à l’amélioration de ses
conditions de vie (par exemple l’accès à l’eau potable…) augmente. À l’échelle du pays, l’augmentation de la
Chapitre 10 I 173
richesse permet également des évolutions positives structurelles qui agissent également sur l’espérance de
vie. Par exemple, la construction de réseaux et d’hôpitaux permet de mieux soigner la population.
L’éducation joue aussi un rôle majeur sur l’évolution positive des structures industrielles et techniques d’un
pays. En effet, plus un individu est éduqué, plus sa capacité d’innovation augmente. L’innovation individuelle
permet de générer l’innovation collective à l’échelle d’un pays. De nombreux pays développés disposent
d’universités à la pointe de la recherche, permettant l’innovation.
Enfin, l’éducation est moteur de la cohésion sociale. La scolarisation permet l’éducation du citoyen qui com-
prend mieux le bien-fondé des règles sociales. L’éducation permet également de mieux comprendre les
différences culturelles des groupes humains à la fois géographiquement, culturellement et historiquement,
de mieux vivre ensemble. Cela renforce les institutions, renforce la paix et évite les conflits internes. Par
exemple, l’Afrique subsaharienne, dont la scolarisation est la plus faible à l’échelle mondiale, est régulièrement
sujette à des conflits politiques internes, voire même des guerres civiles.
Ainsi, en agissant positivement sur les structures démographiques, sanitaires, industrielles et politiques, l’édu-
cation constitue le premier moteur du développement économique. Il faut compléter l’éducation de chaque
individu par la formation tout au long de la vie.
174 I Chapitre 10
--au niveau théorique : on peut faire référence à la courbe de l’éléphant. Par ailleurs, la théorie du Capital
Humain de G. Becker montre que l’accumulation du capital humain peut contribuer à la croissance (théories
de la croissance endogène).
3. Sens de la question : formulation de la problématique
Il s’agit de réfléchir au lien entre éducation et pauvreté et surtout aux mécanismes permettant de faire de
l’éducation un moyen de réduire la pauvreté. L’investissement éducatif semble être une condition nécessaire
mais non suffisante à la réduction de la pauvreté.
SYNTHÈSE ENRICHIE
Chapitre 10 I 175
II. Pauvreté absolue et relative : deux réalités très différentes
On distingue la pauvreté absolue et la pauvreté relative. La pauvreté absolue concerne tous les habitants
vivant avec moins de 1,90 $ par jour. Dans les pays développés, on parle de pauvreté relative, qui se mesure
par rapport au revenu médian.
A. L’éducation et la formation
L’éducation correspond à l’apprentissage et au développement des connaissances intellectuelles, morales et
physiques d’un être humain. L’éducation et la formation commence à l’école maternelle, dès le plus jeune
âge, puis lors de la formation initiale à l’école. La formation doit continuer les apprentissages de l’individu
tout au long de sa vie, pour s’adapter aux évolutions technologiques.
L’éducation et la formation sont un des premiers moteurs de développement économique et de lutte contre
la pauvreté :
--l’éducation et la formation permettent à l’individu d’accéder à de meilleurs emplois, mieux rémunérés. Un
individu mieux rémunéré augmente ses dépenses de santé et d’éducation pour ses enfants ;
--l’éducation et la formation permettent aussi aux individus d’améliorer l’intelligence collective et favorise la
capacité d’innovation individuelle et collective ;
--l’éducation et la formation permettent d’améliorer la cohésion sociale. Les citoyens comprennent mieux le
bien-fondé des règles sociales. L’éducation permet également de mieux comprendre des différences cultu-
relles des groupes humains.
Chaque pays dispose de son propre système éducatif. On mesure la performance d’un système éducatif grâce
à différents indicateurs : taux d’alphabétisation, taux de scolarisation, durée de scolarisation, etc.
Un système éducatif performant est donc un puissant moteur de développement économique.
176 I Chapitre 10
+ d’outils
pour le BAC
FICHE MÉTHODE foucherconnect.fr/20tceco28
Comprendre la consigne
Une consigne est un énoncé qui commande à l’élève une tâche. La consigne est généralement courte et
précise. On peut distinguer la consigne simple, qui implique une activité unique et limitée (ex. : repérez
une définition de l’investissement), de la consigne composée, qui implique une tâche complexe
comportant parfois de l’implicite et mobilisant des compétences (ex. : analysez l’évolution du taux
de croissance en France).
Pièges à éviter
> Survoler la consigne : vous risquez de ne pas répondre correctement à la question.
> Mal interpréter le verbe d’action : ces injonctions n’ont pas le même écho en fonction
de la discipline. C’est l’écoute et la participation au cours, en amont, qui permettent de retrouver
le sens attendu de ces verbes.
> Mal relier la consigne, la tâche visée par le professeur et les savoirs étudiés en amont.
EXERCICE Indiquez si les consignes suivantes sont simples ou complexes puis précisez leurs attendus.
1. Présentez les caractéristiques de l’emploi dans l’ESS.
© Éditions Foucher
I 125
177
FICHE MÉTHODE
Comprendre un schéma
Un schéma récapitule un ensemble d’informations sur un même sujet. Il doit être lu, compris et
reproductible facilement. Il se compose généralement de formes (carrés, cercles, rectangles, losanges…)
et de flèches qui représentent les liens entre les différentes variables.
Conseils
Pour réaliser un schéma :
> Adapter le type de schéma à l’information à transmettre.
> Veiller à bien organiser la page en laissant de la place pour le titre et la légende.
