Rapport PFE Gestion Des Risques 2021

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Département Economie & Gestion

Rapport PFE

Faculté polydisciplinaire de SAFI

En vue de l’obtention de la licence


fondamentale en Economie et
gestion

Filière : Gestion

Sujet : gestion des risques et


résilience des organismes

Risk management

Encadré par : MR. EL OUAFA Khalid

Réalisé par : Mlle BETTA Zahira


Mlle BADRA Fatima

Année universitaire : 2020/2021


Département Economie & Gestion

Remerciement

Avant de commencer ce travail, nous tenons à exprimer notre profonde gratitude à


notre cher encadrant et professeur M Khalid ELOUAFA.
Merci pour ces suggestions et ces orientations, qui ont guidé la réalisation de ce
travail. Nous lui exprimons notre profonde gratitude et notre respect.
Nous tenons également à remercier tous nos professeurs de département Economie
et Gestion, qui ont consacré trop de temps et d'énergie pour nous, et qui ont apporté
leur aide et leur temps sans hésitation.
Merci bien pour L'opportunité de réaliser ce travail qui nous permet d'améliorer
l'esprit de la recherche scientifique et d’améliorer les connaissances acquises dans
notre parcours universitaire pour les différentes disciplines. Nous vous remercions
pour vos conseils, vos suggestions, et votre soutien.

Un grand MERCI
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Résumé
Abstract
Introduction générale

Partie 1 : généralités sur la Gestion des Risques


Introduction

Chapitre 1 : le concept général de la gestion des Risques


Section 1.1 : Origines, présentation et catégories des Risques
Section 1.2 : Organisation des risques pour les organismes

Chapitre 2 : les Risques non financiers et financiers


Section 2.1 : Risques stratégiques et opérationnels et les outils de maitrise
Section 2.2 : Risques financiers et les outils de mesure et de contrôle
Conclusion

Partie 2 : Gestion des Risques au secteur bancaire


Introduction

Chapitre 3 : Gestion des risques bancaire pour les banques marocaines

Section 3.1 : les techniques de La Gestion des Risques bancaire au niveau des banques commerciales
Section 3.2 : la Gestion des Risques bancaire pour les banques participatives

Chapitre 4 : Impact de covid 19 sur le secteur bancaire : cas des banques marocaine commerciales
Section 4.1 : le Risque de pandémie sur les banques commerciales
Section 4.3 : Résilience de secteur bancaire marocain : Cas BANK OF AFRICA
Conclusion

Conclusion générale
Liste des abréviations
Bibliographie
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Problématique du sujet

Les organisations relevant du cadre général sont confrontées à une variété des
risques qui peuvent affecter les activités de l’entité ; ou si le niveau de risque est élevé,
cela entraînera une défaillance.
Afin de permettre à l'entreprise de gérer, contrôler et maîtriser ces risques, le concept
de « gestion des risques » est intégré dans la stratégie de l'entreprise.
Alors, quels sont les risques les plus courants qui affectent la rentabilité d'une
organisation ? Pour les entreprises de manière générale et pour les banques dans un
cadre spécifique, quelles sont les différentes méthodes d'évaluation et de contrôle des
risques ?

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Résumé :
Au monde des affaires, la prise de risque est inévitable, chaque entreprise fait face à des multitudes des
risques qui menacent sa rentabilité ou sa réussite de manière générale.
Cependant, il est nécessaire de les identifier, les évaluer et les gérer. Pour cela ; un concept est venu pour
aider les dirigeants dans ce sens :la gestion des risques de différentes catégories.
Ce type de gestion concerne l’identification des dangers pouvant affecter la rentabilité et la viabilité de
l’entreprise.et ainsi, mettre en place les actions préventives pour minimiser les dégâts qu’un risque peut causer.
C’est une notion très importante, pour que l’organisme soit solide et résilient.
Dans notre travail on va essayer de cadrer ce concept et présenter les risques les plus répondus au niveau
des organismes en expliquant les techniques et les mesures adaptées pour faire face à ces risques de façon
générale en première partie, et on va traiter ce terme d’une manière plus précise au secteur bancaire marocain
au niveau de deuxième partie.

Abstract :
In the world of business, Risk- takin Is inevitable, every campany facing to the lot of risks That threaten its,
profitability or success in general.
However, it is important to identify, evaluate and manage them. For this, a concept has come to help Managers
in this sense: Risk management for different categories.
This type of mangement involves identifying the risks that can affect the profitabililty and viability of the
business, and put in place preventative actions to minimize the a Risk damage can do. It is a concept neccessary
for every campany will be solid and resilient.
In Our project, we will try to frame this concept and present the Most relevant risks at the level of the
Organizations by explaining the techniques and measures to adapt to these risks in general first part, and we
treat this term more accuralety to the moroccan Banking sector at the level of second part of this work.

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La gestion des risques d’entreprise (GRE), une composante essentielle de la stratégie d’entreprise, est un
processus qui permet à l’organisation de cibler les événements et d’y répondre efficacement.
Ces événements, pouvant être des risques à éviter ou des opportunités à saisir, se traduisant par la
modification du patrimoine et des résultats de l’organisation. Ils sont déterminants pour le cout de financement
demandé par les investisseurs et les créanciers. Ne signifiant pas renforcement au risque, mais plutôt maitrise
du risque, la GRE vise l’amélioration de la gestion et la création de la valeur, entre autres, une allocation
objective et optimale des ressources, l’atténuation des risques financiers, l’exploitation des risques
commerciaux, une meilleure concentration sur ses priorités et le renforcement de ses processus de contrôle
interne via l’intégration de pratiques quotidiennes de gestion des risques (Naciri, 2015 ; Maingot et al 2012).Le
tout assure que l’organisation est rentable et pérenne.
Le risque est de différents types, et les réponses à y apporter varient en fonction d’eux, la GRE est à intégrer
à la gestion globale de l’organisme ; elle doit être prise en compte dans la stratégie de l’organisation et couvrir
l’ensemble de ses activités, de ses processus et de ses actifs.
Malgré son énorme potentiel, des facteurs comme l’erreur humaine et son out, élevé, peuvent l’affaiblir. Un
dispositif de GRE efficace est capable, notamment, de maintenir le niveau des risques dans les limites fixées de
l’appétence pour le risque et de favoriser l’atteinte des objectifs organisationnels. La mise en œuvre d’un
programme de gestion intégrée du risque implique une culture au risque, la délimitation claire des
responsabilités, l’établissement d’objectifs particuliers de GRE et de rendement, la promotion des
compétences en GRE, la mise en place d’une structure de GRE et la communication de l’information sur GRE.
(Naciri, 2015 ; Gouiaa 2018).
Les banques comme tous les organismes doivent prendre la gestion de risque comme étant une mission
principale qui accompagne son activité ; il existe plusieurs types des risques qui peuvent affecter la survie d’une
banque.
Les activités bancaires sont fondamentalement basées sur la maitrise du risque et la gestion de relation client
(Lamarque 2010), l’analyse des risques au sein des banques effectuée par certain nombre de méthodes
traditionnelles et nouvelles afin d’assurer la pérennité de cet organisme et maintenir sa stabilité financière qui
conduit à la stabilité financière dans le cadre général.

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Partie 1 : généralités sur le


concept de Risque

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Introduction :

Le risque est inhérent à l'entreprise et constitue même son essence, donc les organismes dotés
d’un mécanisme de gestion des risques seront mieux préparés et auront une activité plus rentable et
un organisme plus solide.
La notion de Gestion de risque est un processus qui permet d’identifier les risques auxquels fait face
une entité.
C’est un système structuré qui s’appuie sur des multiples des moyens et techniques pour s’assurer,
l’efficacité, la pertinence, la cohérence et la fiabilité des résultats.
Ces risques peuvent être de caractère financier (taux d’intérêt, taux de change, liquidité,
l’endettement…), ou des risques stratégiques et opérationnels.
A partir de ce chapitre, on traitera cette notion et sa littérature, et par la suite les différentes
techniques déployées par les firmes afin d’obtenir le bon fonctionnement, et de garder la continuité
d’activité quelles que soient les pressions exercées par l’environnement ou par l’activité elle-même.

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Chapitre 1 : le concept de la gestion des Risques :


Introduction :
Ce chapitre est consacré à traiter le concept de la littérature de Gestion risque, définitions, origines,
catégories et l’organisation de ce concept selon la norme ISO 31000, de nombreux organismes internationaux
définissent ce terme, suite à l’importance accordée à ce type de Gestion en différents niveaux des entités ;
Donc comment peut-t-on définir cette notion ? et quelles sont les raisons qui conduisent les économistes en
monde d’adopter ce terme ? quels sont ses différentes catégories et comment s’organisent ?

Section 1.1 : Présentation Risque, naissance, et catégories :


a_ Comment peut-t-on définir la notion de la gestion des risques ?
➢ Ce terme est utilisé par les économistes pour montrer la probabilité de réalisation des pertes ou
l’incertitude quant aux gains.
➢ Dans la littérature financière, le risque se réfère à une situation dans laquelle deux ou plusieurs
résultats sont possibles. (Dans le cas où il y’a une seule issue possible : l’absence de risque).
➢ Le risque est un événement avec la capacité d’avoir un impact (d’inhiber, d’améliorer ou de causer le
doute) sur la mission, la stratégie, les projets, les activités routinières, les objectifs, les processus de
base, les dépendances clés et/ou la réalisation des attentes des parties prenantes (Hopkins, 2010)
Plusieurs économistes et organismes nationaux définissent ce concept « le risque », on citer ISO 31000 ;
Institue of Risk management (IRM) ; Institue of international Auditors ;
ISO Guide 73 31000 : Le définition du risque dans la norme ISO 31000 est la suivante : effet de l’incertitude
sur des objectifs. Le management du risque est donc un outil pour contrôler les menaces et les effets négatifs
et pour mettre à profit les opportunités et les effets positifs. Il peut ainsi améliorer les prestations d’une
organisation, d’un projet ou d’un produit.
IRM : définit le risque comme étant la combinaison de la probabilité d’un événement et sa croissance, les
conséquences peuvent être positives ou négatives.
Institue of Internal Auditors : définit le concept par le doute sur un événement qui pourrait avoir un
impact sur la réalisation des objectifs, le risque est mesuré en fonction des conséquences et probabilités.

Notion gestion du risque : Selon (COSO II report, 2004) : « Le management des risques de
l’entreprise » est défini comme étant « un processus mis en œuvre par le conseil d’administration, la direction
générale, le management et l’ensemble des collaborateurs de l’organisation. Il est pris en compte dans
l’élaboration de la stratégie ainsi que dans toutes les activités de l’organisation. Il est conçu pour identifier les
évènements potentiels susceptibles d’affecter l’organisation et pour gérer les risques dans les limites de son
appétence pour le risque. (Cairn.info)
Il vise à fournir une assurance raisonnable quant à l’atteinte des objectifs de l’organisation ». Il s’agit donc d’une
approche rigoureuse de l’évaluation et du repérage de tous les risques menaçant l’atteinte des objectifs
stratégiques d’une organisation et implique tous les membres de l’organisation et e, à tous les niveaux.

b_ Aperçu Historique sur la gestion de Risque 1 :


La gestion du risque ou le « Risk Management » ce terme apparu aux Etats Unis et son application mise en
place d’après des années soixante. Puis en 1965 au Royaume Uni. Et Sa première utilisation en France serait
en 1975.

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✓ Aux années 1970/1980 : l’apparition de plusieurs événements, l’innovation technologique, les grandes
catégories de risques (risque économique, risque de nature socioculturelle) ; aussi que l’environnement
politique non stable (la stabilité politique est le garant primordial de l’entité).

✓ Nouvelle génération des risques : la dernière décennie du 2 siècles a été caractérisée par un
changement radical de la nature des aléas qui menacent l’organisation. En fait les risques majeurs qui
occupaient une place importante dans les années 1970/1980 ; risques politiques, économiques,
socioculturels (Field & Peter,2003), ne sont plus dans le contexte de la fin des années 1990, soit qu’ils
ont disparu, soit que leur importance n’est plus significative (Bou Nade,2017). Néanmoins d’autres
risques qui n’avaient qu’une place mineure parmi l’ensemble des risques, une décennie plus tôt, ont
connu une montée en puissance notamment, le développement de la cybercriminalité, la multiplication
de plaintes pour harcèlement, le terrorisme, l’insécurité dans les entreprises ou encore la mauvaise
santé de leur personnel (Hassid, 2011).

Principales dates historiques du développement de la gestion des risques :


1932 Premier numéro du Journal of Risk and Insurance.

1946 Premier numéro du Journal of Finance.

1952 Parution de l’article “Portfolio Selection” de Markowitz.

1961-1966 Treynor, Sharpe, Lintner et Mossin développent le modèle CAPM.

1973 Formules de valorisation d’une option de Black et Scholes et de Merton.

1974 Modèle de risque de défaut de Merton.

1980-1990 Options exotiques, swaptions et des dérivés sur les actions.

1980-1982. Premiers contrats OTC sous forme de swaps : swap de devises et swap de taux d’intérêt

1987 Premier département de gestion des risques dans une banque (Merrill Lynch)

1988 Bâle I

Fin années 1980 La valeur à risque (VaR) et le calcul du capital optimal.

1992 Gestion intégrée des risques (Integrated Risk Management). RiskMetrics (J.P. Morgan)
1997 CreditMetrics (J.P. Morgan).

1997-1998 Crises asiatique, russe et le défaut de LTCM.

2002 Nouvelles règles de gouvernance Sarbanes-Oxley et du NYSE


2004 Bâle II
2007 Crise financière

2009 Solvency II
2010 Bâle III

Source : CIRRELET1 2013-04 (Georges Dionne)


1 : CIRELLET : Centre interuniversitaire de recherche sur les réseaux d’entreprise, la logistique et le transport –
CANADA- 2013

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c _Catégories des Risques :

Catégories de risques Nature du risque


Risque financier (de change, de Risque financier : changements dans le taux d’intérêt, le change, le crédit, la
marché, de crédit, de taux valeur de l’instrument financier et la liquidité.
d’intérêt) Risque du marché : changements dans la concurrence, dans le nombre de
produits vendus par client, perte de parts de marché.

