Système - Tégumentaire 2021

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR

DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET DU
TRANSFERT DES TECHNOLOGIES
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UNIVERSITE DES SCIENCES DE LA SANTE
-----------------
FACULTE DE MEDECINE SCIENTIA MEDICINA
---------------- UNIVERSUM SUNT
DEPARTEMENT DE CHIRURGIE - ANATOMIE
°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°°
Dr Djembi Yves Roger
Tél. : 077.72.92.15
E-maill : [email protected]

Licence1 Médecine - Pharmacie


U.E.1 : Anatomie
Année Académique : 2020-2021

SYSTEME TEGUMENTAIRE

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SYSTEME TEGUMENTAIRE
28 avril 2021

Synonyme : Système tégumentaire ou tégument.

❖ Objectifs du cours

1. Définir le système tégumentaire.


2. La peau : définition, anatomie de surface, vascularisation et innervation,
anatomie fonctionnelle.
3. Montrer par une illustration schématique une coupe schématique de la
peau.

❖ Plan d’étude
Le plan d’étude anatomique des vaisseaux retenu pour ce cours est le suivant :
I. Définition.
II. Intérêts .
III. La peau .
IV. Annexes de la peau :
• Poils ;
• Glandes cutanées ( glandes sébacées, glandes sudoripares ou sudorifères,
toile sous-cutané).
V. Ongle
VI. Les illustrations schématiques +++.

I. Définition
Le système tégumentaire est l’ensemble des tissus recouvrant le corps qu’il protège
de son environnement. Sa richesse en corpuscules nerveux en fait l’organe du
tact. Il comprend :
• La peau ;
• Les annexes cutanées : poils, glandes cutanées ( glandes sébacées, glandes
sudoripares ou sudorifères), glandes mammaires ;
• La toile sous-cutanée ou fascia superficiel.

II. Intérêts
1. Sémiologique et diagnostic
De nombreuses maladies reposent sur l’observation de la peau. Par exemple :
• La rougeole : infection virale (paramyxovirus du genre morbillivirus) très
contagieuse. Signes : fièvre, une toux, une rhinopharyngite et une
conjonctivite importantes, présence l'éruption cutanée. Le diagnostic de

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confirmation est biologique par la recherche d'anticorps spécifiques dans
le sang ou la salive ;
• La scarlatine : pathologie rare et bénigne de l'enfant, peu contagieuse. C’est
une infection bactérienne causée par le streptocoque du groupe A
(streptococcus). Elle se transmet par l'air et le plus souvent à partir d'un
enfant atteint. Les signes caractéristiques sont :
✓ Angine, fièvre supérieure à 38,5 °C, frissons, dysphagie ;
✓ Eruption cutanée se manifestant par des petits boutons rouges sur la
paume des mains et la plante des pieds. Les lésions cutanées peuvent
aussi atteindre la bouche, notamment la langue
(les boutons ressemblent à des aphtes) donnant un aspect
caractéristique de la langue.
• Les dermatoglyphes ou empreintes digitales sont des sillons de la pulpe des
doigts et de la paume des mains qui donnent les empreintes digitales et palmaires.
un des éléments d’identification des individus. Ils sont utilisés en anthropologie
et par les services judiciaires. Ils sont régis par un système génétique ;
permettent l’orientation d’un diagnostic génétique.
2. Clinique et pathologique
• Le psoriasis est une inflammation chronique de la peau. Il est caractérisé
par des plaques rouges bien limitées, recouvertes de desquamations
épidermiques.
• Brûlures :
✓ Premier degré : destruction des couches superficielles ;
✓ Deuxième degré : atteinte de la couche basale de l’épiderme ;
✓ Le pronostic vital est engagé en cas de destruction de plus de 10% chez
l’enfant et de 20% chez l’adulte.
• L’albinisme est une affection d’origine génétique. L’albinisme est dû à
l’absence de mélanine. Il se manifeste par des personnes à peau claire, aux
poils blancs et aux iris roses ou rouges.

III. La peau
1. Définition - Généralités
• La peau est un organe structurellement complexe représentant la partie
membraneuse du système tégumentaire. Elle recouvre la presque totalité du
corps humain. C’est le plus grand organe du corps humain.
• Elle représente environ 15 à 20% de la masse totale du corps humain et a
une surface d’environ 1,5 à 2 mètres carrées.
• Son épaisseur est d’environ 0,5 à 4 millimètres, variable selon les régions.
Au niveau de la tête, la peau se caractérise par des zones pileuses où les
poils ont une croissance continue (cheveux, barbe).

