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HE une histoire trépidante et de belles surcharges
Du Bénin au
Dahomey
“est ala fin du XV siécle que les pre-
riers Européens se rendent périodi-
quement sur les cétes du Golfe de
Guinée. Certains ouvrages comme
La France et ses colonies évoquent
la présence de navigateurs dieppois & Whydah
bien avant. Les Portugais, les Danois, les Francais,
les Allemands et les Hollandais négocient avec
les rois I'établissement de comptoits. Plus tard,
La collection du Bénin n’est pas la plus en vogue vers 1840 la France comme la Grande-Bretagne
et pourtant elle ne manque pas d’intérét. adressent des navires pour mettre fin au terrible
Arrétons-nous dans ce pays oi la France au commerce des esclaves 8 lorigine de la pros-
XIX* siécle conclut des protectorats dans la céte pete’ de le reside Nobe presence Seimnain-
tient durant une trentaine d'années jusqu’au
jour ou des pourparlers sont entamés avec le
toi Glélé qui aboutissent a la concession d'une
zone cétiére supplémentaire d'une vingtaine de
kilometres, commandée par le port de Cotonou.
Cet ensemble de comptoirs baptisé fin 1883,
« Etablissement du Golfe de Guinée » se voit
placé successivement sous la tutelle des gouver-
rneurs du Gabon puis du Sénégal. Probablement
parce que ce territoire est jugé trop peu impor-
tant, il n'est pas doté de timbres. I faut dire éga-
lement que linsécurité régne dans la région ce
qui n’est guere propice a I'établissement d'une
poste. La France doit faire face & un adversaire
en la personne du roi Glélé qui - avec ses « ama-
zones » — organise périodiquement des razzias,
marécageuse et inhospitaliére du Golfe de Guinée.
hte
Une carte du Bénin av
XIX: siecle,
COT Béninsur nos comptoirs. Etonnantes, ces femmes répu-
tées pour leur férocité au combat. I faut dire que
le roi sait se montrer convaincant en leur deman-
dant de revenir de la guerre avec au moins cing
tétes d'ennemi !A défaut, une amazone arrivant
les mains vides, Cest sa téte qui est tranchée.
Glélé ne respectant pas sa parole, les Francais
répliquent militairement au cours d'une bréve
campagne qui se termine par fa signature d'un
nouvel accord en octobre 1890. Ce dernier pré-
voit le respect du protectorat francais sur Porto-
Novo, la reconnaissance de l'occupation illimitée
du port de Cotonou moyennant 25 000 francs
de rente annuelle. Son fils Béhanzin devenu roi
conteste accord et se montre plus gourmand
en réclamant 100 000 francs. Devant le refus
de la France, il investit Porto-Novo et massacre
les villages environnants. On vote en France des
crédits qui permettent lenvoi d'un corps expé-
ditionnaire. On place & sa téte le colonel Dodds
‘qui gagnera ses galons de général en venant &
bout de Béhanzin (se reporter & Fencadré p.35).
Lui suceéde le colonel Dumas qui poursut fa
« pacification » de Fariére-pays. Conséquence
intéressante pour les collectionneurs, la créa~
tion d'une veritable poste au Bénin qui repose
sur installation progressive de lignes et bureaux
telegraphiques.
‘Avant 1890, les rares courriers 8 destination de
Nak rete ea ES =
Lettre & destination de Caen. Se et 10c Alphée Dubois. Obltération Cad
Kotonou du 9 juillet 90 BENIN. Le devant de la lettre est frappé du cachet
cctogonal bleu Loango & Bordeaux 10 juillet 90.
Repéres historiques
41625 : Fondation du royaume q’Abomey
41704 : a France est autorisée & construire un port & Ouidah
1818-1858 : Régne du roi Ghézo (pére de Giélé) 1851 : signature dun
traté de commerce et d'amité avec la France, Gession a la France de Porto-
Novo (1863) et de Cotonou 1868 (sous forme de protectorat
+1683 : Les terrtoires acquis par la France sont regroupés sous fe om
« Etalissements du Golfe de Guinée »
1889 : lis deviennent une entté autonome (ne dépendant plus du Sénégal)
avec pour nom « Etablissements francais du Golfe du Bénin »
1894 : Fin de la résistance de Béhanzin,
1894 : Les tertoires prennentle nom de « Dahomey et dépendances » qul
‘devient une colon distinct.
