Cours Compta Pub 1ère Partie
Cours Compta Pub 1ère Partie
Cours Compta Pub 1ère Partie
A travers les siècles, les comptables ont adapté leur technique pour faire face à la
complexité croissante des relations économiques. Nous présentons ici les étapes qui ont
marqué l’évolution des méthodes comptables.
Selon les principes élémentaires de gestion ‘gérer c’est prévoir’ et il n’y a pas de
bonne prévision sans une bonne connaissance de la situation actuelle. La gestion a par
conséquent toujours nécessité l’établissement et l’analyse de deux catégories de
documents administratifs : un relevé des opérations réalisées et la prévision de l’avenir.
La comptabilité au sens traditionnel assure l’enregistrement des opérations. Prévoir
l’avenir relève d’un autre document : le budget. L’un ne va pas sans l’autre et les deux
documents se sont développés sous une influence réciproque. Les aspects budgétaires
ont conduit à des aménagements des modalités comptables, tandis que ces mêmes
modalités ont façonné l’élaboration du budget. Ces interrelations ont déterminé
l’évolution historique –et logique– de la comptabilité. A partir des méthodes
élémentaires de comptabilité simple, on est passé à la comptabilité primitive à partie
double, pour aboutir à la comptabilité moderne.
Madagascar poursuit aussi ses réformes en matière de gestion des finances
publiques mais les efforts entrepris devraient toucher tous les domaines : élaboration,
exécution et contrôle.
- Loi organique n°2004 – 007 du 26 juillet 2004 sur les lois de Finances
- Décret n° 2005-003 du 04 janvier 2005 portant règlement général sur la comptabilité de
l’exécution budgétaire des organismes publics
- Ordonnance n° 62-081 du 29 septembre 1962 relative au statut des comptables publics
- Décret N° 2004- 571 du 01 juin 2004 définissant les attributions et la responsabilité de
l’Ordonnateur dans les phases d’exécution de la dépense publique
- Loi n° 2016 – 055 du 25 janvier 2017 portant Code des Marchés Publics
- Décret N°2016-025 du 19janvier définissant les principes généraux régissant la
justification des dépenses publiques
- Décret N° 2005–210 du 26 Avril 2005 portant approbation du Plan Comptable des
Opérations Publiques – PCOP 2006
- Décret N°2004-319 du 09 mars 2004 instituant le régime des régies d’avances et des
régies de recettes des organismes publics
- Décret N°2004-318du 09 mars 2004 portant réglementation relative aux Fonds Spéciaux
1. Définition
On peut définir, d'une manière générale, la comptabilité publique comme l'ensemble des
règles juridiques et des systèmes comptables qui gouvernent et retracent les opérations
financières des organismes publics. Les règles juridiques déterminent les agents compétents pour
autoriser ces opérations, les exécuter et en assurer le contrôle. Elles indiquent aussi les
procédures à utiliser.
(Article 53 et suivants du décret n°2005-003) - La comptabilité des organismes publics a
pour objet la description et le contrôle des opérations ainsi que l’information des autorités de
contrôle et de gestion. A cet effet, elle est organisée en vue de permettre:
- la connaissance et le contrôle des opérations budgétaires et des opérations de trésorerie ;
- la détermination des résultats annuels.
La comptabilité comprend une comptabilité selon les besoins et les caractères propres à
chaque organisme public, une comptabilité analytique et une ou plusieurs comptabilités spéciales
des matières, valeurs et titres.
La comptabilité générale retrace :
- les opérations budgétaires ;
- les opérations de trésorerie ;
- les opérations faites avec des tiers ;
- les mouvements du patrimoine et des valeurs d’exploitation.
2. Caractéristiques
Les mécanismes essentiels de la comptabilité publique ont été conçus, au cours
du XIXe siècle, de manière à répartir la responsabilité des opérations de recettes et de dépenses
entre deux catégories d'agents : les ordonnateurs et les comptables. Ordonnateurs et comptables
se contrôlent mutuellement et sont, par ailleurs, soumis à la surveillance d'autres agents, ou corps
de contrôle.