> Attention à bien soigner la présentation : un schéma clair et soigné permettra au lecteur
de le comprendre facilement et rapidement.
126
178 I
FICHE MÉTHODE
Pièges à éviter
> Oublier d’analyser du général au particulier (se focaliser sur le général ou sur un élément
particulier par exemple, mal hiérarchiser les données).
> Mal interpréter les unités du tableau (ne pas différencier valeurs absolues et valeurs relatives).
I 179
127
FICHE MÉTHODE
Lire et comprendre
un graphique
ÉTAPE 1 Préparer l’analyse du graphique
• Repérer le titre du graphique : délimiter son champ d’analyse (indicateur, population, période…).
• Reconnaître le type de graphique utilisé : diagramme de répartition (circulaire), diagramme
en bâtons, histogramme (évolution d’une grandeur dans le temps).
• Interpréter la nature des informations représentées sur l’axe des abscisses (axe horizontal).
Il s’agit souvent du temps.
• Interpréter la nature des informations représentées sur l’axe des ordonnées (axe vertical) :
attention à l’unité (%, valeur, base 100).
• Relever la source et la date du graphique.
Pièges à éviter
> Oublier d’analyser du général au particulier (se focaliser sur le général ou sur un élément
particulier par exemple, mal hiérarchiser les informations).
> Mal interpréter les unités du graphique (confondre les % ou des indices avec des valeurs ;
confondre des milliards avec des millions).
> Utiliser un vocabulaire qui manque de précision dans l’analyse (« ça monte », « ça descend », etc.).
EXERCICE Analysez l’évolution de la part des prestations sociales dans le revenu disponible
des ménages français entre 1949 et 2018.
Part des prestations sociales dans le revenu disponible des ménages français
40 %
35 %
30 %
25 %
20 %
15 %
10 %
49 53 57 61 65 69 73 77 81 85 89 93 97 01 05 09 13 18
19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 19 20 20 20 20 20
D’après données de l’INSEE, comptes nationaux 2018
128
180 I
FICHE MÉTHODE
Élaborer un plan
Exemple
L’économie sociale et solidaire constitue-t-elle un facteur de croissance et d’emploi pour
l’économie française ?
Exemple
I – Les organisations sociales et solidaires dans l’économie
• L’ESS regroupe avant tout des organisations qui produisent des produits et services.
• La croissance étant l’augmentation de la production de biens et services, les entreprises de
l’ESS doivent y être directement intégrées.
• Pour produire, ces organisations ont besoin de travailleurs comme toutes les autres.
II - L’ESS favorise la croissance et l’emploi
• Hausse des salariés de l’ESS de 25 % depuis 2000.
• Un quart des actifs sera à la retraite d’ici à 2020, ce qui est source d’opportunités pour les
années à venir.
• L’ESS accorde la priorité à l’emploi plutôt qu’au profit.
III - L’ESS ne favorise pas particulièrement la croissance et l’emploi
• L’ESS a davantage recours à l’emploi intérimaire lors de l’embauche que l’économie hors
ESS.
• L’ESS propose des salaires globalement plus bas que dans le salariat hors ESS.
• Plus de la moitié des salariés de l’ESS travaillent dans le secteur des services non
marchands, financés pour moitié par les fonds publics.
Conseil
Noter de manière synthétique la réponse à la question du sujet peut aider à déterminer la logique
du plan.
EXERCICE Élaborez un plan pour préparer une réponse argumentée à la question suivante.
© Éditions Foucher
I 129
181
FICHE MÉTHODE
Exemple :
1. Il faut réduire la dette publique car une dette publique plus élevée conduit à une plus
forte taxation. Celle-ci décourage le travail et l’innovation.
2. Un niveau de dette publique trop élevé génère une charge des intérêts de la dette trop
importante au regard du budget de l’État.
Exemple :
1. Il faut réduire la dette publique car une dette publique plus élevée conduit à une plus
forte taxation. Celle-ci décourage le travail et l’innovation.
Une dette publique élevée conduit à payer plus d’intérêts, ce qui réduit l’investissement
public. Une partie de l’épargne privée est utilisée pour financer la dette publique, ce
qui réduit aussi l’investissement privé (effet d’éviction). De plus, si le niveau de la dette
publique accroît le risque de défaut de l’État, cela provoque une hausse des taux d’intérêt
dommageable pour la croissance, comme ce fut le cas pour la Grèce.
2. Un niveau de dette publique trop élevé génère une charge des intérêts de la dette trop
importante au regard du budget de l’État.
En France, les intérêts de la dette sont le 2e poste de dépenses du budget, ce qui rend
nécessaire la mise en œuvre d’une politique d’austérité.
Conseil
Pour plus de clarté, il est vivement conseillé de sauter une ligne à chaque changement d’argument.
EXERCICE Rédigez une argumentation qui vous permette de répondre à la question suivante.
La mondialisation constitue-t-elle une menace pour l’emploi en France ?
130
182 I
FICHE MÉTHODE
Calculer et appliquer
un pourcentage
ÉTAPE 1 Calculer un pourcentage
Il permet de calculer la part occupée par un sous-ensemble dans un ensemble.
Valeur du sous-ensemble
Pourcentage = × 100
Valeur de l'ensemble
Exemple : Répartition des facteurs travail et capital dans la combinaison productive.
