Commande MAS
Commande MAS
Commande MAS
1
INTRODUCTION A LA COMMANDE DES MACHINES ASYNCHRONES
Les moteurs à courant alternatif (machine synchrone et machine asynchrone) ont été
conçus initialement comme des machines à vitesse constante, étroitement liées à la fréquence
du réseau.
La seule façon d’en faire des moteurs à vitesse variable est de disposer de sources
d’alimentation à fréquence variable, ce qui est possible aujourd’hui avec l’électronique de
puissance.
Le flux magnétique dans une machine à courant alternatif, pour une certaine amplitude
de tension d’alimentation, est inversement proportionnelle à la fréquence de la tension.
Donc, si on change la fréquence, on doit également changer la valeur de la tension, de
sorte que les sources d’alimentation pour les moteurs à courant alternatif doivent être des
sources de fréquence et de tension variable.
Le Moteur Asynchrone, dit parfois moteur d’induction est utilisé depuis de très
nombreuses années pour assurer la variation de vitesse de processus industriel. Cette variation
était obtenue par action sur la tension ou le circuit rotorique, la fréquence statorique étant
constante. Les dispositifs correspondants, appelés respectivement gradateur et cascade
hyposynchrone, sont encore plus utilisés pour l’entraînement des pompes, de ventilateurs, de
compresseurs, etc. ne demandant pas de performances dynamiques et des plages de variation
de vitesse élevées.
1
I. VARIATION DE VITESSE A FREQUENCE D'ALIMENTATION FIXE
Deux possibilités existent pour faire varier la vitesse d'une MAS, sans modifier
la fréquence statorique. La première consiste en la variation de la tension statorique, et la
deuxième en la modification de l'impédance équivalente du rotor; elles correspondent
respectivement au gradateur et la cascade hyposynchrone.
I.1.1. Principe
(I.1)
Où :
Pour une même variation de tension, l'amplitude de l'évolution de la vitesse est plus
importante avec la deuxième caractéristique.
2
Fig.I.1. Caractéristique couple –vitesse d’une machine asynchrone pour différentes
valeurs de la tension statorique de la phase 1 (prise comme exemple)
3
Les amorçages des thyristors sont synchronisés sur les tension d'alimentation, de
manière à maintenir sur les trois phases des signaux identiques, déphasés entre eux de .
4
Pour augmenter la plage de variation de vitesse comme le montre la figure (I.1.4), il
faut utiliser des moteurs à fort glissement, c'est à dire des moteurs à cage très résistante.
L'inconvénient réside dans leur mauvais rendement; en effet, celui du rotor, seul vaut ( ).
L'utilisation de moteurs asynchrones, de construction classique et autoventilée, nécessite de
prendre en compte l'évolution des pertes rotoriques en fonction de la vitesse.
Remarque
La distance " " du sommet de la courbe à la vitesse de synchronisme est
proportionnelle à la valeur de la résistance rotorique . Pour augmenter cette plage de
variation de vitesse, on augmente la résistance au rotor, soit en utilisant des moteurs à
cage, très résistive. L'énergie de glissement est alors dissipée dans le moteur qui doit être
prévu pour cette dissipation, même à basse vitesse. L'inconvénient de ces moteurs réside donc
dans leurs mauvais rendement, en effet, celui du rotor seul vaut ( ).
Considérons les trois types de couple résistant les plus couramment rencontrés.
(I.2)
5
(I.3)
(I.4)
représenté sur la figure b et dont la valeur maximale, obtenue pour g=1/2 est :
(I.5)
2/3Ns N Ns
6
ventilateurs, compresseurs, etc.). De plus le démarrage avec un couple résistant constant est
pratiquement impossible, car une faible tension entraîne un faible couple électromagnétique
au démarrage.
7
Le freinage, en génératrice asynchrone s'obtient en donnant à l'angle d’amorçage
.
Le gradateur passe alors, progressivement d'un fonctionnement en redresseur à un
fonctionnement en onduleur non autonome, le courant se déphasant d'un angle supérieur à /2
par rapport à la tension (figure I.1.6). L'inversion du sens de rotation se fait par inversion du
champ tournant, obtenue par inversion de deux phases du stator.
- Simplicité du montage;
- Commutation naturelle des composants;
- Utilisation des moteurs à cage;
- Fonctionnement dans les quatre quadrants du plan couple - vitesse.
8
I.1.4. Différents types de circuits de gradateur
Les montages mixtes thyristors -diodes, tel que le circuit 4 présentent des harmoniques
pairs sur les courants et les tensions qui croissent avec l'angle d'amorçage. Ces montages se
placent, tant vis à vis du réseau que du récepteur, plus mal que les montages constitués
uniquement de thyristors.
Les montages dissymétriques (1, 2, 3 et 8) ne sont envisagés que pour les très petites
puissances. Le circuit 1 présente des courants excessifs dans les deux phases contrôlées. Le
circuit 2 se caractérise par une grande simplicité et des courants élevés dans les phases non
contrôlées. Le circuit 8 présente les mêmes inconvénients que le circuit 2. Enfin le circuit 3
est proche du circuit 4, mais l'absence de diodes nécessite une augmentation du calibre des
thyristors. La présence d’harmoniques pairs dans ce circuit amène aux mêmes conclusions
que pour le circuit 4.
