Olympe de Gouge

Télécharger au format docx, pdf ou txt
Télécharger au format docx, pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 20

Qui est Olympe de Gouges 

?
Née en 1748, Marie Gouze grandit en Occitanie dans un
milieu modeste.
Mariée à l’âge de 16 ans à un homme plus âgé, elle trouve
quelques années plus tard, grâce au veuvage, une liberté
inattendue.
Elle prend alors le nom d’Olympe de Gouges et monte à Paris
poursuivre une carrière littéraire en publiant essentiellement
des pièces de théâtre.
Sensible aux questions progressistes de l’époque, elle milite
pour la condition de la femme et l’abolition de l’esclavage.
Son écrit le plus célèbre, La déclaration des droits de la
femme et de la citoyenne, défend la cause des femmes,
oubliées par l’univers masculin de la Révolution française.
Elle est guillotinée en 1793 pour un manifeste jugé
antirévolutionnaire dans lequel elle dénonçait les crimes de la
Terreur.
Comment résumer La Déclaration de la femme et de la
citoyenne ?
La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est
composée de trois parties : un préambule, la déclaration elle-
même et un postambule.
Le Préambule
Dans le Préambule, Olympe de Gouges demande que les
femmes soient constituées en Assemblée nationale et que la
déclaration rappelle à tous les membres du corps social leur
droits et leurs devoirs vis-à-vis d’elles. Ce petit texte introduit
les articles qui vont suivre.
La Déclaration
La Déclaration elle-même est composée de 17 articles qui
adoptent la même structure syntaxique que ceux de
la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789
(mentionnée DDHC ci-après).
La Déclaration d’Olympe de Gouges est donc un texte-
miroir voire un pastiche de la Déclaration des droits de
l’homme et du citoyen.
Les droits suivants y sont proclamés :
L’égalité des droits de l’homme et de la femme (art 1)
La liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression
pour les deux sexes (art.2)
La souveraineté qui est la réunion de l’homme et de la femme
dans le corps politique (art.3)
La protection des droits de la femme par les lois de la nature
et de la raison (art. 4 et 5).
Le droit pour la femme et l’homme de participer à
l’élaboration des lois et de prétendre aux dignités selon leur
mérite. (art. 6)
L’égalité devant la loi pour les deux sexes, y compris pour
les devoirs et les châtiments (art. 7, 8, 9 et 10).
La liberté d’expression pour la femme (art. 10 et 11).
La garantie des droits de la femme (art. 12)
La contribution de la femme à l’impôt et le droit de participer
à la distribution des places, des emplois, des dignités et de
l’industrie. (art. 13 et 14).
Le droit pour la femme de demander à tout agent public des
comptes sur son administration (art 15).
La participation des femmes à la rédaction de la
Constitution (art.16).
Le droit à la propriété, « inviolable et sacré » pour les deux
sexes (art. 17).
Le Postambule
Le Postambule est un texte plus rhétorique qui commence par
un appel à la lutte pour l’égalité : « Femme, réveille-toi ».
Olympe de Gouges constate que malgré la Révolution, les
femmes sont toujours méprisées et dédaignées.
Elle évoque le rôle décisif des femmes dans l’Histoire. Mais
une fois leur capital de jeunesse et de beauté disparu, ces
dernières perdent leur influence dans la société.
C’est pourquoi Olympe de Gouges propose de sécuriser leur
situation juridique par le « partage des fortunes entre les
hommes et les femmes, et de l’administration publique ».
Olympe de Gouges s’insurge également contre l’institution du
mariage, « tombeau de la confiance et de l’amour ». Elle
souhaite préparer l’émancipation de la femme par l’éducation
et les « conventions conjugales » qui transformeraient les
relations conjugales en relations contractuelles.
Quels sont les thèmes importants dans La Déclaration des
droits de la femme et de la citoyenne ?
L’égalité
Olympe de Gouges estime que l’égalité entre la femme et
l’homme est inscrite dans la nature, ce qui lui donne un
caractère inaliénable.
Dans l’article 5, elle évoque « Les lois de la nature et de la
raison » alors que cette mention est absente de la DDHC.
Les propriétés sont considérées à l’article 17 comme « vrai
patrimoine de la nature » et doivent à ce titre être partagées
entre l’homme et la femme.
Au XVIIIème siècle, on considérait que la nature créait des
différences entre les deux sexes, en fonction de critères
comme la force physique.
Or pour Olympe de Gouges, la nature est au contraire placée
sous l’égide d’une autorité, « l’Être suprême »
(préambule), rationnelle et juste, soucieuse de l’égalité entre
l’homme et la femme.
La justice
Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne est avant
tout un texte juridique. Son objet est donc la justice. Olympe
de Gouges en a une conception distributive : il s’agit
de répartir les biens, dignités, emplois et récompenses en
fonction de la valeur et du mérite de chacun (art.6) : « toutes
les citoyennes et tous les citoyens, étant égaux à ses yeux,
doivent être également admissibles à toutes les dignités,
places et emplois publics, selon leurs capacités, et sans autres
distinctions que celles de leurs vertus et de leurs talents ».
Elle insiste aussi sur le principe de responsabilité,
indissociable de la justice.
Elle n’hésite pas ainsi à détourner le sens des articles 7, 8, 9 et
10 de la DDHC pour affirmer que la loi doit s’appliquer avec
