Le Fait Generateur en PDF

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Le fait générateur – L’exigibilité

Afin de réaliser la déclaration de TVA, il est indispensable de distinguer les notions de fait générateur
et d’exigibilité.
La règle est différente selon que l’opération soumise à la TVA concerne un bien ou une prestation de
service.

I. Le fait générateur et l’exigibilité d’une


opération soumise à la TVA
1. Le fait générateur
Le fait générateur constitue l’événement qui donne naissance à l’obligation fiscale. Il se situe à la date
de réalisation des conditions légales qui créent la créance de l’État en matière de TVA. En clair, le
Trésor public constate à cette date l’existence de la taxe.

2. L’exigibilité
L’exigibilité correspond à la date à partir de laquelle l’État peut demander le paiement de sa créance
en matière de TVA au vendeur.
C’est à cette date que le vendeur collectera la TVA et que l’acheteur la déduira.

II. Le régime des biens meubles corporels


Pour les opérations concernant des biens meubles corporels (machine-outil, matériel de bureau,
matériel informatique, véhicule utilitaire, marchandises, matières premières…), le fait générateur et
l’exigibilité de la TVA sont constitués par le même événement.
En vertu de l’article 269, alinéa 1 a) du Code général des impôts (CGI), le fait générateur de la TVA
intervient, en ce qui concerne les livraisons de biens, lorsque l’acheteur dispose du bien, c’est-à-dire
lorsque la livraison est effectuée.
La TVA est exigible pour ces mêmes opérations lors de la réalisation du fait générateur (article 269,
alinéa 2 a) du CGI). Dès lors qu’un bien meuble corporel entre en possession de l’acheteur, la TVA
devient exigible quelles que soient les modalités de paiement de l’opération. Il est important de
noter que les conditions de paiement (étalé si plusieurs paiements existent ou différé si le paiement
est ultérieur à la livraison-facturation) n’ont aucune conséquence sur l’exigibilité de la TVA pour les
biens meubles corporels.

Exemples
1. Une machine-outil est acquise par une entreprise le 27/11/N pour 25 000 € HT (taux normal de
TVA). La facture accompagne la livraison le 27/11/N. Le paiement de la facture est fixé au 26/01/N+1.
Le fait générateur et l’exigibilité se situent le 27/11/N (et non le 26/01/N+1). La TVA (25 000 × 20 %
= 5 000 €) sera collectée chez le vendeur et déductible chez l’acheteur le 27/11/N.
2. Un client (entreprise assujettie à la TVA) passe commande le 19/09/N pour 17 500 € HT de
marchandises à une entreprise. Lors de la commande, il verse un acompte de 3 000 €. À la livraison, le
02/10/N, le client règle 50 % du montant restant dû (soit 9 000 €). Le solde (9 000 €) sera payé le
15/11/N.

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La livraison est la date à retenir pour fixer la date du fait générateur et la date d’exigibilité (soit le
02/10/N). La TVA sera déductible pour l’acheteur et collectée pour le vendeur le 02/10/N ; son
montant total (17 500 × 20 % = 3 500 €) sera porté sur la déclaration du mois d’octobre (régime du réel
normal – voir chapitre suivant).

