Devoir de Littérature 4 Examen Oral
Devoir de Littérature 4 Examen Oral
Devoir de Littérature 4 Examen Oral
François Villon (1431- ?) Il est adopté à l’âge de huit ans par un prêtre
de la Sorbonne, Guillaume de Villon, dont il prend le nom. Il fait des
études de théologie et de rhétorique, devient bachelier puis docteur en
lettres. Arrêté en 1455 pour le meurtre d’un prêtre, il est pardonné. Mais
deux ans après, il est dénoncé pour un vol avec effraction et s’enfuit
après avoir écrit le Lais.
Pendant plusieurs années, il erre sur les routes de la France pour se
retrouver enfermé à Meung-sur-Loire. Libéré en octobre 1461, il rédige
son œuvre majeur, Le Testament avant de regagner Paris pour y être
emprisonné à nouveau, d’abord pour vol, puis pour s’être engagé dans
une rixe, et enfin condamné à être pendu. Dans l’attente de son
exécution, il écrit la célèbre et émouvante
Ballade des pendus (1463). En janvier 1463,
le Parlement casse la sentence et bannit Villon
pour dix ans, après quoi il disparaît sans
laisser de trace.
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Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis.
Excusez-nous, puisque sommes transis,
Envers le fils de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale foudre.
Nous sommes morts, âme ne nous harie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
La Ballade des pendus est l’un des tout derniers poèmes que nous ait
laissés Villon. Son titre exact est L’épitaphe de Villon en forme de
ballade. Et c’est bien d’une épitaphe qu’il s’agit, en effet : la sombre
vision du poète ne s’est pas réalisée, la ballade dite «des pendus» est
l’ultime message de François Villon qui va bientôt disparaître pour
toujours. Il y tient sous son regard sa vie chaotique, désordonnée,
souvent malheureuse et, du jugement porté sur elle par l’Ordre — en ses
diverses incarnations — il en appelle à la grande fraternité humaine. Car
Villon est un être du moyen âge, c’est-à-dire tout le contraire de
l’individualiste. Il ne se retranche pas de la communauté: celle de ses
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équivoques compagnons de misère ou de débauche, et, au-delà, la
grande famille humaine. Villon en appelle à ces frères humains au nom
de leur foi commune; au nom, surtout, de leur commune fragilité.
La ballade c’est une forme fixe très usitée au Moyen Âge qui s’appuie
sur trois strophes comportant les mêmes rimes et un envoi. Le même
vers revient dans chaque strophe comme un refrain « Et priez Dieu… »
Les vers en décasyllabe confèrent un rythme soutenu qui s’adapte au
sentiment d’urgence et de détresse exprimé par les condamnés. Le poète
interpelle la sensibilité du lecteur tout en dessinant une scène crue et
réelle, tout en donnant la parole à ceux qui vont mourir et qui ont
l’espoir de retrouver le pardon de Dieu à travers les prières demandées.
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LE XVI SIECLE
Louise Labé 1524 – 1566, dame intellectuelle très cultivée qui faisait
partie au XVIe siècle de l’école poétique lyonnaise. Réagissant contre
l’influence toute-puissante de Maurice Scève (1500-1560), Louise Labé,
fille des riches marchants, publie un recueil de poèmes sous le titre de
Œuvres de Louise Labé, lyonnaise (1555) scandaleux par leur
sensualisme et par leur renversement de codes poétiques : ici c’est la
femme qui aime et le motif de ses pleurs, bien souvent, elle attend au lit.
Véritable poésie féministe réclamant le droit d’exprimer une sensualité
féminine.
L’œuvre de Louise Labé pratique le sonnet avec une finesse de style qui
ne semble qu’augmenter l’érotisme de son contenu. Ce sonnet, composé
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de quatre strophes, deux quatrains hétérométriques (décasyllabes et
alexandrins), et deux tercets en décasyllabes, séparés par une volte au
vers 9, obéissent à un schéma des rimes précis, rimes embrasées dans les
quatrains, plates et embrassées dans le tercet.
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LE XVIIe SIECLE
Pour M. Fouquet
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En des gouffres de maux le plongent à toute heure.
Voici le précipice où l'ont enfin jeté
Les attraits enchanteurs de la prospérité !