la même rigueur aux femmes et aux hommes. Olympe de
Gouges pousse cette logique jusqu’à revendiquer un « droit »
à l’échafaud  : « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions
mêmes fondamentales, la femme a le droit de monter sur
l’échafaud » (art. 10).
Les libertés politiques pour les femmes
Si Olympe de Gouges revendique un droit à l’échafaud, c’est
pour mieux justifier celui de « monter à la tribune ».
Elle met en valeur le rôle politique des femmes et réclame
dans l’article 10 la liberté d’expression pour tous.
Elle souhaite également que les femmes soient intégrées à
l’administration et aux charges publiques importantes (article
13), qu’elles aient un rôle décisionnaire dans la répartition de
l’impôt, symbole de l’appartenance à la nation.
L’auteur va plus loin dans l’article 16 en défendant le rôle
actif des femmes dans la rédaction de la Constitution. En tant
que corps de la Nation, les femmes doivent pouvoir assumer
tous les rôles politiques et parcourir tous les échelons
des emplois publics.
La Révolution
Pour Olympe de Gouges, il faut faire une Révolution dans la
Révolution.
Sa réécriture de la DDHC de 1789 est hautement symbolique :
elle montre que la Révolution est incomplète et n’incarne pas
l’égalité des droits qu’elle était censée prôner.
Le mariage
Dans le postambule, Olympe de Gouges affirme : « le mariage
est le tombeau de la confiance et de l’amour ».
Elle souhaite substituer à ce sacrement religieux des
« conventions conjugales » afin que les relations entre
époux soient fondées sur un contrat, une sorte de pacte civil
qui donne à la femme une place digne dans son foyer et dans
la société.
Quelles sont les caractéristiques de l’écriture d’Olympe de
Gouges ?
Olympe de Gouges choisit la forme de la Déclaration pour
défendre la place de la femme dans la société. Elle réécrit
la DDHC en reprenant scrupuleusement ses concepts
juridiques.
La division en « articles », la rédaction d’un préambule et
d’un postambule montrent le désir de rendre solennelle cette
déclaration et de lui donner force juridique. Olympe de
Gouges souhaitait en effet que sa déclaration soit présentée et
votée par la représentation nationale, ce qui ne sera jamais
fait.
Mais dans le postambule, Olympe de Gouges sort du cadre
juridique et se fait plus rhétorique : « Femme réveille-toi (…)
reconnais tes droits »
Cette apostrophe à l’allégorie de la femme adopte le style
emphatique des révolutionnaires qui employaient des
formules identiques.
En modifiant le sens originel de certains articles de
la DDHC de 1789, Olympe de Gouges fait par moments
une parodie de la DDHC.
Ainsi, l’article 9 de la DDHC évoque la présomption
d’innocence : « Tout homme étant présumé innocent jusqu’à
ce qu’il ait été déclaré coupable (… ) ». Mais dans
sa Déclaration, Olympe de Gouges opère un détournement
ironique en écrivant : « Toute femme étant déclarée coupable,
toute rigueur est exercée par la loi. ». Les femmes se voient
presque appliquer une présomption de culpabilité !
Que signifie le parcours « Écrire et combattre pour
l’égalité » ?
Éclaircissement sur le terme « égalité »
Par sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne,
Olympe de Gouges écrit et combat pour l’égalité entre les
hommes et les femmes.
Mais tu dois remarquer que le parcours ne mentionne pas le
combat pour l’égalité femmes-hommes. Il évoque simplement
« l’égalité ».
Ce parcours te permet donc, si tu le souhaites, d’explorer aussi
d’autres combats, comme celui pour l’abolition de
l’esclavage ou pour l’égalité politique entre tous les hommes,
quelle que soit leur origine.
Pour enrichir ta réflexion, je te donne des conseils de lectures
à la fin de cette fiche de lecture.
La Déclaration d’Olympe de Gouges : des procédés et
tonalités variés
Olympe de Gouges dans la Déclaration des droits de la femme
et de la citoyenne utilise l’écriture comme une arme de
combat au service de l’égalité entre les femmes et les
hommes.
Les procédés et tonalités auxquels elle a recours sont variés.
Nous avons vu qu’elle utilise l’écriture juridique pour donner
solennité et force de loi à son combat.
Mais son texte est également un pastiche de la DDHC de
1789. Olympe de Gouges fait parfois preuve d’une ironie
grinçante, comme dans l’article 4 où elle définit la liberté de
la femme : « l’exercice des droits naturels de la femme n’a de
bornes que la tyrannie perpétuelle que l’homme lui oppose ».
Elle s’exprime de manière plus énergique et vigoureuse dans
le postambule où elle emploie les figures de l’antithèse et
du chiasme pour rendre sa lutte mémorable.
Elle y écrit par exemple : « tout a été soumis à l’ambition de
ce sexe autrefois méprisable et respecté et depuis la
Révolution, respectable et méprisé.» Ce chiasme montre
la situation contradictoire dans laquelle est enfermée la femme
au 18ème siècle : sa valeur intérieure (« respectable ») ne
correspond pas à sa situation politique (« méprisée »).
L’apostrophe aux femmes les invite à faire la Révolution dans
la Révolution mais relève aussi d’une tirade tragique aux
accents raciniens : « Ô femmes, femmes, quand cesserez-vous
d’être aveugles ? ».  Cette tonalité rappelle que les femmes
sont victimes d’une tragédie politique.
Dans le postambule, Olympe de Gouges adopte aussi un style
romanesque : « D’autres exemples encore plus touchants
s’offrent à la raison …» L’adjectif « touchants » dévoile une
sensibilité préromantique. La situation de la jeune femme
