Ravageurs Des Cultures 2017-20181

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Cours

Ravageurs des Cultures


2ème Année Master

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1- Symptomatologie et répartition des Arthropodes ravageurs des cultures

Les ravageurs ou parasites animaux Les arthropodes - insectes et acariens 


Parmi les arthropodes l'on reconnaît les insectes en raison des caractéristiques générales
suivantes:
- le corps est subdivisé en trois parties, la tête, le thorax et l'abdomen, enfermées dans
un squelette externe durci par des couches de chitine;
- la tête est munie de deux antennes et le thorax de trois paires de pattes;
- les larves ont souvent un aspect différent de celui des insectes adultes.
La tête porte également des pièces buccales servant au prélèvement et à l'absorption des
aliments et qui sont souvent à l'origine de dégâts caractéristiques: les pièces buccales dites
broyeuses cisaillent les feuilles ou les fruits alors que les insectes piqueurs perforent les tissus
pour se nourrir de la sève et provoquent des décolorations ou des déformations notamment
des feuilles ou des fruits. Ils sont fréquemment vecteurs de virus, parfois de mycoplasmes.
A l'état adulte le thorax des insectes porte en plus des pattes une ou deux paires d'ailes qui
constituent un élément de base de leur classification.
Les larves sont dépourvues d'ailes. Leur mode de vie diffère souvent de celui des adultes;
ainsi les asticots des mouches parasites des végétaux se développent en milieu aqueux, soit à
l'intérieur des feuilles, des tiges, des racines ou des fruits. Les chenilles des papillons de
même que les larves de certains coléoptères sont munies de pièces buccales broyeuses et
peuvent selon leur voracité causer des dégâts considérables. Par contre les larves de pucerons,
punaises, thrips ou cicadelles, tous insectes piqueurs, ressemblent au stade adulte tant par
l'aspect extérieur que leur mode de vie.
La plupart des insectes se multiplient au moyen d'œufs fécondés et pondus. Les femelles de
certaines espèces peuvent se reproduire sans fécondation, par parthénogenèse; chez les
pucerons l'on observe en outre le dépôt de larves vivipares: l'évolution embryonnaire a lieu
dans les ovaires.
L'enveloppe chitinisée du squelette externe s'oppose à une croissance continue du corps de
l'insecte. C'est pourquoi les larves se développent par étapes successives délimitées par des
mues au cours desquelles le squelette du stade précédent est éliminé et remplacé par une
enveloppe plus grande. Lorsque la larve et l'adulte diffèrent totalement le corps larvaire subit une
réorganisation complète au cours de la dernière mue: c'est la métamorphose, caractéristique du
développement des mouches, des papillons, des coléoptères et des hyménoptères (abeilles,

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fourmis, guêpes etc.). La métamorphose est incomplète chez les insectes piqueurs tels que
pucerons, thrips, punaises ou cicadelles.
Les acariens se distinguent des insectes par la fusion de la tête et du thorax qui constituent le
céphalothorax, l'absence d'ailes et d'antennes et la présence au stade adulte généralement de
quatre, parfois de deux paires de pattes. Chez de nombreuses espèces d'acariens phytophages les
pièces buccales comprennent des stylets et des palpes. La plupart sont de taille réduite ne
dépassant que rarement un millimètre. Les acariens se reproduisent par voie sexuée ou par
parthénogenèse et sont ovipares ou vivipares (cf. insectes). Le développement larvaire comprend
plusieurs stades séparés par une mue; il n'y a pas de métamorphose.
Les larves et les adultes se nourrissent en suçant le suc des cellules préalablement perforées à
l'aide des stylets. Sous l'effet d'innombrables piqûres les tissus végétaux sont transformées ou
détruits, ce qui provoque divers symptômes tels qu'arrêt de croissance, déformations, brunissements
ou chloroses foliaires, voire la chute prématurée des feuilles et le dépérissement de la plante.
La lutte contre les arthropodes tient compte en premier lieu des caractéristiques de la
reproduction et du développement de chaque espèce, en particulier de son potentiel de
multiplication. Ce dernier peut être très élevé du fait de la succession de plusieurs générations et
du nombre considérable d'œufs ou de larves vivipares déposés par chaque femelle. Chez certains
insectes tels que le criquet pèlerin la faculté de constituer des essaims migratoires regroupant des
dizaines de millions d'individus est le facteur déterminant du dommage et requiert une stratégie
de lutte appliquée à l'ensemble du territoire national, voire à un subcontinent. Mais il est
également important de bien évaluer le risque de dommage, compte tenu des conditions de
développement des plantes cultivées et des ennemis naturels qui se multiplient aux dépens de
l'insecte ou de l'acarien ravageur. La plupart de ces auxiliaires sont également des insectes ou des
acariens qui détruisent les espèces phytophages par prédation directe extérieure (prédateurs) ou
par suite du développement de larves qui les parasitent de l'intérieur (parasites).
La lutte directe au moyen de traitements insecticides ou acaricides doit tenir compte du mode de
vie du ravageur que l'on veut combattre. Ainsi l'on a recours parfois à des produits ovicides ou
larvicides. Ces produits agissent sous forme de dépôts ou de vapeurs toxiques à la surface du
végétal à protéger, ou à l'intérieur des tissus ou de la plante entière par suite de la résorption de la
matière active et son transport dans les circuits de sève. Il importe de choisir autant que possible
un produit qui n'exerce pas d'effets toxiques sur les ennemis naturels du ravageur que l'on veut
combattre afin de bénéficier de leur activité notamment lorsque le traitement aura cessé d'agir.

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Il est également important de s'assurer que le matériel de multiplication utilisé pour installer une
culture est exempt d'insectes ou d'acariens phytophages. En cas de doute, en particulier lorsque
le matériel est importé, l'on peut opérer une décontamination en cellule hermétiquement close à
l'aide d'une matière active agissant sous forme gazeuse - bromure de méthyle, acide cyanhydrique
- à condition que les végétaux soient au stade de repos végétatif et reconnus aptes à supporter le
traitement sans dommage.

Les nématodes

II s'agit de vers filiformes mesurant généralement de 0,5 à 1 millimètre de longueur et moins d'un
dixième de millimètre d'épaisseur. Ils se déplacent et sont actifs en milieu humide et sont très
répandus dans le sol - plusieurs milliers dans une poignée de terre - et dans l'eau. La plupart des
nématodes sont saprophages et se nourrissent de déchets animaux ou végétaux. Les espèces
phytophages sont reconnaissables du fait de la présence d'un stylet dans la cavité buccale. A l'aide
de ce stylet les nématodes perforent les parois cellulaires, y introduisent des substances toxiques
et ouvrent la voie à des infections secondaires par des bactéries ou des champignons provoquant
la pourriture des tissus.

Les nématodes ectoparasites vivent dans le sol et endommagent les racines qu'ils piquent pour se
nourrir; certains sont également vecteurs de virus - nepovirus -. Les espèces endoparasites, qui
passent la majeure partie de leur existence à l'intérieur de la plante hôte, comprennent entre autres
les nématodes des tiges et des bulbes - Ditylenchus spp. - ou des feuilles - Aphelen-choides spp. -
les nématodes radicicoles - par exemple Pratylenchus spp., ainsi que ceux qui forment des
kystes - Heterodera spp. et Globodera spp. ou des galles - Meloidogyne spp..

La reproduction des nématodes est généralement bisexuée, mais certaines espèces sont
parthénogénétiques ou hermaphrodites, les adultes étant munis des organes de reproduction des
deux sexes. Le développement embryonnaire débute sitôt après la ponte, dans le sol ou dans le
végétal. Les jeunes larves qui éclosent ressemblent aux formes adultes et se développent par mues
successives. Lorsque les conditions deviennent défavorables, notamment en cas de dessiccation du
milieu ambiant, les larves de certaines espèces et d'un stade déterminé peuvent demeurer
enkystées à l'intérieur de l'enveloppe du stade précédant et survivre ainsi pendant des années.

A l'origine la contamination d'une parcelle par un nématode phytophage a lieu par transport de
particules du sol ou de détritus végétaux provenant de cultures infestées, ou encore par
l'intermédiaire des semences ou des plants mis en culture. La dissémination ultérieure à

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l'intérieur de la parcelle est également passive, principalement avec des particules du sol ou des
déchets de plantes attaquées. Les dégâts dus aux nématodes apparaissent souvent sous forme de
taches allongées dans le sens des travaux du sol, en tête ou en bordure de la parcelle.

La nature du sol, sa structure, son aération, sa température et son degré d'humidité ont une grande
influence sur les conditions d'infestation et de multiplication des nématodes phytophages. Ceux-ci
sont également sujets aux attaques d'ennemis naturels, entre autres des champignons, des
bactéries et des nématodes prédateurs.
La lutte contre les nématodes est essentiellement préventive. Il s'agit avant tout d'éviter leur
introduction dans un pays, une région ou une parcelle encore exempts, d'où l'importance des
mesures de certification et de contrôle phytosanitaire des matériels de multiplication mis dans le
commerce au plan national ou importés. Mais il importe également de veiller à ne pas favoriser la
multiplication des espèces susceptibles d'être présentes ou introduites en évitant notamment la
répétition de cultures de plantes hôtes dans la même parcelle. En cas d'infestation il faut tenir
compte du spectre de plantes hôtes du nématode en cause car certaines espèces sont très
polyphages.

Dans les entreprises de multiplication de plants maraîchers ou horticoles la stérilisation à la


vapeur ou par traitement nématicide permet de réduire les populations de nématodes parasites,
notamment dans les serres ou les couches.

2. Diagnostic au champ des problèmes phytosanitaires


Les objectifs du diagnostic
 Détection précoce des différents problèmes phytosanitaires d’une culture en vue d’une
lutte préventive et intégrée;
 Connaissance exacte des causes des problèmes phytosanitaires pour mieux les
contrôler;
 Mise en place de méthodes de lutte adéquates pour une meilleure gestion
phytosanitaire de la culture en question.
Méthodes suivies
 Surveillance au champ comme base à toute détection précoce;
– Visites régulières selon un planning
– Monitoring des principaux problèmes phytosanitaires
– Rapports de collaborateurs
 Diagnostic au laboratoire au cas échéant;

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 Estimation de l’importance de chaque problème phytosanitaire rencontré;
Les caractéristiques du diagnostic et les moyens utilisés
 Caractéristiques du diagnostic:
– Détection précoce du problème phytosanitaire
– Fiabilité du diagnostic (Connaissance exacte de la cause);
 Moyens utilisés:
– Compétences et expériences scientifiques et pratiques
– Laboratoires d’analyses des maladies, des ravageurs et des anomalies
phytosanitaires des plantes.
Personnes impliquées dans le diagnostic
Le diagnostic est le résultat de l’effort collectif de:
 Techniciens et ouvriers agricoles;
 Producteurs et/ou responsables de la culture;
 Diagnosticiens aux laboratoires d’analyse.
Les conclusions du diagnostic
Les conclusions du diagnostic se basent sur:
 Une analyse critique des plantes atteintes (espèces attaquées, organes atteints,
symptômes, signes);
 Une analyse critique de l’environnement des plantes atteintes (type de distribution des
plantes atteintes, conditions édaphiques et de l’environnement,…);
 Une analyse critique de la cause du problème phytosanitaire en question (biotique ou
abiotique).

1. Les causes biotiques des problèmes phytosanitaires (Transmissibles)


 Les acariens et les insectes (ravageurs et vecteurs);
 Les nématodes;
 Les champignons;
 Les bactéries;
 Les virus et viroïdes.
2. Les causes abiotiques des problèmes phytosanitaires (causes non transmissibles)
 Les accidents climatiques;
 Les conditions édaphiques;
 La salinité de l’eau d’irrigation;
 Les déficiences ou excès nutritionnels;

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 Les excès des pesticides;
 Les techniques culturales inappropriées;
 Les problèmes de pollinisation;
 Les problèmes de manutention et de récolte;
 Les problèmes de stockage;
Les différences entre les causes biotiques et abiotiques

Causes abiotiques Causes biotiques


 Souvent, plus d’une espèce végétale est  Une seule espèce voire-même un seul
concernée cultivar est attaqué;
 Souvent les symptômes apparaissent  Les symptômes évoluent si le climat est
soudainement; le problème est très vite favorable;
généralisé.  La maladie ou le dommage est
 Le problème n’est pas transmissible de transmissible de plante à plante ou
plante à plante; d’année en année en fonction de la
 La distribution est typiquement uniforme multiplication de l’agent causal;
 La distribution est au hasard ou en plages
réparties aléatoirement.

Connaissance des caractéristiques des cultivars de l’espèce cultivée


 Distinguer ce que c’est qu’une plante normale d’une plante malade de l’espèce
cultivée, objet du diagnostic;
 Identification appropriée de l’espèce cultivée (noms commun et scientifique);
 Connaissance des caractéristiques des différents cultivars et des porte-greffes de
l’espèce végétale en question.
 Connaissance des maladies et ravageurs affectant la croissance, le développement ou
le rendement des cultivars de l’espèce végétale en question.

Le diagnostic au champ
Les étapes du diagnostic
. Détection précoce du problème
 Monitoring et surveillance.
 Rapport d’autres collaborateurs ou producteurs voisins
 Prévisions météorologiques favorables
 Microclimat favorable ou d’autres conditions favorisant la pullulation des agents
causaux.

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2. Observations et collectes d’informations
Espèces végétales atteintes
 L’espèce cultivée est seule concernée
 D’autres espèces en plus de celle concernée sont attaquées
 Conclusion
Répartition de la maladie au champ
 Répartition au hasard;
 Répartition en plages ou foyers aléatoires;
 Répartition par rapport à une position donnée ou selon un gradient;
 Répartition uniforme.
Description des symptômes et signes
 Quels types de symptômes? Existe-t-il des signes?
 Quelles sont les parties de la plante attaquée?
 Les symptômes sont-ils transmissibles d’une plante malade à une autre plante saine?
 Les symptômes ont-ils apparu soudainement ou graduellement?
 Conclusion

Date et conditions d’apparition du problème phytosanitaire


 Date d’apparition des premiers symptômes;
 Evènements climatiques d’importance ayant prévalu juste avant la manifestation du
problème phytosanitaire en question;
 Durée de la généralisation de ce problème au cas échéant;
 Conclusion.

Conditions édaphiques et qualité de l’eau


 Type de sol;
 Profondeur du sol;
 Qualité de l’eau d’irrigation;
 Conclusion.
3. Prélèvement des échantillons pour analyse au laboratoire
L’exactitude d’un diagnostic au laboratoire dépend :
 De la qualité de l’échantillon soumis pour analyse;
 De la qualité des informations accompagnant l’échantillon;

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 Une plante malade entièrement desséchée est un cadavre qui ne raconte aucune
histoire.

