Pierre Conesa - Le Lobby Saoudien en France
Pierre Conesa - Le Lobby Saoudien en France
Pierre Conesa - Le Lobby Saoudien en France
Haoues Seniguer,
Sofia Farhat, Régis Soubrouillard
Le Lobby saoudien
en France
Comment vendre
un pays invendable
Ce livre est dédié à Loujain al-Hathloul, « dangereuse terroriste »
saoudienne condamnée le 1er décembre 2014 pour avoir osé conduire
une voiture avant que ce ne soit autorisé, avoir tenté de présenter sa
candidature aux élections municipales et enfin, en 2016, avoir demandé
au roi Salman la fin de la tutelle masculine.
Elle a été condamnée à cinq ans et huit mois de prison en
décembre 2020 par une cour religieuse spéciale « antiterroriste » pour
« intelligence avec des parties étrangères » et pour « diverses activités
prohibées par la loi antiterroriste ».
Aucun des chefs d’État occidentaux qui ont participé au G20 virtuel
organisé par l’Arabie saoudite en novembre 2020 n’a évoqué son cas.
Elle vient d’être libérée après près de mille jours en prison… pour
avoir conduit seule, c’est-à-dire rien. Aucune charge n’est retenue contre
elle.
Cette histoire rappelle l’anecdote sur la justice soviétique contre les
opposants : « Rien, c’est cinq ans. »
En Arabie, rien c’est deux ans et demi. C’est un réel progrès.
En revanche, Al-Qahtani, conseiller de Mohammed ben Salman,
tueur en chef du commando qui a assassiné Jamal Khashoggi, vient
d’être amnistié.
Avertissement
Le lobby saoudien n’est pas un lobby comme les autres. Son but n’est
pas de faire adopter un texte de loi ou d’influencer l’opinion publique.
C’est une action d’influence qui veut rester discrète bien qu’agissant
dans des domaines de plus en plus variés, sans organisation visiblement
identifiable. C’est un système composite dont le but premier a longtemps
été qu’on ne parle pas de l’Arabie saoudite. C’est une action de soft
power au sens où Joseph Nye, le créateur du concept, l’a défini : « What
is soft power ? It is the ability to get what you want through attraction
rather than coercion or payments. » (Le soft power est la capacité à
obtenir ce que vous voulez par la séduction plutôt que par la coercition
ou l’argent.) Nye insiste ainsi sur le fait que ni la force ni l’argent ne
suffisent. On verra toutefois que, la séduction n’étant pas la
caractéristique du modèle saoudien, l’argent joue beaucoup dans notre
cas. Le Qatar, comme tout nouveau riche, a également inondé d’argent
des partenaires français, avec un certain succès, il faut le reconnaître.
Mais les enquêtes de Chesnot et Malbrunot notamment, qui ont tracé ces
financements, ont tétanisé le petit émirat. On ne s’étonnera pas de voir
que de fervents défenseurs du Qatar sont désormais passés dans le bateau
saoudien. Mais le navire prend l’eau en ce moment.
Pour redorer un blason terni depuis les attentats du 11-Septembre –
qui comptaient quinze Saoudiens sur l’équipe des dix-neuf terroristes à
la manœuvre –, l’Arabie a eu l’intelligence de comprendre qu’il était
plus aisé d’acheter certains médias arabophones, ou de faire appel à de
multiples sociétés de relations publiques (RP), plutôt que de convaincre
les médias des pays démocratiques. Au contraire d’un lobby affiché et
organisé, on a aujourd’hui affaire à une arborescence contractuelle,
destinée d’abord à ce qu’on n’identifie pas directement le commanditaire
premier du lobbying, ce qui explique le caractère brouillon de certaines
initiatives. Depuis l’arrivée au pouvoir de Mohammed ben Salman
(MBS) en juin 2017, les domaines d’intervention sont plus nombreux :
culture, sport, mesurettes sociales, influenceurs sur Internet, sondages
auprès des faiseurs d’opinion…
La France n’est qu’un pays de second rang, le lobby saoudien y est
moins riche et diversifié qu’aux États-Unis par exemple. Si l’action
d’influence ne marche pas, la menace reste toujours possible et efficace,
ce qui explique le mutisme officiel et l’absence de débat public sur ce
pays dans l’Hexagone.
Cette étude a été commencée avant l’« équarrissage » de Jamal
Khashoggi (octobre 2018), et s’est poursuivie après. Par charité
chrétienne, nous ne dresserons pas la liste des personnes sollicitées qui
ont refusé de répondre ou ont soudainement coupé leur téléphone. Elles
ne souhaitent pas rappeler des collaborations ou des financements de
Riyad qui, dans le contexte de l’affaire Khashoggi, pourraient être
instrumentalisés, même si des rapports antérieurs avec Riyad n’avaient
rien de scandaleux. Le Washington Post, dans ses articles des 15 et
21 octobre 2019, s’est heurté au même problème téléphonique. Le
silence médiatique qui était retombé sur cette affaire semblait marquer la
seconde mort du journaliste. Mais la récente décision de Joe Biden de
publier le rapport de la CIA désignant nommément MBS montre que
l’affaire n’est pas terminée : « Khashoggi pas mort ! »
INTRODUCTION
o
Je me réfère au décret royal n 20587 du 6/4/1433/1 D, adressé à Son Altesse
Royale et au ministre des Affaires étrangères […]. Dans le but de trouver de nouvelles
possibilités de consultation pour servir les intérêts du royaume. […] Sur les moyens
d’améliorer les relations médiatiques entre le royaume et la Tunisie comme suit :
1. Hausser le soutien financier apporté à la presse influente en Tunisie en
coordination avec l’ambassade, cela après avoir coopéré et s’être mis d’accord avec
l’ambassade saoudienne sur la situation des médias. Nous participerons et appuierons
les nouveaux médias tunisiens qui s’engageront à entretenir des rapports privilégiés
avec le royaume.
2. Inviter des groupes d’écrivains et de journalistes tunisiens ayant une influence
majeure sur les médias tunisiens et arabophones ou encore internationaux à participer à
des conférences et des événements officiels du royaume.
TRÈS CONFIDENTIEL
M. le Ministre de la Culture et de l’Information
15 h 00 Accueil et enregistrement
15 h 15 – 15 h 25 Introduction et commentaires de bienvenue
Jérôme Bonnafont, Directeur Afrique du Nord Moyen Orient Ministère
de l’Europe et des Affaires Étrangères
Dr Abdulaziz Sager Président Gulf Research Center
16 h 35 – 16 h 45 Session de clôture
La technique de prédilection semble être aujourd’hui de multiplier les
événements dans des lieux prestigieux, organisés par des think tanks peu
connus ou parfois avec des officiels. Ces colloques sont très prisés et
deviennent de hauts lieux de la compétition avec le Qatar. Le 24 mars
2018, la sénatrice Nathalie Goulet organise le colloque 12 « Après la chute
de Daech en Irak, où en est la lutte antiterroriste ? ». Lors de la première
table ronde, qui s’intitule « Un point sur la situation en France et focus
sur la lutte contre le financement du terrorisme », la participation du
général Ahmed al-Assiri, mis en examen dans l’assassinat de Khashoggi,
et qui a défendu la position de la coalition internationale menée par son
pays au Yémen, ne passe pas inaperçue : « Il faut restaurer la sécurité
dans les régions contrôlées par le gouvernement légitime et encourager
les milices à s’asseoir à la table des négociations », a-t-il expliqué. Le
risque étant selon lui que le Yémen se dirige vers le modèle libyen, où
« il n’y a plus aucune institution nationale […]. Les Houthis se calquent
sur le Hezbollah, pour que le Yémen soit régi par une milice qui prête
allégeance à un État étranger ». M. Ahmed al-Assiri a assuré que son
pays travaillait avec la communauté internationale en faveur de la
stabilité dans le monde : « L’Arabie saoudite a versé 300 millions de
dollars aux États du G5 Sahel pour qu’ils luttent contre Boko Haram et
Daech, a-t-il rappelé. Nous travaillons avec tous les pays sauf l’Iran. »
Même si cette table ronde était consacrée aux perspectives du conflit au
Yémen, seuls des Saoudiens sont intervenus, excluant les acteurs
yéménites ou iraniens, mais avec la caution du ministère français. En fin
de session une petite place avait été laissée aux ONG une fois les débats
clos.
En juin 2018, on a découvert que l’Arabie saoudite avait versé 270 000 $ pour
héberger des groupes de pression dans l’hôtel de luxe de Donald Trump, après sa
victoire à l’élection présidentielle, pour l’équivalent de 500 nuitées, selon les
organisateurs des voyages et des documents obtenus par le journal. Il s’agissait d’une
campagne avec des vétérans de l’armée américaine visant à faire obstacle à la loi
[JASTA] en discussion à Capitol Hill. Les enquêtes effectuées par The Post sur des
courriels, agendas et formulaires émanant des lobbyistes saoudiens, plus des entretiens
avec deux douzaines d’anciens combattants, ont permis de fournir beaucoup de détails
sur l’ampleur des voyages et les interactions des organisateurs avec les anciens
combattants. Certains logés à l’hôtel Trump ont déclaré qu’ils ne savaient rien du rôle
des Saoudiens dans ces voyages. Maintenant, ils se demandent s’ils ont été utilisés deux
fois : pas seulement pour transmettre le message saoudien au Congrès, mais aussi pour
faire faire des affaires à l’organisation Trump, a rapporté The Post. Un ancien
combattant a déclaré qu’il avait trouvé l’opération de lobbying « déconcertante ». Selon
lui, Qorvis/MSL Group a dépensé plus d’argent que n’importe quel autre groupe
d’anciens combattants avec lequel il a travaillé. Il y avait des chambres d’hôtel privées,
des bars ouverts, des dîners gratuits. Des chambres coûtant jusqu’à 768 $ la nuit ont été
réservées aux lobbyistes.