Risque lié à la réglementation Changement dans le contrôle, la réglementation, les législations nationales et
gouvernementale internationales
Risque économique Changements dans les facteurs macroéconomiques.
Risque de matières premières Changements dans les prix des matières premières
Risque environnemental Incidents dans l’environnement, lois et règlements environnementaux
Risque politique Conduite des affaires dans un contexte international
Risque d’illiquidité Les difficultés de faire face à ses engagements, à ses échéances
Risque de technologie Changement rapide de technologie
Risque lié aux conditions Conditions climatiques graves, défavorables à l’activité de l’entreprise
climatiques
Risque fournisseur Dépendance à l’égard de fournisseurs clés, fournisseurs peu sûrs
Risque lié au cycle Tendance cyclique naturelle
Risque de saisonnalité Modèles saisonniers
Risque opérationnel Risque opérationnel : défauts techniques, accidents, erreurs humaines, perte
d’employés clés.
Risque de distribution Changements dans les canaux de distribution
Risque de ressources naturelles Quantités insuffisantes de réserves, faible qualité des réserves.
Source : cairn.info (Article : Management des risques de l’entreprise-2009)

Section 1.2: Objectifs et organisation du risque :


a _ Objectifs de la gestion du risques :
La gestion des risques a pour objectif principal de ramener, analyser et contrôler les différents risques liés à
un domaine déterminé au niveau de l’entreprise. Quant à sa définition, elle est la mise en place d’un ensemble
des techniques et des réflexions afin d’assurer la protection du patrimoine d’entité contre les différents risques
qui peuvent impacter leur rentabilité.
Ce terme à une approche globale qui rassemble les différentes méthodes de mesure de prévention et de
protection matérielles, financières et juridiques, le recours à l’assurance et la recherche de solutions
alternatives. Et en d’autres termes, GRE consiste à identifier les risques, à les qualifier, les quantifier, les
maîtriser, et les analyser, à préconiser des mesures pour les contrôler, les réduire, voire les éliminer ainsi qu’à
favoriser ou à assurer la protection, la prévention des actifs, et à définir un plan de gestion de crise tout en
renforçant l’efficacité des structures d’organisation et des systèmes de gestion des nouveaux techniques…

La gestion globale des risques a comme objectifs de :


✓ Sécuriser l'atteinte des objectifs de l'entreprise,
✓ Permettre aux dirigeants de disposer d'une vision globale et commune des principales menaces et
opportunités manquées de l'organisme,

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✓ Allouer les ressources financières, humaines et technologiques aux véritables enjeux de


l'entreprise.

b _ Organisation des Risques 2 :

Identification Risque

Analyse des risques


Pil
ota
ge
Evaluation des
risques

Traitement des
risques

Figure 1 : Processus IHTS d’organisation du risque selon la norme ISO 31000


Identification des Risques : processus qui accompagne l’Enterprise dès sa création, peut définie comme un
recensement des risques, de sources différentes, jugés comme heurt menaçant l’atteinte des objectifs de
l’organisme ; pour approfondir sa recherche le Risk manager de ce fait, utilise une « check-list », qui consiste
à lister au préalable de lancement d’une activité les risques potentiels et probables qui peuvent envelopper
chaque niveau du processus au cours de réalisation du projet ;( exemple méthode identification risque :
diagramme cause-effet).
A ce niveau, le manager se trouve face à un grand nombre de risque, et pour les traiter le manager est sensé
de donner une signification à ces risques en les classant selon des critères qui lui permettent d’être efficace
dans ses décisions.
Hiérarchisation des Risques : la criticité = la fréquence* la gravité : Cette équation signifie que le Risk
manager doit en principe intégrer dans ses missions la notion de criticité qui met en corrélation le degré de
gravité du risque et sa fréquence ; la chose qui permet d’évaluer la vulnérabilité du système vis-à-vis les risques
détectés, de même le Risk manager procède à d’autres mécanismes pour hiérarchisation des risques « la
cartographie » ; cette notion est une classification par présentation synthétique et sous forme de carte
hiérarchisée des risques identifiés.

2 : Evolution des risques : de la gestion du risque simple au management des risques (Revue du contrôle de la
comptabilité et de l’audit _ Mars 2019).

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Traitement des Risques : les risques intolérables nécessitent un traitement immédiat, si le risque est jugé
inévitable, les mangers peuvent soit couvrir l’activité en question en recourant à l’assurance soit la cesser
carrément si elle risque de mettre la pérennité de l’entité en péril. En outre, il y a des catégories de risques
que l’organisme peut coexister avec, dans les Managers décident d’accepter la source puisqu’elle ne représente
pas une vraie menace pour entreprises. L’action la plus fréquemment utilisée vise à la réduction de la gravité
ou de la fréquence.
Suivi et mise à jour plan Gestion Risque : la mise à jour du plan d’analyse risque et à tenir périodiquement
pour permettre au Risk manager d’avoir toujours le tableau de bord tel un pilote aux commandes d’un appareil
devant garder l’œil vigilant sur l’itinéraire adéquat. Il s’agit d’affiner les données caractéristiques des risques
déjà connus, de réévaluer leur criticité, de contrôler l’application des actions de maitrise, d’apprécier l’efficacité
des actions engagées, et de surveiller le déclenchement des événements redoutés et leurs conséquences. Ce
moyen permet de vérifier l’atteinte des objectifs fixés et de favoriser l’amélioration continue que devraient
rechercher tous les acteurs.

Conclusion :
Dans ce chapitre, on constate un vrai intérêt accordé à la notion de la Gestion des risques, GRE au niveau
des organismes permet de diminuer la probabilité de faillite et être en état plus solide ; ce terme nécessite
certains outils et techniques d’analyse déterminés, on va les traiter dans le chapitre suivant.

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Chapitre 2 : les Risques non financiers et financiers :


Introduction :
Plusieurs catégories de risques peuvent affecter la rentabilité de l’organisme, et bien précisément, les risques
stratégiques, opérationnels, et les différents types de risques financiers, alors nous essaierons dans le présent
chapitre de cadrer ces risques, et traiter un ensemble de méthodes et les outils déployés vise à la gestion de
ces risques, réduire et contrôler leurs impacts.

Section 2.1 : Risques stratégiques et opérationnels et les outils de maitrise :


a _ Risque Stratégique :
Le risque stratégique peut se définir comme étant le risque lié aux choix stratégiques d’une entreprise dans
l’objectif de s’adapter à son environnement concurrentiel.
Les choix stratégiques doivent respecter les attentes des partenaires et des clients, assurer la croissance des
rendements et l’amélioration de la qualité des services et produits.
Les risques stratégiques peuvent apparaitre selon leurs ordres :
▪ Les risques aux conséquences potentiellement graves (remise en cause de la viabilité de l’entreprise).
▪ Les risques aux conséquences susceptibles de faire échouer la stratégie (risque ne remettant pas en
jeu la pérennité de l’entreprise mais suffisamment graves/ ou fréquents pour faire échouer la stratégie).

b _ Risque opérationnel :
Défini comme étant un risque non financier qui correspond aux risques de pertes financières résultant d’une
inadéquation ou d’une défaillance des procédures (non-respect, contrôle absent ou incomplet), de son
personnel (erreur, malveillance et fraude) des systèmes internes (panne informatique…), ou des événements
extérieurs (la réglementation, les catastrophes naturelles…).
C’est une notion qui regroupe toutes sortes d’erreurs de traitement qui peuvent survenir au cours de la vie
d’un dossier, on peut citer quatre grandes catégories de risques opérationnels : risque de système
d’information, risque juridique, risque au niveau de comptabilité, et risque de la ressource humaine.

c_ Les outils de pilotage de Risque Opérationnel :


La cartographie de Risque 3 :
La cartographie des risques est un outil clé du processus Management Risque (PMR) qui permet de répondre
aux trois Premières phases du PMR, à savoir :

• Identifier et évaluer les risques ;


• Traiter les risques ;
• Suivre leur évolution ;

Après avoir proposé une définition de la cartographie des risques, de ses principaux objectifs et une liste
indicative de risques majeurs en milieu industriel et commercial, cette partie est consacrée à deux approches
différentes d’élaboration d’une cartographie : une approche « bottom-up » et une approche « top-down » par
partie prenante. Ces deux approches ne prétendent pas offrir une méthode d’identification des risques
exhaustive et infaillible mais un certain nombre de pistes pour construire sa propre cartographie.

Cartographie des risques : Positionnement des risques majeurs selon différents axes, tels que l’impact
potentiel, la probabilité de survenance ou le niveau actuel de maîtrise des risques.

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Objectifs d’une cartographie des Risques :


L’établissement d’une cartographie des risques peut être motivé par deux natures de facteurs :
Des facteurs internes :
• mettre en place un contrôle interne ou un processus de maîtrise des risques adéquat ;
• aider le management dans l’élaboration de son plan stratégique et sa prise de décisions ; il s’agit alors d’un
outil de pilotage interne ;
• apporter les informations sur la maîtrise des risques au comité d’audit ; l’examen des risques significatifs et
de leur couverture par le comité d’audit est en effet l’une des recommandations du Rapport Bouton ;
• orienter le plan d’audit interne en mettant en lumière les processus/activités où se concentrent les risques
majeurs ;
• ajuster les programmes d’assurances fondés sur les risques majeurs identifiés dans la cartographie des risques
(Risk management) ;
• améliorer ou développer une culture de management des risques dans une entreprise grâce à l’établissement,
notamment, d’outils d’auto-évaluation ;
• prévenir la destruction de valeur ou accroître la valeur en utilisant le couple risques/opportunités.
Des facteurs externes :
• respecter les lois ou les bonnes pratiques en matière de gouvernement d’entreprise
(Sarbanes-Oxley Act, Combined Code anglais et Rapport Bouton par exemple) ;
• répondre à l’attente des marchés et fournir des informations aux actionnaires
• s’adapter à un environnement de plus en plus concurrentiel, nécessitant une bonne maîtrise de ses
risques/opportunités. Cet objectif relève plus généralement du processus de management des risques, la
cartographie des risques étant un des moyens de l’atteindre ;
• veiller à la bonne image de l’entreprise.

Source : IENA (blog de pilotage et de performance des entreprises)


3 : livre : Etude du processus de management et de cartographie des Risques (conception, mise en place et évaluation)
_ Guide d’audit page 24/25

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Balanced Scorecard de la gestion de Risque (Tableau de Bord équilibré) 4 :


BSC est un outil multidimensionnel réunit des indicateurs financiers et non financiers, internes et externes, à
long et à court terme, ainsi que les indicateurs de résultats ex-post et des indicateurs de moyen à priori pour
mettre en évidence les mesures permettant ; d’atteindre les objectifs (Kalpan & Norton 1996).
La qualité finale du BSC est assurée par l’existence d’indicateurs qui se rapportent à chacun des quatre
éléments suivants : finance ; clients, processus interne et apprentissage et développement organisationnel dont
la synthèse via la carte stratégique qui permet aux entreprises d’agir par anticipation sur les sources de
performance avant même qu’elles ne se transforment en produits et en charge.
Le champ d’application du BSC prendra à cet égard en compte les risques éventuels dont l’identification et le
contrôle permettant de définir les meilleures stratégies et d’affecter les ressources en fonction des priorités
(Kunkel, 2004). C’est à cette condition que la gestion des risques est envisageable et adaptable aux spécificités
de chaque organisation.
Le processus de conception du BSC de GRE s’est déroulé en trois étapes : l’alignement du risque et la stratégie
de l’entreprise, l’élaboration de la carte stratégique et enfin l’identification des rapports de gestion.

Section 2.2 : Les Risques financiers et les outils d’évaluation :


a _ Risque d’endettement :
L’emprunt est un facteur important et souvent indispensable à la croissance de l’entreprise, néanmoins
l’emprunt peut vite devenir un danger pour l’organisme s’il n’arrive pas à bien maitriser et gérer le niveau de
l’endettement.

C’est un terme qui désigne une situation marquée par une accumulation de dettes, lorsque cet endettement
devient très important, on parle de surendettement qui peut générer un vrai risque financier pour l’entreprise
qui impacte sa rentabilité.
L’effet de levier : lorsqu’une entreprise s’endette, les détendeurs des capitaux propres augmentent leur
risque parce qu’ils devront en priorité rembourser les créanciers. Cette prise de risque accrue, provoquée
par l’endettement, mérite une rémunération supérieure, cette technique est appelée « Effet de levier ».
Toutefois l’effet de levier augmente la rentabilité des capitaux propres taux que le taux d’endettement est
inférieur à l’augmentation des bénéfices obtenues grâce à emprunt. Dans le cas inverse ; LE devient négatif.

b _ Risque de liquidité :
On peut définir ce risque par la situation où l’entreprise à une incapacité d’honorer ses engagements de
paiement en court terme (fournisseurs, dettes fiscales et sociales…), Le risque de liquidité pour les entreprises
désigne généralement le risque de rupture de trésorerie,
Ce risque représente un vrai danger pour l ‘organisme, il peut conduire à une situation de cessation de
paiements, voire à la faillite.
Le risque de liquidité peut aussi concerner les placements financiers difficiles à “liquider” à très court terme.
En effet, les entreprises détenant des actifs illiquides peuvent se retrouver dans l’impossibilité de revendre
leurs positions au prix du marché en raison du trop faible volume d’acheteurs présents en contrepartie.

4 : Pilotage de la performance par le Balanced Scorecard de gestion des risques : proposition d’un cadre
méthodologique Revue Internationale du chercheur (Revue française). 07/06/2020

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Il est donc possible de citer deux origines principales pour le risque de liquidité d’une entreprise :
❖ L’absence d'un "matelas de sécurité" important pour couvrir l'ensemble des dépenses à gérer
(notamment les plus inattendues) ;
❖ Une difficulté à se refinancer sur le marché du crédit ou sur les marchés financiers.

c_ Risque taux d’intérêt :


Le Risque de taux d’intérêt réside dans la vulnérabilité de la situation financière d’un établissement à une
évolution défavorable des taux d’intérêt.
Lorsque le taux d’intérêt augmente, les postes de l’actif se déprécient, et inversement. La baisse des taux
d’intérêt conduit à une hausse de la valeur actuelle de la dette (du passif). Cette hausse constitue une menace
pour le remboursement de la dette par l’entreprise. Les effets du risque de taux d’intérêt sur les valeurs de
l’actif et du passif varient en fonction des caractéristiques de chaque poste d’actif. L’évaluation du risque de
taux du bilan (bilantiel) permet de mesurer l’effet des variations des taux d’intérêt sur les fonds propres de
l’entreprise et sa valeur. (Cairn.info)
La capacité d’une entreprise à faire face au fardeau croissant représenté par la charge d’intérêt peut être
mesurée par le ratio de couverture de l’intérêt (Interest cover ratio). (EBE/ Intérêts).
Le risque de taux d’intérêt peut également se manifester au bilan d’une entreprise par une variation de la
valorisation de ses actifs ou de ses passifs, et donc impacter par ricochet certains indicateurs financiers clés tel
que le ratio d’endettement net (gearing) (Endettement net/ capitaux propres).
Ce risque provient généralement d'un décalage entre ses emplois et ses ressources à taux variables ; une
différence qualifiée de « gap de taux ».
Le monde de la finance définir les sources de risque de taux d’intérêt suivants :
➢ Risque de déformation de la courbe des taux (yield curve Risk) : suite à l’intervention d’une banque
centrale ou à un changement du consensus sur le marché des taux d’intérêt (panification ou
aplanissement de la courbe des taux) ;
➢ Risque de base (basis Risk) : lorsque la différence entre le prix d’un sous-jacent et d’un de ses dérivés
se creuse sur le marché à terme ;
➢ Risque de révision de taux (repricing Risk) : lors du renouvellement des conditions d’un placement
(OPCVM, bon du Trésor, obligation d’Etat…), ou d’une source de financement.
➢ Risque des clauses optionnelles : en cas de mauvaise gestion des options associés aux dettes ou
créances.

d_ Risque taux de change 5 :


Certains auteurs mesurent la notion du risque de change comme « les pertes éventuelles susceptible d’affecter
du fait des variations des parités ou des cours de change des monnaies étrangères les revenues de l’entreprise
libellée de devises étrangers » (Pissert, 1973).
Par contre d’autres, jugent que « cette conception du risque de change est restrictive dans la mesure où par
cette définition seule les pertes éventuelles de l’entreprise sont concernées, par ailleurs, la gestion elle-même
du risque est réduite à sa plus simple expression puisque son objectif est la minimisation de ce risque » (Gilles,
1976).
Le risque de change donc, est la variabilité de la valeur de l’entreprise, provoquée par la volatilité des cours
de change.

