Biotechnologie Microbienne
Biotechnologie Microbienne
Biotechnologie Microbienne
Faculté SNV
Département de Microbiologie
PR . R. ALATOU
Introduction
Définition
Les biotechnologies sont l’ensemble des méthodes et
des techniques qui utilisent comme outils des
organismes vivants (cellules animales et végétales,
micro organismes…) ou des parties de ceux-ci (gènes,
enzymes, …). Elles sont situées au carrefour de trois
domaines de compétences
Santé,
Agro-alimentaire,
Environnement.
Elles permettent la mise au point et le
développement de nouveaux produits pour la
santé de l’Homme, pour la qualité et la sécurité
de son alimentation, et pour la protection de son
environnement.
Généralités
Les biotechnologies, ou « technologies de bioconversion » comme
leur nom l'indique, résultent d'un mariage entre la science des êtres
vivants - la biologie - et un ensemble de techniques nouvelles issues
d'autres disciplines telles que la microbiologie, la biochimie, la
biophysique, la génétique, la biologie moléculaire,
l'informatique…
Les classes
Intérêts
Action :
• Dégrade la matière organique.
• Nettoie et désincruste en profondeur.
• Elimine les odeurs.
• Aide à la biodégradation.
2. Principe du CHEB
Ces produits sont issus d’un Complexe d’Huiles Essentielles
Bactériostatiques pures et naturelles de plantes. Les huiles
essentielles ont des propriétés assainissantes et limitent la
prolifération des bactéries par leur action bactériostatique. Ces
produits possèdent des taux exceptionnels de biodégradabilité.
Action :
L’association de certaines huiles essentielles pures et naturelles,
permet d’obtenir diverses propriétés :
• nettoyantes,
• répulsives,
• désodorisantes,
• dégraissantes,
• sans risque pour l’utilisateur et son environnement…
Protéine hétérologue
Protéine d’intérêt
Ligand
Thrombine
GSH/GST…………HCOO-Protéine-NH2
III. Chromatographie d’échange d’ions
Méthode fondée sur la séparation des protéines en fonction de leur charge électrique à un
pH donné
Exemple:
A pH 8, les protéines acides (pi< 7) s’ionisent négativement et vont se fixer sur la
résine positive. Les protéines neutres ou basiques (chargées positivement) ne vont pas
se fixer
Pour éluer les protéines fixées:
Diminuer le pH: s’ionisant positivement au-dessous de leur pI, les protéines ne
pourront plus assurer leur fixation à la résine , elles sortent de la colonne pendant la
phase d’élution
Soit appliquer un gradient de sel (NaCl) pour réaliser l’échange d’ions: les ions Cl-
entrent en Compétition avec les protéines qui peu à peu se décrocheront de la résine
B. Echangeuse cationique
Utilisation des résines acides faible : (Carboxyméthyle ‘CM’) pour les échangeurs de
cations faibles
Utilisation d’une résine forte : ( sulfopropyle) pour les échangeurs de forts cations
A pH 5, les protéines basiques pHi> 7, s’ionisent positivement et vont se fixer sur la résine
Négative. Les protéines neutres ou acides (chargées négativement ) ne vont pas se fixer
et éluent de la colonne
Pour éluer les protéines fixées on utilise:
Augmentation du pH les protéines s’ionisent négativement au dessus de leur pHi, les
protéines ne pourront plus assurer leur fixation à la résine : elles sortent de la colonne
pendant la phase d’élution
Appliquer un gradient de NaCl, mais ici ce sont les ions Na+ qui vont entrer en
compétition avec les protéines chargées positivement et vont jouer le rôle de contre-
ions
Les protéines éluent dans un gradient dans l’ordre des pHi croissants, les plus alcalines
en dernier
IV. Chromatographie liquide à haute performance
(HPLC)
L’HPLC est pratiquée avec des colonnes à haute résolution.
Nombreux avantages :
Analyse des très petites quantités
Extrême sensibilité
Grand pouvoir de séparation ;
Excellente reproductibilité.
VI. Électrophorèse
•Les gels utilisés permettent une filtration des molécules selon leur taille car les
pores de ces gels sont de dimensions moléculaires : les molécules les plus
volumineuses entreront en collision avec le gel plus souvent et seront par
conséquent ralenties alors que les molécules plus petites migreront plus
rapidement dans le gel.
+ +
Appareil à électrophorèse
La migration « verticale »: sur un support solide constitué d’un gel poreux immergé dans
un tampon
Anode Tampon
Coloration des protéines au bleu de coomassie
Gel de polyacylamide
Sensibilité 0.05µg
Mise en évidence des sous unités d’une protéines après réduction des ponts disulfures
Par action du DTT
Protéine réduite
Coloration à l’argent
Extrait initial
Protéine pure
Gel de polyacylamide
Sensibilité 0.05µg
Université Fréres Mentouri Constantine 1
Faculté SNV
Département de Microbiologie
1
Introduction
La transgénèse chez les végétaux résulte du transfert, de l’insertion stable et héritable
de gène (s) dans le génome de cellules végétales. Elle a pour objectif, par exemple,
l’expression de caractères nouveaux dans une plante, ou la suppression de l’expression de
certains caractères de la plante. En général, la plante transgénique est obtenue par transfert du
gène (ou des gènes) dans des cellules végétales, suivie de la régénération d’une plante entière
et de la sélection des plantes transformées. Le critère de sélection est la conservation des
caractéristiques initiales de la plante associée à l’expression du caractère attendu.