Les revenus mondiaux des cinq plus grandes agences, toutes sous
contrat avec Riyad :
— WPP Group, 19,8 milliards de dollars (2018) ;
— Omnicom Group : 15,3 milliards de dollars (2018) ;
— Publicis Groupe, 8,9 milliards de dollars (2018) ;
— Interpublic Group, 9,7 milliards de dollars (2018) ;
— Havas Worldwide : 2,3 milliards d’euros (2019).
Les contrats avec les majors des relations publiques se sont
multipliés progressivement après le 11-Septembre : OMD (filiale
d’Omnicom) s’introduit en Arabie en 2003 ; WPP, agence cotée à
Londres, mais dont le siège se situe à Jersey, en 2006 ; Interpublic, l’une
des quatre plus grosses agences du monde, signe un contrat avec la
SABIC (Saudi Basic Industries Corporation) en 2012. Les Françaises
n’arrivent que plus tard : Publicis en 2016-2017 (mais le groupe a
racheté Qorvis en 2014) ; Havas en 2015. En concurrence frontale avec
les autres pétromonarchies de la région, l’Arabie saoudite a cherché à
rattraper son retard de visibilité par rapport à ses concurrents qatariens et
émiriens en saturant le marché : « C’est un grand classique. Vous donnez
un bout à l’un et un bout à l’autre. Cela peut être un raisonnement
politique, pour avoir le soutien des principales agences, pour priver le
Qatar de l’accès aux grosses agences de communication en France, pour
faire jouer la concurrence, etc. », nous confie un professionnel de la
communication qui a travaillé pour une agence au service de l’Arabie
saoudite. La loi américaine sur l’enregistrement des agents étrangers, le
Foreign Agents Registration Act, oblige les personnes agissant en qualité
de mandataires de mandants étrangers politiques ou quasi politiques à
divulguer périodiquement et publiquement leurs relations avec le
mandant étranger, activités, recettes et décaissements à l’appui de ces
activités.
La propagande saoudienne aux États-Unis repose sur un maquis de
contrats extrêmement complexe. En septembre 2017, des documents
publiés par le ministère de la Justice des États-Unis indiquent que
l’agence Edelman, ainsi que le groupe de pression Podesta Group ont été
embauchés pour défendre les intérêts saoudiens dans les médias et auprès
du gouvernement. Tony Podesta 18, fondateur du groupe qui porte son
nom, et dont le frère John fut le directeur de campagne de Hillary
Clinton lors de l’élection présidentielle de 2016, a signé un contrat
mensuel de 200 000 dollars avec le Saudi Research and Marketing
Group, directement lié à la cour royale saoudienne. Avant que le Podesta
Group ne cesse d’exister fin 2017, après avoir été impliqué dans
l’enquête du procureur spécial Robert Mueller, le contrat avait été
renouvelé pour 1,7 million de dollars le 1er janvier 2017.
Edelman, l’autre grand partenaire, est la plus grande agence de
relations publiques privée au monde. Capable d’aider ses clients à
obtenir une couverture médiatique favorable dans les principaux médias,
elle a pour cliente l’Arabie saoudite depuis décembre 2012, et travaille
notamment au sein de la représentation permanente du royaume aux
Nations unies.
Une liste non exhaustive des entreprises employées par l’Arabie
saoudite pour faire pression sur le gouvernement américain comprend :
— Akin Gump Strauss Hauer et Feld, LLP, 220 770 $ ;
— Boland & Madigan, Inc., 420 000 $ ;
— Burson-Marsteller, 3 619 286,85 $ ;
— Cambridge Associates, Ltd., 8 505 $ ;
— Cassidy & Associates, Inc., 720 000 $ ;
— DNX Partners, LLC, 225 000 $ ;
— Dutton & Dutton, PC, 3 694 350 $ ;
— FleishmanHillard, 6 400 000 $ ;
— Gallagher Group, LLC, 612 337,37 $ ;
— Iler Interests, LP, 388 231,14 $ ;
— Loeffler Tuggey Pauerstein Rosenthal, 10 500 000 $ ;
— Patton Boggs, LLP, 2 350 457,12 $ ;
— Loeffler, Jonas & Tuggey, LLP, 1 260 000 $ ;
— MPD Consultants, LLP, 1 447 267,13 $ ;
— Powell Tate, Inc. : 900 732,77 $.
Depuis 2015, l’Arabie saoudite aurait versé 18 millions de dollars à
145 lobbyistes enregistrés pour influencer le gouvernement des États-
Unis 19. Riyad a également effectué d’importants paiements au Middle
East Policy Council (anciennement American Arab Affairs Council),
organisme d’influence chargé d’apporter des « idées neuves » selon son
site à destination des parlementaires, dont un million de dollars en 2007.
Le régime a également contracté avec l’ancien sénateur Norm
Coleman ; H. P. Goldfield, lobbyiste du cabinet d’avocats Hogan Lovells
et vice-président du Albright Stonebridge Group de Madeleine Albright ;
DLA Piper, qui emploie une petite armée d’anciens responsables
gouvernementaux, notamment des parlementaires retraités comme Saxby
Chambliss et George Mitchell ; Pillsbury Winthrop Shaw Pittman, etc.
Récemment s’est ajoutée à cette liste BGR Government Affairs, une
société fondée par l’ancien président du Comité national républicain
Haley Barbour. Le contrat de 50 000 dollars par an prévoit d’aider au
rayonnement du Saudi Research and Marketing Group, centre des
affaires médiatiques de la cour royale saoudienne. Durant le « Davos du
désert », des responsables saoudiens à Washington ont aussi signé un
accord avec Booz Allen Hamilton afin de contribuer à la formation des
cybercombattants du royaume. Les autres sociétés seraient le Harbour
Group ; Burson-Marsteller ; King & Spalding ; Brownstein Hyatt Farber
Schreck, LLP ; FleishmanHillard, Inc. ; Hogan & Hartson ; Sonoran
Policy Group.
APCO Worldwide, firme de Washington, DC, a aussi été embauchée
par le ministère saoudien de la Culture et de l’Information en 2017, selon
le Bureau of Investigative Journalism, pour convaincre les journalistes
que le royaume était au milieu d’une grande opération anticorruption
(l’opération du Ritz-Carlton, débutée le 4 novembre 2017, lors de
laquelle environ deux cents princes et hommes d’affaires ont été retenus
de force pendant plusieurs semaines), et pour rédiger des fiches
d’information sur le Yémen avant que Trump ne se rende en Arabie
saoudite en mai 2017.
En septembre 2016, le Financial Times expliquait que le ministère de
l’Information du royaume cherchait à mettre en place des hubs en
Europe et en Asie pour promouvoir la politique de réforme et améliorer
la perception internationale. Les officiels saoudiens sont donc
régulièrement apparus dans des programmes d’information par câble à
Washington, DC, et dans des colloques organisés par des think tanks
pour expliquer que la campagne au Yémen servait les intérêts des États-
Unis. Interrogé par The Intercept sur le bombardement d’un mariage au
Yémen, le prince Sultan bin Khalid al-Faisal, ancien commandant des
forces spéciales de la Marine royale, a déclaré avec le plus grand
cynisme : « Ce qui me préoccupe, c’est l’authenticité du dossier. Nous
avons des bombes de précision très, très chères. Pensez-vous que nous
utiliserions des bombes de haute précision pour cibler les mariages ou
pour cibler les écoles ? » En février 2016, ce sont des consultants de
McKinsey et du Boston Consulting Group qui escortent cinq membres de
la cour royale saoudienne auprès de différents think tanks de la capitale
américaine alors que Riyad est empêtrée dans la guerre au Yémen et que
sa lutte contre le radicalisme se traduit par quarante-cinq décapitations
publiques, dont celle d’un imam chiite. Riyad finance également un
certain nombre de groupes de réflexion et d’universités et a apporté des
contributions à d’importantes organisations à but non lucratif
américaines, notamment la Fondation Clinton.
Mais tout n’est pas contrôlable : en avril 2016 est diffusé un
documentaire de la BBC, Saudi Arabia Uncovered (L’Arabie saoudite
dévoilée). Y figurent des enregistrements en caméra cachée de
décapitations publiques, de la police religieuse saoudienne battant des
femmes dans la rue, de destruction d’instruments de musique et
d’enfants apprenant dans les écoles saoudiennes à haïr les juifs, les
chrétiens et les musulmans chiites. Sa diffusion n’a pu être empêchée.