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Risque de change

Risque aléatoire Risque conditionnel Risque réel ou certain

Risque aléatoire Risque conditionnel Risque réel


Dans le cas où il n’aurait pas Dans le cas où il n’y a pas Dans le cas ou résultent de deux
d’engagement définitif au niveau d’engagement irréversible de la part engagements irréversibles et
contractuel de la part de deux d’un contractant n’a pas encore réciproques pour les deux parties
parties. manifesté sa volonté. La réalisation l’exportateur et l’importateur,
de l’engagement demeure est Il devient réel lors de la signature
incertaine ; puisqu’elle soumise à la d’une affaire, ou lorsque la réponse à
condition que l’autre partie accepte un appel d’offre est positive.
(Risque conditionnel opérationnel).

Source : Elaboré par les auteurs (à partir scribd.com)

Typologie de Risque de change :


Risque de change de transaction : est l’effet des variations des taux de change sur les flux monétaires
entre le moment ou la transaction est engagée et le moment où elle est réglée. C’est l’impact de la variation
des taux de change sur les flux monétaires contractuels de la firme. (Chow, Wayne & Michael, 1997).
Risque de change de consolidation : est un risque lié à la conversion des états comptables de filiales
étrangères et des profits des filiales en devise locale.
Risque de change économique : est le risque que les fluctuations du taux de change affectent, d’une
manière défavorable, la valeur de l’entreprise. Cette dernière, est sa valeur de marché ou économique égale à
la somme des flux actualisés à l’infini (Fontaine ; 2008).

e_ Risque marché financier :


Risque de portefeuille : Ce type de risque s’analyse en risque de marché et risque spécifique :
Risque spécifique /non systématique : est lié à l’entreprise cible, il est fonction de l’image de marque de
l’entreprise, de la qualité des produits et du capital humain, de la gestion…, il peut être contrôlé par
l’investisseur par le bai de la diversification des titres composant le portefeuille de ce dernier (risque
diversifiable).
Risque de marché /systématique : est lié à la conjoncture économique : le cours d’une action suit en
principe l’évolution du marché (si le marché évolue à la baisse, le cours de l’action risque de diminuer et
réciproquement). Il est fonction de paramètres non maitrisables par l’investisseur et ne peut pas être éliminé
par la diversification.

f _ Les techniques de contrôle des Risques financiers :


Mesure Risque de liquidité : La mesure de la liquidité d'une entreprise est une opération primordiale,
afin de s'assurer que les échéances des dettes à CT soient effectivement financées par le cash disponible, et si
nécessaire par des actifs de court terme facilement transformables en liquidité.

5 : article les stratégies de couverture contre le risque de change- Revue CCA Juin 2018
livre : Gestion du risque de change – patrice FONTAINE _ Economica

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Dans ce sens Trois ratios peuvent évaluer la liquidité à court terme :


- le ratio de liquidité générale (actifs à moins d’un an / passifs à moins d’un an) ;
- le ratio de liquidité réduite ([créances à moins d’un an + disponibilités] / passifs à moins d’un an) ;
- le ratio de liquidité immédiate (disponibilités / passifs à moins d’un an) ;
Contrairement du risque de solvabilité (qui désigne l’incapacité à rembourser sa dette), le risque de la liquidité
ne concerne pas que les organismes en difficulté.
Dans le cas d'une entreprise dont le chiffre d'affaires croît rapidement, et également la croissance rapide de
son besoin en fonds de roulement (BFR), peut grandement dégrader l'état de la trésorerie nette et mettre
l’entreprise devant le risque de liquidité. (3vfinance.com).

Couverture Risque taux d’intérêt pour les entreprises :


Pour diminuer ce risque, l’organisme peut se couvrir à partir des produits financiers dérivés exemple de
« Forward-Forward », c’est un produit dérivé de taux ferme qui permet de se couvrir contre une évolution
défavorable du taux liée à une opération future de prêt ou d’emprunt.
Aussi, peut recourir à l’instrument de couverture « swap de taux », ou ce qu’on appelle contrat d’échange
de taux d’intérêt qui permet à une entreprise de transformer un taux variable vers un taux fixe, ou
contrairement.
A travers cet outil de couverture, l’organisme peut piloter avec précision la répartition entre taux fixes et taux
variables au sein de ses placements ou de ses financements. Il lui est donc possible de réduire son exposition
au risque de taux d’intérêt, si ce dernier dépasse les limites définies dans sa stratégie de gestion du risque.
La mise en place d’une stratégie de couverture n’est toutefois pas une obligation. Puisque La réalisation
d’opérations de couverture représente un coût pour l’entité, et Pour bien gérer le risque de taux, une
entreprise doit adopter une approche professionnelle et de se doter des bons outils. (3vfinance.com)

Techniques de couverture Risque de change 5 :


Généralement on peut citer deux grandes catégories des techniques de couverture de risque de change :
techniques internes et externes.
Internes :
✓ Le règlement au comptant
✓ Ouverture d’un compte en monnaie étranger.
✓ Choix de la monnaie de facturation : il s’agit d’un moyen qui ne subit aucun risque de change, ce
risque intervient dès qu’une monnaie autre que la monnaie nationale entre en jeu.
✓ L’affacturage : il s’agit de la transmission du risque de change à une société d’affacturage (c’est une
technique de financement utilisée pour des montants élevés, sur un portefeuille de clients et pour des
ventes dont l’échéance des paiements ne dépasse pas les 6 mois).
✓ La compensation : est une technique par laquelle une entreprise limite son risque de change en
compensant les encaissements et les décaissements de la même monnaie. Ainsi, le règlement d’une
créance en devise sera affecté au paiement d’une dette libellée dans la même unité monétaire. La
position de change ne porte alors que sur le solde (Debauvais & Sinnah, 1992).
✓ Le termaillage : il consiste à accélérer ou retarder les encaissements ou les décaissements des
devises selon l’évolution anticipée de ces devises. (Prissert, Garsuaul & Primi, 1995).
✓ Les clauses monétaires dans le contrat.

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✓ Les swaps de change : sont des accords conclus entre deux parties qui s’échangent un montant
déterminé de devise et s’engagent mutuellement à effectuer régulièrement des paiements
correspondant aux intérêts, ainsi qu’à se rendre le montant changé à une échéance déterminé. (Dans
la plupart du cas la banque est l’intermédiaire pour la transaction).
Externes :
✓ Les options de change : sont des instruments de couverture du risque de change qui donnent à son
acheteur le droit, et non pas l’obligation, d’acheter ou vendre un montant de devises à un cours
déterminé d’avance, en contrepartie du paiement d’une prime.
✓ Marché monétaire : le recours au marché monétaire peut se faire via deux voies : les prêts et les
emprunts en devises ou « avances en devises ».
✓ Marché des changes à terme : la couverture à terme se fonde sur un échange d’une devise contre
une autre, sur la base d’un cours comptant fixé avec livraison réciproque à une date convenue, deux
opérations sont possibles : l’achat à terme et la vente terme (Desbriéres & Poincelot, 1999).

Les approches de la mesure Risque portefeuille 6 :


Modèle de Makowitz : théorie financière développée en 1952 par Harry Markowitz ; d’après cette théorie,
l’investisseur à un comportement rationnel (chercher à maximiser les profits et minimiser le risque). La
rentabilité d’un titre est mesurée par l’espérance mathématique du titre, et le risque mesuré par l’écart-type
du titre, ; l’investisseur portera son choix :

• Pour un niveau de risque identique sur le titre présentant la rentabilité la plus élevée.
• Pour un niveau de rentabilité identique, sur le titre présentant le risque minimal ; il exigera un taux de
rémunération élevé si le risque est important : plus le risque est élevé, plus le taux exigé sera élevé
afin de rémunérer le risque encouru.
Mesure de degré de dépendance entre plusieurs titres :
▪ Coefficient de corrélation COV>0 : Les taux de rentabilité des titres concernés évoluent dans le
même sens.
▪ Coefficient de corrélation COV<0 : les taux de rentabilité des titres évoluent dans le même sens.
▪ Coefficient de corrélation COV= 0 : l’évolution de la rentabilité d’un titre A est indépendante de
l’évolution de la rentabilité d’un titre B.
Diversification : elle consiste à répartir les investissements entre plusieurs actions, plutôt que de les
concentrer sur une seule action, permettant ainsi de réduire le risque sans diminuer la rentabilité ; l’élimination
du risque dépend de la corrélation des taux de rentabilité des titres :

• Si les taux de rentabilité des titres sont corrélés négativement, la diversification élimine le risque sans
pour autant réduire la rentabilité.
• Si les titres sont corrélés positivement, la diversification n’apporte rien, elle ne modifie pas le risque.
Modèle simplifié de Sharpe : (William Sharpe, 1964) ; ce modèle explique que l’objectif de l’investisseur
non pas seulement de diversifier son portefeuille mais aussi chercher un portefeuille efficient :
✓ L’investisseur cherche de dégager une partie de risque à travers la diversification du portefeuille de
façon à ne pas supporter que le risque non diversifiable.
✓ L’investisseur cherche de maximiser les profits en minimisant le risque, il choisira pour un niveau de
risque identique, le titre présentant la rentabilité la plus élevée, et un niveau de risque identique ; le
titre présentant la rentabilité la plus élevée, et pour un niveau de rentabilité identique, le titre
présentant le risque minimal.

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Le modèle de Sharpe : le coefficient bêta (B) est un coefficient qui mesure le risque spécifique (ou la
volatilité relative) d’une valeur par rapport à son indice de référence ; le (B) d’un titre mesure la corrélation
de la rentabilité du titre avec celle du marché.( c-à-d son risque de marché, il dépend de la sensibilité du secteur
de l’entreprise, de la structure des coûts, de la conjoncture, de la structure financière, de la qualité ou quantités
des informations fournies au marché, et de taux de croissance des résultats).
Le bêta du titre est le rapport entre, d’une part la covariance entre les rendements des titres et les rendements
du marché, et d’autre part, la variance du marché : B= COV (Rt, Rm) /VAR(Rm).
Rt : rendements des titres (cours N- cours (N-1)) / (cours N-1)
Rm : rendements du marché (indice N- indice (N-1)) / (indice N-1)
VAR (Rm) : variance du marché.
Modèle MEDAF (CAPM) : (capital asset pricing model), Sharpe (1964), Lintner (1965), Jan Mossin (1966)
et Black (1972) : modèle d’évaluation des actifs financiers, d’après ce modèle tout investisseur court un risque
lié à l’incertitude, pesant sur le cours des actions et sur les dividendes distribués, et exige une rentabilité
supérieure au taux sans risque. Il demande au moins le taux sans risque et en sus une prime de risque qui
rémunérait le risque général des actions.
Ce modèle explique comment se réalise l’équilibre entre l'offre et la demande pour chaque titre, conduisant à
l’équilibre général du marché ; en outre, il permet de déterminer le rendement requis d’un actif risqué en
fonction de son risque systématique ; quatre hypothèses sont relatives à la perfection du marché :
✓ Il Ya une infinité d’acheteurs et de vendeurs et aucun n’a impacté l’évolution des prix.
✓ Pas de coût de transaction et les actifs financiers sont parfaitement divisibles.
✓ Absence de fiscalité de gains en capital et en dividendes. (Il n’existe ni taxes ni frais de transaction).
✓ Il existe un taux sans risque pour les prêteurs et les emprunteurs.
Principe de séparation : la théorie financière montre qu’un investisseur prend successivement deux
décisions qui sont totalement séparables, en l’occurrence :
Il évalue tout d’abord l’ensemble des portefeuilles efficients composés exclusivement d’actifs risqués afin de
déterminer le portefeuille ;
Il choisit son portefeuille final par combinaison du portefeuille avec l’actif sans risque selon le niveau de risque
qu’il est prêt à supporter
C’est ce qu’on appelle le principe de séparation.
Voilà la formule de CAMP : Ra = Rf + (Rm- Rf). Bi
Ra : le rendement de l’actif
Rf : le taux sans risque sur une période T (Risk Free)
Rm : rendement moyen du marché
(Rm-Rf) : la prime de risque (Markt Risk Premium)
Bi : le risque systématique des titres i, est la covariance de son rendement avec le rendement du marché divisé
par la variance du rendement du marché (le bêta du titre).

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Modèle Fama et French (Three factor pricing model) : TFPM ; Fama et French (1992,1993) proposent
un modèle à trois facteurs qui corrige les défaillances du modèle MEDAF, « doute sur la validité MEDAF »
Ce modèle inclut le risque du marché (Beta). Les trois facteurs de ce modèle sont : facteur marché MEDAF,
facteur taille ; et facteur B/M.
Cependant la critique de Fama & Frensh semble avoir été salutaire puisqu’ils ont souligné la capacité de CAMP
à expliquer une part importante de la variabilité des rendements dès lors que l’on prend en compte certains
facteurs ignorés dans les travaux antérieurs, donc ce modèle intégré d’autres facteurs : la taille de la firme
(capitalisation) et le ratio valeur comptable ; « book to market ».
Le modèle Fama et Frensh donc comportera 3 facteurs : la prime de risque ; SMB ; et HML ; il sera de la
forme : Ri -Rf = Bi (Rm-Rf) + SMB +HML ;
Avec : (SMB : Small minus big ; HML : high minus Low)
Modèle VAR (value at Risk) : Est une mesure utilisée pour quantifier le risque de marché de portefeuille
d’instruments financiers, elle mesure la perte potentielle maximale encourue sur une position, à un seuil fixé,
sur un temps donné, cette méthode mesurée par trois approches différentes (méthode historique, analytique
ou paramétrique, et méthode de stimulation de monte Carlo).

Conclusion :
Les risques que se soient financiers (taux d’intérêt, taux de change, risque de liquidité, d’endettement ou
risque portefeuille), ou non financiers (opérationnels ou stratégique), nécessitent des méthodes et des outils
pour les gérer, donc pour que cette gestion soit efficace il faut bien respecter l’application de ces méthodes,
et suivre les résultats obtenus.

6 : livre « la Gestion Portefeuille instruments, stratégie et performance » ; 2 °édition ; Robert COBBAUT, Roland
GILLET, Georges HUBNER.

www.cairn.info

PFE : Gestion des Risques 19


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Conclusion :

Après avoir fait le tour du concept général de la gestion des risques ainsi que du processus de
gestion et d’organisation des risques au sein des organismes, nous pouvons conclure que ce dernier
vient en réponse efficace au problème de l’exposition des entités aux risques de tous types.
Ainsi, nous pouvons conclure que l’objectif principal de la gestion des risques est de sortir les
entreprises des situations de crise avec le moins de désagréments possible car il présente plusieurs
atouts non négligeables mais néanmoins connaît des limites.
Et pour répondre à cet objectif, différentes techniques d’évaluation, de contrôle et de la mesure des
risques, que se soient les financiers ou les non financiers sont mises en place dans la Gestion de
l’organisme pour bénéficier d’un plan stratégique solide qui peut résister à toutes les perturbations
externes ou internes qui peuvent toucher la rentabilité de l’activité de la firme.
Alors, est ce que ces techniques adoptées au niveau des organismes d’une façon générale, peuvent
être efficaces pour le secteur bancaire ou existent d’autres Méthodes pour l’évaluation des risques
en ce dernier ?
Pour répondre à cette question, on essayera d’entamer dans la deuxième partie de cette mémoire,
le concept « Risk Management » au niveau du secteur bancaire, et plus particulièrement dans notre
pays le Maroc.

