Cours Parametres Physiques-Chimiques
Cours Parametres Physiques-Chimiques
Cours Parametres Physiques-Chimiques
Cours :
Principaux Paramètres Physico-Chimiques
pour le Contrôle et le Suivi de la Qualité des
Eaux Usées / Polluées.
c. Développement de la coloration…..…………………………………………...17
Sommaire
d. Réalisation des mésures…………………………………………………………….18
Introduction
« L’eau est source de vie », a-t-on coutume de dire. Elle est aussi importante dans la vie que
dans l’économie humaine. Sous la pression des besoins considérables et en raison de
l’accroissement de la population et de son niveau de vie, on est passé de l’emploi des eaux de source
et de nappe, à une utilisation de plus en plus poussée des eaux de surface. En outre, se sont
développées les techniques de recherches d’eaux souterraines et les méthodes de recyclage.
En même temps, les causes de pollution se sont étendues. La pollution permanente est liée aux
rejets industriels, à l’emploi dans l’agriculture des pesticides et des engrais et surtout aux eaux
usées d’origine urbaine. Les problèmes de l’accès à l’eau des populations se posent avec acuité dans
certaines régions en Afrique, avec l’irrégularité des pluies combinée à l’insuffisance des ressources
d’eau naturelles et de la pollution.
Face à ces problèmes d’accès à l’eau, les populations s’orientent vers les sources d’eaux usées plus
ou moins traitées pour la satisfaction de leurs besoins en eau malgré les risques sanitaires
encourus.
Face à cela, de nombreuses technologies, notamment les stations d’épuration, ont été mises en
place afin de procéder au traitement des eaux déjà utilisées. En recourant à l’épuration et/ou au
traitement des eaux, on vise la production d’une eau potable ou réutilisable à partir d’une eau brute
plus ou moins polluée.
Actuellement, la qualité des eaux de surface se base sur la mesure de paramètres physico-
chimiques ainsi que sur la présence ou l’absence d’organismes et de micro-organismes aquatiques
(paramètres bactériologiques), indicateurs d’une plus ou moins bonne qualité de l’eau.
Dans ce cours nous allons nous intéresser uniquement sur les paramètres physico-
chimiques qui caractérisent la qualité des eaux de surface, souterraine etc…
Mais il est important de savoir que ses paramètres physico-chimiques seront analysés ou choisis en
fonction de l’objectif recherché.
1. Température
La température de l’eau joue un rôle important, par exemple, en ce qui concerne la solubilité
des sels et des gaz dont, entre autres, l’oxygène nécessaire à l’équilibre de la vie aquatique.
L’activité métabolique des organismes aquatiques est aussi accélérée lorsque la température de
l’eau s’accroît. La valeur de ce paramètre est influencée par la température ambiante mais
également par d’éventuels rejets d’eaux résiduaires chaudes. Toute variation brusque de la
température entraine une perturbation dans l’équilibre de l’écosystème aquatique.
Sur le terrain, la température est mesurée à l’aide d’un thermomètre électronique mobile
(Annexe 1). En revanche en laboratoire, elle est mesurée in situ. Les appareils de mesure du pH ou
conductivité possèdent généralement un thermomètre intégré.
2. pH
Le pH est l’un des paramètres chimiques importants lorsqu’il s’agit de déterminer la qualité d’une
eau (tableau 1). Les variations importantes du pH sont presque toujours la conséquence de rejets
industriels.
Des pH faibles (eaux acides) augmentent notamment le risque de présence de métaux sous une
forme ionique plus toxique.
Des pH élevés augmentent les concentrations d’ammoniac, toxique en particulier pour les poissons.
Le pH peut donc se mesurer sur le terrain ou en laboratoire à l’aide d’un pH-mètre (Annexe 2).
pH = 7 Neutre
2.1.1. Appareillage
Attention aux chocs!! Elles sont protégées par un manchon en plastique et se conservent dans des
solutions aqueuses ioniques très concentrées (souvent des solutions saturées en chlorure de
potassium). Entre deux utilisations, une sonde ne doit jamais rester exposée à l’air libre. Elle doit
être toujours immergée dans de l’eau distillée.
Etalonnage en température : les pH-mètres actuels ont des thermomètres intégrés. L’étalonnage
en température se fait donc de manière automatique.
Etalonnage en pH : Pour étalonner en pH, il faut tremper la sonde propre et sèche dans une
solution étalon appelé solution tampon (solution de pH stable et dont la valeur est connue).
Mesure de pH : Pour la mesure du pH, il faut placer la solution à analyser sous agitation
magnétique, tremper la sonde propre et sèche dans la solution à analyser, après étalonnage bien
entendu (bien positionner la sonde de façon à éviter tout choc avec la sonde) attendre la
stabilisation de la valeur du pH avant lecture.
Attention: Entre deux mesures, ou entre deux étalonnages ou encore entre un étalonnage et une
mesure vous devez laver la sonde à l’eau distillée et la sécher avec un papier absorbant.
3. Mesure de la conductivité
La conductivité électrique (C) d’une eau traduit l’aptitude que possède celle-ci à laisser passer
le courant électrique. Elle est influencée par la teneur en substances dissoutes, la charge ionique, la
capacité d’ionisation, la mobilité et la température de l’eau. Par conséquent, elle renseigne sur le
degré de minéralisation d’une eau. Il existe donc une relation entre la conductivité d’une eau et sa
minéralisation.
Le tableau 2 montre la relation qui existe entre la conductivité d’une eau naturelle et sa
minéralisation à 20°C.
𝟏
La conductivité est l’inverse de la résistivité R : 𝑪 =
𝐑
L’unité de conductivité C utilisée en chimie des eaux est le micro Siemens par centimètre (μS/cm).
Tableau 2 : Relations entre la conductivité et la minéralisation à 20°C.