La réalisation des opérations de dépense et de recette comporte, dans la comptabilité
publique, deux grandes phases : la phase administrative, au cours de laquelle est prise la
décision, et la phase comptable, où s'effectue le paiement de la dépense ou le recouvrement de la
créance. À ces deux grands moments correspondent les deux catégories d'agents : ordonnateurs
et comptables.
Selon les dispositions de l’article 11 de la Loi organique n°2004 – 007 du 26 juillet 2004
sur les lois de Finances (ou LOLF), les crédits ouverts sont mis à la disposition des ordonnateurs
des dépenses qui sont les Chefs d'Institution, les membres du Gouvernement ou toute autre
personne nommément désignée par un texte législatif ou réglementaire.
Ils ne peuvent être modifiés que par une loi de Finances ou, à titre exceptionnel, en
application des dispositions prévues aux articles 19, 20, 21 et 22 de la même loi.
Les dépenses de l’État ne peuvent être engagées, liquidées, ordonnancées et payées que
lorsqu’elles ont fait l’objet d’une ouverture de crédits. (Article 1 du décret n° 2004-571)
Au cours de l’exécution budgétaire, les deux agents doivent respecter les lois et règlements
relatifs à la gestion des finances publiques et à la comptabilité publique en particulier.
I. Les ordonnateurs
1. Définition
Est ordonnateur toute personne habilité à prescrire l’exécution des recettes et des dépenses
des organismes publics, conformément et nommément indiqué ou désigné par les textes
législatifs et/ou règlementaires.
b- Ordonnateur délégué
Les ordonnateurs délégués sont les chefs des Institutions et les membres du Gouvernement,
et ceux dont les opérations d’ordonnancement effectuées sous leur propre responsabilité dans la
limite des crédits qui leur ont été délégués sont centralisées par l’ordonnateur principal. La
définition des ordonnateurs délégués doit être applicable à l’ensemble des organismes publics
mais non seulement à l’Etat. (Article 7 du Décret n°2005-003, article 3 du Décret n°2004-571)
c- Ordonnateur secondaire
Les ordonnateurs principaux ou délégués peuvent déléguer leurs pouvoirs à des
ordonnateurs secondaires. (Article 7 du Décret n°2005-003, article 3 du Décret n°2004-571)
Il existe aussi des ordonnateurs dits suppléants qui peuvent remplacer les ordonnateurs
secondaires en cas d’absence ou d’empêchement. La désignation ou nomination des
ordonnateurs suppléants se fait aux mêmes formes que celle des ordonnateurs secondaires.
Les ordonnateurs ainsi que leurs délégués et suppléants doivent être accrédités auprès des
comptables assignataires des recettes et des dépenses dont ils prescrivent l’exécution. (Article 7
du Décret n°2005-003)
3. Attributions et Responsabilités
a- Attributions
Les ordonnateurs prescrivent l’exécution des recettes et des dépenses.
A cet effet, d’une part, ils constatent les droits des organismes publics, liquident,
ordonnancent et mettent en recouvrement les recettes, et d’autre part ils engagent, liquident et
ordonnancent les dépenses. (Article 6 du décret n°2005-003)
Les ordonnateurs secondaires sont les responsables budgétaires et financiers du ou des
services au titre duquel le crédit est ouvert ou toute autre personne désignée à cet effet par arrêté
de l’Ordonnateur. (Article 4 du Décret n°2004-571)
b- Responsabilités
Les Chefs d’Institutions et les Ministres, ordonnateurs délégués du Budget Général de
l’Etat et des Budgets Annexes, encourent en raison de l’exercice de leurs attributions les
responsabilités que prévoit la Constitution.