Les qualités de l’échantillon


 Echantillons représentatifs présentant différents stades; de développement du
problème phytosanitaire
 Echantillons à prélever sur les organes où agit directement l’agent causal;
 Prélever des plantes entières quand c’est possible;
 Echantillons frais.
4. Emballage et envoi de l’échantillon au centre de diagnostic
 Les échantillons doivent être non humides;
 Ils doivent être emballés dans des sachets plastiques et mis dans des cartons;
 Il faut les faire acheminer au centre de diagnostic le plus rapidement possible;
 Il faut accompagner les échantillons des différentes informations relatives aux
conditions d’apparitions des symptômes ou dégâts observés.
Estimation de l’importance d’un problème phytosanitaire
 L’incidence: nombre de plantes atteintes dans la population (% de plantes attaquées);
 La sévérité: Importance du dommage causé à la culture (moyenne en % du tissu
végétal attaqué).
Incidence d’une maladie
 Nombre de plantes atteintes dans la population (% de plantes attaquées)
 Elle est déterminée par un simple comptage de plantes malades sur l’ensemble des
plantes examinées;
 Paramètre appliqué aux maladies qui entrainent la mort de la plante;
Exemples: les maladies des racines, du collet, les maladies vasculaires, les maladies
systémiques, les maladies des produits à récolter.
Détermination de l’incidence d’une maladie
IM (%) = (nombre de plantes malades/nombre total de plantes examinées) x 100;
IM : incidence de la maladie

Sévérité d’une maladie


 Importance du dommage causé à la culture (moyenne en % du tissu attaqué/plante);
 Paramètre appliqué aux maladies foliaires;

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 Paramètre déterminé de manière subjective se basant sur une échelle d’estimation de
la maladie.
Echelle de notation de la sévérité d’une maladie
Note Classe
0 Absence de symptômes
1 Traces à 25 % du tissu attaqué
2 De 26 à 50 % du tissu attaqué
3 De 51 à 75 % du tissu attaqué
4 Plus de 75 % du tissu attaqué
Les plantes de l’échantillon sont évaluées une à une.
Détermination de l’indice de sévérité d’une maladie

IM (%) = (Σ ci * ni/nmax * N) * 100


IM: indice de maladie;
ci : note de la classe i de l’échelle utilisée pour l’estimation de la maladie;
ni : nombre de plantes malades estimées dans la classe i;
nmax : note maximale de l’échelle utilisée;
N: nombre totale de plantes examinées.

3. Les ravageurs des cultures

3.1. Aleurode (mouche blanche)


Nom : Aleurode (mouche blanche)
Nom latin : Trialeurodes vaporariorum, Bemisiatabaci, Bemisia argentifolii=Bemisia
tabaci souche B
Nom commun anglais : Whitefly
Description
Œufs: Les œufs minuscules (environ 0,25 mm de long) sont de forme ovale ou conique. Ils
sont de couleur claire au moment de la ponte, mais deviennent généralement foncés avant
l’éclosion.
Larves : Les larves ovales et aplaties ressemblent à des cochenilles. Elles sont habituellement
jaunâtres ou verdâtres et presque transparentes. Chez l’aleurode des serres, la fausse pupe est
ornée d’excroissance cireuse. Cette caractéristique est utilisée pour différencier les espèces.
Adultes : Ces petits insectes (environ 1 mm de longueur) au corps jaunâtre possèdent deux
paires d’ailes membraneuses recouvertes d’une cire poudreuse blanchâtre. Les pièces buccales
des aleurodes sont de type piqueur-suceur.

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• Les aleurodes sont des ravageurs importants des cultures en serre et des plantes
d’appartement. En Algérie, deux espèces sont particulièrement nuisibles en serre ou en
plein champs: l’aleurode des serres (Trialeurodes vaporariorum), l’aleurode du tabac
(Bemisia tabaci).
• Elle se caractérise par 24 biotypes différents (A à T) qui sont marqués par des affinités
diverses, envers les plantes hôtes et des potentiels invasifs différents.
• Ces petits insectes sucent la sève de leurs hôtes et excrètent une substance sucrée et
collante (miellat) sur laquelle croît un champignon noir et poudreux (fumagine). Leurs
piqûres entraînent la décoloration et le flétrissement du feuillage des végétaux et
réduisent leur croissance.
Les aleurodes peuvent également transmettre des maladies virales (TYLCV: Tomato yellow
Leaf Curl Virus)Bemisia argentifolii=Bemisia tabaci souche B ou biotype B.
B. tabaci acquiert le TYLCV en moins d’une heure au contact d’un plant virosé. Puis, après
une incubation de 20 heures, l’aleurode devient virulifère et peut contaminer un plant sain si
elle se retrouve pendant un minimum d’une demi-heure à ponctionner sa sève. Elle conserve
sa virulence à vie et peut ainsi pendant plusieurs jours disperser le virus en affectant des
plants sains.

Plantes hôtes :
aubergine, brocoli, chou, citrouille, concombre, courge, fraise, haricot, laitue,
melon, pastèque, piment, pomme de terre, tabac, tomate, vigne à raisin, etc.
Symptômes :
• Les aleurodes se regroupent sur la face inferieure des feuilles.
• Leurs piqûres entraînent la formation de petits points jaunâtres ou de taches pâles sur
le dessus des feuilles. Lors d’une attaque sévère, le feuillage peut se décolorer
complètement, flétrir et tomber prématurément.
• Le miellat excrété par ces insectes peut recouvrir les feuilles, les tiges et les fruits. Il
favorise le développement de la fumagine, ce qui a pour effet de limiter la
photosynthèse et la respiration de la plante.
• Les végétaux attaqués sont affaiblis et leur croissance réduite.
Ces ravageurs peuvent transmettre des maladies virales aux végétaux.

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Cycle de développement :
• Les mouches blanches ne sont pas de raies mouches.
• Elles appartiennent à l’ordre des Hémiptères et au sous-groupe des Homoptères, tout
comme les pucerons et les cochenilles.
• Leur métamorphose est incomplète (insectes hémimétaboles).
• Après l’éclosion des œufs, les larves passent par quatre stades avant de devenir
adultes.
• La fin du quatrième stade larvaire correspond à la formation d’une fausse pupe.
• Les aleurodes se reproduisent par voie sexuée et par parthénogenèse (sans fécondation
par le mâle).
• Au cours de sa vie (1 à 2 mois environ), une femelle peut pondre jusqu’à 400 œufs
qu’elle fixe sur la face inférieure des feuilles.
• L’adulte de B. tabaci pond environ 250 œufs sur 1 plant de tomate. Cela dit, cette
fécondité dépend de la plante hôte et du biotype de B. tabaci considéré.
• L’aleurode des serres dépose souvent ses œufs en demi-cercles ou en cercles bien
définis. L’incubation dure entre 5 et 10 jours, selon les espèces.
• La larve de 1er stade est rampante. Elle se déplace pendant une courte période avant
de s’immobiliser pour se nourrir.
• Les stades larvaires suivants sont immobiles. À la fin du 4ième stade, la larve cesse de
s’alimenter et forme une fausse pupe (puparium). L’adulte en émerge environ 1
semaine plus tard, en pratiquant une ouverture en forme de T.
• La durée du cycle biologique des aleurodes est influencée par la température. Plus le
climat est chaud, plus le cycle est court. En conditions normales, l’insecte complète
son cycle en approximativement 1 mois. Il y a plusieurs générations par années.

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Moyens de lutte:

En ce qui concerne les outils de lutte existants contre cet aleurode, il faut savoir que plusieurs
matières actives sont disponibles pour contrôler chimiquement les populations vectrices du
TYLCV. Cependant, plusieurs cas de résistance de B. tabaci aux matières actives ont été mis
en évidence (pyrèthrinoïdes de synthèse, imidaclopride, pyriproxyfène…). Il est donc
indispensable d’alterner les familles de produits employés.
La lutte chimique n’est pas une solution à elle-seule. Le contrôle de B. tabaci n’est possible
qu’en associant plusieurs techniques de lutte (agronomiques, culturales, physiques,…).
Sur ce point, nous remarquons que Bemisia tabaci présente des dispositions favorables à
l’emploi de moyens alternatifs de lutte. En effet, cette espèce est attirée par la couleur jaune
ce qui permet d’envisager l’emploi du piégeage chromatique à la fois pour mesurer
l’abondance de ce ravageur au sein des parcelles (panneaux jaunes englués) mais aussi pour
piéger massivement des individus à l’aide de bandes « roller » engluées,

3.2. Les Pucerons


La super-famille des Aphidoidea regroupe environ 4 000 espèces d’insectes de l’ordre des
Hémiptères, réparties en dix familles. Parmi ces espèces, environ 250 sont des nuisibles
agricoles ou forestiers, généralement connues sous le nom de « pucerons ». Leur taille varie
d’un à dix millimètres de long.

Cycle de vie
Il existe deux types de cycle de vie pour les pucerons.Le premier, ancestral, est appelé
holocyclique. De la fin de l’hiver à la fin del’été, les colonies de pucerons ne sont composées
que de femelles parthénogénétiques. C’est-à-dire que les femelles donnent naissances à
d’autresfemelles par parthénogénèse, mode de reproduction sans fécondation.
La nouvelle femelle est donc un clone de sa mère.
Fin de l’été apparaissedes femelles sexupares, c’est-à-dire qui donnent naissance à des mâles
etdes femelles fécondables. Ces nouveaux mâles et femelles fécondables sereproduisent par
fécondation durant l’automne. Les femelles fécondablespondent début de l’hiver. Les œufs
éclosent en fin d’hiver et des femellesfondatrices en émergent. Les femelles fondatrices sont
les premièresfemelles parthénogénétiques qui sont à l’origine des colonies printanières.

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Le deuxième cycle, plus simplifié, est appelé anholocyclique. La partie dereproduction sexuée
est inexistante.Les pucerons ne se reproduisent quepar parthénogénèse tout au long de
l’année.Pour la plupart des espèces de pucerons, il y a une fraction de la population de
l’espèce qui est holocyclique et une autre fraction anholocyclique.

Plantes hôtes : primaire et secondaire


Les espèces de pucerons alternant entre deux types de plantes trèsdifférentes durant leur
cycle, sont dites diœciques. Ce sont les puceronsholocycliques qui réalisent cette alternance.
Ils réalisent leur reproductionsexuée et pondent leur œuf sur une plante appelée hôte primaire,
puisréalisent le restent de leur cycle sur une autre plante appelée hôtesecondaire.D’autres
espèces de pucerons réalisent tout leur cycle sur une seule plante.
Ils sont dits monœciques.

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Pucerons aptères et ailés
Les pucerons sont capables de produire des adultes ailés ou aptères (sansailes). Les ailés sont
produits quand les pucerons ont besoin de se disperser.
Ainsi chez les espèces holocycliques diœciques trois types de vols peuventêtre observés :
• Vol d’émigration : vol au printemps de l’hôte primaire vers l’hôtesecondaire.
• Vol de dissémination : vol en été pour trouver de nouvelles ressourcesalimentaires.
• Vol de rémigration : vol retour en automne de l’hôte secondaire versl’hôte primaire.

Dégâts directes et indirectes


Les pucerons se nourrissent de la sève élaborée des plantes etprovoquent des dégâts directs.
En prélevant la sève, ils affaiblissent laplante. Leur salive est toxique est provoqué la
décoloration, la déformation ou la destruction des tissus végétaux. Ils sont aussi responsables
dedégâts indirects en transmettant certains virus. En produisant du miellat, ilsfavorisent la
présence de fumagine due à des champignons de couleurnoire qui recouvrent les feuilles
diminuant ainsi la photosynthèse.

Puceron cendré du chou Cycle : Espèce monœcique holocyclique dans lesrégions


(Brevicorynebrassicae) froides et anholocyclique dans les régionsà hiver doux.
Hôtes : Brassicacées cultivées (chou, colza, …).
Dégâts : Les pucerons épuisent la plante etdéforment les
hampes florales du colza. Ilstransmettent une vingtaine de
virus, en particulier celui de la mosaïque du navet (TuMV)
et de lamosaïque du chou (CaMV). Les pertes de
rendements de colza peuvent atteindre 18 quintaux
parhectare.
Puceron desépis des céréales Cycle : Espèce monœcique principalement holocyclique et
(Sitobion avenae) lors des hivers doux une partie de la population est
anholocyclique.
Hôtes : Céréales (blé, avoine, orge, maïs),graminées
prairiales et sauvages.
Dégâts : C’est le principal ravageur des culturesde blé au
printemps, des pertes de 25 quintauxpar hectare peuvent
être atteintes. Les puceronsfavorisent le développement de
la fumagine etaffectent le rendement. Ils transmettent le
virus de
la jaunisse nanisante de l’orge (BYDV).
Puceron de lafève Cycle : Espèce diœcique holocyclique.
(Aphis fabae) Hôtes primaires : Fusain d’Europe, viorne boule deneige,
seringat.
Hôtes secondaires : plus de 200 espèces de plantesavec
une préférence pour les légumineuses. Ils necolonisent pas
les graminées.

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Dégâts : Les pucerons affaiblissent beaucoup les
plantes. Ils produisent une forte quantité de miellat qui
favorise le développement de la fumagine.Ils transmettent
un grand nombre de virus. Surbetterave par exemple ils
transmettent le virus de lajaunisse grave (BYV) et de la
jaunisse modérée(BMYV).
Puceron vertdu pêcher Cycle : Espèce diœcique holocyclique et lorsdes hivers
(Myzuspersicae) doux une partie de la population estanholocyclique.
Hôtes primaires : pêcher et autres Prunus.
Hôtes secondaires : De nombreuses plantesherbacées et
ligneuses dont la pomme de terre, labetterave, le colza et le
pois.
Dégâts : Les dégâts directs n’ont une importancequ’en cas
de fortes proliférations. Les puceronsprovoquent des
crispations des feuilles et dessouillures. Ils transmettent un
très grand nombrede virus, par exemple : les virus Y de la
pomme de
terre (PVY), de la jaunisse modérée de la
betterave(BMYV) ou encore de la mosaïqueénation du
Pois(PEMV).
Puceron vertdu Cycle : Espèce diœcique holocyclique et lorsdes hivers
prunier(Brachycaudushelichrysi) doux une partie de la population estanholocyclique.
Hôtes primaires : divers Prunus (prunier,
pêcher,abricotier, …)
Hôtes secondaires : nombreuses astéracées tellesque le
tournesol, et borraginées
Dégâts : Sur tournesol, l’effet toxique de la salivedes
pucerons provoque des crispations des feuilles.