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• La peau a une fonction de barrière mécanique. Elle joue un rôle d’organe
sensitif et thermorégulateur. Elle peut aussi déclencher la réponse
immunitaire primaire.

2. Morphologie
2.1. La coloration de la peau
• Elle est variable selon les individus. La couleur de la peau humaine résulte
d’un mélange de l’oxyhémoglobine (chromophores rouges), de
l’hémoglobine désoxygénée (bleu), de mélanine (brun), d’un pigment
exogène jaune-orangé (carotène).
• La mélanine est un constituant majeur de la couleur de la peau . La
présence ou l’absence de mélanine est responsable de la pigmentation
épidermique.
• Les régions les plus pigmentées après la puberté sont : l’aréole des seins, les
organes génitaux ;
• Les régions les moins pigmentées sont : les régions palmaires et plantaires.
2.2. Anatomie de surface
La surface de la peau est marqué par des pores, sillons et crêtes, plis cutanés).
• Les pores (orifices) à la surface de la peau correspondent aux follicules
pileux, aux glandes sébacées et aux glandes sudoripares.
✓ Des pores pileux émergent les poils et les sécrétions des glandes sébacées.
✓ Des pores sudorifères s’écoule de la sueur.
• Les sillons et crêtes (saillies). on distingue :
✓ Les saillies permanentes formées par les papilles du derme.
o Elles ont une disposition régulière au niveau de la peau de la main et au
niveau de la plante des pieds. Elles forment les crêtes de la peau ou crêtes
papillaires.
o Au niveau de la pulpe des doigts, elles forment des courbes concentriques
pulpe des doigts qui déterminent les dermatoglyphes ou empreintes
digitales que de nombreux anatomistes ont essayé de classer selon leur
forme : arc, boucle, ovale, spirale, etc.
✓ Les saillies temporaires peuvent apparaître sous l’influence du froid ou
d’une émotion, c’est « la chair de poule ».
• Les plis cutanés sont :
✓ Les plis musculaires dans les régions où s’insèrent des muscles peauciers. Au
niveau de la face, ces plis temporaires peuvent devenir définitifs sous forme de
rides ;
✓ Les plis de tension ou plis de Langer (figure 1), parallèles aux forces de tension
maximum sur tout le corps. Les incisions cutanées doivent être faites en
suivant l’orientation des lignes de Langer pour obtenir des cicatrices
discrètes, de bonne qualité, bien intégrées dans les lignes cutanées. Les
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cicatrices croisant ces lignes sont plus volontiers rétractiles ou
hypertrophiques, donc plus visibles ;
✓ Les plis séniles ou rides sont dus aux plis de la peau par la diminution de la
couche graisseuse sous-cutanée et/ou par hypertonie des muscles peauciers.

Figure 1 : Vue de profil de la tête montrant l'orientation des lignes de Langer [2].
3. Structure
En coupe histologique, la peau présente trois couches l’épiderme, le derme et
l’hypoderme (figure 2).
3.1. Epiderme
• C’est un épithélium pavimenteux pluristratifié kératinisé, constitué de
quatre couches qui se renouvellent en 21 jours :
✓ La couche basale formée d’une couche de cellules reposant sur la membrane
basale. Elle est formée essentiellement de kératinocytes, mais contient aussi
de cellules de Merkel et des mélanocytes. La couche basale est responsable
de la coloration cutanée ;
✓ La couche épineuse ou stellaire formée de kératinocytes et de quelques cellules
de Langerhans qui ont un rôle immunitaire ;
✓ La couche granuleuse formée de cellules plus grosses dont le cytoplasme
commence à se charger de kératine ;
✓ La couche cornée formée de grosses cellules dont le cytoplasme est saturé en
kératine et le noyau, pycnotique.
• L’épiderme constitue le revêtement protecteur externe. Il est dérivé
embryologiquement de l’ectoderme.
3.2. Le derme
• Le derme est une couche de tissu conjonctif dense qui donne à la peau plus
d’épaisseur et de soutien et qui dérive embryologiquement du mésoderme.