III. Le régime des prestations de services


Les opérations concernées sont les prestations de services de toute nature telles que les réparations,
les ventes à consommer sur place, les transports, les locations, les spectacles, les travaux immobiliers
et les services imposables rendus par les membres des professions libérales, les cessions ou concessions
de biens incorporels.
La distinction entre la date du fait générateur et la date d’exigibilité est essentielle.
Conformément aux dispositions de l’article 269, alinéa 1 a) du CGI, le fait générateur de la TVA se
produit, pour les prestations de services, lorsque la prestation est effectuée.
Pour les prestations de services, la taxe est exigible (article 269, alinéa 2 c) du CGI) lors de
l’encaissement des acomptes, du prix, de la rémunération ou sur option d’après les débits (voir ci-
après). Contrairement au régime des meubles corporels, les conditions de paiement (étalé si plusieurs
paiements existent et/ou différé si le paiement est ultérieur à la livraison-facturation) ont une
conséquence sur l’exigibilité de la TVA.
Il convient de distinguer les moyens de paiement utilisés afin de fixer la date d’exigibilité :
– lorsque les paiements sont effectués par la remise d’un chèque bancaire ou postal, le jour de cette
remise constitue la date d’exigibilité de la taxe ;
– lorsque le paiement est fait par virement bancaire ou postal, l’encaissement est constitué par
l’inscription au compte du fournisseur de la somme qui y est virée par le client ;
– lorsque le paiement est effectué par effet de commerce, la date d’encaissement et, par suite,
l’exigibilité de la TVA se situent au jour de l’échéance de l’effet de commerce (même en cas
d’escompte de l’effet) ; la somme imposable correspond au montant nominal de la traite. Si l’effet de
commerce n’est pas honoré à l’échéance, l’exigibilité de la taxe sur la valeur ajoutée intervient au
moment du règlement effectif (remise de chèque ou nouvelle échéance en cas de report).

1. Le principe général
La TVA est exigible lors de l’encaissement de chaque paiement. Si ce paiement se fait en plusieurs
étapes, la TVA est exigible à chacun de ces paiements.

Exemple
Une entreprise (assujettie à la TVA) reçoit le devis de l’entreprise Toitneuf concernant la réparation
d’une partie de la toiture d’un hangar. Le devis, adressé le 25/03/N, précise les éléments suivants :
– Montant HT de la prestation : 15 000 €. TVA : 20 %, soit 18 000 € TTC. La prestation est terminée le
15/04/N.
– Paiements : le 28/03/N (acceptation du devis), acompte : 3 000 €. Le 15/04/N, règlement de
5 000 €. Solde réglé le 14/05/N : 10 000 €. Total de la TVA : 15 000 × 20 % = 3 000 €.
Le fait générateur se situe lorsque l’exécution de la prestation est terminée, soit le 15/04/N.
L’exigibilité se situe en fonction des paiements. Elle est donc fractionnée en trois dates :
– le 28/03/N, le paiement est effectué TTC. Il convient donc de calculer le montant HT de ce paiement
afin de calculer ensuite le montant de la TVA sur l’acompte versé. Montant HT : 3 000 / 1,2 = 2 500 €.
TVA sur acompte : 2 500 × 20 % = 500 € ;
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– le 15/04/N, le paiement est effectué TTC. Il convient de faire ressortir la TVA comme nous l’avons vu
pour l’acompte : (5 000 / 1,2) × 20 % = 833,33 € ;
– le 14/05/N, le paiement est effectué TTC. Il convient de faire ressortir la TVA comme nous l’avons vu
pour l’acompte : (10 000 / 1,2) × 20 % = 1 666,67 €.
On retrouve le montant global de la TVA : 3 000 €.
Dans l’hypothèse où les entreprises sont soumises au régime du réel normal (voir chapitre suivant),
trois déclarations de TVA seront concernées par l’opération :
– déclaration de mars pour 500 € (TVA collectée pour le vendeur et TVA déductible pour l’acheteur) ;
– déclaration d’avril pour 833,33 € (TVA collectée pour le vendeur et TVA déductible pour l’acheteur) ;
– déclaration de mai pour 1 666,67 € (TVA collectée pour le vendeur et TVA déductible pour
l’acheteur).