En conclusion sur cette comparaison rapide, on en déduit qu'excepté pour les très
faibles puissances (1kw), ou les montages dissymétriques sont avantageux, il est préférable
d'utiliser un montage symétrique et ne comportant que des thyristors (5,6 et 7).
9
Fig.I.1.8. Divers schémas de gradateurs
10
2. Il existe une autre solution : chaque phase du circuit rotorique du moteur à bagues
se termine par deux thyristors montés en tête-bêche, l'un pour les alternances
négatives de la tension rotorique.
Comme la puissance de glissement (Pr=gP) dissipée dans les résistances, peut être
importante et même atteindre la pleine puissance du moteur (pour g=1), ce système n'est
utilisé que pour les faibles puissances 100kw, en service intermittent.
- Les grandes distances sont parcourues à grande vitesse (g0) réglage gros par
contacteurs);
- A l'abordage, le réglage fini est obtenu par ce système à thyristors, toutes
résistances rotoriques insérées (g1).
II.1. Principe
11
continu alimentée par l’énergie de glissement prélevée au rotor (fig.II.1.2.a), soit en renvoyant
cette énergie sur le réseau à travers un convertisseur de fréquence : c’est ce dernier montage
qui est appelé cascade hyposynchrone (fig II.1.2.b).
La puissance électrique fournie au stator étant Pa, si l’on néglige les pertes statoriques
afin de simplifier le raisonnement, elle est aussi la puissance transmise au rotor.
12
Fig.II.1.2 : Récupération rotorique : schémas de principe
13
Fig. II.1. 4 : Caractéristiques couple- vitesse pour α=Cte
L'inductance, dans le circuit continu, sert de "tampon" entre les deux convertisseurs
fonctionnant à des fréquences différentes est permet de réduire les ondulations du courant .
(II.1)
Pour éviter un court circuit en onduleur, on limite à environ 150° ce qui définit :
14
En définitive :
- Entre les 2 ponts RED et OND, une inductance de lissage absorbe à chaque
instant l'écart de tension entre RED et OND, découple les deux ponts, lisse le
courant rotorique redressé et permet le fonctionnement du pont OND en onduleur.
- Il y a transfert d'énergie du rotor, via l'OND vers le réseau par l'intermédiaire d'un
transformateur TR d'adaptation des tensions du rotor et du réseau.
Le courant rotorique redressée , qui ne peut circuler que dans un seul sens, de
vers est :
Le choix de est guidé, pour un moteur donné, par la plage de variation de vitesse
désirée. En négligeant les pertes dans le rotor et le redresseur, le principe de conservation des
puissances conduit aux relations :
15
(II.2)
Les caractéristiques Cem(N), tracées à = Cte (Fig. II.1.4), coupent l'axe des abscisses
pour les vitesses correspondant aux solutions de
Pour = Cte
Le couple électromagnétique est alors donné [d’après (II.2)] par :
Avec
D'où un réseau de droites parallèles comme dans une machine à courant continu à
excitation indépendante.
II.2. Dimensionnement
(II.3)
16
Une puissance fictive de dimensionnement est définie par le produit de ces deux
valeurs maximales:
(II.5)
Quelque soit gM, la puissance maximale transitée dans le rotor est d'autant plus élevée
que le couple résistant est plus proche d'un couple constant.
Les contraintes thermiques dans le rotor sont moindres quand le couple est
proportionnel au carré de la vitesse puisque le maximum de courant (correspondant au
maximum de couple) a lieu aux grandes vitesses, d'où un refroidissement correct par
autoventilation. Le résultat est analogue à celui obtenu avec le gradateur.
II.3. Performances
Pour les autres types de couple résistant, l'évolution du facteur de puissance se déduit
plus difficilement de considérations sur le diagramme. Cependant, d'une manière générale, le
facteur de puissance diminue du fait de la présence de la cascade. Il sera d'autant plus mauvais
que la plage de variation de vitesse est plus grande et le rapport m 1 du transformateur mal
choisi.
17
Fig.II.3.1: Cascade hyposynchrone
Démarrage
Pour éviter le sur dimensionnement de la cascade jusqu'à l'arrêt, le démarrage est
assuré avec un rhéostat et on bascule sur la cascade dès que la plage de vitesse utilisée est
atteinte.
Freinage en hyposynchrone
La machine absorbe au stator une puissance P a et reçoit sur l'arbre une puissance
mécanique (1-g)Pa ; la somme de ces puissance est consommée dans le circuit rotorique.
L’inversion de deux phases entraîne le passage de g à 2 – g et nécessite un dimensionnement
en tension correspondant (Fig. II.3.2). Ce freinage entraîne une réduction du facteur de
puissance et pour ces raisons il est peu utilisé.
Génératrice hypersynchrone
18
Fig.II.3.2. Cascade hyposynchrone : fonctionnement
Moteur hypersynchrone
19
Il correspond à la fourniture de puissance à la fois par le stator et par le rotor, la
somme se retrouvant sur l'arbre comme puissance mécanique.
20
L'ensemble redresseur-onduleur peut être remplacé par un cycloconvertisseur avec
lequel le rendement du circuit rotorique est plus élevé. Ce système présente l'avantage d'être
réversible (moteur hypersynchrone) et de fournir des signaux de bonne qualité à basse
fréquence.
Inconvénients.