𝟏.𝟎𝟎𝟎.𝟎𝟎𝟎
Résistivité Ohm.cm =
𝐂𝐨𝐧𝐝𝐮𝐜𝐭𝐢𝐯𝐢𝐭é µ𝐒/𝐜𝐦
La mesure de la conductivité d’une eau peut se faire à l’aide d’un conductimètre mais aussi avec un
pH-mètre multifonction, comme ceux que l’on retrouve dans les laboratoires d’analyse de nos jours.
4. Mesure de la turbidité
Une eau turbide est une eau trouble. Cette caractéristique vient de la teneur de l’eau en
particules en suspension, associées au transport de l’eau. Au cours de ce parcours, l’eau se charge
de quantités énormes de particules, qui troublent l’eau. Les matières, mêlées à l’eau, sont de
natures très diverses : matières d’origine minérale (argile, limon, sable...), micro particules, micro-
organismes. En somme, la turbidité traduit la présence des particules en suspension dans l’eau.
La turbidité joue un rôle très important dans les traitements d’eau. En effet :
La turbidité se mesure par la réflexion d’un rayon lumineux dans l’eau. Elle est mesurée par un test
optique qui détermine la capacité de réflexion de la lumière (l’unité de mesure est le « NTU » -
unités néphélométriques). Mais elle peut aussi se mesurer sur le terrain à l’aide d’un turbidimètre
mobile.
It = Io . e - flc
Avec : Io = intensité du faisceau incident
l = épaisseur traversée
c = concentration en mol/L
KNd3
-
It=I0 . e l4
Avec: K = coefficient
l = longueur d’onde
La turbidimétrie mesure alors l’intensité lumineuse du faisceau transmis après traversée du milieu.
La mesure s’effectue dans le même sens que celui du faisceau incident.
Préparation de l’instrumentation :
Mettre l’appareil sous tension. Saisir délicatement l’étalon 0.1 NTU et l’essuyer sans l’agiter. Veiller
à ce que le chiffon ou le papier utilisé ne laisse aucune pluche sur la paroi du tube de verre.
Etalonnage :
Ouvrir la chambre noire et y placer l’étalon. Placer le commutateur de sélection sur la position 10
(10 constitue la limite supérieure de lecture, soit 10 NTU). Ajuster l’affichage à la valeur de l’étalon
à l’aide du bouton de tarage.
Ouvrir la chambre noire. Retirer l’étalon et le stocker verticalement. L’appareil peut alors être
utilisé.
Remplir le tube de mesure avec l’échantillon, essuyer le tube de mesure. Introduire le tube de
mesure dans la chambre, fermer la chambre. Faire la lecture et lire directement le résultat.
Rappel : un degré hydrométrique (°TH) correspond à une concentration des ions Ca2+ ou Mg2+ égale à
C = 10-1 mmol/L, ou à un degré français (1°F).
Remarque : Pour l’eau du robinet, la dureté doit être inférieur à 30 °TH, l’optimum se situant entre
12 °TH et 15 °TH.
Le tableau 3 montre la relation entre le titre hydrométrique d’une eau et le type d’eau. Ainsi,
on distingue des eaux « douces » à moins de 15 °TH, dure a moins de 35° TH et très dure à plus de
40 °TH.
°TH 0à7 7 à 15 15 à 30 30 à 40 + 40
Il existe plusieurs méthodes pour déterminer la dureté d’une eau, selon les précisons recherchées.
En laboratoire par exemple, pour déterminer la dureté totale de l’eau, on réalise un dosage
complexométrie par E.D.T.A. (montage dosage cf. Annexe 5).
Ca 2+ + Y 4- [CaY] 2- et Mg 2+ + Y 4- [MgY] 2-
Pour que ces réactions puissent être utilisées pour le dosage de ces ions (on les dosera ensemble), il
faut procéder dans des conditions opératoires précises :
l'équivalence n'est pas directement repérable par un changement d'aspect du milieu (les
réactifs ainsi que les produits formés sont incolores), le virage d'un indicateur coloré (le
N.E.T.) du rose au bleu 'pur' indiquera la fin des réactions de dosage.
Un exemple du montage est schématisé ci-contre. Il est impératif d’introduire les composés dans
l’ordre indiqué.
Remarque: Il est prudent de rincer la verrerie avant toute utilisation. La burette est rincée à l'aide
de la solution d'EDTA. Le bécher est rincé à l'eau distillée. Les pipettes sont toujours rincées avec
les solutions que l'on va prélever. Faire un dosage rapide suivi d'un dosage précis. Relever le
volume équivalent Veq (dosage précis).
Filtrer soigneusement l'eau minérale qui a bouilli afin d'éliminer les dépôts blancs qui s'y sont
formés et compléter, avec de l'eau distillée, le filtrat à 100 mL (utiliser une fiole jaugée).
Doser ensuite, en procédant comme précédemment, cette eau. Relever le volume équivalent V’eq.
2. Dosage de l’azote
L’azote peut se présenter dans les eaux aussi bien sous forme minérale (azote moléculaire,
ammonium, nitrates, nitrites…) qu’organique (protéines, acide aminés…).
En général, s’agissant des eaux naturelles, ce sont les formes minérales qui sont de loin les plus
importantes. Des éléments tels que l’azote et le phosphore constituent des éléments nutritifs
(nutriments) indispensables aux végétaux. Les composés qui en contiennent comme les phosphates
et les nitrates constituent dès lors des matières nutritives de choix pour les végétaux. Par contre,
des concentrations de nitrates et de phosphates trop importantes induisent le phénomène
d’eutrophisation (étouffement de la vie aquatique).
Azote total : L’azote total comprend l’ensemble des formes azotées, aussi bien minérales
qu’organiques.