2
La King Abdullah Economic City (KAEC), 182 km , était une des six villes
nouvelles annoncées en 2006. Budget modeste de 7 milliards de dollars. Cinquante-cinq
millions de mètres carrés construits devaient apparaître en dix ans sur les bords de la
mer Rouge, entre Djedda et La Mecque. Gérée par la Sagia, la société nationale
d’investissement saoudien, la « Cité économique du roi Abdallah » devait être
entièrement offerte à l’investissement privé. Le projet était clairement destiné à
concurrencer sur la mer Rouge les émirats voisins. Les Saoudiens faisaient valoir
l’emplacement et la superficie, double de celle de l’État de Bahreïn. La publicité
montrait un port « pouvant accueillir les méga-navires de troisième génération » avec
terminal pour les pèlerins relié à La Mecque par chemin de fer, puis des cités-jardins,
avec soixante hôtels de luxe, un golf de dix-huit trous, une cité des sciences et de
l’éducation accueillant des professeurs et des étudiants du monde entier, des villas avec
ponton privé pour le yacht du propriétaire, une « cité financière » dotée de tours de cent
étages… « Un style de vie différent », disait un représentant de la Sagia. Mais
officiellement, la Cité du roi Abdallah suivrait le rigorisme saoudien, interdiction de
l’alcool et surveillance des célibataires compris. À ce jour le projet accumule les retards
28
(c’est un euphémisme !) .
Loujain al-Hathloul est une jeune femme qui a grandi avec sa famille en France, à
Paris et à Toulon. De ces années passées, elle a conservé de mauvaises pensées de
liberté, d’égalité, de fraternité, de justice… En 2014, de retour en Arabie saoudite, elle
ose prendre le volant, ce qui lui vaut 73 jours de cellule. C’est quelques années plus
tard seulement que le roi accorde aux femmes l’autorisation de conduire, cela pour bien
montrer que le bon vouloir royal n’a pas été influencé par les militantes féministes.
Alors Loujain al-Hathloul s’expatrie, s’installe aux Émirats arabes unis et s’inscrit à la
Sorbonne d’Abou Dabi, où elle se croit à l’abri. Mais le 15 mai 2018, elle est
interpellée et conduite manu militari à un jet privé, qui décolle vers l’Arabie. Son
procès, au côté de neuf autres militantes, a lieu en mars 2019. En août 2019, le pouvoir
saoudien lui propose d’être libérée à condition qu’elle tourne une vidéo dans laquelle
elle nierait avoir été torturée et violée durant sa détention. Selon ses proches, elle y
avait subi des séances d’électrocution ainsi que des violences sexuelles. Loujain al-
Hathloul refuse et reste en prison. Le 10 décembre 2020 elle devait de nouveau
50
comparaître, cette fois pour affaires terroristes . Elle a entamé une grève de la faim.
Sous la pression internationale consécutive à l’affaire Khashoggi, le régime s’est décidé
à la juger devant une cour spéciale « antiterroriste » après deux ans et demi de
préventive dans une prison de haute sécurité et six mois de grève de la faim.
Condamnée à cinq ans et huit mois de prison, elle eut droit à une suspension de peine,
fut libérée en mars 2021, mais toujours avec interdiction de quitter le territoire.
Le silence des ulémas
Le changement de méthodes :
les influenceurs, l’humanitaire (même au Yémen)
Longtemps, les conflits au Yémen ont été des guerres sans images.
Déjà, en 2009, des combats meurtriers opposaient les milices houthistes
aux troupes du président Saleh, soutenu alors par l’Arabie saoudite. À
l’époque, les autorités interdisaient aux médias étrangers d’accéder à la
zone des combats. L’envoyé spécial du journal Asharq al-Awsat, pourtant
proche de l’Arabie saoudite, a consacré un long article à cette « guerre
sans images qui n’en finit pas 58 ». En 2015, l’Arabie saoudite, après
avoir mobilisé 150 000 hommes, déployé plus de cent avions de chasse
et rallié à sa cause plus de dix pays arabes, a complètement revu sa
stratégie de communication en s’inspirant du modèle de la première
guerre du Golfe menée par les Américains contre Saddam Hussein. Le
général Schwarzkopf avait mené l’opération Tempête du désert (Desert
Storm) comme une guerre télégénique caractérisée par la diffusion des
vidéos de bombardement des cibles irakiennes. Les « frappes
chirurgicales », ces tirs nocturnes de missiles illuminant le ciel de
Bagdad, avaient marqué les esprits. Les conférences de presse
quotidiennes de l’état-major américain avaient inauguré ce type de
spectacle d’un genre nouveau : la guerre en direct. Dès lors, presque
chaque jour à 19 heures, Riyad organise une conférence de presse menée
par le général Assiri. Chargé de l’opération Tempête décisive (Decisive
Storm), cet ancien élève de Saint-Cyr, qui parle l’arabe, l’anglais et le
français, est chargé d’informer l’opinion sur la progression des troupes
saoudiennes : « Tous les soirs, il rend compte des interventions militaires
effectuées dans la journée au Yémen. Il n’hésite d’ailleurs pas à illustrer
ses propos en projetant des vidéos de sites bombardés ou des échanges
de communication radio. Les journalistes assistent ainsi à de
l’information-divertissement. Du jamais-vu en Arabie saoudite, où
l’information est plutôt contrôlée et disséquée 59 », écrit alors la
correspondante de RFI à Riyad. Il répond aux questions avec la même
virtuosité que ses modèles américains (Colin Powell, Norman
Schwarzkopf, etc.). Le compte Twitter de l’Agence de presse officielle
du royaume pratique presque le live-tweet avec des photos des réunions
de l’état-major du royaume, des clichés précis des résultats des
bombardements, des troupes engagées sur le conflit et des installations
militaires. Outre le général Assiri, MBS lui-même est un acteur clé du
conflit, souvent à la manœuvre, au chevet des soldats dans les hôpitaux,
passant ses troupes en revue, mais également présent sur les réseaux
sociaux.
En même temps que cette mise en scène de la guerre gérée avec les
conseils des sociétés de communication, la coalition saoudienne lance
une vaste opération humanitaire dans les zones qu’elle contrôle pour
venir en aide aux populations du Yémen. Une enquête de l’agence
américaine d’information Irin, spécialisée dans l’information
humanitaire, a mis en lumière le rôle des agences de relations publiques
américaines et britanniques pour pousser ce plan d’aide et révélé que la
dépêche reçue par les journalistes annonçant le plan Yemen
Comprehensive Humanitarian Operations (YCHO), accompagnée d’une
invitation à visiter le Yémen, provenait de Paperfield Global Counsel,
agence de conseil britannique… Ces agences inondent les rédactions de
communiqués de presse comportant cartes et infographies sur les
bienfaits de l’opération humanitaire 60. Aux États-Unis, c’est toujours
Qorvis/MSL Group qui est chargée de vendre les opérations
humanitaires au Yémen, suivant un contrat de six millions de dollars,
signé en 2017. « Ce sont les mêmes “méthodes de barbarie” que celles
employées par les Britanniques pendant la guerre des Boers […]. Mais
une telle stratégie sera certainement difficile à “vendre” de nos jours.
Certes, les Saoudiens semblent le penser, ce qui explique sans doute
pourquoi ils ont fait appel à une pléthore d’agences de relations
publiques pour les y aider », écrit le chercheur Dan Glazebrook en
mars 2018 sur le site Middle East Eye 61. L’Arabie parvient même à
associer l’ONU à sa prétendue mission humanitaire. L’Agence de presse
saoudienne a officialisé en juin 2020 que le sommet de l’ONU consacré
à la levée de fonds pour le Yémen serait co-organisé par le royaume
saoudien. Sur fond de guerre, de famine et d’épidémie de Covid-19,
l’objectif était de lever 2,4 milliards de dollars, et probablement
d’afficher les contributions saoudiennes 62. Covid oblige, la session 2020
a été virtuelle, mais a levé 1,35 milliard de dollars des quatorze pays
donateurs.
______ Agreed,
To: Greater Talent Network Inc. 437 Fifth Avenue, New York NY 10016
Today’s date: September 12, 2011
Attention: Jennifer Peykar
Avec un contrat de 280 000 dollars par mois, Qorvis est de loin
l’agence la mieux rémunérée à Washington et celle qui a effectué le plus
d’opérations selon l’étude sur les lobbys saoudiens aux États-Unis « The
Saudi Lobby in 2018 » du Center for International Policy 80. Entamées
immédiatement après les attentats du 11-Septembre, les relations
publiques deviendront prioritaires pour la société après l’attaque
saoudienne au Yémen. En 2017, les opérations de lobbying se
multiplient à tel point qu’il devient difficile d’en dresser une liste
complète. Le lobbying effectué par MSL Group aux États-Unis sera
facturé plus de six millions de dollars pour six mois. Contrairement au
contrat bruxellois de MSL, qui semble avoir cessé sous ce nom, ce
contrat est toujours en cours. Alors même que d’autres firmes de
lobbying de Washington ont suspendu voire rompu leurs liens avec
l’Arabie saoudite au moment de l’affaire Khashoggi, Qorvis/MSL
couvre toujours les médias, l’envoi de mails coordonnés avec l’équipe
saoudienne de lobbyistes contractuels, dont H.P. Goldfield, lobbyiste
auprès du cabinet d’avocats Hogan Lovells et vice-président du groupe
Albright Stonebridge.
