Chapitre 3333

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Royaume du Maroc

Ministère de l’Intérieur

Direction Générale des Collectivités Territoriales

Direction du Développement des Compétences

Et de la Transformation Digitale

INSTITUT DE FORMATION DES TECHNICIENS

ET TECHNICIENS SPECIALISES

IMOUZZER KANDAR

INSTITUT DE FORMATION DES TECHNICIENS ET TECHNICIENS


SPECIALISES IMOUZZER KANDAR

Spécialité : Génie Civil

Chapitre 4 :

Etude de stabilité de barrage

Réalisé par : encadré par :

LAHNITI Ahmed Mme : MOUSTANGID Malika

NFIFAKH Yassine (ingénieur chef principal)

ECHOAIBI Ayoub

AMKRAN Aziz

DATE : 26/06/20
CHAPITRE 3 : CALCUL DE STABILITE DU BARRAGE
INTRODUCTION :
Dans l’analyse de la stabilité d’un barrage poids, il convient de garder présent de l’esprit que
la grande majorité des ruptures des barrages poids recensées dans le monde s’est produit
lors des crues. Ceci est facilement compréhensible car la poussée de l’eau variant comme le
carré de la hauteur d’eau, tout dépassement du niveau de la crue de projet entraîne une
diminution de la stabilité de l’ouvrage, diminution qui est proportionnellement d’autant plus
forte que le barrage est de faible hauteur. L’évaluation de la crue de projet et du niveau
atteint par l’eau devra être faite avec une grande rigueur et on tiendra compte de
l’imprécision ou des incertitudes sur l’hydrologie examinant les conséquences ‘d’un

dépassement significatif de la crue de projet qui aura été retenue.


Figure 1 : situation de l’ouvrage.
L’étude de stabilité consiste à évaluer la sécurité de l’ouvrage en béton vis-à-vis de trois
conditions de stabilité :
 Le glissement.
 Le renversement.
 L’état de contraintes.
Notons que tous les calculs sont effectués par mètre de largeur que ce soit pour les plots
déversant ou non déversant.

1. CARACTERISTIQUES DE L’OUVRAGE :
Le barrage présente une longueur en crête de 30m pour une hauteur maximale de 4.4 m sur
fondation.
Le type de barrage retenu est un barrage poids en béton armé.

2. Généralités :
L’étude de stabilité consiste à évaluer la marge de sécurité vis à vis d’un risque de
fissuration, de glissement et de renversement de l’ouvrage.
L’équilibre statique de la structure est étudié en calculant :
 Les efforts normaux et tangentiels.
 Les moments fléchissant.
 Le coefficient de sécurité au glissement.
 Le coefficient de sécurité au renversement.
 L’état de contraintes à l’emprise du barrage.

3. Actions agissantes sur le barrage poids :


Un barrage doit résister à des contraintes impressionnantes qu’il est important de les
connaître pour pouvoir comprendre son fonctionnement, ils peuvent intervenir non pas à sa
conception et son dimensionnement mais aussi au comportement et à la stabilité du
barrage.

La figure 2 illustre les différentes sollicitations agissantes sur un barrage poids :


Figure 2 : Schéma des actions agissantes sur un barrage poids

On peut classer ces actions en fonction de leurs types :


3.1. Actions permanentes :
Elles commencent avec la réalisation du barrage et continuent durant toute la vie de ce
dernier : Poids propre  Poussées des sédiments.

3.2. Actions variables :


Elles sont variables en fonction des variations du niveau de la retenue :

 Poussées de l’eau et des matières en suspensions.

3.3. Actions accidentelles :


Ces actions sont relatives aux excitations sismiques :

 Les séismes.

4. Les efforts appliqués sur le barrage :


4.1. Poids propre du barrage P0 :
Il consiste à un effort normal dont la résultante passe par le centre de gravité de l’ouvrage. Il
est évalué pour chaque mètre de largeur par la relation suivante :

P0= ρb.Sb

Où :
P0 : poids propre du barrage en (KN/m).
ρb : poids volumique du béton en (KN/m3).
Sb : surface du barrage en (m2).
Figure 3 : Action du poids propre du barrage.

4.2. Poussée hydrostatique de l’eau Q1 :


Pour cet effort, on suppose une distribution linéaire de la surface libre jusqu’au fond où la
poussée est maximale. Il est aussi important de comptabiliser l’effet stabilisant de cette
poussée à l’aval (Q3).
La composante horizontale est :

Q1H=0,5ρeH2 Q1V=0,5p.ρeH2

Où : Où :

- ρe : masse volumique de l’eau en (KN/m3). p : fruit du parement.

- H : hauteur d’eau en (m).

Figure 5 : Action de
la poussée hydrostatique.

4.3. Poussée des sédiments Q2 :


Les sédiments en cours de consolidation exercent
une poussée qui est a priori légèrement inclinée
sur l’horizontale.

Elle est évaluée par la relation suivante :

1−sin ϕ '
Q2=0,5ρsHs2 ( '
)
1+ sin ϕ
Où :

ρs : masse volumique des sédiments (KN/m3 ).

.Hs : profondeur des sédiments en (m). Figure 6 : Action des sédiments sur le barrage

ϕ : angle de frottement interne des sédiments.