Azote KJELDAHL : L’azote KJELDAHL correspond à celui qui se trouve sous la forme de composés
azotés organiques et ammoniacale (NH4+ ). Il ne comprend donc pas des composés oxydés de l’azote
tels les nitrates et nitrites, ni certaines autres formes, oximes, hydrazine, hétérocycles. L’expression
« azote KJELDAHL » trouve son origine dans le nom de celui qui a mis au point la méthode
universelle utilisée pour doser les fractions azotées concernées.
Azote minéral : L’azote minéral est constitué par l’ammoniaque, les nitrites et les nitrates.
Azote organique : L’azote organique est essentiellement formé par des protéines, des
polypeptides, de l’urée, des acides aminés. L’origine de l’azote organique peut être la décomposition
des déchets organiques, les rejets organiques humains ou animaux (urée), les adjuvants de certains
détergents. La présence d’azote organique est souvent un signe de la pollution par des eaux usées.
Azote ammoniacal : L’azote ammoniacal représente l’azote sous la forme (NH+4 ). La présence
d’ammoniaque en quantité important est l’indice d’une contamination par des rejets d’origine
humaine ou industrielle. Les urines humaines ou animales contiennent en effet de grandes
quantités d’urée qui se transforment en ammoniac. L’ammoniaque présente une forte toxicité pour
tous les organismes d’eau douce sous sa forme non ionisée. Ce paramètre est très souvent utilisé
comme traceur des eaux usées domestiques.
La relation (2) permet ainsi de déterminer l’azote organique à partir de la mesure de l’azote
KJELDAHL et de l’azote ammoniacal.
On a en effet :
N organique = N KJELDAHL – NNH+4 (4)
2.2. Manipulation
Elle consiste à effectuer le dosage de l’azote KJELDAHL, puis celui de l’azote ammoniacal et
d’en déduire l’azote organique à l’aide de la relation :
L’azote organique est minéralisé sous forme de sulfate d’ammonium par l’action conjuguée
de l’acide sulfurique et de catalyseurs de minéralisation. Le schéma de la réaction est le suivant :
-
N organique + H2SO4 + catalyseurs NH+4 + H2 , SO4
Les ions NH4+ qui résultent de cette minéralisation, ainsi que ceux qui préexistaient dans l’eau, sont
transformés ensuite en ammoniac par une lessive de soude.
L’ammoniac est alors entraîné par un courant de vapeur vers une solution de piégeage où il pourra
être dosé par simple acidimétrie.
Toutefois avant de doser l’azote kjeldahl, des étapes préliminaires seront effectuées. A savoir :
- Préparation de l’échantillon,
- Minéralisation,
- Distillation,
- Puis on procède au dosage ammoniacal.
Préparation de l’échantillon :
Minéralisation :
Placer les tubes dans les loges du digesteur. Raccorder les tubes au collecteur. Mettre en
marche la trompe à eau reliée au collecteur. Agir sur le rhéostat de telle sorte que l’ébullition soit
sans excès. Augmenter légèrement la puissance de chauffe, dès que l’eau a disparu et qu’il ne reste
pratiquement plus que l’acide. Laisser la minéralisation se faire durant 45 m dès l’apparition des
fumées blanches. Eteindre le digesteur à l’issue de ce laps de temps. Saisir le collecteur avec la pince
prévue à cet usage et déposer avec précaution les tubes sur le portoir. Laisser refroidir puis retirer
le collecteur. Dissoudre de nouveau le précipité au cas où il apparaîtrait, en y ajoutant doucement
un peu d’eau distillée.
Attention : Au cours de cette opération dangereuse, il s’agit de l’addition d’eau à un acide concentré.
Pour ce faire, il est impératif d’orienter le tube vers une direction ne présentant aucun risque pour
vous et vos voisins.
Distillation :
La mise en route de l’appareil (digesteur) doit être effectuée en présence d’un technicien qui
effectuera les réglages éventuels et en respectant scrupuleusement l’ordre des séquences suivantes
:
Préparation de la distillation : Ouvrir le robinet d’eau et vérifier que le débit est normal. Mettre
l’appareil sous tension. Vérifier que le vase intermédiaire est vide, sinon ouvrir le robinet de
vidange et le refermer lorsque l’opération est effectuée. Mettre une ou deux gouttes de
phénophtaléine dans chacun des tubes échantillons. Positionner un tube sur son support et veiller à
ce que le flexible en Teflon soit immergé d’au moins 1 cm dans la solution. Ajouter éventuellement
avec précaution, un peu d’eau.
Obturer le tube avec le bouchon de raccord et poser le sur le plateau basculant. Placer un
erlenmeyer contenant 25 ml d’acide borique (agent anti moussant) sur le socle de réception.
Introduire dans l’erlenmeyer quelques gouttes d’indicateur coloré.
Ajouter la quantité d’eau distillée nécessaire pour que le tube soit au contact de la solution d’acide
borique. Introduire doucement un volume V ml de soude à l’acide du robinet marqué « NaOH ».
Refermer le robinet.
Distillation proprement dite : Mettre en marche la distillation en agissant sur le robinet maqué «
distillation ». Observer que la solution contenue dans l’erlenmeyer vire rapidement au vert.
Recueillir environ 100 à 200 ml de distillat. Retirer l’erlenmeyer. Rincer le flexible d’un jet de
pissette et recueillir les eaux de rinçage. Fermer le robinet « distillation ». Observer, dans les
secondes qui suivent, l’aspiration du contenu du tube de distillation dans le vase intermédiaire.
Retirer le tube de distillation avec un gant d’amiante et le déposer sur son portoir. Actionner le
robinet « vidange » pour éliminer le contenu du vase intermédiaire. Rincer le flexible en Téflon,
l’appareil est prêt pour une nouvelle distillation.
Dosage :
H2SO4
Distillat
Acide borique
Protocol du dosage :
Titrer le contenu de l’erlenmeyer par H2SO4 (à N mole) jusqu’à ce que la solution verte revienne à sa
couleur initiale. Noter V1 le volume d’acide utilisé. Vider et rincer l’erlenmeyer. Introduire V ml
d’acide borique (indicateur coloré) dans l’erlenmeyer, et procéder au même dosage que pour le
distillat.
