L1 MI Arith ch1
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Licence 1 Maths-Info
Mathématiques : ARITHMETIQUE-ALGEBRE
Elisabeth REMM
Chapitre 1
1. Les ensembles 2
1.1. L’appartenance ∈. L’ensemble vide ∅. Ensembles finis 2
1.2. L’inclusion, l’égalité 3
1.3. L’ensembles P(A) des parties d’un ensembles A 4
1.4. Complémentaire d’un sous-ensemble dans l’ensemble 4
1.5. Produit cartésien d’ensembles 4
2. Opérations élémentaires sur les ensembles 5
2.1. L’intersection et la réunion 5
2.2. Propriétés des opérations de réunion et d’intersection 5
3. Relations, Relations d’équivalence 6
3.1. Notions de relation 6
3.2. Relation d’équivalence 6
3.3. Classes d’équivalence 7
4. Relations d’ordre 8
4.1. Definition 8
4.2. Ensembles totalement ordonnés 9
5. Applications et fonctions 9
5.1. Définition 9
5.2. Composition des applications 10
5.3. Applications injectives, surjectives et bijectives 11
1
2 L1-Maths-Info Chapitre 3
1. Les ensembles
La notion d’ensemble est la pierre angulaire des mathématiques. En effet, les mathématiques
reposent sur trois processus fondamentaux : construire des objets (ces objets seront les en-
sembles), former des relations entre ces objets et éventuellement démontrer que certaines de
ces relations sont vraies. Ces objets mathématiques sont par exemple les nombres, les fonc-
tions qui représentent des modèles abstraits d’objets physiques. Il existe une théorie formelle,
appelée Théorie des Ensembles, qui supporte cette notion d’ensemble. Nous ne l’aborderons
pas ici, nous nous contenterons d’une définition intuitive de la notion d’ensemble, qui, pour se
rassurer, satisfaisait largement les concepteurs de cette théorie (Cantor, Zermelo- Fraenkel).
1.1. L’appartenance ∈. L’ensemble vide ∅. Ensembles finis. On appelle ensemble, toute
collection d’objets caractérisés par certaines propriétés. Ces objets sont appelés les éléments
de l’ensemble. Les ensembles classiques que nous utiliserons sont
(1) N l’ensemble des entiers naturels 0, 1, 2, · · · ,
(2) Z l’ensemble des entiers relatifs · · · , −2, −1, 0, 1, 2, · · · ,
p
(3) Q l’ensemble des nombres rationnels q
avec p et q des entiers relatifs mais q non nul,
(4) R l’ensemble des nombres réels,
(5) C l’ensemble des nombres complexes.
Pour désigner un ensemble, nous utiliserons couramment une lettre majuscule E. Les objets
appartenant à l’ensemble E seront désignés en général par une lettre (latine ou grecque) mi-
nuscule. On parlera ainsi de l’élément x appartenant à l’ensemble E. On utilisera dans ce cas
le symbole
∈
et cette propriété se traduira par la formule
x ∈ E.
La négation de cette propriété s’écrira
x∈
/ E.
Un ensemble est dit vide s’il ne contient aucun élément. On note cet ensemble
∅
Un ensemble est dit fini s’il ne contient qu’un nombre fini d’éléments. Un ensemble qui ne
contient qu’un élément x est noté
{x}.
Un ensemble qui ne contient que deux éléments, x et y, se notera
{x, y}
l’ordre d’écriture des éléments n’important pas.
Elisabeth Remm 3
A ⊆ B.
B⊆B
a bien un sens. Si on ne veut considérer que les sous-ensembles propres de B, c’est-à-dire non
égaux à B on utilisera le symbole
Ainsi A ⊂ B signifie que A est un sous-ensemble de B mais A ne coïncide pas avec B (il y a
des éléments dans B qui ne sont pas dans A. Naturellement, on peut aussi noter
B ⊇ A, ou B ⊃ A
A=B
A ⊆ B et B ⊆ A.
Ainsi pour démontrer que deux ensembles A et B sont égaux on montre que
(1) 1. tout élément x appartenant à A est aussi un élément de B,
(2) 1. tout élément y appartenant à B est aussi un élément de A.