En Grande-Bretagne, MSL/Publicis Group possède des marques
comme l’agence Saatchi & Saatchi, qui a envoyé aux médias un article
dans lequel Adel bin Ahmed al-Jubeir, le ministre des Affaires étrangères
du royaume récemment remercié par MBS, tentait de justifier l’exécution
collective de 47 personnes. Il reprenait l’argumentaire développé dans
Newsweek un mois après les exécutions : cela faisait partie de la lutte
contre le terrorisme en Arabie saoudite. Le royaume a « arrêté des
extrémistes à l’intérieur de ses frontières, les a jugés devant des
tribunaux spécialisés et a imposé les peines finales aux condamnés ».
L’article est intitulé « Les Saoudiens combattent le terrorisme, ne croyez
pas autre chose ».
Havas : réforme et progrès
Les pays du Golfe sont l’objet de tous les fantasmes et de toutes les convoitises.
Ces dernières années, leur formidable montée en puissance a placé au centre de la carte
du monde cette région en plein essor. Les leaders économiques de la péninsule
Arabique s’imposent partout, en Europe et en Asie, en Amérique du Nord comme en
Afrique, et dans de nombreux domaines : de la finance au sport, en passant par
l’industrie, l’immobilier, les transports, les nouvelles technologies, les médias… Leurs
fonds souverains, dotés d’une capacité financière sans pareille, se sont hissés au rang
d’acteurs majeurs du capitalisme mondial. Aujourd’hui cette région est non seulement
pleinement entrée dans l’histoire, mais elle compte bien l’écrire à son tour. Ce miracle,
elle le doit à ses dirigeants d’entreprise, aux ambitions et aux moyens considérables, à
ses puissantes familles, à la tête de conglomérats tentaculaires, et à ses nouvelles
générations, formées dans les meilleures universités du monde. Ils incarnent le Golfe
émergent. Dans cette partie du globe marquée par un environnement géopolitique
instable et confrontée à de nombreux défis, un mouvement mûrement réfléchi de
diversification économique, amorcé dans les années 1980, s’accélère dans l’optique de
réussir l’après-pétrole et faire de la région un des moteurs de l’économie mondiale. Qui
sont ces hommes, et ces femmes aussi, qui, de Riyad à Doha, de Dubaï à Djedda, en
passant par Abou Dabi et Koweït City, dessinent l’avenir de leur région, parmi les plus
bouillonnantes et influentes ? C’est à la découverte de ces dirigeants, de leur pouvoir et
de leurs stratégies, que ce livre vous invite.
Dear sir/madam,
We are glad to inform you that we, at The Arabian Establishment For Thought and
Innovation, would like to request your consent for granting us the rights of the Arabic
edition of your published book, see details below:
Title: Dr Saoud et Mr. Djihad.
We mainly aim in this project at acquainting Arab readers to this important work. Our
print run gives you an idea of the limited distribution; it is almost confined to
intellectuals and highly educated, the intended print run is 2 000 copies for each title,
unless you wish otherwise.
You are kindly requested to furnish us with your terms, so that we can establish a
fruitful relationship to our mutual benefit. We are looking forward to hearing from you.
Regards,
AlGasim Zamakhchary Law Firm & temporary working for The Arabian Establishment
For Thought and Innovation
[email protected] : www.algasim.com
L’influence, qui peut prendre des formes variées, n’est pas toujours
proportionnelle aux sommes versées. L’Arabie saoudite porte
indubitablement une responsabilité dans la promotion et la diffusion de
conceptions ultrarigoristes de l’islam, y compris en France depuis les
années 1950-1960. La stratégie d’influence consiste par exemple à
fournir de nombreuses bourses d’études vers les universités islamiques à
La Mecque (université Al-Mukarrama), à Médine (université Al-
Munawwara) ou à Riyad (université Ibn Saoud), afin de concurrencer
directement les grandes universités historiques comme celle d’Al-Azhar
en Égypte, de la Zaytouna en Tunisie ou d’Al-Quaraouiyine au Maroc. Il
y aurait environ 120 Français à Médine (nombre inconnu pour ce qui
concerne Riyad). Les autorités saoudiennes ont toujours refusé d’en
donner la liste dans les différents cycles.
Un institut de recherche britannique indépendant, la Henry Jackson
Society, a publié le 5 juillet 2018 un rapport désignant l’Arabie saoudite
comme la principale source de financement de l’islam extrémiste au
Royaume-Uni. Il n’existe aucun travail comparable sur les financements
saoudiens en France. La base de données Saudidatabase de WikiLeaks
fournit un matériau important qui n’a pas encore été exploité par les
chercheurs sur ce sujet 93.
Un pays protégé
La diplomatie veille
Cher Pierre,
En quelques mots, selon moi, l’impact le plus significatif de mon rapport et plus
généralement du travail d’enquête fourni par les médias depuis le meurtre de M.
Khashoggi :
Je continue de travailler sur des aspects divers du meurtre et j’espère rendre publiques
certaines informations dans les semaines à venir. Il y a des procès en cours liés à la
