Anaerobies Strictes
Anaerobies Strictes
Anaerobies Strictes
Remarque
Il existe des molécules permettant de "mesurer" le niveau de l'anaérobiose, le rH2. Ce sont des colorants
existants sous deux formes selon l'État rédox du milieu, des indicateurs rédox. Un des plus connus c'est le bleu de
méthylène qui est bleu en présence de dioxygène et blanc en milieu réduit.
Sélectif
Des antibiotiques permettent d'assurer une sélectivité à l'isolement :
ex : Kanamycine + Vancomycine pour l'isolement des bacilles gram négatif du genre Bacteroides.
Pour les bactéries sporulées, on peut facilement éliminer les formes végétatives et les autres bactéries par
chauffage 10 minutes à 80°C.
Milieux de base
Milieu de Schaedler :
• peptones et extrait de levure
• glucose
• tampon TRIS
• hémine
• Chlorhydrate de L-Cystéine
• Vitamine K3
Milieu TGY (trypticase-Glucose-Yeast)
• peptones et extrait de levure
• glucose
• thioglycolate de sodium (réducteur)
Milieu VF (viande foie)
Milieu VL (viande levure)
2.5. Identification
Les milieux anciens utilisés sont aujourd'hui détrônés par des techniques miniaturisées, et plus particulièrement
par des méthodes mettant en évidence des enzymes en aérobiose. La chromatographie en phase gazeuse peut
être utilisée parfois.
Galerie API20A
La galerie API20A est calquée sur la galerie API20E mais l'inoculation est faite avec un bouillon de Schaedler
(additionné de tryptophane) fortement ensemencé et conditionné sous azote. L'incubation
est anaérobie.
On recherche la fermentation
• de nombreux glucides (indicateur de pH : BCP)
• l'Uréase,
• la production d'indole
• l'hydrolyse de l'Esculine avec un problème de distinction entre H2S et Esculine
que la fluorescence de l'Esculine sous UV permet de résoudre.
• la gélatinase.
Class III :
Actinobacteria
Ordre I : Actinomycétales
famille I des Micrococcaceae (genre Micrococcus, Arthrobacter,
Rothia, Stomatococcus...)
sous-ordre VI famille V des Brevibacteriaceae (genre Brevibacterium...)
Micrococcineae famille IX des Dermatococcaceae (genre Dermacoccus,
phylum XIV : Kytococcus...)
Actinobacteria sous-classe V
famille XI des Jonesiaceae (genre Jonesia...)
Actinobacteridae famille I des Corynebacteriaceae (genre Corynebacterium)
sous-ordre VI
famille IV des Mycobacteriaceae (genre Mycobacterium)
Corynebacterineae
famille V des Nocardiaceae (genres Nocardia, Rhodococcus)
sous-ordre XI
famille puis genre Streptomyces etc
Streptomycineae
famille I des Bifidobacteriaceae (genres Bifidobacterium,
Ordre II : Bifidobacteriales
Gardnerella)
phylum XVI :
Chlamydiae
Spirochaetes Spirochaetes
famille II des Serpulinaceae
famille III des Leptospiraceae (genre Leptonema et Leptospira)
La maladie
Le botulisme est une intoxination alimentaire, c'est à dire une maladie due à l'ingestion d'une toxine dans les
aliments, toxine produite par la multiplication de la bactérie dans l'aliment. La bactérie en cause est Clostridium
botulinum et quelques genres proches.
Cette maladie est redoutable car mortelle car la toxine bloque la transmission des potentiels d'action du neurone
au muscle déclenchant une paralysie.
La toxine est thermolabile. Elle n'est que partiellement digérée lors de l'ingestion et est absorbée par l'intestin ce
qui est exceptionnel pour des protéines.
Méthodes d'étude
Il s'agit essentiellement d'une expertise soit à partir de l'aliment, soit à partir d'un prélèvement du malade ou du
cadavre. On peut rechercher la bactérie, mais on recherche plutôt la toxine par toxinotypie.
La toxinotypie est l'identification d'une toxine par des techniques immunologiques.