Heures d’utilisation d’une machine pour produire une pièce 4 Valeur des
Heures de main-d’œuvre pour produire une pièce 1 sous-ensembles
Heures nécessaires pour la production d’une pièce 5
Valeur de l’ensemble
II 183
131
FICHE MÉTHODE
ÉTAPE 4 Interpréter
Dans notre exemple : alors que chacun des 20 premiers salariés générait une production
moyenne de 20 pièces, l’embauche d’un 21e salarié n’a généré « que » 15 pièces
supplémentaires. Ce constat peut être lié directement à ce nouveau salarié (il est moins
efficace), indirectement (relâchement des autres salariés car l’équipe est renforcée) ou
lui être complètement indépendant (taille de l’atelier difficilement compatible avec
21 personnes)… En tout état de cause, cette unité marginale génère un rendement moindre
que le rendement moyen.
132
184 I
FICHE MÉTHODE
Comprendre et utiliser
le produit en croix, les valeurs
absolues et relatives
ÉTAPE 1 Le produit en croix
Il permet de déduire une valeur à partir de 3 autres valeurs lorsque toutes ces valeurs sont
liées par une relation de proportionnalité.
• Identifier les proportions que l’on cherche à comparer et la valeur recherchée.
2 personnes sur 10 sont actuellement sans emploi dans une commune de 15 000 habitants.
Quel est le nombre exact d’habitants sans emploi ? On cherche ici à comparer
une proportion (2/10) avec une autre proportion (nombre d’habitants sans emploi/15 000).
Le nombre d’habitants sans emploi est la valeur recherchée.
• Construire le tableau de proportionnalité en notant a/b et c/d les proportions a c
à comparer. Le tableau de proportionnalité prend la forme :
b d
Dans cet exemple, a = 2 ; b = 10 ;
2 c
c = nombre de personnes sans emploi dans la commune
et d = 15 000. 10 15 000
• Déduire et interpréter la valeur recherchée en utilisant la formule du produit en croix :
a × d = c × b donc c = (a × d)/b.
c = (2 × 15 000)/10 = 3 000 ; 3 000 personnes dans cette commune sont sans emploi.
EXERCICE La dette des administrations publiques en France était de 2 315,3 milliards d’euros en
2018. Elle était de 2 258,7 milliards un an plus tôt. La valeur du PIB de la France était
de 2 351,3 milliards d’euros en 2018.
1. Montrez quelle proportion du PIB représente la dette française en 2018.
2. Calculez l’évolution de la dette des administrations publiques en France entre 2017
© Éditions Foucher
I 185
133
FICHE MÉTHODE
Comprendre un taux
d’évolution
ÉTAPE 1 Bien maîtriser les notions
• Une évolution est une variation (par opposition à la notion de stabilisation) d’une grandeur
entre deux périodes. Elle peut être positive (à la hausse) ou négative (à la baisse) ; lorsqu’elle
est très faible, l’on peut parler de « stabilisation à la hausse/stabilisation à la baisse ».
Elle est exprimée en valeur absolue (par exemple en unité monétaire comme l’euro).
• Un taux de variation, c’est l’expression de cette variation en valeur relative, c’est-à-dire
en pourcentage. Attention ! Pour soustraire ou additionner des taux de variation, il faut
s’exprimer en points car il est extrêmement peu probable que ces taux aient été calculés
sur une même base.
Exemple : Si, par exemple, les ventes d’une entreprise varient de + 10 % entre janvier et février puis
de + 5 % de février à mars, cela ne signifie pas qu’elle a moins vendu en mars qu’en février. Elle a bien
vendu 5 % de marchandises en plus ; cela constitue donc un ralentissement de la hausse de ses ventes
et non une baisse.
134
186 I
CORRIGÉ - FICHE MÉTHODE - COMPRENDRE LA CONSIGNE
Exercice
> Indiquez si les consignes suivantes sont simples ou complexes puis précisez leurs attendus.
1. Présentez les caractéristiques de l’emploi dans l’ESS.
Il s’agit d’une consigne simple qui n’exige que de la description.
Reformulation possible : décrivez comment se caractérise l’emploi dans l’ESS.
Cela laisse à penser que l’emploi dans l’ESS n’a pas les mêmes caractéristiques que dans le monde marchand.
2. Appréciez les effets des politiques de développement durable sur l’emploi.
Il s’agit d’une consigne complexe qui exige une analyse approfondie. Le verbe d’action « apprécier » laisse
sous-entendre que la réponse n’est pas évidente.
Reformulation possible : évaluez les conséquences positives et négatives des politiques de développement
durable sur l’emploi.
3. Relevez les raisons du déclin des emplois peu qualifiés en France depuis une dizaine d’années.
Il s’agit d’une consigne simple qui n’exige que du repérage d’informations contenues dans les documents.
Reformulation possible : retrouvez dans les documents fournis les causes de la baisse du nombre d’emplois
peu qualifiés en France depuis une dizaine d’années.
Exercice
> Analysez le schéma suivant.
Le schéma met en évidence le fonctionnement d’une monnaie alternative. On peut visualiser sur le schéma :
--les acteurs du système (agents économiques entourés en bleu) ;
--les flux de monnaie (en vert).
On comprend tout d’abord que, comme une monnaie classique, une monnaie alternative permet également
aux agents économiques d’acquérir des biens et des services. Elle s’oppose aux monnaies classiques, car elle
n’est pas régulée par les banques.
Il est aussi possible de visualiser sur le schéma un fournisseur local et une entreprise locale de logistique. Il est
possible d’en déduire qu’une monnaie alternative fonctionne à un échelon local. C’est pourquoi les monnaies
alternatives se développent souvent à l’échelle d’une ville ou d’un quartier.