Les autres ordonnateurs d’organismes publics, ainsi que les fonctionnaires et agents
subdélégués dans les fonctions d’ordonnateurs, encourent une responsabilité qui peut être
disciplinaire, pénale et civile, sans préjudice des sanctions qui peuvent leur être infligées par le
Conseil de Discipline Budgétaire et Financière. (Article 10 du décret n°2005-003)
Selon les dispositions des articles 2 et 3 de la loi n°2004-006 du 26 juillet 2004 portant
réorganisation et fonctionnement du conseil de Discipline Budgétaire et Financière :
Les fonctionnaires, magistrats, militaires ou agents civils de l’État et de ses
démembrements, les élus ainsi que les agents des Provinces Autonomes, des régions et des
communes, les responsables des organismes publics soumis aux règles de la comptabilité
publique, de la comptabilité des matières ou bénéficiant de concours financiers publics ou de
finances privées destinées à des fins d’intérêt public qui, chargés de l’exécution des recettes et
des dépenses de la collectivité ou de l’organisme concerné, commettent l’une des fautes de
gestion énumérées dans la présente loi, sont passibles de paiement d’une amende de 3 000 000
ariary à 30.000.000 ariary. Cette fourchette pourra être modifiée en tant que de besoin par la loi
de finances annuelle.
Il en va de même des agents désignés ci-dessus qui ont enfreint les règles relatives à
l’exécution des recettes fiscales, parafiscales et douanières ainsi que des recettes des collectivités
et organismes publics susvisés.
Les GAC sont, d’une manière générale, les responsables des services placés auprès de l’ORDSEC
et qui ont qualité à présenter à ce dernier des propositions de dépenses pour assurer la réalisation du
programme auquel ils contribuent.
De ce fait, une définition des besoins avec les spécifications techniques ainsi que le Plan de
Travail Annuel doit émaner du GAC au préalable. Ceci doit faire partie des dossiers à communiquer à
l'ORDSEC.
Les GAC sont responsables de l’exécution des activités. Ils sont notamment responsables de la
certification des services faits. Le GAC a l’obligation de transmettre périodiquement, au Responsable de
Programme et à l’ORDSEC, la réalisation ou non de ses activités et les motifs des écarts. Dans le souci
d'un meilleur contrôle interne, les fonctions de GAC et d'ORDSEC devraient être, autant que possible,
assurées par deux personnes différentes.
Les Services Opérationnels d’activités sont les cellules (Services, Directions, Directions Générales,
Secrétariat Général, etc.) chargées de la réalisation des activités. Ils appuient les GAC dans la
planification et la réalisation des activités ainsi que l’élaboration des rapports et des comptes rendus. Un
SOA est rattaché à un GAC et un seul dont il met en œuvre une part de la programmation. Par contre,
pour la réalisation des activités qui lui sont assignées, un GAC peut avoir à sa disposition plusieurs SOA.
Tout comme le GAC, il est positionné au niveau administratif le plus pertinent pour le programme
considéré : en administration centrale, au niveau inter-régional, régional ou au niveau du district. Il est
doté aussi, dans le cadre de son périmètre, d’une enveloppe globale indicative de moyens que le GAC
pourra modifier l’affectation (en tenant compte de la fongibilité asymétrique) dans le cadre d’un dialogue
de gestion.
Remarque :
Fongibilité : Caractéristique des crédits d'un programme dont l'affectation n'est pas prédéterminée
de manière rigide, mais simplement prévisionnelle. La fongibilité laisse donc la faculté de définir l'objet
et la nature des dépenses dans le cadre du programme pour en optimiser. Dit autrement, l'enveloppe
budgétaire est globalisée. C’est un nouveau principe de droit budgétaire, introduit par le budget de
programmes. Dans le cadre du budget de programmes, le niveau de la spécialisation de crédits est le
programme. Ce qui signifie que les crédits inscrits à l’intérieur d’un programme sont à titre indicatif.
Fongibilité asymétrique : La règle de l’asymétrie se traduit par la faculté d’utiliser les crédits
prévisionnels inscrits à l’intérieur d’un programme sans que l’inverse puisse être autorisé : les crédits de
biens et services peuvent renflouer les crédits d’investissement mais l’opération inverse ne peut être
réalisée. Il en est de même pour les crédits de personnel qui peuvent être utilisés pour d’autres natures de
dépense (fonctionnement, intervention, investissement, …), mais l’inverse n’est pas permis. De ce fait, le
montant des crédits de personnel voté pour chaque programme est limitatif.
2. Classification
a- Comptables Patents et Comptables de fait
Comptables patents : Ce sont les comptables publics tels que définis précédemment.