- 1 seul sens de marche ou 2 en inversant l'alimentation statorique par
contacteurs
- nécessité d'un MAS à rotor bobiné
21
Variation de vitesse des moteurs asynchrones à
fréquence d’alimentation variable
22
COMMANDE SCALAIRE DES MAS
LOIS DE COMMANDE A FLUX STATORIQUE CONSTANT
I.1. Introduction
Etudions le comportement de la machine en RP et pour alléger les notations posons:
.
En RP et dans un repère lié au rotor, l’équation du circuit rotorique s’écrit :
(I.1)
Où : pulsation des courants rotoriques.
Le flux statorique est donné par ses composantes dans les axes du repère
précédent :
(I.2)
(I.4)
Cette relation est la base des lois de commande à flux constant des machines
alimentées en courant.
Remarques :
1) Rappelons qu'en régime sinusoïdal équilibré, la norme d'une grandeur triphasée .
1
2) Les transformations de coordonnées adoptées conservent le module du flux. La relation
reste identique dans le référentiel lié au stator ou au champ tournant.
(I.5)
(I.6)
soit :
(I.7)
Cette équation montre clairement que si le module du flux est Ct, le couple ne dépend
que de .
La valeur du couple est fixée par et par le module des flux. En fonctionnant au
flux nominal, pour un couple donné, on peut déterminer le glissement donnant le couple
maximal pour lequel la réactance de fuite et la résistance rotorique sont égales.
(I.8) pour
d'où :
(I.11)
2
En reportant (I.4) dans (I.11), la tension statorique doit suivre la loi suivante :
(I.12)
Cette relation reste valable entre les valeurs efficaces des tensions et des flux
statoriques.
Elle constitue le principe des lois de commande à flux constant des machines
alimentées en tension.
Compte tenu des dispositifs utilisés, deux modes de commande sont possibles :
Mais, des considérations de stabilité et l’application des lois précédentes montrent nettement
l’avantage de la deuxième approche.
3
II. CARACTERISTIQUES ELECTROMAGNETIQUES EN REGIME
PERMANENT SINUSOÏDAL A FREQUENCE ET AMPLITUDE VARIABLES
II.1.Généralités
devient (II.1)
Avec
On s'efforce de faire fonctionner la machine à son flux nominal pour éviter d'une part,
la saturation et d'autre part, une forte diminution du couple. Des études ont montré qu'une
minimisation des pertes était obtenue à flux nominal. Cependant pour les charges très faibles,
une réduction du flux permet une diminution des pertes liées au courant magnétisant.
On peut envisager deux modes de fonctionnement :
4
On choisit un système d'axes de référence lié au champ tournant (vitesse ), de
manière à ce qu'en régime permanent les grandeurs soient continues.
Les équations de la machine, en R.P¨, selon les deux axes (direct et en quadrature
) d'un tel système, sont :
(II.2)
II.2.2.1. Généralités
(II.3)
(II.4)
Si l'on néglige les pertes dans l'onduleur de courant, on admet l'égalité des puissances
de part et d'autre de cet onduleur de courant.
5
(II.5)
A partir des équations, on peut déduire, en R.P, les relations liant le courant au flux par
phase en triphasé ( ).
(II.6)
(II.7)
Il s'ensuit que, le flux rotorique étant maintenir constant, le couple et le courant sont
directement déterminés par (figure II.4)
6
.
(II.8)
7
Sont semblables à celles d'une machine à courant continue à excitation série (figure
II.5).
Le système d'axes de référence, lié au champs tournant a son axe direct suivant le
vecteur tension .
(II.9)
Cette loi permet de maintenir le flux constant mais elle est très complexe. Elle doit être
simplifiée.
Si est très faible on trouve
8
(II.10) ce qui caractérise une loi V/f constant.
Pour tenir compte des chutes de tension statoriques, on est amené à ajouter à un
terme complémentaire qui tienne compte de la charge, mais qui permet d'obtenir une relation
plus simple que celle de ci-dessus. En effet, si fs diminue, la réactance X diminue mais la
résistance reste constante et la chute ohmique RsIs n’est plus négligeable.
C'est ainsi qu'ont été définies des relations empiriques, telles que :
(II.11)
Pour les fréquences très basses, cette dernière relation s'avère, en général, insuffisante
pour maintenir le flux constant. Ainsi, pour quelques hertz, une autre relation empirique est
utilisée :
(II.12)
Aux très basses fréquences statoriques, le problème le plus critique est de maintenir le
flux nominal afin que le couple ne chute pas.
Si le flux est maintenu constant, et ne dépendent plus que de .
(II.13)
(II.14)
Remarques
9
Fig.II. 6.- Caractéristiques Couple en fonction du glissement
de la machine asynchrone alimentée en courant
(III.1)
10
fonctionnement. Quand cette séparation des modes est possible, l'étude des régimes
transitoires et l'obtention des régulateurs s'en trouvent simplifiées, étant donné que l'ordre des
systèmes d'équations est plus réduit.
III.2.1. Généralités
- Ainsi, pour le flux, les capteurs doivent être prévus lors de la construction de la
machine. De plus, les signaux fournis par des capteurs de flux doivent être, en
général, être traités, et leur bande passante provoque une mauvaise performance
dynamique.
Parmi toutes les solutions mises en œuvre au cours de ces dernières années, on peut
dégager les grandes tendances et les comparer au niveau de leur complexité et de leurs
performances.
