These: VOL 2 7 Te 1 7
These: VOL 2 7 Te 1 7
These: VOL 2 7 Te 1 7
Présentée par
Patrick ROUGEAU
P. BOCH Rapporteur
J.C. TOURAY
M. CHEYREZY Examinateur
F.X. DELOYE
B. FEUX
M.T. MENAGER
J.H. THOMASSIN
J.J. TRESCASES
VOL 2 7te1 7
RESUME
La durabilité des matrices cimentaires et leur capacité de rétention vis à vis des radioéléments sont des
facteurs déterminants pour leur utilisation en tant que barrières ouvragées dans les centres de stockage de
déchets radioactifs. Actuellement, l'essentiel des études est consacré à l'expérimentation en laboratoire et à la
modélisation des comportements à long terme. Il existe cependant une autre approche complémentaire, basée
sur le concept analogique, qui est celle de l'observation de bétons en situation d'altération réelle et/ou en contact
avec des radioéléments, en vue d'un apport à une modélisation prédictive.
Pour l'étude proposée, deux matériaux ont été sélectionnés. Le premier est un béton issu de dalles
horizontales qui assurent la tenue mécanique des galeries d'une mine d'uranium (COGEMA, site de Margnac,
Limoges). Ces bétons sont soumis à la circulation des eaux d'infiltration particulièrement riches en uranium. Le
bilan géochimique réalisé sur ces bétons a révélé une dégradation de la matrice cimentaire induite par les
actions simultanées de l'eau, du dioxyde de carbone et des ions sulfate. L'altération est caractérisée par un
ensemble de transformations minéralogiqucs qui conduit à la formation de deux zones altérées très
caractéristiques. La première, très poreuse, est composée de calcite et de CSH "altérés" (appauvris en calcium et
enrichis en aluminium). La seconde, située entre la première zone altérée et la matrice saine, est caractérisée
par un processus d'autocolmatage qui consiste en la reprécipitation massive de l'ettringite, induite par le
transport des ions sulfate. La migration de l'uranium s'effectue à travers le réseau fissurai du béton et par la
porosité de la matrice cimentaire. Pour ce dernier mode, la migration du radioélément est étroitement liée au
processus d'altération. En effet, la zone altérée riche en ettringite et très peu poreuse constitue une barrière
hydrodynamique qui s'oppose à la migration du radioélément. Enfin, les capacités de rétention des CSH vis à
vis de l'uranium ont été clairement mises en évidence.
La deuxième série d'échantillons est constituée par des ciments archéologiques (2000 ans) fabriqués
avec des cendres volcaniques contenant entre autres de l'uranium à l'état de traces. Ces matériaux originaires du
site de Pompéi ont subi une altération en contexte d'enfouissement. L'altération est principalement caractérisée
par la carbonatation de la matrice cimentaire. On retrouve un assemblage minéralogique relativement proche
de celui identifié dans la zone altérée des bétons issus de la mine d'uranium : calcite et CSH "altérés". La
stabilité à long terme de ces derniers composés amorphes est démontrée.
Les études menées sur ces deux matériaux sont riches en informations pour la conception de modèles
prédisant le comportement à long terme des matrices cimentaires dans le cadre des centres de stockage de
déchets nucléaires. Ainsi, il apparaît que l'élément moteur de l'altération est la présence des ions carbonate dans
les eaux de percolation. Cependant, les réactions sulfatiques susceptibles d'apparaître doivent également être
prises en considération. Elles conduisent en effet à la précipitation d'ettringite qui diminue la porosité du
matériau. La modélisation des processus complexes de dégradation des bétons nécessite le couplage des
réactions chimiques avec les mécanismes de diffusion élémentaire. Par rapport à la migration des
radioéléments, les CSH, par leur capacité de rétention, entraîneront vraisemblablement un effet retard.
Le concept analogique contribue à une meilleure connaissance des matériaux à base de liants
hydrauliques. Cette approche permet d'aborder, sur des durées non accessibles en laboratoire, la complexité de
l'altération des bétons situés dans un milieu naturel. Elle s'avère très complémentaire à l'élaboration de modèles
prédictifs dés lors qu'un bilan géochimique peut être réalisé.
Mots ciés : béton, matrice cimentaire, stockage, concept analogique, durabilité, modélisation, CSH, uranium.
AVANT-PROPOS
- au CEA/SESD, J.C. Petit, initiateur du projet, M.T. Ménager qui m'a suivi tout au
long de la thèse, P. Toulhoat, M.C. Magonthier et S. Lours. Je tiens également à remercier
tous les thésards et post-doc de la SGC et plus particulièrement O. Vidal pour son aide lors de
l'échantillonnage dans la mine d'uranium ainsi que V. Joanny qui m'a initié à la microscopie
électronique à transmission.
- à l'Université de Poitiers, J.H Thomassin qui a suivi ce travail, M.F. Abrioux qui a
effectué les coupes ultramicrotomiques (MET) et D. Pacquet qui m'a fabriqué de nombreuses
lames minces.
Je voudrais également remercier les personnes qui ont accepté déjuger mon travail : P.
Boch (ESPCI de la Ville de Paris), J.C. Touray (Université d'Orléans), M. Cheyrezy
(Bouygues), F.X Deloye (LCPC), B. Felix (ANDRA), M.T. Ménager (CEA/DESD/SESD),
J.H Thomassin (Université de Poitiers) et J.J. Trescases (Université de Poitiers).
INTRODUCTION
A.l. Définition. 11
A.2. Historique des liants hydrauliques. 11
A.3. Fabrication et composition des liants hydrauliques modernes. 12
A.4. Minéralogie des poudres de ciments. 13
A.S. Les mécanismes d'hydratation des ciments. 13
CONCLUSION 48
Sommaire
A. LE SITE ECHANTILLONNE. 51
B. PROCEDURE D'ECHANTILLONNAGE. 52
C l . Microscope optique. 54
C.2. Microscope électronique à balayage. 55
C.3. La diffraction de rayons X. 56
C.4. Spectrométric infrarouge. 56
C.5. Analyses par ICP AES. 56
C.6. Analyses des solutions. 57
C.7. Microscopie électronique à transmission. 57
C.8. Traces de fission d'uranium induites. 58
CONCLUSION 89
B. BILAN GEOCHEMIQUE. 90
CONCLUSION 99
C. D I S C U S S I O N . 100
CONCLUSION 116
3. COMPORTEMENT DE L'URANIUM
C. DISCUSSION. 136
CONCLUSION 144
C. DISCUSSION. 159
CONCLUSION 163
CONCLUSION 179
ANNEXES 208
INTRODUCTION
Introduction
INTRODUCTION
La France est le deuxième producteur d'électricité d'origine nucléaire. Sur les 440
milliards de kW/h produits en 1992, 330 milliards proviennent de la vingtaine de centrales
réparties sur le territoire.
Comme toutes les autres industries, l'industrie nucléaire produit des déchets. La
responsabilité de la gestion de ces derniers incombe à l'Agence Nationale pour la gestion des
Déchets RAdioactifs. La majorité des déchets nucléaires non réutilisables ou valorisables doit
être stockée. Leur confinement a pour objectif de protéger l'homme et son environnement en
empêchant l'émission de particules et la dispersion de matières radioactives dans la biosphère.
L'ensemble des déchets radioactifs se divise en deux catégories distinctes l'une de l'autre par
leur radioactivité et par leur période (durée au bout de laquelle l'activité initiale est divisée par
deux). Il y a d'une part les déchets à vie courte (période de moins de 30 ans, faible et moyenne
activité), ce sont les déchets de catégorie A et d'autre part les déchets à vie longue (période de
plus de 30 ans, forte activité) : les déchets de catégorie B et C. Le volume des déchets à vie
courte représente environ 30 000 m3/an contre 4 000 m3 pour les déchets à vie longue.
Les méthodes de gestion et de stockage des déchets sont adaptées à la nature de ceux-
ci. Ainsi, les déchets de faible et moyenne activité à vie courte sont placés dans des centres de
stockage en surface comme le centre de l'Aube d'une capacité de 1 000 000 m 3 qui a pris le
relais du centre de la Manche (535 000 m 3 ). La gestion des déchets de forte activité à vie
longue pose un véritable problème de société. C'est pourquoi une loi a été votée le 30
décembre 1991 prévoyant que les recherches devaient être menées dans trois directions :
- la séparation des éléments à très longue durée de vie et la réduction de la période
radioactive,
- les procédés de conditionnement des déchets pour un entreposage de longue durée,
- l'étude de formations géologiques profondes (laboratoires de recherche souterrains)
en vue d'un éventuel stockage.
sorte, qu'il soit alors possible d'en extraire des informations pertinentes. Ce type de
méthodologie repose sur le raisonnement par analogie qui a été développé il y a plus de 2500
ans par les philosophes grecs. Couramment utilisé en physique, le concept d'analogie est
actuellement reconnu comme étant l'un des principaux processus mentaux dans l'élaboration de
nouvelles théories. L'intérêt des analogues dans le cadre des stockages de déchets nucléaires
est, entre autres, d'identifier les mécanismes majeurs qui prévalent sur des durées de temps
élevées, non accessibles en laboratoire (Miller et al., 1994 ; Petit et Come, 1994). Cette
approche s'avère très complémentaire aux études théoriques et permet de valider des modèles
conçus sur la base d'expériences en laboratoire.
Pour le travail proposé, deux matériaux ont été sélectionnés. Le premier est un béton
issu de dalles horizontales qui assurent la tenue mécanique des galeries d'une mine d'uranium
(COGEMA, site de Margnac, Limoges). Ces bétons sont soumis à la circulation des eaux
d'infiltration particulièrement riches en uranium. Ils sont susceptibles a priori de subir une
altération et simultanément une interaction avec le radioélément. La deuxième série
d'échantillons est constituée par des ciments archéologiques (2000 ans) fabriqués avec des
cendres volcaniques contenant entre autres une fraction d'uranium. Ces matériaux originaires
du site de Pompéi permettront d'aborder la stabilité à long terme des phases minérales des
matrices cimentaires, en particulier les hydrosilicates de calcium hydratés.
Introduction
La partie 2 est consacrée aux bétons issus de la mine d'uranium. Nous décrirons le site
échantillonné et l'approche méthodologique qui allie une caractérisation classique basée sur
l'observation pétrographique, couplée à des techniques analytiques plus performantes telles que
la microscopie électronique à balayage et à transmission et la cartographie de l'uranium par les
traces de fission d'uranium induites. Cette approche nous permettra de caractériser l'altération
du béton et d'effectuer un bilan géochimique des transferts de matière afin de comprendre quels
sont les mécanismes moteurs de l'altération. Enfin, dans un second temps, nous étudierons le
comportement et la migration de l'uranium dans le matériau.
Les ciments archéologiques de Pompéi font l'objet de la partie 3. La nature des phases
minérales constitutives des matrices sera déterminée et comparée à celle des phases présentes
dans les bétons modernes. Nous discuterons du processus d'altération subi par ces ciments et
de la stabilité à long terme des phases primaires des matrices cimentaires. Enfin, nous tenterons
de localiser l'uranium afin d'en déduire son comportement au cours du temps.
A.l. Définition.
A.2. Historique des liants hydrauliques.
A.3. Fabrication et composition des liants hydrauliques modernes.
A.4. Minéralogie des poudres de ciments.
A.5. Les mécanismes d'hydratation des ciments.
CONCLUSION
10
Synthèse bibliographique
A.l. Définition.
Les ciments sont des poudres fines constituées de particules anhydres, composées
essentiellement de calcium, silicium et aluminium, qui mélangées à de l'eau donnent naissance à un
matériau solide, véritable roche artificielle (Vénuat, 1976). Les liants hydrauliques peuvent
agglomérer une forte proportion de matière inerte pour former du mortier (ciment + eau + sable)
et du béton (ciment + eau + sable + granulats).
L'utilisation de ciment comme liant hydraulique dans la construction d'ouvrage d'art est très
ancienne puisqu'elle remonte à l'Antiquité. En effet, les Egyptiens utilisaient déjà ce type de
matériau qui faisait partie intégrante de leur technologie (Martinet, 1992). Ces liants, utilisés en
particulier pour la construction des pyramides, sont parmi les plus anciens qu'il est possible
d'étudier de nos jours. Fabriqués à partir de gypse impur calciné, les Egyptiens les employaient
pour sceller entre eux les énormes blocs de pierre.
L'utilisation de la chaux calcinée en remplacement du gypse n'est apparue que plus tard
avec les Romains (Vitruve, traduction de Claude Perrault, 1979). Ces derniers affinèrent la
technique de fabrication des ciments en mettant au point un liant hydraulique composé de chaux
vive, de briques ou de tuiles concassées et de cendres volcaniques (pouzzolanes). C'est avec ce
ciment de très bonne qualité qu'ont été construits de nombreux ouvrages tels que le Panthéon
romain, le Colisée, la basilique de Constantin et le Pont du Gard. Ces constructions, qui ont résisté
à l'épreuve du temps, démontrent l'excellente durabilité des ciments romains. Cette technologie
semble cependant avoir été perdue en partie au début du Moyen Age. La moins bonne qualité des
ciments de cette époque peut vraisemblablement être attribuée à une mise en œuvre moins
minutieuse, à des dosages moins précis, à l'utilisation d'une chaux insuffisamment cuite et à une
absence de cendres volcaniques dans le mélange de départ.
Ce n'est qu'au XVIIIéme et XIXéme siècle qu'on s'intéressa de plus près à ce matériau et
plus précisément à la chaux. Les premières expérimentations réalisées par John Smeaton en 1756
permirent de montrer que l'utilisation d'une chaux fabriquée à partir d'un calcaire impur contenant
une proportion importante de matière argileuse améliorait la qualité du ciment. Un demi-siècle plus
tard, en 1824, Joseph Aspdin en s'appuyant sur les travaux d'un certain nombre de chercheurs tels
11
Synthèse bibliographique
que L.J. Vicat, J. John et J. Frost par exemple, déposa le premier un brevet concernant la
fabrication d'un ciment qu'il appela "ciment Portland". D'après Smeaton, ce ciment "égalait en
solidité et en durabilité la meilleure pierre de Portland", il décrivait le mode de fabrication ainsi :
"Je prends une quantité spécifique de calcaire, tel que celui généralement utilisé pour faire ou pour
réparer les routes ;je le prélève sur les routes après qu'il est réduit en boue ou en poussière, ou, si je ne puis m'en
procurer ainsi une quantité suffisante, j'utilise le calcaire de roche lui-même, et je calcine la boue, la poussière ou
le calcaire selon le cas. Puis je prends une quantité spécifique d'argile et je mélange le tout avec de l'eau jusqu'à
un état presque impalpable, soit à la main , soit à la machine. Ensuite je mets ce mélange dans une cuve inclinée
pour Vevaporation, soit par la chaleur du soleil, soit par l'action du feu ou de la vapeur, jusqu'à ce que l'eau soit
complètement évaporée. Puis je brise le mélange en blocs convenables, et je les calcine dans un four à chaux
jusqu'à expulsion totale de l'acide carbonique. Le mélange ainsi calciné doit être broyé, martelé ou roulé en une
fine poussière, et il est alors à l'état voulu pour faire un ciment ou une pierre artificielle. On mélange cette poudre
avec une quantité suffisante d'eau pour obtenir la consistance du mortier, et on l'applique aux buts désirés. "
Aujourd'hui, les ciments Portland sont toujours fabriqués à partir de matière calcaire et
argileuse. Le mode de fabrication consiste en un concassage et un broyage du mélange calcaire +
argile de manière à obtenir des particules très fines. Cette étape peut se faire à l'état sec (voie
sèche) ou avec de l'eau (voie humide). Le mélange est ensuite chauffé progressivement dans un
four jusqu'au point de clinkérisation (1450 °C). L'eau et le CO2 sont éliminés avant que cette
température soit atteinte. Les différentes réactions chimiques conduisent à la formation d'un
nouvel assemblage minéralogique : le clinker. Le clinker est ensuite recueilli dans un refroidisseur
avant d'être mélangé à du gypse et d'éventuels constituants secondaires. L'ensemble est de
nouveau broyé de manière à obtenir une poudre très fine qui peut être ainsi commercialisée.
En fonction de la nature des constituants secondaires et des proportions entre ces ajouts et
la poudre de clinker, différentes catégories de ciment sont définies :
12
Synthèse bibliographique
. les CPJ : au moins 65% de clinker + des ajouts qui peuvent être des laitiers de
haut fourneau, des pouzzolanes, des cendres volantes, des fillers ou bien un mélange des produits
cités.
- les ciments de haut fourneau CHF : 40 à 75% de laitier, le reste étant du clinker
- les ciments de laitier au clinker CLK : au moins 80% de laitier
- les ciments au laitier et aux cendres CLC : 25 à 60% de clinker, 20 à 45% de laitier et 20
à 45% de cendres volantes.
(*) Des symboles particuliers, destinés à alléger l'écriture et le langage, sont couramment
utilisés en chimie des ciments :
L'étape la plus importante dans la préparation des matériaux à base de liants hydrauliques
est l'hydratation, phénomène qui se produit après mélange entre une certaine quantité d'eau avec
13
Synthèse bibliographique
les fines particules anhydres des poudres de ciment. La quantité d'eau par rapport à la masse de
ciment dans le mélange, notée rapport e/c, est une des caractéristiques essentielles des matrices
cimentaires.
ct
C3S fast C-S-H •p ao
gel u
s
-•
c •c
8
C2S slow
line
Ca(OH)2
Portlandite a 3
& a
C3A fast i-
Figure 1.1. Les constituants anhydres du ciment Portland et les différents produits
d'hydratation, d'après Double (1983).
14
Synthèse bibliographique
De nombreuses études théoriques et expérimentales ont été menées sur les premiers
instants de la mise en contact du C3S avec de l'eau (Barret, 1978 ; Thomassin et al., 1979 ;
Regourd et al., 1980 ; Double, 1983 ; Pratt et Ghose, 1983).
Barret (1978) introduit la notion d'hydroxylation superficielle des phases anhydres qui
serait une étape cinétique élémentaire intervenant dans la transformation globale du C3S. En plus
d'une hydratation directe par réorganisation structurale des CSH et libération concomitante de
chaux en solution, hypothèse non exclue par Barret (1978), il semblerait qu'il y ait une dissolution
du C3S superficiellement hydroxylé par un processus de dissolution-précipitation (figure 1.2). Seul
ce dernier mécanisme permet d'expliquer dans la solution la diminution de la concentration en
silice lorsque la concentration en chaux augmente.
C 3 S superficiellement
hydroxylé + eau
Figure 1.2. Ensemble de réactions mis en jeu pour l'hydraiation du C3S, d'après
Barret (1978).
15
Synthèse bibliographique
La couche de CSH recouvrant les grains de C3S se comporte, d'après Double (1983),
comme une membrane perméable (figure 1.3) laissant difïuser les molécules d'eau vers le grain
anhydre. Dans le sens opposé, les ions calcium et hydroxyle vont diffuser vers la solution pour
fonner la portlandite (figure 1.4). Dans un diagramme de solubilité, le processus d'hydratation
correspond à la précipitation de CSH dont le rapport C/S augmente progressivement jusqu'au
moment où le domaine de stabilité de la portlandite est atteint.
I 2
saturation limit of
Ca(OH)2
CH+soln.
B ^» — -»
16 24 r
concentration of CaO/msc 32
16
Synthèse bibliographique
Le mécanisme global d'hydratation des constituants anhydres peut, selon Pratt et Ghose
(1983), être décrit de la manière suivante :
- formation d'une couche de CSH autour des grains de C3S, précipitation de portlandite et
d'ettringite (celle-ci provient de l'hydratation du C3A)
- dissolution progressive des C3S, C4AF et C2S
- remplissage des espaces intergranulaires par des cristaux de portlandite, des baguettes
d'ettringite (dissolution des C3A), des fibres d'hydrates ferrifères (dissolution des C4AF) et des
gels CSH (dissolution des grains de C2S et des gros grains de C3S).
c3s
_ F'" ..--"""' C,A
_C,AF
Northflcet q.X.r.d.
Northflcet s.e.m.
Danish q.X.r.d.
I I
10 20 30
agc/days
17
Synthèse bibliographique
B. 1.1. Définition.
Les hydrosilicates de calcium constituent la phase principale dans les matrices cimentaires
puisqu'ils représentent environ 70% de la masse totale. De ce fait, leur rôle dans le comportement
physico-chimique des pâtes de ciment (porosité, texture, tenue mécanique, durabilité) est essentiel.
Le terme hydrosilicate de calcium est une appellation générale qui regroupe aussi bien des
composés très bien cristallisés (afwillite, tobermorite, nekoite, xonotlite, hillebrandite...) que des
phases moins organisées (les CSH des matrices cimentaires). Ces minéraux peuvent être naturels
ou bien synthétiques. La cristallisation d'hydrosilicate de calcium s'obtient dans des conditions
hydrothermales en présence d'eau et avec des températures supérieures à 100 °C. A température
ambiante ces composés sont amorphes ou très peu cristallisés (figure 1.6). Les composés les plus
proches des CSH de part leurs conditions de formation sont la tobermorite et l'afwillite qui
cristallisent respectivement à des températures égales à 70° et 1OO°C.
1000°-
600°- g œ-CaSiOj
5 luilkq)
600°-
§ 400°-
~ 300"-l
u
200°-
2
8.
H «-Tir , r£-C 2 S hydrate
Z-phose 11 A Tobermorile
100°- I I
75C .1
14 Â fobermorite
C-S-H(l) C-S-H (ïï)
50°
1:2 3:5 2:3 5:6 U] A53a U 5:2 3:1 oc
CoO/SiOj mole roUo of starting mateiial
18
Synthèse bibliographique
H2O
(OH)2
a-CjS hydrot»
ond
Hlllebrondite
C,5H
y-CjS hyjrott
C4SjH,l7)
oCokio-cHondrodiU
KaO
C3S2 f
Kilchoanitt Ct, CC,
FtanklnitR (j y
De nombreuses études ont été effectuées afin de déterminer les produits néoformés du
système CaO-SiO2-H2O. Il est pratique de représenter les caractéristiques des hydrosilicates de
calcium synthétisés sur une figure représentant leur rapport CaO/SiO2 en fonction de la
concentration en calcium dans la solution d'origine (figure 1.8).
Pour une concentration en calcium de l'ordre de 1 à 2 millimoles par litre, le CSH formé
présente un rapport CaO/SiO2 qui varie de 0,3 à 1. Ce composé faiblement cristallisé, nommé
CSH(I), possède un arrangement cristallin voisin de celui de la tobermorite (5CaO.6SiO2.5H2O).
Les dimensions des feuillets correspondants à ces CSH(I) diffèrent en fonction du rapport
19
Synthèse bibliographique
H. F. W.TAnCR(l7 )
G. I. K/UOUSEK (25")
S. A. GAEENBERG ont
T. N. CHANG(2S
IS 10
CONCENTRATION OF CcO IN SOLUTION (mmat/litre)
Figure 1.8. Variation du rapport CaO/SiO2 dans la phase solide par rapport à la
concentration en calcium dans la solution, selon Lea (1982).
Comme pour le rapport CaO/SiC>2, la quantité d'eau associée aux hydrosilicates de calcium
est difficile à définir. Les résultats d'expériences effectuées sous une pression de vapeur saturante
indiquent que la quantité d'eau retenue par les CSH dépend principalement du rapport CaO/SiO2-
Ainsi, une augmentation de ce dernier entraîne l'incorporation de molécules d'eau supplémentaires.
20
Synthèse bibliographique
Fujii et Kondo (1981) proposent une formule chimique pour les CSH qui tient compte de
la quantité d'eau dépendante du rapport CaO/SiC>2 :
xCaO.SiO2.(x+0,8)H2O
La composition et la structure des CSH qui se forment dans les pâtes de ciment à
température ambiante sont encore moins bien connues que celles des CSH(I) et CSH(II) de
synthèse. En effet, ces caractéristiques dépendent d'un nombre de paramètres importants tel que :
le degré d'hydratation, la température, la quantité d'eau disponible ou bien encore la nature des
particules anhydres composant le ciment. Par rapport aux CSH de synthèse contenant
exclusivement du calcium et du silicium, la principale différence avec les CSH réellement formés
dans les matrices cimentaires est que ces derniers peuvent incorporer dans leurs structures une
variété importante d'espèces élémentaires.
Les éléments les plus souvent rencontrés dans les CSH sont l'aluminium, le fer, le soufre, le
magnésium et le sodium. Ainsi, en étudiant par analogie les gels de tobermorite, Copeland et al.
(1960) ont montré que ces phases pouvaient incorporer un atome d'Al pour 6 atomes de Si.
L'incorporation d'Al dans la structure peut être envisagée, selon cet auteur, suivant deux types de
substitution :
A13+ + H+ <—-> Si 4 +
ou 2A13+ <—> 3Ca 2+
L'interaction entre les CSH et la solution interstitielle localisée dans la porosité est facilitée
par la très grande surface spécifique des minéraux. A titre de comparaison, on peut citer la surface
spécifique des gels de tobermorite qui dépend, selon Taylor (1990) du rapport
La stœchiométrie variable des CSH des matrices cimentaires a conduit Taylor (1986) à
reconsidérer la structure de ces derniers, celle-ci semblant être plus proche de celle d'un
hydrosilicate de calcium (semblable à la jennite (8CaO.5SiO2-Na2O.HH2O) incorporant d'autres
ions (Al, S, Fe, Mg...) plutôt que de celle d'un simple gel précurseur de la tobermorite "pure".
21
Synthèse bibliographique
Les structures peu organisées des CSH sont cependant encore assez mal connues et Taylor
(1986) souligne "qu'avec ce type de composé les distinctions entre mélange, coprécipitation et
solutions solides perdent une part de leurs significations".
L'essentiel des études concernant la solubilité des CSH porte sur les CSH "purs", c'est à
dire exclusivement composés de silicium, de calcium et d'eau. La solubilité des CSH incorporant
d'autres éléments, tel que l'aluminium par exemple n'est, à notre connaissance, pas encore connue.
En fait, la solubilité des CSH précipitant dans le système "simple" CaO-SiO2-H2O est
difficile à appréhender car les données d'équilibre de ces composés sont liées à leurs structures (et
réciproquement), elles-mêmes dépendantes du protocole expérimental utilisé pour leur synthèse.
Pour Barret et Bertrandie (1988), il n'y aurait qu'un seul type de CSH dont la solubilité
serait représentée par la courbe A. La courbe B correspondrait dans ce cas à un état stationnaire
induit par une cinétique de dissolution du C3S identique à la cinétique de précipitation des CSH.
Les données thermodynamiques concernant les CSH obtenus à partir de synthèse doivent
donc être prises avec une marge d'incertitude élevée lorsqu'on veut les transposer aux CSH plus
complexes des matrices cimentaires.
22
Synthèse bibliographique
tu
V;
,00 r « S . '^C
1°
Figure 1.9. Domaine de stabilité des CSH représentés dans le diagramme CaO-SiO2
(Jennings, 1986).
En se référant à un certain nombre de résultats expérimentaux qui montrent que les CSH se
dissolvent de manière incongruente (Kalousek, 1952 ; Greenberg et Chang, 1965 ; Fujii et Kondo,
1981), Berner (1988) décrit la dissolution des CSH comme dépendante du rapport CaO/SiO2
selon la réaction :
23
Synthèse bibliographique
Berner (1988) souligne les difficultés pour modéliser une telle réaction chimique et propose
de considérer les hydrosilicates de calcium comme des solutions solides ayant un pôle
correspondant à la phase CaH2SiO4, la nature de l'autre pôle dépendant du rapport CaO/SiO2.
Ainsi, pour un rapport CaO/SiO2 inférieur à 1, on aurait une solution solide de SiC«2 et de
CaH2SiC>4 et pour un rapport CaO/SiC>2 supérieur à 1 une solution solide de CaH2SiO4 et de
Ca(0H)2- L'auteur précise qu'il ne s'agit en aucune façon d'une hypothèse sur les structures des
hydrosilicates de calcium mais uniquement d'une simplification qui facilite la modélisation. Ce
modèle prévoit correctement la composition des solutions à l'équilibre. Son concept a également
l'avantage de pouvoir s'étendre à d'autres hydrosilicates de calcium.
Nous ne citerons dans cette liste non exhaustive que les phases les plus couramment
rencontrées dans les matrices cimentaires :
- La portlandite : Ca(0H)2
24
Synthèse bibliographique
Ce minéral peut former une solution solide avec une autre phase du type C4AH13.
- Les hydrogrenais :
Ces phases constituent des solutions solides dont les pôles sont : C3AH6-C3AS3
Les phases Aft et Afin proviennent de l'hydratation des particules de C4AF. Ces composés
sont semblables à ceux obtenus à partir du C3A avec une substitution du fer Fe-*+ à la place de
l'aluminium
L'eau interstitielle des bétons est essentiellement constituée des alcalins Na + et K + très
solubles en solution (tableaux 1.1 et 1.2). L'anion le plus représenté est l'ion OH", ce qui conduit à
des pH très élevés, d'environ 12,5 à 13,5. Dans les ciments contenant une forte proportion
d'aluminates, la concentration en sulfates SO42" peut être raisonnablement négligée devant la
teneur en ions OH".
25
Synthèse bibliographique
' OPC: Ordinary Portland cement; analysis not available) from re£. I7j
2)
SIL: 85 % OPC + 15 % SiOj (flame hydr., Degussa FK 320); from ref. [7]
3)
"OH"" is given as the sum (|Na+]+IK+Jf2-ICa2*])
4) 103.8 mmoles/litrc of A1(OII) included
/
CaO 63.4 60.3 65.1 47.5 18.2 46.6 50.7 7.3 0.07
SiO 2 20.6 25.8 22.9 28.5 - 29.2 35.7 49.2 96
4.2 6.8 Z.3 7.8 80.5 10.6 3.4 25.4 .0.23
Fe 2.1 2.6 3.6 1.4 - 3.7 1.7 7.2 0.08
?°T
HffO 3.4 1.5 3.4 6.9 - 3.1 2.7 2.5 0.13
K?O 1.1 0.25 - 1.1 - 1.4 0.95 2.1 0.37
Nn 2 0 0.2 - - 0.6 - 0.3 0.2 0-4 0.2
SO3 3.2 3.0 2.7 4.3 2.5 2.6 0.3 -
1
SPP: Swedish standard Portland cement CPA: French P.C. (CPA 55)
HP: Swedish blastfurnace slag cement SRP: Swedish P.C.(sulfate res.)
FAP: 70 X SPP + 30 X Fly ash SIP: 80 X SPP + 20 % Silica fume
ALP: High Alumina cement (Secar 80; Fondu Lafarge)
26
Synthèse bibliographique
En ce qui concerne la solubilité du cation Ca2+, Berner (1987) montre qu'elle est limitée
par des phases dont la nature varie en fonction de la composition chimique des ciments (figure
1.10):
12-
10-
t/1
5-
O
CJ
OPC
o
"o
2-
o
50 100 150 200 250 J50
27
Synthèse bibliographique
La durabilité des bétons représente l'aptitude de ces matériaux à conserver dans le temps
un comportement sain et des caractéristiques de résistance mécanique correspondant aux normes
de sécurité. Elle dépend de la résistance du matériau aux différentes agressions, physiques et
chimiques.
Elles peuvent être dues par exemple au gel-dégel, à l'action mécanique du vent ou des
vagues, à des frottements ou bien encore à des cycles d'humidification-dessication. Ces agressions
ont pour effet d'engendrer dans le béton des contraintes internes qui à long terme peuvent
conduire à l'ouverture de fissures ou à des éclatements (figure 1.11).
Le comportement des bétons vis-à-vis des agressions chimiques fait l'objet d'une abondante
littérature. En effet, les agressions sont de nature multiple et la complexité du béton en tant
qu'assemblage polyphasique ne simplifie pas l'approche. La liste des agressions qui sera décrite
28
Synthèse bibliographique
n'est pas exhaustive, on se limitera aux agressions les plus courantes et dont l'impact est le plus
significatif sur la durabilité des bétons.