Lorsque A n’est pas inclus dans B, c’est-à-dire lorsqu’il existe a ∈ A tel que a ∈
/ B, on note
A 6⊂ B.
4 L1-Maths-Info Chapitre 3
1.3. L’ensembles P(A) des parties d’un ensembles A. Soit A un ensemble. Il existe un
ensemble, noté P(A), dont les éléments sont les sous-ensembles de A. On a ainsi
B ∈ P(A) si et seulement si B ⊆ A.
On dit que P(A) est l’ensemble des parties de A. Cet ensemble joue un rôle important dans
de nombreux domaines en mathématiques, comme en probabilité, en statistique, en dénombre-
ment, en topologie ou même en théorie de l’intégration.
Proposition 2. Pour tout ensemble A, on a
∅ ∈ P(A) et A ∈ P(A).
On portera une attention particulière à la deuxième relation, tout ensemble est un élément
de l’ensemble des parties de cet ensemble. Dans le même ordre d’idée, on notera que l’on a
toujours
A ∈ {A}
car {A} est l’ensemble fini constitué d’un seul élément qui est A. Bien entendu
{A} ⊆ P(A).
1.5. Produit cartésien d’ensembles. Etant donnés deux ensembles A et B, le produit car-
tésien de ces deux ensembles est l’ensemble noté
A×B
constitué des couples (cette fois l’ordre est important) (a, b) où a ∈ A et b ∈ B. Ainsi
A × B = {(a, b), a ∈ A et b ∈ B}.
La notion de produit cartésien s’étend plusieurs facteurs. Par exemple le produit cartésien
des trois ensembles A1 ,A2 et A3 est l’ensemble
A1 × A2 × A3 = {(a1 , a2 , a3 ), a1 ∈ A1 , a2 ∈ A2 , a3 ∈ A3 }.
On prendra garde à la remarque suivante, les ensembles
A1 × A2 × A3 , (A1 × A2 ) × A3 , A1 × (A2 × A3 )
sont tous différents.
On notera également
A2 = A × A, Aa × A × A, · · ·
Exercices 1,2,3,4,5
Elisabeth Remm 5
Exercices 6,7,8,9
3. Relations, Relations d’équivalence
3.1. Notions de relation. Soit A un ensemble. On appelle relation (binaire) dans A, une
propriété concernant les couples (x, y) d’éléments de A. Le schéma d’une relation ressemble
donc à ceci
sujet verbe image
x ∈ A ··· y∈A
Pour abréger, nous caractériserons ces relations par
xRy
qui se lira x est en relation avec y.
Exemples
(1) Soit A l’ensemble des droites du plan. Alors D est perpendiculaire à D0
est une relation dans A.
(2) Soit A = R l’ensemble des nombres réels. Alors x < y est une relation dans R.
(3) La relation d’égalité est également un exemple fort simple de relations.
Définition 4. Une relation R dans l’ensemble A est dite
— (R) Réflexive si v
xRx
— (S) Symétrique si pour tout x, y ∈ A
xRy implique yRx
— (T) Transitive si pour tout x, y, z ∈ A
xRy et yRz implique xRz
— (AS) AntiSymétrique si pour tout x, y ∈ A
xRy et yRx implique x = y.
3.2. Relation d’équivalence.
Définition 5. Une relation R dans l’ensemble A est dite relation d’équivalence si elle est
— (R) Réflexive
— (S) Symétrique
— (T) Transitive
Lorsque R est une relation d’équivalence, xRy se lit souvent x est équivalent à y.
Exemples
(1) Soit A l’ensemble des droites du plan. Alors
D est parallèle à D0
est une relation d’équivalence. En effet elle est
(a) (R) Réflexive car D est parallèle à elle même,
(b) (S) car si D est parallèle à D0 alors D0 est parallèle à D
Elisabeth Remm 7
(c) (T) transitive car si D est parallèle à D0 et D0 parallèle à D00 alors D est parallèle à
D00 .
Notons que la relation D⊥D0 n’est pas une relation d’équivalence car elle n’est ni réflexive,
ni transitive. En effet D⊥D0 et D0 ⊥D00 implique D k D00 .