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Partie 2 : Gestion des risques au


secteur bancaire- banques
marocaines

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Introduction :

Les banques exercent plusieurs activités dans le cadre d’assurer la création monétaire et la
circulation financière, donc il est essentiel pour la banque d’adapter la notion de la Gestion des risques
pour garder la stabilité financière du pays.
Dans ce sens plusieurs réformes et réglementations poser sur les banques pour s’assurer la bonne
adaptation de ce concept « RM »,
Ainsi, pour faire face à différents types des risques qui impactent l’activité bancaire, plusieurs
méthodes et théories ont été mises en évidence pour protéger la firme bancaire. Ses différentes
méthodes de contrôle ne sont pas exclusives l’une des autres, elles se complètent et elles sont tous
élémentaires dans un environnement caractérisé par la symétrie d’information.
Cette problématique de la Gestion des Risques bancaire, Représente une notion très importante ; sa
mise en place portée sur plusieurs techniques et méthodes d’évaluation afin de garder la résilience
de cet organisme.
Les banques Marocaines comme toutes les banques du Monde adoptent cette notion, pour créer un
système monétaire et financier performent et résilient aux différents changements
environnementaux.
Dans cette partie de notre travail on va essayer de dégager les différents risques qui peuvent
impacter ce secteur, soit les banques conventionnelles ou les banques participatives, et traiter les
méthodes et les techniques pour faire évaluer et contrôler les risques.
Et pour s’assurer de la résilience de ce mécanisme on présentera et traitera la Gestion du risque
bancaire en période de crise de la pandémie COVID -19.

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Chapitre 3 : La Gestion des risques bancaire pour les banques


marocaines :
Introduction :
Les banques sont des organismes bien structurés en ce qui concerne la notion de la gestion de risque, des
normes, des outils, et des méthodes mises en place au niveau de chaque banque afin de gérer les risques
financiers et opérationnels pour s’assurer la performance de l’activité bancaire.
Alors, quels sont les risques majeurs au secteur bancaire ? et quelles sont les différentes méthodes d’évaluation
de ces risques ?

Section 3.1 : La Gestion Risque pour les banques commerciales :


a _ Réglementation de la Gestion Risque au secteur bancaire 7 :
Comité de Bâle pour la supervision des banques (CBSB) : instance internationale de la stabilité
du système monétaire et financier, instauré en 1974 par les gouverneurs des banques centrales des pays du
groupe 10 (G10) à Bâle (une ville de suisse), suite à des graves perturbations sur les marchés bancaires et
monétaires internationaux, ses missions principales sont les suivantes :
✓ Le renforcement de la sécurité et la fiabilité du système financier ;
✓ L’établissement de standards minimaux en matière de contrôle prudentiel ;
✓ La diffusion et la promotion des meilleurs pratiques bancaires et de surveillance ;
✓ La promotion de la coopération internationale en matière de contrôle prudentiel ;
Bâle 1 : 1988 ; Montant minimal de fonds propres 8% pour couvrir les risques, mise en place du Ratio Cooke
s’est révélée utile pour mesurer les risques d’une banque même s’il n’est pas parfait ;
Ratio Cooke = FP/ Risques pondérés ≥ 8% : avec FP : fonds propres de base + les Fonds propres
complémentaire ; et : Risques pondérés : Risque de crédit+ Risque de Marché ;
Bâle 2 : 2004, Il comprend 3 piliers : une exigence minimale de FP ( pilier 1), qui doit couvrir le risque de
crédit, le risque de marché et le risque opérationnel ; une surveillance prudentielle de l’adéquation des FP qui
autorise le régulateur à intervenir afin de majorer les exigences en capital selon l’évolution du profil de risque
de la banque (pilier 2) ; une discipline de marché basée sur la communication financière d’un certain nombre
d’informations de la part de chaque banque ( pilier 3) .
Ratio Mc Donough = FP / (risque crédit + risque opérationnel+ risque de marché)
Bâle 3 : 2013, quatre principaux points ont été abordés dans cette réforme :
✓ Le Renforcement de la structure de capital des banques, avec l’amélioration de la qualité et du niveau
des FP, Le ratio de solvabilité passe de 8% à 10,5%, avec une articulation autour de 2 couches de
capital ;
✓ L’amélioration de la gestion de la liquidité, avec l’introduction des ratios de liquidité à court et long
terme : le LCR (liquidity coverage Ratio), le NSFR (Net funding stade Ratio) ;
✓ La maitrise de l’effet de levier, avec l’introduction d’un ratio de levier permettant d’encadrer la taille
du bilan des banques ;
✓ La couverture des risques du portefeuille de négociation ;
Bâle 4 : En cours de traitement ( 7 : source :lafinancepourtous.com)

Autres instances pour la supervision des systèmes financiers :

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BRI : Banque de règlement internationaux FMI : fonds monétaire international


BCE : Banque centrale européenne AMF : Autorité des marchés financiers

Les Réformes Marocaines pour la Gestion des Risques au secteur bancaire :


Bank AL- Maghrib 8 : (8 : gov.ma Bkam.ma apsf.pro)

▪ Circulaire de Bank Al-Maghrib N°40/G/2007 du 2 août 2007 relative au Contrôle interne.


▪ Directive relative au dispositif de gestion des risques opérationnels N 29/G/2007.
▪ Directive relative au dispositif de gestion du risque global de taux d'intérêt N 30/G/2007.
▪ Circulaire relative aux exigences en fonds propres portant sur les risques de crédit, de marché et
opérationnels des établissements de crédit CN° 26/G/2006.
▪ Circulaire relative aux exigences en fonds propres pour la couverture des risques de crédit, de marché
et opérationnels selon les approches internes aux établissements de crédit CN° 8/G/2010.
▪ Directive relative au dispositif des Gestion de risques financiers lié au changement climatique de
l’environnement D N° 5/ W/ 2021.
▪ Circulaire CN° 31/G/2006 relative au coefficient minimum de liquidité des banques
▪ Circulaire N 15/G/13 relative au ratio de liquidité des banques
▪ La circulaire 4/W/2017 relative à la mise en place du Plan de Redressement de crise Interne

Autres Réformes : Circulaire N 1/2018 relative aux banques intermédiaires agréées sur les opérations de
couverture : pour objet de fixer les conditions et les modalités de réalisation des opérations de couverture
contre les risques de change, du taux d’intérêt, de fluctuations des prix des produits de base et les risques
inhérents à tout actif ou toute dette ; (Office national de change)

b_ Les Risques au secteur bancaire : Selon Desmicht François (2004), le risque bancaire peut se
définir synthétiquement comme « l’incertitude temporelle d’un événement ayant une certaine probabilité de
survenir et de mettre en difficulté la banque ».9
Généralement, les risques majeurs de l’activité bancaire se classent dans quatre catégories : risques de crédit
(risque de contrepartie), risques de marché, risques de liquidité et risques opérationnels.

Risque Définition
La notion de risque de crédit est immédiatement associée au risque de contrepartie, il est en effet clair
Risque de que le risque premier réside dans la volonté, mais aussi dans la capacité de l’emprunteur de faire face à
crédit ces engagements (De Boissieu C,1999). De fait le risque de crédit est le risque de perte en cas de
défaillance de l’emprunteur, il s’agit du risque d’impayé ou risque de défaut (Desmicht, 2004).
Le Risque de Marché fait partie intégrante des activités de prêt et de dépôts de la Banque, ainsi que de
Risque de ses activités de financement, de négociation et de placement, Le risque de marché se définit comme le
marché risque pouvant résulter pour un établissement de crédit d’une évolution défavorable des données de
marché ou de leur volatilité (De Boissieu, 1999). Globalement, il s’agit du risque de réaliser des moins-
values ou des pertes à la revente des titres détenus.
Risque de Est plutôt celui de disposer des liquidités bancaires insuffisantes, c-à-d lorsque les actifs liquides
liquidité disponibles ne semblent pas être suffisants pour faire face à des besoins inattendus, dans cette optique,
la liquidité est un coussin de sécurité pour gagner du temps en présence de difficultés (GARBA, 2016).
D’après Le comité de Bâle « le risque de pertes résultant de l’inadaptation ou de la défaillance des
Risque procédures internes, de personnes et de système ou résultant d’événements extérieurs ». Les
opération principales catégories de risques opérationnels sont liées à des carences dans les contrôles internes et
nel la gouvernance d’entreprise. Celles-ci peuvent entraîner des pertes financières par suite d’erreurs, de
fraudes ou de l’incapacité de s’exécuter à temps, ou nuire d’autre manière aux intérêts de la banque
Source : Auteurs (basé sur certains documents de sujet)

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c _L’évaluation des Risques Bancaire :


Méthodes d’analyse Risque de crédit :

Outils d’évaluations et Mesure du Risque crédit

Méthodes Méthodes
empiriques statistiques

Démarches Le Rating Scoring


positives Démarches
Normatives
s Source : élaborer par les auteurs
Méthodes Empiriques :
Démarches Positives : Généralement on peut classer selon deux grandes Méthodes l’approche
traditionnelle de l’analyse financière et les méthodes de dépouillement (5 C et LAPP).
Approche Traditionnelle 10 : Analyse Financière Il s’agit probablement de la méthode à la fois la plus
ancienne et la plus utilisée en analyse du risque. L’établissement de crédit va établir différents ratios et calculs
pour vérifier la performance de l’entreprise à travers son compte de résultat et son bilan. Selon (Ndaynou,
2001), cette analyse se concentre sur deux éléments :
➢ Le flux de liquidité futur : est calculé par la différence entre les entrées et les sorties de flux réalisés
par l’activité de l’entreprise. Il permet de constater la capacité du débiteur à rembourser ses
engagements sans mettre en péril son activité durant un emprunt. Le banquier peut suivre l’évolution
des bénéfices et s’assurer qu’elles sont suffisantes par rapport au besoin en fonds de roulement.
➢ Le fonds de roulement : permet d’apprécier l’équilibre financier de l’organisation. Il indique si
l’entreprise est pérenne et si elle pourra assurer ses engagements. Pour le calcul, il existe deux
méthodes : Soit par le haut du bilan avec la différence entre les ressources stables (capitaux propres
et dettes à long terme) moins les emplois stables (actif immobilisé net), soit par le bas du bilan avec la
différence entre l’actif circulant d’exploitation et les dettes à court terme.
Méthodes de dépouillement : 10
La méthode des 5 C : character, capacity, capital, collatéral, conditions
Caractère (character) : Il s’agit de la réputation de l’entreprise, tant sur le marché en général qu’auprès de ses
créanciers, aptes à interpréter l’historique de paiement (track record). On fait référence à l’intégrité de
l’emprunteur et à son intention de rembourser ou non et de faire d’éventuels efforts en cas de difficultés.
C’est un facteur basé sur la fiabilité, l’honnêteté et la bonne foi de l’emprunteur.

9 : Contrôle Interne et risques bancaires : Une application au Cas marocaine_ article de Bouchra EL KHAMLICHI

10 : Etude de différentes méthodes d’analyse de risque crédit : Revue de littérature _ Revue CCA Numéro 7 :
Décembre 2018.

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Capacity : est l’étude de la capacité à respecter l’engagement de crédit au regard de la situation financière de
l’emprunteur. Par la comparaison des dettes (et leur service prévu) aux résultats de la société, et examiner
l’aptitude de l’emprunteur à assurer le service de la dette avec les cash flows futurs.
Capital : examiner à la fois la structure financière de la société et l’importance des fonds apportés par les
actionnaires (Equity), et aussi l’éventuelle capacité de ces derniers à réaliser un apport complémentaire pour
financer le projet à l’origine de la recherche du financement ou en cas de crise financière.
Collatéral : Il s’agit de l’étude des actifs sous-jacents pouvant potentiellement sécuriser le crédit. Cette
dimension permet de déterminer la nature et la valeur des garanties dont dispose le client.
Conditions : considérer les conditions (de marché et commerciales) applicables à cet emprunteur. Autrement
dit, il s’agit d’apprécier si les conditions (taux, maturité, mode de remboursement) applicables ou envisageables
ne génèrent pas un risque trop élevé et si elles sont de nature à permettre au créancier de dégager une juste
rémunération du risque de crédit supporté.
La méthode de LAPP : liquidity, activity, profitability, potential
Liquidity : Étude du ratio de liquidité générale (current ratio ) ou réduite (acid ratio ).
Activity : Examen des ratios de croissance des ventes, de rotation des actifs et du poids du Working Capital.
Profitability : Etude la profitabilité, c’est-à-dire les marges dégagées par l’entreprise.
Potential : Le critère est qualitatif et plus ouvert ; il fait référence à la fois au potentiel de l’entreprise en
matière de marché, stratégie et management et en termes d’actifs pouvant jouer le rôle de garantie explicite
ou implicite à l’opération de crédit
Démarches Normatives 11 : deux Méthodes envisagées pour cette démarche : méthode des crédits Men
et Méthode des clauses de Risque.
Méthode des crédits Men : l’idée est de noter une entreprise au regard d’une entreprise type en bonne santé
financière, en considération trois facteurs pondérés : personnels de la société (pondéré sur 40%), contexte
économique (pondéré sur 20%), situation financière (pondéré sur 40%) ;
✓ Plus la note proche de 100, moins l’entreprise est risquée ;
✓ Plus la note proche de 0, plus l’entreprise est risquée ;
Méthode Z-Score : Elle s’agit d’une méthode d’évaluation du risque de faillite et de défaut des sociétés
cotées en bourse, la méthode se base sur cinq ratios financiers pour déterminer si une entreprise est
solvable, les ratios utilisés sont des ratios de rentabilité, de liquidité, de solvabilité, de l’activité, et l’effet de
levier.
Le Rating 10 :
La notation « Rating », El karyotis, 1995 définit la notation comme : « un processus d’évaluation de risque
attaché à un titre de créance, synthétisé à une note, permettant un classement en fonction des
caractéristiques particulières du titre proposé et des garanties offertes par l’émetteur. »
La notation financière est l'expression de la solvabilité d'un emprunteur, elle mesure la capacité de ce dernier
à rembourser toutes les sommes dues à court ou à long terme. La notation financière se concrétise par
différents types de notation soit attribuée par des sociétés spécialisées de notation ; on parle donc de notation
externe, soit établie par les banques elles-mêmes, la notation alors est dites internes.

PFE : Gestion des Risques 26


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L’activité de notation est née du besoin de condenser un ensemble de données dans une seule variable de
synthèse, donnant une idée de la probabilité de difficultés en observant les taux de défaut (et de faillite) à
différents horizons (1 ou 3 ans par exemple) selon le rating attribué. La probabilité est déduite de l’étude
statistique.
Trois approches envisagées par le comité de Bâle pour mesurer le risque crédit à partir de « Rating » :
approche notation interne IRB interne (simple), IRB avancé, et l’approche standard la notion externe.
Méthodes Statistiques :
Scoring 12 :
Le crédit scoring est considéré comme une méthode d’évaluation utilisée par les organismes bancaires pour
estimer le risque de défaut et mesurer la solvabilité de chaque emprunteur et lui classer soit comme un sain
ou défaillant.
Pour (Flaman, 1997), le crédit scoring est le processus d’assignation d’une note (ou score) à un emprunteur
potentiel pour estimer la performance future de son prêt.
La technique de scoring permet d’utiliser des modèles statistiques afin de transformer des données
(qualitatives, quantitatives) en indicateurs numériques mesurables à des fins d'aide à la décision d'octroi ou de
rejet de crédit. Généralement c’est une méthode utilisée par les banques afin de prévoir le risque de défaut
d’un emprunteur, que soit particulier ou firme ;
Processus de construction d’un modèle de Scoring :
_La détermination du critère de défaillance : Il est nécessaire de disposer des données historiques sur les
défauts qui doivent couvrir un cycle économique complet de même, d’élaborer un échantillon représentatif
d’emprunteurs en situation de défaut. Ces emprunteurs doivent faire partie à des populations homogènes afin
de chercher et détecter les caractéristiques économiques financières les plus prédictifs le plus les emprunteurs
sains de ceux en défaut.
_ Le choix des variables explicatives : La construction d’une base de données est fondée sur la collecte des
données utiles et fiables qui affectent la capacité du remboursement de l’emprunteur. Une variété de variables
peut s’introduire dans le modèle, on trouve : les données qualitatives de l’emprunteur, les données comptables
et financières, les caractéristiques du crédit, les caractéristiques du prêteur.
_ le choix de la technique à utiliser : Ces systèmes de crédit scoring sont mis en place à partir de trois
principales formes de modélisation multivariée :
✓ Le scoring par le modèle linéaire.
✓ Le scoring par le modèle d'analyse discriminante.
✓ Le scoring par le modèle logit.
En plus de ces techniques, on trouve d’autres méthodes d’intelligence artificielle citées par S. Tuffery (2007) :
Les réseaux de neurones, Les arbres de décision, Les systèmes experts, Algorithmes Génétiques.