4.4. Sous-pressions P1 :
Quelle que soit la qualité du rocher de fondation, l’eau y pénètre progressivement. Ce
phénomène est dû à la porosité, à la fissuration ou à la fracturation de la roche. Ces petits
intervalles d’espace de la fondation sont occupés par l’eau qui exerce une pression sur les
parois ; cette pression joue un rôle particulièrement important pour la stabilité de l’ouvrage
à la surface de contact béton-rocher. La prise en compte des sous-pressions se fera en
choisissant le diagramme correspondant à l’hypothèse suivante :
Les fondations homogènes sont étanchées par un rideau d’injection ou toute autre coupure
étanche en amont, qui entraine une perte de charge amont importante. Les sous-pressions
décroissent linéairement d’une valeur amont :

Figure 7 : Diagramme des sous-pressions.

L’ensemble des sous-pressions représentées dans le diagramme des sous-pressions dessine un


trapèze. La force de poussée est la résultante de l’ensemble des sous-pressions exercées par l'eau
percolant dans la fondation, elle est égale à l’aire du trapèze.
Figure 8 : Diagramme des sous-pressions (forme trapézoïdale)

Remarque : La hauteur B correspond à la grande base (largeur de la fondation) du barrage dans les
calculs des sous-pressions, H : la hauteur du barrage, et h : la lame déversante.

4.5. Effort du séisme :


L’effet du séisme est évalué avec une analyse pseudo-statique. Pour comprendre l’effet du séisme
sur le barrage, il est nécessaire de connaitre son accélération. Les secousses sismiques provoquent
des efforts d’inertie à la fois sur l’ouvrage et sur l’eau de la retenue et peuvent être dans n’importe
quelle direction. Toutefois, l’accélération verticale ne représente que 50% de l’accélération
horizontale. Raison pour laquelle on néglige parfois la composante verticale de l’effort du séisme
devant le poids propre de l’ouvrage. Les valeurs de ces deux composantes sont fournies par une
étude sismique à part.

Le système pseudo-statique ainsi défini se compose de :

 Forces d’inertie du béton.


 Forces d’inertie de l’eau.
 Forces d’inertie de la vase (sédiments).

4.5.1. Effort d’inertie sur le béton :


La composante horizontale du séisme est dirigée de l’amont vers l’aval (sauf pour le cas de
charge lac vide + séisme) et a pour intensité :

Ph=αh.P1
Où :

αh : intensité de l’accélération horizontale en (g).

P1 : poids du massif du barrage (KN/m).

La composante verticale :

Pv=αv.P1
Où :

αv : intensité de l’accélération horizontale en (g).

4.5.2. Effort d’inertie de l’eau de la retenue :


Le séisme génère aussi une poussée hydrodynamique de l’eau sur le parement amont du barrage.
Elle est estimée pour chaque point de profondeur y à partir de la surface libre du réservoir par la
formule de Zanger (1952) suivante :

Pe=αv.ρe.C. Y
4.5.3. Effort d’inertie des sédiments :

On adoptera les mêmes hypothèses que l’inertie de l’eau, à la seule différence que la
contrainte à la profondeur y est donnée par :

Ps=0,875. αh.ρs .Hs

Où :

ρs : poids volumique des sédiments.

Hs : Profondeur de la vase.

Stabilité au glissement Les forces horizontales, telles que la poussée de l’eau et des terres,
qui s’exercent sur le barrage tendent à le déplacer vers l’aval. La résistance à ces forces
horizontales (résistance au cisaillement) est offerte par les fondations grâce à leur coefficient
de frottement (). Dans ce cas, une valeur de 0.75 est en général adoptée particulièrement
pour le frottement béton sur béton et béton sur rocher de qualité. Si la fondation est
constituée de roches plus tendres comme le calcaire, on peut être amené à adopter une
valeur inférieure de l’ordre de 0,60.

Calcul de stabilité au glissement :

Figure : 9 Diagrammes des forces agissantes


Sécurité vis-à-vis du renversement :
Le calcul permettant de s’assurer de la stabilité au renversement d’un ouvrage est systématiquement
réalisé sur un projet de barrage afin de vérifier que le barrage à construire sera stable. Pour cela, on
considère qu’il faut que le moment stabilisateur de l’ouvrage soit au moins deux fois supérieur au
moment de renversement. En pratique, on peut également montrer qu’un micro barrage-déversoir
trapézoïdal dont la grande base est égale à la hauteur et la petite base égale à 0.25 m garantit
largement la stabilité au renversement. On dispose ainsi d’une règle approximative qui permet
d’estimer très rapidement le gabarit d’un ouvrage, connaissant la hauteur nécessaire pour alimenter
la prise d’eau.

Les mesures prises dans la conception des ouvrages :


Le calcul de stabilité au renversement fait intervenir la hauteur de la lame d’eau déversant au-dessus
de l’ouvrage, elle même fonction du débit du cours d’eau. Pour garantir la stabilité de l’ouvrage, y
compris dans des cas extrêmes, on devrait théoriquement estimer les débits de crue décennale ou
centennale et en déduire la hauteur d’eau maximale au-dessus du déversoir.

Le barrage est soumis à :

 La force de poussée de l’eau qui entraîne un mouvement de rotation autour du pied aval.

 Son propre poids qui tend à le stabiliser en s’opposant à cette rotation, diminuant l’effet de
frottement.

 Les sous pressions.

 La

force de poussée de la vase déposée au fond.


Figure 10 - Forces agissantes sur un barrage poids et leurs bras de levier

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