surveillance des dissidents saoudiens – elle-même directement liée à Jamal Khashoggi ;
et d’autres poursuites en justice sont en discussion.
Au Liban
Documents Saudileaks :
Lettre du ministre des Affaires étrangères
de l’Arabie saoudite demandant le retrait
d’articles de journaux libanais critiques envers
l’Arabie saoudite
ﺑﺸﺄن ﻣﻘﺎﺑﻠﺔ.ھـ اﻟﺘﻲ ﺗﺸﺮﻓﺖ ﺑﺮﻓﻌﮭﺎ ﻟﻠﻤﻘﺎم اﻟﻜﺮﯾﻢ25/2/1432 وﺗﺎرﯾﺦ92/16/61393 إﻟﺤﺎﻗﺎ ً ﻟﺒﺮﻗﯿﺘﻲ رﻗﻢ
ﺳﻔﯿﺮ اﻟﻤﻘﺎم اﻟﺴﺎﻣﻲ ﻓﻲ ﺑﯿﺮوت ﻟﻔﺨﺎﻣﺔ رﺋﯿﺲ اﻟﺠﻤﮭﻮرﯾﺔ اﻟﻠﺒﻨﺎﻧﯿﺔ ﻣﯿﺸﺎل ﺳﻠﯿﻤﺎن.
أﻓﺎدت ﺳﻔﺎرة اﻟﻤﻘﺎم اﻟﺴﺎﻣﻲ ﻓﻲ ﺑﯿﺮوت ﺑﺄن ﺳﻌﺎدة اﻟﺴﻔﯿﺮ ﺗﺴﻠﻢ ﻣﻦ دوﻟﺔ اﻟﺮﺋﯿﺲ ﺳﻌﺪ اﻟﺤﺮﯾﺮي ﺧﻼل اﻟﺰﯾﺎرة
اﻟﺘﻲ ﻗﺎم ﺑﮭﺎ ﻟﺪوﻟﺘﮫ ﻧﺴﺦ ﻣﻦ ﻣﻘﺎﻻت ﻟﻜﺘﺎب ﺳﻌﻮدﯾﯿﻦ وﻵﺧﺮﯾﻦ ﻧﺸﺮﺗﮭﺎ ﺑﻌﺾ اﻟﺼﺤﻒ اﻟﺴﻌﻮدﯾﺔ ﺗﻨﺎوﻟﺖ
وﻗﺪ ﻋﺒﺮ ﻟﻠﺴﻔﯿﺮ ﻋﻦ إﺳﺘﯿﺎﺋﮫ ﺧﺎﺻﺔ، (ﺑﺼﻮرة ﺳﻠﺒﯿﺔ دوﻟﺘﮫ وﺗﯿﺎر اﻟﻤﺴﺘﻘﺒﻞ وﺿﺪ اﻟﻤﺤﻜﻤﺔ اﻟﺪوﻟﯿﺔ )ﻣﺮﻓﻘﺔ طﯿﮫ
( آذار اﻟﺘﻲ8) وأﻧﮭﺎ ﻧﺸﺮت ﻓﻲ أوج اﻷزﻣﺔ اﻟﺤﺎﻟﯿﺔ إﺿﺎﻓﺔ اﻟﻰ ﻣﺎ ﯾﺘﻌﺮض ﻟﮫ ﻣﻦ ﺣﻤﻼت ﻓﻲ وﺳﺎﺋﻞ إﻋﻼم
أﺷﺎرت اﻟﺴﻔﺎرة أﻧﮫ ﺑﺎﻟﻨﻈﺮ اﻟﻰ. أﺑﺮزت ﺗﻠﻚ اﻟﻤﻘﺎﻻت ﺧﺎﺻﺔ ﺗﻠﻔﺰﯾﻮن اﻟﻤﻨﺎر وإذاﻋﺔ اﻟﻨﻮر اﻟﺘﺎﺑﻌﺔ ﻟﺤﺰب اﻟﻠﮫ
ﺑﻌﺾ ﺗﻠﻚ اﻟﻤﻘﺎﻻت ﻟﻜﺘﺎب ﺑﺎرزﯾﻦ ﻛﻌﺒﺪاﻟﺮﺣﻤﻦ اﻟﺮاﺷﺪ )ﺻﺤﯿﻔﺔ اﻟﺸﺮق اﻷوﺳﻂ( وداوود اﻟﺸﺮﯾﺎن )ﺻﺤﯿﻔﺔ
اﻟﺤﯿﺎة( ﻓﻘﺪ ﻓﺴﺮھﺎ اﻟﺒﻌﺾ ﻋﻠﻰ أﻧﮭﺎ ﺗﻌﺒﺮ ﻋﻦ وﺟﮭﺔ ﻧﻈﺮ ﻓﻲ اﻟﻤﻤﻠﻜﺔ ﺗﻨﺘﻘﺪ أداء ﺳﻌﺪ اﻟﺤﺮﯾﺮي وﺗﺪﻋﻮا إﻟﻰ
وﻗﺪ ﻻﺣﻈﺖ ﺑﻌﺪ اﺳﺘﻘﺎﻟﺔ ﺣﻜﻮﻣﺔ اﻟﺮﺋﯿﺲ ﺳﻌﺪ اﻟﺤﺮﯾﺮي ﺻﺪور ﻣﻘﺎﻻت ﻛﺜﯿﺮة ﺗﻨﺘﻘﺪ ﺗﯿﺎر اﻟﻤﺴﺘﻘﺒﻞ، اﻟﺘﺨﻠﻲ ﻋﻨﮫ
وﺑﻨﺖ وﺳﺎﺋﻞ إﻋﻼم ﺣﺰب اﻟﻠﮫ وﺣﻠﻔﺎﺋﮫ ﻋﻠﻰ ﺗﻠﻚ، وﺑﻌﻀﮭﺎ ﯾﻨﺘﻘﺪ اﻟﺘﺰام اﻟﻤﻤﻠﻜﺔ ﺑﻠﺒﻨﺎن، واﻟﺮﺋﯿﺲ ﺳﻌﺪ اﻟﺤﺮﯾﺮي
،اﻟﻤﻘﺎﻻت اﺳﺘﻨﺘﺎﺟﺎت ﺑﺄن اﻟﻤﻤﻠﻜﺔ ﻟﻢ ﺗﻌﺪ ﺗﺮﻋﻰ اﻟﺮﺋﯿﺲ اﻟﺤﺮﯾﺮي وﺗﻮﺟﮭﺎﺗﮫ ﺣﻮل ﻣﻌﺎﻟﺠﺔ اﻷوﺿﺎع ﻓﻲ ﻟﺒﻨﺎن
وھﺬا، وأن ھﻨﺎك ﻓﺮﯾﻘﯿﻦ ﺳﻌﻮدﯾﯿﻦ أﺣﺪھﻤﺎ ﯾﺮﻏﺐ ﺑﺎﻟﺘﻌﺎون ﻣﻊ ﺳﻮرﯾﺎ واﻵﺧﺮ ﻣﺘﺄﺛﺮ ﺑﻮﺟﮭﺎت اﻟﻨﻈﺮ اﻷﻣﺮﯾﻜﯿﺔ
ﻧﺘﺞ ﻋﻨﮫ ارﺗﺒﺎك داﺧﻞ اﻟﺼﻒ، ھﻮ أﺣﺪ اﻷﺳﺒﺎب اﻟﺘﻲ أدت إﻟﻰ ﺗﺄﺧﺮ ظﮭﻮر ﻣﻮﻗﻒ ﺳﻌﻮدي واﺿﺢ ﻣﻤﺎ ﯾﺠﺮي
اﻟﺴﻨﻲ ﻧﺘﯿﺠﺔ ﻟﺘﻠﻚ اﻵراء واﻟﺘﻲ ﻗﺪ ﯾﻜﻮن ﻟﮭﺎ اﻧﻌﻜﺎﺳﺎت ﺳﻠﺒﯿﺔ ﻋﻠﻰ وﺣﺪة ﺻﻔﮫ وھﺬا ﺑﻄﺒﯿﻌﺔ اﻟﺤﺎل ﻣﺎ ﺗﺄﻣﻠﮫ ﻗﻮى
( آذار8).
ﺗﺮى اﻟﺴﻔﺎرة أﻧﮫ ﻗﺪ ﯾﻜﻮن ﻣﻦ اﻟﻤﻨﺎﺳﺐ وﻗﻒ ﻣﺜﻞ ھﺬه اﻟﻜﺘﺎﺑﺎت اﻟﺘﻲ ﻻﺗﺨﺪم اﻷھﺪاف اﻟﻤﻨﺸﻮدة ﻟﻠﻤﻤﻠﻜﺔ.
ﻣﻊ أطﯿﺐ ﺗﺤﯿﺎﺗﻲ.آﻣﻞ اﻟﻌﺮض ﻋﻦ ذﻟﻚ ﻋﻠﻰ اﻟﻨﻈﺮ اﻟﻜﺮﯾﻢ ﻟﻠﺘﻔﻀﻞ ﺑﺎﻹطﻼع واﻟﺘﻮﺟﯿﮫ.،،،،
ﺳﻌﻮد اﻟﻔﯿﺼﻞ
وزﯾﺮ اﻟﺨﺎرﺟﯿﺔ
Traduction
Son Altesse royale le ministre d’État membre du Conseil des ministres
Président du Cabinet du Conseil des ministres
Le ministre de la Culture et de l’Information
o
Suite à ma lettre n 92/16/1393 du 25/2/1432, que j’ai eu l’honneur de présenter
aux honorables dignitaires de la réunion de l’ambassadeur du Haut-Commissaire à
Beyrouth avec le Président de la République libanaise, Michel Sleiman.
L’Ambassadeur de la Haute Cour de Beyrouth a indiqué, lors de sa visite au Liban,
que l’Ambassadeur saoudien avait reçu des copies des articles d’écrivains saoudiens
publiés par certains journaux qui traitaient négativement du Liban, du Mouvement du
Futur [parti des Hariri] et du Tribunal international. Depuis la publication de ces
articles, Al-Manar TV et la station de radio Al-Nour du Hezbollah les ont beaucoup
relayés [car cela va dans le sens de leurs intérêts de critiquer l’Arabie saoudite].
L’ambassade a souligné que par ces articles rédigés par d’éminents écrivains tels que
Abdul Rahman al-Rashed [Asharq al-Awsat] et Dawood al-Sharian [Al-Hayat], on
pourrait croire que le royaume saoudien critiquait Saad Hariri et cherchait à s’en
débarrasser. […] Les médias du Hezbollah et ses alliés ont fondé leurs conclusions sur
le fait que le Royaume ne parraine plus le Premier ministre Hariri. Concernant la
situation en Syrie, ces articles affirmaient qu’il existait deux positions saoudiennes,
l’une en faveur de la coopération avec le régime syrien et l’autre plutôt proche du point
de vue américain. Ces deux groupes expliqueraient le manque d’unité du pouvoir
saoudien et cela impliquerait une division de la classe sunnite. Or, ces accusations sont
dangereuses.
L’ambassade estime, par conséquent, qu’il pourrait être approprié de mettre un
terme à ces écrits qui ne servent pas les objectifs souhaités du Royaume […].
Cordialement.
Saud al-Faisal
Ministre des Affaires étrangères
En Tunisie
En Irak
République Française
Ministère des Affaires étrangères et du Développement international
Centre d’Analyse, de Prévision et de Stratégie
Rédacteur : Louis Blin
CAPS / 349 Paris, le 4 novembre 2016
NOTE DE LECTURE
A/s : L’antisaoudisme, paresseux prêt-à-penser. Note
de lecture du livre de Pierre Conesa, Dr Saoud
et Mr. Djihad. La diplomatie religieuse de l’Arabie
saoudite, Robert Laffont, 2016 (301 pages).
Basé sur le présupposé que c’est la radicalisation de l’islam qui mène
au terrorisme, ce livre fait de l’Arabie saoudite et de sa diplomatie […] le
deus ex machina d’une menace mondiale. Véritable pamphlet
antisaoudien, il ne contient aucune analyse du wahhabisme ou du
salafisme comme phénomène social, car il les essentialise comme
instruments au service d’une politique machiavélique. Constellé
d’erreurs et de contradictions, ce livre versant parfois dans
l’islamophobie prouve par l’absurde que la thèse du wahhabisme comme
explication du djihadisme ne résiste pas à l’analyse, puisqu’il passe en
revue tous les arguments sur lesquels elles sont fondées. […].