L’identification d’un ou plusieurs gènes d’intérêt à introduire dans le génome d’une plante
pour lui conférer les propriétés voulues, est une étape préalable à la transgenèse. Par exemple
il peut s’agir d’un gène permettant la résistance à certains insectes ou à certaines maladies, la
tolérance à un ou des herbicides, l’ajout d’un caractère d’intérêt nutritionnel ou d'un caractère
d'adaptation à des conditions climatiques particulières, ou encore l’expression de protéines à
usage thérapeutique... Les gènes introduits peuvent donc être d’origine végétale, animale,
virale, bactérienne, fongique, ou synthétique
- La deuxième étape consiste à transférer la construction génétique dans une cellule végétale.
Il existe différentes méthodes :
- les méthodes dites directes comme la biolistique, qui consiste à bombarder les cellules de la
plante par des particules de tungstène ou d’or, de diamètre micromètrique, elles-mêmes
enrobées d'ADN ; ou par introduction d'ADN dans des protoplastes (cellule végétale sans
paroi pectocellulosique) par action d'un agent chimique ou d'un champ électrique
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(électroporation). Il faut ensuite parvenir à régénérer une plante entière à partir de cette cellule
végétale transformée.
- les méthodes dites indirectes, utilisent des agents bactériens, le vecteur le plus souvent
utilisé est la forme désarmée d’Agrobacterium tumefaciens
2. Historique
Dès le début des années 70 des progrès décisifs dans deux domaines d'investigation
vont apporter les éléments techniques véritablement déterminants pour le génie génétique :
- La capacité effective de régénérer des plantes fertiles "en masse" à partir de culture in vitro
de protoplastes isolés de feuilles sur le tabac (Nitsch et Ohyama, 1971). Cette vérification
- La découverte des plasmides de bactéries, et la caractérisation de leur rôle essentiel dans les
processus naturels de transfert de gènes chez les bactéries (Cohen et al., 1970).
L'utilisation expérimentale des plasmides constitue effectivement l'un des tournants décisifs
pour la microbiologie, mais aussi pour le génie génétique appliqué aux plantes pour deux
raisons essentielles
En premier lieu, pour un aspect technique qui reposait sur la sélection par les gènes
marqueurs utilisés chez les bactéries. Les gènes de résistance aux antibiotiques, pour
la plupart directement efficaces pour les cellules végétales, ont été très utiles pour les
premières mises au point des processus de transfert de gènes aux plantes (Barton et al.,
1983; Herrera-Estrellaet al., 1983).
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blessure (Smith et Townsend, 1907). En 1907, à partir d’un fragment de galle
développée sur une plante, ces deux chercheures américains ont isolé l’agent
pathogène Agrobacterium tumefaciens
En 1941, deux autres chercheurs américains, ont démontré que les cellules issues de
galles du collet sont des cellules cancéreuses. En effet, même en absence
d’Agrobacterium elles prolifèrent facilement et indéfiniment sur des milieux de
culture dépourvus de facteurs de croissance, milieux qui ne permettent pas la
croissance de cellules saines. Donc les chercheurs ont déduits l’existence d’un
principe inducteur de tumeur
Ces bactéries ont été étudiées pendant tout le 20ème siècle par les spécialistes de la
culture in vitro de tissus végétaux, en raison de l'aptitude de ces tissus de "galle" de se
développer in vitro en absence de substances de croissance, contrairement à la
majorité des tissus végétaux qui nécessitent auxine et cytokinine pour se développer
de façon continue in vitro. 1950, deux groupes de chercheurs français identifient des
composés spécifiques des cellules de galle ‘Les opines’. Plus intrigant, ces opines
synthétisées par les tissus des plantes, servent de sources de carbone et d'azote
spécifiques pour les bactéries initiatrices des galles, ce qui avait conduit à l'hypothèse
d'un transfert de gènes des bactéries vers les cellules végétales "transformées" (Braun,
1947 ; Petit et Tourneur,1972).
Cette hypothèse hardie pour l'époque, a été parfaitement confirmée après la mise en évidence
tumefaciens, puis la révélation de son rôle dans la formation des "tumeurs" de plantes (Van
Larebeke et al., 1975). Depuis lors, les différentes phases du processus de transfert de gènes
ont été élucidées. Le processus naturel et sophistiqué déployé par ces micro-organismes
dispositifs qui résultent du transfert spécifique vers les noyaux des cellules végétales d'une
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C'est ce système naturel de transfert qui permettra les premiers transferts expérimentaux de
gènes aux cellules de tabac, puis la régénération des premières plantes transgéniques
5
Gelvin,2003).