On a:
N1 * (V1 – V0) = N2 * V2 (1)
𝐍1∗(𝐕1−𝐕0)
N2 = (2)
𝐕2
Avec :
(V1 – V0) = volume d’acide nécessaire à la neutralisation,
N1 = normalité de l’acide,
Il est rigoureusement identique à celui du dosage de l’azote Kjeldahl si ce n’est que l’on ne
procède pas à la minéralisation.
On préparera donc simultanément trois prises d’essais du même échantillon. Introduire un volume
V ml de l’échantillon dans chaque tube de distillation et reprendre toutes les étapes de précédentes
(dosage azote Kjeldahl).
𝐍1∗(𝐕1−𝐕0)
N3 = (5)
𝐕3
Avec :
(V1’ – V0) = volume d’acide nécessaire à la neutralisation de NH4+ initialement présent sous cette
forme dans l’échantillon,
N1 = normalité de l’acide,
Rappel :
N organique = N KJELDAHL – NNH+
4
Par conséquent :
T organique (mg/L) = T2 – T3
On aura intérêt à mettre en route simultanément, et le plus rapidement possible, l’ensemble des
minéralisations. L’azote ammoniacal sera dosé durant la minéralisation des échantillons.
Les nitrites sont les sels de l’acide nitreux. L’acide nitreux est un acide instable de formule
-
HNO2. La formule de l’ion nitrite est NO2 . Les nitrates se transforment en nitrites et éventuellement
en nitrosamines au niveau du tube digestif. La présence de nitrites dans le sang empêche
l’hémoglobine de fixer convenablement à l’oxygène et entraîne ainsi des risques de
méthémoglobinémie aiguë. En outre, les nitrites sont très toxiques pour les poissons et souvent
mortels. C’est la raison pour laquelle la teneur en nitrites dans l’eau potable est réglementée et,
indirectement celle des nitrates en raison de leur capacité à se transformer en nitrites.
Les concentrations guide et maximale admissibles dans les eaux destinées à la consommation
humaine sont respectivement de 0,1 mg/L et 1 mg/L en nitrites. Une concentration à 1 mg/L est
signe de pollution. Il convient alors de réaliser une analyse microbiologique.
En milieu aquatique, On considère que la situation est très critique à partir d’une concentration de
-
plus de 3 mg /L de NO2 .
Compte tenu de la réutilisation des eaux usées en agriculture et/ou en pisciculture, il est aussi
important de déterminer la teneur en nitrites dans les eaux usées.
Les nitrites sont dosés par spectrophotométrie à 520 nm après avoir formé un complexe coloré
avec la N-[naphtyl-1] éthylène diamine. Pour cela, On réalise la diazotation de la sulfanilamide par
-
NO2 en milieu acide et en présence de la N-naphtyléthylène diamine. Il se produit alors une réaction
Prélever 10 ml à l’aide d’une pipette jaugée de la solution mère à 100 mg/L. Introduire ces 10 ml
dans une fiole jaugée de 100 ml. Compléter à 100 ml avec de l’eau distillée. Boucher la fiole et bien
mélanger. Vérifier qu’on a ainsi réalisé une solution fille F1 à 10 mg/L de nitrites. Rincer la pipette
d’abord avec de l’eau distillée puis avec la solution précédente. Introduire 10 ml de F1 dans une
seconde fiole jaugée de 100 ml. Compléter à 100 ml avec de l’eau distillée. Boucher la fiole et bien
mélanger. Vérifier qu’on a ainsi réalisé une solution fille F2 à 5 mg/l de nitrites.
Introduire dans une série de fioles jaugée de 50 ml, des volumes V des solutions (solution F2
et eau) comme indiqué dans le tableau ci-dessous:
Tableaux 3: Exemple des volumes des réactifs à considérer pour la préparation de la gamme étalon.
c. Développement de la coloration
Pour cette étape on procède de la manière suivante : Reprendre les diverses fioles T, 1, 2, 3, 4, 5.
Introduire l’échantillon dans une fiole de 50 ml, jusqu’au trait de jauge. Soit E cette fiole.
Ajouter à chacune des fioles en respectant le protocole ci-dessous (tableau 4).
Avant d’introduire l’échantillon dans la cuve, afficher 543 nm sur le photocolorimètre. Remplir la
cuve avec le contenu de la fiole T. Annuler la densité optique de T. Mesurer la densité optique (D)
des solutions 1, 2, 3, 4, E.
Tracer la courbe d’étalonnage D = f (C). Reporter sur la courbe d’étalonnage la densité optique de
l’échantillon. Déduire la concentration en nitrites.
Les nitrates constituent la forme azotée la plus dominante dans les cours d’eau et dans les
nappes d’eau souterraine. Ils proviennent généralement de la décomposition de la matière
organique par oxydation bactérienne des nitrites et constituent ainsi l’ultime produit de la
nitrification.
En milieu naturel, sa concentration dépasse rarement 0,45 mg/L. Des valeurs supérieures indiquent
des rejets d’eaux usées dans les milieux aquatiques superficielles et souterraines, et surtout une
utilisation excessive de fertilisants utilisés en agriculture. La valeur guide maximale pour les
teneurs en nitrate dans les eaux de consommation est de 50 mg/L. En revanche, la valeur guide
recommandée par l’Europe est de 25 mg/L.
Le dosage des nitrates impose que la mesure soit réalisée dans les plus courts délais après le
-
prélèvement car le NO3 peut rapidement être réduit. Ces ions peuvent être dosés directement. En
revanche, ces méthodes directes présentent souvent un manque de sensibilité et sont affectées par
-
divers paramètres. Afin de palier à ces deux inconvénients, les ions NO3 sont souvent
-
préalablement réduits en NO2 . Ce sont donc les concentrations en nitrites qui sont évaluées.