évoquée par l’écrivaine (« l’ingrat la laissera après quelques
années » …) rappelle le destin de Manon Lescaut, l’héroïne
du roman de l’Abbé Prévost ou l’histoire de Polly
Baker dans Supplément au voyage de Bougainville de
Diderot.
Pensée et postérité
Considérée comme l’une des fondatrices du féminisme et des
mouvements en faveur de la cause des femmes et de l’égalité
avec les hommes, elle est également connue pour avoir mené
des combats afin d’abolir l’esclavage et pour son
indépendance d’esprit et sa position avant-gardiste, érigés en
modèle de nos jours encore. Longtemps délaissée, voire
oubliée, la figure d’Olympe de Gouges et son apport dans le
combat des droits des femmes ont été redécouverts dans les
années 1970.
Olympe de Gouges et, par suite ses écrits, ont fortement été
inspirés par les Lumières. Ce mouvement culturel,
philosophique, littéraire et intellectuel, qui émerge dans la
seconde moitié du XVIIe siècle, marque le début d’un
engagement contre les oppressions religieuses et politiques,
œuvrant pour un progrès du monde, et se traduisant par une
production littéraire et artistique particulièrement développée.
Combattant l’irrationnel, l’arbitraire, l’obscurantisme et la
« superstition » des siècles passés, ce mouvement a procédé
au renouvellement du savoir, de l’éthique et de l’esthétique.
L’influence de leurs écrits a été déterminante dans les grands
événements de la fin du XVIIIe siècle, en particulier dans la
Déclaration d’indépendance des États-Unis et la Révolution
française.
Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne  : résumé
Construite sur le modèle de la Déclaration des droits de
l’Homme et du citoyen du 27 août 1789,
la Déclaration d’Olympe de Gouges fait entendre de nouvelles
revendications quant à la condition féminine de l’époque. Elle
propose une véritable refonte de la société française,
soulignant combien les femmes sont les grandes oubliées de la
Révolution française. Olympe de Gouges y rédige un
préambule, 17 articles et un postambule.
Genèse de la Déclaration
Cette version est publiée dans la brochure Les Droits de la
femme, adressée à la reine Marie-Antoinette d’Autriche, alors
reine de France. Il s’agit du premier document à évoquer
l’égalité juridique et légale des femmes par rapport
aux hommes, qui a été rédigé dans le but d’être présenté à
l’Assemblée législative le 28 octobre 1791 pour y être
adoptée.
La Déclaration des droits de la femme et de la
citoyenne constitue un pastiche critique de la Déclaration des
droits de l’homme et du citoyen, qui énumère des droits ne
s’appliquant qu’aux hommes. Ce texte est d’autant plus
marquant que lorsqu’il est rédigé, les femmes ne disposaient
pas du droit de vote, ni de l’accès aux institutions publiques,
ni aux libertés professionnelles et encore moins aux droits de
propriété. Olympe de Gouges y défend avec une ironie dirigée
à l’encontre des préjugés masculins, la cause des femmes,
écrivant ainsi que « la femme naît libre et demeure égale à
l’homme en droits ».
Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne  : analyse
Composée de dix-sept articles, la Déclaration des droits de la
femme et des citoyennes est un texte juridique qui comprend
également un préambule, adressé à la reine, ainsi qu’un
postambule, qu’il est utile d’étudier pour comprendre le
contexte à la fois historique et de rédaction.
Préambule et postambule
Dans cette mesure, voici les principaux éléments à retenir qui
figurent dans ce préambule : il s’agit d’une introduction, qui
exhorte ses « sœurs », c’est-à-dire ses semblables (elle se
place sur un pied d’égalité avec les autres femmes qui
pâtissent de leur condition d’infériorité par rapport aux
hommes) à outrepasser la condition et la situation qui leur
sont imposées, en formant une « Assemblée nationale ». Elle
met en exergue les droits dont les femmes doivent bénéficier
au même titre que les hommes.
De la même manière, elle apostrophe les femmes en
s’adressant directement à elles (« Femme, réveille-toi ») dans
le postambule, qui sert de conclusion, les invitant à se «
réveille[r] » pour « reconna[ître] [leurs] droits ». L’emploi
du “Ô” vocatif dans cette dernière partie permet à l’auteure de
renforcer son appel, sa supplique envers les femmes. Le
combat qu’elle souhaite mener doit être entrepris pour
acquérir un meilleur statut, une meilleure reconnaissance de la
valeur des femmes.
De ce fait, elle interroge ses congénères par la formule
suivante : “Qu’auriez-vous à redouter pour une si belle
entreprise ?”, signifiant par là que ces dernières n’ont rien à
perdre en s’y engageant. Elle critique enfin l’absence d’accès
des femmes à l’éducation, à la reconnaissance du mérite ainsi
qu’à la justice, accès d’autant plus contraint lorsque l’on est
pauvre. Olympe de Gouges achève son propos en évoquant la
question du mariage, défini comme “le tombeau de la
confiance et de l’amour”, phrase célèbre qui souligne
la position de dépendance de la femme à l’égard de son mari.
Registre et idées générales
Le ton employé dans l’ensemble des articles, est factuel,
impersonnel et surtout solennel car il s’agit d’une déclaration
officielle et juridique, qui se présente sous la forme d’un texte
de loi. Le format adopté permet de conférer davantage de
force au combat qu’elle défend.
Elle affirme le droit des femmes à la sécurité, à la liberté
(« celui de monter à la tribune » dans l’article X), à la