En résumé, les différentes étapes naturelles du transfert de l'ADN-T sont contrôlées par au
moins 40 à 50 gènes qualifiés de gènes de virulence, dont certains sont portés par les
chromosomes de la bactérie, mais la majorité sont localisés sur des plasmides de taille
importante (200 à 300 kb), les plasmides Ti ou Ri (root inducing). Ces gènes de virulence sont
naturellement induits par des substances diffusées dans le sol par des cellules végétales
blessées. Les gènes vir sont activés par trois types de signaux chimiques que la plante relâche
en cas de blessure. Ils sont 1/ composés phénoliques dérivés du syringol (acétosyringone). 2/
monosaccharides tels que glucose et acide glucuronique et 3/ pH acide. qui stimulent un
activateur de transcription à deux constituants (Vir A+Vir G) spécifique pour l'ensemble des
gènes de virulence.
Le processus déployé par ces bactéries résulte pour l'essentiel de l'évolution d'un complexe
(au moins 11 protéines) de sécrétion de protéine, rendu efficace pour la sécrétion d'un
complexe nucléo-protéique. D'autres éléments importants des gènes de virulence sont des
nucléases spécifiques de séquences de 24 paires de bases qui encadrent les gènes de l'ADN-
T:
La protéine VirE2 qui est spécifiquement associée à l'ADN-T simple brin afin
également de le protéger de nucléases végétales et de le maintenir dans une forme
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linéaire afin de faciliter les étapes du transfert de la cellule bactérienne vers le noyau
de la cellule cible.
Il est important de bien noter ici que les agrobactéries ne constituent pas à proprement parler
un système de transfert de gènes, les fonctions que nous venons de survoler ne comportent pas
le contrôle de l'intégration de l'ADN, qui semble entièrement dépendre d'activités de
réparation de l'ADN de la plante receveuse ( Li et al., 2005). Le dispositif mis en place par les
agrobactéries conduit à un fléchage très efficace de l'ADN-T vers les noyaux végétaux dans
lesquels il est rapidement converti en ADN double brin, puis exprimé. Les bactéries tirent
alors bénéfice de la production d’opines, qui résulte de l'expression transitoire de l'ADN-T.
L'insertion dans les chromosomes de plantes, conséquence accessoire, peut se produire avec
une bonne fréquence en raison des quantités importantes d'ADN-T présentes dans les noyaux.
Ce fléchage très efficace, associé à la capacité des bactéries de s'infiltrer dans les tissus
végétaux, fournit d'ailleurs la possibilité d'utiliser les agrobactéries pour des expériences
d'expression transitoire systémique in situ soit en inoculant des feuilles (Marillonnet et al.,
2005), ou des fruits (Orzaez et al., 2006) ce qui complète les dispositifs utilisant des
protoplastes.
Le trempage des fleurs dans une solution d’ Agrobacterium tumefaciens , est une méthode qui
présente l’intérêt d’intégrer le transgène dans les cellules germinantes ( pollen et ovules) et
donc d’obtenir une descendance transgénique. La transformation de cellules végétales
indifférenciées en culture « cals » par Agrobacterium , il faut par la suite générer des plantes à
partir de ces cals . Les cellules sont multipliées in vitro sur des milieux de cultures puis des
plantes entières sont générées par des techniques classiques.
5. Le système binaire
La pratique du transfert de gènes chez les plantes débute par la démonstration expérimentale
que les gènes "marqueurs" insérés dans l'ADN-T (associés aux séquences de contrôle de
l'expression de plante), sont effectivement transférés et intégrés dans le génome des cellules
cibles (Barton et al., 1983; Herrera-Estrella et al., 1983). Cependant, la taille et la complexité
des plasmides Ri ou Ti, constituaient des obstacles à leur utilisation pratique. Pour les
utilisations routinières des agrobactéries, deux informations se sont révélés cruciales : l'ADNT
ne comporte pas de gènes actifs dans le processus même de transfert d'ADN, et surtout les
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seuls éléments essentiels sont les deux séquences répétées, de 24 paires de bases, qui bordent
l'ADN-T et qui constituent les sites d'excision de l'ADN-T simple brin destiné à être exporté
d'utiliser ces plasmides bien connus dans des systèmes désormais qualifiés de systèmes
Généralement, ces systèmes sont constitués d'une agrobactérie, le plus souvent résistante à
larifampicine, qui porte les gènes chromosomiques d'attachement à la paroi végétale, et
comporte un plasmide Ti (délété de l'ADN-T natif, mais complété par un gène de résistance à
un antibiotique) qui fournit les gènes de virulence contrôlant le transfert. Ce système est
complété par un plasmide de E. coli qui comporte une origine de réplication fonctionnelle à
lafois dans E.coli et dans les agrobactéries, une résistance à un autre antibiotique, ainsi que
lesconstructions à transférer dans des sites de clonage encadrées par les séquences bordures
del'ADN -T.