Exercice
> Analysez l’évolution de la valeur ajoutée en France entre 1950 et 2017.
Ce tableau présente l’évolution de la valeur ajoutée par branché d’activité en France entre 1950 et 2017. Il
mentionne, en milliards d’euros, la valeur ajoutée créée par chaque branche d’activité (biens marchands, ser-
vices marchands et services non-marchands).
On peut constater que la valeur ajoutée a été multipliée par 148 entre 1950 et 2017, en passant de 13,7 mil-
liards d’euros à 2 042,1 milliards d’euros. L’accélération a été particulièrement importante entre 1950 et 1990
(multiplication par 8 tous les 20 ans) puis la valeur ajoutée a augmenté plus lentement (multiplication par 2
environ entre 1990 et 2017).
Au niveau des branches d’activité, la principale branche créatrice de valeur ajoutée en 1950 était celle des
biens marchands (50,4 % du total), loin devant les services marchands (36,5 %) et non-marchands (13,1 %).
Ces proportions sont très différentes en 2017 où les biens marchands ne représentent plus que 21,2 % de
la valeur ajoutée créée, loin derrière les services marchands (56,3 %) et non marchands (22,5 %). La valeur
© Éditions Foucher
ajoutée créée par les branches des services a donc évolué plus rapidement que celle de la branche des biens
marchands entre 1950 et 2017, illustrant bien le phénomène de tertiarisation de l’économie observé pendant
cette période.
I 187
CORRIGÉ - FICHE MÉTHODE - LIRE ET COMPRENDRE UN GRAPHIQUE
Exercice
> Analysez l’évolution de la part des prestations sociales dans le revenu disponible des ménages
français entre 1949 et 2018.
Ce graphique présente l’évolution de la part des prestations sociales (en %) dans le revenu disponible des
ménages français entre 1949 et 2018.
Sur cette période, la part des prestations sociales dans le revenu disponible a régulièrement augmenté, passant
de 14 % environ en 1949 à 36 % environ en 2018. Actuellement, un tiers du revenu disponible des Français est
donc constitué de prestations sociales issues de la redistribution des revenus.
Cette augmentation a été régulière entre 1949 et 1969, puis la part des prestations sociales est restée à un
niveau relativement stable (environ 20 %) jusqu’en 1975, puis la part de prestations sociales dans le revenu
disponible a augmenté à nouveau jusqu’au niveau de 32 % environ en 1993. Entre 1993 et 2007, la part des
prestations sociales est restée stable, entre 30 et 35 % du revenu disponible. Après 2007, la part des presta-
tions sociales augmente à nouveau pour représenter plus de 35 % du revenu disponible en 2018.
Sur une longue période, on remarque donc que la part des prestations sociales dans le revenu disponible n’a
cessé de progresser, avec des accélérations le plus souvent lors de périodes de crises (années 70, 2007).
Exercice
> Élaborez un plan pour préparer une réponse argumentée à la question suivante :
La concentration des marchés est-elle nuisible aux consommateurs ?
Pensez tout d’abord à définir les termes du sujet et ceux qui y sont liés : concentration des marchés, monopole,
oligopole, indice de concentration, etc.
I. L’impact de la concentration sur les marchés
La concentration entraîne une concurrence imparfaite, rendant les marchés moins efficaces.
Dans un marché concentré, les offreurs peuvent mettre en place des barrières à l’entrée pour bloquer l’arrivée
d’autres concurrents sur le marché (investissement initial, contrainte technologique…).
II. La concentration des marchés est nuisible aux consommateurs
Des marchés concentrés (oligopoles ou monopoles) réduisent le pouvoir de négociation des consommateurs.
Les offreurs peuvent fixer des prix plus élevés que ceux qu’ils pratiqueraient sur un marché concurrentiel.
Les quantités offertes sur le marché peuvent être insuffisantes pour répondre à la demande.
La concentration augmente le risque d’entente entre les offreurs pour faire monter les prix ou rationner les
quantités.
III. La concentration des marchés peut bénéficier aux consommateurs
Sans les gros acteurs d’un marché concentré, certains biens seraient inaccessibles aux consommateurs (éco-
nomies d’échelle).
Des monopoles encadrés par l’État permettent d’améliorer la prestation de services basés sur l’exploitation
de réseaux (ferrés, télécommunications, routiers…).
Exercice
> Rédigez une argumentation qui vous permette de répondre à la question suivante :
La mondialisation constitue-t-elle une menace pour l’emploi en France ?
I. La mondialisation pèse sur la qualité et la quantité des emplois en France notamment dans des secteurs en
difficulté comme celui de l’industrie. Les entreprises souhaitent améliorer leur compétitivité. Elles sont donc
attirées par des pays disposant d’une main-d’œuvre à un coût attractif et délocalisent alors leurs activités.
188 I
Cela a pour conséquence des destructions d’emplois, notamment ceux de travailleurs peu qualifiés pour qui se
repositionner dans un nouveau secteur d’activité est difficile. C’est notamment le cas de Renault qui a déloca-
lisé sa production au Brésil, en Roumanie et dans d’autres pays émergents.
II. Les accords de libre-échange, dont l’objectif est de réduire les mesures protectionnistes, dynamisent les
économies des signataires. En facilitant les échanges entre les pays, ces accords encouragent les exportations
et les importations. Ils stimulent ainsi la croissance économique, ce qui permet de créer des emplois. C’est le
cas par exemple de l’Union européenne qui, en permettant la libre circulation des personnes, des marchan-
dises et des capitaux, cherche à atteindre cet objectif.