(2) Soit A = Z l’ensemble des nombres relatifs. On se donne un entier p ≥ 1. Définissons la
relation suivante : soient n et n0 des éléments de Z. Alors
n est congru à n0 si n − n0 est un multiple de p.
Cette relation est d’équivalence. En effet elle est
(a) (R) réflexive car n − n = 0 est multiple de p
(b) (S) symétrique car si n − n0 = kp avec k ∈ Z alors n0 − n = (−k)p et −k ∈ Z.
(c) (T) Transitive, car si n − n0 = kp et n0 − n00 = k1 p avec k, k1 ∈ Z, alors
n − n00 = n − n0 + n0 − n00 = kp + k1 p = (k + k1 )p
et n − n00 est aussi un multiple de p.
Cette relation d’équivalence est souvent noté
n ≡ n0 (mod p)
et se lit n est congru à n0 modulo p. Nous étudierons plus loin et en détail cette relation,
qui est le point central de l’arithmétique.
(3) La relation d’égalité est également un exemple fort simple de relation d’équivalence.
3.3. Classes d’équivalence. Soit A un ensemble et R une relation d’équivalence sur A. Etant
donné x ∈ A, on appelle classe d’équivalence de x modulo R l’ensemble Cx formé des y ∈ A
vérifiant
xRy.
Cet ensemble n’est jamais vide car il contient x car la relation R est réflexive.
Proposition 5. Soit R une relation d’équivalence sur A. Alors si x et y sont équivalents
modulo R, c’est-à-dire xRy, alors les classe d’équivalences coïncident :
Cx = Cy .
Inversement deux éléments qui ont même classe d’équivalence sont équivalents modulo R.
Démonstration. En effet si xRy, alors par définition de Cx , y ∈ Cx ce qui implique Cy ⊆ Cx .
Comme R est symétrique, on a aussi yRx et donc x ∈ Cy . D’où Cx ⊆ Cy et donc Cy = Cx .
Réciproquement si Cy = Cx , comme y ∈ Cy , alors y ∈ Cx et donc y est équivalent à x.
Proposition 6. Soit R une relation d’équivalence sur A. Alors si x et y ne sont équivalents
pas modulo R, alors les classe d’équivalences sont disjointes :
Cx ∩ C y = ∅
Démonstration. En effet soit z ∈ Cx ∩ Cy . On a donc z ∈ Cx et donc zRx et aussi z ∈ Cy et donc
zRy. Comme la relation d’équivalence est transitive, on en déduit xRy, ce qui est contraire à
l’hypothèse. On en déduit qu’un tel z n’existe pas et donc Cx ∩ Cy = ∅.
Conséquences. Etant donnée une relation d’équivalence R sur A, les classes d’équivalence
ont les propriétés suivantes
8 L1-Maths-Info Chapitre 3
Notons, sans le démontrer, qu’en fait toute partition peut être vue comme une partition
donnée par les classe d’équivalence d’une relation d’équivalence. Chaque sous-ensemble de
cette partition étant alors constitué d’éléments équivalents.
Exemple. Considérons dans A relation de congruence modulo 2, soit
x ≡ y (mod 2).
0
Ceci signifie que n − n est un multiple de 2. On a donc
n − n0 = 2k avec k ∈ Z.
Déterminons les classes d’équivalence. Prenons tout d’abord n = 0 Alors n0 est équivalent à 0
si n0 = 2k c’est-à-dire si n0 est un nombre pair. On peut donc écrire
C0 = 2Z = {2k, k ∈ Z}.
Prenons maintenant n = 1. Il n’est pas dans la classe de 0. Ainsi sa classe est distincte de C0 .
Dans ce cas n ≡ 1 si
n = 1 + 2k, k ∈ Z.
Ceci signifie que C1 est l’ensemble des nombres impairs. Comme tout entier est soit pair soit
impair, il n’existe plus d’autre classe d’equivalence distincte de ces deux. On a bien
C0 ∩ C1 = ∅,
et
C0 ∪ C1 = Z.