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Le plasmide Ti qui contient la région vir est maintenu dans Agrobacterium tumefaciens. Un
plasmide intermédiaire de E. coli est utilisé pour faciliter le transfert du transgène. les
séquences bordures (24 paires de bases), indispensables, sont placées sur le plasmide
intermédiaire afin d’encadrer les gènes que l’on souhaite transférer aux plantes. Ce même
plasmide est porteur du gène d'intérêt (+ gène de sélection végétale + gène de sélection
bactérienne). Il est sélectionnable et il comporte une origine de réplication fonctionnelle chez
E. coli et Agrobacterium. Il s'intègre dans le plasmide Ti par recombinaison homologue grâce
à une région homologue (souvent une séquence du plasmide pBR322 dont beaucoup de
plasmides dérivent), qu’ils possèdent tous les deux. Ainsi, les régions vir et l'ADN-T vont se
retrouver sur le même plasmide. L'agrobactérie recombinante ainsi obtenue ('plasmide
navette'), peut alors être utilisée pour transformer génétiquement des cellules végétales. Les
souches de l'agrobactérie recombinante choisie de façon à combiner l’ensemble des gènes de
virulence en fonction de l’espèce végétale cible.
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Par définition, le 'plasmide navette' est un plasmide capable de se répliquer dans deux
organismes hôtes différents car il porte deux origines de réplication différentes et peut, par
conséquent, être utilisé pour transférer des gènes d'un hôte à autre. Synonyme: vecteur
bifonctionnel. Ici, il contient le gène de sélection pour les bactéries (AmpR, par exemple) et le
gène de sélection des plantes recombinées (KanR, par exemple).
Cette trame générale a donné lieu à de nombreuses variations et adaptations, en fonction des
objectifs et des tissus cibles. Un guide très utile pour approcher cette variété repose sur une
Pour être complet, il faut signaler que ces dispositifs de transfert par les agrobactéries sont
également efficaces sur les levures (Bundock et Hookaas, 1996), les champignons
filamenteux (de Groot et al., 1998) et même les cellules humaines (Kunik et al., 2001).
En pratique, les bactéries hébergeant les vecteurs binaires sont cultivés sur des des milieux
sélectifs afin de maintenir les deux types de plasmides. Ces bactéries sont mises en contact
avec les explants végétaux, pour initier le transfert de l'ADN-T. Les explants sont choisis en
Ces explants sont incubés (ou co-cultivés) avec les agrobactéries pendant des périodes
variables (de quelques heures à quelques jours) selon la souche de bactérie et la sensibilité de
l'explant. Le plus fréquemment l'incubation dure 48h (Gelvin, 2003). Ensuite, les tissus
végétaux sont transplantés sur des milieux de culture favorables à la régénération et
généralement additionnés d'un antibiotique, non toxique pour les cellules végétales
(céfotaxime, carbénicilline, augmentin), afin d'éliminer les agrobactéries (Hellens et al.,
2000).
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Université des frères mentouri Constantine 1
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Département de Microbiologie
1. Historique
Les OGM ne sont pas apparus du jour au lendemain. Après la découverte de la molécule
d’ADN en 1944, il y a eu celle de sa structure en 1953 par Crick et Watson, et de son rôle
capital dans l’acquisition de caractères propres à chaque individu. Cette molécule informative
est constituée d’une succession de gènes qui codent pour des caractères donnés; la nouveauté
avec les OGM consiste à introduire un gène supplémentaire et étranger pour améliorer ou
seulement modifier l’individu. Le premier pas est franchi en 1972 par une équipe américaine
qui réussit l’hybridation d’ADN simiesque avec celui d’une bactérie. Quant à l’homme, deux
de ses gènes sont introduits dans une bactérie pour produire des hormones : la somatostatine
en 1977 et l’insuline en 1978. Les années 1980 voient de nombreuses expériences de
laboratoire avec l’apparition de nouveaux OGM. Ce n’est que dans les années 1990 que sont
mis sur le marché des produits transgéniques, d’abord aux États-Unis et au Canada, puis
timidement en Europe (colza, soja et maïs). En France c’est en novembre1997 que la culture
du maïs transgénique Novartis capable de résister à son parasite principal, la pyrale, est
autorisée, mais en 2007 on interdit sa culture en France.
N’importe quel gène étranger animal, végétal, bactérien ou même humain peut être introduit
dans l’ADN d’un organisme d’une autre espèce, souvent très éloignée du donneur initial.
Cette opération est appelée transgénèse, elle permet de donner un nouvel individu tout à fait
original, possédant un ou plusieurs gènes obtenus en dehors de la reproduction sexuée. Ces
gènes «d’intérêt» permettent l’acquisition de nouveaux caractères pour le receveur: des
particularités originales apparaissent alors, complètement étrangères au sein de l’espèce, on
peut ainsi, imaginer toutes sortes d’individus bizarres et transgéniques.
Depuis que l'homme cultive des plantes et élève des animaux, il les fait évoluer en
sélectionnant ceux qui ont la meilleure productivité. Cette évolution sous forme sélection, de
croisement, de greffe a permis ainsi de créer de nouvelles variétés ou races qui n'existaient pas
spontanément et constituent des améliorations.
Les OGM ne constituent donc pas un changement dans la sélection des plantes pour
améliorer les plantes cultivées, mais l'introduction d'une technologie particulièrement
puissante et précise pour faciliter sa mise en œuvre.
Un autre avis consiste à dire que les OGM constituent un changement essentiel dans la
mesure où auparavant, nous « proposions » à la Nature de créer ou non une autre espèce
(la Nature pouvait dire non !). Avec les OGM, la Nature n’a pas son mot à dire. Elle est
mise sur le fait accomplie. Rien ne permet de dire que les manipulations génétiques se
seraient produites naturellement. Ce raisonnement amène à penser que les OGM sont un
très grand changement par rapport aux méthodes de sélection, greffes et aux croisements.
a) Objectif
L'objectif est de fournir à des consommateurs éloignés des lieux de production des produits
aux arômes développés.