Dans les palais des rois cette plainte est commune,
On n'y connaît que trop les jeux de la Fortune,
Ses trompeuses faveurs, ses appâts inconstants ;
Mais on ne les connaît que quand il n'est plus temps.
Lorsque sur cette mer on vogue à pleines voiles,
Qu'on croit avoir pour soi les vents et les étoiles,
Il est bien malaisé de régler ses désirs ;
Le plus sage s'endort sur la foi des Zéphyrs.
Jamais un favori ne borne sa carrière ;
Il ne regarde pas ce qu'il laisse en arrière ;
Et tout ce vain amour des grandeurs et du bruit
Ne le saurait quitter qu'après l'avoir détruit.
Tant d'exemples fameux que l'histoire en raconte
Ne suffisaient-ils pas, sans la perte d'Oronte ?
Ah ! si ce faux éclat n'eût point fait ses plaisirs,
Si le séjour de Vaux eût borné ses désirs,
Qu'il pouvait doucement laisser couler son âge !
Vous n'avez pas chez vous ce brillant équipage,
Cette foule de gens qui s'en vont chaque jour
Saluer à longs flots le soleil de la Cour :
Mais la faveur du Ciel vous donne en récompense
Du repos, du loisir, de l'ombre, et du silence,
Un tranquille sommeil, d'innocents entretiens ;
Et jamais à la Cour on ne trouve ces biens.
Mais quittons ces pensers : Oronte nous appelle.
Vous, dont il a rendu la demeure si belle,
Nymphes, qui lui devez vos plus charmants appâts,
Si le long de vos bords Louis porte ses pas,
Tâchez de l'adoucir, fléchissez son courage.
Il aime ses sujets, il est juste, il est sage ;
Du titre de clément rendez-le ambitieux :
C'est par là que les rois sont semblables aux dieux.
Du magnanime Henri qu'il contemple la vie :
Dès qu'il put se venger il en perdit l'envie.
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Inspirez à Louis cette même douceur :
La plus belle victoire est de vaincre son coeur.
Oronte est à présent un objet de clémence ;
S'il a cru les conseils d'une aveugle puissance,
Il est assez puni par son sort rigoureux ;
Et c'est être innocent que d'être malheureux.
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XVIIIE SIÈCLE
François Marie Arouet, dit Voltaire 1694 – 1778
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Que les agréments de ton âge,
Un cœur tendre, un esprit volage,
Un sein d’albâtre, et de beaux yeux.
Avec tant d’attraits précieux,
Hélas ! qui n’eût été friponne ?
Tu le fus, objet gracieux !
Et (que l’Amour me le pardonne !)
Tu sais que je t’en aimais mieux.
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Ne valent pas un des baisers
Que tu donnais dans ta jeunesse.
Dans son épitre Les« Vous» et les «Tu Voltaire s'adresse à sa bien-
aimée en alternant les deux pronoms vous et tu. II pouvait la tutoyer
quand elle était jeune et sans ambitions; cependant, maintenant qu'elle
est devenue une dame riche et distante, cette familiarité est impossible.
L'alternance des formes, examinée à la lumière de 1a théorie de la
politesse, nous invite à une réflexion sur les valeurs, parfois
contradictoires, de ces deux pronoms.
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XIXE SIÈCLE
Gérard de Nerval
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XXE SIÈCLE
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C'est long vieillir au bout du compte
Le sable en fuit entre nos doigts
C'est comme une eau froide qui monte
C'est comme une honte qui croît
Un cuir à crier qu'on corroie*
C'est long d'être un homme une chose
C'est long de renoncer à tout
Et sens-tu les métamorphoses
Qui se font au-dedans de nous
Lentement plier nos genoux
Ô mer amère ô mer profonde
Quelle est l'heure de tes marées
Combien faut-il d'années-secondes
À l'homme pour l'homme abjurer
Pourquoi pourquoi ces simagrées
Rien n'est précaire comme vivre
Rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre pour le givre
Et pour le vent être léger
J'arrive où je suis étranger
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XXIE SIÈCLE
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Album Gibraltar !
Tourner en rond dans ces ruelles de la vie que même les lampadaires
n’éclairent plus.