Exercices 10,11,12,13
4. Relations d’ordre
4.1. Definition.
Définition 7. Une relation R sur un ensembles A est appelée relation d’ordre si elle est
— (R) Réflexive
— (AS) AntiSymétrique
— (T) Transitive
f
soit une application X → Y.
Lorsque Y est l’ensemble des nombres réels, on dit que f est une fonction à valeurs réelles. Si
X est un sous-ensemble de R, on dit que f est une fonction d’une variable réelle. Lorsque f est
une fonction réelle d’une variable réelle, souvent cette fonction est désignée par une formule
qui permet de calculer f (x). Par exemple, on parlera de la fonction
f (x) = x3 − x.
Dans ce cas, il faudra prendre garde de bien déterminer le sous-ensemble A de R ensemble de
départ également appelé dans ce cas l’ensemble de définition de f . Par exemple, considérons
la fonction réelle donnée par
x−3
f (x) = √ .
x−1
Elle est définie si
(1) le dénominateur est non nul, soit x − 1 6= 0,
(2) la fonction sous le radical est positive soit x − 1 ≥ 0.
En conclusion, cette fonction est définie sur l’ensemble A = {x ∈ R, x − 1 > 0}.
5.4. Image réciproque. Soit f : A → B une application. On appelle image directe de A par
f et on le note f (A) le sous-ensemble de B définie par
f (A) = {f (x), x ∈ A}.
Ainsi, dire que f est surjective se traduit par B = f (A).
Soit B1 ⊆ B un sous-ensemble de B. On appelle image réciproque de B1 par f le sous-
ensemble de A, noté f −1 (B1 ) dont les éléments sont les élémentts x ∈ A tels que f (x) ∈ B1 :
f −1 (B1 ) = {x ∈ A, f (x) ∈ B1 }.
ATTENTION Il ne faut pas confondre la notation f −1 que nous venons de présenter avec la
fonction f −1 qui est notée de la même manière mais qui n’est définie que si f et bijective et
qui représente dans ce cas l’application inverse :
f ◦ f −1 = IdB , f −1 ◦ f = IdA
où Id désigne l’application identité.
Exercices 16 à 28
12 L1-Maths-Info Chapitre 3
EXERCICES Chapitre 1
Exercice 1.
(1) Soient les ensembles A = {a, b, c} et B = {b, c, d, e}. Compléter avec l’un des symboles
∈, ∈,
/ ⊆, 6⊂ les formules suivantes
a · · · A, a · · · B, {a} · · · A, {a, c} · · · B, {a, c} · · · A,
A · · · B, ∅ · · · B, c · · · B, {b} · · · P(A)
(2) Compléter avec l’un des symboles ∈, ∈,/ ⊆, 6⊂ les formules suivantes
1 √
{−1} · · · N, {−1, 0, 2} · · · Z, {− } · · · Z, 2 · · · Q, π · · · ] − ∞, 3.14].
3
Exercice 3.
(1) Soit A l’ensemble fini à un élément A = {1}. Déterminer P(A). Quelle est sa cardinalité
(combien d’éléments contient-il) ?
(2) Soit B l’ensemble fini à trois éléments B = {1, 2, 3}. Déterminer P(B). Quelle est sa
cardinalité ?
(3) Plus généralement, soit E un ensemble fini à n éléments. Quelle est la cardinalité de
P(E) ?
Exercice 6. Soient les ensembles A = {1, 2, 3} et B = {2, 3, 4, 5}. Déterminer les ensembles
A ∩ B, A ∪ B, A − (A ∩ B), A × B, P(A).
Exercice 8. Soit A un ensemble et B1 ,B2 deux sous-ensembles. Montrer les relations suivantes
(1) B1 ∪ {A B1 = A, B1 ∩ {A B1 = ∅, {A ({A B1 ) = B1
(2) {A (B1 ∪ B2 ) = {A B1 ∩ {A B2 .
(3) {A (B1 ∩ B2 ) = {A B1 ∪ {A B2 .
Exercice 10. Soit E un ensemble. On définit sur P(E), l’ensemble des parties de E, la relation
suivante :
ARB si A = B ou A = {E B.
Démontrer que R est une relation d’équivalence.