Effets des pratiques culturales


Les semis précoces de céréales sont plus infestés de pucerons avantl’hiver que les semis
tardifs. Alors que les semis précoces de betteravelimitent les transmissions des virus par les
pucerons. Un semis de céréalessous couvert végétal de légumineuse semble limiter les
infestations depucerons. Les variétés de céréales à barbes limitent le développement
descolonies de pucerons. En règle générale, une culture fortement fertilisée enazote sera plus
colonisées par les pucerons. Il semble que la réduction dutravail du sol permet de diminuer les
populations de pucerons. En effet, cetteréduction du travail du sol favorise le développement
des auxiliaires.

Effets de l’aménagement paysager des parcelles


Il semble que l’absence de haie en bordure de champ favorise les fortespullulations de
pucerons. Les bandes enherbées favorisant les auxiliairespermettent de limiter les
pullulations.

16
Auxiliaires permettant de lutter contre ce ravageur
Les larves de syrphes sont des prédateurs très voracesde pucerons, en 10 jours elles
consomment entre 400 et 700 pucerons.Les larves et adultes de coccinelles sont aussi des
prédateurs de pucerons, ils consomment entre 10 et 130 pucerons par jourselon les espèces et
le stade de développement. Les larves et adultesde névroptèressont, pour certaines espèces,
des prédateurs de pucerons. Les larves consomment jusqu’à 500 pucerons en 20jours. Les
pucerons peuvent aussi être chassés par des araignées, des punaises mirides, nabides et
anthocorides. Ils peuvent êtreégalement parasités par un grand nombre d’hyménoptères et
infectés par certains champignons entomopathogènes.

Méthodes de suivi et seuils de nuisibilité


Les pucerons ailés peuvent se déplacer sur plusieurs kilomètres par vol passif à l’aide du vent.
Les pièges à aspiration de 12 m de haut permettent de les capturer. Ces pièges répartis en
Europe fournissent des données quotidiennes sur l’activité de vol et permettent ainsi de
prévoir les colonisations des parcelles par les pucerons.

3.3. Mineuse de la TomateTuta absoluta (Meyrick)

Identification du ravageur:
La mineuse de la tomate: Tuta absoluta (Meyrick) est un micro-lépidoptère de la famille des
Gelichiidae

Répartition géographique :
T.absoluta est originaire de l’Amérique du sud. Première déclaration en 1964 en Argentine et
propagation par la suite vers d’autres pays del’Amérique latine. Récemment apparue dans
lebassin méditerranéen, en Espagne (2006), en Algérieet en Tunisie (2008).Signalée au Maroc
pour la première fois en Avril2008 dans la région de Nador (Bouaareg). Elle estrépandue
actuellement dans les principales régionsmaraîchères.

Plantes hôtes :

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Tuta absoluta se développeprincipalement sur la tomate et peut attaquer lapomme de terre,
l’aubergine et le poivron. Certainesmauvaises herbes peuvent également abriter leravageur :
Tomate sauvage, morelle noire, morellejaune, datura stramoine, tabac glauque...etc.).
Tuta absoluta se développe principalement sur la tomate (Lycopersicon esculentum) mais
aussi sur diverses autres espèces de Solanaceae cultivées telles que la pomme de terre
(Solanum tuberosum), l’aubergine (Solanummelongena), la poire-melon ou pépino
(Solanummuricatum), les piments (Capsicum sp) et sauvages telles que la tomate sauvage
(Lycopersiconhirsutum), la morelle douce amère (Solanumdulcamara), la morelle noire
(Solanumnigrum), la morelle jaune (Solanumelaeagnifolium), Solanumpuberulum, la datura
stramoine (Datura stramonium), la datura féroce (Daturaferox) et le tabac glauque ou
arborescent (Nicotianaglauca),...

Morphologie:
L’adulte: petit papillon qui mesure 6-7mm de longet environ 10 mm d’envergure, gris
argenté avec destâches noires sur les ailes antérieures. Les antennessont filiformes. La femelle
a une grande capacitéreproductive qui peut atteindre jusqu’à 260 œufs parcycle.
Les œufs : de petites tailles (0,36mm de long,0,22 mm de large), de forme ovale et de
couleurblanc crème. Ils sont déposés de préférence sur laface inférieure des feuilles ou au
niveau des jeunestiges tendres et des sépales des fruits immatures.
Les larves: Après éclosion, les jeunes larvescreusent des galeries sur feuilles, tiges ou fruits
danslesquelles elles se développent. Elles passent parquatre stades larvaires successifs, dont la
taille variede 0,7 à 7,7 mm. La larve du 1 er stade de couleurblanchâtre, les larves du 2 ème et
3ème stade larvairesont vertes et celle du 4ème stade est rouge.Les larves se nymphosent
principalement au sol oudans des cocons sur les feuilles ou à l’intérieur desmines.
La chrysalide : de forme cylindrique (4,3mm delong et 1.1 mm de diamètre), de couleur
marron.T. absoluta est multivoltine (environ 10 à 12générations par an). La durée du cycle
biologiquedépend des conditions climatiques, elle est de 76jours à 14°C, 40 jours à 20°C et de
24 jours à 27°C.

Biologie :
Le cycle biologique dure de 76.3 jours (à14°C) à 23.8 jours (à 27.1°C). Il peut yavoir jusqu’à
10 ou 12 générations par an.Chaque femelle peut pondre isolement, de40 à plus de 200 œufs
de préférence à laface inférieure des feuilles ou au niveau desjeunes tiges tendres et des
sépales des fruitsimmatures.

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Après l’éclosion, les jeunes larves pénètrent dans les feuilles, les tiges ou les fruitsquel que
soit le stade de développement duplant de tomate (sur pomme de terre, seulesles parties
aériennes sont attaquées). Leschenilles creusent des galeries dans lesquelles elles se
développent. Une fois ledéveloppement larvaire achevé (4 stadessuccessifs), les chenilles se
transforment enchrysalides soit dans les galeries, soit à lasurface des plantes hôtes ou bien
dans lesol. Cet insecte passe l’hiver au stade œuf,chrysalide ou adulte. Les adultes mâles
vivent 6-7 jours et les femelles 10-15 jours.Cet insecte n’est pas présent à des altitudes
supérieures à 1000m (limite climatique).

Symptômes et dégâts:
La larve est le stade nuisible de la mineuse de latomate. Elle peut attaquer tous les organes de
laplante.En Amérique du Sud, ce lépidoptère est considéré comme l’un des principaux
ravageurs de la tomate. Ce papillon peut générer sur tomates des pertes pouvant aller jusqu’à
80-100%.

Sur feuilles : Les attaques se manifestent par l’apparition sur les feuilles de
galeriesblanchâtres (seul l’épiderme de la feuille subsiste, le parenchyme étantconsommé par
les larves) renfermant chacune une chenille et ses déjections.Avec le temps les galeries se
nécrosent et brunissent.
Sur tiges : Les jeunes tiges et pédoncules présententdes points noirs et des nécroses.
Sur fruits : Les tomates présentent des nécroses surle calice ou des trous de sortie à leur
surface. Aussi,les fruits verts et mûrs peuvent être attaqués.
Généralement, les premiers symptômes apparaissentau niveau des parties jeunes de la plante.
Les chenilles s’attaquent aux fruits verts comme aux fruitsmûrs. Les tomates présentent des
nécroses sur le calice ou destrous de sortie à leur surface. Les fruits sont alors invendableset
impropres à la consommation.

Surveillance de Tuta absoluta:


Elle doit s’opérer en :

Pépinières :
 Installation des pièges à phéromones etobservation régulière de ces pièges(chaque jour si
cela est possible) pourdétecter le premier arrivage des adultes deT. absoluta ;

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 Inspection régulière des plants pourdétecter d’éventuelles attaques.Les pépiniéristes doivent
déclarer leurs pépinièresauprès des entités de la Protection des Végétaux pourassurer le
contrôle et l’agréage.

Cultures :
 Utilisation des pièges à phéromones désl’installation de la culture pour détecterla présence
des adultes de T. absoluta dansla parcelle et évaluer le risque.Deux types de pièges à
phéromones peuvent êtreutilisés : Piège delta et piège à eau.
 Observation directe et régulière des plants(au moins une fois par semaine) à larecherche des
œufs et des mines avec deslarves vivantes au niveau des feuilles etjeunes pousses.

Mesures de lutte contre Tuta absoluta:


La protection efficace et durable contre ce fléau doitcombiner plusieurs mesures de lutte:

Mesures prophylactiques
En sous serre:
 Eviter la migration du ravageur à l’intérieurdes serres et protéger les ouvertures des serres
avec des filets insect-proof qui empêchent l’entrée des insectes (maille minimale : 9*6
fils/cm2). Il est important d’aménager un système de double porte pour que les serres soient
bien isolées.
 Assurer l’étanchéité des serres (plastique,filet et portes) par la réparation de toutes
lesouvertures possibles ou trous au niveau desabris serres; Assurer une bonne aération du
sol (travauxdu sol et désinfection) sous serre, désinfecter les sols entre 2 plantations pour
éliminer leschrysalides; la solarisation est très indiquéedans ce sens;
éliminer les plants et organes atteints et les brûler ou les mettredans des sacs en plastique
qui doivent resterhermétiquement fermés;
désherber l’intérieur et les alentours des serres, les parcelles de plein champs pour
supprimer les plantes refuges;
 Détruire les débris végétaux résultants del’effeuillage, de l’ébourgeonnage et del’arrachage
en fin de campagne. L’adoptiond’un vide sanitaire d’environ 6 semainesentre l’arrachage
d’une culture infestée etune nouvelle plantation est d’une grandeutilité ;
 Lavage des caisses avant leur introductiondans les serres pour la récolte.
En plein champ:

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 Prévenir toute contamination possible parl’insecte à partir des anciennes cultures enbrûlant
les restes des cultures et enéliminant les mauvaises herbes;
 Effectuer un labour profond pour éliminerles chrysalides au niveau du sol;
 Planter des plants sains sans signe deprésence de T. absoluta.

Le piégeage massif
Le piégeage massif à l’aide des pièges à phéromoneest un moyen de lutte complémentaire qui
a poureffet la réduction importante de la population desmâles de T. absoluta et par conséquent
desaccouplements. Pour la réussite de cette technique, Ilest conseillé de:
 Utiliser des pièges à eau : ce sont desrécipients contenant de l’eau au-dessusdesquels sont
fixés des capsules dephéromones. L’ajout d’huile améliore lanoyade des insectes;
 Les pièges sont placés à la base des plantesavec une densité de 25 pièges/ ha sous abriset 40
pièges /ha en plein champ;Répartir les pièges de façon homogène demanière à couvrir toute la
parcelle et lesalentours ;
 Entretenir les pièges: changement descapsules de phéromones toutes les 4-6semaines avec
nettoyage et maintien duniveau d’eau et d’huile dans les pièges.

Lutte biologique
Les ennemis naturels utilisables contre Tuta absolutasont :
-Les punaises prédatrices des œufs et des larves :
Nesidiocoris tenuis et Macrolophus caliginosus ;
-Les Parasitoïdes des œufs : Trichogrammapretosium, Trichogrammasp
-Parasitoïdes des larves : Pseudoapantelesdignus,Dineulophusphthorimaeae,…
-Parasitoïdes des chrysalides : Cornuasp,…
-Prédateurs : Podisusnigrispinus

Lutte chimique raisonnée


Afin de minimiser les risques liés à l’utilisation desinsecticides, il convient d’appliquer le
produitadéquat au moment opportun et de respecter pourchaque produit, le
nombred’application par an, lesdoses prescrites et d’alterner les matières activesd’un
traitement à l’autre.

21
Afin d’éviter l’apparition rapide d’une résistance de cet insecte aux produits insecticides,
ilconvient de respecter pourchaque produit, le nombre d’applications autorisées par an,
lesdoses prescrites et d’alterner les matières actives d’un traitement à l’autre.

3.4. Mouche de l’olive


Bactrocera oleae
Description
Adultes :
- Taille : 4 à 5 mm de long, antennes plus courtes que la tête se terminant par des cils,
- Tête jaune-orangée avec des yeux bleu-vert irisés,
- Thorax à dos noir avec quatre bandes grises, terminé par un « triangle » blanc-crème,
- Abdomen court et épais, de couleur fauve orangé avec 8 tâches noires,
- Ailes irisées, transparentes et très nervurées avec une tâche noire à l’extrémité,
- Longévité (Durée de vie) 30 à 90 jours.
Œuf :
- Sous l’épiderme
- Allongés, 0.7 mm de long
- Durée : 2 à 10 jours
- 400 à 500 œufs/mouche (100 à 200 œufs par mois), habituellement un œuf par olive
Larves :
- Se nourrit dans la pulpe
- Asticot blanchâtre ou violet
- 3 stades larvaires
- Durée : 10 jours
Pupes :
- 3.5 à 4.5 mm de long
- 10 premiers cm du sol en hiver
- Dans les olives en saison
- Durée : 10 jours (été) à 4 mois (hiver)

Cycle de développement

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2 à 5 générations suivant les latitudes de fin juin à mi-octobre
• Adulte : longévité plus de 6 mois
• L'oviposition : dure 25 à 30 jours, avec une possibilité d'interruptionpendant 5 à 6 mois.
•Fécondité : plusieurs centaines d'œufs.
• Œuf : il est pondu sous l'épiderme du fruit. Il éclot au bout de 2 à4 jours au printemps et de
10 à 16 jours en hiver.
• Larve : elle se développe en 9 à 14 jours, selon la température.Elle vit en endophyte et
consomme la chair de l'olive.
• Nymphe : la nymphose prend 10 à 14 jours à 25°C mais 3 moissi la température est proche
du seuil inférieurDurée totale d’un cycle environ 30 jours en été.