-Des tomates, des melons, des bananes à maturation retardée plus savoureuses.
Différents aspects que recouvre la notion de qualité peuvent être modifiés par les
biotechnologies et la transgénèse, par exemple la modification de la teneur en divers acides
gras chez les oléagineux, l'amélioration de la capacité des productions à subir certains
processus de transformation après la récolte, l'augmentation de la teneur en vitamines, etc.
Ainsi pour les uns les biotechnologies permettront une amélioration de la qualité, notamment
sous l'aspect de la composition du produit, tandis qu'au contraire les opposants au génie
génétique y verront une altération, voire une disparition de celle-ci vu le mode d'obtention,
perçu comme une "manipulation" trop poussée ou trop artificielle du vivant.
Si aucun problème de santé n’est créé par ces aliments, pourquoi pas ? Mais sommes-nous sûr
de l’innocuité de ces aliments ? Sommes-nous informés sur les études réalisées ? Sommes-
nous obligé de manger des aliments provenant de milliers de kilomètres du lieu de
production ? Tant que le doute persiste sur l’innocuité de tels aliments, peut-être est-il
préférable de privilégier de se nourrir avec les aliments de sa région ou alors accepter qu’ils se
conservent moins bien ?
Chacun est libre de prendre les risques qu’il désire… à partir du moment où il est informé des
risques qu’il encourt… (nous aurons l’occasion de voir dans la suite de ce dossier que ce n’est
pas forcément le cas.)
a) Objectif
De nombreux consommateurs recherchent ces sucres afin de réduire leur ration journalière de
calories apportées par l'alimentation. Ainsi, par transfert de gène, on fait produire à des
betteraves un type de sucre comestible mais n’apportant aucune calorie. On peut aussi
améliorer la qualité gustative de fruits ou de légumes par l'introduction d'un gène produisant
une protéine naturelle sucrée (la brazzéine) sans apporter la moindre calorie. 7
a) Objectif
De nombreuses études ont montré qu’il est possible de réduire, voire éliminer, les protéines
allergisantes des céréales comme le riz et le soja. En Asie, nombreux sont les consommateurs
qui souffrent d'allergie au riz. Or le riz constitue l'aliment de base de plus de deux milliards de
personnes.
Tout OGM est potentiellement allergisant car il n'est pas reconnu par l'organisme qui le reçoit,
que ce soit par voie digestive ou par voie aérienne. Les expériences ont montré le pouvoir
allergisant du « soja à la noix » : la noix de Brésil est un aliment reconnu pour provoquer des
allergies chez certains individus. Par conséquent, on a dû soumettre le soja OGM qui a été
créé à partir d’un des gènes de la noix à une multitude de tests pour vérifier si la protéine
produite par ce gène avait conservé son pouvoir allergène. Pour le savoir, les chercheurs ont
mis en contact la dite protéine avec du sérum de patients connus pour être allergiques. On
observa une réaction immunitaire immédiate. Pour cette raison, ce nouveau soja n’a pas été
commercialisé, même s’il avait été développé pour l’alimentation animale mais qu'en sera-t-il
pour les fraises, tomates, et autres bananes transgéniques ?
Sachant que tout OGM est potentiellement allergisant, peut on réellement laisser penser que
des OGM puissent être utilisés pour enlever les allergies d’autres aliments ? Ou alors s’ils
enlèvent des allergies d’autres aliments, ne créent-ils pas eux-mêmes d’autres allergies ?
4.5 Des plantes enrichies en vitamine A, fer, huiles riches en acides gras spécifiques
a) Objectif
Selon l'Unicef, la carence en fer concernerait presque 3,7 milliards de personnes aujourd’hui
dans le monde, dont la majorité sont les femmes et les enfants de moins de cinq ans dans les
pays en voie de développement.
Des recherches sont en cours sur la réduction de la teneur en acide gras mono-insaturés
(graisses animales) contenues dans les huiles afin de limiter les risques cardio-vasculaires. Il
s'agit d'introduire des gènes de désaturases dans les plantes oléagineuses comme le colza et le
soja pour augmenter les proportions d'acides gras saturés. Ces acides gras sont les « bonnes
graisses » indispensables à notre organisme.
Les produits naturels, par la préservation de la stereochimie et des synergies, sont seuls à
pouvoir garantir l’activité biologique de la vitamine et son utilisation optimale par
l'organisme.