11 : le Rationnement des crédits bancaires : Cas des PME Marocaines_ Revue d’études en management et finance
d’organisation _ N ° 9 octobre 2019.

12 : Prédiction du risque de crédit : étude comparative des techniques de Scoring (Septembre, 2020), pp. 511-527.
www.ijafame.org (international journal of acounting finance auditing management & economics).

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Mesure Risque liquidité bancaire :


Sources du risque de liquidité 13 : Le risque de liquidité provient de plusieurs sources, dont les plus
fréquentes sont :
L’insolvabilité de l’emprunteur : L’emprunteur d’un crédit peut ne pas être capable de rembourser les avances
qui lui ont été consenties, cette incapacité de rembourser entraine pour le banquier une perte totale ou
partielle de créance.
Le retrait massif des dépôts ou de l’épargne de la clientèle : La crise de liquidité peut être due au retrait massif
des dépôts, celui-ci est marqué par exemple par une crise de confiance consécutive des préteurs.
La concentration des dépôts : Le passif de la banque ne devrait pas être exposé à un seul client, c.-à-d. que la
banque ne doit pas avoir un financement qui dépend d’un seul client et ceci pour ne pas tomber dans un risque
de concentration, dont la banque risque d’avoir des problèmes au niveau de sa trésorerie s’elle n’a pas agi
rapidement pour camoufler les importantes sorties.
La Notion ALM (assets liability management) 14 :
D’après Paul Demey, Antoine Frachot et Gaël Riboulet La gestion actif-passif ou Assets Liability management
(ALM) désigne « les techniques de maîtrise du risque de liquidité, de taux et de change sur le périmètre des
activités commerciales d’un réseau bancaire ».
On peut définir l’ALM comme le processus de planification, d’organisation et de contrôle des volumes, de la
maturité et des taux de l’actif et du passif dans l’objectif de minimiser les risques de taux, de change et de
liquidité tout en gardant un bon niveau de rentabilité. (Delimal and Roturier, 2007).
La GAP s’intéresse à l’évaluation et à la gestion des risques liés à l’activité bancaire tels que le risque de liquidité,
la variabilité du taux d’intérêt et du taux change. Ces risques ne peuvent pas être contrôlés par la banque et
dépendent de l’offre et de la demande de la monnaie.
Une bonne gestion actif-passif devrait permettre la réduction de ces risques, et ce en équilibrant dans la
mesure du possible les échéances de l’actif et du passif.
Méthodes de mesure de Risque de la liquidité 13 : La mesure de ce type de risque repose sur deux
indicateurs principaux à savoir, l’écoulement et les impasses.
L’écoulement : est un concept fondamental en matière d’ALM. Il décrit la manière avec laquelle se consume le
stock dans le temps en permettant de mesurer l’impasse de liquidité. Pour un produit bancaire donné, son
écoulement en liquidité désigne comment le stock expire avec le temps. Il peut être contractuel ou
conventionnel.
Les impasses/Gaps : La détermination d’une impasse en liquidité permet alors d’anticiper les montants qui
devront être empruntés ou placés aux dates futures. L’impasse en liquidité est nulle pour la date courante
puisque le bilan de la banque est équilibré à tout instant. En revanche, la projection de l’impasse aux dates
futures n’a aucune raison d’être nulle. On montrera donc par impasse en liquidité la courbe qui fournit le
montant de l’impasse à chacune des dates futures. (Décalage entre l’actif et le passif du bilan à une date donnée).

13 : La maitrise des conséquences potentielles des risques financiers en particulier le risque de liquidité de la banque
marocaine : application de l’approche ALM_ Revue CCA 07/03/2020

14 : La Gestion Actif-Passif des banques : un cadre conceptuel et théorique _ Revue Internationale des Sciences de
Gestion 14/10/2020.

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Contrôle risque de marché 15 :


Le Risque de marché : Le risque de marché fait référence à toute perte causée par les variations brutales
des prix (taux ou cours) sur le marché. Il s’applique aux instruments financiers tels : Les produits de taux
(obligations, dérivés de taux), actions, change, matières premières. Cette catégorie de risques bancaires a fait
l’objet d’une attention particulière lors des réformes du troisième accord de Bâle. Le risque de marché
regroupe : le risque sur titres de propriété, sur produits de base, de taux d’intérêt et de change.
Les Mesures propres à la banque : Les banques doivent mettre en œuvre des stratégies internes
préventives pour assurer le bon fonctionnement du secteur bancaire et la stabilité des places financières. Ces
stratégies visent à s'appuyer sur le système de gouvernance d'une organisation pour gérer les risques.
A côté de l’ALM, l’établissement bancaire doit entretenir une analyse approfondie des résultats. Une manière
de veiller à la réalisation de bonnes performances et de garantir une solide structure financière. Dans ce cadre,
les établissements bancaires font appel par exemple, à la méthode de Earning at Risk.
La Value at Risk (VAR) une mesure de risques de marché :
Les autorités bancaires internationales ont préconisé les modèles de VaR pour déterminer les exigences en
matière de capital de risque de marché pour les grandes banques dans le cadre de la modification de 1996 de
l’accord Bâlois sur le risque de marché. Elle s’agit de la mesure de la perte maximale potentielle sur un
portefeuille pour un niveau de confiance défini.
La mesure de la VaR basé sur deux paramètres de N= (Jours, mois, année) et X= (Entre 95% et 99%.). Nous
distinguons entre :
✓ La VaR (valeur de perte maximale) : Elle représente le niveau de perte sur N prochains que l’on est
certain de ne pas dépasser avec une probabilité de X%.
✓ L’expected shortfall ou la VaR conditionnelle (perte de queue) : Elle correspond à la perte attendue
sur N conditionnellement au fait que cette perte soit supérieure au X quantile de la distribution.
Pour calculer la VaR, il est important de bien préciser ses deux paramètres à savoir : L’horizon temporel
et le niveau de confiance ; Elle est exprimée comme suit : 𝑃 (𝛥𝑉 𝑡, ℎ ≤ 𝑉𝑎𝑅) = 𝛼 Avec :
𝛥V : Les variations ou le rendement de la valeur ou le prix de l’instrument ou du portefeuille étudié.
1-α : Le seuil de confiance. h : L’horizon temporel.

La VaR présente de nombreux avantages : évaluer les performances et de les corriger éventuellement en
fonction du risque, « favoriser l’information et la transparence dans la mesure où c’est une mesure exprimée
en termes non technique et qui peut faire l’objet de rapports périodiques, de déterminer l’allocation des fonds
à placer et de fixer des limites quantitatives de risque à l’intention des gérants. Ensuite c’est un indicateur lisible
et facile à interpréter, même par des non spécialistes, bien que la méthode de calcul soit très complexe. Cela
en fait un vecteur de communication, aussi bien n’interne qu’externe, permettant de dialoguer avec le
management ou les autorités de régulation. » (Hervé Bouclier, 2010).16
Pour résumer, la Value at Risk ou la valeur de risque est une mesure recommandée par le comité de Bâle
dans le cadre des approches internes de calcul des fonds propres. Elle permet une mesure globale des risques
de marché.

15 : Evaluation de risque de marché dans le secteur bancaire marocaine : application de la VAR historique _ Finance &
Finance Internationale ; N°21 janvier 2021.

16 : L’évaluation des risques : apport de la VaR par rapport au stress test _ Revue CCA Numéro 6 : Septembre 2018.

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Evaluation Risque opérationnel :

Les types Risques opérationnels

Structurelle à Liée aux


l’échelle de activités Organisationnelle
l’entreprise : processus : et stratégique :
Fraude externe Fraude interne Prestataires
Ressources Interruption
Gestion du
humaines d’activité
changement
Réglementation Technologie
clients Exécution

Figure 2 : Types risques opérationnels selon Comité de Bâle 2 (Document : comité de Bâle)
Objectifs du contrôle interne 9 :
Selon la banque des règlements internationaux, pour optimiser l’efficacité du contrôle interne, il est nécessaire
de classer les objectifs en trois catégories :
- Objectifs opérationnels : il s’agit des objectifs qui sont liés à l’efficacité et l’efficience de l’organisation à travers
l’utilisation de ses ressources et ses emplois ainsi que dans la protection de l’établissement.
- Objectifs liés aux informations financières : ces objectifs portent sur la nécessité d’établir des rapports, des
comptes annuels et des états financiers fiables nécessaires à la prise de décision.
- Objectifs de conformité : qui exigent la conformité aux lois, réglementations et politiques de l’organisation.
Cet objectif est nécessaire pour préserver la réputation et les droits de l’organisation.
Composantes du contrôle interne :
Selon le COSO, le contrôle interne comporte cinq composantes étroitement liées qui découlent de la manière
dont l’activité est gérée, et qui sont intégrées au processus de gestion (Coopers & Lybrand, 1998) :
- Environnement de contrôle : Les facteurs qui peuvent influencer l’environnement de contrôle sont
principalement l’intégrité l’éthique et la compétence du personnel et enfin la capacité du Conseil
d’administration à déterminer les objectifs.
- Evaluation des Risques : Il s'agit d'identifier et d'analyser les facteurs qui peuvent affecter la réalisation des
objectifs. De plus, il est important de disposer des moyens et des méthodes pour identifier et maîtriser les
risques spécifiques liés au développement macro et micro économique, ainsi que l'environnement
réglementaire et les conditions d'exploitation.
- Activités de contrôle : Il s'agit de s'assurer que l'application des normes et procédures permet de garantir
que les mesures appliquées visent à maîtriser les risques susceptibles d'affecter la réalisation des objectifs de
la firme.

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- Information et communication : Les informations pertinentes doivent être identifiées, collectées et diffusées
sous une forme et dans un délai permettant à chacun d'assumer ses responsabilités
- Pilotage : les systèmes de contrôle interne doivent être aussi contrôlés, Les faiblesses du contrôle interne
doivent être signalées aux autorités hiérarchiques. Par ailleurs, il est nécessaire de mettre en place un système
de suivi permanant ou encore de procéder à des évaluations périodiques.

Autoévaluation

Risques de Risques
crédit
Risques de
Contrôle interne marché

Approche « notations Approche de


Internes » simple et mesures
Méthodes
approche avancée complexes
internes (VaR)

Figure 3 : Réglementation Bâle II et place du contrôle interne (Source : Contrôle Interne et risques
bancaires : Une application au Cas marocaine_ article de Bouchra EL KHAMLICHI).

d _ Capital Economique et RAROC 17 :


Le capital Economique :
Le capital économique se définit comme étant les fonds propres nécessaires à une Banque pour absorber les
pertes sur un horizon temporel donné et pour un seuil de confiance prédéfini, l’horizon temporel retenu est
d’un an. Les fonds propres économiques représentent une estimation du montant de FP que la Banque juge
nécessaire pour couvrir les pertes inattendues, auxquelles elle peut avoir à faire face dans le cours de ses
activités, pour satisfaire aux exigences de ses actionnaires et de ses créanciers, notamment en termes
d'aversion au risque.
L’objectif de niveau de capital économique et la définition des constituants étant fixés, la difficulté essentielle
réside dans l’estimation des risques. C’est une mesure de capital ajustée du risque spécifique à chaque type
d’activité. La problématique est liée à la diversité des risques supportés par les banques, dont les
caractéristiques très différentes impliquent a priori des outils de mesure distincts. Il est donc difficile d’évaluer
par un outil unique ou une méthodologie commune l’ensemble des risques d’un établissement de crédit. Or,
le capital économique a pour vocation de couvrir l’ensemble des risques, c-à-d en plus des risques principaux
et les mieux évalués, risque de crédit et risque de marché, le risque opérationnel, le risque de taux d’intérêt,
le risque de liquidité, le risque stratégique, le risque de réputation, le risque de concentration, le risque de
transfert, le risque d’assurance, …
Capital économique et gestion opérationnelle : suivi d’indicateurs d’activité indexés sur le capital L’indicateur
RoE (return on equity), qui permet d’évaluer la performance globale de l’établissement en rapportant une
mesure de la rentabilité financière (marge d’intérêt nette, marge d’intérêt nette et commissions, résultat net,
avant ou après impôts) aux fonds propres comptables de la banque, est insuffisant pour la gestion
opérationnelle du risque. 𝑅O𝐸 = 𝑝𝑟𝑜𝑓𝑖𝑡/ 𝑐𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑙 é𝑐𝑜𝑛𝑜𝑚𝑖𝑞𝑢𝑒.

17 : Mémoire « RAROC : Risk Adjusted Return On Capital » ; Master spécialisé : Management des Organisations
Financières et Bancaire. - ENCG Kenitra 2019/2020

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RAROC (Risk Adjusted Return On Capital) :


RAROC : il s’agit d’un indicateur synthétique permettant de mettre en regard la rentabilité réelle d’une
opération avec le risque qui lui est associé : c’est le ratio lié la marge nette prévisionnelle après déduction des
pertes moyennes anticipées (Expected loss), et une mesure de la perte inattendue (Unexpected Loss).
RAROC = Revenu ajusté/ Capital économique
Avec : Revenu ajusté = (Spread + Commissions) – (Perte attendue) – Coût opératoire.
Le RAROC présente deux objectifs principaux :
✓ Mesure de la performance en prenant en compte le risque (ex-post).
✓ Permettre une allocation de fonds propres qui couvre le risque (ex-ante).
Les types de RAROC : Les types de RAROC Selon la date et le périmètre des calculs, peuvent distinguer
entre quatre types :
RAROC à l'origine : Il est calculé lors de l'octroi du prêt à partir de la date d'octroi de l'aide jusqu'à la date
d'échéance, et il est généralement utilisé comme un outil d'aide à la décision et une méthode de tarification du
crédit.
RAROC résiduel : Son calcul se fait pendant la période d'utilisation du crédit, sur un horizon qui va de la date
d'observation jusqu'à la date d'échéance. Le calcul prend immédiatement les changements des caractéristiques
des clients (notes), des crédits (provisions) et des garanties. Cependant, la volatilité de ce type ainsi que sa
forte dépendance des différents évènements de vie du crédit ne permettent pas l'adoption d'une stratégie par
client.
RAROC annuel : Solution intermédiaire entre les deux premières, elle peut correspondre à l'exercice
budgétaire et offrir des opportunités d'adopter des stratégies, de fixer des objectifs et de pouvoir mesurer les
résultats en fin de période.
RAROC complet : Le calcul prend en compte, à une date donnée, tous les éléments des engagements en cours,
de la date d'origine à la date d'échéance de chaque concours. Sa stabilité et son exhaustivité lui rendent le plus
adéquat pour l'adoption d'une stratégie que ça soit au niveau individuel pour un portefeuille ou encore une
activité.

e_ Le Risque de crédit et la norme IFRS 9 :


IFRS9 18 :
La norme comptable IFRS 9 nommée « Instruments financiers : comptabilisation et évaluation » vient
remplacer la norme IAS 39 « Instruments financiers ». Parmi les principales raisons qui ont poussé vers cette
réforme figurent les critiques de la notion de juste valeur « fair value » qui évalue les instruments financiers à
la valeur de marché. Ce mode d’évaluation implique une comptabilisation dans les comptes de résultat et dans
les capitaux propres des plus et moins-values latentes ce qui est de nature à augmenter la volatilité des bilans
bancaires.
L’ancien Norme IAS 39 permet de constater des provisions sur pertes à terme au titre des créances présentant
un risque de crédit avéré ainsi que celles qui enregistrent des impayés, mais qui n’ont pas encore le caractère
avéré, la première catégorie est appelée provisions sur base individuelle, alors que la seconde est qualifiée de
provisions sur base de portefeuille ; la nouveauté de la norme IFRS9 est d’opérer des provisions sur les
créances saines qui ne présentent pas de signe de dégradation de leur risque de crédit.