Il est possible de distinguer deux types d'agression chimique, celles qui ont lieu au sein du
béton en système fermé et celles qui font intervenir un ou plusieurs agents extérieurs.
Les alcali-réactions :
La chimie des réactions alcali-silice consiste en une dissolution de la silice présente au sein
des granulats dans la solution interstitielle hyperbasique du béton. La silice ainsi libérée va pouvoir
réagir avec les cations présents dans le système (Na+, K+, Ca 2+ ). Ces échanges entre la surface des
minéraux et les alcalins de la solution interstitielle conduisent à la formation de gels silico-calco-
alcalins, produits expansifs qui provoquent la fissuration.
29
Synthèse bibliographique
Ca 2+ issus de la dissolution de la portlandite vont dans un second temps s'échanger avec les ions
alcalins des gels siliceux pour former des complexes silico-calco-alcalins gonflants.
o
1 1 1 I
— 0 Si 0 SI Si Si Si
?0 - 0
1
0 0
I
o
S!
O o
1 1 1 I I I
Si —— o Si 0 SI Si Si - O Si Si Si
1 1 1 I I I I
N. • Ci • K
NiOHJCOH | NiOHJCOK 1 g 0 O
•o'I 0
I I I I
I KO — Si — O — Si — ONâ KO — Si •
Si - Si - ONi
s
r O
1
I 1 1 ,
KO —
O
I
èi — O
I
O
— Si — ONi KO — i\
0
o O Si O Si O Si — Si — ONi
Si I
I
Ni K
0
I I I 0
— Si —
I
\
KO — Si — O — Si — ONi
o-s}_
0
— Si - O KO — Si — O — Si — ONi O - Si -
I I
Figure 1.12. Mécanisme de l'alcali-réaction sur une opale selon Wang et Gillot
(1991). (a) Structure de la surface d'une opale saine, (b) Echanges entre
les ions H + des groupements silanol et les ions Na + , K + et Ca^ + de la
solution interstitielle du béton, (c) Cassures des liaisons internes Si-O-
Si sous l'action des ions OH", (d) Echanges entre les ions H4" des
groupements silanol internes et les ions Na + , K + et Ca^ + de la
solution interstitielle du béton. Formation de complexes alcalins-siliceux
gonflants, (e) Echanges entre les cations Ca^ + et les ions alcalins.
30
Synthèse bibliographique
Pour Ming-Shu et Su-Fen (1980), la portlandite favorise également l'alcali-réaction car elle
maintient le pH à des valeurs très élevées en servant de réservoir d'ions OH". Ainsi le béton
fabriqué à base de ciment Portland (matrice riche en portlandite) est particulièrement atteint par les
alcali-réactions bien que ce dernier contienne à peu près les mêmes teneurs en alcalins que les
autres ciments. Ces auteurs suggèrent que les alcali-réactions pourraient être diminuées voire
éliminées avec une matrice cimentaire contenant peu de portlandite.
Urhan (1987) décrit quant à lui le mécanisme de l'alcali-réaction comme une compétition
entre les cinétiques de dissolution de la silice et la formation d'hydrosilicates de calcium
secondaires. La réaction est possible au départ si la concentration des ions OH" à la surface du
granulat siliceux est suffisamment importante pour pouvoir permettre à la silice de passer en
solution. Pour Urhan (1987), le cation Ca2+ est ensuite adsorbé (figure 1.13), préférentiellement
par rapport aux alcalins Na + et K+, sur les gels siliceux selon les réactions :
31
Synthèse bibliographique
2ème cas : la cinétique de dissolution de la silice est plus élevée que la cinétique de
formation des CSH. Dans cette hypothèse, la silice est libérée en grande quantité à la surface du
granulat permettant ainsi aux ions Na + et K + de se fixer sur les gels siliceux chargés négativement.
Le processus continue tant que le pH reste élevé.
Pour Urhan (1987), la présence du cation Ca2+ est donc bénéfique car elle permet d'inhiber
le processus de détérioration par formation d'une couche protectrice de CSH autour des granulats
siliceux.
Les réactions sulfatiques internes sont dues à l'oxydation des pyrites (FeS2) contenues dans
les granulats calcaires. La réaction, facilitée lorsque les pyrites sont de petites tailles (1 à 10 um),
entraîne la formation d'ettringite secondaire par réaction avec la portlandite et les aluminates de la
pâte cimentaire. Selon Dron et Brivot (1989), les forces de répulsion exercées par les aiguilles
d'ettringite lors de leur croissance sont à l'origine du gonflement de la matrice. L'oxydation des
pyrites est particulièrement grave pour la durabilité des bétons lorsque les granulats calcaires
contiennent également une fraction de minéraux argileux (Deloye, 1989). En effet, l'argile est
susceptible de libérer de la silice et du potassium en solution qui vont réagir et produire des gels
silico-calco-potassiques. L'action conjuguée du soufre et des alcalins est dévastatrice pour les
bétons car les produits néoformés provoque l'apparition de contraintes mécaniques.
32
Synthèse bibliographique
Action de l'eau :
Ce type de dégradation a été étudié dans le contexte des centres de stockage en surface de
déchets radioactifs (Glasser et al., 1985 ; Atkins et al., 1991 ; Adenot, 1992 ; Revertegat et al.,
1993). L'hypothèse de départ est que la durabilité de ces ouvrages dépend en grande partie de leur
résistance à l'action des eaux de pluies (faiblement minéralisées). Des études expérimentales,
réalisées en vue d'une modélisation du comportement à long terme, ont montré que :
- la pâte de ciment de type CPA subit principalement une lixiviation des ions
hydroxyle et calcium. La cinétique de lixiviation de ces ions suit une loi qui dépend de la racine
carrée du temps
Evolution du pH ;
Berner (1987) décrit le comportement à long terme des bétons soumis à l'action de l'eau en
relation avec 1' évolution du pH selon le scénario suivant :
- dissolution des hydroxydes alcalins qui conduit à une augmentation des concentrations en
Na et K dans l'eau interstitielle (pH voisin de 13, [Ca], [Mg], [Al] et [Si] faibles) ;
- dissolution de Ca(OH)2 ; (pH ~ 12,5 ; [Ca] = 2.10"2 M, [Mg], [Al] et [Si] faibles) ;
33
Synthèse bibliographique
- dissolution incongruente des CSH ; (pH - 12,5 à 10,4 ; [Ca], [Al] et [Si] faibles à
modérées, [Mg] faible) ;
- dissolution de Mg(0H) 2 ; (pH ~ 10,4 ; [Mg] = 3.10"4 M, [AI] et [Si] faibles à modérées);
La carbonatation des matrices cimentaires est l'une des principales altérations qui affectent
les bétons soumis aux conditions atmosphériques. Ce processus de détérioration est dû à
l'instabilité des phases primaires de la matrice cimentaire (portlandite, ettringite et, dans une
moindre mesure, les CSH) lorsque ces dernières se retrouvent en contact avec le dioxyde de
carbone. Le CO2 atmosphérique migre à travers la porosité du béton sous forme gazeuse ou sous
forme dissoute dans la solution interstitielle. Cette incorporation du CO2 dans la solution
interstitielle est favorisée par le pH hyperbasique de la solution. Le pH passe alors d'une valeur de
l'ordre de 13 à une valeur proche de 8,5 (Baron et Ollivier, 1992). Le principal minéral qui se
dissout au contact du CO2 est la portlandite (Ca(0H)2), elle réagit selon la réaction :
A 25°C, cette réaction est à l'équilibre pour une fugacité du dioxyde de carbone égale à 10"
12 8
> atm. Dans l'atmosphère, la fugacité du dioxyde de carbone est bien plus élevée, elle est voisine
de 10'3>5 atm, ainsi l'introduction de petites quantités de CO2 suffit pour entraîner la conversion
totale de la portlandite en calcite. Selon Ying-Yu et Qui-Dong (1987), il existe des sites de
nucléation privilégiés localisés sur les parois des pores du béton. Les ions Ca 2+ migrent vers ces
sites ce qui permet la cristallisation des cristaux de calcite.
34
Synthèse bibliographique
Grube et Rechenberg (1989) ont montré que dans de telles conditions, on observait la
précipitation de calcite au sein de la matrice cimentaire et également la formation d'un gel de silice
à la surface du matériau. Le rôle protecteur de ce gel a été clairement mis en évidence, il réduit de
manière significative la perte de masse due à la lixiviation.
{gel d'alumine}
L'interaction entre le dioxyde de carbone et les silicates de calcium hydratés a été étudiée
entre autres par Maycock et Skalny (1974) et Susuki et al. (1985). Les résultats de ces travaux
indiquent que des CSH synthétisés se décomposent complètement en quelques jours en un
mélange de calcite et d'un gel de silice (tableau 1.3).
35
Synthèse bibliographique
II est généralement admis que la porosité d'un béton tend à diminuer avec le degré
d'avancement de la carbonatation (Ying-Yu et Qui-Dong, 1987 ; Dewaele et al., 1991). Dewaele
et al. (1991) ont montré qu'une carbonatation artificielle accélérée appliquée à un béton fabriqué
avec un ciment Portland entraînait, en plus d'une diminution de la porosité totale, une modification
de la distribution des tailles des pores de la matrice cimentaire (figure 1.14). Comparé à
l'échantillon sain, l'échantillon carbonate contient un plus grand nombre de mésopores (2-10 nm).
En revanche, il y a moins de pores de tailles plus importantes (>10 nm), ces derniers sont en effet
remplis par des cristaux de calcite. La carbonatation de la matrice cimentaire entraîne une
réduction de la perméabilité des bétons, par formation de cristaux de calcite qui diminuent la
porosité du matériau.
10.0
o
*
8.0
Uncarbonoted
60
Carbonoled
H>* 6.0
C
u.
< 4.0
2.0
10 100 1000
L'action des ions sulfate sur les matrices cimentaires est complexe. Nous ne décrirons que
les trois principales réactions :
36
Synthèse bibliographique
- l'action du sulfate de magnésium sur une pâte cimentaire se traduit par une dissolution
très importante des silicates de calcium hydratés.
Le béton, assemblage constitué d'une part par des granulats et d'autre part par une matrice
cimentaire, est un matériau poreux. La porosité totale se subdivise ainsi :
- la microporosité des CSH ; il s'agit de pores dont la dimension est de l'ordre de 10 à
20.10-9 m ;
- la porosité capillaire (pores > 30.10"9m) qui correspond aux vides intergranulaires qui
n'ont pas été comblés totalement par les hydrates lors de la prise du ciment ;
- la porosité de l'auréole de transition autour des granulats qui est supérieure à celle de la
pâte cimentaire ;
37
Synthèse bibliographique
La perméabilité des bétons est un paramètre essentiel dans les transferts d'éléments au sein
du matériau. Elle conditionne en partie les flux de migration d'éléments toxiques pouvant être en
contact avec le béton, mais également les cinétiques de transformation des phases minérales.
10
10" 16
0-1 0-2 0-3 0-4 0-5 0-6 0-7
3
POROSITY—cmVcm of total volume
Figure 1.15. Corrélation entre la perméabilité et la porosité pour des rapports e/c
différents, Nyame et Illston (1981).
38
Synthèse bibliographique
D.2.1. Généralités.
En ce qui concerne les échanges cationiques entre le calcium des gels de CSH et certains
des cations des déchets, Casabonne Massonave (1987) montre que ces processus sont possibles
seulement pour un pH proche de la neutralité. Ce mécanisme ne permet pas une immobilisation
complète car il n'existe plus lorsque le pH augmente.
Cas du césium.
Hoyle et Grutzeck (1989) ont remarqué que la quantité de césium susceptible d'être
immobilisée dans une matrice est dépendante de la composition globale du déchet à stocker. Ainsi,
des concentrations en silicium ou en aluminium élevées sont favorables au piégeage du césium.
Ces premières observations ont conduit les auteurs à identifier les phases secondaires rétentrices
en césium, il s'agit de la pollucite CsAlSi2O6 et de la herschelite incorporant du césium
CsAISi2O6.3H2O. Fryda et al. (1994) ont montré que durant la période d'hydratation, le césium
est associé à une phase semblable à la chabazite. Le processus de céramisation conduit à
l'immobilisation définitive du césium sous forme de pollucite.
Cas du cadmium.
La TCLP (Toxicity Characteristics Leaching Procedure) appliquée à des colis de déchets a
révélé un faible taux de relâchement du cadmium dans le lixiviat (<lmg.L~l) c e qU; SUggère une
rétention importante de l'élément par la matrice cimentaire. Selon Cocke et al. (1989) et Carledge
et al. (1990), l'immobilisation du césium serait due à la précipitation d'hydroxydes (Cd(OH)2)
39
Synthèse bibliographique
stables dont les conditions hyperbasiques du milieu. Herrera et al. (1992) suggèrent un échange de
Ca pour Cd conduisant à la formation d'hydroxycadmiates de calcium.
La phase UO3.11H2O est stable dans les conditions hyperalcalines des solutions
interstitielles des bétons. Cependant, les concentrations élevées en Ca et Si des solutions
interstitielles conduisent préférentiellement à la formation de composés semblables au minéral
naturel uranophane. La phase limitant principalement la solubilité de l'uranium dans le cadre des
matrices cimentaires est selon Komarnent et Roy (1981) l'uranophane
Ca(UO2)2(SiO3)2(OH)2.5H2O. Cet auteur a identifié cette phase à partir d'un mélange de ciment
et d'une solution d'ions uranyle . Elle précipite selon la réaction :
II est à souligner que les phases néoformées à partir de cette réaction ont subi un traitement
hydrothermal à 100°C afin de pouvoir être caractérisées à l'aide de la DRX. A l'origine, il est
probable que le composé se trouvait sous forme amorphe avec une stœchiométrie voisine de celle
d'un uranophane.
Atkins et al. (1990) confirment l'existence de l'uranophane comme phase limitante dans les
systèmes ciments où le rapport U/C (uranium/calcium) est élevé (voisin de 1). Ces auteurs
identifient également deux autres phases susceptibles de limiter la solubilité de l'uranium : un
uranyl de calcium hydraté CaUO5.(l,2-l,7)H2O et, pour des concentrations en Ca(OH)2 élevées,
la becquereliite (CaO.6UO3.HH2O).
Berner (1992) a étudié la solubilité de l'uranium dans les eaux interstitielles des bétons en
faisant varier le potentiel d'oxydoréduction : -450, -300 et -200 mV. En considérant les deux
phases principales limitantes identifiées par Atkins et al. (1990), Ca(UO2)2(SiO3)2(OH)2.5H2O
et CaUO5.(l,2-l,7)H2O ainsi que l'uraninite, cet auteur montre que la totalité de l'uranium dissous
dans la solution dépend bien plus du pH que du Eh . En revanche, la spéciation de l'uranium est
très liée au Eh et pH (tableau 1.4). A pH élevé l'uranium est sous forme de complexes hydroxydes
dont la stabilité va déterminer le rapport U(1V)/U(VI).
40
Synthèse bibliographique
UO2(OH)3-/UO2(OH)42-
5.10"9M 10"8M 10-8 M
12 U(OH)5-/U(OH)4° UO2(OH)3-/UO2(OH)42- UO 2 (OH) 3 -/UO 2 (OH) 4 2 -
U(OH)5-
10-9M 10"7M 10-7 M
11 U(OH)4°/U(OH)s- U(OH)4°/U(OH)5- UO2(OH)3-/U(OH)4°
UO 2 (OH) 3 -
5.10-10M 5.10' 10 M 2.10"10M
10 U(OH)4°/U(OH)5- U(OH)4°/U(OH)5- U(OH)40/UO2(OH)3"
5.10"10M 5.10-10M 10' 10 M
En ce qui concerne les phases minérales limitant la solubilité de l'uranium, Berner (1992)
montre que ces dernières dépendent également du Eh (figure 1.16). Ainsi dans un environnement
très réducteur (-450 mV), la phase la plus stable est l'uraninite. Dans des conditions moins
réductrices (-300,-200 mv), c'est le pH qui va déterminer le minéral stable. Au-dessus d'un pH =
12, la phase CaUOs.(1,2-1,7)H2O prédominera. En-dessous de pH = 12, c'est l'uraninite et
l'uranophane Ca(UO2)2(SiO3)2(OH)2.5H2O qui limiteront la solubilité de l'uranium.
Au sein d'un centre de stockage, Berner (1992) fait remarquer que de telles
transformations de phases ont peu de chances de se réaliser car elles nécessiteraient des
sursaturations supérieures d'un ordre de 1 ou 2 par rapport à la précipitation d'une nouvelle phase.
II est probable que les phases limitantes resteraient l'uraninite et l'uranophane.
Berner (1992) souligne les limites de son étude pour lesquelles il a considéré des quantités
d'uranium par rapport à la masse de ciment très élevées, ce qui ne correspond pas forcément à la
réalité. En effet, dans les centres de stockage les rapports U/CSH envisagés sont beaucoup plus
faibles, de l'ordre de 1/1000 (Berner, 1992) . Dans de telles conditions il est très probable que
d'autres mécanismes comme l'adsorption de l'uranium sur ces CSH interviendront. On sait en effet
que les gels silicates ont une surface spécifique très importante, ce qui leur confère une capacité de
41
Synthèse bibliographique
rétention vis-à-vis des radioéléments potentiellement élevée (Petit et al, 1990 ; Perruchot et al.,
1991).
I -4-
O
" -6-
-2 - - 200 mVolts
pH of pore solution
La présence éventuelle de CO2 dans la solution interstitielle des bétons est un facteur
déterminant par rapport à ia spéciation de l'uranium : elle augmente en effet la solubilité des phases
solides. Dans le système U-O2-CO2-H2O l'uranium se trouve sous forme de complexes
carbonates du type [UO2(CC>3)2,2H2O]2~ et [UO2(CO3)3]4'stables dans un large domaine
(Bullwinkel, 1954).
42
Synthèse bibliographique
CONCLUSION
L'immobilisation des radioéléments dans les matrices cimentaires dépend donc d'un certain
nombre de paramètres :
- la spéciation des radioéléments dans les solutions interstitielles du béton imposée par le
pH (très élevé), le Eh et la présence ou non de CO2.
- les concentrations en radioéléments qui détermineront vraisemblablement le mécanisme
de rétention majeur : précipitation de nouvelles phases (hydroxydes, hydrosilicates...) ou bien
rétention sur des phases primaires (les CSH par exemple).
43
Synthèse bibliographique
En ce qui concerne l'utilisation des bétons dans les centres de stockage, l'apport des études
des matériaux anciens fabriqués à partir de liants hydrauliques peut schématiquement se résumer
selon deux approches. Celles-ci diffèrent l'une de l'autre quant à leurs objectifs qui dépendent entre
autres du contexte géochimique dans lequel a vieilli le matériau.
1er cas : les matériaux sont dans un environnement très semblable à celui des bétons des
centres de stockage, c'est à dire : conditions d'enfouissement souterrain avec une protection
importante vis à vis de l'altération météorique et sur des périodes de temps élevées. On peut alors
transposer les résultats des différentes observations au béton des centres de stockage en tenant
compte bien évidemment des différences qui existent inévitablement entre les deux systèmes,
comme la composition de la pâte cimentaire par exemple. Ces études permettent d'aborder les
problèmes liés à la stabilité à long terme des phases cimentaires telles que les hydrosilicates de
calcium peu cristallisés. La plupart des travaux (Mallinson, 1986 ; Steadman 1986 ; Rassineux,
1987 ; Rayment et Pettifer, 1987 ; Thomassin et Rassineux, 1992) consacrés à l'étude des bétons
anciens dans le cadre des centres de stockage s'appuient sur ce concept de "matériaux analogues".
2eme cas : le contexte géochimique du matériau ancien ainsi que les durées d'altération
diffèrent notablement des conditions existantes dans les centres de stockage. II sera alors plus
délicat d'établir des comparaisons entre les deux systèmes. Néanmoins une telle approche peut
fournir des informations importantes aux modèles géochimiques d'altération : caractérisation des
phases néoformées, évolution des compositions chimiques des phases primaires, mise en évidence
d'un ou plusieurs mécanismes majeurs.
44
Synthèse bibliographique
L'étude des ciments archéologiques romains correspond au premier type d'approche décrit
précédemment. L'objectif principal est d'obtenir des informations sur la durabilité des phases
minéralogiques des bétons. En effet, ces ciments sont parmi les plus vieux matériaux fabriqués à
base de liants hydrauliques qu'il est possible d'étudier actuellement. Ils sont fabriqués à partir de
chaux éteinte, constituant principal, à laquelle on mélange des ajouts naturels, comme la
pouzzolane (cendres volcaniques), ou artificiels, comme le tuileau ou la brique cassée (Vitruve,
traduction de Claude Perrault, 1979). La nature des constituants secondaires varie selon les
régions et les matériaux disponibles lors de la fabrication. La bonne durabilité de ces matériaux est
liée aux réactions entre la phase vitreuse riche en silice et la phase calcique qui entraînent la
formation de composés à caractères liants tels que des hydrosilicates incorporant calcium ou
aluminium (Rayment et Pettifer, 1987).
Dans le cadre des stockages de déchets nucléaires, le mur d'Hadrien situé en Angleterre et
construit par les Romains au 2 e m e , 3 e m e et 4 e m e siècles après Jésus Christ dans le but de
consolider leur empire, a fait l'objet d'une étude approfondie lorqu'on a découvert certaines parties
de l'ouvrage remarquablement bien conservées. Rayment et Pettifer (1987) ont montré que ces
mortiers datant d'environ 1700 ans contenaient des carbonates, de la calcite entre autres, de la
wollastonite ainsi que des phases amorphes telles que des hydrosilicates de calcium qui
proviendraient de l'hydratation de P-C2S. Ce dernier minéral serait issu de la cuisson d'un calcaire
riche en silice situé à proximité de l'ouvrage. Les auteurs ont mesuré des rapports C/S dans ces
hydrosilicates de calcium compris entre 1,3 et 1,4.
Sur le même ouvrage, Steadman (1986) a montré également l'existence d'hydrosilicates de
calcium amorphes au cœur du mur dans des zones protégées de l'altération météorique. Dans les
zones altérées les rapports C/S des hydrosilicates de calcium sont voisins de 1,1.
Rassineux (1987) a montré dans des mortiers datant de l'époque gallo-romaine (1500 ans)
prélevés sur le site de Sanxay (Poitou-Charentes) la présence de calcite, des hydrogrenats, de
l'ettringite ainsi que celle de gels de type hydrosilicates de calcium. La minéralogie de ces
matériaux est comparable à celle des bétons modernes (figure 1.17). L'étude révèle notamment la
présence de phases peu cristallisées qui par leur composition, s'apparente à des CSH (tableau 1.5).
45
Synthèse bibliographique
A.
Figure 1.17. Analogie entre l'assemblage minéralogique des ciments modernes (A)
et celui des ciments archéologiques datant de l'époque Gallo-romaine
(B), d'après Thomassin et Rassineux (1992). H = Hydrogrossulaire, E =
Ettringite, C = Calcite, G = Gehlenite hydratée.
Si Al Fe Mg Ti Mn Ca Na K
0,99 0,32 0,02 0,08 0 0 1,08 0,05 0,03
0,96 0,33 0,04 0,2 0 0 1,01 0,02 0,02
0,97 0,28 0,03 0,02 0 0 1,25 0 0,03
0,96 0,33 0 0,08 0 0 1,16 0 0,04
0,92 0,18 0 0,43 0 0 1,07 0 0
L'auteur insiste sur le rôle de la carbonatation qui selon lui augmente le confinement du
matériau par la cristallisation de cristaux rhomboédriques de calcite qui apparaissent dans la
46
Synthèse bibliographique
porosité des couches superficielles. La porosité externe du matériau diminuant, celui-ci devient
moins perméable aux eaux météoriques minimisant ainsi les effets de dissolution.
Eléments Mg Al Si S Ca Fe H
Aspdin 0,17± 0,31 ± 1,56 ± 0,02 ± 3,19± 0,15 ± 5,5 ±
0,09 0,19 0,24 0,02 0,13 0,06 0,7
Portland 0,05 ± 0,19 ± 1,47 ± 0,05 ± 3± 0,1 ± 6,9 ±
moderne 0,01 0,08 0,09 0,01 0,1 0,04 0,5
Tableau 1.6. Stœchiométrie des phases CSH au cœur des échantillons effectuée sur
la base des 10 atomes d'oxygène, d'après Rayment (1986).
Ces différentes études montrent qu'on retrouve dans des matrices cimentaires d'âges
différents, et parfois très anciens (dans certain cas plus d'un millénaire) des phases amorphes de
type hydrosilicates de calcium. Le principal constituant des matrices modernes à base de liants
hydrauliques possède donc une bonne durabilité. Les analyses chimiques effectuées sur ces CSH
anciens sont compatibles avec les compositions des CSH des bétons actuels. On notera la présence
d'éléments autres que le silicium et le calcium tels que le fer, le magnésium et surtout l'aluminium
(Rayment, 1986 ;Rassineux, 1987).
La principale altération affectant ces matériaux anciens semble être la carbonatation des
phases primaires qui se traduit par la précipitation de calcite. On retrouve ce minéral dans presque
toutes les matrices anciennes (Steadman, 1986 ; Rassineux, 1987 ; Rayment et Pettifer, 1987).
47
Synthèse bibliographique
L'altération météorique qui entraîne la décalcification des CSH existe très probablement.
On a en effet mesuré des rapports CaO/SiC>2 dans les CSH relativement faibles, situés entre 1,1 et
1,4 (Steadman, 1986 ; Rassineux, 1987 ; Rayment et Pettifer, 1987), qui pourraient être dus à un
départ du calcium occasionné par les eaux d'infiltration lessivantes. Pour confirmer cette hypothèse
de manière rigoureuse il est nécessaire de comparer systématiquement, quand c'est possible, les
CSH de la matrice cimentaire altérée avec ceux de la matrice cimentaire saine.
CONCLUSION
48
2 eme PARITE : LES BETONS ISSUS DE LA MINE D'URANIUM
3. COMPORTEMENT DE L'URANIUM.
49
Méthodes et techniques analytiques
A. LE SITE ECHANTILLONNE.
B. PROCEDURE D'ECHANTILLONNAGE.
C I . Microscope optique.
50
Méthodes et techniques analytiques
Le site choisi devait correspondre aux deux contraintes suivantes, imposées par la
problématique du sujet :
- ancienneté des liants hydrauliques ;
- interaction entre la matrice cimentaire et les radioéléments.
Les bétons utilisés dans les dalles de soutènement des mines d'uranium remplissent a
priori ces deux conditions.
A. LE SITE ECHANTILLONNE.
Les filons minéralisés sont exploités par tranches montantes remblayées ou par tranches
descendantes. Cette dernière méthode s'est généralisée au fil des ans. Elle consiste, après avoir
exploité le minerai sur une tranche de 4 mètres de hauteur, à couler une dalle de béton
d'environ un mètre d'épaisseur, qui peut être armée et arrrée dans les parements. On procède
alors au creusement de la tranche minéralisée sous-jacente à l'abri de cette dalle qui sert ainsi
de toit de protection.
51
Méthodes et techniques analytiques
w.»
B. PROCEDURE D'ECHANTILLONNAGE.
Trois dalles de béton ont été échantillonnées. Elies sont respectivement âgées de 4, 9 et
11 ans, situées respectivement dans les puits 8220, 7010 tranche 3 et 6120 tranche 10. Il n'a
pas été possible d'étudier des dalles plus anciennes. En effet, ces dernières se trouvent dans des
52
Méthodes et techniques analytiques
zones désaffectées où les conditions d'accès et de sécurité ne sont pas réunies pour permettre
un échantillonnage.
D'après les renseignements recueillis auprès du service technique de la mine, ces trois
dalles sont composées d'un béton constitué de :
Lors de ces échantillonnages, nous avons noté une variation du niveau des flaques qui
doit être corrélée aux modifications du débit des eaux de ruissellement le long des parois.
Chaque dalle de béton a fait l'objet d'un prélèvement de l'eau des flaques, d'un relevé
topographique ainsi que d'un échantillonnage de béton.
Avant chaque phase d'extraction des carottes de béton, un échantillonnage des flaques
d'eaux stagnantes à la surface des dalles a été réalisé.
53
Méthodes et techniques analytiques
Après mesure du pH, les eaux ont été filtrées (porosité des filtres égale à 450 nm) avant
d'être acidifiées jusqu'à pH = 2 en utilisant de l'acide nitrique, ceci afin d'éviter l'adsorption des
cations sur les parois des flacons et la précipitation.
Relevés topographiques.
Les résultats issus du premier échantillonnage ont révélé une différence dans l'altération
superficielle des bétons. Celle-ci semblait dépendre de la hauteur respective des différents
endroits échantillonnés. En effet, le niveau des flaques d'eau varie au cours du temps si bien
que la durée totale de l'interaction entre le béton et cette eau dépend directement de l'altitude
des points concernés. C'est pourquoi lors d'une seconde campagne d'échantillonnage, des
profils topographiques ont été réalisés pour les dalles âgées de 9 et 11 ans, en partant d'un
point haut situé à quelques dizaines de centimètres de la flaque contenant l'uranium, pour
rejoindre un point bas situé dans la flaque elle-même. Des carottes de béton ont été prélevées à
intervalle régulier (20 cm) le long de ce profil, ceci afin de préciser la relation entre l'altération
et les positions relatives des échantillons sur la dalle.
Les dépôts de minéraux secondaires d'uranium situés dans les flaques ont été collectés
avec l'eau environnante et conservés dans des containers étanches (type savillex).
Les carottes de béton prélevées à l'aide d'un carottier ont un diamètre de 4 cm, leur
longueur peut atteindre 12 cm. Chaque carotte a été emballée dans un sachet de plastique
hermétiquement clos pour limiter la perte en eau et les interactions avec le dioxyde de carbone.
C l . Microscope optique.
Le microscope optique a été utilisé pour un premier repérage des zones à étudier et
pour une première observation de l'assemblage minéralogique des échantillons. Les lames
minces polies ont été fabriquées à partir des carottes de béton sciées en deux dans le sens de la
longueur. Les opérations de polissage des lames ont été effectuées sous huile afin de ne pas
dénaturer le matériau d'origine en le lessivant. Elles ont une épaisseur d'environ 30 um et sont
collées sur une lame de silice pure dont la concentration en uranium extrêmement faible permet
la mise en œuvre de la technique des traces de fission induites d'uranium.
54
Méthodes et techniques analytiques
L'étude au microscope électronique à balayage a été réalisée sur un JEOL 840 équipé
d'une microsonde EDX , Les investigations ont été effectuées à partir de deux préparations
différentes métallisées au carbone :
- I è r e préparation: les lames minces. Celles-ci ont dans un premier temps été observées
en mode électrons secondaires et en mode électrons rétrodifrusés. Les lames minces ont été
utilisées principalement pour l'obtention de profils de concentrations élémentaires à partir de la
surface en direction de la base des carottes. L'observation des lames minces permet également
d'étudier la texture de la matrice cimentaire et en particulier d'appréhender la porosité du
matériau à l'échelle d'observation.
Les caractéristiques de l'appareillage ainsi que les conditions d'acquisition des analyses
chimiques ponctuelles sont les suivantes :
Tension d'accélération : 15 à 35 kV
Filament : tungstène
Courant d'émission : 0,13 nA
Surface analysée : 1 x 1 et 50 x 50 um2
Temps d'acquisition : 60 s
Temps mort : compris entre 20 et 30%
Les spectres acquis en dispersion d'énergie sont traités à l'aide du logiciel "MICROQ"
pour les analyses quantitatives et avec le logiciel "SQ" pour les analyses semi-quantitatives. Le
logiciel "MICROQ" permet, par comparaison avec des spectres de standards enregistrés dans
les mêmes conditions, d'obtenir des analyses chimiques quantitatives. Les éléments dosés dans
les analyses semi-quantitatives sont : Na, Mg, Al, Si, S, K, Ca, Ti, Fe et U. Parmi les éléments
non dosés qui se trouvent en quantité importante dans les matrices cimentaires, on peut citer le
carbone. Cet élément est détecté lors de l'acquisition du spectre mais ne sera pas pris en
compte dans les analyses finales car l'estimation de sa concentration est trop incertaine.