Cette approche nécessite donc une détermination des teneurs en nitrites présentes dans
l’échantillon avant réduction des nitrates. Les concentrations en nitrates se déduisent alors de la
différence entre les concentrations en nitrites avant et après réduction.
Dans la plus part des laboratoires, les méthodes les plus courantes de détermination des teneurs en
nitrates consiste à réduire les nitrates en nitrites à travers une colonne de cadmium.
Les nitrites sont ensuite dosés par spectrophotométrie d’absorption moléculaire (principe cf.
dosage de nitrites) après diazotation de l’amino-4-benzènesulfonamide (sulfanilamide) en
conditions acides avec le dichlorure de N-(naphtyl-1) diamino-1,2-éthane (N-1-
naphtyléthylènediamine).
Les nitrates peuvent également être dosés directement par spectrophotométrie d’absorption
moléculaire. Ainsi, en présence de salicylate de sodium, les nitrates donnent du paranitrosalicylate
de sodium coloré en jaune et susceptible d’un dosage spectrophotométrique.
Lorsque la teneur en matières organiques est faible, les nitrates peuvent également être dosés par
chromatographie ionique ou directement par spectrophotométrie d’absorbance moléculaire dans
l’UV.
Dans les denrées alimentaires, des méthodes basées sur la réduction enzymatique, la
chromatographie gazeuse ou l’électrophorèse capillaire peuvent également être utilisées.
Le phosphore symbolisé par la lettre P est largement répandu dans la nature. Il est
-
généralement lié à de l’oxygène sous forme de phosphate (PO4 ). Les composés qui en contiennent
constituent des matières nutritives de choix pour les végétaux. Les phosphates interviennent dans
la composition de nombreux détergents. Ils doivent être dégradés et hydrolysés par les bactéries en
orthophosphates pour être assimilables par les autres organismes aquatiques.
Le contenu en phosphore total reprend non seulement les orthophosphates mais également les
polyphosphates (détergents, rejets industriels) et les phosphates organiques.
En milieu aquatique ou dans les eaux de nappe souterraine, la limite admissible des
orthophosphates est 2,4 mg/L.
L’analyse quantitative des ions phosphates peut se faire par dosage calorimétrique ou par
spectrométrique d’absorption, comme pour les ions nitrites et nitrates.
Principe : Dans le cas des ions phosphates, on utilise un réactif (réactif molybdique) donnant un
dérivé coloré avec les phosphates (complexe phosphomolybdique de couleur bleue).
La concentration du dérivé coloré est déterminée graphiquement à partir d'une droite d'étalonnage
établie au préalable avec des concentrations connues en phosphates.
Attention : Les dosages colorimétriques sont souvent perturbés par la présence de matières en
suspension dans l'eau. Il est donc préférable de filtrer les échantillons d'eau avant les mesures, si
possible sur entonnoir de Büchner avec un filtre en microfibres de verre si des matières en suspension
sont visibles.
Les matières en suspension (MES) constituent l’ensemble des particules minérales et/ou
organiques présentes dans une eau naturelle ou polluée. Elles peuvent être composées de
particules de sable, de terre et de sédiment arrachées par l’érosion, de divers débris apportés par
les eaux usées ou les eaux pluviales très riches en MES, d’êtres vivants planctoniques (notamment
les algues).
Elles correspondent à la concentration en éléments non dissous d’une eau polluée. L’abondance des
matières en suspension dans l’eau favorise la réduction de la luminosité et abaisse la production
biologique du fait, en particulier, d’une chute de l’oxygène dissous consécutive à une réduction des
phénomènes de photosynthèse. Elles peuvent également gêner la respiration des poissons. D’autre
part, les MES peuvent accumuler des quantités élevées de matières toxiques (métaux, pesticides,
huiles minérales, hydrocarbures aromatiques polycycliques…).
Récupérer la membrane après la filtration, puis la placer dans une étuve à 105°C pendant 1h30 mn
pour enlever l’excès d’eau. Peser de nouveau la membrane après séchage, puis noter sa masse M1.
Le rapport entre la différence des masses et le volume filtré donne la concentration de matières en
suspension dans l’échantillon. On applique la formule suivante :
𝐌1 − 𝐌0
𝐂MES =
𝐕
Le Carbone Organique Total ou dissout (COT / COD) font partis des paramètres les plus
importants dans l’évaluation de la pollution organique de l’eau. Comme ils incluent tous les
composés carbonés. Ils sont exactement définis et représentent une quantité absolue. Par
conséquent, ils peuvent être déterminés directement. Pour les eaux de surface ou naturelle, la
concentration maximale conseillée est de 2 mg/L. La mesure de ces deux paramètres permet de
donner une indication directe de la charge organique d’une eau.
Le dosage du carbone organique dissous ou total est indirect. Les méthodes sont basées sur
l'oxydation des matières organiques, la concentration en COD ou COT étant déterminée soit en
mesurant la quantité de CO2 produit, soit en déterminant la quantité d'oxygène consommée par la
réaction d'oxydation.
Trois méthodes d'oxydation sont pratiquées, celles-ci étant parfois combinées pour optimiser les
rendements:
Photo-oxydation : Dans cette méthode, la matière organique est oxydée par un rayonnement UV,
couplé à une oxydation chimique.
Oxydation chimique : Plusieurs oxydant peuvent être utilisés, comme le persulfate de sodium
(Na2S2O8) ou le permanganate de potassium (KMnO4). L'efficacité d'oxydation est généralement
accélérée par une augmentation de la température (oxydation chimique à chaud).
Oxydation thermique : L'oxydation thermique consiste à oxyder le carbone organique dans un four
à haute température en présence ou non d'un catalyseur.
Toutefois dans certains laboratoires d’analyse, les deux méthodes les plus utilisées pour doser le
COD et COT sont basées sur l'oxydation chimique ou thermique des matières organiques.