Exercice
> Calculez le nombre de salariés affectés aux services centraux et déduisez-en le nombre de salariés
affectés dans les services opérationnels.
••Nombre de salariés travaillant aux services centraux :
••610 × 11 % = 67 salariés.
••Nombre de salariés affectés dans les services opérationnels :
••610 – 67 = 543 salariés.
> Calculez le pourcentage de femmes qui siègent au conseil d’administration et concluez si
l’entreprise respecte la loi Copé-Zimmermann.
Pourcentage de femmes siégeant au conseil d’administration : 6 / 14 × 100 = 42,86 %.
La loi Copé-Zimmermann est bien respectée par cette entreprise.
Exercice
> Calculez les propensions moyennes et les propensions marginales à consommer et à épargner du
ménage avant et après le versement de la prime puis interprétez vos résultats.
Calcul en M-1
Propension à
Consommer Épargner
2 450 / 2 500 50 / 2 500
= 0,98 soit 98 % = 0,02 soit 2 %
Calcul en M
Propension à Propension marginale à
Consommer Épargner Consommer Épargner
2 500 / 2 700 = 0,9259 soit 92,59 % 200 / 2 700 (2 500 – 2 450) / 200 (200 – 50) / 200
= 0,0741 soit 7,41 % = 0,25 soit 25 % = 0,75 soit 75 %
En période de difficultés économiques, la relance de la consommation par une prime aux ménages modestes
peut avoir un impact sur la demande à hauteur de 25 % (dans le cas de cet exercice fictif).
Pour produire des effets, cette mesure doit donc soit être accompagnée d’un dispositif incitant à la consom-
mation et décourageant l’épargne, soit être « fléchée » vers la consommation (montant à déduire pour l’acqui-
sition de tel ou tel bien, par exemple : les chèques cultures).
© Éditions Foucher
I 189
CORRIGÉ - FICHE MÉTHODE - COMPRENDRE ET UTILISER LE PRODUIT EN CROIX, LES VALEURS
ABSOLUES ET RELATIVES
Exercice
1. Montrez quelle proportion du PIB représente la dette française en 2018.
La dette française représente 98,47 % du PIB en 2018 (2 315,3 / 2 351,3 × 100).
2. Calculez l’évolution de la dette des administrations publiques en France entre 2017 et 2018 en
valeur absolue, puis en valeur relative.
En valeur absolue, la dette des administrations publiques en France a augmenté de 56,6 milliards d’euros
entre 2017 et 2018 (2 315,3 – 2 258,7). En valeur relative, elle a augmenté de 2,5 % ((2 315,3 – 2 258,7) / 2 258,7
× 100).
3. Déterminez le montant qu’aurait dû avoir la dette française en 2018 pour être à un niveau
équivalent à 60 % du PIB.
Pour être équivalente à 60 % du PIB, la dette française aurait dû avoir une valeur de 1 410,8 milliards d’euros
en 2018 (60 % × 2 351,3).
Exercice
1. Calculez les variations entre ces périodes.
2. Calculez les taux de variation entre ces périodes.
3. Identifiez les périodes de hausse des prix, de hausse ralentie des prix et de baisse des prix.
Avril Mai Juin Juillet
103,76 104,7 105 90
Consigne 1 0,94 0,3 -15
Consigne 2 0,91 % 0,29 % -14,29 %
Consigne 3 Hausse des prix Hausse ralentie des prix Baisse des prix
Exercice
> Identifiez la structure du texte et relevez les idées principales.
Le texte a la structure suivante :
--le premier paragraphe présente la loi « Agriculture et Alimentation » (augmentation du seuil de revente à
perte de 10 % de façon à favoriser un rééquilibrage des marges en faveur des agriculteurs et des PME) et ses
conséquences (augmentation des prix des produits alimentaires) ;
--le second paragraphe détaille les conditions de l’augmentation des prix de l’alimentaire (et indique en parti-
culier la nette augmentation des prix des viandes et des boissons) ;
--le dernier paragraphe observe qu’une autre catégorie de produits (les produits d’entretien et d’hy-
giène-beauté) a vu ses prix baisser mais que cette baisse se justifie par le fait que la loi « Agriculture et Alimen-
tation » ne concerne pas cette catégorie de biens.
190 I
CORRIGÉ - FICHE MÉTHODE « + D’OUTILS POUR LE BAC » - CONSTRUIRE UNE CARTE HEURISTIQUE
Exercice
> Élaborez la carte heuristique correspondant à cet extrait.
Augmentation
Hausse du prix
des prélèvements
du carburant
obligatoires
Ralentissement de la
consommation des ménages
Ralentissement de la
croissance française
Ralentissement de
l’investissement des entreprises
I 191
GRAND ORAL
Grand Oral
La minute
du Coach
Tout savoir sur l’épreuve foucherconnect.fr/
20tceco38
En voie technologique, vous passez un oral à la fin de votre année de terminale. Cette épreuve fait
partie des cinq épreuves finales du bac (60 % de la note finale) et compte avec un coefficient 14.
L’objectif
Le grand oral a pour objectif de mesurer votre capacité à prendre la parole en public, à exprimer
un point vue personnel et à le soutenir par une argumentation étayée. Il vise également à vérifier
comment vous mobilisez vos connaissances (générales et spécifiques, par exemple celles liées à vos
spécialités), pour construire votre argumentation et expliquer votre projet d’orientation.