propriété, à la résistance, à l’oppression et à la protection. Ces
droits sont résumés dans l’article 2 et doivent bénéficier aux
femmes dans les mêmes proportions que pour les hommes.
L’égalité des sexes au cœur de la Déclaration
Il est intéressant de remarquer qu’Olympe de Gouges a
remplacé dans de nombreux endroits « l’homme » par « la
femme et l’homme », de façon à rendre claire la concordance
entre les deux sexes. Olympe de Gouges était profondément
convaincue de l’égalité entre hommes et femmes. Elle
considérait que ces dernières étaient en mesure de réaliser les
mêmes tâches que leurs homologues masculins.
Dans cette perspective, les articles VII à X sont consacrés à la
mise en évidence de cette égalité de traitement devant la loi en
cas de manquement à la loi. Celle-ci doit en effet être la même
pour tous et s’appliquer identiquement à tous les sujets, quel
que soit leur sexe.
En outre, en tutoyant ses homologues, femmes ou hommes,
Olympe de Gouges reprend l’idéal révolutionnaire d’égalité
des citoyens entre eux. Cela se manifeste par l’abandon du
pronom « vous » qui marque le respect à une personne
occupant un rang supérieur. Tout le monde se tutoie, peu
importe son extraction, et donc sa condition sociale.
Lire aussi : Gargantua, Rabelais : analyse de l’œuvre
La justice : un élément central
Par ailleurs, l’auteure ne revendique pas de droits spécifiques
ou supplémentaires (des dérogations ou passe-droits) pour les
femmes (voir à cet effet l’article VII : « Nulle femme n’est
exceptée ; elle est accusée, arrêtée et détenue dans les cas
déterminés par la loi »). Dès lors, ces dernières doivent
pouvoir jouir des droits et des devoirs dont elles disposent,
tout comme les hommes. En d’autres termes, l’identité des
devoirs doit entraîner celle des droits et inversement. Elle
affirme ainsi dans l’article IX que « Toute femme étant
déclarée coupable, toute rigueur est exercée par la loi ».
La participation de la femme dans le fonctionnement de la
société
Olympe de Gouges réclame que les femmes puissent
collaborer à la vie politique en tant que citoyennes et non
comme spectatrices. Elles doivent pouvoir prendre part au
processus d’élaboration des lois qui s’appliquent aux citoyens,
et parle de « contribution publique » (article XIV). Elle
affirme en ce sens que « La Loi doit être l’expression de la
volonté générale ; toutes les Citoyennes et Citoyens doivent
concourir personnellement, ou par leurs représentants, à sa
formation » (article VI) : pour être soumis(e) à la loi, il faut
l’avoir acceptée au préalable.
Parcours : réflexions sur l'intitulé du parcours « Écrire et
combattre pour l'égalité »
L'intitulé du parcours « Écrire et combattre pour l'égalité »
invite à réfléchir sur les moyens employés pour mener une
lutte, défendre une cause. Dans ce parcours, il s'agit d'une
lutte pour « l'égalité ».
Les deux infinitifs « écrire » et « combattre » sont reliés par la
conjonction de coordination « et ». Cela montre que l'écriture
est un moyen de lutter pour une cause mais qu'il n'est pas le
seul. Le terme « combattre » signifie « lutter contre, se battre
contre » mais aussi « s'opposer à ».
L'égalité est, selon la définition qu'en donne le Larousse,
l'« absence de toute discrimination entre les êtres humains, sur
le plan de leurs droits ». Si on met en relation l'intitulé du
parcours, la définition du terme d'égalité et le titre de l'œuvre
d'Olympe de Gouges, Déclaration des droits de la femme et de
la citoyenne, on comprend alors que la réflexion va
s'articuler principalement autour de la notion d'égalité entre
les hommes et les femmes, et plus particulièrement au niveau
de leurs droits.
 Il y a donc, dans le parcours, l'idée d'une lutte à mener. Une
lutte littéraire et intellectuelle mais dans un but concret :
obtenir l'égalité entre les hommes et les femmes.
L'écrivain peut donc s'engager, par ses écrits, dans la défense
d'une cause. L'intitulé du parcours amène à s'interroger
également sur la notion de « littérature engagée ». Le concept
de « littérature engagée » a été inventé au XXe siècle par
l'écrivain et philosophe Jean-Paul Sartre. Il pense que le rôle
de l'écrivain est de s'impliquer dans les combats de son temps
soit par ses écrits, soit en intervenant directement dans les
débats. On appelle « écrivains engagés » les auteurs qui
s'impliquent, par leurs œuvres, dans la défense d'une cause.
L'engagement littéraire ne date pas du XXe siècle. Il a existé à
toutes les époques. Ces œuvres « engagées » sont regroupées
sous le terme générique de « littérature d'idées ».
L'écrivain engagé cherche à faire réfléchir, à provoquer le
débat, à générer une prise de conscience et à engendrer des
changements.
Dans la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne,
Olympe de Gouges dénonce les injustices et inégalités dont
les femmes de son époque sont victimes. Mais elle va plus
loin encore car elle propose des solutions, des mesures
concrètes pour que ces inégalités cessent. Pour cela, elle
emploie différentes stratégies argumentatives, c'est-à-dire
qu'elle adapte ses propos et sa manière d'argumenter à ses
différents destinataires.
Présentation de l'œuvre
L'œuvre d'Olympe de Gouges paraît lors d'une période
centrale de l'histoire de France. Elle s'inspire de la Déclaration
des Droits de l'homme et du citoyen pour écrire son ouvrage.
Elle y dénonce la condition des femmes et le combat pour
l'égalité entre les hommes et les femmes.