Le principe de base est de tester une dilution du produit sur un animal en ajoutant des solutions d'Ac
neutralisatrices de types différents de toxine (A à F)
La technique peut être la suivante :
1°/ broyat du produit suspect et filtration
2°/ répartition du filtrat et adjonction des sérums connus. On conserve deux témoins, l'un est laissé tel quel
(positif), l'autre est chauffé (négatif)
3°/ Injection d'un aliquote de chaque tube à un lot d'animaux (souris, cobaye)
4°/ Bilan des survivants.
Prophylaxie
La prophylaxie repose sur
• traitement des jambons au sel nitrité, abattage de l'animal à jeun depuis 48 heures (pour limiter le
passage dans le sang des spores de C. botulinum)
• stérilisation industrielle contrôlée des conserves (contrôle plus strict des conditions de stérilisation)
Historique
En raison de ses symptômes si spéciaux, le tétanos a été individualisé de tout temps.
Il est curieux de noter qu'Ambroise PARÉ attribuait les contractures à une irritation des nerfs périphériques.
Les très nombreux cas de tétanos observés au cours des guerres de l'Empire (à la suite notamment des
batailles d'Iéna, de Bautzen, de Dresde) mirent en valeur l'épidémicité de l'affection et discuter sa contagiosité.
En 1884, les Italiens CARLE et RATTONE montrèrent que l'inoculation du pus d'une plaie d'un tétanique dans le
nerf sciatique ou le muscle d'un lapin détermine le tétanos
En 1885, NICOLAÏER prouva que l'inoculation sous-cutanée de terre de jardin à l'animal provoque le tétanos, et
qu'à partir du point d'inoculation on peut assurer le passage en série de la maladie; en même temps, il isola dans
les lésions locales un germe spécial, « un bacille en épingle », qu'il ne put cultiver.
En 1887, KITASATO révéla la raison de ·cet échec: le germe en épingle ne pousse que sur les milieux
anaérobies.
En 1890, KNUD FABER révéla que le filtrat de culture du germe, au même titre que la culture entière, reproduit
les signes du tétanos; le bacille tétanique possède donc une exotoxine. La même année, Behring et Kitasato
constatèrent chez les animaux qui avaient reçu de petites doses de la toxine atténuée, l'apparition d'une
antitoxine.
En 1892, ROUX et VAILLARD mirent au point la préparation du sérum antitétanique chez le cheval.
On sait que c'est en 1923 que Gaston RAMON réussit à transformer la toxine en anatoxine, et rendit donc
possible la vaccination antitétanique.
La maladie
Le tétanos est une intoxination suivant une infection limitée par Clostridium tetani à la suite de son introduction
accidentelle dans l'individu. (ancien nom : Plectridium tetani)
Cette pénétration est particulièrement redoutée devant des plaies contaminées par de la terre, du crottin de
cheval... mais peut survenir après des soins dentaires, des brûlures, des opérations abdominales... montrant que
des bacilles commensaux peuvent être à l'origine d'un tétanos.
Cette maladie est redoutable car souvent mortelle : la toxine bloque la transmission des potentiels d'action
inhibiteurs des motoneurones de la moelle épinière dans le système nerveux central conduisant à des
contractions ininterrompues des muscles.
Méthodes d'étude
La recherche de la bactérie est rarement pratiquée car les signes sont clairs (connus depuis Hippocrate).
Elle est possible par immunochromatographie.
Traitement
Le traitement met en jeu avant tout des soins intensifs et l'injection d'anticorps antitétaniques
Prophylaxie
Depuis 1923, la vaccination est possible grâce à l'invention par RAMON, de l'anatoxine tétanique (vaccination).
La vaccination systématique a quasiment fait disparaître la maladie. Elle survient toutefois chez des personnes
âgées (piqure de rosier à la retraite…) ayant perdu leur immunité.
La bactérie
Clostridium perfringens est une bactérie immobile et capsulée (particulièrement dans les produits
pathologiques).
Tous les C. perfringens élaborent une toxine α qui est une phospholipase de type C (lécithine donne
diglycéride + phosphoryl choline). (M = 50 kg/mol) mais à des degrés divers. Le Clostridium perfringens de type A,
principal agent pathogène chez l'homme, est le plus grand producteur. Cette phospholipase provoque hémolyse et
lécithinase sur gélose au jaune d'oeuf.
Elle est neutralisée par un sérum correspondant. L'hémolyse peut présenter deux zones :
• - une zone d'hémolyse nette étroite
• - une zone d'hémolyse floue importante autour de la précédente.