L’évaluation
L’épreuve est notée sur 20 points. Le jury appréciera la solidité de vos connaissances et, surtout, votre
capacité à expliquer, commenter et argumenter, au regard notamment de votre point de vue. Il mesu-
rera aussi votre capacité d’écoute, votre esprit critique et votre réactivité dans les échanges.
Appuyez-vous sur tous les oraux que vous avez déjà faits : épreuve orale de
contrôle continu de première, par exemple. Remémorez-vous comment cela s’est
déroulé, comment vous vous êtes préparé en amont et quel en a été le résultat.
Dressez un tableau de vos forces et de vos faiblesses en vue de vous améliorer.
I 193
135
GRAND ORAL
1re étape : quel est le domaine sur lequel vous souhaitez vous exprimer ?
Pour rester concerné par le sujet de votre question jusqu’au jour du grand oral et convaincre le jury,
il est indispensable que vous preniez en compte votre intérêt personnel, votre curiosité pour telle ou
telle question en lien avec vos enseignements de spécialités.
Il faut vous interroger sur le sujet sur lequel vous avez le plus envie d’échanger. Avant même la ques-
tion (problématique de discussion), le domaine (champ disciplinaire) qui vous intéresse est primordial.
Soyez à l’écoute de l’actualité jusqu’au jour du grand oral ! Les questions choisies
il y a six mois ont peut-être évolué depuis… et le jury appréciera votre travail de
veille jusqu’au jour J.
136
194 I
GRAND ORAL
Problématiser
Problématiser un sujet
Problématiser un sujet, c’est le questionner pour déterminer des éléments afin de l’étudier. La problé-
matique est la synthèse de ce questionnement.
Pourquoi ? Quelles sont les causes, les conséquences liées à cette question ?
© Éditions Foucher
I 195
137
GRAND ORAL
# vidéo
Bien démarrer sa recherche
documentaire - 3,44 min
Déterminer et mettre
foucherconnect.fr/
20tceco40
• Le Monde
• Libération
Presse généraliste
• Le Parisien
• Le Figaro
• Le Monde Économie
• Les Échos
• La Tribune
• Challenges
• Le Nouvel Économiste
• Le Journal des entreprises
Presse économique
• L’Express
• Capital
• Boursorama
• L’Usine nouvelle
• L’AGEFI
• Alternatives économiques
138
196 I
GRAND ORAL
Traiter les données, en fonction d’une idée générale et d’une logique d’argumentation à construire, va
vous conduire à transformer les données en informations.
Date N° du document
Nom du
document
Origine de l’information
Interview Enquête Visite Livre Presse Magazine Revue/journal d’entreprise
Radio TV Site web Page web Blog Autres
Démarche de recherche
Mots-clés
Idée essentielle à retenir pouvant être utilisée dans l’argumentation (préciser la partie)
© Éditions Foucher
I 139
197
GRAND ORAL
# vidéo
10 expressions françaises
pour argumenter à l’écrit
Lors du grand oral, il vous faudra être convaincant pour exposer les enjeux de la question choisie par
le jury, pour expliquer votre démarche de recherche et justifier vos choix d’outils et de méthodes de
travail. Vous aurez 20 minutes de préparation pour noter sur une feuille les éléments importants sous
la forme de votre choix. Toujours est-il que c’est en amont que vous aurez préparé et affûté vos argu-
ments. Préparer cette argumentation est donc primordial.
Analyser la question
Au cours du travail préparatoire mené tout au long de l’année, vous aurez préalablement :
• repéré et défini les mots-clés de votre question ;
• repéré, s’il y en a, les bornes de votre question : bornes temporelles (à quelle période se situe la ques-
tion ?), bornes contextuelles (dans quel environnement se situe la question ?), bornes géographiques
(où ?) si besoin.
Ces éléments vont vous permettre de contextualiser votre question et d’exposer votre problématique.
Ils vous seront précieux pour bâtir votre introduction.
Le plan est votre feuille de route pour l’oral. Il vous permet de prévoir le déroulé
de votre exposé, ainsi que l’enchaînement de vos arguments pour répondre à la
question.
Structurer l’argumentation
Une question argumentative est structurée en grandes idées.
Chacune se compose de plusieurs arguments et d’exemples qui illustrent ces arguments.
Les exemples sont essentiels pour convaincre : ils permettent de mieux comprendre le point de
vue, l’argument défendu. Où les trouver ? Partout : actualité, lectures, séries, films, vidéos,
conversations, etc.
Une bonne argumentation doit être claire pour celui qui l’entendra. L’idée doit être comprise sans
ambiguïté et être clairement identifiable. Pour cela, il faut bien distinguer et isoler ses idées. Respec-
tez une règle simple : exprimez une idée à la fois, et marquez bien la transition lorsque vous passez
d’une idée à la suivante.
Pour que l’argument soit convaincant, celui-ci doit conserver autant que possible la structure :
affirmation/explication/exemple.
Les idées listées dans la préparation du plan doivent être formulées au brouillon par des phrases
courtes : sujet/verbe/complément.
140
198 I
GRAND ORAL
# vidéo
Conseils pour l’oral - méthodo -
Vous allez devoir vous exprimer devant un jury pendant 5 minutes et interagir ensuite avec lui pendant
15 minutes. Votre posture, votre voix, la manière dont vous vous exprimez vont être évaluées à cette
occasion. Voici quelques conseils pour vous entraîner tout au long de l’année et être prêt le jour J. Le
fond (le sujet) est très important, certes, mais la forme (la façon de présenter le sujet) est tout aussi
importante.