Le contexte  
La Déclaration des droits de la femme et de la
citoyenne paraît en 1791 pendant la Révolution française. Au
moment de la publication de cette œuvre, Olympe de Gouges
est connue des milieux politiques et révolutionnaires. Avec la
Révolution, les citoyens (c'est-à-dire les hommes) ont acquis
de nouveaux droits, mais pas les femmes.
Olympe de Gouges appartient au siècle des Lumières qui voit
naître des combats en faveur de l'égalité. On s'insurge contre
la traite et l'esclavage des Noirs, on milite pour le droit
d'expression et on lutte pour l'égalité des droits.
En 1789 paraît la Déclaration des Droits de l'homme et du
citoyen qui s'ouvre sur le premier article : « Les hommes
naissent libres et égaux en droits ». Mais les femmes en sont
exclues car elles appartiennent à la catégorie des « citoyens
passifs » (au même titre que les esclaves, les pauvres, les fous
et les enfants). Elles sont soumises à l'autorité de leur père
puis de leur mari. Elles n'ont aucun droit politique (elles ne
peuvent ni voter ni être élues), elles n'ont aucun droit de
propriété (tout ce qu'elles possèdent revient de droit à leur
mari) et elles n'ont pas le droit de divorcer. De plus, leur
éducation est réduite au strict minimum : on leur apprend juste
de quoi faire fonctionner le ménage, c'est-à-dire à devenir de
bonnes épouses et de bonnes mères.