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• Il est sous-jacent à l’épiderme. Il repose sur la toile sous-cutanée et contient
les glandes cutanées, les follicules pileux et les rétinaculums cutanés.
• Il comprend deux couches :
✓ Une couche réticulaire profonde formée de collagène I, de fibres élastiques
et de protéoglycanes. Elle renferme des fibroblastes, des lymphocytes et des
macrophages ;
✓ Une couche papillaires superficielle, constituée de collagène de type III et
de fibres élastiques. Elle renferme des corpuscules nerveux terminaux
placés dans les papilles « nerveuses ».
• Le derme contient de nombreux vaisseaux sanguins constituant des plexus
capillaires intradermiques et sous-dermiques.
3.3. L’hypoderme
L’hypoderme est la couche de la peau où se situe le panicule graisseux. Il est
cloisonné par des travées conjonctives, les retinacula cutis, tendues de la face
profonde du derme au fascia superficiel. Ils délimitent des logettes remplies
d’adipocytes. Ces cloisons servent en outre de lames porte-vaisseaux pour
alimenter les plexus capillaires dermiques.

Figure 2 : Coupe schématique de la peau [2].

4. Vascularisation et innervation de la peau


4.1. Les vaisseaux
• Les vaisseaux de la peaux sont très nombreux. Ils sont situés dans le derme.
L’épiderme est dépourvu de vaisseaux (figue 3).

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• Dans la partie moyenne du derme de certaines régions se trouvent des
glomus cutanés qui assurent l’adaptation de la circulation à la température
extérieure.
• Les plexus dermiques sont alimentés par quatre types d’artères :
✓ Les artères musculo-cutanées sont plus nombreuses ;
✓ Les artères cutanées directes qui sont des branches collatérales de troncs
profonds qui se destinent directement à la peau ;
✓ Les artères fascio-cutanées ;
✓ Les artères neuro-cutanées.
• Ces quatres types d’afférences vasculaires gagnent la face profonde du
derme par les retinacula cutis et alimentent les plexus capillaires dermiques
et sous-dermiques.
4.2. Innervation de la peau
Les nerfs de la peau sont des rameaux cutanés des nerfs spinaux et de certains
nerfs crâniens.
• L’épiderme ne contient que des terminaisons nerveuses libres.
• Le derme est riche en terminaisons nerveuses qui assurent la perception des
sensibilités nociceptive, épicritique et protopathique.
• Les neurofibres sympathiques contrôlent la vasomotricité, la sudation et
l’horripilation (ou pilo-érection).
• Les terminaisons sensitives correspondant aux métamères forment le
dermatomes dans lesquels se projettent des douleurs lors de récurrences du
zona par exemple. Les éruptions de vésicules concomitantes aux douleurs
matérialisent les dermatomes (figure 4).

Figure 3 : Vascularisation de la peau. Rôles des couches cutanées contre les


agressions [1].

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Figure 4 : Vue antérieure schématique de démarcation des dermatomes [2].

5. Anatomie fonctionnelle
• La peau est un organe sensoriel, protecteur, thermorégulateur, épurateur, et
métabilique.
• Les fonctions de la peau consistent en :
✓ La protection vis-à-vis des abrasions mécaniques et des réponses
immunitaires. La peau isole l’organisme du milieu extérieur grâce à sa
résistance , son élasticité et ses sécrétions (sueur, sébum, cellules
kératinisées et vitamines D). la protection contre le rayonnement solaire est
assurée par les mélanocytes ;
✓ Régularisation thermique par la vasodilatation ou la vasoconstriction, et
par l’activité des glandes sudoripares (évaporation de vapeur d’eau à l’image
d’un mécanisme de refroidissement) ;
✓ Sensibililité tactile (mécanorécepteurs tels que corpuscules de Pacini ou de
Meissner), douloureuse (nociocepteurs) et thermiques
(thermorécepteurs) ;
✓ La peau est un organe épurateur, en particulier du CO2 et de l’urée. La
quantité d’eau éliminée par perspiration (Larousse : élimination de vapeur
d'eau, absorption d'oxygène) qui se font par l'intermédiaire des alvéoles pulmonaires

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et par évaporation à travers la peau sans sudation apparente) et transpiration est
légèrement supérieure à celle du poumon : soit 500 à 700 g par jour.
✓ La peau est un organe métabolique. Elle participe à la synthèse de
certaines vitamines (A, B, C, D) et elle intervient dans les mécanismes
d’immuno-allergie.