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Donc, l’entrée en vigueur imminente de la norme IFRS 9 depuis 01/01/18, exiger aux banques de constituer
des provisions pour pertes, même pour les crédits sains, elle introduit aussi une nouvelle logique de
classification et d’évaluation des actifs financiers, ce qui ne serait pas sans impact sur l’activité bancaire.
Le passage de la comptabilité d’un modèle de « perte avérée » à celui de perte attendue à travers la norme
IFRS9 est sensé rapprocher la logique comptable de la logique prudentielle pour une meilleur prise en compte
des risques.

Provisionnement pour pertes de crédit attendues au lieu des pertes subies 19 :


Le modèle actuel de reconnaissance des pertes de crédit se base sur les pertes subies. La norme IFRS 9 exige
le provisionnement des pertes futures probables qui s’appuie sur la survenance des évènements déclencheurs
ou des signes observables accompagnés d’un jugement des experts. Il s’agit d’une approche prospective qui
enregistre les pertes de crédit futures même si aucun événement déclencheur ne s’est encore produit. La
nouvelle norme d’évaluation des instruments financiers comprend trois phases :
✓ Classement et évaluation des instruments financiers ;
✓ Dépréciation des instruments financiers ;
✓ Ouverture des instruments financiers. ;
Etapes d’enregistrement de la perte attendue selon IFRS 9 :

• Bucket 1: stabililité du risque crédit depuis la comptabilisation


Etape 1 initiale ( pertes calculée sur 12 mois)

• Bucket 2: dégradation significative du risque de crédit ( pertes


calculée sur la durée de vie résiduelle)
Etape 2

• Bucket 3: risque de crédit avéré (pertes attendues calculées sur la


valeur résiduelle)
Etape 3

Figure 4 : Dégradation risque crédit (Etapes d’enregistrement de la perte attendue selon


IFRS 9).
(Source : Les Banques Marocaines face à la nouvelle norme de provisionnement des pertes attendues, IFRS 9 : Etat des
lieux et enjeux_ Hicham MESK et Majda BRABIJE)

La norme IFRS 9 présume qu’un prêt présente un risque élevé lorsqu’il y a un retard de paiement de 30 jours
et doit être enregistré dans la phase 3 en calculant le montant de la perte sur la durée résiduelle du prêt.

18 : Mesure des impacts de la norme IFRS 9 sur le risque de crédit bancaire _Revue CCA_ Numéro 5 : Juin 2018.

19 : Les Banques Marocaines face à la nouvelle norme de provisionnement des pertes attendues, IFRS 9 : Etat des lieux
et enjeux_ Hicham MESK et Majda BRABIJE

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Section 3.2 : La gestion Risques pour les banques Participatives :


a _ Les Risques spécifiques à la finance participative et le problème de la liquidité :
Les banques islamiques sont confrontées à des séries de risques inhérents à leurs activités. Ainsi les risques
spécifiques pouvant être relevés sont au nombre de quatre :
✓ Le risque religieux ou risque de non-conformité aux principes de la législation islamique ;
✓ Le risque d’investissement spécifique ;
✓ Le risque commercial translaté ;
✓ Le risque de taux de référence ;

Risque Risque
d’investisse commercial
Risque de
ment translaté
taux de
référence Risques
risque
Risque de
spécifique
non-
conformité s au FP
Banques
islamiques

Risque

Risque de
opérationnel
Risques
liquidité Risque de Risque de
crédit
génériques
marché

Figure 5 : Les risques génériques et spécifiques en finance islamique


(Source : Les banques islamiques au Maroc, outils et pratiques du banquier et de l’investisseur, Mohammed najib
benkacem, page :204)

Le risque commercial déplacé ou translaté : Il résulte principalement du risque encouru par les banques
islamiques du côté du passif à la suite de la mobilisation des dépôts qui sont sur la base du contrat Moudaraba.
IFSB (Islamic Financial Services Board) a défini le risque commercial translate comme étant un risque résultant
d'actifs gérés pour le compte de titulaires de comptes d'investissement. Ce risque est effectivement transféré
au capital propre des institutions financières islamiques.
Le risque de taux de rendement : Il s'agit du risque lié à une évolution défavorable des facteurs de marché
affectant le taux de rendement des actifs (ROA) de la banque islamique, en comparaison avec le taux de
rendement attendu par les détenteurs de comptes d'investissement. Dans l'accord entre les actionnaires et les
titulaires de comptes d'investissement, il pourrait y avoir des clauses relatives à ce type de risque et comment
il faut y remédier ou tout simplement atténuer ses effets.20
Le risque religieux ou de non-conformité au principe de la sharia : Vient du fait que les sharias doivent avaliser
les opérations bancaires. Mais il subsiste un risque de transgression de ces principes à cause du manque de
spécialistes avec des compétences en droit islamiques en montages financiers. Ce risque peut également être
le résultat entre ces règles et les règlementations bancaires locales.
Le risque d’investissement sectoriel : l’un des principales missions dévolues aux banques islamiques est
l’exploitation, pour son propre compte ou pour le compte de ses clients investisseurs, des opportunités de
placement se présentant sur le marché économique, en ce sens, l’intervention de ces établissements doit se
faire selon le principe de partage des profits et pertes.

PFE : Gestion des Risques 34


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Les spécificités de l’intermédiation financière islamique 21 :


Le principe de base de l’intermédiation financière islamique est l’affectation de l’épargne rare vers
l’investissement productif. Cette mobilisation des ressources doit générer un rendement suffisant afin de
garantir la satisfaction des besoins de l’ensemble des agents intervenants dans le système financier et par
interaction une croissance économique favorable. L’allocation de l’épargne, à travers les intermédiations
financières islamiques, trouve sa spécificité dans la diversité des contrats, régissant la relation des agents a
besoin de financement et ceux à capacité de financement. On distingue entre deux catégories de contrat, en
l’occurrence les contrats de garantie et ceux de confiance. Chaque catégorie de contrat expose la banque à
un niveau de risque déterminé en contrepartie d’un niveau de rentabilité donné. Cette situation illustre le fait
que cette forme d’intermédiation ne se situe pas par rapport à une approche de rupture avec l’intermédiation
conventionnelle. En effet, l’optimisation du couple Risque/Rentabilité nécessite la définition des différentes
combinaisons possibles d’allocations des ressources aux emplois pour identifier celles les plus rationnelles. Par
ailleurs, l’intermédiation financière participative prétend résoudre le problème des inégalités en termes de
détention d’information entre les détenteurs de projets et les investisseurs. Ceci s’explique par le fait que les
engagements de l’intermédiaire lors d’un partenariat actif ou passif (Musharaka ou Murabaha) représentent
principalement un signal informationnel reflétant la réalité de l’entreprise.

Le problème de liquidité au finance islamique 22 :


La liquidité est intimement liée à l’activité principale des banques, à savoir l’intermédiation financière. D’autant
plus que dans ce contexte d’institutionnalisation de l’intermédiation par son ouverture sur les marchés
financiers, les problèmes de liquidité sont plus importants étant donné l'augmentation du risque de liquidité du
marché (Armstrong et Caldwell, 2008). Or, la nature et l’ampleur des risques qui pèsent, sur les banques
islamiques peuvent être significativement différentes des banques conventionnelles (Ben Arab et Elmelki, 2008).
Les pratiques actuelles des banques islamiques les exposent à un important risque de liquidité puisqu’elles ne
peuvent pas compter sur le soutien de la Banque Centrale ou encore sur le marché monétaire islamique.
Sources du risque de liquidité en finance islamique : Il existe deux principales sources de risque de liquidité,
qui jouent surtout un rôle clé dans les activités bancaires, on peut résumer en deux points : la nature de
l’activité bancaire, les facteurs macro-économiques.

Techniques pour gérer le risque de liquidité en finance participative 21 :


Il existe certaines techniques pour atténuer le problème de risque de liquidité selon les principes et les
orientations de la charia. Essentiellement, ces techniques atténuent les trois types de demande suivants :
_ Techniques pour résoudre la demande régulière de liquidité : réserve de liquidité, réglementation du délai
de rachat des dépôts, produits de Mourabaha ou Moudaraba remboursable, liquidité fournie par la banque
mère ;
_ Techniques pour résoudre la demande irrégulière imprévisible de liquidité : prêt de société mère ou des
actionnaires, fonds de liquidité d’urgence de la banque centrale ou sauvetage du gouvernement ;
_ Techniques pour résoudre la demande irrégulière prévisible de liquidité : les facilités de la banque centrale
ou l’intervention de l’état, refinancement sur le marché monétaire, investir en action ;

20 : la gestion des risques spécifiques des banques islamiques_ Morroccan Journal of Entrepreneurship, Innovation and
Management (MJEIM).

21 : Problème de refinancement et de gestion des risques de la finance islamique : le cas du Maroc_ Revue africaine de
management (RAM) ISSN : 2509-0097

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Le Refinancement sur le marché monétaire et la gestion de risque de liquidité 22 :


SUKUK comme un moyen de refinancement : Au Maroc les premiers certificats de SUKUKS émis sont de
type Ijara et portant sur un montant de 1 MMDH, amortissable sur 5 ans, le Maroc introduit ce système en
2018 en effet, les certificats SUKUKS émis par un compartiment donné dans le cadre du programme :
✓ Sont des certificats de SUKUK Ijara,
✓ Conférent des droits identiques à leur porteurs que ceux émis par tout autre compartiment,
✓ Sont adossés à un droit d’usufruit et des actifs SUKUK,
✓ Peuvent présenter des caractéristiques différentes des certificats de SUKUK, émis par tout autre
compartiment, en ce qui concerne leur rang, leur valeur nominale, leur maturité, le montant et la date
de paiement des distributions et échéances d’amortissement y afférentes et leurs modalités
d’extinction ;

SUKUK Obligation
Constitué une part de propriété des actifs sous-jacents à Ne sont pas liée à des actifs, la vente d’une obligation est
l’opération d’investissement. essentiellement la vente d’une dette.
La vente d’un SUKUK représente en général la vente d’une
part d’actif
Les détenteurs de titres SUKUK sont liés aux dépenses et Accordent le droit à un revenu fixe, les détenteurs
aux risques relatifs au actifs sous-jacents (revenu fixe) d’obligation ne sont pas concernés par les dépenses et les
risques sur les actifs sous-jacents de l’émetteur.
Le souscripteur perçoit une part de gain tout en participant Le souscripteur n’est pas concerné par les résultats de
aux pertes éventuelles. l’organisme émetteur.

Leur échéance correspond à la fin du projet financé. Leur échéance ne correspond pas à la fin de l’activité ou au
projet financé.

Tableau comparatif des SukuK et obligations :


(Source : La gestion des risques de liquidité par le développement du marché monétaire marocaine cas des banques
islamiques _ Revue CCA Numéro 12 : Spécial JIREF & CCA).

b _ Le Risque de crédit aux banques participatives 23 :


Dans un contexte réglementaire, les banques islamiques sont contrôlées au même titre que les banques
conventionnelles et elles ont les mêmes exigences en matière de :
✓ La gestion des risques : identification, mesure, couverture et organisation interne ;
✓ La gestion de la liquidité : les ratios de liquidité ;
✓ Le niveau des fonds propres : les ratios de solvabilité (comité de Bâle) ;
✓ La quantité d’information financière publiée : la discipline de marché ;
✓ La mise en place d’un système de contrôle interne efficace.
En matière de risque de crédit, trois phénomènes réduisent l’exposition des banques islamiques :
✓ La collatéralisation des portefeuilles de crédit : les opérations sont adossées à des actifs réels ce qui
réduit l’exposition de la banque en cas de défaut de l’emprunteur.
✓ L’allocation des fonds propres : les banques islamiques ont en général une meilleure visibilité quant à
l’allocation économique de leurs fonds vers les actifs financés.
✓ L’absence d’actifs toxiques : en respectant les principes de la chariaa, les banques islamiques ne peuvent
pas octroyer de crédits subprime, ni porter des expositions à effets de levier (via un endettement
surdimensionné), ni acquérir de produits structurés risqués, ni investir dans des instruments
repackagés manquant de traçabilité.

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Avec l’instar du risque de contrepartie, certains risques additionnels peuvent être expliqués par la nature des
contrats proposés par les banques islamiques :
✓ La marge : liée principalement aux évolutions macro-économiques qui peuvent influencer négativement
la valeur du collatéral ;
✓ La nature et la multitude des contrats augmente le risque juridique.
✓ Les risques de réputation sont difficiles à identifier, à cerner, à quantifier et à réduire. Les banques
islamiques ne pourront s’en prémunir qu’en favorisant un degré élevé d’intégrité et de déontologie,
décliné jusqu’au niveau le plus individuel.
✓ La concentration des actifs augmente l’exposition globale de la banque islamique. La majorité des
financements sont sous forme de Mourabaha ou Moucharaka.
Généralement En matière de mesure de risque crédit, les banques islamiques utilisent des modèles classiques
basés sur la correspondance des maturités et la notation des crédits. Elles préfèrent les approches les moins
sophistiqués.

Conclusion :
La gestion des risques au secteur bancaire est réglementée d’après le comité de Bâle et autres instances,
généralement les risques majeurs au secteur bancaire prennent quatre catégories pour les banques
commerciales : risque de marché, risque crédit, risque de liquidité et risques opérationnels, et s’ajoute sur ces
catégories concernant les banques participatives (risque de non-conformité avec sharia, risque de
l’investissement, risque commercial translaté et risque taux de référence), tous ces types des risques cités
gérés par des démarches et des méthodes d’évaluation empiriques, statistiques, et organisationnels.
Ce chapitre traite ces différents types des risques au secteur bancaire, aussi que les méthodes d’évaluation
pour chacun, et d’autres outils de contrôle des risques utilisés au niveau de ce secteur.

22 : La gestion des risques de liquidité par le développement du marché monétaire marocaine (cas des banques
islamiques) _ Revue CCA Numéro 12 : Spécial JIREF & CCA.

23 : le risque de crédit : quelles particularités des institutions de la finance participative Revue Économie, Gestion et
Société (REGS)_ N°13 décembre 2017.

PFE : Gestion des Risques 37


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Chapitre 4 : L’impact de pandémie COVID-19 et la Gestion du


Risque bancaire : Cas des banques commerciales marocaines

Introduction :
La pandémie de 2020 a impacté le monde économique et financier dans sa globalité, et sachant que ce travail
consacré pour le secteur bancaire et le système de la Gestion de risque, on va analyser cet impact sur ce
secteur, et plus particulièrement Bank of Africa (BOA) d’après le rapport de cette dernière.