Résumé de l'œuvre
Olympe de Gouges reprend donc, en majeure partie, le texte
de la Déclaration des Droits de l'homme et du citoyen pour
écrire le sien.
La Déclaration des droits de la femme et de la
citoyenne s'ouvre sur une adresse à la reine Marie-Antoinette
suivie d'une exhortation adressée aux hommes et d'un
préambule. Viennent ensuite les dix-sept articles de la
Déclaration. Un postambule et un texte intitulé « Forme du
contrat social de l'homme et de la femme » clôturent
l'ouvrage.
Le texte qui figure au programme du baccalauréat s'étend du
préambule au postambule.

« À la Reine »
Avec cette dédicace, Olympe de Gouges sollicite la reine afin
de l'inciter à prendre part à son combat et à défendre les droits
des femmes. Pour l'auteure, la Révolution française sera un
succès à partir du moment où les femmes ne seront plus
exclues de la vie publique et de la politique.
« Homme es-tu capable… »
L'auteure s'interroge sur la capacité des hommes à être justes
et leur légitimité à exercer seuls le pouvoir. Elle explique que,
chez les autres espèces, il n'existe aucune inégalité entre les
sexes. Elle réaffirme que la Révolution ne pourra se terminer
qu'à partir du moment où l'égalité entre les hommes et les
femmes sera garantie.