Comptables de fait (ou gestionnaire de fait): Toute personne qui, sans avoir la qualité de
comptable public ou sans agir sous contrôle et pour le compte d’un comptable public ou sans
autorisation légale, s’ingère dans le maniement des deniers publics (fonds ou valeurs), ou même
de deniers privés quand ceux-ci, en vertu des lois et règlements, auraient dû être encaissés et
conservés par le comptable.
Nonobstant les poursuites qui pourraient être engagées devant les juridictions répressives,
les comptables de fait doivent rendre compte au juge financier de l'emploi des fonds ou valeurs
qu'elle a irrégulièrement détenus ou maniés.
Comptables secondaires: Les comptables secondaires sont ceux dont les opérations sont
centralisées par un comptable principal.
Comptable mandataire: Un comptable est dit mandataire s’il effectue des opérations pour
le compte d’un comptable assignataire. Les comptables publics peuvent déléguer leurs pouvoirs
à un ou plusieurs mandataires ayant qualité pour agir en leur nom et sous leur responsabilité.
Sous l’autorité des Ministres chargés des Finances et du Budget, les comptables des
administrations financières sont chargés du recouvrement d’impôts, droits et taxes, redevances,
produits et recettes diverses ainsi qu’ amendes et pénalités fiscales et frais de poursuites et de
justice y afférents, dans les conditions fixées par les lois et règlements. (Article 74 du décret
n°2005-003)
Exemples : Receveur des Impôts, Receveur des domaines
3. Attributions et Responsabilités
a- Attributions
Les comptables publics sont chargés :
- de la prise en charge et du recouvrement des ordres de recette qui leur sont remis par les
ordonnateurs, des créances constatées par un contrat, un titre de propriété ou autre titre dont ils
assurent la conservation ainsi que de l’encaissement des droits au comptant et des recettes de
toute nature que les organismes publics sont habilités à recevoir ;
- du contrôle et du paiement des dépenses : soit sur ordre émanant des ordonnateurs
accrédités, soit au vu des titres présentés par les créanciers, soit de leur propre initiative, ainsi
que de la suite à donner aux oppositions qui leur sont signifiées ;
- de la garde et de la conservation des fonds et valeurs appartenant ou confiés aux
organismes publics ;
- du maniement des fonds et des mouvements de comptes de disponibilités ;
- de la conservation des pièces justificatives des opérations et des documents de
comptabilité ;
- de la tenue de la comptabilité du poste comptable qu’ils dirigent.
(Article 12 du décret n°2005-003)
b- Responsabilités
Les comptables publics sont soumis à un régime de responsabilité pécuniaire et personnelle
à raison des irrégularités ou manquements commis dans l'exercice de leurs fonctions,
indépendamment des responsabilités de droit commun, disciplinaires, civiles et pénales qu'ils
encourent en ces occasions. (Article 56 de la LOLF)
Tout fait de nature à engager la responsabilité d’un comptable public se traduit par un
débet comptable. La mise en débet est prononcée, soit par les Ministres chargés des Finances et
du Budget, soit par le juge des comptes. L’apurement de tout débet comptable incombe à l’Etat
qui en poursuit le recouvrement par toutes voies de droit, sur toute personne publique ou privée
responsable. Le cas échéant, le Trésor avance les fonds nécessaires au rétablissement immédiat
de l’équilibre de la comptabilité. (Article 23 du décret n°2005-003, article 14 de l’Ordonnance
n°62-081)
La responsabilité d’un comptable à raison des dépenses qu’il décrit, est mise en cause si le
comptable ne peut établir qu’il a vérifié :
4. Le Trésor Public
Le Trésor public est connu comme l’organisme qui paie les dépenses de l’Etat, les salaires
des fonctionnaires et reçoit les recettes de l’Etat. Il n’a pas de personnalité juridique distincte de
l’Etat. C’est aussi une entité ou des fonctions associés au réseau des comptables publics et à la
gestion des fonds publics.
– comptable : il établit la comptabilité de toutes les personnes morales de droit public (ex : État,
collectivités territoriales) ;
a- La séparation organique
L’exécution du budget est confiée à deux sortes d’agents différents et distincts, et surtout
indépendants l’un de l’autre. Les premiers sont les ordonnateurs, les seconds, les comptables.