La voix
De forte à faible, voire inaudible : lors de l’oral, il faut rester maître de sa voix. La diction est un élé-
ment clé. Pour l’améliorer, il faut travailler les éléments suivants :
• le volume ou niveau sonore : il faut être entendu du jury, même si une courte distance vous sépare
de lui ;
• le débit ou la vitesse et le rythme sont importants : avec le stress, sachez que vous aurez tendance
à parler vite. Il vous faut donc ralentir, malgré vous, pour rester dans une communication fluide et
agréable pour votre interlocuteur ;
• l’articulation des mots, la modulation sont très importantes : un discours atone aura peu de chance
d’éveiller l’intérêt du jury. Cela traduit également votre énergie interne. Peu de rythme ou de modula-
tion donnera l’impression que vous manquez d’énergie.
Pour donner de la voix, tenez-vous bien ! Une posture droite renforce le bon
positionnement de la voix. Si vous regardez vos chaussures, vous ne serez guère audible !
La forme du discours
Il est important de s’entraîner à utiliser certaines formulations positives, même si l’on pense déjà
savoir le faire.
N’utilisez pas d’abréviations et, si vous employez des termes techniques, soyez sûr d’en connaître la
définition, car le jury risque de vous interroger dessus.
Les silences sont très importants dans un discours. Ce n’est pas une absence de communication, mais
une forme de communication non verbale. Le silence suit un passage de votre exposé et permet au
jury d’avoir le temps d’apprécier votre propos. Le silence peut aussi être utilisé avant la réponse à une
question. Il vous permet de réfléchir. Il vaut mieux prendre du temps pour construire une réponse plu-
tôt que de répondre trop vite et de changer d’avis ensuite.
L’attitude
L’évaluation commence dès votre entrée dans la salle d’examen. Il est donc important d’adopter une
posture et une tenue vestimentaire relativement neutres pour atténuer d’éventuels préjugés.
La tenue vestimentaire est importante. Choisissez une tenue soignée, confortable, ni trop sophistiquée
ni trop décontractée. Vous devez vous sentir vous-même.
Certaines attitudes peuvent susciter des interprétations négatives :
• ne pas saluer le jury lors de l’entrée dans la salle ;
• mâcher du chewing-gum (signe d’impolitesse et de nonchalance) ;
© Éditions Foucher
• regarder derrière le jury, regarder le sol, le plafond ou une fenêtre (signe d’impolitesse ou de
malaise) ;
• être familier avec le jury ;
• couper la parole, etc.
I 199
141
GRAND ORAL
À l’inverse, n’essayez pas d’interpréter les réactions du jury. Un membre du jury qui ne
sourit pas n’est pas forcément hostile, il peut par exemple être dans une profonde réflexion.
Faites attention également à votre attitude en sortant de la salle. Le jury peut encore vous entendre :
pas d’exclamation ni de cri devant la porte.
Le sourire
Le sourire est fondamental dans la communication, en particulier lors des différentes étapes d’un oral
de conversation avec un jury. C’est le premier signe de communication (communication non verbale)
lorsque vous entrez dans la salle.
Le sourire pendant l’oral est tout aussi important. Il indique que vous êtes dans un état d’esprit positif,
prêt à vous investir dans votre épreuve.
Enfin, le sourire peut constituer un premier réflexe à adopter pendant l’oral face à un obstacle, à
une question difficile ou mal maîtrisée. Par le sourire, vous montrez ainsi que vous ne perdez pas vos
moyens, que vous ne cédez pas aux émotions négatives, mais gardez le contact avec vos interlocu-
teurs. Cette attitude peut vous permettre de répondre « je ne sais pas… » ou « je n’ai pas eu l’occasion
d’approfondir cet aspect de la question ». Le sourire veut dire « certes, je ne réponds pas à votre ques-
tion, mais je garde le contact, je reste confiant dans cette épreuve et suis prêt à poursuivre ».
Le sourire est donc une forme de communication, une attitude par rapport à soi ou aux autres : il faut
savoir l’utiliser à bon escient.
Soyez attentif aux signes du stress qui vous gagne et surtout identifiez ce qui peut vous aider
à le surmonter : concentration sur votre respiration, image mentale positive, etc. Ayez confiance
en vous et en vos capacités. Cet oral n’a pas pour objectif de vous juger en tant que personne.
J–1
Pas de révision de dernière minute !
Faites du sport pour décompresser et penser à autre chose.
Couchez-vous relativement tôt, en évitant les excitants,
pour bénéficier d’une bonne nuit de sommeil.
Jour J
Préparez vos affaires pour le lendemain :
Mangez équilibré et vitaminé !
tenue, convocation, pièce d’identité,
stylos, etc. Partez en avance pour vous
rendre à l’examen.
Vous êtes prêt, vous allez réussir !