Traitement
Il a mis en jeu un sérum mais la fixation rapide de la toxine dans les tissus le rend très discutable. Des
antibiotiques sont actifs sur Clostridium perfringens : bétalactamines, métronidazole.
Remarque : d'autres Clostridium donnent des maladies très similaires sinon identiques. (C. septicum)
Bactérie et maladie
Clostridium difficile est retrouvé dans les matières fécales de plus de 70% des nouveaux nés, et 3% des
individus adultes réalisent un portage sain au niveau des intestins, colon et rectum essentiellement.
L'isolement est possible même s'il est délicat et la mise en évidence des toxines est indispensable pour mettre
en cause la souche isolée.
La détection de C.difficile peut se faire sur la souche ou sur les selles suspectes. Elle se fait par la mise en
évidence de l'action des toxines A et B :
• avec culture cellulaire : On ajoute à des cultures cellulaires un filtrat stérilisé par filtration de selles
suspectes de contenir C.difficile (et donc les toxines excrétées) : l'effet cytopathogène (lyse des
cellules en culture) est observé. Parallèlement on réalise sur une autre culture une inactivation des
toxines par des immunsérums dirigés contre ces toxines.
• En immunochromatographie
Traitement
Il va mettre en jeu des antibiotiques adaptés.
Notons la possibilité de transplantation de microbiote intestinal de personnes saines après élimination du
microbiote du malade.
Prophylaxie
Il s'agit essentiellement de repérer les porteurs asymptomatiques pour limiter la transmission de souches de C.
difficile pathogènes. Il existe en effet des épidémies liées à des souches particulièrement pathogènes.
COMPLÉMENTS
Botulisme en Italie
LU sur la liste Hygiène, grâce à BRUNO PEIFFER, infatigable animateur. ([email protected])
Le 15 septembre 1998
Avant de prendre part à la diffusion de l'information concernant le cas de botulisme en Italie, avais pris la
précaution de contacter nos amis de VEGEPRO qui sont nos grands spécialistes de produits végétaux et dont le
siège se trouve justement en Italie.
Je remercie le Dr. Giorgio Perotti pour les informations qu'il m'a communiqué à ce sujet et notamment le
communiqué de EUROSURVEILLANCE http://www.eurosurv.org/main.htm#3 (en anglais) que je me suis
empressé de traduire en français et dont voici le résultat :
-Un cas de botulisme est survenu dans le nord de l'Italie suite à la consommation d'une soupe végétale, qui était
contaminé avec Clostridium botulinum. La patiente, une femme de 58 ans qui vit dans la province de Verona
(région de Veneto), avait consommé la soupe ('ribollita', plat cuisiné traditionnel en Toscane) pour le déjeuner du
25 Août 1998. Les premiers symptômes apparurent Six heures plus tard avec vomissement, vertige, paralysie
faciale, et détresse respiratoire. Le matin suivant elle fut admise à l'hôpital local pour suspicion de botulisme. Les
selles analysées au Laboratoire National De référence "Istituto Superiore di Sanit (ISS) confirmèrent la présence
de spores de C. botulinum A.—
Une enquête fut faite par le service local de santé. Les échantillons de nourriture trouvés dans le logement de la
patiente ont été analysés, notamment un bocal ouvert de ribollita. Aucune autre personne n'avait consommé le
même aliment. La fille de la patiente rapportait qu'elle avait acheté le bocal de ribollita et l'avait gardé à domicile à
température ambiante. Le bocal avait été ouvert une semaine avant d'être employé. Il était noté que le produit
avait une mauvaise odeur, mais le patiente l'avait gardé réfrigéré après l'avoir ouvert jusqu'à 25 Août, lorsqu'elle
l'avait bu. La toxine et les spores de C. botulinum ont été identifiées par l'ISS dans le reste de la soupe. La soupe
avait été produite par une petite usine locale dans la province de Livorno en Toscane en utilisant des ingrédients
organiques (sans l'emploi de produits chimiques) des légumes (pommes de terre, légumes feuillus verts,
courgettes, haricots, tomates, oignons, céleri, persil), eau, huile d'olive, et sel. La soupe était contenue dans des
bocaux de verre avec un poids net de 340 g, 640 g, ou 920 g et stérilisés dans un petit autoclave à 121°C pour 35
minutes. Aucune mesure de contrôle de qualité n'a été prise : le fonctionnement de l'autoclave n'était ni vérifié ni
documenté. Les échantillons supplémentaires de la même soupe et autres produits de la même usine sont
actuellement testés pour le botulisme. Toutes les nourritures produites ont été retirées du marché Italien et un
avertissement international a été donné pour des produits susceptibles d'avoir été exportés.