Dégâts :
- Chute prématurée des fruits attaqués
- Perte d'une partie de la pulpe, consommée par les asticots (qui est, en fait, négligeable)
- Piqure de ponte
- Augmentation du taux d’acidité des fruits
- Oxydation occasionnée par le trou de sortie

La lutte

Surveillance :
- Piégeage de la mouche
- Comptage des olives piquées
Anticipation :
- Prévisions météo
- Modélisation
- Préparation du matériel de traitement

Lutte raisonnée :
- Prophylaxie
- Traitements phytosanitaires
- Piégeage massif
- Lutte intégrée par conservation

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Surveillance
Mettre en place un piégeage précoce Types de pièges
Alimentaires (Mc Phail) :
- Phosphate d’ammoniaque à 30 g/L
- Renouvellement : 1 à 2 semaines

Sexuels :
- Plaque jaune + capsule de phéromones
- Changement capsule : 3 semaines

Mise en place des pièges :


- Nombre : 1 à 3 pièges/ha
- Position : zone d’attaques précoces

Date d’installation :
Altitude < 150 m 150 m<verger<300m 300m<verger<450m >450m
Date d’installation Début juin mi-juin Fin juin Début juillet

Fréquence de relevés : 2 fois par semaine

Niveau d’infestation des olives


Niveau de capture Niveau d’infestation
- Femelles fertiles ?Dissection des mouches
- Olives réceptives ?Diamètre > 0,8 à 1 cm
- Ponte ?Comptage de nombre de piqures /1 00 fruits
2 à 3 fois /mois
Décision d’intervention
Décision d’intervention pour lutte chimique :
- Seuil de mouches/ pièges
Piège alimentaire : 1 mouche/jour/piège
Piège sexuel : 5 mouches/jour/piège
- Diamètre des olives (> 0,8-1 cm)
- Seuil de piqures
- Avertissement pour votre zone d’altitude
- Températures < 28°C en fin de journée (18h)

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- Prévisions météo

3.5. La cochenille blanche du palmier dattierParlatoria blanchardi


1- Présentation de la cochenille blanche

La cochenille blanche du palmier dattier est originaire de Mésopotamie. Elle existe dans
toutes les régions phœnicicoles (l’Afrique de nord, Proche-Orient) à l’exception des USA.
Elle a été découverte dans une oasis de l’Oued Rhir par Blanchard en 1868, et en 1939 elle a
pris la désignation de Parlatoria blanchardi Targ (Munier 1973 et Dhouibi 1991).

La classification de la cochenille blanche est basée sur les caractères morphologiques


des mâles et des femelles, d’après Balachowsky (1954) la position systématique de Parlatoria
blanchardi du palmier dattier est la suivante :

Embranchement : Arthropodes
Classe : Insectes
Sous classe : Ptérygotes
Super ordre : Hemipteroidea
Ordre : Homoptera
Super famille : Coccidea
Famille : Diaspididae
Sous tribu : Parlatorina
Genre : Parlatoria
Espèce : Parlatoria blanchardi Targioni -Tozzetti 1868.

2- Morphologie et description

Balachowsky, 1937a et 1937 b, 1939, 1954 ; Smirnoff, 1957; Madkouri, 1975; Dhouibi,
1991, Idder, 1992 et Matallah 2010; ont donné les principaux caractères morphologiques des
différents stades évolutifs de P. blanchardi et de leurs boucliers.

Tableau 7 : Description de la morphologie des différents stades évolutifs de P. blanchardi et


de leurs boucliers.
Stades Description d’individu Description du bouclier
Œu -allongé, 0,04 mm de diamètre, de -disposé sous le bouclier maternel
f couleur mauve-rose pale. ou au contact du corps.
-pourvu un chorion lisse.

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-ovale et aplatie, de couleur chair ou -absence de bouclier (stade
L1 Mobile lilas pâle. mobile).
-possède trois paires des pattes.
L1 Fixe -apode, s’élargit et s’aplatit. -pseudo-bouclier blanchâtre.
L2 femelle -arrondie, de couleur rouge claire. -ovale pour la femelle et allongé
L2 -allongé et possède des taches pour le mâle, de couleur jaune par
mâle oculaires pourpres. fois noir ou noir verdâtre.
Pronymph -pourvu des ébauches oculaires, des -linéaire de couleur blanc neigeux
e pattes et de l’allongement de à cotés parallèles.
l’extrémité abdominale.
Nymph -possède des antennes, des ailes et des
e pattes développées mais repliées
contre le corps.
-l’apparition du stylet copulateur.
Femelle -ovale, rose et vire à une teinte lilas. - ovale de couleur blanc, tacheté
immature -de 1,1mm de long et 0,8mm de large. de brun.
Femell - ovale et aplati, de 1,2 à 1,6 mm de -ovale de couleur blanc, tacheté
e adulte long et 0,3 mm de large. de brun, de 1,3 à 1,8 mm de long
-pourvue une vulve. sur 0,7 mm de large.
Mâl -roux jaunâtre avec des ailes -blanc allongé de 1 mm de long
e adulte transparentes et non colorées, de 0,8 à sur 0,4 mm de large.
1 mm de longueur.
-possède de deux paires d’ocelles et
dépourvu d’appareil buccal.

3- Bioécologie de la cochenille blanche

Chez la cochenille blanche, le dimorphisme sexuel est très accusé (Balachowsky,


1937a), et se reproduise par voie sexuée (Balachowsky, 1939).

3.1- L’accouplement

Dès sa sortie du puparium, le mâle est prêt à s’accoupler avec une seule femelle mûre,
il reste en vie deux à quatre jours après l’accouplement, car ces pièces buccales sont
atrophiées. L’opération n’excède pas généralement que quelques minutes (2 à 3 minutes)
(Balachowsky, 1939 et Smirnoff, 1957).

3.2- La fécondation

Après l’accouplement, le mâle diverse une fois toutes sa réserve spermatique dans le
canal ovarien de la femelle, qui se dirige ensuite vers la spermathèque où ils seront stockés.
La femelle produit des ovules, qui seront fécondées à leur passage dans le canal ovarien
(Balachowsky, 1939). La durée de maturation des ovules à l’intérieur du corps de la femelle

26
est très variable ; elle est de dix-huit à vingt jours (Mars) et cinq à sept jours (Mai)
(Benhassine, 1991).

3.3- La ponte

La femelle de P.blanchardi est ovipare, elle pond ses œufs sous le follicule maternelle
recouvrent d’une matière cireuse nutritives (Balachowsky, 1937 b).La ponte est échelonnée
sur deux semaines en printemps et de deux à six jours en été, selon les conditions climatiques
(Benhassine, 1991). D’après Smirnoff (1957), le nombre d’œufs pondu par femelle est de six
à huit œufs, jusqu’à onze œufs au maximum, ces œufs reste sous le follicule maternelle trois à
cinq jours. Selon Dhouibi (1991) la durée d’incubation des œufs varie de deux à onze jours.
Après la ponte la femelle se dessèche, dépérit et prend une couleur lilas foncé ou brun (Biche,
1987).

3.4- Cycle biologique

Après l’éclosion des œufs, les jeunes larves mobiles (L 1 Mo) restent un certain temps
sous le bouclier maternel puis quitte ce dernier (Dhouibi, 1991). Après quelques heures à trois
jours d’activité, la larve L1 se fixe définitivement et devient une larve fixée (L 1 Fx), qui
s’élargit, s’aplatit, et secrètent après deux à trois heures de leurs fixation la 1 ère enveloppe
protectrice du bouclier (Balachowsky, 1939).

Smirnoff (1957), montre que après une semaine les larves L 1 mue et donne les larves L2,
ce dernier dure deux à trois semaine pour différencié le mâle de la femelle. Selon Tourneur et
Lecoustre (1975), les durées de développement des stades larvaires sont par contre fortement
allongées par l’abaissement de température, et pour une même température, les
développements larvaires femelles et mâles sont significativement différents.

Une semaine environ, les larves de 2ème stade femelle (L2 ♀) subissent une 2ème mue pour
donner les femelles immatures puis les femelles adultes. La 3 ème sécrétion dite « sécrétion
adulte» termine la confection du bouclier qui acquiert sa taille et sa forme définitive (Idder,
1992). Selon le même auteur la larve de 2ème stade femelle est semblable à la forme adulte,
mais plus réduite et dépourvue de vulve.

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Les larves du 2ème stade mâle (L2 ♂) subissent une 2ème mue et devient pronymphe puis
une 3ème mue pour donner la nymphe, et la 4 ème mue permettra la transformation de la
nymphe en mâle adulte (Idder, 1992).

On compte Annuellement au Maroc trois à quatre générations (Smirnoff, 1957 et


Madkouri, 1975), de cinq à six génération sont enregistrées en Mauritanie (Laudeho et
Benassy, 1969 in Iperti ,1970). Par contre en Algérie on compte trois générations dans la
région de Biskra (Djoudi, 1992 ; Chelli, 1996 Remini, 1997 et Matallah, 2010) et Ouargla
(Boussaid et Maache (2001).

4- Dégâts

Tous les stades de la cochenille blanche sont susceptibles de s’attaquer aux divers
organes du palmier (Dhouibi, 1991).

P.blanchardi est un insecte piqueur suceur, à l’aide de son rostre elle aspire la sève de la
plante et dans le même point d’alimentation elle injecte une toxine qui altère la chlorophylle.
En cas de fortes attaques, l’encroutement sur les palmes devient brun, vert sale ou même
grises ce qui empêche la respiration et la photosynthèse. Les conséquences sont un
vieillissement rapide et une mort prématurée des palmes. Les dégâts sur les fruits sont
également graves. Les dattes envahies sont ridées, déformés, et leurs développements est
entravé (Munier, 1973).

Le compte rendu de la mission effectuée en Algérie en 1987 montre que la cochenille


blanche est présente dans toutes les palmeraies algériennes, mais le niveau d’infestation ne
dépasse jamais l’indice situé entre deux et trois de l’échelle d’Euverte (1962) cité par Iperti
(1970), avec une infestation élevée dans la couronne extérieur et faible au cœur. Aussi que la
région de Biskra est la moins infestée (Iperti, 1987).
D’après le travail de Mehaoua (2006), les variétés Ghars et Deglet Nour sont les plus
sensibles aux attaques de la cochenille par rapport à la variété Degla Beida.

5- Moyens de luttes

Pour lutter efficacement contre P.blanchardi on peut utiliser séparément ou


conjointement divers méthodes : culturales, physiques, chimiques et biologique (Brun, 1990).

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5.1- Lutte culturale et physique

Selon Iperti (1970), la lutte consiste à élaguer complètement le dattier de toutes ses
palmes à l’exception de celles du cœur et à bruler tous les déchets végétaux sans exception,
puis à verser de l’eau salée et chaude sur la couronne des palmes restantes. Aussi Idder et al
(2007), signale que la méthode physique consiste à traiter le palmier à l’aide de chaleur. Il
s’agit de placer des déchets secs provenant de la palmeraie (cornafs, lifs) autour des palmiers
à traiter et mettre le feu. La durée du flambage est d’environ cinq minutes. Le tableau suivant
récapitule les avantages et les inconvénients de ce procède de lutte :

Tableau 8 : Les avantages et les inconvénients de la méthode de lutte culturale et physique.
Avantages Inconvénients
-n’est pas onéreuse, le matériel utilisé est -la reconstitution de nouvelles palmes exige
disponible. beaucoup de temps.
-la cendre récupérée est utilisée contre les -effet négatif sur les prédateurs vivants sur
nuisibles des cultures et sert à amender le palmiers.
sol. -très dangereuse dans une palmeraie
-élimine rapidement un grand nombre de traditionnelle (fort densité de plantation).
cochenille. -impossible d’appliqué pour les palmiers à
-appliqué n’importe quel moment de l’année. une hauteur assez importante.
-la mort de l’arbre par excès de chaleur.
(Bensaci et Oualan, 1991 ; Idder, 1992 et Idder et al., 2007).

5.2- Lutte chimique

Dans les palmeraies fortement infestées on peut utiliser deux traitements à base de
pétrole 100% (2L/ha) et de Fenoxycarbe 25% (40g/ha). Ils doivent être menés à intervalle de
quinze jours après la récolte. (INPV, 2000).
D’après Martin (1965), la lutte chimique est possible mais doit être appliquée avec
beaucoup de prudence. Smirnoff (1951), indique que la méthode chimique est la plus radicale
pour lutter contre les cochenilles. Selon le travail d’Idder qui utilise un insecticide
organophosphoré agissant par contact ; le Ométhoate à 50%, qui provoque des pourcentages
de mortalité de 73,2 à 80%. (Idder et al., 2007). Cette méthode a montré également les
avantages et les inconvénients suivant:

Tableau 9 : Les avantages et les inconvénients de la méthode de lutte chimique.


Avantages Inconvénients
-efficace lorsqu’elle est -très onéreuse et coûteuse.

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appliquée opportunément.
-s’applique au même temps, -danger pour l’équilibre biologique de la palmeraie.
sur la totalité de la palmeraie. -pollue l’eau, l’atmosphère et le sol.
-toxique pour l’homme, les animaux et la faune auxiliaire.
(Martin, 1965 ; Munier, 1973 ; Bensaci et Oualan, 1991 et Idder, 1992).
5.3- Lutte biologique

La méthode biologique repose sur la connaissance préalable des principaux ennemis


naturels de la cochenille (Iperti, 1970).

D’après le travail de Mohammedi et Salhi en 2000 dans la région de Biskra, qui a


montré que, les lâchers des prédateurs autochtones (Pharoscymnus sp et Cybocephalus sp)
donne des résultats encourageants, avec un taux de prédation de 50%. Ces prédateurs
indigènes restent insuffisants pour freiner la prolifération de P.blanchard. Donc il est
nécessaire de recourir à d’autres espèces allochtones telles que Chilocorus bipustulatus L.var,
iranensis (coccinellidae) qui est capable de réduire le taux d’infestation vers un niveau très
bas (Iperti et al., 1970).

Le premier intervention par le C.bipustulatus var iraniensis exercé dans les palmeraies
de l’Adrar Mauritanien (1967-1969) a donné des bonnes résultats, elle réduit le niveau
d’infestation de la note 1-2 à 0,5 pour 90% des palmiers (Iperti et al., 1970). Cette opération
est reprise par Tourneur au Niger en 1972 jusqu'à 1975. Le taux d’infestation n’a pas cessé de
baisser, il est tombé de la note 3,5 – 4 à 0,5 (Tourneur et al., 1976). En Tunisie aussi, dans les
années 1992 et 1994, après un mois des lâchers le niveau d’infestation ont baissé de la note
4,5 à 2,5 et après quelques mois il a atteint la note 0,5 (Khoualdia et al., 1997).

Malgré l’efficacité de cette méthode de lutte, elle prouve certain inconvénients présenté
dans le tableau suivant :

Tableau 10 : Les avantages et les inconvénients de la méthode de lutte biologique.