55
Méthodes et techniques analytiques
de manière plus précise. L'étude de ce type de support est donc complémentaire à celle des
échantillons polis.
Des analyses dififractoniétriques ont été effectuées sur la matrice cimentaire afin de
déterminer la nature cristallographique des phases présentes dans les échantillons. L'appareil
utilisé est un diffractomètre SIEMENS D500/501 équipé d'un détecteur linéaire ELPHYSE qui
permet de travailler sur des quantités de matière faibles. Les matrices cimentaires sont extraites
par broyage du béton et extraction des granulats sous loupe binoculaire. Cette méthode permet
de recueillir une quantité importante de matrice cimentaire. Il est cependant difficile d'éliminer
la totalité des granulats et notamment la fraction la plus fine qu'on retrouve sur les
diffractogrammes. Une partie de la poudre est ensuite déposée sur une lame d'aluminium qui
sert de support dans l'appareillage. Les supports en aluminium présentent l'avantage par
rapport au verre, de pouvoir faire un calage très précis de l'horizontalité sur la platine
tournante de l'appareil (les pics de l'aluminium servant alors de repère). Ils permettent
également de détecter la présence de composés amorphes siliceux qui forment un bombement
dans les petits angles.
Il faut noter que la limite de détection de la diffraction de rayons X est relativement
élevée. Ainsi, les phases en proportion inférieure à 5 % ne seront vraisemblablement pas
détectées sur les diffractogrammes.
Les spectres infrarouges ont été réalisés sur un spectrométre infrarouge à Transformée
de Fourier de type Brucker JJS25 équipé du logiciel de traitement des données "IR-TF
BRUCKER-ATS. Les échantillons ont été analysés dans une matrice de KBr avec un rapport
de dilution des matrices cimentaires de 2 %.
56
Méthodes et techniques analytiques
établi par Govindaraju et Mévelle (1987). Les seuils de détection sont de 0,01 % pour les
éléments majeurs, de 5 ppm pour les éléments en traces et de 0,5 ppm pour l'uranium et le
thorium.
Pour chaque phase minéralogique, une série de 15 analyses a été effectuée afin de tenir
compte des hétérogénéités. La durée de l'acquisition est de 30 à 60 secondes, elle correspond à
un compromis entre une réponse représentative de l'échantillon et une éventuelle migration des
57
Méthodes et techniques analytiques
éléments légers sous l'effet du bombardement électronique. Les spectres d'énergie ont été
traités à l'aide du logiciel "SQMTF" qui calcule les facteurs de correction de chaque oxyde et
détermine leurs proportions relatives (tableau II. 1) :
Le principe de la méthode des traces de fission d'uranium induites est de révéler les
traces latentes ou dégâts provoqués par le passage d'une particule lourde (fragment de fission
entre autres) dans un solide (Fleisher et al., 1975 ; Selo, 1983). Il s'agit d'une méthode utilisée
en physique nucléaire, astrophysique, archéologie, biologie et en géologie dans les domaines
suivants : géochronologie, paléothermométrie et géochimie de l'uranium. Pour cette dernière
application, la particule lourde qui va être à l'origine de la trace est en fait un fragment de
fission issu de la fission de l'uranium 235 induite par un bombardement de neutrons thermiques.
L'énergie de ce flux est équivalente à 0,5 eV, ce qui suffit pour entraîner la fission de l'uranium
235 (il faudrait une énergie supérieure à 3 MeV pour provoquer celle de l'uranium 238).
Les particules lourdes ainsi libérées vont traverser le réseau cristallin du solide
environnant en perdant de l'énergie sous l'action réciproque des forces coulombiennes entre la
particule et les électrons du solide, et par l'ionisation des atomes le long de son parcours.
Lorsque la particule a perdu toute son énergie, par de multiples collisions atomiques, elle est
neutralisée. Tout autour de sa trajectoire, il va donc y avoir dans le solide situé à proximité de
58
Méthodes et techniques analytiques
Péchantillon-source une zone de dégâts. Ces dégâts sont ensuite stabilisés et rendus visibles au
microscope optique par une attaque chimique.
Cette méthode a été utilisée pour cartographier l'uranium sur les lames minces. Ces
dernières sont constituées de silice pure (teneur en uranium inférieure à 10"12 g/g), car les
lames de verre classique contiennent suffisamment d'uranium pour occasionner un bruit de fond
gênant pour la cartographie fine. Les lames ont été soumises à un bombardement de neutrons
thermiques dont le flux vaut l,17.1013 n/cm^, pendant des durées allant de 30 secondes à 20
minutes. Le solide qui a servi de détecteur de traces de fission est un film de kapton, polymère
ayant une bonne aptitude à la révélation des traces. L'attaque chimique a été réalisée à l'aide
d'hypochlorite de sodium (eau de javel) portée à une température de 100°C pendant 7 minutes
et 30 secondes.
L'observation du film de kapton ainsi révélé permet d'obtenir une cartographie très
précise de l'uranium au sein de nos échantillons. En utilisant des standards dont les teneurs en
uranium sont connues et en comparant le nombre de traces par unité de surface entre
l'échantillon et le standard, il est possible également d'obtenir des microcartographies
quantitatives.
59
2 eme PARTIE : LES BETONS ISSUS DE LA MINE D'URANIUM
élémentaires.
A.4. Composition des eaux stagnantes en surface.
CONCLUSION
B. BILAN GEOCHIMIQUE.
B.l. Méthode de calcul.
B.2. Les résultats.
B.2.1. Les proportions massiques de chaque phase dans les matrices
cimentaires.
CONCLUSION
C. DISCUSSION.
C l . Les réactions induites par la migration des ions carbonate.
C.2. Formation de la zone altérée interne.
C.3. Le degré d'avancement de l'altération.
CONCLUSION
60
Altération du béton
Ce chapitre est consacré à l'étude de la matrice cimentaire du béton. Elle doit nous
permettre de retracer l'historique des dalles de béton et de comprendre les mécanismes qui
régissent une éventuelle altération.
Lors de l'échantillonnage des dalles de béton, nous avons remarqué que la vitesse de
progression du carottier dans le béton n'était pas constante. Les premiers millimètres du
matériau offraient une résistance moindre à l'appareil. Lors de l'extraction des carottes de
béton, nous avons pu corréler cette différence de dureté à la présence d'une zone altérée dans
le haut des carottes. Par rapport à la matrice cimentaire saine située en profondeur et de
couleur grise, cette zone altérée est de teinte plus claire (figure II.2).
61
Altération du béton
ZONE
ALTEREE
ZONE
SAINE
Figure II.2 : - à gauche : carotte extraite de la dalle âgée de 11 ans dans les
parties basses du profil.
- à droite : dans les parties hautes du profil sur la même dalle.
On distingue parfaitement la zone altérée de couleur beige et la zone
saine de couleur grise.
Parties hautes
Parties basses
Zone altérée
Zone saine
62
Altération du béton
Dans les régions basses des profils, il apparaît pour chaque dalle, un liseré noir de très
faible épaisseur (quelques l/10 ème de mm) situé à quelques mm de la surface. Ce liseré est
beaucoup moins perceptible à l'oeil nu voire inexistant dans les carottes des parties hautes du
profil.
La pâte cimentaire saine, située en profondeur, apparaît comme une matrice très fine de
teinte gris clair. En lumière polarisée, la matrice se présente majoritairement homogène avec
des cristaux disséminés de portlandite Ca(OH)2 aux teintes de polarisation vives allant des
jaunes aux rouges du second ordre (figure II.4).
Dans la zone altérée, la pâte est homogène et de teinte beaucoup plus claire (figure
II.4). Les teintes de polarisation beiges avec des irisations rappellent celles de la calcite
(CaCO3).
Les épaisseurs des zones altérées externes et internes sont données dans le tableau II.2.
On constate que l'épaisseur des zones altérées externes dépend de la localisation des
échantillons de béton (dans les parties situées en hauteur ou, à l'opposé, au fond des flaques) ce
qui n'est pas du tout vrai pour les zones altérées internes.
63
Altération du béton
Zone saine
64
Altération du béton
Les indications obtenues sur les porosités des matrices ne sont que purement
qualitatives. Cependant, aucune donnée quantitative n'a pu être obtenue par les techniques de
porosimétrie. En effet, celles-ci s'appliquent à des matériaux relativement homogènes, du
moins à l'échelle de l'échantillon introduit dans l'appareil (quelques cm^). Cette condition est
loin d'être réalisée dans le cas des bétons qui possèdent des granulats dont la taille est
importante (quelques cm). Les valeurs obtenues sont alors faussées par la présence d'une
quantité aléatoire de granulats et les incertitudes sur la porosité sont de l'ordre de plusieurs
dizaines de %. Les tentatives pour mesurer la porosité par ce biais se sont avérées peu
fructueuses.
65
Altération du béton
Zone saine
66
Altération du béton
Nous décrirons les échantillons âgés de 9 et 11 ans comme s'il s'agissait d'un seul et
même matériau car d'un point de vue qualitatif, les deux matrices sont très semblables. Nous
commencerons par décrire la minéralogie de la zone saine puis celle des zones altérées en
remontant progressivement vers la surface : zone altérée interne puis zone altérée externe
67
Altération du béton
difiractogrammes des dalles de 9 et 11 ans qui apparaît entre 29 - 15° et 20 = 30° (Bish et
Post, 1989).
w Et : ettringite
a ° _ C4AC : carboaluminate
o a. ** de calcium hydraté
Po : portlandite
Qz : quartz
0 Ca : calcite
LU 10
0 Al : support aluminium
Lu N
Lu 0 O
11 CO
1 il 1 LU
wV kiuU
A h/ul J J , 1 0 _
S. < •
LU
6
6.0Q0
Lui
2the ta
v
8B.eB0>
Tableau II.3 : Intensité relative des raies de chaque minéral dans la matrice saine
(-- : non décelé, * : faible, ** : moyen, *** : fort, #*** : très fort)
L'absence de raies caractéristiques des CSH (2,81 Â, 2,97 Â, 3,07 Â) sur les
diffractogrammes de rayons X indique une mauvaise cristallinité de ces composés. Ces
composés peu cristallisés sont vraisemblablement à l'origine des bombements présents sur les
diffractogrammes. On retrouve les réponses de ces CSH sur les spectres IR (figure II.7) avec
les absorptions correspondant aux fréquences des liaisons Si-O-Si : 450, 520 et 1100 cm"1. On
notera également la présence d'un pic d'absorption caractéristique des ions OH" libres situé à
3670 cm"1.
68
Altération du béton
Si-O-Si
OH-
Les matrices saines sont constituées principalement d'une phase peu organisée
relativement dense et présentant des structures en nids d'abeilles (figure II.8) typiques des
CSH. Cette phase entoure les cristaux de portlandite, les carboaluminates de calcium et les
baguettes d'ettringite. La portlandite apparaît sous forme de plaquettes hexagonales dont les
dimensions varient de 10 à 50 um environ.
L'ettringite se présente sous deux formes (figure II.8) : la plus courante est constituée
de fines baguettes orientées de manière aléatoire dont la longueur est de l'ordre de 10 à 20 um
; l'autre forme plus rare apparaît dans les pores, elle se présente en amas de baguettes collées
les unes aux autres et dirigées dans le même sens, de section et longueur plus élevées (30 à 40
um).
69
Altération du béton
(a)
(b)
CSHa
Ca
i
KeV
A,.,
70
Altération du béton
Les analyses chimiques ponctuelles montrent que la phase peu cristallisée correspond à
des CSH (hydrosilicates de calcium) associés à des éléments autres que le calcium et le silicium
tels que : l'aluminium, le fer, le soufre et en moindre quantité le magnésium, le sodium et le
titane (annexe 1). Il est difficile de dire si les CSH incorporent réellement la totalité de ces
éléments dans leur structure peu évoluée ou bien, si certains éléments, comme les alcalins,
proviennent de la solution interstitielle qui, en s'évaporant lors de la dessication, ont précipité à
la surface du composé. Les limites des techniques analytiques utilisées ne permettent pas de
préciser davantage le mécanisme de fixation de ces éléments par les CSH.
Les rapports CaO/SiC>2 de ces CSH sont de 1,6 ± 0,1. L'ensemble des analyses
ponctuelles (annexe 1) permet d'obtenir leur stœchiométrie moyenne, calculée pour 1 S1O2
(tableau II.4).
Les compositions des CSH des deux dalles sont très proches. Dans la suite, nous ferons
référence à ces CSH par la désignation : CSH (a).
Les diffractogrammes obtenus sur les poudres de la zone altérée (figure IL9) révèlent la
présence de l'ettringite et de la calcite. Par rapport à la matrice saine, on note l'absence des
71
Altération du béton
raies correspondant à la portlandite et une diminution très nette des raies des carboaluminates
de calcium. Celles de I'ettringite sont par contre beaucoup mieux définies (tableau II.5).
• 1 . . .
CO
tu
M
o Et : ettringite
LU
a
C4AC : carboaluminate de calcium hydraté •
LU Qz : quartz
[ Ca : calcite
< LU I Al : support aluminium
1 ô j. 1 a
<
J
Ju L . J , 1 ,ftI
i
j
O co
0
wvL, JLi, i 1
Vu
° n
.
8.000 2theta 74.992>
Tableau II.5 : Intensité relative des raies de chaque minéral dans la matrice en
zone altérée interne.
(— : non décelé, * : faible, ** : moyen, •** : fort, **•* : très fort)
72
Altération du béton
partielle du soufre par le carbone s'accompagne d'une variation des paramètres de maille de
l'ettringite (figure 11.10).
cioinpm
1120
1090
1060
0 0.1 02 03 0A Q5 0.6 0.7 08 0.9 1
3CaOAl2O33CaSCkfXH2O
73
Altération du béton
La figure 11 montre que les points d'analyses reportés dans un diagramme (Al+S)/Ca
en fonction de Si/Ca (figure 11.12) sont alignés sur une droite. Cette droite relie deux pôles qui
correspondent à l'ettringite d'une part et aux CSH(a) d'autre part. Le composé ZAI
74
Altération du béton
Ettringite
0,9-
CSH (a)
0/7-
0,6
fi»—
(Al+S)/Ca 0,5 •
0,4-
0,3-
0,2-
n
c?
0 0,2 0,4 0,6 0,8
Si/Ca
75
Altération du béton
Al + Fe
0 ^Ca(OH) 2 -
Figure 11.13 : Analyses chimiques issues d'une pâte cimentaire âgée de 23 ans
représentées dans un diagramme (Al+Fe)/Ca - Si/Ca, d'après Taylor
etNewbury(1984).
76
Altération du béton
Les mineralogies des zones altérées externes des dalles de 9 et U ans sont identiques ;
seules les épaisseurs d'altération diffèrent (dalle de 11 ans plus altérée que celle de 9 ans,
tableau II.2), cet aspect sera discuté ultérieurement. Par contre, au sein d'une même dalle, ces
zones présentent certaines singularités selon les parties basses ou les parties hautes des profils.
Nous décrirons donc les zones altérées dans les parties hautes des dalles, puis dans les parties
basses (figure II.3, pour la distinction parties basses/parties hautes) en insistant sur les
différences.
A.2.3.1. La zone altérée externe dans les parties hautes des profils.
La diffraction de rayons X réalisée sur les matrices altérées (figure 11.15) des dalles
âgées de 9 et 11 ans révèle la présence de calcite en très forte proportion (tableau II.6). Les
raies correspondant à ce minéral sont très bien définies. Les raies caractéristiques de la
portlandite, de l'ettringite et des carboaluminates de calcium hydratés ont complètement
disparu. Comme pour les diffractogrammes obtenus sur les zones saines, un bombement
apparaît entre 29 = 15° et 29 = 30°, indiquant la présence de phases amorphes.
Les spectres IR des zones altérées (figure II.16) se différencient de ceux enregistrés
pour les zones saines par la présence d'une absorption importante correspondant aux
fréquences des carbonates : 710, 870, 1430 et 1470 cm"1. On note toujours les absorptions
attribuables aux liaisons Si-O-Si à 450, 520 et 1100 cm'1.
77
Altération du béton
Qz : quartz CC
<
O
Ca : calcite
Al : support aluminium <
Ô -
CO
CO
cs O
o CO O CO
o o
N
O
V 5
•
Tableau II.6 : Intensité relative des raies de chaque minéral dans la matrice en
zone altérée externe.
(— : non décelé, * : faible, ** : moyen, *** : fort, **** : très fort)
78
Altération du béton
2-
Si-O-Si
79
Altération du béton
80
Altération du béton
- 4ème étape : les pores ainsi que les fractures sont remplis de cristaux de calcite. Il n'y
a plus du tout d'ettringite.
A Itératien du béton
82
Altération du béton
A.2.3.2. La zone altérée externe dans les parties basses des profils.
L'épaisseur de la zone altérée externe est moins importante dans les parties basses des
dalles que dans les parties hautes.. En plus des caractéristiques de la zone altérée externe en
parties hautes, les carottes de 9 et 11 ans possèdent la particularité de présenter un liseré noir
visible à l'oeil nu et situé à quelques mm de la surface. On retrouve ce liseré sur tous les
échantillons des dalles de béton dans les parties basses. Au microscope électronique à
balayage, l'observation des lames minces en mode "électrons secondaires" ne permet pas de
différencier ce liseré du reste de la matrice cimentaire environnante. Il n'est pas possible
d'identifier une morphologie particulière. Par contre, l'étude en mode "électrons rétrodifrusés"
qui permet de différencier les éléments suivant leur numéro atomique révèle l'existence d'une
différence de composition chimique entre ce liseré et la matrice cimentaire environnante (figure
11.19). L'image électronique du liseré présente une luminosité beaucoup plus élevée, ce qui
indique une teneur en éléments lourds supérieure. Les analyses chimiques (annexe 4) révèlent
effectivement une composition riche en uranium pouvant aller jusqu'à 15% en poids d'oxyde.
Ce liseré contient également plus de fer que le reste de la matrice cimentaire.
83
Altération du béton
Les compositions chimiques en oxydes des matrices ont été obtenues à partir d'une
série d'analyses réalisées au microscope électronique à balayage sur des échantillons massifs.
Ce support permet une distinction aisée des granulats de la matrice cimentaire ce qui permet
d'être certain qu'on analyse la matrice seule et non un mélange matrice + granulats. La
composition chimique de la zone saine de la dalle de 9 ans a été déterminée également à partir
d'un échantillon de béton, selon une méthode mis au point par Deloye et al. (1983). Cette
méthode n'a pas été utilisée pour les zones altérées car elles ne représentent pas une quantité de
matière suffisante.
Les proportions moyennes en poids d'oxydes dans les matrices saines, altérées internes
et altérées externes des dalles de 9 et 11 ans sont données respectivement dans le tableau II.8 :
Dalle de 9 ans Na 9 O MgO A1,O, SiO9 SO, K->O CaO TiO-j Fe 7 O, Total
Matrice saine O 0,12 1 6,3 20 2,97 0,36 65 0,3 3,58 99,6
Matrice saine @) 0,1 1,1 6,2 20,2 3 0,4 65,5 0,2 3,4 100,1
Matrice altérée interne @) 0,1 0,9 5,9 18,8 9,4 0,3 61 0,3 3,4 100,1
Matrice altérée externe ( 2 ) 0,1 0,9 6,9 21,8 0,3 4,7 61,8 0,3 3,3 100,1
Dalle de 11 ans Na 7 O MgO A17O, SiO? SO, K7O CaO TiO7 Fe 7 O, Total
Matrice saine ^ ) 0 0,9 6,2 22 2,8 0,3 64 0,3 3,5 100
Matrice altérée interne (2) 0,1 0,9 6 19 9 0,4 61 0,3 3,4 100
Matrice altérée externe P ) 0 1 7,1 21,5 0,1 4,2 62,7 0,2 3,4 100,1
84
Altération du béton
En ce qui concerne la matrice cimentaire saine de la dalle de 9 ans, on constate que les
deux méthodes utilisées conduisent à des résultats très semblables. Les compositions chimiques
des dalles de 9 et 11 ans sont très proches, on note un enrichissement relatif en soufre
lorsqu'on passe des zones saines aux zones altérées internes. Les zones altérées externes sont
appauvries en soufre et enrichies en potassium.
Les profils des teneurs en oxydes (CaO, SiC>2, K2O, SO3 et AI2O3) ont été déterminés
pour chaque dalle et pour les régions basses et hautes des profils (annexe 6 et figure 11.20). Ces
profils sont tracés à partir d'analyses chimiques ponctuelles (15 x 15 um^) réalisées sur les
lames minces. L'avantage de ce support, parfaitement plat et poli, est de pouvoir obtenir des
analyses quantitatives. En contrepartie, il est parfois difficile d'éliminer totalement dans les
analyses l'influence des granulats, en particulier ceux de petites tailles.
Les profils des oxydes de silicium et calcium montrent que les teneurs de ces deux
oxydes ne varient pas lorsqu'on passe de la zone saine à la zone altérée interne. Les teneurs
moyennes en silice sont de l'ordre de 15 % et celles de la chaux sont de l'ordre de 30 %. En
comparaison avec les analyses effectuées sur échantillons massifs, on note des rapports
CaO/SiO2 plus faibles (de l'ordre de 2). Ceci est dû à la présence des granulats siliceux qui
tend à surestimer les teneurs en silice.
Sur l'ensemble des échantillons, le passage de la zone altérée interne à la zone altérée
externe s'effectue dans la majorité des cas avec une diminution progressive des teneurs en
chaux lorsqu'on se rapproche de la surface : de 30 à 21 %. Il y a également une diminution en
silice (de 15 à 12 %) qui correspond vraisemblablement à une dissolution des CSH, seule phase
de l'assemblage minéralogique à contenir de la silice.
La concentration en oxydes d'aluminium est constante lorsqu'on passe de la zone saine
à la zone altérée interne.
Les profils des teneurs en oxydes de soufre se composent de trois parties très corrélées
au zonage minéralogique. Dans la zone saine la proportion de l'oxyde est constante et de
l'ordre de 1 à 2 %. En se rapprochant de la zone altérée interne, elle augmente très rapidement
pour atteindre des valeurs de l'ordre de 8 à 10 %. Elle diminue brusquement dans la zone
altérée externe où le soufre est quasi-inexistant.
85
Altération du béton
86
Altération du béton
Par rapport aux eaux circulant dans le milieu fissurai du granite, les eaux stagnantes à la
surface présentent un enrichissement en ions (tableau II.9) tels que le potassium, le magnésium,
l'uranium et les ions sulfate. Les concentrations en calcium et silicium sont en revanche peu
différentes. Les concentrations en uranium seront discutées en détail dans la partie consacrée
au comportement de l'uranium. On peut d'ores et déjà souligner qu'elles sont très nettement
supérieures à la concentration en uranium dans les eaux de percolation, ce qui s'explique d'une
part par la provenance des eaux qui traversent le filon particulièrement riche en uranium et,
d'autre part, par le processus d'évaporation qui tend à augmenter les concentrations. On note
également une teneur importante en ions nitrate. Cette teneur est probablement excessive et
pourrait expliquer le déséquilibre des charges électriques qui apparaît dans les analyses : plus
de charges négatives que de charges positives.
En ce qui concerne le pH de ces eaux, ces derniers sont du même ordre que le pH d'une
eau en équilibre avec la calcite et le dioxyde de carbone atmosphérique (3,4.10"^ atm) : 8,3.
87
Altération du béton
Tableau II.9 : Compositions chimiques (en mol/L) des flaques d'eau sur les
dalles âgées de 9 et 11 ans. (1) d'après Gassama (1993) : (2)
concentration estimée
La concentration en ions carbonates n'ayant pu être mesurée sur place, elle a été
estimée en considérant que la solution est en équilibre avec la calcite. Le diagramme de Sillèn
(figure 11.21), montre qu'à pH= 8,5-8,7, la concentration en ions HCO3- est de l'ordre de 10"3
mol/L.
ogC
1 I
CO"
2 CO 3
_ Ca'-\ 2Caff
//
'HCOj
•
\
Figure 11.21 : Diagramme de
•2 -
/ /
1
7 Sillèn représentant l'équilibre
d'une eau avec la calcite et une
1//V
/
pression de CO2 = 3,4.10"4 atm
/
/
(point A : électro-neutralité de
la solution), d'après Michard
•6 -, \ -
/ (1989).
I
10 pH
88
Altération du béton
CONCLUSION
L'ensemble des résultats acquis par les différentes techniques analytiques montre que les
deux dalles de béton âgées de 9 et 11 ans subissent une altération qui se traduit par un zonage
minéralogique de la matrice cimentaire vers la surface des dalles. L'altération (zone altérée
externe et zone altérée interne) est plus développée dans les parties hautes des dalles que dans
les parties basses : 9-11 mm contre 6 mm pour la dalle de 9 ans ; et 24-27 mm contre 8-10 mm
pour la dalle de 11 ans.
L'altération se traduit dans le béton par la présence de deux zones altérées très
caractéristiques, séparées par des fronts de précipitation et de dissolution de phases minérales
(figure 11.22) :
- la transition entre la zone saine et la zone altérée interne est caractérisée par la
précipitation d'ettringite et de calcite alors que la portlandite et les carboaluminates de calcium
se dissolvent,
- de la zone altérée interne à la zone altérée externe, il y a dissolution totale de
l'ettringite et une précipitation massive de la calcite.
Ce zonage est corrélé à de brusques variations de concentrations élémentaires ; la zone
altérée interne est par exemple très nettement enrichie en soufre.
CSH (a)
Portlandite
Ettringite primaire
Carboaluminate de calcium n
Calcite E3 m m m m fi] El E3 El
CSH (b)
Ettringite secondaire
Surface
des dalles Profondeur
89
Altération du béton
B. BILAN GEOCHIMIQUE
Pour établir ce bilan de matière, il faut considérer un état initial et un état final pour
lesquels les paramètres de la matrice cimentaire énoncés précédemment seront déterminés.
Les résultats préalablement acquis ont montré que l'altération conduit à un zonage de la
matrice cimentaire depuis la surface des dalles vers les parties encore inattaquées du béton. La
comparaison entre les différents échantillons des dalles de 9 et 11 ans indique que les
épaisseurs des deux zones altérées, bien qu'elles ne soient pas directement corrélées à ce
paramètre, augmentent avec le temps. Ainsi les fronts de précipitation et de dissolution des
phases minérales qui séparent ces différentes zones se déplacent progressivement vers le bas
des dalles. Un volume de matrice situé à une distance constante de la surface passe au cours du
temps par des stades correspondant à la zone saine puis à la zone altérée interne, et enfin à la
zone altérée externe (figure 11.23). On peut donc considérer un état initial qui correspond bien
entendu à la matrice saine non altérée et un état final qui correspond au stade ultime de
l'altération c'est à dire à la matrice cimentaire de la zone altérée externe. La transition dans le
temps entre ces deux états s'effectue en passant par un état intermédiaire, qui correspond à la
matrice cimentaire de la zone altérée interne décrite dans le paragraphe A.2.2.
90
Altération du béton
Surface
Zone saine
91
Altération du béton
V
Etape 2 : Détermination de la composition chimique de la matrice
cimentaire (éléments majeurs + CO2 + H2O)
Le calcul des concentrations élémentaires à partir des étapes 1 et 2 suppose que l'on
connaisse soit la porosité de chaque matrice (saine, altérée interne ou altérée externe), soit la
concentration élémentaire d'au moins un élément chimique. Cette dernière hypothèse est exclue
pour l'état initial, il nous faut donc estimer la porosité de la matrice saine.
Cette donnée n'étant pas accessible de façon suffisamment précise à l'aide des outils
analytiques (paragraphe A. 1.3), la porosité a été estimée en utilisant des formules extraites de
la littérature (Galle et al., 1993 ; Xu et al., 1993). La porosité des pâtes de ciment est
déterminée par la composition du mélange initial et par les conditions dans lesquelles a vieilli le
matériau, La porosité est liée principalement au rapport eau/ciment initial, mais dépend
également du taux d'hydratation (m) du ciment (Galle et al., 1993 ; Xu et al., 1993). Elle peut
être calculée d'après la relation suivante :
92
Altération du béton
Etant donné l'âge des dalles de béton (une dizaine d'années) on considère que la totalité
du ciment initial est hydraté (m = 1). Le rapport e/c étant de 0,53, la porosité de la matrice
cimentaire saine, selon ces formules, est donc égale à :
PT =
Comparée aux valeurs mesurées par Nyame et Illston (1981) pour des matrices à
différents rapports e/c (figure II.25), la porosité calculée précédemment (41 %) semble élevée.
En effet, en extrapolant les résultats de Nyame et Illston (1981) à une matrice dont le rapport
e/c est de 0,53, on trouve une porosité de l'ordre de 30 %.
1 2 3 7 28 days 10 20monins
PERIOD OF HYDRATION—davs
Figure 11.25 : Porosité des pâtes de ciment en fonction du rapport e/c, d'après
Nyame et Illston (1981).
93
Altération du béton
94
Altération du béton
Le calcul des proportions massiques des phases minéralogiques (tableau 11.10) montre
que la matrice cimentaire à l'état initial est composée majoritairement de CSH : 54 %. Ce
résultat est compatible avec les observations réalisées au microscope électronique à balayage.
Les CSH entourent les autres minéraux et constituent l'élément liant de la pâte cimentaire.
Dans la zone altérée interne, les CSH apparaissent en proportion relative plus faible
(46%) contrairement à la proportion d'ettringite qui croit : 7 à 29 %. L'augmentation relative
de cette phase correspond à la précipitation massive de l'ettringite secondaire qui a été mise en
évidence lors de la caractérisation des différents assemblages minéralogiques. On note
également une augmentation de Ja proportion en calcite.
La calcite est le principal minéral de ia matrice altérée externe (64 %) et les CSH ne
représentent plus que 36 %.
Les concentrations molaires élémentaires ont été calculées selon la procédure décrite au
paragraphe B.2. L'ensemble des concentrations élémentaires à l'état initial, intermédiaire et final
95
Altération du béton
a été calculé pour une porosité à l'état initial située dans l'intervalle 30-40 % (annexe 8). Nous
discuterons dans cette partie les résultats correspondant à la porosité moyenne de l'intervalle
précédent : 35 % (tableau 11.11).
Les résultats montrent que les transitions entre les différents états impliquent des
transferts de matière. La transition entre l'état initial et l'état intermédiaire s'effectue avec un
apport en carbone et en soufre :
Lorsque la matrice cimentaire passe de l'état intermédiaire à l'état final, on note une
perte en calcium, silicium et soufre «ï un apport en carbone et potassium :
Perte en Si= Cçi final - Csi intermédiaire = 2,88 - 3,49 = - 0,61 ± 0,06 mol/L
=
Perte en AJ= C M finaj - CAI intermédiaire 1,08 -1,29 = - 0,21 ± 0,02 mol/L
96
Altération du béton
=
Apport en K= C K final • C R intermédiaire °» 77 " ° . 0 7 = °>7 ± °> 07
Les concentrations des espèces minérales ont été calculées pour différentes porosités de
la matrice à l'état initial (annexe 8).
97
Altération du béton
Àtj> = -ÇAVi
i
Le tableau 11.13 montre que, pour une porosité initiale de l'ordre de 35 %, la transition
entre l'état initial et l'état intermédiaire s'accompagne d'une réduction importante de la porosité
: de 35 %, elle passe à 23 %. La diminution de la porosité correspond à la formation d'un
volume de matière équivalent à 0,08 litre pour 1 litre de matrice. Elle est due principalement à
la précipitation de l'ettringite secondaire. Ces résultats correspondent aux observations
réalisées au microscope électronique à balayage qui montrent que la matrice cimentaire de la
zone altérée interne est très peu poreuse. On retrouve l'ettringite aussi bien dans les pores du
béton que dans la porosité des CSH eux-mêmes.