Section 4.1 : La Gestion de Risque bancaire à la pandémie :


a_ La Gestion de Risque au secteur bancaire au période de la pandémie :
Contexte générale 24 : L’année 2020 a été façonnée par la pandémie de la Covid-19 qui a affecté le système
bancaire, notamment à travers l’accélération des créances en souffrance, les tensions sur les liquidités ou
encore le ralentissement de la distribution des crédits. Ceci s’est traduit au niveau des réalisations des banques
cotées par une forte baisse des résultats due à une hausse importante du coût du risque et l’impact de la
contribution des banques au fonds covid 19.
Globalement, les différents enjeux que traverse le secteur actuellement ne devraient pas manquer de mettre
sa capitalisation à l’épreuve. Toutefois, durant la dernière décennie, les banques ont fait un effort remarquable
de renforcement de leurs fonds propres et se sont dotées d’une structure financière solide qui se traduit par
des niveaux de ratio de solvabilité largement supérieurs au minimum réglementaire. De plus, le système
bancaire a bénéficié des différentes mesures portant sur le renforcement des fonds propres instaurées courant
l’année 2020, à savoir la non distribution des dividendes appliquée par certaines banques, les programmes
d’augmentation de capital par conversion optionnelle des dividendes, l’émission des dettes subordonnées ou
encore la réduction des ratios réglementaires.
L’analyse des réalisations financières des banques cotées courant l’année 2020 sur la base des comptes sociaux
révèle une forte baisse des résultats qui reflète une hausse importante du coût du risque et l’impact de la
contribution des banques au fonds Covid 19. En effet, l’année 2020 a été marquée par une profonde récession
liée à la pandémie Covid 19 qui n’a pas manqué de se traduire sur les indicateurs du système bancaire.
Risque de la liquidité 25 : l’Enjeu de liquidité rapidement levé par les mesures de politique monétaire et
prudentielle de Bank Al-Maghrib Le risque de liquidité est, généralement, le premier risque à se matérialiser
lors des crises économiques. Les tensions sur la liquidité bancaire ont été rapidement observées dès le
déclenchement de cette crise sanitaire, en lien principalement avec la hausse importante de la circulation
fiduciaire. En effet, les mouvements de retrait fiduciaire se sont amplifiés de manière très significative
particulièrement après l’annonce de la période de confinement. Par la suite, l’augmentation de la circulation
fiduciaire a été rythmée par les opérations récurrentes de distribution des aides sociales générant des sorties
importantes en monnaie fiduciaire.
Dans ces conditions, Bank Al-Maghrib a assuré l’approvisionnement suffisant en monnaie fiduciaire sur
l’ensemble du territoire national et a mené, en coordination avec le secteur bancaire, des actions à l’effet
d’alimenter de manière continue les (GAB) et de maintenir leur disponibilité à un niveau élevé afin de répondre,
Aussi et pour faire face à cet enjeu de liquidité, l’action de Bank Al-Maghrib a été rapide, proportionnée et
graduée au fur et à mesure de la montée des tensions. Elle a fourni aux banques les liquidités nécessaires pour
répondre aux besoins de refinancement et a, dans ce sens, adopté un ensemble de mesures de politique
monétaire :

PFE : Gestion des Risques 38


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✓ Deux réductions du taux directeur de 2,25% à 2% en mars puis à 1,50% en juin 2020 et la libération
intégrale des réserves obligatoires des banques ;
✓ Elargissement du gisement du collatéral accepté en contrepartie des opérations de politique
monétaire aux titres négociables, aux créances sur les administrations centrales et sur les « Corporate
» et aux créances hypothécaires. Dans le même sens, la Banque a également réalisé des opérations
de « swaps de change » des devises contre le dirham ;
✓ Le programme de refinancement de la TPME a été modifié de manière à s’adapter aux besoins de la
crise ; il a été élargi aux crédits de trésorerie en plus des crédits d’équipement, avec une augmentation
de la fréquence de leur refinancement ainsi qu’un allongement de la maturité des opérations.
Ces mesures ont permis de tripler la capacité de refinancement des banques auprès de la Banque Centrale.
En effet, le montant des injections de liquidités de Bank Al Maghrib a atteint des niveaux exceptionnels, passant
de 67,2 milliards de dirhams au 12 mars à 108,3 milliards au 18 juin.
Risque de crédit 24 : L’analyse par banque révèle que la plus forte hausse de la distribution des crédits
courant l’année 2020 a concerné le groupe CIH avec une progression de 20,9%, suivi des groupes BOA et
ATW avec des augmentations respectives de 8,7% et de 4,0%, selon les statistiques de GPBM. La bonne
performance du groupe CIH s’inscrit dans la poursuite de sa dynamique de croissance constatée durant les
cinq dernières années dans le cadre de la stratégie de diversification de son portefeuille.
Du côté des ressources, le secteur a profité d’une bonne tenue des dépôts bancaires qui ont affiché une hausse
de 5,6%, soit la plus forte progression courant les quatre dernières années. Ceci pourrait s’expliquer à notre
sens par une préférence des investisseurs pour le cash en cette période de crise et en l’absence de conditions
favorables de placement et, dans une moindre mesure, par le changement de mode de consommation des
marocains qui ont préféré épargner en ces temps de crise.
1020.0 98.5%

1000.0 98,0%

980.0 97.5%
MAD

960.0 97.0%
Mrd

940.0 96.5%

920.0 96.0%

900.0 95.5%

880.0 95.0%

860.0 94.5%

840.0 94.0%

Jan fev mars avril mai juin juill aout sept oct novem dec

Dépôts bancaires encours bruts des crédits taux de transformation

Graphe 1 : L’encours brut par mois des crédits et des dépôts bancaires courant 2020
Source : Bank Al Maghrib, CDG Capital Insight

24 : Le secteur bancaire marocain face à la crise Covid 19_note d’analyse Mai 2021 www.cdgcapital.ma
25 : rapport sur la stabilité financière _Numéro 7 supplément COVID 19 : BAM - ACAPS - AMMC

PFE : Gestion des Risques 39


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D’après les données présentées par la BAM et CDG, le coût du risque du secteur coté a connu une progression
de 81,9% pour s’élever à 8,7 Mrd MAD en 2020 contre 4,8 Mrd MAD en 2019. Au final, le résultat net affiché
une baisse de 44,2% à 6,2 Mrd MAD.

25

20 2019
MAD
Mrd

15 2020

10

RBE Cout de risque Résultat net ROA ROE

Graphe 2 : évolution des principaux indicateurs d’activité


Source : Etats financiers des banques, CDG Capital Insight

Cette dépréciation des résultats n’a pas manqué de se traduire sur les ratios de rentabilité des différentes
banques. En effet, les ratios ROE et ROA du secteur coté ont enregistré respectivement des diminutions de
5,3% et 0,5% pour s’établir à 5,1% et 0,6% à fin 2020.

b _ Stress test 25 :
Afin de quantifier l’impact du choc économique induit par la pandémie Covid-19 sur la résilience des banques,
BAM a mené un exercice de Macro stress tests sur la base de ses projections macroéconomiques de Juin 2020,
qui tablerait sur une contraction du PIB en 2020 de 5.2% dans le cadre d’un scénario de reprise en « V », (ce
scénario d’évolution tient compte notamment des mesures de soutien à la relance d’activités prises par les
autorités publiques et financières).
Couvrant les principales banques marocaines, le calcul de l’impact de la détérioration des conditions
économiques a été effectué sur la base d’un nouveau dispositif de macro stress test mis en place par la banque
en 2019 avec l’assistance technique du FMI, la dégradation de l’activité économique induirait une baisse des
revenus des ménages et une rupture du cycle d’exploitation des entreprises. Par conséquent, les créances en
souffrance des principales banques en 2020 et 2021. Le taux de défaut moyen devrait passer de 7.6% en 2019
à 9.9% en 2020 puis à 10.8% en 2021.
Parallèlement, les marges d’intérêts baisseraient en lien avec la réduction des produits d’intérêt, elle-même,
induite principalement par la décélération de la demande du crédit. Au total, la hausse du risque de crédit et
la diminution de la rentabilité des banques devraient impacter négativement le niveau des fonds propres
prudentiels. Ainsi le choc pandémique devrait se solder par une baisse du ratio de FP de base 9 moyen des
principales banques, de près de 110 points de base, passant de 10.3% à 9.2% entre 2019 et 2020, de même, le
ratio de FP de catégorie 1perdrait 120 points de base, revenant de 11% à 9.8% tandis que le ratio moyen de
fonds propres global devrait cumuler une diminution de près de 150 points de base, revenant en moyenne
pour les principales banques, de 15.1% en 2019, à 13.9% en 2020 puis à 13.6% en 2021.

PFE : Gestion des Risques 40


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16

14 2019
12
12 9,9 %

10 2020
9%
8%
8

6 2021

4
2

Ratio moyen de fonds propres de base Ratio de fonds propres de catégorie 1 Ratio de solvabilité moyen

Minimum réglementaire exigé

Graphe3 : Evolution des ratios moyens de fonds propres prudentiels, en%


Source : rapport sur la stabilité financière _Numéro 7 supplément COVID 19 : BAM - ACAPS –
AMMC
Au total et tenant compte du scénario macroéconomique retenu en juin 2020, les résultats du macro stress
font ressortir à cette date la capacité des banques à respecter les exigences réglementaires. Elles subiraient,
les répercussions négatives de la crise sanitaire, en enregistrant une hausse des sinistralités, une réduction des
résultats et une baisse de leurs ratios de FP. Par ailleurs, il convient de souligner que cet exercice de macro
stress test ne prend pas en compte les éventuelles mesures qui seraient prises à l’avenir pour mitiger l’impact
de la crise sur la solvabilité des banques qu’il s’agisse de mesures portant sur le renforcement des fonds propres
ou sur l’optimisation des risques. Aussi et compte tenu des incertitudes persistantes entourant les perspectives
de maitrise de la pandémie tant à l’échelle nationale qu’internationale, il est prévu de mener un autre macro
stress test du secteur bancaire d’ici la fin d’année, en tenant compte de l’évolution de la situation.

Section 4.2 : Gestion de Risque en période COVID 19 : Bank of Africa


a_ Les mesures de la Gestion des Risques crédit et marché 26 :
Dispositif de Notation : BANK OF AFRICA dispose d’un outil de notation interne couvrant plusieurs
segments de clientèle. Principes directeurs de la notation :
✓ Unicité de la notation La notation est établie pour chaque client, chaque client étant entendu comme
un code tiers Groupe. Le processus de notation est ainsi réalisé pour chaque code tiers Groupe de
telle manière à ce qu’un tiers ait une, et une seule note. Ainsi, BANK OF AFRICA s’assure de l’unicité
de la note pour chaque contrepartie évaluée.
✓ Intégrité de la notation Selon les principes réglementaires, les attributions de notations et leurs
révisions périodiques doivent être réalisées ou approuvées par une partie qui ne bénéficie pas
directement de l’octroi du crédit. Cette notion d’intégrité de la note est un élément central de la
charte de gestion des risques de crédit qui doit permettre de renforcer et d’encourager l’indépendance
du processus de notation.
✓ Singularité de la notation Pour chaque tiers de la Banque, un type de contrepartie est codifié. La
notation de chacun des tiers est ainsi réalisée à partir du modèle associé à la contrepartie de référence
de telle sorte que pour chaque tiers -dont le type de contrepartie est singulier et donc unique-
l’évaluation soit réalisée à l’aide d’un seul modèle de notation, mais avec les données
Caractéristiques propres à la contrepartie concernée. Ainsi, BANK OF AFRICA s’assure de la
singularité de la note pour chaque contrepartie.

PFE : Gestion des Risques 41


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CATÉGORIE CLASSE DÉFINITION

1 Extrêmement stable à court et moyen terme; très stable à


long terme; solvable même après de graves bouleversements

RISQUE 2 Très stable à court et moyen terme; stable à long terme;


RESTREINT solvabilité suffisante même lors d’événements néfastes
persistants

3 Solvable à court et moyen terme même après de grosses difficultés; de légers


développements néfastes peuvent être absorbés à long terme

4 Très stable à court terme ; aucune modification menaçant le crédit attendu dans
l’année à venir ; substance suffisante à moyen terme pour pouvoir survivre ; évolution à
Investment grade

long terme encore incertaine

5 Stable à court terme; aucune modification menaçant le crédit attendue dans


l’année à venir; ne peut absorber que des petits développements néfastes à
RISQUE moyen terme
MOYEN

6 Capacité limitée à absorber des développements néfastes inattendus

7 Capacité très limitée à absorber des développements néfastes inattendus

8 Faible capacité de remboursement des intérêts et du principal à temps. Tout


RISQUE changement des conditions économiques et commerciales interne et externe rendra
ÉLEVÉ difficile le respect des engagements
Sub-investment grade

9 Incapacité de remboursement des intérêts et du principal à temps. Le respect des


engagements est lié à l’évolution favorable des conditions commerciales et
économiques internes et externes
RISQUE 10 Très fort risque de défaillance, incapacité de remboursement des intérêts et du
TRÈS ÉLEVÉ principal à temps. Défaut partiel de paiement des intérêts et du capital

11 Défaut total de paiement des intérêts et du capital

Tableau : l’échelle de notation adoptée par le Groupe BANK OF AFRICA

(Source : Rapport Financier annuel BANK OF AFRICA 2020)


La répartition du portefeuille par classe d’actif se présente comme suit :

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11

Risque restreint 28.8% Risque moyen 41.4% Risque élevé 14.9% Risque très élevé 7,5%

Risque de Marché :
Le dispositif de gestion des risques de marché du Groupe BANK OF AFRICA s’articule autour de
trois axes principaux : limites, indicateurs de Risques et Exigences en Fonds propres.

PFE : Gestion des Risques 42


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Indicateurs de risque : Différents indicateurs de risque reflétant le niveau d’exposition aux risques
de marché sont utilisés au sein du Groupe BANK OF AFRICA et se déclinent comme suit :
Valeur en risque globale et par classe d’actif la value at Risk est une mesure globale permet de résumer le
risque encouru à travers le calcul de la perte potentielle éventuelle sur un horizon de temps et un degré de
probabilité donnée, contrairement aux indicateurs de risques traditionnels , la VAR combine plusieurs facteurs
de risque et mesure leur interaction, prenant ainsi en compte la diversification des portefeuilles, un calcul
quotidien de la Var globale et par classe d’actifs est assuré au niveau du groupe BOA ainsi que son Backtesting.
Stress Testing par facteur de risque : Le Groupe BOA réalise des tests de résistance afin d’évaluer la
vulnérabilité du portefeuille de négociation du groupe à des scénarii extrêmes, les Stress tests couvrent toutes
les composantes du portefeuille de négociation à travers la simulation de l’ensemble des facteurs de risque
impactant le portefeuille, les résultats des stress tests du risque de taux, du risque de change et actions du
portefeuille de négociation se présentent comme suit :
Portefeuille Taux :
✓ 1ère hypothèse : Translation parallèle de la courbe des taux de 25 bps.
Ce scénario ressort avec un impact de 23 millions DH sur le P&L ;
✓ 2ème hypothèse : Translation parallèle de la courbe des taux de 50 bps.
Ce scénario ressort avec un impact de 47 millions DH sur le P&L.
Portefeuilles Actions :
✓ 1ère hypothèse : Dépréciation de 15% de la valeur du portefeuille des actions.
Ce scénario ressort avec un impact de 4 millions DH sur le P&L;
✓ 2ème hypothèse : Dépréciation de 25% de la valeur du portefeuille des actions.
Ce scénario ressort avec un impact de 7 millions DH sur le P&L.
Change :
✓ 1ère hypothèse : Appréciation ou dépréciation de 2.5% de la valeur du Dirham.
Ce scénario ressort avec un impact de 37 millions DH sur le P&L ;
✓ 2ème hypothèse : Appréciation ou dépréciation de 5% de la valeur du Dirham.
Ce scénario ressort avec un impact de 74 millions DH sur le P&L.