Avantages Inconvénients
-ne présente aucun -l’élevage dans les conditions contrôlées exige un appareillage coûteux.
danger vis-à-vis le -exige un contrôle et un suivi permanent sur les sites d’élevages et sur
végétal. les sites des lâchers.
-non toxique et ne - les prédateurs sont soumis aux accidents du climat et aux attaques des

30
détruit pas fourmis et d’araignées.
l’équilibre - les coccinelles sont sensibles à la maladie de grégarine (Gregarina
biologique. katherina Watson).
(Iperti et Laudeho, 1968 ; Brun et Iperti, 1982 ; Bensaci et Oualan, 1991).

3.6. BoufarouaOligonychus afrasiaticus


Description

 L’adulte présente un corps presque glabre, de forme ovale, légèrement aplatie sur la face
dorsale, et possédant quatre paires de pattes. Sa couleur varie du jaune verdâtre au rose ;
ses dimensions sont de l’ordre de 0.22 à 0.44 mm de long et 0.17 à 0.20 mm de large.
Ainsi, les différentes formes biologiques en sont (INPV, 2009 ; MADKOURI, 1992) :
 L’œuf ; il est de forme sphérique mesurant 0,1 mm de diamètre, de couleur rose, rouge ou
jaune. La femelle peut pondre de 50 à 100 œufs (DJERBI, 1994);
 La larve ; elle possède trois (03) paires de pattes ; elle est de couleur blanc-jaunâtre, jaune,
vert clair ou orange. Sa taille La nymphe ; Celle-ci est de couleur jaune est de l’ordre de
0,15 mm (DJERBI, 1994);
 clair, blanc jaunâtre ou orange clair, possédant quatre (04) paires de pattes (DJERBI,
1994).
Dégâts

 Les dégâts causés par ce ravageur peuvent être très importants, du point de vue
économique, et peuvent atteindre des taux élevés.
 Les fruits sont impropres à la commercialisation et sont même parfois refusés par les
animaux (GUESSOUM, 1986).
 Les dégâts peuvent être dévastateurs de la production jusqu’à 70% et passer même à
100% de la production (GDD, 2002).
 Les attaques peuvent se produire dès le stade nouaison et se poursuivent tout au long du
stade grossissement des fruits.
 Les acariens s’alimentent par succion de la sève à partir du tissu végétal des dattes.
 Les attaques commencent par le pédoncule, puis gagnent tout le fruit. Suite aux
nombreuses piqûres, l’épiderme des fruits verts est rapidement détruit, les fruits
deviennent rugueux puis prennent une teinte pigmentée rougeâtre. Les fruits fortement
attaqués seront impropres à la consommation.

31
 La présence des acariens sur les dattes est révélée par l’existence de toiles soyeuses
blanches ou grisâtres.

Cycle de vie

 Apres l’hivernation à différents stades sur le palmier dattier ou sur certaines plantes hôtes,
notamment les mauvaises herbes, les cucurbitacées et les solanacées, les premiers acariens
apparaissent et s’installent en petites colonies sur les jeunes dattes (GDD, 2002). Ils se
nourrissent par piqûre de l’épiderme des fruits et succion du contenu des cellules
(VILARDEBO, 1975 ; PEYRON, 2000).
 Au printemps, son activité augmente rapidement et à partir du mois de mai, elle devient
très importante coïncidant avec les régimes qui portent des dattes en formation (INPV,
2009).
 L’acarien dépose sur les jeunes fruits à la nouaison (stade Loulou) ses œufs qui donnent
des larves (DJERBI, 1994 ; MUNIER, 1973 ; KHOUALDIA et al. 1995). La durée du
cycle de développement de l’acarien est entre dix à quinze (10 à 15) jours selon la
température du milieu (DJERBI, 1994 ; INPV, 2009).

32
Figure n°2 : Cycle biologique du Boufaroua (Oligonychus afrasiaticus. Mc GREGOR)

Les plantes refuges de cet acarien


Le phragmite (phragmites communis), le chiendent (Cynodon dactylon) et le Diss (Imperata
cylindrica), sont les principales plantes hôtes de cet acarien.

La lutte :
La lutte préventive

La lutte contre ce redoutable acarien reste tributaire de l’entretien régulier de la palmeraie car
les mauvaises herbes se trouvant à l’intérieur ou aux alentours de la parcelle constituent les
premiers refuges et foyers de ce ravageur, car de tout temps les attaques ne peuvent provenir
que des abords de la parcelle vers l’intérieur et qu’une vigilance accrue permet de réaliser un
traitement chimique à temps aux abords des parcelles.

33
La lutte curative :

Elle consiste à l’application raisonnable des produits phytosanitaires homologués contre le


Boufaroua (acaricides spécifiques). Durant la période de fortes infestations (juin-juillet), 03
applications chimiques sont nécessaires pour réduire les colonies de cet acarien.
Aussi, il ne faut pas négliger le traitement acaricide des cultures sous-jacentes (cucurbitacées
et solanacées) afin d’assurer une couverture optimale. Le stade réceptif de la datte aux
attaques du Boufaroua (grossissement du fruit) dure de 06 à 07 semaines environ en fonction
des conditions climatiques (la température).

Lutte biologique
La lutte biologique contre cet acarien peut être envisagée, par l’utilisation de la coccinelle
Stethorus punctillum (WEISE) et de l’acarien Neoseiulus californicusdu comme prédateur
de cet acarien

3.7. L'Apate monachus

Systématique
L'Apate monachus est classée systématiquement selon BALACHOWSKY (1962) comme
suite :
Embranchement : Arthropoda
Classe : Insecta
Ordre : Coleoptera
Sous-Ordre : Polyphaga
Famille : Apatidae
Genre : Apate
Espèce : Apate monachus (Fabricius, 1775) Nom commun : Bostryche moine (fr), Bougassas
(Ar), Black giant Bostrychid (An)

Description

34
C'est un coléoptère xylophage, ayant une longueur de 10 à 19 mm et une couleur noirâtre
(Fig. 4). L'adulte est nocturne et vole le soir dès le crépuscule. Il creuse des galeries obliques à
l'intérieur du rachis de la palme, qui peut atteindre 10 à 15 cm le long (LEPESME, 1947).
Cette palme se casse et perd sa vitalité et provoque son dessèchement après coup
(BALACHOWSKY, 1962).

Morphologie
L'Apate monachus comme tous les coléoptères, est caractérisée par un développement
typiquement holométabole (métamorphose complète), c'est-à-dire jalonné par les stades: œuf,
larve, nymphe et adulte, qui sont morphologiquement et physiologiquement différents
(ZAHRADNIK, 1984).

Cycle biologique

Bien que l'Apate monachus a été signalé en Algérie depuis longtemps, sa biologie reste encore
peu connue sur le territoire national (MATEAU, 1972). BENSALAH et SAOULI (1997) dans
la région de Biskra, ont fait ressortir que l'Apate monachus développe deux générations par
an. La première génération de fin janvier jusqu’à la fin juin, suivie par une seconde génération
de fin juin jusqu’à la fin janvier, contrôlées par les conditions trophiques et climatiques. Par
ailleurs, D’après BEN KHALIFA (1991), cette espèce présente une génération par an dans la
région d’Ouargla (Fig. 5). La sortie des adultes dans la même région déjà citée est en fonction
des conditions climatiques et s’étale sur 21 jours du 5 juin jusqu’au 26 du même mois.
Lorsque les conditions sont favorables, il peut y avoir deux générations par an (SAKHRI,
2000).

35
Dégâts

Les attaques d’Apate monachus sont caractérisées par des palmes à moitié sèches cassées et
spendues au palmier (Fig. 10). On peut trouver jusqu’à 17 palmes attaquées par palmier. En
l’approchant, on constate que la casse s’est produite au niveau du trou creusé par l’insecte
dont le diamètre varie de 3 à 7 mm et la casse se produit suite à des mouvements provoqués
par le vent ou par le fellah.

3.8. La Pyrale des dattesEctomyeloisceratoniae


2.1.1. Pyrale des dattes

Le fléau étudié dans ce travail est le déprédateur le plus redoutable de la datte


Ectomyelois ceratoniae, il constitue une contrainte principale à l’exportation (Haddad, 2000).
L’apparition de la pyrale des dattes à Biskra est liée à la plantation de la variété Deglet Nour
et avec l’augmentation de nombre de palmiers de cette variété (Le Berre ,1978).

Description
1.4.2- Œuf L’œuf possède une forme oblongue, dont sa taille peut atteindre 0,6 à 0,8 mm. Il
est de couleur blanche au début et il devient rose au bout de 24 heures. Sa surface présente un

36
aspect réticulé (DOUMANDJI, 1981). Il est enfermé dans une coquille translucide, d’aspect
chagriné, qui laisse apparaître la coloration orangée ou jaune des éléments internes (LE
BERRE, 1978). Les œufs stériles sont rares. Ils se caractérisent par une coloration blanc-
grisâtre permanente et un affaissement au bout de 2 à 3 jours (DOUMANDJI et
DOUMANDJIMITICHE, 1976). Le zéro de développement embryonnaire se situe à 15°C. et
le niveau thermométrique optimum pour l’embryogenèse est de 30°C. Sa durée moyenne est
de 8,3 jours et elle n’est que de 3 jours à 30°C. (GOTHILF, 1969).
1.4.3- Larve De l'ordre de 1mm à l'émergence, la chenille de la pyrale des dattes peut être
d’une taille d’environ 18mm au cours de son dernier stade larvaire (DHOUIBI, 1991). Sa
durée de vie larvaire peut aller de 6 semaines à 6 mois suivant la température ambiante (LE
BERRE, 1978).
1.4.4- Chrysalide La chrysalide mesure environ 8mm de longueur et possède un corps de
forme cylindro-conique (DHOUIBI, 1991). Elle est caractérisée par la présence de 7 paires
d’épines sur les sept premiers segments abdominaux et deux crochets à l’extrémité
abdominale (DHOUIBI, 1991). Le prothorax est généralement rugueux, avec une carène
médiodorsale irrégulière (DHOUIBI, 1991). Le même auteur a mentionné que son enveloppe
chitineuse est de couleur brune et généralement entourée par un fourreau de soie lâche tissé
par la chenille avant sa mue nymphale. Dans la plupart des cas, la chrysalide se trouve dans la
datte où la chenille a effectué son développement. Dans ce cas, elle est orientée de telle façon
que sa partie céphalique se trouve en contact avec un orifice ménagé par la larve dans la paroi
du fruit avant sa mue, et par lequel sortira l’imago (LE BERRE, 1978). D’après le même
auteur, la nymphose peut se faire également dans les crevaces des murs, sur les caisses et
même dans les fentes du stipe dur du palmier dattier.
1.4.1- Adulte La pyrale des dattes Ectomyelois ceratoniae est un petit Lépidoptère de 6 à 12
mm de longueur et de 16 à 22 mm d’envergure (DHOUIBI, 1991). D’après les travaux de
DOUMANDJI-MITICHE (1977) et DOUMANDJI (1981), le papillon présente deux formes
différentes suivant l’origine géographique. Il prend une couleur grise dans les régions côtières
est devient plus clair et d’un blanc plus ou moins crémeux dans les oasis. Les espèces
appartenant au genre Ectomyelois se distinguent par leurs nervures médianes M2 et M3 des
ailes antérieures et postérieures qui sont séparées sur les deux tiers de leur longueur au lieu
d’être fusionnées comme chez Ephestia (DHOUIBI, 1991). Les ailes antérieures sont ornées
de dessins plus ou moins marqués. Les ailes postérieures sont bordées d’une frange soyeuse
(DHOUIBI, 1991).

37
Cycle biologique 

Le cycle biologique de l’E. ceratoniae (Figure 7) se deroule sur plusieurs plantes hôtes
dont les principaux sont le caroubier, le néflier du japon, l’amandier, le figuier, le grenadier et
le palmier dattier (Phoenix dactylifera) (Doumandji, 1981).
L’insecte passe l’hiver dans les fruits momifiés sous forme de larve âgée et l’adulte
apparaît au printemps suivant pour se développer sur plusieurs plantes hôtes. Il commence par
l'attaque des grenades de Mai à Août, puis il s’installe sur les premières dattes non nouées se
trouvant sur les régimes et à partir de Septembre, l’insecte commence a attaqué les dattes
mures et s’y développe jusqu’à la récolte (Dhouibi, 1991).
D’après Le Berre (1978), l’E. ceratoniae accomplit son cycle biologique annuel dans la
palmeraie dont les larves peuvent s’alimenter grâce aux dattes sur pied depuis la nouaison
jusqu’à la cueillette. L’E. ceratoniae est une espèce très polyphage pouvant atteindre dans
des bonnes conditions quatre générations qui se succèdent au cours de l’année, en effet ce
nombre de génération varie de 1 à 4 en fonction des conditions climatiques et des plantes
hôtes dispnibles (Doumandji, 1981). Wertheimer (1958), montre que trois générations
importantes se succèdent au cours de l’année et une quatrième génération existe par fois.

Figure 7 : Cycle biologique d’E. ceratoniae Zeller

Dégâts 

La Pyrale de la datte (Ectomyelois ceratoniae) cause de graves préjudices aux dattes


(Figure 8), tant sur le palmier dattier que dans les lieux de stockage (Jacques, 1990).

38
L’infestation des fruits par la pyrale des dattes est le problème majeur pour les importateurs
(Bernard, 2000).
Selon Wertheimer (1958) et Lepigre (1963), le pourcentage d’attaque le plus élevé est
de 10 % et peut atteindre 30 % en Algérie. Le taux d’attaque peut aller de 4,4 à 23,8 % sur les
dattes de la variété Deglet Nour (Ideer, 1984). En effet, Le Berre (1975), précise que les dattes
molles comme Ghars sont plus infestées que les Demi-molle, elle-même plus attaquées que
les sèches. Il note aussi un niveau d’infestation de 8 % pour la variété Ghars, 7 % pour la
variété Deglet Nour et 1,2 % pour la variété Mech Degla ; tandis que Ben Adoune (1987),
montre que la variété Deglet Nour est plus infestée (27 %) que la variété Ghars (8,5%).
D’après Haddad (2000), le taux d’infestation des dattes peut atteindre jusqu’à 22,5 %
sur la variété Deglet Nour. De même Saggou (2001), montre que le taux d’infestation sur la
même variété est de 23,33 %. Cependant, Munier (1973), estime que le pourcentage des fruits
attaqués à la récolte est habituellement de 8 à 10 % mais cette proportion peut être plus
élevée et peut atteindre les 80 %. Aussi, Ideer et al., (2009), ont enregistré dans les palmeraies
de la région de Ouargla, un niveau d’infestation pouvant atteindre 57 %. À Ouargla,
Doumandji-Mitiche (1983), signale qu’au sol, le pourcentage de fruits attaqués est de 42,5%
et augmente jusqu'à 64,7%au niveau des lieux de stockage.
En Tunisie l’E.ceratoniae reste le ravageur le plus abondant et le plus important sur le
plan économique dans les zones phœnicicoles, on estime qu’environ 20 % des dattes de la
variété Deglet Nour régulièrement attaquées (Khoualdia et Marro, 1996). Ainsi Dhouibi
(1989), montre que les dégâts occasionnés sont de 15 à 18 % sur dattier. Dans les oasis
Tunisien, la culture de grenadier est en voie de disparition à cause des attaques de la pyrale
qui peuvent atteindre jusqu’à 80 % de la production (Khoualdia et al., 1995). Alors qu’au
Maroc ce ravageur cause jusqu’à 30 % de perte dans les récoltes de dattes (Bouka et al, 2001).
Aux Etats Unis, le taux d’infestation varie de 10 à 40 % sur la variété Deglet Nour (Warner,
1988 et Nay et Perring 2006).