1. Un pamphlet antisaoudien
Ce livre est un procès à charge dont le verdict est donné dans le titre
– l’Arabie saoudite comme démon masqué – et le dessin de couverture –
Daech est son avatar. Le sous-titre précise l’identité de l’ennemi, sa
diplomatie religieuse. On s’attend donc à ce que l’auteur en précise les
contours. Il s’en garde bien, préférant user d’une fausse tautologie de
nature à tromper le lecteur non averti : l’Arabie a élaboré une diplomatie
religieuse « inscrite dans son ADN » (le prosélytisme wahhabite, p. 27
et 258), donc la diplomatie de l’Arabie ne saurait avoir d’autre ressort
que religieux […]. (Il qualifie le sujet)
1 d’un ennemi menaçant car mystérieux et fuyant (une « diplomatie
sans visage », p. 23). Le lecteur néophyte ressort de la lecture de
l’ouvrage avec la conviction que les ennemis « quasi planétaires »
(conclusion) cités tour à tour par l’auteur avancent masqués et
complotent contre l’Occident, surtout l’Europe qui doit se mobiliser pour
ne pas devenir un « sanctuaire pour les salafistes » (p. 201, 259)…
L’auteur dénigre autant l’Arabie saoudite que le wahhabisme, tout en les
essentialisant. Le salafisme ou le wahhabisme, interchangeables pour
l’auteur, ont notamment pour caractéristique « la haine de l’autre quel
qu’il soit » (p. 21). « Le système saoudien est héritier du système
communiste par son idéologie totalitaire inoxydable » (p. 22). C’est « le
régime le plus intolérant de la planète » (p. 23). Le wahhabisme est
« misanthrope, belliqueux » (p. 53) et « affectionne le djihad mondial »
(p. 68). Plutôt que d’avoir été aboli, l’esclavage serait « modernisé »
(p. 62) en Arabie. « Les citoyens saoudiens sont bafoués dans leurs droits
les plus élémentaires » (p. 63). « Abd al-Wahhab qualifiait déjà de djihad
les razzias des tribus » (p. 67), ce qui revient à faire des wahhabites des
voleurs de grand chemin. « Les oulémas wahhabites sont les plus
violents des salafistes quiétistes » (p. 69). « Le programme de
“déradicalisation des djihadistes” façon saoudienne consiste à
transformer un salafiste djihadiste en wahhabite haineux contre les
“autres” mais légitimiste » (p. 70). L’Arabie « sait accueillir les
dictateurs : Idi Amin Dada, dont le régime n’avait fait “que”
300 000 victimes (mais il s’est converti à l’islam) » (p. 77). « En 2002,
L. Murawiec décrit l’Arabie comme le mal absolu, [ce qui est] sa vraie
nature » (p. 126). Ce pays est « la machine à cash des terroristes »
(p. 134). Au Royaume-Uni, les écoles placées sous l’égide de
l’ambassade saoudienne « donnent des cours sur la façon de tuer les
apostats, les polythéistes et les homosexuels » (p. 208)… La
diabolisation de l’Arabie saoudite débouche sur une saoudophobie
raciste, puisque c’est, finalement, une question de gènes. Parti sur cette
base, il lui suffit de répertorier tous les épiphénomènes de radicalisme
islamique pour alimenter son réquisitoire.
2. Un fatras incohérent
[…] Le propos d’ensemble est un calque du simplisme russe en la
matière, l’islam radical (le djihadisme terroriste) est synonyme de
wahhabisme, donc le « salafo-wahhabisme » est de nature terroriste. Par
conséquent, la « diplomatie religieuse » saoudienne l’est aussi et comme
une diplomatie est par nature étatique, l’État saoudien est un terroriste de
l’ombre… Adepte de l’amalgame, Conesa prévient que « la conjonction
de la diplomatie religieuse et de la mutation des idéologies tiers-
mondistes a créé une bombe planétaire dont les sous-munitions peuvent
éclater n’importe où et n’importe quand » (p. 78).
Cette thèse se heurte à des contradictions et incohérences dont
l’auteur paraît dupe :
— Pourquoi un saoudo-wahhabisme si puissant éprouve-t-il le besoin
d’avancer masqué ? L’avalanche de données rassemblées par l’auteur sur
les méfaits du radicalisme islamique, qui, sur la base de ce qui précède,
deviennent autant d’éléments à charge dans son procès contre l’Arabie
saoudite, tendrait plutôt à prouver le contraire. La prétendue opacité de la
« diplomatie religieuse » saoudienne vise plutôt à mettre en relief la
perspicacité d’un auteur dévoué au salut des victimes potentielles du
« Dr Saoud » et s’apparente donc à un argument publicitaire auprès du
néophyte.
L’auteur concède que le wahhabisme est quiétiste à l’intérieur des
frontières de l’Arabie – ce qui mine sa thèse, selon laquelle il est
intrinsèquement violent – mais affirme qu’il exporte le terrorisme…
— Comment une Arabie « nain géopolitique » (p. 19, 35), habitée par
des « bédouins pour qui le temps s’est en quelque sorte arrêté avec le
Prophète » (p. 27), est-elle parvenue à bâtir un « système planétaire »
(p. 25) insidieux et dangereux (« le royaume le plus puissant et le plus
secret au monde », avertit la quatrième de couverture) ?
— Pourquoi s’acharner sur les salafistes saoudiens, alors que selon
les chiffres (non sourcés et farfelus) livrés par l’auteur en introduction,
ce sont l’Inde et le Bangladesh qui fournissent les plus forts contingents
de salafistes ?
— […] L’Arabie saoudite aurait refusé de signer les conventions
internationales sur les réfugiés pour pouvoir accueillir « exclusivement
des musulmans sunnites » (p. 72) : pourquoi a-t-elle alors fait venir des
millions de travailleurs immigrés chrétiens, au point que ceux-ci y
forment la seconde communauté chrétienne du monde arabe après
l’Égypte ?
— Si l’Arabie saoudite a donné la priorité à la lutte contre les chiites
(et non contre l’Iran donc, p. 108 et chapitre 4), pourquoi près de 10 %
de sa population est-elle composée de chiites ?
— Si la Ligue islamique mondiale est l’un des principaux bras de la
diplomatie religieuse saoudienne, pourquoi est-elle « proche des Frères
musulmans » (p. 116) ?
— […] En Asie centrale, note l’auteur, « le discours wahhabite s’est
construit en opposition à un islam traditionnel. Il a une forte capacité
mobilisatrice sur la jeunesse frappée par le recul économique et
préoccupée par des questions identitaires » (p. 189), si bien « qu’il est
difficile de déterminer la responsabilité directe de la diplomatie
saoudienne » (p. 199). L’auteur enchaîne pourtant avec l’assertion du
président tchétchène Kadyrov pour qui « les wahhabites sont non
seulement des ennemis de l’islam mais de toute l’humanité ».
Sur le Qatar
Christian Chesnot et Georges Malbrunot : Qatar. Les secrets du coffre-
fort, Michel Lafon, 2013 ; Qatar Papers. Comment l’émirat finance
l’islam de France et d’Europe, Michel Lafon, 2019.
Nicolas Beau et Jacques-Marie Bourget, Le Vilain Petit Qatar. Cet ami
qui nous veut du mal, Fayard, 2013.
Sur l’Arabie
Pierre Conesa : Dr Saoud et Mr. Djihad. La diplomatie religieuse de
l’Arabie saoudite, Robert Laffont, 2016.
David Wearing, AngloArabia : Why Gulf Wealth Matters to Britain,
Polity Press, 2018 (non traduit).
Nabil Mouline, Les Clercs de l’islam. Autorité religieuse et pouvoir
politique en Arabie saoudite (XVIIIe-XXIe siècle), PUF, 2011 ; Le Califat.
Histoire politique de l’islam, Flammarion, 2016.
Sabrina Mervin et Nabil Mouline, Islams politiques. Courants, doctrines
et idéologies, CNRS Éditions, 2017.
Aux États-Unis
“The Saudi Lobbying Machine Continues to Exert Influence on
Congress – and Trump”,
https ://www.internationalpolicy.org/post/saudi-arabia-and-the-united-
states.
The Washington Post https://www.washingtonpost.com/opinions/
2019/04/18/saudi-lobbying...
NOTES
1. Ali Bensaâd, « La recherche dans le piège de l’expertise », Libération, 4 avril 2019.
2. David Wearing, AngloArabia, Polity Press, 2018.
3. https://www.jadaliyya.com/Details/34727.
4. https://rsf.org/fr/actualites/rsf-lance-une-procedure-dalerte-sur-la-position-de-
larabie-saoudite-au-classement-mondial-de-la.
5. https://www.youtube.com/watch?v=GG0nlHnBUfw.
6. « Saudis’ Image Makers: A Troll Army and a Twitter Insider », The New York Times,
20 octobre 2018.
7. « Twitter Removes Network Linked to ‘State-Backed’ Saudi Disinformation
Operation », BBC, 20 décembre 2019.
8. Rory Sullivan, « Saudi Arabia Has Carried Out 800 Executions since 2015, Says
Rights Group », The Independent, 15 avril 2020. Consulté le 23 avril 2020.
9. https://www.hrw.org/news/2020/10/20/saudi-arabia-alleged-child-offenders-face-
death-sentences. Human Rights Watch. Consulté le 20 octobre 2020.
10. « Le voyage de Reporters sans frontières à Riyad pour demander la libération de
journalistes saoudiens », lemonde.fr, 10 juillet 2019.
11. La Démocratie en danger. L’enseignement islamiste saoudien, préface d’Antoine
Steir, Berg International, 2004.
12. https://fr.euronews.communication/2018/03/23/suivez-en-direct-le-colloque-sur-l-
anti-terrorisme-au-yemen-au-liban-et-en-syrie, colloque couvert en quasi direct.
13. http://www.geoculture.org/pages/moyen-orient/al-arabiya-versus-al-jazeera.html
Voir aussi le livre de Claire-Gabrielle Talon, Al Jazeera. Liberté d’expression et
pétromonarchie, PUF, 2011.
14. Iman Zayat, « Why the Salwa Canal Project Would Constitute a Severe Blow to
Qatar », thearabweekly.com, 24 juin 2018.
15. « Saudi Arabia, a “Fascinating Client” for Qorvis », The Washington Post, 21 mars
2002.
16. « Inside Saudi Arabia’s Campaign to Charm Washington », theintercept.com,
er
1 décembre 2015.
