PACASEN
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120216
Août 2017
Plan du Rapport
1. Introduction : ........................................................................................................................................ 4
2.4 Description des principaux risques environnementaux et sociaux associés au Programme ..... 12
2.5 Expérience de l’Agence principale d’exécution du Programme avec des activités similaires .... 14
4.1 Niveau des capacités institutionnelles (personnels, budget, formation) devant permettre de
mettre en œuvre de façon adéquate le Système du Programme .......................................................... 45
ANNEXES ..................................................................................................................................................... 58
Annexe I. — Liste des projets et programmes pour lesquels une étude d’impact sur l’environnement
approfondie est obligatoire .................................................................................................................... 59
Annexe II — Liste des projets et programmes qui nécessitent une analyse environnementale initiale 60
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1. Introduction :
Le programme d’Opérationnalisation de l’Acte III de la Décentralisation (PROACTSEN) est le cadre
global d’intervention conçu à l’échelle nationale par le Ministère de la Gouvernance locale, du
Développement et de l’Aménagement du Territoire (MGLDAT) en articulation avec sa Lettre de Politique
Sectorielle (LPS) et conformément au Plan Sénégal Emergent (PSE) pour mettre en œuvre l’Acte III de la
Décentralisation à l’horizon 2030. L’adoption de la loi 2013-10 portant Acte III de la décentralisation a
consisté à réorganiser le paysage des collectivités territoriales via : (i) la communalisation intégrale du
territoire, et de ses 13,5 millions d’habitants, (ii) la réorganisation des agglomérations à travers la
création de l’échelon « ville », et (iii) la suppression des régions et l’érection des départements comme
CT. L’approfondissement de la démocratie locale à travers une participation effective des citoyens à la
gestion des affaires locales a également été posé comme un objectif majeur de cette nouvelle étape du
processus de décentralisation.
Ainsi, le présent programme intitulé, Programme d’Appui aux Communes et aux Agglomérations du
Sénégal (PACASen) s’inscrit quant à elle dans une approche globale visant à appuyer
l’opérationnalisation de l’Acte III de la Décentralisation, en contribuant à améliorer de manière pérenne
la gouvernance et les ressources financières et humaines de l’ensemble des CT sénégalaises via
l’introduction de réformes structurelles et multisectorielles. Il prévoit par ailleurs une mise en œuvre
incrémentale pour tester de nouveaux dispositifs dans une série de CT pilotes et permettre par la suite
leur déploiement effectif à l’échelle nationale.
Financement hybride. L’opération sera financée à travers une approche hybride sur la base, à la fois,
des instruments PforR (financement sur la base des résultats) et IPF (financement des projets
d’investissements). L'opération hybride dans son ensemble sera appelée « opération », sauf indication
contraire. La dimension IPF sera appelée « Projet» et la dimension PforR sera appelée «Programme». En
s'appuyant sur les leçons tirées des autres opérations PforR dans la région, et sur la base de l'évaluation
environnementale et sociale ainsi que l’évaluation fiduciaire une opération mixte a été jugée nécessaire
pour deux raisons. Premièrement, compte tenu de l'imprévisibilité des processus nationaux de
budgétisation et de gestion du flux de trésorerie, les activités d'assistance technique qui sont
essentielles au succès de la mise en œuvre des mesures de sauvegardes environnementales et sociales
liées au PforR risquent d’être insuffisamment financées, ce qui peut retarder ou porter préjudice à
l’intégrité du Programme. D’autre part, l'instrument IPF contribuera à assurer la prévisibilité budgétaire
dans le financement d'activités individuelles ponctuelles d'assistance technique au niveau national. Les
activités comprendront des renforcements de capacités des acteurs en charge des EES, des études sur
des systèmes de transfert budgétaires spécifiques, l'introduction de systèmes d'information locaux
intégrés en matière de gestion des finances publiques et le lancement d’Operations de recensement des
contribuables. Deuxièmement, compte tenu du degré relativement élevé d'instabilité institutionnelle au
Sénégal et de la nécessité d’adapter itérativement le programme au fur et à mesure de la réforme de la
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décentralisation, la composante IPF offrira la souplesse nécessaire pour assurer que les domaines
d'assistance technique, non encore identifiés, le soit rapidement de façon à stimuler la mise en œuvre
des réformes.
Axes d’intervention du Programme. Deux axes d’intervention (Pilier 1 : Améliorer la viabilité financière
des CT, Pilier 2 : Appui institutionnel et développement de mécanismes incitatifs dans les CT) du
Programme ainsi qu’un thème transversal (Participation citoyenne) ont été définis, en étroite
coordination avec les avancées enregistrées dans la définition du programme du gouvernement.
Ainsi, le PACASEN inclut les composantes clés d’un programme de décentralisation efficace via le
passage d’une « approche Projet » à une « approche Système » cohérente. Le PACASEN vise une
amélioration effective de la fourniture de services locaux via l’appui à des réformes institutionnelles
destinées à : (i) accroître les transferts de l’Etat vers les CT sur la base de critère objectifs et équitables
(assurant prévisibilité et libre affectation des allocations) pour financer des infrastructures et des
besoins immédiats en termes d’accès aux services de base ; (ii) inciter les CT, par le biais de dotations
conditionnées par l’atteinte de conditions minimales (dotation CMO) ou d’indicateurs de performance
(dotations IdP), à améliorer la qualité de la budgétisation, de la programmation et de la réalisation de
leurs investissements (mais aussi l’entretien des équipements réalisés), leur gestion financière, leurs
ressources propres, etc.
Limites géographiques du Programme (voir fig. 1). Dans un souci d’efficacité et de mise en œuvre
phasée des réformes du PROACTSEN, le PACASEN appuiera aussi et plus spécifiquement le financement
d’un « Guichet Performance » au sein du FECL remanié composé de deux dotations auxquelles
accèderont un nombre significatif de CT éligibles identifiées sur la base d’un processus consultatif
approfondi validé par l’Association des Maires du Sénégal (AMS). La « dotation de performance basée
sur des Conditions minimales obligatoires » (dotation CMO) viendra s’ajouter à la dotation de base du
FECL et ciblera 123 « CT urbaines » définies selon les critères suivants : (i) CT les plus peuplées ;
(ii) faisant face à des besoins en matière d’équipement et de services publics particulièrement
prégnants ; (iii) les mieux à même de répondre aux conditions minimales d’accès définies proposées
dans le cadre du Programme afin d’améliorer la programmation et la mise en œuvre de leurs
investissements (du fait du fort appui technique dont une majorité d’entre elles ont déjà fait l’objet dans
le cadre de précédents programmes de développement urbain – PAC, PRECOL, etc. ; de leur taille
critique minimale, leur permettant de s’affranchir plus facilement d’un recours systématique à la MOD,
etc.) ; (iv) susceptibles d’avoir un réel effet d’entraînement sur l’économie et l’émergence des
territoires. La « dotation performance » conditionnée à l’atteinte des CMO et d’indicateurs de
performance (IdP) ciblera quant à elle les 19 CT représentant les principaux centres urbains du pays.
Durée du PACASEN : L’opération PACASEC, dans ces volets PPR et PI, seront mis en œuvre sur une
période de 5 ans de 2018 à 2022 : ils appuieront l’opérationnalisation de la première phase du
PROACTSEN. Compte tenu de la complexité des réformes à engager dans le cadre de
l’opérationnalisation de l’Acte III de la Décentralisation, le PROACTSEN a été conçu en deux phases. La
première (2018-2022) se focalisera sur les réformes structurelles à mettre en place et sur l’émergence
de CT performantes à l’échelle locale. La seconde phase du PROACTSEN (2023-2027) permettra de
généraliser à l’ensemble des CT les dispositifs d’appui, d’incitation, etc. préalablement testés sur un
5
certain nombre de pilotes tout en poursuivant et en approfondissant les réformes de décentralisation
engagées.
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Figure 1 : Carte des communes éligibles au PACASen
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Coaching territorial continu (CTC) Coordonné par l’ADM et mis en œuvre par les ARD, le dispositif de CTC
permettra aux CT urbaines de disposer d’une assistance technique continue, notamment en matière de
planification et de réalisation des investissements ainsi que de gestion des risques des CT. Dans le cadre du
PACASEN, le CTC répondra tout particulièrement aux besoins identifiés dans les PARC préparés
annuellement par les CT sur la base d’un référentiel de compétences établi à cet effet. L’AT ciblera plus
spécifiquement la section du PARC relative à l’atteinte des CMO et des IdP, afin d’aider les CT urbaines à
atteindre et assurer le suivi de leurs objectifs de performance. Par ailleurs, le PACASEN permettra aux CT
urbaines d’optimiser leur choix en matière de contrats d’investissement (évaluation et mitigation des
risques fiduciaires, sociaux et environnementaux à la gestion de ces projets). Un soutien sera également
apporté aux CT choisissant le recours à la MOD via l’élaboration de contrats-types et un appui lors de la
négociation des contrats.
Modalités d’organisation de la maîtrise d’ouvrage. En l’absence d’un cadre juridique global de la maîtrise
d’ouvrage publique (traitée de manière parcellaire par différents textes) et pour pallier les faiblesses de la
maîtrise d’ouvrage locale, le Sénégal a en effet développé, au cours des 20 dernières années, diverses
solutions institutionnelles, juridiques et contractuelles pour la réalisation de missions d’assistance à
maîtrise d’ouvrage (AMO) et de délégation de maîtrise d’ouvrage (MOD) auprès des CL. Le dispositif actuel
d’accompagnement et de renforcement des capacités des CL se caractérise encore une fois par la
multiplicité des acteurs et la coexistence de plusieurs approches. Ces arrangements demandent à être «
normalisés » à la faveur de l’Acte III. Le Sénégal dispose de nombreuses agences spécialisées dans la
maîtrise d’ouvrage déléguée (MOD) et l’assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO) des collectivités locales.
Tableau 1 : Synthèse des aires de spécialisation et approches développées par les principales
institutions intervenant en appui aux CL pour la maîtrise d’ouvrage des investissements
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2. Description du Programme
2.1 Nature des activités financées par le Programme
Les Objectifs de développement du programme et du projet (PDO) visent à: (i) accroître les ressources
du gouvernement local et améliorer la transparence, la prévisibilité et la répartition équitable des
allocations de transfert intergouvernementales aux CL; et (ii) améliorer les performances des CL
impliquées dans la gestion des investissements publics pour la prestation de services locaux.
Logique du Programme. Le PPR part du principe que le renforcement des capacités ne peut pas être
réalisé uniquement par l’offre. Le Programme conditionne donc l’obtention de ressources financières
(l’offre) aux résultats (la demande). Il vise à créer des incitations pour que les communes consacrent des
ressources à la réalisation des objectifs. Le Programme apportera également un appui aux
administrations centrales et aux autres partenaires associés à l’exécution du programme par la mise en
place d’une évaluation annuelle systématique, rigoureuse et objective des performances des
bénéficiaires (communes et administrations centrales).
Les communes et agglomérations susceptibles de bénéficier du PACASen ont été identifiées sur la base
des critères suivants :
- La volonté du Gouvernement d’adopter un phasage réaliste du programme de mise à niveau du
fonctionnement des CL, en commençant par celles pour lesquelles les enjeux sont les plus
importants en termes de population, d’exigence de services et de visibilité ;
- La nécessité de maintenir un niveau d’investissement acceptable dans ces collectivités, dont
l’effet d’entraînement sur l’économie et l’émergence des territoires est important ; à titre de
comparaison, les autres pays d’Afrique Sub-saharienne ayant expérimenté un projet PPR
comparable ont préféré concentrer leurs efforts sur une vingtaine de collectivités au départ ;
- L’enjeu du renforcement durable de la maîtrise d’ouvrage des CL, en vue de se départir d’un
modèle « tout MOD », en commençant par les CL qui ont le plus de légitimité et de capacité à
revendiquer davantage d’autonomie.
Structure du programme :
1. Le PACASEN s’articulera autour de deux piliers, dont les activités couvriront une large partie des
sous-programmes 1, 3 et 4 du PROACTSEN (Annexe VI):
Pilier 1 : Améliorer la viabilité financière des CT. Via une combinaison d’assistance technique et
de décaissements basés sur des résultats, ce 1er pilier financera des activités à l’échelle nationale
et des initiatives ciblées dans des CT spécifiques pour améliorer la mobilisation et la gestion des
ressources financières des CT. Les activités programmées s’articuleront autour de 3 aires de
résultats :
i. Restructuration des mécanismes de transferts financiers de l’Etat aux CT (réformes
phasées du FECL, du FDD, du BCId et du volant valeur ajoutée de la Contribution
économique locale, CEL).
ii. Amélioration de la fiscalité locale (administration fiscale et réformes de la fiscalité
locale) via l’appui à la création d’une Direction des CL, un appui technique à la DGID
pour identifier des mesures de court terme afin d’améliorer les recettes fiscales locales
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iii. Renforcement de la transparence et de la redevabilité des CT en matière de gestion
financière
Pilier 2 : Appui institutionnel et développement de mécanismes incitatifs dans les CT cibles
pour renforcer leurs capacités de gestion des affaires locales et la qualité de la fourniture de
services publics. Les activités programmées dans le cadre du 2nd pilier permettront dans un
premier temps au Gouvernement de se concentrer sur la performance des CT via la mise en
place à l’échelle nationale de mécanismes d’appui adaptés et l’élaboration d’un système de
mesure et de suivi de la performance des CT, qui conditionnera l’accès des CT urbaines au
guichet performance du FECL rénové. Les activités programmées seront structurées autour de
deux aires de résultats :
i. Renforcement des capacités des agents de la fonction publique locale dans les CT
urbaines.
ii. Mise en place d’un mécanisme incitatif pour améliorer la gouvernance des CT urbaines
via l’allocation de deux « dotations conditionnelles » (dotation CMO et dotation
performance) conditionnés par l’atteinte de résultats/performances prédéfinis (guichet
performance du FECL rénové) : Les CMO définis visent essentiellement à mesurer la
conformité des CT aux normes et exigences de base en termes de programmation,
budgétisation, reporting et dotation en personnel. Les IdP mesurent la performance des
CT au regard de standards de bonne gouvernance définis dans le cadre de la préparation
de la présente Opération dans trois domaines (gestion municipale, participation
citoyenne, réalisation des investissements publics).
Toutefois, la participation citoyenne constituera par ailleurs un thème transversal clé inclus dans les
deux piliers du PACASEN qui entend participer à la concrétisation du principe de plus grande
participation des citoyens à la gestion des affaires publiques, consacré par l’Acte III de la
décentralisation. Comme le montrent de nombreuses expériences internationales (y compris des
expériences menées dans la sous-région), la participation citoyenne, qui passe d’abord par un meilleur
accès à l’information (notamment relative aux décisions prises par les collectivités locales en matière
d’investissement en infrastructures), s’accompagne d’une redevabilité accrue des autorités locales.
D’une part, le développement de mécanismes de concertation/participation permet aux CL de mieux
identifier via une approche interactive les besoins des citoyens et donc de mieux répondre à leurs
attentes. D’autre part, l’instauration d’interactions régulières avec la population incite les municipalités
à davantage tenir leurs engagements, notamment en matière de délais de mise en œuvre et de qualité
des infrastructures projetées, mais aussi en matière de maîtrise des coûts. Par ailleurs, la sensibilisation
des citoyens aux affaires locales renforce leur compréhension du fonctionnement des institutions et les
encourage à davantage exiger des CL qu’elles remplissent leurs prérogatives et tiennent leurs
engagements, notamment en matière de fourniture de services. Dans le même temps, rendre accessible
une information actualisée peut aider les CL à gérer les attentes des citoyens en mettant en évidence les
efforts mis en œuvre dans la durée et en faisant également ressortir les contraintes rencontrées
(notamment en matière financière) et la nécessité d’approfondir de manière progressive le processus de
décentralisation engagé. Ainsi, le développement de processus participatifs conçus de manière itérative
et sur le long terme contribue à renforcer la relation de confiance entre les citoyens et les CL, à la base
du « contrat social ».
Conformément à l’Acte III de la décentralisation qui vise à approfondir la démocratie locale, le Code
général des collectivités locales (CGCL) adopté le 19 décembre 2013 reconnaît l’importance de la
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participation citoyenne – une section spécifique du code (section 2) lui est consacrée. Le CGCL instaure
notamment la possibilité pour les CL de créer des cadres de concertation susceptibles d’être consultés
sur toute matière d’intérêt local (art. 7). Afin de contribuer à l’institutionnalisation de la participation
citoyenne, le PACASEN agira sur les axes suivants :
1) Encouragement d’une approche participative dans la planification/conception et l’exécution des
programmes d’investissement.
2) Création d’une plateforme électronique des collectivités territoriales.
3) Production d’outils de connaissance et de guides sur la participation au niveau local.
4) Transparence budgétaire grâce aux efforts de communication sur les finances locales.
5) Gestion des doléances.
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2.3 Les principaux partenaires et agences impliqués dans le Programme
Etant donné le caractère intégré de l’Opérations, plusieurs acteurs à l’échelle centrale seront
directement impliqués dans sa mise en œuvre.
- La DCL au sein du MGLDAT jouera un rôle clé, notamment en matière de préparation et de suivi
de la mise en œuvre des projets de lois et de décrets visant à opérationnaliser la
décentralisation au Sénégal,
- La Direction de l’Environnement et des Etablissements Classes du Ministère de l’Environnement
et du Developpement Durable sera chargée de la validation des EES ainsi que le suivi leurs mises
en œuvre.
- la DGCPT du MEFP, sera chargée du transfert des dotations aux CT et assurera également la
circulation et la disponibilité de l’information financière à travers l’OBFILOC, tandis que
- la DSPL et la DGID auront la responsabilité de faire avancer les réformes fiscales et
d’accompagner les CT dans la mobilisation des ressources locales.