Les résultats des Stress tests menés montrent que le Groupe dispose d’un niveau de fonds propres suffisant
pour résister à des scénarios de stress défavorables et pour se conformer aux normes réglementaires même
en cas de crise.
Consommation en fonds propre : Le calcul des exigences en FP en approche standard au titre des risques de
marché est assuré au niveau du groupe BOA à travers le logiciel Risk Authority qui permet d’assurer la
production des déclarations réglementaires ainsi que le suivi des exigences en FP du portefeuille de négociation
du groupe.
Les exigences en FP consolidés au titre des risques de marché se sont établies à fin décembre 2020 à :

Libellé des Exigences en FP Exigences en FP

Risque de taux 614 334


Titres de propriété 113 274
Risque de change 12 003
Total de l’exigence en FP au titre des Risques de Marché 739 611
Total des actifs pondérés au titre des risques de Marché 9 245 142
Source : Rapport Financier annuel BANK OF AFRICA 2020

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Méthodes d’évaluation des éléments relevant du portefeuille de négociation :


• Produits Obligataires et Monétaires en DH :
Les valeurs de marché sont calculées pour les actifs obligataires et monétaires sur Kondor+ en se basant sur
la courbe des taux dirhams publiée par Bank Al-Maghrib et les caractéristiques de chaque transaction.
• OPCVM Monétaires et Obligataires :
La valorisation des OPCVM est calculée en se basant sur les valeurs liquidatives qui sont réévaluées sur base
quotidienne ou hebdomadaire.
• Produits de Taux en Devises :
Les produits de taux en devises sont valorisés sur Kondor+ en se basant sur les courbes des taux des devises
concernées ainsi que les caractéristiques de chaque transaction.
• Options de Change :
La réévaluation des options de change est effectuée sur la base des données suivantes : courbe des volatilités,
courbes des taux -EUR, MAD et USD- et taux de change croisés des trois devises. La position sur les options
de change est intégrée à la position de change globale en méthode « équivalent delta ».
• Position Globale de Change :
Les opérations effectuées en agence se traitent sur la base du Fixing BANK OF AFRICA -cours non négocié-
. L’état final des ordres à exécuter est transmis au Desk Change en « J » qui le saisit de suite. En « J+1 » au
matin, le Middle Office reçoit un état comportant les éventuelles modifications des positions du Réseau et
procède aux Updates sur Kondor+.

b_ La Gestion de Risque opérationnel :


Gouvernance Risque opérationnel :
Lien entre Risque opérationnel et les autre Risques : La gestion des risques opérationnels est
potentiellement liée à la gestion des autres risques « marché / crédit », et ce à deux niveaux :

➢ Au niveau global, la réflexion sur le niveau global d’aversion au risque de la Banque et à terme sur
l’allocation de fonds propres- se doit d’être analysée et suivie « trans-risques » ;
➢ Au niveau détaillé, certains risques opérationnels peuvent être générateurs de risque de marché / de
risque de crédit.

Organisation de gestion des risques opérationnels : Le cadre permettant la gestion des risques
opérationnels au sein du Groupe BANK OF AFRICA est structuré autour de trois principes directeurs :

✓ Définir un dispositif cible en cohérence avec l’organisation Business du Groupe BANK OF AFRICA et
inspiré des meilleures pratiques ;
✓ Impliquer et responsabiliser les métiers et filiales dans la gestion au quotidien des Risques
Opérationnels ;
✓ Veiller à la séparation des fonctions d’Audit/Contrôle et de Gestion des Risques Opérationnels.

Mesure Risque opérationnel : Le système interne de mesure du risque opérationnel est étroitement
associé à la gestion quotidienne des risques de l’établissement au travers de :

• La Collecte des événements ;


• La Cartographie des risques opérationnels ;
• Les Indicateurs clés de risques opérationnels « Key Risk Indicators ».

La gestion des risques opérationnels au sein du Groupe BOA est complètement automatisée au travers d’un
outil dédié à savoir « MEGA HOPEX ». Ainsi, la collecte des événements de risques, la cartographie des
risques opérationnels et les indicateurs clés de risques sont aujourd’hui gérés au niveau de cet outil.

PFE : Gestion des Risques 44


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Dispositif ICAAP :

« L’Internal Capital Adequacy Assessment Process » (ICAAP) est un processus d’évaluation de l’adéquation
des fonds propres internes. Il a pour but d’assurer en permanence une adéquation entre les fonds propres et
l’ensemble des risques significatifs de la banque. L’ICAAP s’articule autour de trois axes principaux :
✓ La définition et le pilotage de l’appétit au risque de BANK OF AFRICA SA ;
✓ L’identification et le pilotage des risques ;
✓ Ainsi que la mise en place d’un capital buffer visant à couvrir les risques du pilier : risque de taux, de
liquidité, de concentration, conformité… ;

Le processus ICAAP permet de définir une structure des fonds propres, des projections dynamiques de ratios
de solvabilité et des exigences en capital additionnel. Pour compléter ce processus, la banque procède à des
simulations et des Stress-tests basés sur plusieurs critères pour évaluer l’impact des facteurs de risque sur sa
capacité de résistance en termes de fonds propres. La mise en place du dispositif du Risk appetite s’est
concrétisée par l’intégration de deux référentiels-cadres à savoir :

- Le Risk appetite framework : qui décrit le schéma de gouvernance et d’organisation, le processus de définition
et la déclinaison de l’appétit pour le risque au sein de la banque ;
- Le Risk appetite statement : qui définit en cohérence avec le plan stratégique de développement du Groupe,
les dimensions du Risk appetite qui reflètent le profil de risque de la banque.

Ces dimensions sont déclinées en indicateurs quantitatifs auxquels des seuils ont été associés. La Filière Risques
veille à bien articuler le dispositif d’appétit au risque avec le processus d’allocation des fonds propres et le
système des limites. Pour les principaux risques, l’appétit pour le risque du Groupe est encadré par des limites
et des seuils d’alerte. Ces indicateurs permettent de conforter l’atteinte des valeurs cibles du Groupe et
d’orienter le profil de rentabilité du Groupe.

Conclusion :
Le secteur Bancaire Marocain, a connu certaines perturbations résultant de l’impact de COVID 19, la
Gestion des risques au niveau de ce secteur et le respect des réglementations, représente une couverture qui
protège l’activité bancaire et le système financier global du pays, et aide à garder l’équilibre financier et la
continuité de l’activité. Et comme exemple on cite dans ce chapitre le Groupe BOA qui bénéficie d’un système
de Gestion des risques bien organisé ce qui lui permet où Groupe de dégager des résultats performants au
niveau des stress tests même si en période de crise.

26 : Rapport Financier annuel BANK OF AFRICA 2020 _ Gestion des Risques

PFE : Gestion des Risques 45


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Conclusion :

A partir de l’analyse des différentes données concerne la notion de la Gestion des risques au
secteur bancaire marocain, (risque crédit, marché, liquidité et opérationnel), et traiter les différentes
techniques adopter en ce sens que se soient pour les banques commerciales ou bien les banques
participatives, on peut constater que le Maroc doté d’un système bancaire très rigide qui peut être
résilient face aux différentes fluctuations de l’environnement dans sa globalité ;

PFE : Gestion des Risques 46


Département Economie & Gestion

Ce travail avait pour objectif d’approcher de la relation entre la gestion des risques et la résilience
des organismes, dans le cadre de l’élaboration des stratégies spécifiques, pour identifier, mesurer et
contrôler toutes sortes des risques que l’organisme peut être exposé sur les différentes fonctions de
l’activité exercée.
Cette notion est bien organisée et structurée par plusieurs organismes internationaux, et regroupe
certaines techniques et méthodes spécifiques pour l’évaluation afin de construire un processus de
Gestion des risques.
Ce travail a présenté une image sur ce concept qui est absolument important, n’ont pas seulement
pour l’organisme mais pour le cadre économique d’une manière général,
Ce thème a pris le cadre d’obligation au niveau du secteur bancaire dont l’objectif de garder la
stabilité financière.
Des techniques statistiques, empiriques et organisationnelles mise en place au niveau de chaque
banque pour faciliter la supervision de l’activité, et s’assurer le bon affrontement aux différents risques
qui peuvent entourer le secteur que se soit internes ou externes.
Le secteur bancaire marocain, ainsi que tous les autres pays, adopte cette notion de gestion des
risques, d’une façon très développée et structurée, ce qui montre la résistance de ce secteur et leur
capacité d’absorber toutes les fluctuations de l’environnement économiques ; et bénéficier d’une
stabilité financière appréciable.

PFE : Gestion des Risques 47


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Table des Abréviations :

Terme français Désignation Terme anglais Désignation

GRE Gestion risque entreprise RM Risk Management

MEDAF Modèle d’évaluation des actifs BSC Balanced Scorecard


financiers
CBSB Comité de Bâle de la supervision CAMP Capital asset pricing model
bancaire
BRI Banque de règlement TFPM Three factor pricing Model
internationaux
RBE Résultat Brut d’exploitation VaR Value at Risk

GAP Gestion actif-passif LCR Liquidity converge Ratio

CDG Caisse de dépôt et de Gestion NFRS Net funding Ratio stade

ACAPS Autorité de contrôle des ROE Return On Equity


assurances et de la prévoyance
sociale
FP Fonds propres ROA Return On Assets

EBE Excédent brut d’exploitation IFRS International financial


reporting standards
EL Effet de levier IAS International Accounting
Standards
GPBM Groupement Professionnel des ICAAP Internal capital adequacy
Banques du Maroc assessment process

ALM Assest liability Management

RAROC Risk Adjusted Return on


capital

IFSB Islamic financial services


Board

COSO Committee of sponsoring


organization

IRB Internal Ratings Based,

PFE : Gestion des Risques 48


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Bibliographie :
Articles et Revues :
Article de Georges Dionne centre interuniversitaire de recherche sur les réseaux d’entreprise, la logistique et le transport
– CANADA 2013-04. « Gestion des Risques ».

Evolution des risques : de la gestion du risque simple au management des risques (Revue du contrôle de la comptabilité
et de l’audit _8 Mars 2019 de M’hamed RANNANE et Abdessamad TALBI_ ISSN : 2550-469X

Pilotage de la performance par le Balanced Scorecard de gestion des risques : proposition d’un cadre méthodologique
Revue Internationale du chercheur (Revue française). 07/06/2020 De BERRICHI Abdelouaheb et Zakaria ELAKRICH_
ISSN : 2726-5889.

Les stratégies de couverture contre le risque de change- Revue CCA 5 Juin 2018 de Ahmed HRIFA et Zineb BAMOUSSE_
ISSN : 2550-469X.

Le MEDAF et la finance comportementale- Florin Aflalion « Revue française de Gestion » 2005/n 157 ; www.cairn.info

Contrôle Interne et risques bancaires : Une application au Cas marocaine_ article de Bouchra EL KHAMLICHI

Etude de différentes méthodes d’analyse de risque crédit : Revue de littérature _ Revue CCA Numéro 7 Décembre 2018
de Mme CHIBEL Zineb, Mme BAMOUSE Zineb et M ELKABBOURI Mounime _ ISSN : 2550-469X.

Prédiction du risque de crédit : étude comparative des techniques de Scoring (Septembre, 2020), pp. 511-527.
www.ijafame.org (international journal of acounting finance auditing management & economics), de Siham LOTFI et
Hicham MESK_ ISSN : 2658-8455.

Le Rationnement des crédits bancaires : Cas des PME Marocaines_ Revue d’études en management et finance
d’organisation (REMFO) de Mohamed Amine ISSAMI et Chymae SEMLALI_ N ° 9 octobre 2019.

La maitrise des conséquences potentielles des risques financiers en particulier le risque de liquidité de la banque marocaine
: application de l’approche ALM_ Revue CCA 07/03/2020 de EL HADDAD Mohammed Yassine et NEFZI Nouhaila_
ISSN : 2550- 469X.

La Gestion Actif-Passif des banques : un cadre conceptuel et théorique _ Revue Internationale des Sciences de Gestion
14/10/2020 de AIT MALHOU Fatima et MAIMOUN Ahmed 14/10/2020_ ISSN : 2665-7473

Les Risques de liquidité bancaire : définition, interactions et réglementation « revue d’économie financière » de Youssef
AZZOUZI IDRISSI et Philippe MADIES 2013/3 n 107 www.cairn.info.

Evaluation de risque de marché dans le secteur bancaire marocaine : application de la VAR historique _ Finance & Finance
Internationale ; N°21 janvier 2021.

L’évaluation des risques : apport de la VaR par rapport au stress test _ Revue CCA Numéro 6 : Septembre 2018 de
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Mesure des impacts de la norme IFRS 9 sur le risque de crédit bancaire _Revue CCA_ Numéro 5 : Juin 2018 De LOTFI
Said et BENSAIDA Salma.

Les Banques Marocaines face à la nouvelle norme de provisionnement des pertes attendues, IFRS 9 : Etat des lieux et
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La gestion des risques spécifiques des banques islamiques_ Morroccan Journal of Entrepreneurship, Innovation and
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Problème de refinancement et de gestion des risques de la finance islamique : le cas du Maroc_ Revue africaine de
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PFE : Gestion des Risques 49


Département Economie & Gestion

La gestion des risques de liquidité par le développement du marché monétaire marocaine (cas des banques islamiques) _
Revue CCA Numéro 12 de ACHIBANE Mustapha et FENNASSI ABDOULI Intissar.

Le risque de crédit : quelles particularités des institutions de la finance participative ? Revue Économie, Gestion et Société
(REGS)_ N°13 décembre 2017 Par Abdelhamid AIT BIHI.

La gestion mise en modèles ? Revue d’économie financière de Didier Miqueu 22/09/2015.

ACHIBANE.Mustapha & ALLAM. Imane (2019) « la gestion des risques bancaires entre l’approche prudentielle et
l’approche opérationnelle : Cas des Banques Marocaines », Revue du contrôle, de la comptabilité et de l’audit, « Numéro
10 : Septembre 2019 / Volume 4 : numéro 2 »,

Mémoires :
Mémoire « RAROC : Risk Adjusted Return On Capital » ; Master spécialisé : Management des Organisations Financières
et Bancaire. - ENCG Kenitra 2019/2020.

Livres :
Gestion du risque de change – patrice FONTAINE Economica.

La Gestion de portefeuille, instrument, stratégie et performance de Robert COBBAUT, Roland GILLET et Georges
HUBNER – comptabilité contrôle & finance.

Etude du Processus de Management et de Cartographie des risques, conception, mise en place et évaluation – Groupe
professionnel Industrie et commerce_ les cahiers de la recherche (Guide d’audit).

Sites web :
www.Cairn.info

www.lafinancepourtous.com

www.3vfinance.com

www.scribd.com

www.bkam.ma

www.casablanca-bourse.com

www.cdgcapital.ma

www.gov.ma

Rapports financiers :
Rapport Financier annuel BANK OF AFRICA 2020

Rapport sur la stabilité financière _Numéro 7 supplément COVID 19 : BAM - ACAPS – AMMC
Le secteur bancaire marocain face à la crise Covid 19_note d’analyse Mai 2021 www.cdgcapital.ma

PFE : Gestion des Risques 50

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