17. « Saudi Ambassador to US: Kingdom Wants Political Solution in Yemen », The
Muslim Times, 20 novembre 2020.
18. Saudi Arabia Hires Edelman & Podesta Group - PR News (everything-pr.com)
http://saudigazette.communication.sa/business/dla-piper-announces-partner-promotion-in-
ksa/.
19. Saudi Arabia Continues Hiring Spree of Lobbyists (theintercept.com).
20. https://www.nytimes.com/2018/05/31/business/cambridge-analytica-scl-group-
saudi-arabia.html et autres.
21. « Saudi Arabia Imposes Official Embargo on Turkish Imports », Foreign Brief,
3 octobre 2020.
22. « Trump’s Publisher Pal Puts Saudi Propaganda Magazine in U.S. Supermarkets »,
The Daily Beast, 26 mars 2018.
23. « Battle of the Billboards as Saudi Crown Prince Arrives in London », Al-Bab,
7 mars 2018.
24. « Le prince héritier promet une Arabie saoudite “modérée et tolérante” », L’Orient-
Le Jour, 24 octobre 2017.
25. « L’Arabie saoudite autorise les femmes à conduire », rfi.fr, 26 septembre 2017.
26. Carrie Nooten, « Émotion à l’Unesco après l’invitation à Paris d’une fondation
philanthropique saoudienne », Le Monde, 18 novembre 2019.
27. « A Prince’s $500 Billion Desert Dream: Flying Cars, Robot Dinosaurs and a Giant
Artificial Moon », The Wall Street Journal, 25 juillet 2019.
28. https://www.constructionweekonline.com/projects-and-tenders/268172-saudis-
kaec-inks-deal-on-financing-solutions-for-construction-projects. « Saudi Arabia’s Sleepy
City Offers Prince a Cautionary Tale », Financial Times, 27 mai 2018, et « Saudi Arabia’s
Sleepy City Offers Prince a Cautionary Tale », Financial Times, 27 mai 2018.
29. « En Arabie saoudite, visitez le futur “Las Vegas oriental” », Figaro immobilier,
16 août 2019.
30. « Macron, Ben Salman et le Magic Kingdom d’Arabie », Mediapart, 27 mai 2018.
31. Voir la vidéo : https://www.theredsea.sa/en#.
32. « Arabie saoudite : les projets fous du prince Salmane », Le Parisien, 12 novembre
2017.
33. http://www.academiedegeopolitiquedeparis.com/la-modernisation-sans-le-
changement/.
34. https://www.bloomberg.com/news/articles/2018-10-05/saudi-crown-prince-
discusses-trump-aramco-arrests-transcript.
35. https://www.ft.com/content/a50075d2-0069-11e8-9650-9c0ad2d7c5b5.
36. https://www.middleeastmonitor.com/20190211-ex-saudi-intelligence-chief-reveals-
secret-israel-saudi-relations/.
37. ibid.
38. « Al-Ula ou comment l’Arabie saoudite achète la culture française », Mediapart,
25 février 2020.
39. Rapport d’information par la commission du développement durable.
40. « L’Arabie saoudite mise sur le secteur du divertissement et du cinéma en
particulier », France 24, 21 avril 2018.
41. « Géopolitique : 10 points chauds du globe où se mêlent politique et sport », News
Tank Sport, novembre 2019.
42. https://www.theguardian.com/sport/2019/sep/02/sportswashing- saudi-arabia-
sports-mohammed-bin-salman.
43. « Joshua-Ruiz : un stade éphémère en Arabie saoudite pour le combat… et pour
impressionner le monde », RMC-BFMTV, décembre 2019.
44. « Exclusive: Newcastle United’s £340m Takeover by Saudi Arabia’s Sovereign
Wealth Fund Moves a Step Closer », The Telegraph, 29 mars 2020 ; « Le rachat de
Newcastle par un consortium saoudien n’aura bien pas lieu », L’Équipe, 15 août 2020.
45. « Saudi Arabia Signs 10-Year Contract with WWE », Al-Arabiya Sports, 1er mars
2018.
46. « Saudi Arabia Announces Double-Header of Landmark LET Events for
November », LET, 28 septembre 2020.
47. « Saudi Blogger Eman Al Nafjan Detained », Committee to Protect Journalists
(CPJ), 22 mai 2018.
48. « Une femme doit être exécutée aux États-Unis », Le Point, 29 janvier 2013 ;
« USA : une femme exécutée au Texas », Le Figaro, 27 juin 2013 ; « La 500e exécution du
Texas », Paris Match, 27 juin 2013 ; etc.
49. « G20 Women’s Group Focuses on Importance of Inclusion », Arab News,
21 octobre 2020 ; « Saudi Women’s Summit Accused of Whitewashing Record on Rights »,
The Guardian, 21 octobre 2020.
50. https://www.theguardian.com/world/2020/dec/10/saudi-arabia-begins-trial-of-
womens-rights-activist-loujain-al-hathloul.
51. https://www.lorientlejour.com/article/1084056/mbs-cherche-t-il-a-mater-
lestablishment-wahhabite-.html.
52. « Arabie saoudite : polémique autour de l’ouverture d’un night-club “halal” », TSA
Algérie, 16 juin 2019.
53. « En Arabie saoudite, la discothèque “halal” n’a jamais pu ouvrir ses portes », Le
Monde, 19 juin 2019.
54. Voir la vidéo de l’attaque : https://www.france24.com/fr/20191112-arabie-saoudite-
attaque-couteau-spectacle-musical-mbs.
55. « Saudi Bans Names Deemed ‘anti-Sharia’ », saudileaks.org, 6 novembre 2020.
56. « Influencers Face Criticism for Saudi Arabia Travel #Ads », The New York Times,
3 octobre 2019.
57. http://www.slate.fr/story/181473/arabie-saoudite-influenceurs-instagram-ameliorer-
image-progressiste-occulter-crimes.
58. « YÉMEN. Une guerre sans images qui n’en finit pas », courrierinternational.com,
7 octobre 2009.
59. Clarence Rodriguez, « L’Arabie saoudite peaufine sa communication sur les
frappes au Yémen », rfi.fr, 6 avril 2015.
60. « Yemen PR Wars », The New Humanitarian (ex-Irin), 6 février 2018,
https://www.thenewhumanitarian.org/investigations/2018/02/06/yemen-pr-wars-saudi-
arabia-employs-ukus-firms-push-multi-billion-dollar.
61. Dan Glazebrook, « Le plan d’aide humanitaire de l’Arabie saoudite au Yémen, une
manipulation », Middle East Eye, 5 mars 2018.
62. https://www.theguardian.com/world/2020/jun/02/saudi-arabia-to-co-host-un-
fundraising-summit-for-yemen.
63. Benjamin Barthe, « Affaire Khashoggi : autour de “MBS”, un trio de conseillers
sulfureux », Le Monde, 24 octobre 2018.
64. https://www.washingtonpost.com/blogs/post-partisan/wp/2018/ 10/19/saudi-
ministers-are-harassing-critics-on-twitter/.
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66. https://www.theverge.com/2020/1/23/21078828/report-saudi-arabia-hack-jeff-
bezos-phone-fti-consulting.
67. https://www.insider.com/the-murder-of-jamal-khashoggi-2019-10.
68. « The Digital Transnational Repression Toolkit, and Its Silencing Effects »,
Freedom House, Special Report 2020.
69. « With Israel’s Encouragement, NSO Sold Spyware to UAE and Other Gulf
States », haaretz.com, 25 août 2020.
70. « Airbus retire les pièces allemandes de ses avions militaires, pour continuer
d’exporter en Arabie saoudite », capital.fr, 28 février 2019.
71. http://archive.almanar.com.lb/french/article.php?id=318976.
72. https://www.lepoint.fr/societe/un-livre-d-apprentissage-de-l-islam-wahhabite-
interdit-aux-enfants-23-08-2019-2331304_23.php.
73. http://www.3ilmchar3i.net/article-l-education-des-enfants-en-france-
123123016.html.
74. http://www.3ilmchar3i.net/article-dire-untel-est-laic-125125588.html.
75. https://www.france24.com/fr/20080628-grand-raout-moudjahidine-peuple-diran-
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76. Christine Ockrent, Le Prince mystère de l’Arabie. Mohammed ben Salman, les
mirages d’un pouvoir absolu, Robert Laffont, 2018.
77. https://efile.fara.gov/ords/f?p=181:200:0::NO:RP,200:P200_REG_NUMBER:2244.
78. Promouvoir l’indéfendable régime saoudien à Bruxelles,
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brussels-lobby-shop.
79. « Brusselse firma lobbyt in het geheim voor Saudi-Arabië », De Morgen, 29 janvier
2019.
80. https://www.internationalpolicy.org/post/saudi-arabia-and-the-united-states.
81. « Stéphane Fouks, l’éditorialiste des entreprises », Stratégies, août 2018.
82. https://www.lemonde.fr/international/article/2018/04/11/le-show-de-la-modernite-
saoudienne-fait-etape-a-paris_5284149_3210.html.
83. https://www.nouvelobs.com/l-enquete-de-l-obs/20140522.OBS8204/bannis-sous-
sarkozy-la-revanche-de-cecilia-et-richard-attias.html.