2. L’option pour les débits


Aux termes de l’article 269, alinéa 2 c) du CGI, les personnes qui effectuent des prestations de
services, opérations pour lesquelles la taxe est en principe exigible lors de l’encaissement, peuvent
être autorisées à acquitter la taxe d’après leurs débits (c’est-à-dire lors de l’inscription des sommes
correspondantes au débit des comptes clients lors de l’enregistrement des factures de vente).
L’option doit être formulée de manière expresse. Les redevables qui entendent acquitter la TVA
d’après les débits doivent en faire la déclaration écrite, par lettre simple, auprès du service des
impôts des entreprises dont ils relèvent pour le paiement de la taxe. Tout redevable qui a opté pour le
paiement de la TVA d’après les débits a la faculté de renoncer à cette option. Cette renonciation doit
être expresse. Les redevables doivent en faire la déclaration écrite, par lettre simple, auprès du
service des impôts des entreprises dont ils relèvent pour le paiement de la taxe.
Le redevable (le prestataire) doit indiquer sur ses factures le fait qu’il acquitte la TVA d’après les
débits afin d’informer le client qu’il peut déduire immédiatement la TVA facturée sans attendre le
paiement. Cette information se fait par une mention adéquate (« TVA acquittée sur les débits », par
exemple) sur les factures qu’il délivre.
Cette option entraîne donc l’exigibilité de la TVA sur les prestations de services à la date de
facturation lorsque la prestation est terminée (et non lors des paiements). Cependant, elle ne peut
pas retarder la date d’exigibilité de la TVA ; en cas d’acompte, les montants reçus entraînent
l’exigibilité sans attendre l’exécution de la prestation.

Exemple (suite)
L’entreprise Toitneuf a opté pour la TVA sur les débits. Le fait générateur se situe lorsque l’exécution
de la prestation est terminée, soit le 15/04/N, qu’il y ait ou non option sur les débits.
L’exigibilité se situe à la date de la facturation (prestation terminée), sauf pour l’acompte versé. Elle
est donc fractionnée en deux dates (et non trois) :
– le 28/03/N : (3 000 / 1,2) × 20 % = 500 € (3 000 / 1,2 car le paiement est effectué TTC) ;
– le 15/04/N : (15 000 × 20 %) – 500 = 2 500 €.
On retrouve le montant global de la TVA : 3 000 €.
Dans l’hypothèse où les entreprises sont soumises au régime du réel normal (voir chapitre suivant),
deux déclarations de TVA seront concernées par l’opération :
– déclaration de mars pour 500 € (TVA collectée pour le vendeur et TVA déductible pour l’acheteur) ;
– déclaration d’avril pour 1 500 € (TVA collectée pour le vendeur et TVA déductible pour l’acheteur).

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L’option pour les débits constitue un choix important pour l’assujetti (le vendeur) dont l’activité est
une prestation de service. Cette option impacte l’entreprise aux niveaux des enregistrements
comptables et de la trésorerie.
Avantages et inconvénients de l’option pour les débits

Avantages Inconvénients

Enregistrements comptables plus En cas de paiements échelonnés après


Fournisseur simples (régime des ventes de biens la facturation, avance de trésorerie(1)
et de prestations unifié)

– Enregistrements comptables plus


simples
Client Aucun
– En cas de paiements échelonnés après
la facturation, facilité de trésorerie(2)

(1) Reprenons l’exemple précédent : l’entreprise Toitneuf.


• Régime de droit commun (l’entreprise Toitneuf n’opte pas pour les débits) : la TVA sera collectée
(due au Trésor public) à la date des paiements du client : 500 € en mars, 833,33 € en avril, 1 666,67 €
en mai. Aucune avance de trésorerie ne sera donc effectuée par Toitneuf.
• L’entreprise Toitneuf opte pour les débits : la TVA sera collectée (due au Trésor public) à la date de
paiement de l’acompte par le client et au moment de la facturation : 500 € en mars, 2 500 € en avril.
En avril, l’entreprise Toitneuf fait donc l’avance de la TVA qui lui sera réglée en mai par son client.
(2) Le raisonnement est identique du côté du client, par hypothèse assujetti à la TVA. Il bénéficie, en
raison de la déductibilité de la TVA, d’une avance de trésorerie, en cas d’option pour les débits de
l’entreprise Toitneuf. En effet, la TVA sera déductible : 500 € en mars, 2 500 € en avril, alors qu’une
partie de cette dernière TVA sera réglée en mai. En cas de non-option par Toitneuf, le client aurait
alors déduit la TVA ainsi : 500 € en mars, 833,33 € en avril, 1 666,67 € en mai.

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