Les ordonnateurs sont des administrateurs qui, en plus de leurs fonctions propres, exercent des
fonctions en matière budgétaire. Ils se situent au sommet des hiérarchies administratives. Ce sont
les exécutifs locaux.
Les comptables appartiennent à d’autres administrations : des administrations d’Etat, la
Direction Générale du Trésor. Il n’y a donc entre eux aucun lien hiérarchique.
2. Evaluation du principe
Ce principe présente un certain nombre d’inconvénients, mais ils sont compensés par des
éléments qui en justifient l’existence.
a- Les inconvénients
Dès lors que deux personnes interviennent dans une même opération, il va de soi que cela
demande deux fois plus de temps. Le principe a pour première conséquence de rallonger les
procédures, même si des initiatives récentes (conventions de partenariat ordonnateur /comptable)
permettent de réduire les délais de paiement.
Mais, c’est sur un terrain plus politique que le principe est souvent contesté. En effet, dans la
mesure où les comptables appartiennent à l’administration d’Etat, leur présence peut être comprise
comme contraire au principe de la libre administration des collectivités territoriales.
b- La justification
Le principe a un fondement multiple:
- L'intérêt d'une division du travail: décider des recettes et des dépenses ou les encaisser et les
décaisser, constituent des tâches essentiellement différentes qui n'exigent pas les mêmes qualités.
- L'élimination des risques d'abus par un contrôle réciproque: la séparation faite entre les
ordonnateurs et les comptables permet d'organiser un contrôle des uns sur les autres, l'ordonnateur
pouvant contrôler l'activité du comptable, et inversement.
- La recherche d'une meilleure efficacité du contrôle: les ordonnateurs tiennent des écritures
distinctes de celles des comptables. En rapprochant les comptes administratifs des ordonnateurs et les
comptes de gestion des comptables, les organes du contrôle peuvent découvrir d'éventuelles
irrégularités.
Selon les dispositions de l’article 169 du Code Pénal (Ord .n°72-014 du 04.08.72) – « Tout
fonctionnaire, tout agent non encadré occupant un emploi normalement dévolu à un
fonctionnaire, tout magistrat de l’ordre administratif ou judiciaire, tout officier public ou
ministériel, tout fonctionnaire, employé ou agent d’une collectivité locale, tout employé ou agent
d’un établissement public qui aura supprimé, détourné ou soustrait des deniers publics ou privés,
des effets actifs en tenant lieu, des pièces, titres actes, effets, documents ou tous autres objets
mobiliers qui étaient entre ses mains en vertu de ses fonctions ou à l’occasion de l’exercice de
celles-ci, sera puni des travaux forcés à temps si les choses supprimées, détournées ou soustraites
sont d’une valeur égale ou supérieure à 200 000 Ariary.
(Loi n°66-009 du 05.07.66) - Si les valeurs détournées, soustraites ou supprimées,
excèdent 40 000 Ariary et sont inférieures à 200 000 Ariary, la peine sera un emprisonnement
de 2 à 10 ans.
Si ces valeurs n’excèdent pas 40 000 Ariary, la peine sera un emprisonnement de 2 à 5 ans.
Si les choses détournées, soustraites ou supprimées sont d’une valeur indéterminée ou ne
sont pas évaluables en argent, la peine sera celle des travaux forcés à temps.
Ces dispositions seront applicables à ceux qui, même sans droit ni titre, se seront immiscés
dans le maniement des deniers, valeurs ou objets visés à l’alinéa 1 et les auront détournés,
soustraits ou supprimés. »
a- Missions et responsabilité
b- Organisation
A cet effet et en application du système du CHED, ne sont pas soumis au visa préalable du
contrôle financier :
Tout engagement égal ou inférieur à UN MILLION CINQ CENT MILLE ARIARY (Ar 1
500 000) et ce, quelles que soient la nature de la dépense et la procédure y afférente.
La Cour des Comptes juge en premier et dernier ressort les comptes des comptables
principaux de l'Etat, des budgets annexes et des établissements publics nationaux. A cet effet,
elle vérifie la régularité des recettes et des dépenses décrites dans lesdits Comptes.