- La Cour des Comptes jouera également un rôle clé en tant que Vérificateur Indépendant (VI) de
l’atteinte des ILDs mais aussi de la performance des CT sur une base annuelle.
- Les agences nationales ou régionales (ADM, AGETIP, ARD) appuieront quant à elle les CT afin de
leur permettre de gagner en autonomie en matière de programmation et de mise en œuvre de
leurs investissements à travers la mise en place d’une AT adaptée au besoin de chaque CT (CTC).
- le Service de la Formation (SF) du MGLDAT, chargé de mettre en œuvre la Stratégie nationale
de formation des acteurs territoriaux (SNFAT), soutiendra le volet « Formation continue » des
PARC des CT urbaines. D’autres acteurs seront par ailleurs impliqués dans l’Opération via un
rôle consultatif et/ou décisionnel
Le Système de Gestion Environnementale et Sociale (SGES) est basé sur une approche de gestion des
risques :
a) les risques potentiels environnementaux et sociaux liés aux activités à financer ont été
identifiés ;
b) les performances de l’emprunteur pour gérer ces risques ont été évaluées ;
c) les risques résiduels engendrés par des insuffisances du système de gestion environnementale
et sociale (SGES) sont mis en évidence et
d) les actions pour améliorer le SGES sont intégrées dans le plan d’action du programme.
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Dans le cadre du programme, seules les activités à faible impact négatif environnemental et social
seront financées. Les impacts environnementaux et sociaux potentiels de chaque activité resteront
soumis au dépistage ex-ante. A travers la mise en place d’une « fiche de screening » qui permettra de
sensibiliser les parties prenantes du programme et leur fournira des outils et capacités en matière de
gestion environnementale et sociale. Cette fiche de distinction est une liste de contrôle pour la gestion
environnementale et sociale qui sera utilisée par le personnel formé dans les structures et parties
prenantes cibles pour guider le projet.
Chaque activité devra décrire son empreinte environnementale et sociale et fournir, le cas échéant, des
mesures d'atténuation. Les activités sont éligibles si elles sont réalisées sur des terrains de l’état,
communaux ou privés, et à condition que les procédures d’expropriation et d’indemnisation soient
respectées. Ainsi aucune activité qui pourrait avoir des impacts importants, irréversibles ou néfastes sur
l'environnement et / ou sur les communautés ne sera financée. Dans le cas peu probable où des projets
ou des activités ayant des impacts environnementaux et sociaux potentiels importants seraient retenus
pour financement, des dispositions spécifiques seront prises pour la surveillance continue des impacts
potentiels et la mise en œuvre des mesures d'atténuation.
.
L’évaluation du système en matière sociale du PACASen se focalisera sur la partie infrastructure et
équipements des collectivités locales Certains objectifs et les activités correspondantes sont plus
particulièrement ciblés, notamment pour les communes urbaines : lien entre planification,
programmation et budgétisation, maîtrise des règles de passation des marchés, renforcement de la
maîtrise d’ouvrage communale et évolution des pratiques d’AMO et de MOD, valorisation des
opérations d’entretien, adoption de démarches participatives, etc.
Par évaluation sociale, on entend prendre en compte les risques et conséquences indésirables en
matière sociale pouvant résulter des sous projets financés par le PACASen. Cette gestion est destinée à
prévenir les éventuels effets nocifs des projets sur les populations.
Au vu de la nature des activités qui seront financées au niveau des communes, un type majeur de risque
social potentiel a été identifié et est considéré dans cette évaluation : les problèmes fonciers.
A l'analyse des anciens projets développés par les communes, il se trouve que les risques les plus
probables sont souvent liés au non-respect du processus d'expropriation des terres pour la construction
de certaines infrastructures et, d'autre part aux pollutions sonores et à la gestion des gravats. Du fait
que les collectivités locales ont des problèmes d'extension de leur territoire, elles empiètent souvent sur
les terres d'autrui. Ainsi, les accords passés entre les détenteurs fonciers et les collectivités locales ne
sont généralement que tacites. Il ne fait l'objet d'aucune matérialisation par écrit ce qui peut entrainer
un conflit lors de l'exécution du projet bien que ceci à notre connaissance ne se soit pas encore produit.
En effet, les collectivités locales acceptent de procéder à un remplacement s’il y a un nouveau
lotissement ou simplement à un dédommagement s'il s'agit du projet financé par un bailleur.
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2.5 Expérience de l’Agence principale d’exécution du Programme avec des
activités similaires
Au niveau local, toutes les collectivités locales n'ont pas les mêmes expériences avec les bailleurs ou en
matière de gestion de projets dans la mesure où certaines sont nouvelles dans le processus de
collaboration avec l'ADM. Néanmoins, les anciennes collectivités locales ayant bénéficié du PNDL et/ou
du PRECOL ont acquis une grande expérience dans le domaine de l'élaboration et de l'exécution des
projets. Ceci peut s'expliquer par le fait qu’elles sont aidées soit par les ARD, soit par l'ADM tant dans
l'élaboration que dans la mise en œuvre et dans une moindre mesure par l'AGETIP mais uniquement
dans la mise en œuvre.
Néanmoins, il ressort de la mission d’évaluation des structures impliquées dans le PACASen qu’hormis la
commune de St Louis et la ville de Dakar, les collectivités locales n'ont pas les moyens humains qualifiés
de leur politique. En effet, il existe une pléthore de personnel qui ne répond pas à leurs besoins
spécifiques. Ceci peut se comprendre par l’assertion que "la commune est faite par la politique et qu'elle
travaille pour la politique". Ceci est très révélateur en ce sens que l'administrateur communal répond
dans la plupart des cas à un besoin électoraliste.
Au regard des différentes missions assignées aux agences, il s'avère que l'ADM a la seule particularité de
jouer plusieurs rôles dont certains sont pertinents également au programme :
En un mot hormis le rôle de facilitateur et de formateur, l'ADM peut être "Maître d'Œuvre comme
Maître d'Ouvrage Délégué".
Quant à l'AGETP, elle ne joue que le rôle de Maître d'ouvrage délégué. Elle s'appuie généralement sur
les PME et PMI pour répondre aux sollicitations des CL.
Les ARD qui sont les bras techniques des CL, jouent plusieurs rôles d'appui. En effet, elles sont sollicitées
dans l'élaboration des TdRs, la formation/sensibilisation, le suivi des travaux, etc.
14
Ceci étant, toutes les agences actuellement pourront avoir un impact positif sur le futur programme du
fait de leurs expériences et de leurs connaissances de collectivités locales.
15
3. Description du Système Environnemental et Social
afférent au Programme
3.1 Système de Gestion des aspects environnementaux
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Catégorie 2 : les projets ont des impacts limités sur l'environnement ou les impacts peuvent être
atténués en appliquant des mesures ou des changements dans leur conception ; cette catégorie fait
l'objet d'une analyse environnementale initiale.
Les annexes 1 et 2 du décret n°2001-282 du 12 Avril 2001 portant application du code de
l’environnement et la Nomenclature des Installations Classées pour la protection de l’environnement
(ICPE) précisent la liste des projets et programmes qui nécessitent une étude d’impact environnemental
et social (EIES) ou une analyse environnementale initiale, respectivement pour l'autorisation de sa
réalisation et de son exploitation.
Toutefois, les dispositions légales relatives à l’EIES sont complétées par les arrêtés suivants :
- Arrêté n° 009470 du 28 novembre 2001 portant contenu des conditions de délivrance de
l’Agrément pour l’exercice des activités relatives aux études d’impact sur l’Environnement
- Arrêté n° 009471 du 28 novembre 2001 portant contenu des termes de références des études
d’impact environnemental ;
- Arrêté n°009472 du 28 novembre 2001 portant contenu du rapport d’étude d’impact
environnemental ;
- Arrêté n°009468 du 28 novembre 2001 portant réglementation de la participation du public à
l’étude d’impact environnemental ;
- Arrêté n°009469 du 28 novembre 2001 portant organisation et fonctionnement du comité
technique.
Ce dispositif réglementaire est complété d’abord par la circulaire de la primature du 22 mai 2007 qui
rappelle, la nécessité de respecter les dispositions du Code de l’environnement et ensuite par les guides
référentiels sectoriels d’étude d’impact environnemental (novembre 2006), la Nomenclature des
Installations Classées pour la protection de l’environnement (2007), le Guide d’Etudes de danger (mars
2007). Les guides sectoriels concernent vingt-quatre domaines et servent de cadre de référence pour
l’exercice des activités relatives à l’évaluation environnementale et sociale. D’autres textes comme le
code minier, la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale abordent aussi les EES.
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d’ouvrage adresse une demande à la DEEC, accompagnée d’un mémoire descriptif et justificatif
du projet. Sur la base de ces informations la DEEC classe le projet et indique au promoteur le
type d’étude à mener (EIE approfondie, analyse environnementale initiale, Evaluation
Environnementale Stratégique). S’agissant des projets qui ne nécessitent pas la réalisation
d’études, la DEEC prescrit des mesures d’atténuation que le promoteur devra appliquer dans les
différentes phases du projet.
La préparation et la proposition d’un projet de termes de référence (TDR) par le Promoteur à la
DEEC pour observations et validation. Il revient à la DEEC d’organiser une visite du site
d’implantation du projet avec la participation des membres pertinents du comité techniques
pour vérifier la compatibilité des activités du projet avec d'autres activités sur la même zone
géographique et l'existence ou non de zones classées. La DEEC dispose de 10 jours pour notifier
au promoteur les amendements apportés aux TDR sur la base des observations et des constats
faits sur le site du projet ou leur validation. Il peut être demandé au promoteur de compléter
certaines informations ou de mettre en conformité certains aspects particuliers du projet.
La réalisation de l’EE et l’établissement d'un rapport d’EIE par un Consultant agréé. Le rapport
devra comporter un résumé non technique pour les décideurs et pour les besoins de l'audience
publique. Tout rapport d’étude d’impact environnemental et social, qui ne satisfait pas au
contenu obligatoire sera déclaré irrecevable et la décision sera notifiée au promoteur pour qu’il
apporte les corrections nécessaires. Cependant, il n'existe aucune référence réglementaire sur
ce contrôle de recevabilité et également aucun critère n'est défini.
L’examen et la pré-validation du rapport de l’EES par le Comité Technique qui dispose de 30
jours au maximum à compter de la date de réception du rapport provisoire.
L’organisation d’une audience publique dont l’objectif est de présenter la synthèse du rapport
de l’étude d’impact environnemental et de recueillir de la part des acteurs locaux leurs avis,
observations et amendements. Si le rapport d’EIE satisfait aux termes de référence, le comité
technique prépare avec le promoteur et l’autorité locale concernée, l’organisation d’une
audience publique qui doit se tenir après la date de la pré-validation. Auparavant, le comité
technique devrait également dès la réception des rapports d’étude d’impact environnemental
déposer un exemplaire du rapport au niveau de la collectivité concernée qui disposera de dix
jours pour faire ses observations et ses remarques par des commentaires écrites (Art.5 de
l’arrêté 9468). Les audiences publiques seront présidées par le ministère technique dont les
activités sont analysées dans le rapport de l’étude d’impact environnemental. La collectivité
décentralisée concernée assure la vice-présidence. La DEEC assurant le secrétariat dispose d’une
semaine pour l’élaboration du rapport d’audience publique. Le promoteur prend en compte les
préoccupations du public et soumet un rapport final au comité technique. Le rapport final
intègre le plan de gestion environnementale et sociale (PGES) qui sera annexé au certificat de
conformité. Ce PGES constitue un engagement et une obligation pour le promoteur. Un retrait
du certificat de conformité peut être décidé par l'autorité compétente en cas de non-respect de
ces engagements.
La validation de l’EES et la préparation d’un avis par le Comité technique au Ministre chargé
de l’Environnement. Sur la base du rapport finalisé d’étude d’impact sur l’environnement qui
intègre le rapport de l’audience publique, le comité technique prépare la décision au Ministre
chargé de l’Environnement qui sera notifiée au promoteur dans un délai de quinze jours (Art.8
de l’arrêté 9468).
La délivrance du Quitus environnemental
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La préparation de la mise en œuvre, de la surveillance et du suivi des EES. L'autorité
compétente a la responsabilité de suivre la mise en œuvre des PGES. Toutefois, le suivi
environnemental n'est pas réglementé. Elle se fait en règle générale sur la base d'une
programmation de l'autorité compétente et en fonction des ressources disponibles. Ces
missions de suivi environnemental sont dirigées par l'autorité compétente (fonction évaluation
environnementale) et sont réalisées avec les membres pertinents du comité technique.
Le Contenu de l’EIE
Le rapport d’étude d’impact environnement (REIE) doit comprendre, entre autres :
- une description complète du projet : justification du projet et du site, objectifs et résultats
attendus, détermination des limites géographiques de la zone du projet, méthodes,
installations, produits et autres moyens utilisés ;
- une analyse de l’état initial du site et de son environnement : collecte de données de base sur
l’eau, le sol, la flore, la faune, l’air, les conditions physico-chimiques, biologiques, socio-
économiques et culturelles ;
- une esquisse du cadre juridique de l’étude (rappel succinct de la législation en la matière) ;
- une description et analyse des variantes du projet (localisation, disponibilités
technologiques ou techniques opérationnelles) :
- une évaluation des impacts probables (positifs ou négatifs directs, indirects, cumulatifs à court,
moyen ou long terme) que le projet est susceptible de générer à la fin des opérations ;
- risque d’accidents technologiques (analyse des risques d’accidents technologiques et mesures
de sécurité et plan d’urgence) ;
- une identification et une description des mesures préventives de contrôle, de suppression,
d’atténuation et de compensation des impacts négatifs ;
- un cadre de plan de surveillance et de suivi de l’environnement (PSE) prenant en compte les
insuffisances en matière de connaissances et les incertitudes rencontrées pour la mise en œuvre
du projet. A la phase de pré-construction, le promoteur soumettra un plan détaillé de PSE qui
présentera l’évaluation du coût de toutes les mesures préconisées, leur échéancier d’exécution
et les structures responsables en terme de suivi ;
- une conclusion générale qui s’articule autour des principales mesures à prendre pour limiter ou
supprimer les impacts négatifs les plus significatifs et indiquer les insuffisances susceptibles de
réduire la validité des résultats obtenus ;
19
Tableau 1 : Acteurs et rôles et responsabilités
- valider les termes de référence des études d’impact environnemental des projets,
des évaluations environnementales stratégiques des politiques et programmes, des
audits ;
- évaluer la recevabilité des évaluations d’impact sur l’environnement ;
- assurer le suivi de la mise en oeuvre des Plans de gestion environnementale ;
20
- donner un avis technique sur les projets soumis et de préparer pour le Ministre de
l’Environnement la décision relative au certificat de conformité environnementale ;
- assurer le secrétariat du comité technique pour les évaluations environnementales,
Direction de l’Environnement et des
des audiences publiques et de la commission d’agrément pour l’exercice des
Etablissements Classés (DEEC)
activités relatives aux évaluations environnementales :
- assister le Comité technique dans ses tâches ;
- exécuter les programmes et actions définies par le comité technique ;
- informer le Comité technique de l’évolution des projets au moyen des rapports et
réunions ponctuelles ;
- préparer les audiences publiques ;
- inspecter périodiquement les sites des projets ;
- servir d’interface entre le gouvernement et l’opérateur ;
- coordonner les actions des différents intervenants, gouvernements et privés dans la
zone d’étude.
- préparer la note du projet,
- élaborer un projet de TDR,
- recruter un consultant agréé pour la réalisation de l’EES,
Promoteurs de projet (ou Maîtres
- participer à la validation de l’EES et aux audiences publiques,
d’Ouvrage)
- veiller à la mise en œuvre et à la surveillance des mesures environnementales et
sociales.
- veiller à la bonne exécution des ouvrages tout en assurant la mise en œuvre des
mesures environnementales et sociales issues des Plans de Gestion
Environnementale et Sociale (PGES) et contenues dans les dossiers d’exécution.
Entreprises de travaux
réaliser les EES et le suivi de leur mise en œuvre
Bureaux d’études et Consultants agréés
- Faciliter la procédure d’EE
- Veiller à l’application des lois et règlements dans leur circonscription
administrative
Autorités administratives locales
- Recevoir, en tant que bénéficiaire les projets et programmes sur leur territoire
Collectivités locales - Initier des projets en qualité de promoteur
- Appuyer à l’élaboration des TDR pour le suivi environnemental et social dans le
cadre du Comité Régional de Suivi Environnemental et Social (CRSE) ;
21
- Préparer et Coordonner les missions d’évaluation (Screening) du CRSE sur le
terrain ;
- Veiller à l’intégration des clauses environnementales et sociales dans les dossiers
Agence régionale de développement
de consultation (DRP, DAO) en rapport avec sa Division d'appui à la maîtrise
d’ouvrage (DAMO) ;
- Mettre en œuvre le Screening environnemental sur le terrain impliquant en
permanence la DREEC, l’IREF et le SRADL et les autres STD dont le projet
touche le secteur,
- Produire les rapports des réunions du CTR et valider et identifier les prescriptions
environnementales à prévoir dans les DAO, et suivre la mise en application par les
entreprises.
Garantir la transparence et l’équité dans la gestion du processus d’EES
Société civile
22
Mise en œuvre et suivi des activités
Présentement, les activités prévues dans le cadre du PACASen ne sont pas encore définies dans le détail.
En effet, le besoin va émaner des collectivités territoriales participantes. L'ADM veillera à la planification
des activités et à la passation des marchés.