11
- Les équations statoriques de la machine, entre les valeurs instantanées des
grandeurs fondamentales (les harmoniques des tensions des courants et des flux
étant négligés) et dans un système d'axes lié au stator sont :
(III.2)
et
Pour appliquer la théorie des observateurs, il faut disposer des équations de la machine
sous forme d'équations d'état linéaires, ce qui implique soit une linéarisation des équations
réelles, soit une décomposition du système en sous-systèmes définis par des constantes de
temps très différentes (méthode des perturbations singulières). La non-linéarité principale,
venant des termes bilinéaires (produits courant-vitesse), le rapport des constantes de temps est
en général suffisamment élevé pour permettre une dissociation en sous-systèmes :
12
- Un système du premier ordre pour la variable très lente (vitesse);
- Un système du deuxième ordre pour les variables lentes (flux);
- Un système du deuxième ordre pour les variables rapides (courants);
(III.4)
n’entraîne pas une erreur aussi grande. Dans ce cas, l'erreur absolue sur est égale
à l’erreur absolue sur , car celle sur est négligeable dans la mesure où le
convertisseur statique impose de manière très précise la pulsation statorique. Ainsi, même si
est connue à 10%, ( ) le sera à moins de 1%.
13
On envisage deux modes de contrôle du flux : un contrôle direct et un contrôle
indirect.
Il consiste à régler la tension ou le courant dans la machine suivant des lois déduites
des équations en régime permanent et définies précédemment :
- pour l’alimentation en tension
ou
14
Fig. III.2. Schémas de principe du contrôle du flux
Mais ces lois, de par leur nature, ne peuvent imposer le flux statorique que durant les
régimes permanents.
Les simulations de régimes transitoires avec les deux modes de contrôle (direct et
indirect montrent une très grande amélioration apportée sur l'établissement du couple et, en
conséquence, sur la dynamique de la vitesse, par le contrôle direct du flux par rapport à ce qui
est obtenu avec un contrôle indirect.
15
III.4. Contrôle du couple et de la vitesse
Alors que la sortie du régulateur de vitesse est soit , soit (figure III.4)
16
Fig.III.4. Régulation de la vitesse
Si l'on peut considérer que le flux est maintenu rigoureusement constant et que :
(III.5)
(III.6)
17
Fig.III.5. Schéma-bloc du système. Fonctions de transfert Cem/wr et w/Cem
18
IV. EXEMPLES DE SCHEMAS DE COMMANDES SCALAIRES
La variation de vitesse est obtenue par une variation de wsl directement liée au couple
comme le montrent les équations développées au chapitre précédent. Il s'agit donc d'un
contrôle indirect du couple. Le régulateur C élabore wsl à partir de l'erreur de vitesse.
La tension est donnée par une loi en V/f Cte. Elle est fixée soit par le pont redresseur
(dans le cas d'un pont redresseur commandé) soit par l'onduleur (dans le cas d'un pont
redresseur non commandé).
19
Fig. IV.1. Commande scalaire avec contrôle de wr
20
Fig. IV.2. Commande scalaire avec contrôle de wsl
21
Fig. IV.3. Commande scalaire avec régulation de flux et de couple
IV.2.Alimentation en courant
Une étude des pôles des transmittances reliant la vitesse au courant statorique et au
couple résistant met en évidence une zone d'instabilité de fonctionnement (pour les
fréquences rotoriques élevées) lors d'un contrôle direct de la fréquence statorique.
22
IV.2.1/- Autopilotage et commande scalaire avec alimentation en courant (figure
IV.4)
(IV.8)
23
L'équation ci-dessus associée à l'autopilotage permet effectivement de réguler le flux
statorique. Cependant, elle assure un contrôle indirect du flux sensible aux variations des
paramètres.
Le système régulé est approximé par une fonction de transfert du premier ordre de
constante de temps qui est de l'ordre de la période d'échantillonnage du pont de Graetz
(3,33ms pour 50Hz).
(IV.11)
(IV.12)
24
Fig. IV.5 Schéma d'une commande de MAS alimentée par un onduleur de courant
(IV.13)
(IV.14)
Remarque
25
Fig.IV.6. Schéma bloc de la boucle de régulation du flux
(IV.15)
(IV.16)
26
V. CONTROLE VECTORIEL PAR LA METHODE DU CHAMP ORIENTE
V.1. Introduction
Les machines à courant continu (MCC) occupent encore de nos jours la majeure
partie du marché de la variation de vitesse et de la robotique. On utilise les machines à
excitation série pour la traction électrique et à excitation séparée pour la robotique. Ces
dernières ont une qualité intrinsèque: elle permettent un contrôle séparé du flux et du couple.
Nous allons présenter l'application de ces nouvelles techniques de pilotage sur les
machines asynchrones.
27
La difficulté majeure, rencontrée dans la commande de la machine asynchrone, réside
dans le fait que le couple et le flux sont des variables fortement couplées et que toute action
sur l'une d'elles se répercute sur l'autre. Dans la machine à courant continu à excitation
séparée, ces deux variables sont naturellement découplées, ce qui explique la relative
simplicité de la commande de vitesse ou de position de cette machine. La méthode dite du
champ orienté consiste à choisir un système d'axes et un type de commande qui permettent
de découpler le couple et le flux.
Le repère de référence ( ) est lié au flux rotorique de manière que le vecteur flux
rotorique soit selon l'axe . Les deux composantes du courant statorique : suivant le flux
rotorique et en quadrature avec ce flux vont être les variables d'entrée d'une commande
découplée du flux et du couple. Ceci permet de se ramener à des fonctionnements
comparables à ceux d'une machine à courant continu à excitation séparée ou le courant
inducteur contrôle le flux et le courant induit le couple (figure V.1).