D’autre part, la promotion est faite de la possibilité de lutter contre la malnutrition grâce à des
aliments transgéniques comme le « riz doré », enrichi en vitamines A et permettant d’éviter à
des centaines de milliers d’enfants de devenir aveugles. Il faut savoir qu’aujourd’hui ce « riz
de rêve » n’en est encore qu’à l’étape des essais et qu’il fait l’objet d’une controverse
scientifique quant à sa réelle efficacité. De plus des problèmes de droits de propriété et de
brevets restent posés quant à sa possible distribution aux populations souffrant de
malnutrition. D’autres solutions plus immédiates et éprouvées existent pour lutter contre la
déficience en vitamine A, mais se heurtent à des questions d’organisation de l’aide
alimentaire.
a) Objectif
Il est important de prendre connaissance du fait que certains pensent qu’il y a un risque
d’intégration de l’ADN vaccinal dans le génome du vacciné, ce qui pourrait favoriser
certaines maladies
a) Objectif
Les greffes d'organes sont rares, faute de donneurs, et risquées du fait de la possibilité
importante de rejet. Si on ajoute à cela les problèmes d'incompatibilités entre le donneur et le
receveur, on comprend la difficulté à trouver des organes pour ces interventions. Le génie
génétique peut apporter des solutions. En effet, en modifiant le génotype d'animaux par
transfert de gènes humains, on peut supprimer le phénomène de rejet lors de la greffe d'un
organe animal à un homme. Des résultats prometteurs ont déjà été obtenus sur des porcs
transgéniques mais des raisons compréhensibles d'ordre sanitaire (transmission de virus) et
éthique empêchent pour l'instant les essais cliniques chez l'homme.
a) Objectif
L’hémoglobine est une molécule clé de la respiration car elle assure le transport de l’oxygène
et du gaz carbonique dans le sang au sein des globules rouges. Depuis plusieurs décennies, les
scientifiques sont à la recherche d’un substitut du sang qui pourrait être stocké et transporté
aisément, et pour lequel ne se poserait pas le problème de l’incompatibilité des groupes
sanguins et celui du risque infectieux. Ce substitut pourrait être utilisé en cas d’urgence dans
des situations de perte de sang massive.
Il est possible de remplacer avantageusement le sang par un produit naturel (donc sans OGM)
appelé le sérum de Quinton. Un vieux chien saigné à blanc pratiquement mort a été ramené à
la vie après perfusion de ce liquide issu de l'eau de mer, il a vécu encore de nombreuses
années.33
D'après le Dr Albert Poret, paru dans Vie et Action, la revue du Dr Passebecq : "... J'estime
qu'aujourd'hui où l'on fait des abus dangereux des transfusions sanguines, particulièrement
dans les services chirurgicaux, il y aurait le plus grand intérêt à les remplacer par des
injections de Plasma de Quinton. On éviterait ainsi les méfaits et les drames si fréquents qui
suivent les transfusions de sang. Et je n'envisage pas seulement les accidents brutaux mais
aussi tous les désordres qu’entraîne le rejet des cellules étrangères, les intoxications par
impuretés des humeurs des donneurs, et aussi les perturbations du psychisme et du caractère
déterminées par l'introduction d'éléments hétérogènes dans un milieu vital.
Le mélange de deux sangs, s'il n'est pas mortel, est toujours nuisible pour l'âme qui absorbe
des éléments animiques étrangers. Dans bien des cas où la réduction du volume sanguin est
dramatique, un plasma marin de substitution ferait l'affaire, comme cela a été scientifiquement
démontré par René Quinton (1866 - 1925).
a) Objectif
Selon le Dr Lisa Power, du Terrence Higgins Trust, cette recherche basée sur l'idée astucieuse
d'utiliser les bactéries pour améliorer la résistance à la transmission, est prometteuse.
Cependant, selon elle, il y a un très long chemin à faire avant un emploi pratique chez les
humains et dès lors les préservatifs restent la meilleure défense que nous ayons contre l'HIV
et les autres infections sexuellement transmises.
a) Objectif
Une nouvelle variété de coton génétiquement modifiée a été créée : les gènes introduits
produisent une coloration de la plante. Cela permet une réduction de l'utilisation de teinture
chimique, très polluante pour l'environnement
a) Objectif
Quelques plantes génétiquement modifiées, les PGM, sont capables de synthétiser elles-
mêmes un insecticide. Il n'y aurait alors plus besoin de pulvériser les champs, et donc le sol,
avec des insecticides. Ceci permettrait une baisse de la pollution dans les régions agricoles.
Pour revenir à l’exemple du maïs résistant à la Pyrale, il faut savoir que les PGM sont plus
efficaces dans la lutte contre les insectes ravageurs que les insecticides chimiques car celui
synthétisé par la plante est présent en permanence. Ainsi, les insectes cibles sont touchés à la
moindre ingestion, alors qu'avec un insecticide classique, l'efficacité diminue avec le temps
après la pulvérisation, et toutes les parties de la plante ne sont pas touchées.
D’autres PGM peuvent également être résistantes à des herbicides totaux. Il suffit alors de le
pulvériser dans le champ : toutes les plantes présentes meurent, sauf la plante transgénique.
Ainsi, aux Etats-Unis, ces PGM ont permis de diviser par cinq l'utilisation d'insecticides sur
huit cent milles hectares de plantation de coton transgénique (photo) résistant à différents
insectes
Les scientifiques ne savent que peu de choses sur les effets de l'introduction d'un gène
étranger dans le développement d'un organisme, l'organisation de son génome ou dans la
spéciation.
Dans le doute, l’Afssa (Association française de sécurité sanitaire des aliments) a revu
récemment les modes d’évaluation d’aliments issus d’Ogm, considérant que l’expression d’un
gène dans un environnement génétique totalement nouveau peut avoir des effets inattendus.