Toutefois, l'exécution et le suivi des volets environnemental et social seront sous l'autorité des Divisions
régionales de l'environnement et des établissements classés qui seront appuyées par les services
déconcentrés regroupés au sein des Agences Régionaux de Développement (ARD). Il revient aux ARD de
veiller à ce que les clauses environnementales soient inclues dans les dossiers d’appel d’offre (DAO).
23
ce titre, la DEEC assure l’instruction des dossiers d’évaluation environnementale ainsi que le Secrétariat
du comité technique. Elle coordonne l’ensemble des activités de ce comité allant des études jusqu’à la
validation des évaluations environnementales.
La DEEC comprend ainsi les divisions techniques suivantes : (i) une Division des Évaluations d’Impact sur
l’Environnement ; (ii) une Division de la Prévention et du Contrôle des Pollutions et Nuisances ; (iii) une
Division des Installations classées ; (v) et des Divisions régionales de l’Environnement et des
établissements classés au niveau des 14 régions.
Aussi, la Division Evaluations d’Impact Environnemental (DEIE) est-elle chargée :
- de valider les termes de références (TDR) des évaluations environnementales (études d’impact
environnemental et social, évaluations environnementales stratégiques des politiques, plans et
programmes, audits environnementaux, analyse environnementale initiale),
- d’évaluer la recevabilité des évaluations d’impact sur l’environnement,
- d’assurer le suivi de la mise en œuvre des Plans de gestion environnementale,
- de donner un avis technique sur les projets soumis par les promoteurs,
- de préparer pour le Ministre en charge de l’Environnement, la décision relative au certificat de
conformité environnementale ; d’assurer le secrétariat du comité technique pour les évaluations
environnementales, des audiences publiques et de la commission d’agrément pour l’exercice
des activités relatives aux évaluations environnementales.
La DEIE a un effectif de 11 personnes dont 2 Chauffeurs et 2 Assistantes. Sur les sept personnes qui
composent l’équipe technique, 2 à 3 personnes ont la capacité technique de diligenter correctement
une EE. La DEIE comprend deux bureaux à savoir : le Bureau Instruction des dossiers et le Bureau chargé
de la validation des évaluations Environnementales.
Le Comité technique
Le Comité technique conformément à l’article R43 du décret n° 2001-282 du 12 avril 2001 portant Code
de l’Environnement, est une unité d’administration et de gestion de l’étude d’impact environnemental.
Il appuie le Ministère chargé de l’Environnement dans la validation du rapport de l’étude d’impact
environnemental. Son secrétariat est assuré par la Direction de l’Environnement et des Etablissements
classés.
L’article 2, de l’arrêté N°009469 du 28 novembre 2001 portant organisation et fonctionnement du comité
technique, fixe la liste des membres qui composent le comité technique, comprenant presque toutes les
directions nationales, les représentants du secteur privé, la société civile, les représentants des
collectivités locales et d’autres structures.
Il exerce les fonctions suivantes :
- assurer la prise en compte de la dimension environnementale dans les projets de
développement ;
- administrer le processus d’évaluation environnementale ;
- prêter conseil au Ministre chargé de l’Environnement sur les responsabilités qui lui incombent
aux termes de la loi ;
- donner au public l’occasion de participer au processus d’évaluation environnementale
- viser la concertation entre l’ensemble des unités jouant un rôle dans le processus d’étude
d’impact sur l’environnement ;
24
- s’assurer de l’intégrité et de l’efficacité du processus ;
- évaluer la qualité des rapports d’étude d’impact sur l’environnement et de la conformité du
rapport et du processus d’étude d’impact sur l’environnement aux termes de référence ;
- formuler un avis sur tous les projets assujettis à l’étude d’impact sur l’environnement ;
- s’assurer de l’application des recommandations ;
- favoriser l’adoption de bonnes pratiques dans le domaine de l’évaluation environnementale ;
- promouvoir la recherche sur les évaluations environnementales.
Conformément à l’article 3 dudit arrêté, le Comité technique est chargé de la validation interne des
rapports d’étude d’impact environnemental et d’aider le Ministre chargé de l’Environnement à la prise
de décision sur l’acceptation ou non du projet.
Il est présidé par le département dont les activités sont analysées selon le cas.
Il prépare avec le promoteur et tous les acteurs concernés, la tenue des audiences publiques.
Après avoir reçu le projet, le Comité technique dispose de dix jours pour répondre aux promoteurs sur la
nature des études à réaliser (notice d’impact ou terme de référence pour une étude approfondie). Il
avise les collectivités décentralisées des dispositions prévues.
25
- accompagner le processus de validation des TDR et EIE ;
- mettre en œuvre les moyens propres à assurer la prévention et le contrôle des pollutions et
nuisances ;
- favoriser l’efficacité énergétique pour une meilleure protection de l’environnement et pour une
gestion rationnelle des ressources naturelles ;
26
L’ADM pilotera et coordonnera le dispositif à l’échelle nationale. Elle assurera en particulier la
coordination des ARD et leur formation sur le PACASEN et le PPR. Au besoin, elle apportera un appui
technique ponctuel sur des thématiques précises/pointues (passation de marchés, etc.). L’ADM prévoit
de lancer une étude pour clarifier les responsabilités et préciser les procédures/dispositifs opérationnels
à mettre en place (accords-cadres entre les CL et l’ADM pour l’assistance technique, etc.). L’étude
inclura également des propositions pour établir un système de suivi-évaluation du dispositif d’AMO/CTC
(assistance à la maîtrise d’ouvrage /« coaching territorial continu ».
L’ADM dispose d’un point focal environnement (PFE) dont le rôle est de s’assurer que la dimension
environnementale est bien prise en compte dans la mise en œuvre des projets et le respect des
engagements souscrit par le pays en particulier :
En matière de gestion environnementale et sociale, sa principale obligation est de s’assurer que
les politiques environnementales applicables sont respectées,
Pouvoir de direction unilatéral découlant des engagements souscrit par les PTF en prenant les
dispositions appropriées pour le respect de la règlementation ;
Obligation lui étant faite de vérifier la qualité de la prise en compte des aspects
environnementaux et sociaux dans la planification, la réalisation et l’exploitation des
infrastructures communales ou intercommunales
27
Pour la mise en œuvre des opérations sur le terrain, l’AGETIP s’appuie sur un réseau de partenaires
dont, les bureaux d’études techniques, les cabinets d’architecture et les bureaux de contrôle pour
assurer la maîtrise d’œuvre (conception, suivi de l’exécution et contrôle) et les entreprises pour
l’exécution des travaux et les divers prestataires (ONG, OCB etc.) pour l’ingénierie sociale des projets à
fort impact social.
Pour permettre à l’AGETIP de gérer des fonds publics, l’Etat du Sénégal a signé avec elle une convention
cadre régissant ses activités et lui a octroyé un statut d’association à but non lucratif régie par la loi du
1er juillet 1901.
Bien qu’étant une association, l’AGETIP fonctionne comme une entreprise du secteur privé soumise à
des procédures efficaces et transparentes, consignées dans des manuels de procédures (manuel
technique, manuel administratif, comptable et financier et manuel qualité) et articulées autour des cinq
(05) principes fondamentaux suivants : transparence, impartialité, indépendance, efficacité et
économie.
Dans le but de pérenniser ses acquis et pour davantage satisfaire ses Clients, l’AGETIP a dès novembre
2002, mis en place une démarche qualité qui a abouti à sa certification ISO 9001 sur l’ensemble de ses
procédures de passations des marchés, de gestion de projets de développement et de micro finance.
Cette certification a été délivrée le 9 mars 2004. L’AGETIP en s’appuyant sur son système de
management de la qualité a réussi à prendre en compte dans le déploiement de ses processus
opérationnels, les préoccupations légales et réglementaires liées au management environnemental des
projets (SMI). L’AGETIP envisage de conformer son SMQ au dernier référence ISO 9001 version 2015
avant fin exercice 2017.
Le Point focal Environnement a pour mission de veiller à la mise en place d’un Système de Management
Environnementale (SME) débouchant à terme sur un Système de Management intégré Qualité-
Environnement (SMI), de suivre son exécution afin de contribuer au respect des principes du
développement durable dans l’exécution des projets et programmes confiés à l’Agence.
Le Point Focal doit assurer :
- une planification des activités pour lesquelles les impacts et risques environnementaux seront
analysés ;
- une identification et application des processus pour atteindre les objectifs fixés au préalable en
matière d’environnement ;
- un Contrôle des indicateurs de performance et de la mise en œuvre d’actions préventives et/ou
correctives ;
- une surveillance de l’application efficace des PGES élaborés dans les différents programmes en
cours ;
- un dialogue fécond en matière de management environnemental avec les partenaires
institutionnels, Ministères, Maîtres d’ouvrages, Entreprises, maîtres d’œuvres, experts… de
manière à minimiser au maximum les risques environnementaux liés aux projets exécutés par
l’Agence.
Dans le cadre de ses activités antérieures, l’AGETIP a eu à superviser la gestion environnementale du
PRECOL, du Building Administratif, entre autres.
Pour la gestion environnementale des projets, l’AGETIP exige pour chaque entreprise d’avoir un PFE
chargé d’assurer la mise en œuvre du PGES chantier sous la supervision du PFE du maitre d’œuvre.
Chaque mois un rapport portant sur le niveau de mise en œuvre du PGES est produit par l’entreprise et
le maitre d’œuvre. Chaque chef de projet est chargé en ce qui le concerne de la GES au quotidien de son
28
projet. Il s’appuie sur le PFE de l’Agence qui est chargé d’assurer l’efficacité du SME dans sa globalité à
travers les processus de passation de marché et de gestion des contrats à travers notamment la
validation des rapports mensuels et un planning de visites des chantiers.
29
représentant de la collectivité locale est chargé sous la supervision du conseil municipal de « veiller à la
protection de l’environnement, de prendre en conséquence les mesures propres, d’une part, à
empêcher ou à supprimer la pollution et les nuisances, d’autre part, à assurer la protection des espaces
verts et, enfin, à contribuer à l’embellissement de la commune » ;
Les points relatifs à l’environnement et de la gestion des ressources naturelles sont pris en compte par
les articles 304 et 305.
Toutefois, il faut relever la faiblesse des capacités d’intervention de ces collectivités, notamment en
termes de suivi de la mise en œuvre des projets qui s’exécutent dans leur territoire. L’évaluation du
contexte institutionnel de la gestion environnementale dans les collectivités locales révèle certaines
contraintes, dues en partie au transfert de certaines compétences de gestion du cadre de vie, sans un
accompagnement en matière de coordination, d’information et de formation, et spécialement de
financement approprié.
Souvent les populations riveraines ne sont pas toujours consultées des réalisations qui vont se faire dans
leurs localités d’où la difficulté de leur appropriation. Dans la plupart des communes visitées l’activité
principale de ces commissions se limite au nettoiement et au reboisement.
La loi n° 2001-01 du 15 janvier 2001 portant Code de l’environnement fixe les règles de base en
matière de protection de l’environnement. Elle réglemente les installations classées, traite de la
pollution des eaux, de la pollution sonore, de la pollution de l’air et des odeurs incommodantes. Elle
touche aussi à d’autres aspects tels que les établissements humains, la gestion des déchets, les
substances nocives et dangereuses et l’établissement de plans d’urgence.
Le décret N° 2001-282 du 12 avril 2001 portant application de la partie législative du code de
l’Environnement a pour objectif essentiel de préciser la réglementation des secteurs prioritaires de la
gestion de l’environnement
Ainsi, le code de l’environnement et son décret d’application constituent les textes de référence en
matière de gestion de l’environnement. Il s’y ajoute la Circulaire de la Primature N°09 du 22 mai 2007
sur l’application des dispositions du code de l’environnement relatives aux Etudes d’impact sur
l’environnement.
30
S’agissant plus précisément de la loi, ce sont surtout les articles L 49, L 50, L 51, L 52, L 53 et L 54 qui
sont relatifs aux études d’impacts sur l’environnement. Eu égard aux enjeux sur l’environnement et la
population, la DEEC recommande la réalisation de l’étude d’impact environnemental et social.
D’autres textes législatifs concernant aussi l’environnement et la gestion des ressources naturelles, et
susceptibles d’interpeller le projet sont les suivants :
La Loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des Collectivités locales
Depuis le 19 mars 2013, le Sénégal s’est engagé dans un projet de réforme de sa politique de
décentralisation appelée «Acte III de la décentralisation » en vue d’approfondir la démocratie locale.
Cette réforme qui marque une refondation majeure de l’action territoriale de l’Etat a pour objectif
général d’«organiser le Sénégal en territoires viables, compétitifs et porteurs de développement
durable».
Fondée sur la territorialisation des politiques publiques, la réforme devrait permettre de bâtir le Sénégal
à travers la pleine valorisation des potentialités de chaque territoire, dans une démarche multi-acteurs
et multi-niveaux apte à garantir la participation de tous les acteurs territoriaux. Elle incarne ainsi, une
rupture pour le renforcement de la décentralisation et le renouveau de la politique d’aménagement du
territoire.
Eu égard à sa complexité et à son contenu décisif pour l’avenir du pays, l’Acte III de la décentralisation
est mis en œuvre progressivement et se déroule en plusieurs phases suivant une approche itérative,
cumulative et inclusive.
Ainsi, l’adoption de la loi n° 2013-10 du 28 décembre 2013 portant Code général des collectivités locales
(CGCL) consacre la première phase de la réforme. Le CGCL abroge et remplace notamment les lois n° 96-
06 portant Code des Collectivités locales, n° 96-07 portant transfert de compétences aux régions, aux
communes et aux communautés rurales et n° 96-09 du 22 mars 1996 fixant l’organisation administrative
et financière de la commune d’arrondissement et ses rapports avec la ville. Ces textes précisent que "la
collectivité locale gère l’environnement dans son périmètre".
La loi n°83-71 du 5 juillet 1983 portant Code de l’Hygiène réglemente essentiellement l’hygiène
individuelle publique ou collective et l’assainissement du milieu. La loi définit, entre autres, les règles
d’hygiène applicables aux habitations, aux installations industrielles, aux voies publiques et au
conditionnement des déchets. Le PACASen est concerné par ce code de l’hygiène dans la mesure où le
respect des règles d’hygiène incombe à tous les acteurs impliqués dans le projet ; les collectivités
locales, les entreprises, les populations, les services déconcentrés, etc.
La loi n°98-03 du 8 janvier 1998 portant Code forestier, complétée par son décret d’application n°98-
164 du 20 février 1998 consacre le pouvoir de gestion des collectivités locales sur des forets situées hors
du domaine forestier de l’Etat. La loi a aussi la faculté de confier à une collectivité locale, sur la base
d’un protocole d’accord, la gestion d’une partie de son domaine forestier. Toutefois, les droits
d’exploitation reconnus aux collectivités locales s’exercent dans le respect des prescriptions des plans
d’aménagement, approuvés par l’Etat.
L’article L 44 du Code dispose que toute exploitation minière est interdite dans les formations
forestières, sauf autorisation du ministère chargé de l’environnement, avec à l’appui la réalisation d’une
31
étude d’impact environnemental. De même, l’article R 12 du décret d’application stipule que dans la
mesure où l’aménagement forestier peut entraîner un certain bouleversement du milieu, il est
nécessaire qu’une étude d’impact précède tous les travaux d’investissement importants. Cette
législation est d’autant plus pertinente dans le cadre du PACASen vue l’implication des populations et
des collectivités locales dans la gestion rationnelle des ressources naturelles, en général, et des
ressources forestières en particulier.
La loi n°2016 du 8 novembre 2016 portant Code minier vient abroger la loi n° 2003-36 du 24 novembre
2003 portant Code minier et son décret d’application n°2004-647 du 17 mai 2004 réglementent toutes
les activités minières au niveau national. Ce texte réglemente la prospection, la recherche et
l’exploitation des mines et carrières.
Les principales innovations pertinentes au projet et contenues dans le nouveau Code minier sont : (i) la
notion de partage de recettes pour marquer la volonté de l’État de mieux répartir les revenus du secteur
minier entre lui, les collectivités décentralisées et les populations locales vivant sur les lieux
d’exploitation de la ressource ; (ii) l’obligation de réhabilitation de la mine, qui ne s’imposait qu’en
phase d’exploitation, a été étendue à la phase de recherche, donc au titulaire du permis de recherche.
La loi n°81-13 du 4 mars 1981 portant Code de l’eau prévoit les différentes dispositions prévues
permettant de lutter contre la pollution des eaux tout en conciliant les exigences liées notamment à
l’alimentation en eau potable et à la santé publique, à l’agriculture, à la vie biologique du milieu
récepteur et de la faune piscicole, à la protection des sites et à la conservation des eaux. Le projet est
concerné par ce code car les travaux vont nécessiter le prélèvement d’importante quantité d’eau
notamment pour la plateforme, mais aussi présenter des risques de contamination pour les eaux
souterraines et de surface.
Le Code du travail et ses nouveaux décrets d’application de 2006 : Dans ses dispositions relatives à la
santé, la Loi n°97-17 du 1er décembre 1997 portant Code du Travail fixe les conditions de travail,
notamment en ce qui concerne la durée du travail qui ne doit excéder 40 heures par semaine, le travail
de nuit, le contrat des femmes et des enfants et le repos hebdomadaire qui est obligatoire. Le texte
traite également de l’Hygiène et de la Sécurité dans les lieux de travail et indique les mesures que toute
activité doit prendre pour assurer l’hygiène et la sécurité garantes d’un environnement sain et de
conditions de travail sécurisées. Le projet est concerné par ce code car les travaux vont nécessiter
l’utilisation d’une importante main d’œuvre qu’il s’agira de protéger.