IV. Annexes de la peau


1. Poils
• Les poils sont des phanères filiformes et flexibles implantées sur la surface
libre de la peau, dans la cavité du derme, le follicule pileux.
• Un poil est une tige constituée de cellules cornées kératinisées et mortes.
Raide ou frisé, le poil présente :
✓ Une partie cachée dans la peau, la racine ;
✓ Une partie libre, visible, le scapus ;
✓ Une extrémité libre, l’apex ;
✓ Une extrémité profonde, renflée, le bulbe.
• Les poils sont disséminés dans tout l’organisme sauf au niveau des régions
palmaires et plantaires, de la face dorsale des phalanges distales, du
mamelon, des faces vestibulaires des grandes lèvres, des petites lèvres, du
prépuce, et du gland pénien ou clitoridien.
• Selon sa localisation et leur aspect, on distingue :
✓ Le duvet est un poil très fin ;
✓ Les cheveux revêtent la peau du cuir chevelu ;
✓ Les sourcils séparent la peau du front des paupières ;
✓ Les cils désignent les poils palpébraux ;
✓ La barbe désigne les poils de la face ;
✓ Les vibrisses sont les poils des narines ;
✓ Les poils ambosexuels qui apparaissent à la puberté dans les deux sexes sont
localisés dans les régions axillaires et pubiennes.
2. Les glandes cutanées
Se sont :
• Les glandes sudoripares ou sudorifères.
✓ Elles sécrètent la sueur. Elle comprennent un corps constitué d’un tube
pelotonné se terminant en cul-de-sac et un conduit sudorifère qui
s’abouche à la face externe de la peau au niveau du pore sudorifère.
✓ Les glandes sudoripares sont disséminées dans l’hypoderme de tout le
corps.
• Les glandes sébacées : ce sont des glandes annexées aux poils.
✓ Elles sécrètent du sébum. Elles sont présentes dans le derme de tout le
corps sauf au niveau de la face plantaire du pied et de la face palmaire de la
main.

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✓ Elles s’enkystent et s’infectent volontiers chez l’adolescent au cours de la
puberté (acné juvénile).
3. La toile sous-cutané
• La toile sous-cutanée ou fascia superficiel est un tissu conjonctif lâche
interposé entre la peau et le fascia profond.
• Dans certaines régions, elle se charge de lobules graisseux et devient le
pannicule adipeux.
• Elle contient les vaisseaux et les nerfs superficiels, les glandes sudorifères et
les muscles peauciers.

V. Ongle
L’ongle est une lame cornée et élastique.
1. Morphologie
L’ongle présente deux parties, l’une visible, le corps, et l’autre cachée, la racine.
• Le corps présente :
✓ La lunule, zone semi-lunaire blanchâtre située près de la racine ;
✓ L’hyponychium, repli corné adhérant à la face inférieure de l’ongle près du
bord libre ;
✓ Les bords latéraux et postérieurs, recouverts par un repli cutané, le vallum.
• La racine :
✓ Elle est située dans le sinus de l’ongle, formé par le repli épithélial.
✓ Elle est recouverte par le vallum postérieur, dont le bord libre forme un
liseré de kératine, l’éponchium.
2. Structure
L’ongle correspond à la couche cornée de l’épiderme.
• Le lectule : c’est la surface épidermique adhérente de l’ongle. C’est une
surface plissée avec des crêtes et des sillons dermiques.
• La matrice de ongle
✓ C’est la partie proximale de l’ongle, elle est située sous la racine et la lunule
de l’ongle.
✓ Elle correspond à la couche basale de l’épiderme. Elle produit l’ongle et la
prolifération cellulaire se fait vers l’extrémité distale.
• La croissance de l’ongle
✓ Elle est ininterrompue de la vie fœtale jusqu’à la mort. Elle est plus rapide
au niveau des doigts (1 à 2 mm par semaine) qu’au niveau des orteils.
✓ Elle est plus importante en période chaude.

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Figure 5 : Vue dorsale de l'ongle [1].

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

[1] P. Kamina : Atlas d’Anatomie : morphologie, fonction, clinique.. Éditions


Maloine, Paris 2013.
[2] Trost O., P. Trouilloud : Introduction à l’anatomie. 3èm édition révisée et
augmentée. Pass Licence santé. Éllipses Éditions, Paris, 2020.

[3] Richard L. Drake, A. Wayne Vogl, Adam W.M. Mitchell : Gray’s Anatomie,
Les fondamentaux, traduction de la 2ème édition par Fabrice Duparc, Elsevier
Masson , Paris, 2018.

[4] John T. Hansen. : Anatomie à colorier Netter, 1ère édition, Elsevier Masson ,
Paris, 2017.

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