La porosité du matériau à l'état final est plus élevée que celle des deux états précédents
(43 % contre 23 et 35 %). Elle est due principalement à la diminution de la concentration en
CSH.
98
Altération du béton
CONCLUSION
Le bilan géochimique montre que l'évolution au cours du temps d'un volume de matrice
saine, subissant l'altération, suppose des transferts de matière (figure 11.26) très importants. Le
passage de l'état initial (matrice saine) à l'état intermédiaire (matrice altérée interne) nécessite
un apport d'environ 0,92 mol/L de soufre et 2,53 mol/L de carbone (cette dernière valeur étant
très vraisemblablement surestimée). De l'état intermédiaire à l'état final (matrice altérée
externe) il faut considérer un apport de 0,7 mol/L de potassium, 3,18 mol/L de carbone pour
un départ de 3,66 mol/L de calcium, 0,61 moi/L de silicium et 0,21 mol/L d'aluminium.
Le passage de l'état initial à l'état intermédiaire correspond à la précipitation de 0,31
mol/L d'ettringite secondaire alors que la portlandite et les carboaluminates de calcium
disparaissent. De l'état intermédiaire à l'état final, on note la précipitation massive de calcite
(3,12 mol/L) et une diminution de la concentration en CSH (de 3,49 à 2,88 mol/L).
La variation des concentrations des phases minéralogiques entraîne une modification de
la porosité. La porosité à l'état intermédiaire est plus faible qu'à l'état initial : 23 % contre 35%.
L'état final est caractérisé par une porosité importante : 43 % (en prenant comme base de
calcul une porosité à l'état initial de 35 %).
L'origine de ces transferts de matière et leurs conséquences sur les matrices
(précipitation, dissolution de phases minérales, porosité) fait l'objet du chapitre suivant.
6/
'È.o
% Ko * *
0
oP 0
t
Apport en S et C Apport en K et C,
Départ en Ca, Si et A]
Figure 11.26 : Evolution dans le temps d'un volume de matrice saine situé à
proximité de la surface, au cours de l'altération.
99
Altération du béton
C. DISCUSSION.
L'altération des bétons conduit à la formation de deux zones altérées distinctes l'une de
l'autre par leur assemblage minéralogique : CSH (a), calcite et surtout ettringite dans la zone
altérée interne ; calcite et CSH (b) pour la zone altérée externe. L'interface de ces deux zones
est marquée par un front de dissolution très net de l'ettringite et un front de précipitation de la
calcite. Le bilan géochimique a permis de mettre en évidence que le passage de la matrice saine
aux zones altérées implique des transferts de matière importants.
Quels sont les paramètres qui contrôlent cette altération et ces transferts ? Quelles sont
les relations entre la zone altérée externe et la zone altérée interne ?
Ces réactions résultent des actions simultanées de l'eau et du dioxyde de carbone qui
conduisent à une diminution du pH de la solution interstitielle du matériau. Le pH d'un béton
en cours de carbonatation passe de 13 dans la zone saine à 8,3 dans la zone carbonatee (figure
11.27).
100
Altération du béton
12
11
10
^-Virage de la - 9
phénolphtaléine
8
L'action de l'eau entraîne également une dissolution incongruente des CSH caractérisée
par un départ préférentiel du calcium (Kalousek, 1952 ; Greenberg et Chang, 1965 ; Fujii et
Kondo. 1981). La décalcification des CSH provoque une libération de calcium dans la solution
selon la réaction ;
xCaO.yAl2O3.SiO2.(x+0,8) H 2 O + 2 a H 3 O + — >
{CSH (a)}
(x-a)CaO.yAl2O3.SiO2.(x-ct+0,8) H 2 O + aCa 2 + + 4a H 2 O
avec x « 1,6 et x-a « 0,4 d'après les stcechiométries des CSH (a) et CSH (b).
101
Altération du béton
L'aluminium :
Les CSH (b) de la zone altérée externe sont plus riches en aluminium que les CSH (a).
Les observations montrent que l'aluminium est intimement lié aux CSH. Il est cependant
difficile de dire de quelle façon l'aluminium interagit avec les CSH. Il peut s'agir d'une
incorporation d'ordre structural (incorporation des atomes d'aluminium dans la "structure" des
CSH ) ou bien d'un simple mélange physique (remplissage de la porosité des CSH par le gel).
En considérant le mélange comme un ensemble homogène, on a :
avec x-a » 0,4 et y+P - 0,2 d'après les stœchiométries des CSH (b).
Le calcium :
Le calcium, issu de la dissolution de I'ettringite et de la décalcification des CSH, réagit
avec les carbonates de la solution interstitielle pour former de la calcite, selon la réaction :
102
Altération du béton
précipitation passe par un maximum situé à une distance finie de l'interface (figure 11.28, Baron
et Ollivier, 1992), Cette distance dépend plus particulièrement des vitesses de diffusion des
éléments se déplaçant en sens inverse.
s 25 -
Front atnlionnaire
5 10
6 7 8
Distança dim)
Le soufre :
Cet élément provient exclusivement de la dissolution de l'ettringite. Nishikawa et al.,
(1992) ont montré que la dissolution de cette phase en présence d'ions carbonate conduit à la
précipitation de phases secondaires telles que la calcite, un gel d'aluminium et du gypse
(CaSO4.2H2O) selon la réaction :
6CaO.Al2O3.3SO3.31H2O 3CO 2 --
{ettringite}
Nos résultats sont en accord avec cette réaction en ce qui concerne les phases
néoformées à partir du calcium (calcite) et de l'aluminium qu'on retrouve dans les CSH (b). Par
contre, la présence de gypse n'a pas été révélée dans la zone altérée externe des dalles de
béton. En fait, cette phase n'est pas stable dans les conditions chimiques de l'eau interstitielle
103
A Herat Ion du bélon
des bétons carbonates. La figure 11.29 montre que la composition supposée de la solution
interstitielle (pH = 8,5) se situe dans le domaine de stabilité de la calcite.
1 l
1
1
elle
_ CaSO< ,2H2O -
•2 -- •Si-S CaCO 3
—1 w
- -
-4 - lN
Ca'* I
- I
i
-6 -- i
1 i i I I I .
5 6 7 8 9 10 11 12 pH
Aucune autre phase minéralogique néoformée et contenant du soufre n'a été révélée
lors de la caractérisation de la zone altérée externe. Le soufre n'est pas associé non plus aux
CSH à l'inverse de l'aluminium. Dans ces conditions, le soufre reste dans la solution
interstitielle du béton. Sa concentration à l'interface zone altérée interne-zone altérée externe
est alors entièrement déterminée par les cinétiques de dissolution de l'ettringite et les cinétiques
de diffusion de l'élément à travers la porosité du matériau.
104
Altération du béton
des CSH(b) et un phénomène de précipitation de la calcite qui ne comble que partiellement les
vides créés.
CONCLUSION
Le bilan de matière montre que la transition entre ces deux états est associée à un
apport en carbone (vraisemblablement très faible) et surtout en soufre. L'origine du carbone ne
fait aucun doute ; cet élément provient du dioxyde de carbone atmosphérique qui est dissout
dans la solution interstitielle du béton et migre à travers la porosité. En revanche, l'origine du
soufre est moins évidente. En effet deux possibilités sont, a priori, envisageables :
Première hypothèse :
Le soufre provient essentiellement du milieu extérieur et en particulier des eaux de
ruissellement qui, en traversant le granite, se sont enrichies en ions sulfate (de l'ordre de 10"3
mol/L). Dans ce cas, la précipitation de l'ettringite secondaire dans la zone altérée interne
résulte d'un processus d'altération classique induit par la diffijsion des ions sulfate à travers la
matrice. Ces ions provoqueraient des réactions sulfatiques, par interaction avec les phases
primaires de la matrice saine.
105
Altération du béton
Deuxième hypothèse :
Le soufre vient de la matrice cimentaire elle-même. Plus précisément l'apport de soufre
dans la zone altérée interne résulte de la seule dissolution de l'ettringite à l'interface zone
altérée interne-zone altérée externe (paragraphe C l ) . Les quantités de soufre qui passe en
solution sont importantes et il est possible que la concentration en soufre dans la solution
interstitielle à l'interface soit supérieure à la concentration en soufre dans la flaque d'eau. Dans
ces conditions, le gradient de concentration, selon la première loi de Fick, induirait un flux de
soufre égal à :
dx.
Avec F : flux de matière par unité de surface dans la direction des x (mol.s"* .m'2)
D : coefficient de diffusion (nr^.s'l)
C : concentration de l'élément diffusant (mol.m"3)
Dans la réalité, c'est donc la concentration en soufre dans les flaques d'eau qui va
| déterminer le comportement de cet élément chimique.
La première hypothèse est vraisemblablement vérifiée pour les bétons situés dans les
parties basses des dalles. La concentration en soufre augmente effectivement lors des périodes
de sécheresse relative durant lesquelles le volume des flaques diminue. Il y a alors un transfert
important du soufre en solution vers le béton (figure 11.30, cas a). En ce qui concerne les
bétons situés dans les parties hautes, ils ne sont recouverts par les flaques que lorsque les eaux
de ruissellement alimentent suffisamment ces dernières. La concentration en soufre diminue et
le transfert de l'élément chimique vers le béton est plus faible (figure 11.30 cas b).
Dans le cas d'une dilution importante du soufre (arrivée d'eau très pauvre en soufre),
une inversion du gradient de concentration est envisageable (hypothèse 2) et la matrice altérée
interne n'est plus alimentée que par la dissolution de l'ettringite à l'interface zone altérée
interne-zone altérée externe (figure 11.30 cas c). Globalement, ce processus entraînerait un
transfert du soufre, des parties hautes vers les parties basses des dalles de béton, par
l'intermédiaire des flaques d'eau.
106
Altération du béton
Les variations de concentration en soufre dans les flaques au cours des cycles
d'humectation-dessication entraînent des transferts de soufre plus importants dans les bétons
situés dans les parties basses des dalles. C'est pourquoi les zones altérées internes des bétons
correspondants aux parties basses sont aussi développées (épaisseurs du même ordre de
grandeur) que celles des bétons situés en hauteur (paragraphe A. 1.2), malgré des zones
altérées externes beaucoup moins épaisses.
Flaque
Co
Surface
ZAE
V
Cl Cl Cl
ZAI
zs
L'origine de l'apport en soufre est donc mixte : il y a un apport extérieur par les eaux de
ruissellement mais également un apport interne au béton, qui correspond à la mise en solution
du soufre lors de la dissolution de l'ettringite. Les réactions provoquées par la migration des
des ions carbonate dans la zone altérée externe contribuent ainsi, en libérant du soufre dans la
solution interstitielle, au développement des réactions sulfatiques.
107
Altération du béton
Or le bilan géochimique montre que le passage de la zone saine à la zone altérée interne
s'effectue avec un apport de matière concernant essentiellement le soufre (paragraphe B.2.2). Il
n'y a pas d'apport extérieur en aluminium et en calcium. Ces éléments proviennent donc de la
matrice cimentaire elle-même et plus particulièrement de la dissolution des carboaluminates de
calcium. En effet, ces derniers se dissolvent selon une stoechiométrie favorable à la
précipitation de l'ettringite :
AI 2 O 3
CaO
108
Altération du béton
II existe un second type de site privilégié pour la nucléation des germes d'ettringite : il
s'agit de la surface des CSH. Les CSH contiennent effectivement tous les éléments nécessaires
à la précipitation de l'ettringite et en particulier du calcium. Les CSH possèdent de plus une
porosité et une surface spécifique importante : de l'ordre de plusieurs centaines de m^/g
109
Altération du béton
(Taylor, 1990) ce qui favorise les échanges entre la solution interstitielle et la phase solide. La
précipitation de l'ettringite dans la porosité des CSH conduit à la formation du composé décrit
dans le paragraphe A.2.2.
La transition entre la matrice saine et la matrice altérée interne est caractérisée par une
réduction de la porosité. Elle est due principalement à la formation de l'ettringite secondaire
qui possède un volume molaire très important (0,71 I/moI). Quel peut-être l'impact créé par la
précipitation de l'ettringite sur la perméabilité de la pâte cimentaire ?
L'interaction des bétons avec des solutions contenant des ions sulfate fait l'objet d'une
vaste littérature. Il est admis (Dron et Brivot, 1989) que la précipitation de l'ettringite conduit à
une détérioration du matériau par développement d'un réseau de contraintes mécaniques sous
l'effet des pressions de cristallisation. On peut supposer que le processus d'altération se déroule
en trois temps (figure 11.32) :
- stade 1 : au tout début, l'ettringite commence par remplir les pores de la matrice
cimentaire. Ce remplissage s'effectue vraisemblablement sans contrainte mécanique sur la
matrice de béton car l'espace disponible est important.
- stade 2 : au delà d'un certain seuil de remplissage pour lequel les vides disponibles
deviennent rares, le nombre de baguettes d'ettringite par unité de volume s'accroit, ce qui
provoque l'apparition et le développement d'un réseau de contraintes mécaniques occasionnant
l'ouverture de fissures.
110
Altération du béton
Selon ce mécanisme, les effets de la précipitation de l'ettringite sont liés aux quantités
d'ettringite formées et aux capacités d' emmagasinage des matrices vis à vis de la formation de
ce minéral expansif. Le volume d'ettringite secondaire susceptible de précipiter dans la zone
altérée interne est proportionnel à la quantité de matière disponible. De ce fait, un béton qui à
l'origine est peu poreux sera plus affecté par ces réactions sulfatiques : formation d'ettringite
secondaire plus importante et volume disponible faible. Inversement, un béton plus poreux
supportera plus facilement la précipitation de l'ettringite.
Dans ces conditions, il est probable qu'au delà d'une porosité initiale critique, difficile à
déterminer, les bétons ne dépasseront pas le stade 1 durant lequel l'ettringite remplit les pores
de la matrice sans pour autant entraîner l'ouverture de fissures. Pour ces matériaux, la
précipitation d'ettringite secondaire aura donc un effet positif sur la perméabilité par réduction
111
Altération du béton
de la porosité. Les bétons issus de la mine d'uranium possèdent vraisemblablement une porosité
compatible à un tel comportement.
En étudiant l'interaction d'un béton avec une eau souterraine contenant des ions sulfate,
Duerden et al. (1990) observent des résultats similaires. Des baguettes d'ettringite précipitent
dans les pores de la matrice cimentaire sans créer de dommages à la structure. Il est intéressant
de noter que le même auteur a mis en évidence le caractère métastable de l'ettringite formée
lorsqu'elle est en contact avec une eau contenant entre autre des ions carbonate. L'ettringite se
dissout pour former de la calcite.
Dans le cas des bétons étudiés dans ce travail, la précipitation de l'ettringite dans la
zone altérée interne conduit à une réduction de la porosité des pores de grandes tailles (>lum)
par précipitation d'amas de baguettes d'ettringite à la surface des pores, et également de la
porosité capillaire : remplissage de la porosité des CSH par l'ettringite. La réduction de la
porosité totale s'effectue donc pour une large gamme de taille des pores ce qui ne peut
entraîner qu'une diminution de la perméabilité du matériau.
En reportant les épaisseurs des zones altérées externes des dalles de la mine d'uranium
(figure 11.33) on s'aperçoit que les points correspondants sont situés en dehors des droites
définies de manière expérimentale. Il n'y a donc pas de corrélation directe entre les épaisseurs
et l'âge des dalles, ce qui suggère que des paramètres autres que le temps conditionnent la
carbonatation du béton. Par rapport aux essais en laboratoire au cours desquels la
carbonatation s'effectue avec un degré de saturation en eau constant (humidité relative
constante : 50 %), le degré de saturation en eau des bétons de la mine est variable et dépend de
la présence ou non des flaques d'eau.
112
Altération du béton
15
"E
(18-20 mm)T
.9
I 10 —
W 9 ans, partie basse
(2) 9 ans, partie haute
•a
1 I I
1 2 3 4 6 10 15
t (années)
30
E :as b
/ \
20
I CasC
\
>
œ
•o
u
tu
\
10 _.-
o
CL
Cas a|
30 40 50 60 70 80 90 100
Humidité relative (%)
113
Altération du béton
En fait, la migration du dioxyde de carbone est très dépendante du degré d'humidité des
matrices cimentaires (figure 11.34). Cette corrélation est liée au coefficient de diffusion du
dioxyde de carbone dans l'air qui est dix mille fois plus élevé que dans l'eau (Baron et Ollivier,
1992). Un béton complètement immergé (figure 11.34, cas (a)) subit ainsi une pénétration des
ions carbonate relativement lente par rapport à un béton dont une partie des pores contient l'air
ambiant (figure 11.34, cas (b)). Une quantité d'eau minimale est cependant nécessaire pour qu'il
y ait suffisamment d'ions carbonate en solution et que la réaction de carbonatation puisse avoir
lieu. Ainsi, la carbonatation d'un béton complètement desséché est faible (figure 11.34, cas (c)).
Les variations des épaisseurs d'altération, qui apparaissent très nettement pour les dalles
de 9 et 11 ans, entre les régions hautes et les régions situées au fond des flaques, soulignent
l'importance du degré de saturation en eau dans la porosité du matériau. Les régions hautes
sont soumises à la variation du niveau des flaques d'eau qui évolue au rythme du régime
hydrologique propre à la mine. Elles sont donc en contact avec l'eau des flaques mais
également avec le dioxyde de carbone atmosphérique. La diffusion des ions agresseurs est
donc rapide. De plus, l'agressivité chimique de la phase liquide au contact du béton est sans
cesse renouvelée.
Au contraire, les régions basses sont recouvertes plus souvent par les flaques d'eau,
elles sont beaucoup moins soumises aux variations du niveau des flaques. Dans ces conditions,
le béton subit un nombre de cycles moins important et il est vraisemblable que la pellicule d'eau
en contact du béton se trouve plus en équilibre avec cette dernière. Ces régions sont rarement
en contact direct avec le dioxyde de carbone atmosphérique. Le carbone doit donc diffuser par
la solution interstitielle de ces matériaux.
Pour les régions situées en hauteur, le degré de saturation en eau est très favorable et
vraisemblablement proche du cas (b) de la figure 11.34. Les régions au fond des flaques
correspondent à une humidité maximale : cas (a) de la figure 11.34.
114
Altération du béton
1 i
a
•a
S 2
O
content of aggressive
? 3
O carbon dioxide (mg/l)
isport i
115
Altération du béton
CONCLUSION
L'interaction entre les bétons de la mine d'uranium âgés de 9 et 11 ans et les eaux de
ruissellement, conduit à une altération qui progresse de la surface des dalles vers l'intérieur du
matériau. Cette altération se traduit par la formation de deux zones altérées qui se distinguent
l'une de l'autre par des assemblages minéralogiques particuliers et différents de celui de la
matrice cimentaire saine (CSH, portlandite, ettringite et carboaluminate de calcium hydraté) :
- la zone altérée interne est caractérisée par la présence en quantité très importante
d'ettringite secondaire.
- la zone altérée externe est constituée de calcite et de CSH appauvris en calcium et
enrichis en aluminium par rapport aux CSH de la matrice saine
Le degré de saturation en eau des bétons influence grandement les vitesses de transport
des éléments agresseurs et de ce fait l'altération. Ainsi les bétons soumis alternativement au
contact des eaux puis au contact de l'air ambiant sont plus vite altérés que ceux immergés
constamment.
116
Altération du béton
Flaque d'eau
Ca, Si, Al
ZAE *--,
Dissolution partielle des CSH Augmentation de
(Carbonatation) C,S,K la porosité
Dissolution de l'ettringite
Précipitation de la calcite "7
(Réactions sidfaiiques) 1 ZAI U Ijlllil; s,c Réduction de
la porosité
Précipitation de l'ettringite _^
Dissolution des carboaluminates ZS
de calcium et de la portlandite
0
o
O
O
117
2eme PARTIE : LES BETONS ISSUS DE LA MINE D'URANIUM
3. COMPORTEMENT DE L'URANIUM.
INTRODUCTION
C. DISCUSSION.
C l . Migration de l'uranium.
C. 1.1. Migration de l'uranium à travers la matrice cimentaire.
C. 1.2. Migration à travers le réseau fissurai du béton.
C.2. Les interactions chimiques entre l'uranium et le béton.
CONCLUSION
118
Comportement de l'uranium
Cette partie est consacrée à l'étude du comportement de l'uranium en solution dans les
flaques. Il s'agit de déterminer sous quelle forme est complexé l'uranium et d'identifier quelles
sont les phases minérales susceptibles d'être stables dans le système. En nous appuyant sur des
études expérimentales, nous verrons de quelles façons la présence d'ions carbonate, d'ions
sulfate, de calcium et de silicium, influence le comportement de l'uranium.
Les analyses chimiques (tableau II.9) indiquent l'existence d'une quantité importante
d'uranium en solution dans les flaques d'eau et également sous forme de dépôts. Les
concentrations en uranium mesurées pour les dalles âgées de 9 et 11 ans sont respectivement
égales à l,05.10'4 mol/L et 7,46.10"^ mol/L. Ces valeurs sont très élevées comparées aux
concentrations en uranium des eaux percolant à travers le granite (10"? mol/L). Cette
surconcentration en uranium s'explique par le lessivage des zones minéralisées très riches en
uranium et par le processus d'évaporation des flaques d'eau. En effet, lors des périodes de
sécheresse relative, les flaques sont moins alimentées par les eaux de ruissellement et
l'évaporation entraîne une diminution du volume, donc une augmentation des concentrations
élémentaires.
D'après les analyses chimiques, les flaques d'eau contiennent de nombreux ions (CC^",
SO42-, Ca^+, ...). Ces ions sont susceptibles de s'associer à l'uranium pour former des
complexes.
La présence d'ions carbonate dans les eaux stagnantes à la surface des dalles est
déterminante pour la spéciation de l'uranium. En effet, les ions carbonate réduisent le champ de
stabilité des hydroxydes d'uranyle (figure 11.37) au profit des carbonates d'uranyle
([UO2.CO3], [UO 2 .(CO 3 ) 2 ] 2 - et [UO2.(CO3)3]4-).
119
Comportement Ce l'uranium
O 1 2 3 4 5 6 7 8 B 10 11 T2 13 14
En présence d'ions carbonate, la solubilité des phases solides uranifères est augmentée.
Selon Bullwinkel (1954) les phases solides stables sont l'uraninite (UO2), la schœpite (UO2
(OH)2.H2O) et la aitherfordine (UO2CO3). Le diagramme U-O2-CO2-H2O (figure 11.38)
montre cependant que les domaines de stabilité de ces phases, en particulier ceux de la
schœpite et de la rutherfordine, sont très restreints comparés aux domaines de stabilité des
complexes UDC ([UO2.(CO3)2) 2H 2 O] 2 -) et UTC ([UO2.(CO3)3]4-).
•0.6
Figure 11.38 : Diagramme
d'équilibre de phases en
solution aqueuse pour le
système U-O2-CO2-H2O à
25°C, d'après Bullwinkel
(1954).
-0.6
pH 8
co2
120
Comportement de l'uranium
Les proportions respectives des complexes UDC et UTC dépendent de l'activité des
ions carbonate. Le rapport UTCAJDC augmente proportionnellement avec la concentration en
ions carbonate selon la réaction :
Les eaux, situées à la surface des bétons, contiennent également une proportion
importante d'ions sulfate (de l'ordre de 10"2 mol/L). En présence d'uranium, ces ions sont
susceptibles de former des complexes de sulfates d'uranyle : UO2SO4, UO 2 (SO4) 2 2 ' et
UO2(SO4)34-, En fait, comme le montre la figure 11.39, ces complexes n'apparaissent qu'en
milieu acide. Ces complexes ne peuvent donc pas apparaître dans les flaques d'eau dont le pH
est de l'ordre de 8,5 à 8,7.
9 , 6 -10
-4 'fi
-5
-6 9,6 .10"'
I I I I I I I I I
-7
0 1 2 3 4 5 6 7 B 9 10 11 12 13 14
pH
Figure 11,39 ; Stabilité des sulfates d'uranyle par rapport aux hydroxydes
d'uranyle, en fonction du pH et de log ESO4 (système U-O2-SC>4-
H 2 O, 25°C, 1 bar, SU = 10"3 M/kg) d'après Nguyen Trung (1985).
121
Comportement de l'uranium
6 .10*
6 .10!
S -3
6 .T
10 11 12
1 ( V I 1 i l l 1\\\W
N. UOjSIOtOHlj* 1
-1
-2 \ / N - 6 .10'
-3
O g
CO
N
-4 - N, - 6
Schocplte
-S
-6 - - 6 .10 '
-7 1 1 1 1 1 1 1 1 i i i i i
7 10 11 12 13
pH
122
Comportement de l'uranium
D'après les données recueillies dans la littérature, il apparaît que l'uranium dissout dans
les eaux formant les flaques sera complexé essentiellement sous forme de complexes uranyles
carbonates (UDC, UTC). Compte tenu du pH, la présence de complexes sulfatés est peu
probable. En tenant compte du calcium et du silicium en solution, la précipitation d'un
composé de type uranophane au cours du processus d'évaporation est envisageable. Toutefois
d'autres éléments, tels que le fer et l'aluminium, peuvent perturber le système en réagissant
notamment avec l'uranium pour former d'autres composés uranifères.
L'évaporation des eaux conduit à une augmentation des concentrations des ions en
solution et provoque la précipitation de phases uranifères. Ces composés uranifères forment
des dépôts à la surface des dalles. Ces dépôts de couleur jaune ou marron, atteignent par
endroits plusieurs mm d'épaisseur. L'étude de ces phases solides a été effectuée à l'aide de la
diffraction de rayons X et du microscope électronique à transmission.
Les résultats acquis par la diffraction de rayons X se sont révélés peu concluants. En
effet, en dehors de la calcite et de la paraspurrite (Ca5(SiO4)2CC>3), aucune phase uranifère n'a
pu être mise en évidence de manière indubitable. Les raies des diffractogrammes (annexe 9) ne
correspondent à aucun des minéraux secondaires uranifères classiques tels que : la schœpite,
becquerelite, haiweeite, boltwoodite, uranophane, jolioite, zellerite, liebigite, grimselite.
123
Comportement de l'uranium
Les analyses chimiques montrent que l'ensemble des particules se répartit suivant 5
groupes (tableau 11.15). Chaque groupe est caractérisé par une composition chimique et une
morphologie particulière.
Structure Abondance
Famille Taille (en nm) Morphologie (d'après clichés relative
de diffraction)
Typel 1000 à Amas allongés, courbes turbostratique *
2000
Type 2 100 à 400 Particules de forme sphérique, amorphe
elliptique
Type 3 1000 à Amas de baguettes plus ou identique au *
3000 moins bien formées typel
Type 4 200 à 2000 Formes plus ou moins réticulées amorphe *•
124
Comportement de l'uranium
Les stoechiométries moyennes de ces particules révèlent que ces dernières sont très
riches en uranium. Elles contiennent également d'autres éléments tels que le silicium,
l'aluminium, le calcium, le magnésium et parfois du fer. En ce qui concerne les particules du
groupe 5, leur morphologie très caractéristique (sphères opaques aux électrons dans une
matrice de teinte plus claire) suggère qu'il s'agit en réalité d'un mélange de deux phases : une
phase constituée principalement de fer et une autre riche en uranium. Les oxydes de fer ont en
effet une forte affinité à adsorber l'uranium (Hsi et Langmuir, 1985). Aucune phase de type
uranophane, composée essentiellement d'uranium, de silice et de calcium, n'a été identifiée. En
fait, le calcium et la silice réagissent massivement avec les ions carbonate pour former de la
paraspurite (Ca5(SiO4)2CC>3) et de la calcite (CaCÛ3).
La présence de l'uranium dans la matrice cimentaire a été mise en évidence par les deux
techniques analytiques suivantes :
- les analyses chimiques par ICP-AES réalisées sur des poudres de matrice
cimentaire,
- les cartes de répartition de l'uranium obtenues par la technique des traces de
fission d'uranium induites.
Les teneurs en uranium ont été mesurées pour les zones altérées externes et zones
saines des dalles de 9 et 11 ans (tableau 11.16). Ces mesures ont été effectuées par ICP-AES à
partir des poudres de matrice cimentaire utilisées pour la réalisation des diffractogrammes de
rayons X (paragraphe A.2 de la partie "altération").
125
Comportement de l'uranium
Les poudres analysées contiennent, en plus des matrices cimentaires, une fraction de
granufats siliceux et granitiques. Dans ce cas, les concentrations en uranium mesurées sont
inférieures aux concentrations réelles dans les matrices cimentaires seules. Cependant, en
considérant en première approximation que le calcium provient essentiellement des matrices,
on peut estimer les teneurs en uranium de ces dernières (tableau 11.17) en appliquant la
correction suivante :
ice = Upoudre •
Tableau 11.17 : Teneurs (ppm) en uranium dans les matrices cimentaires seules,
pour les zones saines et altérées externes des dalles de 9 et 11 ans.
126
Comportement de l'uranium
Ces valeurs corrigées (tableau 11.17) montrent qu'il y a une migration de l'uranium dans
le béton, dans les zones altérées externes mais également dans les zones saines. Les quantités
d'uranium sont cependant très nettement supérieures dans les zones altérées par rapport aux
zones saines. Il y a également plus d'uranium dans la dalle âgée de 9 ans par rapport à celle de
11 ans. Ce résultat est vraisemblablement dû aux conditions locales de l'interaction entre les
eaux de ruissellement et le béton qui peuvent varier selon les dalles.
127
Comportement de l'uranium
Surface
10
15
20
25
L'étude des détecteurs au microscope optique couplée à l'observation des lames minces
révèle que les fronts de migration correspondent exactement à la limite entre la zone altérée
externe et la zone altérée interne (figure 11.43). Ces fronts de migration sont situés à des
distances, par rapport à la surface, égales aux épaisseurs des zones altérées externes
(paragraphe A. 1.2 de la partie "altération"). L'uranium est essentiellement contenu dans la zone
altérée externe bien qu'il soit difficile de dire actuellement à quelles phases il se trouve associé.
128
Comportement de l'uranium
129
Comportement de l'uranium
Au sein des zones altérées externes, les cartographies des traces de fission de la plupart
des lames minces présentent un zonage des concentrations en uranium (figure II.44a), Sur les
22 lames étudiées, 18 présentent cette particularité. Le zonage consiste en une alternance de
régions où les concentrations en uranium sont faibles avec des régions à plus forte
concentration. L'épaisseur des zones est de l'ordre de 1 à quelques mm et le nombre maximum
relevé pour un échantillon est de cinq. Ces singularités apparaissent surtout sur les échantillons
issus de la dalle de 11 ans. D'une manière générale, le nombre de zones est plus important dans
les régions situées en hauteur. Il n'y a cependant pas de corrélation directe entre la position des
échantillons sur les dalles et les caractéristiques du zonage de la concentration en uranium.
Pour les carottes situées au fond des flaques, on constate également la présence d'une
zone très concentrée en uranium de faible épaisseur située à proximité de la surface (figure
II.44b). En fait, cette zone correspond au liseré noir mis en évidence au paragraphe A.2.3.2.
Surface
A - . W ..••••": ' - . , •
• " : . : . • » • • ' . ' • • • " " ' • ; . .
- ? . ' •'
' . % ' • •
•' " • - / . ; : .
(a) (b)
130
Comportement de l'uranium
CONCLUSION
Le couplage des analyses par ICP AES avec les cartographies par traces de fission
d'uranium induites a permis de mettre en évidence la présence de l'uranium au sein du béton.
Le radioélément migre dans le béton selon deux modes (figure II.46) : d'une part à travers la
131
Comportement de l'uranium
porosité de la matrice cimentaire, exclusivement dans la zone altérée interne ; et d'autre part
dans le réseau fissurai du matériau. Dans la zone altérée, les fronts de migration de l'uranium
correspondent exactement à l'interface entre les deux zones altérées (externes et internes).
U U u
U u
Zone altérée
externe
Zone altérée
interne
Zone saine
La zone altérée externe est constituée principalement de deux phases : la calcite et les
CSH(b). Les cartes de répartition montrent que l'uranium est réparti dans toute la matrice.