28
Fig.V.2. Réponses du système avec une commande scalaire
et une commande vectorielle
V.2. Principe
La commande par orientation de flux consiste à régler le flux par une composante du
courant et le couple par l'autre composante. Pour cela, il faut choisir un système d'axe d,q et
une loi de commande assurant le découplage du couple et du flux.
29
Fig.V.3. Orientation du flux (rotorique, statorique ou d'entrefer)
Remarques
1) Pour réaliser un contrôle similaire à celui des MCC à excitation séparée, il est
nécessaire d'orienter le flux en quadrature avec le couple d'où le nom de la
méthode du flux orienté (ou orientation du champ).
La réalisation des commandes par flux orienté de la MAS avec des bonnes de
performances dynamiques comparables à celles des MCC, nécessite une modélisation
mathématique convenable.
La figure (V.3) nous montre la définition des divers référentiel et les relations
spatiales qui les lient.
Les relations trigonométriques sont :
(V.2)
30
(V.3)
(V.4)
où la variable peut être soit une tension, un courant ou un flux. C'est l'angle
qui doit intervenir pour les grandeurs statoriques et l'angle pour les grandeurs rotoriques.
(V.5)
(V.6)
Remarque
(V.7)
(V.8)
31
(V.9)
(V.10)
ce référentiel est le seul qui n'introduise pas de simplification dans les équations.
Le système peut être décrit par différentes variables d'état et nous pouvons choisir
entre :
32
Après arrangement des équations précédentes, nous obtenons :
(V.11)
- L'équation mécanique
(V.12)
(V.13)
Le flux rotorique( ) et le courant dans une phase ( ) peuvent être calculés à partir
des grandeurs ( ) et des grandeurs :
33
(V.14)
En pratique, les variables rotoriques sont difficilement mesurables (surtout dans le cas
d'un moteur à cage).
(V.15)
- L'équation mécanique
(V.16)
34
Le schéma-bloc du modèle de la machine asynchrone alimentée en tension est donnée
par la figure (V.6).
(V.17)
et (V.18)
(V.19)
35
Fig. V.6. Schéma-bloc du modèle de la machine asynchrone alimentée en tension
36
V.5. Commande en courant
(V.20)
Nous pouvons remarquer dans ses équations, que seule la composante directe "axe "
du courant statorique détermine l'amplitude du flux rotorique ( ), alors que le couple
ne dépend que de la composante en quadrature du courant statorique ( ) si le flux rotorique
est maintenu constant. Ainsi est réalisé une décomposition du courant statorique en deux
termes correspond respectivement au flux et au couple (figure V.7).
Les relations ci-dessous constituent la base essentielle d'une commande par flux
orienté.
37
Si nous inversons ce modèle en considérant le flux rotorique ( ) et le couple
comme références de commande, nous obtenons les équations de commande :
(V.21)
La vitesse (ou la position) est mesurée et il donc possible de faire sa régulation par
contre réaction, par contre le flux ne peut pas être mesuré directement et son contrôle le plus
simple est de type réaction. Le schéma ainsi obtenu est appelé commande indirecte par flux
orienté (figure V.10).
A partir des consignes de flux r* et de couple Te* les composantes ids et iqs sont
calculées. L'orientation du repère lié au champ tournant est donnée par l'intégration de la
pulsation statorique ws(s = (ws.t+0 ) obtenue par la loi d'autopilotage ws = wsl +P ).
38
On peut alors calculer les composantes triphasées des courants après une rotation de
s et une transformation diphasée/triphasée dans le repère lié au stator. Les courants sont
alors reconstitués par un onduleur associé à une MLI.
(V.22)
Toutes les variables de commandes ont des valeurs de limitations lorsque le principe
du contrôle par orientation du flux est appliqué sinon la machine démarre tellement vite que
ses variables peuvent prendre des valeurs complètement aberrantes.
39
Fig.V.10. Schéma-bloc de la commande en vitesse
par orientation indirecte du flux rotorique (référence Te et r )
Remarque :
Le couple étant directement lié à la pulsation wsl, on peut adopter cette dernière
comme référence en lieu et place de Te. La consigne iqs est donnée par wsl. (figureV.11).
40
par orientation indirecte du flux rotorique (référence wsl et r )
L'évolution du flux rotorique est décrite par l'équation ci-dessus. Le flux évolue en
réponse à une variation de courant. La dynamique de réglage est fixée par la constante de
temps rotorique Tr.
Dans le cas d'une méthode indirecte, les composantes du courant ids et iqs sont
évaluées à partir du flux rotorique et du couple désiré par une exploitation des équations d'état
décrivant la machine. Cette commande dépend donc fortement des paramètres de celle-ci.
Dans les schémas de commande directe par orientation du flux rotorique ce dernier est
régulé par une boucle de contre réaction nécessitant une estimation ou plus rarement une
mesure de cette grandeur. La précision et la robustesse (vis-à-vis des variations de
paramètres) de l'estimateur de flux influent sensiblement sur les performances de cette
méthode. Les estimateurs de flux et de couple ont été déjà présentés précédemment.
Une estimation du flux rotorique à partir de ids, iqs et wsl peut être ainsi :
s = arctan(r/r)
Avec r et r les composantes du flux rotorique dans un repère lié au stator.