La loi n°2008-43 du 20 août 2008 portant Code de l’urbanisme, complétée par le décret n° 2009-1450
du 30 décembre 2009. Le code de l’urbanisme fixe les règles relatives aux normes de construction et
réglemente les plans d’urbanisme en trois catégories : le schéma d’urbanisme, le plan directeur
d’urbanisme et le plan d’urbanisme de détail. Le plan directeur d’urbanisme et le plan d’urbanisme de
détail déterminent la répartition et l’organisation des sols en zone urbaine, le tracé des voies de
communication, les emplacements réservés au service public, les installations d’intérêt général, les
espaces libres, les règles et servitudes de construction, les conditions d’occupation des sols, etc. Le
projet est concerné par cette loi et devra se conformer à ces instruments de planification.
32
Textes relatifs aux normes sénégalaises de rejets :
Les normes susceptibles d’interpeller le PACASen sont :
- La Norme sénégalaise NS05-061 portant sur la protection de l’environnement et des hommes
contre la pollution atmosphérique nuisible ou incommodante et l’arrêté interministériel n° 7358
en date du 5 novembre 2003 fixant les conditions de son application. La NS 05-61 s’intéresse aux
conditions de rejets des eaux usées sur le territoire national. Les rejets d’eaux usées pouvant
affecter la qualité des eaux de surface, des eaux souterraines ou de la mer font l’objet d’une
interdiction. La norme définit ainsi les règles et les modalités de rejets des eaux usées sur le
territoire sénégalais,
- La Norme sénégalaise NS05-062, sur les rejets des eaux usées et l’arrêté interministériel n° 1555
en date du 15 mars 2002 fixant les conditions de son application. Cette norme définit les
conditions générales dans lesquelles doivent s’effectuer les rejets au niveau atmosphérique. La
pollution atmosphérique a comme source principale les substances rejetées par les différents
secteurs d’activités. La norme prend en charge l’ensemble des secteurs susceptibles de produire
des polluants et met en place des conditions à respecter pour une protection de
l’environnement et des populations éventuellement.
Par contre il convient de noter que la pollution sonore est prise en compte au niveau de l’article R84 du
Code de l’Environnement qui dispose « les seuils maxima de bruit à ne pas dépasser sans exposer
l’organisme humain à des conséquences dangereuses sont de cinquante-cinq (55) à soixante (60)
décibels le jour et quarante (40) décibels la nuit ».
Nomenclature des installations classées pour la protection de l’environnement
La nomenclature établit la classification des établissements en classes suivant les dangers ou la gravité
des inconvénients inhérents à leur exploitation : les établissements qui doivent être éloignés des
habitations ; Ceux dont l’éloignement des habitations n’est pas rigoureusement nécessaire, mais dont
l’exploitation ne peut être autorisée qu’à condition que des mesures soient prises pour prévenir les
dangers ou incommodités ; les établissements qui, ne présentant pas d’inconvénient grave ni pour le
voisinage ni pour la santé publique, sont seulement soumis à des prescriptions générales édictées dans
l’intérêt du voisinage ou de la santé publique pour tous les établissements similaires. Les établissements
dangereux, insalubres ou incommodes ne peuvent être ouverts sans une autorisation délivrée par le
Ministre chargé de l’environnement. Les établissements classés sont soit soumis à autorisation, à
enregistrement à déclaration selon la nature de l’activité.
33
Dans la pratique, ces guides sont très peu utilisés pour plusieurs raisons ; insuffisance de leur partage et
vulgarisation ; complexité de leur usage et au vu de l’évolution actuelle des EES ; etc. Aussi, elles
nécessitent d’être réactualisées et partagées entre les acteurs, notamment les professionnels de l’EES.
Plans et Stratégies
Les plans et stratégies sont des éléments importants du cadre de gestion environnementale. En effet, les
institutions doivent être complétées par les plans, programmes et stratégies initiés par le gouvernement
sénégalais dont les plus significatifs sont les suivants :
Le plan Sénégal Emergent ;
Les plans de développement économique et social ;
Le plan national d’aménagement du territoire ;
Le plan d’action foncier ;
Le plan national d’actions pour l’Environnement (PNAE) ;
Le plan national de lutte contre la désertification ;
Le plan d’actions et la stratégie nationale de conservation de la diversité biologique ;
Le contexte juridique et réglementaire a trait à la législation foncière (les textes applicables au foncier, le
statut des terres), la participation du public au Sénégal, les mécanismes d’acquisition de terrain, de
réinstallation et de restructuration économique.
Le cadre légal est composé des textes nationaux traitant du sujet, de la politique et des procédures qui
encadrent la réinstallation involontaire et les indemnisations qui sont associées.
Le foncier peut être défini comme la configuration des rapports à la terre et aux ressources dont elle est
le support, les changements qu’ils enregistrent ou entraînent ainsi que leur sens. Nous le considérons
comme un ensemble d’évolutions faites de pratiques, de rapports sociaux et politiques issus de la terre
34
ou qui s’y reflètent ainsi que de modes d’administration de cette dernière. Ces évolutions peuvent
garder d’anciennes dimensions tout en continuant d’influencer le présent.
L’histoire foncière du Sénégal peut être divisée schématiquement en trois périodes majeures : (i) celle
des « Laman ou Lamanat» allant de l’empire du Joolof à la pénétration coloniale, (ii) l’époque coloniale,
(iii) celle du domaine national allant de la loi 64-46 du 17 juin 1964 à la Décentralisation. L’appropriation
foncière actuelle au Sénégal porte sur trois grandes catégories de terres qui fondent les statuts fonciers,
les régimes d’administration et les modes d’allocation et de circulation des biens fonciers. Il s’agit :
Du Domaine National constitué par ce qui est communément appelé les terres vacantes et sans
maître. Ces terres regroupent celles qui ne sont ni classées dans le domaine public, ni
immatriculées, ne faisant l’objet d’aucune transcription à la conservation des hypothèques ;
Du domaine de l’Etat constitué de l’ensemble des biens et droits de jouissance de l’Etat. Il
comprend un domaine public et un domaine privé. ;
Enfin du domaine des particuliers, constitué par les biens fonciers des particuliers et les
jouissances qui s’y rattachent.
La loi 64-46 du 17 juin 1964 relative au Domaine National peut être perçue comme un outil par lequel
l’État du Sénégal au lendemain de son indépendance nationalise ses terres et imprime sa conception et
sa voie du développement dans un contexte de transition. Le domaine national allait être constitué par
l’ensemble des terres non classées dans le domaine public, non immatriculées, ou dont la propriété n’a
pas été transcrite à la Convention des hypothèques à la date d’entrée en vigueur de la loi.
La loi de 1964 portant domaine national est moins une tentative d’invalidation du droit romain introduit
avec la colonisation que le cadre d’une socialisation de la propriété foncière plus conforme à la tradition
négro-africaine. L'idée de socialisation de la terre est claire dans le discours politique qui l’accompagne.
Le législateur sénégalais conserve les acquis juridiques et institutionnels de la politique foncière
coloniale comme l’immatriculation ; reconnaît les droits coutumiers mais enlève aux chefs coutumiers
leur autorité sur l’administration des terres.
Désormais l’État est le seul détenteur des terres. L’idée-force de la loi sur le domaine national est
qu’aucun droit ne pouvait plus être reconnu à des personnes autres que celles qui exploitaient
personnellement et matériellement les terres. La réforme se justifiait d’une part par l’apparition d’un
accaparement foncier qui devenait de plus en plus important en milieu urbain, et d’autre part, par de
nouvelles déformations des redevances foncières traditionnelles qui augmentaient en milieu rural. Sur
cet aspect, on peut dire que la loi 64-46 aurait pu obstruer l’émergence des inégalités que les modes de
tenures traditionnelles commençaient à générer dans un contexte socio-économique changeant où les
pratiques d’entraide se modifiaient.
Mais il faut reconnaître que son application a été difficile. Les principaux concernés c’est-à-dire les
citoyens à la base n’ont cessé de la contourner en ne l’invoquant que quand elle leur était favorable.
Aussi, les acteurs chargés de son application, pour des raisons variées, comme la corruption, le
clientélisme, l’incompétence, n’ont que rarement réussi à s’y référer avec efficacité et équité. Les
mauvais choix de ces acteurs ont affaibli la loi 64-46 et ont contribué à sa mauvaise réputation.
Sur la question de la mise en valeur qui est le critère majeur d’accès à la terre, les acteurs du foncier ne
sont jamais parvenus à s’entendre sur son exigence minimale. Plus récemment, le débat sur la réforme
35
foncière a souligné un autre aspect de cette loi, jusque-là ignoré ou négligé : la question du titre,
d’aucuns arguant que la loi sur le domaine national ne confère qu’un droit d’usage là où on aurait besoin
de garantie réelle sous la forme d’un titre de propriété.
La Loi sur le Domaine National crée quatre catégories d’espace sur le territoire national :
1. Les zones classées qui ont en grande partie une vocation de protection et conservation des
ressources naturelles renouvelables, de la diversité biologique, le classement pouvant relever d’une
autre exigence de politique publique. Ces zones peuvent accueillir des activités économiques sous
conditions. Elles relèvent de la gestion de l’Etat et rentrent dans le domaine des collectivités locales
en cas de déclassement à défaut d’un statut spécial alloué par l’état ;
2. Les zones pionnières considérées comme des zones vierges non encore aménagées ou devant
accueillir des activités ou projets spéciaux ;
3. Les zones de terroirs constitutives en grande partie de l’espace rural destiné à l’agriculture, à
l’élevage et à l’habitat rural ;
4. Les zones urbaines qui servent pour l’habitat en milieu urbain et qui accueillent les
infrastructures urbaines.
Les terres supposées accueillir les infrastructures du PACASen peuvent relever des zones urbaines, des
zones de terroirs comme des zones classées, la probabilité de tomber sur des zones pionnières étant
quasiment nulle. Au cas où des activités ou réalisations du PACASen toucheraient les zones classées,
l’Etat pourrait procéder à un déclassement en vue de soustraire ces espaces à leurs vocations premières.
Le déclassement est régi par le Code Forestier en ses articles allant de R. 42 à R. 46. Tout projet de
déclassement est préalablement examiné par la Commission Régionale de Conservation des
écosystèmes qui se prononce sur son opportunité et sa faisabilité avant que le dossier ne soit transmis à
la Commission Nationale de Conservation des écosystèmes qui se prononce à son tour. Le Président de
la République est la dernière instance qui, le cas échéant, signe le décret portant déclassement de la
zone ciblée.
Du Domaine de l’Etat
Le domaine de l’Etat est divisé en domaine public et domaine privé. Il est régi par la loi n° 76-
66 du 2 juillet 1976 portant Code du Domaine de l’Etat. Le domaine public est composé du
domaine public naturel et du domaine public artificiel. Le domaine public peut accueillir des
activités ou réalisations du présent Projet. L’article 11 de la loi n° 76-66 stipule que : « Le
domaine public peut faire l'objet de permissions de voirie, d'autorisation d'occuper, de
concessions et d'autorisations d'exploitation donnant lieu, sauf dans les cas prévus à l'article
18, au paiement de redevances ».
Du domaine des particuliers
Le droit de propriété lié au domaine des particuliers est régi et défini en grande partie par des
dispositions du Code Civil français de 1804. Le droit d’aliéner la terre et d’en jouir à sa
convenance se fonde sur les trois principes d’usus, de fructus et d’abusus. Comme dans la
majorité des pays de l’ex AOF, le décret du 26 juillet 1932 réorganisant le régime de la
propriété foncière en AOF est venu renforcer l’organisation de la propriété privée de la terre
calquée sur le Code Civil. Certaines des dispositions de ce décret sont encore en vigueur au
36
Sénégal. Il en résulte de possibles interférences entre les besoins fonciers du projet et des
droits fonciers privés, formels et enregistrés.
La revue du cadre juridique et des pratiques foncières des acteurs montre trois régimes d’accès à la
terre au Sénégal. Deux d’entre eux sont formels et donnent lieu à des titres et des « papiers » pouvant
garantir une sécurité foncière aux yeux des pouvoirs publics et des différents collèges d’acteurs. Le
troisième régime, qui obéit à des formes traditionnelles d’accès à la terre interne aux communautés
n’est pas reconnu par l’Etat. Il tire sa légitimité des systèmes de régulation communautaires et de
l’encrage des individus aux pratiques de leurs groupes. À défaut de générer des papiers il donne lieu à
des trames sociales, des droits, des devoirs organisant l’accès à la terre.
Nous avons noté une diversité de tenures foncières liées aux groupes présents et à leurs modes d’usage
de l’espace variant selon les zones agro-écologiques, l’histoire du peuplement et l’organisation
sociopolitique hérité. Bien qu’il y ait des similitudes dans les civilisations agraires ou pastorales allant du
nord au sud Sénégal, il serait vain de chercher une uniformité des accès fonciers. Le constat est à une
diversité des maîtrises foncières et à une évolution des configurations de la gestion intrafamiliale ou
communautaire de la terre. La terre peut revêtir un caractère sacré certes, mais cela n’empêche
nullement sa mobilité. Autrement dit cette dimension ne l’empêche pas de circuler entre membres de la
communauté et non membres.
Les compétences foncières des collectivités locales dans la gestion des terres potentiellement
touchées par un projet
Les compétences des collectivités locales sur le foncier sont définies et organisées par la loi n° 2013-10
du 28 décembre 2013 portant Code général des Collectivités locales.
La Région
La région est compétente pour la mise à disposition d’espaces devant accueillir des infrastructures et
équipements. Le service des Eaux et Forêt est compétent sur les espaces classés où il peut passer des
protocoles avec les demandeurs. Partout ailleurs, sur les forêts protégées, ce sont le conseil régional et
le conseil rural ou les communes qui sont compétents. Ils bénéficient de l’appui technique du service
des Eaux et Forêts. Pour le domaine public maritime et fluvial, le Conseil régional donne son autorisation
par délibération sur tous les projets ou opérations initiés par des tiers et après avis de la communauté
rurale ou de la commune où se situe le projet.
La Communauté rurale
La Communauté rurale est compétente dans l’attribution des terres de culture ou de celles réservées à
l’habitat en zone de terroirs à travers son organe délibérant qui est le Conseil rural. La loi n° 96-06 du 22
mars 1996 portant Code des collectivités locales a repris et consolidé les dispositions de la loi n° 72-25
du 19 avril 1972 portant sur la gestion foncière au sein des communautés rurales. Le sous-préfet y garde
un rôle de contrôle de la légalité des actes et procédures. Il approuve ou désapprouve au nom de l’Etat
des décisions foncières du Conseil rural.
37
La Constitution garantie le droit de propriété et détermine dans des cas exceptionnels, la possibilité de
l’expropriation pour cause d’utilité publique. La loi 76 – 67 du 02 juillet 1976 relative à l'expropriation
pour cause d'utilité publique constitue la base légale pour les procédures d’expropriation pour cause
d’utilité publique (ECUP) : décret prononçant le retrait des titres d’occupation et qui fixe en même
temps le montant des indemnités de retrait, en ordonne le paiement ou la consignation, fixe la date à
laquelle les occupants devront libérer les terrains, autorise, à compter de cette date, la prise de
possession desdits terrains et fixe en cas de nécessité, les modalités d’exécution du programme de
réinstallation de la population (article 35) ; décret fixant l’utilité publique et le délai pendant lequel
l’expropriation doit avoir lieu. La déclaration d’utilité publique doit être précédée d’une enquête dont
l’ouverture est annoncée publiquement afin que les populations puissent faire des observations
(Quotidien à grande diffusion). Mais en cas d’urgence et s’il est nécessaire de procéder à la réalisation
immédiate du projet, un décret pris après enquête et avis favorable de la Commission de Contrôle des
Opérations Domaniales (CCOD) déclare l’opération d’utilité publique et urgente, désigne les immeubles
nécessaires à sa réalisation et donne l’autorisation au maître d’ouvrage de prendre possession desdits
immeubles (article 21).
Retrait et indemnisation des terrains du domaine des particuliers
Pour ces terres, un décret désigne la zone concernée et il est procédé à l'estimation des indemnités à
verser aux occupants par la commission prévue en matière d'expropriation. L'art. 38 du décret n°64-573
du 30 juillet 1964 fixant les conditions d'application de la loi 64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine
national dans sa version modifiée par le décret 91-838 du 22 août 1991 permet à tous les occupants
d'être indemnisés. L’indemnisation à octroyer se fera en nature ou en espèce.
Expropriation et indemnisation des terrains du domaine national situés en zones urbaines
L’Etat peut décider de récupérer des terres du domaine national situées en zone urbaine pour des
opérations d’utilité publique.
Expropriation et indemnisation des terrains du domaine de l’Etat
En ce qui concerne les terrains du domaine public naturel ou artificiel de l'Etat, l'indemnisation n'est pas
prévue en cas de retrait du terrain par l'Etat. L'article 13 de la loi n° 76-66 du 02 juillet portant Code du
domaine de l'Etat précise « les autorisations d'occuper le domaine public naturel ou artificiel sont
accordées à titre personnel, précaire et révocable ».
En cas d’échange, l'Administration des Domaines, fait une instruction qui commence par une
consultation des services du Cadastre et de l'Urbanisme dont les avis sont recueillis avant la
présentation du dossier devant la Commission de Contrôle des Opérations Domaniales (CCOD). La CCOD
doit donner son avis sur l’opportunité, la régularité et les conditions financières des acquisitions
d’immeubles de droit immobilier. L'avis favorable de la commission permet la rédaction d'un acte
portant échange du terrain sollicité contre celui qui a été exproprié.