Fin 1890 : Réglement des diftérends sur les frontiéres suite & la convention
franco-allemande de 1897 ("Allemagne est présente au Togo voisin) et la
Lettre & destination de Besancon et réexpédige &
_) Paris Elle est affranchie du 25 c au type Groupe. }
= Cit orto Novo Bein a9 mars 1695. coeEurope sont confiés 8 des natifs lesquels les
acheminent a pied ou en pirogue jusqu’a Porto-
Novo. ls sont ensuite embarqués dans de petits
Vapeurs cétiers assurant la navette avec Lagos,
port de la future colonie anglaise du Nigeria. Les
plis partent ensuite sur des paquebots britan-
niques. A partir du 1" juillet 1890, date d’ouver-
ture du bureau de Cotonou (qui s’orthographie
alors avec un « K »), le seul changement notable
est la présence effective de timbres coloniaux de
type Alphée Dubois sur le courrier. On ignore la
date de leur livaison mais on sait en revanche
que certaines valeurs sont inexistantes et d'autres
‘ares. A instar des autres colonies, le Bénin recoit
de métropole la directive lui enjoignant de sur-
charger a son nom les timbres de Colonies géné-
rales. Lobjectif comme nous rappelions dans le
hors-série n°2 est alors de contrecarter le trafic
qui sévit entre les colonies, lequel repose sur les
différences de change des diverses devises utili
sées par rapport au franc de métropole.
Les dates d’émission de ces surcharges sont
connues
@ les 5, 10, 15 et 25 ¢ apparaissent en sep-
tembre 1892 ;
# les 40 cet 1 f en décembre 1892 ;
# les 30, 35 et 75 cen mars 1893 ;
# Les 1, 2, 4 et 20.cen janvier 1894.
Les Alphée Dubois cohabitent avec la premigre
série Groupe parue en mars 1893. On peut se
demander pourquoi avoir émis des surchargés
qui doublonnent avec certaines valeurs de la
nouvelle émission. Autre question, dot viennent
les demiers Alphée Dubois surcharges, les 1,
2, 4 et 20 c parus en 1894 ? Sdrement pas de
meétropole puisque Paris ne live plus que des
séries Groupe depuis la fin 1891. Les timbres ne
peuvent provenir que d'une autre colonie mais,
on ignore laquelle. .
Nicolas de Pellinec
‘BENIN
jis cachets en bois pour les surcharges
re 1892 et début 1894, trois cachets en bois se
‘succédé donnant naissance 4 quatre types de
|
|
1: largeur de la surcharge un peu
‘de 15 mm, Hauteur des lettres :
mm. Pas de cassure apparente du
ins au début, puis cassure ala base
B >». Le Maury indique quil faut
rela cote du timbre et appliquer
BENIN
IH largeur un peu moins de 15 mm. Pas de
fe au début puis avec cassure dans le premier
le01 surScou
type!
“ccf, brisé dans le bas. Le Maury mentionne fa
du timbre + 50 %. Le timbre est tes rare &
{ntact sur des timbres neuts.
BENIN
ML: Cesta plus facile &
alte, toutes les lettres sont
1s sauf le « E » qui est sans
nt. Cerise sur le gateau: cote
iy: +100%.
Le 5 cau type i
BENIN
+ Toutes les lettres sont intactes & exception
E» qui comporte un accent aigu.
as
Letre du Corps d’occupation du Dahomey
frappée du Cachet Corresp. Militaire
du 21 septembre 1896 & destination de Paris.
‘Cachet « ETABLISSEMENT du BENIN
LIGNE M N°T » du 23 septembre 1896Dodds, une figure incontournable tout comme « ses » timbres
Lorsque a France décide d'attaquer 'armée royale
at de prendre les vile de Kana et Abomey, elle
fait appel au colonel Dodds. Voici ce quen dit La
France et ses colonies au XIX* siécle publié par la
Bibliotheque coloniale: « L’expédition trop fable
‘comime effectt elle ne comptait en effet qe 800
‘hommes au début et §500 au mois de juillet
{1892}, elle tut confiée& fa direction du colonel
‘Dodds, de Vinfanterie de marine. On ne pouvait fare
‘un meilleur oho: sa grande capacité militaire, son
‘énergie supérieure ont compensé insutfsance des
‘moyens mis a sa disposition.
Le chemin direct de la cdte & Abomey est barré par
des mara impvatcables. On lesa tournds & ast
‘en suivant le cours de /Ouém. Cette route ofrait
‘un autre avantage: la faculté de fire appuyer fa
ccolonne par des canonniéres et de approvisionner
par eau assez facilement. Les opérations offensives
‘commencaient le 9 a0dt, autour de Cotonou, Le
‘méme jour, deux avisos bornbardaient Whydh
Les abords de nos positions aégagés, une colonne
de 1200 hommes se mettait en route le 17 aodt,
et par une courte expédition préliminaire de cing
ours, chassat es Dahioméens du pays Décamé,
‘u nord et dans le voisinage de Porto-Novo. La
vallée de 'Ouémé se trowvait ouvert et ensernble