On sait également que l’introduction de nouvelles espèces dans un environnement donné peut
avoir un impact important, parfois irréversible. Quels peuvent être les avantages sélectifs de
nouvelles propriétés comme la résistance à des insectes ou à des herbicides ? En l’absence de
connaissances suffisantes sur le sujet, le principe de précaution impose de poursuivre les
évaluations des variétés cultivées sous le contrôle d’instances indépendantes.
Les plantes génétiquement modifiées pour s'auto protéger contre un insecte, par exemple,
pourraient susciter l'apparition d'insectes résistants à ces plantes transgéniques, à la suite d'une
mutation génétique « naturelle » chez ces derniers.
Le bacille Thuringiensis [bT] est une bactérie à tiges génératrices de spores. Or, dans certains
pays (Malaisie, Japon, Hawaï), son application répétée, sous forme de pesticide, a entraîné la
sélection de populations d’insectes ravageurs capables de résister à l'action de ce produit.
Aucune preuve expérimentale n'a permis d'éliminer les risques potentiels des molécules
insecticides fabriquées par les plantes transgéniques. Ces substances peuvent être toxiques
pour le foie, les reins, le cerveau. De même les aliments fabriqués à partir des végétaux qui
tolèrent les herbicides peuvent devenir toxiques en raison de leur forte teneur en poisons. Ces
derniers peuvent aussi se retrouver dans toute la chaîne alimentaire (lait, viande) jusqu’à des
doses maximales autorisées.
4.12 Dépollution
a) Objectif
Dans le domaine environnemental, on pourra envisager à l’avenir d’utiliser des plantes ou des
micro-organismes permettant de dépolluer les sols contaminés et plus généralement
d’éliminer les contaminants de l’environnement. Des plantes pourront ainsi être utilisées
comme pièges à nitrates pour dépolluer les sols. Ces applications sont encore au stade de la
recherche
Il existe un microorganisme qui dévore les déchets nucléaires -découvert dans les années 50,
redécouvert en 1998 et reconnu aujourd'hui pour ses capacités. Le nom scientifique de ce
microorganisme qui dévore les déchets nucléaires est Deinococcus Radiodurans qui signifie
"baie étrange qui résiste aux radiations". Le Deinococcus peut oxyder le toluène et le dévorer.
Michael Daly et son équipe pensent rendre la bactérie capable d'avaler et d'oxyder le toluène
radioactif et le trichloréthylène radioactif.
Est-il utile de créer des OGM pour faire ce que des plantes ou micro-organismes naturels
peuvent faire ?
Depuis les années 1970, les scientifiques savent modifier des micro-organismes en vue de la
synthèse de molécules. Grâce à des micro-organismes conçus sur mesure, il est possible de
produire de l'insuline ou des hormones de croissance, jusque-là extraites de pancréas de porc
ou d'hypophyse humaine (chez des cadavres).
D’autre part, des études sont en cours sur des plants de tabac qui pourraient synthétiser de la
lipase, une enzyme permettant de combattre la mucoviscidose.
Le facteur de croissance synthétisé par génie génétique dans la bactérie E. coli est produit
avec un taux d'erreur de mutations de 20% lors de la transcription de l'ADN à l'ARN. De
nombreuses erreurs concernent même les valeurs d'acides aminés. En clair, l'hormone de
croissance synthétique est différente de sa version humaine, bref cette technologie est
"hasardeuse, non fiable et n'est pas sous contrôle"
Les chercheurs intègrent souvent un gène de résistance à un antibiotique en même temps que
le transgène à la cellule qu’ils veulent modifier.
Le développement de la résistance aux antibiotiques doit être envisagé comme une fatalité. En
effet, si la recrudescence de micro-organismes pathogènes due au développement de
résistances aux antibiotiques est réelle, nous pouvons espérer une parade grâce aux progrès
incessants de la biologie moléculaire, qui ne se contentera bientôt plus de produire en masse
des substances antibiotiques naturelles, mais qui sera capable d'inventer de nouvelles
molécules entièrement synthétiques. A l'exemple de la bataille à laquelle se sont livrées les
espèces au cours de l'évolution, nous ne pouvons pas rester sur des acquis mais devons
toujours développer de nouvelles stratégies pour contrer celles de l'adversaire.
Lors de l'insertion d'un gène étranger (transgénèse) on ne sait pas très bien où va se localiser
le transgène dans le génome. Il est usuel d'utiliser un plasmide comme vecteur de transgénèse
de plante via une bactérie. Or on a pu constater que l'insertion d'un plasmide "quelque part
dans une bactérie" a conduit à une augmentation de la virulence de ladite bactérie.
Officiellement, la solution des plantes transgéniques pour produire des médicaments est
considérée comme une voie d'avenir sûre, en termes de risques de contamination. En effet, il
n'y a pas de maladies transmissibles entre l'homme et la plante, ce qui n'est pas le cas entre
l'homme et l'animal. Ainsi, l'équivalent de la lipase gastrique du chien, utilisée dans la lutte
contre la mucoviscidose, a été produit expérimentalement par des colzas et des maïs
transgéniques.