41
Les performances de l'estimateur se dégradant à haute fréquence cette méthode ne peut
être utilisée sur cette plage de fonctionnement.
Avec les hypothèses précédentes, un type de contrôle de vitesse par orientation directe
du flux rotorique est représenté par le schéma-bloc suivant (figure V.12) :
Le flux rotorique et le couple sont estimés par les équations suivantes (basés sur
les relations électriques du modèle de la MAS pour une commande en courant).
(V.23)
42
Fig.V.13. Schéma-bloc de la commande de vitesse
par orientation directe du flux rotorique avec un régulateur PI pour la régulation du
flux
43
Fig.V.14. Schéma-bloc de l'estimation du flux rotorique (r )
et du couple électromagnétique (Te)
Si nous considérons que les équations (V.23) permettent une observation du couple
électromagnétique, nous pouvons modifier le schéma de commande directe précédent en
régulant cette quantité. Dans ce cas, nous obtenons le schéma suivant (figure V.15):
44
V.6. Commande en tension
Les remarques, faites au chapitre précédent, sur la sensibilité de ces commandes vis-à-
vis des variations de paramètres gardent toute leur justesse. L'augmentation de l'ordre des
systèmes avec l'introduction des fonctions de transferts tensions/courants accroît cette
dépendance paramétrique.
Comme précédemment, les lois de commande sont obtenues en exprimant que dr= r
et qr = 0 dans les équations d'état de la machine représentée dans le repère lié au champ
tournant rotorique.
La position s de l'axe d par rapport au stator est obtenue soit par intégration de
we=wsl+p.. dans le cas d'une commande indirecte ou à partir de l'équation () si l'on dispose
d'une estimation du flux rotorique (comme c'est le cas sur les schémas de commande directe).
La vitesse peut être mesurée ou estimée.
45
par orientation du flux rotorique
(V.24)
Ces expressions peuvent être exploitées telles quelles pour réaliser la commande
vectorielle mais elles ont un gros inconvénient: Vds influe à la fois sur ids et iqs donc sur le
flux et le couple.
46
Il en est de même pour Vqs. On est alors amené à réaliser un découplage. Cela revient
à définir deux nouvelles variables Vds1 et Vqs1 telles que Vds1 n'agisse que sur ids et Vqs1
sur iqs. Une telle méthode sera présentée plus loin.
Dans le cas où une régulation de vitesse est envisagée, il suffit de reprendre le principe
de la commande indirecte déjà présenté (figure V.18) :
Dans le cas d'une commande en tension, il est également possible d'envisager une
commande directe permettant la régulation du flux par contre réaction.
Le premier schéma que nous proposons permet la régulation du flux par l'intermédiaire
de la composante du courant statorique (figure V.19). Il s'agit d'une méthode directe dans
la mesure ou la référence de flux rotorique est estimée à priori par reconstitution de la
dynamique de la machine au niveau de la composante .
Dans cette commande, nous avons trois régulateurs PI (pour les régulations de vitesse,
du couple et du flux), un régulateur P pour la régulation de position, un bloc d'estimation du
flux rotorique à partir de et un bloc de découplage entre les composantes de
la tension statorique.
47
Fig.V.19. Schéma-bloc de la structure de commande directe en tension
par orientation du flux rotorique
Les boucles de régulation de courants seraient classiques s'il n'y avait pas de
couplage entre les grandeurs d'axe direct et celles en quadrature comme le montre les
équations suivantes.
En effet :
(V.25)
48
Fig. V.20 Schéma-bloc du principe de la compensation conventionnelle
Les résultats obtenus par la méthode compensation sont satisfaisants, mais celle-ci
n'introduit pas un découplage effectif et il reste toujours le problème de savoir si le terme de
couplage compensé doit être fonction du courant mesuré ou celui de la référence. Dans le cas
où on utilise les valeurs des courants mesurés, nous introduisons tous les bruits de mesure à la
sortie des régulateurs, c.à.d aux tensions de référence de l'onduleur, d'où un problème de
stabilité du système à basse vitesse.
Nous optons pour une méthode de découplage qui consiste à introduire un bloc de
calcul , placé en aval des correcteurs et qui permet, à partir des sorties des régulateurs,
d'obtenir les valeurs des tensions de référence comme le montre la figure (V.21) :
49
Fig. V.21. Schéma-bloc du principe du découplage proposé
= matrice d'impédance.
(V.29)
(V.30)
Si nous supposons que le convertisseur statique est modélisé par un simple gain G 0, à
partir de la figure précédente nous pouvons écrire :
(V.31)
(V.32)
(V.33)
50
La figure (V.23) présente l'algorithme à intégrer dans le programme général de la
commande vectorielle.
Nous avons essayé d'améliorer le schéma de commande directe par adjonction d'un
estimateur de flux et de couple (figure V.24). En effet, on peut penser que la régulation directe
de ces variables permettra de ne pas faire d'hypothèses simplificatrices au niveau de la
commande .
51
Cette nouvelle structure comporte encore trois régulateurs PI comme la précédente et
un régulateur proportionnel P pour la boucle de position; la seule différence résidant dans la
présence de l'estimateur de à partir des mesures ( ).
(V.34)
52
Fig.V.25. Schéma-bloc de la structure de commande directe en tension
par orientation du flux rotorique avec estimation du flux couple
53
Le résultat de l'estimation de ( ) et ( ) peut être représenté sous la forme de
schéma-bloc (figure V.26).