142
200 II
Lexique économique
A B
Asymétrie d’information : situation dans laquelle Développement économique : évolutions positives
les participants à un marché ne disposent pas tous dans les changements structurels d’une zone géo-
de la même information. graphique ou d’une population (démographiques,
Balance des biens et services : compte qui retrace techniques, industriels, sanitaires, culturels, sociaux).
la valeur des biens et des services exportés et la Droits de douane : taxe imposée à l’entrée, sur le
valeur des biens et des services importés. territoire national, de marchandises en provenance
Barrières non tarifaires : barrières qui restreignent d’un pays étranger.
les échanges commerciaux par des mécanismes
autres que les droits de douane (quotas, embargos,
normes…). E F
Barrières tarifaires : barrières qui restreignent les
Économie circulaire : modèle économique dont
échanges commerciaux avec des droits de douane
l’objectif est de produire des biens et des services de
imposés à l’entrée des marchandises.
manière durable, en recyclant et limitant les déchets,
Bien public : bien public non-rival (sa consomma- mais aussi en limitant la consommation et le gaspil-
tion par un usager n’entraîne aucune réduction de la lage des ressources.
consommation des autres usagers) et non-excluable
Économie collaborative : modèle économique qui
(impossible d’exclure quiconque de la consomma-
repose sur le partage ou l’échange, limitant ainsi la
tion de ce bien).
sous-utilisation de biens et d’infrastructures, favori-
Biens publics mondiaux : ensemble des biens sant l’usage des biens plutôt que leur possession.
accessibles à tous les États qui n’ont pas nécessaire-
Économie sociale et solidaire (ESS) : désigne la
ment un intérêt individuel à les produire.
branche de l’économie regroupant les organisations
privées (entreprises, coopératives, mutuelles, asso-
ciations, fondations) qui cherchent à concilier acti-
C vité économique et équité sociale.
Chômage : état de personnes sans emploi, dispo- Entreprise publique : entreprise sur laquelle l’État
nibles pour travailler et recherchant effectivement peut exercer une influence importante du fait de sa
un emploi. participation financière dans le capital.
Chômage conjoncturel : chômage dû à un ralentis- Externalité : situation où l’activité d’un agent réduit
sement de l’activité économique. (externalité négative) ou améliore (externalité posi-
tive) le bien-être d’un autre agent sans que celui-ci
Chômage structurel : chômage lié à un déséquilibre
ne reçoive ou ne paye de compensation monétaire en
profond et durable du marché du travail.
contrepartie.
Concurrence imparfaite : situation où certains par-
Firme multinationale (FMN) : grande entreprise
ticipants à un marché ont le pouvoir de sensible-
qui exerce ses activités productives dans plusieurs
ment modifier son prix d’équilibre (monopole par
pays.
exemple).
D I L
Interventionnisme : politique favorable à l’inter-
Déficit public : solde négatif du budget annuel des
vention de l’État dans l’économie (État-providence).
administrations publiques lorsque les dépenses
excèdent les recettes. Investissement direct à l’étranger (IDE) : expor-
tation de capitaux dans un autre pays afin d’y créer
Dette publique : ensemble de sommes empruntées
une entreprise, de racheter ou de prendre une parti-
par l’État pour financer ses déficits.
cipation dans une entreprise de ce pays.
Développement durable : développement qui
Libéralisme : politique favorable à la liberté des
répond aux besoins du présent sans compromettre
entreprises et préconisant une intervention mini-
© Éditions Foucher
I 201
143
P
Pauvreté absolue : état d’un individu qui n’a pas les Population active : ensemble des personnes exer-
moyens de se procurer les biens indispensables à sa çant ou cherchant à exercer une activité profession-
survie (nourriture, vêtements, logement…) et qui vit nelle rémunérée.
avec moins de 1,90 dollar par jour. Prélèvements obligatoires : ensemble des coti-
Pauvreté relative : état d’un individu qui ne peut sations, impôts et taxes prélevés par l’État et qui
pas accéder aux normes de consommation habi- constituent ses ressources.
tuelles de la société dans laquelle il vit et dont les Protectionnisme : politique économique visant à
revenus sont inférieurs à 60 % du revenu médian. protéger l’économie d’un pays contre la concurrence
Plein-emploi : situation du marché du travail où étrangère en contrôlant les échanges commerciaux
la population en âge de travailler exerce un emploi au moyen de mesures tarifaires et non tarifaires.
avec une durée du travail conforme à leur désir tout Protection sociale : système de prestations versées
en respectant la durée maximum légale. Cette situa- aux ménages pour faire face à la survenance d’un
tion est compatible avec l’existence d’un chômage risque social.
frictionnel et volontaire.
Politique active : politique de l’emploi dont le but
R
est d’obtenir une croissance riche en emplois.
Politique budgétaire : politique qui agit sur l’ac- Redistribution : prélèvements par l’État des cotisa-
tivité économique au travers des dépenses et des tions sur les revenus de certains ménages pour les
recettes de l’État. reverser à d’autres ménages.
Politique conjoncturelle : politique à court terme Ressource commune : bien non-excluable et rival
qui tient compte de la situation économique à un en consommation et susceptible d’une surexploita-
instant donné. tion.
Politiques de l’emploi : ensemble des mesures Risque social : événement de la vie qui peut désé-
mises en œuvre par les administrations publiques quilibrer le budget d’un ménage (maladie, chômage,
dans le but d’accroître l’emploi et de réduire le chô- invalidité, vieillesse…).
mage.
Politique monétaire : politique qui agit sur la valeur S T
de la monnaie dont l’instrument principal est le taux
Segmentation internationale de la chaîne de
d’intérêt.
valeur : découpage de la chaîne de valeur d’un bien
Politique passive : politique de l’emploi dont le but sur le territoire mondial.
est de réduire les conséquences négatives du chô-
Sous-emploi : situation du marché du travail où la
mage sur la population.
demande est insuffisante pour satisfaire l’offre de
Politique structurelle : politique à moyen et à long travail. C’est une situation de chômage involontaire.
terme qui vise à transformer les structures de l’éco-
Transition écologique : passage du mode actuel de
nomie, afin de créer les conditions d’une croissance
production et de consommation, principalement basé
durable et de favoriser la compétitivité.
sur les énergies fossiles, à un mode plus écologique.
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202 II
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