L'incident illustre un risque associé d'une fabrication d'échelle locale. Ce type d'incident arrive souvent avec des
ingrédients organiques, qui sont estimés être plus sains et dont on présume faussement une moins rigoureuse
nécessité de traitement par la chaleur ou par le contrôle de qualité.
J'ai également pu trouver un communiqué officiel à ce sujet sur le site de Santé Canada.
http://hwcweb.hwc.ca/hpb/lcdc/bid/dsd/news/nb3898_f.html. Cet épisode démontre une fois de plus que les
végétaux sont autant à prendre au sérieux en tant que facteur à risque que d'autres produits. Si des personnes
étaient susceptibles de recueillir d'avantage d'informations au sujet de cet incident ou si les soupes incriminées
étaient trouvées et analysées suite aux différents communiqués, il serait très intéressant de le relater au sein de
notre forum afin de favoriser cette enquête et également de démontrer une fois de plus l'utilité de notre réseau
d'échange.
L'article de Gourreau et coll. dans ce même numéro (3) sur le botulisme au Bois de Boulogne, avec la
découverte fortuite dans le lac Saint-James d'une roquette datant de la dernière guerre, nous remet en mémoire
un aspect médical peu connu de la mort de Reynard Heydrich, abattu à Prague le 27 mai 1942.
Nazi fanatique, Heydrich fut le responsable caché de l'incendie du Reichstag et du coup d'état des 27 et 28
février 1933, puis l'organisateur, avec Goering et Himmler, de la Nuit des Longs Couteaux. Antisémite forcené, il
Nous avons, à deux reprises, fait un contrôle de l'immunité contre la toxine tétanique de la population de notre
département: par une méthode ELISA (3) sur un échantillon stratifié tiré au sort parmi des sérums prélevés pour
des examens de santé par les services de la mutualité agricole (population rurale) et, à la fois par ELISA et par
hémagglutination passive (1, 5) (vacci test Pasteur) sur des sérums de consultants pour blessure au service
d'accueil du CHU de Clermont-Ferrand (population urbaine ou suburbaine). Les résultats sont présentés dans les
tableaux 1 et 2.
Il apparaît donc que la population âgée de plus de 50 ans est dans 50 % des cas dépourvue de toute
immunité, soit qu'elle n'ait jamais été vaccinée, soit qu'elle n'ait pas reçu de rappels en temps utile. Ces
résultats sont conformes à ceux trouvés par d'autres auteurs (2, 4). Cette carence vaccinale 1 motive une
consommation considérable de gammaglobulines à l'occasion de consultations pour blessure (35 640 mL
de gamma globulines ont été consommés en Auvergne en 1986 pour une population de 1 500 000
habitants environ, soit une dépense prophylactique de 1 400 000 Francs en 1 an [209 K€]).
Une campagne de vaccination, prenant pour cible la population âgée de 50 ans et plus, serait une
mesure utile, onéreuse, mais sans doute rentable à moyen terme. Mais, ne pourrait-on pas être efficace à
moindre frais? Peut-être suffirait-il que l'ensemble du corps médical français adopte la politique suivante:
• que les praticiens profitent de l'occasion de la consultation de toute personne âgée de 50 ans et
plus, pour l'interroger sur l'état de sa vaccination antitétanique, éventuellement le contrôler par
vacci-test, faire un rappel ou commencer une vaccination et lui délivrer une carte de vaccination;
• que les médecins du travail, à l'occasion du départ à la retraite ou de visites systématiques
fassent de même.
Ainsi, par une mesure systématique "à l'occasion" appliquée à une population cible, une partie très
importante de cette population à risque acquerrait-elle une protection vaccinale en évitant les frais
qu'occasionnerait un acte isolé de 'vaccination ?
Ne serait-ce pas aussi une bonne façon de montrer que le corps médical ne se cantonne pas dans la
médecine de soins, mais est aussi en première ligne dans le domaine de la prophylaxie?