Pour obtenir les composantes ( ) et ( ) des tensions statoriques. Il suffit de
capter les deux tensions simples ( ).et d'appliquer ensuite la transformation de Park
avec :
V.7. Conclusion
- Contrôle direct: le flux est régulé par une contre-réaction. Il doit donc être
mesuré (rarement) ou estimé . La pulsation statorique we est directement
évaluée à partir de la position du flux dans le repère lié au stator.
54
Toutes ces technique, a priori attractives, possédent un inconvénient majeur. Le
comportement de la machine et de sa commande vectorielle est fortement dégradée par la
variation des paramètres liée à la température, à la fréquence (résistance rotorique), à la
saturation (inductance, couplage,….). Souvent, une adaptation en ligne de ces paramètres est
nécessaire pour maintenir un niveau de découplage et de performance acceptable.
En général, cette dernière solution est retenue pour réaliser le pilotage vectoriel du fait
que les grandeurs de réglage deviennent continues dans ce référentiel.
Pour agir sur les grandeurs réelles, il faut alors opérer un changement de référentiel
c'est –à-dire la transformation inverse de Park et de Clarke.
55
VI. COMMANDE DIRECTE DU COUPLE
Dans le plan complexe constitué des axes (), le vecteur tension complexe
représentant l’état d’un onduleur de tension triphasé ne peut avoir que huit positions distinctes
du fait que chacun des trois bras de l’onduleur ne peut avoir que deux états possibles.
Le vecteur tension complexe est ainsi défini par la transformation suivante :
(VI.1)
Où Va, Vb et Vc sont les tensions simples à la sortie de l’onduleur (Fig.VI.1).
U0/2 a
Sa Sb Sc
b
c
U0/2
Par conséquent, en utilisant les variables logiques représentant l’état des interrupteurs,
le vecteur tension peut s’écrire sous la forme :
56
(VI.2)
Avec
La figure VI.2 montre la représentation dans le plan complexe des six vecteurs tension
non nuls générés par un onduleur de tension à deux niveaux.
V3 V2
(010) (110)
V4 V1
(011) (100)
V0 (000)
V7 (111)
V5 V6
(001) (101)
Le Contrôle Direct du Couple est basé sur le réglage du flux statorique, car il présente
généralement une dynamique nettement plus rapide que celle du flux rotorique Par ailleurs, la
détermination du flux statorique est relativement plus aisée puisqu’il est directement lié à des
grandeurs électriques accessibles à la mesure, à savoir le courant et la tension statoriques.
Ainsi, en réglant le flux statorique, on règle indirectement le flux rotorique. Comme dans les
autres méthodes de contrôle du flux, on impose à ce dernier une référence constante et de
valeur nominale pour les vitesses inférieures à la vitesse nominale. Pour les vitesses
supérieures, on impose une référence de flux qui décroît selon une proportion inverse de la
vitesse, ce qui correspond au défluxage à puissance maximale constante.
(VI.3)
Sachant que pendant une période d’échantillonnage [0 ,Te], les commandes (Sa Sb Sc)
du convertisseur sont fixes, et si on néglige, en première approximation, la chute de tension
57
due à la résistance statorique, la relation (VI.3) peut se réduire à la relation de récurrence
suivante :
(VI.4)
où :
- : vecteur flux statorique à l’instant d’échantillonnage .
- : vecteur flux statorique à l’instant d’échantillonnage .
- : vecteur variation de flux statorique.
La relation (VI.4) montre que si on applique un vecteur tension non nul, l’extrémité du
vecteur flux statorique se déplace sur une droite dont la direction est donnée par le vecteur
tension appliqué. La figure (VI.3) illustre ce principe, en prenant comme exemple le vecteur
tension .
t = Te
s s =V3Te
s t=0
s0
s
Les équations des flux statorique et rotorique s’écrivent sous la forme suivante :
(VI.6)
58
(VII.7)
Dans un repère lié au stator, l’équation de la tension rotorique est donnée par la
relation suivante :
(VI.8)
(VI.9)
(VI.10)
Avec
On a alors la relation :
(VI.11)
En introduisant les expressions (VI.10) des flux en régime établi dans l'équation (VI.9),
on obtient la relation suivante :
(VI.12)
Avec :
est le déphasage entre les vecteurs flux statorique et rotorique en régime établi
(Fig.VI.4.a).
A partir de l’équation (VI.12), on déduit les relations entre les amplitudes des flux
statorique et rotorique en régime établi :
59
(VI.13)
s
s0 s = s0 + s
r0 r
0
0+
s0
s
r0 r
a b
Fig.VI.4- Evolution des flux et après l’application d’un échelon de pulsation s
(VI.14)
(VI.15)
(VI.16)
60
En reportant les expressions (VI.19) dans (VI.16), on obtient :
(V.17)
(VI.18)
Soit : , avec :
(VI.19)
(VI.20)
VI .2. Actions des vecteurs tension de l’onduleur sur le vecteur flux statorique et le
couple
Nous avons vu que pour fixer l’amplitude du flux statorique, il faut imposer à
l’extrémité du vecteur flux une trajectoire circulaire. Pour cela, le vecteur tension appliqué
doit toujours être perpendiculaire au vecteur flux. Mais, comme on n’a que huit vecteurs
tension possibles, dont deux sont nuls, l’application d’un des six vecteurs non nuls se traduit
pour le flux statorique par l’application d’une composante radiale - c’est la composante qui
agît sur l’amplitude du flux -, et d’une composante transversale - c’est la composante qui agît
sur l’écart angulaire entre les flux statorique et rotorique donc sur le couple (Fig.VI.5).