Moyens de lutte
- Lutte chimique
En Algérie, la lutte chimique a été le premier moyen utilisé après les pratiques culturales
(ramassages des dattes tombées, ensachage des régimes, couverture des tas des dattes dans les

39
lieux de stockage…) avec l’usage du DDT (WERTHEIMER, 1958 cité par WARNER, 1988).
Divers produits sont également appliqués en plein champ, notamment, le Malathion à 2%, le
Parathion 1,25%, le Phosalone 4%. Dans les lieux d’entreposage, la datte est traitée par des
fumigants comme le Bromure de Methyl. Cependant, en plus de la toxicité élevée,
l’inefficacité, la rémanence prolongée de certaines matières actives, ont favorisé la disparition
des ennemis naturels et l’apparition de souches résistantes. Par ailleurs, les pays importateurs
des dattes ont imposé actuellement des normes très rigoureuses en matière de résidus de
pesticides. A titre d’exemple, en 2007, la communauté européenne (CE) a refuser la datte
algérienne traitée par le Bromure de Méthyle, proscrits par le protocole de Montréal, vu sa
toxicité et son action sur la composition biochimique du fruit, en particulier, son taux en
acides aminées (Lysine, Méthionine et la propaline) (HASSOUNA et al., 1994). Ceci, a
conduit à l’interdiction ou la restriction de l’usage de plusieurs produits. Cette situation à
inciter les acteurs du domaine à développer des méthodes de lutte alternatives efficaces et
respectueuses à l’égard de l’environnement. DHOUIBI (1992), a montré que dans un
écosystème oasien la pulvérisation de Bacillusthuringiensis (Berliner) (Bt) (Bactospéine l %,
à raison de 100 g / palmier mélangé avec 100 g de chaux viticole) a pu diminuer le niveau
d'infestation de 60% à condition que l’intervention soit faite avant la pénétration des chenilles
dans les dattes.

- Lutte génétique (Autocide)


Les pratiques culturales, les interventions phytosanitaires n’ont pas permis d’assurer une
bonne protection de la production dattière. Ceci, a suscité les chercheurs à trouver d’autres
méthodes de protection efficaces sans porter préjudice à l’écosystème oasien. En 1999,
l’Institut National de la Protection des Végétaux (INPV) a mis en œuvre un programme de
lutte par le biais de la technique des insectes stérile (TIS). Cette méthode consiste à la
production en masse des individus mâles de la pyrale des dattes dans des conditions
contrôlées et leurs irradiations par les rayons gamma au niveau du centre de recherche
nucléaire d’Alger. Ces individus irradiés ont été ensuite lâchés dans les zones phœnicicoles
(Biskra, El-Oued et Ouargla) (DRIDI et al., 2001). D’après ces auteurs les résultats
préliminaires sont très encourageants et souhaitent de généraliser cette technique.
- Lutte biologique
Comme tout insecte dans son milieu naturel, E. ceratoniae, est entourée par un cortège très
important d’ennemis naturels qui contrôle sa dynamique. Cette importance semble être due à
sa répartition géographique et à sa large gamme de plantes hôtes. Elle est exposée au

40
parasitisme et la prédation à tous ses stades de développement (NAY, 2006). Plusieurs espèces
ont fait l’objet de programmes de lutte biologique. En Algérie DOUMANDJI-MITICHE et
DOUMANDJI (1982) ont enregistré sur la variété Deglet Nour, un taux de parasitisme par
Phanerotoma flavitestacea (Fischer) de l’ordre de 50,6% et 32% durant les années 1980 et
1981 respectivement. Les travaux menés par DOUMANDJI et DOUMANDJI-MITICHE
(1982) en Algérie, sur l’ooparasite Trichogramma embryophagum ont révélé un taux de
parasitisme de l’ordre de 19 %.

3.9. Les Thrips

Description
L’identification des thrips est une opération difficile (Palmer, 1990). En plus de leur petite
taille, la coexistence au sein d’une même espèce, des formes, des modes de vie, des capacités
de dispersion et d’utilisation de ressources alimentaires diverses, ont rendu encore la tâche
plus compliquée (Lewis, 1973). A titre d'exemple, au sein d’une même espèce, les individus
peuvent avoir des tailles et des couleurs différentes (Lewis, 1973). Les outils modernes,
notamment, la biologie moléculaire a contribué énormément et elle a permis de résoudre les
problèmes liés aux variations intra-spécifiques (Hebert et al., 2003). La morphologie générale
des Thysanoptères a fait l’objet de certaines études. Les plus importantes sont celles de
Peterson (1915); Bailey (1938) ; Priesner (1960) ; Mound (1997), Bournier (2002) ; Bournier
(2003). Les études de Brunner et al. (2002); Moritz et al. (2002) ont exploité la technique de
la biologie moléculaire pour établir une nouvelle classification des thrips, notamment, pour
ceux qui présentent un intérêt agronomique. 1.3.1- Adulte D'une façon générale, les adultes
des thrips sont de forme allongée (Figure 3) et légèrement aplatis dorso-ventralement. Leur
taille est comprise entre 0,5 à 2mm. Certaines espèces de Tubulifera, d'origine tropicale et
subtropicale, peuvent mesurer jusqu'à 15mm (Moritz, 1997). La tête est variable, mais le plus
souvent elle est plus large que longue chez les Terebrantia et plus longue que large chez les
Tubulifera (Bournier, 2003) (Figures 4). Elle porte deux yeux composés (Bournier, 2002 ;
Watson, 1918), formés de plusieurs ommatidies (Moritz, 1997), ainsi que de trois ocelles
disposés en triangle sur le vertex.
Dans la zone ocellaire existe plusieurs paires de soies (soies ocellaires), dont la longueur, le
nombre et la position sont autant de caractères taxonomiques de première importance
(Bournier, 2003; Moritz, 1997).

41
Toujours sur la tête, les antennes sont formées de 4 à 9 articles (Bailey, 1938 ; Lewis, 1973).
Généralement les espèces comptent de 7 à 9 articles, et rarement de 4 à 6 (Ananthakirshnan,
1984). Chaque article antennaire porte des organes sensoriels de différentes tailles, formes et
positions. Le 3ème et le 4ème article portent généralement des cônes sensoriels fourchus ou
simples (Moritz, 1997 ; Ananthakirshnan & Sen, 1980 ;Triplehorn & Johnson, 2005)
(Figure 5). Chez les Tubulifera, les cônes sont toujours simples (Ananthakirshnan, 1984).
Chez les Aeolothripidae (Terebrantia), ces cônes ont la forme d’une plage longitudinale
creusée à la surface des articles (Figure 5). Sur les différents articles, il existe également des
soies tactiles et des rangées de microtriches (Bournier, 2003).

1.3.2- Œuf : Chez les Terebrantia, l'œuf mesure de 200 à 300 µm de long sur 100 à l50 µm de
large et de forme ovale ou réniforme (Bailley, 1938 ; Lewis, 1973 ; Bournier, 2003), alors
que, chez les Tubulifera, il est plus grand (350 à 550 µm de long) et cylindrique (Lewis,
1973). Chez les Terebrantia, ces œufs sont insérés dans les tissus végétaux, contrairement aux
Tubulifera, ou ils sont déposés à la surface (Prienser, 1960).
1.3.3- Larves : Avec leurs antennes dirigées vers l'avant, les différents stades larvaires ont à
peu près la même forme que l'adulte (Palmer, 1990). Cependant, ils sont plus petits et
dépourvus d'ailes (Figure 10). Leurs téguments sont translucides et mous. Leur coloration
varie du blanc au jaune-crème. Chez certaines espèces, les segments abdominaux peuvent être
rouges (Bournier, 2002).

1.3.4- Nymphe : Chez les Terebrantia, les larves se développent d'abord en pré-nymphe et
ensuite nymphe. Tandis que, chez les Tubulifera la pré-nymphe, se transforme d'abord en
nymphe I avant de donner une nymphe du deuxième stade (Lewis, 1973 ; Ananthakirshnan,
1984;Bournier, 2003 ; Mound, 1997). La nymphe (Figure 10) a à peu près la même taille
que la larve du stade II mais généralement de couleur jaune clair. Elle a des ébauches alaires,
se déplace très peu ou reste immobile et ne se nourrit pas (Bailly, 1938).

1.4-Reproduction La multiplication sexuée est la plus dominante chez la plupart des


Thysanoptères. En cas de reproduction par parthénogenèse, la descendance peut être
composée uniquement de femelles ou de mâles. La parthénogenèse thélytoque est de loin la
plus commune (Bournier,2003). L’accouplement s’observe 2 ou 3 jours après l’émergence
des adultes (Lewis, 1973). Chez les Terebrantia, l’ovipositeur est apparent à l’extrémité de
l’abdomen et Il est utilisé pour percer le tissus végétaux et déposer les œufs à l’intérieur

42
(Lewis, 1973 ; Lewis,1997 ; Bournier, 2002). Les Tubulifera possèdent un ovipositeur
tubulaire, qui sert à déposer les œufs à la surface du substrat (Heming, 1995 ; Morse &
Hoddle, 2006). Le nombre total d'œufs pondus par les femelles de thrips varie de 30 à 300 en
fonction de l'espèce (Lewis,1973). L'incubation et le développement, varient en fonction des
espèces et des conditions environnementales (Watts, 1934 ; Bailey, 1938). Ils sont de
quelques jours à plusieurs semaines. Le développement post-embryonnaire est composé de 4
stades chez les Terebrantia et 5 pour les Tubulifera (Tommasini & Maini, 1995). Après
l’éclosion, la larve du premier stade mène une vie active à la recherche de l’alimentation
(Peterson, 1915 ; Bournier, 1982). Ce stade peut durer de 3 à 4 jours. La larve du 2ème
stade, peut vivre de 5 à 12 jours. Ces deux premiers stades larvaires se nourrissent
abondamment et peuvent être responsables d'importants dégâts (Palmer, 1990 ; Mound &
Kibby, 1998). Lorsque, la larve du stade II atteint son plein développement, elle se prépare à
se nymphoser (Bournier, 1970 ; Bournier,1982). Cette nymphose peut s'effectuer sur place,
où dans une anfractuosité sur le végétal. Dans la plupart des cas, la larve se laisse tomber sur
le sol pour s'enfoncer plus ou moins profondément. La vie nymphale peut aller de 2 à 6 jours.
L'adulte, après son apparition, peut vivre de 8 à 25 jours (Bournier, 1982) (Figure 11). En
fonction de la température, du photopériodisme et de l’alimentation, le cycle de vie d’un
thrips peut se réaliser en 10 à 30 jours (Gaum et al. 1994; van Rijn et al. 1995; Tsai etal.
1995; Murai, 2000). A titre d’exemple, Frankliniella occidentalis peut accomplir une
génération en 21 jours si la température est 22°C (Lambert, 1999) (Figure 11).Sous un
climat chaud ou sous une serre, les générations se succèdent à un rythme très accéléré et il
peut avoir 12 à 15 générations chaque année. Sous un climat froid, le thrips ne peut
développer que 1 ou 2 générations par an (Lewis, 1973 ; Lewis, 1997).

Figure 11: Cycle biologique de Frankliniella occidentalis à 22°C (Lambert, 1999).

43
1.6-Exigences écologiques
Certains facteurs climatiques peuvent avoir des effets néfastes sur le développement des
populations des thrips. Harris et al. (1936) ont remarqué une réduction importante des
effectifs de Thrips tabaci sur oignon après des pluies et de la grêle. Par ailleurs, beaucoup de
nymphes de Scirtothrips manihoti peuvent être tuées également par les pluies (Samways,
1979). D’autres facteurs, tels que, la sécheresse et le stress hydrique peuvent agir directement
ou indirectement sur les thrips. Barnett & Naylor (1966), ont constaté que sous ces
conditions, la plante s’expose à la protéolyse, ce qui offre aux thrips une alimentation très
riche en acides aminés (Fenneh, 1965). La température et l'hygrométrie agissent en parallèle
(Bournier, 1983) et déterminent fortement le comportement et le développement des
Thysanoptères. Des températures élevées réduisent la durée du cycle et favorisent les
pullulations (Bournier, 1982). En général, la température moyenne de développement de la
plupart des espèces se situe autour de 25°C (Bournier, 1982). Certains Thysanoptères peuvent
vivre plusieurs jours à des températures très basses, de l'ordre de 0 à -5°C, à condition que
l'atmosphère soit relativement humide. Sous des températures élevées, certains thrips peuvent
devenir plus actifs à condition que l’humidité relative soit comprise entre 70 et 90%
(Cederholm, 1963). Un ciel nuageux, un climat humide et un feuillage humide, réduisent la
prise alimentaire chez les thrips phytophages, mais les espèces mycophages sont moins
affectées. Les thrips ne survolent pas lorsqu’il fait froid, la température seuil pour voler dans
les régions tempérées pour la plupart des thrips est comprise entre 17 à 20°C (Lewis, 1973).
Pour faire face aux températures extrêmes, certaines espèces de thrips pratiquent l’hibernation
ou l’estivation (Lewis & Navas, 1962). Effectivement, sous un climat sec et chaud, quand la
dessiccation présente un danger en été, quelques espèces entrent en estivation dans les galles
(Priesner, 1964). Le phototropisme préféré est en général modérément positif, mais bien
souvent les Thysanoptères préfèrent des biotopes ou l'intensité lumineuse est réduite (Lewis,
1973 ; Bournier, 1983). C'est en partie, pour cette raison qu'ils se trouvent souvent à la face
inferieure des feuilles. Cette localisation leur permet aussi de se protéger des fortes
précipitations responsables de la destruction d'une grande partie de leurs populations
(Kirk,1997a, Bournier, 1983). De même, l‘irrigation contribue à la destruction des
pronymphes et des nymphes qui se trouvent dans les interstices du sol (Samways, 1979 ;
Bournier, 1983 ;Kirk, 1997a). Les thrips ne volent pas dans l’obscurité et la plupart des
espèces ont besoin d’une intensité lumineuse minimale de 1080 lux (Lewis, 1973). Le vent est
aussi un élément qui détermine le comportement des Thysanoptères, en particulier, lors de
l’envol. Des vents de 3 à 4 m/s, inhibent le vol des adultes (Bournier,2002). Cependant, le

44
vent demeure le principal facteur de dispersion (Bailey, 1938 ; Mound,1983). Les facteurs
abiotiques ont également un impact sur le comportement des thrips et leur aspect. Ainsi, chez
certaines espèces, les formes hivernales et estivales présentent des colorations différentes.
Chez Thrips tabaci, les adultes des générations hivernales sont brun foncé, alors que, ceux des
générations estivales sont jaune clair (Bournier, 1983 ; Kirk,1984a,). Le même phénomène
est observé chez Frankliniella occidentalis, ou les formes estivales ne présentent
pratiquement plus de macules brunes sur les tergites abdominaux, alors que, chez les formes
hivernales, ces mêmes macules couvrent la totalité des tergites (Lewis,1973 ; Bournier,
1983).

