Vandermonde

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Le déterminant de Vandermonde

Soient n un entier supérieur ou égal à 2 et a1 , . . . , an n éléments d’un corps K. On appelle déterminant de


Vandermonde l’élément de K défini par :

1
a1 a21 ... an−1
1


an−1

1 a2 a22 ... 2

V (a1 , . . . , an ) = .

.. .. .. ..
. . .
a2n n−1

1 an ... an

1 Une première démonstration


1.1 Relation de récurrence
On rappelle qu’on ne change pas la valeur d’un déterminant en ajoutant à une ligne (resp. une colonne) une
combinaison linéaire des autres lignes (resp. colonnes). Notons L1 , . . . , Ln les lignes du déterminant ci-dessus.
Pour tout k ∈ J2, nK, effectuons l’opération suivante : Lk ← Lk − L1 . On a alors :

1
a1 a21 ... an−1
1


0 a2 − a1 a22 − a21 . . . an−1 n−1

2 − a1
V (a1 , . . . , an ) = .

.. .. .. ..
. . .

0 an − a1 a2n − a21 . . . an−1
n−1
n − a1

Effectuons un développement suivant la première colonne, puis mettons en facteur ak − a1 sur chaque ligne
(k ∈ J2, nK) :

1
a2 + a1 a22 + a1 a2 + a21 ... an−2
2 + a1 an−3
2 + · · · + an−2
1


an−2 n−3 n−2

Y 1 a3 + a1 a23 + a1 a3 + a21 ... 3 + a a
1 3 + · · · + a1
V (a1 , . . . , an ) = (ak − a1 ) × .

.. .. .. ..
26k6n . . .

n−2
a2n + a1 an + a21 an−2 n−3

1 an + a1 ... n + a1 an + · · · + a1

k−1
ai1 Ci pour k ∈ J2, n − 1K, on obtient :
P
En effectuant successivement les opérations Ck ← Ck −
i=1

1
a2 a22 ... an−2
2


n−2

Y 1 a3 a23 ... a3
V (a1 , . . . , an ) = (ak − a1 ) × .

.. .. .. ..
26k6n . . .
a2n an−2

1 an ... n

c’est-à-dire
Y
V (a1 , . . . , an ) = (ak − a1 ) × V (a2 , . . . , an ).
26k6n

1
Le déterminant de Vandermonde

1.2 Démonstration par récurrence


Q
Pour n entier supérieur ou égal à 2, on note P(n) la propriété : V (a1 , . . . , an ) = (aj − ai ).
16i<j6n

1 a
1
Pour n = 2 : soient a1 , a2 ∈ K. V (a1 , a2 ) = = (a2 − a1 ) donc P(2) est vraie.

1 a2
Soitn ∈ N, n > 2. Supposons P(n) vraie. Soient a1 . . . an+1 ∈ K.
Y
V (a1 , . . . , an+1 ) = (ak − a1 ) × V (a2 , . . . , an+1 ) (relation de récurrence)
26k6n+1
Y Y
= (ak − a1 ) × (aj − ai ) (hypothèse de récurrence)
26k6n+1 26i<j6n+1
Y
= (aj − ai )
16i<j6n+1

donc P(n + 1) est vraie.


D’après le principe de récurrence, on en déduit que P(n) est vraie pour tout n > 2.

2 Une deuxième démonstration


2.1 Relation de récurrence
Soient n ∈ N, n > 2, a1 , . . . , an ∈ K. On a :

1
a1 a21 ... an−1
1


. .. .. ..
.
. . . .
V (a1 , . . . , an−1 , X) =
n−1
1
an−1 a2n−1 ... an−1
2
X n−1

1 X X ...
V (a1 , . . . , an−1 , X) est un polynôme de degré inférieur ou égal à n − 1 (il suffit pour cela de développer le
déterminant suivant la dernière ligne). Soit k ∈ J1, n − 1K. V (a1 , . . . , an−1 , ak ) = 0 car c’est un déterminant
ayant deux lignes égales. a1 , . . . , an−1 sont donc des racines du polynôme V (a1 , . . . , an−1 , X). compte-tenu du
n−1
Q
degré de ce polynôme, il existe donc λ ∈ K tel que V (a1 , . . . , an−1 , X) = λ (X − ak ). Le coefficient de
k=1
X n−1 est λ. Par ailleurs, en développant V (a1 , . . . , an−1 , X) suivant la dernière ligne, le coefficient de X n−1 est
V (a1 , . . . , an−1 ) donc λ = V (a1 , . . . , an−1 ) et on a :
n−1
Y
V (a1 , . . . , an−1 , an ) = V (a1 , . . . , an−1 ) × (an − ak ).
k=1

2.2 Démonstration par récurrence


Q
Pour n entier supérieur ou égal à 2, on note P(n) la propriété : V (a1 , . . . , an ) = (aj − ai ).
16i<j6n

1 a
1
Pour n = 2 : soient a1 , a2 ∈ K. V (a1 , a2 ) = = (a2 − a1 ) donc P(2) est vraie.

1 a2
Soitn ∈ N, n > 2. Supposons P(n) vraie. Soient a1 . . . an+1 ∈ K.
Y
V (a1 , . . . , an+1 ) = (an+1 − ak ) × V (a1 , . . . , an ) (relation de récurrence)
16k6n
Y Y
= (an+1 − ak ) × (aj − ai ) (hypothèse de récurrence)
16k6n 16i<j6n
Y
= (aj − ai )
16i<j6n+1

donc P(n + 1) est vraie.


D’après le principe de récurrence, on en déduit que P(n) est vraie pour tout n > 2.

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