Cependant, étant donné la taille des cristaux de calcite (quelques um) et le mélange intime
entre ce minéral et les CSH(b), l'observation en microscopie optique à elle seule, ne permet pas
de déterminer quelle est la phase associée à l'uranium. Dans le but d'étudier l'interaction entre
132
Comportement de l'uranium
l'uranium et ces phases minérales, une étude au microscope électronique en transmission a été
réalisée. Les teneurs importantes de la zone altérée externe (parfois supérieures à 1000 ppm)
sont suffisantes pour qu'il soit possible de détecter les phases enrichies en uranium.
Les microanalyses chimiques effectuées sur les CSH (tableau 11.19) révèlent des
rapports Ca/Si légèrement plus faibles que ceux déterminés au microscope électronique à
balayage (0,24 contre 0,4). Trois possibilités peuvent être à l'origine de ces différences :
- une surestimation de la teneur en calcium des CSH dans les analyses MEB due à la
présence de calcite dans le volume de matière analysée.
- une perte de calcium lors de la fabrication des coupes ultraminces pour l'observation
au MET. Cette opération est réalisée effectivement dans l'eau ce qui peut conduire à un début
de dissolution incongruente des CSH.
- le volume de matière analysée au MET étant extrêmement faible, les problèmes de
représentativité de l'échantillon par rapport au reste de la matrice sont à prendre en
considération. Une variation des conditions locales (porosité, granulat, composition de la
solution interstitielle) peut expliquer la faible teneur en calcium des CSH.
Les analyses chimiques permettent de déterminer les quantités d'uranium fixées sur les
CSH. Les proportions d'uranium calculées pour un atome de silicium sont en moyenne égales à
0,03 et peuvent atteindre 0,09 atome d'uranium (annexe 11).
CaO SiO? Na?O MgO AI2O1 SCh TiO? Fe^O^ UO9 H?O
0,24 1 0 0,14 0,14 0,02 0,01 0,01 0,04 0,03 1,04
133
Comportement de l'uranium
KeV
134
Comportement de l'uranium
La caractérisation des composés uranifères qui migrent à travers les fissures du béton a
été réalisée à l'aide du microscope électronique à balayage. On retrouve les particules très
riches en uranium qui forment le dépôt à la surface des dalles (figure 11.48). Elles forment des
agglomérats sphériques dont la taille varie de 1 à quelques um.
135
Comportement de l'uranium
C. DISCUSSION.
L'arrivée des eaux de ruissellement sur les dalles de béton provoque la précipitation de
phases solides très riches en uranium. L'élément moteur de cette précipitation est l'évaporation
des flaques, pendant les périodes de non alimentation par les eaux de ruissellement. Ce
processus entraîne une augmentation des concentrations élémentaires, ce qui permet d'atteindre
les domaines de stabilité des composés uranifères décrit dans le paragraphe A.2. L'influence du
béton dans ce processus est vraisemblablement limitée. Elle consiste au relargage d'éléments
tels que le silicium, l'aluminium et le calcium, qui proviennent de la lixiviation de la matrice.
Les observations effectuées au MET montrent qu'on retrouve ces éléments, associés à
l'uranium, dans les particules qui se déposent à la surface des dalles.
Etant donné la diversité des compositions chimiques des particules uranifères, il est
probable que chaque groupe corresponde à une précipitation dans des conditions particulières
et donc à un certain stade dans le processus d'évaporation.
Le stade 1 correspond à l'arrivée d'une quantité d'eau de ruissellement sur les dalles.
L'eau stagne dans les creux des dalles et s'équilibre avec le dioxyde de carbone de l'atmosphère
et avec la calcite présente à la surface des dalles et dans la zone altérée externe. Les flaques
recouvrent une surface importante et l'uranium peut migrer dans le béton des parties basses,
mais aussi dans les parties hautes sous forme de complexes carbonates UDC et UTC. Lorsque
le régime de ruissellement diminue et tend à s'annuler, l'évaporation de l'eau entraîne une
diminution du volume des flaques (stade 2). Les concentrations élémentaires augmentent et des
phases uranifères commencent à précipiter. Le niveau des dalles ayant baissé, la migration de
l'uranium ne concerne plus que les bétons situés dans les creux. La précipitation des premières
phases uranifères, accompagnée du processus d'évaporation, conduit à de nouvelles conditions
chimiques dans les eaux. On peut ainsi concevoir la précipitation d'un second groupe de
particules (stade 3). Une autre arrivée d'eau (stade 4) entraîne une dilution des éléments en
solution et éventuellement une dissolution partielle des particules uranifères. A ce stade, le
radioélément est présent sur une grande surface et il peut migrer de nouveau dans les parties
hautes des dalles. Le processus d'évaporation et de précipitation des phases uranifères est
réamorcé jusqu'à l'arrivée d'une prochaine quantité d'eau.
136
Comportement de l'uranium
1. L'eau de ruissellement
arrive sur la dalle de béton.
C l . Migration de l'uranium
137
Comportement de l'uranium
l'uranium sont complexes. Quels sont-ils ? Quels sont les facteurs qui conduisent à cette
répartition de l'uranium si caractéristique ?
Lorsque le transport d'une substance est régit par les lois de diffusion de Fick et qu'il
s'effectue dans un milieu à porosité homogène, le profil des concentrations décroît de manière
continue (figure 11.50) selon une expression du type :
C(x,t)
V = -Co-erfc
' ' 2 U
Dans les bétons de la mine d'uranium, les cartographies de l'uranium montrent que la
concentration de l'élément évolue, depuis la surface vers l'intérieur du matériau, selon des
profils dont les allures sont très différentes des cas "simples" de diffusion considérés
précédemment (figure 11.51). On note en particulier :
- des variations brusques de la concentration en uranium, selon des paliers et
conduisant à un zonage,
- l'absence d'une décroissance régulière de la concentration, celle-ci s'annule
brusquement au-delà d'une distance donnée.
138
Comportement de l'uranium
Surface Profondeur
Figure 11.51 : Allure des profils de concentration en uranium dans les dalles de
béton.
- le zonage peut s'expliquer également par les conditions aux limites du système, telles
que la concentration en uranium à la surface des dalles. En effet, l'évolution rapide du niveau
des flaques d'eau et le renouvellement de celles-ci conduisent à des variations importantes de la
concentration en uranium au cours du temps. La migration de l'uranium dans le béton
s'effectuerait donc la plupart du temps dans un régime transitoire, le régime stationnaire étant
atteint seulement dans le cas où les conditions aux limites seraient stables dans le temps ou bien
lorsqu'elles évolueraient lentement.
Cette hypothèse est à rapprocher des études expérimentales réalisées par Baron et
Ollivier (1992) qui ont montré, dans le cadre des formations de barrières difrusionnelles, que
l'existence d'un régime transitoire même de courte durée provoque l'apparition de plusieurs
zones favorables à la précipitation. Ce processus conduit à une succession de fronts de
précipitation qui sont espacés de manière régulière (figure 11.52).
139
Comportement de l'uranium
30
g 25
Front transitoire 2
I 20
•jj IS
1 10
6 7 8
Distance (M ni)
140
Comportement de l'uranium
(a)
141
Comportement de l'uranium
L'interaction entre l'uranium qui migre à travers le réseau fissurai, sous forme de
particules formées à la surface, et le béton est faible. Elle est de nature physique et les
paramètres qui entrent en jeu sont la taille des particules, celle des fissures et la densité du
réseau fissurai. Il est possible également d'envisager une adsorption des particules sur les
phases de la matrice.
En ce qui concerne l'uranium qui migre sous forme de complexes carbonates dans la
matrice cimentaire elle-même, il semble que l'interaction avec le matériau ne se résume pas à un
"simple" blocage mécanique. En effet, les résultats acquis au microscope électronique à
transmission mettent clairement en évidence l'association entre les CSH et une fraction de
l'uranium. On s'intéressera donc en premier lieu à l'interaction CSH-uranium puis à une
éventuelle sorption de l'uranium sur la calcite.
Les analyses chimiques des CSH de la zone altérée externe ont révélé l'existence d'une
quantité relativement élevée d'uranium liée aux CSH, de l'ordre de 0,03 atomes d'uranium pour
1 atome de silicium. D'après les clichés de diffraction réalisés à l'aide du microscope
électronique à transmission sur les CSH, l'uranium n'est vraisemblablement pas associé aux
CSH sous forme de phases uranifères cristallisées.
Le mécanisme précis de la rétention de l'uranium sur les CSH n'est cependant pas
clairement élucidé et différentes hypothèses peuvent être envisagées : coprécipitation, échange
d'ions, ou bien encore adsorption.
Des éléments de réponse sont cependant apportés par les travaux consacrés aux
interactions entre les éléments lourds et les gels (Perruchot, 1976 ; Perruchot et Delbove, 1982
; Combes, 1988 ; Perruchot et al., 1991). Selon Magonthier (1994), la concentration des
éléments de transition par les gels peut aisément s'expliquer par l'existence de nombreuses
charges non compensées dues à la mauvaise organisation cristallographique et à l'absence
d'ordre régulier dans ces matériaux. Des travaux réalisés sur la corrosion des verres nucléaires
142
Comportement de l'uranium
(Trotignon, 1990) ont révélé l'existence d'une couche amorphe aluminosilicatée, se formant à
l'interface verre-solution. Cette phase néoformée possède des propriétés de rétention vis à vis
des éléments lourds.
En ce qui concerne l'uranium Perruchot et Delbove (1992) ont montré à partir de gels
silicates de type pSiO2-(A,B)O-nH2O (avec A = UO 2 2 + , NpO 2 2 + et B 2 + = Mg 2 + , Ca 2+ ,
Ni2+) que ces composés amorphes sont susceptibles de fixer l'uranium par un mécanisme
d'échange d'ions. Selon Combes (1988), la fixation de l'uranium sur des composés ferreux
requiert une déformation locale de l'agencement de la surface des minéraux. Ce réarrangement
nécessite d'autant moins d'énergie qu'il s'effectue sur une surface irrégulière et désorganisée : il
sera donc facilité dans le cas de composés de faible cristallinité tels que les gels ferriques.
Les interactions entre les éléments métalliques et la calcite font l'objet d'une vaste
littérature (Morse et al., 1984 ; Pingitore et Eastman, 1986 ; Comans et Middelburg, 1987 ;
Davis et al., 1987 ; Ly, 1992 ; Carrol et al., 1991 ; Meece et Benninger, 1993). Différents
modèles sont proposés pour interpréter les mécanismes mis enjeu :
143
Comportement de l'uranium
Dans le cas de l'uranium, Carrol et al. (1991) ont montré que l'interaction entre cet
élément et la calcite correspond essentiellement à des réactions d'adsorption qui apparaissent à
l'interface calcite-solution selon l'équilibre :
U O 2 2 + + CaCO3(s) —> UO 2 CO 3 + Ca 2 +
Dans la zone altérée externe, la calcite peut donc piéger une partie de l'uranium par un
processus de sorption à la surface des cristaux. Toutefois les quantités d'uranium contenues par
les CSH sont telles qu'une éventuelle compétition entre la calcite et les CSH s'effectue très
certainement en faveur de ces derniers. Le rôle de la calcite dans le piégeage de l'uranium est
négligeable.
CONCLUSION
L'interaction entre les eaux de ruissellement issues du granite et les dalles de béton
conduit à la précipitation de composés uranifères à la surface des dalles et à une migration du
radioélément au sein du béton. La migration de l'uranium à travers le béton s'effectue d'une
part par la porosité de la matrice cimentaire et, d'autre part, par le réseau fissurai du béton.
L'interaction entre l'uranium et les CSH a été clairement mis en évidence. Le mécanisme
mis en jeu n'a cependant pas pu être révélé de manière univoque. On se heurte effectivement
aux limites des techniques mises en oeuvre. D'après des études effectuées sur l'interaction entre
les gels et les éléments lourds, le mécanisme de l'échange d'ions semble être le plus probable.
Quoiqu'il en soit, le caractère peu cristallisé et leur grande surface spécifique confèrent aux
144
Comportement de l'uranium
CSH de réelles capacités de rétention vis à vis de l'uranium. Bien que non démontré, il est
vraisemblable que la calcite retienne également de l'uranium selon un mécanisme d'adsorption.
Cependant, son rôle doit être limité par rapport à celui des CSH. Les CSH, en piégeant
l'uranium, ont un effet retard sur la migration de celui-ci.
Figure 11.54 : Altération et migration de l'uranium dans les dalles de béton. ZAE
: Zone Altérée Externe, ZAI : Zone Altérée Interne, ZS : Zone
Saine, (*) dépôt de composés uranifères pour les parties basses
seulement
145
3cme PARTIE : CEMENTS ARCHEOLOGIQUES DE POMPEI
INTRODUCTION
C. DISCUSSION.
C l . Altération des ciments archéologiques.
C,2, Comportement de l'uranium.
CONCLUSION
146
Ciments archéologiques de Pompéi
Les ciments archéologiques de Pompéi sont âgés de près de deux mille ans. Les
échantillons sont plus précisément contemporains de l'éruption du Vésuve, survenue le 24 août
de l'an 79 après J.C., qui a enseveli complètement la cité située à proximité du volcan. L'âge de
ces matériaux a été estimé par les archéologues. Ces derniers s'appuient sur les travaux de
restauration qui correspondent à des époques précises. Les mortiers étudiés correspondraient à
des travaux de maçonnerie exécutés entre 62 et 79 ans après JC.
147
Ciments archéologiques de Pompéi
Ce n'est que dans les années 1750, sous le règne de Charles III de Bourbon, que le site
fut redécouvert de manière fortuite. Les premières recherches archéologiques furent alors
entreprises. Depuis cette date jusqu'à nos jours, la cité a été peu à peu dégagée par les
archéologues de sa gangue de boue séchée.
Les durées de ces épisodes sont données pour chaque échantillon dans le tableau III. 1.
Les ciments romains sont fabriqués à partir d'un mélange de chaux éteinte, issue de la
calcination de pierre calcaire, d'ajout de type siliceux et bien entendu d'eau (Vitruve, traduction
de Claude Perrault, 1979). Les ajouts utilisés dans ces matériaux constituent l'originalité des
ciments romains. Ils sont soit naturels, c'est le cas des cendres volcaniques (les pouzzolanes)
soit artificiels comme les tuileaux brisés et piles. Ces composants confèrent à l'ensemble de
bonnes propriétés liantes qui proviennent principalement de la formation, par réaction entre la
chaux et la poudre de silice, de silicates de calcium et d'aluminium (Rassineux, 1987).
Les ciments archéologiques de Pompéi ont été fabriqués avec les cendres volcaniques
disponibles autour de la cité. Ces matériaux, provenant de magmas riches en uranium,
contiennent une fraction d'uranium qui varie de 5 à 40 ppm selon les éruptions (Santacroce,
148
Ciments archéologiques de Pompéi
1987). Les phases minéralogiques constituant la matrice cimentaire sont donc susceptibles de
contenir également à l'origine une certaine quantité d'uranium.
A.3. Echantillonnage.
Figure III. 1 :
Mur constitué de briques et
de mortiers correspondant à
l'échantillon I.
149
Ciments archéologiques de Pompèi
150
Ciments archéologiques de Pompèi
la présence d'un bombement qui apparaît entre 20 = 10° et 29 = 30° sur les diffractogrammes.
Ces bombements attestent de la présence en quantité importante de phases amorphes.
<
2< < Sa : Sanidine
N | M : Microcline
^ W ° W : Waïrakite
Ab : Albite
n , \ < Qz : Quartz <
< Ca : Calcite
< II il Al : support aluminium
% . L. I
1
< 6.000 2the ta 80.000>
151
Ciments archéologiques de Pompêi
à une caractérisation des phases minéralogiques par diffraction de rayons X donne après un
certain nombre d'itérations, la composition présumée du liant. Notons que la différenciation
entre la calcite issue des granulats et celle résultant de la carbonatation de la matrice cimentaire
est réalisée par la technique de la thermogravimétrie différentielle.
Les résultats obtenus à partir de cette méthode (tableau III.3) montrent que les liants
sont très riches en aluminium (cet élément provient des pouzzolanes utilisées comme matériau
de base) ce qui d'un point de vue purement chimique les situent à proximité des ciments
alumineux modernes (figure III.4). Le liant de l'échantillon I possède un rapport CaO/SiO2
particulièrement élevé : 4,38 contre 1,85 et 3,15 pour les deux autres. La carbonatation des
matrices cimentaires est importante. On note une teneur en liant dans le mortier de l'échantillon
II importante : de l'ordre de 20 %. Les indices de pouzzolanicité qui correspondent aux
rapports (S1O2 + AI2O3 + Fe2Û3) / (CaO + MgO) sont importants : voisin de 1 et parfois
152
Ciments archéologiques de Pompèi
supérieurs (échantillon II et III). Ces teneurs suggèrent que l'effet pouzzolanique dans ces
ciments archéologiques a été recherché par les maîtres d'œuvre de l'époque.
SiOz
10
Ciment alumineux
Ciments
Portlands
CaO
90 80 70 60 50 40 30 20 10
Figure III.4 : Les liants des échantillons I, II et III dans le diagramme CaO-
SiO2-Al2O3.
153
Ciments archéologiques de Pompéi
Les analyses chimiques ponctuelles (annexe 14) montrent que les composés peu
organisés sont des silicates d'aluminium et de calcium incorporant des éléments comme le fer
en quantité relativement constante, mais aussi le magnésium, le potassium, le soufre, et le
sodium en quantité variable. Les formules structurales moyennes calculées pour un atome de
silicium sont données dans le tableau III.4.
Les silicates des trois échantillons sont tous riches en aluminium (de 0,38 à 0,46 atome
d'aluminium pour 1 atome de silicium). Les proportions en calcium sont faibles pour les
silicates des échantillons II et III (0,14 et 0,18 atome). Les silicates de l'échantillon I sont
nettement plus riches en calcium : en moyenne 0,35 atome pour 1 atome de silicium. Ce
résultat est en accord avec la composition chimique du liant qui révèle un rapport CaO/SiC»2
(en % pondéral) élevé (tableau III.3).
154
Ciments archéologiques de Pompai
Les silicates alumineux se présentent sans forme géométrique particulière (figure III.7).
Les clichés de diffraction, composés seulement d'anneaux concentriques diffus, montrent que
ces composés ne sont pas cristallisés.
En ce qui concerne les échantillons I et III, les matrices cimentaires sont caractérisées
par la présence d'une phase supplémentaire morphologiquement très différente des silicates de
la matrice. Cette phase se présente sous forme de spirales composant des disques de 50 à 100
nm, plus ou moins bien formés (figure III.8a). La morphologie de cette phase rappelle celle de
l'halloysite (Al2Si2C>5(OH)4.2H2O) (figure III.8b). Les analyses ponctuelles (annexe 15)
montrent que cette phase est d'un point de vue chimique proche de l'halloysite. En effet, elle est
essentiellement composée de silicium, d'aluminium et d'un peu de fer. La stœchiométrie
moyenne calculée pour deux atomes de silicium est :
155
Ciments archéologiques de Pompéi
KeV
156
Ciments archéologiques de Pompéi
Figure III.8 : (a) Phase caractéristique des matrices des échantillons I et III, de
morphologie semblable à celle de I'halloysite. (b) Section droite
d'une particule d'halloysite (Willaime, 1987). Observation en
microscopie électronique à transmission, formes en spirales.
157
Ciments archéologiques de Pompêi
158
Ciments archéologiques de Pompèi
C. Discussion.
En ce qui concerne les silicates identifiés dans les échantillons de Pompéi, ces derniers
sont essentiellement composés de silicium, d'aluminium et de calcium. Les rapports C/S de ces
composés sont de l'ordre de 0,35 pour l'échantillon I et de l'ordre de 0,14 à 0,18 pour les
échantillons II et III. Ils sont très nettement inférieurs aux rapports C/S mesurés par d'autres
159
Ciments archéologiques de Pompèi
auteurs (Steadman, 1986 ; Rassineux, 1987 ; Rayment et Pettifer, 1987) dans des matériaux
d'origine similaire. Les rapports C/S mesurés par Rassineux (1987) sur des hydrosilicates issus
de ciment gallo-romain sont de l'ordre de 1 à 1,2. Steadman (1986) et Rayment et Pettifer
(1987) ont mis en évidence la présence d'hydrosilicates dans les ciments du mur d'Hadrien. Les
rapports C/S de ces composés sont compris entre 1,1 et 1,4. Les faibles teneurs en calcium des
hydrosilicates sont compensées par des teneurs en aluminium importantes environ 0,4 atome
pour 1 atome de silicium.
Il est difficile de dire si les faibles quantités de calcium dans les hydrosilicates sont dues
à un départ de l'élément au cours du processus d'altération ou bien s'il s'agit du composé qui à
l'origine était déjà pauvre en calcium. En contact de l'eau, les hydrosilicates de calcium se
dissolvent de manière incongruente (Berner, 1988) et donnent lieu à la précipitation de calcite
et d'un gel de silice, en présence d'ions carbonate (Susulci et al., 1985 ; Steadman, 1986). En
retenant l'hypothèse d'une décalcification très importante des composés silicates, on devrait
retrouver dans les matrices cimentaires de la calcite en très grande quantité, ce qui est le cas.
Le processus de décalcification des hydrosilicates a donc vraisemblablement eu lieu,
cependant il n'explique pas à lui seul les très faibles teneurs en calcium des hydrosilicates. Ces
derniers devaient déjà être pauvres en calcium à l'origine.
L'ettringite, observée par Rassineux (1987) dans des ciments archéologiques gallo-
romain, n'a pas été mise en évidence dans les matrices des trois échantillons étudiés. La
présence de ce minéral, très soluble vis à vis de solutions diluées, suppose des conditions
chimiques dans la solution interstitielle compatibles avec la stabilité de ce minéral. En présence
d'ions carbonate, la solution interstitielle devient plus acide et l'ettringite se dissout. Le fait de
retrouver ce sulfate serait donc révélateur d'une pâte cimentaire saine qui a conservé au cours
du temps ses propriétés chimiques et entre autres le caractère basique de la solution
interstitielle.
On peut émettre deux hypothèses pour expliquer l'absence de cette phase dans nos
échantillons :
- la première hypothèse admet la présence de l'ettringite dans la pâte cimentaire
à l'origine. Sa disparition s'expliquerait alors par le processus d'altération qui modifierait les
conditions chimiques de la solution interstitielle et entraînerait la dissolution du minéral.
- la seconde hypothèse serait que l'ettringite n'ait jamais été présente au sein de
ces ciments, d'où son absence, a fortiori, deux millénaires plus tard. La formation d'ettringite
nécessite, en effet, un apport en soufre sous forme de gypse lors de la fabrication du ciment.
Cet ajout n'est pas mentionné dans la formulation des ciments et mortiers par la littérature
ancienne (Vitruve, traduit par Claude Perrault, 1979). D'autre part, la présence de l'ettringite
dans les ciments romains n'est pas systématique puisque Steadman (1986) et Rayment et
Pettifer (1987), n'ont pas identifié ce minéral dans ces matériaux. Rassineux (1987) suggère,
160
Ciments archéologiques de Pompéi
par ailleurs, que l'origine du soufre rencontré dans ces mortiers prélevés dans d'anciens thermes
peut être extérieure : gaz de chauffage ou solutions météoriques.
Les échantillons I et III sont caractérisés par la présence d'une phase, contenant de la
silice, de l'aluminium et du fer, qui se rapproche, de part sa composition et sa morphologie, de
l'halloysite. Cette phase correspond vraisemblablement à un stade avancé de l'altération des
felspaths, il s'agirait d'un stade précurseur de la formation de l'halloysite.
Banfield et Eggleton (1990) ont montré en effet que l'halloysite précipite lots du stade
ultime de l'altération des felspaths. Les felspaths s'altèrent tout d'abord pour former un gel qui
évolue vers une smectite. La smectite est susceptible de se dissoudre au contact de solutions
percolantes, pour donner un second composé amorphe qui contient principalement de la silice,
de l'aluminium et du fer. L'halloysite précipite à partir de ce gel.
Plusieurs modèles sont proposés dans la littérature pour expliquer les relations entre
l'halloysite et ces phases peu cristallisées (Tasaki, 1981 ; Banfield et Eggleton, 1990 ; Ildefonse
et al., sous presse). Selon Tasaki (1981), la formation de l'halloysite à partir de composés peu
cristallisés de type allophane passe par une première transformation du gel en amas riches en
fer (>10% FeO) qui évoluent vers des particules sphériques d'halloysite par diminution de la
teneur en fer. Banfield et Eggleton (1990) suggèrent quant à eux que le mécanisme de
formation des sphères d'halloysite est similaire à celui décrit par Eggleton (1987) concernant la
cristallisation de minéraux argileux à partir de composés amorphes : la croissance des sphères
d'halloysite proviendrait de l'expansion des vides créés par la contraction locale du gel. Enfin,
pour Ildefonse et al. (sous presse), un processus de dissolution-précipitation de l'allophane est
indispensable pour une évolution vers l'halloysite. En effet, cette transformation minéralogique
implique un changement de la coordinance de l'aluminium qui passe de 4 dans l'allophane à 6
dans l'halloysite.
161
Ciments archéologiques de Pompèi
Des études ont montré que l'évolution des gels vers des phases cristallisées est facilitée
lorsque la stœchiométrie des gels se rapproche de celle des phases cristallisées (Eggleton, 1987
; Banfield et Eggleton, 1990). Inversement, le processus peut être bloqué par la présence d'un
élément n'entrant pas dans la composition de la phase susceptible de cristalliser (Herbillon,
1983), Cornell et al. (1987) ont montré que le degré de cristallisation du gel ferrique est
inversement proportionnel à la concentration en silice qui joue le rôle d'une impureté limitant la
polymérisation des chaînes d'octaèdres de fer. Selon Magonthier (1994), tout écart à une
stœchiométrie de composé cristallin inhibe l'organisation des gels à grande distance par
déformation de la structure.
Par analogie et bien qu'aucune étude sur le rôle précis du calcium n'ait été réalisée à ce
jour, on peut supposer que la présence du calcium dans les gels des matrices cimentaires ait un
effet inhibiteur ou retard dans la cristallisation de ces composés peu organisés. Le calcium
aurait alors une influence stabilisante quant à l'organisation à courte distance des hydrosilicates.
L'évolution des phases silicatées vers des structures cristallisées est donc peu probable.
Les silicates d'aluminium et de calcium dans les trois mortiers étudiés sont amorphes. Les
seules phases en voie d'organisation correspondent à une altération de la partie granulat et en
particulier des feldspaths. L'altération de ces minéraux a été mise en évidence pour l'échantillon
I et surtout pour l'échantillon III où les phases en forme de spirales sont très nombreuses.
Le degré d'altération des granulats feldspathiques ne semble pas dépendre de la durée
des deux épisodes principaux de l'altération : altération durant la période où les matériaux
furent enfouis et altération météoritique après la mise à l'air libre (conséquence des fouilles). En
effet, les granulats feldspathiques de l'échantillon II qui a subi une altération météoritique
pendant la durée la plus longue (240 ans contre 40 pour l'échantillon I et 1 ans pour
l'échantillon III) ne révèlent aucune trace d'altération. En réalité, le degré d'avancement de
l'altération dépend des caractéristiques de chaque matériau et en particulier de la teneur en liant
du mortier. Ainsi, le mortier II plus riche en liant (20 % de la masse total contre 15 et 10,6 %
pour les échantillons I et III) a mieux résisté à l'altération.
162
Ciments archéologiques de Pompai
Le comportement de l'uranium soulève deux questions : à quelle phase l'uranium est t-il
associé ? Y a t-il eu une migration du radioélément depuis la matrice cimentaire vers l'extérieur
du matériau ?
CONCLUSION
Les ciments archéologiques de Pompéi ont été soumis à une altération importante. Elle
consiste principalement en une carbonatation de la matrice par l'action combinée du dioxyde de
carbone et de l'eau. L'assemblage minéralogique résultant est composé de calcite et de silicates
d'aluminium appauvris en calcium. Ces silicates sont amorphes et ne semblent pas évoluer vers
des phases cristallisées. Ces gels, semblables aux CSH des bétons actuels, apparaissent donc
stables à long terme.
La percolation des eaux souterraines et des eaux de pluie conduit également à une
altération des granulats de type feldspathique. Elle se traduit par l'apparition d'une phase en
forme de spirales correspondant à un stade précurseur de ia formation de l'halloysite. Le degré
d'altération de ces granulats semble dépendre de la teneur en liant dans le mortier. Ainsi les
163
Ciments archéologiques de Pompéi
feldspaths de l'échantillon II très riche en liant (20 % de la masse total) n'ont révélé aucune
trace d'altération.
En ce qui concerne le comportement de l'uranium, la présence de cet élément dans les
matrices cimentaires des trois échantillons a été clairement mise en évidence. Toutefois les
quantités d'uranium étant très faibles (quelques ppm) il n'a pas été possible d'identifier la phase
rétentrice : calcite ou silicates.
164
4 eme PARITE : APPORT AU COMPORTEMENT A LONG TERME DES BETONS
DANS LES CENTRES DE STOCKAGE DE DECHETS NUCLEAIRES
B. LE CONCEPT ANALOGIQUE.
CONCLUSION
165
Apport au comportement à long terme
Cette partie est consacrée à l'apport des études effectuées sur les bétons de la mine
d'uranium et sur les ciments archéologiques de Pompéi au comportement des barrières
ouvragées, constituées de matrice cimentaire, face à l'altération par les eaux souterraines et à
une éventuelle migration de radioéléments.
Dans un premier temps les concepts des centres de stockage seront présentés tels qu'ils
sont envisagés à ce jour, et plus particulièrement ceux relatifs aux barrières en béton.
L'utilisation du raisonnement par analogie dans le cadre du stockage sera abordée, ainsi
que la validité des systèmes étudiés en tant qu'analogues.
Enfin, nous discuterons de la contribution des observations effectuées sur les bétons de
la mine d'uranium et sur les ciments archéologiques à l'étude du comportement des bétons et
plus particulièrement à la modélisation à long terme.
Les méthodes de gestion et de stockage des déchets sont adaptées à la nature de ces
derniers et en particulier aux quantités de matières radioactives qu'ils contiennent et à la durée
de la radioactivité. Ainsi, les déchets de faible et moyenne activité à "vie courte" qui deviennent
inoffensifs en moins de 300 ans sont stockés dans des centres de surface comme le centre de
l'Aube. Les déchets de forte activité à "vie longue" génèrent de la chaleur et nécessitent un
entreposage provisoire de l'ordre de 30 ans, pour permettre une diminution suffisante de leur
énergie, avant d'être stockés. A ce jour, les concepts de stockage de ces déchets ne sont pas
arrêtés de manière définitive. Aussi, nous intéresserons-nous plus particulièrement aux
implications de nos études sur les centres de stockage de surface.
166
Apport au comportement ii long terme
Les matrices cimentaires apparaissent dans les centres de stockage en surface à deux
niveaux :
- tout d'abord dans le conditionnement des colis. Les déchets, à vie courte de faible et
moyenne activité, après avoir été triés et traités (transformation de liquides en produits solides,
incinération ou compactage) sont mélangés à un matériau d'enrobage (béton, mortier ou résine)
dans des conteneurs en béton ou acier.
- dans les ouvrages de stockage où les bétons sont utilisés dans les structures d'accueil
des différents colis, mais également comme matériau de remplissage entre les colis (figure
IV. 1).
Couverture étanche.
Stockages en Empilement.
Stockages en Structures
bétonnées.
Réseau de Surveillance et de
Collecte d'éventuelles Eaux
d 1 Infiltration.
Lorsque les structures de stockage en béton sont pleines, elles sont recouvertes d'une
dalle de béton et d'un enrobage de polyuréthane qui assure l'étanchéité. L'ensemble est ensuite
protégé par une couverture argileuse, une membrane bitumineuse et un système de couches
drainantes qui permet de récolter les eaux d'infiltrations éventuelles dans des galeries
souterraines.