Retrait des terres du domaine national situées en zone de terroirs
Les conseils ruraux sont les organes compétents au niveau local non seulement pour affecter les terres,
mais aussi pour procéder à leur désaffectation. Dans le cadre des activités du PACASen, le conseil rural
est en principe habilité à désaffecter « lorsque l’intérêt général de la collectivité exige que les terres
intéressées reçoivent une autre affectation. Dans cette hypothèse, l’affectataire reçoit une parcelle
équivalente à titre de compensation. »
38
Au niveau national, plusieurs institutions et structures nationales interviennent dans la procédure
d’expropriation, d’acquisition des terres et de réinstallation des populations :
La Direction de l’enregistrement des domaines et du timbre, elle est chargée de prescrire L’ouverture de
l’enquête d’utilité publique pour commencer la phase de l’expropriation. Le Receveur des Domaines
appelé « Commissaire enquêteur » tient le dossier d’enquête. Le Ministre chargé des domaines
(Ministre de l’Économie et des Finances), ou le cas échéant, le Ministre dont dépend le projet à réaliser
établit un rapport sur la base duquel la déclaration d’utilité publique est prononcée par décret. La
Direction des Domaines instruit la déclaration d’utilité publique (DUP), le décret de cessibilité, la
signature des actes d’acquiescement et les indemnisations.
La Commission de Contrôle des Opérations Domaniales (CCOD) prévue par l’article 55 du Code du
domaine de l’État donne son avis notamment sur les questions foncières suivantes: (i) le montant des
indemnités à proposer en matière d’expropriation pour cause d’utilité publique ; (ii) l’opportunité de
recourir à la procédure d’urgence, en matière d’expropriation, et (iii) l’opportunité, la régularité et les
conditions financières de toutes les opérations intéressant le domaine privé de l’État, des collectivités
locales et des établissements publics.
Au niveau départemental, la Commission départementale d’évaluation des impenses est instituée dans
chaque département avec l’objectif de déterminer la valeur des biens touchés dans toute opération de
récupération des terres à des personnes physiques ou morales. Elle est composée de la manière
suivante : le Préfet du département, Président ; le Chef du service de l’Urbanisme ; le chef du service du
cadastre ; le chef du service de l’agriculture ; le chef du service des Travaux publics ; le représentant de
la structure expropriante, et les représentants des collectivités locales concernées. Le Préfet de
département dirige la commission d’évaluation des impenses qui procède au recensement et à
l’évaluation des biens affectés.
Une Commission de conciliation est chargée de fixer, à l’amiable, le montant des indemnités à verser
aux personnes expropriées.
Un Juge chargé des expropriations pourrait être désigné au niveau du Tribunal Régional pour statuer
sur le transfert de propriété et les cas de contentieux entre l’État et une personne affectée.
Les Collectivités locales À la suite de la réforme de février 2002, sur l’organisation administrative
territoriale et locale de la République du Sénégal, le Sénégal a été découpé en départements et
communes. Selon la loi d’expropriation, les communes joueront leur rôle en cas d’expropriation.
Toutefois, des opérations d’expropriation ne seront pas permises.
39
40
4. Evaluation des capacités et des performances du
Programme
Structure institutionnelle et probabilité pour que le Programme atteigne ses objectifs
environnementaux et sociauxLa mise en œuvre du Programme s’appuie sur les structures
institutionnelles existantes. Il s’agit de renforcer les capacités d’intervention des structures centrales et
locales pour améliorer le pilotage du secteur, et s’éloigner du modèle aujourd’hui encore prédominant
consistant à recourir au « tout MOD », en lieu et place de la maitrise d’ouvrage directe des CT. Ainsi, le
MDGLDAT, en charge de la préparation et de la mise en œuvre de la politique sénégalaise en matière de
décentralisation, de gouvernance territoriale et de développement local, sera chef de file de l’Opération
dans son ensemble. Le MEFP jouera également un rôle crucial, à la fois en matière de conception et de
mise en œuvre des réformes fiscales prévues dans le cadre de l’Opération et en termes d’allocation des
transferts financiers de l’Etat central aux CT. Les CT urbaines ciblées par le PACASEN auront également
des responsabilités essentielles pour la mise en œuvre du Programme au niveau local.
L’ADM jouera un rôle clé d’appui à la coordination globale au niveau technique. En raison de son
expérience et des compétences en son sein, l’ADM jouera le rôle d’unité technique de coordination
opérationnelle et soutiendra le MGLDAT dans la coordination quotidienne et le suivi de l’Opération. Elle
assurera également le pilotage du dispositif d’appui technique aux CT urbaines (Coaching Territorial
Continu, CTC) en coordination avec les ARD. Forte de sa solide expérience en matière de procédures
fiduciaires et de sauvegardes liées à la Banque mondiale, l’ADM aura également en charge des
responsabilités classiques de mise en œuvre de projet (passation de marchés, gestion financière et
sauvegardes) en lien avec les activités d’AT prévues dans le cadre du Programme d’Investissement (PI).
Un Comité interministériel de Pilotage Stratégique (CIPS) sera mis en place pour superviser la mise en
œuvre du Programme. Présidé par le MGLDAT et coprésidé par le MEFP, le CIPS garantira notamment
l’implication et l’engagement proactif de l’ensemble des acteurs institutionnels impliqués. Il inclura des
représentants de ministères clés (y compris le Ministère de l’Intérieur, le Ministère de la Bonne
Gouvernance et le Ministère de l’Environnement), ainsi que des associations de CT (AMS et ADS) et des
représentants de la société civile et du secteur privé. Le secrétariat sera confié à l’ADM. Le comité se
réunira au moins deux fois par an pour définir les orientations pertinentes pour la bonne exécution du
Programme et lever les contraintes identifiées, au cas échéant, par le Comité technique.
41
pour dénouer des questions clés, mais aussi de provoquer des réunions du CTO et du CIPS, le cas
échéant, pour faire avancer le plus rapidement possible des dossiers urgents du Programme.
2. Les principales procédures d’exécution du Programme sont les suivantes :
- Le Programme finance, sous forme d’un concours spécifique, une dotation en investissement
aux CT intégré au FECL. Les fonds ne sont pas affectés a priori. Les CT éligibles doivent toutefois
pour y accéder présenter à l’autorité compétente un plan d’investissement annuel articulé à un
plan d’investissement triennal assortis des budgets prévisionnels et comptes administratifs,
pour en percevoir le montant (PAI ou PTI) (cette obligation constitue une CMO) ;
- La répartition de la dotation aux CT éligibles est sous la responsabilité de la DCL qui notifiera les
montants alloués aux CT bénéficiaires ;
- Les 123 CT urbaines éligibles bénéficieront d’un Coaching Territorial Continu sous forme
d’assistance technique (pilotée par l’ADM en collaboration avec les ARD) et de formations
pratiques (pilotées par le MDGLAT) pour les appuyer dans la programmation et la mise en
œuvre de leurs investissements, dans leur gestion financière, etc. Conformément aux textes en
vigueur, les CT contribueront au financement de l’appui apporté par les ARD ;
- Les CT sont soumises aux règles prévalant en matière de sauvegardes environnementales et
sociales nationales, en cohérence avec les règles proposées par la BM et l’AFD (suite à la
réalisation d’une évaluation environnementale et sociale du Programme);
- Les CT bénéficieront d’une AMO et pourront recourir à la MOD pour l’exécution de leur
programme d’investissement : passation des marché1, suivi des travaux, gestion financière. Afin
d’encourager les CT urbaines à assumer autant que possible leur rôle de maîtres d’ouvrage de
leurs projets d’investissement, une méthodologie d’auto-évaluation sera intégrée aux plans
annuels de renforcement des capacités des CT (PARC) : elle permettra de caractériser d’une part
les capacités de la maitrise d’ouvrage de chaque CT pour la réalisation des investissements, et
d’autre part, les types de projets d’investissements communaux. Ces deux facteurs seront
ensuite pris en considération pour définir le niveau de risque attaché à chaque option de
réalisation des investissement (maîtrise d’ouvrage directe, AMO, MOD). Les CL seront
pleinement responsables de leur auto-évaluation mais aussi in fine de respecter ou non les
recommandations de cette analyse. Cependant, en-deçà d’un certain niveau de capacité et plus
particulièrement pour certains types de projets, il apparaît indispensable d’imposer aux CT un
appui minimum pour la mise en œuvre des fonds du FECL. Pour les CT urbaines éligibles aux
dotations de performance du PACASEN, le respect de cette disposition fera l’objet d’une CMO.
Ce processus est présenté schématiquement dans le tableau ci-dessous :
1 Les règles de passation de marchés observées dans le cadre du PPR suivront les procédures nationales (Code des marchés
publics, contrôle de l’ARMP, publication des marchés sur le portail des marchés publics). La Banque mondiale ne contrôlera pas
les procédures utilisées ni a priori, ni a posteriori. L’application des procédures sera facilitée à travers un montage institutionnel
adéquat et des actions de renforcement des capacités (plan d’actions) permettront d’améliorer la capacité d’absorption des CT.
Les procédures de suivi-évaluation resteront donc relativement légères et interviendront sur une check-list.
42
Faible Moyen Fort MOD Recommandée
- Les fonds seront mouvementés via le circuit du Trésor selon les règles de la comptabilité
publique applicables aux CT qui ouvriront un compte de dépôt ou compte spécial dédié dans les
livres du Trésorier. Ces comptes seront alimentés par les dotations du FECL « performance » et
par les éventuelles contreparties et autres financements complémentaires inscrits
éventuellement au plan de financement des sous-projets.
- Les mécanismes de vérification du Programme intègrent le dispositif d’intervention de la Cour
des Comptes (CdC), qui jouera un rôle d’agence de vérification indépendante (AVI). Ainsi, elle
appuiera la BM et l’AFD dans l’évaluation de la réalisation des ILD en assurant la vérification des
données et des résultats nécessaires pour valider l’atteinte des cibles définies par le cadre de
résultats du PACASEN. La CdC assurera par ailleurs le contrôle sur pièces de l’atteinte des CMO
et des IDP et réalisera des contrôles in situ sur la base d’un échantillonnage. Les informations
nécessaires à cette opération de contrôle suivront le circuit suivant : (i) la collecte sera faite
auprès des CT par les ARD (les CT réalisant leurs projets sans AMO les feront remonter
directement à l’ADM) ; (ii) la transmission du dossier de chaque région à l’ADM sera exécutée
par l’ARD concernée ; (iii) l’acheminement à la CdC du dossier compilé de toutes les régions
sera l’œuvre de l’ADM. Dans cette perspective, le Programme appuiera le renforcement des
capacités de la CdC, qui verra son personnel et les moyens techniques dédiés à l’exercice de la
vérification étoffés pour assurer un suivi efficace des indicateurs et le respect du calendrier de
vérification.
a- Durabilité du Programme
Durabilité institutionnelle au niveau national. En soutien au PROACTSEN, le PACASEN vise à
appuyer la préparation et la mise en œuvre de systèmes et de mécanismes d’appui aux CT. Au
regard de leur caractère innovant et de la logique d’apprentissage accompagnant leur mise en
place graduelle, ces efforts, risquent de se perdre à la fin du Programme par manque de
financement ou de suivi. Pour éviter cette déperdition, le PACASEN appuiera
l’institutionnalisation desdits systèmes et mécanismes en soutenant la préparation et la mise en
œuvre des réformes y afférentes. Le décaissement d’une partie des fonds du Programme au
MEFP sera ainsi conditionné à l’opérationnalisation de ces réformes via des textes juridiques et
réglementaires (ILD spécifiques).
Durabilité des appuis au niveau des CT cibles. Les expériences du PAC et du PRECOL ont montré
que les efforts d’appui institutionnel, technique et humain aux CT ont eu un impact plus limité
que prévu dans la durée par manque de motivation et de stabilité des personnels bénéficiaires.
Ces contraintes devraient être largement levées dans le cadre du PACASEN qui opèrera dans un
contexte d’opérationnalisation de la fonction publique locale. Par ailleurs, l’institutionnalisation
de modalités d’incitation des personnels au sein des CT, en lien avec des critères de
performance du Programme, devrait favoriser la stabilité des ressources humaines concernées,
ainsi que l’ancrage des bonnes pratiques et des acquis du Programme.
43
Durabilité du cadre de financement des CT. Le PROACTSEN est basé sur une nouvelle
architecture des transferts de l’Etat aux CT permettant une augmentation sensible des transferts
(le gouvernement s’est engagé à augmenter les ressources du FECL et du FDD a 652 milliards
FCFA en 5 ans) et la mise en place d’incitations pour améliorer les ressources propres des CT. Les
efforts fournis aux niveaux national et local pour améliorer ces mécanismes de financement
contribueront à réduire la dépendance des CT aux ressources de projets financés de manière
ponctuelle par les bailleurs de fonds. Le dispositif d’intervention conçu via le PROACTSEN
constitue par ailleurs un cadre fédérateur des interventions de l’Etat et de ses partenaires au
développement en matière d’appui aux CT, afin de maximiser la mobilisation et l’utilisation des
ressources en fonction des besoins des CT.
Durabilité des investissements découlant de l’Opération. Le PACASEN financera au cours des 5
prochaines années atour de 280 millions de dollars US d’investissements en infrastructures et
services urbains de base, ainsi que d’importantes mesures de renforcement des capacités des
services centraux de l’Etat (en particulier au sein du MDGLAT, mais aussi appui à la création de
l’OFILOC, etc.), de ses agences en charge d’accompagner les CT vers une plus grande autonomie
dans la programmation et la mise en œuvre de leurs investissements (ADM, ARD, AGETIP, etc.),
ainsi que des CT elles-mêmes : il s’agit via cet important effort d’appui technique d’accroître
durablement la capacité des CT à planifier, programmer, budgétiser, réaliser et maintenir leurs
investissements.
2
65 milliards FCFA en plus des ressources mobilisées par les bailleurs dans le FECL et FDD
44
4.1 Niveau des capacités institutionnelles (personnels, budget, formation)
devant permettre de mettre en œuvre de façon adéquate le Système du
Programme
L’application effective des dispositions législatives et réglementaires posent problème. En effet, de
multiples problèmes existent tant dans le fonctionnement de la DEEC que des DREEC qui ne disposent
assez de ressources humaines qualifiées et de moyens financiers et matériels pour mener à bien leurs
missions. Le Code de l'Environnement confère à la DEEC, la validation des EIES, la délivrance du quitus et
le suivi des PGES. Mais avec la venue du PNDL, la DEEC a fait le choix de confier l’analyse
environnementale initiale à ses démembrements pour une meilleure prise en compte des problèmes
environnementaux et sociaux dans les régions. Néanmoins, ceci n'a jamais fait l'objet d’une
réglementation. Ainsi plusieurs problèmes sont nés de la confusion sur les rôles surtout au niveau de la
validation et suivi du fait que les DREEC n'ont pas de PTA et sont obligées de se soumettre à celui de la
DEEC. En plus, il convient de noter une absence de procédure pour le tri préliminaire (screening)
formalisée pour la catégorisation des projets soumis à une évaluation environnementale.
Il faut souligner que l'évaluation environnementale et sociale (EES, EIE, Audit de conformité, Evaluation
environnementale initiale, etc.) au niveau central est une compétence non transférée d'où un éternel
conflit de compétence entre la DEEC et les DREEC.
Par contre, la mission de terrain a permis de noter une insuffisance de ressources humaines
compétentes au niveau de la DEEC pour le traitement et la validation des études ce qui explique la
charge de travail démentiel entrainant des retards. La DEIE a un effectif de 11 personnes dont 2
Chauffeurs et 2 Assistantes. Sur les sept personnes qui composent l’équipe technique, 2 à 3 personnes
ont la capacité technique de diligenter correctement une EE. Au niveau des DREEC, dans la plupart des
structures visitées, seuls les Chefs des DREEC ont les compétences en évaluation environnementale et
sociale avec des moyens très limitées pour assurer le contrôle et le suivi des projets et programmes.
Les membres du comité technique national et régional disposent des compétences avérées dans leurs
domaines respectifs mais le plus souvent ils ne sont pas formés en évaluation environnementale et
sociale. Cette situation peut constituer un risque du fait de la non prise en compte de tous les impacts,
surtout négatifs, potentiels environnementaux liés aux activités à financer.
Par ailleurs, la mission d’évaluation a permis de relever des difficultés relatives à la maitrise de la
mission confiée aux Chefs des DREEC et un tutorat du niveau central très accentué ce qui limite les
initiatives de ces services régionaux.
Il s’y ajoute un conflit de compétence entre les services de l'ARD et de la DREEC sur l'initiation et la mise
en œuvre du screening environnemental et social. Alors que cette question pouvait être réglée par la
prise d’un texte réglementaire clarifiant les compétences de chaque structure.
Au vu du rôle important des ARD et prenant en comptant l’étendue géographique de certaines régions,
il est important de disposer d’un point focal ARD au niveau de certains Chefs lieu de Département,
comme celui de Medina Yoro Foulah dans la région de Kolda, pour un coaching territorial rapproché.
Cependant, il convient de souligner que la détermination des missions des ARD à travers le décret 2012-
106 du 18 Janvier 2012, modifié par le décret 2014-1263 07 Octobre 2014 n'a jamais été accompagnée
par l’élaboration d'un manuel de procédures permettant d'organiser la gestion administrative,
technique et financière de leurs interventions sur une base optimisée. La conséquence d'une telle
situation est la diversité des modalités d'interventions d'une ARD à une autre sans aucune plateforme
d'échanges qui aurait l'avantage de « décloisonner» et de faire partager les meilleures pratiques dans
des domaines tirés des missions statutaires.