Ainsi, par la mesure de la DCO, on pourra évaluer la charge polluante d’une eau usée en matières
organiques avant et après un traitement physique, chimique ou biologique afin de contrôler le
fonctionnement d’une station d’épuration (STEP) et l’activité des microorganismes. La norme fixe la
limite de la DCO à 300 mg.L-1 en sortie de station d’épuration.
Dans des conditions opératoires bien définies, certaines matières contenues dans l’eau sont
oxydées par le dichromate de potassium en milieu acide et en présence de catalyseurs. Un agent
masquant permet d’éviter l’interférence éventuelle des chlorures. L’excès de dichromate introduit
est dosé par un réducteur, le sulfate ferreux, on peut ainsi remonter à la quantité de dichromate
consommé par les matières oxydables. Un indicateur approprié permet de détecter la fin du dosage.
Ainsi, les réactions peuvent être schématisées comme suit :
Pour éviter l’oxydation des ions chlorures en chlore, on utilise le sulfate de mercure (II) qui
Réaction de dosage :
Avant d’effectuer la détermination de la DCO proprement dite, il est nécessaire de vérifier le titre de
la solution ferreuse et de procéder à un essai à blanc.
Au cours de la réaction redox, on assiste aux modifications suivantes des degrés d’oxydation :
2-
Donc, une solution molaire en Cr2O7 correspond à 6 N et une solution molaire en Fe2+ correspond à
1 N.
Soit :
N1 = normalité de Fe2+,
V2 = volume de dichromate.
On :
N2.V2
N1. V1 = N2 .V2 alors N1=
V1
L’essai à blanc a pour but d’évaluer la consommation de dichromate par les réducteurs qui
pourraient se trouver dans le mélange et qui ont pour origine un manque de pureté des réactifs et
l’utilisation d’une verrerie douteuse.
Effectuer cet essai parallèlement à la détermination de la DCO, mais en remplaçant la prise d’essai
par V ml d’eau distillée. On appellera VB le volume de solution ferreuse utilisé pour obtenir le
changement de coloration
V ml d’échantillon à l’aide de l’éprouvette. Rincer l’éprouvette d’un jet de pissette d’eau distillée.
Transvaser les eaux de lavage dans le ballon. Ajouter quelques billes de verre ou équivalent, une
pincée de sulfate mercurique, un volume V ml de dichromate à la pipette et V ml d’acide sulfurique
concentré (dangereux), à l’aide d’une éprouvette. Procéder à cette opération avec précaution et en
agitant doucement le vase d’un mouvement circulaire.
Il est souhaitable de poser au cours de toute l’opération le ballon sur un lit de glace afin d’éviter que
le dégagement de chaleur n’entraîne la disparition des matières volatiles. (On peut éventuellement
refroidir le ballon sous l’eau du robinet).
Relier ensuite le réfrigérant au ballon et l’alimenter avec l’eau du robinet. Porter à ébullition sous
reflux pendant 2 h, l’ébullition doit être régulière sans excès. Laisser refroidir le ballon. Entraîner
au fond du ballon, par un jet de pissette, les dépôts qui se sont formés sur la paroi interne. Retirer le
ballon du dispositif de chauffage et du réfrigérant. Compléter à environ V ml avec de l’eau distillée
et laisser refroidir à la température ambiante.
6.4.1. Dosage
Protocole : Transvaser le contenu du ballon dans un erlenmeyer. Rincer le ballon avec le minimum
d’eau distillée et joindre les eaux de lavage au mélange. Introduire quelques gouttes de ferroïne
dans l’erlenmeyer. Titrer par la solution ferreuse jusqu’à ce que la coloration bleu vert passe au
brun rouge. Soit Ve le volume de solution ferreuse utilisée.
Expression des résultats : La DCO exprimée en mg/L est donnée par la formule :
La méthode est applicable aux eaux dont la DCO est comprise entre 30 et 700 mg/L. La
concentration en chlorure ne doit pas dépasser 2000 mg/L. Une dilution de l’échantillon s’impose
dans le cas où ces limites maxima seraient atteintes.
La demande biochimique en oxygène (DBO) est une expression pour indiquer la quantité
d’oxygène qui est utilisée pour la destruction de matières organiques décomposables par des
processus biochimiques. La détermination de la DBO sert à évaluer la concentration des polluants
organiques dans des conditions bien précises. Les conditions communément utilisées sont 5 jours
(on peut donc avoir une dégradation partielle) à 20°C, à l’abri de la lumière et de l’air. On parle donc
de DBO5. Les valeurs de ce paramètres sont exprimées en mg de O2 consommé /L.
La mesure de la DBO5 est faite selon la méthode manométrique basée sur le principe du
respiromètre de WARBURG au cours duquel la respiration de la biomasse est directement mesurée
par un appareil (voir Annexe 7). Un volume d’échantillon est placé dans des flacons à bouchon
rodé.
Une quantité d’eau est versée dans une bouteille d’incubation de 300 ml, reliée à un
manomètre à mercure ou fermée avec un bouchon muni d’un capteur de pression. Le volume choisi
est fonction de la gamme de mesures souhaitée. L’appareil de mesure (de type IS 602) est placé
dans un réfrigérateur maintenu à 20°C. On suit ensuite, en fonction du temps, soit tous les jours
pendant 5 jours pour la DBO5, la consommation d’oxygène, qui se traduit par une diminution de la
pression d’air. On procède enfin à la correction de la mesure par un facteur correctif qui dépend de
la quantité d’échantillon prélevée et de la gamme de mesure souhaitée (cf. Tableau 6).
L’oxydation des matières organiques provoque la formation de CO2 qui sera piégé par une solution
de KOH. Ainsi, il se développe une dépression dans la bouteille.