1.7-Dégâts
Parmi les 7400 espèces de thrips décrites actuellement (ThripsWiki, 2015), rares (1%) sont
celles qui présentent un sérieux problème pour les cultures (Lewis, 1997). Cependant, une
espèce peut être nuisible sur une culture dans une région donnée et totalement inoffensive
dans une autre (Bournier, 1970 ; Bournier, 1983).

1.7.1- Dégâts directs : D'une façon générale, les dégâts directs se manifestent de plusieurs
manières. Sur lestissus âgés, en plus de la décoloration du feuillage, des égratignures ou des
tâches argentées, peuvent apparaître (Lambert, 1995) (Figure 12). En cas d’infestation
massive, les feuilles se dessèchent et tombent (Tommasini & Maini, 1995). Sur les jeunes
tissus, une déformation, un rabougrissement, un nanisme et un enroulement des feuilles
peuvent s’observer. Sur oignon, Thrips tabaci peut parfois détruire toutes les cellules
épidermiques de la feuille qui se dessèche alors complètement (Bounier, 1970). Sur s’autres
plantes, les feuilles attaquées se transforment en véritables galles. C’est l’exemple de Ficus
nitida attaqué par Gynaikothrips ficorum (Bournier, 1970). Ces galles se forment suite aux
toxines injectées dans la plaie lors de la prise alimentaire. Cette salive provoque une inhibition
de la différenciation de certaines cellules, une stimulation de la prolifération chez d’autres et
enfin une hypertrophie du mésophyte (Childers & Achor, 1995).
Sur les tiges, les dégâts ne se produisent que lorsqu’elles sont encore jeunes et tendres. Elles
subissent une subérisation. Les thrips peuvent également pénétrer dans le cœur du bourgeon et
détruire les jeunes feuilles et les méristèmes (Tommasini & Maini, 1995). Sur les fleurs, les
thrips peuvent intervenir comme de pollinisateurs potentiels (Lewis, 1973), cependant, Kirk
(1984b) a recensé plus de 26 espèces qui se nourrissent à partir de grains de pollen et du
nectar. Les fleurs se déforment alors et avortent (Lambert, 1995). En effet, les différents

45
organes floraux peuvent être attaqués (les pétales, les étamines, le pistil et le pédoncule).Les
piqures de thrips sur les jeunes fruits à épiderme tendre provoquent des subérisations et des
déformations (Toomasini & Maini, 1995) (Figures 14 et 15).

1.7.2- Dégâts indirects : En plus des dégâts directs, les thrips sont connus comme des
vecteurs potentiels de certains virus phytopathogènes sur 300 plantes appartenant à 45
familles différentes(Bournier, 1982). Ils peuvent également transmettre des bactéries et des
champignons(Childers & Achor, 1995 ; Tommasini & Maini, 1995). Parmi les bactéries
transmises, il y a Erwinia amylovora, responsable la maladie du feu bactérien (Bournier,
1983). Le champignon du mildiou de la vigne (Uncinula necator) peut être transmis
également par les thrips (Bournier, 1983). Les thrips sont l’unique vecteur d’une série de
virus connus sous le nom des Tospovirus et qui font partie de la famille des Bunyaviridae
(German et al,. 1992; Ullmanet al,. 1997). Parmi ces virus, il y a le TSWV (Tomato Spotted
Wilt Virus) et le INSV (Impatiens Necrotic Spot Virus). Le premier affecte surtout les cultures
légumières (tomate et poivron)et le chrysanthème, alors que, le deuxième touche la plupart
des cultures ornementales (Bournier, 1982). Les virus sont acquis par les larves du premier
stade (Moritzet al., 2004) et ils sont inoculés dans la plante saine par les adultes (Palmer et
al., 1989). Actuellement, 14 espèces de thrips appartenant à 4 genres sont identifiées comme
vecteurs de tospovirus. Il s’agit de Frankliniella occidentalis, F. schultzei, F. intonsa,
F.bispinosa, F. cephalica, F. zucchini, F. fusca, F. gemina, Thrips tabaci, T. palmi, T.
setosus,Scirtothrips dorsalis, Ceratothripoides claratris et Dictyothrips betae (Turina et al.,
2012).

1.8-Méthodes de lutte
1.8.1- Techniques culturales Le labour, par son action mécanique, peut réduire les
populations de thrips, notamment, par la destruction des individus hivernants (Bournier,
1982). Par ailleurs, l’emploi d’un matériel végétal sain peut éviter l’infestation précoce des
cultures juste après la plantation (Mound & Teulon, 1995). La destruction des mauvaises
herbes, l’utilisation des variétés résistantes, l’élimination des débris de la culture précédente,
l’application de la rotation des cultures, le respect de l’itinéraire technique et l’utilisation des
plantes pièges, sont d’autres moyens qui peuvent réduire le taux d’infestation par les thrips
(Lewis, 1973 ;Mound & Teulon, 1995).

46
1.8.2- Lutte biologique
Parmi les prédateurs des thrips, il y a lieu de citer:
- Ordre des Heteroptera (Anthocoridae): Orius albidipennis, O. insidiosus, O. laevigatus, O.
majusculus, O. minutus, O. niger, O. tristicolor (Loomans & van Lenteren, 1995).
- Ordre des Thysanoptera: Aeolothrips fasciatus, A. intermedius (Loomans & van Lenteren,
1995), Aeolothrips sp., Franklinothrips sp. et Scolothrips sp. (Bournier,1982).
- Ordre des Acari (Phytoseiidae) : Neoseiulus cucumeris, Amblyseius barkeri (Loomans &
van Lenteren, 1995).
Les parasitoïdes des Thrips sont relativement peu nombreux et leur impact est très limité
(Bournier, 1982). Quelques Hyménoptères des familles de Trichogrammatidae
(Megaphragma sp.) et de Mymaridae (Polynema sp.) sont des parasitoïdes des œufs des thrips
(Loomans & van Lenteren, 1995 ; Mahr et al., 2001). Les stades larvaires et les nymphes
des thrips peuvent être également parasitées par des Hyménoptères, notamment, ceux de la
famille d’Eulophidae (Ceranisus sp., Thripobius sp., Entedonastichus sp., Geotheana sp.,
Pediobius sp. et Thripastichus sp.) (Loomans & van Lenteren, 1995).

1.8.3- Lutte chimique La gestion des thrips par les traitements phytosanitaires pose de
sérieux problèmes aux producteurs. En plus de l’apparition des individus hautement résistants,
l’emploi des molécules chimiques peut détruire les ennemis naturels (Villeneuve et al., 1999).
En fonction de la précocité des attaques des thrips, la date de l’intervention chimique peut être
déterminée. Si les dégâts sont très fréquents au moment de la germination et de la levée, il
vaut traiter la semence ou pratiquer des apports de formulations granulées dans la ligne de
semis (Bournier, 1982). Le même auteur, préconise des pulvérisations aériennes si les
attaques sont très tardives.
3.10. LesNématodes

Généralités
 Les nématodes phytoparasites:ou nématodes phytophages, sont de petits
versmicroscopiques qui vivent aux dépens desplantes, enectoparasites ou
enendoparasites,causant d'importants dégâts aux cultures.
 Un ectoparasite est un parasite externe, c'est-à-dire unparasite qui vit sur la surface
corporelle d'un être vivant.

47
 Un endoparasite est un parasite habitant l’intérieur de sonhôte, se nourrissant de son
fluide intérieur et finissantparfois par le tuer.
 Ils représentent un grave problèmephytosanitaire. Se nourrissent sur les bulbes,
tubercules, feuillesou racines.
 Ils peuvent directement affecter la croissanceet la vigueur des plantes.
 Les plus dommageables pour les cultures sontles endoparasites sédentaires dont
plusieursstades vivent à l'intérieur des racines desplantes.
 Le principal genre de ce groupe est lenématode à galles (Meloidogyne).

Nématode à Galles
- C’est Le nématode le plus redoutable sous serre
- Dégâts causés sont entre 12 à 60 % selon les cultures Meloidogyne sp (les
nématodesdes racines noueuses).
- Meloidogyne = du grec « femelle à aspect de pomme ». Sont présents partout dans le
monde. Ilsconstituent un groupe de ravageurs importantssur le plan économique.
- Ils doivent leur nom aux boursouflures typiques (galles) qu’ils induisent aux racines
ou auxtubercules des plantes.
- Leurs plantes hôtes sont multiples.
- Ce sont des nématodes endoparasitessédentaires (seuls certains stades peuvent
sedéplacer librement dans le sol, mais pendantla plus grande partie de leur cycle, ils
sontfixés dans la plante). La plus grande partie de leur cycle, ils sont fixés dans la
plante).
- Meloïdogyne sont probablement les plus gravesennemis des maraîchers.
- Ils s'attaquent à la plupart des légumes avec unecertaine prédilection pour les
cucurbitacées(melons,concombres ...),les solanacées(tomates, aubergines,certaine
prédilection pour les cucurbitacées(melons,concombres ...),les solanacées(tomates,
aubergines,poivrons ...) et les composées(laitues, chicorées).

Classification

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 Le genre Meloïdogynese subdivise en denombreuses espèces, toutes phytophages,dont
les plus répandues en Algérie sont:M. incognita,M.arenaria,M. javanica

Morphologie
Les Meloïdogynes sont morphologiquementtrès simples.Les males sont filiformes et mesurent
1 mm, les femelles sont piriformes et mesurent ~ 0.4 mm
NB:
« Les nématodes phytophages se caractérisent par un stylet piqueur qui permet de perforer les
cellules des vaisseaux conducteurs de sève. »

Biologie et cycle de développement


Cycle
Les femelles adultes de Meloidogynepondent des œufs réunis par une substancegélatineuse en
une masse à l’intérieur delaquelle on peut trouver :
 des œufs à tous les stades deleur développement, depuis lestade unicellulaire
jusqu’auxlarves prêtes à éclore.Le développement d’un œuf entreces deux stades,
prend de sept aneuf jours à 28 °C.
 Pendant cette période, lesnématodes subissent unepremière mue et les larves
quiéclosent sont donc des larves dedeuxième stade.

La forme de dissémination est la larve de stadeL2C'est la seule forme libre:

49
Elle se déplace dans le film d'eau recouvrant les particulesde sol.Cette larve s'insinue dans la
racine jusqu'aux faisceauxvasculaires qu'elle pique de son stylet.Elle se nourrit de la sève et
perturbe la multiplication descellules de la racine Ceci aboutit à la formation d'une galle.
La durée du cycle dépend de la température:
Lorsqu’elle est maintenue basse, sous serre, enhivers, l'infestation se développelentement.
Dès que la température s'élève, le cycles’accélère: il est de 3 semaines à 28°C.
NB:Plusieurs générations peuvent se succéder dans des conditions favorables et l'infestation
atteint alors des niveaux considérables.

La larve s'hypertrophie en évoluant par les stades L3 et L4pour aboutir à la forme adulte
sexuée. Le mâle restefiliforme et quitte la racine alors que la femelle, incapablede se mouvoir,
reste incluse dans les tissus.Elle devient piriforme et continue à se nourrir aux dépensde la
plante.Une fois fécondée, elle pond les œufs dans une sorte de sac de la taille d’une tête
d’épingle à la surface de la racine (~ 300 œufs/masse).

Par ailleurs, tous les œufs n'éclosent pas enmême temps, certains n'éclosent que plusieurs
moisaprès la ponte et résistent au froid et à lasécheresse. Le sol conserve donc son
potentielinfectieux pendant l'hiver ou pendant une mise enrepos du sol.(Les œufs sont la
forme de résistance)

Symptômes
Les symptômes d'une attaque deMeloïdogyne sont caractéristiqueset aisés à remarquer :le
système racinaire est envahi de galles (jusqu'à 1 cm dediamètre) qui perturbent l'assimilation

50
des nutriments.Ainsi, la première alerte est donnée par l'observation dessymptômes classiques
d'undysfonctionnement racinaireLe plus souvent, ces symptômes apparaissent par foyers ouen
lignes (zones de dépérissement) dans la culture(dans le sol les meloidogynes vivent d’une
façon agrégative et hétérogènes).
Ces altérations racinaires perturbent l'absorptionde l'eau et des éléments minéraux, et donc
ledéveloppement des plantes qui présentent une croissance plus ou moinsréduite.Le
feuillage peut être chlorotique, et desflétrissements surviennent parfois aux heures lesplus
chaudes de la journée.La taille des fruits et les rendements sont réduits.

Ecologie
Le cycle de développement des nématodes à galles est très lié aux conditions du milieu.

La température joue un rôle fondamental :


Une température assez élevée (~ 25 °C) accélère le cycle, mais au-delà de 40°C, il est freiné
(effet létal, utilisé lors des désinfections à la vapeur).
L’eau:
De même, les excès d'eau ou les sécheressessont néfastes aux nématodes, bien que dansces
cas, les masses d'œufs constituentune forme de résistance souvent efficace.
L'effet du sol :
Les nématodes préfèrent les sols légers etaérés (déplacements facilités) aux sols lourdsriches
en argiles ou en matière organique.Ce ravageur peut descendre profondément dansle sol (+
de50cm) : c’est cela qui rend la luttetrès difficile.