Elle statue en appel sur les décisions rendues parles juridictions financières dans les
Provinces Autonomes ou les organismes administratifs à caractère juridictionnel.
La Cour des Comptes contrôle l'exécution des lois de finances. A cet effet, elle apprécie:
- la régularité et la sincérité des comptes consolidés des ordonnateurs et des comptables;
- la qualité de la gestion dans l'exécution des lois de Finances.
Elle établit à l'attention du Parlement un rapport et une déclaration générale de conformité
entre les écritures des ordonnateurs et celles des comptables de l'Etat. Ils doivent être annexés au
projet de loi de règlement avant son transmission à l’Assemblée Nationale par le Gouvernement.
La Cour des Comptes contrôle les comptes et la gestion des entreprises publiques. Elle procède
également au contrôle des organismes de droit privé assurant la gestion d'un régime de
prestations familiales ou d'un régime légal de prévoyance sociale.
Le contrôle des Tribunaux Financiers sur l’exécution budgétaire des organismes publics,
dans son objet et ses formes, ne se diffère pas de la Cour des Comptes. Pourtant ses compétences
sont limitées aux Collectivités Territoriales Décentralisées et aux établissements publics y
rattachés.
Elle a pour rôle essentiel de sauvegarder les intérêts du Trésor public et les droits des
personnes, de constater les agissements éventuels des responsables et de vérifier l'observation
des lois et règlements.
c- Le Contrôle Financier
La loi n°2016-009 du 30 juin 2016 relative au Contrôle Financier attribue aussi à cette
entité d’effectuer des contrôles a posteriori sur l’effectivité, la matérialité et la conformité des
dépenses publiques.
b- Liquidation
Dans les conditions prévues pour chacune d’elles, les recettes sont liquidées avant d’être
recouvrées.
La liquidation a pour objet de déterminer le montant de la dette des redevables. En d’autres
termes, elle a pour objet de déterminer le montant des créances publiques par rapport au tarif qui
résulte des dispositions juridiques reconnues applicables.
b- Encaissement
C’est l'ensemble des opérations qui permettent aux comptables publics d'encaisser les
sommes correspondant aux créances de l'Etat et, si nécessaire, de faire toutes les diligences pour
faire rentrer les sommes dues, en particulier d'engager des poursuites [recouvrement forcé
d'impôts: procédure de la contrainte].
Il est fait recette du montant intégral des produits sans contraction entre les recettes et les
dépenses.
Les règlements sont faits par versement d’espèces ayant cours légal à Madagascar, par
remise de chèques ou effets bancaires ou postaux, ou par moyens électroniques, versement ou
virement à l’un des comptes externes de disponibilités ouverts au nom du comptable public.
1. Phase administrative
Avant d’être payées, les dépenses sont engagées, liquidées et ordonnancées. (Article 32 du
décret n°2005-003)
a- Engagement
L’engagement est l’acte par lequel un organisme public crée ou constate à son encontre
une obligation de laquelle résultera une charge. (Article 33 du décret n°2005-003)
Il est limitatif et ne peut faire l'objet d'une dépense pour un montant supérieur sans nouvel
engagement, (Article 443 du décret n°2005-003).
Dans le cadre du budget programme, les crédits ouverts sont constitués d’autorisations
d’engagement et de crédits de paiement:
- Les autorisations d’engagement constituent la limite supérieure des dépenses pouvant être
engagées.
- Les crédits de paiement constituent la limite supérieure des dépenses pouvant être
ordonnancées pendant l’année pour la couverture des engagements contractés dans le cadre
des autorisations d’engagement. Pour les dépenses de personnel, le montant des
autorisations d’engagement ouvertes est égal au montant des crédits de paiement ouverts.
(Article 11 de la LOLF)
c- Liquidation
La liquidation a pour objet de vérifier la réalité de la dette et d'arrêter le montant de la
dépense. La liquidation ne peut être effectuée qu'après service fait.
d- Ordonnancement
L'ordonnancement ou mandatement est l'acte par lequel l'ordonnateur donne ordre au
comptable de payer une dette.