L’application des vecteurs nuls revient à bloquer la position du vecteur flux statorique
pendant une durée correspondant à la période de contrôle, alors que le vecteur flux rotorique
est en train de continuer sa course suivant son inertie, rattrapant ainsi le vecteur flux
statorique. L’action obtenue est donc une diminution du couple tout en maintenant
l’amplitude du flux statorique inchangée.
61
Composante du Composante
VV
V
4 53 V2VV61 couple
du flux
Fig.VI.5. Exemple d’application d’un vecteur tension statorique
Il est facile de voir que selon la position du flux statorique dans le plan (), un choix
approprié du vecteur tension permet d’augmenter ou diminuer l’amplitude du flux statorique
ou le couple indépendamment l'un de l'autre. Le choix de dépend ainsi de la variation
désirée pour le module du flux statorique, et de l’évolution souhaitée pour sa vitesse de
rotation donc pour le couple.
62
notée cflx, est à l'état +1, il faut sélectionner un vecteur tension dont la composante
radiale va dans le sens de l'augmentation de l’amplitude du flux, sinon (ie cflx = 0),
il faut choisir le vecteur ayant la composante radiale opposée. De la même manière,
la sortie du comparateur de couple, notée ccpl, indique s'il faut augmenter ou
diminuer le couple et permet donc de sélectionner le vecteur tension approprié mais
cette fois-ci sur la base de sa composante transversale.
- Le choix du vecteur tension est donc celui qui possède dans le secteur où se trouve
le vecteur flux statorique à l'instant d'échantillonnage considéré, les composantes
radiale et transversale appropriées. On voit clairement qu'il y a un découplage entre
la commande du flux et celle du couple.
- On décompose généralement le plan d’évolution du vecteur en six secteurs
(numérotées de 1 à 6) symétriques par rapport aux directions des six vecteurs
tension non nuls de l'onduleur (Fig.VI.6). Lorsque se trouve dans une zone
d'indice i, les deux vecteurs tension et ont la composante de flux la plus
importante (composante radiale). Cependant leurs composantes respectives de
couple (composante transversale) ne sont pas très significatives. On préfère alors
utiliser les quatre autres vecteurs tension qui permettent d'agir sur les deux
grandeurs simultanément. La sélection de ces vecteurs s'effectue donc comme suit :
* si est sélectionné alors l’amplitude du flux croît et le couple croît.
* si est sélectionné alors l’amplitude du flux décroît et le couple croît.
* si est sélectionné alors l’amplitude du flux croît et le couple décroît.
* si est sélectionné alors l’amplitude du flux décroît et le couple décroît.
* si ou est sélectionné alors le vecteur flux s’arrête et le couple
décroît si la vitesse est positive et croît si la vitesse est négative.
s em s em
Vi+2 Vi+1
Vi+3 Vi
3 2 s
Vi-2 Vi-1
4 1
s s
5 6
em em
Tension
Continue
DTC
3 2
Sa
4 1 Sb Onduleur
MAS
de
5 6
Sc
Tension 3
N
v,v
sref
_ s Estimateur Transformation
de Flux et i,i de Concordia
+
- du Couple
+ em
emref
Le flux statorique peut être estimé par différentes techniques. Dans le cas où une
solution numérique est retenue, il est impératif de limiter le volume algorithmique nécessaire
à la reconstitution du flux statorique. C’est la raison pour laquelle la méthode la plus utilisée
est celle qui consiste tout simplement à intégrer les équations statoriques (expression II.3).
Ainsi, l’amplitude du flux statorique est estimée à partir de ses composantes suivant les
axes (,), soit :
(VI.21)
Le module du flux statorique s’écrit :
(VI.22)
avec :
64
(VI.23)
(VI.24)
(VI.25)
(VI.26)
65
La sortie du contrôleur de flux, donnée par la variable booléenne cflx, indique les
dépassements supérieur et inférieur de l’amplitude du flux. Ainsi, le comparateur à hystérésis
à deux niveaux, permet de détecter les dépassements de la bande de contrôle et de respecter la
relation , où représente la bande d’hystérésis du contrôleur.
Table.II
Table.III
On retrouve bien avec la table de commutation pour les deux cas de contrôleurs à
hystérésis, la formulation de la sélection des vecteurs tensions Vi-1, Vi+1, Vi-2, Vi+2,
correspondant à une zone i, et ceci pour un contrôleur à hystérésis à deux ou à trois niveaux
pour le couple. Les vecteurs nuls V0 et V7 sont choisis de manière à minimiser le nombre de
commutations de l’onduleur
VI.5. Conclusion
Dans ce chapitre, nous avons montré les caractéristiques dynamiques des
principales grandeurs électromécaniques, notamment le couple et le flux statorique. Nous
avons ainsi montré comment s'effectue le contrôle découplé du couple et du flux statorique en
utilisant un choix approprié des vecteurs tension de l'onduleur en se basant sur une méthode
de contrôle vectoriel à l'aide des phaseurs. La méthode de commande directe du couple
présentée est une méthode sans capteur mécanique. Elle se base uniquement sur les grandeurs
directement accessibles au stator (courants et tensions). Ainsi, des estimateurs de flux et de
couple sont utilisés.
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