45
S’agissant des collectivités locales, c’est l’article 46 de la loi des collectivités locales qui préconise la mise
en place d’une commission Environnement. Le point 11 de l’article 106 de la même loi stipule que le
Maire en sa qualité de représentant de la collectivité locale est chargé sous la supervision du conseil
municipal de « veiller à la protection de l’environnement, de prendre en conséquence les mesures
propres, d’une part, à empêcher ou à supprimer la pollution et les nuisances, d’autre part, à assurer la
protection des espaces verts et, enfin, à contribuer à l’embellissement de la commune » ;
Les points relatifs à l’environnement et de la gestion des ressources naturelles sont pris en compte par
les articles 304 et 305.
Toutefois, il faut relever la faiblesse des capacités d’intervention de ces collectivités, notamment en
termes de suivi de la mise en œuvre des projets qui s’exécutent dans leur territoire. L’évaluation du
contexte institutionnel de la gestion environnementale dans les collectivités locales révèle certaines
contraintes, dues en partie au transfert de certaines compétences de gestion du cadre de vie, sans un
accompagnement en matière de coordination, d’information et de formation, et spécialement de
financement approprié.
Souvent les populations riveraines ne sont pas toujours consultées des réalisations qui vont se faire dans
leurs localités d’où la difficulté de leur appropriation. Dans la plupart des communes visitées l’activité
principale de ces commissions se limite au nettoiement et au reboisement.
A défaut d’avoir le Chef de la DREEC comme membre au niveau des Commissions Environnement et
Affaires sociales, il est important de lui faire parvenir les PV des réunions pour recueillir son avis et
observations.
Il est également déploré la non-participation des membres du CRSE aux audiences publiques. Souvent le
comité est saisi pour valider une EIES alors que le projet a déjà démarré. Dans la mise en œuvre, on ne
« sent » pas toujours le rôle du CRSE. A l’origine de ces problèmes, l’absence de renforcement de
capacité des membres du comité ; une faible décentralisation du processus d’évaluation
environnementale ; l’absence de synergie entre les acteurs et de collaboration dans la hiérarchie ;
l’indisponibilité des documents de planification de base ; « l’invisibilité » des budgets des PGES par la
DREEC et par le comité et ; des prérogatives non élargies au comité d’assurer la rédaction, la signature
définitive des comptes rendus de réunion ainsi que leur ampliation aux différents services concernés.
En plus de l’insuffisance des moyens humains et matériels déjà indiqués pour la Division chargée des
EIES et des DREEC, la contrainte majeure qui handicape le suivi des PGES est l’absence de ressources
internes allouées à cette activité. A cela s’ajoute l’absence de mécanisme pour permettre aux
Promoteurs de projets de mettre à disposition de la DEEC les budgets relatifs aux PGES contenus dans
les EIES.
Aucune commune n'a les ressources humaines qualifiées disponibles pour mener leur politique surtout
en matière de gestion et suivi environnemental et social bien que celle de St Louis soit dotée d'une
Agence de Développement Communal dont l'une de ses Division a la charge du Développement Durable
et donc des questions environnementales.
L'assertion que les communes sont faites par la politique, elles sont obligées de travailler pour la
politique doit être révolue. La pléthore de personne, constaté, ne plaide pas à un recrutement de
personnes qualifiées.
46
4.2 Efficacité des modalités de coordination inter- institutionnelle
Au vu de ce qui s'est passé avec le PRECOL et le PNDL, l'on peut dire qu'il n’y aura pas de grands
problèmes sur les mécanismes de coordination inter institutions. En effet, si le rôle de chacune des
institutions est bien définie, il s'avère que certaines interférences (DREEC/ARD) seront évitées.
L’ADM a les capacités requises pour veiller au respect de l’application adéquate des règles et procédures
relatives à ce programme. L'expérience de ADM n'est plus à démontrer au vu du nombre important de
projets exécutés. Elle a une maîtrise parfaite des CL et a déjà posé ses empreintes à leur niveau. l’ADM
jouera le rôle d’unité technique de coordination opérationnelle et soutiendra le MGLDAT dans la
coordination quotidienne et le suivi de l’Opération. Elle assurera également le pilotage du dispositif
d’appui technique aux CT urbaines (Coaching Territorial Continu, CTC) en coordination avec les ARD.
Forte de sa solide expérience en matière de procédures fiduciaires et de sauvegardes liées à la Banque
mondiale, l’ADM aura également en charge des responsabilités classiques de mise en œuvre de projet
(passation de marchés, gestion financière et sauvegardes) en lien avec les activités d’AT prévues dans le
cadre du Programme d’Investissement (PI).
Néanmoins, un renforcement de son staff au niveau du point focal environnement s'avère obligatoire3.
Cependant, il convient de noter que l’ADM ne dispose pas d’antennes au niveau des régions pour
assurer la liaison entre le niveau central et le niveau régional. Cette situation risque de causer des
retards dans la diligence sur le traitement des requêtes des CL ainsi que dans l’efficacité et l’efficience
des interventions sur le terrain.
3
Il est à noter qu’au moment de la préparation de la présente évaluation il apparait que le point focal environnement
est sur le point de prendre sa retraite il est donc recommandé d’assurer son remplacement dans les meilleurs délais.
47
5. Evaluation du Système affèrent au Programme
Sur la base de la revue du contexte institutionnel et règlementaire décrit dans les sections précédentes il
apparait que ce système est globalement acceptable et cohérent avec les principes constituant la base
des politiques de sauvegarde environnementales et sociales de la Banque mondiale.
48
6. Proposition de contribution au Plan d’Action du
Programme
Le diagnostic du système de gestion environnementale et sociale a permis de mettre en exergue des
faiblesses auxquelles il convient de trouver des mesures de remédiation. Ainsi, il apparait nécessaire
dans la perspective de la mise en œuvre du PACASen de :
- Renforcer les structures environnementales dans les communes couvertes par le programme à
travers un renforcement des capacités techniques et opérationnelles des agents chargés de les
animer. Pour cela, le PACASen devra prévoir dans son budget de gestion environnementale et
sociale du programme, des ressources financières au profit de ces cellules ;
- Donner les moyens nécessaires aux agents chargés du suivi environnemental de mener
convenablement leurs missions de veille environnementale et sociale dans le cadre du
programme ;
Cette étape sera suivie par l’Unité du projet au niveau de l’ADM appuyé par les structures locales
environnementales des communes bénéficiaires du programme. A ce titre, les experts nationaux et
locaux devront travailler en étroite collaboration. Au niveau local, ces experts seront chargés de :
- Élaborer des outils de suivi tout en tenant compte des objectifs poursuivis, des résultats
attendus et des indicateurs de performance ;
49
- Faire le bilan d’exécution des mesures de sauvegardes environnementale et sociale ;
- Conduire des autoévaluations ;
- Proposer des ajustements dans l’exécution des actions en matière environnementale et sociale ;
- Proposer si nécessaire des mesures additionnelles permettant l’atténuation des impacts
indirects ;
- etc.
Les répondants environnement et sociaux locaux seront chargés du suivi des mesures de sauvegarde
environnementale et sociale sur le terrain. Ces missions de suivi seront clôturées par des rapports de
missions dont la synthèse fera office de rapport trimestriel de suivi environnemental et social à
transmettre à l’ADM. L’expert environnemental et social de cette structure s’appuiera sur ces différents
rapports pour élaborer les rapports de suivi de la mise en œuvre du programme dans ses aspects
environnementaux et sociaux qui seront régulièrement transmis à la Banque Mondiale, en plus de ses
rapports périodiques de sorties de terrain.
50
7. Catégorie de Risque Environnemental et Social
Le Système de Gestion Environnementale et Sociale (SGES) vise à promouvoir la viabilité
environnementale et sociale des investissements et activités financés par le PACASen, à prévenir et à
atténuer les risques environnementaux et sociaux potentiels, qui sont entre autres, sur le plan social :
La construction ou la réhabilitation des infrastructures situées dans les zones exposées aux
risques et catastrophes naturels ;
Les expropriations.
Par gestion sociale, on entend prendre en compte les risques et conséquences indésirables en matière
sociale pouvant résulter des sous projets financés par le programme. Cette gestion est destinée à
prévenir les éventuels effets nocifs des projets sur les populations. Dans le cadre du PACASen, les
activités qui pourraient causer des impacts négatifs sont la construction et/ou la réhabilitation
d’infrastructures. La liste définitive des activités n’est toutefois pas connue. En principe, la plupart de ces
réalisations aura lieu sur le domaine public ; ce qui limitera considérablement la mobilisation et l’usage
du foncier du domaine privé.
Le risque majeur identifié est un processus d’acquisition foncière potentiellement mal géré et suivi
pouvant entrainer la perte d’accès aux ressources et aux moyens de subsistance et/ou le déplacement
de personnes. Ce risque est considéré modéré d’autant plus que la capacité des différents partenaires et
plus particulièrement au niveau des structures et des services déconcentrés est faible. En effet, le
manque de familiarisation des membres du personnel de ces cellules et services déconcentrés avec les
outils tels que le formulaire de tri, les techniques d'analyse et d'interprétation des données collectées,
les difficultés d’élaboration d’éventuels Termes de référence (TDR), l’absence ou le manque de suivi
environnemental et social des activités pourraient constituer un handicap. Ce faisant, des mesures
devront être prises en vue du renforcement des capacités des différents acteurs, dans l’optique de
51
garantir la fiabilité des informations collectées dans les fiches de tri (et donc d'identification des
impacts) ; d’assurer l’effort de synthèse et d’analyse des données collectées et rendre effectif le suivi
des mesures d’atténuation. D’autres aspects sont à prendre en compte :
En résumé, si des activités du PACASen requièrent une expropriation, celles-ci seront évaluées à travers
la fiche de tamisage pour déterminer les risques potentiels sociaux. Sur la base des risques identifiés, les
services déconcentrés, en partenariat avec l’ADM, les acteurs territoriaux et coutumiers, suivront le
mécanisme de compensation décrit en annexe IV.
Les personnes qui seraient affectées consécutivement aux activités financées par le programme (de par
la mobilisation du foncier) devraient bénéficier de relocalisation et/ou de compensation selon les
critères d’éligibilité suivants :
a) ceux qui ont des droits fonciers légaux (titres fonciers) de même que ceux qui bénéficient des
droits coutumiers et traditionnels reconnus,
b) ceux qui n'ont pas de titre foncier formels au moment du recensement mais qui ont un droit
sur des biens ou sur des terres qu'ils occupent et reconnus par la législation du Senegal ou
pouvant être reconnus,
c) ceux qui n'ont pas de droit reconnu sur la terre qu'ils occupent.
La date officielle se réfère à la période pendant laquelle l'évaluation des personnes et leur propriété
dans la zone du projet est réalisée, c'est à dire la période pendant laquelle la zone du projet a été
identifiée et les études de faisabilité ont commencé. Après cette date, aucun nouveau cas de
populations affectées ne sera pris en compte. Les personnes qui empiètent sur la zone après le
recensement et l’évaluation ne sont pas éligibles pour des indemnités ou toute autre forme d'appui de
relocalisation.
Il faudra prendre en compte en particulier le fait que la majorité des usagers des terres en milieu rural
ne disposent d'aucun titre foncier, mais en ont l'usage en vertu des règles coutumières d'accès à la
terre.
52
Sur la base de l’évaluation de la législation sénégalaise et dans l’esprit des politiques de la Banque
mondiale, quelques recommandations sont faites pour s’assurer d’un processus d’indemnisation
adéquat4.
- Un tri préalable des activités mobilisant du foncier et pouvant avoir d'importants impacts
sociaux négatifs tels que l'expropriation et la réinstallation5 à grande échelle,
- Un mécanisme de compensation,
- Un mécanisme institutionnel adéquat et réaliste
- Un renforcement des capacités des acteurs au niveau national et décentralisé.
4
Voir section du document sur la Gestion des risques
5
Notons que la législation et les dispositions nationales ne prévoient pas de règles spécifiques en matière de
réinstallation des personnes, qui viendraient à être affectées par la mise en œuvre des activités, notamment les
personnes qui ne disposent d'aucun droit réel immobilier. Il est nécessaire donc de prendre en compte et indemniser
toutes personnes affectées qui ne pourraient légalement prétendre à une indemnisation.
53
8. Proposition de contributions au Plan d’Appui à la Mise
en Œuvre du Programme
Synthèse des recommandations sociales
54
en compte de rampes et
autres modalités d’accès
dans les constructions
56
Estimation des coûts de mise en œuvre des mesures environnementales et sociales :
Total 500,000
57
ANNEXES
58
Annexe I. — Liste des projets et programmes pour lesquels une étude
d’impact sur l’environnement approfondie est obligatoire
59
Annexe II — Liste des projets et programmes qui nécessitent une
analyse environnementale initiale
60
Annexe III : Régime Foncier – Textes et Lois
L’article premier de la loi sur le domaine national dispose : « constituent de plein droit le domaine
national, toutes les terres non classées dans le domaine public, non immatriculées ou dont la propriété n'a
pas été transcrite à la conservation des hypothèques à la date d'entrée en vigueur de la présente loi, ne
font pas non plus partie de plein droit du domaine national les terres qui, à cette date, font l'objet d'une
procédure d'immatriculation au nom d'une personne autre que l'État ». Cette loi foncière importante qui
pose des règles précises n’est pas appliquée de manière rigoureuse.
Les terres du domaine national sont divisées en quatre zones : Les zones pionnières qui sont des zones
d’action spéciales qui ne sont pas encore aménagées ; Les zones urbaines qui sont constituées par les
terres du domaine national qui servent pour l’habitat en milieu urbain et qui se situent sur le territoire des
communes ; Les zones classées qui sont des espaces protégés. Les terres des zones classées sont
considérées comme une réserve foncière permanente. Ces zones sont prévues spécialement pour assurer
la protection de l’environnement et le développement durable ; Les zones de terroirs qui sont les zones les
plus importantes et qui servent à l’agriculture, à l’élevage et au parcours du bétail.
Le 2 juillet 1976, le législateur a adopté la loi n°76-66 portant Code du Domaine de l’État. Le domaine de
l’État est divisé en domaine public et domaine privé. Le domaine public est ensuite divisé en domaine
public naturel et domaine public artificiel. L’incorporation d’un bien dans le domaine public artificiel
résulte soit de son classement, soit de l’exécution de travaux. Une fois qu’un espace entre dans le
domaine public, il est en principe inaliénable (on ne peut pas le vendre) et imprescriptible (on ne peut pas
y obtenir un droit de propriété parce qu’on y a vécu pendant plusieurs années).
En effet, le domaine public artificiel comprend, les emprises des routes et de manière générale des voies
de communication, les ouvrages réalisés en vue de l’utilisation des forces hydrauliques
(barrages, puits, forages, les conduites d’eau), les halles et marché, les servitudes d’utilité publique. Le
domaine public artificiel peut faire l'objet de plusieurs titres d’occupation dont le retrait ne donne lieu au
paiement d’aucune indemnité. Il s’agit des permissions de voirie qui permettent la construction
d’installations légères, démontables ou mobiles et qui ne doivent pas avoir une emprise importante sur le
domaine public ; des autorisations d’occuper le domaine public naturel ou artificiel ; des concessions et
des autorisations d’exploitation donnant lieu au paiement de redevances.
L’État peut accorder sur son domaine privé non affecté plusieurs titres : Autorisation d’occuper à titre
précaire et révocable ; Bail ordinaire ou emphytéotique ; Concession du droit de superficie.
Le Code des Obligations civiles et Commerciales et le décret du 26 juillet 1932 (domaine des
particuliers)
La législation foncière est complétée par un système plus classique. Les articles 544 à 702 du Code civil
français, dont certaines dispositions sont toujours applicables au Sénégal, sont relatifs à la propriété
privée. La propriété a le droit de jouir et de disposer des choses de la manière la plus absolue, pourvu
qu’on n’en fasse pas un usage prohibé par les lois et les règlements. Le Code civil précise les
démembrements du droit de propriété, ainsi que les droits dont dispose le propriétaire. Ce texte est
61
complété par le décret colonial du 26 juillet 1932 réorganisant le régime de la propriété foncière en
Afrique Occidentale Française, qui permet, à travers l’immatriculation, d’obtenir un titre foncier sur les
terres par la procédure de l’immatriculation. Par exemple, dans l’espace qui sera touché par le tracé de
l’autoroute, des titres fonciers ont été décelés lors des recensements. Le déplacement de ces populations
est plus complexe, car elles bénéficient d’un titre de propriété sur l’espace qu’elles occupent. Leur
indemnisation sera en conséquence plus substantielle.
Le bail à usage d’habitation est une catégorie de contrats régie par les articles 544 et s. du COCC. Il s’agit
d’un contrat par lequel le bailleur s’oblige à fournir au preneur, pendant une certaine durée, la jouissance
d’un immeuble destiné à l’habitation contre le paiement d’un loyer. Le bail peut être verbal s’il est à durée
non déterminée, mais il doit être écrit s’il a une durée déterminée. La substitution de locataire se fait par
la cession du bail ou par la sous-location. La cession du bail se fait par écrit et après notification du
cessionnaire.
En définitive, concernant le foncier, il existe une différence importante entre les règles posées par les
textes et leur application. Le domaine public est parfois occupé de manière anarchique et des terrains
privés sont parfois occupés sans aucun respect de la réglementation. Ainsi, dans le cadre de la plupart des
projets et programmes, il existe des personnes à déplacer qui sont « locataires », mais qui ne bénéficient
pas de titres d’occupation tels que le postulent les différents textes applicables à cette occupation de
l’espace.
C’est la loi 76 – 67 du 02 juillet 1976 relative à l'expropriation pour cause d'utilité publique qui constitue la
base légale pour les procédures d’expropriation pour cause d’utilité publique (ECUP).