L’adjonction de 1 allyle 2 thio-urée (C4H8N2S) permet d’inhiber la nitrification car l’oxydation des
dérivés ammoniacaux et des nitrites en nitrates absorbe également de l’oxygène. Cette amine joue
un rôle d’inhibiteur. On l’introduit pour la mesure des eaux de sortie.
La Quantité à mesurer :
Selon la nature ou la provenance des eaux, certains volumes de prise d’essai pour la mesure de la
DBO5 sont conseillés. Par exemple pour des eaux brutes, décantées et épurées, les volumes de prise
d’essai conseillés sont 164 ml, 250 ml et 432 ml respectivement.
Valeur du pH :
Les valeurs de pH les plus favorables aux procédés biologiques se trouvent entre 6,5 et 7,5.
Température :
Pour effectuer les mesures, l’échantillon doit être introduit dans l’enceinte à 20 °C exactement.
Ceci dit avant la mesure de la DBO5, il faut préparer les échantillons de mesures.
On prépare des échantillons de l’eau résiduaire à examiner avec une eau de réseau (eau
stabilisée à 20°C pendant 48h). On mesure la variation de l’oxygène dissous au temps 0 et au temps
5 jours. Les meilleurs résultats sont obtenus pour une variation de 35 à 60%.
28 Cours Master 2 : Qualité Hygiène Sécurité et Environnement (QHSE)
Principaux paramètres physico-chimiques des eaux usées / polluées
Le volume de la prise d’essai est fonction de la valeur de la DCO. Pour les eaux urbaines, on utilise la
formule suivante :
On réalise deux prises d’essai différentes : une prise d’essai max et une prise d’essai mini (la moitié
de la prise max).
Avec:
V : volume du flacon,
Remarque : Les deux essais peuvent être faits avec la même dilution maximale. Le test avec l’eau n’est
pas nécessaire si la consommation de l’O2 est inférieure à 0.2 mg/L.
Lorsqu’on établit pour une eau des relations entre la DBO, la DCO et le COT (carbone
Organique total), il faut tenir compte de certains facteurs qui peuvent modifier les corrélations.
Parmi ces facteurs, on peut noter que :
Une partie de la DCO de certaines eaux industrielles est due à l’oxydation par le dichromate
des ions ferreux, des sulfures, des sulfites, des composés azotés et d’autres composés
minéraux.
La DBO est influencée par différents facteurs, sans effet sur la détermination de la DCO ou du
COT, tels que le pH, l’adaptation des micro-organismes, le taux de dilution et les composés
toxiques.
On remarque que le rapport DCO/COT est une indication du taux d’oxydation des produits
organiques. Lorsque ce rapport est élevé (DCO/COT > 5 par exemple), on peut estimer que le
produit a un faible «taux d’oxydation ». On considère que le produit a un taux d’oxydation
intermédiaire lorsque ce rapporte est compris entre 1 et 3 et un taux d’oxydation élevé quand ce
dernier est inférieur à 1.
Pendant le traitement biologique, la diminution du rapport DBO/DCO est due au fait que la
teneur en matière non dégradable représente une fraction plus importante de la DCO dans l’eau
traitée que dans l’eau brute. La valeur de ce rapport pour des eaux domestiques non traitées varie
de 0,4 à 0,8.
Dans le cas où ce rapport (DBO/DCO) est compris entre 0,2 – 0,4, le composé est considéré comme
étant partiellement biodégradable et si ce dernier est égal à 0, le composé ne serait pas
biodégradable.
Les chlorures (Cl- ) font généralement l’objet d’un suivi particulier. Une forte teneur en
chlorures peut indiquer une pollution par des eaux usées domestiques (sels régénérants utilisés
dans les lave-vaisselle) ou par certaines eaux usées industrielles. Les pics de concentration en
chlorures s’observent le plus souvent en période de gel (sels de déneigement). Les eaux usées de
nombreuses industries peuvent également contenir des sulfates. Ce sont surtout les changements
brusques et importants des teneurs en chlorures qui se révèlent néfastes.
Certes le chlore a l'avantage, pour un faible coût, de tuer les bactéries et les virus dans l'eau mais il a
des défauts (comme toute chose par ailleurs) : le chlore, c'est comme un ‟pesticide”, il tue la
vermine mais vous empoisonne à petit feu. Non seulement, le chlore est un poison, mais c'est une
bombe à retardement. Même à très petites doses, il réagit avec les matières organiques contenues
dans l'eau pour former des composés chimiques cancérigènes dont les plus étudiés sont appelés
T.H.M (Tri Halo Méthanes).
Les normes de potabilité obligent l'eau du robinet à répondre à certains critères, car c'est l'eau la
plus contrôlée. La concentration massique en ions chlorure ne doit pas dépasser 200 mg/L. Il ne
doit pas y avoir plus de 200 mg d'ions Chlorure par Litre d’eau.
La quantification des ions chlorure peut-être déterminée de 3 façons : soit par titrage
argentimétrie, gravimétrie et soit par dosage potentiométrique en utilisant une solution de nitrate
d’argent en se basant sur la quantité de chlorure d’argent précipitée.
La réaction globale de la précipitation du chlorure d’argent (AgCl) est donnée selon la réaction :
Cette réaction peut être mise sous forme ionique afin de distinguer les entités en solution.
Lors du titrage, afin de repérer la fin de la réaction de précipitation de AgCl, on introduit dans la
2-
solution des ions Chromate CrO4 obtenus par ajout à la solution à titrer du sel de chromate de
2-
potassium (K2CrO4). Quand il existe simultanément dans une solution les ions Cl- , CrO4 et Ag+, les
réactions susceptibles de se produire sont les suivantes:
2-
2Ag+ + CrO4 Ag2CrO4 (s) (précipité rouge brique).
La solubilité de AgCl est de 1,2.10-5 mol.L-1, et celle de Ag2CrO4 est de 5,4.10-4 mol.L-1. Cela veut dire
que l’AgCl est moins soluble que l’Ag2CrO4, ou bien que AgCl précipite avant Ag2CrO4 (phénomène
de précipitation préférentielle).