Une étude réalisée pendant trois ans par le professeur Hans-Heinrich Kaatz, de l'université de
Iena, a mis en évidence que le gène utilisé pour modifier la structure génétique du colza, dont
on extrait de l'huile, s'était propagé à des bactéries portées dans leur organisme par des
abeilles. Cette découverte va à l'encontre des théories de l'industrie de la biotechnologie et des
partisans des OGM sur la transmission des gènes entre espèces. Elle devrait aussi accroître la
pression pour la destruction en Europe de champs de colza contaminés par des semences
génétiquement modifiées.
6. Le « miracle transgénique »
"Au début, Gottfried Gloeckner a cru au miracle transgénique dont il a semé des plants pour
nourrir ses vaches. Lorsque, quatre ans plus tard, cinq vaches sont mortes subitement, puis
sept autres, le paysan a ordonné des expertises et a alerté les autorités. Sans succès. A peine
l'Union Européenne avait-elle autorisé en 1997 le maïs génétiquement modifié BT 176 sur
une surface limitée, que le paysan de Heese (centre-ouest) en semait sur son exploitation. (...)
Les champs de maïs étaient réguliers, le grain rond", se souvient Gottfried qui a
progressivement mélangé une quantité croissante de ce maïs à la nourriture de ses vaches.
Jusqu'à ce qu'au printemps 2001, il observe "des troubles" chez cinq de sa soixantaine de
vaches : du sang dans le lait et dans l'urine, des diarrhées, puis la mort, sans qu'aucun
vétérinaire ne puisse poser de diagnostic. L'année suivante, le phénomène se reproduisait avec
sept vaches. Le BT 176 contient un gène modifié destiné à repousser les insectes. Mais selon
la fiche informative du fournisseur de Gottfried, Syngenta Gmbh, "il est officiellement prouvé
qu'il ne provoque ni empoisonnement, ni allergie, qu'il est éliminé en quelques secondes par
l'appareil digestif et n'est présent ni dans le lait, ni dans la viande". Le paysan a ordonné
plusieurs expertises, qui ont établi que "la substance reste beaucoup plus longtemps que prévu
dans l'organisme". "Sur des vaches en pleine forme, cela n'a peut-être pas d'influence, mais
dés qu'elles sont affaiblies, cela peut être mortel", estime l'agriculteur. Gottfried a fourni le
résultat des expertises au ministère régional de l'Agriculture de Hesse et au Robert Koch
Institu (RKI) à Berlin, chargé de la surveillance de la santé publique et notamment de
l'appréciation du danger des OGM. L'expert Hans-Joerg Buhk assure que "le maïs BT 176 est
étudié depuis longtemps et passe pour être sûr. Les experts n’ont pas pu vérifier son
argumentation". Ils n'ont pas non plus trouvé la cause de la mort des bêtes.
L'expérience a démontré que les facteurs essentiels pour la vie sauvage sont plutôt le type
d'herbicides que les agriculteurs utilisent et le moment où ils les utilisent, et non pas le fait
que la culture soit génétiquement modifiée ou non. Les résultats ont été extrêmement
constants, peu importe le lieu ou l'année de culture au Royaume-Uni, selon Les Firbank,
coordinateur de l'expérience du Center for Ecology and Hydrology (Centre d'Ecologie et
d'Hydrologie) de Merlewood, Cumbria.
L'important, ce sont les énormes différences d'impacts que les cultures (traditionnelles ou
génétiquement modifiées) ont eu sur la vie sauvage. Dans de nombreux cas, ces différences
ont éclipsé celles entre la culture génétiquement modifiée et sa variété traditionnelle. Par
exemple, les chercheurs ont recueilli une moyenne de 1707 coléoptères sur une année dans les
champs de culture traditionnelle, légèrement supérieure aux 1576 trouvés dans les champs de
betteraves génétiquement modifiées. Mais ils en ont trouvé plus du double dans le cas du maïs
et 50 à 60% de plus dans les graines. Le maïs, dont la variété modifiée était meilleure pour la
vie sauvage que la variété traditionnelle, s'est avéré être la pire sur de nombreux points
C’est celle de l’inconnu, de la manipulation des gènes: juste un menu fragment d’ADN ajouté,
mais pas toujours au bon endroit car la construction d’un OGM demeure souvent
approximative, pourrait conduire à une catastrophe. On ne peut savoir à l’avance si
l’emplacement et la fixation du transgène seront une réussite; si ce gène introduit ne
«réveillera» pas ses voisins ou au contraire n’en bloquera pas d’autres.
Au demeurant, même si l’opération est parfaitement maîtrisée, on n’est pas sûr que ce gène
nouveau ne subisse pas de mutations à force de croisements répétés de la plante ou de
l’animal concernés. Ces craintes grandissent encore quand l’OGM est cultivé en plein champ,
il peut se produire par hybridation une contamination d’espèces naturelles qui deviennent
ainsi par exemple tolérantes aux herbicides. Le risque peut encore s’amplifier quand une
plante manipulée devient toxique et que des molécules dangereuses pour la santé ou
allergisantes se concentrent en bout de chaîne alimentaire ou même dans le sol, en effet les
vers de terre sembleraient pouvoir être intoxiqués par un sol où on a planté des OGM.