Les dépenses à charge de l'Etat ne peuvent être mandatées que par l'ordonnateur
délégué ou l’ordonnateur secondaire auquel il a subdélégué son pouvoir.
- La validité de la créance. Cela revient à vérifier l’existence du service fait à partir des
b- Règlement
Les règlements des dépenses sont faits par remise d’espèces, de chèques, par moyens
électroniques, par mandat postal, par virement bancaire ou postal.
Selon les dispositions de l’Arrêté n°2087/98 du 20 Mars 1998 relatif au paiement des
dépenses publiques, le règlement en numéraire est autorisé pour les personnes physiques dont le
montant de la créance est fixé à Ar 300 000,00 et à Ar 2 000 000,00 sur autorisation de
l’ordonnateur. Par contre, les dépenses au profit des personnes morales ainsi que celles au profit
des personnes physiques dont le montant des créances est supérieur à ceux indiqués supra
doivent être réglées par virement, à l’exception des dépenses sur solde et indemnité, de pension.
Les fonds spéciaux ont aussi des particularités quant à leurs utilisations par les Chefs
d’Institution. Les modalités d’exécution des fonds spéciaux sont indiquées par le décret n°2004-
318 du 09 mars 2004 portant réglementation relative aux Fonds Spéciaux.
I. Les régies
1- Organisation
- Obligations du régisseur :
Il n’est pas exigé de cautionnement lorsque le montant maximum des fonds susceptibles
d’être détenus par le régisseur, tel que fixé par l’arrêté constitutif de la régie d’avances ou de la
régie de recettes, n’excède pas une somme dont le montant est fixé périodiquement par arrêté
des ministres chargés des finances et du budget (inférieur ou égal à 1 000 000 Ar).
Dans le contraire, aucun régisseur d’avances ou régisseur de recettes ne peut entrer en
fonction s’il n’a justifié, au préalable, de la constitution du cautionnement qui lui est
éventuellement imposé. Le cautionnement est fixé à 1/20è du montant maximum des fonds que
le régisseur est susceptible de détenir sans, toutefois, pouvoir dépasser une somme dont le
montant est fixé périodiquement par arrêté des ministres chargés des finances et du budget.
- Responsabilités :
Ils sont responsables personnellement et pécuniairement pour les opérations dont ils ont
la charge. Cette responsabilité s’étend aux opérations effectuées éventuellement par des agents
placés sous leurs ordres.
Le régisseur perçoit une indemnité de responsabilité. Le montant maximum de
l’indemnité annuelle de responsabilité susceptible d’être alloué aux régisseurs d’avances et aux
régisseurs de recettes est fixé à un pour cent du montant maximum des fonds susceptibles d’être
détenus par le régisseur, tel que défini par l’arrêté constitutif de la régie. Il ne peut excéder une
somme dont le montant est fixé périodiquement par arrêté des ministres chargés des finances et
du budget.
2- Fonctionnement
Dans la régie de recettes, le régisseur constate les droits, liquide la recette et procède
au recouvrement de celle-ci. Seules des recettes non fiscales peuvent faire l’objet d’une régie.
Les régisseurs versent et justifient les recettes encaissées au comptable public
assignataire dans les conditions fixées par l'acte constitutif de la régie.
a) Définition
Les fonds spéciaux sont des dotations globales mises à la disposition des Chefs
d’Institution qui les utilisent librement, en dehors de toute spécialisation de crédit
b) Fonctionnement
Les crédits ouverts au titre des Fonds Spéciaux sont limitatifs. Ils ne peuvent être
engagés et ordonnancés que dans la limite des crédits ouverts.
L’utilisation des fonds spéciaux est soumise aux règles de la comptabilité publique,
caractérisées principalement par la séparation des fonctions d’ordonnateur et de comptable.
Les contrôles exercés par les comptables en matière de dépenses afférentes aux fonds
spéciaux sont limitativement portés sur:
-les qualités des bénéficiaires ;
-les compétences de l’ordonnateur et du régisseur de compte ;
-la disponibilité des crédits et des fonds.
La Cour des Comptes établit à chaque fin de semestre des rapports sur la situation des
crédits accordés à chaque Chef d’Institution.