Expression des résultats : Afin de déterminer la concentration des ions chlorures, vous devez
déterminer la quantité de nitrate d’argent ajoutée à la solution contenant les chlorures. Connaissant
cette quantité, et en connaissant la relation stoechiométrique entre la quantité de nitrate d’argent
utilisée et la quantité de chlorures présents dans la solution, vous pouvez déterminer la
concentration en Cl- de la solution (ou de l’eau).
2-
D’autres ions tels que le Fer (Fe2+), les sulfates (SO4 ), le potassium (K+), le sodium (Na+), le
chlore libre (Cl-), le fluor (F-) peuvent être également mesurés soit par complexométrie ou
spectrométrie selon les précisions voulues. Ces éléments en solution sont exprimés en mg/L.
9.1. Hydrocarbures
Ce terme fait la plupart du temps référence aux huiles minérales qui comportent des
substances telles que les alcanes, les alcènes, etc. Outre leur toxicité, ces substances peuvent limiter
l’apport d’oxygène dans les eaux de surface lorsqu’elles sont présentes en concentrations élevées.
Ces polluants incluent également les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ainsi que les
hydrocarbures aromatiques monocycliques (HAM). Les HAP sont des combinaisons organiques
résultant de l’assemblage de plusieurs noyaux benzéniques. Ces composés sont relativement
stables et peu solubles dans l’eau. Ils s’adsorbent fortement aux sols et aux matières en suspension
et sont, en outre, très solubles dans les graisses ce qui favorise leur bioaccumulation dans les tissus
humains et animaux. Plusieurs HAP sont classés comme agents cancérigènes possibles par l'OMS.
Les HAM incluent des polluants comme le benzène, le toluène, l’éthylbenzène et le xylène dont les
impacts sur la santé peuvent être très importants (diminution de la réponse immunitaire, effet
neurotoxique, irritation des voies respiratoires…).
Les concentrations en cuivre, nickel, chrome, plomb, zinc, cadmium, arsenic sont régulièrement
mesurées. Les métaux lourds caractérisent certains types de pollution, comme par exemple:
Les métaux lourds se dissolvent très bien dans une eau acide (pH faible). Dans des eaux neutres ou
basiques, ils précipitent et s’accumulent principalement dans la phase solide (boues). L’analyse de
ces boues permet ainsi d’obtenir une vue de l’ensemble des déversements en métaux lourds qui ont
eu lieu, tant en nature qu’en quantité.
La toxicité du zinc, influencée par la dureté de l’eau, son contenu en oxygène et la température,
concerne surtout les plantes et les algues. En revanche, la toxicité du cuivre pour le milieu
aquatique est fortement dépendante de l’alcalinité, du pH et de la présence de matières organiques.
La configuration chimique des tensioactifs leur confère des propriétés de nettoyage importantes
(dégraissage). Ces substances interviennent donc dans la composition des détergents, savons, etc…
Si les tensioactifs sont en eux-mêmes relativement peu toxiques, leur impact environnemental est
lié au fait qu’ils peuvent rendre les membranes des cellules perméables à certaines substances qui
habituellement les traversent difficilement ou ne les traversent pas.
En ce qui concerne l’évaluation de la qualité d’une eau, pour un futur ingénieur QHSE il est
important que ce dernier connaisse les différents paramètres physico-chimiques (ainsi que les
techniques et les méthodes pour les caractériser (Tableau 7)) qui, selon le but recherché, nous
renseignent sur le degré de pollution (ou pas) d’une eau de surface, souterraine, en sortie de station
d’épuration, des piscines etc… et donc leurs effets sur le milieu. L’évaluation de la qualité de l’eau
d’un échantillon, comme le montre la figure 5, est donc réalisée aux moyens de plus de 150
paramètres analysables possibles.
Comme nous l’avons dit précédemment, selon les usages certaines altérations peuvent ne
pas être prises en compte. Par exemple, pour l’aptitude à la biologie, les altérations n° 9 à 11 ne
sont pas prises en compte. Pour l’usage de l’eau en eau potable, seules les altérations n° 2 et 4 sont
exclues. Pour les loisirs et sports nautiques, ne sont étudiées que les altérations n°6 et 12. Pour les
altérations n° 12 à 16, les analyses peuvent être menées sur différents substrats tels que l’eau
brute, les bryophytes (uniquement dans le cas des MPMI), les sédiments ou les matières en
suspension (Tableau 8).
Pour chacune des 16 altérations, certains paramètres sont impératifs pour l’analyse, tandis que
d’autres sont optionnels. Pour chaque usage (ou pour la biologie), les paramètres impératifs sont
limités à ceux qui concernent l’usage (ou la biologie). Les paramètres d’une altération ont des effets
comparables sur le milieu ou sont de même nature, donc en général, l’analyse d’au moins un
paramètre principal est imposée.
Oxygène : Il est nécessaire de mesurer ce paramètre car il est fondamental pour la vie aquatique.
Les deux paramètres, oxygène dissous et taux de saturation sont différents mais pas indispensables
simultanément.
NKJ et NH4+: représentent tous les deux la consommation potentielle d’oxygène par oxydation.
L’analyse d’un seul de ces deux paramètres suffit.
BIBLIOGRAPHIE
Cheick Tidiane TANDIA, Centre Régional pour l’Eau Potable et l’Assainissement à faible coût
(CREPA). Protocole de détermination des paramètres physico-chimiques et bactériologiques,
Janvier 2007.
Système d’Evaluation de la Qualité des cours d’eau (SEQ). La qualité des cours d’eau en Alsace :
10 ans de suivi (1997-2006).
Derwich E., Benaabidate L., Zian A., sadki O., Belghity D. Larhyss Journal, ISSN 1112-3680, n° 08,
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Site internet :
http://www.wikipedia.org
ANNEXES