Être baigné dans le noir et pourtant se croire dans la lumière totalement
nue.
Sortir la tête de l’eau ou se noyer dans le fantasme…
Je viens d’un lieu où chacun se complait à être grave.
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Je ne suis pas de ceux qui considère être quelqu’un parce que je suis né
avec quelque chose.
Je suis tellement égoïste que je pense plus aux autres qu’à moi, c’est
drôle.
Mais il m’arrive d’être triste et ses joues mouillées, ce sont de vraies
larmes. Même si…
Je viens d’un lieu où rien n’est jamais vraiment grave.
2) Découverte de Gibraltar
-A l’écoute d’extraits choisis, faire émerger de premières critiques :
-Gibraltar s’inscrit-il dans un style musical précis ?
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-Si oui, lequel ? De quels autres albums les élèves rapprocheraient-ils
Gibraltar ?
3) La gravité
- Analyser la structure de la chanson : deux histoires se répondent
dans un jeu de miroir.
-Quel rôle jouent les deux leitmotivs ?
-Comment se répondent les strophes de chaque partie ? Analyser
l’exact parallélisme de leur construction.
-Relever dans le texte les éléments (actions, lieux…) qui permettent
d’identifier les deux milieux sociaux décrits : la banlieue, la
précarité versus la bourgeoisie, l’aisance matériel.
-Montrer que ces deux mondes semblent en opposition -
immobilisme / vitesse («Tourner en rond » / «Rouler à fond »),
obscurité / lumière (« Être baigné dans le noir » / «Tellement
éclairée») mais présentent en réalité de nombreuses similitudes :
l’enfermement dans des postures sociales figées (revenir sur la
signification des leitmotivs), la souffrance que ces attitudes
engendrent, l’aveuglement (« Je suis aveuglé par des murailles de
tour »/« Tellement éclairé qu’on en perd la vue ») et la prise de recul
tentée par les personnages (martèlement du « je » contre le « on », «
Je ne fais pas partie »), la recherche de sens.
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-Réécouter la fin de chanson : une fois juxtaposés, quel nouveau sens
prennent les leitmotivs (quelle différence entre «tout» et «rien») ?
Ces deux “voix” n’évoquent-elles pas de la
même chose ? Pointer la liberté d’interprétation laissée par le texte.
- Conclure en amenant la notion d’universalité (chacun s’interroge
sur sa condition sociale), de relativité (chacun place la gravité où il
la voit), d’ouverture contre le repli des communautés, contre les
ghettos qui, nous rappelle-t-on, n’existent pas seulement chez les plus
pauvres.
4) Un texte littéraire :
- Mettre en évidence la forme poétique de La gravité :construction
en vers des quatrains avec des rimes essentiellement plates et un
refarin qui se répète a la fin de chaque strophe.
- Identifier les nombreux procédés stylistiques utilisés, notamment :
métaphores, antithèses néologismes, etc.
- Comment Abd Al Malik déclame-t-il son texte ? Mettre en évidence
sa diction rythmée,
mais claire, et la théâtralité de son interprétation (hésitations,
interpellation en fin de texte).
5) La mise en musique
- Quel instrument accompagne la voix d’Abd Al Malik ? Insister sur
le dépouillement du morceau.
- Discuter de l’effet crée par ce texte seulement porté par la voix et le
piano. Évoquer le sentiment d’intimité, de proximité.
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Par exemple : quel rôle social et politique joue-t-il ?
Comment se caractérise-t-il musicalement ? Abd Al Malik dit à
propos de Gibraltar qu’il souhaitait : « Déconstruire dans la
forme la notion même de rap tout en restant hip hop ».
3) Exercices de style
- Jouer avec La Gravité en inversant la place de certains vers, en
déconstruisant et reconstruisant les strophes.
Que remarque-t-on ? Le texte perd-il tout son sens ? Pourquoi ? -
Proposer aux élèves de construire un texte en utilisant la structure en
miroir de La Gravité. Ils tenteront d’évoquer deux situations qui
s’opposent tout en présentant de fortes similitudes (paysage
hiver/printemps…)
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- Joute oratoire improvisée : à partir de quelques vers donnés, les
élèves continuent le récit à l’oral en slammant tour à tour le temps de
quelques phrases.
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