Préambule
Olympe de Gouges justifie et légitime son ouvrage en
rappelant que les femmes font partie intégrante de la nation et
que si la société et les gouvernements sont corrompus, c'est
parce que les droits des femmes sont bafoués. Elle affirme que
si ces derniers sont respectés, alors la société sera meilleure et
les hommes seront plus heureux.

Articles 1 à 17
L'auteure réaffirme tout d'abord l'égalité de droits entre les
hommes et les femmes puis elle précise quels sont ces droits :
« la liberté, la propriété, la sûreté et surtout la résistance à
l'oppression ».
Ensuite, elle précise que les femmes doivent pouvoir accéder
aux mêmes fonctions que les hommes et qu'elles doivent être
soumises à la même justice. Elle rappelle également que les
femmes doivent avoir le droit à la liberté d'opinion, qu'elles
doivent pouvoir, elles aussi, tirer parti des bénéfices des
impôts, qu'elles doivent pouvoir voter et être élues. Le dix-
septième et dernier article rappelle que le partage des biens
doit être équitable.

Postambule
Olympe de Gouges s'adresse aux femmes et les exhorte à voir
la réalité de leur condition et à se battre pour leurs droits et
leur liberté. Elle affirme que seule l'égalité dans les fonctions
mettra fin à la corruption du gouvernement. Elle montre que
le statut économique des femmes s'est dégradé après la
Révolution et qu'elles sont soumises à des injustices sociales
importantes. Elle termine son postambule sur l'évocation des
inégalités au sein des couples mariés.

Forme du contrat social de l'homme et de la femme
Cette dernière partie prend la forme d'un contrat. L'auteure
propose des mesures concrètes pour améliorer l'institution du
mariage. Elle évoque le partage des biens entre époux en cas
de séparation. Elle aborde aussi la question de la protection
des femmes et des enfants dans les cas des naissances hors
mariage. Elle n'oublie pas la protection des « demoiselles
trompées », des veuves et des prostituées.
Olympe de Gouges revient également sur la condition des
esclaves (qu'elle assimile à celle des femmes), sur les droits
des hommes noirs et sur le mariage des prêtres, auquel elle est
favorable.
Elle poursuit sur l'évocation d'une anecdote qui dénonce la
façon dont les femmes sont traitées. Alors qu'un cocher essaie
de l'escroquer, elle fait appel à un juge. Mais ce dernier,
fortement misogyne, ne prend pas même le temps de l'écouter
et donne raison au cocher.
Le postambule se termine sur un post-scriptum dans lequel
Olympe de Gouges se réjouit de voir que la situation politique
de la France s'apaise et semble s'améliorer.

CITATION

“J’ai ecrit en faveur de ma patrie ,j’ai ecrit en faveur du


peuple malheureux “
”La femme nait libre et demeure égale a l’homme en tout
droit “
“les meres , les filles ,les soeurs représentantes de la nation ,
demandent d’etre constituées en assemblée nationale “
“l’espece d’hommes nègres m’a toujours interessée à son son
déplorable sort “
“Un commerce d’hommes ! …grand Dieu ! Et la nature ne
frémit pas ! S’ils sont des animaux ,ne le sommes nous pas
comme eux “
“Vous ne voulez ni la liberté ni la parfaite égalité “
“ En me précipitant dans les cachots , vous avez pretendu
vous défaire d’une surveillante nuisible a vos complots “

Vous aimerez peut-être aussi