L’article premier de ce texte définit l’ECUP comme : « la procédure par laquelle l'État peut, dans un but
d'utilité publique et sous réserve d'une juste et préalable indemnité, contraindre toute personne à lui
céder la propriété d'un immeuble ou d'un droit réel immobilier ».
Cette loi constitue la base légale pour les procédures de déplacement et de compensation. En général,
pour les grands projets, il est fait recours à la procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique.
L’acte déclaratif d’utilité publique arrête, « si l’importance de l’opération le justifie, un programme de
réinstallation provisoire ou définitive de la population dont la réalisation du projet doit entraîner le
déplacement » (article 33 loi n°76-67 du 2 juillet 1976).
L’expropriation doit respecter les deux conditions suivantes : (i) préalable en ce sens qu'elle est fixée,
payée ou consignée avant la prise de possession ; (ii) juste en ce sens qu'elle doit réparer l'intégralité du
préjudice, l'exproprié devant être recasé, dans des conditions quasi-similaires à sa situation antérieure.
L'indemnité allouée doit couvrir l'intégralité du préjudice direct, matériel et certain causé à l'exproprié.
L’expropriation des terres est soumise au respect d’une procédure très rigoureuse qui a pour objet de
garantir les droits des personnes expropriées aussi bien dans la phase administrative que dans la phase
judiciaire. En effet, l’expropriation ne peut être prononcée tant que l’utilité publique n’a pas été déclarée
et que les formalités prévues n’ont pas été respectées.
62
Au Sénégal, il n’existe pas de plan de déplacement et de compensation des populations. On utilise, à cet
effet, la procédure d’expropriation pour cause d’utilité publique. L’acte déclaratif d’utilité publique arrête,
« si l’importance de l’opération le justifie, un programme de réinstallation provisoire ou définitive de la
population dont la réalisation du projet doit entraîner le déplacement » (article 33 loi n°76-67 du 2 juillet
1976). En outre, le décret d’application de la loi prononçant le retrait des titres d’occupation et qui fixe en
même temps le montant des indemnités de retrait, peut préciser les modalités d’exécution du programme
de réinstallation de la population (article 35 loi n°76-67 du 2 juillet 1976). C’est un décret qui doit déclarer
l’utilité publique ainsi que le délai pendant lequel l’expropriation doit avoir lieu. Le délai ne peut pas en
principe dépasser trois ans (article 3 loi n°76-67 du 2 juillet 1976).
Néanmoins, les effets de la déclaration d’utilité publique peuvent être prorogés pour une durée au plus
égale à deux ans. En outre, si les biens expropriés à la suite d’une déclaration d’utilité publique, ne
reçoivent pas dans un délai de cinq ans à la suite du procès-verbal d’accord amiable ou de l’ordonnance
d’expropriation, la destination prévue par la déclaration, ou si l’expropriant renonce à leur donner cette
destination, les ayants droit peuvent en demander la rétrocession (article 31 loi n°76- 67 du 2 juillet 1976).
La déclaration d’utilité publique doit être précédée d’une enquête dont l’ouverture est annoncée
publiquement afin que les populations puissent faire des observations. Mais, en cas d’urgence et s’il est
nécessaire de procéder à la réalisation immédiate du projet, un décret pris après enquête et avis favorable
de la commission de contrôle des opérations domaniales déclare l’opération d’utilité publique et urgente,
désigne les immeubles nécessaires à sa réalisation et donne l’autorisation au maître d’ouvrage de prendre
possession desdits immeubles (article 21 loi n°76-66 du 2 juillet 1976).
Décret no2010-439 du 6 avril 2010 abrogeant et remplaçant le décret no88-74 du 18 janvier 1988 fixant
le barème du prix des terrains nus et des terrains bâtis, applicable en matière de loyer
Ce texte abroge et remplace le décret n° 88-074 du 18 janvier 1988 fixant le barème du prix des
terrains nus et des terrains bâtis applicable pour la détermination du loyer des locaux à usage
d'habitation et pour le calcul de l’indemnité d'expropriation pour cause d'utilité publique. Ce texte souffre
d’une contradiction « congénitale » cat il fixe les tarifs des terrains en même qu’il institue les commissions
d’évaluation des biens affectés en cas d’expropriation.
La Constitution garantie le droit de propriété et détermine dans des cas exceptionnels, la possibilité de
l’expropriation pour cause d’utilité publique. La loi 76 – 67 du 02 juillet 1976 relative à l'expropriation pour
cause d'utilité publique constitue la base légale pour les procédures d’expropriation pour cause d’utilité
publique (ECUP) : décret prononçant le retrait des titres d’occupation et qui fixe en même temps le
montant des indemnités de retrait, en ordonne le paiement ou la consignation, fixe la date à laquelle les
occupants devront libérer
les terrains, autorise, à compter de cette date, la prise de possession desdits terrains et fixe en cas de
nécessité, les modalités d’exécution du programme de réinstallation de la population (article 35) ; décret
fixant l’utilité publique et le délai pendant lequel l’expropriation doit avoir lieu. La déclaration d’utilité
publique doit être précédée d’une enquête dont l’ouverture est annoncée publiquement afin que les
populations puissent faire des observations (Quotidien à grande diffusion). Mais en cas d’urgence et s’il
est nécessaire de procéder à la réalisation immédiate du sous-projet, un décret pris après enquête et avis
favorable de la CCOD déclare l’opération d’utilité publique et urgente, désigne les immeubles nécessaires
63
à sa réalisation et donne l’autorisation au maître d’ouvrage de prendre possession desdits immeubles
(article 21).
Procédures générales
La phase administrative débute par une enquête d'utilité publique, la publication d’une déclaration
d’utilité publique, et de cessibilité (la signature d’un décret de cessibilité, la publication au journal officiel
du décret de cessibilité, notification du décret aux propriétaires intéressés et fixation de la date
d'établissement de l'état des lieux par lettre recommandée avec accusé de réception, état des lieux,
inscription du décret de cessibilité au livre foncier, évaluation des indemnités à proposer) et s’achève par
un accord amiable. Après expiration d'un délai de 15 jours à compter de la publication au journal officiel et
de la notification du décret de cessibilité, les propriétaires intéressés sont convoqués devant la
commission de conciliation par lettre recommandée avec accusé de réception. En cas d'accord à la
réunion de conciliation, il y a paiement de l'indemnité d'expropriation, inscription de la mutation de
propriété au nom de l'État, prise de possession de l'immeuble.
La phase judiciaire intervient uniquement en cas de désaccords amiables, entre l’État et la personne,
faisant l’objet de procédure d’expropriation. À cet effet, une assignation est servie aux propriétaires
intéressés à comparaître devant le juge des expropriations dans le délai de 3 mois, à compter du procès-
verbal de la commission de conciliation, une ordonnance d'expropriation est prise par le magistrat qui
ordonnera le paiement ou la consignation de l'indemnité provisoire, ou alors organisera si le besoin se
présente le transport sur les lieux. Suivant son intime conviction, il prendra une ordonnance fixant le
montant de l'indemnité définitive, à charge pour l’État de procéder au paiement de l'indemnité définitive
ou consignation de l'indemnité complémentaire. Ainsi, l’inscription de la mutation de propriété au nom de
l’État pourra être opérée.
L'expropriation pour cause d'utilité publique est possible quel que soit le statut ou la protection dont
bénéficie le bien. Le retrait des terrains du domaine national pour des motifs d'utilité publique ou d'intérêt
général est assimilable à une expropriation et donne lieu au paiement à l'occupant évincé d'une juste et
préalable indemnité. Les indemnités sont établies en tenant compte exclusivement des constructions,
aménagements, plantations et cultures réalisés par les occupants affectataires. Les structures étatiques
sont légalement responsables de l’expropriation pour raison d’utilité publique. La législation nationale
prévoit que la valeur de chaque bien est estimée par des représentants qualifiés du Ministère relevant.
Par exemple, la Direction des Domaines fixe les valeurs des terres ; le Ministère d’Agriculture détermine
les valeurs des cultures et des arbres fruitiers cultivés ; la Direction des Eaux et Forêts évalue les valeurs
des arbres non cultivés. Les bases méthodologiques de calcul des indemnités et de détermination des
coûts d’expropriation se réfèrent à la législation nationale sénégalaise et aux réalités locales, dispositions
qui sont souvent en porte-à-faux avec celles des principaux bailleurs de fonds. Toutefois, il arrive de plus
64
en plus que ces structures utilisent des méthodes d’évaluation complémentaires qui prennent en compte
les valeurs actuelles du marché.
L’expropriation des terres ou de manière générale, le retrait des terres pour l’exécution des projets
s’applique à plusieurs espaces fonciers :
- Acte déclaratif d’utilité publique pris conformément aux règles applicables en matière
d’expropriation pour désigner la zone nécessaire à la réalisation du projet ;
- Estimation des indemnités à verser par une commission en tenant compte exclusivement des
constructions, aménagements, plantations et cultures existant dans la zone atteinte et réalisés par
les bénéficiaires ;
- Procès-verbal des opérations dressé par la Commission faisant apparaître les informations
nécessaires et faisant ressortir le cas échéant toute mesure nécessaire à la réinstallation de la
population déplacée.
- Décret pris au vu du procès-verbal prononçant la désaffectation de la zone atteinte, ordonne le
paiement de l’indemnité et s’il y a lieu arrête un programme de réinstallation de la zone. C’est la
procédure en matière d’expropriation pour cause d’utilité publique qui est utilisée pour
l’indemnisation.
L'Administration des Domaines peut être amenée à procéder à des échanges de terrains si elle est saisie
dans ce sens par les propriétaires ou les titulaires de droits réels immobiliers dont les biens ont fait l'objet
d'une expropriation pour cause d'utilité publique et qui ont choisi d'être indemnisés en nature. Dans ce
cas, l'instruction commence par une consultation des services du Cadastre et de l'Urbanisme dont les avis
sont recueillis avant la présentation du dossier devant la Commission de Contrôle des Opérations
Domaniales (CCOD). La CCOD doit donner son avis sur l’opportunité, la régularité et les conditions
financières des acquisitions d’immeubles de droits immobiliers. L'avis favorable de cette dernière permet
la rédaction d'un acte portant échange du terrain sollicité contre celui qui a été exproprié. La procédure
d'expropriation aboutit à une prise de possession du bien par l'État ou la personne morale concernée et
implique, en termes de compensation, le désintéressement du propriétaire ou du titulaire du droit réel
immobilier en numéraire.
Pour les terrains à mettre en valeur, ils peuvent faire l'objet d'autorisations d'occuper à titre précaire et
révocable, de baux ordinaires ou emphytéotiques. L'autorisation d'occuper peut-être retirée à tout
moment, sans indemnité (art. 37 de la loi 76-66 du 02 juillet portant code du domaine de l'État). Le bail
65
peut être résilié par l'État, sans indemnité (art. 38 de la loi 76-66 du 02 juillet portant code du domaine de
l'État). Le bail emphytéotique peut aussi être résilié par l'État sans indemnité (art. 39 de la loi 76-66 du 02
juillet portant code du domaine de l'État).
Pour les terrains mis en valeur et dont le bénéficiaire a un bail ordinaire ou un bail emphytéotique, leur
reprise totale ou partielle pour cause d'utilité publique, avant l'expiration du bail a lieu dans les formes
déterminées en matière d'expropriation moyennant une indemnité établie en tenant compte
exclusivement de la valeur des constructions et aménagements existants réalisés conformément aux
dispositions du contrat passé avec l'État.
Expropriation et indemnisation des terrains du domaine des particuliers : Pour ces terres, un décret
désigne la zone concernée et il est procédé à l'estimation des indemnités à verser aux occupants par la
commission prévue en matière d'expropriation. L'art. 38 du décret n°64-573 du 30 juillet 1964 fixant les
conditions d'application de la loi 64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine national dans sa version
modifiée par le décret 91-838 du 22 août 1991 permet à tous occupants d'être indemnisés.
Types d’indemnisation
Pour ces terres, un décret désigne la zone concernée et il est procédé à l'estimation des indemnités à
verser aux occupants par la commission prévue en matière d'expropriation. L'art. 38 du décret n°64- 573
du 30 juillet 1964 fixant les conditions d'application de la loi 64-46 du 17 juin 1964 relative au domaine
national dans sa version modifiée par le décret 91-838 du 22 août 1991 permet à tous les occupants d'être
indemnisés. L’indemnisation à octroyer se fera en nature ou en espèce.
L’État peut décider de récupérer des terres du domaine national situées en zone urbaine pour des
operations d’utilité publique.
66
En ce qui concerne les terrains du domaine public naturel ou artificiel de l'État, l'indemnisation n'est pas
prévue en cas de retrait du terrain par l'État. L'article 13 de la loi n° 76-66 du 02 juillet portant Code du
domaine de l'État précise « les autorisations d'occuper le domaine public naturel ou artificiel sont
accordées à titre personnel, précaire et révocable ».
En cas d’échange, l'Administration des Domaines, fait une instruction qui commence par une
consultation des services du Cadastre et de l'Urbanisme dont les avis sont recueillis avant la
présentation du dossier devant la Commission de Contrôle des Opérations Domaniales (CCOD). La CCOD
doit donner son avis sur l’opportunité, la régularité et les conditions financières des
acquisitions d’immeubles de droits immobiliers. L'avis favorable de cette dernière permet la rédaction
d'un acte portant échange du terrain sollicité contre celui qui a été exproprié.
Les conseils ruraux sont les organes compétents au niveau local non seulement pour affecter les terres,
mais aussi pour procéder à leur désaffectation. Dans le cadre des activités du projet, le conseil rural est en
principe habilité à désaffecter « lorsque l’intérêt général de la collectivité exige que les terres intéressées
reçoivent une autre affectation. Dans cette hypothèse, l’affectataire reçoit une parcelle équivalente à titre
de compensation. »
67
Annexe IV : Mécanisme de compensation des personnes affectées
Les personnes affectées par le programme devront avoir droit à une compensation, soit par règlement en
espèces, en nature, ou sous forme d'aide, comme décrit dans le tableau ci-dessous.
Formes de compensation
Type Description
Paiements en espèces La compensation sera calculée et payée dans la monnaie nationale ; les
taux seront ajustés en fonction de l'inflation.
Compensation en nature La compensation peut inclure des éléments tels que la terre, les maisons,
autres constructions, les matériaux de construction, les jeunes plants, les
intrants agricoles et les crédits pour équipement.
La compensation terre contre terre sera à la charge du Programme de même que les autres formes de
compensation qui seront inclues dans le coût global des activités.
Les méthodes d’évaluation des terres et biens affectés dépendent de leurs caractéristiques.
En ce qui concerne la terre, trois types ont été identifiés conformément à la législation dans le présent
cadre politique sont :
Les terrains appartenant à l’Etat sont cédés gratuitement (peut-être à l’exception des frais de traitement et
d'enregistrement). Les biens appartenant à des personnes privées devraient être acquis à leur valeur
d’échange. Le principe directeur est que quiconque occupant un terrain à acquérir par le programme
reçoive en échange un autre terrain de taille et de qualité égales.
68
1.1 Calcul du taux de compensation pour la terre
La compensation pour la terre cédée et acquise pour les besoins du programme, comprend la
compensation pour :
La perte de terre ;
La perte des infrastructures et bâtis,
Les arbres fruitiers et autres arbres,
Le travail de la terre ;
La perte de la récolte
Pour une plus grande transparence, une terre à compenser est définie comme zone :
cultivée,
préparée pour la culture ou,
préparée durant la dernière campagne agricole.
La compensation liée à la terre couvrira le prix du marché du travail investi ainsi que le prix du marché de la
récolte perdue. La quantité de récolte est estimée en pondérant la superficie perdue et emblavée par le
rendement moyen à l’hectare pour les trois campagnes précédentes dans la région. Le coût unitaire utilisé
pour la compensation de la terre doit être actualisé pour refléter les valeurs au moment où la
compensation est payée. Tout compte fait la commission d’évaluation devrait trouver un barème de calcul
en rapport avec les réalités économiques et socioculturelles de la zone de l’activité financée.
Toutes les infrastructures perdues seront reconstruites sur des terres de remplacement acquises, indiquées
ou octroyées en partenariat avec les communes.
En plus la compensation sera payée en tenant compte d'un coût de remplacement qui ne fera pas déprécier
la structure. La cellule environnementale du secteur concerné, étudiera ces prix pour les besoins
administratifs sur une base évolutive, en collaboration avec les services déconcentrés concernés et autres
acteurs locaux.
Une infrastructure abandonnée à cause d'un relogement ou d’une relocalisation d'un individu ou
d'un ménage,
Une infrastructure endommagée directement par des activités du projet.
69
Le prix des matériaux collectés dans les différents marchés locaux,
Le coût du transport et livraison des matériaux au site de remplacement,
L'estimation de la construction de nouveaux bâtiments comprenant la main d'œuvre requise.
1.3 Compensation pour les arbres fruitiers, jardins potagers et autres produits forestiers
Selon leur importance dans l'économie locale de subsistance et l’appartenance climatique du site de
réalisation de l’activité, ces arbres et autres produits seront compensés sur la base d’une combinaison de
valeur de remplacement (travail et temps investis dans les arbres) et du prix du marché. Pour la
détermination de la valeur des arbres fruitiers et autres, on pourra s’inspirer du barème du Ministère
chargé de l’Agriculture.
Les terres abritant les sites sacrés, sites rituels, tombes et cimetières ne seront pas mobilisées.