Pour le stockage des déchets de forte activité à "vie longue", l'utilisation des matériaux
à base de liants hydrauliques et leur rôle n'est pas à ce jour clairement défini. Toutefois il est
probable que de tels matériaux soient utilisés, au moins comme structure mécanique des
ouvrages. On sait d'ores et déjà que des déchets de forte activité seront conditionnés dans une
matrice cimentaire. C'est le cas des coques, des embouts et des déchets technologiques qui sont
167
Apport au comportement à long terme
immobilisés dans un coulis de ciment. Quel que soit le concept de stockage retenu il y aura
donc vraisemblablement du béton associé à ce type de déchets.
Altération Migration
par l'eau < •
de radioéléments
Figure IV.2 : Rôle des barrières ouvragées dans les centres de stockage :
résistance à l'action des eaux souterraines, effet retard face à une
éventuelle migration de radioéléments.
B. LE CONCEPT ANALOGIQUE.
Afin de déterminer le comportement des bétons à long terme, des études en laboratoire
sont effectuées avec pour objectif final la modélisation de la dégradation des bétons soumis à
une interaction avec l'eau. Parallèlement à ces travaux, il existe une autre approche qui repose
sur l'étude de matériaux analogues soumis "naturellement" à une altération et au contact avec
des radioéléments.
Cette approche s'appuie sur le raisonnement par analogie qui consiste à décrire les
tendances de l'évolution d'un système dans le futur à partir de connaissances acquises sur un
système présent comparable. Le concept d'analogie est très ancien et a fait l'objet de discussion
parmi les plus grands philosophes tels que : Platon, Aristote, Plotin mais aussi Leibniz et Kant.
Ewing en 1979 appliqua le premier ce mode de raisonnement à la géochimie, en créant "les
16S
Apport au comportement à long terme
analogues naturels". Les analogues naturels apportent des éléments de réponse aux problèmes
complexes des centres de stockage (Chapman, 1990 ; Petit, 1991). Ils sont utilisés dans des
domaines très divers, aussi bien pour la connaissance de matériaux existant dans les centres de
stockage (verre, combustible, métaux, argile, bitume, polymères,...) que pour l'étude des
mécanismes mis en jeu (solubilité et spéciation, rétention, difiEusion, radiolyse, activité
microbiologique).
A
L
0 Formulation d'un modèle A
G mathématique
U
E
S Acquisition de données, définition
V des conditions initiales et aux limites
N
A
T Vérification du modèle
U Validation du modèle
R -D
E
L
S Utilisation dans les analyses de sûreté
169
Apport au comportement à long terme
Selon Chapman (1990), un certain nombre de conditions doit être réuni pour qu'un
système puisse être considéré comme un bon analogue :
- le système géochimique doit être bien défini,
- l'analogie chimique doit être bonne,
- les paramètres physico-chimiques (P, T, pH, concentrations...) doivent être
déterminés et si possible du même ordre de grandeur que ceux des centres de stockage,
- les conditions aux limites du système doivent être connues pour pouvoir estimer les
quantités de matière mises enjeu,
- l'échelle de temps des différents mécanismes doit être mesurable.
Les implications pour les centres de stockage de l'étude d'un analogue seront d'autant
plus pertinentes que les points précédents seront pris en compte et connus de la manière la plus
précise possible.
Nature de l'analogie entre les bétons de la mine d'uranium et les bétons des centres de
stockage.
Selon les critères définis précédemment, les bétons de la mine d'uranium constituent-ils
des analogues corrects ?
170
Apport au comportement à long terme
1994) et également du neptunium (Chapman et Smellie, 1984). Ces deux aspects confèrent à
ces bétons des qualités supplémentaires en faveur de l'analogie avec les centres de stockage.
En résumé, les bétons de la mine d'uranium, bien que relativement jeunes par rapport à
l'échelle de temps des centres de stockage (300 ans pour ceux de surface), constituent un bon
analogue. Nous verrons dans ces conditions quels sont les résultats qui peuvent être extrapolés
et pris en compte notamment dans les modèles prédictifs du comportement à long terme des
matrices cimentaires.
Nature de l'analogie entre les ciments archéologiques de Pompéi et les bétons des centres de
stockage.
Les ciments archéologiques de Pompéi possèdent l'avantage par rapport aux bétons de
la mine d'uranium d'être beaucoup plus âgés : près de deux millénaires. En contrepartie, il est
certain que les conditions aux limites de ce système sont moins bien connues. Les informations
sur le matériau à l'état initial (avant toute altération) ne sont accessibles que par les données de
la littérature (Vitruve, traduit par Claude Perrault, 1979). En effet, contrairement aux bétons
de la mine d'uranium, nous n'avons pas identifié une zone saine qui aurait pu servir de repère
quant à l'évolution du matériau dans le temps. Il est dans ce cas impossible d'établir un bilan
des transferts de matière, l'altération ne peut être décrite que d'une manière qualitative.
En ce qui concerne le comportement de l'uranium, l'absence de données sur les teneurs
à l'état initial mais surtout les très faibles quantités de radioélément restreignent les résultats et
ne permettent pas d'aborder la mobilité de l'élément ni d'ailleurs les interactions avec les phases
de la matrice cimentaire.
Ce chapitre est consacré à l'apport de l'étude des bétons de la mine d'uranium et des
ciments archéologiques de Pompéi au comportement à long terme des bétons dans les centres
de stockage. Compte tenu des connaissances acquises sur l'évolution de ces deux matériaux et
171
Apport au comportement à long terme
des conditions aux limites des contextes d'altération de ces systèmes, quelles sont les
informations exploitables pour les centres de stockage et en particulier pour les modèles
prédictifs de l'évolution à long terme ?
Des modèles conceptuels de l'altération d'une matrice cimentaire au contact d'une eau,
déminéralisée ou souterraine, ont été développés pour prédire le comportement de ces
matériaux à long terme (Atkinson, 1985 ; Berner, 1987 ; Fritz et al., 1988 ; Haworth et al.
1989 ; Berner, 1990 ; Criscenti et Serne, 1990 ; Adenot, 1992 ; Vieillard et Rassineux, 1992).
-9
A\ v - - - -8
SiO;
172
Apport au comportement à long terme
La présence des ions carbonate est importante dans les eaux souterraines (granitiques et
argileuses). Elle doit donc être prise en compte dans les modèles. Selon Berner (1990) le stade
ultime de l'évolution des matrices cimentaires au contact d'une telle solution est un assemblage
minéralogique constitué essentiellement de calcite (figure IV.5a) et de gel CSH ayant un
rapport C/S faible (inférieur à 1). La composition prévue de la matrice altérée est en accord
avec les observations effectuées sur les bétons issus de la mine d'uranium. Ces bétons ont
effectivement subi une carbonatation et il résulte de cette altération la précipitation de calcite et
la présence des CSH ayant un rapport C/S de l'ordre de 0,4. On note également un
enrichissement des CSH en aluminium ce qui n'a pas été prédit par le modèle de Berner (1990)
qui n'aborde pas le comportement de cet élément.
\ for
70-
\ \ ^ \ •0.3
co
60-
\ \ m
co
Figure IV.5.a : Evolution de la
\
co
50-
K0H ond\
\
\ / o
matrice cimentaire en fonction du
NaOH \ \ 1\
\ \ 11 •0.2 "O
nombre de cycles qui simulent le
:pande
40-
o
V
\ i
eu
CaF,
en
30-
\ / (exp.Scale) degré d'avancement de la réaction,
co \ CaSO, / -0.1 X
20-
c
eu
eu d'après Berner (1990).
o 10-
CD
a.
10 100 tOOO ÎOO0O 100000
t=o Temps
173
Apport au comportement à long terme
Par rapport au modèle de Berner, l'altération des bétons de la mine d'uranium passe par
un stade intermédiaire où la matrice cimentaire est caractérisée par la précipitation massive de
Tettringite secondaire (figure IV.5b). Cette étape, qui précède le stade ultime décrit
précédemment n'est pas prévu par le modèle de Berner (1990). Cette différence peut
s'expliquer par les concepts utilisés dans la construction du modèle. En effet, celui-ci est conçu
autour dss réactions de dissolution et de précipitation de phases minérales qui apparaissent
lorsque le béton est mis en contact avec une eau. Cependant, le modèle ne prend pas en
compte les éventuelles migrations élémentaires qui peuvent dériver des transformations
mineralogiques. Or la précipitation de l'ettringite secondaire dans la zone altérée interne des
bétons de la mine d'uranium correspond précisément à un phénomène de transport de matière
en solution et plus précisémea! h ia migration du soufre dans la matrice saine. La précipitation
de l'ettringite correspond à la théorie de la formation d'une phase minérale dans des gradients
de concentrations élémentaires antagonistes.
174
Apport au comportement à long terme
(% en poids de S03)
[S]( -mol/1) 8
1T (a) 7] (b)
OS 6
5
06 4
a •-
0.4- 3I
2
02-
1 1
0
0.0005 0.001 0.0015 0.002 0.0025
0 10 20 mm 30
2 iy2
ri (10" .mm.semaine' )
Distance par rapport à la surface
Figure IV.6 : (a) Simulation de la concentration en soufre dans une pâte pure de
ciment CPA soumis à l'action d'une eau déminéralisée, d'après
Adenot (1992). (b) Concentration en soufre dans les bétons de la
mine d'uranium.
En ce qui concerne les ciments archéologiques de Pompéi, ces derniers montrent que
sur des durées importantes (de l'ordre de deux millénaires) l'action du dioxyde de carbone et de
l'eau reste le processus majeur de l'altération. La matrice cimentaire de ces matériaux est
d'ailleurs très similaire à celle de la zone altérée externe des bétons de la mine d'uranium.
L'assemblage minéralogique est constitué essentiellement de calcite et de silicates amorphes
contenant de l'aluminium et du calcium. Ces phases sont stables dans des conditions
d'enfouissement. Les silicates de type CSH conservent leur caractère amorphe, ils n'évoluent
pas vers des phases cristallisées.
175
Apport au comportement à long terme
- la migration des ions carbonate dans les matrices cimentaires apparaît comme le
mécanisme principal de l'altération. Elle entraîne une carbonatation du matériau qui se traduit
principalement par la précipitation de la calcite. Elle induit également une diminution du pH de
la solution interstitielle qui provoque la dissolution de l'ettringite, libérant ainsi du soufre dans
la solution.
- les ions sulfate, en provenance des eaux souterraines ou bien originaires de la
dissolution de l'ettringite par l'action des ions carbonate, sont susceptibles de développer des
réactions sulfatiques conduisant à une précipitation massive de l'ettringite dans le matériau. La
porosité de ce dernier diminuerait dans ces conditions.
- enfin, il apparaît que le degré de saturation en eau dans la porosité des bétons
conditionne le degré d'avancement de l'altération. Ainsi des bétons constamment immergés
s'altèrent moins vite que des bétons subissant des cycles d'humectation-dessication (dans un
rapport de 1 à 5). Dans ces conditions, ce paramètre doit être pris en compte dans les modèles
au même titre que la porosité du matériau ou bien la composition chimique des eaux.
La migration de l'uranium dans les bétons de la mine d'uranium s'effectue selon deux
modes de transport :
- à travers la porosité de la matrice cimentaire
- dans le réseau microfissural du béton.
Les observations ont révélé que le facteur limitant dans le premier mode de migration
est la formation d'une barrière très peu perméable au sein même du béton (la zone altérée
interne) et la rétention de l'uranium sur les CSH de la zone altérée externe. La migration de
l'uranium, qui s'effectue essentiellement dans la zone altérée externe, est donc très corrélée au
degré d'avancement de la réaction.
Dans le cas d'un centre de stockage, la migration éventuelle de radioéléments
s'effectuerait dans le sens contraire de l'altération (figure IV.7).
Quelles seraient les conséquences d'une altération de la barrière en béton des centres de
stockage semblable à celle des bétons de la mine d'uranium sur la migration des
radioéléments ?
176
Apport au comportement à long terme
Altération
Flaque d'eau
de TU
(a)
Altération Migration
Environnement
par l'eau
souterraine déchets radioactifs
(b)
Dans ce cas, l'altération aurait un rôle positif par rappoit à la migration des
radioéléments : elle conduirait à la formation d'une zone peu perméable (la zone altérée
interne) ralentissant les cinétiques de transport.
177
Apport au comportement à long terme
E
N
V ZAE ZAI Béton sain N
I
R D U
0 E C
N C L
N Radioéléments H E
E E A
M T I
E S R
E
N
T Rétention probable par les CSH S
Figure IV.8 : Les effets de l'altération d'une barrière ouvragée en béton sur la
migration de radioéléments.
Les capacités de rétention des CSH de la zone altérée externe vis à vis de l'uranium ont
été clairement mises en évidence. De même les CSH de la zone saine possèdent
vraisemblablement des aptitudes semblables au piégeage de radioéléments. Le rôle de ces
composés amorphes est donc essentiel : ils sont susceptibles de retenir des quantités
importantes d'uranium. Les quantités d'uranium associées aux CSH "altérés" sont de l'ordre de
0,03 atomes d'uranium pour 1 atome de silicium. Un béton dosé à 350 kg/m-* de ciment est
composé d'environ 2500 moles de Si (en considérant que le ciment contient 20 % en poids
d'oxydes de SiC>2). Potentiellement, un tel béton est susceptible de piéger environ 0,03 x 2500
= 75 moles soit environ 17,8 kg d'uranium par m^. Bien entendu cette valeur correspond à la
rétention maximale, en considérant que l'ensemble des CSH participe au piégeage. Dans le cas
d'une migration du radioélément l'ensemble des CSH ne sera vraisemblablement pas mis en
totalité à contribution. Seule la proportion de CSH au contact de la solution migrante sera
active ce qui diminue le nombre de moles d'uranium retenues par m^ de béton.
178
Apport au comportement à long terme
CONCLUSION
Les ciments archéologiques et surtout les bétons de la mine d'uranium contribuent à une
meilleure connaissance du comportement des barrières ouvragées en béton dans les centres de
stockage. Le choix de ces bétons dans la recherche de matériaux analogues et dans un contexte
géochimique similaire à ceux des centres de stockage s'est révélé judicieux. Ces matériaux
apportent des informations utilisables pour la conception de modèles prédisant le
comportement à long terme des matrices cimentaires (figure IV.9). Ainsi, il apparaît que
l'élément moteur de l'altération est la présence des ions carbonate dans les eaux de percolation,
ce qui induit une transformation de l'assemblage minéralogique de la matrice cimentaire. Le
stade ultime de l'altération correspond à une matrice essentiellement constituée de calcite et de
CSH "altérés" appauvris en calcium et enrichis en aluminium. Cette matrice serait
vraisemblablement durable dans le temps, l'évolution de ces CSH amorphes vers des phases
cristallisées n'étant pas à craindre. La possibilité de réactions sulfatiques, résultant de la
migration du soufre dans la matrice saine, doit être prise en compte. Ces réactions conduisant
principalement à la précipitation d'ettringite secondaire, correspondent à un processus
d'autocolmatage réduisant la porosité. De ce fait, elles auraient plutôt un effet positif sur le
matériau.
En ce qui concerne la migration des radioéléments dans les barrières ouvragées, les
CSH de la matrice cimentaire, en particulier dans les bétons de la mine d'uranium, ont montré
des aptitudes au piégeage de l'uranium. Ces composés amorphes auront vraisemblablement un
effet retard sur la migration de radionucléides. De même, la formation lors de l'altération d'une
zone riche en ettringite, est susceptible de constituer une barrière hydrodynamique retardant
une éventuelle migration des radioéléments.
179
Apport au comportement à long terme
Caractérisation de la migration
des radioéléments
180
CONCLUSIONS GENERALES
181
Conclusions générales
CONCLUSIONS GENERALES
L'objectif du travail proposé était d'apporter des éléments de compréhension vis à vis de
l'altération des bétons et de leur comportement par rapport à la migration des radioéléments
dans le cadre des barrières ouvragées en ciment des centres de stockage de déchets notaires.
Pour ce faire, l'approche méthodologique a consisté en l'étude de deux matériaux, composés de
matrices cimentaires, en situation d'altération réelle et en interaction avec des radioéléments :
des bétons issus d'une mine d'uranium et des ciments archéologiques piovenant du site de
Pompéi.
L'uranium situé dans les flaques stagnantes à la surface des dalles migre dans le béton à
travers la porosité de la matrice altérée externe et le réseau fissurai du béton. La migration du
radioélément dans la matrice est stoppée au niveau de la zone altérée interne qui est beaucoup
moins poreuse et donc peu perméable. Les CSH de la zone altérée externe révèlent des
capacités de rétention importantes vis à vis de l'uranium.
L'étude des ciments archéologiques de Pompéi montre que ces derniers ont subi une
altération par l'eau et le dioxyde de carbone. La matrice cimentaire est composée de calcite et
182
Conclusions générales
L'altération des bétons ne peut pas être rigoureusement modélisée si l'on ne tient
compte que des réactions chimiques qui apparaissent lors de l'interaction entre les eaux de
percolation et le matériau. En effet, les transformations minéralogiques sont étroitement liées à
des mécanismes de transports élémentaires dans la solution interstitielle. Il est donc nécessaire
de coupler les réactions chimiques aux mécanismes de diffusion des différents éléments. Le
zonage minéralogique caractéristique de l'altération valide l'utilisation des hypothèses de
l'équilibre local, qui tient compte du couplage précédent, comme concept de base des modèles.
183
Conclusions générales
piégeage de l'uranium. Ces composés amorphes peuvent de ce fait entraîner un effet retard face
à la migration de radioéléments.
La contribution d'une approche basée sur le concept des "analogues" est donc
significative. Elle dépend principalement des matériaux choisis pour l'étude. Ainsi, les
informations exploitables dans le cadre des centres de stockage sont étroitement liées au
potentiel analogique du matériau. Celui-ci est d'autant plus élevé que le matériau et son
contexte géochimique sont connus avec le plus de précision possible. Il ne suffit pas qu'un
matériau soit âgé pour qu'il constitue un bon analogue. L'âge est un critère important mais ne
constitue d'aucune manière une condition suffisante pour la recherche des matériaux à
échantillonner. L'environnement des matériaux (composition des eaux percolantes, pH,
connaissance des différents épisodes d'altération) doit pouvoir être accessible. Notons que la
recherche d'un environnement relativement simple et bien défini est souvent contradictoire avec
un âge important des matériaux qui dans ce cas peuvent avoir un passé complexe.
L'étude de bétons anciens selon une approche analogique s'avère très complémentaire
aux travaux réalisés en laboratoire sur des périodes courtes et à l'élaboration de modèles
prédictifs. Elle est particulièrement adaptée à la caractérisation de l'altération des bétons et à la
migration de radioéléments mais d'autres applications peuvent être envisagées :
184
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
185
ADENOT F, (1992) Durabilité du béton : caractérisation et modélisation des processus
physiques et chimiques de dégradation du ciment. Doctorat de l'Université d'Orléans.
224p.
ATKINS M., COWIE J. GLASSER F.P., JAPPY T., KINDNESS A. et POINTER C. (1990)
Assessment of the performance of cement-based composite material for radioactive
waste immobilization. Materials Research Society Symposium Proceedings. Vol 176,
117-127.
ATKINS M., GLASSER et MORONI L.P. (1991) The long term properties of cement and
concretes. Materials Research Society Symposium Proceedings. Vol 212, 373-387.
ATKINSON A. (1985) The time dépendance of pH within a repository for radioactive waste
deposital. AERE Report R-l 1777, Harwell, England.
BARON J. et OLLIVIER J.P. (1992) La durabilité des bétons. Presses de l'Ecole Nationale
des Ponts et Chaussées.
BERNER U.R. (1987) Modelling porewater chemistry in hydrated portland cement. Scientific
basis for nuclear waste management. Vol 84, 319-330.
BERNER U.R. (1988) Modelling the incongruent dissolution of hydrated cement minerals.
Radiochimica Ada 44/45, 387-393
186
BERNER U.R. (1990) A thermodynamic Description of the Evolution of Pore Water
Chemistry ans Uranium Speciation during the Degradation of Cement. PSI-Bericht
N°62, Paul Scherrer Institut, 68p.
BISH D.L. et POST J.E. (1989) Modern Power Diffraction. The Mineralogical Society of
America. Reviews in Mineralogy, Vol 20. 369p.
BULLWINKEL E.P. (1954) The chemistry of uranium in carbonate solutions. Topical report
RMO-2614. The Merrill Co., San Francisco.
CARROL S.A., BRUNO J., PETIT J.C. et DRAN J.C. (1991) Interactions of U(VI), Nd(III),
and Th(IV) at the calcite-solution interface. CEA R.T. DSD/n°38, 45p.
CARTLEDGE F.K., BUTLER L.G., CHALASANI D., EATON H.C., FREY F.P.,
HERRERA E., TITTLEBAUM M.E. et YANG S.L. (1990) Environ. Sci. Technol.
Vol 24, p 867.
CHAPMAN N.A. et SMELLIE J.A.T. (1984) Natural analogues to the conditions around a
final repository for high-level radioactive v/aste.Chemical Geology. Vol 55. 167-173.
CHAPMAN N.A. (1990) Natural analogues. CEC project Mirage-Second phase on migration
of radionuclides in the geosphere. Third (and final) summary progress report (work
period 1989). CEC Nuclear Science and Technology Report, EUR 12858,
Commission of the European Communities, Luxembourg.
187
COCKE D., ORTEGO J.D., McWHINNEY, LEE K. et SHUKLA S. (1989) A Model for
Lead Retardation of Cement Setting. Cement and concrete Research. Vol 19, pi 56.
COMBES J.M. (1988) Evolution de la structure locale des polymères et gels ferriques lors de
la cristallisation des oxydes de fer. Application au piégeage de l'uranium. Doctorat de
l'Université Pierre et Marie Curie. 114p.
DAVIS J.A., FULLER C.C. et COOK A.D. (1987) A model for trace metal sorption processes
at the calcite surfaces: Adsorption of Cd 2 + ans subsequent solid solution formation.
Geochimica. Cosmochimica. Acta, Vol 51, 1477-1490.
DELOYE F.X., MAIRE G. et BUISSON M.J. (1983) Analyse des bétons durcis à partir d'une
attaque nitrique. Bulletin de Liaison des Ponts et Chaussées. n°126, 37-44.
DELOYE F.X. (1989) Action conjuguée du soufre et des alcalins dans les réactions liant-
granulats au sein du béton. Bulletin de Liaison des Ponts et Chaussées. n°161, 41-49.
DELOYE F.X. (1991) Le calcul minéralogique. Application aux monuments anciens. Bulletin
de Liaison des Ponts et Chaussées,. n°175, 59-65.
188
DEWAELE P.J., REARDON E.J., et DAYAL R. (1991) Permeability and porosity changes
associated with cement grout carbonation. Cement and concrete Research. Vol 21,
441-454.
DIENES J.X. (1982) Permeability, percolation ans statistical crack mechanics, in Issue in Oock
Mechanics, edited by Goodman R.E. and Heuze F.E., American Institute of Mining,
New York, 86-94.
DIVET L. et DELOYE F.X. (1993) Autocolmatage des fissures dans les ouvrages souterrains.
Cas du tunnel sous la Manche. Bulletin de Liaison des Ponts et Chaussées. n°188, 33-
39.
EHRET G. (1985) Une méthode de préparation des coupes ultraminces pour l'étude en
microscopie électronique des couches d'altération formées à la surface des verres,
application à un verre bioassimilable du sysème SiO2-Na2O-CaO-P2O5. Rapport
d'Etudes Supérieures, Université L.Pasteur, Strasbourg, 36 p.
EWING R.C. (1979) Natural analogues: analogues for radioactive waste forms. Scientific
basis for nuclear waste management. Vol 84, 67-83.
189
FAUSSAT A. (1990) La gestion des déchets radioactifs, une ligne d'action cohérente. Agence
Nationale pour la gestion des Déchets RAdioactifs. 22p.
FLEISHER R.L., PRICE P.B. et WALKER R.M. (1975) Nuclear tracks in solids, Principles &
Applications. University of California Press, 605p.
FRANTZ J.D. et MAO H.K. (1976) Bimetasomatism resulting from intergranular diffusion: I.
A theoritical model for monomineralic reaction zone sequences. American Journal of
Science, Vol 276, 817-840.
FRYDA EL, BABONNEAU F., VETTER G. et BOCH P. (1994) Capture of cesium into
ceramizable cementitious materials. 8 t n CIMFEC, Florence, Italie, June 29-July 24,
paper n°B14 :L01.
GASSAMA N. (1993) Comportement du nickel et du cobalt dans les eaux au cours de leur
évolution vers l'équilibre eau-roche (zone granitique). Doctorat de l'Université de
Paris VII.
190
GOVINDARAJU K. et MEVELLE G. (1987) Fully automated dissolution and separation
methods for inductively coupled plasma emission spectrometry rock analysis.
Application to the determination of rare earth elements. J. anal At. spectrom. Vol 2,
615-621.
GREENBERG S.A. et CHANG T.N. (1965) Investigation of the colloidal hydrated silicates H.
Solubility relationships in the calcium oxyde - silica - water system at 25°C. Journal
of Physical Chemistry, Vol 69, 182-188
HAWORTH A., SHARLAND S.M. et TWEED C.J. (1989) Modelling of the degradation of
cement in a nuclear waste repository. Materials Research Society Symposium
Proceedings. Vol 127, 447-454.
191
HSI C.K.D. et LANGMUIR D. (1985) Adsorption of uranyl onto ferric oxyhydroxides:
Application of the surface complexation site-binding model. Geochimica.
Cosmochimica. Ada, Vol 49, 1931-1941.
ILDEFONSE P., KIRKPATRICK R.J., MONTEZ B., CALAS G., FLANK A.M. et
LAGARDE P. (sous presse) 2?A1 MAS NMR and Aluminium X-ray Absorption Near
Edge Structures study of imogolite and allophanes. Clays cmd clay Minerals.
JENNINGS H.M. (1986) Aqueous solubility relationships for two types of calcium silicate
hydrates. Journal of the Ceramic Society. Vol 69, 614-618.
KALOUSEK G.L. (1952) Application of differential thermal analysis in a study of the system
lime-silica-water. Proc. 3rd Int. Symp. on Chemistry of cements, London, 296p.
KONDO R., DAEMON M., et AKTOA T. (1969) Mechanisms and kinetics on carbonation of
hardened concrete. Proceedings of the 5th International Symposmm on Cement
Chemistry (Tokyo), 3-16, 402-409.
LEA. (1982) The chemistry of cement and concrete. Edward Arnold (Publishers) Ltd, 3rd ed,
221 p.
LICHTNER P.C. (1985) Continuum model for simultaneous chemical reactions and mass
transport in hydrothermal systems. Geochimica. Cosmochimica. Ada, Vol 49, 779-
800.
LICHTNER P.C., OELKERS E.H., HELGESON H.C. (1986) Interdiffusion with multiple
precipitation/dissolution reactions: Transient model and the steady-state limit.
Geochimica. Cosmochimica. Ada, Vol 50, 1951-1966.
192
LONG J.C.S., REMER J.S., WILSON C.R. et WITHERSPOON P.A. (1982) Porous media
equivalents for networks of discontinuous fractures. Water. Resour. Res., Vol 18,
645-658.
LY J. (1992) Rétention de radioéléments sur les carbonates et sur les argiles. CEA R.T. DED
n°22, 40p.
MAGONTHIER M.C. (1994) Rétention des radioéléments dans les phases secondaires. Les
gels : Etude biographique. Note technique F.T./92-1.72, CEA/DCC/DESD/SESD.
MEECE D.E. et BENNTNGER L.K. (1993) The coprecipitation of Pu and other radionuclides
with CaCO3- Geochimica. Cosmochimica. Acta, Vol 57,1447-1458.
MICHARD G. (1989) Equilibres chimiques dans les eaux naturelles. Collection "Sciences et
Techniques " aux Editions Publisud. 357p.
193
MILESTONE N.B., SUGAMA T., KUKACKA L.E. et CARŒLLO N. (1987) Carbonation
of geothermal grouts - part 2: CO2 attack at 250°C. Cement and concrete Research.
Vol 17, 37-46.
MOOREHEAD D.R. (1986) Cementation by the carbonation of hydrated lime. Cement and
concrete Research. Vol 16, 700-708.
MORSE J.W., SHANBHAG P.M., SAITO A. et CHOPPIN G.R. (1984) Interaction of uranyl
ions in carbonate media. Chemical Geology, Vol 42, 85-99.
NYAME B.K., et ILLSTON J.M. (1981) Relationships between permeability and pore
structure of hardened cement paste. Magazine of"Concrete Research. Vol 33, n° 116,
139-146.
PERRUCHOT A. (1976) Contribution à l'étude des échanges d'ions dans les gels silicates.
Comportement des éléments alcalino-terreux et de quelques éléments de transition
Mn 2+ , Fe 2 + ,Co 2 + , Ni 2+ , Cu 2+ , Zn 2+ . Bull. Soc. Franc. Minéral. Crist. Vol 99,
234-242.
194
PERRUCHOT A. et DELBOVE F. (1982) Etude thermodynamique des échanges d'ions entre
gels silicates (A,B)O,SiO2, 11H2O et solutions aqueuses (A^ + , B^ + ) d'éléments de
transition. Clay Minerals. Vol 17. 421-432.
PETIT J.C., DELLA MEA G., DRAN J.C., MAGONTHIER M.C., MANDO P.A. et
PACCAGNELLA A. (1990) Hydrated-layer formation during dissolution of complex
silicate glasses and minerals. Geochimica. Cosmochimica. Ada, Vol 54, 1941-1955.
PETIT J.C. (1991) Migration of radionuclides in the geosphere: what can we learn from
natural analogues. Radiochimica Acta, Vol 51, 181-188.
PETIT J.C. et COME B. (1994) L'analogie au service du stockage des déchets radioactifs.
Magazine Clefs CEA, 24-35.
POLLMAN H. (1984) Die Kristallchemie der Neubildungen bei Einwirkung von Schadstoffen
auf hydraulische Bindemittel. Der naturwissenschaftlichen Fakultâen der Friedrich-
Alexander-universitât erlangen-Nurnberg.
RAYMENT D.L. (1986) The electron microprobe analysis of the CSH phases in a 136 year
old cement paste.Cement and Concrete Research. Vol 16, 341-344.
195
RAYMENT D.L. et PETTIFER K. (1987) Examination of durable mortar from Hadrian's
Wall. Mi/. Set. Tech, Vol 3, 997-1004.
REGOURD M., THOMASSIN J.H., BAILLIF P. et TOURAY J.C. (1980) Studie of the early
hydration of Ca3SiO5 by X-ray photoelectron spectroscopy. Cement and Concrete
Research. Vol 10, 223-230.
SAROTT F.A., BRADBURY M.H., PANDOLFO P., et SPEELER P. (1992) Diffusion and
adsorption studies on hardened cement paste and the effect of carbonatation on
diffusion rates. Cement and Concrete Research. Vol 22, 439-444.
SHIN G.Y. et GLASSER F.P. (1983) Chemistry of Cement Pore Fluids. I. Suspension
Reactions of Ca3_xNa2xAl2O6. Solid Solutions with and without Gypsum additions.
Cement and Concrete Research. Vol 3, 366.
SMITH R.W. et WALTON J.C. (1991) The effect of calcite solid solution formation on the
transient release of radionuclides from concrete barriers. Materials Research Society
Symposium Proceedings. Vol 212, 403-409.
SUSUKI K., NISHDCAWA T., et ITO S. (1985) Formation and carbonation of C-S-H in
water. Cement and Concrete Research. Vol 15, 213-224.
196
TAYLOR H.F.W. (1986) Proposed structure for calcium silicate hydrate gel. Journal of the
American Ceramic Society. Vol 69 [6], 464-467.
TAYLOR H.F.W. (1990) Cement chemistry. Academic press London and New York.
URHAN S. (1987) Alkali silica and pozzolanic reactions in concrete. Cement and Concrete
Research. Vol 17,141-152.