84. En novembre 2017, Saad Hariri avait annoncé à la surprise générale sa démission
alors qu’il se trouvait à Riyad, avant de revenir sur sa décision. Plusieurs sources avaient
affirmé qu’il avait été forcé par MBS à démissionner, et qu’il avait été retenu contre son gré
en Arabie saoudite, voire agressé physiquement durant sa détention. C’est suite à un
déplacement d’Emmanuel Macron que Saad Hariri a été « libéré ». MBS cherchant malgré
tout à faire comprendre au président français qu’il ne s’agissait que d’une « affaire de
famille »…
85. https://www.youtube.com/watch?v=fy9VF1pxy1k.
86. « Arabie saoudite : une stratégie de communication offensive pour redorer l’image
du royaume », franceinfo, octobre 2019.
87. Clément Fayol, Ces Français au service de l’étranger, Plon, 2020.
88. Sihem Souid, L’Arabie saoudite, ce pays méconnu, L’Harmattan, 2016.
89. Fatiha Dazi-Héni, L’Arabie en 100 questions, Tallandier, 2017.
90. Mission d’information sur l’organisation, la place et le financement de l’islam en
France et de ses lieux de culte (senat.fr).
91. Jocelyne Césari, « Principaux courants et associations de l’islam français »,
Cahiers d’études sur la Méditerranée orientale et le monde turco-iranien, no 33, janvier-juin
2002.
92. Soulié et Champenois, « La politique extérieure de l’Arabie saoudite », Politique
étrangère, 42-6, 1977, p. 602 et 603.
93. Voir Pierre Conesa : Dr Saoud et Mr. Djihad. La diplomatie religieuse de l’Arabie
saoudite, Robert Laffont, 2016.
94. Samir Amghar, « La Ligue islamique mondiale en Europe : un instrument de
défense des intérêts stratégiques saoudiens », Critique internationale, 2011/2 (no 51), p. 113-
127. DOI : 10.3917/crii.051.0113. URL : https://www.cairn.info/revue-critique-
internationale-2011-2-page-113.htm.
95. https://www.alarabiya.net/ar/saudi-today/2018/10/20/-اﻟﺴﻌﻮدﯾﺔ-اﻹﺳﻼﻣﻲ-اﻟﻌﺎﻟﻢ-راﺑﻄﺔ
اﻟﻤﺴﻠﻤﯿﻦ-وﺟﺪان-ﻓﻲ-راﺳﺨﺔ
96. https://www.saphirnews.com/Arabie-Saoudite-les-livres-de-Yusuf-Al-Qaradawi-
bannis_a24029.html.
97. https://www.europe1.fr/societe/a-paris-le-n1-de-la-ligue-islamique-mondiale-prone-
un-message-de-moderation-3502088.
98. https://www.ouest-france.fr/faits-divers/attentat/caricatures-la-france-critiquee-
dans-le-monde-musulman-defend-sa-souverainete-7030580.
99. http://www.3ilmchar3i.net/2015/08/defendre-saudia-est-une-obligation-
religieuse.html.
100. http://www.3ilmchar3i.net/2016/06/l-etat-saoudien-beni.html.
101. http://www.salafidunord.com/search/arabie%20saoudite/.
102. http://www.salafidunord.com/2017/03/les-5-ennemis-de-l-arabie-saoudite-et-du-
tawhid.html.
103. Muhammad ibn Ibrahîm al-Hamad, La Foi au décret divin & au destin, Éditions
Al-Hadîth, 2007.
104. http://www.arabie-saoudite.net/2017/03/20/video-le-wahhabisme-nexiste-pas-en-
arabie-saoudite/.
105. Aziz Zemouri, « Quand l’Arabie saoudite s’intéresse à nos mosquées », Le Point,
no 2263, 21 janvier 2016.
106. http://universitedemedine.com/index.php/presentation-de-ludm/comment-
postuler-a-ludm/.
107. Samir Amghar, « Le salafisme en France : acteurs, enjeux et discours », Sens-
Dessous, 2011/2 (no 9), p. 35-48. DOI : 10.3917/sdes.009.0035. URL :
https://www.cairn.info/revue-sens-dessous-2011-2-page-35.htm. Consulté le 13 mai 2019,
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108. https://www.lepoint.fr/societe/a-la-mecque-beaucoup-de-jeunes-pelerins-francais-
01-09-2017-2153798_23.php.
109. Entretien téléphonique du 16 avril 2019.
110. Attentats meurtriers dans deux mosquées au Yémen - Musulmans De France.
111. Égypte : condamnations à mort de citoyens - Musulmans De France.
112. https://www.saphirnews.com/Pelerins-musulmans-contribuez-a-faire-cesser-le-
massacre-au-Yemen-_a26216.html.
113. Entretien téléphonique de l’auteur avec Abdallah Zekri, le 6 mars 2019.
114. https://www.institutmontaigne.org/ressources/pdfs/publications/la-fabrique-de-
lislamisme-cp.pdf.
115. « Gilles Kepel : “Il faut contrer la salafisation des esprits” », entretien avec Jean-
Marie Guénois, Le Figaro, 21 mars 2016.
116. Entretien téléphonique avec Ghaleb Bencheikh, vendredi 6 décembre 2019.
117. https://www.alarabiya.net/ar/saudi-today/2018/01/26/-اﻟﮭﻮﻟﻮﻛﻮﺳﺖ-اﻹﺳﻼﻣﻲ-اﻟﻌﺎﻟﻢ-راﺑﻄﺔ
اﻟﺒﺸﺮﯾﺔ-ﺣﻖ-ﻓﻲ-ﻧﺎزﯾﺔ-ﺟﺮﯾﻤﺔ. Consulté le 18 décembre 2019. Ou La Ligue Islamique Mondiale
condamne toute négation de l’Holocaust : https://iqna.ir/fr/news/3465318/la-ligue-
islamique-mondiale-condamne-toute-n%C3%A9gation-de-l%E2%80%99holocauste)
118. « Bahreïn : confirmation en appel de la condamnation à perpétuité du chef de
l’opposition chiite », L’Express, 28 janvier 2019.
119. Pierre Conesa, op. cit.
120. https://www.carefrance.org/ressources/documents/3/645f4db-7516-
180905_Yemen-Lettre-ONG-au-.pdf.
121. https://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/plainte-en-france-contre-l-heritier-
saoudien_1997976.html.
122. https://www.csis.org/analysis/after-killing-jamal-khashoggi-muhammad-bin-
salman-and-future-saudi-us-relations.
123. « Fiancée Sues Saudi Crown Prince over Khashoggi Killing », The New York
Times, 20 octobre 2020.
124. https://pen.org/press-release/writers-demand-un-investigate-jamal-khashoggi/.
125. « “The Independent Arabia” est-il vraiment indépendant ? », orientXXI, 4 juillet
2019.
126. « Khashoggi : il faudrait déplacer le G20 de Ryad, dit une experte de l’ONU »,
Al-Manar, 3 juillet 2019.
127. « Saudi Medias Summit Held a Year after Khashoggi Murder », Rappler,
2 décembre 2019.
128. « L’Arabie saoudite organise un forum des médias, un an après le meurtre de
Khashoggi », lefigaro.fr, 2 décembre 2019.
Couverture : © Olivier Marty
Agrégé d’histoire et ancien haut fonctionnaire au ministère de la Défense, Pierre Conesa est
essayiste et spécialiste du Moyen-Orient et de l’intelligence économique. Il est notamment
l’auteur de La Fabrique de l’ennemi (Laffont, 2011) et de Dr Saoud et Mr. Djihad (Laffont, 2016).
Sofia Farhat est chercheuse en relations internationales, Haoues Seniguer est spécialiste des
rapports entre islam et politique, et Régis Soubrouillard est journaliste.
DU MÊME AUTEUR
Dommages collatéraux, Paris, Flammarion, 2002.
Guide du paradis, La Tour-d’Aigues, L’Aube, coll. « Monde en cours »,
2004.
La Fabrication de l’ennemi ou Comment tuer avec sa conscience pour soi
(préf. Michel Wieviorka), Paris, Robert Laffont, coll. « Le Monde comme il
va », 2011.
Les Mécaniques du chaos. Bushisme, prolifération et terrorisme, La Tour-
d’Aigues, L’Aube, coll. « Monde en cours », 2007.
Zone de choc, La Tour-d’Aigues, L’Aube, coll. « Regards d’ici », 2011.
Surtout ne rien décider. Manuel de survie en milieu politique avec exercices
pratiques corrigés, Paris, Robert Laffont, 2014.
Guide du petit djihadiste à l’usage des adolescents, des parents, des
enseignants et des gouvernants, Paris, Fayard, 2016.
Dr Saoud et Mr Djihad. La diplomatie religieuse de l’Arabie saoudite
(préf. Hubert Védrine), Paris, Robert Laffont, coll. « Le Monde comme il
va », 2016.
Hollywar. Hollywood, arme de propagande massive, Paris, Robert Laffont,
coll. « Le Monde comme il va », 2018.
Cette édition électronique du livre
Le Lobby saoudien en France de Pierre Conesa
a été réalisée le 9 avril 2021 par les Éditions Denoël.
Elle repose sur l’édition papier du même ouvrage
(ISBN : 9782207160640 - Numéro d’édition : 367808)
Code Sodis : U32969 - ISBN : 9782207160657.
Numéro d’édition : 367809