Modes de Disséminations des Nématodes


L'eau :
L'eau de ruissellement se révèle comme unimportant mode de transport passif desnématodes.
L'eau d'irrigation est aussi un vecteur pour le transport des nématodes(Au cours de la saison
des pluies, un nombre important de ces parasites est drainé à travers les champs suivant la
pente des bassins versants. La conséquence directe de ce transport est une infestation massive
des champs ou des jachères qui sont traversés par cette eau).

L’homme :

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En effet, des études indiquent que l'homme est leprincipal vecteur, puisque la dissémination
desnématodes résulte directement de ses activités.Les outils, les machines agricoles, le bétail
et lesanimaux domestiques sont des vecteurs depropagation des nématodes.
Les plantes :
Le transfert intentionnel ou accidentel de matérielvégétal et de sol infestés sont également des
sourcesde dissémination, sur des distances plus ou moinsimportantes (Sadek, 1977).

La lutte contre les Nématodes


Lutte prophylactique
Bien gérer les rotations culturales
C’est un moyen de freiner une population mais rarement del'éliminer. Elle consiste à éviter le
retour de plantes hôtes.
Les rotations :
Essayer d’alterner cultures sensibles et cultures non hôtes :comme les plants greffés, Il vaut
mieux éviter de répéter descultures sensibles sur une zone déjà infestée.
Limiter au maximum l'inoculum:
En retirant lemaximum de racines du sol en fin de culture ; ensurveillant les plants de
pépinières et du terreau ;et en nettoyant le matériel après un travail dansune serre contaminée.

La désinfection vapeur:
Elle est injectée sous une bâche étancherecouvrant lesolpendant 1h30 à 3h. La profondeur
traitée est de dix àvingt centimètres lorsque le sol est finement préparé.
Avantages : Efficace à court terme.
Inconvénients: destruction de l'ensemble de la microfaunedu sol ; à répéter chaque année
(seules les couchessuperficielles du sol sont nettoyées) ; coût très cher; compterautour d’un
mois pour traiter un hectare de tunnels.

La solarisation et son rôle dans la lutte contre les Meloidogyne


Technique de solarisation du sol :

52
La solarisation se fait pendant la période estivale:
- arrachage des plants
- un labour superficiel à la parcelle à plus de 25-30 cm
- arrosage du sol jusqu’à saturation
- Immédiatement recouvrir par un film plastique transparent
- enterré aux bordures jusqu'à une profondeur de plus de 50 cm pour éliminer les pertes
d’énergie à ras du sol.
- Laisser la couverture plastique pendant 8 semaines (juillet- aout).

Le rayonnement solaire est transmis au sol et lacouverture génère un effet de serre qui
permetl’élévation de la température.L’eau agit alors comme un vecteur de chaleur.La
solarisation permet de se protéger contre lesadventices, certains agents pathogènes, ou
desravageurs (nématodes entre autres).La solarisation est aussi un procédé
biophysiqueimportant qui permet de réduire la population initiale du solparce qu'elle
maintient l’humidité du sol etfavorise l’éclosion des œufs de MeloidogyneQui sont des
parasites obligatoires en absencede plantes hôtes elles vivent sur leurs propresréserves et
après elles dépérissent.

Utilisation de variétés résistantes en porte-greffe


Choix des variétés:
Dans le cas des solanacées (tomates, aubergines), utiliserobligatoirement des plants grefféssur
porte-grefferésistant.
Dans le cas des concombres, éviter le concombre lisse,beaucoup plus sensible que l’épineux.
Mais en règle générale, il faut éviter la culture deconcombre (et de melon) sur une
parcelleinfestée.
Avantages:
conférer une résistance complète au porte greffe et assainir le sol : les nématodes sont
attirésetmeurent sans pouvoir évoluer en adulte : le cycle du ravageur est coupé.
NB: Les plantes résistantes sont des plantes pièges.
Cette technique est très intéressante pour protéger les Tomates et Aubergines.
Il n’existe pour l’instant pas de porte greffe résistant pour les cucurbitacées et autres familles.
La culture continue de ces variétés résistantes est déconseillée à fin d’éviter la sélection des
populations virulentes capables de de se développer sur ce gène de résistance.

53
Les méthodes de lutte biologiques

Les bactéries antagonistes des nématodes:


- Novibiotec7996

Les champignons qui parasitent les œufs de Meloidogyne :


- un agent de contrôle biologique efficacePaecilomyes lilacinu
Avantages:
- Il ne pollue pas l'environnement
- Non toxique pour les humains, les animaux etles plantes.
- Peut être utilisé dans l'agriculture biologique et conventionnelle.
- peut être appliqué avec des insecticides, engrais foliaires bactéricides. Certains fongicides
systémiques et cuivre.

Utilisation de plantes nématicides


A l’heure actuelle, plus de deux cents espèces de plantes, appartenant à 80 famillesdifférentes,
sont étudiées pour leurs propriétés nématicides.Beaucoup de ces plantes sont introduites en
précédent cultural utilisées sans enfouissement :
le Cosmos, le Panicum,Eragrostis sp, le Tagetes(Tagetes sp) sont autant de plantes
ayantpermis de réduire le nombre de galles sur les racines de tomates.Dans de nombreux cas,
l'action nématicide est due au piégeage des nématodes dans lesracines.

3.11. Les Vers Blancs


Description
Pour éviter toute redondance, le hannetoncommun, Phyllophaga anxia, servira de basepour la
description des œufs, de la larve et de lapupe. Il s’agit de l’espèce la plus
fréquemmentrencontrée au Québec. Une descriptionspécifique du stade adulte de chaque
espècesera ensuite présentée. Les critères permettantla distinction des larves du hanneton
commun,du hanneton européen et du scarabée japonaissont présentés au tableau 1 de la
pagesuivante.
Œuf :
Taille d’environ 2,4 mm de long et de1,5 mm de large

54
Forme allongée
Rarement observé
Larve:
Taille d’environ 40,0 mm à maturité
Tête brun orangé avec de fortes mandibulesde couleur foncée
Corps généralement translucide oublanchâtre, mais parfois plus foncé
Corps charnu, recourbé en forme de 'C'
Six longues pattes épineuses
Écusson anal avec deux rangées parallèlesde plus de 20 épines de même longueur
Pupe:
Taille de 20,0 à 27,0 mm
Corps brun clair avec les yeux brun foncé
Les différentes parties du corps de l'adultedéjà visibles (pattes, ailes,
segmentsabdominaux, etc.)
Adulte du hanneton commun:
Taille de 17,0 à 21,0 mm
Antennes lamellées
Corps brun-rouge, robuste, glabre sur le doset pubescent sur le ventre
Tibias antérieurs dentelés
Pattes avec de longs tarses (voir Fig. 6)

Adulte du hanneton européen :


Taille d’environ 13,0 mm
Antennes lamellées
Élytres (dos) beiges et recouverts de finspoils jaunâtres
Dos avec une ligne médiane (jonction desélytres) foncée
Pattes portant de larges épines

Adulte du scarabée japonais


Taille de 9,0 à 11,0 mm

55
Antennes lamellées
Tête, thorax et pattes vert métallique
Élytres brun-rougeâtre
Série de touffes de soies blanches aupourtour de l'abdomen

Biologie
Les vers blancs hibernent au stade larvaire dansle sol à une profondeur variant entre 30 et100
cm. Au printemps, lorsque le sol seréchauffe, ils s’activent et remontent en surfacepour se
nourrir, à une profondeur de 5 à 15 cm.Cette profondeur varie en fonction du type desol, de
l’humidité ainsi que de l’âge de la larve.En effet, la survie des larves est optimale dansles sols
légers avec une humidité modérée. Àl’inverse, les fortes pluies saturant le sol en eausont
néfastes pour la survie des larves et pourl’oviposition des adultes.Le cycle vital du hanneton
commun estgénéralement d’une durée de trois ans.
Lesadultes émergent en mai ou juin, s’accouplentet pondent leurs œufs dans le sol en juillet.
Ilssont principalement actifs durant la nuit. Aprèsl’éclosion des œufs, les larves sont
grégaires.Elles doivent traverser trois stades avantd’atteindre la maturité. L'hibernation se fait
audeuxième stade larvaire (premier hiver), autroisième stade larvaire (deuxième hiver) et
austade d'adulte (troisième hiver).Pour ce qui est du hanneton européen et duscarabée
japonais, ils produisent une générationpar année. À la fin du printemps, les larvesmatures
construisent une cellule dans le sol etse transforment en pupe. Les adultes émergent au
courant de l’été,s’accouplent et pondent leursœufs dans le sol. L’adulte duhanneton européen
estnocturne, alors que celui duscarabée japonais est diurne.
Les œufs éclosent dans lesdeux à trois semainessuivantes. Les nouvelleslarves s’alimentent
jusqu’àl’automne, puis s’enfouissentprofondément afin d’hibernerà l’abri du gel.
La figure 9 permet devisualiser et de comparer lescycles vitaux des troisespèces.

56
Hôtes et Dommages
Les vers blancs sont extrêmement polyphageset leurs habitudes alimentaires diffèrent
selonleur stade de développement.Les larves, qui ont une mobilité réduite, senourrissent
principalement de racines despelouses. Cependant, elles peuvent aussis’attaquer à un large
éventail de cultures, dontle maïs, le soya, les céréales, les culturesfourragères, la pomme de
terre, la betterave, leharicot, la tomate, les petits fruits, plusieurscultures ornementales ainsi
qu’à de nombreusesmauvaises herbes. Au fur et à mesure que leslarves consomment le
système racinaire, lesplantes attaquées flétrissent et dépérissent. Ilest à noter que les champs
en retour de prairiesou infestés de mauvaises herbes sont plus àrisque de subir des
dommages.Lorsqu’elles sont attaquées, les pelousesbrunissent en plaques et il est alorsfacile
de les retourner pour observer les vers blancs. Par ailleurs, des dommagessecondaires causés
par les mouffettes, ratonslaveurs et autres prédateurs sont parfoisobservables.
D’un point de vue agricole, les grandes culturessont les plus susceptibles d’être
endommagéespar les vers blancs. De plus, les larves creusentparfois des galeries dans les
légumes produisantdes tubercules (ex. : pomme de terre, rutabaga, betterave, etc.).
Les adultes, qui sont beaucoup plus mobiles queles larves, se nourrissent sur les
partiesaériennes des plantes.Le hanneton commun se nourrit de feuilles, defleurs et de
bourgeons d’arbres feuillus etd’arbustes tels que les frênes, les trembles, lesormes, les érables,
les chênes, les peupliers etles saules. Certains arbustes, notamment leframboisier et les
rosiers, sont aussi à risque.Lorsque les populations sont élevées, lesdommages peuvent être
considérables. De plus,les adultes peuvent devenir une nuisanceautour des bâtiments
puisqu’ils sont attirés parla lumière.

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Le hanneton européen cause peu de dommagesau stade adulte, car ce dernier se nourrit très
peu chez cette espèce.Quant au scarabée japonais, les adultes sontparticulièrement voraces et
c’est à ce stade quel’espèce cause le plus de dommages. En effet,ils s’attaquent au feuillage,
aux fruits, auxbourgeons et aux fleurs de plus de 250 planteshôtes, dont plusieurs cultures et
plantesornementales. Ses hôtes préférés sont lepommier, le cerisier, la vigne, le tilleul,
l’érableet le rosier. Lorsqu’ils grignotent les feuilles, lesscarabées japonais causent des trous
de forme irrégulière. Lorsque les populationssont élevées, elles ne laissent que les nervuresdes
feuilles intactes. On dit alors du feuillagequ’il est squelettisé.

Dépistage

Pour dépister les vers blancs, il est recommandéde creuser un minimum de cinq trous
(environde 30 cm x 30 cm, de 7 à 10 cm de profondeur)par champ. Il est recommandé
d’intervenir sichaque trou comporte au moins cinq larves. Sicertaines zones du champ sont
très affectées, ilest préférable de concentrer le dépistage enbordure de ces zones, là où les
larves sont plusactives.
Les larves de hanneton commun et de hannetoneuropéen se dépistent d’avril à mi-juin et
demi-août à fin octobre. Les larves de scarabéejaponais se dépistent en mai et de fin août àmi-
septembre. Le dépistage du hanneton commun adulte et duhanneton européen adulte se fait du
mois de mai à juillet, par l’entremise de pièges lumineuxqui sont installés une fois que le
soleil estcouché. Pour ce faire, l’une des techniquesconsiste à installer une lumière
directementau-dessus d’un contenant d’eau savonneuse àenviron 1,5 – 2,0 mètres du sol.
Puisque lesadultes du hanneton commun sont présentsdurant seulement une année de leur
cycle vital,l’observation d’un grand nombre de ceux-ci lorsdu dépistage laisse présager qu’il y
aura desdommages importants causés par les larvesl’année suivante.
Le dépistage du scarabée japonais, un insectediurne, s’effectue principalement parl’évaluation
du pourcentage de défoliation et parl’observation visuelle d’adultes sur les feuilles,les fruits
ou les fleurs. La période ciblée s’étendde la fin juin au milieu d’août.

58
Stratégies de Contrôle

Mesures préventives et culturales :


Adopter des pratiques culturales quipermettent de diversifier l’environnementpour favoriser
les prédateurs et lesparasitoïdes (haie brise-vent, cultureintercalaire, bande fleurie, etc.)
Éviter les cultures sensibles (maïs, culturesfourragères, fraise et pomme de terre)
pourlesquelles aucun pesticide n'est homologuécontre les vers blancs dans les champsayant un
historique de dommages
Éviter les semis hâtifs, surtout en conditionsfraîches et humides qui retardent la levée semer
un pâturage avec un bon mélange delégumineuses et de graminées et sursemerpour
compenser les dommages potentiels
Éviter de faucher les prairies à moins de7,5 cm de hauteur, puisque les hannetonspréfèrent
déposer leurs œufs dans lesendroits où la végétation est rase.

Contrôle biologique :
Parasitoïdes : mouches (ex. : Tachinidae),hyménoptères, staphylins
Prédateurs : carabes, oiseaux, mammifères
Pathogènes : nématodes, champignons,bactéries
Quelques plantes telles que les géraniums etle pied d’alouette sont toxiques pour les
versblancs

Mesures curatives :
Le travail du sol peut tuer ou exposer leslarves aux prédateurs
Les traitements de semences peuvent êtreutilisés dans les champs avec un historiquede
dommages
Pour toute autre information sur les produitsde protection des cultures homologués,
leurtoxicité, leurs effets potentiels sur lesorganismes non ciblés et l’environnementainsi que
leur mode d’action et leurcompatibilité avec les programmes de lutteintégrée.

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