VITRUVE (1979) Les dix livres d'architecture. Traduction intégrale de Claude Perrault, 1673,
revue et corrigée par André Dalmas. Editions Balland.
VENU AT M. (1976) La pratique des ciments et des bétons. Editions du Moniteur, Paris
WANG H. et GILLOT J.E. (1991) Mechanism of alkali-silica reaction and the significance of
calcium hydroxide. Cement and Concrete Research. Vol 21, 647-654.
197
XU Z., TANG M. et BEAUDOIN JJ. (1993) Relationships between composition structure
and mechanical properties of very low porosity cementitious systems. Cement and
Concrete Research. Vol 23, 187-195.
198
LISTE DES FIGURES
PARTIE I
Figure 1.1. Les constituants anhydres du ciment Portland et les différents produits d'hydratation, d'après Double
(1983).
Figure 1,2. Ensemble de réactions mis enjeu pour l'hydratation du C3S, d'après Barret (1978).
Figure 1.3. Représentation schématique de la séquence d'hydratation des particules anhydres, selon Double
(1983). (a) particules anhydres dans l'eau, (b) formation d'un gel de CSH protecteur autour des grains, (c)
Rupture de cette couche et formation d'un nouveau gel de CSH. (d) Remplissage des vides par les CSH et les
cristaux de portlandite.
Figure 1.4. Diagramme de solubilité dans le système CaO-SiC^-^O à la température ambiante, selon Double
(1983). Les flèches indiquent l'évolution des concentrations en calcium et silice dans le système CaO-SiO2-
H2O durant l'hydratation.
Figure 1.5. Degré d'hydratation en fonction du temps pour les différents constituants anhydres, d'après Pratt et
Ghose(1983)
q.X.r,d : diffraction de rayons X quantitative
s.e.m : microscopic électronique à balayage
Figure 1.6. Diagramme représentant les conditions de formation de différents silicates de calcium, d'après
Taylor (1990).
Figure 1.7. Représentation des différents hydrosilicates de calcium dans le diagramme ternaire CaO-SiÛ2-H2O,
selon Taylor (1990).
Figure 1.8. Variation du rapport CaO/SiO2 dans la phase solide par rapport à la concentration en calcium dans
la solution, selon Lea (1982).
Figure 1.9. Domaine de stabilité des CSH représentés dans le diagramme CaO-SiC>2 (Jennings, 1986).
Figure 1.10. Concentration totale en Ca 2 + par rapport à la concentration en OH" dans les eaux interstitielles des
ciments correspondant au tableau 1, d'après Berner (1987).
Figure 1.11 : Causes physiques de la détérioration des bétons d'après Mehta et Genvick (1982).
Figure 1.12. Mécanisme de l'alcali-réaction sur une opale selon Wang et Gillot (1991). (a) Structure de la
surface d'une opale saine, (b) Echanges entre les ions ïv des groupements silanol et les ions Na + , K + et Ca 2 +
de la solution interstitielle du béton, (c) Cassures des liaisons internes Si-O-Si nous l'action des ions OH", (d)
Echanges entre les ions H+ des groupements silanol internes et les ions Na + , K + et Ca 2 + de la solution
interstitielle du béton. Formation de complexes alcalins-siliceux gonflants, (e) Echanges entre les cations Ca 2 +
et les ions alcalins.
Figire 1.13. Représentation schématique de la réaction entre le calcium et la silice dissoute, selon Urhan
(1987).
Figure 1.14. Evolution de la distribution du volume des pores en fonction de la taille des pores au cours de la
carbonatation, d'après Dewaele et al. (1991).
Figure 1.15. Corrélation entre la perméabilité et la porosité pour des rapports e/c différents, Nyame et Illston
(1981).
199
Liste des figures
Figure 1.16. Solubilité de l'uranium en fonction du pH et pour des valeurs de Eh égales à - 450 mV (a), - 300
mV (b) et - 200 mV (c), selon Berner (1992).
Figure 1,17. Analogie entre l'assemblage minéralogique des ciments modernes (A) et celui des ciments
archéologiques datant de l'époque Gallo-romaine (B), d'après Thomassin et Rassineux (1992). H =
Hydrogrossulaire, E = Ettringite, C = Calcite, G = Gehlenite hydratée.
PARTIE II
Figure II.2 : - à gauche : carotte extraite de la dalle âgée de 11 ans dans les parties basses du profil.
- à droite : dans les parties hautes du profil sur la même dalle.
Figure II.3 : Vue schématique des dalles de béton. Variation de l'épaisseur de la zone altérée. Position relative
des carottes de la figure 2.
Figure II.4 : Observation microscopique en lumière polarisée de l'échantillon âgé de 9 ans et situé dans les
parties hautes. G : gTanulat
Figure II. 5 : Observation en microscopic électronique à balayage de la texture de la matrice cimentairc dans la
zone altérée externe, interne et dans la zone saine, échantillon âgé de 9 ans, parties hautes. La porosité (P)
apparaît en sombre sur les photographies.
Figure 11,6 : Diffractogramme de la matrice cimentaire située en zone saine. Echantillon âgé de 9 ans> situé dans
les parties hautes de la dalle.
Figure II.8 : (a) Observation au microscope électronique à balayage des minéraux de la matrice cimentaire
saine. Echantillon âgé de 9 ans, parties hautes de la dalle,
(b) Spectre EDS correspondant aux CSH.
Figure II.9 : Dififractogramme de la matrice cimentaire située dans la zone altérée interne. Echantillon âgé de 9
ans, parties hautes de la dalle.
Figure 11.10 : Variation du paramètre de maille &Q de l'ettringite en fonction de la substitution des sulfates par
les carbonates, d'après Poll man (1984).
Figure 11.11 : Observation au microscope électronique à balayage du composé ZAI dans la matrice cimentaire
de la zone altérée interne de l'échantillon âgé de 9 ans situé dans les parties hautes de la dalle.
Figure 11.12 : Analyses chimiques du composé ZAI dans le diagramme Si/Ca - (Al+S)/Ca.
Figure 11.13 : Analyses chimiques issues d'une pâte cimentaire âgée de 23 ans représentées dans un diagramme
(Al+Fe)/Ca - Si/Ca, d'après Taylor et Newbury (1984).
Figure 11.14 : Observation en microscopic électronique à balayage des agrégats de baguettes d'ettringite situés
dans la porosité de la zone altérée interne (échantillon âgé de 9 ans, parties hautes de la dalle).
Figure 11.15 : Diffractogramme de la matrice cimentaire située dans la zone altérée externe. Echantillon âgé de
9 ans, parties hautes de la dalle.
200
Liste des figures
Figure 11.17 : Observation en mic/oscopie électronique à balayage de la matrice cimentaire en zone altérée
externe. Echantillon âgé de 9 ans, partie haute de la dalle.
Figure 11.19 : Observation en microscopie électronique à balayage du liseré de la zone altérée externe (mode
électrons rétrodiffusés). Echantillon âgé de 9 ans, parties basses de la dalle.
Figure 11.20 : Profils des teneurs en oxydes en fonction de la distance à la surface, dalle de 9 ans, parties basses
et hautes de la dalle.
Figure 11.21 : Diagramme de Sillèn représentant l'équilibre d'une eau avec la calcite et une pression de CO2 =
3,4.1G" 4 atm (point A : électro-neutralité de la solution), d'après Michard (1989).
Figure 11.23 : Evolution géochimique, au cours de l'altération, d'un volume élémentaire représentatif situé
initialement dans la zone saine.
Figure 11.25 : Porosité des pâtes de ciment en fonction du rapport e/c, d'après Nyame et Illston (1981).
Figure 11.26 : Evolution dans le temps d'un volume de matrice saine situé à proximité de la surface, au cours de
l'altération.
Figure 11.27 : Gradient de pH au niveau du front de carbonatation d'après Baron et Ollivier (1992).
Figure 11.28 : Front de précipitation, courbe du taux de saturation d'après Baron et Ollivier (1992).
Figure 11.30 : Mobilisation du soufre lors des interactions eau/bétons. CO : Concentration en soufre dans la
flaque. Cl : Concentration en soufre dans la solution interstitielle du béton au niveau du front de dissolution de
l'ettringite. ZAE : Zone Altérée Externe, ZAI : Zone Altérée Interne, ZS : Zone Saine.
Figure 11.31 : Représentation schématique des surfaces d'équilibre des phases métastablcs dans le système CaO-
Al2O3-CaSO4, d'après Eitel (1957).
Figure 11.32 : Représentation schématique des trois étapes de la précipitation de l'ettringite dans les pores de la
matrice cimentaire.
Figure 11.33 : Corrélation entre l'épaisseur carbonatée et la racine carrée du temps pour différents rapports e/c et
une humidité relative de 50 %, d'après Baron et Ollivier (1992).
Figure 11.34 : Influence de l'humidité relative sur la profondeur de carbonatation, d'après Baron et Ollivier
(1992).
Figure 11.35 : Epaisseur de béton altéré après 20 ans, d'après Grube et Rechcnberg (1989).
1. eaux stagnantes, présence d'une couche protectrice (gel)
2. faible circulation d'eau, couche protectrice
3. circulation d'eau plus importante
201
Liste des figures
Figure 11.37 : Diagramme d'équilibre log fC>2 - pH des espèces dissoutes de l'uranium (système ouvert U-O 2 -
fCO2-H2O, 25°C, 1 bar, EU = IQT6 M/kg) d'après Nguyen Trung (1985).
Figure 11.38 : Diagramme d'équilibre de phases en solution aqueuse pour le système U - 0 2 ' ^ 2 ' ^ 2 ^ * ^ 25°C,
d'après Bullwinkel (1954).
Figure 11.39 : Stabilité des sulfates d'uranyle par rapport aux hydroxydes d'uranyle, en fonction du pH et de log
SSO4 (système U-O 2 - SO 4- H 2 O > 25°C, 1 bar, SU = 10"3 M/kg) d'après Nguyen Trung (1985).
Figure 11.40 : Stabilité de l'uranophane par rapport aux espèces dissoutes de l'uranium et à la schoepite, en
fonction du pH et de log£SiO2, système ouvert U-O2-Ca-SiO2-fCO2, 25°C, 1 bar, SU = 10"6 mol/L, 2Ca= 1(T
2 3
' mol/L, fCC>2 = 10" 3 ' 5 bar et 10"2 bar (zone hacurée), d'après Nguyen Trung (1985).
Figure 11.41 : Stabilité de l'uranophane par rapport aux espèces dissoutes de l'uranium et à la schoepite, en
fonction du pH et de logESi0 2 , système ouvert U-C^-Ca-SiQrK^' 25 ° c > * bar> S C a = 1O ~ 2 ' 3 mol/L, HCO2 =
10" 3 ' 5 bar, SU = 10"4 mol/L et 10"6 mol/L (zone hachurée), d'après Nguyen Trung (1985).
Figure 11.42 : Cartes de répartition de l'uranium pour les dalles de 9 et 11 ans dans les régions basses
(respectivement a et c) et hautes (respectivement b et c). G : granulats.
Figure 11.43 : Corrélation entre la répartition de l'uranium et la zone altérée externe. Observation en
microscopie optique. Dalle de 11 ans.
Figure 11.45 : Fissure remplie de produits uranifères, échantillon provenant de la dalle âgée de 9 ans.
Figure 11.46 : Les deux modes de migration de l'uranium dans le béton : à travers la porosité de la matrice
altérée externe et dans le réseau fissurai.
Figure 11.47 : Morphologie et cliché de diffraction des CSH(b) en microscopie électronique à transmission.
Figure 11.49 : Interaction entre le béton et les eaux granitiques uraniieres. En gris clair la flaque d'eau, en gris
foncé les phases uraniieres.
Figure 11.50 : Profils de concentration d'une substance migrant dans un matériau homogène suivant les lois de
la diffusion, sans interaction avec le matériau, selon Crank (1993).
Figure 11.51 : Allure des profils de concentration en uranium dans les dalles de béton.
Figure 11.52 : Probabilité de germination des cristaux ABn en régime transitoire, selon Baron et Ollivier
(1992).
202
Liste des figures
Figure 11.53 : Représentation schématique de la percolation en fonction de la notion de seuil critique, d'après
Caristan (1985). (a) densité de fissures connectées en dessous du seuil critique, (b) densité de fissures
connectées au-dessus du seuil critique
Figure 11.54 : Altération et migration de l'uranium dans les dalles de béton. ZAE : Zone Altérée Externe, ZAI :
Zone Altérée Interne, ZS : Zone Saine, (+) dépôt de composés uranifêres pour les parties basses seulement
PARTIE m
Figure III.5 : Matrice cimentaire correspondant à l'échantillon II. Observation au microscope électronique à
balayage.
Figure III.6 : Fragment de granulat situé dans la matrice cimentaire saine de l'échantillon II. Observation au
microscope électronique à balayage.
Figure III.7 : Morphologie et cliché de diffraction des silicates correspondant à l'échantillon II. Observation en
microscopie électronique à transmission.
Figure III.8 : (a) Phase caractéristique des matrices des échantillons I et III, de morphologie semblable s celle
de l'halloysite. (b) Section droite dune particule d'halloysite (Willaime, 1987). Observation en microscopie
électronique à transmission, formes en spirales.
Figure III.9 : Mise en évidence de la présence d'uranium dans la matrice cimentaire. Corrélation entre
l'observation des lames minces en microscopie électronique et les cartes de répartition, (a) Lame mince, (b)
Carte de répartition de l'uranium par la technique des traces de fission. Les régions entourées de pointillés
correspondent à des granutats,
PARTIE IV
Figure IV. 1 : Modèle de stockage en surface de déchets de faible et moyenne activité, d'après Faussât (1990).
Figure IV.2 : Rôle des barrières ouvragées dans les centres de stockage : résistance à l'action des eaux
souterraines, effet retard face à une éventuelle migration de radioéléments.
Figure IV.3 : Apport des analogues naturels au développement de modèles conceptuels, à l'acquisition de
données et à la validation des modèles, d'après Petit et Côme (1994).
Figure IV.4 : Simulation de l'évolution du pH dans un béton au contact d'une eau souterraine contenant des ions
carbonates et sulfates, d'après Berner (1990). Le nombre de cycles est proportionnel au degré d'avancement de
l'altération.
Figure IV.5.a : Evolution de la matrice cimentaire en fonction du nombre de cycles qui simulent le degré
d'avancement de la réaction, d'après Berner (1990).
Figure IV.5.b : Evolution de la matrice cimentaire des bétons issus de la mine d'uranium.
203
Lisle das figures
Figure IV.6 : (a) Simulation de la concentration en soufre dans une pâte pure de ciment CPA soumis à l'action
d'une eau déminéralisée, d'après Adenot (1992). (b) Concentration en soufre dans les bétons de la mine
d'uranium.
Figure 1V.7 : (a) Altération et migration de l'uranium dans la mine d'uranium, (b) Altération et migration
éventuelle de radioéléments dans une barrière ouvragée en béton d'un centre de stockage.
Figure IV.8 : Les effets de l'altération d'une barrière ouvragée en béton sur la migration de radioéléments.
Figure IV.9 : Contribution de l'étude des bétons de la mine d'uranium et des ciments archéologiques de Pompéi
au comportement des barrières ouvragées en ciment dans les centres de stockage.
204
LISTE DES TABLEAUX
PARTIE I
Tableau I I . Compositions chimiques (mmol/L) mesurées de l'eau interstitielle correspondant aux ciments du
tableau 1.2, d'après Berner (1987).
Tableau 1.2. Analyses chimiques de ciments (% en poids d'oxydes), d'après Berneï (1987).
Tableau 1.3. Evolution de la composition minéralogique, en pourcentage massique, d'un mélange initialement
composé de CSH de synthèse (rapport Ca/Si initial de 2) et exposé à l'action du dioxyde de carbone (Susuki et
al, 1985)
Tableau 1.5 : Compositions chimiques exprimées en % d'oxydes de 5 phases silico-calciques de type CSH d'un
mortier gallo-romain, formules structurales calculées sur la base de trois oxygènes, d'après Rassineux (1987).
Tableau 1.6. Stœchiométrie des phases CSH au cœur des échantillons effectuée sur la base des 10 atomes
d'oxygène, d'après Rayment (1986).
PARTIE H
Tableau 11.1 : Facteurs de correction utilisés par le logiciel "SQMTF" pour le traitement des spectres EDS.
Tableau II.2 : Epaisseur des zones altérées externes et internes en fonction de la localisation des échantillons
des dalles de 9 et 11 ans.
Tableau II.3 : Intensité relative des raies de chaque minéral dans la matrice saine
Tableau II.4 : Stœchiométrie des CSH(a) de la matrice saine calculée pour 1 SiC^. La teneur en H2O est
estimée selon la formule de Fujii et Kondo (1981) : H 2 O = (CaO/SiO2 + 0,8)
Tableau II.5 : Intensité relative des raies de chaque minéral dans la matrice en zone altérée interne.
Tableau II.6 : Intensité relative des raies de chaque minéral dans la matrice en zone altérée externe.
Tableau II.7 : Stœchiométrie moyenne des CSH(b), de la zone altérée externe calculée pour 1 SiC>2 d'après les
analyses chimiques (annexe X). La teneur en eau est estimée selon la formule de Fujii et Kondo (1981) H2O =
(CaO/SiO2 + 0,8).
Tableau II.8 : Proportions moyennes en poids d'oxydes des matrices saines, altérées internes et altérées externes
des dalles de 9 et 11 ans. (1) : déterminé selon la méthode Deloye (1983) ; (2) : déterminé d'après les analyses
MEB (annexe X).
Tableau II.9 : Compositions chimiques (en mol/L) des flaques d'eau sur les dalles âgées de 9 et 11 ans. (1)
d'après Gassama (19XX) : (2) concentration estimée
205
Lisle des tableaux
Tableau 11.10 : Proportions massiques de chaque espèce minérale dans la matrice saine, altérée interne et
altérée externe.
Tableau II. 11 : Concentrations élémentaires (Ca, Si, S, C et K ; en mol/L) de la matrice cimentaire à l'état
initial, intermédiaire et final. La porosité du matériau à l'état initial étant prise égale à 35 %.
Tableau II. 12 : Concentrations en espèces minérales (en mol/L) de la matrice cimentaire à l'état initial,
intermédiaire et final. La porosité du matériau à l'état initial étant prise égale à 35 %,
Tableau 11.13 : Evolution de la porosité de la matrice cimentaire, d'après une porosité à l'état initial de 35 %.
Tableau 11.16 : Compositions chimiques (en pourcentage pondéral d'oxydes) des poudres de matrice cimentaire
saine et altérée externe, des dalles de 9 et 11 ans. Les dosages ont été réalisés par ICP-AES.
Tableau II. 17 : Teneurs (ppm) en uranium dans les matrices cimentaires seules, pour les zones saines et altérées
externes des dalles de 9 et 11 ans.
Tableau 11.18 : Distance (en mm) de la surface aux fronts de migration de l'uranium.
Tableau 11.19 : Stœchiométrie moyenne des CSH(b), de la zone altérée externe calculée pour 1 S1O2 d'après les
analyses chimiques acquises au MET (annexe X). La teneur en eau est estimée selon la formule de Fujii et
Kondo (1981) : H 2 O = (CaO/SiO2 + 0,8).
PARTIE m
Tableau III. 1 : Durées (en années) correspondant à chaque épisode d'altération (enfouissement et
atmosphérique).
Tableau III.2 : Les phases minéralogiques identifiées dans les échantillons I, II et III.
Tableau III.3 : Compositions chimiques (en pourcentage pondéral d'oxydes) de la partie liante assurant
l'équilibre pour les échantillons I, II et III, calculés selon la méthode Deloye et al. (1983).
Tableau III.4 : Stoœchiométries des silicates des échantillons I, II et III, calculées pour un atome de silicium.
206
LISTE DES ANNEXES
Annexe 1 : Analyses chimiques correspondants aux CSH de la zone saine pour la dalle de 9 ans. P 209.
Annexe 2 : Analyses chimiques correspondants au composé (ZAI) de la zone altérée interne pour la dalle de 9
ans. P 210.
Annexe 3 : Analyses chimiques correspondants aux CSH de la zone altérée externe pour la dalle de 9 ans.
P211.
Annexe 5 : Analyses chimiques correspondants aux matrices saines, altérées internes et externes des dalles de 9
et 11 ans. P 213.
Annexe 6 : Profils des teneurs en oxydes en fonction de la distance à la surface, dalle de 9 ans (partie basse) et
dalle de 11 ans (parties basse et haute). P 216.
Annexe 9 : Diffiractogramme de rayons X correspondant aux dépôts à la surface des dalles. P 224.
Annexe 10 : Observation au MET des particules uranifêres situées à la surface des dalles. P 225.
Annexe 11 : Observation au MET des CSH (b) de la zone altérée externe. P 235.
Annexe 12 : Adsorption de l'uranium sur la calcite : calcul des proportions en uranium (en pourcentage
pondéral) dans le volume analysé lors des investigations au MEB. P 236.
Annexe 14 : Analyses chimiques, effectuées au MEB, correspondants aux silicates des ciments archéologiques
de Pompéi. P 238.
207
ANNEXES
208
Annexes
Na Mg Al Si S K Ca Ti Fe 0 Total Ca/Si
0,4 0,2 2,2 14,3 0,5 0,6 22,6 0,2 0,6 58 99,6 1,58
0 0,4 1,9 15,3 0,4 0,3 23,1 0 0,2 58,6 100,2 1,51
0,9 2 2 13,2 0,2 0,1 23,4 0,8 0,1 57,7 100,1 1,77
0 0,7 2 14 0,6 0,02 24,8 0 0 58,3 100,1 1,77
0,3 0,9 1,8 14,5 0,8 0,3 22,5 0 0,5 58,6 100,2 1,55
0,4 1,3 2 14,8 0,2 0,2 22,3 0,3 0,3 58,2 99,9 1,51
0 1,6 1,8 15,2 0,6 0,2 21 0,2 0,5 58,8 99,8 1,38
0,9 1,3 2 14,7 0,8 0,7 20,9 0,2 0,2 58,5 100,2 1,42
1,8 1,6 2,2 13 0,5 0,7 22 0,2 0,9 57,4 100 1,69
0 0,7 2 14,5 0,8 0,3 22 0,3 0,6 58,8 99,9 1,52
0,5 0,3 3 13,5 0,6 0,5 23,4 0,3 0,02 58,1 100,1 1,73
1,1 1,3 3 12,6 1,4 0,2 21,6 0,2 0,3 58,3 100 1,71
Moyenne
0,5 1,0 2,2 14,1 0,6 0,3 22,5 0,2 0,4 58,3 100,0 1,6
Ecar / type
0,56 0,58 0,41 0,88 0,32 0,23 1,10 0,21 0,27 0,42
Les analyses ont été effectuées au MEB et sont exprimées en pourcentage du nombre
d'atomes.
209
Annexes
Na Mg Al Si S K Ca Ti Fe O Total
0 1,2 6,5 0,3 9,5 0 20,7 0 0,4 61,2 99,8
0,4 1,8 6,8 0,5 8,8 0,2 19,9 0,2 0,6 60,9 100
0 0 1,1 12,8 2,9 0,5 22,2 0,4 0,5 59,8 100
0,3 1,3 6,4 2 8,3 0,4 20,1 0 0,3 60,7 99,8
0 1,8 5,9 3,2 6,7 0,1 19,6 0,2 2,1 60,3 99,9
1,3 5,1 4,8 6,3 3,4 0,2 17,1 0,8 2,6 58,5 100
0,4 0,4 3,3 10 4,1 0,6 21,1 0 0,5 59,6 100
0,9 9,4 9,1 0,6 5,9 0,2 14,9 0,4 0,1 58,4 99,9
0,6 1,4 5,7 3 7,8 0,3 20 0,1 0,3 60,9 100
0,4 0 3,2 10,3 3,8 0,3 22,2 0 0,2 59,7 100
0,6 0 3,3 8,9 4,4 0,4 22,8 0 0,1 59,7 100
0,7 0,9 1,4 14,3 1,2 0,1 22,3 0,2 0,3 58,5 99,9
0 0 2,1 13,3 2 0,2 22,6 0 0,5 59,4 100
0,6 1 1,7 14,4 1,1 0 21,7 0,1 0,4 59,2 100
0,2 0,6 1,4 15,1 1,4 0,1 21,2 0,2 0,3 59,4 99,9
0,9 3,6 4 10,8 2,1 0,6 18,8 0,2 0,7 58,1 99,8
0 1,4 0,8 14,7 0,8 0,2 22,6 0,3 0,5 58,8 100
0,7 1,5 6,1 3,5 7,5 0,2 20,4 0 0 60 99,9
0 0,8 5,3 7,4 4,9 0,1 19,2 0,3 1,6 60,5 100
0 0,4 7 1,4 8,7 0,1 20,9 0 0,3 61,3 100
0,8 4,1 3,6 9,1 2,5 0,4 19,6 0,6 2 57,3 100
0 0,4 2,2 13,2 2 0,1 22,6 0,1 0,4 59,1 100
0,2 0,5 3,3 10,8 3,4 0,1 21,8 0 0,3 59,7 100
0,5 1,1 4,1 7,6 5,2 0,2 21,1 0,2 0,3 59,8 100
0,4 1,4 5,6 4,3 7,2 0,1 20,2 0 0,5 60 99,7
1 0,9 3,4 9,6 3,7 0,4 21,1 0,2 0,7 59,2 100
0 1,6 6,8 1,7 8,4 0,1 20,3 0 0,3 60,7 99,9
0,4 1,6 8 0,5 8,9 0 19,8 0 0 60,9 100
0 0,8 5,9 1,4 9,2 0,2 20,5 0,2 0,5 61,4 100
0,5 0,6 3,8 7,2 5,4 0,1 22,4 0 0,2 60 100
Les analyses ont été effectuées au MEB et sont exprimées en pourcentage du nombre
d'atomes.
210
Annexes
Na Mg Al Si S K Ca Ti Fe 0 Total Ca/Si
0,7 0,6 7,1 17,8 0,2 4,5 4,1 0,6 3,5 60,6 99,7 0,23
0,8 1 7,3 17,1 0,8 4,5 4,5 0,2 3 60,6 99,8 0,26
1 1,9 6,2 15,6 0,8 4 9 0,1 2 59,5 100 0,58
0.7 1,1 6,5 17,3 0,5 3,9 6,4 0,1 3 60,4 99,9 0,37
0,8 1,5 6,6 16,7 0,8 4,5 8 0,1 1,1 59,7 99,8 0,48
0,8 1,1 7,4 17,9 0,8 4,6 5 0,1 1,5 60,6 99,8 0,28
0,8 1 5,1 17 0,5 3,7 10,1 0,1 2 59,7 100 0,59
0,8 1 3,9 18,4 0,8 2,8 8,2 0,1 3 60,8 99,8 0,45
0,9 1,7 6,2 18,2 0,3 4 5 0,1 3 60,5 99,9 0,27
0,7 1,4 6,4 18,3 1,2 4,7 4,5 0,6 0,9 61 99,7 0,25
1 2 5 15,9 0,4 4,1 9 0,4 3 59,4 100 0,57
0,9 1,5 5,6 17,9 0,4 3,2 9,6 0,1 0,9 60,1 100 0,54
Moyenne
0,8 1,3 6,1 17,3 0,6 4,0 7,0 0,2 2,2 60,2 99,9 0,4
Ecart type
0,11 0,42 1,04 0,92 0,29 0,59 2,26 0,20 0,95 0,53
Les analyses ont été effectuées au MEB et sont exprimées en pourcentage du nombre
d'atomes.
211
Annexes
Na^O 0,8 0,4 0,3 0 0,3 0,6 0,8 0,3 0 0 0,8 0,4 0
MgO 1,8 3,4 8,6 8,3 16,5 6,3 3,6 2,2 5,2 4,6 4 4,9 14,4
Al2Ch 4,5 6,4 3,6 3,4 1,3 1,5 3 1,3 2,2 1,6 1,5 5,1 2,4
SiO9 16,1 21,7 16,9 15,7 15,3 8,2 13,2 5 10,9 7,6 8 15,4 16,2
K2O 1,7 1,4 1,1 0,3 0 0,4 0,7 0,1 0,4 0,2 0,6 1,1 0,8
CaO 26,2 8,7 21,9 25 24 40,8 34 46,9 32,7 40,8 33,6 20,2 19,9
FeO 1 1,9 1,9 1,4 1,5 0,6 1,2 0,6 0,9 0,6 0,5 1 1,2
UO 7 15,1 2,3 11 5 2,9 7,2 3,6 1,8 5,1 3,8 6,2 4,2 12,2
Total 67,2 46,2 65,3 59,1 61,8 65,6 60,1 58,2 57,4 59,2 55,2 52,3 67,1
Les analyses ont été effectuées au MEB et sont exprimées en pourcentage de poids
d'oxydes.