Les versements des compensations soulèvent des problèmes par rapport à l'inflation, la sécurité, et le
calendrier. L’un des objectifs de l’octroi de la compensation en nature est de réduire les poussées
inflationnistes sur les frais de biens et services. L'inflation peut toujours survenir au niveau local, aussi les
prix sur le marché devront-ils être surveillés au cours de la période pendant laquelle la compensation est en
train de s’effectuer pour procéder à des ajustements des valeurs de la compensation. La question de la
sécurité, particulièrement pour les personnes qui recevront les paiements des compensations en espèces,
doit être réglée par les services déconcentrés en partenariat avec les acteurs pertinents de même que le
temps et le lieu pour les paiements.
3. Processus de compensation
Pour bénéficier de compensation, les PAP doivent être identifiées et vérifiées par les services déconcentrés.
La procédure d’indemnisation comportera plusieurs étapes, au nombre desquelles on peut citer : (i)
l’information et la concertation publique, (ii) la participation, (iii) la documentation des avoirs et des biens,
(iv) l’élaboration de procès-verbaux de compensation, (v) l’exécution des mesures compensatoires avant le
démarrage des travaux.
4. L’information
L’information du public constitue une préoccupation constante tout au long du processus de mise en
œuvre des actions du programme. Elle devra être accentuée d’une part, à l’étape de l’identification et de la
planification des activités mobilisant du foncier et d’autre part, à l’étape de la compensation.
Les services déconcentrés sont responsables de cette campagne d’information publique à travers les
canaux accessibles aux populations des communes.
70
A l’étape de la compensation, une concertation sera régulièrement tenue entre les PAP identifiées et les
services déconcentrés afin de définir de façon concertée les modalités d’atténuation et de compensation.
5. Participation publique
La participation des populations au processus de planification et de mise en œuvre du plan de réinstallation
est une exigence de la Banque Mondiale ; la stratégie de la consultation publique et la participation sont
essentiels parce qu'elles offrent potentiellement aux populations affectées l'occasion de donner leur avis à
la mise en œuvre. Une attention particulière sera accordée à la consultation publique avec les individus et
ménages potentiellement affectés lorsque la question des relocalisations sera d'actualité.
La participation publique avec les communautés locales devra être un processus continu pendant toute la
durée de la planification et la mise en œuvre de la réinstallation. Les PAP seront informées par les
structures locales, appuyées par les structures régionales si besoin, au cours de l'identification des activités
requérant la mobilisation du foncier.
Les informations devraient être présentées dans une langue et un support accessibles à ces personnes
potentiellement impliquées ou affectée.
Les cellules environnementales, appuyées par la personne focale « sauvegardes » du PACASen et les
services déconcentrés des ministères concernés recueilleront toutes les informations pertinentes des PAP,
notamment (a) l’identité et le nombre des PAP, (b) la nature et la quantité des biens affectés. Pour chaque
personne affectée, une fiche sera remplie pour fournir toutes les informations nécessaires pour déterminer
son éligibilité et si ses biens sont affectés et. Cette enquête devra permettre d'octroyer une compensation
adéquate.
Les types de compensation convenus de façon concertée et consensuelle devront être clairement consignés
dans un procès-verbal (PV) de négociation et de compensation, signé par la PAP d’une part et par le
représentant de la structure locale.
71
8. Exécution de la compensation
Tout règlement de compensation (en espèce et/ou en nature) relatif à la terre et/ou aux biens affectés se
fera en présence de la partie affectée (PAP), des responsables et autorités des communes, avant démarrage
des travaux. Les critères pour les mesures de compensation vont varier en fonction du niveau et de
l’importance de l'impact de l’activité subi par la PAP concernée.
9. Calendrier d’exécution
Le calendrier d’exécution de la réinstallation est indicatif des activités à entreprendre mais antérieure au
démarrage des travaux. Un calendrier détaillé de la mise en œuvre de chaque activité requérant la
mobilisation de foncier sera préparé par la structure environnementale décentralisée. Il devra être conçu
de manière à être antérieur à la réalisation des travaux de génie civil et pourrait se présenter selon le
modèle ci-dessus :
I. Campagne d’information
Diffusion de l’information
Assistance au déplacement
Suivi de l’opération
72
Evaluation de l’opération
Le paiement des compensations et la fourniture d'autres droits de réhabilitation (en espèces ou en nature),
et le relogement si tel est le cas, s’effectueront au moins un mois avant la date fixée pour le démarrage des
travaux dans les sites respectifs.
Le coût global réel de la réinstallation et de la compensation sera à la charge de l’emprunteur. Comme les
sites de construction/réhabilitation n’ont pas encore été déterminés, il n’est pas possible, à ce stade,
d’estimer un budget de compensation. L’ADM, en coordination avec les ministères sectoriels prendra des
dispositions pour s’assurer de la disponibilité de fonds pour les besoins de compensation. Ce budget
concerté et détaillé sera établi comme partie intégrante du programme. Il devrait faire ressortir tous les
droits à dédommagement et autre réhabilitation. Il comportera également des informations sur la façon
dont les fonds seront transférés, de même pour le programme d’indemnisation.
Toutefois, d’ores et déjà, le PACASen assume l’engagement financier lié aux différentes réparations. De
façon explicite, le PACASen s’engage à financer la compensation due aux impacts de toute mobilisation du
patrimoine foncier c'est-à-dire les coûts globaux qui ont trait aux coûts d’acquisition des terres, les coûts de
compensation des pertes (agricoles, forestières, habitats, etc.), les coûts de sensibilisation et de
consultation publique, les coûts du suivi et de l’évaluation. En clair, les fonds nécessaires à la mise en
œuvre desdites conditions devront être prévus au budget du programme.
13. Supervision
Le suivi et l’évaluation du présent dispositif devra être intégré dans le dispositif global de suivi du projet,
organisé en deux niveaux (central et déconcentré).
73
Ce dispositif permettra de suivre et de rendre compte, de façon périodique, du maintien ou de
l’amélioration du niveau et des conditions de vie des personnes affectées par le projet. De façon pratique,
les indicateurs suivants seront suivis :
Pour faciliter la supervision par la Banque, toute la documentation relative à la mobilisation des questions
foncières sera disponible pour examen par la Banque au niveau de l’ADM.
74
Annexe V : Fiche de tri
La fiche est une grille d’analyse utilisée lors de l’identification des activités à mener. La grille permet de
poser des questions afin de déterminer les impacts éventuels et d’identifier des mesures d’atténuation.
Cette revue permet de s’assurer que les activités financées n’ont pas d’impacts majeurs
environnementaux et sociaux. Dans le cas où des impacts sont identifiés, cette revue permet de décider
des mesures et des processus permettant d’atténuer ou de compenser ces impacts négatifs en s’appuyant
sur des ressources maîtrisables ou mobilisables au niveau local.
Région……………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
Commune…………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Localité ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………..
1. Coupe d’arbre
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2. Diversité biologique
Le microprojet risque-t-il de causer des effets sur des espèces rares, vulnérables et/ou importants du point
de vue économique, écologique ou culturel ? Oui___ Non___
Y a-t-il des zones de sensibilité environnementale qui pourraient être affectées par le microprojet ? Forêt,
zones humides (lacs, rivières, zones d'inondation saisonnières) ? Oui__ Non__
3. Zones protégées
L’activité projetée, risque-t-elle d’affecter des parcs nationaux, réserve nationales, forêt protégée, site de
patrimoine mondial, etc.) ? Oui__ Non__
Si le microprojet est en dehors, mais à faible distance, de zones protégées, pourrait-il affecter l'écologie
dans la zone protégée ? (P.ex. Interférence avec les vols d'oiseau) ? Oui__ Non___
4. Géologie et sols
Y a-t-il des zones instables d'un point de vue géologique ou des sols (érosion, glissement de terrain, ou
effondrement) ? Oui__ Non__
5. Paysage/esthétique
L’activité aurait-t-elle un effet adverse sur la valeur esthétique du paysage ? Oui__ Non___
7. Besoins d’agrégats
Le microprojet nécessitera- t-il des volumes importants de matériaux de construction dans les ressources
naturelles locales (sable, gravier, latérite, eau, bois de chantier, etc.…) ? Oui__ Non__
8. Pollution
Si « oui », Y a-t-il les équipements et infrastructures pour leur collecte, leur gestion et leur élimination ?
Oui__ Non__
L’activité pourrait-elle d’affecter la qualité des eaux de surface, souterraine, sources d’eau potable ?
Oui___ Non__
9. Santé sécurité
Le microprojet peut-il induire des risques d’accidents des travailleurs et des populations ? Oui__ Non___
Le microprojet peut-il causer des risques pour la santé des travailleurs et de la population ? Oui__ Non___
Le microprojet peut-il entraîner une augmentation des vecteurs de maladies de la population ? Oui__ Non__
L’acquisition de terres ou la perte, le déni ou la restriction d’accès au terrain ou aux autres ressources
économiques seront-ils le fait de la construction ou réhabilitation de l’installation et/ou l’équipement
proposé ? Oui______ Non______
Oui___ Non_____
Oui___ Non_____
77
14. Perte de revenus : La construction ou la réhabilitation de l’installation et/ou l’équipement proposé
provoquera –t-elle la perte permanente ou temporaire de revenus ?
Oui___ Non_____
Si la réponse est oui à une de ces questions, un suivi est nécessaire (et sera documenté) par les services
déconcentrés au niveau local en partenariat avec les acteurs locaux.
Suivi nécessaire
Pas de travail environnemental ou social à faire (si réponse est non à toutes ces questions ci-dessus) : ____
Processus d’expropriation (y compris documentation à collecter) : ____
Processus de compensation (y compris documentation à collecter) : ____
Simples mesures environnementales de mitigation : _____
Travail environnemental approfondi : _____
78
Annexe VI : Structure du PROACTSEN
Le PROACTSEN se structure en quatre sous-programmes (SP) visant à répondre aux défis et contraintes
identifiées suite à la mise en œuvre de l’Acte III, à savoir en particulier le manque de ressources
financières et humaines des CT et le manque de pilotage du secteur au niveau central. Les 4 SP du
PROACTSEN sont les suivants : (SP1) consolidation du dispositif de pilotage et du cadre légal de la
décentralisation ; (SP2) construction d’une cohérence territoriale et d’une planification spatiale rénovées ;
(SP3) renforcement de l’organisation, des ressources humaines et des capacités techniques des CT ; (SP4)
accroissement des capacités de financement et d’investissement des CT.
Le sous-programme 1 a pour objectif de restructurer le dispositif d’intervention du MGLDAT en vue
d’améliorer ses capacités de pilotage stratégique et d’opérationnalisation de la politique de
décentralisation. Il s’agit de : (i) consolider et rationaliser le dispositif d’intervention du ministère en
renforçant notamment la Direction des Collectivités Locales (DCL) et des agences et structures qui lui sont
rattachées pour optimiser la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation de la réforme et mieux accompagner
les CT. La création d’une plateforme électronique des CT permettant à la fois d’améliorer la collecte de
données à l’échelle local et l’échange d’informations entre le ministère et les CT est également prévue ; (ii)
renforcer la coordination interministérielle (afin d’associer notamment le Ministère de l’économie, des
finances et du plan – MEFP – mais également le Ministère de l’Intérieur qui supervise l’administration
déconcentrée) ; (iii) réviser le cadre légal et réglementaire de la décentralisation en améliorant le Code
général des Collectivités locales adopté en 2013, ainsi que les textes connexes, afin de répondre aux défis
du secteur) ; (iv) établir des dispositifs de soutien à l’échelle centrale pour accompagner le développement
économique territorial (DET) et opérationnaliser la Stratégie nationale de développement économique
territorial – SNDET, notamment via la réorientation des agences nationales rattachées au MGLDAT
(comme l’Agence de Développement municipal – ADM – l’Agence de développement local – ADL – ou les
Agences régionales de développement – ARD), appelées à appuyer les CT pour leur permettre de
développer leur capacité de maîtrise d’ouvrage et de gagner en autonomie en matière de gestion du
développement local.
Le sous-programme 2 vise à appuyer la construction de territoires cohérents et compétitifs, porteurs de
développement durable afin de répondre aux défis de la nouvelle architecture des CT et des institutions
administratives évoqués ci-dessus. Il s’agit de proposer des réponses institutionnelles concrètes
susceptibles d’encourager la coordination territoriale et l’émergence de nouvelles dynamiques à
différentes échelles. La mise en œuvre du SP 2 sera notamment basée sur la production d’une
cartographie des incohérences territoriales du pays. Les solutions à apporter pourraient consister à revoir
certains aspects de la carte administrative et à approfondir les options de pôles territoires (pôles de
développement, pôles urbain ou péri-urbains, etc.) et d’intercommunalité (inter-territorialité).
Le sous-programme 3 vise à accroître les capacités organisationnelles et opérationnelles des CT et autres
acteurs territoriaux afin de leur permettre de mieux exercer leurs missions au bénéfice des populations
(planification, programmation, passation des marchés, gestion et suivi-évaluation des opérations, mise en
service, entretien et maintenance des infrastructures et des équipements, etc.). L’accent sera mis en
particulier sur le renforcement des ressources humaines des CT, souvent très insuffisantes. A cet effet, les
actions prévues portent sur la mise en place d’organigrammes types et d’une fonction publique locale, la
création d’un Centre national de Formation des Acteurs territoriaux (CNFAT) dans le cadre de la mise en
œuvre d’une Stratégie nationale de formation des acteurs territoriaux (SNFAT) et la publication de guides
79
opérationnels à l’attention des CT. Egalement, le programme retient la nécessité d’appuyer la mise en
place d’un système d’information et de planification territoriale dans les CT ciblées.
Le sous-programme 4 cherche à optimiser le système de financement des CT via une approche intégrée et
phasée basée dans un premier temps sur :
- une réforme du système des transferts financiers de l’Etat central aux CT visant à accroître les
ressources des CT tout en rendant les mécanismes d’allocation plus transparents, prévisibles et
équitables (via notamment la réforme du FECL, du FDD, du volant « valeur ajoutée » (VA) de la
Contribution économique locale (CEL) ainsi que du Budget consolidé d’Investissement
décentralisé, BCId). Le système de transferts sera par ailleurs articulé à une approche basée sur les
résultats via la mise en place de mesures incitatives basées la performance des CT. Ainsi, le FECL
sera constitué d’un guichet « tronc commun » dont la dotation sera distribuée à l’ensemble des CT
sur la base de critères d’attribution renouvelés favorisant notamment les villes et communes
urbaines secondaires qui souffrent d’un déficit chronique d’accès aux services urbains de base, et
font face à de nombreux défis en termes d’urbanisation, étant donné leur rôle de relais et
moteurs du développement régional. Le FECL rénové comportera par ailleurs deux guichets
performance composés de deux dotations conditionnelles qui s’ajouteront à la dotation de base et
cibleront un nombre restreint de CT : CT éligibles à une « dotation de performance basée sur des
Conditions minimum obligatoires » (dotation CMO) et/ou à une « dotation de performance »
basée sur des Indicateurs de performance (IdP).
- des mesures d’amélioration de la fiscalité locale et de réforme du cadre légal et réglementaire de
la fiscalité locale reposant notamment sur une modernisation de la patente (à travers une loi qui
remplacera l’impôt actuel par une contribution économique locale, CEL) et de la contribution
foncière dont le processus de réforme est engagé avec d’importantes contraintes, notamment en
matière de recensement et de recouvrement. La coordination entre l’administration fiscale et les
CL sera par ailleurs renforcée notamment via la mise en place de commissions de la fiscalité locale
et la conduite de recensements des contribuables).
Phasage du programme. Compte tenu de la complexité des réformes à engager dans le cadre de
l’opérationnalisation de l’Acte III de la Décentralisation, le PROACTSEN a été conçu en deux phases. La
première (2018-2022) se focalisera sur les réformes structurelles à mettre en place et sur l’émergence de
CT performantes à l’échelle locale. La seconde phase du PROACTSEN (2023-2027) permettra de
généraliser à l’ensemble des CT les dispositifs d’appui, d’incitation, etc. préalablement testés sur un
certain nombre de pilotes tout en poursuivant et en approfondissant les réformes de décentralisation
engagées.
80
Annexe VII :Dispositif institutionnels relatifs à la mise en œuvre du
PACASEN
Le présent document détaille le rôle des diverses institutions participant à la définition et à la mise en œuvre du
PACASEN. Ce travail de définition du dispositif institutionnel du Programme sera affiné dans les prochaines
semaines.
Ce comité, présidé par la Primature, sera chargé du suivi stratégique du PACASEN (cf. augmentation du volume
du FECL. Il se réunira deux fois par an, et autant que nécessaire pour débloquer des contraintes spécifiques. Le
MGLDAT via la DCL assurera le secrétariat du CIPS.
Le CIPS sera inclura : MEFP / MGLDAT /MINTSP/ MEDD/et des représentants de la société civile
Présidé par le MGLDAT et coordonné par l’ADM, ce comité inclura les directions techniques, agences
nationales et structures directement impliquées dans la mise en œuvre du PACASEN.
Le CTO se réunira chaque trimestre et inclura notamment : le Cabinet du MGLDAT, la DCL (y compris son
service formation), la DGID, la DGCPT (DSPL), la DGAT, la DCMO, la DEEC, la Cour des Comptes, l’AMS, l’ADIE
(agence informatique), etc.
Ce groupe de nature opérationnelle, sera présidé par l’ADM. Il aura pour objectif d’assurer le suivi direct et
continu de l’exécution du Programme. Ce GCP inclura notamment : l’ADM, la DCL (y compris son service
formation), la DGCPT (DSPL), la DGID, la DGAT, DEEC, Cour des Comptes.
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Annexe VII : Renforcement de capacités des acteurs du PACASen
Acteurs Suggested Themes Number of regional Project Total Cost Total
Targeted trainings gathering duration sessions per
Persons several actors per (years) session
grouped
geographic zones
82