212
Annexes
1. Dalle de 9 ans :
- zone saine :
Na2O MgO A12O3 SiO2 SO3 K2O CaO TiO2 Fe2O3 Total
0 0,8 5,8 19,4 3,5 0,5 65 0 5,1 100,1
0,1 1 6,1 20,7 2,3 0,2 65 0,1 4,6 100,1
0,1 0,9 5 20,5 3,2 0,4 65,2 0,2 4,5 100
0,1 1,2 6,6 19,3 3,3 0,3 66 0,3 2,9 100
0 1,3 6,3 20,5 4 0,5 64,5 0 2,8 99,9
0,2 2 6,2 20,4 2,9 0,2 64,5 0,3 3,4 100,1
0,1 0,8 5,8 19,6 3,2 0,4 66,2 0,2 3,7 100
0,2 1 7 20,8 1,9 0,4 65 0,3 3,5 100,1
0,1 1,1 6,2 20,2 2,1 0,4 67 0,2 2,9 100,2
0,2 1,2 6,1 20,3 3,5 0,3 64,1 0,4 3,8 99,9
0 0,6 5,8 21,3 3,6 0,3 65 0 3,4 100
0 2,1 5,6 21 2,5 0,5 66,2 0,1 2 100
0,2 1,1 5,9 19,5 3,2 0,4 66,3 0,1 3,3 100
0,1 0,5 6,1 20 3,6 0,3 65,8 0,5 3,1 100
0,1 1,1 7 19,6 2,7 0,4 66,2 0,2 2,6 99,9
Moyenne
0,1 1,1 6,1 20,2 3,0 0,4 65,5 0,2 3,4
Ecar ( type
0,08 0,44 0,51 0,62 0,61 0,10 0,83 0,16 0,82
Na2O MgO A12O3 SiO2 SO3 K2O CaO TiO2 Fe2O3 Total
0 0,5 4,5 18 11 0,2 62 0,2 3,6 100
0,1 0,6 5,8 19,1 9,7 0,5 60,8 0,3 3,2 100,1
0,2 1,1 6,1 20,2 9,1 0,3 58,6 0,6 3,7 99,9
0 0,9 5,9 18,5 9,6 0,3 61,1 0,2 3,4 99,9
0 1,2 5,6 19 10,6 0,3 60,6 0,3 2,4 100
0 0,8 6,4 18,7 7,8 0,4 60,8 0,3 4,6 99,8
0,1 0,5 5,9 18,8 9,5 0,5 61 0,2 3,5 100
0.2 0,9 6,4 16,9 9,6 0,2 62,5 0,2 3 99,9
0,2 1,2 6,2 22,1 8 0,2 58,9 0,1 3,1 100
0,1 1,3 6,3 17,8 10,6 0,3 59,6 0,3 3,8 100,1
0 0,8 5,8 18,6 10,2 0,2 61,6 0,4 3,4 101
0 0,9 6,2 17,9 10,5 0,4 60 0,5 3,5 99,9
0,1 0,7 5,6 20,1 8,1 0,4 61,2 0,2 3,7 100,1
0 1 5,8 18,8 8 0,5 62 0,3 3,5 99,9
0,2 0,9 6 17 8,9 0,2 63,5 0,3 2,9 99,9
Moyenne
0,1 0,9 5,9 18,8 9,4 0,3 60,9 0,3 3,4
Ecart type
0,09 0,25 0,47 1,31 1,07 0,12 1,32 0,13 0,49
213
Annexes
Na2O MgO A12O3 SiO2 SO3 K2O CaO TiO2 Fc2O3 Total
0 1,1 7 22,3 0,2 3,5 61,7 0,5 3,6 99,9
0 1 6,8 22,7 0,1 2,9 62,9 0,2 3,5 100,1
0 1,1 6,5 20 0,4 5,2 63,1 0,2 3,5 100
0 0,2 6,5 22 0,5 4,6 62,4 0,3 3,6 100,1
0,1 0,6 7,2 23 0 5,2 60,9 0,5 2,6 100,1
0,1 1,2 8 20,1 0,1 6,3 60,7 0,2 3,4 100,1
0,1 1 6,5 22,8 0,3 5,3 60,8 0,3 3 100,1
0,1 0,9 7 19,8 0,5 4,8 63,6 0,4 2,9 100
0 0,5 7 22,2 0,1 4,1 63 0 3,1 100
0,2 1,2 6,1 22,8 0,4 6,1 60,5 0,2 2,6 100,1
0,3 1,2 6,2 23,5 0,4 5,2 60 0,1 3,2 100,1
0,3 0,7 6,9 21,2 0,2 4,4 62,3 0,3 3,8 100,1
0,2 1 7,3 21 0,2 4,4 61,8 0,4 3,8 100,1
0 0,8 7,2 22,7 0,3 4 60,9 0,5 3,7 100,1
0 0,8 7,2 21 0,5 3,8 62,5 0,4 3,9 100,1
Moyenne
0,1 0,9 6,9 21,8 0,3 4,7 61,8 0,3 3,3
Ecar f type
0,11 0,29 0,48 1,20 0,17 0,93 1,12 0,15 0,43
2. Dalle de 11 ans :
- zone saine :
Na2O MgO A12O3 SiO2 SO3 K2O CaO TiO2 Fe2O3 Total
0 0,9 6 21,1 2,8 0,3 64,4 0,2 4,2 99,9
0 0,8 5,9 21,2 2,8 0,3 65 0,2 3,9 100,1
0 1 6,2 22,3 2,6 0,2 64,3 0,2 3,2 100
0 1,2 6,2 23,5 2,5 0,4 62,5 0,2 3,6 100,1
0,1 0,8 6,3 22 2,5 0,4 64,4 0,3 3,2 100
0 1,1 5,9 21,6 2,5 0,4 64,8 0,3 3,5 100,1
0 1,1 6,6 20,8 2,4 0,4 65 0,3 3,4 100
0,2 1,1 6,3 21,2 3,1 0,2 64,2 0,3 3,4 100
0,1 0,9 6,5 21,5 3 0,3 63,8 0,6 3,3 100
0 0,8 5,7 22,5 3,2 0,1 64,1 0,3 3,3 100
0,1 1,1 6,2 22,1 2,8 0,3 63,8 0,2 3,2 99,8
0 0,8 6,2 23 2,9 0,3 62,7 0,4 3,6 99,9
0,1 0,5 6,1 22 2,7 0,3 65,2 0,3 2,8 100
0 0,9 6 22 2,8 0,2 64,1 0,2 3,9 100,1
0 0,9 6,5 23,5 3,1 0,5 62 0,1 3,3 99,9
Moyenne
0,0 0,9 6,2 22,0 2,8 0,3 64,0 0,3 3,5
Ecar t type
0,06 0,18 0,25 0,84 0,25 0,10 0,95 0,12 0,35
214
Annexes
Na20 MgO A12O3 SiO2 SO3 K2O CaO TiO2 Fc2O3 Total
0,1 0,9 5,3 18,5 11,5 0,5 59,8 0,2 3,2 100
0,4 1,6 7,1 18,2 9,1 0,2 59,7 0,2 3,5 100
0,2 1.1 5,1 19,5 9,4 0,5 60,9 0,3 2,9 99,9
0,1 1,1 5,5 19,1 9,7 0,6 60,2 0,3 3,5 100,1
0,1 0,8 7,5 19 6,1 0,2 62,3 0,3 3,6 99,9
0,1 0,9 7,4 18,7 7,2 0,3 62,1 0,4 2,8 99,9
0 0,9 6,9 18,5 9 0,4 60,4 0,6 3,3 100
0 0,9 6,9 18,6 8,9 0,4 60,7 0,4 3,3 100,1
0 1,1 5,5 19,5 9,1 0,4 60,7 0,2 3,5 100
0 0,8 5,2 20,5 9 0,4 60,6 0,1 3,5 100,1
0,2 1,2 5,2 18,1 9,7 0,3 61,4 0,2 3,8 100,1
0,1 0,9 5,2 18,6 9,6 0,4 61,5 0,3 3,5 100,1
0,1 0,6 5,3 18,9 8,7 0,5 62,2 0,1 3,5 99,9
0,1 0,8 7 19,1 9 0,2 60,4 0,1 3,2 99,9
0 0,6 4,4 20,2 8,4 0,2 62,3 0,5 3,5 100,1
Moyenne
0,1 0,9 6,0 19,0 9,0 0,4 61,0 0,3 3,4
Ecar type
0,11 0,25 1,03 0,69 1,19 0,13 0,90 0,15 0,26
Na2O MgO A12O3 SiO2 SO3 K2O CaO TiO2 Fe2O3 Total
0 0,8 7,1 21 0,2 4,1 63,2 0,2 3,5 100,1
0,1 1,1 7,2 20,9 0 4,2 62,8 0,3 3,5 100,1
0 0,9 7,3 21,5 0 4,3 62,6 0,1 3,4 100,1
0 0,9 6,9 22 0 4,5 62,6 0 3,2 100,1
0 0,8 6,8 21,9 0,1 4,2 62,4 0,3 3,6 100,1
0 0,8 6,9 20,8 0,1 3,9 63,7 0,4 3,4 100
0 0,9 7,2 21,4 0,2 4,1 62,5 0,2 3,4 99,9
0,2 1 6,5 21,5 0 4 63,5 0,2 3,2 100,1
0,1 1,2 7,1 20,9 0 4,3 63 0,3 3,2 100,1
0 1,1 7,2 20,8 0,1 4,3 62,9 0,1 3,5 100
0,1 1,1 6,9 22 0,1 4,3 61,9 0,1 3,4 99,9
0 0,9 7,3 22,1 0 3,9 62,4 0,1 3,4 100,1
0 0,8 7,2 22,1 0 4,2 62 0,3 3,5 100,1
0,1 1,1 7,3 22 0,1 4,1 61,7 0,4 3,2 100
0 1 7,1 21,5 0,2 4 62,6 0,2 3,4 100
Moyenne
0,0 1,0 7,1 21,5 0,1 4,2 62,7 0,2 3,4
Ecart type
0,06 0,14 0,23 0,51 0,08 0,17 0,56 0,12 0,13
Les analyses ont été effectuées au MEB et sont exprimées en pourcentage de poids
d'oxydes.
215
Annexes
2•
0,5-
1•
0 0
0 10 20 30 0 10 20 30
Distance par rapport à la surface Distance par rapport à la surface
(% en poids de A12O3)
6 -I
5 •
4
3
2
1
0
0 10 20 30
7
6
5 •}
4
3
2
1
>'••••••'
0
0 10 20 30 40 0 10 20 30 40
(% en poids de A12O3)
0 10 20 30 40
217
Annexes
30- 16
14
25 •
12
20 • 10
15- 8 ••
10 6I
4
5i 2 j
0 0
mm 0 5 10 15
0 5 10 15
Distance par rapport à la surface Distance par rapport à la surface
(% en poids de A12O3)
5 T
4,5
4
3,5-
2,5
2 \
1,5
1
0,5
0
0 5 10 15
Distance par rapport à la surface
218
Annexes
c
Caxc + + n
Ca- x n
c
M
Si = *Si x a Sixc + + n
Si- x n
M
A1 = a A l x a + b A l x b + CA1-Xc + + n
Alxn
M S = a S .X a + b s .X b + c s .X c + + n s .X n
c
aCa bCa Ca-••• "Ca
a c
Où [A] est la matrice : Si bSi S i - - "Si
a
Al bAl CA1-- "Al
a
S bS bg.... n S
219
Annexes
Les proportions molaires des n phases minérales qui composent la matrice (Xa, X^, X c ,
., et X n ) s'obtiennent d'après la relation suivante :
Les proportions massiques des n phases minérales qui composent la matrice (P a , Vu.,
Pc> ..., et P n ) se calculent à partir des Xj précédent en considérant les masses spécifiques des
différentes phases minéralogiques (p,) :
1
PAS=-
i=a
Ainsi, la teneur en CO2 (respectivement H2O) dans 100 g de matrice est égale à :
i=a i=a
220
Annexes
Etape 3 : Calcul des concentrations élémentaires (en mol/L), des phases minérales (en mol/L)
et de la porosité.
Le calcul des concentrations élémentaires (Cj, avec i = Ca, Si, Al ...) correspond à la
détermination du nombre de moles de chaque élément dans 1 litre de matrice cimentaire, en
tenant compte de la porosité ((>.
Le nombre de moles de l'élément j dans 100 g de poudre de matrice cimentaire (n;) est
égal à :
J mj
La masse de matrice cimentaire contenue dans 1 litre est égale à : (!-<(>)• PAS
(<j) : porosité, p^g : masse spécifique de la poudre de matrice cimentaire).
Le nombre de moles de l'élément j dans 1 litre de matrice cimentaire (Nj) est donc égal
à:
(
J J
100
La variation de porosité lorsqu'on passe d'un état n à un état n+1 (exemple : de l'état
initial à l'état intermédiaire) est égale à : A<b = Vn+i - Vp où Vp représente le volume occupé
par les différentes phases de la matrice :
i=a
221
Annexes
Etat initial
Porosité (%) 30 32 34 35 36 38 40
Ca 13,09 12,71 12,34 12,15 11,97 11,59 11,22
Si 3,76 3,65 3,54 3,49 3,44 3,33 3,22
Al 1,39 1,35 1,31 1,29 1,27 1,23 1,19
S 0,42 0,41 0,4 0,39 0,39 0,37 0,36
C 1,77 1,72 1,67 1,64 1,62 1,57 1,52
K 0,09 0,09 0,09 0,09 0,09 0,08 0,08
Etat intermédiaire
Porosité (%) 30 32 34 35 36 38 40
Ca 13,07 12,7 12,31 12,14 11,96 11,59 11,19
Si 3,76 3,65 3,54 3,49 3,44 3,33 3,22
Al 1,39 1,35 1,31 1,29 1,27 1,23 1,19
S 1,41 1,37 1,33 1,31 1,29 1,25 1,12
C 4,49 4,36 4,23 4,17 4,11 3,98 3,84
K 0,08 0,07 0,07 0,07 0,07 0,07 0,07
Etat final
Porosité (%) 30 32 34 35 36 38 40
Ca 9,14 8,89 8,64 8,48 8,36 8,11 7,85
Si 3,1 3,02 2,94 2,88 2,84 2,75 2,67
Al 1,16 1,13 1,1 1,08 1,06 1,03 1
S 0,03 0,03 0,03 0,03 0,03 0,03 0,03
C 7,92 7,7 7,49 7,35 7,25 7,03 6,8
K 0,82 0,8 0,78 0,77 0,75 0,73 0,71
222
Annexes
Etat initial
Porosité (%) 30 32 34 35 36 38 40
CSH(a) 3,76 3,65 3,54 3,49 3,44 3,33 3,22
Ettringite 0,09 0,09 0,09 0,08 0,08 0,08 0,08
"Carbo" 0,3 0,3 0,29 0,28 0,28 0,27 0,26
Portlandite 4,25 4,13 4 3,94 3,88 3,76 3,64
Calcite 1,06 1,03 1 0,99 0,97 0,94 0,91
CSH(b) 0 0 0 0 0 0 0
Etat intermédiaire
Porosité (%) 30 32 34 35 36 38 40
CSH(a) 3,76 3,65 3,54 3,49 3,44 3,33 3,22
Ettringite 0,42 0,41 0,4 0,39 0,38 0,37 0,36
"Carbo" 0 0 0 0 0 0 0
Portlandite 0 0 0 0 0 0 0
Calcite 4,53 4,41 4,27 4,21 4,15 4,02 3,88
CSH(b) 0 0 0 0 0 0 0
Etat final
Porosité (%) 30 32 34 35 36 38 40
CSH(a) 0 0 0 0 0 0 0
Ettringite 0 0 0 0 0 0 0
"Carbo" 0 0 0 0 0 0 0
Portlandite 0 0 0 0 0 0 0
Calcite 7,9 7,68 7,47 7,33 7,23 7,01 6,78
CSH(b) 3,1 3,02 2,94 2,88 2,84 2,75 2,67
223
Annexes
224
Annexes
Particule du type 1 :
Si Na Mg Al S u K Ca Ti Fe 0 Total
2,0 0,0 1,2 3,2 0,1 27,2 0,0 0,7 0,0 0,1 65,0 99,5
1,8 0,0 1,1 2,2 0,0 28,4 o,o 1,0 o.o 0,0 65,2 99,6
1,4 0,0 0,5 1,3 0,0 29,9 0,0 0,8 o,o 0,2 65,8 99,8
1,6 0,0 0,5 1,9 0,0 27,9 2,8 0,8 0,0 0,0 64,6 100,1
1,6 0,0 1,6 2,4 0,0 28,2 o,o 0,6 0,0 0,0 65,2 99,7
1,1 0,0 0,8 1,3 0,2 29,6 o,o 0,7 0,3 0,1 65,9 99,9
2,3 0,0 1,5 3,4 0,0 26,5 o,o 0,7 0,0 0,3 65,1 99,8
2,4 0,0 0,9 3,3 0,0 26,4 o,o 1,0 0,1 0,2 65,2 99,5
2,2 0,0 0,2 2,9 0,0 27,9 0,0 0,7 0,0 0,2 65,3 99,5
1,8 0,0 1,2 2,9 0,0 27,8 o,o 0,8 0,0 0,1 65,8 100,3
2,7 0,7 1,1 3,3 0,0 26,2 0,0 0,7 0,0 0,2 65,5 100,4
3,0 0,0 0,6 3,5 0,0 26,4 0,0 0,7 0,0 0,1 65,2 99,6
Moyenne
1,7 0,0 1,0 2,2 0,0 28,2 0,4 0,8 0,0 0,1 65,3 99,8
Ecart type
0,57 0,21 0,42 0,81 0,07 1,22 0,81 0,12 0,08 0,10 0,38
Les analyses ont été effectuées au MET et sont exprimées en pourcentage du nombre
d'atomes.
225
Annexes
(Morphologie) (Diffractogramme)
(Spectre d'analyse)
226
Annexes
Particule du type 2 :
Si Na Mg Al S u K Ca Ti Fe 0 Total
0,5 0,0 o,o 0,5 o,o 31,5 0,3 1,0 0,1 0,0 66,1 100,0
0,6 0,0 0,0 1,1 0,0 31,5 0,0 0,5 0,0 0,0 66,2 99,9
0,7 o,o 0,0 0,7 0,0 31,3 0,2 0,9 0,0 0,1 66,0 99,9
1,4 0,0 0,0 3,7 0,3 27,1 0,0 1,5 0,0 0,4 65,8 100,2
0,7 0,0 0,0 0,6 0,0 31,4 0,0 1,0 0,0 0,0 66,1 99,9
1,0 o,o 0,5 1,3 o,o 30,2 0,0 0,9 0,0 0,2 65,2 99,3
0,9 0,0 o.o 0,9 0,0 30,9 0,0 0,5 0,1 0,3 66,0 99,7
1,3 o,o 0,0 0,8 0,0 30,6 0,0 1,2 0,0 0,0 66,0 99,8
1,0 0,0 0,0 0,8 0,0 31,3 0,0 0,6 0,0 0,0 65,9 99,6
1,2 o,o 0,0 0,0 0,0 31,3 0,0 0,9 0,1 0,2 66,6 100,2
0,6 0,0 0,2 0,4 0,0 31,8 0,0 0,8 0,0 0,0 66,4 100,1
0,5 0,0 0,3 0,3 0,0 31,9 0,0 0,? 0,0 0,0 66,3 100,0
Moyenne
0,8 o,o 0,1 1,3 0,0 30,5 0,1 0,9 0,0 0,1 65,9 99,8
Ecar t type
0,32 0,00 0,16 0,94 0,09 1,29 0,10 0,27 0,05 0,13 0,35
Les analyses ont été effectuées au MET et sont exprimées en pourcentage du nombre
d'atc~ies.
-.227
Annexes
(Morphologie) (Diffractogramme)
(Spectre d'analyse)
228
Annexes
Particule du type 3 :
Si Na Mg Al S u K Ca Ti Fe 0 Total
2,5 0,0 1,4 3,5 0,0 26,5 0,0 0,4 0,2 0,0 65,5 100,0
2,7 0,0 0,9 3,4 0,0 25,7 16 1,0 0,0 0,2 64,8 100,2
2,0 0,0 1,5 2,8 0,0 27,5 0,0 0,6 o,o 0,2 65,2 99,7
1,8 0,0 5,7 4,9 0,4 22,6 o,o 0,0 0,0 0,6 64,1 100,1
2,4 1,3 2,2 4,1 0,0 24,6 0,0 0,6 0,0 0,5 64,5 100,2
2,0 0,0 0,7 2,9 o,o 27,9 o,o 0,4 o,o 0,4 65,7 100,0
1,6 0,0 1,2 3,8 0,0 26,8 0,0 1,2 0,1 o,o 65,0 99,8
1,7 0,0 o,o 2,9 0,0 28,6 0,0 1,0 o,o 0,0 65,6 99,8
1,9 0,8 1,0 2,7 0,0 27,6 0,0 0,6 0,0 0,2 65,0 99,7
3,2 0,0 5,5 7,8 0,0 19,2 0,0 1,1 0,0 0,0 63,2 100,1
2,6 0,0 1,1 2,9 o.o 27,0 0,0 0,4 0,0 0,2 65,7 100,1
Moyenne
2,1 0,2 1,9 3,6 0,1 25,9 0,2 0,6 0,1 0,3 65,0 100,0
Ecar (type
0,5 0,4 1,9 1,5 0,1 2,8 0,5 0,4 0,1 0,2 0,8
Les analyses ont été effectuées au MET et sont exprimées en pourcentage du nombre
d'atomes.
229
Annexes
(Morphologie) (Difjractogramme)
(Spectre d'analyse)
230
Annexes
Particule du type 4 :
Si Na Mg Al S u K Ca Ti Fe 0 Total
8,7 0,0 3,4 17,2 1,0 5,5 0,0 0,0 0,1 1,3 63,0 100,2
10,5 0,0 1,8 17,7 0,6 5,2 o,o 0,0 0,3 0,8 63,2 100,0
8,8 0,0 2,3 18,5 0,9 5,4 o.o 0,0 0,1 1,2 62,8 99,9
9,5 0,0 2,1 16,3 1,1 6,1 0,4 0,1 0,0 1,3 63,2 100,0
8,4 0,'6 2,8 14,4 1,3 7,8 0,0 0,0 o,o 1,5 63,5 100,3
8,6 0,0 3,4 ?6,5 0,8 6,0 0,0 0,0 0,1 1,7 63,0 100,3
7,2 0,0 2,0 18,8 1,0 6,6 0,0 0,2 0,2 1,1 62,6 99,6
8,3 0,0 3,4 17,0 0,8 6,6 0,0 0,0 0,0 1,1 62,6 99,8
8,4 1,1 2,6 16,5 1,2 6,2 0,0 0,1 0,2 1,1 62,8 100,1
9,4 0,0 1,8 15,3 1,7 6,8 0,0 0,0 0,0 1,0 64,0 100,1
8,1 0,0 2,0 18,1 1,2 6,0 0,0 0,2 0,1 1,2 63,0 99,9
Moyenne
8,8 0,1 2,5 17,1 1,0 6,1 0,1 0,0 0,1 1,2 63,0 100,0
Ecart type
0,85 0,35 0,65 1,33 0,30 0,75 0,11 0,07 0,10 0,26 0,41
Les analyses ont été effectuées au MET et sont exprimées en pourcentage du nombre
d'atomes.
231
Annexes
(Morphologie) (Diffradogramme)
(Spectre d'analyse)
232
Annexes
Particule du type 5 :
Si Na Mg Al S U K Ca Ti Fe 0 Total
2,2 0,0 0,5 8,0 0,6 7,0 0,0 0,0 0,0 19,6 62,0 99,9
2,5 o,o 0,4 7,6 0,5 5,0 1,2 0,2 0,0 21,3 61,2 100,0
2,1 0,0 0,3 6,8 0,8 8,7 0,0 0,0 0,0 23,8 57,1 99,6
1,2 0,6 0,4 4,2 0,3 10,8 0,6 0,2 o,o 19,7 62,0 100,0
1,2 0,0 0,4 5,1 0,3 8,3 0,0 0,0 0,0 22,6 62,1 100,1
1,6 0,5 0,0 5,2 0,3 10,4 0,0 0,2 0,0 19,3 62,1 99,8
1,8 0,0 0,8 5,5 1,6 8,8 o,o 0,0 0,0 18,7 62,8 99,9
0,7 0,0 0,0 4,7 0,5 14,5 0,0 0,0 0,0 16,4 63,3 100,2
0,8 0,0 0,7 5,0 1,6 13,0 0,6 0,0 0,0 15,0 63,5 100,1
0,0 0,5 0,2 3,3 3,1 10,1 0,2 0,2 0,0 18,5 63,6 99,8
0,5 0,0 0,2 3,7 2,6 12,1 0,0 0,0 0,0 17,0 64,0 100,0
0,6 o,o 0,5 4,5 2,4 12,4 0,0 0,4 0,0 15,4 64,0 100,2
Moyenne
1,8 0,2 0,4 6,0 0,6 8,4 0,3 0,1 0,0 20,7 61,3 99,9
Ecar t type
0,78 0,25 0,26 1,46 1,00 2,69 0,39 0,13 0,00 2,75 1,87
Les analyses ont été effectuées au MET et sont exprimées en pourcentage du nombre
d'atomes.
233
Annexes
(Morphologie) (Difjractogramme)
(Spectre d'analyse)
234
Annexes
Les analyses ont été effectuées au MET et sont exprimées en pourcentage du nombre
d'atomes.
235
Annexes
236
Annexes
Echantillon II :
Echantillon m :
<
•
<
<
re
U
J
< 6.000 80.00G>
237
Annexes
Silicates de l'échantillon I :
SiO2 Fe2O3 Na2O A12O3 CaO MgO SO3 K2O TiO2 Total
50,5 1,1 0,9 16,0 24,8 1,3 2,3 3,2 0,0 100,0
56,5 1,6 0,0 18,6 15,8 1,9 1,8 3,7 0,0 100,0
58,6 1,2 0,9 17,4 16,4 1,4 0,9 3,4 0,0 100,0
55,8 0,9 1,1 20,4 14,0 3,6 1,2 2,3 0,7 100,0
52,0 1,7 0,0 18,3 20,0 2,6 1,2 2,9 1,3 100,0
58,0 0,0 1,9 16,9 15,9 o,o 3,2 3,4 0,9 100,0
51,4 2,0 1,4 21,3 13,5 6,6 0,8 2,9 0,0 100,0
54,1 1,4 1,2 19,6 12,4 7,4 0,9 2,9 o,o 100,0
53,2 1,4 0,9 17,6 21,5 1,8 1,1 2,6 0,0 100,0
55,7 3,8 0,0 16,7 16,9 2,8 1,1 3,1 0,0 100,0
58,8 1,9 1,4 15,6 18,2 0,0 1,4 2,8 0,0 100,0
61,9 0,8 5,2 23,3 6,2 0,9 0,0 1,4 0,4 100,0
52,6 3,8 0,0 22,3 16,0 o,o 3,2 1,2 0,9 100,0
46,0 1,6 0,5 17,0 28,2 2,5 1,7 2,6 0,0 100,0
50,2 3,3 3,0 18,4 12,2 8,4 1,1 3,2 o,o 99,8
44,6 2,0 1,1 16,6 26,7 5,0 1,1 2,9 o,o 100,0
53,5 3,1 2,3 14,9 15,6 4,0 3,3 3,4 0,0 100,0
56,8 0,6 1,2 20,2 14,8 2,2 1,0 3,4 0,0 100,0
59,0 0,9 1,4 18,3 14,3 2,0 0,4 3,7 0,0 100,0
49,3 1,0 1,0 18,3 25,3 2,0 1,0 2,1 0,0 100,0
59,0 1,1 1,3 18,4 13,4 2,9 0,5 3,4 0,0 100,0
Moyenne
54,2 1,7 1,3 18,4 17,2 2,8 1,4 2,9 0,2 100,0
Ecar type
4,51 1,04 1,17 2,16 5,44 2,34 0,90 0,67 0,39
Les analyses ont été effectuées au MEB et sont exprimées en pourcentage de poids
d'oxydes.
238
Annexes
Silicates de l'échantillon II :
SiO2 Fe2O3 Na2O A12O3 CaO MgO SO3 K2O TiO2 Total
50,5 7,8 1,6 3,1 21,1 15,0 o,o 0,0 0,9 100,0
45,4 0,5 1,6 34,8 14,8 2,3 0,2 0,4 0,0 100,0
62,6 3,7 3,8 19,1 2,1 0,0 o,o 8,3 0,5 100,0
64,3 3,7 6,2 18,2 0,9 o,o 0,5 6,0 0,3 100,0
65,8 0,6 5,5 20,5 1,2 o,o 0,6 5,5 0,3 100,0
67,9 1,6 0,9 19,5 4,2 1,8 1,0 3,1 0,0 100,0
64,1 1,4 2,8 21,7 2,8 1,9 2,8 1,5 1,1 100,0
65,5 2,3 0,0 20,4 6,0 o,o 3,1 2,1 0,7 100,0
65,4 2,4 0,0 21,0 4,5 0,9 2,5 2,1 1,3 100,0
69,5 0,7 0,5 16,6 7,1 o,o 2,2 3,5 0,0 100,0
52,1 5,2 0,7 25,3 11,1 1,5 0,7 2,7 0,8 100,0
66,2 0,9 0,6 19,4 8,8 0,0 0,0 4,2 0,0 100,0
63,3 3,4 2,2 19,2 5,4 3,1 1,4 1,3 0,7 100,0
64,3 1,6 1,4 20,7 5,4 1,8 2,9 1,5 0,5 100,0
66,8 3,0 0,6 20,6 3,3 o,o 3,7 1,9 0,0 100,0
67,6 0,0 1,1 17,8 7,6 1,9 2,6 1,4 0,0 100,0
61,2 3,9 0,9 25,0 3,8 1,8 0,0 2,6 0,8 100,0
61,7 3,1 0,0 15,3 7,5 0,0 9,1 3,3 0,0 100,0
59,9 4,1 0,6 27,1 3,3 2,0 1,4 1,0 0,7 100,0
70,7 1,1 0,8 16,2 5,1 1,2 2,0 2,4 0,5 100,0
62,8 0,8 0,8 19,0 11,1 2,3 1,5 1,6 0,0 100,0
53,3 1,4 1,7 17,9 17,4 2,4 3,2 2,8 0,0 100,0
67,7 2,4 0,0 19,2 5,8 o,o 2,2 2,8 0,0 100,0
43,4 5,9 1,9 16,7 22,7 3,8 2,3 1,6 1,8 100,0
63,9 0,8 5,6 25,3 1,7 0,0 0,8 1,0 1,0 100,0
60,0 0,7 7,0 25,4 1,3 2,2 1,8 0,9 0,9 100,0
Moyenne
61,8 2,4 1,9 20,2 7,1 1,8 1,9 2,5 0,5 100,0
Ecar t type
7,12 1,91 2,04 5,46 5,95 2,93 1,86 1,84 0,49
Les analyses ont été effectuées au MEB et sont exprimées en pourcentage de poids
d'oxydes.
239
Annexes
Silicates de l'échantillon HE :
SiO2 Fe2O3 Na20 A12O3 CaO MgO SO3 K2O TiO2 Total
57,2 4,6 0,5 25,8 5,1 3,3 0,0 3,1 0,4 100,0
59,6 3,7 0,5 23,8 4,2 4,8 0,0 1,6 1,9 100,0
62,5 1,5 0,0 23,9 5,3 1,6 0,0 4,7 0,5 100,0
65,2 2,6 0,0 18,1 7,0 3,3 0,0 2,6 1,2 100,0
33,9 5,9 0,0 19,3 37,7 1,0 0,7 0,8 0,8 100,0
64,6 0,0 o,o 21,9 11,0 0,0 0,7 1,7 0,0 100,0
68,6 0,0 0,0 21,6 6,3 1,4 0,7 1,5 0,0 100,0
66,8 2,8 0,0 21,8 6,2 1,1 0,0 1,3 0,0 100,0
45,4 5,9 0,9 32,4 8,3 4,6 0,5 1,3 0,8 100,0
56,7 6,5 0,0 28,2 3,7 1,8 0,0 2,1 1,0 100,0
73,3 0,0 o,o 18,2 6,1 o,o 0,0 1,5 0,8 100,0
62,0 1,2 0,0 21,0 8,4 1,6 0,8 4,3 0,7 100,0
68,9 o,o 1,1 20,5 3,3 2,0 0,0 3,2 1,0 100,0
61,6 3,9 o,o 26,7 5,6 0,9 0,5 0,9 0,0 100,0
67,9 2,0 0,0 19,9 6,9 0,0 1,6 1,7 0,0 100,0
62,5 2,9 0,6 21,8 7,9 0,0 0,5 3,2 0,6 100,0
58,6 o,o 2,4 24,4 3,8 4,4 1,1 5,3 o,o 100,0
58,0 5,4 0,0 24,8 3,9 4,0 0,7 3,3 0,0 100,0
66,5 1,3 0,9 21,5 5,1 2,2 0,0 2,6 0,0 100,0
65,2 0,7 0,0 24,5 5,9 1,9 0,0 1,9 0,0 100,0
58,1 0,7 0,0 22,0 12,1 3,5 1,7 1,4 0,5 100,0
61,5 2,6 0,0 26,0 3,3 2,1 0,0 2,7 1,7 100,0
48,8 2,5 1,5 19,4 17,7 4,6 1,0 4,2 0,5 100,0
50,2 3,7 0,9 19,4 18,6 2,1 0,8 4,2 0,3 100,0
Moyenne
60,1 2,5 0,4 22,8 8,5 2,2 0,5 2,5 0,5 100,0
Ecar t type
8,6 2,1 0,6 3,4 7,4 1,6 0,5 1,3 0,6
Les analyses ont été effectuées au MEB et sont exprimées en pourcentage de poids
d'oxydes.
240
Annexes
Analyses chimiques :
Si Na Mg Al S U K Ca Ti Fe O Total Ai/Si
19 0 0 14,6 0 0 0 0 0 2,1 63,8 99,5 0,77
19 0 0 14,6 0 0 0 0,31 0,2 5,5 63,8 103,4 0,77
19,8 0 0 12,1 0,4 0 0,1 0,6 0,3 2,5 64,1 99,9 0,61
17,7 0,1 0,4 15,9 0,1 0 0,2 0,2 0,2 1,7 63,4 99,9 0,90
18,7 0 0 16,4 0 0 0,4 0,3 0,1 0,6 63,6 100,1 0,88
20,1 0 0 11,3 0,1 0 0,2 0,9 0,6 2,9 63,9 100 0,56
18,5 0 0 14 0 0 0,1 0,2 0,2 2,3 64,5 99,8 0,76
Moyenne
19,0 0,0 0,1 14,1 0,1 0,0 0,1 0,4 0,2 2,5 63,9 100,4 0,7
Ecar t type
0,80 0,04 0,15 1,87 0,15 0,00 0,14 0,30 0,19 1,51 0,35
Les analyses ont été effectuées au MET et sont exprimées en pourcentage du nombre
d'atomes.
241